Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-11-02
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 02 novembre 1866 02 novembre 1866
Description : 1866/11/02-1866/11/03. 1866/11/02-1866/11/03.
Description : Note : un seul numéro pour vendredi et samedi. Note : un seul numéro pour vendredi et samedi.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2007
Ven~mleM 2-3 nov.
J. 31'AKNa:
3.SMS (Bqw'Mtat~ i6fr.
BM!E~t.'X ~~EOKKM!BA'T, ~3, !!Ut MOKmA~Ti!9.~
'endredi-aamedi S-3 nov<
31<'ANKËE
3M$iS(PMiset8~t<;mB[t'tdMMOMEK, S, PL. DE !.a MURSK, ET 7, RUE COS-HËROH
PARtS, 2 NOVEMBRE 18~6
'< <
L'organe cenudentiel de M. de Bismark,
la Con'M~OH~cMce prou~CM/e de Berlin,sem-
Me poser ? premier jalon de l'annexioa de =
la Sa'ke. 'La C'o?'fspb~ance déclare que la
Prusse'ne saurait tolérer de la part delà
Saxe la moindre déviation de la ligne de
conduite'quilui.sera tracée par le cabinetde
Berlin etellc rappelle que le lieenciementde
t'arase ~BMMtoe~. ~etaMis&Mneat~e garnis
sons prussiennes permanentes et la remise
aux mains de la Prusse de toutes les forte-
resses du pays, permettent d'accomplir ra-
pidement et sans résistance possible cette
annexion que les hommes d'Etat prussiens
ont ajournée avec regret, et qu'ils cherchent
le prétexte et l'occasion d'accomplir.
Tandis que la Prusse fait elle-même ces
affaires a l'est de l'Allemagne, au midi en-
travaillé pour elle. La dépêche suivants de
Carlsruhe atteste que les classes élevées du
grand-duché de Bade sont tout a fait favo-
rables à l'absorption de leur pays par la
Prusse. La monarchie despotique de Berlin,
entourée d'institutions féodales, leur con-
viendrait mieux que les instrtutionsdémo-.
cratiques du grand-duché, parce qu'elle leur
assurerait le rétablissement et la conserva-
tion de leurs privilèges nobiliaires
Carisruhe, 31 octobre.
La Chambre des seigneurs a adopté, à Funani-
mité, une motion en faveur de l'adhésion du grand-
duché de Bade à la Confédération allemande du
Nord, demandant cependant que le grand-duché
conserve une existence propre.
LaChambre a adopte a. l'unanimité, moins trois
Mix, une motion en ~a,veur d'ono alliance ouensive
et défensive avec la Prusse et la conclusion de con-
vention militaire dans ce sens xvec le cabinet do
Berlin.
L'Assemblée a ensuite vote à l'unanimité en fa-
veur d'une union commerciale indissolub!e, et aussi
afin que les anairos de. chemins de fer, de postes,
de tétegraphe soient réunies, et qu'on crée un droit
de citoyen commun dans toute l'Allemagne.
Une aIHahce oRensIve et défensive met-
trait les forces du-grand-duché à la disposi-
tion de la Prusse la convention militaire
aurait pour résultat d'introduire dans l'ar- j
méebadolselempdëde e recrutement, l'or-
~àrni's~tion ré~~ntairo._ et les rè~lements
garmsationrég~ntaire et les règlements
prussiens, de la placer tout entière sous le
commandement d'ofSciers prussiens et de
lui faire prêter serment au roi de Prusse.
L'indissolubilité de l'union commerciale
mettrait le commerce et l'industrie du grand-
duché a la discrétion de la Prusse qui régi- ,i
rait les intérêts matériels en même temps
qh'ellecommanderait les soldats.
Ennn; si la Prusse est chargée d'adminis-
trerdana !e grand-duché les chemins de fer,
la poste et les télégraphes, quel rôle restera
augquYernement badois?Legrànd-duc sera- <
t-ii autre chose qu'un préfet héréditaire? SI
ses mmistres prennent pour règle de leur
conduite le programme que leur a tracé la
Chambre des seigneurs, le grand-duché ar-
rivera bientôt a. souhaiter de faire l'économie i
d'un gouvernement distinct, et a congédier
grand-duc, chambellans et ministres, pour
leur substituer un simple préfet prussien
avec les appointements modestes que M. de
Bismark accorde a ces fonctionnaires. <
Comment la Prusse ne tenterait-elle pas
l'absorption de toute l'Allemagne, lorsque,
partout au sud du Mein,Ies amours-propres i
et les intérêts font si bon marché de l'indé- 1
pendance locale ? i
:t~ CUCHEYAL-CLARIGNY. 1
FEtJÏIjLETON DE LA AB~SF
DP3KOVEMBM18S6
LA CHANTEUSE OES RUES
1.¥ a
,-Cmq minutes à peine me restaient, lorsque
j'entendis enËnle son de !av:e)le. Jemeievai.
d'un bond sans doute tes préoccupatians de
ma pensée se lisaient sur ma figure, car, dès
qu'elle me vit, Martba.devint pale et cessa de
jouepdeso;n instrument. J'allai m'asseoir sur le
banc qui faisait face au café, et, tournant le dos
aux promeneurs, 'pour qu'on ne fit nulle atten-
tion à nous, j'indiquai par un signe, à la jeune
fille de vanir s'asseoir à mes côtes.
Qu'avez-vous; mon cher seigneur? me'
demancb-t-eUe dans son poétique langage.
–Je pars, mon enfant, lui répondis-je; un
parente qui a fait de moi un homme, à qui je
dois 'tout, m'appelle a son iit de mort; dans
une heure, je serai loin do Pans/et peut-être
n? vous reverrai-je jamais.
Martha semblait ne pas mo comprendre son
teint, devenu d'un blanc mat, dénotait que tout
le sang refluait vers le cœur ses lèvres s'agi-
talent comme si elle eût voulu parler, et cepen-
dant aucun son ne sortait de sa bouche. Enfin,
un sanglot se fit jour, et ses larmes coulèrent
avec abondance de ses beaux yeux.
J'étais moi-même fort ému.
–Vous,partez,medit-eUe, et vous emportez
avec vous plus que ma vie, le seul bonheur
qu'ait éprouvé la pauvre orpheline! Qui donc
m'aimera maintenant, puisque je vous perds?
–Le vieu~ docteur, mon ami, lui répondis-
je c'est un homme charitable et bon, ne crai-
gnez pas de vous adresser à lui; il vous aime
autant que moi. ·
–Oh! non, me dit-elle naïvement.
Je ne pus m'empêcher de sourire à cette ré-
ponse.
J'avais acheté, en faisant mes courses, un
MMNtMto de poche garni en ivoire, dans lequel
j'avais placé quelques pièces d'or. Je le lui of-
fris.
–Gardez ceci en souvenir de moi, lui dis-je.
Ellel'ouvrit.
–Que ferais-je de cet or? me ait-elle. Je
n'en ai plus besoin.
Et faisant glisser les pièces entre ses dolsts.
elle me les rendit.
Reproductionantorisée pour les journaux qui ont (
irMte'-aYec!aSocM<é des Gens de lettres.
Le tableau suivant dë~pui~M~ nau~'
veltc de la Prusse est tra~~paj~u~r~
de Vienne; !a V~'esse. On\~mp~l'c'jatR-
[iou particulière que de pai'é*i~E~PC~
vent proSuirc eu Autriche; mais il n'y a pas
en Europe un Etat qui.nc soit iniéressé~ à
constater les résultats réellement formida-
blés de'la dernière guen'c:
Dans cinq ans, t'armée prussienne comptera:
-Troupes de ligne, 403,000 hommes; tandwehr de
première levée, quatre années, 78,750 hommes cha-
cuno, ce qui, après déduction de M 0/0 pour tes
hommes con. valides, donne un tofat de S36,COC
bommes: landwehr de seconde Jcvée.~cinq .a~e~.
'4tion de 33 1/3 0/0, fait 3C2,'000 hommes.
II y a donc en tout 900,000 hommes de troupes
connaissant le service, dont 460,000 hommes sutG-
sent amplement comme troupes de dépôt et de gar-
nison, attendu que pour chaque gnen'e l'on pour-
rait disposer de douze années dégroupes de réser-
ve, à titre de troupes auxiliaires. C'est ce qui don-
ne cccore 240,000 hommes de dépôt.
Dans te cas d'une guerre où l'existence de la
Prusse serait enjeu, l'on pourrait, en outre, armer
les dix premières années du Landsturm (de trente-
trois à quarante-trois ans), soitdix fois 78,750 hom-
mes, ce qui, après déduction de 50 0/0 pour les
hommes incapables de porter les armes, et 2S 0/0
pour les récalcitrants, fait un total de 300.000
hommes.
II faut encore ajouter à cette armée de 1,340,000
hommes~ les contingents aes petits Etats du Nord,
de sorte que l'on peut fixer le cbiQ'redel'ar:.uéede
la Eonfëdération du Nord a d,500,000 hommes.
La puissance militaire de l'AUemagne du Nord
augmente aussi, dans des proportions beaucoup
plus grandes que celtes de l'Autriche, parce que
l'accroissement de la population, dans la Confédé-
ration, est beaucoup plus grand que celui de l'em-
pire d'Autriche. L'augmentation d'un million d'ha-
bitants est en Prusse de 13,900, et en Autriche elle
n'est qnede 8,000.
A l'heure qu'il est, la population de l'Autriche
est encore de trois millions et demi plus forte que
celle de la Confédération du Nord mais, dans quel-
ques années, alors même que la nouvelle organisa-
tion militaire qui doit être introduite chez nous
fonctionnera pleinement, l'Allemagne du Nord nous
sera supérieure.
La nouvelle suivante, que nous trouvons
dans la Ga~Me Kc~ona~ de Berlin, donne à
penser que la Prusse songerait enfin a rem-
-ptir un des engagements qu'elle a pris à
Nikolshurg
On assure que des négociations viennent d'être
entamées avec le Danemark sur la limitation du
district du Nord-ScMeswig, dans lequel la popu-
lation sera appelée à voter sur la réunion avec le
Danemark. On proposerait une ligne qui coopérait
le Schleswig entre Haderslebet et Christianfeld par
le village de Tjelstrnpp.
Le gouvernement italien s'est ému des
reproches que le pape a formulés contre lui
dans sa derniereallocution. II a compris qu'il
y avait une contradiction par trop flagrante
aprotester tous les jours de son respect pour
l'EgIise, et à tenir éloignés dejeurs diocè-
ses la grande majorité des évoques italiens.
Une circulaire de M. Ricasoli aux préfets des
provinces vient donc d'annoncer que le gou-
vernement allait rappeler immédiatement
de leur exil les évoques qui avaient été en-
levés de leurs sièges. La circulaire maintient
néanmoins la prescription contre lesévêques
exilés qui ont fait'de Rome leur résidence
et contre un certain nombre de prélats
quelle ne désigne pas, mais qu'elle déclare
convaincus de machinations politiques ré-
centes. Grâce a'cette désignation élastique,
M. Ricasoli pourra laisser ou renvoyer en
exil autant d'évoqués qu'il le voudra.
Quand donc le gouvernement italien, qui
se vante d'avoir donné la liberté à la Pénin-
sule, metfra-t-H sa conduite d'accord avec
ses principes, et cessera-t-il de mettre le
clergé italien hors la loi ?
Nous avons indiqué, il y a quelques
jours, le dissentiment qui s'était élevé entre
le gouvernement des Pays-Bas et la deuxiè-
me chambre des Etats généraux, et l'appel
fait au pays pour résoudre ce conflit. Les
élections qui viennent d'avoir lieu en Hol-
lande n'ont pas encore tranché la question
Ce désintéressement, qui dénotait une déli-
catesse exquise, me toucha l'âme.
Je voulus le reconnaître par un don d'une
nature plus en harmonie avec la noblesse de l
ses sentiments. Je possédais une bague qui
avait appartenu à ma mère; la pierre avait
quelque valeur. Je la lui mis au doigtendisant
Acceptez ce bijou il a appartenu à une
sainte femme, dont le souvenir m'est bien cher.
Dieu veuille, ma chère petite, qu'il vous proté-
ge contre tous les dangers.
La voiture était devant moi j'ouvris vive-
ment la.portiëre pour mettre fin à cette scène
d'adieux.
Martha me retint.
–Déjà! me dit-elle.
Il le faut, mon enfant
Et, cédant à je ne sais quel entraînement, je
pris sa charmante tête dans mes mains et l'em-
brassai sur les deux yeux.
La voiture partit. Je m'élançai à ~a portière*
pour voir une dernière fois ma gentille Martba.
La jeune ûlle était évanouie dans les.brssdu
docteur Bernard.
VII
On comprend facilement que mon voyage
s'accomplit sous une impression assez pénible.
En arrivant à Plaisance, c'étaitle nom de
la propriété de mon oncle je trouvai les gens
de la maison occupés a clouer la bière du der-
nier membre de ma famille. Ce bon parent
était mort en murmurant mon nom et n'avait
point eu la consolation de me voir à ses côtés à
la dernière heure de sa viB. Les regrets que
j'éprouvai et les appris de la cérémonie funè-
bre jetèrent dans mon âme une tristesse pro-
fonde. Jusqu'alors, je n'avais éprouvé aucun
souci de l'isolement dans lequel je vivais de-
puis plusieurs années; mais, tout à coup, cette
solitude m'épouvanta je me trouvais, à vingt
ans, seul au monde, privé de toute adection de
famille, sans appui d'aucune sorte. Je me pris
a envier -le sort des rudes travailleurs de la
terre qui m'entouraient; ceux-là, au moins,
trouvaient le -sourire et la vie en rentrant
chez eux!
Ces impressions douloureuses, qui auraient
fait naître chez la plupart des hommes le désir
d'un prompt retour à Paris, furent, au con-.
traire, ]es causes qui m'en éloignèrent complè-
tement j'avais l'horreur des foules et préférais
aux banales consolations la lutte solitaire avec
la douleur.
Mon oncle, originaire du Béarn, qu'il avait
cessé d'habiter pour venir résider avec sa sœur
après la mort de mon père, me laissait quelque
bien dans ce pays. Je résolus d'aller faire un
voyage dans le midi etdepousser mon excursion
jusqu'en Afrique, que je désirais visiter.
rdune manière déumtive. il n'y a eu que
trente-neuf députes élus don!; vingt-neuf
anciens et dix nouveaux.' Sur les anciens, i!
n'est sorti du'scrutin que treize ministériel
contre seize opposants; mais sur les. dix de-
putes nouveaux, neuf "sont favorables au
gouvernement: ce qui,lui'donne dûj~ une
majoritéde vingt-deux contre dix-sept. Oo
croit que le second scrutm,.qui aura lieu ie
't 4' novembre pour les élections non termi:
nées, fortiuera encore cette majorité etjus-
tl6era ainsi la mesure royaie.
~MaNÉ~a.M&eo'~tM~ttMttM~tt
E. BAUBt-
BËPSSHES ËLESTRÎ~UES
t -4n){F!s!te.
Prague, 1~ novercbt'c,.sotr.
Us toiegnmtme du ministre d'Etat, adresse au
bourgmestre de Prsgue, annonce que ~empereur
approuve la demoIiHou des remparis de la viite de
Pragne.
Vienne, 3 novembre.
On lit dans !e D~a:
Suivant une correspondance de Prague digne de
foi, ta Diète hongroise se réunira def)ni!ivementlo
19 novembre. Il y a une entente comptëfe er.tre
MM. de Be~credi, de Beust et de May!a!h, relative-
ment à ta politique à suivre soit à l'extérieur, soit
a l'intérieur. Les tentatives faites par le cabinet
autrichien pour arriver a un arrangement avec la
Hongrie, ont ac .uis un appui de plus, par suite de
t'entrée de M. de Beust au ministère.
S*rM9so.
Berlin,31 octobre, soir.
La C&n\ ~joK~e?!C6 ~rou~MM~c annonce que cha-
que tentative de la Saxe pour quitter la y oie indi-
quée par le traité de paix, relativement à la politi-
que allemande qu'elle doit suivre, deviendrait fu-
neste ponr la Saxe elle-même, car la Prusse a as:.
sez de garanties entre les mains peur ~aë !es pro-
messes du traité soient remplies par la Saxe.
La réotganisation de l'armée prussienne qui a
été nécessitée par les dernières annexions com-
mencera le 5 novembre. Les nominations sont déjà
faites.
On attend M. de Bismark à Berlin seulement
pour la un de novembre. Son état de santé est sa-
tisfaisant.
NtaMc.
Florence, 31 octobre.
LaGo,:e«e o/c: cloiure de la session du Parlement. Un autre décret
désignera ultérieurement le jour de la convocation
de la nouvelle session.
La Ga~eMe publie un autre décret qui convoque
les collèges électoraux de Véuétie pour le 85 no-
vembre.
Florence, 1~ novembre, soir.
Tous les journaux de Florence et des provinces
parlent de l'allocution du pape, relative a l'Italie,
et critiquent vivement une semblable politique de
la part de la cour de Rome.
Grèce
Constantinople, 30 octobre, 3 h. 30.
La Porte a reçu de bonnes nouvelles de Crète.
Apocorona a été occupé par les Turcs âpres- un
combat acharné Mustapba-Pacba marche sur Spba-
kia, dernier refuge des insurgés. Un bateau est at-
tendu aujourd'hui avec les détails de cette victoire.
On mande d'Athènes, Î3 octobre :v
Les journaux assurent que le ministre plénipo-
tentiaire de Turquie en Grèce a faitdes représenta-
tions. très sévères au président du conseil des mi-
nistres grecs, relativement an départ du colonel
Coroncos pour .l'armée des insurgés de l'Ile de
Crète. Le ministre grec aurait répandu que le colo-
nel avait demandé régulièrement son congé, et que
le gouvernement hellénique n'était pas responsable
desesactesal'étranger.
S*or
Lisbonne, 31 octobre.
L'Oac~a a apporté les avis suivants: -1
Le président du Paraguay, Lopez, a fait des pro-
positions de paix. Le général Mitre a attaqué Curu-
pa'i'ty, et il a été repoussé avec des pertes sensibles.
Flores est entré à Montevideo.
On voit que le souvenir de la petite vielleuse
n'était plus Qu'une pâle image,, dont les tons
semblaient vouloir s'effacer chaque jour de ma
pensée.
Je voyageai à petites journées, sans me hâ-
ter, m'arrêtant ça et là au gré de ma fantaisie.
De cette façon, je mis plus d'un mois pour faire
soixantejieues.
A Bordeaux, je trouvai à la peste une lettre
qui m'avait été adressée à Plaisance par le doc-
teur Bernard et qu'un domestique de connance,
gardien de la maison, me faisait parvenir.
Le docteur m'annonçait qu'un grand chan-
gement venait de s'opérer dans sa vie il m'en-
gageait beaucoup a passer l'été en Bretagne,
me promettant, lors de mon retour à Paris, une
bien douce sarpnse. Cette lettre, trèslaconi-
que, gardait sur JUartha le silence le plus ab-
solu.
Chose étrange moi qui, depuis mon départ,
n'avais donné que quctques rares pansées, au
souvenir de la belle enfant, je fus froissé de
l'oubli du docteur. Je vis dans sa conduite ou
un blâme du silence que j'avais gardé, ou l'ex-
pression de la plus complète indifférence.
L'une et l'autre de ces deux suppositions
m'étant également désagréables, je laissai sa
lettre sans réponse et continuai mon voyage.
Je. demeurai quatre mois dans les Pyrénées,
le temps de vendre le'bien qui mo provenait de
la succession de mon oncle et que je ne pouvais
conserver. Mais ce séjour, au soin d'un pays où
tout est lumière et couleur, m'avait grisé je
voulus continuer cette existence vagabonde qui
m'oErait tant de charmes, et, fuyant l'hiver qui
approchait, j'entrai en Espagne, laissant der-
rière moi tous les souvenirs de mon jeune
passé!
Je visitai successivement l'Espagne, le Por.-
tugal, Maroc, l'Algérie, Tunis, la Sicile, la Sar-
daigne, l'Italie, Venise, da Turquie, la Grèce,
les îles Ioniennes, l'Egypte, et ne m'arrêtai
qu'à Bassora, au bord du golfe Persique, dessi-
nant et écrivant sans cesse, amassant des ma-
tériaux pour les grands ouvrages que je me
promettais d'exécuter plus tard.
Voyageur intrépide, insatiable d'émotions et
de curiosité, avide de tout voir et de tout con-
naître, Paris n'était plus pour moi qu'un de ces
songes à peine éclos, et que le réveil fait dispa-
raître en ne laissant dans la pensée qu'un sou-
venir vague et insaisissable.
Il y avait juste dix années que j'avais quitté
la Bretagna, lorsque le désir de revoir la France
me revint. Je remontai par la Perse, la mer
Caspienne, le Caucase et la Russie; je traver-
sai ~Autriche et la Suisse, et j'arrivai a Paris,
vers le milieu de l'hiver de 1860, complète-
ment méconnaissable, bronzé par le soleil et le
grand air. Je trouvai là un paquet de lettres
~On a~ude de Rio-JMeiro, le 8 octobre
M. Paranagua, minis're de ta justice) prend lin-
térim (in~iaistëfe de Ja gueo-e, en rcmpiacemeBt
d~ M. Si['a'de Ferraz, qui' a donne sa démission';
Lema.i-q'jtg.do Caixias va prendre iecommande-
meBf des forces brësitiEnoes dû Paraguay.
~L'0;ie!'(ft!p:)!t aujourd'hui pcurSouthamp!on.
Lisbonne, 31 cctobrc.
[Dépêche de. source paraguayenne.)
-OnecritdeMonievideo:
Cnrupnïiy fut attaquÉ le 22 sep:embi-e par toute
['escadre bresifienne et j8,090 hommes, sous les
ordres des géne'.aux MiEre et Porto-AIegr! L'atta-
.)
marëcha! prësidect Lopez. les troii~,es du
Les aniës ont perdu dans cette afïa!re 8,000 hom-
mes et six navires, dout deux ont été couMs bas et
quatre hors de service.
Le gênerai Flores-est arrive à Montevideo.
immense agitation à Bucnos-Ayres et dans tou:e
a Confédération argentine.
Lisbonne, 3i octobre.
Rio-Janch-o, 8 octobre.–M. Yiliencuve est nom-
mé charge d'au'aires du Brésil en Suisse.
TPt!re~t:!e
Consiantmople, icr octobre.
H y avait 10,000 combattants dans la dernië'-e ba'
taille qui a eu lieu dans i'iie de Candie. Les Grecs
ont eu 700 morts, mais les Turcs ont aussi subi de.
grandes pertes. Do toutes les parties de l'ite arri-
vent des dcpufations pour annoncer la soumission
des contrées anxqueHcs eHcs appartiennent. 3,000
insurges qui s'étaient réfugies dans la grotte de Më-
lidoni ont péri par suite d'une inondation.
De nombreuses troupes ont été expédiées pour
soumettre trois bandes do brigands qui inquiètent
la Thessatie.
Joussouf-KaraQ est parti pour la France.
(~eKce N~MHt'e?-.)
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
J~OM~~
Nous savions bien que le patriotisme saxon
ne pourrait connaître sans indignation le texte
du traité arraché à son roi par la violence prus-
sienne. Une correspondance de Dresde, adres-
sée à la GajseKe MO~OM~e; de Berlin, et .par con-
séquent singulièrement adoucie dans les ter-
mes, naus traduit ainsi l'impression générale
causée par cette abdication de la Saxe au profit
de l'ambition de Guillaume P''
La publication du traité de paix a produit ici un
profond découragement. Oa ne voit absolument
rien dans ce traité qui justifie les illusions que
l'optimisme s'était faites. « Nous avons maintenant
deux rois M, voilà le mot général. On ajoute que
Dresde n'a pas même obtenu le ran~ d'une forte-
resse fédérale du Nord, mais qu'il est devenu une
simple forteresse prussienne.
Dans la réorganisation annoncée de l'armée
saxonne, on ne voit que la réalisation définitive de
la souveraineté militaire delà Prusse.et l'introduc-
tion du système de recrutement prussien. Or, on
ne veut pas entendre parler de ce système. On a-
vait espéré que l'organisation mi)i!aire deIaCon-!
fédération serait analogue à celle de l'ancienne
Confédération germanique, où chaque Etat était te-
nu de mettre sur pied son contingent, avec la
seule diaérence que le commandement supérieur
du contingent saxon appartiendrait au roi de
Prusse.
La stipulation relative aux télégraphes est consi-
La 8~Ipu' u télégraphes est cOllsi-.
dérée également comma un empiétement sur l'au-
tonomie intérieure du pays. On déplore d'autant
plus l'élévation de l'indemnité de guerre, qu'on n'en
a retranché ni les 10,000 thalers payés chaque jour
depuis le 1S juin, ni les grandes dépenses fai!es
pour la construction des redoutes. Il se passera
bien du temps avant qu'on se recueille dans notre
capitale avec le traité de paix. Le roi Jean est con-
sidéré comme médiatisé.
Ainsi toutes les protestations du souverain
de la Prusse pour son allié et ami, le roi Jean,
n'ont abouti, en réalité, qu'à l'absorption de la
Saxe. Là seule différence entre c~ malheureux
pays et le Hanovre consiste dans le maintien
d'un préfet royal au lieu d'un commissaire
prussien, jusqu'à ce qu'on proSte d'un conflit
inévitable dans l'avenir pour se débarrasser
encore de.ce dërmer simulacre d'indéoendance
saxonne..
Le 7'')-e!?:<~MMaM donne comme positifs les dé-
que mon domestique, auquel je n'avais écrit
qu'une seule fois, des Pyrénées, avait fait par-
venir à une adresse convenue.
Plusieurs dé ces lettres étaient du docteur
Bernard; je cherchai vite la dernière, elle portait
la date de 1830 Le docteur me faisait les plus
vifs reproches de mon silence il me parlait
d'espérances qu'il avait conçues et que mon
oubli brisait. Cette lettre était d'une écriture
fine, serrée, élégante que je ne connaissais pas;
le bon docteur s'était contenté de signer et
d'écrire l'adresse. J'eus quelques remords de
ma conduite à l'égard du vieux médecin et pour
n'avoir plus de témoins d'une faute irrépara-
ble, je je'tai, sangles lire, toutes les autres let-
tres au feu; il m'importait peu de savoir ce
qu'elles contenaient.
Cependant je ne pus résister au désir de sa-
voir si le docteur vivait encore je me rendis
rue de la Victoire, où il demeurait jadis mais
coa~ierge et propriétaire 'étaient nouveaux~ et
ne purent me renseigner.
Un bouquiniste, doyen du quartier, chez le-
quel le docteur, grand amateur de livres, allait
fréquemment, m'apprit que mon vieil ami,
après un voyage dont le résultat semblait lui
avoir laissé un douloureux souvenir, était mort
en 1853.
Il ne me vint point h la pensée, dans ce mo-
ment, que je pouvais être pour quelque chose
dans le chagrin qui avait assiégé les derniers
jours de cet homme de bien. c
J'employai la fin de l'hiver à la recherche
d'un atelier et a l'installation de toutes mes ri-
chesses de voyageur, et j'allai passer un mois
en Bretagne pour mettre un peu d'ordre dans
mes aS'aires.
VMI
Très amoureux du soleil et de Fait' pur, je
m'étais choisi une demeure dans les environs
des Champs-Elysées un Anglais monomane
m'avait cédé, tout 'meublé, avant de l'avoir
habité, un délicieux pavillon perdu au milieu
des Heurs et des arbres toutïus, nid parfumé
qui eût fait les délices de deux amoureux.
Un soir, suivant a pied la grande avenue des
Champs-Elysées, je vis venir devant moi un
attelage de vrais chevaux numides admirable-
ment beaux, et descendant, sans promiscuité
aucune, de la pure race barbe, dont en retrouve
encore quelques rejetons dans le Tell et le
Sahara.
J'avais fait trop longtemps, de ces nobles et
gracieux animaux, les compagnons de mes
longs voyages, pour ne pas admirer, d'un œil
connaisseur, ceux que le hasard plaçait en
face de moi; je m'arrêtai dans la contemplation
de ces beaux types d'une racé aujourd'hut pres-
tai!s suivants qui lui sont envoyés de Prague
avec la datedu28 octobre:
Le hafon de Btrus! a été re~'u aujourd'htii par Si:
Majesté qui.lui a remis iodcJretqui te Momme tui-
r.is'i'0 de ta maison imperia:e et dcs.aft'aires c'.ran- j
gères L& comte Bejcrcdi reste ministre d'Etat et
presideHt'du conseil d.esmi!strES.
Le consei! des ministres, ton) sous la prcsiucnce
de l'empereur, aurait ré.:o!u do mettre immëdinte,-
ment tin au provisoire c.'cc pnr It' manifeste de sep-
.tenibre. Sauf quelques modifications qui devront
être mtroduitt's duns le trayaU du comiie desquinze, III,
et qui seront communiquces a !a Diëte do Hongrie
lors de son ouverture, ce travai! sera dëciarc~par !a
couronne comme c~Qrant une base propre a ta tran-
saction, et ta couronne deoinrera être prête a nom-
mer )es ministres rcsponsabit s.
Le De'~ de Vienne esthnc que l'arrivée de 1
M. de Beustnux afTaircs; bien loin do rien chan-
ger a la situation dn cointe Bolcrcdi, témeigne,
au coRtt'aire; d'un accord plus que jamais com-
plet entro ces deux hommes-d'Etat de teiie fa-
çon que désormais eu Autriche une scu!e et
même pensée dirigera et fera concorder dans
leur développement respectif les aGaircs inté-
rieures e!, !a politique exteneure.
Suivant ce journal, les. tendances de M. de
Beust sont pour une transaction avec la Hon-
grie sur la base des propositions de Deaek, et
l'on ss préparerait a mettre promptement fin au
provisoire crc6 par la patente do septembre. La
Diète de Hongrie, convoquée dans un bref dé-
lai, recevrait communication des modifications
apportées du comité dos Quinze, c'cst-u-dirc
des conditions auxquelles un ministère hongt'ois
pourra être formé.
Tels senties bruits qui circu.l.cnt a Vienne el-
les espérances qu'a fait concevoir- la nomina-
tion deM. de Beust.
Nos prévisions se sont réalisées relative-
ment a l'adoption prochaine du système mé-
trique par l'Autriche. La Csjse~e de Fpublie a cet égard la note suivante qui con-
firme ,nos précédentes indications, et nous
pet-met d'espérer, enn~a .disparition delà
vieille monnaie germanique, au moins dans
tou
La commission formée en vue de l'introduction
du système métrique des poids et mesures, dit ta
Gasf«e ~e F/MHe, a repris ses séances sous laprë-
sidenoe du baron de Burg. Le rapporteur, M. de
Parmentier, a rappelé les événements des derniers
mois qui avaient été cause de l'interruption des
travaux de la commission. P.ar suite des change-
ments survenus en raison de ces 'événements; )a ta-
che de la commission n'est plus la même.
II ne s'agit plus de délibérer sur un projet émane
de la Diète germanique, cette œuvre commune
étant devenue impossible par suite de la dissolu-
tion de la Diète germanique. Mais il s'agit, pour
l'Autriche, d'adopter pour elle-même les poids et
mesures métriques. A cette occasion, diverses alté-
rations dusystcmefrancais, que laDiëtede Francfort t
avait admises pour plaire à la Prusse pourront ~tre
écartées, et la tache de la commission autrichienne
sera maintenant d'introduire complétement, 'et
sans changement, le système qui existe en Francs,
et de s'unir ainsi à ta grande famine métrique dont
font partie l'Italie, la Belgique, l'Espagne, le Por-
tugal, la Hollande, la Russie, une grande partie de
la Suisse et de l'Amérique du Nord, et à laquelle
l'Angleterre ne tardera pas à se rattacher. Le rap-
porteur propose, en conséquence, d'adopter pour
unité de mesure le mètre avec toutes ses divisions
et ses multiples décimaux, et, psr suite, l'are, le
litre et le kilogramme avec !os m6mes subdivi-
sions et multiples.
La .Gs~e~c F~enne public les détails
suivants sur la tentative d'assassinat dont
l'empereur d'Autriche'a été l'objet.
Dans la soirée du 37, pendant que Sa Majesic as-
sistait à une représentation du théâtre nationai bo-
hème, un capitaine angtais, nommé Palmer, atten-
dait au mitieu de la foule la sortie de l'empereur.
Au moment où Sa Majesté allait monter en voiture,
ce capitaine crut aperce voir un homme qui levait
vers la voiture sa main droite armée d'un pistoiet.
Le capitaine Pa'mer, interrogé par le juge, après
avoir prêté serment, déclara qu'en quittant le théâ-
tre, il avait vu deux hommes marchant de long en
large devant la porte, dont l'un, par un mouve-
ment involontaire, fit voir un objet semblable à un
pistolet.
Le témoin ne peut pas affirmer que c'en étaU un,
mais il déclara cependant en avoir eu la conviction
dans le moment même. Cette conviction le poussa
à ne pas perdre de vue l'individu en question. Ce
dernier, après le départ de son compagnon, qui se
dirigea vers .le pont suspendu, s'approcha de la
portière au moment où Sa Majesté montait en voi-
<
que complétement dégénérée, mais bientôt mon
regard fut autrement charmé, en apercevant
sur les coussins de la calèche, la plus divine
créature que les pinceaux réunis de Raphaël,
de Michel-Ange etdeGiorgione eussent peut-
être été impuissants à créer.
Ce fut un éclair, unr&ve, un éblouissement;
je sentis toutes les fibres de mon corps tressail-
lir comme sous l'impulsion d'une machine élec-
trique. J'essayai en vain de m'élanoer après
l'équipage qui emportait, dans un galop rapide,
cette vision à peine entrevue mes pieds étaient
cloués au sol. Je voulus crier, aucun son ne
sortit de ma poitrine; je crus que mon âme avait
quitté mon corps, et, machine inerte, sans vo-
lonté et sans force, je m'affaissai sur un banc
qui se trouvait derrière moi.
Je restai longtemps, sans doute; dans cet état
de complète insensibilité, car, lorsque je re-
vins à la vie réelle, la nuit m'entourait. Je pris
une voiture et me fis reconduire a ma demeure.
Il m'eût été impossible de marcher. Je passai
une nuit pleine d'agitations et de fièvre. Au
matin, quelques heures d'un sommeil paisible
et un beau froid rétablirent un peu de calme
dans mes esprits; je crus avoir été le jouet d'un
étrange cauchemar.
Vers midi, sans bien me rendre compte de
mes actions, et comme guidé par un instinct
machinal, je m'habillai et me rendis aux
Champs-Elysées.
A cette heure~ les Champs-Eiysées'n'ontque
des passants et point de promeneurs quelques
nacres qui roulent péniblement vers l'Arc-de-
Triomphe, mais point de voitures de maître.
Pour tromper mon impatience, j'allai m'asseair
devant un des cafés qui bordent la grande ave-
nue et pris un journal; mais mon ~regard dis-
trait, plongeant à chaque minute dans l'allée
poudreuse, restait étranger au journal.
A quatre heures, je vis arriver de leur plus
fringante allure les deux chevaux barbes je
me plaçai au milieu de l'avenue, et mon désir
de revoir ma merveilleuse inconnue était si vio-
lent que je ne m'écartai même pas, lorsque la
voiture arriva sur moi j'eusse était certaine-
ment écrasé si les admirables bêtes n'eussent
d'instinct décrit un demi-cercle. La personne
qui occupait l'équipage, me croyant atteint par
les chevaux, poussa un cri de terreur, et, me
regardant avec attention, dit un mot au cocher,
qui mit immédiatement son attelage au pas. Le
soleil brillait encore d'un éclat très vif, et je ne
pus distinguer les traits de cette femme, ca-
chés par une voilette.
Etait-ce ma vision de la veille ? '?
Si j'en croyais les battements de mon cœur.
c'était elle 1
Je pris l'allée latérale et, en quelques secon-
ture, et, sans étendre te brss; visa avec un pistciet
dans l'intérieur de la voiture. Le eapiiaise remMs*
qM que te pistolet c'ait :!i'n:e, sang pourtM'~oi~
s'it était mu.ni d'une. capSM'c. ~J'
H empoigna donc avec !amaiu eau:1tyt'i*ueiv)d~~ :>
suspect à ~a nuque, s'empara de son bjM d~itKm"
''abaissant, et, au même tnomen!.H iuiMmb~ que~
thOTumo glissai! !c pistoiet dans sap~e~A-c.
estant, passa voiture de Sa Maje&tc:~c;<~
ne poussa ators-t'icdividd vers )e fheâire G~
entre les mains do fa garde comm'inate. Pen~h.
trajet, le coupab'e iaissa tnmbcr un petit paq~T"
eomp!:sant d'au morceau d'Oonh de soie usée dans
tecnici se trouvait un pâtit sac de poudre, une peti-
te baho ds piomb enveioppco dans du papier et
trois capsules. Son nom est Antoine fust; il est at-
tache au theaire en qua)it6 de ti~nrant. et d'aide-
tai!!eur. H nie cncrgiquement !es t'aiis qui lui sont
imputes.
Sur ces entrefaites, la direction de police apprit
bientôt que plusieurs jeunes ~ens avaient trouve~un.
pistolet devant !e théâtre. Le chien était arme, le
pistolet était charge, mais i! ne portait pas de cap-
sule. Ceux qui avaient ramasse cepistotet n'avaient
aucune connaissance de l'incident, its avaient re-
marqué le capitaine ang!ais, mais n'avaient rien vu
do l'arrestation d'Antoine l'ust. II est a remarquer
que la poche des vêtements do l'accuse était déchi-
rée,, et que celui-ci peut avoir perdu le pistolet
pendant que Palmerlo forçait a traverser !a rue.
Tdies sont tes circonstances connues jusqu'ici;
mais il reste encore beaucoup d'éclaircissements n
~acquérir avant qu'on puisse se livrer a ia pcnihie
conTietiouquo.rhot'ribin assassinat que jcs dé-
faits recueitHs jusqu'ici font pressentir a. été rêct-
Ictnent tente. Kous espérons, pour i'honneut' de
l'humanité, que l'enquête judiciaire aboutira a un
autre rësnitat.
E. Y]ERi\'i;
PACH'mïm' M LA f.~TE
La paciucation de la Crète, promise au
sultan par Mustapha-KiritIIpour le 1.~ oc-
tobre, n'aura éprouvé que quelques jours do
retard.
Le 3 octobre, les insurges ont dépose tes
armes. La bataille de Vrissa a été décisive:
les chefs de l'insurrection se sont rendus a-
vec leurs états-majors 33 officiers subal-
ternes ont suivi le même exemple ils ont
été dirigés sur les forteresses de l'empire.
Ils sont donc traités en « prisonniers de
guerre )) et non en insurgés et les bruits
qui ont couru dans les feuilles russes sur la
« justice expéditive des Turcs')) sont'dénués
de tout fondement. Il n'y a pas eu d'exécu-
tion sommaire. Les insurgés maintenant
adressent, par le yacht impéria! &'M~(M:'e,
des pétitions au su! tan pour demander l'a-
mfM, c'est-à-dire la grâce et le pardon.
Lt prise d'Apokrona, qui constituait la
plus forte position du triangle sur lequel
s'appuyaient les divisions gréco-candiotes,
prenant sa base sur les montagnes de ëpha-
kia,et do~.Ic troisième point se trouvait
être précisément le village de Vrissa, ren-
dait inévitable la des'ruetio:i çomplèic des
bandes.
Celles qui no sont pas rendues se sont: re-
pliées vers Sphakia même, ou elles essaye-
ront probablement'en vain de renouveter
quelque résistance. On sait que les Splia-
kiotes ont déjà protesté de leur neutralité
ils ne laisseront pas probablement les forces
candiotes retomber de leurs montagnes
dans le golfe.
De Candie a Sphakia on ne compte pas
moms de SO kilomètres ia p'ainc est donc
entièrement libre..
Quant aux montagnes escarpées où son!.
réfugiés les insurgés qui résistent enco-
re, elles sont couvertes de neige environ
sept mois de l'année déjà la saison est as-
sez avancée pour qu'elles soient impratica-
bles.
Notre dernier télégramme de ce matin
affirme que l'action n'a pas compris moins
de dix mille combattants.
La victoire a été très disputée, car les
Grecs ont perdu 700 hommes.
« Trois mille Insurgés, ajoute le télé-
gramme, ont péri par l'inondation dus
grottes de Malidoni. »
II faut bien connaître les localités pour ss
des, je me trouvai sur la même ligne que ia
voiture qui continuait sa marche lente.
Arrivé par delà le rond-point, l'équipage s'ar-
rêta court, et la personne qui l'occupait mit
p!edà terre. Toutes les tentatives faites'jusque-
là pour voir sa figure avaient été infructueuses.
Au moment où elle descendit j'aperçus un
p:ed si mignon et de forme si parfaite, que Pra-
dier, le poète de l'art plastique, n'eût pas rêvé
de plus délicieux modèle.
Elle donna ses ordres a un valet qui se ie-
na)t la portière, et les chevaux commuè-
rent leur route en marchant au pas. Je irave'
sai la chaussée et me trouvai à coté de l'incon-
nue elle tressaillit à mon approche et me Te-
garda nxement; mais l'impitoyable voilette
qu'elle s'obstinait à tenir baissée, me cachait
complètement ses traits cependant le chaud
rayon de son regard traversait la dentelle et
m'allait au cœur. Tantôt devant elle, tantôt
derrière elle, pour tromper le soin qu'ellesem-
blait mettre à ne pas Être reconnue', j'admirai,
sous son frais chapeau de paille d'Italie, le ton
doré de sa peau et les tresses épaisses d'une
'luxuriante chevelure noire.
Tout, dans sa. personne, était, gr&ce, élégan-
ce, distinction et pureté exquise de formes.
Il est difiicile à une femme de tromper l'coil
du peintre et du statuaire tous les artiSces de
la toilette; toute la science delà couturière et
de. la femme de chambre viennent échouer de-
vant ce regard qui, habile a.deviner la fraude,
ne se laisse jamais égarer par de fausses appa-
rences si ingénieusement combinées qu'elles
soient.
6a toilette avait cette simplicité riche et de
bon goût qui dénote chez la femme un tact ex-
quis et un grand sentiment do l'harmonie dos
couleurs. C'était l'élégance la plus irréprocha-
ble, moins les exagérations,' toujours déplora-
bles, delà mode.
Mon inconnue réalisait donc à mes yeux le
type rêvé, l'idéal de la perfection féminine.
Tout en marchant, les projets les plus insen-
sés se succédaient dans ma tête la suivre, con-
naître son adresse, apprendre son nom, rien ne
me ssmblait plus facile.
Tout à coup, l'équipage s'an'uta un domes-
tique descendit pour abaisser le marchepied-, et
l'inconnue s'élança dans la voiture. En se pla-
çant sur les coussins, elle leva enfin sa voilette
et fixa sur moi ses grands yeux veloutés. Je re-
vis la divine figure de la veille; ce ne fut qu'un
court instant, car les chevaux partirent comme
un trait, et je dus renoncer à l'espoir de les re-
joindre avec une voiturede place.
ÂnaAND LAPOINTE.
~Za ~Kt'~ a ~J
J. 31'AKNa:
3.SMS (Bqw'Mtat~ i6fr.
BM!E~t.'X ~~EOKKM!BA'T, ~3, !!Ut MOKmA~Ti!9.~
'endredi-aamedi S-3 nov<
31<'ANKËE
3M$iS(PMiset8~t<;mB[t'td
PARtS, 2 NOVEMBRE 18~6
'< <
L'organe cenudentiel de M. de Bismark,
la Con'M~OH~cMce prou~CM/e de Berlin,sem-
Me poser ? premier jalon de l'annexioa de =
la Sa'ke. 'La C'o?'fspb~ance déclare que la
Prusse'ne saurait tolérer de la part delà
Saxe la moindre déviation de la ligne de
conduite'quilui.sera tracée par le cabinetde
Berlin etellc rappelle que le lieenciementde
t'arase ~BMMtoe~. ~etaMis&Mneat~e garnis
sons prussiennes permanentes et la remise
aux mains de la Prusse de toutes les forte-
resses du pays, permettent d'accomplir ra-
pidement et sans résistance possible cette
annexion que les hommes d'Etat prussiens
ont ajournée avec regret, et qu'ils cherchent
le prétexte et l'occasion d'accomplir.
Tandis que la Prusse fait elle-même ces
affaires a l'est de l'Allemagne, au midi en-
travaillé pour elle. La dépêche suivants de
Carlsruhe atteste que les classes élevées du
grand-duché de Bade sont tout a fait favo-
rables à l'absorption de leur pays par la
Prusse. La monarchie despotique de Berlin,
entourée d'institutions féodales, leur con-
viendrait mieux que les instrtutionsdémo-.
cratiques du grand-duché, parce qu'elle leur
assurerait le rétablissement et la conserva-
tion de leurs privilèges nobiliaires
Carisruhe, 31 octobre.
La Chambre des seigneurs a adopté, à Funani-
mité, une motion en faveur de l'adhésion du grand-
duché de Bade à la Confédération allemande du
Nord, demandant cependant que le grand-duché
conserve une existence propre.
LaChambre a adopte a. l'unanimité, moins trois
Mix, une motion en ~a,veur d'ono alliance ouensive
et défensive avec la Prusse et la conclusion de con-
vention militaire dans ce sens xvec le cabinet do
Berlin.
L'Assemblée a ensuite vote à l'unanimité en fa-
veur d'une union commerciale indissolub!e, et aussi
afin que les anairos de. chemins de fer, de postes,
de tétegraphe soient réunies, et qu'on crée un droit
de citoyen commun dans toute l'Allemagne.
Une aIHahce oRensIve et défensive met-
trait les forces du-grand-duché à la disposi-
tion de la Prusse la convention militaire
aurait pour résultat d'introduire dans l'ar- j
méebadolselempdëde e recrutement, l'or-
~àrni's~tion ré~~ntairo._ et les rè~lements
garmsationrég~ntaire et les règlements
prussiens, de la placer tout entière sous le
commandement d'ofSciers prussiens et de
lui faire prêter serment au roi de Prusse.
L'indissolubilité de l'union commerciale
mettrait le commerce et l'industrie du grand-
duché a la discrétion de la Prusse qui régi- ,i
rait les intérêts matériels en même temps
qh'ellecommanderait les soldats.
Ennn; si la Prusse est chargée d'adminis-
trerdana !e grand-duché les chemins de fer,
la poste et les télégraphes, quel rôle restera
augquYernement badois?Legrànd-duc sera- <
t-ii autre chose qu'un préfet héréditaire? SI
ses mmistres prennent pour règle de leur
conduite le programme que leur a tracé la
Chambre des seigneurs, le grand-duché ar-
rivera bientôt a. souhaiter de faire l'économie i
d'un gouvernement distinct, et a congédier
grand-duc, chambellans et ministres, pour
leur substituer un simple préfet prussien
avec les appointements modestes que M. de
Bismark accorde a ces fonctionnaires. <
Comment la Prusse ne tenterait-elle pas
l'absorption de toute l'Allemagne, lorsque,
partout au sud du Mein,Ies amours-propres i
et les intérêts font si bon marché de l'indé- 1
pendance locale ? i
:t~ CUCHEYAL-CLARIGNY. 1
FEtJÏIjLETON DE LA AB~SF
DP3KOVEMBM18S6
LA CHANTEUSE OES RUES
1.¥ a
,-Cmq minutes à peine me restaient, lorsque
j'entendis enËnle son de !av:e)le. Jemeievai.
d'un bond sans doute tes préoccupatians de
ma pensée se lisaient sur ma figure, car, dès
qu'elle me vit, Martba.devint pale et cessa de
jouepdeso;n instrument. J'allai m'asseoir sur le
banc qui faisait face au café, et, tournant le dos
aux promeneurs, 'pour qu'on ne fit nulle atten-
tion à nous, j'indiquai par un signe, à la jeune
fille de vanir s'asseoir à mes côtes.
Qu'avez-vous; mon cher seigneur? me'
demancb-t-eUe dans son poétique langage.
–Je pars, mon enfant, lui répondis-je; un
parente qui a fait de moi un homme, à qui je
dois 'tout, m'appelle a son iit de mort; dans
une heure, je serai loin do Pans/et peut-être
n? vous reverrai-je jamais.
Martha semblait ne pas mo comprendre son
teint, devenu d'un blanc mat, dénotait que tout
le sang refluait vers le cœur ses lèvres s'agi-
talent comme si elle eût voulu parler, et cepen-
dant aucun son ne sortait de sa bouche. Enfin,
un sanglot se fit jour, et ses larmes coulèrent
avec abondance de ses beaux yeux.
J'étais moi-même fort ému.
–Vous,partez,medit-eUe, et vous emportez
avec vous plus que ma vie, le seul bonheur
qu'ait éprouvé la pauvre orpheline! Qui donc
m'aimera maintenant, puisque je vous perds?
–Le vieu~ docteur, mon ami, lui répondis-
je c'est un homme charitable et bon, ne crai-
gnez pas de vous adresser à lui; il vous aime
autant que moi. ·
–Oh! non, me dit-elle naïvement.
Je ne pus m'empêcher de sourire à cette ré-
ponse.
J'avais acheté, en faisant mes courses, un
MMNtMto de poche garni en ivoire, dans lequel
j'avais placé quelques pièces d'or. Je le lui of-
fris.
–Gardez ceci en souvenir de moi, lui dis-je.
Ellel'ouvrit.
–Que ferais-je de cet or? me ait-elle. Je
n'en ai plus besoin.
Et faisant glisser les pièces entre ses dolsts.
elle me les rendit.
Reproductionantorisée pour les journaux qui ont (
irMte'-aYec!aSocM<é des Gens de lettres.
Le tableau suivant dë~pui~M~ nau~'
veltc de la Prusse est tra~~paj~u~r~
de Vienne; !a V~'esse. On\~mp~l'c'jatR-
[iou particulière que de pai'é*i~E~PC~
vent proSuirc eu Autriche; mais il n'y a pas
en Europe un Etat qui.nc soit iniéressé~ à
constater les résultats réellement formida-
blés de'la dernière guen'c:
Dans cinq ans, t'armée prussienne comptera:
-Troupes de ligne, 403,000 hommes; tandwehr de
première levée, quatre années, 78,750 hommes cha-
cuno, ce qui, après déduction de M 0/0 pour tes
hommes con. valides, donne un tofat de S36,COC
bommes: landwehr de seconde Jcvée.~cinq .a~e~.
'4
II y a donc en tout 900,000 hommes de troupes
connaissant le service, dont 460,000 hommes sutG-
sent amplement comme troupes de dépôt et de gar-
nison, attendu que pour chaque gnen'e l'on pour-
rait disposer de douze années dégroupes de réser-
ve, à titre de troupes auxiliaires. C'est ce qui don-
ne cccore 240,000 hommes de dépôt.
Dans te cas d'une guerre où l'existence de la
Prusse serait enjeu, l'on pourrait, en outre, armer
les dix premières années du Landsturm (de trente-
trois à quarante-trois ans), soitdix fois 78,750 hom-
mes, ce qui, après déduction de 50 0/0 pour les
hommes incapables de porter les armes, et 2S 0/0
pour les récalcitrants, fait un total de 300.000
hommes.
II faut encore ajouter à cette armée de 1,340,000
hommes~ les contingents aes petits Etats du Nord,
de sorte que l'on peut fixer le cbiQ'redel'ar:.uéede
la Eonfëdération du Nord a d,500,000 hommes.
La puissance militaire de l'AUemagne du Nord
augmente aussi, dans des proportions beaucoup
plus grandes que celtes de l'Autriche, parce que
l'accroissement de la population, dans la Confédé-
ration, est beaucoup plus grand que celui de l'em-
pire d'Autriche. L'augmentation d'un million d'ha-
bitants est en Prusse de 13,900, et en Autriche elle
n'est qnede 8,000.
A l'heure qu'il est, la population de l'Autriche
est encore de trois millions et demi plus forte que
celle de la Confédération du Nord mais, dans quel-
ques années, alors même que la nouvelle organisa-
tion militaire qui doit être introduite chez nous
fonctionnera pleinement, l'Allemagne du Nord nous
sera supérieure.
La nouvelle suivante, que nous trouvons
dans la Ga~Me Kc~ona~ de Berlin, donne à
penser que la Prusse songerait enfin a rem-
-ptir un des engagements qu'elle a pris à
Nikolshurg
On assure que des négociations viennent d'être
entamées avec le Danemark sur la limitation du
district du Nord-ScMeswig, dans lequel la popu-
lation sera appelée à voter sur la réunion avec le
Danemark. On proposerait une ligne qui coopérait
le Schleswig entre Haderslebet et Christianfeld par
le village de Tjelstrnpp.
Le gouvernement italien s'est ému des
reproches que le pape a formulés contre lui
dans sa derniereallocution. II a compris qu'il
y avait une contradiction par trop flagrante
aprotester tous les jours de son respect pour
l'EgIise, et à tenir éloignés dejeurs diocè-
ses la grande majorité des évoques italiens.
Une circulaire de M. Ricasoli aux préfets des
provinces vient donc d'annoncer que le gou-
vernement allait rappeler immédiatement
de leur exil les évoques qui avaient été en-
levés de leurs sièges. La circulaire maintient
néanmoins la prescription contre lesévêques
exilés qui ont fait'de Rome leur résidence
et contre un certain nombre de prélats
quelle ne désigne pas, mais qu'elle déclare
convaincus de machinations politiques ré-
centes. Grâce a'cette désignation élastique,
M. Ricasoli pourra laisser ou renvoyer en
exil autant d'évoqués qu'il le voudra.
Quand donc le gouvernement italien, qui
se vante d'avoir donné la liberté à la Pénin-
sule, metfra-t-H sa conduite d'accord avec
ses principes, et cessera-t-il de mettre le
clergé italien hors la loi ?
Nous avons indiqué, il y a quelques
jours, le dissentiment qui s'était élevé entre
le gouvernement des Pays-Bas et la deuxiè-
me chambre des Etats généraux, et l'appel
fait au pays pour résoudre ce conflit. Les
élections qui viennent d'avoir lieu en Hol-
lande n'ont pas encore tranché la question
Ce désintéressement, qui dénotait une déli-
catesse exquise, me toucha l'âme.
Je voulus le reconnaître par un don d'une
nature plus en harmonie avec la noblesse de l
ses sentiments. Je possédais une bague qui
avait appartenu à ma mère; la pierre avait
quelque valeur. Je la lui mis au doigtendisant
Acceptez ce bijou il a appartenu à une
sainte femme, dont le souvenir m'est bien cher.
Dieu veuille, ma chère petite, qu'il vous proté-
ge contre tous les dangers.
La voiture était devant moi j'ouvris vive-
ment la.portiëre pour mettre fin à cette scène
d'adieux.
Martha me retint.
–Déjà! me dit-elle.
Il le faut, mon enfant
Et, cédant à je ne sais quel entraînement, je
pris sa charmante tête dans mes mains et l'em-
brassai sur les deux yeux.
La voiture partit. Je m'élançai à ~a portière*
pour voir une dernière fois ma gentille Martba.
La jeune ûlle était évanouie dans les.brssdu
docteur Bernard.
VII
On comprend facilement que mon voyage
s'accomplit sous une impression assez pénible.
En arrivant à Plaisance, c'étaitle nom de
la propriété de mon oncle je trouvai les gens
de la maison occupés a clouer la bière du der-
nier membre de ma famille. Ce bon parent
était mort en murmurant mon nom et n'avait
point eu la consolation de me voir à ses côtés à
la dernière heure de sa viB. Les regrets que
j'éprouvai et les appris de la cérémonie funè-
bre jetèrent dans mon âme une tristesse pro-
fonde. Jusqu'alors, je n'avais éprouvé aucun
souci de l'isolement dans lequel je vivais de-
puis plusieurs années; mais, tout à coup, cette
solitude m'épouvanta je me trouvais, à vingt
ans, seul au monde, privé de toute adection de
famille, sans appui d'aucune sorte. Je me pris
a envier -le sort des rudes travailleurs de la
terre qui m'entouraient; ceux-là, au moins,
trouvaient le -sourire et la vie en rentrant
chez eux!
Ces impressions douloureuses, qui auraient
fait naître chez la plupart des hommes le désir
d'un prompt retour à Paris, furent, au con-.
traire, ]es causes qui m'en éloignèrent complè-
tement j'avais l'horreur des foules et préférais
aux banales consolations la lutte solitaire avec
la douleur.
Mon oncle, originaire du Béarn, qu'il avait
cessé d'habiter pour venir résider avec sa sœur
après la mort de mon père, me laissait quelque
bien dans ce pays. Je résolus d'aller faire un
voyage dans le midi etdepousser mon excursion
jusqu'en Afrique, que je désirais visiter.
rdune manière déumtive. il n'y a eu que
trente-neuf députes élus don!; vingt-neuf
anciens et dix nouveaux.' Sur les anciens, i!
n'est sorti du'scrutin que treize ministériel
contre seize opposants; mais sur les. dix de-
putes nouveaux, neuf "sont favorables au
gouvernement: ce qui,lui'donne dûj~ une
majoritéde vingt-deux contre dix-sept. Oo
croit que le second scrutm,.qui aura lieu ie
't 4' novembre pour les élections non termi:
nées, fortiuera encore cette majorité etjus-
tl6era ainsi la mesure royaie.
~MaNÉ~a.M&eo'~tM~ttMttM~tt
E. BAUBt-
BËPSSHES ËLESTRÎ~UES
t -4n){F!s!te.
Prague, 1~ novercbt'c,.sotr.
Us toiegnmtme du ministre d'Etat, adresse au
bourgmestre de Prsgue, annonce que ~empereur
approuve la demoIiHou des remparis de la viite de
Pragne.
Vienne, 3 novembre.
On lit dans !e D~a:
Suivant une correspondance de Prague digne de
foi, ta Diète hongroise se réunira def)ni!ivementlo
19 novembre. Il y a une entente comptëfe er.tre
MM. de Be~credi, de Beust et de May!a!h, relative-
ment à ta politique à suivre soit à l'extérieur, soit
a l'intérieur. Les tentatives faites par le cabinet
autrichien pour arriver a un arrangement avec la
Hongrie, ont ac .uis un appui de plus, par suite de
t'entrée de M. de Beust au ministère.
S*rM9so.
Berlin,31 octobre, soir.
La C&n\ ~joK~e?!C6 ~rou~MM~c annonce que cha-
que tentative de la Saxe pour quitter la y oie indi-
quée par le traité de paix, relativement à la politi-
que allemande qu'elle doit suivre, deviendrait fu-
neste ponr la Saxe elle-même, car la Prusse a as:.
sez de garanties entre les mains peur ~aë !es pro-
messes du traité soient remplies par la Saxe.
La réotganisation de l'armée prussienne qui a
été nécessitée par les dernières annexions com-
mencera le 5 novembre. Les nominations sont déjà
faites.
On attend M. de Bismark à Berlin seulement
pour la un de novembre. Son état de santé est sa-
tisfaisant.
NtaMc.
Florence, 31 octobre.
LaGo,:e«e o/c:
désignera ultérieurement le jour de la convocation
de la nouvelle session.
La Ga~eMe publie un autre décret qui convoque
les collèges électoraux de Véuétie pour le 85 no-
vembre.
Florence, 1~ novembre, soir.
Tous les journaux de Florence et des provinces
parlent de l'allocution du pape, relative a l'Italie,
et critiquent vivement une semblable politique de
la part de la cour de Rome.
Grèce
Constantinople, 30 octobre, 3 h. 30.
La Porte a reçu de bonnes nouvelles de Crète.
Apocorona a été occupé par les Turcs âpres- un
combat acharné Mustapba-Pacba marche sur Spba-
kia, dernier refuge des insurgés. Un bateau est at-
tendu aujourd'hui avec les détails de cette victoire.
On mande d'Athènes, Î3 octobre :v
Les journaux assurent que le ministre plénipo-
tentiaire de Turquie en Grèce a faitdes représenta-
tions. très sévères au président du conseil des mi-
nistres grecs, relativement an départ du colonel
Coroncos pour .l'armée des insurgés de l'Ile de
Crète. Le ministre grec aurait répandu que le colo-
nel avait demandé régulièrement son congé, et que
le gouvernement hellénique n'était pas responsable
desesactesal'étranger.
S*or
Lisbonne, 31 octobre.
L'Oac~a a apporté les avis suivants: -1
Le président du Paraguay, Lopez, a fait des pro-
positions de paix. Le général Mitre a attaqué Curu-
pa'i'ty, et il a été repoussé avec des pertes sensibles.
Flores est entré à Montevideo.
On voit que le souvenir de la petite vielleuse
n'était plus Qu'une pâle image,, dont les tons
semblaient vouloir s'effacer chaque jour de ma
pensée.
Je voyageai à petites journées, sans me hâ-
ter, m'arrêtant ça et là au gré de ma fantaisie.
De cette façon, je mis plus d'un mois pour faire
soixantejieues.
A Bordeaux, je trouvai à la peste une lettre
qui m'avait été adressée à Plaisance par le doc-
teur Bernard et qu'un domestique de connance,
gardien de la maison, me faisait parvenir.
Le docteur m'annonçait qu'un grand chan-
gement venait de s'opérer dans sa vie il m'en-
gageait beaucoup a passer l'été en Bretagne,
me promettant, lors de mon retour à Paris, une
bien douce sarpnse. Cette lettre, trèslaconi-
que, gardait sur JUartha le silence le plus ab-
solu.
Chose étrange moi qui, depuis mon départ,
n'avais donné que quctques rares pansées, au
souvenir de la belle enfant, je fus froissé de
l'oubli du docteur. Je vis dans sa conduite ou
un blâme du silence que j'avais gardé, ou l'ex-
pression de la plus complète indifférence.
L'une et l'autre de ces deux suppositions
m'étant également désagréables, je laissai sa
lettre sans réponse et continuai mon voyage.
Je. demeurai quatre mois dans les Pyrénées,
le temps de vendre le'bien qui mo provenait de
la succession de mon oncle et que je ne pouvais
conserver. Mais ce séjour, au soin d'un pays où
tout est lumière et couleur, m'avait grisé je
voulus continuer cette existence vagabonde qui
m'oErait tant de charmes, et, fuyant l'hiver qui
approchait, j'entrai en Espagne, laissant der-
rière moi tous les souvenirs de mon jeune
passé!
Je visitai successivement l'Espagne, le Por.-
tugal, Maroc, l'Algérie, Tunis, la Sicile, la Sar-
daigne, l'Italie, Venise, da Turquie, la Grèce,
les îles Ioniennes, l'Egypte, et ne m'arrêtai
qu'à Bassora, au bord du golfe Persique, dessi-
nant et écrivant sans cesse, amassant des ma-
tériaux pour les grands ouvrages que je me
promettais d'exécuter plus tard.
Voyageur intrépide, insatiable d'émotions et
de curiosité, avide de tout voir et de tout con-
naître, Paris n'était plus pour moi qu'un de ces
songes à peine éclos, et que le réveil fait dispa-
raître en ne laissant dans la pensée qu'un sou-
venir vague et insaisissable.
Il y avait juste dix années que j'avais quitté
la Bretagna, lorsque le désir de revoir la France
me revint. Je remontai par la Perse, la mer
Caspienne, le Caucase et la Russie; je traver-
sai ~Autriche et la Suisse, et j'arrivai a Paris,
vers le milieu de l'hiver de 1860, complète-
ment méconnaissable, bronzé par le soleil et le
grand air. Je trouvai là un paquet de lettres
~On a~ude de Rio-JMeiro, le 8 octobre
M. Paranagua, minis're de ta justice) prend lin-
térim (in~iaistëfe de Ja gueo-e, en rcmpiacemeBt
d~ M. Si['a'de Ferraz, qui' a donne sa démission';
Lema.i-q'jtg.do Caixias va prendre iecommande-
meBf des forces brësitiEnoes dû Paraguay.
~L'0;ie!'(ft!p:)!t aujourd'hui pcurSouthamp!on.
Lisbonne, 31 cctobrc.
[Dépêche de. source paraguayenne.)
-OnecritdeMonievideo:
Cnrupnïiy fut attaquÉ le 22 sep:embi-e par toute
['escadre bresifienne et j8,090 hommes, sous les
ordres des géne'.aux MiEre et Porto-AIegr! L'atta-
.)
marëcha! prësidect Lopez. les troii~,es du
Les aniës ont perdu dans cette afïa!re 8,000 hom-
mes et six navires, dout deux ont été couMs bas et
quatre hors de service.
Le gênerai Flores-est arrive à Montevideo.
immense agitation à Bucnos-Ayres et dans tou:e
a Confédération argentine.
Lisbonne, 3i octobre.
Rio-Janch-o, 8 octobre.–M. Yiliencuve est nom-
mé charge d'au'aires du Brésil en Suisse.
TPt!re~t:!e
Consiantmople, icr octobre.
H y avait 10,000 combattants dans la dernië'-e ba'
taille qui a eu lieu dans i'iie de Candie. Les Grecs
ont eu 700 morts, mais les Turcs ont aussi subi de.
grandes pertes. Do toutes les parties de l'ite arri-
vent des dcpufations pour annoncer la soumission
des contrées anxqueHcs eHcs appartiennent. 3,000
insurges qui s'étaient réfugies dans la grotte de Më-
lidoni ont péri par suite d'une inondation.
De nombreuses troupes ont été expédiées pour
soumettre trois bandes do brigands qui inquiètent
la Thessatie.
Joussouf-KaraQ est parti pour la France.
(~eKce N~MHt'e?-.)
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
J~OM~~
Nous savions bien que le patriotisme saxon
ne pourrait connaître sans indignation le texte
du traité arraché à son roi par la violence prus-
sienne. Une correspondance de Dresde, adres-
sée à la GajseKe MO~OM~e; de Berlin, et .par con-
séquent singulièrement adoucie dans les ter-
mes, naus traduit ainsi l'impression générale
causée par cette abdication de la Saxe au profit
de l'ambition de Guillaume P''
La publication du traité de paix a produit ici un
profond découragement. Oa ne voit absolument
rien dans ce traité qui justifie les illusions que
l'optimisme s'était faites. « Nous avons maintenant
deux rois M, voilà le mot général. On ajoute que
Dresde n'a pas même obtenu le ran~ d'une forte-
resse fédérale du Nord, mais qu'il est devenu une
simple forteresse prussienne.
Dans la réorganisation annoncée de l'armée
saxonne, on ne voit que la réalisation définitive de
la souveraineté militaire delà Prusse.et l'introduc-
tion du système de recrutement prussien. Or, on
ne veut pas entendre parler de ce système. On a-
vait espéré que l'organisation mi)i!aire deIaCon-!
fédération serait analogue à celle de l'ancienne
Confédération germanique, où chaque Etat était te-
nu de mettre sur pied son contingent, avec la
seule diaérence que le commandement supérieur
du contingent saxon appartiendrait au roi de
Prusse.
La stipulation relative aux télégraphes est consi-
La 8~Ipu' u télégraphes est cOllsi-.
dérée également comma un empiétement sur l'au-
tonomie intérieure du pays. On déplore d'autant
plus l'élévation de l'indemnité de guerre, qu'on n'en
a retranché ni les 10,000 thalers payés chaque jour
depuis le 1S juin, ni les grandes dépenses fai!es
pour la construction des redoutes. Il se passera
bien du temps avant qu'on se recueille dans notre
capitale avec le traité de paix. Le roi Jean est con-
sidéré comme médiatisé.
Ainsi toutes les protestations du souverain
de la Prusse pour son allié et ami, le roi Jean,
n'ont abouti, en réalité, qu'à l'absorption de la
Saxe. Là seule différence entre c~ malheureux
pays et le Hanovre consiste dans le maintien
d'un préfet royal au lieu d'un commissaire
prussien, jusqu'à ce qu'on proSte d'un conflit
inévitable dans l'avenir pour se débarrasser
encore de.ce dërmer simulacre d'indéoendance
saxonne..
Le 7'')-e!?:<~MMaM donne comme positifs les dé-
que mon domestique, auquel je n'avais écrit
qu'une seule fois, des Pyrénées, avait fait par-
venir à une adresse convenue.
Plusieurs dé ces lettres étaient du docteur
Bernard; je cherchai vite la dernière, elle portait
la date de 1830 Le docteur me faisait les plus
vifs reproches de mon silence il me parlait
d'espérances qu'il avait conçues et que mon
oubli brisait. Cette lettre était d'une écriture
fine, serrée, élégante que je ne connaissais pas;
le bon docteur s'était contenté de signer et
d'écrire l'adresse. J'eus quelques remords de
ma conduite à l'égard du vieux médecin et pour
n'avoir plus de témoins d'une faute irrépara-
ble, je je'tai, sangles lire, toutes les autres let-
tres au feu; il m'importait peu de savoir ce
qu'elles contenaient.
Cependant je ne pus résister au désir de sa-
voir si le docteur vivait encore je me rendis
rue de la Victoire, où il demeurait jadis mais
coa~ierge et propriétaire 'étaient nouveaux~ et
ne purent me renseigner.
Un bouquiniste, doyen du quartier, chez le-
quel le docteur, grand amateur de livres, allait
fréquemment, m'apprit que mon vieil ami,
après un voyage dont le résultat semblait lui
avoir laissé un douloureux souvenir, était mort
en 1853.
Il ne me vint point h la pensée, dans ce mo-
ment, que je pouvais être pour quelque chose
dans le chagrin qui avait assiégé les derniers
jours de cet homme de bien. c
J'employai la fin de l'hiver à la recherche
d'un atelier et a l'installation de toutes mes ri-
chesses de voyageur, et j'allai passer un mois
en Bretagne pour mettre un peu d'ordre dans
mes aS'aires.
VMI
Très amoureux du soleil et de Fait' pur, je
m'étais choisi une demeure dans les environs
des Champs-Elysées un Anglais monomane
m'avait cédé, tout 'meublé, avant de l'avoir
habité, un délicieux pavillon perdu au milieu
des Heurs et des arbres toutïus, nid parfumé
qui eût fait les délices de deux amoureux.
Un soir, suivant a pied la grande avenue des
Champs-Elysées, je vis venir devant moi un
attelage de vrais chevaux numides admirable-
ment beaux, et descendant, sans promiscuité
aucune, de la pure race barbe, dont en retrouve
encore quelques rejetons dans le Tell et le
Sahara.
J'avais fait trop longtemps, de ces nobles et
gracieux animaux, les compagnons de mes
longs voyages, pour ne pas admirer, d'un œil
connaisseur, ceux que le hasard plaçait en
face de moi; je m'arrêtai dans la contemplation
de ces beaux types d'une racé aujourd'hut pres-
tai!s suivants qui lui sont envoyés de Prague
avec la datedu28 octobre:
Le hafon de Btrus! a été re~'u aujourd'htii par Si:
Majesté qui.lui a remis iodcJretqui te Momme tui-
r.is'i'0 de ta maison imperia:e et dcs.aft'aires c'.ran- j
gères L& comte Bejcrcdi reste ministre d'Etat et
presideHt'du conseil d.esmi!strES.
Le consei! des ministres, ton) sous la prcsiucnce
de l'empereur, aurait ré.:o!u do mettre immëdinte,-
ment tin au provisoire c.'cc pnr It' manifeste de sep-
.tenibre. Sauf quelques modifications qui devront
être mtroduitt's duns le trayaU du comiie desquinze, III,
et qui seront communiquces a !a Diëte do Hongrie
lors de son ouverture, ce travai! sera dëciarc~par !a
couronne comme c~Qrant une base propre a ta tran-
saction, et ta couronne deoinrera être prête a nom-
mer )es ministres rcsponsabit s.
Le De'~ de Vienne esthnc que l'arrivée de 1
M. de Beustnux afTaircs; bien loin do rien chan-
ger a la situation dn cointe Bolcrcdi, témeigne,
au coRtt'aire; d'un accord plus que jamais com-
plet entro ces deux hommes-d'Etat de teiie fa-
çon que désormais eu Autriche une scu!e et
même pensée dirigera et fera concorder dans
leur développement respectif les aGaircs inté-
rieures e!, !a politique exteneure.
Suivant ce journal, les. tendances de M. de
Beust sont pour une transaction avec la Hon-
grie sur la base des propositions de Deaek, et
l'on ss préparerait a mettre promptement fin au
provisoire crc6 par la patente do septembre. La
Diète de Hongrie, convoquée dans un bref dé-
lai, recevrait communication des modifications
apportées du comité dos Quinze, c'cst-u-dirc
des conditions auxquelles un ministère hongt'ois
pourra être formé.
Tels senties bruits qui circu.l.cnt a Vienne el-
les espérances qu'a fait concevoir- la nomina-
tion deM. de Beust.
Nos prévisions se sont réalisées relative-
ment a l'adoption prochaine du système mé-
trique par l'Autriche. La Csjse~e de F
firme ,nos précédentes indications, et nous
pet-met d'espérer, enn~a .disparition delà
vieille monnaie germanique, au moins dans
tou
La commission formée en vue de l'introduction
du système métrique des poids et mesures, dit ta
Gasf«e ~e F/MHe, a repris ses séances sous laprë-
sidenoe du baron de Burg. Le rapporteur, M. de
Parmentier, a rappelé les événements des derniers
mois qui avaient été cause de l'interruption des
travaux de la commission. P.ar suite des change-
ments survenus en raison de ces 'événements; )a ta-
che de la commission n'est plus la même.
II ne s'agit plus de délibérer sur un projet émane
de la Diète germanique, cette œuvre commune
étant devenue impossible par suite de la dissolu-
tion de la Diète germanique. Mais il s'agit, pour
l'Autriche, d'adopter pour elle-même les poids et
mesures métriques. A cette occasion, diverses alté-
rations dusystcmefrancais, que laDiëtede Francfort t
avait admises pour plaire à la Prusse pourront ~tre
écartées, et la tache de la commission autrichienne
sera maintenant d'introduire complétement, 'et
sans changement, le système qui existe en Francs,
et de s'unir ainsi à ta grande famine métrique dont
font partie l'Italie, la Belgique, l'Espagne, le Por-
tugal, la Hollande, la Russie, une grande partie de
la Suisse et de l'Amérique du Nord, et à laquelle
l'Angleterre ne tardera pas à se rattacher. Le rap-
porteur propose, en conséquence, d'adopter pour
unité de mesure le mètre avec toutes ses divisions
et ses multiples décimaux, et, psr suite, l'are, le
litre et le kilogramme avec !os m6mes subdivi-
sions et multiples.
La .Gs~e~c F~enne public les détails
suivants sur la tentative d'assassinat dont
l'empereur d'Autriche'a été l'objet.
Dans la soirée du 37, pendant que Sa Majesic as-
sistait à une représentation du théâtre nationai bo-
hème, un capitaine angtais, nommé Palmer, atten-
dait au mitieu de la foule la sortie de l'empereur.
Au moment où Sa Majesté allait monter en voiture,
ce capitaine crut aperce voir un homme qui levait
vers la voiture sa main droite armée d'un pistoiet.
Le capitaine Pa'mer, interrogé par le juge, après
avoir prêté serment, déclara qu'en quittant le théâ-
tre, il avait vu deux hommes marchant de long en
large devant la porte, dont l'un, par un mouve-
ment involontaire, fit voir un objet semblable à un
pistolet.
Le témoin ne peut pas affirmer que c'en étaU un,
mais il déclara cependant en avoir eu la conviction
dans le moment même. Cette conviction le poussa
à ne pas perdre de vue l'individu en question. Ce
dernier, après le départ de son compagnon, qui se
dirigea vers .le pont suspendu, s'approcha de la
portière au moment où Sa Majesté montait en voi-
<
que complétement dégénérée, mais bientôt mon
regard fut autrement charmé, en apercevant
sur les coussins de la calèche, la plus divine
créature que les pinceaux réunis de Raphaël,
de Michel-Ange etdeGiorgione eussent peut-
être été impuissants à créer.
Ce fut un éclair, unr&ve, un éblouissement;
je sentis toutes les fibres de mon corps tressail-
lir comme sous l'impulsion d'une machine élec-
trique. J'essayai en vain de m'élanoer après
l'équipage qui emportait, dans un galop rapide,
cette vision à peine entrevue mes pieds étaient
cloués au sol. Je voulus crier, aucun son ne
sortit de ma poitrine; je crus que mon âme avait
quitté mon corps, et, machine inerte, sans vo-
lonté et sans force, je m'affaissai sur un banc
qui se trouvait derrière moi.
Je restai longtemps, sans doute; dans cet état
de complète insensibilité, car, lorsque je re-
vins à la vie réelle, la nuit m'entourait. Je pris
une voiture et me fis reconduire a ma demeure.
Il m'eût été impossible de marcher. Je passai
une nuit pleine d'agitations et de fièvre. Au
matin, quelques heures d'un sommeil paisible
et un beau froid rétablirent un peu de calme
dans mes esprits; je crus avoir été le jouet d'un
étrange cauchemar.
Vers midi, sans bien me rendre compte de
mes actions, et comme guidé par un instinct
machinal, je m'habillai et me rendis aux
Champs-Elysées.
A cette heure~ les Champs-Eiysées'n'ontque
des passants et point de promeneurs quelques
nacres qui roulent péniblement vers l'Arc-de-
Triomphe, mais point de voitures de maître.
Pour tromper mon impatience, j'allai m'asseair
devant un des cafés qui bordent la grande ave-
nue et pris un journal; mais mon ~regard dis-
trait, plongeant à chaque minute dans l'allée
poudreuse, restait étranger au journal.
A quatre heures, je vis arriver de leur plus
fringante allure les deux chevaux barbes je
me plaçai au milieu de l'avenue, et mon désir
de revoir ma merveilleuse inconnue était si vio-
lent que je ne m'écartai même pas, lorsque la
voiture arriva sur moi j'eusse était certaine-
ment écrasé si les admirables bêtes n'eussent
d'instinct décrit un demi-cercle. La personne
qui occupait l'équipage, me croyant atteint par
les chevaux, poussa un cri de terreur, et, me
regardant avec attention, dit un mot au cocher,
qui mit immédiatement son attelage au pas. Le
soleil brillait encore d'un éclat très vif, et je ne
pus distinguer les traits de cette femme, ca-
chés par une voilette.
Etait-ce ma vision de la veille ? '?
Si j'en croyais les battements de mon cœur.
c'était elle 1
Je pris l'allée latérale et, en quelques secon-
ture, et, sans étendre te brss; visa avec un pistciet
dans l'intérieur de la voiture. Le eapiiaise remMs*
qM que te pistolet c'ait :!i'n:e, sang pourtM'~oi~
s'it était mu.ni d'une. capSM'c. ~J'
H empoigna donc avec !amaiu eau:1tyt'i*ueiv)d~~ :>
suspect à ~a nuque, s'empara de son bjM d~itKm"
''abaissant, et, au même tnomen!.H iuiMmb~ que~
thOTumo glissai! !c pistoiet dans sap~e~A-c.
estant, passa voiture de Sa Maje&tc:~c;<~
ne poussa ators-t'icdividd vers )e fheâire G~
entre les mains do fa garde comm'inate. Pen~h.
trajet, le coupab'e iaissa tnmbcr un petit paq~T"
eomp!:sant d'au morceau d'Oonh de soie usée dans
tecnici se trouvait un pâtit sac de poudre, une peti-
te baho ds piomb enveioppco dans du papier et
trois capsules. Son nom est Antoine fust; il est at-
tache au theaire en qua)it6 de ti~nrant. et d'aide-
tai!!eur. H nie cncrgiquement !es t'aiis qui lui sont
imputes.
Sur ces entrefaites, la direction de police apprit
bientôt que plusieurs jeunes ~ens avaient trouve~un.
pistolet devant !e théâtre. Le chien était arme, le
pistolet était charge, mais i! ne portait pas de cap-
sule. Ceux qui avaient ramasse cepistotet n'avaient
aucune connaissance de l'incident, its avaient re-
marqué le capitaine ang!ais, mais n'avaient rien vu
do l'arrestation d'Antoine l'ust. II est a remarquer
que la poche des vêtements do l'accuse était déchi-
rée,, et que celui-ci peut avoir perdu le pistolet
pendant que Palmerlo forçait a traverser !a rue.
Tdies sont tes circonstances connues jusqu'ici;
mais il reste encore beaucoup d'éclaircissements n
~acquérir avant qu'on puisse se livrer a ia pcnihie
conTietiouquo.rhot'ribin assassinat que jcs dé-
faits recueitHs jusqu'ici font pressentir a. été rêct-
Ictnent tente. Kous espérons, pour i'honneut' de
l'humanité, que l'enquête judiciaire aboutira a un
autre rësnitat.
E. Y]ERi\'i;
PACH'mïm' M LA f.~TE
La paciucation de la Crète, promise au
sultan par Mustapha-KiritIIpour le 1.~ oc-
tobre, n'aura éprouvé que quelques jours do
retard.
Le 3 octobre, les insurges ont dépose tes
armes. La bataille de Vrissa a été décisive:
les chefs de l'insurrection se sont rendus a-
vec leurs états-majors 33 officiers subal-
ternes ont suivi le même exemple ils ont
été dirigés sur les forteresses de l'empire.
Ils sont donc traités en « prisonniers de
guerre )) et non en insurgés et les bruits
qui ont couru dans les feuilles russes sur la
« justice expéditive des Turcs')) sont'dénués
de tout fondement. Il n'y a pas eu d'exécu-
tion sommaire. Les insurgés maintenant
adressent, par le yacht impéria! &'M~(M:'e,
des pétitions au su! tan pour demander l'a-
mfM, c'est-à-dire la grâce et le pardon.
Lt prise d'Apokrona, qui constituait la
plus forte position du triangle sur lequel
s'appuyaient les divisions gréco-candiotes,
prenant sa base sur les montagnes de ëpha-
kia,et do~.Ic troisième point se trouvait
être précisément le village de Vrissa, ren-
dait inévitable la des'ruetio:i çomplèic des
bandes.
Celles qui no sont pas rendues se sont: re-
pliées vers Sphakia même, ou elles essaye-
ront probablement'en vain de renouveter
quelque résistance. On sait que les Splia-
kiotes ont déjà protesté de leur neutralité
ils ne laisseront pas probablement les forces
candiotes retomber de leurs montagnes
dans le golfe.
De Candie a Sphakia on ne compte pas
moms de SO kilomètres ia p'ainc est donc
entièrement libre..
Quant aux montagnes escarpées où son!.
réfugiés les insurgés qui résistent enco-
re, elles sont couvertes de neige environ
sept mois de l'année déjà la saison est as-
sez avancée pour qu'elles soient impratica-
bles.
Notre dernier télégramme de ce matin
affirme que l'action n'a pas compris moins
de dix mille combattants.
La victoire a été très disputée, car les
Grecs ont perdu 700 hommes.
« Trois mille Insurgés, ajoute le télé-
gramme, ont péri par l'inondation dus
grottes de Malidoni. »
II faut bien connaître les localités pour ss
des, je me trouvai sur la même ligne que ia
voiture qui continuait sa marche lente.
Arrivé par delà le rond-point, l'équipage s'ar-
rêta court, et la personne qui l'occupait mit
p!edà terre. Toutes les tentatives faites'jusque-
là pour voir sa figure avaient été infructueuses.
Au moment où elle descendit j'aperçus un
p:ed si mignon et de forme si parfaite, que Pra-
dier, le poète de l'art plastique, n'eût pas rêvé
de plus délicieux modèle.
Elle donna ses ordres a un valet qui se ie-
na)t la portière, et les chevaux commuè-
rent leur route en marchant au pas. Je irave'
sai la chaussée et me trouvai à coté de l'incon-
nue elle tressaillit à mon approche et me Te-
garda nxement; mais l'impitoyable voilette
qu'elle s'obstinait à tenir baissée, me cachait
complètement ses traits cependant le chaud
rayon de son regard traversait la dentelle et
m'allait au cœur. Tantôt devant elle, tantôt
derrière elle, pour tromper le soin qu'ellesem-
blait mettre à ne pas Être reconnue', j'admirai,
sous son frais chapeau de paille d'Italie, le ton
doré de sa peau et les tresses épaisses d'une
'luxuriante chevelure noire.
Tout, dans sa. personne, était, gr&ce, élégan-
ce, distinction et pureté exquise de formes.
Il est difiicile à une femme de tromper l'coil
du peintre et du statuaire tous les artiSces de
la toilette; toute la science delà couturière et
de. la femme de chambre viennent échouer de-
vant ce regard qui, habile a.deviner la fraude,
ne se laisse jamais égarer par de fausses appa-
rences si ingénieusement combinées qu'elles
soient.
6a toilette avait cette simplicité riche et de
bon goût qui dénote chez la femme un tact ex-
quis et un grand sentiment do l'harmonie dos
couleurs. C'était l'élégance la plus irréprocha-
ble, moins les exagérations,' toujours déplora-
bles, delà mode.
Mon inconnue réalisait donc à mes yeux le
type rêvé, l'idéal de la perfection féminine.
Tout en marchant, les projets les plus insen-
sés se succédaient dans ma tête la suivre, con-
naître son adresse, apprendre son nom, rien ne
me ssmblait plus facile.
Tout à coup, l'équipage s'an'uta un domes-
tique descendit pour abaisser le marchepied-, et
l'inconnue s'élança dans la voiture. En se pla-
çant sur les coussins, elle leva enfin sa voilette
et fixa sur moi ses grands yeux veloutés. Je re-
vis la divine figure de la veille; ce ne fut qu'un
court instant, car les chevaux partirent comme
un trait, et je dus renoncer à l'espoir de les re-
joindre avec une voiturede place.
ÂnaAND LAPOINTE.
~Za ~Kt'~ a ~J
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