Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-08-26
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Langue : français
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Description : 26 août 1866 26 août 1866
Description : 1866/08/26. 1866/08/26.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2007
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tCM~X'0"TM E
fAJRIS, 35 AOTJTT 1806
.tA ,M~H ANCLUSE
Le nouveau lord-secrétaire de l'amirauté
vient de f&Ire une déclaration qui émeut
singuliHrement nos voisins d'outre-Manche,
Si, en eil'et. ia marine de I'Apg!eterre est
dans le mauvais état qu'a -signalé sir John
Pakmgton, si les réserves sont incapables
de rendre les services qu'on en attend, il y
a lieu, pour le nouveau ministère, et H y a
évidemment urgence d aviser.
Ce qui ajoute l'autorité de la déclara-
tion du tord'secretaire de l'amirauté, c'est
qu'en Angleterre !e sentiment public incline
fortement à cette opinion, qui se traduira
certainement par une prochaine demande
d'argentaùPàrlement.
Sans doute, sir John Pakingtpn no tient
pas à faire l'éloge de l'administration de ses
prédécesseurs, lord Clarcnce Paget, le duc
de Somerset et sir Frédéric Grey. Mais les
faits, quelqusétonnemsnt qu'on en éprouve,
semblent lui donner raison, et les détails
que fouriusëent les journaux anglais coutn'-
meut 1~ sévère appréciation du nouveau se-
crétaire de l'amirauté.
Ainsi, par exemple, d'après un rapport
venudeQueenstown,Je jSH~t~s, apparte-
nant à la première classe des navires de !a
réserve, et bien pourvu de provisions de
toute espèce, a été prêté temporairement
aux commissaires de l'émigratipn pour être
empioyé comme hôpital aiîecté aux choléri-
ques ce navire, dit le rapport, ne serait
pas bon autre chose ASherness, l'Atlas et
l'~insuM; a Poi'tSfuouth,l'~Gn:e~:7M;! et le
Tif'ctous vaisseaux de ligne à deux ponts et à
hélice, seraient incapables de tenir contre
un navire construit et armé comme le ~e~-
~'opAo?:. Les ports anglais renferment en
outre vingt-neuf navires du même rang,
tous en très médiocre état.
Quant aux vingt-cinq grandes frégates
qui sont également dans les ports, qui jau-
gent de ,358 à 3,740 tonnes, et dont la force
van'ie de 3't0 à 1,000 chevaux, il faudrait du
temps pour les mettre à la mer, ainsi que
les vaisseaux de rang inférieur, tels que cor-
nettes, etc.
Ce qui donne de la gravité a ces révéla-
tions et ce qui explique l'émotion qu'elles
ont produite dans toute l'Angleterre, c'est
que les relevés officiels, présentés au Parle-
ment dans. la séance du 26 février dernier,
faisaient de la situation un tout autre ta-
bleau. Le budget de lord Clarence Peget se
montait au chiffre de 359,703,835 fr., et
la Chambre était persuadée que, pour cette
somme, le .pays avait le droit de compter
que les arsenaux seraient mis sur un pied
convenable. EMe avait autorisé le ministère
a passer des marchés pour l'achèvement des
grands travaux, et le crédit spécial pour
ces travaux devait être augmenté dans !e
prochain budget d'une sommede 8 miilions
750,000 francs.
Quant au nombre des navires armés, .il
était, toujours d'après le relevé ofuciel, de
320, portant 3,500 canons, mus par 58,000
chevaux-vapeur et montés par 53,000 ma-
telots et mousses. Dans ce nombre il y avait t
quinze.navires cuirassés. A ce chiû'reilfaut
ajouter les nombreux bâtiments de trans-
port.
Cette uoîte est disséminée dans toutes les
parties du monde, et c'est à peine s'il en
reste le tiers dans les divers ports militaires
du Royaume-Uni. Le ministre avouait, dans
son exposé, que la plupart des navires qui
sont-dàns les ports seraient incapables de
faire un service de guerre sérieux, et ne sont
en réaHté que des dépôts pour les surnumé-
raires ou même de simples stationnaires.
FEUILLETON DE LA ME~E
!)U 36 AocT 18.66
CMRRïER DE PARIS
On ce saurait citer trop souvent le mot
spirituel d'un ministre de l'Instruction pu-
bHque dont la mémoire est restée, chère aux
lettres.
Un monsieur–.de ceux qui « se nattent t
d'emporter te morceau)) –ayant dit devant
le ministre, avec une grande dépense de
froide ironie
Tout le monde a la croix d'honneur
en France
M. de Salvandy tit cette réponse mémo-
rable
–-Je ne! le suppose pas, monsieur, car.
tout, !e monde là demande.
Cette année, comme les précédentes, aux
approches;du 15 août, le monsieur qui se
natte remporter le morceauabrodé d'an-
tiques variations sur son thème favori.
Ecoutez-le:
« Le ruban rouge est distribué avec une
prodigalité folie.
))La croix d'honneur ne devrait récom-
penser que le seul mérite militaire.
)) Pourquoi décorer les littérateurs et les
artistes? lis sont assez payés avec l'argent
qu'ils empochent. »
Ah! le thème idiot! Ah! les sottes va-
riations Si vous n'adorez d'autre Dieu que
le dieu Cent Sous, est-ce un motif suffisant
pour supposer qu'une religion si basse soit
devenue la religion universelle des Français?
D'autres vont plus loin~dans la même
voie; ils demandent l'aboluion absolue de
l'ordre. Ce sont les égantaires de ]a bande.
Il exceptait d'ailleurs, de cette catégorie,
neuf navires cuirassés qui sont dans les
ports: et qu'il ne faut pas confondre avec les
navires cuirassés des escadres de la Manche
et de laMéditerranée. Il exceptaitégalemént
les navires garde-côtes qui font partie de la
réserve. Ces derniers pourraient, enquel-
ques jours, être réunis et renforcer l'escadre
de la Manche, dont la puissance est grands,
surtout par le rang des navires presque tous
cuirasses qu'elle renferme, et dont la force
est de 6,000 chevaux et de 300 canons.
Lors donc que sir John Pakington est ve-
nu déclarer que cette réserve si nombreuse,
et qui a coùié de si grosses sommes, n'était,
en réalité, composée que de navires incapa-
bles de servir a la mer lorsque de tous cô-
tés les hommes du métier se montrent in-
quiets sur leservice eSëctif que l'on peut
attendre des navires cuirassés, tels qu'ils
ont été construits jusqu'ici, on s'explique
très bien la préoccupation émue de nos voi-
sins.
Outre le manque de sécurité qui résulte
de ces révélations, les navires dont ou se
plaint représentent à eux seuls une dépense
d'au moins 5 milLious de livres sterling;
de sorte que l'Angleterre aurait dépensé,
depuis sept ans, la somme énorme de 70
millions de livres sterlingpour sa marine,
et n'aurait, comme réserve prête a faire un
bon service~ ni vaisseaux de ligne ni fré-
gates.
En admettaat qu'il y ait de l'exagération
dans les appréciations de sir John Paidng-
ton, et que le nouveau secrétaire del'ami-
ra-uté cherche d'avance, et selon une vieille
tactique qui réussit toujours, à émouvoir ia
commission du budget, il est certain que la
situation est sérieuse, et mérite au plus haut
degré l'attention des hommes spéciaux.
Quant a l'amirauté anglaise, ainsi mise
directement en cause, elle n'a pas l'air de
s'émouvoir-beaucoup. On l'accuse de s'en-
.veiopper de mystère, de rester plongée
dans la routine et d'employer tout l'argent
voté par le Parlement à réparer inutilement
les vieux vaisseaux au lieu d'en construire
de neufs. Il n'y aurait pas jusqu'aux ancres
qui ne seraientdéfectueuses, quoique payées
très cher.
La concluaon, pour les Anglais; c'est que
le Parlement se résignera à voter encore de
gros subsides pour remédiera cette situa-
tion, et obliger, si c'est possible, l'amirauté
à changer de système. La conclusion, pour
nous, c'est d'examiner de .près ce que vau-
draient, à la mer et au jour du combat, nos
navires cuirassés, qui datent déjà de quel-
ques années, et auxquels il est permis de
croire que s'appliqueraient les critiques
que les Anglais nCr craignent pas .de faire
hautement de leurs propres navires. Dans
la guerre d'Amérique lés monitors ont
joué un rôle qui a ouvert les-yeux aux plus
opiniâtres, et la bataille de Lissa vient de
montrer une fois de plus l'importance des
navires b:en construits et des équipages bien
dressés..11 y a là des enseignements pour
tout le monde. Espérons qu'ils ne seroatpas
perdus.' v
FRANC!SRJAUX.
Nous trouvons dans le ~curna~ c~s jDe6sun exposé ires intéressant des pourparlers
qui auraient eu lieu entre la France et la
Prusse au sujet des agrandissements de ter-
ritoire que méditait cette puissance et qu'elle
a; en en'et, obtenus.
Selon nos correspondants, il a éto souvent ques-
tion,'entre les cabinets de Paris et de Berlin, de ce
qu'il faudrait faire pour la France, dans le cas où
it s'accomplirait en Allemagne des changements
assez considéraMes pour altérer sa situation puiiti-
que et miiitaire. On prévoyait les agrandissements
de la Prusse, et oa s'accordait à reçonnaitre qu'ils
qu'ils pourraient autoriser la France à demander
une extension de territoire. Nos correspondants
font remonter les premières conversations qui ont
eu lieu sur ce sujet jusqu'à l'époque de la guerre
que l'Autriche et la Prusse firent au Danemark, au
commencement de l'année 1864. On les reprit a-
Eh quoi! Paul a le droit de se parer d'un
ornement qu'il est interdit à Pierre de por-
ter sous peine d'amende et de prison? Mais,
c'est un privilège, cela; et les priviléges,
on le sait, sont incompatibles avec les im-
mortels principes de 89.
Avouez qu'on ne s'attendait guère a voir
les immortels principes de 89 en cette af-
faire ? mais c'est une maladie qui les tient
de mettre les principes immortels à toute
sauce.
Tous les adversaires de la Légion d'hon-
neur n'ont pas la mâle et rude franchise du
monsieur qui se flatte d'emporter le mor-
ceau, témoin Kl'aimaMesceptique. M–L'ai-
mable sceptique a une façon à iui de défen-
dre l'institution qui, en réalité: n'est qu'une
attaque déguisée, pleine de sous-entendus
malicieux et de periidies voilées.
–A qui en avez-vous? dit l'aimable
sceptique de sa voix la plus tendre et en
ponctuant sa phrase avec ses plus doux sou-
rires. Abolir la Légion d'honneur! Ypensex-
vous ? Mais ce serait une faute capitale, mon
cher monsieur! Ignorez-votis donc quels
services elle rend ? Ne savez-vous pas qu'il
suffit d'un petit bout de ruban rouge long
comme ça pour rajeunir le plus vieil habit
noir? Et lorsqu'on va dans le monde, si l'on
n'était pas libre d'orner un peu sa bouton-
nière, commeat distinguerait-on les invités
des domestiques?
Malin comme un singe, cet aimable scep-
tique II n'emporte pas le morceau, c'est
vrai mais que de profondeur et d'habileté
dans cette stratégie
Naturellement jaloux de faire sa partie
dans ce concert d inepties, M. Joseph Pru-
dhomme prend la parole et dit avec auto<
rite
Quant a moi,.j'admets encore, à la
grande rigueur, qu'un homme de lettres
puisse être décore par le chef de l'Etat, mais
c'est à la condition expresse que le gaillard
aura fait préalablement uncbcf-d'a~uvrc.
près la conqùetedesduchësduHo!steinetduScMes-
wig, et elles se continuèrent, malgré le traite da
paix de Vienne du 30 octobre 186A et ta convention
de Gastein du 14 août i868. Pendant tout ce temps,
on mit-eu avant des idées très diverses et des Com-
binaisons très varices, mais toutefoissans formuler
une véritable proposition. On prononçait départ et
d'autre, des paroles vagues a travers lesquelles on
s'entendait à peu près, mais qui 'n'engageaient
réellement personne. Cesconversations se poursui-
virent, nous dit-on, jusqu'au moment où il fallut
en informer te roi de Prusse, qui, dès tes premiè.
res ouvertures qu'OM tui nt,se prononça formelle!
meut et très éuergiquemeht contre tout arrange-
ment qui supposerait t'abandon ou la cessiea d'une
parcelle quciconque.du~.territoire allemand. Guil-
laume P'' disait un jour a des personnes de sa plus
intime conHahcé,en leur indiquant de son doigt le
cours du Rhin sur une carte de l'Allemagne :«Vous
voyez cette ligne verte, il y a des gens qui consenti-
raient volontiers a en taire la frontière de l'AUema-
gue et de la France, mais je n'y consentirai jamais.
Quand il s'agirait pour moi du p[us grand intérêt,
je ne sacrifierais pas un pouce du territoire alle-
mand. N
Le JbMi'HG~<'gDe'&aque M. de Bismark a cherché à faire admettre
par les diverses cours de l'Europe sur les
changements qu'il préparait en Allemagne.
La suite semble prouver que ces vues n'ont
pas été adoptées par la France.
Lf Prusse ayant obtenu dans la guerre des suc-
cès inattendus, et la paix lui ayant procure un a-
grandissement qu'e)!e n'espérait pas, la question
des compensations territoriales u dû se présenter.
de nouveau, et la France eût pu se prévaloir cette
ibis des faits accomplis. La France l'a-t-elle fait, et
dans queUe mesure ?C'PSt ce que nos correspon-
dants ne savent pas exactement; mais il Jeur sem-
ble qu'on parviendra ditScilement a donner à la
France une satisfaction même insufiisante, s'il est
conveau, comme tout l'indique, q'on ne touchera
point à la Belgique et que ie droit des Etats neu-
tres sera respecté. Là matière des compensations ne
pourrait dès lors se trouver qu'en Allemagne, et il
faudrait que )a Prusse se résignât à un sacriSce
devenu nécessaire. Mais ce sacrince, le roi ne veut
!pas le faire; son peuple est de son avis, et l'opinion'
publique s'est prononcée avec une telle énergie
que M. de Bismark tui-même craindrait de la heur-
ter. Il le dit du moins; c'est te bouclier dont il se
couvre, sincère ou non, et qui lui a servi jusqu'ici
a décliner les observations de la France, qui les a
présentées avec une modération dont on doit lui sa-
savoir gré.–F.David.
H est bien entendu que nous ne reprodui-
sons ces détails que sous toutes reserves.
L'OpMtM~t ?!s ;de justi6er les moindres actes de M. dëBIs-
imark qu'elle se livre à tout un travail de
statistique pour démontrer qu'ilyabeau-
coup d'Atlemands dans les provinces polo-
naises que la Prusse veut faire entrer dans
:Ia confédérittipn de l'Allemagne du Nord, et
~que cet élément germanique compense et
au-delà l'élément polonais, ~assMre et~as-
~su&e.
Nous n'avons garde de rivaliser d'érudi-
tion avec l'OpMMon Madonnons volontiers les Massures et les Kas-
~subes mais comment le zèle peut-il l'aveu-
igler jusqu'à sacriner ainsi les Polonais? En
quoi la Prusse entreprenant de germaniser
et de prussiner la Posnanie diËere-t-elIe de
:Ia Russie, s'acharnant à russiner le duché
;de Varsovie et la LIthuanié? D'une part
~comme de l'autre, n'est-ce pas la destruc-
tion de la nationalité polonaise que l'on
~poursuit et les engagements pris envers les
'Polonais sont-ils moins sacrés sur ceux des
prives de laWarte que sur l'autre? La Prusse
ne se montre-t-elle pas, en cette occasion,
;comme en 1863 et comme en ')83i, landèle
complice de la Russie et l'exécutrice de ses
desseins?
La Prusse veut extirper le dernier germe
de la nationalité polonaise qui n'est, à ses
yeux, que du par<sistances patriotiques des Hanovriens et des
Francfortois. Elle veut, en outre, s'assurer
la disposition d'un plus grand nombre de
voix dans le Parlement allemand, pour le
jour où elle y fera entrer les Etats du Midi.
C'est son despotisme sur l'A)Iemagnë qu'elle
prépare avec une énergique activité.
La tentative est grande, et nous compre-
nons que les feuilles prussiennes y applau-
dissent mais on peut être surpris qu'elle
rencontre une si persévérante approbation
dans des feuilles françaises.
Le Ala politique prussienne. aussi les aveux qui
lui échappent~soht-ils d autant plus précieux
1 Eh!monsPrudhomme, qui don* peut. se
vanter d'avoir fait un chef-d'œuvre? Depuis
que l'humanités'ag)te, pense et travaille,
combien de chefs-d'œuvrea-t-elle produits?
Et d'ailleurs, étant données deux œuvres,
l'une exquise, l'autre absurde, êtes-vous
bien certain de les juger selon leur valeur
intrinsèque? Leur assigaerez-vous la vraie
place qui convient à leurs mérites respec-
tifs ? Ne sera-ce pas la chose absurde qui
vous attirera fatalement?
C'est avec une très-vive surprise que nous
avons vu un de nos confrères soutenir im-
prudemment la même thèse, la thèse du
chef-d'œuvre obligatoire, dans la chro-
nique d'un journal illustré. Est-ce Jonc que
notre confrère renonce à tout jamais à l'es-
poir d'être décoré? Et si, par aventure, il~
ambitionne la croix, est-ce donc qu'ilse
considère comme remplissant les cond itions
de son programme ?
Ah monsieur, spufn'ez qu'on vous le dise
Dans la première hypothèse, vous mon-
trez trop de modestie.
Dans la deuxième, vous montrez trop.d'or-~
gueil. `
La question du ruban rouge n'étant plus
à l'ordre du jour, n'allez pas imaginer au
moins que le monsieur ~Mt se /!aMe (2'ewpor-
Une telle supposi tion donnerait à penser
que vous ne le connaissez pas. Tant qu'il y
aura un morceau quelconque à emporter, il
se tiendra sur la brèche, infatigable et vail-
lant.
A cette heure, il est occupé a déplorer
amèrement la disparition des masures qui
déshonoraient les abords du Théâtre-Fran-
çais et de la rue de Richelieu. Avec des
soupirs indignés, il se rappelle que ce fut
de ce côté de. l'enceinte de Pans que Jeanne
Darcnt l'attaque de la ville alors au pouvoir
des Anglais. Ayant interrogé son Bouiilet,
il cite la date, il nomme le règne.
C'était le 8 septembre 43~.
a [recueillir. Aujourd'hui, c'est un de'ses
correspondants qui constate en ces termes
la répulsion que les pays annexés éprouvent
pQur les Prussiens.
J'apprends à l'instant qus les préparatifs ordon-
née par M. von Briesehdans l'aide gauche du châ-
teau de Hombourg, afin d'y installer son adminis-
tration/sont. suspendus par ordre supérieur, cir-
constaoce qui faire supposer que te grand-duc a ob-
tenugaindecause.Les habitants s'en réjouissent, car
là encore lés Prussiens no sont pus eu odeur de
sainteté. Pourquoi? Je serais bien embarrassé de
répondre à cette question, car généralement )e sol-
dat s'est bien conduit. C'est donc un projugé cqn-
tt~Ja Prusse, et malheureusement il est générât
dans le peuple; àMannheim, par exempte, il a
faUu employer la force armée et faire de nombreu-
ses arrestations d'individus qui huaient et situaient
les Prussiens pendant le passage de la division
hessoisequi traversait le grand-duché de Bade pour
rentrer dans la Hesse grand-ducàle. Les mêmes
manifestations se sont produites sur d'autres points
et se calmeront, il faut l'espérer, dans l'intérêt
même de ceux dont elles émanent.
LejournalleJVord fait remarquer qu'un
membre de la commission de l'adresse de
Berlin ayant demandé si dans les Etats
nouvellement, annexés la loi électorale au-
rait besoin de l'assentiment des Chambres
locales, le représentant du gouvernement a
répondu qu'il ne pouvait faire aucune dé-
claration précise à cet égard, mais que très
probablement cette loi serait promulguée
purement et simplement dans les Etats en
question, dès qu'elle aura été votée, et sanc-
tionnée en Prusse.
Ainsi les pays annexés, le Hanovre qui,
hier encore, formait un royaume, la Messe,
le Nassau, la ville de Francfort, si Hère de
ses franchises municipales, ne sont pas
associés à la vie parlementaire de la Prusse
et ils sont privés en même temps de leur re-
présentation nationale.
Ils ne reçoivent temporairement que l'u-
nion personnelle, pour être soumis au ré-
gime du bon plaisir.
Quant a la Saxe, le gouvernement a fa~t t
'déclarer qu'il n'attendrait pas la conclusion
dç la paix avec cet Etat pour faire procéder
dans ce royaume aux électiops pour le Par-
lement. La commission gouvernementale é-
taMIe à Dresde sera chargée de procéder a
ces élections dès que le cabinet de Berlin le
jugera opportun.
Le ~Nrc< ajoute, avec beaucoup de sens
C'est donc en présence des baïonnettes prussien-
nes que les Saxons seront appelés à élire leurs re-
présentants au Parlement national.
C'est tout ce qu'il faut de liberté au régi-
me que M. de Bismark destine a l'AMema-
g~
L'Op!n!'OH MCt~'&?:a~, eommf! le Janus an-
tique, a deux faces l'une tournée vers M.
de Bismark, dont le génie et la politique le
Tascinent, et l'autre vers la liberté, dont elle
déserte peu à peu les autels.
Voici comment la face libérale s'expmme
sur les annexions prussiennes
La principale préoccupation des journaux se ré-
porte maintenant sur le caractère des annexions
prussiennes. Ce dédain des votontés nationales,
cette invocation pure et simple du droit de la con-
quête, ont soulevé' dans la presse française une
sorte de protestation unanime, du meilleur augure
pour l'avenir, et qui nous fait espérer, le cas
échéant, que la poatique d'envahissement et de
Violence, en vertu de laquetle subsistent encore
quelques-uns des gouvernements de l'Europe mo-
derne, trouvera toujours et partout les tBemes ju-
ges sévères, que cette politique s'exerce à l'inté-
rieurouà l'extérieur, à Vienneou àBerlin,à Saint-
Pétersbourg ou à Madrid.
On ne saurait mieux dire. Pourquoi faut-
il qu'il sufnse dé tourner la page pour lire
l'apologie des mesures que M. de Bismark
veut prendre contre la nationalité polonai-
P<-?
Le Mcretatre de ta rédaction,
E. BAUM.
~PECHES ÉLECTRIQUES
Bepêchew d'ori~ïne auVienne, 24 août (authentique).
i Le traité de paix entre l'Autriche et la Prusse a
ete.signé hier soir, et va être envoyé à Vienne pour
être rati8ë. L'évacuation du territoire autrichien par
les troupes prussiennes commencera aussitôt après
l'échange des rati&cations. Undetai de trois, semai-
Charles VII était roi de France.
SI, dans le but charitable de lui offrir
quelque consolation, vous lui annoncez qu'à
cette place même une statue sera élevée à
Jeanne Darc, :1 répond avec un haussement
d'épaules
La statue d'une pucelle a la porte d'un
'théâtre Bravo la profanation sera com-
plète! ,1
Et vous regardant alors d'un air de triom-
phe, il a l'air de vous dtre
–Hein? que vous ensemble? Croyez-
vous qu'on emporte assez proprement le
morceau quand on veut s'en donner la
peine?
La catastrophe du pont de la Concorde lui
'a fourni un sujet qu'il a exploité coH antore.
On a beau lui prou ver qu'il n'y a eu que
neuf victimes et je conviens que c'est
déjà neuf de trop jl soutient mordicus
qu'on dissimule deux zéros.
Surtout ne lui dites pas que l'autorité
avaitpris toutes les mesures possibles pour
éviter un si funeste accident; n'ajoutez pas
qu.'il'est du tout entier à l'imbécillité sau-
vage et féroce des foules, vous risqueriez de
lé taire tomber en épilepsie.
Et si vous vous hasardez à blâmer devant
lui les mères qui traînent leurs enfants à la
mamelle au dangereux spectacle des illumi- ii
nations et des feux d'artmce, il vous répon-
dra qu'elles ont le droit de prendre part aux
réjouissances gratuites, seules réjouissan-
.ces qu'elles puissent se payer.
C'est ce qu'il appelle avoir un tendre et
profond amour « pour les masses. ))
Le. monsieur qui se Natte d'emporter le
morceau est un champignon vénéneux qui
nepoussé pas exclusivement sur le sol de la
France; a peine a-t-on enjambé les fron-
tières qu'on le retrouve chez les nations
-voisines.
C'est un d'eux qui, ces jours derniers,
dans un journalallemand publié àMànheim,
la A'ens ~adi'sc~e .Z.<~esse!'
nés a été fixe pour l'évapuation complète de la Bo-
hème.
Vienne, 24aoùt.
La Presse cro't savoir que ic comte Belcredi, pré-
sident du conseil, donnera sa démission. Cette dé
términa.tion serait rue avec ptaisir par les Hon-
grois.
)Mëp6cïte< ~efïgtme ïtrHM!enne
Berlin, 34apût.'
On lit dans la .(rtt~eMe de /Mentcf~!cd!M A'o~
« Le traite du ZoMvërem du~6mai ~86S avec ies
Etats du Sud continued'etre en vigueur avcp le de-
taidé dénonciation de six mois..Cette dernière
CRnditiQn&'applique également à la Saxe, et ta par-
ticipation de cet Etat au ZoHMreJin ne seraassnree
que s'il ne refuse pas les demandes équitaMes de la
Prusse, t
AHemagme.
Dresde,34aoùt.
Le yo~rHa! ~e Dresde publie un rescrit royal qui
enjoint aux ministres de maintenir avec soin une
entente loyale et amicale avec la Prusse.
'Espagne
Madrid, 34 août, soir.
Une circulaire du gouverneur, affichée à la Bour-
se, engage le public nnancier à se défier des faux
bruits de désordres répandus par les révolution-
naires en désarroi.
3 0/0 dette intérieure, 36 50. 3 0/0 dette dif-
férée, 33 d8.
Change sur Londres, 46 SO. Change sur Pa-
ris, 4 80.
KuMte--
Saint-Pétersbourg, 34 aoùt, soir.
Change sur Londres, à trois mois, 29 3/8 pence
par rouble.
Change sur Hambourg, à trois mois, 36 3/8 schil-
lings.
Change sur Amsterdam, a trois mois, i4S i/2
cents.
Change sur Paris, à trois mois, 3.08.
Emprunt avec prime, 1864, 109 i/a.
Emprunt avec prime, 1866, 106 3/8, plus faible.
Le dernier emprunt est en baisse, à la suite de
ventes faites par ie gouvernement. Suifs, SS 1/3.
(~ence Nau
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
CERON~UE POUr~UE
Les difEcultés constitutionnelles sont loin
d'être aplanies à Berlin par le vote de l'a-
dresse.
Une discussion s'est élevée dans la com-
mission chargée du projet de loi relatif au
bill d'indemnité entre le ministre des Enan-
ces et plusieurs membres du comité. Elle
montre dès maintenant, dit le A'ord, com-
bien la majorité libérale aura de peine a
s'entendre avec le gouvernement sur les
questions budgétaires. MM. Hoverbeck et
Virchow ont proposé d'introduire dans le
projet de loi un amendement, aux termes
duquel le bill d'indemnité no serait accordé
qu'aprèsia fixation légale du budget de ') 867;
mais le ministre des Enances a répliqué que
si cet amendement était adopté, le gouver-
nement retirerait le projet de loi. Un autre
membre demandait l'introduction dans le
projet d'un paragraphe constatant la néces-
sité d'établir désormais chaque année, en
temps opportun, un budget constitutionnel.
Le ministre des finances a également com-
battu cette proposition.
Le cabinet qui a pour chef M. de Bismark
repousse donc une à une toutes les garanties
de contrôle que réclame la Chambre mais
on fait remarquer que la gauche ayant la
majorité dans la commission, il ne serait
pas impossible que l'une ou l'autre de ces
motions fût adoptée et que, par suite, la
loi pour le bIH d'indemnité restât n l'é-
tat de projet.
Ainsi se rétabliraient sur leur ancien pied
les rapports que M. de Bismark à créés
entre les Chambres et la couronne.
L'état politique de la Prusse a l'intérieur
est passablement embrouillé. Nous appre-
nons par des correspondants de Berlin que
la commission de l'adresse et M. de Staven-
hagen, après avoir fait beaucoup d'efforts
pour s'entendre, en ont fait encore plus pour
décider la Chambre à accepter le projet d'a-
dresse modiËé par M. de Stavenhagen. I!
fameux article intitulé ~VoMS M'osons pas
peM)', déj~ cité par la Presse.
Eh bien! et nous donc, vous Bgurez-vous
que nous ayons peur ? `?
Faisant appel à toutes les races de la pa-
trie allemande, il les engage à venir, nous
visiter l'épée à là main et les conjure de ne
remettre la susdite épée au fourreau que
lorsqu'elles pourront dire
La Lorraine et l'Alsace sont à nous
Pourquoi pas aussi la Champagne, la
Touraine, la Guienne et I'Angoumois?Ge
ne sont pourtant pas des morceaux a dé-
daigner.
Ennn ce sera bien gentil de leur part de
s'en tenir à ces deux bouchées. Fasse le ciel
que l'appétit ne leur vienne pas en man-
geant
C'est égal, les Lorrains et les Alsaciens
ont dû joliment rire
A voir en ce moment le nombre considé-
rabte de moustaches qui sont en train d'es-
tomper des lèvres ordinairement rasées, le
belliqueux rédacteur du journal de Manheim
penserait, sans doute, que le ministre de la
guerre se dispose à appeler le ban et Tar-
rière-ban de la land~ehr française pour la
défensë~de l'Alsace et de la Lorraine en
danger. m;
Il est bon qu'il soit détrompé sans retard.
Ces rudiments de moustaches indiquentseu-
lement la venue des vacances. Tous ces
hommes barbus qui s'avancent, impossi-
ble de ne pas répéter &MS ~Mt s'auance~
vous represententde jeunes maîtres des re-
quêtes a la cour des comptes, dejeunesavo-
cats près la cour impériale et de jeunes
professeurs de l'Université. Viennent les
premiers jours du mois de novembre, et
le rasoir réglementaire aura moissonné tou-
tes ces moustaches si heureuses de prendre
l'air et de se montrer aux dames.
Ce que nous avons eu occasion de dire,
dans notre dernier coMrrt'er, au sujet d'une
s'agissait, comme a cUt le rapportë~
commission, « de prouver au pays par~R~
)) vote unanime SM~ant ~ue poss!e, qu'il y a
)) une expression commune des convictions~
)/patriotiques et constitutionnelles:
«Les difncultés, a ajoute M. Virchow,
)) qui viennent d'être mises de côté peuvent
? renaître, il importe donc de constater
)) que, malgré toutes les antipathies, JLe peu-.
)) pte prussien peut s'élever a l'expression
)) d'une seule volonté. B
II paraît que le gouvernement est surtout
préoccupé de la turbulence du parti conser-
vateur .qui ne voit pas d'un bon œil le
triomphe imminent des modérés; consé-
quence probable de la dissolution du parti
progressiste.
Ces conservateurs indisciplinés seraient
capables de ramener l'agitation au sein dé
la Chambre, et de gâter déjà cette œuvre de
réconciliation entre la nation et le ministère,
si péniblement ébauchée, si chère au cœur
du roi Guillaume, et surtout si indispensa-
ble a la longévité du ministère Bismark.
–JF. F~rHe.
Le ~ëmort'a! ~:p!oNM:<~Me se dit en césure
de donner les détails Suivants sur la mission
que le général de Manteùffel a remplie à Saint-
Pétersbourg
La mission du gênerai de ManteufTel à Saint-Pé-
tersbourg avait été motivée par une lettre autogra-
phe du czar au roi Guillaume, dans laquolte l'em-
pereur Alexandre prenait chaleureusement en main
la cause du grand-duc de Messe-Darmstadt et du
roi de Wurtemberg, liés l'un et l'autre par une
étroite parenté à la famille régnante de Russie. En
même temps, le prince GortschakoS' adressait une
note confidentielle au comte dé Bismark pour iùi
rappeler l'obligation de soumettre toute altération
des arrangements territoriaux stipulés dans l'acte
Rnal de Vienne à la sanction des puissances signa-
taires de cet acte. c
Comprenant toute la portée de l'initiative prise
par la Russie de déférer les annexions prussiennes
à l'examen des puissances signataires de l'acte final
de Vienne, le comté de Bismark s'est empressé de
suggérer au roi Guillaume l'opportunité de conjurer
le danger, en ménageant les cours de Darmstadt et
de Stuttgardt.Dans ce but, le baron deMantéunël a
été. chargé de concerter avec le prince de Gortscha-
koEf les mesures propres à donner satisfaction aux
vœux de l'empereur Alexandre. En conséquence,
l'indemnité de guerre à payer par le Wurtemberg
a été réduite à 8,000,000 Sorins, et l'intégrité ter-
ritoriale du duché de Hesse-Darmstadt a été main-
tenue. La Prusse s'est bornée à réclamer que la
partie du grand-duché située au nord de la ligne
du Mein fut comprise dans la Confédération aîle-
mande du Nord, atin que la défense stratégique de
cette ligne ne restât pas incomplète.
Le joug prussien, l'annexion forcée qu'il im-
pose, racontés par la presse anglaise elle-mê-
me, parleÏMHes en particulier, qui, dans ses
premiers Londres, représente l'unité allemande
comme pouvant se former sous le gouverne-
ment de la Prusse, onrent un étrange contraste
avec l'optimisme anglais à l'égard d'un système
de conquête et d'absorption qui ne peut que ren-
dre une grande unité nationale impossible en
Allemagne par les divisions mêmes et les hai-
nes, conséquences certaines d'un tel système.
Voici quelques extraits des lettres que le 7Y-
~Hes reçoit de Hambourg, et où il est surtout
question du Hanovre. Une de ces lettres, reçue
~de Hanovre et citée par le correspondant du ~t-
?KM, contient d'abord les détails suivants
jE'. F:erne.
Nous vous envions, car n'étes-vous pas dé-
barrassés des uniformes prussiens ? Et là où vous
êtes ne règnent ni la tristesse ni la stupeur. Ici, ta
situation est de joar en jour plusiatotérable.Avant-
hier, lorsque le fait de l'annexion n'était point con-
nu encore, on se nattait que le prince royal au
moins reviendrait. Des adresses du royaume tout
entier et de la ville de Hanovre, suppliant le roi de
Prusse de ne point annexer le pays, ont été saisies
dans les imprimeries. Le Zande~-Ze~u~, journal
tnodéré bien qu'indépendant, a été supprimé. Toute
la presse a reçu l'ordre expros d'être exclusivement
prussienne.
Lettres ouvertes, libre communication interdite
avec les autres contrées de l'Europe, tel est ié sys-
tème de lazaret politique auquel nous sommes sou-
mis au muins, aurait-on dû nous consulter, par un
vote puMic, sur le gouvernement que nous aurions
pu préterer ? Hier, le général Ischirschnitz, qui est
accusé d'avoir trahi la cause du pays et livré notre
armée, a été poursuivi à coups de-pierres dans les
rues.
Une autre lettre rend compte d'une entrevue du
comte de Munster et de M. de Bismarh, où celui-ci
avait déclaré naïvement que le gouvernement prus-
sien ne recevrait que des adresses dans le sens de
l'annexion.
Quant au LaKdM-.ZetM. Bordes, l'ancien ministre, est accusé d'y avoir
écrit. Il avait publié un article, dans cette feuilie
où il attaquait la saisie du revenu du prince royal
de Hanovre, genre d'annexion familière à la Prusse.
riche héritière entrevue à l'Opéra, le soir de
la reprise de Don 7Mtres en grande quantité. Nous avions bien
raison de dire que les célibataires français
sont hommes à braver tous les périls quand
il s'agit de conquérir les millions de leurs
rêves.
Dans le nombre, deux candidats nous ont
particulièrement intéressés, l'un qui nous
prie de lui répondre poste restante, aux ini-
tiales A. R., 68, qui a «vingt-cinq ans et
encore des illusions)); l'autre qui demande
qu'on lui réponde par la voie de l'jE''uet:e-
men<, dont la missive est datée du 't t août, 9
MiKUlT, et qui a eu la précaution,–inutile,
de couper le chiffre placé à l'angle gau-
che de son papier à lettre.
A ces deux messieurs,–et aux autres–
nous avons le regret d'annoncer que l'héri-
tière en question a quitté la France, et, con-
fession pénible à faire, il nous paraît que
c'est notre Courrier de la .Presse qui a dé-
terminé un si prompt départ.
Nous pensions en avoir dit tout juste as-
sez pour piquer la curiosité de nos lecteurs
sans onenser les convenances et sans bles-
ser les susceptibilités d'une honorable fa-
mille. Avons-nous étér plus loin que nous
voulions? Nous sommes-nous heurté contre
des susceptibilités exagérées~ toujours est-
il que le pèreaemporté sa nlle.nonsàns
nous avoir écnt une lettre chargée de mâle
dictions.
Ah! le difficile et dangereux métier que
nous exerçons! Quand un homme de lettres
a chronique pendant dix ans de sa vie, il
peut se vanter d'avoir placé bien des haines
la caisse d'épargne et d'avoir une raison-~ 4
nable quantité d'ennemis sur la planche.
Il est vrai qu'il est fondé à se dire
On me hait, donc je guis.
ALBËRIC SECOND.
3i'M!iH!"
3MCÎS{hM<~p~M!~t~tM) 13~~
MBO~CES. OEU BOUMt.CT 'MES0~1f:
Mmanche 2@ août tBCC
31*A!n<6)t'
3MMS(!b). i6~ .7~' r
tCM~X'0"TM E
fAJRIS, 35 AOTJTT 1806
.tA ,M~H ANCLUSE
Le nouveau lord-secrétaire de l'amirauté
vient de f&Ire une déclaration qui émeut
singuliHrement nos voisins d'outre-Manche,
Si, en eil'et. ia marine de I'Apg!eterre est
dans le mauvais état qu'a -signalé sir John
Pakmgton, si les réserves sont incapables
de rendre les services qu'on en attend, il y
a lieu, pour le nouveau ministère, et H y a
évidemment urgence d aviser.
Ce qui ajoute l'autorité de la déclara-
tion du tord'secretaire de l'amirauté, c'est
qu'en Angleterre !e sentiment public incline
fortement à cette opinion, qui se traduira
certainement par une prochaine demande
d'argentaùPàrlement.
Sans doute, sir John Pakingtpn no tient
pas à faire l'éloge de l'administration de ses
prédécesseurs, lord Clarcnce Paget, le duc
de Somerset et sir Frédéric Grey. Mais les
faits, quelqusétonnemsnt qu'on en éprouve,
semblent lui donner raison, et les détails
que fouriusëent les journaux anglais coutn'-
meut 1~ sévère appréciation du nouveau se-
crétaire de l'amirauté.
Ainsi, par exemple, d'après un rapport
venudeQueenstown,Je jSH~t~s, apparte-
nant à la première classe des navires de !a
réserve, et bien pourvu de provisions de
toute espèce, a été prêté temporairement
aux commissaires de l'émigratipn pour être
empioyé comme hôpital aiîecté aux choléri-
ques ce navire, dit le rapport, ne serait
pas bon autre chose ASherness, l'Atlas et
l'~insuM; a Poi'tSfuouth,l'~Gn:e~:7M;! et le
Tif'c
hélice, seraient incapables de tenir contre
un navire construit et armé comme le ~e~-
~'opAo?:. Les ports anglais renferment en
outre vingt-neuf navires du même rang,
tous en très médiocre état.
Quant aux vingt-cinq grandes frégates
qui sont également dans les ports, qui jau-
gent de ,358 à 3,740 tonnes, et dont la force
van'ie de 3't0 à 1,000 chevaux, il faudrait du
temps pour les mettre à la mer, ainsi que
les vaisseaux de rang inférieur, tels que cor-
nettes, etc.
Ce qui donne de la gravité a ces révéla-
tions et ce qui explique l'émotion qu'elles
ont produite dans toute l'Angleterre, c'est
que les relevés officiels, présentés au Parle-
ment dans. la séance du 26 février dernier,
faisaient de la situation un tout autre ta-
bleau. Le budget de lord Clarence Peget se
montait au chiffre de 359,703,835 fr., et
la Chambre était persuadée que, pour cette
somme, le .pays avait le droit de compter
que les arsenaux seraient mis sur un pied
convenable. EMe avait autorisé le ministère
a passer des marchés pour l'achèvement des
grands travaux, et le crédit spécial pour
ces travaux devait être augmenté dans !e
prochain budget d'une sommede 8 miilions
750,000 francs.
Quant au nombre des navires armés, .il
était, toujours d'après le relevé ofuciel, de
320, portant 3,500 canons, mus par 58,000
chevaux-vapeur et montés par 53,000 ma-
telots et mousses. Dans ce nombre il y avait t
quinze.navires cuirassés. A ce chiû'reilfaut
ajouter les nombreux bâtiments de trans-
port.
Cette uoîte est disséminée dans toutes les
parties du monde, et c'est à peine s'il en
reste le tiers dans les divers ports militaires
du Royaume-Uni. Le ministre avouait, dans
son exposé, que la plupart des navires qui
sont-dàns les ports seraient incapables de
faire un service de guerre sérieux, et ne sont
en réaHté que des dépôts pour les surnumé-
raires ou même de simples stationnaires.
FEUILLETON DE LA ME~E
!)U 36 AocT 18.66
CMRRïER DE PARIS
On ce saurait citer trop souvent le mot
spirituel d'un ministre de l'Instruction pu-
bHque dont la mémoire est restée, chère aux
lettres.
Un monsieur–.de ceux qui « se nattent t
d'emporter te morceau)) –ayant dit devant
le ministre, avec une grande dépense de
froide ironie
Tout le monde a la croix d'honneur
en France
M. de Salvandy tit cette réponse mémo-
rable
–-Je ne! le suppose pas, monsieur, car.
tout, !e monde là demande.
Cette année, comme les précédentes, aux
approches;du 15 août, le monsieur qui se
natte remporter le morceauabrodé d'an-
tiques variations sur son thème favori.
Ecoutez-le:
« Le ruban rouge est distribué avec une
prodigalité folie.
))La croix d'honneur ne devrait récom-
penser que le seul mérite militaire.
)) Pourquoi décorer les littérateurs et les
artistes? lis sont assez payés avec l'argent
qu'ils empochent. »
Ah! le thème idiot! Ah! les sottes va-
riations Si vous n'adorez d'autre Dieu que
le dieu Cent Sous, est-ce un motif suffisant
pour supposer qu'une religion si basse soit
devenue la religion universelle des Français?
D'autres vont plus loin~dans la même
voie; ils demandent l'aboluion absolue de
l'ordre. Ce sont les égantaires de ]a bande.
Il exceptait d'ailleurs, de cette catégorie,
neuf navires cuirassés qui sont dans les
ports: et qu'il ne faut pas confondre avec les
navires cuirassés des escadres de la Manche
et de laMéditerranée. Il exceptaitégalemént
les navires garde-côtes qui font partie de la
réserve. Ces derniers pourraient, enquel-
ques jours, être réunis et renforcer l'escadre
de la Manche, dont la puissance est grands,
surtout par le rang des navires presque tous
cuirasses qu'elle renferme, et dont la force
est de 6,000 chevaux et de 300 canons.
Lors donc que sir John Pakington est ve-
nu déclarer que cette réserve si nombreuse,
et qui a coùié de si grosses sommes, n'était,
en réalité, composée que de navires incapa-
bles de servir a la mer lorsque de tous cô-
tés les hommes du métier se montrent in-
quiets sur leservice eSëctif que l'on peut
attendre des navires cuirassés, tels qu'ils
ont été construits jusqu'ici, on s'explique
très bien la préoccupation émue de nos voi-
sins.
Outre le manque de sécurité qui résulte
de ces révélations, les navires dont ou se
plaint représentent à eux seuls une dépense
d'au moins 5 milLious de livres sterling;
de sorte que l'Angleterre aurait dépensé,
depuis sept ans, la somme énorme de 70
millions de livres sterlingpour sa marine,
et n'aurait, comme réserve prête a faire un
bon service~ ni vaisseaux de ligne ni fré-
gates.
En admettaat qu'il y ait de l'exagération
dans les appréciations de sir John Paidng-
ton, et que le nouveau secrétaire del'ami-
ra-uté cherche d'avance, et selon une vieille
tactique qui réussit toujours, à émouvoir ia
commission du budget, il est certain que la
situation est sérieuse, et mérite au plus haut
degré l'attention des hommes spéciaux.
Quant a l'amirauté anglaise, ainsi mise
directement en cause, elle n'a pas l'air de
s'émouvoir-beaucoup. On l'accuse de s'en-
.veiopper de mystère, de rester plongée
dans la routine et d'employer tout l'argent
voté par le Parlement à réparer inutilement
les vieux vaisseaux au lieu d'en construire
de neufs. Il n'y aurait pas jusqu'aux ancres
qui ne seraientdéfectueuses, quoique payées
très cher.
La concluaon, pour les Anglais; c'est que
le Parlement se résignera à voter encore de
gros subsides pour remédiera cette situa-
tion, et obliger, si c'est possible, l'amirauté
à changer de système. La conclusion, pour
nous, c'est d'examiner de .près ce que vau-
draient, à la mer et au jour du combat, nos
navires cuirassés, qui datent déjà de quel-
ques années, et auxquels il est permis de
croire que s'appliqueraient les critiques
que les Anglais nCr craignent pas .de faire
hautement de leurs propres navires. Dans
la guerre d'Amérique lés monitors ont
joué un rôle qui a ouvert les-yeux aux plus
opiniâtres, et la bataille de Lissa vient de
montrer une fois de plus l'importance des
navires b:en construits et des équipages bien
dressés..11 y a là des enseignements pour
tout le monde. Espérons qu'ils ne seroatpas
perdus.' v
FRANC!SRJAUX.
Nous trouvons dans le ~curna~ c~s jDe6s
qui auraient eu lieu entre la France et la
Prusse au sujet des agrandissements de ter-
ritoire que méditait cette puissance et qu'elle
a; en en'et, obtenus.
Selon nos correspondants, il a éto souvent ques-
tion,'entre les cabinets de Paris et de Berlin, de ce
qu'il faudrait faire pour la France, dans le cas où
it s'accomplirait en Allemagne des changements
assez considéraMes pour altérer sa situation puiiti-
que et miiitaire. On prévoyait les agrandissements
de la Prusse, et oa s'accordait à reçonnaitre qu'ils
qu'ils pourraient autoriser la France à demander
une extension de territoire. Nos correspondants
font remonter les premières conversations qui ont
eu lieu sur ce sujet jusqu'à l'époque de la guerre
que l'Autriche et la Prusse firent au Danemark, au
commencement de l'année 1864. On les reprit a-
Eh quoi! Paul a le droit de se parer d'un
ornement qu'il est interdit à Pierre de por-
ter sous peine d'amende et de prison? Mais,
c'est un privilège, cela; et les priviléges,
on le sait, sont incompatibles avec les im-
mortels principes de 89.
Avouez qu'on ne s'attendait guère a voir
les immortels principes de 89 en cette af-
faire ? mais c'est une maladie qui les tient
de mettre les principes immortels à toute
sauce.
Tous les adversaires de la Légion d'hon-
neur n'ont pas la mâle et rude franchise du
monsieur qui se flatte d'emporter le mor-
ceau, témoin Kl'aimaMesceptique. M–L'ai-
mable sceptique a une façon à iui de défen-
dre l'institution qui, en réalité: n'est qu'une
attaque déguisée, pleine de sous-entendus
malicieux et de periidies voilées.
–A qui en avez-vous? dit l'aimable
sceptique de sa voix la plus tendre et en
ponctuant sa phrase avec ses plus doux sou-
rires. Abolir la Légion d'honneur! Ypensex-
vous ? Mais ce serait une faute capitale, mon
cher monsieur! Ignorez-votis donc quels
services elle rend ? Ne savez-vous pas qu'il
suffit d'un petit bout de ruban rouge long
comme ça pour rajeunir le plus vieil habit
noir? Et lorsqu'on va dans le monde, si l'on
n'était pas libre d'orner un peu sa bouton-
nière, commeat distinguerait-on les invités
des domestiques?
Malin comme un singe, cet aimable scep-
tique II n'emporte pas le morceau, c'est
vrai mais que de profondeur et d'habileté
dans cette stratégie
Naturellement jaloux de faire sa partie
dans ce concert d inepties, M. Joseph Pru-
dhomme prend la parole et dit avec auto<
rite
Quant a moi,.j'admets encore, à la
grande rigueur, qu'un homme de lettres
puisse être décore par le chef de l'Etat, mais
c'est à la condition expresse que le gaillard
aura fait préalablement uncbcf-d'a~uvrc.
près la conqùetedesduchësduHo!steinetduScMes-
wig, et elles se continuèrent, malgré le traite da
paix de Vienne du 30 octobre 186A et ta convention
de Gastein du 14 août i868. Pendant tout ce temps,
on mit-eu avant des idées très diverses et des Com-
binaisons très varices, mais toutefoissans formuler
une véritable proposition. On prononçait départ et
d'autre, des paroles vagues a travers lesquelles on
s'entendait à peu près, mais qui 'n'engageaient
réellement personne. Cesconversations se poursui-
virent, nous dit-on, jusqu'au moment où il fallut
en informer te roi de Prusse, qui, dès tes premiè.
res ouvertures qu'OM tui nt,se prononça formelle!
meut et très éuergiquemeht contre tout arrange-
ment qui supposerait t'abandon ou la cessiea d'une
parcelle quciconque.du~.territoire allemand. Guil-
laume P'' disait un jour a des personnes de sa plus
intime conHahcé,en leur indiquant de son doigt le
cours du Rhin sur une carte de l'Allemagne :«Vous
voyez cette ligne verte, il y a des gens qui consenti-
raient volontiers a en taire la frontière de l'AUema-
gue et de la France, mais je n'y consentirai jamais.
Quand il s'agirait pour moi du p[us grand intérêt,
je ne sacrifierais pas un pouce du territoire alle-
mand. N
Le JbMi'HG~<'gDe'&a
par les diverses cours de l'Europe sur les
changements qu'il préparait en Allemagne.
La suite semble prouver que ces vues n'ont
pas été adoptées par la France.
Lf Prusse ayant obtenu dans la guerre des suc-
cès inattendus, et la paix lui ayant procure un a-
grandissement qu'e)!e n'espérait pas, la question
des compensations territoriales u dû se présenter.
de nouveau, et la France eût pu se prévaloir cette
ibis des faits accomplis. La France l'a-t-elle fait, et
dans queUe mesure ?C'PSt ce que nos correspon-
dants ne savent pas exactement; mais il Jeur sem-
ble qu'on parviendra ditScilement a donner à la
France une satisfaction même insufiisante, s'il est
conveau, comme tout l'indique, q'on ne touchera
point à la Belgique et que ie droit des Etats neu-
tres sera respecté. Là matière des compensations ne
pourrait dès lors se trouver qu'en Allemagne, et il
faudrait que )a Prusse se résignât à un sacriSce
devenu nécessaire. Mais ce sacrince, le roi ne veut
!pas le faire; son peuple est de son avis, et l'opinion'
publique s'est prononcée avec une telle énergie
que M. de Bismark tui-même craindrait de la heur-
ter. Il le dit du moins; c'est te bouclier dont il se
couvre, sincère ou non, et qui lui a servi jusqu'ici
a décliner les observations de la France, qui les a
présentées avec une modération dont on doit lui sa-
savoir gré.–F.David.
H est bien entendu que nous ne reprodui-
sons ces détails que sous toutes reserves.
L'OpMtM~t ?!s
imark qu'elle se livre à tout un travail de
statistique pour démontrer qu'ilyabeau-
coup d'Atlemands dans les provinces polo-
naises que la Prusse veut faire entrer dans
:Ia confédérittipn de l'Allemagne du Nord, et
~que cet élément germanique compense et
au-delà l'élément polonais, ~assMre et~as-
~su&e.
Nous n'avons garde de rivaliser d'érudi-
tion avec l'OpMMon Ma
~subes mais comment le zèle peut-il l'aveu-
igler jusqu'à sacriner ainsi les Polonais? En
quoi la Prusse entreprenant de germaniser
et de prussiner la Posnanie diËere-t-elIe de
:Ia Russie, s'acharnant à russiner le duché
;de Varsovie et la LIthuanié? D'une part
~comme de l'autre, n'est-ce pas la destruc-
tion de la nationalité polonaise que l'on
~poursuit et les engagements pris envers les
'Polonais sont-ils moins sacrés sur ceux des
prives de laWarte que sur l'autre? La Prusse
ne se montre-t-elle pas, en cette occasion,
;comme en 1863 et comme en ')83i, landèle
complice de la Russie et l'exécutrice de ses
desseins?
La Prusse veut extirper le dernier germe
de la nationalité polonaise qui n'est, à ses
yeux, que du par<
Francfortois. Elle veut, en outre, s'assurer
la disposition d'un plus grand nombre de
voix dans le Parlement allemand, pour le
jour où elle y fera entrer les Etats du Midi.
C'est son despotisme sur l'A)Iemagnë qu'elle
prépare avec une énergique activité.
La tentative est grande, et nous compre-
nons que les feuilles prussiennes y applau-
dissent mais on peut être surpris qu'elle
rencontre une si persévérante approbation
dans des feuilles françaises.
Le A
lui échappent~soht-ils d autant plus précieux
1 Eh!monsPrudhomme, qui don* peut. se
vanter d'avoir fait un chef-d'œuvre? Depuis
que l'humanités'ag)te, pense et travaille,
combien de chefs-d'œuvrea-t-elle produits?
Et d'ailleurs, étant données deux œuvres,
l'une exquise, l'autre absurde, êtes-vous
bien certain de les juger selon leur valeur
intrinsèque? Leur assigaerez-vous la vraie
place qui convient à leurs mérites respec-
tifs ? Ne sera-ce pas la chose absurde qui
vous attirera fatalement?
C'est avec une très-vive surprise que nous
avons vu un de nos confrères soutenir im-
prudemment la même thèse, la thèse du
chef-d'œuvre obligatoire, dans la chro-
nique d'un journal illustré. Est-ce Jonc que
notre confrère renonce à tout jamais à l'es-
poir d'être décoré? Et si, par aventure, il~
ambitionne la croix, est-ce donc qu'ilse
considère comme remplissant les cond itions
de son programme ?
Ah monsieur, spufn'ez qu'on vous le dise
Dans la première hypothèse, vous mon-
trez trop de modestie.
Dans la deuxième, vous montrez trop.d'or-~
gueil. `
La question du ruban rouge n'étant plus
à l'ordre du jour, n'allez pas imaginer au
moins que le monsieur ~Mt se /!aMe (2'ewpor-
que vous ne le connaissez pas. Tant qu'il y
aura un morceau quelconque à emporter, il
se tiendra sur la brèche, infatigable et vail-
lant.
A cette heure, il est occupé a déplorer
amèrement la disparition des masures qui
déshonoraient les abords du Théâtre-Fran-
çais et de la rue de Richelieu. Avec des
soupirs indignés, il se rappelle que ce fut
de ce côté de. l'enceinte de Pans que Jeanne
Darcnt l'attaque de la ville alors au pouvoir
des Anglais. Ayant interrogé son Bouiilet,
il cite la date, il nomme le règne.
C'était le 8 septembre 43~.
a [recueillir. Aujourd'hui, c'est un de'ses
correspondants qui constate en ces termes
la répulsion que les pays annexés éprouvent
pQur les Prussiens.
J'apprends à l'instant qus les préparatifs ordon-
née par M. von Briesehdans l'aide gauche du châ-
teau de Hombourg, afin d'y installer son adminis-
tration/sont. suspendus par ordre supérieur, cir-
constaoce qui faire supposer que te grand-duc a ob-
tenugaindecause.Les habitants s'en réjouissent, car
là encore lés Prussiens no sont pus eu odeur de
sainteté. Pourquoi? Je serais bien embarrassé de
répondre à cette question, car généralement )e sol-
dat s'est bien conduit. C'est donc un projugé cqn-
tt~Ja Prusse, et malheureusement il est générât
dans le peuple; àMannheim, par exempte, il a
faUu employer la force armée et faire de nombreu-
ses arrestations d'individus qui huaient et situaient
les Prussiens pendant le passage de la division
hessoisequi traversait le grand-duché de Bade pour
rentrer dans la Hesse grand-ducàle. Les mêmes
manifestations se sont produites sur d'autres points
et se calmeront, il faut l'espérer, dans l'intérêt
même de ceux dont elles émanent.
LejournalleJVord fait remarquer qu'un
membre de la commission de l'adresse de
Berlin ayant demandé si dans les Etats
nouvellement, annexés la loi électorale au-
rait besoin de l'assentiment des Chambres
locales, le représentant du gouvernement a
répondu qu'il ne pouvait faire aucune dé-
claration précise à cet égard, mais que très
probablement cette loi serait promulguée
purement et simplement dans les Etats en
question, dès qu'elle aura été votée, et sanc-
tionnée en Prusse.
Ainsi les pays annexés, le Hanovre qui,
hier encore, formait un royaume, la Messe,
le Nassau, la ville de Francfort, si Hère de
ses franchises municipales, ne sont pas
associés à la vie parlementaire de la Prusse
et ils sont privés en même temps de leur re-
présentation nationale.
Ils ne reçoivent temporairement que l'u-
nion personnelle, pour être soumis au ré-
gime du bon plaisir.
Quant a la Saxe, le gouvernement a fa~t t
'déclarer qu'il n'attendrait pas la conclusion
dç la paix avec cet Etat pour faire procéder
dans ce royaume aux électiops pour le Par-
lement. La commission gouvernementale é-
taMIe à Dresde sera chargée de procéder a
ces élections dès que le cabinet de Berlin le
jugera opportun.
Le ~Nrc< ajoute, avec beaucoup de sens
C'est donc en présence des baïonnettes prussien-
nes que les Saxons seront appelés à élire leurs re-
présentants au Parlement national.
C'est tout ce qu'il faut de liberté au régi-
me que M. de Bismark destine a l'AMema-
g~
L'Op!n!'OH MCt~'&?:a~, eommf! le Janus an-
tique, a deux faces l'une tournée vers M.
de Bismark, dont le génie et la politique le
Tascinent, et l'autre vers la liberté, dont elle
déserte peu à peu les autels.
Voici comment la face libérale s'expmme
sur les annexions prussiennes
La principale préoccupation des journaux se ré-
porte maintenant sur le caractère des annexions
prussiennes. Ce dédain des votontés nationales,
cette invocation pure et simple du droit de la con-
quête, ont soulevé' dans la presse française une
sorte de protestation unanime, du meilleur augure
pour l'avenir, et qui nous fait espérer, le cas
échéant, que la poatique d'envahissement et de
Violence, en vertu de laquetle subsistent encore
quelques-uns des gouvernements de l'Europe mo-
derne, trouvera toujours et partout les tBemes ju-
ges sévères, que cette politique s'exerce à l'inté-
rieurouà l'extérieur, à Vienneou àBerlin,à Saint-
Pétersbourg ou à Madrid.
On ne saurait mieux dire. Pourquoi faut-
il qu'il sufnse dé tourner la page pour lire
l'apologie des mesures que M. de Bismark
veut prendre contre la nationalité polonai-
P<-?
Le Mcretatre de ta rédaction,
E. BAUM.
~PECHES ÉLECTRIQUES
Bepêchew d'ori~ïne au
i Le traité de paix entre l'Autriche et la Prusse a
ete.signé hier soir, et va être envoyé à Vienne pour
être rati8ë. L'évacuation du territoire autrichien par
les troupes prussiennes commencera aussitôt après
l'échange des rati&cations. Undetai de trois, semai-
Charles VII était roi de France.
SI, dans le but charitable de lui offrir
quelque consolation, vous lui annoncez qu'à
cette place même une statue sera élevée à
Jeanne Darc, :1 répond avec un haussement
d'épaules
La statue d'une pucelle a la porte d'un
'théâtre Bravo la profanation sera com-
plète! ,1
Et vous regardant alors d'un air de triom-
phe, il a l'air de vous dtre
–Hein? que vous ensemble? Croyez-
vous qu'on emporte assez proprement le
morceau quand on veut s'en donner la
peine?
La catastrophe du pont de la Concorde lui
'a fourni un sujet qu'il a exploité coH antore.
On a beau lui prou ver qu'il n'y a eu que
neuf victimes et je conviens que c'est
déjà neuf de trop jl soutient mordicus
qu'on dissimule deux zéros.
Surtout ne lui dites pas que l'autorité
avaitpris toutes les mesures possibles pour
éviter un si funeste accident; n'ajoutez pas
qu.'il'est du tout entier à l'imbécillité sau-
vage et féroce des foules, vous risqueriez de
lé taire tomber en épilepsie.
Et si vous vous hasardez à blâmer devant
lui les mères qui traînent leurs enfants à la
mamelle au dangereux spectacle des illumi- ii
nations et des feux d'artmce, il vous répon-
dra qu'elles ont le droit de prendre part aux
réjouissances gratuites, seules réjouissan-
.ces qu'elles puissent se payer.
C'est ce qu'il appelle avoir un tendre et
profond amour « pour les masses. ))
Le. monsieur qui se Natte d'emporter le
morceau est un champignon vénéneux qui
nepoussé pas exclusivement sur le sol de la
France; a peine a-t-on enjambé les fron-
tières qu'on le retrouve chez les nations
-voisines.
C'est un d'eux qui, ces jours derniers,
dans un journalallemand publié àMànheim,
la A'ens ~adi'sc~e .Z.<~esse!'
nés a été fixe pour l'évapuation complète de la Bo-
hème.
Vienne, 24aoùt.
La Presse cro't savoir que ic comte Belcredi, pré-
sident du conseil, donnera sa démission. Cette dé
términa.tion serait rue avec ptaisir par les Hon-
grois.
)Mëp6cïte< ~efïgtme ïtrHM!enne
Berlin, 34apût.'
On lit dans la .(rtt~eMe de /Mentcf~!cd!M A'o~
« Le traite du ZoMvërem du~6mai ~86S avec ies
Etats du Sud continued'etre en vigueur avcp le de-
taidé dénonciation de six mois..Cette dernière
CRnditiQn&'applique également à la Saxe, et ta par-
ticipation de cet Etat au ZoHMreJin ne seraassnree
que s'il ne refuse pas les demandes équitaMes de la
Prusse, t
AHemagme.
Dresde,34aoùt.
Le yo~rHa! ~e Dresde publie un rescrit royal qui
enjoint aux ministres de maintenir avec soin une
entente loyale et amicale avec la Prusse.
'Espagne
Madrid, 34 août, soir.
Une circulaire du gouverneur, affichée à la Bour-
se, engage le public nnancier à se défier des faux
bruits de désordres répandus par les révolution-
naires en désarroi.
3 0/0 dette intérieure, 36 50. 3 0/0 dette dif-
férée, 33 d8.
Change sur Londres, 46 SO. Change sur Pa-
ris, 4 80.
KuMte--
Saint-Pétersbourg, 34 aoùt, soir.
Change sur Londres, à trois mois, 29 3/8 pence
par rouble.
Change sur Hambourg, à trois mois, 36 3/8 schil-
lings.
Change sur Amsterdam, a trois mois, i4S i/2
cents.
Change sur Paris, à trois mois, 3.08.
Emprunt avec prime, 1864, 109 i/a.
Emprunt avec prime, 1866, 106 3/8, plus faible.
Le dernier emprunt est en baisse, à la suite de
ventes faites par ie gouvernement. Suifs, SS 1/3.
(~ence Nau
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
CERON~UE POUr~UE
Les difEcultés constitutionnelles sont loin
d'être aplanies à Berlin par le vote de l'a-
dresse.
Une discussion s'est élevée dans la com-
mission chargée du projet de loi relatif au
bill d'indemnité entre le ministre des Enan-
ces et plusieurs membres du comité. Elle
montre dès maintenant, dit le A'ord, com-
bien la majorité libérale aura de peine a
s'entendre avec le gouvernement sur les
questions budgétaires. MM. Hoverbeck et
Virchow ont proposé d'introduire dans le
projet de loi un amendement, aux termes
duquel le bill d'indemnité no serait accordé
qu'aprèsia fixation légale du budget de ') 867;
mais le ministre des Enances a répliqué que
si cet amendement était adopté, le gouver-
nement retirerait le projet de loi. Un autre
membre demandait l'introduction dans le
projet d'un paragraphe constatant la néces-
sité d'établir désormais chaque année, en
temps opportun, un budget constitutionnel.
Le ministre des finances a également com-
battu cette proposition.
Le cabinet qui a pour chef M. de Bismark
repousse donc une à une toutes les garanties
de contrôle que réclame la Chambre mais
on fait remarquer que la gauche ayant la
majorité dans la commission, il ne serait
pas impossible que l'une ou l'autre de ces
motions fût adoptée et que, par suite, la
loi pour le bIH d'indemnité restât n l'é-
tat de projet.
Ainsi se rétabliraient sur leur ancien pied
les rapports que M. de Bismark à créés
entre les Chambres et la couronne.
L'état politique de la Prusse a l'intérieur
est passablement embrouillé. Nous appre-
nons par des correspondants de Berlin que
la commission de l'adresse et M. de Staven-
hagen, après avoir fait beaucoup d'efforts
pour s'entendre, en ont fait encore plus pour
décider la Chambre à accepter le projet d'a-
dresse modiËé par M. de Stavenhagen. I!
fameux article intitulé ~VoMS M'osons pas
peM)', déj~ cité par la Presse.
Eh bien! et nous donc, vous Bgurez-vous
que nous ayons peur ? `?
Faisant appel à toutes les races de la pa-
trie allemande, il les engage à venir, nous
visiter l'épée à là main et les conjure de ne
remettre la susdite épée au fourreau que
lorsqu'elles pourront dire
La Lorraine et l'Alsace sont à nous
Pourquoi pas aussi la Champagne, la
Touraine, la Guienne et I'Angoumois?Ge
ne sont pourtant pas des morceaux a dé-
daigner.
Ennn ce sera bien gentil de leur part de
s'en tenir à ces deux bouchées. Fasse le ciel
que l'appétit ne leur vienne pas en man-
geant
C'est égal, les Lorrains et les Alsaciens
ont dû joliment rire
A voir en ce moment le nombre considé-
rabte de moustaches qui sont en train d'es-
tomper des lèvres ordinairement rasées, le
belliqueux rédacteur du journal de Manheim
penserait, sans doute, que le ministre de la
guerre se dispose à appeler le ban et Tar-
rière-ban de la land~ehr française pour la
défensë~de l'Alsace et de la Lorraine en
danger. m;
Il est bon qu'il soit détrompé sans retard.
Ces rudiments de moustaches indiquentseu-
lement la venue des vacances. Tous ces
hommes barbus qui s'avancent, impossi-
ble de ne pas répéter &MS ~Mt s'auance~
vous represententde jeunes maîtres des re-
quêtes a la cour des comptes, dejeunesavo-
cats près la cour impériale et de jeunes
professeurs de l'Université. Viennent les
premiers jours du mois de novembre, et
le rasoir réglementaire aura moissonné tou-
tes ces moustaches si heureuses de prendre
l'air et de se montrer aux dames.
Ce que nous avons eu occasion de dire,
dans notre dernier coMrrt'er, au sujet d'une
s'agissait, comme a cUt le rapportë~
commission, « de prouver au pays par~R~
)) vote unanime SM~ant ~ue poss!e, qu'il y a
)) une expression commune des convictions~
)/patriotiques et constitutionnelles:
«Les difncultés, a ajoute M. Virchow,
)) qui viennent d'être mises de côté peuvent
? renaître, il importe donc de constater
)) que, malgré toutes les antipathies, JLe peu-.
)) pte prussien peut s'élever a l'expression
)) d'une seule volonté. B
II paraît que le gouvernement est surtout
préoccupé de la turbulence du parti conser-
vateur .qui ne voit pas d'un bon œil le
triomphe imminent des modérés; consé-
quence probable de la dissolution du parti
progressiste.
Ces conservateurs indisciplinés seraient
capables de ramener l'agitation au sein dé
la Chambre, et de gâter déjà cette œuvre de
réconciliation entre la nation et le ministère,
si péniblement ébauchée, si chère au cœur
du roi Guillaume, et surtout si indispensa-
ble a la longévité du ministère Bismark.
–JF. F~rHe.
Le ~ëmort'a! ~:p!oNM:<~Me se dit en césure
de donner les détails Suivants sur la mission
que le général de Manteùffel a remplie à Saint-
Pétersbourg
La mission du gênerai de ManteufTel à Saint-Pé-
tersbourg avait été motivée par une lettre autogra-
phe du czar au roi Guillaume, dans laquolte l'em-
pereur Alexandre prenait chaleureusement en main
la cause du grand-duc de Messe-Darmstadt et du
roi de Wurtemberg, liés l'un et l'autre par une
étroite parenté à la famille régnante de Russie. En
même temps, le prince GortschakoS' adressait une
note confidentielle au comte dé Bismark pour iùi
rappeler l'obligation de soumettre toute altération
des arrangements territoriaux stipulés dans l'acte
Rnal de Vienne à la sanction des puissances signa-
taires de cet acte. c
Comprenant toute la portée de l'initiative prise
par la Russie de déférer les annexions prussiennes
à l'examen des puissances signataires de l'acte final
de Vienne, le comté de Bismark s'est empressé de
suggérer au roi Guillaume l'opportunité de conjurer
le danger, en ménageant les cours de Darmstadt et
de Stuttgardt.Dans ce but, le baron deMantéunël a
été. chargé de concerter avec le prince de Gortscha-
koEf les mesures propres à donner satisfaction aux
vœux de l'empereur Alexandre. En conséquence,
l'indemnité de guerre à payer par le Wurtemberg
a été réduite à 8,000,000 Sorins, et l'intégrité ter-
ritoriale du duché de Hesse-Darmstadt a été main-
tenue. La Prusse s'est bornée à réclamer que la
partie du grand-duché située au nord de la ligne
du Mein fut comprise dans la Confédération aîle-
mande du Nord, atin que la défense stratégique de
cette ligne ne restât pas incomplète.
Le joug prussien, l'annexion forcée qu'il im-
pose, racontés par la presse anglaise elle-mê-
me, parleÏMHes en particulier, qui, dans ses
premiers Londres, représente l'unité allemande
comme pouvant se former sous le gouverne-
ment de la Prusse, onrent un étrange contraste
avec l'optimisme anglais à l'égard d'un système
de conquête et d'absorption qui ne peut que ren-
dre une grande unité nationale impossible en
Allemagne par les divisions mêmes et les hai-
nes, conséquences certaines d'un tel système.
Voici quelques extraits des lettres que le 7Y-
~Hes reçoit de Hambourg, et où il est surtout
question du Hanovre. Une de ces lettres, reçue
~de Hanovre et citée par le correspondant du ~t-
?KM, contient d'abord les détails suivants
jE'. F:erne.
Nous vous envions, car n'étes-vous pas dé-
barrassés des uniformes prussiens ? Et là où vous
êtes ne règnent ni la tristesse ni la stupeur. Ici, ta
situation est de joar en jour plusiatotérable.Avant-
hier, lorsque le fait de l'annexion n'était point con-
nu encore, on se nattait que le prince royal au
moins reviendrait. Des adresses du royaume tout
entier et de la ville de Hanovre, suppliant le roi de
Prusse de ne point annexer le pays, ont été saisies
dans les imprimeries. Le Zande~-Ze~u~, journal
tnodéré bien qu'indépendant, a été supprimé. Toute
la presse a reçu l'ordre expros d'être exclusivement
prussienne.
Lettres ouvertes, libre communication interdite
avec les autres contrées de l'Europe, tel est ié sys-
tème de lazaret politique auquel nous sommes sou-
mis au muins, aurait-on dû nous consulter, par un
vote puMic, sur le gouvernement que nous aurions
pu préterer ? Hier, le général Ischirschnitz, qui est
accusé d'avoir trahi la cause du pays et livré notre
armée, a été poursuivi à coups de-pierres dans les
rues.
Une autre lettre rend compte d'une entrevue du
comte de Munster et de M. de Bismarh, où celui-ci
avait déclaré naïvement que le gouvernement prus-
sien ne recevrait que des adresses dans le sens de
l'annexion.
Quant au LaKdM-.Zet
écrit. Il avait publié un article, dans cette feuilie
où il attaquait la saisie du revenu du prince royal
de Hanovre, genre d'annexion familière à la Prusse.
riche héritière entrevue à l'Opéra, le soir de
la reprise de Don 7M
raison de dire que les célibataires français
sont hommes à braver tous les périls quand
il s'agit de conquérir les millions de leurs
rêves.
Dans le nombre, deux candidats nous ont
particulièrement intéressés, l'un qui nous
prie de lui répondre poste restante, aux ini-
tiales A. R., 68, qui a «vingt-cinq ans et
encore des illusions)); l'autre qui demande
qu'on lui réponde par la voie de l'jE''uet:e-
men<, dont la missive est datée du 't t août, 9
MiKUlT, et qui a eu la précaution,–inutile,
de couper le chiffre placé à l'angle gau-
che de son papier à lettre.
A ces deux messieurs,–et aux autres–
nous avons le regret d'annoncer que l'héri-
tière en question a quitté la France, et, con-
fession pénible à faire, il nous paraît que
c'est notre Courrier de la .Presse qui a dé-
terminé un si prompt départ.
Nous pensions en avoir dit tout juste as-
sez pour piquer la curiosité de nos lecteurs
sans onenser les convenances et sans bles-
ser les susceptibilités d'une honorable fa-
mille. Avons-nous étér plus loin que nous
voulions? Nous sommes-nous heurté contre
des susceptibilités exagérées~ toujours est-
il que le pèreaemporté sa nlle.nonsàns
nous avoir écnt une lettre chargée de mâle
dictions.
Ah! le difficile et dangereux métier que
nous exerçons! Quand un homme de lettres
a chronique pendant dix ans de sa vie, il
peut se vanter d'avoir placé bien des haines
la caisse d'épargne et d'avoir une raison-~ 4
nable quantité d'ennemis sur la planche.
Il est vrai qu'il est fondé à se dire
On me hait, donc je guis.
ALBËRIC SECOND.
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