Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-09-09
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 septembre 1866 09 septembre 1866
Description : 1866/09/09. 1866/09/09.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2007
Emmanche 9 ~ep~embre 13@~
3P'E
S.N~I§~t~fMM!è!~Ms) i~fr.~O
A:!r'~M?. S, F-L SE H Ba'JME, ET 7, RUE MS-'iEM~
~i~mncEo'S~piembr-e'ia$6'
~i~A'f~K"
!irR'4'430' X<~T'U.t'
PAR!S. 8 ~ëP~ËMaaE~866
> ,é:
ç
_Unb polémique des~lu~~Tvcs~ s'est enga-
gée et se poursuit entre les journaux be~es
.'et les journaux prussiens.
L'origin~n est toute simple. Le pet~e
beige s'est ému du m'ns-façon avec lequel
M. de Bismark traite tout à la fois le droit
diplomatique et le droit populaire. S'il suf-
6t qu'un pays soit à la convenance d'un Etat
voisin, pour que là suppression de son Indé-
pendance et son annexion, a lu première
occasion, soient justifiées, toute nation qui
n'a pas trois Otr quatre cent mille baïonnet-
tes pour la protéger, a sujet d'être inquiète
de son avenir.
Sur quoi repose l'existence de la Belgique
comme nation? Sur les traités européens
qui ont garanti son indépendance, et sur la
volonté du peuple belge qui veut conserver
cette indépendance. Mais l'existence du
royaume deHanovre, de l'électoral de Hesse,
du d~ehé. de Nassau et delà république de
Francfort avait exactement le même fonde-
ment. Les traités de '!8!5 avaient reconnu
et consacré le droit de~ces Etats a une com-
plète autonomie au sein de la Confédération
germanique, et, en présence des aveux du
roi de Prusse, il est inutile d'ajouter que
leurs populations ne souhaitaient aucun
changement dans leur situation.
Quand les Belges ont vu là Prusse sup-
primer quatre Etats, au mépris do traités
auxquels elle avait appose sa: propre signa-
ture, et refuser de tenir aucun compte du
vœu manifeste des populations, Us n'ont pu
méconnaître, dans cette violation du droit
des gens et de la souveraineté populaire, un
exemple funeste qui pourrait un jour être
.tourné contre eux. Us ont dons protesté,
comme toute la presse libérale française,
contre !a conduite de la Prusse, au nom des
~principes de liberté qu'on foulait aux pieds
'et avec une vivacité qui s'accroissait des
alarmes secrètes du patriotisme hationa!.
Cette désapprobation a choqué Jes sus-
cepiibiiités de !a Prusse. II lui arrivait de
Paris de si fortes et si continuelles bouSees
d'encens, qu'il lui déplaisait de ne recevoir
de Bruxelles que des critiques. Aussi les
feuilles prussiennes se déchaînent-elles
avec Violence contre la Belgique. La G~s~e
<~6 Co~Hs se distingue surtout dans cette
campagne, et son grand argument consiste
& soutenir qu'un Etat aussi jfàible que la
Belgique n'a pas le droit d'avoir uu avis
sur la conduite des Etats plus puissants.
-Cela revient à dire que la liberté et la jus-
tice n'existent pas; et que la force est là
seule loi de ce monde.
La Ga~eMe e~e Cp~He a un second argu-
ment,'c'est qu'il n'estpàs prudent aux jour-
naux belges d'exciter le mécontentement de
la Prusse, et qu'il pourrait en coûter cher à
la Belgique de donner des sujets de plaintes
M. de Bismark.
C'était une allusion assez claire à l'aban-
don et à !a facilité avec lesquels M. de Bis-
mark s'est déclaré prêt à faire bon marché de
l'existence delà Belgique,aussitôt qu'on aap-
pe!é sonattentionsur l'étendue desannexions
prussiennes et sur les changements qu'eDcs
apportaient à l'équilibre européen. On.pou-
vait croire que .c'était l'entraînement de la
polémique qui avait introduit dans la Gs-
~«e c~ Cb~He l'évocation d'un souvenir
.j)eu honorable pour la Prusse.
11 n'en était rien. La GazeMe de Cû~oone,
.si eHe ne répétait-pas un mot d'ordre,
~talt toui au moins dans le courant d'idées
FEUILLETON DE LA .MFA9F
DC 9 SEPTEMBRE J866
Une indisposition n'ayant pas-permis !t
M. Alberto Second d'écrire cette semaine
son feu~!etdn!rebdomadaire, nous commen-
çons d~s aujourd'hui la publication d'une
Nouve9e,enattendant le troisième volume
.du ronian de M. Alexandre Dumas, que ia
dresse commencera a publier le lundi ) 7 sep-
tembre. –E.FaMe?'
A~A~~D~A
Simple histoire
I.
La famille du colonel Alexis de EioH'(.Ma!t
Fune des plus anciennes et des plus nobles de
l'empire russe. La faveur impériale l'avait pla-
cée à l'apogée de la gloire et des honneurs par
le crédit puissant qu'elle lui donnait à la cour.
On ne s'étonnera donc pas si nous disons
combien fut rapide a Farmee l'avancement du
jeune comte Alexis, et si nous ajoutons qu'un
brevet dé colonel de la garde impériale lui fut
envoyé comme cadeau de fête, le jour où il
atteignit sa vingt-septième année. °
HeureuxcpmteAlexis) l
La nature et la fortune l'avaient, dès son
berceau, traité en enfant gâté.
Il. eut fallu jehercher longtemps, même
~parmi les jeunes seigneurs de la cour, quel-
qu'un qui p&t lui être comparé physiquement
il avait la taille plutôt grande que petite, la dé-
marche pleine d'un laisser-aller charmant et
.quels brillait une douceur indéfinissable, lui at-
tiraient toutes les sympathies, ou faisaient cour-
iber la tête, même aux plus audacieux, lorsque
~'indignation ou la colère venait les allumer
soudain d'un éclat aussi terrible que rapide i
Son cœur était bon pourtant mais l'habitude
~des succès l'avait rendu, non pas vain, hàtons-
~ous de le dire, mais un peu léger en affaires
~eseaji.u.nents..
et voici maintenant ni journal ~~i-ofiictei,
de Berlin, la Gs~e~s Je~iM~~s Hi.'A~o~
qui signiËe à la Belgique d'être sage, parce
que la Prusse, q.ui oiait prè~e la. donner n
autrui, serait également ?!'&? a ~a prendre.
Ce serait un nouveau progrès de la liberté ,1
à)a prussienne. Pl'û. ~)'.e.,s .(.if. fi l el'te
CUCîfEYÂt.-CLAKMNy.
OnHtdansr/H~en~ance.M~e:
Nous devons me réparation a la GfMC~ de Co.~o-
Nous lui avons iaii. jusqu'ici. r!M~eur..do ia
considérer comme un jou'rnal libéral tenan! compte
des droits et des vœux des populations. Elle prend
soin de nous désabuser dans un article que signe-
rait des deux- mains la A'o'~e~e G.MC et que ne désavoueraient pas les féodaux les plus
exaltes.
Désormais, pour ]a feuitle rhénane, il a'ya p~us
qu'un droit, ceiui' de la guerre. L'eaccns qu'e'io
brûlait à la liberté, elle le réserve pour la force,
et raille du ton le plus cavalier les ~ns assez :Mï!s
pour prendre la défense de ce qui~:m'paraitjaste,
alors môme qu'ils n'ont pas pour enx ta raison du
plus tort. Est-ce que la faiblesse a des droite Est-
ce que l'on s'inquiète des réclamations du vaincu?
Cela ne serait pas pratique.
La politique de la G'a.se~e de Co~e n'a rien de
commun avec ces utopies. Elie faii bon marché des
arguments qui ne sont pas soutenus parde s~ros ba-
taillons, et ne rëconnaii aux peuples faibles qu'un
seul.droit, celui de se laisser incorporer par des
voisins plus puissants..
C'en est assez sur ce sujet. L'avenir de la Belgi-
que ne saurait etae l'objet d'une discussion avec la
GaseMe de Co'ognf, car. les nouveaux principes de
ce journal nous autorisent adiré qu'eite n'hésite-
rait pas a sacrifier notre pays a sou chauvinisme.
si jamais l'occasion s'en présentait. Ce ne serai!
que l'application de sa théorie qui donne aux
grandes puissances droit de vie et de mort sur les
petits Eta:s..
Le chauvinisme, telle pst/la maladie de la GaseMc
J~ Cologne; le chauvinisme qui es! au patriotisme
ce queÏe fanatisme es!- à la religion. C'estlui qui–
en se développaot-insensiblement chez elle. au fur
.et à mesure des triomphes des armées prussiennes,
pour éclater fejourde leur victoire définitive –l'a
amenée petit à petit a faire table rase des idées qui
lui étaient le plus chères, des principes qu'cUe a-
vait constamment défendus.,
C'~st sous l'inSuence morbide de ce fatal senti-
ment qu'elle repoussa non-seulemsnt le sunraee
universel, mais encore tout autre moyen de con-
sulter les populations annexées a la Prusse. On n'a-
voue pas plus clairement que !'oa. comme! up acte
de violence.
Le îéiégraphe nous apporte Fana [y se sui-
vante d'un artfde de la Cssg~g de '4~6?HC-
~ne ~M ~o/ de Berlin
Berlin,. 7 septembre.
LaGa,:e~e ~s r~Hem~n. f?M A'oi'd, pariant de
I'a!!itude anti-prussienne du la presse be!~e, s'ex-
prime ainsi H L'espoir qu'après ie rëiabiissement
de ta paix, !a presse beige; agirait avec p!ù5 d'ë-
-gards envers la Prusse ne s'est pas rëa~sé. E!!e se
montre, au contraire, ouvertement l'adversaire du
développement Dadonat de. rAUemagne. E~ie doit
prendre garde qu'à Favenir on no ta compte parmi
les ennemis de ta Prusse elle craint un voisin
puissant eile en injurie un autre, et opprime la !i-
.berté nationate de son propre pays. H est a désirer
qu'eiie ait enfin conscience de sa responsabilité, e
D'aprèsT7Hme, a Constantinople, que les .Etats-Un.is
ontfaitdesom'es a la Porte pour acquérir
une des î!es de l'Archipel, dans le but d'y
créer un dépôt maritime américain. La Rus-
sie favorise ce projet et lui a donnésbn
appui..
aPplll.
La pensée d'avoir une station navale dans
la Méditerranée sourit depuis longtemps au
gouvernement américain. Quant a l'appui
que la Russie donnerait, au besoin, à ce
projet, il ne peut faire l'ombre d'un doute
dans, l'état actuel des relations dc.s deux
pays. Une station américaine dans la Médi-
terranée ne peut faire ombrage au cabinet
de Saint-Pétersbourg, et celui-ci croi ravoir
intérêt à faire étalage de son Intimité avec
les Etats-Unis. Nous.en avons,: en ce mo-
ment, une preuve dans les démonstrations
qu~on multiplie, avec une évidente osten-
j tation, dans tout l'empire_ russe, autour de
la mission de M.. Fox.
Le secrët&irë'de la rédaction:
.E.BAUER.
Sans mettre précisément sa gloire dans les
conquêtes amoureuses qui marquaient chacune
de ses fumées, il éprouvait un certain orgueil
à voir ie dépit mal retenu, les rivalités; les pe-
tites jalousies féminines que suscitaient un mot.
ou un regard tombés dé ses lèvres ou de ses
yeux dans le cercle brillant des jeunes femmes
de Saint-Pétersbourg.
Il prit un jour a ce beau don Juan des bords
de la Neva la fantaisie de s'exiler, pendant
quelques mois, du théâtre de ses triomphes.
Il demanda un congé à l'empereur; et.comme
il n'avait qu'a demander pour. obtenir, ce congé
lui fut immédiatement accordé.
Il cacha son départ à tout le monde et quitta
Saint-Pétersbourg, suivi de deux cosaques seu-
lement.
Son absence fut d'abord remarquée dans les
salons les plus aristocratiques de la capitale.
On crut à une indisposition.
Mais lorsque l'on sut que le comte aval!, quit-
té furtivement son hôtel, on attendit pour ap-
prendre.la cause de cette espèce de fuite.
On attendit vainement.
Les jeunes Elles commencèrent a soupirer.
Les jeunes gens commencèrent a espérer.
Le lion s'était éloigné du bercail; désormais
les blanches brebis appartenaient aux bergers
ndëles.
Bien des mariages retardes furent signés et
célébrés. Toutefois, notre devoir de conteur vé–
ridique nous oblige de dire que le dépit et le
chagrin eurent la plus large part dans cette pro-
fusion de contrats et de signatures parmi ces
belles nancées, les unes "voulurent punir le
comte de sa fuite; les autres; mais ce fut le
petit nombre,– n'espéraient plus le revoir.
Ennn, et pour passer plus vite au chapitre sui-
vant, disons que toutes l'accablèrent de repro-
ches, mais qu'en compensation, les jeunes é-
poux le bénirent et lui souhaitèrent un heureux
et bien long voyage!
II y avait environ trois mois que le comte é-
iait parti.
Il lui en restait encore un devant lui avant.
l'expiration de son congé.
Son voyage était une suite de plaisirs. Comme
autrefois, les chevaliers s'en aHaient demander
de château en château l'hospitalité qu'on leur
accordait toujours, Alexis de KiofT s'en atiait
ainsi frapper à la porte des boyards habitant la
province, gentilshommes campagnards qui
F~M~e ~Tt?î!?~T?~P
~M'Ë~ssa Htâ~Rni~Mâa S
B~epêehea
BËrIin,7s6ptembre.
CAan!&e t7e::projet rotatif aux annexions par i73voix contre ~1'.
Parmi les députés qui ont vote contre sont MM.
.!aooby, Groote et Cappe'mann. Les dëuutes noio-
naiSD'ontpasvote.~
Lecomte.deBisnMrk, préjldeutdaconsen; dé-
pose lé projet de loi reiatif à l'incorporation du
Schies~wig-Hotstein atsir qne cette loF soit votée d'urgence.
Bta!:e.
Florence, 7 septembre.
Le bruit que Garibaldi a donné sà démission est
controuvé.
Ou croit qu'un commissaire iiaUen prendra part
aux négociations relatives .au matériel de guerre.
Florence, 7 septembre.
Lft A~stMe donne comme certain qu'en présence
du plébiscite pour la Vénétic, le gouvernement du
roi ne changera rien a la position' poliHque, rm!i-
taire et administrative prise en Vénétio au nom du'
droit Mttona). Cette déclaration a été communi-
quée tous tes commissaires du roi en Véaétie.
(~~cnceFcf!s-J?!:M!'ei'.)
mm~s
On écrit de BerHn~rageïMe Rayas; 6 sep-
tembre
Le traité de paix'*aveo Hesse-Darmstadt ne diffè-
re des traites conclus avec les .autres Etats du Sud
que sur un seul point. Le grand-ciùc s'oblige a ac-
céder pour la province de la Hauie*Hess.' à l'union
du Nord, à ordonner les élections au Parlement
aussitôt qu~iles-auront été ordonnées en Prusse et
a placer le. contingent mi!ifaire_de cette province
sous les ordres du~-oi de Prusse:
La.nouvelle que le comte d&-GoI(z serait rempla-
ce a Paris par M. de Savigny,etqu'il serait chargé
de représenter ia Prusse" à Yiecc& mérite confir-
mation. Il est peu probable d'abord~que le comte
do Croitz passe de l'ambassade de Paris a la légation
de Vienne. La nomination deM.de Savigny à l'am-
bassade de Paris serait un fait assez caractéristi-
que, vu que M. de Savigny, ancien représentant, de
la Prusse à Francfort, passe pour être'initié aux se-
crets de M. de Bismark..
La commission de la Chambre des seigneurs re-
commande l'adoption du projet de loi concernant
l'indemnité accordée au ministère et le crédit de
1~4 millions, tel qu'il a été voté par la Cbambfe
des seigneurs.
Le vote par lequel la Chambre des seigneurs a
refusé de sanctionner l'aboittion des lois qui limi-
taient le taux de l'intérêt n'a surpris personne. On
s'éionne seulement que les membres de la minorité
iibéra'e de la Chambre des seigneurs continuent à
y brilier par leur absence.
1 On est assez curieux de savoir si le gouverne-
ment ratifiera le vo!e de la Chambre dés seigneurs
en rapportant le décret royal, qui a suspendu les
!o!S contre lusure.
Depuis hier. le premier et le second ban dé la
iandwehr ont é!é renvoyés dans leurs foyers; mais
1 année do ligoë restera provisoirement sur piedde
guerre. On ne sait pas cependant daps queUe me-
sure, et si les bataillons conserveront le total de
I;OU~ hommes.
Lundi prochain, la Chambre des députés discu-
tera probablement le projet de loi sur les élections
au Parlement du Nord. On s'attend à des débats
assez vifs. La session ne se terminera guère avant
!e ~0 septembre.
1 LadêputatioQ de Casselqui est venue recom-
mander cette viUe a la bienveillance et à le
sollicitude du roi Guillaume a recu de Sa Ma-
jesté la réponse suivante,, que' nous trouvons
dans la CorrespoMdsHceprouMtC~g de Berlin
Sans doute, les événements sont survenus d'une
manier.) inattendue pour moi-même; it y a derrière
nous un développement des choses qu'avant la
guerre j'aurais hésité à considérer comme l'œuvré
d'un demi-siëole..
Vous avez raison aussi d'avoir dit dans votre al-
locution que l'histoire des dernières semaines a
pris son cours, jusqu'à un certain point, d'une ma-
nière contraire à ma volonté. Du moins, je déplore
d'être, obligé d'agir comme je le fais envers une
maison princiere parente et étroitement unie au
pays par une domination de plusieurs siècles; mais
les taches nationales à accomplir par l'Allemagne
et par la Prusse ne le permettaient pas autrement.
Je suis content aussi que la population n'ait pas
pris ce changement à la légère.
s'empressaient de recevoir avec toutes sortes
de distinctions l'un des favoris de l'empereur.
Un jour, le comte longaait une prairie émail-
lée de Qeurs les Cosaques le suivaient à une
distance respectueuse, causant librement, mais
à voix basse; ann de ne pas troubler le cours
des méditations dans lesquelles leur seigneur
gp.mbiait absorbé.
Le fait est que l'heure et le paysage étaient
propiecs a la rêverie.
Le soleil,à son déclin, répandait sur !a cam-
pagne déserte une teinte rosé que tamisât' hne-
ment le feuillage desarbres'en pleine floraison.
Les oiseaux chantaient dans les branches, à
travers lesquelles le soufne léger des brises
printanières emportait des bouS'ées de parfums.
Le comte avait laissé tomber la bride, sur le
cou de son cheval l'intelligent animal, comme
s'il eût compris ce qui se passait-dans l'âme de
son maître, marchait doucement, levant parfois
la tête pour aspirer bruyamment les tièdes sen-
teurs qui s'élevaient de la terre à mesure que
le soir descendait du cieL
A quoi songeait Alexis de KiofT?
Etait-ce au brillant séjour de la capitale?
Aux riches carrousels?
'Non
Lecom{e de Kion* subissait le charme d'un
sentiment qu'il ne cherchait pas même à défi-
nir, mais auquel ii s'abandonnait tout entier.
Il était heureux; pourquoi? Il eût été bien
embarr.tssédele dire, et même si quelqu'un
avait pu l'observer alors, il aurait vu deux lar-
mes couler iibrement de ses yeux que semblait
éclairer une joie céleste.
Le recueillement solennel de la nature par-
lait à son âme, et la langue qu'il lui parlait é-
taithouveiiepourlui.
Pauvre âme elle marchait de surprise en
surprise à chacune des révélations que lui fai-
saient des voix mystérieuses~ qui toutes lui di-
saient en chœur 1,
–Au milieu des plaisirs dont jusqu'à ce
jour tu t'es abreuvé, as-tu rencontré la vérita-
ble joie?
Et l'âme répondait
'–Non!
Les voix poursuivaient:
Tes lèvres ont-eMes gardé le parfum des
liqueurs enivrantes qui fument dans !a coupe
des heureux?
Non non répondait Famé.
Puis les voix disaient encore
Ah combien nous te plaignons', toi qui,
au.sein de la prospérité, de là faveur et delà
gloire, n'as pu trouver encore la joie suprême
NëHUD.tOïnS) j'espërc que vous vous réconcilicrcz-
bienMt avec )a nouvelle situation, avec l'annexion a
un Etat qui, on ne sauraiMe contester, se trouve pour
l'intelligence, la force et l'ordre, à la tête do la na-
tion'ailemaLide. et que vous m'assisterez dans )a
poursuite ultérieure de mes buis nationaux. Dans
ce sens, je'suis heureux, mesi-iours, do. vous voir
ici'. J ai été aorpris en partie de pouvoir recevoir
des a présent cette preuve de vos sentiments, mais
j'en suis d'autant plus heureux. ·
J'ai .déjà déclaré, dans mon message, que je
traiterai avec les plus grands ménagements !es par-
ticularités du pays, et, en ce qui concerne spécia-
lement votre vilte natale, e)!e conservera toujours
les pa!!ic!arités auxquei!es elle a droit comme ça-
.pii~le d'un pays si considérable, et no'ammentpar
sa pOMti&nt~vorable et d'autres avantages.
Des administrations civiles et militaires snpé-
rieures y auront leur centre. Dites donc a vos com-
patriotes qu'ils no ssro!i! déçus par mo: sous aucun
rapport. It est vrai que pour ce qui concerne ma
personne, je suis trop vieux pour pouvoir pro-
mettre beaucoup; mais mon tiis, soyez-en certains,
~ouvornora dans mon sens et'tiendra tout ce que
j'ai promis.
On lit dans la GmgMcf~M~CMf' sous la
rubrique de Berlin
Nous ne savons nuHcmeni comntcrit t'Emporeur
des Français envisage !a situation politique sciuelie;
mais ia (.jascMe Jevernementates croient pouvoir affirmer qu'il y a eu
des négociations entre les cours de Berlin et de P:t-.
ris au sujet d'une compensation' à accorder à !a
France, et la Con'espon~fHiee prot~'HCM/e n'ose pas
contester cette nouveHe dans un de ses derniersnu-
méros elle se contente seulement d'exprimer t'es-
poir et !e désir de voir ia France respecter, môme
a l'avenir, les légitimes aspirations de i'AUemagae.
Suivant cette feailte, l'Empereur Napoléon ne vou-
dra pas s'aliéner, par la demande d'un territoire
peu important; les sympathies qu'il avait su conqué-
rir de l'autre coté du Rhin.
.Nous ne saurions dire si tel es~précisémem l'avis
de l'Empereur Napotéon mais nous doutons beau-
coup qu'il veuille sacriner aux sympathies de l'é-
tranger les vœux du peuple français car il n'est un
mystère pour personne que les esprits en France
sont on ne peut plus montés contre la Prusse la
surexcitation y est tellement grande que le corres-
pondant de Paris de !a G~ze~e ae !s CfO!.B a expri-
mé, il y a quelques jours, la crainte que l'Empereur
des Français no soit forcé de céder.au courant de
l'opinion "publique que l'on excite beaucoup en ce
moment.
II se peut que M.'Benedetti, contrairement a ses
premières ouvertures relativement aux intentions
du cabinet des Tuileries, ait donné en dernier lieu
des expiications satisfaisantes: mais nous ne per-
sistons'pas moins à croire que ces expiications im-
pliquent tout au plus un ajournement des préten-
tions françaises et en aucun cas une renonciation
complète a l'espérance de In France de reprendre
un jour les provinces du Rhin.
Voilà pourquoi le gouvernement prussien feraii
bi-en de se réconcilier avec le Sud de l'Allemagne.
On écrit de Hanovre & la Cfjse~e (Mu~-
&OM?~;
Hya ici quelques personnes dont l'unique occu-
pation consiste a répandre de fausses nouvelles sur
notre roi et notre miaistre des affaires étrangères,
qui résident actuellement à Vienne. Le CoMn'i'er ~e
Ba?!OM'6 se fait surtout l'écho de ces rumeurs.
C'est ainsi qu'i) prétend que plus d'une fois a-
yant les événements de Langensa)za, on aurait fait
du côté de la Prusse des cures au roi de Hanovre
qui, si elles avaient été acceptées, auraient eu pour
effet de sauver la couronne et le pays. Mais le roi
George a constamment refusé de prêter i'oreiile a
ces ouvertures. Hn'y'a pas longtemps, mêmn a-
prës les grandes victoires de la Prusse en Autriche,
que l'on a renouvelé ces offres et posé de nouvelles
conditions.depaix au roi Gëorge, qui les a encore
déclinées.
Ces affirmations me paraissaient si extraordinai-
res que j'ai cru devoir aller aux renseignements et
m'adresser aux cercles mêmes où aucune nouvelle
ne pouvait Être suspectée. Eh bien 1 je ne m'étais
pas trompé dans mes prévisions. Les événements
jiisq'i'a la capitulation deLangensalza sont connus,
et depuis ce moment aucune négociation n'a eu
lieu. Aucune proposition d'aucun genre E'a été
faite du côté de la Prusse. Je dois dire, au con-
traire, que le roi de Prusse a refusé d'accepter une
lettre que notre roi lui avait écrite a-Nikolsbourg,
et que le comte de Bismark a, jusqu'à ce jour, lais-
sé sans réponse une lettre que lui avait adressse le
ministre hanovrien comte PIaten-HaIlermund.
Je n'ai pas besoin d'ajouter et d'exposer pour-
quoi et dans quel but on répand, dans le Hanovre
ces sortes de fausses nouvelles l
Une des aSaires qui préoccupent le plus en
ce moment le cabinet de Vienne, c'est la ques-
tion de la nature des liens politiques qui désor-
mais attacheront la Hongrie à l'empire d'Autri-
che. Nous reproduisons l'article suivant de la
Presse de Vienne, parce qu'il nous parait dbn-
et l'ivresse profonde que le dernier de tes serfs
possède et goûte paisiblement 1
Quelle est cette ivresse? Quelle est cette
joie ? Où les rencontre-t-on ?
–Dans une larme, dans un sourire! Va! 1
marche, marche, poursuis ton chemin, pauvre
âme [ surtout ne te prévaux point de ton bon-
heur, puisqu'à coté de lui se tient l'indiffé-
renco
C'était ce dialogue meetal qui faisait rêver le
jeune comte de KioH', et; peu à peu, en l'écou-
tant, il sentit monter par tout son être de nou-
velles et pures sensations.
–Mon Dieu! murmui'a-t-il, donne-moi le
bonheur qui manque à mon âme Mon Dieu
prends en pitié'ma solitude 1
li continua 'de marcher ainsi pendant une
demi-heure encore, lorsqu'il aperçut devant lui
une maisonnette. C'était une espèce d'auberge
ayant un' premier étage et entourée d'un petit
enclos.
Arrivé devant la porte, il mit pied à terre.
Les deux cosaques s'empressèrent d'en faire
autant.
Aussitôt un homme d'un certain âge parut
sur le seuil et s'avança vers le comie en tenant
respectueusement son chapeau à la main.
"t
Monseigneur désire s'arrêter chez moi?
demanda l'homme de la maison.
–Oui, répondit le comte.
–-Pour y passer la nuit?
Non, j'irai coucher a la ville voisine; qui,
du reste, ne doit pas être éloignée?
Quatre werstes, monseigneur.
C'est bien je resterai chez toi le temps de
faire reposer mes chevaux donne-leur à man-
ger et sers à mes domestiques un Cacon de vin.
Monseigneur ne me iera-t-il pas l'honneur
de prendre quelque chose chez moi ?
Si, du vin avec de l'eau et quelques fruits.
L'aubergiste regardaitattentivementle comte.
–Eh bien! qu'attends-tu, et pourquoi me
regardes-tu ainsi?
–Pardon. pardon. je vais servir mon-
seigneur.
Allons et surtout hâte-toi.
Les deux cosa.ques firent entrer les chevaux
sous un hangar qui servait d'écurie, attendant
que le maître de l'auberge vînt leur montrer
où étaient ravoine et les accessoires nécessai-
res au pansage des montures.
He comte s'était assis sur un banc de pierre
ner une idée assez complète do l'état général de
cetteques'ion:
Le A'c'p.!o contient, au nom du parti de Deak des
déclarations qui enlèvent aux efforts du gouverce-
B~ent tout espoir d'arriver a une transaction accep-
table pour les Hongrois. Ces déclarations peuvent
se résumer ainsi « Un fait bien certain, c'est que
jamais !ës Hongrois ne se feront représenter dans*!
un parlement central..Une chose également bien j
évidente, c'est que la Hongrie ne peut pas de non-
veau être mise en état de contumace.
)) H s'agit donc de savoir si,'dans les pays au delà
de la Leitha, le parlementarisme ou le despotisme
remportera. La Hongrie ne peut pas être contrain-
te de prendre part à un reiohsrath. Nous, les Hon-
grois d'un côté,'tes puys a' l'ouest de l'Empire de
l'autre côte, sommes des parties débattantes. Vou-
iez-vous vous unir avec nous sur la base de. la pa-
r'té? bien, mais si vous no voulez pas; la transac-
tion estimpossib'e.
» Considérée au point de vue du droit, la Hongrie
est un pays libre, assujetti à aucune autre nation,
ainsi que l'établissent' les traités bi)atéraux. Où
trouve-t-on quelque chose de semblable pour les
pays de l'autre côté de la Leitha? Qu'a. fait !o peu-
ple de ces pays pendant les siecles'écoulés, pour le
constitutibnalismeet'pour la liberté?
') C'est lit que toujours l'absolutisme a recruté ses
stipendiaires, et toujours contre le constitutionalis-
mc. Nous ne voulons pae dire par là qu'au delà de
la Leitha (e'est-a-dire dans les provinces slaves al-
lemandes), les choses vont mal pour la cause de la
liberté; nous faisons seulement remarquer.que la
Hongrie a droit à sa propre .Constitution, et qu'il
n'en est pas ainsi.des autres'provinces, o
Quoique ces déclarations du ~Vap~o soient bien
précises, nous espérons toujours qu'au dernier mo-
ment on se prononcera dans notre sens, et alors les
hommes d'Etat du À~pjo verront qu'il existe autre
chose qne Bach et Schmerliag, et que cette nutre
chose est uu gouvernement central vraiment parle-
mentaire.
Dès que l'OB aura reconnu qu'en cela seul con-
siste la politique conservatrice, et dès que l'on se-
ra décidé a oil'rir a ce parlement toutes les garan-
ties de durée nécessaires pour relever la conuance,
les habitants de la Hongrie ne se feront plus long-
temps attendre et viendront dans le Parlement en
aussi grand nombre que les habitants des autres
provinces.
Toutes les déductions tirées de la Constitution de
la Hongrie, de l'intégrité, de la parité, de la conti-
nuité et des traités bilatéraux no pourront pas pa-
ralyser la force, d'attraction exercée par la liberté
garantie dans l'Etat uni. LtLS. Croates, IesSfrbes,
!e- Yalaques, les Allemands et les Slaves du Nord,
-beaucoup supérieurs en nombre aux Magyars, qui
vivent dans les pays faisant partie de la couronné de
St-Etienne, enverront leurs, représentants a côté de
ceux. des provinces de l'ouest plutôt que de selaisser
dénationaliser et tyranniser parquelquesceniainesde
magnats magyars. Que la couronne ose leur deman-
der s'ils préfèrent que la liberté et la nationalité
leur soient garanties par un Parlement de l'empire
à Vienne ou par une Diète réunie à Pestb à ce
moment la dern'ere heure des !Endanc?s dnaiistes
aurnsonné.
On mande de Vienne au M''mo/'i'a~ Jt~omah'-
~0 que le baron de Hubner- ne retournera a
son poste d'ambassadeur à Rome qu'après l'é-
chéance de la convention du la septembre. Le
cabinet devienne entend ainsi écarter tout
soupçon de vouloir exercer une influence quel-
conque sur les décisions du Saint-Siège, à l'oc-
casion du départ des troupes françaises.
Le baron de Hubner sera remplacé provisoi-
rement par le baron d'Ottenfeid; qui gérera
l'ambassade avec'le titre de charge d'affaires..
Le ~ëMO~'M~ ~MM~Më ne partage pns i'o-
pimon des feuilies Maliennes sur la rapidité
avec laquelle sont conduites les négociations
entre l'Autriche et l'Italie
Tout en constatant, dit co journal, la marche
progressive des négociations ouvertes à Vienne en-
tre l'Autriche et l'Italie, nos correspondants nous
mettent en garde contre les appréciations un peu
trop optimistes des feuiHesde'Florence, suivant les-
quelles la .paix déunifivo pourrrit être signée sous
peu de jours.
Les questions de principe sont sans doute a peu
près réglées; mais dans l'application, pratique de
ces principes, il y a un grand nombre de détails à
discuter et à résoudre. Sans compter ia fixation des
frontières t'utj.es et le règlement de ia dette affé-
rente à la Yéne'ie, il s'agit de déterminer la posi-
tion des sujets mixtes, d'assurer le sort des fonc-
tionnaires publics qui ont servi dans cette province
sous la domination autrichienne, de régier les rap-
ports de chemins de fer vénitiens qui appartiennent
au réseau général du Sud, de déterminer l'époque
à laquelle les régiments vénitiens au service de
l'Autriche pourront être licenciés; de dresser l'in-
ventaire du matériel de guerre dont 1 l'aiie rem-
boursera la valeur, enfin de concerter nombre
d'arrangements très minutieux et très délicats.
Il est vrai que le général Manebrea a été chargé
de réclamer la restitution de la (Souronne de fer
qui était adossé contre la muraille du petit en-
clos il était encore, dominé, par les émotions
de tout à l'heure il laissa errer sa pensée-dans
ce monde vague, mais attractif, qui s'appelle
l'inconnu etque l'imagination a bientôt peuplé.
Tout à coup, une voix fraîche et perlée se fit
entendre à côté de lui..
Il releva la tête, mais il n'aperçut personne.
Cette voix était celle d'une jeune mie, et voi-
ci ce qu'elle chantait:
Les baisers du soleil ont fondu ta neige des sen-
tiers.– La nature a mis ses beaux habits de fête.
Pourquoi donc suis-je triste, lorsque tout est
joyeux autour de moi? Les baisers du soleil
ont fondu la ne'ge des sentiers.
L'oiseau appeDo sa compagne ils bâtissent ensem-
ble leur nid sous la feailtée. Et voila que le
nid est bientôt plein de chanson. D'où vient
donc que je pleure ? L'oiseau appelle sa com-
pagne ils bâtissent ensemble leur nid sous la
feuillée.
Ainsi disait Yelva la blonde, tandis'qne Ivan suivai
son seigneur à la guerre. Hélas murmurait-
cl'e, la mort a moissonné bien des braves
Les corbeaux se sont réjouis; mais les habits do
deuil ont remplacé le voile nuptial. Mais Ivan
est revenu de la guerre, qu'importe! eHe ne
pleure plus, Yelva la blonde
Ce ne pouvait être que dans l'enclos assuré-
ment que l'on chantait ainsi.
Le comte monta sur le banc ou il était assis.
La muraille n'étaitpas haute il lui fut facile
de regarder dans l'intérieur.
La chanteuse était !à.
Elle poussa un pe'it cri eu voyant un étran-
ger devant elle. Elle voulut se retirer.
'–Restez, et surtout continuez votre chan-
son, mademoiselle; lui dit le comte.
Ma chanson est nnie et mon ouvrage aussi,
réponditia jeune fille en lui montrant une cor-
beille.
Puis elle jouta
Voici.des fruits'que je cueiHaispour vous,
car vous êtes sans doute le noble vova.seur dont
vient de me parler mon père.
Ah le maître de cette auberge est.
Mon père, oui, monseigneur.
–Aiessandra! cria l'aubergiste.
Tene~, le voilà qui m'appelle. Veuillez
entrer dans notre maison, vous ctes servi, mon-
seigneur..
Elle s'éloigualégere comme une biche.
Atessandra, puisque Rous savons maintenant
mais ]c cabinet de 'Vienne ohjéc~ que 6ët~ ct~S-
tion a c~e vidëc a Zurich Se maDicre~t aYOïr !'au(&-
ritedefa chose J!)a;ée.
fouri'~e/troM'~Kt'po~i'~u~,
y T!YtETi?,S.
Pn!NMPir'!ËS É D~JI'B~E~
On écrit de Bucharos! à ia date du 35 ~t~ u
Avant d'entreprendre son voyage de tournéo~
prince de Hohenzollern a adressé au ministërë d~
nnances une lettre, publiée dans !e journal oHIcief
~on~on; dans [nqEieiio il déclare qu'en considéra-
tion du triste état des finances et de )a perspective
d'une mauvaise récolta, il pi'ëlëve do nouveau sur. r
sa liste civile une somme de j2,000 ducats, qu'it
met à la disposition ds l'Etat. Son éioignement de
Bucharestne doit pas être do plus de deux se-
maines.-
Ii y a encore, à Bucbarest, de trente a quarante
cas de choiera par jour: dont la moitié environ est
morteMe.
On sait que les Moldaves ont vu de h'ës mau-
vais œil la chute du priuce Gouza; ci; que de-
puis lors les tendances séparatistes se sont M-
veillées en Moldavie, et se sont môme traduites
par une tentative d'insurrection. Ces tendances
paraissent loin de s'anaiblir.
Le Fremc~MMa~, de Vienne; publie; en eit'et,
sur rentrée du prince Charles de HoheDzoHcm a
Jassy, les détails suivants, dont nous iui iaip.-
sons, bien entendu, toute la responsabilité
Jassy, 39 août.
Le silence politique qui a règne jusqu'ici dan:
notre vitie a été entin interrompu par ia visite de
notre prince régnant. Hier déjà des placards affi-
chés à tous [es coins de rue ayant annonce cnmme
« définitive x l'arrivée da pri'nce Char!es P", l'on
ne manqua pas de faire des démonstratioas ayant
pour but de .manifester l'irritaUdn de la popuiatiou
tant séparatiste que dualiste.
Pendant que, d'une part, !es UMonIstes et ]c'.<
homiNes de ta finance faisaient en grande t'aie des
préparatifs pour !a réception du prince, en pavoi-
saut les toits et les fen~res de* drapeaux noirs-:
biancs et jaunes et BMrs-Maocs et rouges, ie p!u?
grand.mécon'entemenL régnait parmi !e penpie
ptOprement dii,.
Cela n'emp&cbe pas que, dëa )e matin: de trë.-i
bonne heure, les rues se ren\p!iss~ent de curieux
qui voulaient voir l'étranger qu'on !cur avni! in)'
pose.
Le bruit s'éiait d'abord répandu qu'il arriverai!
dans la ma'.inée. Mais grande fut !a déception q~and
six heures du soir avaient déjà' sonne, et que !e
princa Charles n'éta!t pas encore là. A sept heures
Mmant, un soldat à cheval, arrivant au grand ga-
lop, portant un drapeau déguenillé, e! une !rorn-
pette toute rouiHéc, apporta ia nouvene que i.e.
prince Charles était déjà arrivé.
Dansée moment, le préfet invita la foule a pous-
ser des hourras. Mais afin de donner un caruc'.ëre. a
plus solennel encore à )a. réception du prince, il fit
sonner la cloche d'aiarm: C'est ainsi que Chsr-
les I* nt son entrée dans l'égtise métropolitaine
aux sons dn la cioche d'alarme et. paré de deux
bouquets de fleurs que mi avaient jetés des dam~a
au milieu du silence de la multitude.
Après que les troupes qui formaient h) baie eu-
rent déHIé, le prince monta en voiture il se rendit,
accompagné de sa suite, chezUaverghien, on il fut
logé. Apres l'entrée du prince, des messagers a!!ë-'
reat de maison en maison porter l'ordre ~d'iliumi-
ner, avec menace d'amende pour nuiconque n'o-
béirait. pas a c~tte injonci'on.
On mande de Jassy a !a Presse de Yk-nnp, a
la date du 3 septembre.:
Oa devait bien s'attendre a ce que les SMdaves
profitent de la présence de leur nouveau prince
pour obtenir des concessions qui leur ont é!é jus-
qu'ici refusées avec opiniâtreté. Parmi les pétitions
remises au prince Chai'ies par les habitants d'ici,
1 y en a une qui contient la demande que la Cbam-
bro'des députés tienne ses sessions tantôt à Bucba-
rest, tantôt à .1 :)ssy. Une telle concession eût réalisé
avec justice l'idée de l'union. Justement ce point a
été passé sous silence dans la proclamation adres-
sée par le prince aux habitants, tandis que l'on a/
répondu aux autres réclamations des Moldaves en
les consoiant et leur donnant l'assurance de la brui-
ne voionté de ia représentation prochaine du peuple..
Le Français-Alsacien Daviia se trouve aussi a !s
suite du.prince Charles. L'attitude de cet homme et
la protection qu'il trouve autres, du prince excitent
l'aversion et choquent, surtout parce qu'il remplis-
sait les mêmes fonctions du temps du prince Couza..
Ces jours derniers, le jeune BoIdurLatzesco a été
brutalement arrêté dans la rue et mis au secret. A
cette occasion, on s'est rappelé que le prince de
Hobenzollern avait, peu avant, prêté .serment:
à la Constitution, et on s'est demandé comment
un pareil attentat à la liberté individuelle pou".
vait être porta, en son nom, et cela, deux jours a-
vant son entrée a Jassy. La cause de cette arresta-
son nom, avait dix-huit ans; elle était grande
svelte ~)le avait une beauté vraiment remar-
quable son visage, 'du galbe le plus pur, était
encadré par une chevelure blonde et abondan-
te ses formes, nettement et franchement ac-
cusées, lui donnaient quelque chose de grave'
et d'imposant, mais qui était tempéré par !&
.douceur inefFable de ses yeux Meus. C'était une
femme, mais sous la femme on. sentait encore
respirer l'enfant.
AIessandra servit elle-même le comte à
table.
Celui-ci ne pouvait détacher ses yeux de !a
belle jeuaenUe.
Les fruits restèreht-intacts sur la table c'est
a peine si le comte mouilla ses lèvres dans le
vin qu'Alessandra lui présentait.
Chose étrange lui, l'homme à bonnes fortu-,
nés, il se sentait embarrassé devant une simple
paysanne.
Il voulait lui parler, et c'est en vain qu'iii
cherchait les premiers mots d'une conversation'
banale.
L'innocence et ia èandeur mettaient en dé-
faut la séduisante rhétorique de cet habile don
Juan.
Une heure après, le père d'Alessandra vint~
annoncer au comte que ses domestiques atten-
daient son ordre pour monter cheval.
Notre voyageur parut réfléchir.
Décidément, dit-il après un court silence,
je m'arrêterai quelques jours chez toi; la vue;
de cette campagne me plaît, et si tu as une
chambre a me donner~ je m'installe ici pour
quelque temps.
–Monsejgneur, je vous donnerai ma cham-
bre, qui est la plus convenable de la maison
mais je ne sais pas où je pourrais mettre vos
deux serviteurs.
Que cela ne t'inquiète pas; les nuits sont
magnifiques dans cette saison, ils coucheront
sous le hangar.
–Oh! comme ça, à la bonne heure! Je
cours préparer votre appartement. Allons, Âles-
sandra, ajouta l'aubergiste joyeux d'une pa-
reiHe aubaine, monte vite des draps blancs,,
sors les rideaux a grands ramages et prends L
toutes les ûeurspour orner la chambre de notre
hôte monseigneur nous fait l'honneur de se
reposer chez nous.
AIessandra s'empressa d'obéir à son n~re, en
se demandant, tout étonnée, pourquo~on cœur
battait si fort.
A~XANpMDUCROS,
(~(! SM!'fC H ~MH(H.~
3P'E
S.N~I§~t~fMM!è!~Ms) i~fr.~O
A:!r'~M?. S, F-L SE H Ba'JME, ET 7, RUE MS-'iEM~
~i~mncEo'S~piembr-e'ia$6'
~i~A'f~K"
!irR'4'430' X<~T'U.t'
PAR!S. 8 ~ëP~ËMaaE~866
> ,é:
ç
_Unb polémique des~lu~~Tvcs~ s'est enga-
gée et se poursuit entre les journaux be~es
.'et les journaux prussiens.
L'origin~n est toute simple. Le pet~e
beige s'est ému du m'ns-façon avec lequel
M. de Bismark traite tout à la fois le droit
diplomatique et le droit populaire. S'il suf-
6t qu'un pays soit à la convenance d'un Etat
voisin, pour que là suppression de son Indé-
pendance et son annexion, a lu première
occasion, soient justifiées, toute nation qui
n'a pas trois Otr quatre cent mille baïonnet-
tes pour la protéger, a sujet d'être inquiète
de son avenir.
Sur quoi repose l'existence de la Belgique
comme nation? Sur les traités européens
qui ont garanti son indépendance, et sur la
volonté du peuple belge qui veut conserver
cette indépendance. Mais l'existence du
royaume deHanovre, de l'électoral de Hesse,
du d~ehé. de Nassau et delà république de
Francfort avait exactement le même fonde-
ment. Les traités de '!8!5 avaient reconnu
et consacré le droit de~ces Etats a une com-
plète autonomie au sein de la Confédération
germanique, et, en présence des aveux du
roi de Prusse, il est inutile d'ajouter que
leurs populations ne souhaitaient aucun
changement dans leur situation.
Quand les Belges ont vu là Prusse sup-
primer quatre Etats, au mépris do traités
auxquels elle avait appose sa: propre signa-
ture, et refuser de tenir aucun compte du
vœu manifeste des populations, Us n'ont pu
méconnaître, dans cette violation du droit
des gens et de la souveraineté populaire, un
exemple funeste qui pourrait un jour être
.tourné contre eux. Us ont dons protesté,
comme toute la presse libérale française,
contre !a conduite de la Prusse, au nom des
~principes de liberté qu'on foulait aux pieds
'et avec une vivacité qui s'accroissait des
alarmes secrètes du patriotisme hationa!.
Cette désapprobation a choqué Jes sus-
cepiibiiités de !a Prusse. II lui arrivait de
Paris de si fortes et si continuelles bouSees
d'encens, qu'il lui déplaisait de ne recevoir
de Bruxelles que des critiques. Aussi les
feuilles prussiennes se déchaînent-elles
avec Violence contre la Belgique. La G~s~e
<~6 Co~Hs se distingue surtout dans cette
campagne, et son grand argument consiste
& soutenir qu'un Etat aussi jfàible que la
Belgique n'a pas le droit d'avoir uu avis
sur la conduite des Etats plus puissants.
-Cela revient à dire que la liberté et la jus-
tice n'existent pas; et que la force est là
seule loi de ce monde.
La Ga~eMe e~e Cp~He a un second argu-
ment,'c'est qu'il n'estpàs prudent aux jour-
naux belges d'exciter le mécontentement de
la Prusse, et qu'il pourrait en coûter cher à
la Belgique de donner des sujets de plaintes
M. de Bismark.
C'était une allusion assez claire à l'aban-
don et à !a facilité avec lesquels M. de Bis-
mark s'est déclaré prêt à faire bon marché de
l'existence delà Belgique,aussitôt qu'on aap-
pe!é sonattentionsur l'étendue desannexions
prussiennes et sur les changements qu'eDcs
apportaient à l'équilibre européen. On.pou-
vait croire que .c'était l'entraînement de la
polémique qui avait introduit dans la Gs-
~«e c~ Cb~He l'évocation d'un souvenir
.j)eu honorable pour la Prusse.
11 n'en était rien. La GazeMe de Cû~oone,
.si eHe ne répétait-pas un mot d'ordre,
~talt toui au moins dans le courant d'idées
FEUILLETON DE LA .MFA9F
DC 9 SEPTEMBRE J866
Une indisposition n'ayant pas-permis !t
M. Alberto Second d'écrire cette semaine
son feu~!etdn!rebdomadaire, nous commen-
çons d~s aujourd'hui la publication d'une
Nouve9e,enattendant le troisième volume
.du ronian de M. Alexandre Dumas, que ia
dresse commencera a publier le lundi ) 7 sep-
tembre. –E.FaMe?'
A~A~~D~A
Simple histoire
I.
La famille du colonel Alexis de EioH'(.Ma!t
Fune des plus anciennes et des plus nobles de
l'empire russe. La faveur impériale l'avait pla-
cée à l'apogée de la gloire et des honneurs par
le crédit puissant qu'elle lui donnait à la cour.
On ne s'étonnera donc pas si nous disons
combien fut rapide a Farmee l'avancement du
jeune comte Alexis, et si nous ajoutons qu'un
brevet dé colonel de la garde impériale lui fut
envoyé comme cadeau de fête, le jour où il
atteignit sa vingt-septième année. °
HeureuxcpmteAlexis) l
La nature et la fortune l'avaient, dès son
berceau, traité en enfant gâté.
Il. eut fallu jehercher longtemps, même
~parmi les jeunes seigneurs de la cour, quel-
qu'un qui p&t lui être comparé physiquement
il avait la taille plutôt grande que petite, la dé-
marche pleine d'un laisser-aller charmant et
.quels brillait une douceur indéfinissable, lui at-
tiraient toutes les sympathies, ou faisaient cour-
iber la tête, même aux plus audacieux, lorsque
~'indignation ou la colère venait les allumer
soudain d'un éclat aussi terrible que rapide i
Son cœur était bon pourtant mais l'habitude
~des succès l'avait rendu, non pas vain, hàtons-
~ous de le dire, mais un peu léger en affaires
~eseaji.u.nents..
et voici maintenant ni journal ~~i-ofiictei,
de Berlin, la Gs~e~s Je~iM~~s Hi.'A~o~
qui signiËe à la Belgique d'être sage, parce
que la Prusse, q.ui oiait prè~e la. donner n
autrui, serait également ?!'&? a ~a prendre.
Ce serait un nouveau progrès de la liberté ,1
à)a prussienne. Pl'û. ~)'.e.,s .(.if. fi l el'te
CUCîfEYÂt.-CLAKMNy.
OnHtdansr/H~en~ance.M~e:
Nous devons me réparation a la GfMC~ de Co.~o-
Nous lui avons iaii. jusqu'ici. r!M~eur..do ia
considérer comme un jou'rnal libéral tenan! compte
des droits et des vœux des populations. Elle prend
soin de nous désabuser dans un article que signe-
rait des deux- mains la A'o'~e~e G.MC
exaltes.
Désormais, pour ]a feuitle rhénane, il a'ya p~us
qu'un droit, ceiui' de la guerre. L'eaccns qu'e'io
brûlait à la liberté, elle le réserve pour la force,
et raille du ton le plus cavalier les ~ns assez :Mï!s
pour prendre la défense de ce qui~:m'paraitjaste,
alors môme qu'ils n'ont pas pour enx ta raison du
plus tort. Est-ce que la faiblesse a des droite Est-
ce que l'on s'inquiète des réclamations du vaincu?
Cela ne serait pas pratique.
La politique de la G'a.se~e de Co~e n'a rien de
commun avec ces utopies. Elie faii bon marché des
arguments qui ne sont pas soutenus parde s~ros ba-
taillons, et ne rëconnaii aux peuples faibles qu'un
seul.droit, celui de se laisser incorporer par des
voisins plus puissants..
C'en est assez sur ce sujet. L'avenir de la Belgi-
que ne saurait etae l'objet d'une discussion avec la
GaseMe de Co'ognf, car. les nouveaux principes de
ce journal nous autorisent adiré qu'eite n'hésite-
rait pas a sacrifier notre pays a sou chauvinisme.
si jamais l'occasion s'en présentait. Ce ne serai!
que l'application de sa théorie qui donne aux
grandes puissances droit de vie et de mort sur les
petits Eta:s..
Le chauvinisme, telle pst/la maladie de la GaseMc
J~ Cologne; le chauvinisme qui es! au patriotisme
ce queÏe fanatisme es!- à la religion. C'estlui qui–
en se développaot-insensiblement chez elle. au fur
.et à mesure des triomphes des armées prussiennes,
pour éclater fejourde leur victoire définitive –l'a
amenée petit à petit a faire table rase des idées qui
lui étaient le plus chères, des principes qu'cUe a-
vait constamment défendus.,
C'~st sous l'inSuence morbide de ce fatal senti-
ment qu'elle repoussa non-seulemsnt le sunraee
universel, mais encore tout autre moyen de con-
sulter les populations annexées a la Prusse. On n'a-
voue pas plus clairement que !'oa. comme! up acte
de violence.
Le îéiégraphe nous apporte Fana [y se sui-
vante d'un artfde de la Cssg~g de '4~6?HC-
~ne ~M ~o/ de Berlin
Berlin,. 7 septembre.
LaGa,:e~e ~s r~Hem~n. f?M A'oi'd, pariant de
I'a!!itude anti-prussienne du la presse be!~e, s'ex-
prime ainsi H L'espoir qu'après ie rëiabiissement
de ta paix, !a presse beige; agirait avec p!ù5 d'ë-
-gards envers la Prusse ne s'est pas rëa~sé. E!!e se
montre, au contraire, ouvertement l'adversaire du
développement Dadonat de. rAUemagne. E~ie doit
prendre garde qu'à Favenir on no ta compte parmi
les ennemis de ta Prusse elle craint un voisin
puissant eile en injurie un autre, et opprime la !i-
.berté nationate de son propre pays. H est a désirer
qu'eiie ait enfin conscience de sa responsabilité, e
D'aprèsT7H
ontfaitdesom'es a la Porte pour acquérir
une des î!es de l'Archipel, dans le but d'y
créer un dépôt maritime américain. La Rus-
sie favorise ce projet et lui a donnésbn
appui..
aPplll.
La pensée d'avoir une station navale dans
la Méditerranée sourit depuis longtemps au
gouvernement américain. Quant a l'appui
que la Russie donnerait, au besoin, à ce
projet, il ne peut faire l'ombre d'un doute
dans, l'état actuel des relations dc.s deux
pays. Une station américaine dans la Médi-
terranée ne peut faire ombrage au cabinet
de Saint-Pétersbourg, et celui-ci croi ravoir
intérêt à faire étalage de son Intimité avec
les Etats-Unis. Nous.en avons,: en ce mo-
ment, une preuve dans les démonstrations
qu~on multiplie, avec une évidente osten-
j tation, dans tout l'empire_ russe, autour de
la mission de M.. Fox.
Le secrët&irë'de la rédaction:
.E.BAUER.
Sans mettre précisément sa gloire dans les
conquêtes amoureuses qui marquaient chacune
de ses fumées, il éprouvait un certain orgueil
à voir ie dépit mal retenu, les rivalités; les pe-
tites jalousies féminines que suscitaient un mot.
ou un regard tombés dé ses lèvres ou de ses
yeux dans le cercle brillant des jeunes femmes
de Saint-Pétersbourg.
Il prit un jour a ce beau don Juan des bords
de la Neva la fantaisie de s'exiler, pendant
quelques mois, du théâtre de ses triomphes.
Il demanda un congé à l'empereur; et.comme
il n'avait qu'a demander pour. obtenir, ce congé
lui fut immédiatement accordé.
Il cacha son départ à tout le monde et quitta
Saint-Pétersbourg, suivi de deux cosaques seu-
lement.
Son absence fut d'abord remarquée dans les
salons les plus aristocratiques de la capitale.
On crut à une indisposition.
Mais lorsque l'on sut que le comte aval!, quit-
té furtivement son hôtel, on attendit pour ap-
prendre.la cause de cette espèce de fuite.
On attendit vainement.
Les jeunes Elles commencèrent a soupirer.
Les jeunes gens commencèrent a espérer.
Le lion s'était éloigné du bercail; désormais
les blanches brebis appartenaient aux bergers
ndëles.
Bien des mariages retardes furent signés et
célébrés. Toutefois, notre devoir de conteur vé–
ridique nous oblige de dire que le dépit et le
chagrin eurent la plus large part dans cette pro-
fusion de contrats et de signatures parmi ces
belles nancées, les unes "voulurent punir le
comte de sa fuite; les autres; mais ce fut le
petit nombre,– n'espéraient plus le revoir.
Ennn, et pour passer plus vite au chapitre sui-
vant, disons que toutes l'accablèrent de repro-
ches, mais qu'en compensation, les jeunes é-
poux le bénirent et lui souhaitèrent un heureux
et bien long voyage!
II y avait environ trois mois que le comte é-
iait parti.
Il lui en restait encore un devant lui avant.
l'expiration de son congé.
Son voyage était une suite de plaisirs. Comme
autrefois, les chevaliers s'en aHaient demander
de château en château l'hospitalité qu'on leur
accordait toujours, Alexis de KiofT s'en atiait
ainsi frapper à la porte des boyards habitant la
province, gentilshommes campagnards qui
F~M~e ~Tt?î!?~T?~P
~M'Ë~ssa Htâ~Rni~Mâa S
B~epêehea
BËrIin,7s6ptembre.
CAan!&e t7e::
Parmi les députés qui ont vote contre sont MM.
.!aooby, Groote et Cappe'mann. Les dëuutes noio-
naiSD'ontpasvote.~
Lecomte.deBisnMrk, préjldeutdaconsen; dé-
pose lé projet de loi reiatif à l'incorporation du
Schies~wig-Hotstein at
Bta!:e.
Florence, 7 septembre.
Le bruit que Garibaldi a donné sà démission est
controuvé.
Ou croit qu'un commissaire iiaUen prendra part
aux négociations relatives .au matériel de guerre.
Florence, 7 septembre.
Lft A~stMe donne comme certain qu'en présence
du plébiscite pour la Vénétic, le gouvernement du
roi ne changera rien a la position' poliHque, rm!i-
taire et administrative prise en Vénétio au nom du'
droit Mttona). Cette déclaration a été communi-
quée tous tes commissaires du roi en Véaétie.
(~~cnceFcf!s-J?!:M!'ei'.)
mm~s
On écrit de BerHn~rageïMe Rayas; 6 sep-
tembre
Le traité de paix'*aveo Hesse-Darmstadt ne diffè-
re des traites conclus avec les .autres Etats du Sud
que sur un seul point. Le grand-ciùc s'oblige a ac-
céder pour la province de la Hauie*Hess.' à l'union
du Nord, à ordonner les élections au Parlement
aussitôt qu~iles-auront été ordonnées en Prusse et
a placer le. contingent mi!ifaire_de cette province
sous les ordres du~-oi de Prusse:
La.nouvelle que le comte d&-GoI(z serait rempla-
ce a Paris par M. de Savigny,etqu'il serait chargé
de représenter ia Prusse" à Yiecc& mérite confir-
mation. Il est peu probable d'abord~que le comte
do Croitz passe de l'ambassade de Paris a la légation
de Vienne. La nomination deM.de Savigny à l'am-
bassade de Paris serait un fait assez caractéristi-
que, vu que M. de Savigny, ancien représentant, de
la Prusse à Francfort, passe pour être'initié aux se-
crets de M. de Bismark..
La commission de la Chambre des seigneurs re-
commande l'adoption du projet de loi concernant
l'indemnité accordée au ministère et le crédit de
1~4 millions, tel qu'il a été voté par la Cbambfe
des seigneurs.
Le vote par lequel la Chambre des seigneurs a
refusé de sanctionner l'aboittion des lois qui limi-
taient le taux de l'intérêt n'a surpris personne. On
s'éionne seulement que les membres de la minorité
iibéra'e de la Chambre des seigneurs continuent à
y brilier par leur absence.
1 On est assez curieux de savoir si le gouverne-
ment ratifiera le vo!e de la Chambre dés seigneurs
en rapportant le décret royal, qui a suspendu les
!o!S contre lusure.
Depuis hier. le premier et le second ban dé la
iandwehr ont é!é renvoyés dans leurs foyers; mais
1 année do ligoë restera provisoirement sur piedde
guerre. On ne sait pas cependant daps queUe me-
sure, et si les bataillons conserveront le total de
I;OU~ hommes.
Lundi prochain, la Chambre des députés discu-
tera probablement le projet de loi sur les élections
au Parlement du Nord. On s'attend à des débats
assez vifs. La session ne se terminera guère avant
!e ~0 septembre.
1 LadêputatioQ de Casselqui est venue recom-
mander cette viUe a la bienveillance et à le
sollicitude du roi Guillaume a recu de Sa Ma-
jesté la réponse suivante,, que' nous trouvons
dans la CorrespoMdsHceprouMtC~g de Berlin
Sans doute, les événements sont survenus d'une
manier.) inattendue pour moi-même; it y a derrière
nous un développement des choses qu'avant la
guerre j'aurais hésité à considérer comme l'œuvré
d'un demi-siëole..
Vous avez raison aussi d'avoir dit dans votre al-
locution que l'histoire des dernières semaines a
pris son cours, jusqu'à un certain point, d'une ma-
nière contraire à ma volonté. Du moins, je déplore
d'être, obligé d'agir comme je le fais envers une
maison princiere parente et étroitement unie au
pays par une domination de plusieurs siècles; mais
les taches nationales à accomplir par l'Allemagne
et par la Prusse ne le permettaient pas autrement.
Je suis content aussi que la population n'ait pas
pris ce changement à la légère.
s'empressaient de recevoir avec toutes sortes
de distinctions l'un des favoris de l'empereur.
Un jour, le comte longaait une prairie émail-
lée de Qeurs les Cosaques le suivaient à une
distance respectueuse, causant librement, mais
à voix basse; ann de ne pas troubler le cours
des méditations dans lesquelles leur seigneur
gp.mbiait absorbé.
Le fait est que l'heure et le paysage étaient
propiecs a la rêverie.
Le soleil,à son déclin, répandait sur !a cam-
pagne déserte une teinte rosé que tamisât' hne-
ment le feuillage desarbres'en pleine floraison.
Les oiseaux chantaient dans les branches, à
travers lesquelles le soufne léger des brises
printanières emportait des bouS'ées de parfums.
Le comte avait laissé tomber la bride, sur le
cou de son cheval l'intelligent animal, comme
s'il eût compris ce qui se passait-dans l'âme de
son maître, marchait doucement, levant parfois
la tête pour aspirer bruyamment les tièdes sen-
teurs qui s'élevaient de la terre à mesure que
le soir descendait du cieL
A quoi songeait Alexis de KiofT?
Etait-ce au brillant séjour de la capitale?
Aux riches carrousels?
'Non
Lecom{e de Kion* subissait le charme d'un
sentiment qu'il ne cherchait pas même à défi-
nir, mais auquel ii s'abandonnait tout entier.
Il était heureux; pourquoi? Il eût été bien
embarr.tssédele dire, et même si quelqu'un
avait pu l'observer alors, il aurait vu deux lar-
mes couler iibrement de ses yeux que semblait
éclairer une joie céleste.
Le recueillement solennel de la nature par-
lait à son âme, et la langue qu'il lui parlait é-
taithouveiiepourlui.
Pauvre âme elle marchait de surprise en
surprise à chacune des révélations que lui fai-
saient des voix mystérieuses~ qui toutes lui di-
saient en chœur 1,
–Au milieu des plaisirs dont jusqu'à ce
jour tu t'es abreuvé, as-tu rencontré la vérita-
ble joie?
Et l'âme répondait
'–Non!
Les voix poursuivaient:
Tes lèvres ont-eMes gardé le parfum des
liqueurs enivrantes qui fument dans !a coupe
des heureux?
Non non répondait Famé.
Puis les voix disaient encore
Ah combien nous te plaignons', toi qui,
au.sein de la prospérité, de là faveur et delà
gloire, n'as pu trouver encore la joie suprême
NëHUD.tOïnS) j'espërc que vous vous réconcilicrcz-
bienMt avec )a nouvelle situation, avec l'annexion a
un Etat qui, on ne sauraiMe contester, se trouve pour
l'intelligence, la force et l'ordre, à la tête do la na-
tion'ailemaLide. et que vous m'assisterez dans )a
poursuite ultérieure de mes buis nationaux. Dans
ce sens, je'suis heureux, mesi-iours, do. vous voir
ici'. J ai été aorpris en partie de pouvoir recevoir
des a présent cette preuve de vos sentiments, mais
j'en suis d'autant plus heureux. ·
J'ai .déjà déclaré, dans mon message, que je
traiterai avec les plus grands ménagements !es par-
ticularités du pays, et, en ce qui concerne spécia-
lement votre vilte natale, e)!e conservera toujours
les pa!!ic!arités auxquei!es elle a droit comme ça-
.pii~le d'un pays si considérable, et no'ammentpar
sa pOMti&nt~vorable et d'autres avantages.
Des administrations civiles et militaires snpé-
rieures y auront leur centre. Dites donc a vos com-
patriotes qu'ils no ssro!i! déçus par mo: sous aucun
rapport. It est vrai que pour ce qui concerne ma
personne, je suis trop vieux pour pouvoir pro-
mettre beaucoup; mais mon tiis, soyez-en certains,
~ouvornora dans mon sens et'tiendra tout ce que
j'ai promis.
On lit dans la GmgMcf~M~CMf' sous la
rubrique de Berlin
Nous ne savons nuHcmeni comntcrit t'Emporeur
des Français envisage !a situation politique sciuelie;
mais ia (.jascMe Je
des négociations entre les cours de Berlin et de P:t-.
ris au sujet d'une compensation' à accorder à !a
France, et la Con'espon~fHiee prot~'HCM/e n'ose pas
contester cette nouveHe dans un de ses derniersnu-
méros elle se contente seulement d'exprimer t'es-
poir et !e désir de voir ia France respecter, môme
a l'avenir, les légitimes aspirations de i'AUemagae.
Suivant cette feailte, l'Empereur Napoléon ne vou-
dra pas s'aliéner, par la demande d'un territoire
peu important; les sympathies qu'il avait su conqué-
rir de l'autre coté du Rhin.
.Nous ne saurions dire si tel es~précisémem l'avis
de l'Empereur Napotéon mais nous doutons beau-
coup qu'il veuille sacriner aux sympathies de l'é-
tranger les vœux du peuple français car il n'est un
mystère pour personne que les esprits en France
sont on ne peut plus montés contre la Prusse la
surexcitation y est tellement grande que le corres-
pondant de Paris de !a G~ze~e ae !s CfO!.B a expri-
mé, il y a quelques jours, la crainte que l'Empereur
des Français no soit forcé de céder.au courant de
l'opinion "publique que l'on excite beaucoup en ce
moment.
II se peut que M.'Benedetti, contrairement a ses
premières ouvertures relativement aux intentions
du cabinet des Tuileries, ait donné en dernier lieu
des expiications satisfaisantes: mais nous ne per-
sistons'pas moins à croire que ces expiications im-
pliquent tout au plus un ajournement des préten-
tions françaises et en aucun cas une renonciation
complète a l'espérance de In France de reprendre
un jour les provinces du Rhin.
Voilà pourquoi le gouvernement prussien feraii
bi-en de se réconcilier avec le Sud de l'Allemagne.
On écrit de Hanovre & la Cfjse~e (Mu~-
&OM?~;
Hya ici quelques personnes dont l'unique occu-
pation consiste a répandre de fausses nouvelles sur
notre roi et notre miaistre des affaires étrangères,
qui résident actuellement à Vienne. Le CoMn'i'er ~e
Ba?!OM'6 se fait surtout l'écho de ces rumeurs.
C'est ainsi qu'i) prétend que plus d'une fois a-
yant les événements de Langensa)za, on aurait fait
du côté de la Prusse des cures au roi de Hanovre
qui, si elles avaient été acceptées, auraient eu pour
effet de sauver la couronne et le pays. Mais le roi
George a constamment refusé de prêter i'oreiile a
ces ouvertures. Hn'y'a pas longtemps, mêmn a-
prës les grandes victoires de la Prusse en Autriche,
que l'on a renouvelé ces offres et posé de nouvelles
conditions.depaix au roi Gëorge, qui les a encore
déclinées.
Ces affirmations me paraissaient si extraordinai-
res que j'ai cru devoir aller aux renseignements et
m'adresser aux cercles mêmes où aucune nouvelle
ne pouvait Être suspectée. Eh bien 1 je ne m'étais
pas trompé dans mes prévisions. Les événements
jiisq'i'a la capitulation deLangensalza sont connus,
et depuis ce moment aucune négociation n'a eu
lieu. Aucune proposition d'aucun genre E'a été
faite du côté de la Prusse. Je dois dire, au con-
traire, que le roi de Prusse a refusé d'accepter une
lettre que notre roi lui avait écrite a-Nikolsbourg,
et que le comte de Bismark a, jusqu'à ce jour, lais-
sé sans réponse une lettre que lui avait adressse le
ministre hanovrien comte PIaten-HaIlermund.
Je n'ai pas besoin d'ajouter et d'exposer pour-
quoi et dans quel but on répand, dans le Hanovre
ces sortes de fausses nouvelles l
Une des aSaires qui préoccupent le plus en
ce moment le cabinet de Vienne, c'est la ques-
tion de la nature des liens politiques qui désor-
mais attacheront la Hongrie à l'empire d'Autri-
che. Nous reproduisons l'article suivant de la
Presse de Vienne, parce qu'il nous parait dbn-
et l'ivresse profonde que le dernier de tes serfs
possède et goûte paisiblement 1
Quelle est cette ivresse? Quelle est cette
joie ? Où les rencontre-t-on ?
–Dans une larme, dans un sourire! Va! 1
marche, marche, poursuis ton chemin, pauvre
âme [ surtout ne te prévaux point de ton bon-
heur, puisqu'à coté de lui se tient l'indiffé-
renco
C'était ce dialogue meetal qui faisait rêver le
jeune comte de KioH', et; peu à peu, en l'écou-
tant, il sentit monter par tout son être de nou-
velles et pures sensations.
–Mon Dieu! murmui'a-t-il, donne-moi le
bonheur qui manque à mon âme Mon Dieu
prends en pitié'ma solitude 1
li continua 'de marcher ainsi pendant une
demi-heure encore, lorsqu'il aperçut devant lui
une maisonnette. C'était une espèce d'auberge
ayant un' premier étage et entourée d'un petit
enclos.
Arrivé devant la porte, il mit pied à terre.
Les deux cosaques s'empressèrent d'en faire
autant.
Aussitôt un homme d'un certain âge parut
sur le seuil et s'avança vers le comie en tenant
respectueusement son chapeau à la main.
"t
Monseigneur désire s'arrêter chez moi?
demanda l'homme de la maison.
–Oui, répondit le comte.
–-Pour y passer la nuit?
Non, j'irai coucher a la ville voisine; qui,
du reste, ne doit pas être éloignée?
Quatre werstes, monseigneur.
C'est bien je resterai chez toi le temps de
faire reposer mes chevaux donne-leur à man-
ger et sers à mes domestiques un Cacon de vin.
Monseigneur ne me iera-t-il pas l'honneur
de prendre quelque chose chez moi ?
Si, du vin avec de l'eau et quelques fruits.
L'aubergiste regardaitattentivementle comte.
–Eh bien! qu'attends-tu, et pourquoi me
regardes-tu ainsi?
–Pardon. pardon. je vais servir mon-
seigneur.
Allons et surtout hâte-toi.
Les deux cosa.ques firent entrer les chevaux
sous un hangar qui servait d'écurie, attendant
que le maître de l'auberge vînt leur montrer
où étaient ravoine et les accessoires nécessai-
res au pansage des montures.
He comte s'était assis sur un banc de pierre
ner une idée assez complète do l'état général de
cetteques'ion:
Le A'c'p.!o contient, au nom du parti de Deak des
déclarations qui enlèvent aux efforts du gouverce-
B~ent tout espoir d'arriver a une transaction accep-
table pour les Hongrois. Ces déclarations peuvent
se résumer ainsi « Un fait bien certain, c'est que
jamais !ës Hongrois ne se feront représenter dans*!
un parlement central..Une chose également bien j
évidente, c'est que la Hongrie ne peut pas de non-
veau être mise en état de contumace.
)) H s'agit donc de savoir si,'dans les pays au delà
de la Leitha, le parlementarisme ou le despotisme
remportera. La Hongrie ne peut pas être contrain-
te de prendre part à un reiohsrath. Nous, les Hon-
grois d'un côté,'tes puys a' l'ouest de l'Empire de
l'autre côte, sommes des parties débattantes. Vou-
iez-vous vous unir avec nous sur la base de. la pa-
r'té? bien, mais si vous no voulez pas; la transac-
tion estimpossib'e.
» Considérée au point de vue du droit, la Hongrie
est un pays libre, assujetti à aucune autre nation,
ainsi que l'établissent' les traités bi)atéraux. Où
trouve-t-on quelque chose de semblable pour les
pays de l'autre côté de la Leitha? Qu'a. fait !o peu-
ple de ces pays pendant les siecles'écoulés, pour le
constitutibnalismeet'pour la liberté?
') C'est lit que toujours l'absolutisme a recruté ses
stipendiaires, et toujours contre le constitutionalis-
mc. Nous ne voulons pae dire par là qu'au delà de
la Leitha (e'est-a-dire dans les provinces slaves al-
lemandes), les choses vont mal pour la cause de la
liberté; nous faisons seulement remarquer.que la
Hongrie a droit à sa propre .Constitution, et qu'il
n'en est pas ainsi.des autres'provinces, o
Quoique ces déclarations du ~Vap~o soient bien
précises, nous espérons toujours qu'au dernier mo-
ment on se prononcera dans notre sens, et alors les
hommes d'Etat du À~pjo verront qu'il existe autre
chose qne Bach et Schmerliag, et que cette nutre
chose est uu gouvernement central vraiment parle-
mentaire.
Dès que l'OB aura reconnu qu'en cela seul con-
siste la politique conservatrice, et dès que l'on se-
ra décidé a oil'rir a ce parlement toutes les garan-
ties de durée nécessaires pour relever la conuance,
les habitants de la Hongrie ne se feront plus long-
temps attendre et viendront dans le Parlement en
aussi grand nombre que les habitants des autres
provinces.
Toutes les déductions tirées de la Constitution de
la Hongrie, de l'intégrité, de la parité, de la conti-
nuité et des traités bilatéraux no pourront pas pa-
ralyser la force, d'attraction exercée par la liberté
garantie dans l'Etat uni. LtLS. Croates, IesSfrbes,
!e- Yalaques, les Allemands et les Slaves du Nord,
-beaucoup supérieurs en nombre aux Magyars, qui
vivent dans les pays faisant partie de la couronné de
St-Etienne, enverront leurs, représentants a côté de
ceux. des provinces de l'ouest plutôt que de selaisser
dénationaliser et tyranniser parquelquesceniainesde
magnats magyars. Que la couronne ose leur deman-
der s'ils préfèrent que la liberté et la nationalité
leur soient garanties par un Parlement de l'empire
à Vienne ou par une Diète réunie à Pestb à ce
moment la dern'ere heure des !Endanc?s dnaiistes
aurnsonné.
On mande de Vienne au M''mo/'i'a~ Jt~omah'-
~0 que le baron de Hubner- ne retournera a
son poste d'ambassadeur à Rome qu'après l'é-
chéance de la convention du la septembre. Le
cabinet devienne entend ainsi écarter tout
soupçon de vouloir exercer une influence quel-
conque sur les décisions du Saint-Siège, à l'oc-
casion du départ des troupes françaises.
Le baron de Hubner sera remplacé provisoi-
rement par le baron d'Ottenfeid; qui gérera
l'ambassade avec'le titre de charge d'affaires..
Le ~ëMO~'M~ ~MM~Më ne partage pns i'o-
pimon des feuilies Maliennes sur la rapidité
avec laquelle sont conduites les négociations
entre l'Autriche et l'Italie
Tout en constatant, dit co journal, la marche
progressive des négociations ouvertes à Vienne en-
tre l'Autriche et l'Italie, nos correspondants nous
mettent en garde contre les appréciations un peu
trop optimistes des feuiHesde'Florence, suivant les-
quelles la .paix déunifivo pourrrit être signée sous
peu de jours.
Les questions de principe sont sans doute a peu
près réglées; mais dans l'application, pratique de
ces principes, il y a un grand nombre de détails à
discuter et à résoudre. Sans compter ia fixation des
frontières t'utj.es et le règlement de ia dette affé-
rente à la Yéne'ie, il s'agit de déterminer la posi-
tion des sujets mixtes, d'assurer le sort des fonc-
tionnaires publics qui ont servi dans cette province
sous la domination autrichienne, de régier les rap-
ports de chemins de fer vénitiens qui appartiennent
au réseau général du Sud, de déterminer l'époque
à laquelle les régiments vénitiens au service de
l'Autriche pourront être licenciés; de dresser l'in-
ventaire du matériel de guerre dont 1 l'aiie rem-
boursera la valeur, enfin de concerter nombre
d'arrangements très minutieux et très délicats.
Il est vrai que le général Manebrea a été chargé
de réclamer la restitution de la (Souronne de fer
qui était adossé contre la muraille du petit en-
clos il était encore, dominé, par les émotions
de tout à l'heure il laissa errer sa pensée-dans
ce monde vague, mais attractif, qui s'appelle
l'inconnu etque l'imagination a bientôt peuplé.
Tout à coup, une voix fraîche et perlée se fit
entendre à côté de lui..
Il releva la tête, mais il n'aperçut personne.
Cette voix était celle d'une jeune mie, et voi-
ci ce qu'elle chantait:
Les baisers du soleil ont fondu ta neige des sen-
tiers.– La nature a mis ses beaux habits de fête.
Pourquoi donc suis-je triste, lorsque tout est
joyeux autour de moi? Les baisers du soleil
ont fondu la ne'ge des sentiers.
L'oiseau appeDo sa compagne ils bâtissent ensem-
ble leur nid sous la feailtée. Et voila que le
nid est bientôt plein de chanson. D'où vient
donc que je pleure ? L'oiseau appelle sa com-
pagne ils bâtissent ensemble leur nid sous la
feuillée.
Ainsi disait Yelva la blonde, tandis'qne Ivan suivai
son seigneur à la guerre. Hélas murmurait-
cl'e, la mort a moissonné bien des braves
Les corbeaux se sont réjouis; mais les habits do
deuil ont remplacé le voile nuptial. Mais Ivan
est revenu de la guerre, qu'importe! eHe ne
pleure plus, Yelva la blonde
Ce ne pouvait être que dans l'enclos assuré-
ment que l'on chantait ainsi.
Le comte monta sur le banc ou il était assis.
La muraille n'étaitpas haute il lui fut facile
de regarder dans l'intérieur.
La chanteuse était !à.
Elle poussa un pe'it cri eu voyant un étran-
ger devant elle. Elle voulut se retirer.
'–Restez, et surtout continuez votre chan-
son, mademoiselle; lui dit le comte.
Ma chanson est nnie et mon ouvrage aussi,
réponditia jeune fille en lui montrant une cor-
beille.
Puis elle jouta
Voici.des fruits'que je cueiHaispour vous,
car vous êtes sans doute le noble vova.seur dont
vient de me parler mon père.
Ah le maître de cette auberge est.
Mon père, oui, monseigneur.
–Aiessandra! cria l'aubergiste.
Tene~, le voilà qui m'appelle. Veuillez
entrer dans notre maison, vous ctes servi, mon-
seigneur..
Elle s'éloigualégere comme une biche.
Atessandra, puisque Rous savons maintenant
mais ]c cabinet de 'Vienne ohjéc~ que 6ët~ ct~S-
tion a c~e vidëc a Zurich Se maDicre~t aYOïr !'au(&-
ritedefa chose J!)a;ée.
fouri'~e/troM'~Kt'po~i'~u~,
y T!YtETi?,S.
Pn!NMPir'!ËS É D~JI'B~E~
On écrit de Bucharos! à ia date du 35 ~t~ u
Avant d'entreprendre son voyage de tournéo~
prince de Hohenzollern a adressé au ministërë d~
nnances une lettre, publiée dans !e journal oHIcief
~on~on; dans [nqEieiio il déclare qu'en considéra-
tion du triste état des finances et de )a perspective
d'une mauvaise récolta, il pi'ëlëve do nouveau sur. r
sa liste civile une somme de j2,000 ducats, qu'it
met à la disposition ds l'Etat. Son éioignement de
Bucharestne doit pas être do plus de deux se-
maines.-
Ii y a encore, à Bucbarest, de trente a quarante
cas de choiera par jour: dont la moitié environ est
morteMe.
On sait que les Moldaves ont vu de h'ës mau-
vais œil la chute du priuce Gouza; ci; que de-
puis lors les tendances séparatistes se sont M-
veillées en Moldavie, et se sont môme traduites
par une tentative d'insurrection. Ces tendances
paraissent loin de s'anaiblir.
Le Fremc~MMa~, de Vienne; publie; en eit'et,
sur rentrée du prince Charles de HoheDzoHcm a
Jassy, les détails suivants, dont nous iui iaip.-
sons, bien entendu, toute la responsabilité
Jassy, 39 août.
Le silence politique qui a règne jusqu'ici dan:
notre vitie a été entin interrompu par ia visite de
notre prince régnant. Hier déjà des placards affi-
chés à tous [es coins de rue ayant annonce cnmme
« définitive x l'arrivée da pri'nce Char!es P", l'on
ne manqua pas de faire des démonstratioas ayant
pour but de .manifester l'irritaUdn de la popuiatiou
tant séparatiste que dualiste.
Pendant que, d'une part, !es UMonIstes et ]c'.<
homiNes de ta finance faisaient en grande t'aie des
préparatifs pour !a réception du prince, en pavoi-
saut les toits et les fen~res de* drapeaux noirs-:
biancs et jaunes et BMrs-Maocs et rouges, ie p!u?
grand.mécon'entemenL régnait parmi !e penpie
ptOprement dii,.
Cela n'emp&cbe pas que, dëa )e matin: de trë.-i
bonne heure, les rues se ren\p!iss~ent de curieux
qui voulaient voir l'étranger qu'on !cur avni! in)'
pose.
Le bruit s'éiait d'abord répandu qu'il arriverai!
dans la ma'.inée. Mais grande fut !a déception q~and
six heures du soir avaient déjà' sonne, et que !e
princa Charles n'éta!t pas encore là. A sept heures
Mmant, un soldat à cheval, arrivant au grand ga-
lop, portant un drapeau déguenillé, e! une !rorn-
pette toute rouiHéc, apporta ia nouvene que i.e.
prince Charles était déjà arrivé.
Dansée moment, le préfet invita la foule a pous-
ser des hourras. Mais afin de donner un caruc'.ëre. a
plus solennel encore à )a. réception du prince, il fit
sonner la cloche d'aiarm: C'est ainsi que Chsr-
les I* nt son entrée dans l'égtise métropolitaine
aux sons dn la cioche d'alarme et. paré de deux
bouquets de fleurs que mi avaient jetés des dam~a
au milieu du silence de la multitude.
Après que les troupes qui formaient h) baie eu-
rent déHIé, le prince monta en voiture il se rendit,
accompagné de sa suite, chezUaverghien, on il fut
logé. Apres l'entrée du prince, des messagers a!!ë-'
reat de maison en maison porter l'ordre ~d'iliumi-
ner, avec menace d'amende pour nuiconque n'o-
béirait. pas a c~tte injonci'on.
On mande de Jassy a !a Presse de Yk-nnp, a
la date du 3 septembre.:
Oa devait bien s'attendre a ce que les SMdaves
profitent de la présence de leur nouveau prince
pour obtenir des concessions qui leur ont é!é jus-
qu'ici refusées avec opiniâtreté. Parmi les pétitions
remises au prince Chai'ies par les habitants d'ici,
1 y en a une qui contient la demande que la Cbam-
bro'des députés tienne ses sessions tantôt à Bucba-
rest, tantôt à .1 :)ssy. Une telle concession eût réalisé
avec justice l'idée de l'union. Justement ce point a
été passé sous silence dans la proclamation adres-
sée par le prince aux habitants, tandis que l'on a/
répondu aux autres réclamations des Moldaves en
les consoiant et leur donnant l'assurance de la brui-
ne voionté de ia représentation prochaine du peuple..
Le Français-Alsacien Daviia se trouve aussi a !s
suite du.prince Charles. L'attitude de cet homme et
la protection qu'il trouve autres, du prince excitent
l'aversion et choquent, surtout parce qu'il remplis-
sait les mêmes fonctions du temps du prince Couza..
Ces jours derniers, le jeune BoIdurLatzesco a été
brutalement arrêté dans la rue et mis au secret. A
cette occasion, on s'est rappelé que le prince de
Hobenzollern avait, peu avant, prêté .serment:
à la Constitution, et on s'est demandé comment
un pareil attentat à la liberté individuelle pou".
vait être porta, en son nom, et cela, deux jours a-
vant son entrée a Jassy. La cause de cette arresta-
son nom, avait dix-huit ans; elle était grande
svelte ~)le avait une beauté vraiment remar-
quable son visage, 'du galbe le plus pur, était
encadré par une chevelure blonde et abondan-
te ses formes, nettement et franchement ac-
cusées, lui donnaient quelque chose de grave'
et d'imposant, mais qui était tempéré par !&
.douceur inefFable de ses yeux Meus. C'était une
femme, mais sous la femme on. sentait encore
respirer l'enfant.
AIessandra servit elle-même le comte à
table.
Celui-ci ne pouvait détacher ses yeux de !a
belle jeuaenUe.
Les fruits restèreht-intacts sur la table c'est
a peine si le comte mouilla ses lèvres dans le
vin qu'Alessandra lui présentait.
Chose étrange lui, l'homme à bonnes fortu-,
nés, il se sentait embarrassé devant une simple
paysanne.
Il voulait lui parler, et c'est en vain qu'iii
cherchait les premiers mots d'une conversation'
banale.
L'innocence et ia èandeur mettaient en dé-
faut la séduisante rhétorique de cet habile don
Juan.
Une heure après, le père d'Alessandra vint~
annoncer au comte que ses domestiques atten-
daient son ordre pour monter cheval.
Notre voyageur parut réfléchir.
Décidément, dit-il après un court silence,
je m'arrêterai quelques jours chez toi; la vue;
de cette campagne me plaît, et si tu as une
chambre a me donner~ je m'installe ici pour
quelque temps.
–Monsejgneur, je vous donnerai ma cham-
bre, qui est la plus convenable de la maison
mais je ne sais pas où je pourrais mettre vos
deux serviteurs.
Que cela ne t'inquiète pas; les nuits sont
magnifiques dans cette saison, ils coucheront
sous le hangar.
–Oh! comme ça, à la bonne heure! Je
cours préparer votre appartement. Allons, Âles-
sandra, ajouta l'aubergiste joyeux d'une pa-
reiHe aubaine, monte vite des draps blancs,,
sors les rideaux a grands ramages et prends L
toutes les ûeurspour orner la chambre de notre
hôte monseigneur nous fait l'honneur de se
reposer chez nous.
AIessandra s'empressa d'obéir à son n~re, en
se demandant, tout étonnée, pourquo~on cœur
battait si fort.
A~XANpMDUCROS,
(~(! SM!'fC H ~MH(H.~
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