Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-11-01
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 01 novembre 1866 01 novembre 1866
Description : 1866/11/01. 1866/11/01.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2007
JeiiçSi Ier novembre 1866
31° askéI '̃' ̃ ̃:
3 MOIS iPa»s etdâpartemctttiçlaSwBe) 1 3fr3O
fiNK0NCES18,Ft.OEtAB0UflSÊ)£T7,«UECO(î"HÉRON
31» ANNÉE
3 MOIS (Bêparlenieiiîs) .̃ |6fr.
(l.«RïÀViï"p'iBOKîtÈS!Èl\T,, Î23, RUE SaKTJIÂRTSJf
ijës:. ateliers de la PRESSE
étant fex\Dq.és tleinàiii, lejoxir-
jial xie paraîtra i^as.
PARIS, 31 OCTOBRE 1 868
l'AltUNCE PRUSSÔ-RUSS1
"̃̃ mm^mÏÏe Tg WugTe et déîà KuTste est
maintenant un fait accompli. ^11 ne s'agit
point ici de cet échange perpétuel de bons
offices qui s'est révélé en 1863, a l'Europe
indignée, par la convention d'extradition de
Posen, de cette complicité permanente qui
faisait djirehier encore au Nord que la Prus-
se est Y alliée traditionnelk de la Russie il
s'agit d'engagements effectifs contractés en
vue d'un bût spécial et en prévision d'éven-
tualités déterminées.
La pensée de rétablir et de resserrer des
liens déjà.anciens, est sortie des entretiens
que. le général de Manteuffel, d'abord si
iroidement accueilli, a eus à Saint-Péters-
bourg avec les chefs des diverses factions
qui se disputent la' faveur dû czar et lu
principale influence. Rapportée par le géné-
ral à Berlin, elle y a été accueillie aveejoie,
développée avec ardeur, poursuivie avec
activité. Elle n'a pas- prévalu sans conteste
à Saint-Pétersbourg, où elle a failli provo-'
quer une crise ministérielle.
Les paysans de la légitimité et du«droit
divin étaient d'avis que la" cour, de Russie
ne poavart; seftis'Tenf» ëèa"fi%ti*l!îprincipes, se 'prêter a sanctionner le dé-
trônement, violent de- plusieurs .familles
royales, supérieures en ancienneté et en il-
lustration à la maison.de Hohenzollern.
Mais-la faction, dont M. Milutine e*st l'âme,
sansen être le.chef. ostensible, dont les doc-
trines sont un mélange de fanatisme poli-
tique et d'illumination religieuse, pour qui
l'extension de l'empire russe est une ques-
tion de foi plus encore que de patriotisme,'
et qui. croit à la mission delà Russie comme ·
le roi Guillaume à la mission de la Prusse,
cette faction se déclara hautement en faveur
d'une alliance qu'elle a toujours favorisée, et
dans laquelle elle voyait un moyen puissant
pourtrappro"eher l'accomplissement de ses
projets. Son avisprévalut dans les conseils
de l'ecsif ereur Alexandre une déclaration
dans i&owpnnl 4s Sainf-Pétersbouvg et de
vaineé réserves ©a faveur des maisons dé-
pouiHéteSî^ftîrent ltrsfeTïte .satisfaction SlCcot-
déeà"01$Se.Parfo 1
Si la j&UÊ&ie., dans ^'exécution de ses pro-
jets sMHvJàOrieH% ieaeoHtce an autre obsta-
cle que la résistance desffc'èsjîa Prtfssé sër
rangera de son côté. Si une intervention
étrangère entrave le travail .-d'assimilation
que la Prusse accomplit dans le Nord de
l'Allemagne, ou l'absorption déjà préparée
des Etats situés ,au sud duîlein, la Prusse
peut compter ïiur le concours armé de la
Russie. ̃
Ainsi, les faits n'ont pas ;tardé à infliger 4e
démenti ïe! plus cruel à 6es politiques impré-
voyants qui faisaient hautement des vœux
pour laPrusse,_et qui se figuraient que l'a-
grandissement de cette puissance ambitieuse
.aurait pour résultat de créer un obstacle in-
vincible aux desseins de la.Russie. La guer-
re a tourné au gré de leurs vœux; les ac-
croissements de la Prusse ont dépassé en
rapidHé et en étendue toutes leurs espéran-
ees, et la conséquence immédiate en est de
provoquer et de favoriser une nouvelle ten-
tation d'expansion de la puissance russe.
Il Tall^-du rjesfe,^ .oublier l'histoire -©t
fermef le^i jè]xx à7 réyidence ;pour ne pas
PEUilXETON DE LA PMSSE
«0 ie/ SeyEiBEB 1866
LA^OhNlNTIUSt OIS BUES
~-tv~~
̃: -;n '• .'u "̃̃ .̃•̃̃.
Le-«oip^è rfitouiW au café.' Mon docteur,
que ses aialadés riei tourmentaient plus à ce
moment d& la jourûée, parce qu'on savait qu'a-
près six heures" -il- -ét^it' introuvable chez lui,
était éii oBseryâtiôn dans l'ijïtérieur. Il me fit
un signe amical, 'et sourît GÔmme pour me dire
Je vous attendais. Il semBlait lire le journal,
mais son œil vif et. pétillant de malice joyeuse
ne perdait au6,un çfes^détails du boulevard.
La petite vielleuse arriva bientôt. Elle chanta
l'hymne national italien de Gofredo Mamoli; ce
chant, issu de la révolution qui s'accomplissait,
me proura que la jeune fille n'habitait la France
que depuis peu de temps, et me confirma dans
la croyance où j'étais qu'elle ne parlait pas la
langue française.
Le docteur ne hous perdait pas de vue je
devinais son regard, et il me semblait entendre
son rire moqueur. Je tenais beaucoup à lui
prouver qu'il s'était trompé sur la nature de
mes sentimeats, ft en même temps à me pré-
server da ridicule (jue ses plaisanteries ne de-
vaient pas manquer de déverser sur moi. L'a-
mour-propre est souvent un mauvais conseiller
qui fait dépasser le but c'est ce qui m'arriva
je commis ùne'; grosse sottise et une petite lâ-
cheté j'entrai danis l'intérieur da café, et
me plaçai dSrièr» ma rideau d« manière à
ne pas être aperçu du dehors. w
L'enfant, qui baissait les yeux en chantant,
ne vit pas mon mouvement.
C'est la honte ou le dépit qui vous fait
rentrer, me dit le docteur, c'est-à-dire un
mauvais. sentiment, car c'est la réflexion qui
vous guide cette fois et non l'instinct dont je
parlais hier.
Je haussai les épaules de dédain, mais au
fond je fus très mécontent de la perspicacité du
vieux médecin. p
La jeune fille cessa de chanter, et, ne me
voyant plus à ma place, parut inquiète.
ReproduelioH autorisée pour les journaux qui ont
tfaîlfayëè la Soefôfô fies Sens de lettres.
̃̃̃̃ ̃ ..̃••. %̃ ^"t;V.i;i 4
voir que l'alliance étroite^ la^ipfele^-rfe e
la Prusse est tellementXpgique^elletjpcnt
indispensable aux deux côur5,q. eurs
rapportspeuvent tout au plus éprouver des
refroidissements passagers. Une inexorable
et invincible nécessité rive ces deux puis-
sances l'une à l'autre..
Le temps n'est plus où les liens depaventé
des souverains déterminaient les alliances
des nations le pacte de famille serait
impossible ^ujourd'hui.Des dosb^oea $b-:
w ~~i' ~~>~
les qui donnèrent naissance à là 'Sainté-
Alliance,ne constitueraient plus de nos .s
jours un lien suffisant. Une alliance ne se
noue et n'acquiert force et durée qu'autant
qu'elle a pour point de départ et pour ci-
ment quelqu'une des trois conditions sui-
vantes
Une oeuvre d! un égal intérêt à accomplir
en commun;
Un ennemi commun à abaisser;
Des intérêts distincts qui peuvent recevoir
une entière satisfaction sans se -contrarier.
L'alliance de la Prusse et dé la Russie ne
satisfait pas seulement à une de ces condi-
tions, elle les réunit toutes.
La Prusse et la Russie ont une œuvre à
accomplir en commun, c'est la destruction
delà nationalité polonaise. C'est la Prusse
qui a conçu là pensée du démembrement de
la Pologne, qui en a préparé l'exécution, qui
en a précipité l'accomplissement,. et qui a
pris, sinon la plus grande, assurément la
meilleure part des dépouilles. Unies par leur
complicité dans ce crime, la Prusse et la
ïfyassic travaillent aujourd'hui d'un com-
mun accord "et avec une égale ardeur à effa-
cer: les dernières traces du nom polonais.
Pendant que le cabinet de Saint-Pétersbourg
n'épargne rien pour russifier une partie des
provinces polonaises, le cabinet de Berlin
s'occupe à germaniser les autres; il les
fait entrer, au mépris de ses engagements,
dans' la Confédération de l'Allemagne du
Nord, afin de détruire les derniers vertiges
de leur existence nationale,
̃Le seul obstacle à l'entier accomplisse-
ment de ce dessein est le lambeau de laPo-
logne qui a gardé sa langue, son culte et
ses usages sous l'autorité de l'Autriche. 11
serait étrange qu'obligée, il y a presque un
siècle, par la menace d'une déclaration de
guerre, à recevoir une part des dépouilles,
l'Autriche fût contrainte, de nos jours, par;
une menace semblable à' livrer aux bour-
reaux«tle la Pologn% cettfâ fërt qu'ils' se rè-
penlent de M avoir imposée". '̃»';
•Ce n'est pas seulemenï"3a"ns l'accomplis-
sement de leur'ëWtte edmifhmë que la Prus-
se et la Russie rencontrent l'Autriche sur
leur chemin, e'est aussi dans la poursuite
de leurs desseins ambitieux.
Qui peut défendre contre la Russie la val-
léo et les bouches du Danube? Qui peut
porter au sultan l'aide la plus rapide et la
plus efficace, sinon l'Autriche?
Qui 'peut, par ses conseils, par son in-
fluence, par son appui, préserver de l'ab-,
sorption les Etats du midi de l'Allemagne?
Qui est l'allié nécessaire de la Saxe? Qui
détient la Bohême, si ardemment convoitée,
sinon l'Autriche encore? .̃̃̃̃
Que l'Autriche disparaisse ou soit abais-
sée, et là; Prusse«et la Russie voient s'apla-
nir le" principal obstacle à l'accomplisse-
ment de leurs desseins. ̃"•'̃' '̃
Ces desseins peuvent-ils jamais se con-
trarier ? Quels intérêts, la Prusse a-t-elle
dans la mer Noire et à Constantinople ? Au-
cune des révolutions qui peuvent s'accom-
plir au sein de l'empire turc n'atteindra ja-
mais ni son influence, ni son commerce, ni' .1
son industrie.
Pendant ce tengps le docteur avait appelé un i
garçÔH, et. désignant du.doigt la chanteuse, lui 1
dit quelques mots qui ne parvinrent pas jus-
qu'à moi. Je ;vis le garçon sortir et offrir à l'en- ç
fant une pièce de monnaie; elle regarda la î
pièce sans la prendre. j
Par un geste,sle garçon semblait désigner <
l'endroit où j'étais assis, comme pour lui «lire
que le don venait de moi. La chanteuse tendit
son cou flexible et suivit vainement de l'œil
l'indication du garçon j'étais.masqué par le
rideau, elle ne put m'apercevoir. Elle refusa
l'argent, et, tout attristée, alla s'asseoir' sur' un
banc en face du café. Le, garçon étonné d'un rer
fus qui n'était pas dans les habitudes des vir-
tuoses du boulevard, rentra et vint" rendre
compte au docteur de l'insuccès de son amBas-:
sade. t]elui-ci fit entendre un juron très accen- ̃
tUé.; -•
J'étais fort mécontent du docteur et de moi-
même et décidé à réparer ma sotte action; je
sortis aussitôt, et, en passant à côté du vieil-
lard, je lui dis
Vous êtes un méchant homme Doréna-
vant, tenez-moi pour un fieffé imbécile si j'é-
coute vos discours!
Le docteur, qui savait toute la considération
que je professais pour ses rares qualités, bondit
sur son siège, mais j'étais déjà dehors, et,
m'approchant de la, jeune fille, je lui dis en
italien, en lui donnant une pièce d'argent sem-
blable à celle de la veille
Tenez, ma mignonne, prenez ceci, non
comme une aumône, mais bien comme l'offran-
de d'un ami.
L'enfant leva sur moi ses beaux yeux si ex-
pressifs, prit la pièce et nie répondit
Merci, signor, mais je serais bien plus sa-
tisfaite si vous me donniez cette jolie fleur qui
est à votre boutonnière.
Volontiers, lui ~épondis-je, et lui don-
nant la fleur qu'elle désirait, j'ajoutai
̃ Venez tous les soirs chanter devant ce ca-
fé, vous recevrez de moi une pareille offrande?
` A-\sant que j'eusse deviné son intention, elle
[ s'était emparée de ma main et l'avait embrassée.
Bien que j'eusse été habitué, en Italie, à cette
forme populaire de l'expansion, elle me contra-
ria vivement.
1 La jenne fille d-svina ma pensée et me dit en
rougissant -'̃•̃'
Oh pardon, signor mio, ce n'est pas pour
l'argent, c'est pour la fleur!
t Je ne pus m'empêcher de sourire delà char-
mante délicatesse de son observation, et je dois
La Russie a-t-elle davantage intérêt à.
mettre obstacle aux vtte's de la Prusse sur
l'Allemagne ? Elle a cherché-; par1 des allian-
ces matrimoniales et, par le travail souter-
rain d'une diplomatie infatigable, à se créer
une influence sur les petites cours d'Allema-
gne. Quel profit en a-t-elle jamais retiré?
Cette influence, secondée par tous les efforts
de la Prusse-, a-t-elle déterminé l'Allema-
gne -à prendre parti pour le czar dans, la
guerre de Grimée? Ne vaut-il pa% mieux que
rff Artefaàffltë1' sffiffflsffi^ ^ltt'^B^fl'raTTBssey
puisqu'il suffira, pour en disposer, d'être
d'accord avec le cabinet de Berlin?
Ainsi donc, rien ne divise la Prusse et la
Russie, tout les rapproche, tout concourt à
les unir. Adossées l'une à l'autre, écrivait
tout récemment un homme d'Etat russe, la
Prusse et la Russie peuvent défier le reste
deJ'Europe.
Nous croyons que la Prusse et la* Russie
se sont adossées. Le concert des deux cours
s'est déjà révélé par l'accord de leurs diplo-
maties il n'est pas destiné à en demeurer là.
Tout au moins inspire^-t-il aux deu:: gou-
vernements une confiance et un degré de
hardiesse qu'on ne leur avait pas- encore
connus. La Russie fait à Nikolaïeff des pré-
paratifs d'armements qui paraissent peu con-
ciîiables avec l'esprit, sinon avec la lettre'
du traité de Paris. Ses journaux réclament
tous les jours la restitution de la rive du
Danube qu'elle a perdue. Ses agents offi-
ciels s'isolent àBucharest et protestent par
leur abstention contre les concessions de la
Porte. Enfin, la Russie accumule sur les
frontières de l'Autriche des forces considé-
rables..
L'Autriche découvre à chaque, instant en,
Bohême, en Moravie, en Silésie, la main des
agents de la Prusse. Les fonctionnaires
prussiens des provinces frontières déploient
dans leurs rapports avec les autorités autri-
chiennes une arrogance et une hauteur sys-
tématiques. Enfin, le personnage à qui la
Prusse avait confié la principale autorité en
Saxe, pendant f occupation, a laissé pour
adieu aux Saxons, cette affirmation qu'avant
cinq mois, il serait réinstallé à -Dresde, et
cette fois, pour ne plus répartir. '̃
Ces faits nous ont.paru utiles à signaler.
Avant de chercher à atteindre les fruits, qu'ils
se promettent de leur unfoïv, lep càMrîçi,t|3 de
Berlin et de Saint-Pétersbourg s'enwg^ij
:ën èe moment, de complète!- leur alliance
Ils feulent voir, si l^ntimi^éçft^js'était éîfr-ï
Miè entré la Prusse et ritsÂiei&é pearweit
pas subsister après la giïWrfe. Ils ne Sésès-
pèrenVpks que la perspective d'un protec-
torat exclusif sur l'Egypte.jie. rende l'Angle-
terre indifférente au sort de,GQnstantinûnle
Lé` 1"~rnes, `';i&~ n~ $. ~#Q~
L% Twes. clans upi'oe oes,pEfl*lp3,,d(Htt(
l'explosion inattendue marque toujours use-
évolution dans la politiqueou unyevirement dans les dispôsitioHs dés
classesdîrigeantes, à fait bon marché de
sort de Constantinople et. de l'empire ottô-:
man tout entier, en attachant au contraire
aux destinées de ,1'Egy p importance
assez grande pour mériter, qu'on y sacrifie
le dernier éG«,eJ;; jejdgf hier soldat à& V An*
gleteri-e. ;.̃•.• '• ̃̃̃ ^S" ̃"̃̃̃
Jusqu' à quel point ce pi'Qgramme nouveau
rencohtre-t-il l'assentiment de l'opinion pu-
blique en Angleterre? Quellesbchamies a-t-il
d'être accueilli et goûté paT; 1& -càbiriët de;
Londres? C'esÈ ce que nous ne prétendons
pas. savoir. Nous croyons seulement que
l'Europe traversé une crise; 'et que la paix;
de Nikolsbourg en a teeminé uniquement là*
première.période.̃
CUGHEVAL-CLARiaNY.
avouer que j'éprouvai une violente envié 3e
l'embrasser pour l'en remercier.
Puis, comme quelques curieux commen-
çaient à s'arrêter, pour apprendre sans doptece
que Je pouvais ayoir h dire à cette petite chan-
teuse, elle me fit une révérence :toute graçjeuse
et disparut en me jetant, en guise de boaspir,
son ^om que je lui avais demandé.
Elle se nommait Martha.
En repassant devant le café, je plongeai un
regard dans l'intérieur et je fus très surpris de
n'y pointvoir le docteur, qui avait l'habitude
d'y rester jusqu'à neuf heures. Combien j'étais
loin de deviner alors îe projet qui.lui avait fait
modifier, pour ce jour-là et bien d'autres qui
allaient suivre; une habitude que ses plus chè-
res relations du monde n'avaient pu vaincre
Le jour suivant, je rencontrai le docteur Ber-:
nard à -notre rendez-vous habituel; il vinlt à;
moi et m'offrit la main avec beaucoup de cor-
dialité. Comme au fond je ne lui conservais
pas rancune, je fus enchanté de voir que mon
vieil ami avait oublié mes paroles^ de la veille.
J'ai été un peu vif hier, docteur, lui
dis-je. •̃.•
Ne parlons donc plus de cela, me répon-
dit-il c'est moi qui ai eu tous les torts.
Cet aveu fait avec une grande simplicité et
un ton de conviction très assuré, m'étonna sin-
gulièrement; le docteur ne gâtait pas- souvent
ses amis par de semblables concessions. Très
absolu dans ses idées, comme tous les vieil-
lards, comme tous les savants, –il admettait
difficilement qu'il pût se tromper et ne seré-r,
traefait jamaijs. ,•̃̃̃̃'̃
Je,, pensai qqe la concession qu'il me faisait
était due à la bienveillante sympathie qu'il
avait pour moi et je me promis de supporter,
dans l'avenir, toutes ses boutades sans impa-
tience. .-̃ ̃
Nous mous mîmes dehors. Il dérogeait en-
core, en. agissant ainsi, à toutes aes habitudes.
Je lui en fis la remarque.
Ci*aignez-vous donc que ma présence'fasse
envoler votre oiseau sauvage ? me dit-il.
Je ne crains qu'une seule chose, lui ré-
1 pondis-je, c'est'que vous n'ayez froid.
iSa ce cas, n'ayez nul souci, et rappelez-
vous que je suis revenu de Russie, en traver-
sant la Bérésina à la nage, sans apprendre, pai
ma propre expérience, ce que c'est qu'un rhu-
3 matisme.
U^mdard publie k ià«i'ïâite«£9iivan*ej
"̃•.̃.̃•̃• ̃ J^ '30 octobre-.
Les1 iiégoeîâtioiis# 'entt-e ISeHm et ̃ta'Haye ont
amené, un.e entente* suivant laquelle îà PrusseconT
tinuefa '»& -tebir garnison deMs lft forteresse de
Lusemboarg.! ;̃•̃ .-•
On aégocie actoellemeut swies rapports à éta-
blir enlpe te IJvijtembourg et l;Union du Hord»
L'entrée du Lïmbpujg dans l'Union n'est point
réclamée par la Pjiisse. Georges.
J^o\jt9' îçjoyjtos «pge"te 'çe^r^pcfftdant' de
~'à~d ë 't'$l't~i~'
'~S~ena~d e~luShS T~B~ëWr' /'BHe rr~tt te H~'
s'est point 'établie entre la Hollande et là
Prusse sur la question principale on est
seulement convenu de débattre en premier
lieu la question de l'entrée du grand-duché
de Luxembourg dans la Confédération du.
Nord, et d'ajourner la question de la garni-
son de la forteresse.
.En attendant le règlement de cette ques-
tion, le statu quo serait maintenu, et, par
conséquent, la garnison prussienne qui oc-
cupe actuellement Luxemijourg y serait con-
servée.- "• '̃̃̃'̃̃• .'•̃
Les deux dépêches suivantes indiquent à
quel point en est la reconstitution du minis-
tère autrichien
Dresde, 30 octobre.
Des dépêches de Prague annoncent que la nomi-
nation de M. de Beust, comme ministre des affaires
étrangères d'Autriche, est aujourd'hui un fait ac-
compli. M. de Beust a prêté serment aujourd'hui
entre les mains de l'empereur François-Joseph.
Vienne, 31 octobre.
Le bruit répandu par divers journaux que le
comte de Belcredi doit se retirer des affaires, est
dénuède fondement. On s'occupe à Prague de la
rédaction d'un programme définitif, et c'est pour
cela que les ministres, à l'exception de.M. le comte
de Mensdorff, ont été mandés auprès de l'empe-
reur. ̃ •̃̃••• y-- ̃̃ ̃
On assure de très bonne source que MM: de Beus t
et deBèlcredi sont d'accerd, notamment sur le ter-
raiiï de la question polono-oriehtale On cherche à
arriver à la rédaction d'un programme modéré et
libéral, qui n'accorderait cependant aux Hongrois
que. ce qui est compatible avec l'unité et la force
de la monarchie.
E. BAUER. j
DÉPÊCHES ÉLECTBIPES
'Attache
Vie^RSi 31 octobre. ̃
Là Nouvelle Presse libre apprend que M. le comte '•
de Mensdorff rentrera dans là carrière militaire.
L-Empereur a signé le rescrit ordonnant la con- y
vocation de la Diète hongroise pour le 19 novem-
bre.'On- assure que.la démission offert* par lecomte- '1
d'Esterhazy a été acceptée.̃:•
̃̃• 'Vienne, 30 octobre, soir.
D'après la Gqzéêfè- de Vienne (editioniu'soir); le;
chaipé d'affaires ifâliën,-M.:Appizzohi, à, répondu,
imiqédialement aux réclamations du gouveraement
autr|diieri relativement aux insultés contre des su-
jets autrichiens en Vénétie, par la communication
d'une lettre dH ministre des affaires étrangères d'I- J
talie déelanœt que: les iniiidënfe signales lût étaient
Jncon&âé '*Kî*bëtot FasstiAà^'qAië le goÙYerne-
Hutai mmit^eiAmm^em^^i^ftm M fa?
nflUTeUeroM àe é^S seitiBiffi^ BilI:ia-i- • n
La Gàzettb de Vienne dit que le bruit' d'une dis-
solution du' GonseilJnninicipal de Vienne est corn-'
plétement controuvé. ̃ •; ̃
.̃ .}'̃ '«SU* ^7,,rX' .̃
:̃̃ :̃ ̃ --fioflie,» 30 octobre.
Le pape a distribué aux cardinaux-les deux al-
locutioDs'qu'il a prononcées dans le dernier consis-^
toire. L'.une de ces allocutions concerne l'Italie, te
saint-père déplore les persécutions: du 'nouveau
gouvernement contre les évêques, lesiprêtres, les
religieux et les moines, la suppression dés ordres
religieux, la démortisation des biens ecclésiasti-
gueSj lelinariage civil.
•Piè-IX condamne tous ces. actes en rappelant les
censures de l'Eglise contre contre leurs auteurs, et
déclare néanmoins donner sa bénédiction à l'Italie.
ga Sainteté proteste ènsuitecontre l'invasion et l'u-
surpation des provinces pontificales, contre le pro-
jette :1a révolution défaire de :Rome la capitale du
nouveau royaume. •
Pie IX se déclare prêt à souffrir même la mort
pouf' soutenir les droits sacrés du Saint-Siège, et à '1~
chercher, s'il le faut, dans un autre pays, la sécu-
rité nécessaire pour exercer de la meilleure ma- 3
i
Éh effet, leidocteur Bernard, chirurgien ma-,
jor, à = l'âge rde Tingt-isept ans, d'un des régi-
ments de la garde, fait prisonnier à la retraite
de Moscou, et n'ayant; dû sa.liberté; qu'à l'acte
d'inh-épidité qu'il me citait, jouissait d'une
santg téUemeiit robuste^ qu'elle eût 'fait envie
à plus d'un homme de vingt-cinq ans.
Au surplus, ajouta-t-il en tirant sa mon-
,tre,^jene resterai pas longtemps ici, tout:au
plu| une demi-rheure;;
Vousavez un malade à visiter?
• .'Nota- V ̃: ̃•̃ ̃ ̃̃̃•• .̃̃̃:̃̃̃̃'̃̃)
Alors, je devine. -̃.
'̃ Jenecïpispas..
-i- C'est -nue bonne action à accopplir?
-t-. Vous êtes trop curieux me dit-il en sou-
riant, et vous me prêtez des qualités que je ne
possède pas. Vous savez cependant que je suis
un i ieil égoïste, et que ce que vous appelez une
bonne action n'est autre chose, pour moi, que la
satisfaction d'urî sentiment tout personnel oh
je. ne suis pas meilleur-quedes autres 1
A ce moment, la jietite vielleuse arriva.
Tenez, me dit le docteur,- son regard vous
cherche. Je levai les yeux, et je vis,,en effet,
Martha qui semblait interroger tous les grou-
pes elle rtbus aperçut et nous salua en portant
la main à son cœur.
Le docteur, tout cuirassé qu'il fût en facedes
séductions, se sentit ému, tant la grâce et la.
touchante naïveté qu'elle mit dans ce geste fu-
rent grandes.
r– Je n'ai jamais, rencontré plus divine créaT
ture, me dit-il.
Elle chanta une chanson napolitaine, d'une
vivacité étrange; sa voix pure et mélodieuse
mit le .comble.à.l'enthousiasme du docteur.
–Elle est certainement: italienne, me dit-il;
mais l'instrument dont elle s'accompagne me
déroute complètement, car je le crois àpeuprès
inconnu dans tout. le.Midi de l'Europe.
Demandez-lui où elle l'a appris.
Oh! non, j'ai un autre. moyen de savoir:
la vérité.
Comme j'ouvrais la bouche pour le prier de
me faire connaître soa moyen, Martha s'appro-
chadènous. ̃
Je glissai dans sa main ma modeste offrande.
Ma jolie fille, loi dit en français le doc-
teur, voulez-vous que je vous embrasse ?. "•
L'enfant ne sourcilla pas, mais de son regard
r limpide où se lisaient la franchise et la naïveté i
r elle semblait me demander dé lui traduire ces
paroles^* ̃' ̃ -̃•• ̃
) Eh bien, docteur, dis-je teut triomphant,
niôre possible son. ministère apostolique. Il recom-
mande xte' prier pour que l'Italie se repente des
maux qu"ejlê a causés.à l'Eglise.
Dans l'autre allocution,, le pape déclare que le
gouvernement russe a violé le concordat cenclu
entre lui. et le Saint-Siégé en 1848 il rappelle les
persécutions, Texil qu'on a fait subir à l'archevê-
que de Varâôrie et1' aes-iutres évêques, la suppres-
sion dans les djocèsesde^a juridiction légitime des
waaires et les tentatives illégitimes d'élection pour-
nommer de- -nojweaux ^vicaires généraux, la sup-
pression des ordres religieux en Pologne, la confis-
cation des biens ecclésiastiques, et d'autres actes
*Beér« («Béante la destruction du catholicisme en
Russie. Sa Sainteté termine en faisant des vœux
pour que l'empereur Alexandre veuille bien faire
cesser, "dans son empire, les "persécutions dirigées
contre les catholiques.
Canada
Toronto, 27 octobre.
Le prêtre fenian Mahon a été condamné à être
pendu.
Espagne.
:̃' Madrid, 30 octobre.
Le journal la Régénération dit que l'Espagne ne
pourrait pas consentir à ce que le pape allât se ré-
fugier à Malte que Pie IX sait du reste qu'il' trou-,
verait en Espagne une nouvelle patrie. La Regene-
racton approuve l'attitude de l'ambassadeur d'Es-
pagne à Rome. •.
Russie
Saint-Pétersbourg, 30 octobre.
La Gazette de la Bourse annonce que, par suite
du projet de réforme financier, toutes les comman-
des faites à l'étranger pour le compte de la cou-
ronne ne devront pas être renouvelées à l'avenir, et
seront faites désormais à ^industrie russe.
L'Invalide russe dit Pendant le séjour du gou-
verneur général d'Orembourg à Taschkend, les ha-
bitants ont pétitionné pour être reçus dans l'Etat
russe. Le gouverneur général a accédé à cette de-
mande. Le serment de sujet russe a été prêté le 29
septembre, et une adresse a été envoyée à l'empe-
reur. ̃̃•̃̃̃
(Agence Havas-Bullier.)
GIEBOHIQUE PUTIQBE
Nous trouvons dans le Courrier de la Mo-
selle la note suivante
On écrit de Kehl, grand-duché de Bade
• «-Voici un fait remarquable. et remarqué que je e
voug signale Après la guerre, il avait été décidé'
par notre gouvernement que l'on ferait un tirage
au sort pour renvoyer "dans leurs foyers le plus de
soldats possible et faire des économies. Le tirage a
eu lieu les militaires s'apprêtaient joyeusement à
rentrer dans leurs foyers/ quand un • contre-ordre
est arrivé, On ne renverra pas un hommej-et les
troupessont journellement exercées. ».
Pourquoi .la Prusse décide-t-elle que l'o.n:
fasse l'exercice à Kehl et à Gàrlsruhè? A
quelle ca"mpagne; se prppose-t-ellè de mener
les soldats du grànd-duc ? Il "y a vraiment dé
quoi encourager les populations badoises à
répondre k l'enthousiasme prussien de la
Chambre des députés, 7 j.
o, .,n ;f
̃ Ûoe dépêche: tôîégraphiq«€, .datée deBerm
lin, le 30 octobre, porte ̃ j
On conteste l'existence de négociations engagées"
entre la Prusse et le ^yurtembé^g relativement à
l'occupation de la forteresse d'Ûlm par les troupes
prussiennes. Les armées de l'Allemagne du Sud,
réorganisées d'après le système prussien, auront
un' effectif de 200,000 hommes, nombre parfaite-
ment suffisant pour défendre le territoire et les anT-.
ciennes fo'rtërëssesfédérales.
Ce texte donnerait à entendre que les né-
rgociatioris, si elles ont existé, n'auraient été
ouvertes que': dans l'intérêt de rAllemagnë:
du Sud. Il s'agit ici, au contraire; de quel-
que ambition nouvelle de la Prusse, qui,
non contente de Eœnigstéin et de Dresde,'
veut s'emparer de toutes les ancienne^ pla-r
cesfortes delà Confédération •.̃̃̃ i-
D'après une dépêche télégraphique datée
de Berlin, le 30 octobre, la .Gazette de ̃ l'Al-:
lerp.agne [du Nord dément, à son tour, les:
bruits répandus dans les journaux, de négo-
'ciations entre la Prusse et la Suède, ainsi
croyez-vous encore que cette jeune fille joue là {
comédie? • j
Non, me répondit-il brusquement. j
Maintenant, répétez-lui votre demande en c
italien. (
C'est inutile.. 1
Voulez- vous que je le fasse pour vous? ]
Encore moins. ̃:
Il présenta son offrande à la belle enfant;
celle-ci me regardait toujours en continuant sa ̃
muette interrogation. ̃'̃̃"̃ .11
Prenez, iui dis-je ce monsieur, qui est
mon ami, désire connaître votre âge. ̃
Quatorze ans, fit-elle, puis, nous sourianf
gracieusement; elle' nous quitta.
Le docteur se leva aussitôt etme dit
Il faut que je vous quitte. A demain.
Àidemàin, mystérieux docteur. ̃
̃-̃'̃̃̃ ;Vr y ''r. ;i'V'. ̃̃
Plusieurs semaines se passèrent sans appor-
ter d'incidents nouveaux dans ce.petit roman.
Un jour, je fus entraîné à dîner par quelques
amis, et, lorsque je sortis du restaurant, je
m'aperçus que l'heure de la visite de Marina
était passée depuis longtemps j'en fus vive-
ment contrarié. J'étais bien certain de ne pas
l'aimar d'amour, je sentais mon cœur tout à
fait libre, mais la vue de cette jeune fille
était devenue pour moi une douce habitude^
Etait-ce de l'amitié ? i
Etait-ce le résultat de l'amour-prepre?
car un jeune homme n'est jamais distingué par
une jolie fille sans qu'il- se mêle au sentiment
qu'il éprouve une certaine^ dose de va,nité; -1–
c'est ce que je ne me donnai pas la peine d'a-
'nalyser.
"j'arrivai en toute hâte au café, et, à mon
grand étonnement, j'y trouvai le docteur, bien
que l'heure ordinaire de rentrer fût sonnée
pour lui. ;•̃̃̃̃
Encore ici? lui dis-je.
Ne devais-je pas vous remplacer auprès
de notre protégée, me répondit-il elle est ve-
nue deux fois, et certes, ce n'était pas par inté-
rêt, puisque la première fois je lui avais donné
votre offrande et la mienne. Décidément, cette
jeune fille est un.trésôr! 1
J'essayai de plaisanter le docteur sur son en-
gouement, mais il prit un air sérieux, presque
fâché, etme quitta très froidement.
Le jour suivant, je reçus une lettre qui m'ap-
pelait, sans perdre de temps, auprès d'un oncle,
le seul parent que. je possédasse, qui rési-
dait en Bretagne. Il était atteint d'une maladie
qu'entre la Prusse '^l le Danemark, pour ré-
tablissement d'une aJHancc. Ainsi tombe- JV
raiefft, en même temps, les bruits relatifs^ j?
l'existence de pourparlers diplomatiquesen-î
tre les cours de .Copenhague et de Saint- 'J\
Pétersbourg en vue d'une alliance npri-Yvi
time.. tp(
Nous devons constater cependant les pfcçV-
jets que, .d'après une autre dépêche datéeS^
de Vienne, T'Invalide russe attribue au cabi-
net-derSaàni-Pétersbourp;. On a l'intention,
dit efctW feiftle, de réduire le budget de îa
màfthetBS 1 6 'millions, sans cependant in-
terrompre pour cela la construction des na-
vires cuirassés et sans affaiblir la force dé-
fensive de la flotte de la mer Baltique. La
flotte de la mer Noire et de l'océan Pacifique
cesserait d'exister. La flotte de la mer "Cas-
pienne sera réduite, et les ports de Sébasto-
pol et d'Astrakan seront supprimés. L'admi-
nistration centrale subira également des
réductions. m
Tous ces projets se résument donc en un
mot fortifier exclusivement la flotte de la
Baltique. '̃
La tendance de la Prusse dans l'organisa-
tion des provinces annexées paraît être de
laisser aux affaires administratives une cer-
taine autonomie en réservant d'une: façon
jalouse au pouvoir central toute l'autorité
politique. Ainsi à Francfort', le Sénat et
l'assemblée des notables ne sont pas abolis,
mais ces Chambres perdent leurs attribu-
tions politiques. La police continue à être
une institution municipale les tribunaux ne
subissent pas de modification. La direction
des églises et des écoles est maintenue ail
Sénat. Mais les chemins de fer, dont la. pos-
session a une importance stratégique qui a
été si bien constatée dans la dernière guerre,
les chemins de fer sont acquis par le gou-
vernement qui en prend la direction absolue
et l'administration. Il est évident d'ail- «
leurs," que dans la pensée de M. de Bismark
toutes les modifications qui se font aujour-
d'hui en Allemagne n'ont qu'un caractère
provisoire, en attendant la grande unité
monarchique dont le centre est déjà à Berlin
Il ne s'agit pour le moment que.de concentrer
dans ses mains toutes les forces qui peuvent
permettre d'atteindre 'le plus promptèment
possible ce résultat.
tous avons indiqué hier, d'après le journal
le Nord, quelle était l;orqanisatipn intérieure
que devait recevoir^ la ville de Francfort, en
échange de son ancienne indépendance; Le
Journal de Francfort du 29r Octobre: nqus- fait-:
connaître que le rbir de Prusse a^ approuvé les:,
principes ̃ de ̃ ièe_tte organisation mais :seii««K
lenient eri termes très généraux. Le détail
des points convenus sera réglé; dit-il, dans les
délibérations ultérieures du ministère. Il ye.
saurait donc être question encore dii règlement
définitif de cette affaire; Ce ne sera" que quand'
les ordonnances d'exécution seront rendues,
au'ph pourra se faire liée idée nette delafu-
jpifc organisation mupièipale side, fra^cfjart. Il
niyi a mea de décidé ooa p^u$ s»r ia j^st itution
de la cbntribation.de sjxmilîioBs dé florins le
rpij dit-o», veut qu'il ne sojt pris Jdë "décision
sur cette affaire qu'après: le retour de M;. de;
Bismark.
La guerre à l'Autriche a:, été faitej'disaient-;
tous lés jours les manifestes prussien&j -pour
remplacer l'ancienne I)ièté!par un Parlement
fédéral plus en harmonie avec les besoiijs nou-,
veaux de l'Allemagne. Le premier devoir de la
Prusse, aussitôt son but atteint, était donc de.
convoquer ce Parlement. Mais'ceUe assemblée
ne peut être élue que. par le suffrage universel
et si le suffrage était libreaujoùrcl'hui de s'ex-
primer au Hanovre, àFraricfort, danslaHesse, en
Saxe et même dans certaines villes de la, Prus-
se, ruinées par les réquisitions de la landwehr!:
peut-être renverserait-il, sans hésiter, ['œuvre
machiavélique de M: de Bismark. Il n'y aura
donc pas de Parlement allemand. Voilà la logi-
que des politiques de conquête, qui ne peuvent
être discutées sans être flétries. La Gazette de
la Croix résume ainsi; à sa manière ,-les raisons
prussiennes. qui exigent l'ajournement indéfini
de la convocation du Parlement du Nord jus-:
grave et désirait ardemment me voir avant de-;
rèridre le dernier soupir. Il mè fallait, partir le;
jour même; je ne pouvais refuser cette suprême
consolation au frère de ma mère, à l'homme, °
qui avait été pour moi un. second père, un bien-
faiteur, un àmi, et pour lequel j'éprouvais la
plus .sincère affection.
Je fis aussitôt mes préparatifs de départ. 'u.
Dans la journée, j'allai plusieurs fdis chez Î& `
docteur Bernard, mais il me fut impossible de le.
rencontrer. r: ̃ ̃'̃" • v
Cependant, je ne voulais point partir sans;
serrer la main de ce vieil ami; je :1e priai, ^ar;
un mot que je remis à son domestique, de pas-;
ser à six heures au restaurant où, quelquefois^
nous dînions ensemble, en 'l'instruisant de la
fâcheuse nouvelle qui m'était arrivée le matin.
Èoïsque les préoccupations de mon départ se
furent apaisées, je songeai à ma jolie vielleuse
et j'éprouvai un vif sentiment de tristesse à la
pensée que ne la verrais plus.
Il se faisait tard, je me rendis au restaurant >
que j'avais indiqué au docteur, pensant l'y
trouver et lui recommander chaudement ma
petite amie. Mais à six heures et demie le vieil-
lard n'étant point arrivé, je vis avec regret que
je ne devais plus l'attendre. '•̃
Il était, chaque fois que nous dînions ensem-
ble, exact comme un chronomètre. Lorsque les.
.rouages de la pendule' faisaient entendre ce lé--
ger bruit, .précurseur de la sonnerie^ le docteur
mettait, la main sur le cuivre de la porte. Sans
doute il n'était pas rentré chez lui et n'avaitpù
lire ma: lettre;. ̃
i II devait s'écouler encore une heure avant le.
départ du convoi à la rigueur, la 'moitié de ce
temps pouvait suffire pour me faire transporter
à la gare du chemin de fer, je 'voulus profiter
de l'autre moitié pour tenter de voir encore une
fois ma chère protégée.
Je me rendis au café, mais ce n'était point
l'heure ordinaire de son apparition. «
J'étais dans un état d'anxiété que je n'avais
i jamais ressenti je crus .un instant que j'étais
• amoureux dé Martha. Un peu ;de calmeetqHel-
̃ ques réflexions me prouvèrent que je ne devais
î attribuer ma situation d'esprit qu'à lasurexci-
i tation nerveuse dans laquelle j'avais été toute la
journée. Cependant l'aiguille de la pendule, que
je regardais fréquemment, s'avançait avecunè `
3 promptitude qui redoublait mon angoisse. Ja-
mais le temps ne m'avait paru s'envoler avec
une telle rapidité.̃̃
une tellé rapidité. Armand; LAPOINTEi
e (La suite à après-demain.)
31° askéI '̃' ̃ ̃:
3 MOIS iPa»s etdâpartemctttiçlaSwBe) 1 3fr3O
fiNK0NCES18,Ft.OEtAB0UflSÊ)£T7,«UECO(î"HÉRON
31» ANNÉE
3 MOIS (Bêparlenieiiîs) .̃ |6fr.
(l.«RïÀViï"p'iBOKîtÈS!Èl\T,, Î23, RUE SaKTJIÂRTSJf
ijës:. ateliers de la PRESSE
étant fex\Dq.és tleinàiii, lejoxir-
jial xie paraîtra i^as.
PARIS, 31 OCTOBRE 1 868
l'AltUNCE PRUSSÔ-RUSS1
"̃̃ mm^mÏÏe Tg WugTe et déîà KuTste est
maintenant un fait accompli. ^11 ne s'agit
point ici de cet échange perpétuel de bons
offices qui s'est révélé en 1863, a l'Europe
indignée, par la convention d'extradition de
Posen, de cette complicité permanente qui
faisait djirehier encore au Nord que la Prus-
se est Y alliée traditionnelk de la Russie il
s'agit d'engagements effectifs contractés en
vue d'un bût spécial et en prévision d'éven-
tualités déterminées.
La pensée de rétablir et de resserrer des
liens déjà.anciens, est sortie des entretiens
que. le général de Manteuffel, d'abord si
iroidement accueilli, a eus à Saint-Péters-
bourg avec les chefs des diverses factions
qui se disputent la' faveur dû czar et lu
principale influence. Rapportée par le géné-
ral à Berlin, elle y a été accueillie aveejoie,
développée avec ardeur, poursuivie avec
activité. Elle n'a pas- prévalu sans conteste
à Saint-Pétersbourg, où elle a failli provo-'
quer une crise ministérielle.
Les paysans de la légitimité et du«droit
divin étaient d'avis que la" cour, de Russie
ne poavart; seftis'Tenf» ëèa"fi%ti*l!îprincipes, se 'prêter a sanctionner le dé-
trônement, violent de- plusieurs .familles
royales, supérieures en ancienneté et en il-
lustration à la maison.de Hohenzollern.
Mais-la faction, dont M. Milutine e*st l'âme,
sansen être le.chef. ostensible, dont les doc-
trines sont un mélange de fanatisme poli-
tique et d'illumination religieuse, pour qui
l'extension de l'empire russe est une ques-
tion de foi plus encore que de patriotisme,'
et qui. croit à la mission delà Russie comme ·
le roi Guillaume à la mission de la Prusse,
cette faction se déclara hautement en faveur
d'une alliance qu'elle a toujours favorisée, et
dans laquelle elle voyait un moyen puissant
pourtrappro"eher l'accomplissement de ses
projets. Son avisprévalut dans les conseils
de l'ecsif ereur Alexandre une déclaration
dans i&owpnnl 4s Sainf-Pétersbouvg et de
vaineé réserves ©a faveur des maisons dé-
pouiHéteSî^ftîrent ltrsfeTïte .satisfaction SlCcot-
déeà"01$Se.Parfo 1
Si la j&UÊ&ie., dans ^'exécution de ses pro-
jets sMHvJàOrieH% ieaeoHtce an autre obsta-
cle que la résistance desffc'èsjîa Prtfssé sër
rangera de son côté. Si une intervention
étrangère entrave le travail .-d'assimilation
que la Prusse accomplit dans le Nord de
l'Allemagne, ou l'absorption déjà préparée
des Etats situés ,au sud duîlein, la Prusse
peut compter ïiur le concours armé de la
Russie. ̃
Ainsi, les faits n'ont pas ;tardé à infliger 4e
démenti ïe! plus cruel à 6es politiques impré-
voyants qui faisaient hautement des vœux
pour laPrusse,_et qui se figuraient que l'a-
grandissement de cette puissance ambitieuse
.aurait pour résultat de créer un obstacle in-
vincible aux desseins de la.Russie. La guer-
re a tourné au gré de leurs vœux; les ac-
croissements de la Prusse ont dépassé en
rapidHé et en étendue toutes leurs espéran-
ees, et la conséquence immédiate en est de
provoquer et de favoriser une nouvelle ten-
tation d'expansion de la puissance russe.
Il Tall^-du rjesfe,^ .oublier l'histoire -©t
fermef le^i jè]xx à7 réyidence ;pour ne pas
PEUilXETON DE LA PMSSE
«0 ie/ SeyEiBEB 1866
LA^OhNlNTIUSt OIS BUES
~-tv~~
̃: -;n '• .'u "̃̃ .̃•̃̃.
Le-«oip^è rfitouiW au café.' Mon docteur,
que ses aialadés riei tourmentaient plus à ce
moment d& la jourûée, parce qu'on savait qu'a-
près six heures" -il- -ét^it' introuvable chez lui,
était éii oBseryâtiôn dans l'ijïtérieur. Il me fit
un signe amical, 'et sourît GÔmme pour me dire
Je vous attendais. Il semBlait lire le journal,
mais son œil vif et. pétillant de malice joyeuse
ne perdait au6,un çfes^détails du boulevard.
La petite vielleuse arriva bientôt. Elle chanta
l'hymne national italien de Gofredo Mamoli; ce
chant, issu de la révolution qui s'accomplissait,
me proura que la jeune fille n'habitait la France
que depuis peu de temps, et me confirma dans
la croyance où j'étais qu'elle ne parlait pas la
langue française.
Le docteur ne hous perdait pas de vue je
devinais son regard, et il me semblait entendre
son rire moqueur. Je tenais beaucoup à lui
prouver qu'il s'était trompé sur la nature de
mes sentimeats, ft en même temps à me pré-
server da ridicule (jue ses plaisanteries ne de-
vaient pas manquer de déverser sur moi. L'a-
mour-propre est souvent un mauvais conseiller
qui fait dépasser le but c'est ce qui m'arriva
je commis ùne'; grosse sottise et une petite lâ-
cheté j'entrai danis l'intérieur da café, et
me plaçai dSrièr» ma rideau d« manière à
ne pas être aperçu du dehors. w
L'enfant, qui baissait les yeux en chantant,
ne vit pas mon mouvement.
C'est la honte ou le dépit qui vous fait
rentrer, me dit le docteur, c'est-à-dire un
mauvais. sentiment, car c'est la réflexion qui
vous guide cette fois et non l'instinct dont je
parlais hier.
Je haussai les épaules de dédain, mais au
fond je fus très mécontent de la perspicacité du
vieux médecin. p
La jeune fille cessa de chanter, et, ne me
voyant plus à ma place, parut inquiète.
ReproduelioH autorisée pour les journaux qui ont
tfaîlfayëè la Soefôfô fies Sens de lettres.
̃̃̃̃ ̃ ..̃••. %̃ ^"t;V.i;i 4
voir que l'alliance étroite^ la^ipfele^-rfe e
la Prusse est tellementXpgique^elletjpcnt
indispensable aux deux côur5,q. eurs
rapportspeuvent tout au plus éprouver des
refroidissements passagers. Une inexorable
et invincible nécessité rive ces deux puis-
sances l'une à l'autre..
Le temps n'est plus où les liens depaventé
des souverains déterminaient les alliances
des nations le pacte de famille serait
impossible ^ujourd'hui.Des dosb^oea $b-:
w ~~i' ~~>~
les qui donnèrent naissance à là 'Sainté-
Alliance,ne constitueraient plus de nos .s
jours un lien suffisant. Une alliance ne se
noue et n'acquiert force et durée qu'autant
qu'elle a pour point de départ et pour ci-
ment quelqu'une des trois conditions sui-
vantes
Une oeuvre d! un égal intérêt à accomplir
en commun;
Un ennemi commun à abaisser;
Des intérêts distincts qui peuvent recevoir
une entière satisfaction sans se -contrarier.
L'alliance de la Prusse et dé la Russie ne
satisfait pas seulement à une de ces condi-
tions, elle les réunit toutes.
La Prusse et la Russie ont une œuvre à
accomplir en commun, c'est la destruction
delà nationalité polonaise. C'est la Prusse
qui a conçu là pensée du démembrement de
la Pologne, qui en a préparé l'exécution, qui
en a précipité l'accomplissement,. et qui a
pris, sinon la plus grande, assurément la
meilleure part des dépouilles. Unies par leur
complicité dans ce crime, la Prusse et la
ïfyassic travaillent aujourd'hui d'un com-
mun accord "et avec une égale ardeur à effa-
cer: les dernières traces du nom polonais.
Pendant que le cabinet de Saint-Pétersbourg
n'épargne rien pour russifier une partie des
provinces polonaises, le cabinet de Berlin
s'occupe à germaniser les autres; il les
fait entrer, au mépris de ses engagements,
dans' la Confédération de l'Allemagne du
Nord, afin de détruire les derniers vertiges
de leur existence nationale,
̃Le seul obstacle à l'entier accomplisse-
ment de ce dessein est le lambeau de laPo-
logne qui a gardé sa langue, son culte et
ses usages sous l'autorité de l'Autriche. 11
serait étrange qu'obligée, il y a presque un
siècle, par la menace d'une déclaration de
guerre, à recevoir une part des dépouilles,
l'Autriche fût contrainte, de nos jours, par;
une menace semblable à' livrer aux bour-
reaux«tle la Pologn% cettfâ fërt qu'ils' se rè-
penlent de M avoir imposée". '̃»';
•Ce n'est pas seulemenï"3a"ns l'accomplis-
sement de leur'ëWtte edmifhmë que la Prus-
se et la Russie rencontrent l'Autriche sur
leur chemin, e'est aussi dans la poursuite
de leurs desseins ambitieux.
Qui peut défendre contre la Russie la val-
léo et les bouches du Danube? Qui peut
porter au sultan l'aide la plus rapide et la
plus efficace, sinon l'Autriche?
Qui 'peut, par ses conseils, par son in-
fluence, par son appui, préserver de l'ab-,
sorption les Etats du midi de l'Allemagne?
Qui est l'allié nécessaire de la Saxe? Qui
détient la Bohême, si ardemment convoitée,
sinon l'Autriche encore? .̃̃̃̃
Que l'Autriche disparaisse ou soit abais-
sée, et là; Prusse«et la Russie voient s'apla-
nir le" principal obstacle à l'accomplisse-
ment de leurs desseins. ̃"•'̃' '̃
Ces desseins peuvent-ils jamais se con-
trarier ? Quels intérêts, la Prusse a-t-elle
dans la mer Noire et à Constantinople ? Au-
cune des révolutions qui peuvent s'accom-
plir au sein de l'empire turc n'atteindra ja-
mais ni son influence, ni son commerce, ni' .1
son industrie.
Pendant ce tengps le docteur avait appelé un i
garçÔH, et. désignant du.doigt la chanteuse, lui 1
dit quelques mots qui ne parvinrent pas jus-
qu'à moi. Je ;vis le garçon sortir et offrir à l'en- ç
fant une pièce de monnaie; elle regarda la î
pièce sans la prendre. j
Par un geste,sle garçon semblait désigner <
l'endroit où j'étais assis, comme pour lui «lire
que le don venait de moi. La chanteuse tendit
son cou flexible et suivit vainement de l'œil
l'indication du garçon j'étais.masqué par le
rideau, elle ne put m'apercevoir. Elle refusa
l'argent, et, tout attristée, alla s'asseoir' sur' un
banc en face du café. Le, garçon étonné d'un rer
fus qui n'était pas dans les habitudes des vir-
tuoses du boulevard, rentra et vint" rendre
compte au docteur de l'insuccès de son amBas-:
sade. t]elui-ci fit entendre un juron très accen- ̃
tUé.; -•
J'étais fort mécontent du docteur et de moi-
même et décidé à réparer ma sotte action; je
sortis aussitôt, et, en passant à côté du vieil-
lard, je lui dis
Vous êtes un méchant homme Doréna-
vant, tenez-moi pour un fieffé imbécile si j'é-
coute vos discours!
Le docteur, qui savait toute la considération
que je professais pour ses rares qualités, bondit
sur son siège, mais j'étais déjà dehors, et,
m'approchant de la, jeune fille, je lui dis en
italien, en lui donnant une pièce d'argent sem-
blable à celle de la veille
Tenez, ma mignonne, prenez ceci, non
comme une aumône, mais bien comme l'offran-
de d'un ami.
L'enfant leva sur moi ses beaux yeux si ex-
pressifs, prit la pièce et nie répondit
Merci, signor, mais je serais bien plus sa-
tisfaite si vous me donniez cette jolie fleur qui
est à votre boutonnière.
Volontiers, lui ~épondis-je, et lui don-
nant la fleur qu'elle désirait, j'ajoutai
̃ Venez tous les soirs chanter devant ce ca-
fé, vous recevrez de moi une pareille offrande?
` A-\sant que j'eusse deviné son intention, elle
[ s'était emparée de ma main et l'avait embrassée.
Bien que j'eusse été habitué, en Italie, à cette
forme populaire de l'expansion, elle me contra-
ria vivement.
1 La jenne fille d-svina ma pensée et me dit en
rougissant -'̃•̃'
Oh pardon, signor mio, ce n'est pas pour
l'argent, c'est pour la fleur!
t Je ne pus m'empêcher de sourire delà char-
mante délicatesse de son observation, et je dois
La Russie a-t-elle davantage intérêt à.
mettre obstacle aux vtte's de la Prusse sur
l'Allemagne ? Elle a cherché-; par1 des allian-
ces matrimoniales et, par le travail souter-
rain d'une diplomatie infatigable, à se créer
une influence sur les petites cours d'Allema-
gne. Quel profit en a-t-elle jamais retiré?
Cette influence, secondée par tous les efforts
de la Prusse-, a-t-elle déterminé l'Allema-
gne -à prendre parti pour le czar dans, la
guerre de Grimée? Ne vaut-il pa% mieux que
rff Artefaàffltë1' sffiffflsffi^ ^ltt'^B^fl'raTTBssey
puisqu'il suffira, pour en disposer, d'être
d'accord avec le cabinet de Berlin?
Ainsi donc, rien ne divise la Prusse et la
Russie, tout les rapproche, tout concourt à
les unir. Adossées l'une à l'autre, écrivait
tout récemment un homme d'Etat russe, la
Prusse et la Russie peuvent défier le reste
deJ'Europe.
Nous croyons que la Prusse et la* Russie
se sont adossées. Le concert des deux cours
s'est déjà révélé par l'accord de leurs diplo-
maties il n'est pas destiné à en demeurer là.
Tout au moins inspire^-t-il aux deu:: gou-
vernements une confiance et un degré de
hardiesse qu'on ne leur avait pas- encore
connus. La Russie fait à Nikolaïeff des pré-
paratifs d'armements qui paraissent peu con-
ciîiables avec l'esprit, sinon avec la lettre'
du traité de Paris. Ses journaux réclament
tous les jours la restitution de la rive du
Danube qu'elle a perdue. Ses agents offi-
ciels s'isolent àBucharest et protestent par
leur abstention contre les concessions de la
Porte. Enfin, la Russie accumule sur les
frontières de l'Autriche des forces considé-
rables..
L'Autriche découvre à chaque, instant en,
Bohême, en Moravie, en Silésie, la main des
agents de la Prusse. Les fonctionnaires
prussiens des provinces frontières déploient
dans leurs rapports avec les autorités autri-
chiennes une arrogance et une hauteur sys-
tématiques. Enfin, le personnage à qui la
Prusse avait confié la principale autorité en
Saxe, pendant f occupation, a laissé pour
adieu aux Saxons, cette affirmation qu'avant
cinq mois, il serait réinstallé à -Dresde, et
cette fois, pour ne plus répartir. '̃
Ces faits nous ont.paru utiles à signaler.
Avant de chercher à atteindre les fruits, qu'ils
se promettent de leur unfoïv, lep càMrîçi,t|3 de
Berlin et de Saint-Pétersbourg s'enwg^ij
:ën èe moment, de complète!- leur alliance
Ils feulent voir, si l^ntimi^éçft^js'était éîfr-ï
Miè entré la Prusse et ritsÂiei&é pearweit
pas subsister après la giïWrfe. Ils ne Sésès-
pèrenVpks que la perspective d'un protec-
torat exclusif sur l'Egypte.jie. rende l'Angle-
terre indifférente au sort de,GQnstantinûnle
Lé` 1"~rnes, `';i&~ n~ $. ~#Q~
L% Twes. clans upi'oe oes,pEfl*lp3,,d(Htt(
l'explosion inattendue marque toujours use-
évolution dans la politique
classesdîrigeantes, à fait bon marché de
sort de Constantinople et. de l'empire ottô-:
man tout entier, en attachant au contraire
aux destinées de ,1'Egy p importance
assez grande pour mériter, qu'on y sacrifie
le dernier éG«,eJ;; jejdgf hier soldat à& V An*
gleteri-e. ;.̃•.• '• ̃̃̃ ^S" ̃"̃̃̃
Jusqu' à quel point ce pi'Qgramme nouveau
rencohtre-t-il l'assentiment de l'opinion pu-
blique en Angleterre? Quellesbchamies a-t-il
d'être accueilli et goûté paT; 1& -càbiriët de;
Londres? C'esÈ ce que nous ne prétendons
pas. savoir. Nous croyons seulement que
l'Europe traversé une crise; 'et que la paix;
de Nikolsbourg en a teeminé uniquement là*
première.période.̃
CUGHEVAL-CLARiaNY.
avouer que j'éprouvai une violente envié 3e
l'embrasser pour l'en remercier.
Puis, comme quelques curieux commen-
çaient à s'arrêter, pour apprendre sans doptece
que Je pouvais ayoir h dire à cette petite chan-
teuse, elle me fit une révérence :toute graçjeuse
et disparut en me jetant, en guise de boaspir,
son ^om que je lui avais demandé.
Elle se nommait Martha.
En repassant devant le café, je plongeai un
regard dans l'intérieur et je fus très surpris de
n'y pointvoir le docteur, qui avait l'habitude
d'y rester jusqu'à neuf heures. Combien j'étais
loin de deviner alors îe projet qui.lui avait fait
modifier, pour ce jour-là et bien d'autres qui
allaient suivre; une habitude que ses plus chè-
res relations du monde n'avaient pu vaincre
nard à -notre rendez-vous habituel; il vinlt à;
moi et m'offrit la main avec beaucoup de cor-
dialité. Comme au fond je ne lui conservais
pas rancune, je fus enchanté de voir que mon
vieil ami avait oublié mes paroles^ de la veille.
J'ai été un peu vif hier, docteur, lui
dis-je. •̃.•
Ne parlons donc plus de cela, me répon-
dit-il c'est moi qui ai eu tous les torts.
Cet aveu fait avec une grande simplicité et
un ton de conviction très assuré, m'étonna sin-
gulièrement; le docteur ne gâtait pas- souvent
ses amis par de semblables concessions. Très
absolu dans ses idées, comme tous les vieil-
lards, comme tous les savants, –il admettait
difficilement qu'il pût se tromper et ne seré-r,
traefait jamaijs. ,•̃̃̃̃'̃
Je,, pensai qqe la concession qu'il me faisait
était due à la bienveillante sympathie qu'il
avait pour moi et je me promis de supporter,
dans l'avenir, toutes ses boutades sans impa-
tience. .-̃ ̃
Nous mous mîmes dehors. Il dérogeait en-
core, en. agissant ainsi, à toutes aes habitudes.
Je lui en fis la remarque.
Ci*aignez-vous donc que ma présence'fasse
envoler votre oiseau sauvage ? me dit-il.
Je ne crains qu'une seule chose, lui ré-
1 pondis-je, c'est'que vous n'ayez froid.
iSa ce cas, n'ayez nul souci, et rappelez-
vous que je suis revenu de Russie, en traver-
sant la Bérésina à la nage, sans apprendre, pai
ma propre expérience, ce que c'est qu'un rhu-
3 matisme.
U^mdard publie k ià«i'ïâite«£9iivan*ej
"̃•.̃.̃•̃• ̃ J^ '30 octobre-.
Les1 iiégoeîâtioiis# 'entt-e ISeHm et ̃ta'Haye ont
amené, un.e entente* suivant laquelle îà PrusseconT
tinuefa '»& -tebir garnison deMs lft forteresse de
Lusemboarg.! ;̃•̃ .-•
On aégocie actoellemeut swies rapports à éta-
blir enlpe te IJvijtembourg et l;Union du Hord»
L'entrée du Lïmbpujg dans l'Union n'est point
réclamée par la Pjiisse. Georges.
J^o\jt9' îçjoyjtos «pge"te 'çe^r^pcfftdant' de
~'à~d ë 't'$l't~i~'
'~S~ena~d e~luShS T~B~ëWr' /'BHe rr~tt te H~'
s'est point 'établie entre la Hollande et là
Prusse sur la question principale on est
seulement convenu de débattre en premier
lieu la question de l'entrée du grand-duché
de Luxembourg dans la Confédération du.
Nord, et d'ajourner la question de la garni-
son de la forteresse.
.En attendant le règlement de cette ques-
tion, le statu quo serait maintenu, et, par
conséquent, la garnison prussienne qui oc-
cupe actuellement Luxemijourg y serait con-
servée.- "• '̃̃̃'̃̃• .'•̃
Les deux dépêches suivantes indiquent à
quel point en est la reconstitution du minis-
tère autrichien
Dresde, 30 octobre.
Des dépêches de Prague annoncent que la nomi-
nation de M. de Beust, comme ministre des affaires
étrangères d'Autriche, est aujourd'hui un fait ac-
compli. M. de Beust a prêté serment aujourd'hui
entre les mains de l'empereur François-Joseph.
Vienne, 31 octobre.
Le bruit répandu par divers journaux que le
comte de Belcredi doit se retirer des affaires, est
dénuède fondement. On s'occupe à Prague de la
rédaction d'un programme définitif, et c'est pour
cela que les ministres, à l'exception de.M. le comte
de Mensdorff, ont été mandés auprès de l'empe-
reur. ̃ •̃̃••• y-- ̃̃ ̃
On assure de très bonne source que MM: de Beus t
et deBèlcredi sont d'accerd, notamment sur le ter-
raiiï de la question polono-oriehtale On cherche à
arriver à la rédaction d'un programme modéré et
libéral, qui n'accorderait cependant aux Hongrois
que. ce qui est compatible avec l'unité et la force
de la monarchie.
E. BAUER. j
DÉPÊCHES ÉLECTBIPES
'Attache
Vie^RSi 31 octobre. ̃
Là Nouvelle Presse libre apprend que M. le comte '•
de Mensdorff rentrera dans là carrière militaire.
L-Empereur a signé le rescrit ordonnant la con- y
vocation de la Diète hongroise pour le 19 novem-
bre.'On- assure que.la démission offert* par lecomte- '1
d'Esterhazy a été acceptée.̃:•
̃̃• 'Vienne, 30 octobre, soir.
D'après la Gqzéêfè- de Vienne (editioniu'soir); le;
chaipé d'affaires ifâliën,-M.:Appizzohi, à, répondu,
imiqédialement aux réclamations du gouveraement
autr|diieri relativement aux insultés contre des su-
jets autrichiens en Vénétie, par la communication
d'une lettre dH ministre des affaires étrangères d'I- J
talie déelanœt que: les iniiidënfe signales lût étaient
Jncon&âé '*Kî*bëtot FasstiAà^'qAië le goÙYerne-
Hutai mmit^eiAmm^em^^i^ftm M fa?
nflUTeUeroM àe é^S seitiBiffi^ BilI:ia-i- • n
La Gàzettb de Vienne dit que le bruit' d'une dis-
solution du' GonseilJnninicipal de Vienne est corn-'
plétement controuvé. ̃ •; ̃
.̃ .}'̃ '«SU* ^7,,rX' .̃
:̃̃ :̃ ̃ --fioflie,» 30 octobre.
Le pape a distribué aux cardinaux-les deux al-
locutioDs'qu'il a prononcées dans le dernier consis-^
toire. L'.une de ces allocutions concerne l'Italie, te
saint-père déplore les persécutions: du 'nouveau
gouvernement contre les évêques, lesiprêtres, les
religieux et les moines, la suppression dés ordres
religieux, la démortisation des biens ecclésiasti-
gueSj lelinariage civil.
•Piè-IX condamne tous ces. actes en rappelant les
censures de l'Eglise contre contre leurs auteurs, et
déclare néanmoins donner sa bénédiction à l'Italie.
ga Sainteté proteste ènsuitecontre l'invasion et l'u-
surpation des provinces pontificales, contre le pro-
jette :1a révolution défaire de :Rome la capitale du
nouveau royaume. •
Pie IX se déclare prêt à souffrir même la mort
pouf' soutenir les droits sacrés du Saint-Siège, et à '1~
chercher, s'il le faut, dans un autre pays, la sécu-
rité nécessaire pour exercer de la meilleure ma- 3
i
Éh effet, leidocteur Bernard, chirurgien ma-,
jor, à = l'âge rde Tingt-isept ans, d'un des régi-
ments de la garde, fait prisonnier à la retraite
de Moscou, et n'ayant; dû sa.liberté; qu'à l'acte
d'inh-épidité qu'il me citait, jouissait d'une
santg téUemeiit robuste^ qu'elle eût 'fait envie
à plus d'un homme de vingt-cinq ans.
Au surplus, ajouta-t-il en tirant sa mon-
,tre,^jene resterai pas longtemps ici, tout:au
plu| une demi-rheure;;
Vousavez un malade à visiter?
• .'Nota- V ̃: ̃•̃ ̃ ̃̃̃•• .̃̃̃:̃̃̃̃'̃̃)
Alors, je devine. -̃.
'̃ Jenecïpispas..
-i- C'est -nue bonne action à accopplir?
-t-. Vous êtes trop curieux me dit-il en sou-
riant, et vous me prêtez des qualités que je ne
possède pas. Vous savez cependant que je suis
un i ieil égoïste, et que ce que vous appelez une
bonne action n'est autre chose, pour moi, que la
satisfaction d'urî sentiment tout personnel oh
je. ne suis pas meilleur-quedes autres 1
A ce moment, la jietite vielleuse arriva.
Tenez, me dit le docteur,- son regard vous
cherche. Je levai les yeux, et je vis,,en effet,
Martha qui semblait interroger tous les grou-
pes elle rtbus aperçut et nous salua en portant
la main à son cœur.
Le docteur, tout cuirassé qu'il fût en facedes
séductions, se sentit ému, tant la grâce et la.
touchante naïveté qu'elle mit dans ce geste fu-
rent grandes.
r– Je n'ai jamais, rencontré plus divine créaT
ture, me dit-il.
Elle chanta une chanson napolitaine, d'une
vivacité étrange; sa voix pure et mélodieuse
mit le .comble.à.l'enthousiasme du docteur.
–Elle est certainement: italienne, me dit-il;
mais l'instrument dont elle s'accompagne me
déroute complètement, car je le crois àpeuprès
inconnu dans tout. le.Midi de l'Europe.
Demandez-lui où elle l'a appris.
Oh! non, j'ai un autre. moyen de savoir:
la vérité.
Comme j'ouvrais la bouche pour le prier de
me faire connaître soa moyen, Martha s'appro-
chadènous. ̃
Je glissai dans sa main ma modeste offrande.
Ma jolie fille, loi dit en français le doc-
teur, voulez-vous que je vous embrasse ?. "•
L'enfant ne sourcilla pas, mais de son regard
r limpide où se lisaient la franchise et la naïveté i
r elle semblait me demander dé lui traduire ces
paroles^* ̃' ̃ -̃•• ̃
) Eh bien, docteur, dis-je teut triomphant,
niôre possible son. ministère apostolique. Il recom-
mande xte' prier pour que l'Italie se repente des
maux qu"ejlê a causés.à l'Eglise.
Dans l'autre allocution,, le pape déclare que le
gouvernement russe a violé le concordat cenclu
entre lui. et le Saint-Siégé en 1848 il rappelle les
persécutions, Texil qu'on a fait subir à l'archevê-
que de Varâôrie et1' aes-iutres évêques, la suppres-
sion dans les djocèsesde^a juridiction légitime des
waaires et les tentatives illégitimes d'élection pour-
nommer de- -nojweaux ^vicaires généraux, la sup-
pression des ordres religieux en Pologne, la confis-
cation des biens ecclésiastiques, et d'autres actes
*Beér« («Béante la destruction du catholicisme en
Russie. Sa Sainteté termine en faisant des vœux
pour que l'empereur Alexandre veuille bien faire
cesser, "dans son empire, les "persécutions dirigées
contre les catholiques.
Canada
Toronto, 27 octobre.
Le prêtre fenian Mahon a été condamné à être
pendu.
Espagne.
:̃' Madrid, 30 octobre.
Le journal la Régénération dit que l'Espagne ne
pourrait pas consentir à ce que le pape allât se ré-
fugier à Malte que Pie IX sait du reste qu'il' trou-,
verait en Espagne une nouvelle patrie. La Regene-
racton approuve l'attitude de l'ambassadeur d'Es-
pagne à Rome. •.
Russie
Saint-Pétersbourg, 30 octobre.
La Gazette de la Bourse annonce que, par suite
du projet de réforme financier, toutes les comman-
des faites à l'étranger pour le compte de la cou-
ronne ne devront pas être renouvelées à l'avenir, et
seront faites désormais à ^industrie russe.
L'Invalide russe dit Pendant le séjour du gou-
verneur général d'Orembourg à Taschkend, les ha-
bitants ont pétitionné pour être reçus dans l'Etat
russe. Le gouverneur général a accédé à cette de-
mande. Le serment de sujet russe a été prêté le 29
septembre, et une adresse a été envoyée à l'empe-
reur. ̃̃•̃̃̃
(Agence Havas-Bullier.)
GIEBOHIQUE PUTIQBE
Nous trouvons dans le Courrier de la Mo-
selle la note suivante
On écrit de Kehl, grand-duché de Bade
• «-Voici un fait remarquable. et remarqué que je e
voug signale Après la guerre, il avait été décidé'
par notre gouvernement que l'on ferait un tirage
au sort pour renvoyer "dans leurs foyers le plus de
soldats possible et faire des économies. Le tirage a
eu lieu les militaires s'apprêtaient joyeusement à
rentrer dans leurs foyers/ quand un • contre-ordre
est arrivé, On ne renverra pas un hommej-et les
troupessont journellement exercées. ».
Pourquoi .la Prusse décide-t-elle que l'o.n:
fasse l'exercice à Kehl et à Gàrlsruhè? A
quelle ca"mpagne; se prppose-t-ellè de mener
les soldats du grànd-duc ? Il "y a vraiment dé
quoi encourager les populations badoises à
répondre k l'enthousiasme prussien de la
Chambre des députés, 7 j.
o, .,n ;f
̃ Ûoe dépêche: tôîégraphiq«€, .datée deBerm
lin, le 30 octobre, porte ̃ j
On conteste l'existence de négociations engagées"
entre la Prusse et le ^yurtembé^g relativement à
l'occupation de la forteresse d'Ûlm par les troupes
prussiennes. Les armées de l'Allemagne du Sud,
réorganisées d'après le système prussien, auront
un' effectif de 200,000 hommes, nombre parfaite-
ment suffisant pour défendre le territoire et les anT-.
ciennes fo'rtërëssesfédérales.
Ce texte donnerait à entendre que les né-
rgociatioris, si elles ont existé, n'auraient été
ouvertes que': dans l'intérêt de rAllemagnë:
du Sud. Il s'agit ici, au contraire; de quel-
que ambition nouvelle de la Prusse, qui,
non contente de Eœnigstéin et de Dresde,'
veut s'emparer de toutes les ancienne^ pla-r
cesfortes delà Confédération •.̃̃̃ i-
D'après une dépêche télégraphique datée
de Berlin, le 30 octobre, la .Gazette de ̃ l'Al-:
lerp.agne [du Nord dément, à son tour, les:
bruits répandus dans les journaux, de négo-
'ciations entre la Prusse et la Suède, ainsi
croyez-vous encore que cette jeune fille joue là {
comédie? • j
Non, me répondit-il brusquement. j
Maintenant, répétez-lui votre demande en c
italien. (
C'est inutile.. 1
Voulez- vous que je le fasse pour vous? ]
Encore moins. ̃:
Il présenta son offrande à la belle enfant;
celle-ci me regardait toujours en continuant sa ̃
muette interrogation. ̃'̃̃"̃ .11
Prenez, iui dis-je ce monsieur, qui est
mon ami, désire connaître votre âge. ̃
Quatorze ans, fit-elle, puis, nous sourianf
gracieusement; elle' nous quitta.
Le docteur se leva aussitôt etme dit
Il faut que je vous quitte. A demain.
Àidemàin, mystérieux docteur. ̃
̃-̃'̃̃̃ ;Vr y ''r. ;i'V'. ̃̃
Plusieurs semaines se passèrent sans appor-
ter d'incidents nouveaux dans ce.petit roman.
Un jour, je fus entraîné à dîner par quelques
amis, et, lorsque je sortis du restaurant, je
m'aperçus que l'heure de la visite de Marina
était passée depuis longtemps j'en fus vive-
ment contrarié. J'étais bien certain de ne pas
l'aimar d'amour, je sentais mon cœur tout à
fait libre, mais la vue de cette jeune fille
était devenue pour moi une douce habitude^
Etait-ce de l'amitié ? i
Etait-ce le résultat de l'amour-prepre?
car un jeune homme n'est jamais distingué par
une jolie fille sans qu'il- se mêle au sentiment
qu'il éprouve une certaine^ dose de va,nité; -1–
c'est ce que je ne me donnai pas la peine d'a-
'nalyser.
"j'arrivai en toute hâte au café, et, à mon
grand étonnement, j'y trouvai le docteur, bien
que l'heure ordinaire de rentrer fût sonnée
pour lui. ;•̃̃̃̃
Encore ici? lui dis-je.
Ne devais-je pas vous remplacer auprès
de notre protégée, me répondit-il elle est ve-
nue deux fois, et certes, ce n'était pas par inté-
rêt, puisque la première fois je lui avais donné
votre offrande et la mienne. Décidément, cette
jeune fille est un.trésôr! 1
J'essayai de plaisanter le docteur sur son en-
gouement, mais il prit un air sérieux, presque
fâché, etme quitta très froidement.
Le jour suivant, je reçus une lettre qui m'ap-
pelait, sans perdre de temps, auprès d'un oncle,
le seul parent que. je possédasse, qui rési-
dait en Bretagne. Il était atteint d'une maladie
qu'entre la Prusse '^l le Danemark, pour ré-
tablissement d'une aJHancc. Ainsi tombe- JV
raiefft, en même temps, les bruits relatifs^ j?
l'existence de pourparlers diplomatiquesen-î
tre les cours de .Copenhague et de Saint- 'J\
Pétersbourg en vue d'une alliance npri-Yvi
time.. tp(
Nous devons constater cependant les pfcçV-
jets que, .d'après une autre dépêche datéeS^
de Vienne, T'Invalide russe attribue au cabi-
net-derSaàni-Pétersbourp;. On a l'intention,
dit efctW feiftle, de réduire le budget de îa
màfthetBS 1 6 'millions, sans cependant in-
terrompre pour cela la construction des na-
vires cuirassés et sans affaiblir la force dé-
fensive de la flotte de la mer Baltique. La
flotte de la mer Noire et de l'océan Pacifique
cesserait d'exister. La flotte de la mer "Cas-
pienne sera réduite, et les ports de Sébasto-
pol et d'Astrakan seront supprimés. L'admi-
nistration centrale subira également des
réductions. m
Tous ces projets se résument donc en un
mot fortifier exclusivement la flotte de la
Baltique. '̃
La tendance de la Prusse dans l'organisa-
tion des provinces annexées paraît être de
laisser aux affaires administratives une cer-
taine autonomie en réservant d'une: façon
jalouse au pouvoir central toute l'autorité
politique. Ainsi à Francfort', le Sénat et
l'assemblée des notables ne sont pas abolis,
mais ces Chambres perdent leurs attribu-
tions politiques. La police continue à être
une institution municipale les tribunaux ne
subissent pas de modification. La direction
des églises et des écoles est maintenue ail
Sénat. Mais les chemins de fer, dont la. pos-
session a une importance stratégique qui a
été si bien constatée dans la dernière guerre,
les chemins de fer sont acquis par le gou-
vernement qui en prend la direction absolue
et l'administration. Il est évident d'ail- «
leurs," que dans la pensée de M. de Bismark
toutes les modifications qui se font aujour-
d'hui en Allemagne n'ont qu'un caractère
provisoire, en attendant la grande unité
monarchique dont le centre est déjà à Berlin
Il ne s'agit pour le moment que.de concentrer
dans ses mains toutes les forces qui peuvent
permettre d'atteindre 'le plus promptèment
possible ce résultat.
tous avons indiqué hier, d'après le journal
le Nord, quelle était l;orqanisatipn intérieure
que devait recevoir^ la ville de Francfort, en
échange de son ancienne indépendance; Le
Journal de Francfort du 29r Octobre: nqus- fait-:
connaître que le rbir de Prusse a^ approuvé les:,
principes ̃ de ̃ ièe_tte organisation mais :seii««K
lenient eri termes très généraux. Le détail
des points convenus sera réglé; dit-il, dans les
délibérations ultérieures du ministère. Il ye.
saurait donc être question encore dii règlement
définitif de cette affaire; Ce ne sera" que quand'
les ordonnances d'exécution seront rendues,
au'ph pourra se faire liée idée nette delafu-
jpifc organisation mupièipale side, fra^cfjart. Il
niyi a mea de décidé ooa p^u$ s»r ia j^st itution
de la cbntribation.de sjxmilîioBs dé florins le
rpij dit-o», veut qu'il ne sojt pris Jdë "décision
sur cette affaire qu'après: le retour de M;. de;
Bismark.
La guerre à l'Autriche a:, été faitej'disaient-;
tous lés jours les manifestes prussien&j -pour
remplacer l'ancienne I)ièté!par un Parlement
fédéral plus en harmonie avec les besoiijs nou-,
veaux de l'Allemagne. Le premier devoir de la
Prusse, aussitôt son but atteint, était donc de.
convoquer ce Parlement. Mais'ceUe assemblée
ne peut être élue que. par le suffrage universel
et si le suffrage était libreaujoùrcl'hui de s'ex-
primer au Hanovre, àFraricfort, danslaHesse, en
Saxe et même dans certaines villes de la, Prus-
se, ruinées par les réquisitions de la landwehr!:
peut-être renverserait-il, sans hésiter, ['œuvre
machiavélique de M: de Bismark. Il n'y aura
donc pas de Parlement allemand. Voilà la logi-
que des politiques de conquête, qui ne peuvent
être discutées sans être flétries. La Gazette de
la Croix résume ainsi; à sa manière ,-les raisons
prussiennes. qui exigent l'ajournement indéfini
de la convocation du Parlement du Nord jus-:
grave et désirait ardemment me voir avant de-;
rèridre le dernier soupir. Il mè fallait, partir le;
jour même; je ne pouvais refuser cette suprême
consolation au frère de ma mère, à l'homme, °
qui avait été pour moi un. second père, un bien-
faiteur, un àmi, et pour lequel j'éprouvais la
plus .sincère affection.
Je fis aussitôt mes préparatifs de départ. 'u.
Dans la journée, j'allai plusieurs fdis chez Î& `
docteur Bernard, mais il me fut impossible de le.
rencontrer. r: ̃ ̃'̃" • v
Cependant, je ne voulais point partir sans;
serrer la main de ce vieil ami; je :1e priai, ^ar;
un mot que je remis à son domestique, de pas-;
ser à six heures au restaurant où, quelquefois^
nous dînions ensemble, en 'l'instruisant de la
fâcheuse nouvelle qui m'était arrivée le matin.
Èoïsque les préoccupations de mon départ se
furent apaisées, je songeai à ma jolie vielleuse
et j'éprouvai un vif sentiment de tristesse à la
pensée que ne la verrais plus.
Il se faisait tard, je me rendis au restaurant >
que j'avais indiqué au docteur, pensant l'y
trouver et lui recommander chaudement ma
petite amie. Mais à six heures et demie le vieil-
lard n'étant point arrivé, je vis avec regret que
je ne devais plus l'attendre. '•̃
Il était, chaque fois que nous dînions ensem-
ble, exact comme un chronomètre. Lorsque les.
.rouages de la pendule' faisaient entendre ce lé--
ger bruit, .précurseur de la sonnerie^ le docteur
mettait, la main sur le cuivre de la porte. Sans
doute il n'était pas rentré chez lui et n'avaitpù
lire ma: lettre;. ̃
i II devait s'écouler encore une heure avant le.
départ du convoi à la rigueur, la 'moitié de ce
temps pouvait suffire pour me faire transporter
à la gare du chemin de fer, je 'voulus profiter
de l'autre moitié pour tenter de voir encore une
fois ma chère protégée.
Je me rendis au café, mais ce n'était point
l'heure ordinaire de son apparition. «
J'étais dans un état d'anxiété que je n'avais
i jamais ressenti je crus .un instant que j'étais
• amoureux dé Martha. Un peu ;de calmeetqHel-
̃ ques réflexions me prouvèrent que je ne devais
î attribuer ma situation d'esprit qu'à lasurexci-
i tation nerveuse dans laquelle j'avais été toute la
journée. Cependant l'aiguille de la pendule, que
je regardais fréquemment, s'avançait avecunè `
3 promptitude qui redoublait mon angoisse. Ja-
mais le temps ne m'avait paru s'envoler avec
une telle rapidité.̃̃
une tellé rapidité. Armand; LAPOINTEi
e (La suite à après-demain.)
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