Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-11-07
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124274 Nombre total de vues : 124274
Description : 07 novembre 1866 07 novembre 1866
Description : 1866/11/07. 1866/11/07.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k512060v
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2007
Mercredi; 1 ̃mv®mhre 184IC
31e AxP~Ii..
-SiOïSiB^rH-nents). "ï. '"ïfe.
BUaEACï D'ABONWBîiEKT, 1S3,.H'1'£ KONTJ8AHTI&E
$f ercred? 1 hoveîSibrc %%$$
̃̃̃ ̃"̃:̃̃•. ̃ '31e àKNÉb' ̃' :̃" ••
'.3. MOIS (Paris cldéparlenieat delà Seine) itJfrBO
ANNONCES, 8, PL. GE LA BOURSE,' ET 7, RUE COQ-HÉRON
Les abonnés, nouveaux recevront ce qui
a paru de la Chanteuse des Rbès {ifartha
la Viell&i&e), roman, par.M. ArnSand^apoifite,
PAPMS, 6 NOVEMBRE 1866
• Le Moiïifàir del' Armée publie, sur la réor-
ganisation de nôtre système militaire, une
liotc à lacruëlleson origine évidemment of-
ficielle donne ùnegrande importance On au-
rait tort d'y chercher un exposé des projets
du gouvernement, puisque ces projets sont
soumis en ce moment à l'examen d'une com-
mission qui pourra les modifier profondé-
ment mais on y trouve l'indication des
idées-que le gouvernement repousse; et ce
n'est pas un des côtés les moins intéressants
du problème.
Laissons d'abord-la parole au Moniteur de
l'Armée:
Depuis quelque temps, les journaux, se livrant
& des conjectures plus ou moins erronées, s'éver-
tuent à pressentir les résultais des travaux futurs
de la commission supérieure instituée.pour la réor-
ganisation de notre état militaire, par la décision
impériale du 26 octobre dernier.
Plusieurs pensent que l'on va substituer une sor-
te de gsirde nationale mobile à l'armée permanente
et font ressortir les économies qu'une semblable
mesure permettrait, selon eux, de réaliser sur le
budget de la guerre.
Il importe de ne pas laisser accréditer de sem-
blables»' erreurs.
Les gardes nationales ne sont et ne seront jamais
qu'une réferve.'
(hyavanl d'avoir une réserve, il faut avoir une
armée, et, avec les systèmes préconisés par cer-
tains journaux; oh n'aurait ni armée ni réserve.
Ce-S'est pas au moment où les événements qui
Tiennent de s'aceomplir -en Europe, imposent au
gouvernement le devoir d'élever les forces militai-
res de la France au niveau deeeiles des puissances
voisines, qu'il pourrait être question de diminuer
l'effectif de l'armée.
Il est à présumer, au- contraire, qu'une des pre-
mières résolutions de la commission supérieure se-
ra de maintenir le principe, posé depuis longtemps,
du chiffre de 400,000 hommes en temps de paix.
L'objet de ses travaux sera très probablement de
rechercher, en outre, les moyens de constituer Une
réserve assez forte pour pouvoir, le cas échéant,
porter notre pied de guerro à un effectif respec-
table.̃̃
En un mot, si, jusqu'à présent, le maximum de
cet effectif de guerre n'a été que de 600,000 hom-
ipes, il est facile de comprendre qu'aujourd'hui cette
fiqijee serait in|uffisànte, et qu'on ne serait à même
de Jferer à toutes les éventualités qu'à l'aide d'une
réserve pins considérable que celle qui existe main-
tenant, plus instruite, mieux exercée et toujours
disponible.. .̃
• "•'̃OTj il serait absurde de croire qu'une telle insti-
tution pût être obtenue, en même temps que des
réductions sur le budget de la guerre.
i Si elle doit, au contraire, nécessiter quelques sa-
erifices, il n'est personne qui ne reconnaisse qu'ils
sent mdispeùsablés pour l'honneur et la sécurité du
pays. .̃ '̃:̃ •̃;̃ •
Dans tous les cas, et-quelles que soient les com-
binaisons que le gouvernement do l'Empereur ju-
gera utile d'adopter, on peut être assuré que les
intérêts du trésor, ainsi que ceux des populations,
seront prisen grande considération ets&igneusQment
gauvëgardés. •
II résulte très clairement de ce qui prér
cède que le gouyernément ne songe point: à
introduire en.France'le système de la land-
\vehr prussienne; qui conduirait à diminuer
l'effectif de l'armée permanente pour accroî-
tre celui de la réserve, assujettie au service
militaire. La garde nationale actuelle ne sera
donc'ni supprimée ni transformée elle con-
servira le caractère de réserve pour les' cas
eitrêniès fjues la 'loï de A 83 lui a attribué
^effectif-. nqrmâl de l'armée .permanente
demeurera fixé à .400,000 hommes, comme
aujourd'hui, co qui entraîne le maintien
du contingent annuel à son "chiffre actuel,
à moins que la durée* du service ne soit t
modifiée. Il existe, en effet, entre ces
deux termes une corrélation forcée. Du
moment que l'effectif normal ne varie pas.,
il n'est pas possible de réduire la durée du
service sans accroître le contingent annuel,
ou d§ réduire leîcontingent sans aocroître la
dûréôdu sejcviçe forcé.
Le système actuel donne à la France une
armée permanente de 400, 000 hommes, et
TlUffiLETON DE LA PRESSE
'̃'̃' 6p 7 NOVEMBRE 1886
LA CHANTEUSE DES RUES
XI
Pendant plusieurs semaines encore, je restai
enfermé chez moi durant cette nouvelle pério-
de de "temps, je ne quittai pas mon atelier. Je
rn'étaisap'erru que les fenêtres supérieures de
l'hôtel de B. étaient devenues autant d' obser-
vatoire* à l'aide desquels une surveillance gê-
nante s'exerdait sur ma personne un soir mê-
me une tête: d'homme, un peu 'effarée, m'élaît
apparu&^u^-dessus du mur de séparation.
IMtnatin ̃] je me réveillai avec la pénible con-
viètion que mon amour pour la belle inconnue
"prenait (es proportions de là Mie.
̃̃'̃ J'étais vaincu l
Cependant, j'avais gagné quelque cliose à
ce(fte-- longue réclusion parfaitement convain-
cu désormais que ma passion était inguérissa-,
ble, je lâchai la bride à mon imagination, et
celle-ci,' libre de toute entrave, me fit bientôt
entrevoir que- je ne devais pas encore suivre la
route; du désespoir.
Ën'ëffet, ïl était certain que le fameux atte-
lage barbe- avait dû être remarqué je devais
donc facilement arriver à àppreLdre le nom de
son propriétaire^ et une &is cette connaissance
acquise, avec du temps et de l'or, il n'était pas
impossible de retrouver sa trace, et par consé-
quent celle dé mon inconnue. '̃̃̃̃'̃̃
On s'étonnera sans doute que cette, idée, si
simple, ne me fût pas venue plus tôt moi-mê-
me, j'en fus tout surpris, mais les regrets étant
superflus, je passai de suite à son exécution.*
Je me rendis le jour même, à quatre heures,
aa Jockey-Club, où j'avais quelques relations,
et je fis demander mon compatriote, le comte de
C grand amateur de chevaux, que les cour-
ses rétenaient à Paris.
i Quoil c'est vous, ami Valentin me dit le
comte en me serrant la main. Mais d'où sortez-
vous? Vous ressemblez à ces messieurs qui 1
précèdent les convois funèbres! Voyons,
quelle affaire vous amène? Est-ce un duel?.
-–Pardon, cher comte, vous oubliez que ces j J
^È^kUSP autorisée, pour les journaux qui ont 'l'
traftéarlstâ Société dès Gens de lettres. |
,`~ lj ,"x
une réserve) immédiâte^eMtt^i^pdniMè^ de
20(Q,OOQ hommes. Côsï-çetil^s^VQ^té le
Mgnitew'de l'Année déclare iiïisHlïisâlrtejtL la
déiiaande j^us considérabl,e/i^ié^*ig)Su'uite
etïtoujours disponible.1 "><
Ce résultat ne paraît pouvoir être obtenu
qu'autant qu'une partie, sinon la totalité des
jeune gens qui, aujourd'hui, sont libérés
après le tirage, seront classés dans la; ré-
serve et demeureront soumis à l'éventualité
d'un appel au service.
Par ce- qu41 demande et parce qu'il ex-;
clut, le Moniteur del^Armée permet donc de
supposer qu'iJ-pourrait ètw&^Uèstioa 4' as-
sujettir au service militaire la totalité de
chaque classe en la divisant en trois caté-
gories ceux que le sort désignerait pour la
service effectif, ceux qui composeraient la
première réserve à la disposition immédiate
du ministre de la guerre, enfin ceux qui con-
stitueraient une seconde réserve, mobilisa-
ble en cas de .guerre. 1 1
La nécessité de créer et de maintenirdes
cadres pour instruire et exercer les réserves
en temps de paix, et les transformer en corps
effectifs en temps de guerre, entraînerait né-
cessairement des dépenses. Nous ne sommes
donc pas surpris que le Moniteur de l'Armée
déclare complètement erronés les bruits de
réduction du budget de la guerre, que les
partisans du système prussien annonçaient
comme devant être la conséquence immé-
diate de l'introduction de la landwehr en
France.
ÇUCHEVAL-CLARIGNY.
Le cabinet de Berlin vient d'éprôuvér un
nouvel échec dans sa lutte contre l'opinion
libérale. Malgré l'amnistie accordée pour les
délits politiques, et en se fondant sur uni»
équivoque, 'il avait persisté à diriger des
poursuites contre M. Twesten, à l'occasion
d'un discours prononcé par ce député, et
qui contenait une critique sévère de l'ad-
ministration de la justice en Prusse. Le mi-
nistère public avait requis contre M. Twes-
ten une condamnation à deux ans d'empri-
sonnement; Malgré cet acharnement du mi-
nistère, M. Twesten a été acquitté par la
cour d'appel, comme, il l'avait été déjà par
la première ̃juridiction.
Nous publions aujourd'hui les deux notes
lues par Pie IX: dans le dernier consistoire
secret. Nous avons' préféré attendre la trâr-
ductioh que le Monde avait annoncée de ces
deux importants. documents. Cette traduc-
tion, faite avec un soin que nous nous plai-
sons à reconnaître, sur le texte latin publié
par le Journal de Marne, nous offrait des ga-
ranties d'exactitude et de fidélité que ne
pouvait présenter une traduction faite sur
la version italienne d'une feuille systéma1-
tiquément hostile à la papauté. e
B. BACER.
DÉPÊCHES ÉLECTRIQUES
Aulrfcfao .-•
Vienne, 5 novembre, soir.
L&Gasttie de Vienne (édition du soir) contient un
article sur des réformes étendues et importantes à
introduire dans l'armée. Lé journal officiel indique
comme Bases devant être sérieusement étudiées
l'obligation du service pour tous, l'armement de
l'armée avec le fusil à aiguille, un nouveau systè-
me de comptabilité, la simplification du budget et
des lèglements administratifs de l'armée, l'établis-
sement d'écoles d'officiers, des examens sévères
imposés aux officiers d'étal-major et aux aspirants
au grade d'officier, une nouvelle loi d'avancement,,
l'organisation de l'étatrmajor, la révorme du Code
pénal militaire, la réduction des frais de l'État par
une importante diminution des,officiers, des règle-
ments particuliers pour les congés et les mises en
disponibilité. •
Prusiso .'̃ ̃- "̃
Berlin, 5 novembre (après midi).
L'ambassadeur d'Autriche, général de Wimpfen,
sortes d'affaires ne font jamais pâlir les hommes
de notre pays I
Tudieu I ami, voilà Jqui est bien parlé, et
je ne suis qu'un sot! Apprenez-moi, alors.
C'est inutile pour le moment; Cher comte,
dites-moi seulement si vous connaissez le nom
du possesseur d'un merveilleux attelage de che-
vaux numides, unique probablement en Eu-
rope, et que vous avez dû remarquer, soit à la
promenade, soit dans Paris.
Que diantre me racontez-vous là ami Va-
lentin ? Des chevaux numides où prenez-
vous ces chevaux numides?. Ge sont proba-
blement ces petites biques (1) arabes que vous
appelez ainsi?
• Mais non, comte, je ne confonds pas le
cheval arabe dégénéré, tel que nous le voyons
aujourd'huien France, avec le cheval de pure
race barbé la différence est trop grande.
-Je ne veux pas discuter avec vous, ami
Valentin, parce que tous les .deux nous sommes
Bretons, c'est-à-dire fort têtus, et que nous ne
pourrions nous entendre mais sachez bien
qu'il n'existe de chevaux vraiment dignes de
ce nom.
Je l'interrompis.
Alors, lui-dis-je, vous n'avez pas remar-
qué l'attelage dont je vous parle ?•
AU lieu de me répondre, le comte me regar-
da très fixement, en souriant, et me dit
Vous peignez donc les chevaux, à présent?
–11 ne s'agit pas de peinture, mon cher
comte de grâce, ne m'interrogez plus et ré-
pondez-moi, si vous le pouvez.
C'est donc sérieux ? `?
Très sérieux
S'il enest ainsi, allez demain malin, de
ma part, chez le vieux Sté.ph(?n, aux Champs-
Elysées il connaît vos numides, et il sourit:
de nouveau -–je crois les avoir vus dans ses
écuries. Mais tenez pour certain, ami Valentin,
que ces chevaux sont des sauvages des îles
d'Ouessant, de jolis trotteurs, du reste
Merci, comte, et à bientôt.
Oh 1 je ne vous lâche pas ainsi. Peste -I Et
puisque je vous tiens, vous dînerez avec moi.
J'allais refuser, mais le comte reprit
Savez-vous, ami Valentin, que je suis allé
deux fois chez vous depuis un mois?
Je l'ignor.ais, mon cher comte.
Que fait donc votre Jocrisse d'Etienne?
Mais, à propos d'Etienne, il m'a raconté des
choses prodigieuses sur vous.
T
(1) Biques, biquets, appellations populaires de la
chèvre noms donnés eu Bretagne aux chevaux de
petite taille.
.a présenté aujonrd'hui au roi ses lettres de créan-
ce, en présence de M. de Thièle, chargé par inté-
rim du ministère des affaires étrangères en l'ab-
sence de M. 'de Bismark. j
Le prince de Salles est arrivé, bief, matin à
Potsdam, et a continué son voyage, après avoir re-
çu la visite du roi. ̃̃ '̃.̃̃̃'̃̃
̃̃'•̃̃̃ Berlin, S novembre.
Par suite de la 'conclusion du traité de paix entre
la Prusseel la Saxe, la démobilisation des troupes
prussiennes stationnées en Saxe vient d'être orr
donnée. '̃;̃ "̃
̃'̃̃ ̃'•̃ Wfcàlî» ̃ ̃̃•̃ ̃
L~ •̃ Jjj|W*cV5 nQ5£mbr.fi,
La Gazette officielle piSJlie un décret royal pqïr
tant amnistie pour diverses peines infligées dans
tout le royaume, et un décret nommant seize séna-
teurs vénitiens, -.y ̃
Florence, 6 novembre.
Le président du conseil des ministres, baron Ri-
casoli, part ce matin pour Venise. La députation
vénitienne a quitté Turin hier soir.
ISeSjjjiqttô
Bruxelles, 5 novembre.
Le Nord annonce, d'après des renseignements
sûrs, que la Russie ne tardera pas à recenuaître le
prince Charles de Roumanie.
Egypte
Suëzr4 octobre, soir.
Le paquebot des Messageries-Impériales le ~io-
zambiqûe, apportant lès malles de Maurice et delà
Réunion, est arrivé dans- notre port aujourd'hui, à
deux heures du soir.
̃̃ Sspagme. • •' ̃
Madrid, 5 novembre, soir.
La Epoca croit que l'Espagne nîinlerviendra pas
dans la question d'Amérique et que, par consé-
quent, elle ne contractera pas d'alliance avec le
Brésil contré le Paraguay.
Principautés danubiennes
̃̃ a 8uiBbarest, 8 novembre, y
Le prince Charles commence jeudi son voyage
à travers le pays il doit visiter Galatz et Ibraïla.
Le président du conseil desministres et le ministre
des finances iront en Moldavie..
̃•. ̃̃'̃•'̃. itassïo •
ïzarkoîselo, 5 novembre, 2 h. 1/2, soir.
Le prince royal de Prusse est arrivé ici en bonne
santé. S: A. R. a été reçue à la gare par S. M.
l'empereur Alexandre en uniforme de général
prussien, et accompagné d'une suite brillante.
••̃ {Agence Havas-Bullier.) j
(Voir plus lois les dernières dépêches.)
GHROilQUE' BIÎTIQÏÏE"
UAbmâpost, de Vienne, publie officielie-
mehtr et sous lè.titre de Communiqué^ l'arti-
cle important que nous avait signalé le té-
légraphe, et qui n'est autre chose que le e
programme du nouveau ministère rela-
tivement à la question du conflit consti-
tutionnel. Malgré l'étendue de ce document,
'nous n'hésitons pas à l«-mèttré^put. entier
sous lesyèux de nos lecteurs r,
Par suite de. la. clôture de l'époque" guerrière, les
travaux de la paix reprennentleurs droits, et par-
mi les tâches qui incombent au gouvernement et
aux pays, la solution du- conflit constitutionnel in-
térieur prend indubitablement le premier rang.
La voie suivie jusqu'à présent par le gouverne-
ment pour arriver au but généralement désiré, est
celle de l'ententeavec lès assemblées représentati-
ves des pays.de la couronne de Hongrie- ë.t le gou-
vernement est parti dé ce point de vue que les con-
ditions principales d'une entente satisfaisante sont
le respect du droit légitime et; la reconnaissance de
faits et de rapports qui existent à l'état concret.
:Celte reconnaissance renferme en eux l'aveu for-
mel 'du droit et de la nécessité de l'esistènce de la
monarchie; ̃:̃" •
Mais le moyen d'unir et de lier les éléments ne
repose ni dans la forÔ8? ni dans la contrainte, et si'
l'on veut donner à-la liberté politique un asile légal,
le principe de,la forfaiture se prêté certainement lé
poins à la fondation; de cet édifice. Le gouver-
nement se rattache résolûméût à cet ordre d'idées,
et les derniers événements tfôht )pas ébranlé "sa
Conviction. Mais ces événements conseillent de
? Vraiment 1 ;Y" '̃̃ V-
| D'honneur Il prétend que iVeus; passez
vos journées dans la contemplation.de la voûte
céleste, dans le but, sans doute, ajeut*-t-ilj de
peindre le firmataent; dites, ami Valentin, cela
ëst-ilyraT? v:"
Et, comme je ne répondais pas à cette inter-
rogation, le comte' a jouta “•
J'ai trouvé l'idée originale et.j'ai sup-
posé toute autre chose. Voilà pourquoi je me
suis, arrêté à votre seuil sans le franchir.Mais,
à votre tour, vous me devez au moins une vi-
site eh bien .vous vous acquitterez en accep-
tant mon invitation, et moi je vous devrai
quelques- bonnes heures passées tète à tète avec
les deux plus parfaites choses d'ici-bas un
bon dîner et.un ami sûr.
Ces paroles du comte rendaient tout refu3
impossible, aussi j'acceptai sans me faîro prier
davantage. ,k
A neuf heures nous nous séparâmes.
Malgré l'heure avancée, je courus chez Ste-
phen la maison était close, et je dus remettre
nia demarehe au jour suivant.
XII
Le lendemain, à sept heures du matin, j'é-
tais chez Stephcn. '=
̃ Monsieur, lui dis-je, j'ai le plus grand
intérêt à connaître le nom du possesseur d'un
attelage que vous avez eu dans vos écuries; mon
ami, monsieur le comte de.C. m'a fait espé- s
rer que vous pourriez me donner ce renseigne-
ment. •̃ ̃"•"̃.
Je suis complètement à votre service
monsieur, me -répondit obligeammé'ht Stephen,
et de plus, enchanté d'ôtre agréable à monsieur
le comte, pour lequel j'ai une très grande cpnsi-
dération. -Mais de quels chevaux voulez-vous
• parler, monsieur? ,i
De deux chevaux, dont là race ne me pa-
raît pas très connue en France, puisqu'un ca- l
ivalier d'expérience comme le comte de C a
pu les prendre pour des naturels des îles de e
l'Ouest, de deux chevaux de la plus pure race
barbe, enfin, et si merveilleusement beaux que
je doute qu'on puisse, même dans le nord du
̃̃ Sahara, trouver leurs pareils.
J'ai donc rencontré un vrai connaisseur I
s'écria joyeusement' Stephen en jetant sa cas-
quette par dessus son épaule. Ah monsieur,
vous ne vous doutez pas du plaisir que j'éprou-
ve à vous entendre, car. jo mourais de dépit de
voir tant de gens qui se diseat amateurs de
chevaux dédaigner ces admirables bêtes, dont
.marcher- aveCLaççéLératieai .dans Ja..ïO.i.o. que Ion a a
inaugurée.
Une circonstance heureuse, qu'il y a lieu de con-
slafer, c'est quedans toutes les parties de la mo-
narchie on à 3éjS reconnu la communauté des in-
térêts et la nécessité de leur traitement commun
par le gouvernement et les assemblées représeata-:
tiyes. Il va s'agir de reprendre avec la Diète de
Hongrie les négociations entamées à ce sujet, afin
de les faire bientôt arriver à un résultat satisfai-
sant.
Le projet préparé par la sous-commission de la
Diète offre à la question pendante un point de liai-
son qui ;n'esl pas îi dédaigner, une. base' propre à
l'entente désirée de tontes! parts..
L'idée-de laigareïit.é- qui unit les différentes par-
tiesj.ife PMnpîrç? $£̃ exprimée dans ce projet, et;
êëia~rYÜilsiallaiion de miaicf$~our les a~'ai-~ e, t:
M*^itrfrastallajion de ministères pour leâ affai-j
res communes, ainsi que par la création ffûne as"
semblée appelée à discuter ces affaires en com-
mun.
Le travail de la commission reconnaît lé principe
du maintien de la monarchie par la garantie de ses
intérêts les plus importants. Le premier soin du
gouvernement sera donc de faire part de ses vues
à la Diète de Hongrie avec la plus grande franchise,
afin que, dans le cours des délibérations, ce prin-
cipe soit poursuivi avec conséquence et se fasse
jour d'une manière pratique.
Quiconque veut fonder en Autriche un» oeuvre
durable sur la base de la liberté politique ne sau-
rait méconnaître le droit d'autonomie des. pays de
là couronne de Hongrie ;11 choisira la voie de l'en-
tente et du compromis pour arriver à la constitu-
lion de l'ensemble de l'Etat, mais il se trouvera en
présence de faits établis qu'il ne peut pas ignorer
un instant, à moins de compromettre l'existence
de Pempire.
Une autonomie des parties doit avoir en vue la
consolidation du tout,. et ce point de vue doit aussi
l'emporter à l'égard des autres royaumes et pays,
où le besoin de l'élargissement des limites de l'au-
tonomie provinciale Irouve une expression légale.
Cependant on ne doit pas abandonner le principe
important et précieux du diplôme d'octobre, d'àr
près lequel les objets de la législation communs,
pendant une longue série d'années, aux pays n'ap-
partenant pas à la couronne de .Hongrie, doivent
aussi être constitutionnellement traités en com-
mun..̃̃ ̃̃̃•̃̃'̃'̃
Les motifs sur lesquels le diplôme base ses prin-
cipes fondamentaux n'ont que gagné en importance"
par les derniers événements.
Les institutions (fui servent aux intérêts moraux
le~p ns éleéép't~venl-être soümises à un traite-
lqspjus élévég'^ïwBt-être soumises à un traite-
mSéT'et à un régrement communs, de même que
celles dont dépend essentiellement le libre déve-
loppement des intérêts matériels.
Tous les journaux de Vienne s'occupent
naturellement de cette grave communica-
tion, et la commentent chacun à son point
de vue. Tous sont unanimes à constater que
l'article de YAbeTidpost est de nature à don-
ner aux aspirations hongroises les plus fa-
vorables espérances, mais qu'il laisse un
peu dans l'ombre les autres -royaumes et
pays agglomérés sous le sceptre impérial.
Quelques-uns, tels que le Vaterland et le
Morgcn-Post regrettent cette attitude du gou-
vernement, comme si elle devait être im-
muable, et que l'autonomie de toutes les
nations autres què'la hongroise fût à jamais;
condamnée. .̃'
D'autres,* le Débat) par exemple, /nous pa-
raissent' avoir mieux apprécié. le senà et là
portée du Commiïniqué ministériel. Le Débat
s'exprime; ainsi miiistériel. Le Débai
Le communiqué de YAbciïdpost, qui donne con-
naissance de la résolulioadu gouverhemënt de
traitçr la solution 'du conflit L 'constitutionnel; inté-;
rieur comme étant le 'premier devoir du gouverne-
ment et dès' peuples, né se borne pas à proclamer
le, câmmgnçènient dé l'action commune comme
pro~iIàôülèvé en ù~bmé temps-le,voile. qüi
prpçhin"në sTlsoulèvë en même temps le voile qui il
cache le; programmé d'action du gouvernement, et
ii.permët de jeter uncôup.d'oBil dans le plan d'o-
pération d'après lequel il'pënséagir. ̃
.Cependant ce coup d'oeil n'est pas complet. Avec
une .prudence qui s'étend même à la rédaction de;
:larçommunicât. on officielle, celle-ci se borne & fai-
re des. révélations importantes en" ce "qui à trait a,
ce qui est le plus rapproché, c'ëst-à-dire à," la con-
duite du gouvernement vis-à-vis du travail; du
"comité des quinze. Beaucoup d'autres questions né
sont esquissées que daus leurs principaux contours
et éclairées par une lumière douteuse. TSIaintes cho-
ses restent dans une obscurité eomplète.
Malgré cela, nous n'hésitons pas 'à accueillir arec
satisfaction le programme d'action dit gouverne-
ment, pour autant qu'on peut en juger par son es-
quisse, et nous nous plaisons à le considérer com-
me un progrès important sur la voie d'un accom-
modement.
Il est facile de voir qu'en effet le docu-
ment de l'Aberidpost concerne .avant tout et
presque exclusivement la Hongrie, c'est-à-
air& qu'il touche au nœud central de la dif-
f,
j'eusse donné,. moi, simple marchand, 30,000 0
francs.- L'éducation de nos sportmen français
test bien: loin d'être complète, monsieur;" ils
ëënfendést volontiers quand ils né vont pas
plus loin les deux'races barbe et arabe, ainsi
que les sujets; issus çle ce mélange. Elles offrent
cependant entre elles des caractères assez dis-
tincts et assez saillants pour qu'un œil exercé
s'y trompe difficilement mais nos amateurs
d'aujourd'hui ne connaissent que le cheval an-
glais. Je crois même fermement qu'ils ignorent
que Godolphin-Arabian, le célèbre* étalon qui
a donné de si beaux produits, et qui peut,
être considéré; comme un des chefs illustres dé
la pure race anglaise, était tout simplement un
cheval barbe, d'une grande origine et d'une
parfaite distinction. .̃
Mais, pardon, monsieur, j'abuse bien certai-
nement de l'obligeance que vous mettez à in'ë-
couter j'arrive à ce qui vous intéresse le nom
du propriétaire de ces chevaux, je crois?
Oui, monsieur.'
Je ne sais si les rcnseigBeràents que je"
peux vous donner sur ce point vous, satisferont,
pleinement les voici en peu de mots
II y a environ trois mois, je reçus une lettré
signée Samuel Stevenson. °
Samuel Stevenson m?écriai-je tout é--
tourdi..
̃ Oui; mohsieùr.Vous le connaissez ?
Non, répondis-je mais continuez, je vous
.prie.
J'étais en proie à la plus vive émotion; ce
nom; était celui de l'étranger qui: s'était pré-
senté plusieurs fois chez moi, en insistant pour
me parler,' et que j'avais refusé de recevoir. Il
ne pouvait exister deux Samuel Stevenson^à
Paris, c'était dond bien certainement le mênie
îpërsonnàge.
Cette lettre, continua Stephen, m'invitait
à passer, pour affaire de mon commerce, à rhô-
,tel Mirabeau, rue de la Paix. Je m'y rendis le
jour même et je demandai W. Stevenson: On me
fit entrer au parloir cettecirconstance et l'em-
pressement qu'ont mit à le prévenir m'appri-
^rent.deux choses la première, c'est que j'avais
affaire à, un Anglais .r- j'ai remarqué, mon-
sieur, que, même en voyage, les Anglais ne re-
çoivent jamais les étrangers dans leur apparte-
ment particulier; la secondé, c'est que cet
Anglais était riche. Le commerce rend néces-
sairement observateur; et j'ai dû à cette qualité
̃de n'avoir pas fait, depuis dix ans, une seule
mauvaise affaire. '= '̃
Là promptitude avec laquelle on vint me dire
que M. Stevenson allait descendre, me prouva
que je ne m'étais pas trompé et que mon nou-
Acuité, au point le plus important, à celui
qu'il faut résoudre avant tout autre.
'Dans "une question aussi complexe que
celle de la réorganisation intérieure de l'em-
pire d'Autriche, prétendre attaquer l'ensem-
ble d'un seul coup et résoudre à la fois tous
les problèmes, serait une entreprise insen-
sée et dangereuse.-
Le programme publié par le nouveau ca-
binet Bëust.et Belcredi n'est donc pas un
programme général et définitif. C'est, nous
n'en doutons pas, le premier mot seulement,
d'une série d'actes réparateurs et libéraux
qui pas à pas doivent revivifier et rappro-
ofeerenke^ïux tou&Jea.iMéments de ceUe
grande puissance, ébranlée jusque dans ses
fondements par la guerre de 866.
On écritde Berlin, 2 novembre, à laBœfsai-
halle de Hambourg":
C'est demain soir que le prince royal part pour
Saint-Pétersbourg, afin d'assister au mariage du
grand duc héritier. Ce voyage du prince royal n'est
certainement pas sans signification. La cour de
Russie a. de tout temps attaché une importance par-
ticulière à ces sortes de témoignages des cours eu-
ropéennes, et la manière brillante dont la Prusse
répond aujourd'hui à ses désirs, prouve d'une ma-
nière frappante que les relations les plus amicales
existent entre les deux cours. L'empereur de Riist
sie a exprimé, en outre, le vœu que le général
Steinmetz accompagnât le prince royal, vu qu'il dé-
sirait le complimenterenpersonnedesservices qu'il
avait rendus en comprimant l'insurrection polonai-
se dans le. duché de Posen, où il était général éom-
mandant pendant le dernier soulèvement de la Po-
logne. C'est par ce motif que le général Steinmetz
se rend à Saint-Pétersbourg avec le prince royal.
On écrit de Rome à VJtalie, du 4 novembre
Les Français ont vendu le mobilier de l'hôpital
militaire. Les juifs ont acheté 4,000 couvertures, et
le gouvernement pontifical a acheté,pour 40,000 fr.
de munitions.
Après le départ des Français, le château Saint-
Ange sera occupé par la légion romaine qui est en
ce moment à Viterbe. Les zouaves seront aussi con-
centrés .à Rome. J
Le gouvernement a fait arrêter un grand nombre
de garibaldiens qui s'étaient'rassemblés à Terni, et
les a fait conduire dans dans des provinces éloi-
gnées des frontières pontificales.
Le saint-père a reçu ce matin une dépulation de
la confrérie de la Mort; il a prononcé un petit dis-
cours dans lequel on remarque ces paroles « On
voit briller un petit rayon d'espérance. »
La population de Rome est tranquille; elle obéit
à un mot d'ordre. L'autre soir, au théâtre, de gran-
des acclamations ont eu lieu au sujet de la Vénétie;
mais elles ont immédiatement cessé dès qu'une
voix sortie du parterre eut dit « Assez » n
E. VIERNE.
L'AUTRICHE ET SON SYSTÈME MONETAIRE
La Belgique, la France, Fltalie et la Suisse
ont signé, le 23 décembre dernier, une con-
vention internationale -pour l'adoption en
commun d'un système monétaire identique.
Au moment de clore ses travaux, la confé-
rence a l'eçu avis que le Saint-Siège et la
Hollande désiraient prendre connaissance
de ses délibérations et manifestaient l'in-
tention d'y adhérer ultérieurement. En con-
statant ce fait, les délégués des' quatre puis-
.sances y. ont vu un gage de l'intérêt qui
s'attache à leur O3uvre et un heureux augure
« pour le développement de cette union mo-;
né taire dont les utiles conséquences seront
d'autant mieux appréciées qu'elles se géné-
raliseront davantage. » ;•
Sans aucun' doute, rùniformité monétaire
estj vi vement désirable. L'extension dés
traités de commerce^ en développant les
échanges internationaux, tend à fondre tous
les marchés européens, jusqu'ici rivaux,
dans un seul marche soumis à la simple loi
économique de l'offre et de la demande; et
l'on comprend que sous le régime do la liber-
té commerciale, aboutissant à l'assimilation
de toutes les' marchandises, la valeur re-
présentative qui leur sert d'intermédiaire
doit elle-même se résoudre dans un type
;uniforme. En un mot, l'union commerciale
a pour corollaire naturel l'union, moné-
taire.̃]..̃̃- ;̃ ̃
veau client devait demeurer au premier J
étage. En effet, au bout de quelques minutes,
M. Stevenson entra au parloir. Je vis un
homme de taille moyenne, au profil d'aigle, à
la figure maigre et osseuse, âgé d'environ» qua-
rante ans; il portait une cravate blanche, mais
sa tenue était fort simple. A son accent, je
présumai qu'il était Américain, et me mis im-
médiatement sur mes gardes.
} Stephen s'interrompit tout à coup et me dit
̃ Ces détails sont peut-être sans intérêt
pour vous si vous le désirez, je les abrégerai.
Du tout, lui répondis-je,ils m'intéressent
vivement continuez.
Je n'aime pas les Américains, monsieur;
ces gens-là, s'ils ont de. la probité, l'enferment
dans leur caisse avant de quitter leur pays.
Cependant, je me trompai cette fois.
M. Stevenson me dit qu'il attendait l'arrivée
de plusieurs chevaux auxquels il tenait beau-
coup, et que, ne pouvant les loger à l'hôtel, il
me priait de les recevoir dans; mes écuries et
de les faire soigner avec la plus grande atten-
tion deux d'entre eux surtout^ ajouta-t-il, sont
à un régime spécial quelques litres d'orge par
jour, et aussi peu dé boisson que possible.
Alors, ce sont des chevaux arabes ? lui
demandai-je.
–̃Mieux que cela, fit-il. '•' .-̃•̃(
J'étais fort intrigué, et, bien que j'eusse
toujours répugné: apprendre des chevaux en
pension, j'acceptai cependant, surtout lorsque
M. Stevenson m'eut dit très gravement
̃ Je ne vous parle pas de prix, monsieur
Stephen; le vôtre sera le mien.
Je ne suis point intéressé, monsieur,; mais
les bons procédés e.t la confiance me touchent
.vivement. Je n'avais donc rien à refuser à un
Igentleman qui parlait de la sorte. Le surlende-
main je vis arriver chez moi M. Stevenson,
suivi de plusieurs domestiques conduisant six
magnifiques chevaux, entre autres les deux
ibarbes que vous connaissez et qui trouvèrent s,
;en moi un grand admirateur. J'ai voyagé dans
ie Maroc et la Syrie,, etje sais, par expérience,
'toute la valeur de ces animaux.
̃ M, Stevenson me renouvela ses instructions,
assista au premier pansage, et, satisfait de ce
'qu'il avait vu, me dit qu'il reviendrait chaque
matin et me désignerait les chevaux que j'au- ¡
rais à envoyer rue de la Pépinière, où se trou-
vaient ses équipages.
Le programme de M. Stevenson s'exécuta
comme il l'avait tracé: chaque jour j'envoyais
rue de la Pépinière, soit un attelage, soit des
chevaux de selle; là, les chevaux étaient atte-
lés ou habillés et amenés ensuite à l'hôtel Mi-
̃Biais, ici plus qu'ailleurs, le progrès in;
dustriel aura à lutter contre des habitudes
sociales et des usages populaires profondé-
ment enracinés. Un peuple tient à sa mon-
naie la valeur qu'elle a, la forme &ousiï?^
quelle elle se prête aux échanges j.mima-
liers sont comme lies manifestations jpèrmift-
nehtés d'une' société, et le gage, acgîss^l^ o
à tous, d'une nationalité, d'une d^ag§e^ïy
d'une forme d'institutions. En. faisfetimlâC •
vœux pour l'établissement r prochain i«|||fesàa
union monétaire entre tous les Etats euftP®^
péens,la commission qui a préparé et signé
le traité du 23 décembre 865 ne s'est peut-
être pas assez rendu compte des obstacles
qWrencBntremit, à ce point dtr rofr, làpro-
pagation de son œuvre, en Allemagne no-
tamment.
C'est déjà, à la vérité, une amélioration
considérable que celle qui consacre l'unité
monétaire dans une agglomération de 70
millions d'habitants, mais il faut remarquer
que les quatre Etats contractants avaient,-
avant la convention du 23 décembre, une
base de rapprochement qui a été justement 't
appelée la communauté du dénominateur
monétaire. En d'autres termes, la France,
la Belgique, l'Italie et la Suisse comptaient
alors, comme aujourd'hui, par francs, et
elles n'avaient à se mettre d'accord que sur
la valeur à donner à ce type. Plus l'unité
était apparente, plus les différences qu'elle
recouvrait donnaient lieu à des fraudes et à
des contestations nuisibles aux échanges si
nombreux entre quatre pays limitrophes-
Aussi n'est-il pas étonnant que l'on ait senti
de part et d'autre la nécessité de réaliser
dans les faits, par des concessions récipro-
ques, l'unité qui existait déjà dans la déno-
mination monétaire.
Plus difficile serait l'établissement d'ufte
union monétaire entre les puissances signa-
taires de la convention du 23 décembre,
d'une part, et l'Allemagne et l'Autriche,
d'autre part. Ici, on me serait, pas seulement
privé de cette base de rapprochement que
nous trouvions tout à l'heure pour la Belgi-
que, la France, l'Italie et la Suisse, dans la
communauté du dénominateur monétaire,
mais on se heurterait encore à des préjugés
nationaux très ardents, à des répugnances
de toute sorte, entretenues par les habitudes
privées et publiques, contre lesystème déci-
mal français.
Il y a même plus l'Allemagne, que les
événements militaires de ces derniers temps s
semblent avoir précipitée vers 1" unité, reste
encore divisée par la multiplicité dés types
de monnaie. Le Mein avait partagé l'ancien-
ne Confédération en deux parties profondé-
ment séparées l'une de l'autre, .autant par
les usages et les routines de la vie cômmer-
ciale:; que par les aspirations'politiques et
religieuses. Or, ces différences, dans leur
ensemble, ont résisté à la pression delà
conquête et des confiscations; elles sont au-
jourd'hui ce qu'elles étaient hier, invété-
rées. Il faut prévoir, cependant, que de
grands efforts seront tentés pour les effacer.
Maîtresse du nord de l' Allemagne la Prusse
voudra donner un preruier point d'appui à
ses projets politiques par la diffusion, dans
le Sué,. de son système monétaire, et at-
teindre, dans son premier essor, cette Con-
fédération qui doit se coiistitUër en dehors
de l'action absorbante de Berlin.. `
Ici nous, touchons à un; problème délicat
posé par l'article 13 du traité de Prague, et
il y a lieu de se demander quelle conduite
doiyent; garder, les 'gouvernements du sud en
présence des suggestions dont ils seront
l'objet, soit de la part de la Prusse, soit de
;la part des. partis dévoués à son influence,
dans les négociations qui vont s'ouvrir pour
la révision de la convention monétaire de
1 857. Deux combinaisons sont en présence
le système prussien et le système autrichien.
̃Vers lequel de ces deux systèmes les Etats
du Sud doivent-ils pencher? C'est ce que
nous allons examiner.
Dans les royaumes de Bavière, de -Wur-
temberg et dans lé grand-duché de Bade, le
rabeau mais ce soin était toujours laissé aux
gens de M. Stevenson.
Un jour, je vis dans les Champs-Elysées
les deux barbes attelés à une très élégante voi-
ture la livrée était riche et de bon goût. La
voiture ne portait ni écusson ni armoiries et
une femme seule l'occupait. La rapidité. dés s
chevaux ne me laissa pas le temps: de distin-
guer son visage cependant il me sembla
qu'elle était jeune, et je pensai que c'était la
fille de M. Stevenson.
Dans la même semaine, je fis plusieurs fois
la même rencontre et remarquai que la jeune
femme était -constamment seule. Cependant,
ayant été, un matin, à Neuilly pour to.ucher le
prix d'un cheval que j'avais vendu, je nie croi-
sai, en traversant la vieille route, avec M. Ste-
venson et cette jeune dame. Tous les deux é-
taient à cheval.
L'allure vive que la jeune femme imprimait
à sa monture, faisait voltiger son voile derrière
elle et me permit de voir la beauté la plus ac-
complie que l'homme puisse' rêver. M. Steven-
son était à ses côtés ou, pour mieux dire, l'ac-
compagnait à une petite distance cependant
le cheval qu'il montait était supérieur à celui
qui tenait la tête, et, en les suivant du regard
aussi longtemps que cela me fut possible, je' vis
que cette distance n'était pas franchie par la
bête de M. Stevenson.
Evidemment son cavalier la retenait.
Cela me parut étrange, 'et, me souvenant que
j'avais vu la jeune femme toujours seule, je
présumai que M. Stevenson n'était ni soapère
ni sonmari. ̃̃ .'>
Vous comprenez, monsieur, que je ne pous-
sai pas plus loin mes investigations. Une affaire
importante nécessitait ma présence, en Allema-
gne je partis le jour suivant sans revoir M.
Stevenson. ̃ «'
A mon retour,j'appris que celui-ci était venu
payer la pension des chevaux, en prévenant
qu'il les enverrait chercher dans la journée par
ses domestiques. Du restey M. Stevenson avait
payé fort largement et s'était montré. très géné-
reux envers les gens de ma maison. j~
Voilà, monsieur, tout ce que je sais.
Si je suis entré dans des détails minutieux,
c'est que mes renseignements ne pouvaient â-
voir quelque vaieur qu'à cette condition-là.
Stephen cessa de parler.
Armand LAPOINTE.
(La suite à demain .)
31e AxP~Ii..
-SiOïSiB^rH-nents). "ï. '"ïfe.
BUaEACï D'ABONWBîiEKT, 1S3,.H'1'£ KONTJ8AHTI&E
$f ercred? 1 hoveîSibrc %%$$
̃̃̃ ̃"̃:̃̃•. ̃ '31e àKNÉb' ̃' :̃" ••
'.3. MOIS (Paris cldéparlenieat delà Seine) itJfrBO
ANNONCES, 8, PL. GE LA BOURSE,' ET 7, RUE COQ-HÉRON
Les abonnés, nouveaux recevront ce qui
a paru de la Chanteuse des Rbès {ifartha
la Viell&i&e), roman, par.M. ArnSand^apoifite,
PAPMS, 6 NOVEMBRE 1866
• Le Moiïifàir del' Armée publie, sur la réor-
ganisation de nôtre système militaire, une
liotc à lacruëlleson origine évidemment of-
ficielle donne ùnegrande importance On au-
rait tort d'y chercher un exposé des projets
du gouvernement, puisque ces projets sont
soumis en ce moment à l'examen d'une com-
mission qui pourra les modifier profondé-
ment mais on y trouve l'indication des
idées-que le gouvernement repousse; et ce
n'est pas un des côtés les moins intéressants
du problème.
Laissons d'abord-la parole au Moniteur de
l'Armée:
Depuis quelque temps, les journaux, se livrant
& des conjectures plus ou moins erronées, s'éver-
tuent à pressentir les résultais des travaux futurs
de la commission supérieure instituée.pour la réor-
ganisation de notre état militaire, par la décision
impériale du 26 octobre dernier.
Plusieurs pensent que l'on va substituer une sor-
te de gsirde nationale mobile à l'armée permanente
et font ressortir les économies qu'une semblable
mesure permettrait, selon eux, de réaliser sur le
budget de la guerre.
Il importe de ne pas laisser accréditer de sem-
blables»' erreurs.
Les gardes nationales ne sont et ne seront jamais
qu'une réferve.'
(hyavanl d'avoir une réserve, il faut avoir une
armée, et, avec les systèmes préconisés par cer-
tains journaux; oh n'aurait ni armée ni réserve.
Ce-S'est pas au moment où les événements qui
Tiennent de s'aceomplir -en Europe, imposent au
gouvernement le devoir d'élever les forces militai-
res de la France au niveau deeeiles des puissances
voisines, qu'il pourrait être question de diminuer
l'effectif de l'armée.
Il est à présumer, au- contraire, qu'une des pre-
mières résolutions de la commission supérieure se-
ra de maintenir le principe, posé depuis longtemps,
du chiffre de 400,000 hommes en temps de paix.
L'objet de ses travaux sera très probablement de
rechercher, en outre, les moyens de constituer Une
réserve assez forte pour pouvoir, le cas échéant,
porter notre pied de guerro à un effectif respec-
table.̃̃
En un mot, si, jusqu'à présent, le maximum de
cet effectif de guerre n'a été que de 600,000 hom-
ipes, il est facile de comprendre qu'aujourd'hui cette
fiqijee serait in|uffisànte, et qu'on ne serait à même
de Jferer à toutes les éventualités qu'à l'aide d'une
réserve pins considérable que celle qui existe main-
tenant, plus instruite, mieux exercée et toujours
disponible.. .̃
• "•'̃OTj il serait absurde de croire qu'une telle insti-
tution pût être obtenue, en même temps que des
réductions sur le budget de la guerre.
i Si elle doit, au contraire, nécessiter quelques sa-
erifices, il n'est personne qui ne reconnaisse qu'ils
sent mdispeùsablés pour l'honneur et la sécurité du
pays. .̃ '̃:̃ •̃;̃ •
Dans tous les cas, et-quelles que soient les com-
binaisons que le gouvernement do l'Empereur ju-
gera utile d'adopter, on peut être assuré que les
intérêts du trésor, ainsi que ceux des populations,
seront prisen grande considération ets&igneusQment
gauvëgardés. •
II résulte très clairement de ce qui prér
cède que le gouyernément ne songe point: à
introduire en.France'le système de la land-
\vehr prussienne; qui conduirait à diminuer
l'effectif de l'armée permanente pour accroî-
tre celui de la réserve, assujettie au service
militaire. La garde nationale actuelle ne sera
donc'ni supprimée ni transformée elle con-
servira le caractère de réserve pour les' cas
eitrêniès fjues la 'loï de A 83 lui a attribué
^effectif-. nqrmâl de l'armée .permanente
demeurera fixé à .400,000 hommes, comme
aujourd'hui, co qui entraîne le maintien
du contingent annuel à son "chiffre actuel,
à moins que la durée* du service ne soit t
modifiée. Il existe, en effet, entre ces
deux termes une corrélation forcée. Du
moment que l'effectif normal ne varie pas.,
il n'est pas possible de réduire la durée du
service sans accroître le contingent annuel,
ou d§ réduire leîcontingent sans aocroître la
dûréôdu sejcviçe forcé.
Le système actuel donne à la France une
armée permanente de 400, 000 hommes, et
TlUffiLETON DE LA PRESSE
'̃'̃' 6p 7 NOVEMBRE 1886
LA CHANTEUSE DES RUES
XI
Pendant plusieurs semaines encore, je restai
enfermé chez moi durant cette nouvelle pério-
de de "temps, je ne quittai pas mon atelier. Je
rn'étaisap'erru que les fenêtres supérieures de
l'hôtel de B. étaient devenues autant d' obser-
vatoire* à l'aide desquels une surveillance gê-
nante s'exerdait sur ma personne un soir mê-
me une tête: d'homme, un peu 'effarée, m'élaît
apparu&^u^-dessus du mur de séparation.
IMtnatin ̃] je me réveillai avec la pénible con-
viètion que mon amour pour la belle inconnue
"prenait (es proportions de là Mie.
̃̃'̃ J'étais vaincu l
Cependant, j'avais gagné quelque cliose à
ce(fte-- longue réclusion parfaitement convain-
cu désormais que ma passion était inguérissa-,
ble, je lâchai la bride à mon imagination, et
celle-ci,' libre de toute entrave, me fit bientôt
entrevoir que- je ne devais pas encore suivre la
route; du désespoir.
Ën'ëffet, ïl était certain que le fameux atte-
lage barbe- avait dû être remarqué je devais
donc facilement arriver à àppreLdre le nom de
son propriétaire^ et une &is cette connaissance
acquise, avec du temps et de l'or, il n'était pas
impossible de retrouver sa trace, et par consé-
quent celle dé mon inconnue. '̃̃̃̃'̃̃
On s'étonnera sans doute que cette, idée, si
simple, ne me fût pas venue plus tôt moi-mê-
me, j'en fus tout surpris, mais les regrets étant
superflus, je passai de suite à son exécution.*
Je me rendis le jour même, à quatre heures,
aa Jockey-Club, où j'avais quelques relations,
et je fis demander mon compatriote, le comte de
C grand amateur de chevaux, que les cour-
ses rétenaient à Paris.
i Quoil c'est vous, ami Valentin me dit le
comte en me serrant la main. Mais d'où sortez-
vous? Vous ressemblez à ces messieurs qui 1
précèdent les convois funèbres! Voyons,
quelle affaire vous amène? Est-ce un duel?.
-–Pardon, cher comte, vous oubliez que ces j J
^È^kUSP autorisée, pour les journaux qui ont 'l'
traftéarlstâ Société dès Gens de lettres. |
,`~ lj ,"x
une réserve) immédiâte^eMtt^i^pdniMè^ de
20(Q,OOQ hommes. Côsï-çetil^s^VQ^té le
Mgnitew'de l'Année déclare iiïisHlïisâlrtejtL la
déiiaande j^us considérabl,e/i^ié^*ig)Su'uite
etïtoujours disponible.1 "><
Ce résultat ne paraît pouvoir être obtenu
qu'autant qu'une partie, sinon la totalité des
jeune gens qui, aujourd'hui, sont libérés
après le tirage, seront classés dans la; ré-
serve et demeureront soumis à l'éventualité
d'un appel au service.
Par ce- qu41 demande et parce qu'il ex-;
clut, le Moniteur del^Armée permet donc de
supposer qu'iJ-pourrait ètw&^Uèstioa 4' as-
sujettir au service militaire la totalité de
chaque classe en la divisant en trois caté-
gories ceux que le sort désignerait pour la
service effectif, ceux qui composeraient la
première réserve à la disposition immédiate
du ministre de la guerre, enfin ceux qui con-
stitueraient une seconde réserve, mobilisa-
ble en cas de .guerre. 1 1
La nécessité de créer et de maintenirdes
cadres pour instruire et exercer les réserves
en temps de paix, et les transformer en corps
effectifs en temps de guerre, entraînerait né-
cessairement des dépenses. Nous ne sommes
donc pas surpris que le Moniteur de l'Armée
déclare complètement erronés les bruits de
réduction du budget de la guerre, que les
partisans du système prussien annonçaient
comme devant être la conséquence immé-
diate de l'introduction de la landwehr en
France.
ÇUCHEVAL-CLARIGNY.
Le cabinet de Berlin vient d'éprôuvér un
nouvel échec dans sa lutte contre l'opinion
libérale. Malgré l'amnistie accordée pour les
délits politiques, et en se fondant sur uni»
équivoque, 'il avait persisté à diriger des
poursuites contre M. Twesten, à l'occasion
d'un discours prononcé par ce député, et
qui contenait une critique sévère de l'ad-
ministration de la justice en Prusse. Le mi-
nistère public avait requis contre M. Twes-
ten une condamnation à deux ans d'empri-
sonnement; Malgré cet acharnement du mi-
nistère, M. Twesten a été acquitté par la
cour d'appel, comme, il l'avait été déjà par
la première ̃juridiction.
Nous publions aujourd'hui les deux notes
lues par Pie IX: dans le dernier consistoire
secret. Nous avons' préféré attendre la trâr-
ductioh que le Monde avait annoncée de ces
deux importants. documents. Cette traduc-
tion, faite avec un soin que nous nous plai-
sons à reconnaître, sur le texte latin publié
par le Journal de Marne, nous offrait des ga-
ranties d'exactitude et de fidélité que ne
pouvait présenter une traduction faite sur
la version italienne d'une feuille systéma1-
tiquément hostile à la papauté. e
B. BACER.
DÉPÊCHES ÉLECTRIQUES
Aulrfcfao .-•
Vienne, 5 novembre, soir.
L&Gasttie de Vienne (édition du soir) contient un
article sur des réformes étendues et importantes à
introduire dans l'armée. Lé journal officiel indique
comme Bases devant être sérieusement étudiées
l'obligation du service pour tous, l'armement de
l'armée avec le fusil à aiguille, un nouveau systè-
me de comptabilité, la simplification du budget et
des lèglements administratifs de l'armée, l'établis-
sement d'écoles d'officiers, des examens sévères
imposés aux officiers d'étal-major et aux aspirants
au grade d'officier, une nouvelle loi d'avancement,,
l'organisation de l'étatrmajor, la révorme du Code
pénal militaire, la réduction des frais de l'État par
une importante diminution des,officiers, des règle-
ments particuliers pour les congés et les mises en
disponibilité. •
Prusiso .'̃ ̃- "̃
Berlin, 5 novembre (après midi).
L'ambassadeur d'Autriche, général de Wimpfen,
sortes d'affaires ne font jamais pâlir les hommes
de notre pays I
Tudieu I ami, voilà Jqui est bien parlé, et
je ne suis qu'un sot! Apprenez-moi, alors.
C'est inutile pour le moment; Cher comte,
dites-moi seulement si vous connaissez le nom
du possesseur d'un merveilleux attelage de che-
vaux numides, unique probablement en Eu-
rope, et que vous avez dû remarquer, soit à la
promenade, soit dans Paris.
Que diantre me racontez-vous là ami Va-
lentin ? Des chevaux numides où prenez-
vous ces chevaux numides?. Ge sont proba-
blement ces petites biques (1) arabes que vous
appelez ainsi?
• Mais non, comte, je ne confonds pas le
cheval arabe dégénéré, tel que nous le voyons
aujourd'huien France, avec le cheval de pure
race barbé la différence est trop grande.
-Je ne veux pas discuter avec vous, ami
Valentin, parce que tous les .deux nous sommes
Bretons, c'est-à-dire fort têtus, et que nous ne
pourrions nous entendre mais sachez bien
qu'il n'existe de chevaux vraiment dignes de
ce nom.
Je l'interrompis.
Alors, lui-dis-je, vous n'avez pas remar-
qué l'attelage dont je vous parle ?•
AU lieu de me répondre, le comte me regar-
da très fixement, en souriant, et me dit
Vous peignez donc les chevaux, à présent?
–11 ne s'agit pas de peinture, mon cher
comte de grâce, ne m'interrogez plus et ré-
pondez-moi, si vous le pouvez.
C'est donc sérieux ? `?
Très sérieux
S'il enest ainsi, allez demain malin, de
ma part, chez le vieux Sté.ph(?n, aux Champs-
Elysées il connaît vos numides, et il sourit:
de nouveau -–je crois les avoir vus dans ses
écuries. Mais tenez pour certain, ami Valentin,
que ces chevaux sont des sauvages des îles
d'Ouessant, de jolis trotteurs, du reste
Merci, comte, et à bientôt.
Oh 1 je ne vous lâche pas ainsi. Peste -I Et
puisque je vous tiens, vous dînerez avec moi.
J'allais refuser, mais le comte reprit
Savez-vous, ami Valentin, que je suis allé
deux fois chez vous depuis un mois?
Je l'ignor.ais, mon cher comte.
Que fait donc votre Jocrisse d'Etienne?
Mais, à propos d'Etienne, il m'a raconté des
choses prodigieuses sur vous.
T
(1) Biques, biquets, appellations populaires de la
chèvre noms donnés eu Bretagne aux chevaux de
petite taille.
.a présenté aujonrd'hui au roi ses lettres de créan-
ce, en présence de M. de Thièle, chargé par inté-
rim du ministère des affaires étrangères en l'ab-
sence de M. 'de Bismark. j
Le prince de Salles est arrivé, bief, matin à
Potsdam, et a continué son voyage, après avoir re-
çu la visite du roi. ̃̃ '̃.̃̃̃'̃̃
̃̃'•̃̃̃ Berlin, S novembre.
Par suite de la 'conclusion du traité de paix entre
la Prusseel la Saxe, la démobilisation des troupes
prussiennes stationnées en Saxe vient d'être orr
donnée. '̃;̃ "̃
̃'̃̃ ̃'•̃ Wfcàlî» ̃ ̃̃•̃ ̃
L~ •̃ Jjj|W*cV5 nQ5£mbr.fi,
La Gazette officielle piSJlie un décret royal pqïr
tant amnistie pour diverses peines infligées dans
tout le royaume, et un décret nommant seize séna-
teurs vénitiens, -.y ̃
Florence, 6 novembre.
Le président du conseil des ministres, baron Ri-
casoli, part ce matin pour Venise. La députation
vénitienne a quitté Turin hier soir.
ISeSjjjiqttô
Bruxelles, 5 novembre.
Le Nord annonce, d'après des renseignements
sûrs, que la Russie ne tardera pas à recenuaître le
prince Charles de Roumanie.
Egypte
Suëzr4 octobre, soir.
Le paquebot des Messageries-Impériales le ~io-
zambiqûe, apportant lès malles de Maurice et delà
Réunion, est arrivé dans- notre port aujourd'hui, à
deux heures du soir.
̃̃ Sspagme. • •' ̃
Madrid, 5 novembre, soir.
La Epoca croit que l'Espagne nîinlerviendra pas
dans la question d'Amérique et que, par consé-
quent, elle ne contractera pas d'alliance avec le
Brésil contré le Paraguay.
Principautés danubiennes
̃̃ a 8uiBbarest, 8 novembre, y
Le prince Charles commence jeudi son voyage
à travers le pays il doit visiter Galatz et Ibraïla.
Le président du conseil desministres et le ministre
des finances iront en Moldavie..
̃•. ̃̃'̃•'̃. itassïo •
ïzarkoîselo, 5 novembre, 2 h. 1/2, soir.
Le prince royal de Prusse est arrivé ici en bonne
santé. S: A. R. a été reçue à la gare par S. M.
l'empereur Alexandre en uniforme de général
prussien, et accompagné d'une suite brillante.
••̃ {Agence Havas-Bullier.) j
(Voir plus lois les dernières dépêches.)
GHROilQUE' BIÎTIQÏÏE"
UAbmâpost, de Vienne, publie officielie-
mehtr et sous lè.titre de Communiqué^ l'arti-
cle important que nous avait signalé le té-
légraphe, et qui n'est autre chose que le e
programme du nouveau ministère rela-
tivement à la question du conflit consti-
tutionnel. Malgré l'étendue de ce document,
'nous n'hésitons pas à l«-mèttré^put. entier
sous lesyèux de nos lecteurs r,
Par suite de. la. clôture de l'époque" guerrière, les
travaux de la paix reprennentleurs droits, et par-
mi les tâches qui incombent au gouvernement et
aux pays, la solution du- conflit constitutionnel in-
térieur prend indubitablement le premier rang.
La voie suivie jusqu'à présent par le gouverne-
ment pour arriver au but généralement désiré, est
celle de l'ententeavec lès assemblées représentati-
ves des pays.de la couronne de Hongrie- ë.t le gou-
vernement est parti dé ce point de vue que les con-
ditions principales d'une entente satisfaisante sont
le respect du droit légitime et; la reconnaissance de
faits et de rapports qui existent à l'état concret.
:Celte reconnaissance renferme en eux l'aveu for-
mel 'du droit et de la nécessité de l'esistènce de la
monarchie; ̃:̃" •
Mais le moyen d'unir et de lier les éléments ne
repose ni dans la forÔ8? ni dans la contrainte, et si'
l'on veut donner à-la liberté politique un asile légal,
le principe de,la forfaiture se prêté certainement lé
poins à la fondation; de cet édifice. Le gouver-
nement se rattache résolûméût à cet ordre d'idées,
et les derniers événements tfôht )pas ébranlé "sa
Conviction. Mais ces événements conseillent de
? Vraiment 1 ;Y" '̃̃ V-
| D'honneur Il prétend que iVeus; passez
vos journées dans la contemplation.de la voûte
céleste, dans le but, sans doute, ajeut*-t-ilj de
peindre le firmataent; dites, ami Valentin, cela
ëst-ilyraT? v:"
Et, comme je ne répondais pas à cette inter-
rogation, le comte' a jouta “•
J'ai trouvé l'idée originale et.j'ai sup-
posé toute autre chose. Voilà pourquoi je me
suis, arrêté à votre seuil sans le franchir.Mais,
à votre tour, vous me devez au moins une vi-
site eh bien .vous vous acquitterez en accep-
tant mon invitation, et moi je vous devrai
quelques- bonnes heures passées tète à tète avec
les deux plus parfaites choses d'ici-bas un
bon dîner et.un ami sûr.
Ces paroles du comte rendaient tout refu3
impossible, aussi j'acceptai sans me faîro prier
davantage. ,k
A neuf heures nous nous séparâmes.
Malgré l'heure avancée, je courus chez Ste-
phen la maison était close, et je dus remettre
nia demarehe au jour suivant.
XII
Le lendemain, à sept heures du matin, j'é-
tais chez Stephcn. '=
̃ Monsieur, lui dis-je, j'ai le plus grand
intérêt à connaître le nom du possesseur d'un
attelage que vous avez eu dans vos écuries; mon
ami, monsieur le comte de.C. m'a fait espé- s
rer que vous pourriez me donner ce renseigne-
ment. •̃ ̃"•"̃.
Je suis complètement à votre service
monsieur, me -répondit obligeammé'ht Stephen,
et de plus, enchanté d'ôtre agréable à monsieur
le comte, pour lequel j'ai une très grande cpnsi-
dération. -Mais de quels chevaux voulez-vous
• parler, monsieur? ,i
De deux chevaux, dont là race ne me pa-
raît pas très connue en France, puisqu'un ca- l
ivalier d'expérience comme le comte de C a
pu les prendre pour des naturels des îles de e
l'Ouest, de deux chevaux de la plus pure race
barbe, enfin, et si merveilleusement beaux que
je doute qu'on puisse, même dans le nord du
̃̃ Sahara, trouver leurs pareils.
J'ai donc rencontré un vrai connaisseur I
s'écria joyeusement' Stephen en jetant sa cas-
quette par dessus son épaule. Ah monsieur,
vous ne vous doutez pas du plaisir que j'éprou-
ve à vous entendre, car. jo mourais de dépit de
voir tant de gens qui se diseat amateurs de
chevaux dédaigner ces admirables bêtes, dont
.marcher- aveCLaççéLératieai .dans Ja..ïO.i.o. que Ion a a
inaugurée.
Une circonstance heureuse, qu'il y a lieu de con-
slafer, c'est quedans toutes les parties de la mo-
narchie on à 3éjS reconnu la communauté des in-
térêts et la nécessité de leur traitement commun
par le gouvernement et les assemblées représeata-:
tiyes. Il va s'agir de reprendre avec la Diète de
Hongrie les négociations entamées à ce sujet, afin
de les faire bientôt arriver à un résultat satisfai-
sant.
Le projet préparé par la sous-commission de la
Diète offre à la question pendante un point de liai-
son qui ;n'esl pas îi dédaigner, une. base' propre à
l'entente désirée de tontes! parts..
L'idée-de laigareïit.é- qui unit les différentes par-
tiesj.ife PMnpîrç? $£̃ exprimée dans ce projet, et;
êëia~rYÜilsiallaiion de miaicf$~our les a~'ai-~ e, t:
M*^itrfrastallajion de ministères pour leâ affai-j
res communes, ainsi que par la création ffûne as"
semblée appelée à discuter ces affaires en com-
mun.
Le travail de la commission reconnaît lé principe
du maintien de la monarchie par la garantie de ses
intérêts les plus importants. Le premier soin du
gouvernement sera donc de faire part de ses vues
à la Diète de Hongrie avec la plus grande franchise,
afin que, dans le cours des délibérations, ce prin-
cipe soit poursuivi avec conséquence et se fasse
jour d'une manière pratique.
Quiconque veut fonder en Autriche un» oeuvre
durable sur la base de la liberté politique ne sau-
rait méconnaître le droit d'autonomie des. pays de
là couronne de Hongrie ;11 choisira la voie de l'en-
tente et du compromis pour arriver à la constitu-
lion de l'ensemble de l'Etat, mais il se trouvera en
présence de faits établis qu'il ne peut pas ignorer
un instant, à moins de compromettre l'existence
de Pempire.
Une autonomie des parties doit avoir en vue la
consolidation du tout,. et ce point de vue doit aussi
l'emporter à l'égard des autres royaumes et pays,
où le besoin de l'élargissement des limites de l'au-
tonomie provinciale Irouve une expression légale.
Cependant on ne doit pas abandonner le principe
important et précieux du diplôme d'octobre, d'àr
près lequel les objets de la législation communs,
pendant une longue série d'années, aux pays n'ap-
partenant pas à la couronne de .Hongrie, doivent
aussi être constitutionnellement traités en com-
mun..̃̃ ̃̃̃•̃̃'̃'̃
Les motifs sur lesquels le diplôme base ses prin-
cipes fondamentaux n'ont que gagné en importance"
par les derniers événements.
Les institutions (fui servent aux intérêts moraux
le~p ns éleéép't~venl-être soümises à un traite-
lqspjus élévég'^ïwBt-être soumises à un traite-
mSéT'et à un régrement communs, de même que
celles dont dépend essentiellement le libre déve-
loppement des intérêts matériels.
Tous les journaux de Vienne s'occupent
naturellement de cette grave communica-
tion, et la commentent chacun à son point
de vue. Tous sont unanimes à constater que
l'article de YAbeTidpost est de nature à don-
ner aux aspirations hongroises les plus fa-
vorables espérances, mais qu'il laisse un
peu dans l'ombre les autres -royaumes et
pays agglomérés sous le sceptre impérial.
Quelques-uns, tels que le Vaterland et le
Morgcn-Post regrettent cette attitude du gou-
vernement, comme si elle devait être im-
muable, et que l'autonomie de toutes les
nations autres què'la hongroise fût à jamais;
condamnée. .̃'
D'autres,* le Débat) par exemple, /nous pa-
raissent' avoir mieux apprécié. le senà et là
portée du Commiïniqué ministériel. Le Débat
s'exprime; ainsi miiistériel. Le Débai
Le communiqué de YAbciïdpost, qui donne con-
naissance de la résolulioadu gouverhemënt de
traitçr la solution 'du conflit L 'constitutionnel; inté-;
rieur comme étant le 'premier devoir du gouverne-
ment et dès' peuples, né se borne pas à proclamer
le, câmmgnçènient dé l'action commune comme
pro~iIàôülèvé en ù~bmé temps-le,voile. qüi
prpçhin"në sTlsoulèvë en même temps le voile qui il
cache le; programmé d'action du gouvernement, et
ii.permët de jeter uncôup.d'oBil dans le plan d'o-
pération d'après lequel il'pënséagir. ̃
.Cependant ce coup d'oeil n'est pas complet. Avec
une .prudence qui s'étend même à la rédaction de;
:larçommunicât. on officielle, celle-ci se borne & fai-
re des. révélations importantes en" ce "qui à trait a,
ce qui est le plus rapproché, c'ëst-à-dire à," la con-
duite du gouvernement vis-à-vis du travail; du
"comité des quinze. Beaucoup d'autres questions né
sont esquissées que daus leurs principaux contours
et éclairées par une lumière douteuse. TSIaintes cho-
ses restent dans une obscurité eomplète.
Malgré cela, nous n'hésitons pas 'à accueillir arec
satisfaction le programme d'action dit gouverne-
ment, pour autant qu'on peut en juger par son es-
quisse, et nous nous plaisons à le considérer com-
me un progrès important sur la voie d'un accom-
modement.
Il est facile de voir qu'en effet le docu-
ment de l'Aberidpost concerne .avant tout et
presque exclusivement la Hongrie, c'est-à-
air& qu'il touche au nœud central de la dif-
f,
j'eusse donné,. moi, simple marchand, 30,000 0
francs.- L'éducation de nos sportmen français
test bien: loin d'être complète, monsieur;" ils
ëënfendést volontiers quand ils né vont pas
plus loin les deux'races barbe et arabe, ainsi
que les sujets; issus çle ce mélange. Elles offrent
cependant entre elles des caractères assez dis-
tincts et assez saillants pour qu'un œil exercé
s'y trompe difficilement mais nos amateurs
d'aujourd'hui ne connaissent que le cheval an-
glais. Je crois même fermement qu'ils ignorent
que Godolphin-Arabian, le célèbre* étalon qui
a donné de si beaux produits, et qui peut,
être considéré; comme un des chefs illustres dé
la pure race anglaise, était tout simplement un
cheval barbe, d'une grande origine et d'une
parfaite distinction. .̃
Mais, pardon, monsieur, j'abuse bien certai-
nement de l'obligeance que vous mettez à in'ë-
couter j'arrive à ce qui vous intéresse le nom
du propriétaire de ces chevaux, je crois?
Oui, monsieur.'
Je ne sais si les rcnseigBeràents que je"
peux vous donner sur ce point vous, satisferont,
pleinement les voici en peu de mots
II y a environ trois mois, je reçus une lettré
signée Samuel Stevenson. °
Samuel Stevenson m?écriai-je tout é--
tourdi..
̃ Oui; mohsieùr.Vous le connaissez ?
Non, répondis-je mais continuez, je vous
.prie.
J'étais en proie à la plus vive émotion; ce
nom; était celui de l'étranger qui: s'était pré-
senté plusieurs fois chez moi, en insistant pour
me parler,' et que j'avais refusé de recevoir. Il
ne pouvait exister deux Samuel Stevenson^à
Paris, c'était dond bien certainement le mênie
îpërsonnàge.
Cette lettre, continua Stephen, m'invitait
à passer, pour affaire de mon commerce, à rhô-
,tel Mirabeau, rue de la Paix. Je m'y rendis le
jour même et je demandai W. Stevenson: On me
fit entrer au parloir cettecirconstance et l'em-
pressement qu'ont mit à le prévenir m'appri-
^rent.deux choses la première, c'est que j'avais
affaire à, un Anglais .r- j'ai remarqué, mon-
sieur, que, même en voyage, les Anglais ne re-
çoivent jamais les étrangers dans leur apparte-
ment particulier; la secondé, c'est que cet
Anglais était riche. Le commerce rend néces-
sairement observateur; et j'ai dû à cette qualité
̃de n'avoir pas fait, depuis dix ans, une seule
mauvaise affaire. '= '̃
Là promptitude avec laquelle on vint me dire
que M. Stevenson allait descendre, me prouva
que je ne m'étais pas trompé et que mon nou-
Acuité, au point le plus important, à celui
qu'il faut résoudre avant tout autre.
'Dans "une question aussi complexe que
celle de la réorganisation intérieure de l'em-
pire d'Autriche, prétendre attaquer l'ensem-
ble d'un seul coup et résoudre à la fois tous
les problèmes, serait une entreprise insen-
sée et dangereuse.-
Le programme publié par le nouveau ca-
binet Bëust.et Belcredi n'est donc pas un
programme général et définitif. C'est, nous
n'en doutons pas, le premier mot seulement,
d'une série d'actes réparateurs et libéraux
qui pas à pas doivent revivifier et rappro-
ofeerenke^ïux tou&Jea.iMéments de ceUe
grande puissance, ébranlée jusque dans ses
fondements par la guerre de 866.
On écritde Berlin, 2 novembre, à laBœfsai-
halle de Hambourg":
C'est demain soir que le prince royal part pour
Saint-Pétersbourg, afin d'assister au mariage du
grand duc héritier. Ce voyage du prince royal n'est
certainement pas sans signification. La cour de
Russie a. de tout temps attaché une importance par-
ticulière à ces sortes de témoignages des cours eu-
ropéennes, et la manière brillante dont la Prusse
répond aujourd'hui à ses désirs, prouve d'une ma-
nière frappante que les relations les plus amicales
existent entre les deux cours. L'empereur de Riist
sie a exprimé, en outre, le vœu que le général
Steinmetz accompagnât le prince royal, vu qu'il dé-
sirait le complimenterenpersonnedesservices qu'il
avait rendus en comprimant l'insurrection polonai-
se dans le. duché de Posen, où il était général éom-
mandant pendant le dernier soulèvement de la Po-
logne. C'est par ce motif que le général Steinmetz
se rend à Saint-Pétersbourg avec le prince royal.
On écrit de Rome à VJtalie, du 4 novembre
Les Français ont vendu le mobilier de l'hôpital
militaire. Les juifs ont acheté 4,000 couvertures, et
le gouvernement pontifical a acheté,pour 40,000 fr.
de munitions.
Après le départ des Français, le château Saint-
Ange sera occupé par la légion romaine qui est en
ce moment à Viterbe. Les zouaves seront aussi con-
centrés .à Rome. J
Le gouvernement a fait arrêter un grand nombre
de garibaldiens qui s'étaient'rassemblés à Terni, et
les a fait conduire dans dans des provinces éloi-
gnées des frontières pontificales.
Le saint-père a reçu ce matin une dépulation de
la confrérie de la Mort; il a prononcé un petit dis-
cours dans lequel on remarque ces paroles « On
voit briller un petit rayon d'espérance. »
La population de Rome est tranquille; elle obéit
à un mot d'ordre. L'autre soir, au théâtre, de gran-
des acclamations ont eu lieu au sujet de la Vénétie;
mais elles ont immédiatement cessé dès qu'une
voix sortie du parterre eut dit « Assez » n
E. VIERNE.
L'AUTRICHE ET SON SYSTÈME MONETAIRE
La Belgique, la France, Fltalie et la Suisse
ont signé, le 23 décembre dernier, une con-
vention internationale -pour l'adoption en
commun d'un système monétaire identique.
Au moment de clore ses travaux, la confé-
rence a l'eçu avis que le Saint-Siège et la
Hollande désiraient prendre connaissance
de ses délibérations et manifestaient l'in-
tention d'y adhérer ultérieurement. En con-
statant ce fait, les délégués des' quatre puis-
.sances y. ont vu un gage de l'intérêt qui
s'attache à leur O3uvre et un heureux augure
« pour le développement de cette union mo-;
né taire dont les utiles conséquences seront
d'autant mieux appréciées qu'elles se géné-
raliseront davantage. » ;•
Sans aucun' doute, rùniformité monétaire
estj vi vement désirable. L'extension dés
traités de commerce^ en développant les
échanges internationaux, tend à fondre tous
les marchés européens, jusqu'ici rivaux,
dans un seul marche soumis à la simple loi
économique de l'offre et de la demande; et
l'on comprend que sous le régime do la liber-
té commerciale, aboutissant à l'assimilation
de toutes les' marchandises, la valeur re-
présentative qui leur sert d'intermédiaire
doit elle-même se résoudre dans un type
;uniforme. En un mot, l'union commerciale
a pour corollaire naturel l'union, moné-
taire.̃]..̃̃- ;̃ ̃
veau client devait demeurer au premier J
étage. En effet, au bout de quelques minutes,
M. Stevenson entra au parloir. Je vis un
homme de taille moyenne, au profil d'aigle, à
la figure maigre et osseuse, âgé d'environ» qua-
rante ans; il portait une cravate blanche, mais
sa tenue était fort simple. A son accent, je
présumai qu'il était Américain, et me mis im-
médiatement sur mes gardes.
} Stephen s'interrompit tout à coup et me dit
̃ Ces détails sont peut-être sans intérêt
pour vous si vous le désirez, je les abrégerai.
Du tout, lui répondis-je,ils m'intéressent
vivement continuez.
Je n'aime pas les Américains, monsieur;
ces gens-là, s'ils ont de. la probité, l'enferment
dans leur caisse avant de quitter leur pays.
Cependant, je me trompai cette fois.
M. Stevenson me dit qu'il attendait l'arrivée
de plusieurs chevaux auxquels il tenait beau-
coup, et que, ne pouvant les loger à l'hôtel, il
me priait de les recevoir dans; mes écuries et
de les faire soigner avec la plus grande atten-
tion deux d'entre eux surtout^ ajouta-t-il, sont
à un régime spécial quelques litres d'orge par
jour, et aussi peu dé boisson que possible.
Alors, ce sont des chevaux arabes ? lui
demandai-je.
–̃Mieux que cela, fit-il. '•' .-̃•̃(
J'étais fort intrigué, et, bien que j'eusse
toujours répugné: apprendre des chevaux en
pension, j'acceptai cependant, surtout lorsque
M. Stevenson m'eut dit très gravement
̃ Je ne vous parle pas de prix, monsieur
Stephen; le vôtre sera le mien.
Je ne suis point intéressé, monsieur,; mais
les bons procédés e.t la confiance me touchent
.vivement. Je n'avais donc rien à refuser à un
Igentleman qui parlait de la sorte. Le surlende-
main je vis arriver chez moi M. Stevenson,
suivi de plusieurs domestiques conduisant six
magnifiques chevaux, entre autres les deux
ibarbes que vous connaissez et qui trouvèrent s,
;en moi un grand admirateur. J'ai voyagé dans
ie Maroc et la Syrie,, etje sais, par expérience,
'toute la valeur de ces animaux.
̃ M, Stevenson me renouvela ses instructions,
assista au premier pansage, et, satisfait de ce
'qu'il avait vu, me dit qu'il reviendrait chaque
matin et me désignerait les chevaux que j'au- ¡
rais à envoyer rue de la Pépinière, où se trou-
vaient ses équipages.
Le programme de M. Stevenson s'exécuta
comme il l'avait tracé: chaque jour j'envoyais
rue de la Pépinière, soit un attelage, soit des
chevaux de selle; là, les chevaux étaient atte-
lés ou habillés et amenés ensuite à l'hôtel Mi-
̃Biais, ici plus qu'ailleurs, le progrès in;
dustriel aura à lutter contre des habitudes
sociales et des usages populaires profondé-
ment enracinés. Un peuple tient à sa mon-
naie la valeur qu'elle a, la forme &ousiï?^
quelle elle se prête aux échanges j.mima-
liers sont comme lies manifestations jpèrmift-
nehtés d'une' société, et le gage, acgîss^l^ o
à tous, d'une nationalité, d'une d^ag§e^ïy
d'une forme d'institutions. En. faisfetimlâC •
vœux pour l'établissement r prochain i«|||fesàa
union monétaire entre tous les Etats euftP®^
péens,la commission qui a préparé et signé
le traité du 23 décembre 865 ne s'est peut-
être pas assez rendu compte des obstacles
qWrencBntremit, à ce point dtr rofr, làpro-
pagation de son œuvre, en Allemagne no-
tamment.
C'est déjà, à la vérité, une amélioration
considérable que celle qui consacre l'unité
monétaire dans une agglomération de 70
millions d'habitants, mais il faut remarquer
que les quatre Etats contractants avaient,-
avant la convention du 23 décembre, une
base de rapprochement qui a été justement 't
appelée la communauté du dénominateur
monétaire. En d'autres termes, la France,
la Belgique, l'Italie et la Suisse comptaient
alors, comme aujourd'hui, par francs, et
elles n'avaient à se mettre d'accord que sur
la valeur à donner à ce type. Plus l'unité
était apparente, plus les différences qu'elle
recouvrait donnaient lieu à des fraudes et à
des contestations nuisibles aux échanges si
nombreux entre quatre pays limitrophes-
Aussi n'est-il pas étonnant que l'on ait senti
de part et d'autre la nécessité de réaliser
dans les faits, par des concessions récipro-
ques, l'unité qui existait déjà dans la déno-
mination monétaire.
Plus difficile serait l'établissement d'ufte
union monétaire entre les puissances signa-
taires de la convention du 23 décembre,
d'une part, et l'Allemagne et l'Autriche,
d'autre part. Ici, on me serait, pas seulement
privé de cette base de rapprochement que
nous trouvions tout à l'heure pour la Belgi-
que, la France, l'Italie et la Suisse, dans la
communauté du dénominateur monétaire,
mais on se heurterait encore à des préjugés
nationaux très ardents, à des répugnances
de toute sorte, entretenues par les habitudes
privées et publiques, contre lesystème déci-
mal français.
Il y a même plus l'Allemagne, que les
événements militaires de ces derniers temps s
semblent avoir précipitée vers 1" unité, reste
encore divisée par la multiplicité dés types
de monnaie. Le Mein avait partagé l'ancien-
ne Confédération en deux parties profondé-
ment séparées l'une de l'autre, .autant par
les usages et les routines de la vie cômmer-
ciale:; que par les aspirations'politiques et
religieuses. Or, ces différences, dans leur
ensemble, ont résisté à la pression delà
conquête et des confiscations; elles sont au-
jourd'hui ce qu'elles étaient hier, invété-
rées. Il faut prévoir, cependant, que de
grands efforts seront tentés pour les effacer.
Maîtresse du nord de l' Allemagne la Prusse
voudra donner un preruier point d'appui à
ses projets politiques par la diffusion, dans
le Sué,. de son système monétaire, et at-
teindre, dans son premier essor, cette Con-
fédération qui doit se coiistitUër en dehors
de l'action absorbante de Berlin.. `
Ici nous, touchons à un; problème délicat
posé par l'article 13 du traité de Prague, et
il y a lieu de se demander quelle conduite
doiyent; garder, les 'gouvernements du sud en
présence des suggestions dont ils seront
l'objet, soit de la part de la Prusse, soit de
;la part des. partis dévoués à son influence,
dans les négociations qui vont s'ouvrir pour
la révision de la convention monétaire de
1 857. Deux combinaisons sont en présence
le système prussien et le système autrichien.
̃Vers lequel de ces deux systèmes les Etats
du Sud doivent-ils pencher? C'est ce que
nous allons examiner.
Dans les royaumes de Bavière, de -Wur-
temberg et dans lé grand-duché de Bade, le
rabeau mais ce soin était toujours laissé aux
gens de M. Stevenson.
Un jour, je vis dans les Champs-Elysées
les deux barbes attelés à une très élégante voi-
ture la livrée était riche et de bon goût. La
voiture ne portait ni écusson ni armoiries et
une femme seule l'occupait. La rapidité. dés s
chevaux ne me laissa pas le temps: de distin-
guer son visage cependant il me sembla
qu'elle était jeune, et je pensai que c'était la
fille de M. Stevenson.
Dans la même semaine, je fis plusieurs fois
la même rencontre et remarquai que la jeune
femme était -constamment seule. Cependant,
ayant été, un matin, à Neuilly pour to.ucher le
prix d'un cheval que j'avais vendu, je nie croi-
sai, en traversant la vieille route, avec M. Ste-
venson et cette jeune dame. Tous les deux é-
taient à cheval.
L'allure vive que la jeune femme imprimait
à sa monture, faisait voltiger son voile derrière
elle et me permit de voir la beauté la plus ac-
complie que l'homme puisse' rêver. M. Steven-
son était à ses côtés ou, pour mieux dire, l'ac-
compagnait à une petite distance cependant
le cheval qu'il montait était supérieur à celui
qui tenait la tête, et, en les suivant du regard
aussi longtemps que cela me fut possible, je' vis
que cette distance n'était pas franchie par la
bête de M. Stevenson.
Evidemment son cavalier la retenait.
Cela me parut étrange, 'et, me souvenant que
j'avais vu la jeune femme toujours seule, je
présumai que M. Stevenson n'était ni soapère
ni sonmari. ̃̃ .'>
Vous comprenez, monsieur, que je ne pous-
sai pas plus loin mes investigations. Une affaire
importante nécessitait ma présence, en Allema-
gne je partis le jour suivant sans revoir M.
Stevenson. ̃ «'
A mon retour,j'appris que celui-ci était venu
payer la pension des chevaux, en prévenant
qu'il les enverrait chercher dans la journée par
ses domestiques. Du restey M. Stevenson avait
payé fort largement et s'était montré. très géné-
reux envers les gens de ma maison. j~
Voilà, monsieur, tout ce que je sais.
Si je suis entré dans des détails minutieux,
c'est que mes renseignements ne pouvaient â-
voir quelque vaieur qu'à cette condition-là.
Stephen cessa de parler.
Armand LAPOINTE.
(La suite à demain .)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 60.14%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 60.14%.
- Collections numériques similaires Map Walter Map Walter /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Map Walter" or dc.contributor adj "Map Walter")Thibaud IV Thibaud IV /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Thibaud IV" or dc.contributor adj "Thibaud IV") Brunetto Latini Brunetto Latini /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Brunetto Latini" or dc.contributor adj "Brunetto Latini") Honorius Augustodunensis Honorius Augustodunensis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Honorius Augustodunensis" or dc.contributor adj "Honorius Augustodunensis")
- Auteurs similaires Map Walter Map Walter /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Map Walter" or dc.contributor adj "Map Walter")Thibaud IV Thibaud IV /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Thibaud IV" or dc.contributor adj "Thibaud IV") Brunetto Latini Brunetto Latini /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Brunetto Latini" or dc.contributor adj "Brunetto Latini") Honorius Augustodunensis Honorius Augustodunensis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Honorius Augustodunensis" or dc.contributor adj "Honorius Augustodunensis")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k512060v/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k512060v/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k512060v/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k512060v/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k512060v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k512060v
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k512060v/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest