Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-08-12
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 12 août 1866 12 août 1866
Description : 1866/08/12. 1866/08/12.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2007
Dimanche 12 août IS6S
̃31* AXKÊE
3 MOIS (Départements).. i|)lv.
BUREAUX D'ABOMŒMENT, 123, RUE MOXTJIAÎlTiîE
Dimanche 12 août -ÎS66
31» asxée
3 MOIS (ParîseldéparîemeatdâtaSefnc) i'3fr'.S0
ANNONCES, 8, PL. De Lft BOURSE, ET 7, RUE COQ-HÉRSN
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.PARIS, li AOUT 1866
LES AGRANDISSEMENTS M LA PRUSSE
ET LA POLITIQUE FRANÇAISE
La signature de l'armistice entre la Prusse
et l'Autriche à Nikolsbourg a mis fin aux
bons offices delà France. La politique fran-
çaise s'est trouvée, -'dès' loirs", complètement
dégagée elle a recouvré sa pleine liberté
d'appréciation et d'action vis-à-vis des con-
séquences qu'on voudrait faire découler de
la guerre et vis-à-vis des changements terri-
toriaux qu'on voudrait accomplir en Alle-
magne.
La France use aujourd'hui de ce droit qui
lui appartient au même titre qu'à toutes les
grandes puissances qui ont donné leur as-
sentiment aux bases générales de l'équili-
bre européen,. et dont la sanction est néces-
saire pour consacrer une dérogation à des
arrangements internationaux.
L'usage que la France fait aujourd'hui de
son droit était facile à prévoir il était at-
tendu par l'opinion publique, et il ne peut
surprendre que ceux qui méconnaissent ou
qui oublient la positiozL que le gouverne-
ment français a prise dès le premier jour
des complications allemandes.
Pour se rendre un compte exact de la si-
tuation, il faut remonter jusqu'au point de
départ de ces complications.
Lorsque la Prusse etl'Autriche ont envahi
et conquis les duchés de l'Elbe, elles' ont
rompu le traité de 1 854 qui avait réglé la
succession danoise. La Russie, Angleterre
et la France, signataires du traité de 1 851
n'ont pas cru leurs intérêts nationaux sufû-
Êsamment compromis pour imposer par les
armes le respect de ce traité, mais elles ont
refusé leur sanction aux faits qui sont dé-
rivés d"ime guerre qu'elles ne pouvaient ap-
prouver.
On se souvient des termes peu mesurés
dans lesquels le comte Russell accusa ré-
ception de la communication qui lui fut
faite du traité de Vienne, qui dépouillait le
Danemark. La France, avec des formes plus
courtoises, fit au fond les mêmes réserves.
Quelle fut la position prise alors par la
diplomatie française?
Les duchés de l'Elbe pouvaient être pla-
cés sous la souveraineté du prince d'Augus-
tenbourg et réunis purement et simplement
à la Confédération germanique, ou ils pou-
Yaient être annexés à l'une des puissances
conquérantes.
Pour le premier cas, la diplomatie fran-
çaise faisait observer que le territoire de la
Confédération germanique avait été fixé par
le consentement de l'Europe, qu'il ne pou-
vait être accru sans l'aveu de toutes les
puissances signataires de l'Acte final de
1815. Pour sa part, la France subordonnait
son assentiment à la condition que les popu-
lations des duchés seraient préalablement et
.librement consultées, et qu'elles auraient le
choix entre l'annexion à l'Allemagne ou le
retour à l'allégeance du Danemark.
Pour le second cas, la France, tout en
maintenant la nécessité de consulter les po-
pulations, ajoutait .cette réserve, fondée sur
les conditions de l'équilibre européen, qu'au-
cune des grandes puissances ne pouvait s'a-
grandir sans donner aux autres le droit de
réclamer un agrandissement correspon-
dant.
Lorsque la Prusse et l'Autriche conclurent
la convention de Gastein qui attribuait à la
^première l'administration du Schleswig et à
la seconde l'administration du Holstein, et
qu'elles communiquèrent cette convention à
toutes les puissances, la France se borna à
répondre qu'elle n'avait aucune observation
à faire sur un arrangement provisoire et pu-
rement temporaire; mais elle maintint toutes
ses réserves antérieures.
FEUILLETON DE LA PRESSE
ira 12 août 1866
COURSIER' M PARIS
.x
On nous l'a montrée;, nous l'avons vue
à diverses reprises nous l'avons tenue, à
son insu, au bout de notre binocle.
C'était à l'Opéra, le soir de la reprise
éclatante du Don Juan de Mozart.
La personne dont nous parlons était-elle
placée aux baignoires, aux loges de la gale-
rie, aux premières de face ou aux. fauteuils
d'amphithéâtre? C'est ce qu'on se gardera
de dire. Si vaste que soit le royaume de l'In-
discrétion, il a des frontières naturelles. A
l'Est et à l'Ouest, au Nord et au Sud, il est
limité par les convenances. Qu'il vous suf-
fise donc de savoir qu'elle était à l'Opéra où
elle applaudissait de toutes ses forces Mme
Sass, FaureetObin.
Ce qui prouve déjà que c'est une person-
ne de goût.
Elle nous a semblé être dans la fleur ri-
chement épanouie de la vingt-cinquième
année. On ne peut pas dire qu'elle soit ré-
gulièrement jolie, mais on peut affirmer
qu'elle est charmante. Le soleil de l'Inde,
qui n'a pas les pâles couleurs de notre soleil
de France, a doré son visage, ses bras et
ses épaules de tons puissants et chauds.
Les lèvres sont ourlées de pourpre; les che-
veux se déroulent en spirales plantureuses
la narine palpite l'œil flamboie; le corsage
frémit.
Elle a trois millions de dot déposés chez
Ainsi, dès le début des complications alle-
mandes, la France, sans contestation de la
part de la Prusse ni de l'Autriche, et avec
l'acquiescement des autres signataires des
actes de Vienne, a posé en principe qu'au-
cune des grandes puissances ne pourrait
s'agrandir sans ouvrir immédiatement tou-
tes les autres le droit de réclamer*jn agran-
dissement équivalent.
Cette déclaration, que notre diplomatie a
renouvelée en toute circonstance, a été la
règle de la politique française et elle donne
la clé de la situation actuelle.
Lorsque la guerre devint imminente entre
la Prusse et l'Autriche, les deux rivales,
également désireuses de voir les autres gran-
des puissances conserver une impartiale
neutralité, s'empressèrent de leur donner des
expjications sur leurs vues ultérieures dans
le cas où le succès couronnerait leurs armes,
et de les rassurer quant à la préservation de
l'équilibre européen.
L'Autriche annonçait l'intention de céder
la Vénéfie a l'Italie contre une indemnité
pécuniaire, et de demander à la Prusse la
cession du comté de Glatz, qui est une en-
clave du territoire autrichien, et de quel-
ques districts de la Silésie, comme rectifi-
cation de frontières. Elle serait entrée en
arrangement avec la Prusse pour que celle-
ci recouvrât, dans les duchés de l'Elbe, l'é-
quivalent de ce qu'elle aurait perdu du côté
de la Silésie.
Les explications de la Prusse n'étaient
pas moins rassurantes. Elles écartaient
toute idée de demander à l'Autriche aucune
cession territoriale et aucun autre sacrifice
que la cession' de ses droits de copropriété
sur les duchés de l'Elbe et l'abandon de sa
primauté en Allemagne.
La Prusse annonçait également l'intention
de réclamer des rectifications territoriales
qui lui donnassent une frontière mieux dé-
limitée et des communications plus faciles
entre ses différentes provinces mais ces
prétentions n'avaient rien qui pût causer la
moindre appréhension aux autres puissan-
ces. La France elle-même a, de tout temps,
réclamé la restitution éventuelle des districts
qui lui ont été enlevés en 1 81 et le rétablis-
sement de ses frontières de 1789, sans que
cette revendication ait excité aucun ombrage.
La lettre de l'Empereur du 1 juin, qui
place au nombre des causes des complica-
cations allemandes « la situation géogra-
phique de la Prusse mal délimitée », et qui
comprend, dans le programme que la France
aurait présenté au Congrès la convenan-
ce de donner à la Prusse « plus d'homo-
généité et de force dans le Nord » prouve
que les vues manifestées jusqu'alors par le
cabinet de Berlin n'avaient paru à la France
ni illégitimes ni dangereuses pour l'équili-
bre européen.
Toute la question était, en effet, dans
l'étendue des demandes prussiennes et dans
la façon dont il y serait satisfait. Si les recti-
fications de frontières souhaitées par la
Prusse étaient le résultat d'une délibé-
ration commune de l'Europe, qui pourrait
prendre, en même temps, en considération
les désirs également légitimes de la France,
il n'en pouvait résulter aucun embarras, au-
cune complication. Si la Prusse, désireuse
d'acquérir plus d'homogénéité, cherchait à
atteindre ce but au moyen d'échanges de
territoires qui auraient la sanction de
l'Europe, et dont le résultat définitif se-
rait de placer sur nos frontières, en con-
tact avec nous, au lieu de la Prusse, un cer-
tain nombre de petits Etats qui ne nous ins-
pireraient pas plus d'inquiétude que le grand
duché de Bade ou la Bavière; ces remanie-
ments pouvaient avoir pour conséquence de
consolider l'équilibre européen et d'assurer
pour longtemps la paix générale.
Les prétentions de la Prusse, qui -n'a-
vaient rien d'excessif ni d'alarmant au dé-r
but, se sont accrues avec le succès, sans
qu'il soit possible encore de savoir exacte-
un notaire sérieux, un digne officier minis-
tériel qui n'a de commun que la cravate
blanche avec les tabellions de comédie. Ces
trois millions ne sont point représentés par
des actions, par des obligations, par de
minces chiffons de papier d'une valeur con-
testable et aléatoire. Ils sont en bons et so-
lides lingots d'or. Les espérances sont éva-
luées au double de la dot.
Que vient-elle faire à Paris ?
Chercher un mari.
Parbleu, pensera-t-on, elle le trouvera
sans peine elle n'aura que l'embarras du
choix. Deux yeux flamboyants, des narines
palpitantes, un corsage frémissant, trois
millions comptants et des espérances.
Quand une demoiselle réunit tant d'avanta-
ges, elle ne risque guère d'être incorporée
dans le bataillon des médaillées de Sainte-Ca-
therine.
Eh bien voilà où l'on se trompe et en
quoi on pourrait bien n'être qu'un prophète
de contrebande.
Si elle est'venue demander un mari à Pa-
ris, c'est que successivement Madras, New-
York et Londres lui en ont refusé.
̃ Est-ce vraisemblable?
C'est vrai. u
Douze fois déjà, sachez-le, elle a été fian-
cée à des Indiens, à des Américains, à des
Anglais, et ses douze fiancés sonttous morts
dans les dernières semaines qui ont précé-
dé la célébration du mariage.
N'allez pas croire, au moins, qu'elle les
ait fait disparaître par le poignard ou par le
poison. Nous avons affaire à une honnête
personne et nullement à une Blarguerite de
Bourgogne ou à une marquise de Brinvil-
liers. Deux sont morts de maladie, un a été
tué en duel, un autre est mort des suites
d'une chute de cheval, deux se sont noyés,
un a péri dans une catastrophe de chemin
de fer, quatre sont restés sur les champs de
ment jusqu'où elles sont arrivées. Le symp-
tôme le plus significatif, à cet égard, est
le désir ardent que la Prusse manifeste, en
toute occasion, de soustraire le règlement
des affaires allemandes à la connaissance et
au contrôle de l'Europe, et sa prétention de
le faire envisager comme une question inté-
rieure.
Cette prétention n'est pas admissible. _Xa.
Confédération germanique n'était'pas l'œu-
vre de la Prusse et de l'Autriche seulement,
ni même de l'Allemagne elle était l'œuvre
commune de l'Europe, et la preuve en est
que la Constitution fédérale a dû être insérée
in extenso dans les Actes de Vienne. L'ac-
quiescement donné par l'Autriche aux déci-
sions ultérieures de la Prusse n'autorise
pas celle-ci à régler seule les affaires d'Alle-
magne. Tout au plus implique-t-il que, dans
un Congrès, l'Autriche s'engage à voter avec
la Prusse en faveur des changements pro-
posés par celle-ci.
Il y a donc, en ce moment,. deux questions
également graves a éclaircir.
La Prusse entend-elle soustraire a la con-
naissance de l'Europe les arrangements nou-
veaux qu'elle a l'intention de substituer a la
Confédération germanique? En ce cas, ces
arrangements demeureront un pur fait, dé-
pourvu de la sanction européenne, et dont
les autres puissances ne tiendront compte
que dans la mesure de leurs convenances et
de leurs intérêts.
Les puissances ont droit, en second lieu,
de demander quels sont les changements
territoriaux que la Prusse se propose d'ac-
complir en Allemagne, afin d'apprécier, par
l'étendue des annexions qu'elle opère à son
profit, la perturbation qui en résultera pour
l'équilibre européen et l'importance des
compensations territoriales que cet accrois-
sement isolé d'une des grandes puissances
leur donne le droit de réclamer pour elles-
mêmes.
En posant 'ces questions à la Prusse, la
France est conséquente avec les principes
qu'elle n'a cessé de proclamer depuis trois
ans elle use d'un droit incontestable et, a
notre avis, elle accomplit un devoir.
CUCHEVAL-CLARIGNY
On lit dans le Siècle
La dépêche particulière que nous avons publiée
hier annonçant des difficultés survenues entre la
France et la Prusse, nous paraît indiquer le point
de départ d'une nouvelle phase des questions in-
ternationales soulevées par le conflit austro-
prussien. Le gouvernement français, se référant
sans doute à l'une des éventualités prévues par la
lettre impériale du il juin, demanderait, en pré-
sence des énormes accroissements de puissance de
la Prusse, des garanties pour la France.
Nous ignorons encore qu'elle est l'importance de
la rectification de frontière proposéepar notre gou-
vernement. Nous devons donc réserver tout juge-
ment sur la question. Il est impossible que dans
une affaire d'une telle gravité, et dont les consé-
quences intéressent le repos de l'Europe, le gou-
vernement diffère longtemps d'éclairer le pays sur
ce qu'il demande au nom de laFrance.– A.Pasquet.
Le même journal reçoit de Berlin, à la
date du 8 août, la lettre suivante
Je pars dans une heure et vous envoie une der-
nière nouvelle au moment de quitter Berlin.
Je tiens de source certaine que le cabinet des
Tuileries a ouvert avec le cabinet de Berlin des
pourparlers, ou si vous voulez, un échange de vues
au sujet des frontières de l'empire français et de la
Prusse considérablement agrandie.
L'ambassadeur de France a eu hier soir avec M.
de Bismark un entretien qui s'est prolongé depuis
dix heures jusqu'à minuit. Aujourd'hui encore,
dans l'après-midi, M. Benedetti s'est longuement
entretenu avec le premier ministre du roi de
Prusse.
On irait peut-être au-delà de la vérité en disant
que la question des frontières dû Rhin est officiel-
lement posée. Mais ce que je crois être en mesure
d'affirmer, c'est que des conversations diplomati-
ques ont lieu sur ce sujet, et je puis ajouter que la
Prusse se montre peu disposée à suivre la France
dans la voie des compensations territoriales. Ceci
explique peut-être pourquoi le roi de Prusse n'a
rien dit, dans son discours, concernantles annexions
prussiennes. Vilbort.
Une dépèche télégraphique, adressée de
Paris au Times, dit d'un autre côté
9 août. Le cabinet français a adressé au gou-
vernement prussien une note portant sur ce point
que les grands changements accomplis dans l'orga-
bataille d'Amé/ique enfin, le dernier s'est
pendu, 'ayant été du jour au lendemain com-
plètement ruiné par un grand désastre fi-
nancier.
Sa réputation de jettatore femelle est si
bien établie dans l'Inde, en Angleterre, dans
l'Amérique du Nord et. dans celle du Sud,
qu'il ne s'y trouve plus. un seul célibataire
assez courageux pour aspirer à sa main,
malgré les piastres dont on sait que cette
main est remplie.
On lui a vanté la bravoure du peuple
français on lui a assuré que nos compatrio-
tes sont hommes à passer à travers les flam-
mes pour arriver à une dot de trois millions;
et c'est pourquoi elle débarqua à Boulogne,,
il y a quelques semaines, en compagnie de
son père et de sa mère.
Elle désire, elle prétend être mariée d'ici
au mois d'octobre prochain.– Qui aspire à
être le treizième? Allons, messieurs, à qui
le tour ?
Un commissionnaire « muet comme la
tombe » nous a apporté récemment, une
lettre écrite avec d'élégantes pattes de mou-
che sur du papier qui sent bon.
Mettez un romancier moderne à notre
place, el il ne manquera pas d'ajouter que
ledit commissionnaire était masqué. Lés
romanciers modernes connaissent leur pu-
blic sur le bout du doigt. Ils savent qu'un
homme masqué fait toujours admirablement
dans un paysage littéraire.
Notre respect pour la vérité l'emportant
sur de vaines considérations d'effet et de
perspective, nous n'éprouvons aucun em-
barras à déclarer que notre messager vêtu
de velours se montra à visage découvert.
La course est payée, dit-il en nous
tendant l'épître dont il était porteur.
̃ Qui vous envoie ? i
On m'a payé pour me taire.
m'sation politique de l'Allemagne rendent néces-
saire une rectification des frontières françaises par
une cession de territoire à la France.
Le cabinet français a adressé'hier au cabinet de
Berlin une nouvelle communication demandant le
rétablissement de la frontière française telle qu'elle
existait en 1814.
L' International reproduit, d'après l'agen-
ce Ileuter, les mêmes dépêches, et il ajoute
La France se lèvera comme un seul homme pour
appwyer, môme par les armes, cette revendication
légitime.
DÉPÊCHES ÉLECTBIPES
lîéjiôehe» d'erigiue prussienne
Berlin, dO août
Le projet d'adresse de la Chambre des seigneurs
remercie Dieu de la guerre glorieuse qui vient d'a-
voir lieu sous la direction du roi. Il dit que la
Prusse a été obligée de faire la guerre pour sa dé-
fense en regrettant qu'elle ait eu à combattre ses
anciens confédérés. Le projet exprime l'espoir
qu'après le consentement donné par l'Autriche à
sa sortie, de la Confédération, les relations des deux
pays ne seront plus troublées. La nouvelle organi-
sation de l'Allemagne doit mettre fin à tout conflit
sanglant entre les Etats allemands.
La réforme de l'armée est garantie d'une façon
brillante.
La Chambre des seigneurs reconnaît la média-
tion désintéressée d'une puissance étrangère pour
les préliminaires de paix. Elle a la sonfiance que
les parties séparées de la monarchie seront reliées
entre elles que la délimitation future de la Prusse
garantira la sécurité et la puissance de la Prusse,
et que sous le sceptre glorieux de la maison royale,
la Prusse marchera invariablement en avant pour
l'accomplissement de la vocation de l'Allemagne,
sur la voie d'une puissance croissante à l'extérieur
et d'une prospérité croissante à. l'intérieur.
Berlin, 10 août.
Le roi a accordé une audience de congé au géné-
ral italien Govoné.
Sa Majesté a reçu le duc héritier de Meningen.
L'ex-ministrc de Prusse à Hanovre, prince d'Y-
sembourg, est parti pour Hanovre avecune mission
particulière pour la reiae.
La députation de Francfort est repartie hier.
Berlin, 10 août soir.
On mande de Cassel Le Bulletin des lois publie
un arrêté du gouverneur-administrateur qui abolit
la direction générale des postes, dont les fonctions
sont transférées à la direction générale prussienne
de 'Francfort.
Dépêches «l'origine autrichienne.
Vienne, 10 août.
L'archiduc Albert est reparti hier pour le Sud.
Vienne, 10 août, soir.
On lit dans la Gazette autrichienne L'Italie avait
jusqu'ici considéré Prague comme la ville où de-
vaient avoir lieu les négociations pour la paix
mais aujourd'hui que par la cession de la Vénétie
aucune connexité n'existe plus entre les négocia-
tions avec la Prusse et les négociations avec l'Italie,
Paris a été recommandé comme siège des négocia-
tions, à cause de la participation nécessaire et im-
médiate de la France à ces négociations, dont la né-
cessité se base sur des droits positifs déjà acquis.
Angleterre.
Londres, 10 août, 6 heures 1/2 du soir.
Chambre des communes. Sir Georges Bowyer
demande si le chef du Foreign-Office a reçu quel-
que information au sujet d'une demande qu'aurait
faite l'Empereur Napoléon relativement aux pro-
vinces du Rhin.
Lord Stanley répond qu'il était informé que des
communications avaient été échangées et s'échan-
geaient encore entre les cabinets de Paris et de
Berlin, mais qu'il ne connaît pas la nature de ces
communications et encore moins la réponse qui y
sera faite.
Ëspague.
Madrid, 10 août, 11 h. 10 soir.
Une circulaire du ministre des finances, adressée
aux principaux contribuables, explique l'emploi
que fera le gouvernement du payement anticipé des
contributions.
3 0/0 dette intérieure, 35 60. 3 0/0 dette diffé-
rée, 32 50.
Change sur Londres, 46 60. Change sur Paris,
4 77.'
Etafe-Um».
New-York, 7 août, soir.
(Par le câble transatlantique.)
Or, 147 3/4; change sur Londres, 158 1/2;
Bonds, 109 coton, 35 1/2.
1. Turquie
Constantinople, 9 août.
Le gouvernement ottoman vient de faire publier
le décret suivant
̃ Et si l'on vous offrait de l'argent pour
parler?
Sans même daigner répondre à cette pro-
position, et soulevant par trois fois ses lar-
ges épaules avec un dédain mêlé d'ironie, il
s'éloigna d'un pas pesant. Ses souliers fer-
rés retentirent dans l'escalier avec le bruit
mat et sourd que produisent les bottes de
nianbre du commandeur quand il vient sou-
per chez le seigneur Don Juan.
Or, voici la lettre singulière qui nous fut
remise par cet Auvergnat sans tache
« Monsieur,
» Je suis fort éloignée de croire que j'aie
pu servir de modèle à M. Alexandre Dumas
fils lorsqu'il peignit Mme Yza, la femme de
son Pierre Clemenceau. Je vous avouerai
cependant que je ne suis pas sans me re-
connaître quelque parenté morale ou immo-
rale, ce sera comme vous voudrez, avec
cette personne aimable, mais légère.
» J'ai un service à réclamer de vous.
Bannissez toute crainte, monsieur; il ne s'a-
git ni d'un service d'argent, ni d'un service
d'argenterie, mais tout bonnement de m'in-
diquer l'adressé de M. Alexandre Dumas
fils. Un cas se présente qui m'embarrasse
fort. Ce n'est pas un cas de conscience.
A ma place, comment Mmo Iza- Clémen-
ceau agirait-elle ? C'est la question que je
désire soumettre au père spirituel de cette
fine mouche et que je vous soumets en at-
tendant.
•» J'ai parié une discrétion avec un prince
en off et déjà vous devinez que c'est le prin-
ce qui n'a pas gagné. Il est clair que si
j'eusse perdu, moi, je ne serais pas si em-
barrassée. Je ne payerais pas; c'est bien
simple; et tout serait dit.
» Or, j'ai des motifs politiques il faut
y voir plus loin.que le bout de son nez, n'est-
iPpas vrai, monsieur, quand on veut -faire
son chemin dans lemoiaêe -fet, qu'on aie fiez
« Article unique. Afin de remplir les engage-
ments que le gouvernement impérial a dû contrac-
ter l'année dernière à l'étranger pour satisfaire aux
besoins imprévus et extraordinaires du Trésor, et
afin d'éviter la nécessité de recourir, à cet effet, à
des mesures dont les conditions, dans les circons-
tances actuelles, seraient bien autrement onéreuses,
il est ordonné que les 3 millions de livres formant
la seconde partie des obligations réservées de la
dette générale soient immédiatement émis, pour
faire face aux engagements dont il s'agit.
» Il est ordonné, en outre, que le surplus de ces
obligations sera mis à la disposition du départe-
ment des travaux publics et affecté, sous le contrôle
du grand conseil de justice, à l'achèvement de la
route de Trébizonde à Erzeroum et à la construc-
tion d'un port à Trébizonde.
» Les titres à émettre, conformément au présent
décret, commencent au numéro 498/182 et vont
jusqu'au 523,908 inclusivement. »
[Agence Havas-Bullicr.)
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
PROROGATION DU PARLEMENT ANGLAIS
DISCOURS DE LA UEIXE
La session du Parlement d'Angleterre a
été prorogée hier. Voici le discours dont il
a été donné lecture au nom de la reine.
Ce discours ne parle avec quelque éten-
due que des mesures prises par suite de
l'agitation causée en Irlande par les tentati-
ves des fenians.
On verra combien est réservé le langage
de la reine sur les événements dont l'Alle-
magne vient d'être le théâtre. L'Angleterre
se félicite du rétablissement de la paix.
Puisse cette paix n'être pas tellement con-
traire aux véritables conditionne l'équili-
bre général des Etats, aux droits et aux in-
térêts des nations neutres, que la situation
de l'Europe s'en trouve singulièrement ag-
gravée
La reine exprime, en terminant, sa sa-
tisfaction du succès de la pose du câble
transatlantique. Ces triomphes-là sont de
ceux auxquels le monde civilisé est unani-
me pour applaudir. E. Vierne.
En l'absenee de. la reine, le lord chancelier
a donné lecture du discours royal. Ce document
est ainsi conçu
Sa Majesté est heureuse de vous informer que
ses relations avec toutes les puissances étrangères
sont des plus amicales. Sa Majesté a suivi avec un
très vif intérêt les progrès de la guerre qui a bou-
leversé récemment une grande partie du continent
de l'Europe.
Sa Majesté n'a pu voir avec indifférence des évé-
nements qui ont sérieusement affecté la position de
souverains et de princes auxquels elle est unie par
les liens les plus étroits de l'amitié mais Sa Ma-
jesté n'a pas jugé convenable de prendre parti dans
un conflit où ni l'honneur de sa couronne ni les in-
térêts de son peuple ne demandaient une interven-
tion active de sa part. Sa Majesté ne peut qu'expri-
mer son désir sincère que les négociations actuelle-
ment en progrès entre les puissances belligérantes
puissent amener un arrangement de natnre à éta-
blir une paix solide et durable.
Une odieuse conspiration avec de vastes ramifi-
cations, et ayant pour objet le renversement de l'au-
torité de Sa Majesté en Irlande, la confiscation des
propriétés et l'établissement d'une république, con-
spiration qui a son siège en Irlande, mais tire sa
principale force de l'aide de citoyens naturalisés
d'une puissance étrangère et amie, a forcé Sa Ma-
jesté, au commencement de la présente session, à
consentir à une mesure recommandée par son re.
présentant en Irlande à l'effet de suspendre tempo-
rairement, dans cette partie des domaines de Sa
Majesté, l'acte de Yhabeas corpus.
Cette mesure mise à exécution avec fermeté,
mais pour un certain temps seulement par le pou-
voir exécutif irlandais, a eu pour effet de réprimer
toute manifestation extérieure de projets de trahi-
son et d'amener la sortie de l'Irlande de la majeure
partie de ces agents étrangers, par lesquels la con-
spiration avait été principalement organisée. Cela
n'a pas empêché cependant lès chefs de ce mouve-
ment de poursuivre leurs criminels desseins hors
des limites des possessions de Sa Majesté. Ils ont
même tenté, du territoire des Etats-Unis, une in-
cursion contre les paisibles sujets de Sa Majesté
dans les provinces américaines du Nord.
Toutefois, cette tentative d'invasion n'a servi
qu'à démontrer de la façon la plus évidente la
loyauté et le dévoûment des sujets de Sa Majesté
dans ces provinces, lesquelles, sans distinction de
religion ni d'origine, se sont unies pour la défense
de leur souveraine et de leur pays. Elle a servi à
prouver avec quelle bonne foi et quel scrupuleux
respect des droits internationaux le gouvernement
des États-Unis s'est empresse' de réprimer toute
tentative d'invasion dans un pays allié, et a contri-
k la Roxelane j'ai des motifs politiques;
dis-je, pour n'accepter de ce boyard ni dia-
mants, ni cachemires, ni dentelles, ni aucun
de ces papiers soyeux que la seule Banque
de France a le doux privilège de lancer dans
la circulation publique.
» Des bonbons ne feraient pas mieux mon
affairé. Les sucreries, c'est la mort aux jo-
lies dents. Le premier confiseur dut être un
dentiste sans ouvrage.
«Ces choses étant posées et mon prince
en off étant pressé de payer sa dette, que
faut-il lui demander?
» Si Mrae Clemenceau était moi, que de-
manderait Iza Clemenceau? »
Ainsi s'exprime la dame inconnue, et
vous conviendrez qu'il eut été dommage de
vous priver de ce petit morceau de littéra-
ture.
La question étant ainsi posée, quelle se-
rait la réponse de M. Alexandre Dumas fils?
Nous n'avons pas le droit de la préjuger. En
attendant, voici la nôtre. Nous prions notre
correspondante de s'en contenter. C'est d'ail-
leurs pour nous une occasion très bien ve-
nue de vous dire une histoire que nous con-
tâmes jadis en d'autres temps, en d'autres
lieux, et dont à coup sûr personne- ne se
souvient.
Or, attendu qu'il n'y a rien de neuf que
ce qui est oublié, il nous sera bien permis
de donner de notre histoire une deuxième
édition. Vous allez voir qu'elle n'est pas in-'
digne de cette faveur
Il y a quelques années, M. Ingres fut pré-
venu qu'une femme vieille et d'aspect mi-
sérable insistait depuis plusieurs jours pour'
le voir. Elle venait chaque matin à la même
heure, et chaque matin elle était impitoya-
blement congédiée.
Si elle se présente encore, laissez-la
entrer, dit riHu^tre.auteurdeiâiS'oeH-te et de
la Stratonice.. ;-•̃.̃̃
bué à proléger les possessions de Sa MôKÉslé cm
tre les maux d'une invasion déloyale. |k
Sa Majesté aurait été heureuse, si, eiltejôlur.inf
la session du Parlement, elle avait pu mettre fin à
la législation exceptionnelle qu'elle a dû éfi^Jir au
commencement de la session. Mais la protection qu*
Sa Majesté doit à ses fidèles sujets ne lui laisse pas
d'autre alternative que de demander au Parlement
l'autorisation de prolonger jusqu'à la prochaine ses-
sion les effets de la loi actuelle. Sa Majesté attend
avec impatience le jour où elle pourra revenir aux
prescriptions ordinaires de la loi.
Sa Majesté a été vivement émue de la crise mo-
nétaire qui a pesé sur les intérêts du pays pendant
une période inouïe jusqu'ici. Toutefois, Sa Majesté
constate avec plaisir que, si la crise monétaire n'a
pas sensiblement diminué, les inquiétudes se cal-
ment, l'état du commerce est satisfaisant, et le peu-
ple en général est dans une situation prospère.
Sa Majesté a la ferme conviction que la confian-
ce ne tardera pas à renaître.
La reine a vu avec satisfaction et avec un senti-
ment de profonde gratitude. vis-à-vis de Dieu toul-
puissant, qu'il a tellement favorisé les mesures a-
doptées pour arrêter l'effrayante peste s'attaqùant à
nos troupeaux, que les effets destructeurs de cette
peste ont été en grande partie paralysés, et qu'il y
a lieu d'espérer sa complète disparition dans un
temps peu éloigné. En attendant, la reine a donné
avec empressement son assentiment à une mesure
présentée pour venir en aide aux localités qui ont
eu le plus à souffrir de l'invasion du fléau.
Sa Majesté déplore que ce pays ait été à la
fin exposé à l'effrayante invasion du choléra qui
sévissait en d'autres contrées européennes, mais
dont l'Angleterre avait été jusqu'ici heureusement
préservée. La reine a ordonné qu'une fermule de
prière à Dieu tout-puissant, appropriée aux exigen-
ces actuelles fût lue dans toutes les églises de ce
royaume, et Sa Majesté a donné sa cordiale appro-
bation aux mesures législatives sanctionnant l'a-
doption par les autorités locales des mesures que la
science et l'expérience ont démontrées être les plus
efficaces pour arrêter la marche de cette terrible
maladie.
Sa Majesté espère que ceux aux mains desquels
repose une si grande et salutaire autorité s'empres-
seront d'exercer les pouvoirs à eux confiés, et qu'ils
seront secondés dans leurs' efforts par tous ceux
qui ont à cœur la sûreté et le bien-être de son peu*
pie. En rapport avec ce sujet, la reine espère qu'un
bill, auquel elle s'est empressée de donner sa sanc-
tion pour améliorer la navigation de la Tamise,
pourra d'une manière incidente contribuer à la
santé publique.
C'est avec la plus grande satisfaction que la reine
félicite le pays et le monde entier de l'heureuse is-
sue de la grande entreprise qui avait pour but de
relier télégraphiquement l'Europe et l'Amérique.
On peut à peine prévoir les bienfaits que l'huma-
nité est appelée h. retirer de ce triomphe de la
science.
Sa Majesté est heureuse de pouvoir exprimer
combien elle sent ce qui est dû à l'énergie particu-,
lière des hommes qui, sans se laisser décourager
par des échecs répétés, sont arrivés pour la seconde
fois à établir des communications directes entre les
deux continents.
Sa Majesté espère qu'aucun obstacle ne viendra
interrompre le succès de cette grande entreprise
qui doit, sans aucun doute, resserrer plus étroite-
ment les liens qui unissent les colonies anglaises
de l'Amérique du Nord avec la mère-patrie., et
angmenter sans cesse les sentiments d'amitié qu'il
est désirable de voir exister entre les Etats de Sa
Majesté et la grande République des Etats-Unis.
Sa Majesté sait qu'en rentrant dans vos foyers
respectifs, la plupart d'entre vous ont à remplir
des devoirs qui le cèdent à peine en importance à
vos devoirs législatifs. Sa Majesté a pleine confian-
ce dans la loyauté et le dévouement avec lesquels
vous remplissez ces devoirs, et elle demande ins-
tamment au ciel que votre influence et vos efforts
puissent, avec la bénédiction de la divine Provi-
dence, contribuer au bien-être général, à la pros-
périté et à la satisfaction du peuple.
Messieurs de la Chambre des communes, la
reine nous ordonne de vous remercier de l'alloca-
tion libérale par vous faite pour le service public
et pour la défense de terre et de mer du pays.
Milords et messieurs,
La reine a vu avec un vif regret la crise finan-
cière qui, pendant une période d'une durée sans
précédent, a pesé sur les intérêts du pays. L'em-
barras qui s'en est suivi, a semblé un moment être
aggravé par un sentiment général de défiance et
d'alarme tel que la reine, afin 'de rétablir la con-
fiance, a autorisé ses ministres à recommander aux
directeurs de la Banque d'Angleterre un mode de
procéder approprié à la crise..
Quoique justifiable, à raison des circonstances,
cette mes'ure aurait pu amener une infraction à la
loi; mais Sa Majesté a la satisfaction de pouvoir
vous informer qu'aucune infraction semblable n'a
eu lieu, et que, bien que la crise financière ne soit
pas encore mitigée d'une manière sensible, l'alar-
me s'apaise, et, la situation étant bonne et la con-
dition du peuple généralement prospère; la reine a
le vif espoir que la confiance sera bientôt rétablie.
Le lendemain matin, une main timide
frappa à la porte de l'atelier de M. Ingres, et
le doyen de la peinture française se trouva
en présence d'un paquet de haillpns.
D'une voix càssée, la vieille dit
Vous ne me remèttez pas, monsieur?
M. Ingres fit signe que non.
La visiteuse esquissa un amer sourire.
Ce n'est pas étonnant, reprit-elle; je
suis en effet bien changée depuis le temps
où vous fîtes mon portrait.
J'ai fait votre portrait! moi! s'écria
̃M. Ingres au comble, de la surprise.
Et tout bas il pensa
C'est une folle.
Comme si elle eût lu dans sa pensée, elle
dit:
Vous me croyez folle et j'ai toute ma
raison. Oui, monsieur, vous m'avez fait
l'honneur de peindre mon portrait. En ce
temps-là, j'étais jeune, belle, adorée. vous
voyez que ce n'est pas d'hier que je parle.
A quelle époque dois-je faire remonter
mes souvenirs?
C'était en 4806.
En '1 806 répéta M. Ingres. Est-ce que,
par hasard, vous seriez?.
Je suis celle qu'on appelait alors « la
belle Zélie ». J'ai mangé dans de la vais-
selle d'or poinçonnée à mon chiffre,- et à
présent je m'estime heureuse quand j'ai un
os à ronger dans une assiette de terre de
pipe. Les années sont venues et avec elles
la misère. De tout ce que j'ai possédé, il ne
me reste que mon portrait, qui vous lut
commandé par le marquis de.
Elle nomma un diplomate italien qui, à
la cour de Napoléon Ier, remplit un rôle fas-
tueux.
Achetez-moi mon portrait, monsieur.,
reprit l'ex-belie Zélie;. je vous le laisserai
au prix que vous Voudrez
Connue dans l'oeuvre du maître sous ls
̃31* AXKÊE
3 MOIS (Départements).. i|)lv.
BUREAUX D'ABOMŒMENT, 123, RUE MOXTJIAÎlTiîE
Dimanche 12 août -ÎS66
31» asxée
3 MOIS (ParîseldéparîemeatdâtaSefnc) i'3fr'.S0
ANNONCES, 8, PL. De Lft BOURSE, ET 7, RUE COQ-HÉRSN
wtaiiiiwuMMiu m
.PARIS, li AOUT 1866
LES AGRANDISSEMENTS M LA PRUSSE
ET LA POLITIQUE FRANÇAISE
La signature de l'armistice entre la Prusse
et l'Autriche à Nikolsbourg a mis fin aux
bons offices delà France. La politique fran-
çaise s'est trouvée, -'dès' loirs", complètement
dégagée elle a recouvré sa pleine liberté
d'appréciation et d'action vis-à-vis des con-
séquences qu'on voudrait faire découler de
la guerre et vis-à-vis des changements terri-
toriaux qu'on voudrait accomplir en Alle-
magne.
La France use aujourd'hui de ce droit qui
lui appartient au même titre qu'à toutes les
grandes puissances qui ont donné leur as-
sentiment aux bases générales de l'équili-
bre européen,. et dont la sanction est néces-
saire pour consacrer une dérogation à des
arrangements internationaux.
L'usage que la France fait aujourd'hui de
son droit était facile à prévoir il était at-
tendu par l'opinion publique, et il ne peut
surprendre que ceux qui méconnaissent ou
qui oublient la positiozL que le gouverne-
ment français a prise dès le premier jour
des complications allemandes.
Pour se rendre un compte exact de la si-
tuation, il faut remonter jusqu'au point de
départ de ces complications.
Lorsque la Prusse etl'Autriche ont envahi
et conquis les duchés de l'Elbe, elles' ont
rompu le traité de 1 854 qui avait réglé la
succession danoise. La Russie, Angleterre
et la France, signataires du traité de 1 851
n'ont pas cru leurs intérêts nationaux sufû-
Êsamment compromis pour imposer par les
armes le respect de ce traité, mais elles ont
refusé leur sanction aux faits qui sont dé-
rivés d"ime guerre qu'elles ne pouvaient ap-
prouver.
On se souvient des termes peu mesurés
dans lesquels le comte Russell accusa ré-
ception de la communication qui lui fut
faite du traité de Vienne, qui dépouillait le
Danemark. La France, avec des formes plus
courtoises, fit au fond les mêmes réserves.
Quelle fut la position prise alors par la
diplomatie française?
Les duchés de l'Elbe pouvaient être pla-
cés sous la souveraineté du prince d'Augus-
tenbourg et réunis purement et simplement
à la Confédération germanique, ou ils pou-
Yaient être annexés à l'une des puissances
conquérantes.
Pour le premier cas, la diplomatie fran-
çaise faisait observer que le territoire de la
Confédération germanique avait été fixé par
le consentement de l'Europe, qu'il ne pou-
vait être accru sans l'aveu de toutes les
puissances signataires de l'Acte final de
1815. Pour sa part, la France subordonnait
son assentiment à la condition que les popu-
lations des duchés seraient préalablement et
.librement consultées, et qu'elles auraient le
choix entre l'annexion à l'Allemagne ou le
retour à l'allégeance du Danemark.
Pour le second cas, la France, tout en
maintenant la nécessité de consulter les po-
pulations, ajoutait .cette réserve, fondée sur
les conditions de l'équilibre européen, qu'au-
cune des grandes puissances ne pouvait s'a-
grandir sans donner aux autres le droit de
réclamer un agrandissement correspon-
dant.
Lorsque la Prusse et l'Autriche conclurent
la convention de Gastein qui attribuait à la
^première l'administration du Schleswig et à
la seconde l'administration du Holstein, et
qu'elles communiquèrent cette convention à
toutes les puissances, la France se borna à
répondre qu'elle n'avait aucune observation
à faire sur un arrangement provisoire et pu-
rement temporaire; mais elle maintint toutes
ses réserves antérieures.
FEUILLETON DE LA PRESSE
ira 12 août 1866
COURSIER' M PARIS
.x
On nous l'a montrée;, nous l'avons vue
à diverses reprises nous l'avons tenue, à
son insu, au bout de notre binocle.
C'était à l'Opéra, le soir de la reprise
éclatante du Don Juan de Mozart.
La personne dont nous parlons était-elle
placée aux baignoires, aux loges de la gale-
rie, aux premières de face ou aux. fauteuils
d'amphithéâtre? C'est ce qu'on se gardera
de dire. Si vaste que soit le royaume de l'In-
discrétion, il a des frontières naturelles. A
l'Est et à l'Ouest, au Nord et au Sud, il est
limité par les convenances. Qu'il vous suf-
fise donc de savoir qu'elle était à l'Opéra où
elle applaudissait de toutes ses forces Mme
Sass, FaureetObin.
Ce qui prouve déjà que c'est une person-
ne de goût.
Elle nous a semblé être dans la fleur ri-
chement épanouie de la vingt-cinquième
année. On ne peut pas dire qu'elle soit ré-
gulièrement jolie, mais on peut affirmer
qu'elle est charmante. Le soleil de l'Inde,
qui n'a pas les pâles couleurs de notre soleil
de France, a doré son visage, ses bras et
ses épaules de tons puissants et chauds.
Les lèvres sont ourlées de pourpre; les che-
veux se déroulent en spirales plantureuses
la narine palpite l'œil flamboie; le corsage
frémit.
Elle a trois millions de dot déposés chez
Ainsi, dès le début des complications alle-
mandes, la France, sans contestation de la
part de la Prusse ni de l'Autriche, et avec
l'acquiescement des autres signataires des
actes de Vienne, a posé en principe qu'au-
cune des grandes puissances ne pourrait
s'agrandir sans ouvrir immédiatement tou-
tes les autres le droit de réclamer*jn agran-
dissement équivalent.
Cette déclaration, que notre diplomatie a
renouvelée en toute circonstance, a été la
règle de la politique française et elle donne
la clé de la situation actuelle.
Lorsque la guerre devint imminente entre
la Prusse et l'Autriche, les deux rivales,
également désireuses de voir les autres gran-
des puissances conserver une impartiale
neutralité, s'empressèrent de leur donner des
expjications sur leurs vues ultérieures dans
le cas où le succès couronnerait leurs armes,
et de les rassurer quant à la préservation de
l'équilibre européen.
L'Autriche annonçait l'intention de céder
la Vénéfie a l'Italie contre une indemnité
pécuniaire, et de demander à la Prusse la
cession du comté de Glatz, qui est une en-
clave du territoire autrichien, et de quel-
ques districts de la Silésie, comme rectifi-
cation de frontières. Elle serait entrée en
arrangement avec la Prusse pour que celle-
ci recouvrât, dans les duchés de l'Elbe, l'é-
quivalent de ce qu'elle aurait perdu du côté
de la Silésie.
Les explications de la Prusse n'étaient
pas moins rassurantes. Elles écartaient
toute idée de demander à l'Autriche aucune
cession territoriale et aucun autre sacrifice
que la cession' de ses droits de copropriété
sur les duchés de l'Elbe et l'abandon de sa
primauté en Allemagne.
La Prusse annonçait également l'intention
de réclamer des rectifications territoriales
qui lui donnassent une frontière mieux dé-
limitée et des communications plus faciles
entre ses différentes provinces mais ces
prétentions n'avaient rien qui pût causer la
moindre appréhension aux autres puissan-
ces. La France elle-même a, de tout temps,
réclamé la restitution éventuelle des districts
qui lui ont été enlevés en 1 81 et le rétablis-
sement de ses frontières de 1789, sans que
cette revendication ait excité aucun ombrage.
La lettre de l'Empereur du 1 juin, qui
place au nombre des causes des complica-
cations allemandes « la situation géogra-
phique de la Prusse mal délimitée », et qui
comprend, dans le programme que la France
aurait présenté au Congrès la convenan-
ce de donner à la Prusse « plus d'homo-
généité et de force dans le Nord » prouve
que les vues manifestées jusqu'alors par le
cabinet de Berlin n'avaient paru à la France
ni illégitimes ni dangereuses pour l'équili-
bre européen.
Toute la question était, en effet, dans
l'étendue des demandes prussiennes et dans
la façon dont il y serait satisfait. Si les recti-
fications de frontières souhaitées par la
Prusse étaient le résultat d'une délibé-
ration commune de l'Europe, qui pourrait
prendre, en même temps, en considération
les désirs également légitimes de la France,
il n'en pouvait résulter aucun embarras, au-
cune complication. Si la Prusse, désireuse
d'acquérir plus d'homogénéité, cherchait à
atteindre ce but au moyen d'échanges de
territoires qui auraient la sanction de
l'Europe, et dont le résultat définitif se-
rait de placer sur nos frontières, en con-
tact avec nous, au lieu de la Prusse, un cer-
tain nombre de petits Etats qui ne nous ins-
pireraient pas plus d'inquiétude que le grand
duché de Bade ou la Bavière; ces remanie-
ments pouvaient avoir pour conséquence de
consolider l'équilibre européen et d'assurer
pour longtemps la paix générale.
Les prétentions de la Prusse, qui -n'a-
vaient rien d'excessif ni d'alarmant au dé-r
but, se sont accrues avec le succès, sans
qu'il soit possible encore de savoir exacte-
un notaire sérieux, un digne officier minis-
tériel qui n'a de commun que la cravate
blanche avec les tabellions de comédie. Ces
trois millions ne sont point représentés par
des actions, par des obligations, par de
minces chiffons de papier d'une valeur con-
testable et aléatoire. Ils sont en bons et so-
lides lingots d'or. Les espérances sont éva-
luées au double de la dot.
Que vient-elle faire à Paris ?
Chercher un mari.
Parbleu, pensera-t-on, elle le trouvera
sans peine elle n'aura que l'embarras du
choix. Deux yeux flamboyants, des narines
palpitantes, un corsage frémissant, trois
millions comptants et des espérances.
Quand une demoiselle réunit tant d'avanta-
ges, elle ne risque guère d'être incorporée
dans le bataillon des médaillées de Sainte-Ca-
therine.
Eh bien voilà où l'on se trompe et en
quoi on pourrait bien n'être qu'un prophète
de contrebande.
Si elle est'venue demander un mari à Pa-
ris, c'est que successivement Madras, New-
York et Londres lui en ont refusé.
̃ Est-ce vraisemblable?
C'est vrai. u
Douze fois déjà, sachez-le, elle a été fian-
cée à des Indiens, à des Américains, à des
Anglais, et ses douze fiancés sonttous morts
dans les dernières semaines qui ont précé-
dé la célébration du mariage.
N'allez pas croire, au moins, qu'elle les
ait fait disparaître par le poignard ou par le
poison. Nous avons affaire à une honnête
personne et nullement à une Blarguerite de
Bourgogne ou à une marquise de Brinvil-
liers. Deux sont morts de maladie, un a été
tué en duel, un autre est mort des suites
d'une chute de cheval, deux se sont noyés,
un a péri dans une catastrophe de chemin
de fer, quatre sont restés sur les champs de
ment jusqu'où elles sont arrivées. Le symp-
tôme le plus significatif, à cet égard, est
le désir ardent que la Prusse manifeste, en
toute occasion, de soustraire le règlement
des affaires allemandes à la connaissance et
au contrôle de l'Europe, et sa prétention de
le faire envisager comme une question inté-
rieure.
Cette prétention n'est pas admissible. _Xa.
Confédération germanique n'était'pas l'œu-
vre de la Prusse et de l'Autriche seulement,
ni même de l'Allemagne elle était l'œuvre
commune de l'Europe, et la preuve en est
que la Constitution fédérale a dû être insérée
in extenso dans les Actes de Vienne. L'ac-
quiescement donné par l'Autriche aux déci-
sions ultérieures de la Prusse n'autorise
pas celle-ci à régler seule les affaires d'Alle-
magne. Tout au plus implique-t-il que, dans
un Congrès, l'Autriche s'engage à voter avec
la Prusse en faveur des changements pro-
posés par celle-ci.
Il y a donc, en ce moment,. deux questions
également graves a éclaircir.
La Prusse entend-elle soustraire a la con-
naissance de l'Europe les arrangements nou-
veaux qu'elle a l'intention de substituer a la
Confédération germanique? En ce cas, ces
arrangements demeureront un pur fait, dé-
pourvu de la sanction européenne, et dont
les autres puissances ne tiendront compte
que dans la mesure de leurs convenances et
de leurs intérêts.
Les puissances ont droit, en second lieu,
de demander quels sont les changements
territoriaux que la Prusse se propose d'ac-
complir en Allemagne, afin d'apprécier, par
l'étendue des annexions qu'elle opère à son
profit, la perturbation qui en résultera pour
l'équilibre européen et l'importance des
compensations territoriales que cet accrois-
sement isolé d'une des grandes puissances
leur donne le droit de réclamer pour elles-
mêmes.
En posant 'ces questions à la Prusse, la
France est conséquente avec les principes
qu'elle n'a cessé de proclamer depuis trois
ans elle use d'un droit incontestable et, a
notre avis, elle accomplit un devoir.
CUCHEVAL-CLARIGNY
On lit dans le Siècle
La dépêche particulière que nous avons publiée
hier annonçant des difficultés survenues entre la
France et la Prusse, nous paraît indiquer le point
de départ d'une nouvelle phase des questions in-
ternationales soulevées par le conflit austro-
prussien. Le gouvernement français, se référant
sans doute à l'une des éventualités prévues par la
lettre impériale du il juin, demanderait, en pré-
sence des énormes accroissements de puissance de
la Prusse, des garanties pour la France.
Nous ignorons encore qu'elle est l'importance de
la rectification de frontière proposéepar notre gou-
vernement. Nous devons donc réserver tout juge-
ment sur la question. Il est impossible que dans
une affaire d'une telle gravité, et dont les consé-
quences intéressent le repos de l'Europe, le gou-
vernement diffère longtemps d'éclairer le pays sur
ce qu'il demande au nom de laFrance.– A.Pasquet.
Le même journal reçoit de Berlin, à la
date du 8 août, la lettre suivante
Je pars dans une heure et vous envoie une der-
nière nouvelle au moment de quitter Berlin.
Je tiens de source certaine que le cabinet des
Tuileries a ouvert avec le cabinet de Berlin des
pourparlers, ou si vous voulez, un échange de vues
au sujet des frontières de l'empire français et de la
Prusse considérablement agrandie.
L'ambassadeur de France a eu hier soir avec M.
de Bismark un entretien qui s'est prolongé depuis
dix heures jusqu'à minuit. Aujourd'hui encore,
dans l'après-midi, M. Benedetti s'est longuement
entretenu avec le premier ministre du roi de
Prusse.
On irait peut-être au-delà de la vérité en disant
que la question des frontières dû Rhin est officiel-
lement posée. Mais ce que je crois être en mesure
d'affirmer, c'est que des conversations diplomati-
ques ont lieu sur ce sujet, et je puis ajouter que la
Prusse se montre peu disposée à suivre la France
dans la voie des compensations territoriales. Ceci
explique peut-être pourquoi le roi de Prusse n'a
rien dit, dans son discours, concernantles annexions
prussiennes. Vilbort.
Une dépèche télégraphique, adressée de
Paris au Times, dit d'un autre côté
9 août. Le cabinet français a adressé au gou-
vernement prussien une note portant sur ce point
que les grands changements accomplis dans l'orga-
bataille d'Amé/ique enfin, le dernier s'est
pendu, 'ayant été du jour au lendemain com-
plètement ruiné par un grand désastre fi-
nancier.
Sa réputation de jettatore femelle est si
bien établie dans l'Inde, en Angleterre, dans
l'Amérique du Nord et. dans celle du Sud,
qu'il ne s'y trouve plus. un seul célibataire
assez courageux pour aspirer à sa main,
malgré les piastres dont on sait que cette
main est remplie.
On lui a vanté la bravoure du peuple
français on lui a assuré que nos compatrio-
tes sont hommes à passer à travers les flam-
mes pour arriver à une dot de trois millions;
et c'est pourquoi elle débarqua à Boulogne,,
il y a quelques semaines, en compagnie de
son père et de sa mère.
Elle désire, elle prétend être mariée d'ici
au mois d'octobre prochain.– Qui aspire à
être le treizième? Allons, messieurs, à qui
le tour ?
Un commissionnaire « muet comme la
tombe » nous a apporté récemment, une
lettre écrite avec d'élégantes pattes de mou-
che sur du papier qui sent bon.
Mettez un romancier moderne à notre
place, el il ne manquera pas d'ajouter que
ledit commissionnaire était masqué. Lés
romanciers modernes connaissent leur pu-
blic sur le bout du doigt. Ils savent qu'un
homme masqué fait toujours admirablement
dans un paysage littéraire.
Notre respect pour la vérité l'emportant
sur de vaines considérations d'effet et de
perspective, nous n'éprouvons aucun em-
barras à déclarer que notre messager vêtu
de velours se montra à visage découvert.
La course est payée, dit-il en nous
tendant l'épître dont il était porteur.
̃ Qui vous envoie ? i
On m'a payé pour me taire.
m'sation politique de l'Allemagne rendent néces-
saire une rectification des frontières françaises par
une cession de territoire à la France.
Le cabinet français a adressé'hier au cabinet de
Berlin une nouvelle communication demandant le
rétablissement de la frontière française telle qu'elle
existait en 1814.
L' International reproduit, d'après l'agen-
ce Ileuter, les mêmes dépêches, et il ajoute
La France se lèvera comme un seul homme pour
appwyer, môme par les armes, cette revendication
légitime.
DÉPÊCHES ÉLECTBIPES
lîéjiôehe» d'erigiue prussienne
Berlin, dO août
Le projet d'adresse de la Chambre des seigneurs
remercie Dieu de la guerre glorieuse qui vient d'a-
voir lieu sous la direction du roi. Il dit que la
Prusse a été obligée de faire la guerre pour sa dé-
fense en regrettant qu'elle ait eu à combattre ses
anciens confédérés. Le projet exprime l'espoir
qu'après le consentement donné par l'Autriche à
sa sortie, de la Confédération, les relations des deux
pays ne seront plus troublées. La nouvelle organi-
sation de l'Allemagne doit mettre fin à tout conflit
sanglant entre les Etats allemands.
La réforme de l'armée est garantie d'une façon
brillante.
La Chambre des seigneurs reconnaît la média-
tion désintéressée d'une puissance étrangère pour
les préliminaires de paix. Elle a la sonfiance que
les parties séparées de la monarchie seront reliées
entre elles que la délimitation future de la Prusse
garantira la sécurité et la puissance de la Prusse,
et que sous le sceptre glorieux de la maison royale,
la Prusse marchera invariablement en avant pour
l'accomplissement de la vocation de l'Allemagne,
sur la voie d'une puissance croissante à l'extérieur
et d'une prospérité croissante à. l'intérieur.
Berlin, 10 août.
Le roi a accordé une audience de congé au géné-
ral italien Govoné.
Sa Majesté a reçu le duc héritier de Meningen.
L'ex-ministrc de Prusse à Hanovre, prince d'Y-
sembourg, est parti pour Hanovre avecune mission
particulière pour la reiae.
La députation de Francfort est repartie hier.
Berlin, 10 août soir.
On mande de Cassel Le Bulletin des lois publie
un arrêté du gouverneur-administrateur qui abolit
la direction générale des postes, dont les fonctions
sont transférées à la direction générale prussienne
de 'Francfort.
Dépêches «l'origine autrichienne.
Vienne, 10 août.
L'archiduc Albert est reparti hier pour le Sud.
Vienne, 10 août, soir.
On lit dans la Gazette autrichienne L'Italie avait
jusqu'ici considéré Prague comme la ville où de-
vaient avoir lieu les négociations pour la paix
mais aujourd'hui que par la cession de la Vénétie
aucune connexité n'existe plus entre les négocia-
tions avec la Prusse et les négociations avec l'Italie,
Paris a été recommandé comme siège des négocia-
tions, à cause de la participation nécessaire et im-
médiate de la France à ces négociations, dont la né-
cessité se base sur des droits positifs déjà acquis.
Angleterre.
Londres, 10 août, 6 heures 1/2 du soir.
Chambre des communes. Sir Georges Bowyer
demande si le chef du Foreign-Office a reçu quel-
que information au sujet d'une demande qu'aurait
faite l'Empereur Napoléon relativement aux pro-
vinces du Rhin.
Lord Stanley répond qu'il était informé que des
communications avaient été échangées et s'échan-
geaient encore entre les cabinets de Paris et de
Berlin, mais qu'il ne connaît pas la nature de ces
communications et encore moins la réponse qui y
sera faite.
Ëspague.
Madrid, 10 août, 11 h. 10 soir.
Une circulaire du ministre des finances, adressée
aux principaux contribuables, explique l'emploi
que fera le gouvernement du payement anticipé des
contributions.
3 0/0 dette intérieure, 35 60. 3 0/0 dette diffé-
rée, 32 50.
Change sur Londres, 46 60. Change sur Paris,
4 77.'
Etafe-Um».
New-York, 7 août, soir.
(Par le câble transatlantique.)
Or, 147 3/4; change sur Londres, 158 1/2;
Bonds, 109 coton, 35 1/2.
1. Turquie
Constantinople, 9 août.
Le gouvernement ottoman vient de faire publier
le décret suivant
̃ Et si l'on vous offrait de l'argent pour
parler?
Sans même daigner répondre à cette pro-
position, et soulevant par trois fois ses lar-
ges épaules avec un dédain mêlé d'ironie, il
s'éloigna d'un pas pesant. Ses souliers fer-
rés retentirent dans l'escalier avec le bruit
mat et sourd que produisent les bottes de
nianbre du commandeur quand il vient sou-
per chez le seigneur Don Juan.
Or, voici la lettre singulière qui nous fut
remise par cet Auvergnat sans tache
« Monsieur,
» Je suis fort éloignée de croire que j'aie
pu servir de modèle à M. Alexandre Dumas
fils lorsqu'il peignit Mme Yza, la femme de
son Pierre Clemenceau. Je vous avouerai
cependant que je ne suis pas sans me re-
connaître quelque parenté morale ou immo-
rale, ce sera comme vous voudrez, avec
cette personne aimable, mais légère.
» J'ai un service à réclamer de vous.
Bannissez toute crainte, monsieur; il ne s'a-
git ni d'un service d'argent, ni d'un service
d'argenterie, mais tout bonnement de m'in-
diquer l'adressé de M. Alexandre Dumas
fils. Un cas se présente qui m'embarrasse
fort. Ce n'est pas un cas de conscience.
A ma place, comment Mmo Iza- Clémen-
ceau agirait-elle ? C'est la question que je
désire soumettre au père spirituel de cette
fine mouche et que je vous soumets en at-
tendant.
•» J'ai parié une discrétion avec un prince
en off et déjà vous devinez que c'est le prin-
ce qui n'a pas gagné. Il est clair que si
j'eusse perdu, moi, je ne serais pas si em-
barrassée. Je ne payerais pas; c'est bien
simple; et tout serait dit.
» Or, j'ai des motifs politiques il faut
y voir plus loin.que le bout de son nez, n'est-
iPpas vrai, monsieur, quand on veut -faire
son chemin dans lemoiaêe -fet, qu'on aie fiez
« Article unique. Afin de remplir les engage-
ments que le gouvernement impérial a dû contrac-
ter l'année dernière à l'étranger pour satisfaire aux
besoins imprévus et extraordinaires du Trésor, et
afin d'éviter la nécessité de recourir, à cet effet, à
des mesures dont les conditions, dans les circons-
tances actuelles, seraient bien autrement onéreuses,
il est ordonné que les 3 millions de livres formant
la seconde partie des obligations réservées de la
dette générale soient immédiatement émis, pour
faire face aux engagements dont il s'agit.
» Il est ordonné, en outre, que le surplus de ces
obligations sera mis à la disposition du départe-
ment des travaux publics et affecté, sous le contrôle
du grand conseil de justice, à l'achèvement de la
route de Trébizonde à Erzeroum et à la construc-
tion d'un port à Trébizonde.
» Les titres à émettre, conformément au présent
décret, commencent au numéro 498/182 et vont
jusqu'au 523,908 inclusivement. »
[Agence Havas-Bullicr.)
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
PROROGATION DU PARLEMENT ANGLAIS
DISCOURS DE LA UEIXE
La session du Parlement d'Angleterre a
été prorogée hier. Voici le discours dont il
a été donné lecture au nom de la reine.
Ce discours ne parle avec quelque éten-
due que des mesures prises par suite de
l'agitation causée en Irlande par les tentati-
ves des fenians.
On verra combien est réservé le langage
de la reine sur les événements dont l'Alle-
magne vient d'être le théâtre. L'Angleterre
se félicite du rétablissement de la paix.
Puisse cette paix n'être pas tellement con-
traire aux véritables conditionne l'équili-
bre général des Etats, aux droits et aux in-
térêts des nations neutres, que la situation
de l'Europe s'en trouve singulièrement ag-
gravée
La reine exprime, en terminant, sa sa-
tisfaction du succès de la pose du câble
transatlantique. Ces triomphes-là sont de
ceux auxquels le monde civilisé est unani-
me pour applaudir. E. Vierne.
En l'absenee de. la reine, le lord chancelier
a donné lecture du discours royal. Ce document
est ainsi conçu
Sa Majesté est heureuse de vous informer que
ses relations avec toutes les puissances étrangères
sont des plus amicales. Sa Majesté a suivi avec un
très vif intérêt les progrès de la guerre qui a bou-
leversé récemment une grande partie du continent
de l'Europe.
Sa Majesté n'a pu voir avec indifférence des évé-
nements qui ont sérieusement affecté la position de
souverains et de princes auxquels elle est unie par
les liens les plus étroits de l'amitié mais Sa Ma-
jesté n'a pas jugé convenable de prendre parti dans
un conflit où ni l'honneur de sa couronne ni les in-
térêts de son peuple ne demandaient une interven-
tion active de sa part. Sa Majesté ne peut qu'expri-
mer son désir sincère que les négociations actuelle-
ment en progrès entre les puissances belligérantes
puissent amener un arrangement de natnre à éta-
blir une paix solide et durable.
Une odieuse conspiration avec de vastes ramifi-
cations, et ayant pour objet le renversement de l'au-
torité de Sa Majesté en Irlande, la confiscation des
propriétés et l'établissement d'une république, con-
spiration qui a son siège en Irlande, mais tire sa
principale force de l'aide de citoyens naturalisés
d'une puissance étrangère et amie, a forcé Sa Ma-
jesté, au commencement de la présente session, à
consentir à une mesure recommandée par son re.
présentant en Irlande à l'effet de suspendre tempo-
rairement, dans cette partie des domaines de Sa
Majesté, l'acte de Yhabeas corpus.
Cette mesure mise à exécution avec fermeté,
mais pour un certain temps seulement par le pou-
voir exécutif irlandais, a eu pour effet de réprimer
toute manifestation extérieure de projets de trahi-
son et d'amener la sortie de l'Irlande de la majeure
partie de ces agents étrangers, par lesquels la con-
spiration avait été principalement organisée. Cela
n'a pas empêché cependant lès chefs de ce mouve-
ment de poursuivre leurs criminels desseins hors
des limites des possessions de Sa Majesté. Ils ont
même tenté, du territoire des Etats-Unis, une in-
cursion contre les paisibles sujets de Sa Majesté
dans les provinces américaines du Nord.
Toutefois, cette tentative d'invasion n'a servi
qu'à démontrer de la façon la plus évidente la
loyauté et le dévoûment des sujets de Sa Majesté
dans ces provinces, lesquelles, sans distinction de
religion ni d'origine, se sont unies pour la défense
de leur souveraine et de leur pays. Elle a servi à
prouver avec quelle bonne foi et quel scrupuleux
respect des droits internationaux le gouvernement
des États-Unis s'est empresse' de réprimer toute
tentative d'invasion dans un pays allié, et a contri-
k la Roxelane j'ai des motifs politiques;
dis-je, pour n'accepter de ce boyard ni dia-
mants, ni cachemires, ni dentelles, ni aucun
de ces papiers soyeux que la seule Banque
de France a le doux privilège de lancer dans
la circulation publique.
» Des bonbons ne feraient pas mieux mon
affairé. Les sucreries, c'est la mort aux jo-
lies dents. Le premier confiseur dut être un
dentiste sans ouvrage.
«Ces choses étant posées et mon prince
en off étant pressé de payer sa dette, que
faut-il lui demander?
» Si Mrae Clemenceau était moi, que de-
manderait Iza Clemenceau? »
Ainsi s'exprime la dame inconnue, et
vous conviendrez qu'il eut été dommage de
vous priver de ce petit morceau de littéra-
ture.
La question étant ainsi posée, quelle se-
rait la réponse de M. Alexandre Dumas fils?
Nous n'avons pas le droit de la préjuger. En
attendant, voici la nôtre. Nous prions notre
correspondante de s'en contenter. C'est d'ail-
leurs pour nous une occasion très bien ve-
nue de vous dire une histoire que nous con-
tâmes jadis en d'autres temps, en d'autres
lieux, et dont à coup sûr personne- ne se
souvient.
Or, attendu qu'il n'y a rien de neuf que
ce qui est oublié, il nous sera bien permis
de donner de notre histoire une deuxième
édition. Vous allez voir qu'elle n'est pas in-'
digne de cette faveur
Il y a quelques années, M. Ingres fut pré-
venu qu'une femme vieille et d'aspect mi-
sérable insistait depuis plusieurs jours pour'
le voir. Elle venait chaque matin à la même
heure, et chaque matin elle était impitoya-
blement congédiée.
Si elle se présente encore, laissez-la
entrer, dit riHu^tre.auteurdeiâiS'oeH-te et de
la Stratonice.. ;-•̃.̃̃
bué à proléger les possessions de Sa MôKÉslé cm
tre les maux d'une invasion déloyale. |k
Sa Majesté aurait été heureuse, si, eiltejôlur.inf
la session du Parlement, elle avait pu mettre fin à
la législation exceptionnelle qu'elle a dû éfi^Jir au
commencement de la session. Mais la protection qu*
Sa Majesté doit à ses fidèles sujets ne lui laisse pas
d'autre alternative que de demander au Parlement
l'autorisation de prolonger jusqu'à la prochaine ses-
sion les effets de la loi actuelle. Sa Majesté attend
avec impatience le jour où elle pourra revenir aux
prescriptions ordinaires de la loi.
Sa Majesté a été vivement émue de la crise mo-
nétaire qui a pesé sur les intérêts du pays pendant
une période inouïe jusqu'ici. Toutefois, Sa Majesté
constate avec plaisir que, si la crise monétaire n'a
pas sensiblement diminué, les inquiétudes se cal-
ment, l'état du commerce est satisfaisant, et le peu-
ple en général est dans une situation prospère.
Sa Majesté a la ferme conviction que la confian-
ce ne tardera pas à renaître.
La reine a vu avec satisfaction et avec un senti-
ment de profonde gratitude. vis-à-vis de Dieu toul-
puissant, qu'il a tellement favorisé les mesures a-
doptées pour arrêter l'effrayante peste s'attaqùant à
nos troupeaux, que les effets destructeurs de cette
peste ont été en grande partie paralysés, et qu'il y
a lieu d'espérer sa complète disparition dans un
temps peu éloigné. En attendant, la reine a donné
avec empressement son assentiment à une mesure
présentée pour venir en aide aux localités qui ont
eu le plus à souffrir de l'invasion du fléau.
Sa Majesté déplore que ce pays ait été à la
fin exposé à l'effrayante invasion du choléra qui
sévissait en d'autres contrées européennes, mais
dont l'Angleterre avait été jusqu'ici heureusement
préservée. La reine a ordonné qu'une fermule de
prière à Dieu tout-puissant, appropriée aux exigen-
ces actuelles fût lue dans toutes les églises de ce
royaume, et Sa Majesté a donné sa cordiale appro-
bation aux mesures législatives sanctionnant l'a-
doption par les autorités locales des mesures que la
science et l'expérience ont démontrées être les plus
efficaces pour arrêter la marche de cette terrible
maladie.
Sa Majesté espère que ceux aux mains desquels
repose une si grande et salutaire autorité s'empres-
seront d'exercer les pouvoirs à eux confiés, et qu'ils
seront secondés dans leurs' efforts par tous ceux
qui ont à cœur la sûreté et le bien-être de son peu*
pie. En rapport avec ce sujet, la reine espère qu'un
bill, auquel elle s'est empressée de donner sa sanc-
tion pour améliorer la navigation de la Tamise,
pourra d'une manière incidente contribuer à la
santé publique.
C'est avec la plus grande satisfaction que la reine
félicite le pays et le monde entier de l'heureuse is-
sue de la grande entreprise qui avait pour but de
relier télégraphiquement l'Europe et l'Amérique.
On peut à peine prévoir les bienfaits que l'huma-
nité est appelée h. retirer de ce triomphe de la
science.
Sa Majesté est heureuse de pouvoir exprimer
combien elle sent ce qui est dû à l'énergie particu-,
lière des hommes qui, sans se laisser décourager
par des échecs répétés, sont arrivés pour la seconde
fois à établir des communications directes entre les
deux continents.
Sa Majesté espère qu'aucun obstacle ne viendra
interrompre le succès de cette grande entreprise
qui doit, sans aucun doute, resserrer plus étroite-
ment les liens qui unissent les colonies anglaises
de l'Amérique du Nord avec la mère-patrie., et
angmenter sans cesse les sentiments d'amitié qu'il
est désirable de voir exister entre les Etats de Sa
Majesté et la grande République des Etats-Unis.
Sa Majesté sait qu'en rentrant dans vos foyers
respectifs, la plupart d'entre vous ont à remplir
des devoirs qui le cèdent à peine en importance à
vos devoirs législatifs. Sa Majesté a pleine confian-
ce dans la loyauté et le dévouement avec lesquels
vous remplissez ces devoirs, et elle demande ins-
tamment au ciel que votre influence et vos efforts
puissent, avec la bénédiction de la divine Provi-
dence, contribuer au bien-être général, à la pros-
périté et à la satisfaction du peuple.
Messieurs de la Chambre des communes, la
reine nous ordonne de vous remercier de l'alloca-
tion libérale par vous faite pour le service public
et pour la défense de terre et de mer du pays.
Milords et messieurs,
La reine a vu avec un vif regret la crise finan-
cière qui, pendant une période d'une durée sans
précédent, a pesé sur les intérêts du pays. L'em-
barras qui s'en est suivi, a semblé un moment être
aggravé par un sentiment général de défiance et
d'alarme tel que la reine, afin 'de rétablir la con-
fiance, a autorisé ses ministres à recommander aux
directeurs de la Banque d'Angleterre un mode de
procéder approprié à la crise..
Quoique justifiable, à raison des circonstances,
cette mes'ure aurait pu amener une infraction à la
loi; mais Sa Majesté a la satisfaction de pouvoir
vous informer qu'aucune infraction semblable n'a
eu lieu, et que, bien que la crise financière ne soit
pas encore mitigée d'une manière sensible, l'alar-
me s'apaise, et, la situation étant bonne et la con-
dition du peuple généralement prospère; la reine a
le vif espoir que la confiance sera bientôt rétablie.
Le lendemain matin, une main timide
frappa à la porte de l'atelier de M. Ingres, et
le doyen de la peinture française se trouva
en présence d'un paquet de haillpns.
D'une voix càssée, la vieille dit
Vous ne me remèttez pas, monsieur?
M. Ingres fit signe que non.
La visiteuse esquissa un amer sourire.
Ce n'est pas étonnant, reprit-elle; je
suis en effet bien changée depuis le temps
où vous fîtes mon portrait.
J'ai fait votre portrait! moi! s'écria
̃M. Ingres au comble, de la surprise.
Et tout bas il pensa
C'est une folle.
Comme si elle eût lu dans sa pensée, elle
dit:
Vous me croyez folle et j'ai toute ma
raison. Oui, monsieur, vous m'avez fait
l'honneur de peindre mon portrait. En ce
temps-là, j'étais jeune, belle, adorée. vous
voyez que ce n'est pas d'hier que je parle.
A quelle époque dois-je faire remonter
mes souvenirs?
C'était en 4806.
En '1 806 répéta M. Ingres. Est-ce que,
par hasard, vous seriez?.
Je suis celle qu'on appelait alors « la
belle Zélie ». J'ai mangé dans de la vais-
selle d'or poinçonnée à mon chiffre,- et à
présent je m'estime heureuse quand j'ai un
os à ronger dans une assiette de terre de
pipe. Les années sont venues et avec elles
la misère. De tout ce que j'ai possédé, il ne
me reste que mon portrait, qui vous lut
commandé par le marquis de.
Elle nomma un diplomate italien qui, à
la cour de Napoléon Ier, remplit un rôle fas-
tueux.
Achetez-moi mon portrait, monsieur.,
reprit l'ex-belie Zélie;. je vous le laisserai
au prix que vous Voudrez
Connue dans l'oeuvre du maître sous ls
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