Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-07-04
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Type : texte texte
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Description : 04 juillet 1937 04 juillet 1937
Description : 1937/07/04 (Numéro 183). 1937/07/04 (Numéro 183).
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/03/2008
40 centimes le r~uïnero-- DANS TOUTE LA FRANCE Le Numéro 40 centimes
? 183. –149" ANNEE
149" ANNEE. ? 183
DtMANCHE
4 JUtLLET t93T7
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H.Hne des Pretres-St-CM'mam-i'AMcmh
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4 JUILLET t937
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POL)Ï)OHES Eï DÏÏERAtRES
LES jmXONCES sont re~es directement
aux ~t/reaf/~r du t/o
CH&QUES POSTAUX; C" 382-PAMS
tMmanMeriMMn
EN 2'PAGE:
Au Sénat Les prix de vente des fonds de com-
merce.
Al'Exposition.
Actualités.
Leséchos de partout.
EN 3'PAGE: i
Lloyd George et Clemenceau à la veille de <
t'Armistiee. j
La ptopriété des lettres.
Un inédit de Bourdelle.
Les autographes révélateurs. Gaétan San-
voisin, j
Un czar énigmatique. Emile Dard.
EN 4'PAGE: ~j
Nouvelles littéraires. <
A travers les revues. (
Hôtels, cafés et restaurants resteront ouverts.
EN 5' PAGE c
Revue économique. Edouard Payen.
Revue de la presse. <
Bévue des Mvres. Raoul Narsy. i
H. PARIS, LE 3 JUILLET
_r, i
Nécessité
deseTemettreautravai!~ É
Les dif~ultes qui faisaient craindre 1
la fermeture des hôtelleries sont heu- `
reusement apaisées. Une transaction <
est intervenue. Notre pays échappe 1
aux troubles et aux pertes qui auraient j
fatalement suivi une mesure'explica- J (
blé et féconde en conséquences. (
Les syndicats d'hôteliers ont eu par- s
faitement raison' de se montrer très ]
fermes. Il vient un moment où il ne 1
s'agit plus seulement de sacrinces. Il
s'agissait d'une impossibilité absolue.
Les exigences de lois, absurdes dans
leur application brusque si elles ne
sont pas assouplies, mènent à la ruine
des entreprises. Les hôteliers, soutenus j J
d'ailleurs par une grande partie des 1
commerçants, et par l'opinion publi- 1
que, étaient en droit de protester et
de se montrer résolus à ne pas se lais-
ser faire.
Mais la fermeture des hôtels en ce
moment aurait été regrettable 'pour ¡
l'économie générale. Nous sommes `
dsans les mois où les hôteliers peuvent l
espérer réparer, dans une certaine me- s
sure, les pertes du début de l'année, <
dans les mois où les étrangers viennent
à Paris et dans toute la France, dans i
les mois du tourisme et des stations j
thermales Et H n'y a pas que les voya- ]
geurs en vacances. Il y a les malades, 1
pour qui les déplacements sont néces-
saires et Tes cures de nos villes d'eaux }
bienfaisantes, s
Ces considérations ne touchaient i
~uère les marxistes, parce que rien ne t
les touche. La théorie avant tout. Pé- i
risse le tourisme et périssent les sta- <
tiens thermales plutôt que te principe 1
des quarante heures, illégalement dé-
tourné en principe de la semaine de j
cinq jours. Il est probable que, livrés s
à eux-mêmes, les employés d'hôtel ne <
sont pas dépourvus de bon sens et
qu'ils connaissent, pour les constater
tous les jours, tes conditions d'une ex- i
ploitation et les nécessités de l'indus-
trie hôtelière. Mais il y a les meneurs, <
pour qui toutes les occasions sont bon- 1
nés d'accroître le gâchis.
Le plus grand méfait du Cabinet (
Blum, s'il est possible de choisir entre f
tant de ravages, es~ d'avoir an'aibli (
la notion du tràvaN. II faut un grand t c
abaissement de l'esprit public pour que c
des politiciens réussissent à persuader i
que le progrès consiste à ne rien faire. (
De pareilles idées ne ressemblent pas 1
aux coutumes françaises. Un des me- c
rites de notre pays est d'avoir été tou- 1
jours laborieux et économe. Une poli- <
tique extravagante a essayé de le ren- 1
dre paresseux et prodigue. Il s'aperce- r
vra un jour que cette veule philosophie
est une philosophie de mort.
Les preuves de la malfaisance collée- 1
tiviste ne sont déjà que trop nombreu-
ses. Notre confrère le B~e~M ~es I
J? meture d'ateliers dans le Nord. Les
causes en sont toujours les mêmes.
Grèves avec occupation, charges socia-
les, arbitrages obligatoires imposant <
des salaires trop élevés pour la tréso-
rerie des entreprises. Le Cabinet Blum ]
a légiféré au hasard sans tenir compte l
(Paucune réalité. II a laissé les caisses
He l'Etat vides. Si on pouvait résumer <
'par un trait aussi simple la situation
dans laquelle il laisse l'économie gêné-
raie, les Français éprouveraient une
douiloureuse horreur pour une expé. (
frience, dont le mdîhs qu'on puisse dire <
est qu'elle a été stupide.
Il s'agit de se remettre au travail. <
C'est une des conditions essentielles ]
d'un relèvement. Il est d'une absur-
dité totale de croire que, plus on dé-
pense, plus on a de ressources. Mais i
il est aussi absurde de croire qu'un i
pays peut être plus prospère en tra- 1
La toi de quarante heures 1
et nos concurrents
Nous avons insisté dans notre Reçue Eco-
Mm.Mjftte du 27 juin sur le peu de succès
qu'avait rencontré à Genève la mesure prise
par le Cabinet Blum. Un seul projet de con-
vention sur trois a réuni la majorité néces-
saire des deux tiers, celui concernant l'in- ]
dustrie textNe. Mais dans cette majorité ne
figurent pas les pays qm sont en tête de
ceux ayant une forte industrie textile. Au-
jourd'hui, nous avons à ce sujet des déclara-
tions bien caractéristiques du ministre sué- 1
dois des affaires sociales. M. Mœller a expli- ]
qué pourquoi les délégués gouvernementaux
de la Suède s'étaient abstenus à Genève de
voter en faveur du projet. La social-démo-
cratie suédoise a toujours été favorable à une
réduction générale du travail à 40 heures par
Semaine, mais sous deux conditions les pays
faisant concurrence à la Suède doivent pro- <
céder à cette réduction des heures de travail i
et ceNe-ci ne doit pas avoir pour conséquence i
un abaissement du standard de vie.
En Suède, la social-démocratie ne croit pas,
on le voit, que le bonheur du pays doive
être le résultat d'une série d'actes absurdes.
Elle connaît les réalités elle sait qu'il faut
en tenir compte, et n'a pas peur d'agir en J
conséquence.
Aussi, la Suède est-elle, à l'heure actuelle, ]
l'une des nations dont la situation économi- 1
que est le plus prospère. L'attitude prise par
elle à l'égard de la loi des 40 heures devrait j J
bien être imitée par nos dirigeants. L'accueil
fait à notre initiative par les grands pays
industriels suffit à montrer tous les dangers i
que cette mesure nous fait courir. Exposer
ces dangers aux masses, voilà le devoir qui J
s'impose à ceux qui ont la charge de remettre J
la France en position de vivre sainement. Si
nous nous obstinons dans notre erreur, nous le J
paierons cher. Tout l'annonce. ]
Contre !a hausse despnx
Le premier décret pris en vertu des pleins
pouvoirs supprime toute liberté commerciale.
Nul ne méconnaît l'impérieuse nécessité d'en-
rayer l'ascension des prix provoquée depuis
un an par la politique économique, finan-
cière et sociale du Front populaire. C'est,
en effet, l'un des éléments essentiels du re-
dressement que prétend entreprendre le nou-
veau Cabinet.
Néanmoins, l'énergie ne peut se confondre
avec l'arbitraire illogique. Or, les dispositions
du décret se passent de tout commentaire.
Nul ne peut, en tout domaine, majorer les
prix qu'il pratiquait le 28 juin, sans autori-
sation préalable' d'une commission qui sera)
en fait, composée de trois membres dont te
choix est laissé à la discrétion des préfets.
Toute modification de prix, si justifiée soit-elle,
même s'imposant impérieusement, si elle n'est
pas préalablement autorisée, constitue un dé-
lit une seule exception est faite en fa-
veur des produits agricoles.
La justice est, en réalité, dessaisie de tout
pouvoir d'appréciation, puisque, sur l'avis de
la commission ci-dessus prévue, le Parquet
sera tenu de citer directement le commerçant
pour la plus prochaine audience et que le
tribunal correctionnel <: devra statuer à cette
audience, l'avis de la commission qui a en-
traîné la poursuite constituant le seul élément
d'information admis. Enfin les pénalités pré-
vues atteignent six mois de prison et des
amendes de 10.000 francs, c'est-à-dire de
110.000 francs. Le sursis est interdit pour
l'amende en cas de récidive, les pénalités
sont portées au double et les circonstances
atténuantes écartées.
Si, en présence de semblables textes, il
se trouve en France des industriels et des
commerçants pour poursuivre leurs opérations.
il faut qu'ils possèdent une belle intrépidité.
En effet, comment, d'une part, concevoir
que les commissions départementales soient en
mesure de répondre aux innombrables de-
mandes d'autorisations que devraient lui
adresser quotidiennement des milliers d'in-
dustriels, commerçants et artisans, et à dé-
faut d'autorisation, préalable toute modification
de prix pourra être un délit d'autre part,
dans quelle situation se trouveront les indus-
triels et commerçants qui, soucieux de l'exer-
cice normal de leur profession, ont passé des
marchés à des prix échelonnés, antérieurs au
décret ? L'Etat participera-t-il à leurs pertes?
Enfin, à qui pourra-t-on faire admettre que
la stricte incorporation dans les prix de vente
des nouvelles taxes et impôts annoncés par
les pouvoirs publics, des majorations de tarifs
de chemins de fer, des fluctuations de matières
premières, constituera par son seul fait un
délit, si l'autorisation préalable qui, en fait,
ne pourra être obtenue, n'a pas été accordée?
Autant la lutte contre la spéculation est
nécessaire, autant la suppression de toute opé-
ration commerciale dans les circonstances ac-
tuelles eonstitue-t-elle une erreur grave.
Le censé!! nationat économique f
se réunira le 6 JuiHet r t
Le conseil national économique se réu- s
nira en assemblée générale mardi pro- (
chain 6 juillet, e
II aura à délibérer sur deux demandes
d'avis qui lui ont été adressées par les
ministres de l'économie nationale et de
l'agriculture l'une sur le projet relatif s
à la conclusion des conventions collectives i
fixant les conditions' de vente des .pro-
duits agricoles, l'autre sur le projet de l
loi tendant à encourager la construction
d'habitations rurales et la modernisation r
des habitations urbaines. c
L'assemblée aura également à connaître <
de l'organisation du crédit agricole. t
A son ordre du jour sont en outre ins-
crites l'étude des moyens de remédier r
à la pénurie de la main d'oeuvre qualifiée r
et la réorganisation des services de pla-
cement ainsi que l'organisation des
marchés des fruits et légumes. 9.
vail'iant moins. Le Cabinet Blum fai-
sait vivre !es citoyens dans une-maison
à l'envers. I! est temps et il n'est que
temps de remettre les choses en ordre.
ks m~ ttt-tmats et b ftms
L'heure de !a diplomatie
Les propositions italo-allemandes n'ont
pas eu un accueil favorable au sous-co-
mité de Londres. Seul le délégué du
Portugal a déclaré que son gouverne-
ment était prêt à s'y rallier, tout en
disant qu'il n'avait pas d'objection de
principe à faire au plan franco-anglais.
Il est clair que le système proposé par
Berlin et par Rome ne saurait être
admis. En .soi, l'idée de reconnaître la
qualité de belligérants aux deux camps
espagnols est parfaitement défendable,
nous l'avons toujours dit. Cepen-
dant, les circonstances dans lesquelles
cette reconnaissance se ferait ne sont
pas particulièrement bonnes. Elle impli-
que une stricte neutralité de la part de
toutes les puissances. Or, l'Allemagne et
l'Italie, la seconde surtout pour l'instant,
ont manifesté leur intention d'interve-
nir. Sans doute elles ont déclaré hier
qu'elles sont toujours fermement réso-
lues à maintenir le principe de non-in-
gérence. Malheureusement, les actes et
même les paroles de leurs gouverne-
ments ne permettent pas de considérer
cette affirmation comme tout à fait sin-
cère. <: Il est regrettable, fait justement
observer le Times, que cette décla-
ration officielle ait été précédée dans
la presse italienne par un déborde-
ment d'articles écrits visiblement avec
l'approbation des plus hautes autorités,
louant les succès des légionnaires ita-
liens en Espagne, proclamant que l'Ita-
lie n'a pas été neutre et réclamant pour
elle une part dans les récentes victoires
des insurgés. » La contradiction est cho-
quante.
Les Allemands et les Italiens préten-
dent qu'un régime d'inégalité serait créé
si l'Angleterre et la France étaient char-
gées de tout le contrôle naval. Ce sont
eux, pourtant, qui sont responsables de
l'état de choses dont ils se plaignent,
puisqu'ils ont refusé, sans motif valable,
de participer désormais à la surveillance.
Leur décision ne peut avoir été prise que
dans l'intention d'en amener la suppres-
sion. Il va de soi que la combinaison
qu'ils suggèrent, celle qui compacterait
un contrôle sur terre, alors qu'il n'y
aurait plus de contrôle sur mer, est
inacceptable. Nous pensons que les gou-
vernements de Berlin et de Rome n'ont
pas supposé un seul instant qu'elle avait
la moindre chance de succès. On en
vient donc à se demander si leur but
n'a pas été d'aggraver le conflit inter-
national latent auquel a donné lieu la
guerre civile espagnole en cherchant
à pousser l'Angleterre et la France à
prendre position pour le camp gouver-
nemental espagnol ou tout au moins à
avoir de plus en plus l'air de le favo-
riser.
Là est le danger de la situation. Nous
avons chez nous des fous ou des intri-
gants qui ne demanderaient pas mieux
que de voir les événements s'orienter
dans ce sens. Pour en être convaincu.
il n'y a qu'à lire les déclarations faites
par MM. Jouhaux et Racamond, grands
pontifes de la C. G. T., au Conseil gé-
néral de la Fédération syndicale interna-
tionale, qui est actuellement réuni à
Varsovie. Nos extrémistes guettent toute
occasion de jeter la France dans le camp
des rouges, ce qui serait lui faire com-
mettre un faute irréparable. A aucun
prix, nous ne devons nous faire les pa-
trons des hommes qui ont mis l'Espagne
dans l'état où elle est. Il est extrême-
ment fâcheux qu'on ait laissé évoluer
la situation de telle sorte que les natio-
naux, qui, malgré tout, représentent en
Espagne l'élément sain. soient placés
ou aient l'apparence~ d'être placés sous
la protection de Berlin et de Rome.
L'erreur suprême serait de contribuer à
forger de nos mains une alliance entre
l'Espagne de demain et le groupement
germano-italien.
Il importe donc que les gouvernements
de Paris et de Londres, tout en sachant
se montrer fermes, envisagent les cho-
ses dans un esprit de prudence. Ils faci-
literaient certaines manœuvres troubles
s'ils ne conservaient pas tout leur sang-
froid et se laissaient aller à des initia-
tives insuffisamment réfléchies. Nous
n'aimons pas beaucoup l'expression dont
se servent la plupart de nos journaux,
qui disent qu'il s'agit en ce moment
d'une épreuve de force. C'est à Berlin
qu'on recherche peut-être cette Maeh~-
probe. Il s'agit, au contraire, de voir
s'il n'est pas possible de faire sortir l'Eu-
rope de l'impasse où on essaie de la
pousser. 1
Le Comité de contrôle tiendra la se-
maine prochaine une séance plénière où
des résolutions nnales doivent être pri-
ses. D'ici là, la diplomatié franco-bri-
tannique peut agir et montrer qu'elle
n'est pas inférieure à celle d'autres
groupements et qu'elle sait éviter les j
pièges. On se tromperait si l'on s'ima-
ginait que les éléments d'un accord font
totalement défaut. Il convient de les
dégager. Il n'est même pas impossible I
que la reconnaissance de la qualité de
belligérant aux deux camps ne puisse
pas se concilier avec des dispositions per- I
mettant, au moins dans une large me- 1
sure, le maintien de la politique de non-
intervention. C'est dans des circonstan-
ces semblables qu'il faut par-dessus tout
conserver le calme, qui est la condition
de la clairvoyance et aussi du succès
d'une politique de paix. L'heure est à la
diplomatie.
Pierre BBRNUS.
La séance d'hier apres-mid!
Le sous-comité de non-intervention,
après avoir tenu séance vendredi matin
et entendu les propositions italo-alleman-
des, telles que nous les avons rapportées
hier, en Dernière Heure, s'est séparé à
une heure et demie, pour ne se retrouver,
à quatre heures, au Foreign Office, où,
en une deuxième séance, il a rédigé un
abondant compte rendu de la première.
La réunion prenait fin à sept heures
moins le quart après que l'assemblée eut
décidé que les délégués soumettraient à
leurs gouvernements respectifs le projet
de l'Angleterre et de la France ainsi que
les propositions de Rome et de Berlin et
qu'ils en apporteraient la réponse à la
séance plénière qui se tiendra la semaine
prochaine.
Comment se déroutèrent tes débats
Le. communiqué relatif aux aéanee's
d'hier du sous-comité de non-intervention
comporte 21 pages dactylographiées.
Nous le résumerons ici.
Lord Plymouth, qui présidait, exposa le
point de vue du gouvernement britanni-
que.
Le délégué portugais estime que le
projet franco-anglais est de nature à sou-
lever de nouvelles difficultés. Il a déclaré
que si la proposition germano-italienne
était acceptée. le Portugal assurerait le
contrôle de sa frontière terrestre.
Le délégué allemand fit alors, au nom
de son gouvernement et du gouvernement
italien, les propositions que l'on connaît.
Le délégué italien appuya.
Le délégué belge rappela que son gou-
vernement approuve sans réserves l'offre
anglo-française de surveillance des côtes
d'Espagne. Le délégué tchécoslovaque fit
une déclaration semblable.
Le représentant de la France, M. Cor-
bin, présente ensuite quelques observa-
tions personnelles. Il fit remarquer que
les propositions italo-allemandes appor-
tent une suggestion tout à fait nouvelle,
à savoir l'octroi aux deux partis des
droits de belligérants et le maintien du
contrôle sur ter.re alors que la surveillan-
ce sur mer serait réduite.
Le délégué suédois,; a. son tour, se j'allie!
au projets de Londres et de Paris. Puis,
M. Mais'ky, ambassadeur de l'U.R.S.S., a
pris la parole. Il a réaffirmé au nom de
son gouvernement son approbation du
plan de contrôle anglo-français et a « com-
plètement réservé l'attitude de son gouver-
nement en ce qui concerne « le plan cons-
tructif suggéré par les ambassadeurs
d'Allemagne et d'Italie. Il a déclaré que ce
plan était <: entièrement incompatible m
avec les bases des accords de non-interven-
tion, en soulignant que la reconnaissance
de la belligérance permettrait au général
Franco « avec l'aide de ses alliés d'ins-
tituer le blocus des côtes appartenant au
gouvernement de Valence tandis que ce
dernier ne pourrait mettre le blocus de-
vant celles qui sont entre les mains du
général Franco. )>
Après diverses observations du délégué
italien et du délégué portugais. Lord Ply-
mouth repousse l'accusation de partialité
faite à la France et à l'Angleterre par les
délégués de l'Allemagne et de l'Italie.
Attitude de ta Fédération syndicale
internationale
On mande de 'Varsovie
Le conseil général de la P. S. I. réuni
à Varsovie a voté une résolution dans la-
quelle il est dit que « le devoir impérieux
et urgent des pays qui constituent la
S.D.N. est d'agir sans délai et par tous les
moyens prévus par le pacte pou.r rétablir
dans sa totalité l'indépendance politique et
territoriale de l'Espagne. »
Puis, M. Jouhaux. prenant la parole
« Si la dictature est victorieuse en Es-
pagne, a-t-il déclaré, les libertés et le régi-
me démocratique serons mis en péril dans
beaucoup de pays européens. Dans le dé-
but, nous étions opposés à la politique de
non-intervention qui s'est avérée comme
étant une pure comédie. Actuellement,
nous ne pouvons plus tolérer la situation
dans laquelle nous sommes. Il faut en sor-
tir, il faut que l'Italie et le Reich com-
prennent qu'il ne leur est plus possible de
continuer une action de conquête comme
celle qu'ils mènent en Espagne. n
A la Conférence
des Hautes Etudes internationales
M. Jean Zay, ministre de l'éducation natio-
nale, a offert un déjeuner en l'honneur des
membres de la conférence des Hautes Etu-
des internationales, réunie à Paris sous la pré-
sidence de M. le recteur Charléty pour dis-
cuter en commun les problèmes du « rè-
glement pacifique des eonnits internationaux
Cette institution, créée par l'Institut inter-
national de coopération intellectuelle, groupe
150 spécialistes de la science politique venus
de vingt-trois pays différents.
Un grand nombre de personnalités étrangè-
res assistaient à ce déjeuner parmi lesquels
Lord Lytton, le professeur Gilbert Murray.
président de la Commission internationale de
coopération intellectuelle, Madgearu, an-
cien ministre des finances de Roumanie, Sir
Alfred Zimmem, professeur à l'Université
d'Oxford, Hantos, professeur à l'Université de
Budapest, Ehrlich, professeur à l'Université
de Lwow, Bourquin, professeur à l'Université
de Genève.
On notait également* la présence de M. Her-
riot, de Mme Brunschwicg, de MM. Paul Va-.
léry, Paul Langevin, Brunschwieg, Jules Ro-
mains, Paul Tirard, Charges Rist, Boissard,
Rosset, directeur de l'enseignement supérieur,
Chatelet, directeur de l'enseignement secon-
daire, Henri Bonnet, directeur de l'Institut in-
ternational de coopération intellectuelle.
Nouvelles d'e l'Ëîrang'er
EMPIRE BRITANNIQUE
Catastrophe dans un charbonnage
On croit que la catastrophe qui s'est
produite hier matin aux charbonnages de
Brymbo a fait vingt-deux, victimes. Qua-
tre cadavres seulement ont pu être déga-
gés et dix-huit mineurs sont encore por-
tés manquants.
Un certain nombre de mineurs, souf-
frant de blessures graves, ont été trans-
portés d'urgence à l'hôpital de Stoke on
Trent.
ETAT LIBRE D'IRLANDE
M. de Vatéra est réétu
aux étections générales
On télégraphie de Dublin
Des élections générales ont eu lieu,
hier, dans l'Etat libre d'Irlande.
Les premiers résultats, connus à 4 heu-
res, ce matin, se répartiasaient ainsi
« Pou,r M. de Valera 13 sièges; pour
M. Cosgrave 7 sièges; indépendants
4-sièges. »
M. de Valera est réélu à une forte ma-
jorité.
M. McEntee, ministre des finances, a
été réélu à DuMin.
Tandis que M. Cosgrave, leader de l'op-
position, a été reçu à Cork, .le général
Muloahy. ancien commandant en chef de
l'armée de l'Etat libre, a été battu dans
la circonscription nord-est de Dublin paj
M. Jim La.rkin, travailliste indépendant.
Dans la circonscription nord-ouest de
Dublin, M. A'Ifred Byrne, lord-maire de
la capitale depuis huit ans, a été réélu,
ainsi que M. Oscar Traynor, ministre des
postes et télégraphes.
Aux dernières nouvelles, le total des
voix en faveur du parti de M. de Valera
était de 138.248. tandis que le parti de
M. Cosgrave avait'obtenu 103.194 voix.
BELGIQUE
A propos de l'amnistice
Le roi Léopold III, parlant aux repré-
sentants des anciens combattants, a dé-
claré qu'il ne saurait être question de
revenir par un referendum populaire sur
l'amnistie votée par le Parlement, parce
que ce referendum n'est pas prévu dans
la Constitution.
Il ne saurait également être question
de dissoudre la Chambre ou d'exiger la
démission du gouvernement.
Cependant, l'émoi qui règne actuelle-
ment dans le pays ne peut être méconnu,
mais il importe que l'expression s'en ma-
nifeste dans l'ordre et la légalité.
Dans ces limites, personne ne songe à
dénier aux anciens combattants qui ont
défendu l'intérêt permanent de la na-
tion; au prix des plus grands sacrifices
personnels, le droit d'exprimer leur sen-
timent au même titre que tous les ci-
toyens.
Un attentat contre M. de Laveleye
M. Victor de Laveleye, ministre de la
Justice, a été frappé par un manifestant
alors qu'il quittait le palais de justice de
Mons. M. de Laveleye, avant de pénétrer
dans le palais, avait déjà été pris à par-
tie par la foule. Lorsqu'il sortit, un mil-
lier de personnes restait massé devant
le palais. Il fut à nouveau conspué. Le
ministre monta dans une automobile pré-
cédée d'une voiture contenant des poli-
ciera pour gagner sa propre voiture que
les agents avaient dû garer et garder à
600 mètres de là. Mais la foule empêcha
les deux voitures de sortir de la cour du
palais. Encadré de policiers, le ministre
décida alors de faire le trajet à pied. La
foule l'entoura en criant. Certains bran-
dissaient des cannes. Le chapeau du mi-
nistre fut jeté à terre. Malgré l'inter-
vention des agents et des gendarmes.
M. de Leveleye fut atteint par un coup
de poing. On le vit saigner et s'éponger.
Après plusieurs bagarres, le ministre put
enfin atteindre son auto et regagner
Bruxelles.
ALLEMAGNE
Poursuites contre des catholiques
On télégraphie de Kœnigsberg
Le chanoine Buchholz, archiprêtre de
Heilsberg, trois vicaires et sept jeunes
gens catholiquer ont comparu hier
devant la cour d'assises de Kœnigs-
berg. Ils sont accusés de rébellion,
de violences contre agents. Les faits re-
montent au 27 mai, jour de la Fête-Dieu.
Une interdiction de la procession tradi-
tionnelle provoqua dans la population
catholique de Heilsberg une véritable
émeute, au cours de laquelle les agents
de la force publique eurent nettement le
dessous.
Deux cents jeunea gens, portant les
chemises blanches des organisations ca-
tholiques, participaient à cette manifes-
tation. Deux mille manifestants de Heils-
berg et des environs étaient rassemblés
sur la place. La foule repoussa à coups.
de poing et à coups de matraque les
agents de police. L'un des vicaires accu-
sés donna l'ordre aux femmes de s'éloi-
gner, tandis que les hommes resteraient.
Cette véritable révolte de la popula-
tion catholique a provoqué une grosse
émotion dans toute la Prusse orientale.
Les autorités nationales socialistes
sont décidées à la punir rigoureusement.
Ce procès est le premier procès pour ré-
bellion depuis le début du régime natio-
nal-socialiste.
Le jugement sera rendu aujourd'hui.
Procès contre des pasteurs
Les pasteurs 'Jacobi, Ehler, Niaeel.
von Armin, de l'Eglise confessionnelle,
ont comparu hier devant le tribunal de
Berlin sous l'inculpation d'avoir enfreint
les ordonnances du ministre de l'inté
rieur et du ministre des cultes en ma-
tière ecclésiastique.
Les pasteurs Jacobi et Ehler ont été
acquittés, le premier faute de preuves,
le deuxième comme non-coupable.
Les deux autres pasteurs ont été con-
damnés chacun à 600 marks d'amende
i ou trente jours, de prison. Les quatre
pasteura étaient arrêtés et incarcérés
depuis huit jours.
Violent incendie à Francfort
Une violente explosion a provoqué
l'incendie d'une fabrique d'huile miné-
rale de Wfesbaden. Les murs de la fa-
brique se sont écroulés. Sur 25 ouvriers
qui travaillaient au moment de l'explo-
sion, 17 ont été blessés, deux autres ont
disparu. Le feu n'est pas encore maî-
trisé à l'heure actuelle.
Trente mille litres d'essence étant dé*
posés dans la fabrique, la lutte contre
le feu ne peut se poursuivre qu'avec la
plus grande prudence. On craint à cha-
que instant que de nouvelles explosions
ne se produisent.
POLOGNE `
Nationalisation'
de l'industrie sidérurgique
On télégraphie de Varsovie
L'industrie sidérurgique polonaise a été
placée hier sous le contrôle complet du
gouvernement, en raison de son impor-
tance pour la défense, nationale.
Un décret du conseil des ministres crée
un organisme central qui contrôlera.
l'achat et l'emploi des minerais et de la
vieille ferraille, et aussi la spécialisation
des diverses usines dans les différentes
branches de la production. Le gouverne-
ment, en même temps, a admis une aug-
mentation du prix de. base de la fonte.
Congrès des Tziganes
On mande de Varsovie
Un grand congrès des tziganes a été
convoqué pour demain en vue de l'élection
et du couronnement de leur roi. Trois
mille délégués, représentant les tziganes
de France, Roumanie, Pologne et Hongrie,
se réuniront à 18 heures au stade sportif
de Varsovie.
Trente <: sénateurs s. procéderont à
élection du roi parmi les cinq candidats
appartenant à la dynastie des Kwiek. La.
cérémonie du couronnement suivra l'élec-
tion. Elle se compose de la remise du
sceptre; de la couronne et du manteau
d'hermine, ainsi que d'une consécration
par un prêtre orthodoxe.
Le dernier couronnement du roi des
tziganes en Pologne a eu lieu au x° siècle.
RUSSIE
L'incident soviéto-mandchou est règle
On mande de Moscou
Un communiqué publié par le commis-
sariat du peuple aux an'aires étrangères
annonce que, dès aujourd'hui, le commis-
sariat à la défense a ordonne le retrait
des patrouilles armées et des navires~so~
vietiques des îles Bolchoî et Sennukha à
la suite de l'entj~etien que M. Litvi.nov a
eu aujourd'hui avec M. Shigemitsu, ce<
lui-ci ayant donné l'assurance qu'il n'y
avait pas de forces nippo-màndchouea
dans les îles contestées.
M. Shigemitsu et M. Litvinov ont été
d accord pour constater que cette mesure
va permettre de passer à l'étude d'une
nouvelle démarcation de la frontière de
l'Amour. L'entretien Litvinov-Shigemitsu
a duré une vingtaine de minutes et s'est
terminé à 2-houres.
Suicide de la maréchale
Toukhatchevski ?
On télégraphie de Moscou
Un bruit incontrôlable court à Moscou
selon lequel I.a femme d.u maréchal Tou-
khatchevski est devenue folle et sa fille,
âgée 'de 12 ans, s'est suicidée. Les jour~
naux soviétiques avaient annoncé que
Mme Toukhatchevski avait renié son
mari. i,
EGYPTE
L'organisation défensive
de la frontière
Le ministre de la guerre qui met ac-
tuellement au point le programme d'or-
.ganisaion de la défense nationale égyp-
tienne a examiné, en particulier, le pro-
blème de la défense de la frontière
libyenne.
Il semble qu'on doive créer une impor-
tante base militaire à Marsah Matrouh,
où des baraquements édifiés pour l'armée
anglaise et évacués par elle l'année der-
nière, seraient ainsi que le terrain d'a-
viation qu'elle y avait aussi préparé,
reoccupes par les forces égyptiennes.
ETATS-UNIS
Evaluation des capitaux étrangers
On mande de Washington
La Trésorerie a annoncé hier que
depuis le 2 janvier 1935 jusqu'au 31 mars
1937, les capitaux étrangers accumulés
aux Etats-Unis s'élevaient à 2 milliards
939.773.000 dollars.
La "Grande-Bretagne en a envoyé
pour sa part 927.171.000 dollars, la Suisse
363.497.000 dollars, la France 308 millions
868.000 dollars.
La grève dans l'industrie de l'acter
On mande de Johnstown (Pensylvanie)
40.000 mineurs participeront, diman-
che, à un meeting monstre à Johnstown,
pour manifester leur sympathie aux gré-
vistes de l'industrie de l'acier.
L'admira! Perey Foote, che(f de la
police motorisée de Pensylvanie, s'est en-
tretenu avec les ''chefs de la police de
l'Etat et a déclaré qu'il ne s'attendait pas
à des désordres au cours de cette mani-
festation.
On annonce d'autre part que 13.000 ou-
vriers ont repris le travail à l'usine de
Cambria, qui appartient à la Betlehem
Steel qui. en temps normal, en emploie
quinze mille. (Havas.)
L'Indépendance Day
A l'occasion de la célébration de l'In-
dépendance Day, la Ville de Paris sera
pavoisée demain dimanche aux couleurs
franco-américaines (à l'Hôtel-de-ViHe, à
la Préfecture de Police, les statues de
Franklin, de Washington, de La Fayette,
de Rochambeau, le monument des Volon-
taires américains et le monuument de"
l'amiral de Grasse). En outre, le bureau
du Conseil municipal déposera une gerbe
de fleurs à la statue de Washington
(place d'Iéna) et au monument des volon-
taires américains (place des Etats-Unis).
? 183. –149" ANNEE
149" ANNEE. ? 183
DtMANCHE
4 JUtLLET t93T7
t)É!)MÏ)0)tEÏAM))))SmT)0)t:
H.Hne des Pretres-St-CM'mam-i'AMcmh
PAMS-i"
~~fMM Mfës< DEBATS -T.T.- PARIS
M.: GUTENBERG 03.00-03.01-03.02
Dt MANCHE
4 JUILLET t937
MtXMt.'MMttHEM
ami!6Mi!iM
hancettMmiM.. 33tr. 65tr.120ff.
tt[MSer(A!!fMeM!-
eemMttMmt). 52 ff. '~OOfr. 'j90rr.
RMMtrhttrKmsj 70&. ~30tf.240~
On s
JOtJBML DES DEBATS
POL)Ï)OHES Eï DÏÏERAtRES
LES jmXONCES sont re~es directement
aux ~t/reaf/~r du t/o
CH&QUES POSTAUX; C" 382-PAMS
tMmanMeriMMn
EN 2'PAGE:
Au Sénat Les prix de vente des fonds de com-
merce.
Al'Exposition.
Actualités.
Leséchos de partout.
EN 3'PAGE: i
Lloyd George et Clemenceau à la veille de <
t'Armistiee. j
La ptopriété des lettres.
Un inédit de Bourdelle.
Les autographes révélateurs. Gaétan San-
voisin, j
Un czar énigmatique. Emile Dard.
EN 4'PAGE: ~j
Nouvelles littéraires. <
A travers les revues. (
Hôtels, cafés et restaurants resteront ouverts.
EN 5' PAGE c
Revue économique. Edouard Payen.
Revue de la presse. <
Bévue des Mvres. Raoul Narsy. i
H. PARIS, LE 3 JUILLET
_r, i
Nécessité
deseTemettreautravai!~ É
Les dif~ultes qui faisaient craindre 1
la fermeture des hôtelleries sont heu- `
reusement apaisées. Une transaction <
est intervenue. Notre pays échappe 1
aux troubles et aux pertes qui auraient j
fatalement suivi une mesure'explica- J (
blé et féconde en conséquences. (
Les syndicats d'hôteliers ont eu par- s
faitement raison' de se montrer très ]
fermes. Il vient un moment où il ne 1
s'agit plus seulement de sacrinces. Il
s'agissait d'une impossibilité absolue.
Les exigences de lois, absurdes dans
leur application brusque si elles ne
sont pas assouplies, mènent à la ruine
des entreprises. Les hôteliers, soutenus j J
d'ailleurs par une grande partie des 1
commerçants, et par l'opinion publi- 1
que, étaient en droit de protester et
de se montrer résolus à ne pas se lais-
ser faire.
Mais la fermeture des hôtels en ce
moment aurait été regrettable 'pour ¡
l'économie générale. Nous sommes `
dsans les mois où les hôteliers peuvent l
espérer réparer, dans une certaine me- s
sure, les pertes du début de l'année, <
dans les mois où les étrangers viennent
à Paris et dans toute la France, dans i
les mois du tourisme et des stations j
thermales Et H n'y a pas que les voya- ]
geurs en vacances. Il y a les malades, 1
pour qui les déplacements sont néces-
saires et Tes cures de nos villes d'eaux }
bienfaisantes, s
Ces considérations ne touchaient i
~uère les marxistes, parce que rien ne t
les touche. La théorie avant tout. Pé- i
risse le tourisme et périssent les sta- <
tiens thermales plutôt que te principe 1
des quarante heures, illégalement dé-
tourné en principe de la semaine de j
cinq jours. Il est probable que, livrés s
à eux-mêmes, les employés d'hôtel ne <
sont pas dépourvus de bon sens et
qu'ils connaissent, pour les constater
tous les jours, tes conditions d'une ex- i
ploitation et les nécessités de l'indus-
trie hôtelière. Mais il y a les meneurs, <
pour qui toutes les occasions sont bon- 1
nés d'accroître le gâchis.
Le plus grand méfait du Cabinet (
Blum, s'il est possible de choisir entre f
tant de ravages, es~ d'avoir an'aibli (
la notion du tràvaN. II faut un grand t c
abaissement de l'esprit public pour que c
des politiciens réussissent à persuader i
que le progrès consiste à ne rien faire. (
De pareilles idées ne ressemblent pas 1
aux coutumes françaises. Un des me- c
rites de notre pays est d'avoir été tou- 1
jours laborieux et économe. Une poli- <
tique extravagante a essayé de le ren- 1
dre paresseux et prodigue. Il s'aperce- r
vra un jour que cette veule philosophie
est une philosophie de mort.
Les preuves de la malfaisance collée- 1
tiviste ne sont déjà que trop nombreu-
ses. Notre confrère le B~e~M ~es I
J?
causes en sont toujours les mêmes.
Grèves avec occupation, charges socia-
les, arbitrages obligatoires imposant <
des salaires trop élevés pour la tréso-
rerie des entreprises. Le Cabinet Blum ]
a légiféré au hasard sans tenir compte l
(Paucune réalité. II a laissé les caisses
He l'Etat vides. Si on pouvait résumer <
'par un trait aussi simple la situation
dans laquelle il laisse l'économie gêné-
raie, les Français éprouveraient une
douiloureuse horreur pour une expé. (
frience, dont le mdîhs qu'on puisse dire <
est qu'elle a été stupide.
Il s'agit de se remettre au travail. <
C'est une des conditions essentielles ]
d'un relèvement. Il est d'une absur-
dité totale de croire que, plus on dé-
pense, plus on a de ressources. Mais i
il est aussi absurde de croire qu'un i
pays peut être plus prospère en tra- 1
La toi de quarante heures 1
et nos concurrents
Nous avons insisté dans notre Reçue Eco-
Mm.Mjftte du 27 juin sur le peu de succès
qu'avait rencontré à Genève la mesure prise
par le Cabinet Blum. Un seul projet de con-
vention sur trois a réuni la majorité néces-
saire des deux tiers, celui concernant l'in- ]
dustrie textNe. Mais dans cette majorité ne
figurent pas les pays qm sont en tête de
ceux ayant une forte industrie textile. Au-
jourd'hui, nous avons à ce sujet des déclara-
tions bien caractéristiques du ministre sué- 1
dois des affaires sociales. M. Mœller a expli- ]
qué pourquoi les délégués gouvernementaux
de la Suède s'étaient abstenus à Genève de
voter en faveur du projet. La social-démo-
cratie suédoise a toujours été favorable à une
réduction générale du travail à 40 heures par
Semaine, mais sous deux conditions les pays
faisant concurrence à la Suède doivent pro- <
céder à cette réduction des heures de travail i
et ceNe-ci ne doit pas avoir pour conséquence i
un abaissement du standard de vie.
En Suède, la social-démocratie ne croit pas,
on le voit, que le bonheur du pays doive
être le résultat d'une série d'actes absurdes.
Elle connaît les réalités elle sait qu'il faut
en tenir compte, et n'a pas peur d'agir en J
conséquence.
Aussi, la Suède est-elle, à l'heure actuelle, ]
l'une des nations dont la situation économi- 1
que est le plus prospère. L'attitude prise par
elle à l'égard de la loi des 40 heures devrait j J
bien être imitée par nos dirigeants. L'accueil
fait à notre initiative par les grands pays
industriels suffit à montrer tous les dangers i
que cette mesure nous fait courir. Exposer
ces dangers aux masses, voilà le devoir qui J
s'impose à ceux qui ont la charge de remettre J
la France en position de vivre sainement. Si
nous nous obstinons dans notre erreur, nous le J
paierons cher. Tout l'annonce. ]
Contre !a hausse despnx
Le premier décret pris en vertu des pleins
pouvoirs supprime toute liberté commerciale.
Nul ne méconnaît l'impérieuse nécessité d'en-
rayer l'ascension des prix provoquée depuis
un an par la politique économique, finan-
cière et sociale du Front populaire. C'est,
en effet, l'un des éléments essentiels du re-
dressement que prétend entreprendre le nou-
veau Cabinet.
Néanmoins, l'énergie ne peut se confondre
avec l'arbitraire illogique. Or, les dispositions
du décret se passent de tout commentaire.
Nul ne peut, en tout domaine, majorer les
prix qu'il pratiquait le 28 juin, sans autori-
sation préalable' d'une commission qui sera)
en fait, composée de trois membres dont te
choix est laissé à la discrétion des préfets.
Toute modification de prix, si justifiée soit-elle,
même s'imposant impérieusement, si elle n'est
pas préalablement autorisée, constitue un dé-
lit une seule exception est faite en fa-
veur des produits agricoles.
La justice est, en réalité, dessaisie de tout
pouvoir d'appréciation, puisque, sur l'avis de
la commission ci-dessus prévue, le Parquet
sera tenu de citer directement le commerçant
pour la plus prochaine audience et que le
tribunal correctionnel <: devra statuer à cette
audience, l'avis de la commission qui a en-
traîné la poursuite constituant le seul élément
d'information admis. Enfin les pénalités pré-
vues atteignent six mois de prison et des
amendes de 10.000 francs, c'est-à-dire de
110.000 francs. Le sursis est interdit pour
l'amende en cas de récidive, les pénalités
sont portées au double et les circonstances
atténuantes écartées.
Si, en présence de semblables textes, il
se trouve en France des industriels et des
commerçants pour poursuivre leurs opérations.
il faut qu'ils possèdent une belle intrépidité.
En effet, comment, d'une part, concevoir
que les commissions départementales soient en
mesure de répondre aux innombrables de-
mandes d'autorisations que devraient lui
adresser quotidiennement des milliers d'in-
dustriels, commerçants et artisans, et à dé-
faut d'autorisation, préalable toute modification
de prix pourra être un délit d'autre part,
dans quelle situation se trouveront les indus-
triels et commerçants qui, soucieux de l'exer-
cice normal de leur profession, ont passé des
marchés à des prix échelonnés, antérieurs au
décret ? L'Etat participera-t-il à leurs pertes?
Enfin, à qui pourra-t-on faire admettre que
la stricte incorporation dans les prix de vente
des nouvelles taxes et impôts annoncés par
les pouvoirs publics, des majorations de tarifs
de chemins de fer, des fluctuations de matières
premières, constituera par son seul fait un
délit, si l'autorisation préalable qui, en fait,
ne pourra être obtenue, n'a pas été accordée?
Autant la lutte contre la spéculation est
nécessaire, autant la suppression de toute opé-
ration commerciale dans les circonstances ac-
tuelles eonstitue-t-elle une erreur grave.
Le censé!! nationat économique f
se réunira le 6 JuiHet r t
Le conseil national économique se réu- s
nira en assemblée générale mardi pro- (
chain 6 juillet, e
II aura à délibérer sur deux demandes
d'avis qui lui ont été adressées par les
ministres de l'économie nationale et de
l'agriculture l'une sur le projet relatif s
à la conclusion des conventions collectives i
fixant les conditions' de vente des .pro-
duits agricoles, l'autre sur le projet de l
loi tendant à encourager la construction
d'habitations rurales et la modernisation r
des habitations urbaines. c
L'assemblée aura également à connaître <
de l'organisation du crédit agricole. t
A son ordre du jour sont en outre ins-
crites l'étude des moyens de remédier r
à la pénurie de la main d'oeuvre qualifiée r
et la réorganisation des services de pla-
cement ainsi que l'organisation des
marchés des fruits et légumes. 9.
vail'iant moins. Le Cabinet Blum fai-
sait vivre !es citoyens dans une-maison
à l'envers. I! est temps et il n'est que
temps de remettre les choses en ordre.
ks m~ ttt-tmats et b ftms
L'heure de !a diplomatie
Les propositions italo-allemandes n'ont
pas eu un accueil favorable au sous-co-
mité de Londres. Seul le délégué du
Portugal a déclaré que son gouverne-
ment était prêt à s'y rallier, tout en
disant qu'il n'avait pas d'objection de
principe à faire au plan franco-anglais.
Il est clair que le système proposé par
Berlin et par Rome ne saurait être
admis. En .soi, l'idée de reconnaître la
qualité de belligérants aux deux camps
espagnols est parfaitement défendable,
nous l'avons toujours dit. Cepen-
dant, les circonstances dans lesquelles
cette reconnaissance se ferait ne sont
pas particulièrement bonnes. Elle impli-
que une stricte neutralité de la part de
toutes les puissances. Or, l'Allemagne et
l'Italie, la seconde surtout pour l'instant,
ont manifesté leur intention d'interve-
nir. Sans doute elles ont déclaré hier
qu'elles sont toujours fermement réso-
lues à maintenir le principe de non-in-
gérence. Malheureusement, les actes et
même les paroles de leurs gouverne-
ments ne permettent pas de considérer
cette affirmation comme tout à fait sin-
cère. <: Il est regrettable, fait justement
observer le Times, que cette décla-
ration officielle ait été précédée dans
la presse italienne par un déborde-
ment d'articles écrits visiblement avec
l'approbation des plus hautes autorités,
louant les succès des légionnaires ita-
liens en Espagne, proclamant que l'Ita-
lie n'a pas été neutre et réclamant pour
elle une part dans les récentes victoires
des insurgés. » La contradiction est cho-
quante.
Les Allemands et les Italiens préten-
dent qu'un régime d'inégalité serait créé
si l'Angleterre et la France étaient char-
gées de tout le contrôle naval. Ce sont
eux, pourtant, qui sont responsables de
l'état de choses dont ils se plaignent,
puisqu'ils ont refusé, sans motif valable,
de participer désormais à la surveillance.
Leur décision ne peut avoir été prise que
dans l'intention d'en amener la suppres-
sion. Il va de soi que la combinaison
qu'ils suggèrent, celle qui compacterait
un contrôle sur terre, alors qu'il n'y
aurait plus de contrôle sur mer, est
inacceptable. Nous pensons que les gou-
vernements de Berlin et de Rome n'ont
pas supposé un seul instant qu'elle avait
la moindre chance de succès. On en
vient donc à se demander si leur but
n'a pas été d'aggraver le conflit inter-
national latent auquel a donné lieu la
guerre civile espagnole en cherchant
à pousser l'Angleterre et la France à
prendre position pour le camp gouver-
nemental espagnol ou tout au moins à
avoir de plus en plus l'air de le favo-
riser.
Là est le danger de la situation. Nous
avons chez nous des fous ou des intri-
gants qui ne demanderaient pas mieux
que de voir les événements s'orienter
dans ce sens. Pour en être convaincu.
il n'y a qu'à lire les déclarations faites
par MM. Jouhaux et Racamond, grands
pontifes de la C. G. T., au Conseil gé-
néral de la Fédération syndicale interna-
tionale, qui est actuellement réuni à
Varsovie. Nos extrémistes guettent toute
occasion de jeter la France dans le camp
des rouges, ce qui serait lui faire com-
mettre un faute irréparable. A aucun
prix, nous ne devons nous faire les pa-
trons des hommes qui ont mis l'Espagne
dans l'état où elle est. Il est extrême-
ment fâcheux qu'on ait laissé évoluer
la situation de telle sorte que les natio-
naux, qui, malgré tout, représentent en
Espagne l'élément sain. soient placés
ou aient l'apparence~ d'être placés sous
la protection de Berlin et de Rome.
L'erreur suprême serait de contribuer à
forger de nos mains une alliance entre
l'Espagne de demain et le groupement
germano-italien.
Il importe donc que les gouvernements
de Paris et de Londres, tout en sachant
se montrer fermes, envisagent les cho-
ses dans un esprit de prudence. Ils faci-
literaient certaines manœuvres troubles
s'ils ne conservaient pas tout leur sang-
froid et se laissaient aller à des initia-
tives insuffisamment réfléchies. Nous
n'aimons pas beaucoup l'expression dont
se servent la plupart de nos journaux,
qui disent qu'il s'agit en ce moment
d'une épreuve de force. C'est à Berlin
qu'on recherche peut-être cette Maeh~-
probe. Il s'agit, au contraire, de voir
s'il n'est pas possible de faire sortir l'Eu-
rope de l'impasse où on essaie de la
pousser. 1
Le Comité de contrôle tiendra la se-
maine prochaine une séance plénière où
des résolutions nnales doivent être pri-
ses. D'ici là, la diplomatié franco-bri-
tannique peut agir et montrer qu'elle
n'est pas inférieure à celle d'autres
groupements et qu'elle sait éviter les j
pièges. On se tromperait si l'on s'ima-
ginait que les éléments d'un accord font
totalement défaut. Il convient de les
dégager. Il n'est même pas impossible I
que la reconnaissance de la qualité de
belligérant aux deux camps ne puisse
pas se concilier avec des dispositions per- I
mettant, au moins dans une large me- 1
sure, le maintien de la politique de non-
intervention. C'est dans des circonstan-
ces semblables qu'il faut par-dessus tout
conserver le calme, qui est la condition
de la clairvoyance et aussi du succès
d'une politique de paix. L'heure est à la
diplomatie.
Pierre BBRNUS.
La séance d'hier apres-mid!
Le sous-comité de non-intervention,
après avoir tenu séance vendredi matin
et entendu les propositions italo-alleman-
des, telles que nous les avons rapportées
hier, en Dernière Heure, s'est séparé à
une heure et demie, pour ne se retrouver,
à quatre heures, au Foreign Office, où,
en une deuxième séance, il a rédigé un
abondant compte rendu de la première.
La réunion prenait fin à sept heures
moins le quart après que l'assemblée eut
décidé que les délégués soumettraient à
leurs gouvernements respectifs le projet
de l'Angleterre et de la France ainsi que
les propositions de Rome et de Berlin et
qu'ils en apporteraient la réponse à la
séance plénière qui se tiendra la semaine
prochaine.
Comment se déroutèrent tes débats
Le. communiqué relatif aux aéanee's
d'hier du sous-comité de non-intervention
comporte 21 pages dactylographiées.
Nous le résumerons ici.
Lord Plymouth, qui présidait, exposa le
point de vue du gouvernement britanni-
que.
Le délégué portugais estime que le
projet franco-anglais est de nature à sou-
lever de nouvelles difficultés. Il a déclaré
que si la proposition germano-italienne
était acceptée. le Portugal assurerait le
contrôle de sa frontière terrestre.
Le délégué allemand fit alors, au nom
de son gouvernement et du gouvernement
italien, les propositions que l'on connaît.
Le délégué italien appuya.
Le délégué belge rappela que son gou-
vernement approuve sans réserves l'offre
anglo-française de surveillance des côtes
d'Espagne. Le délégué tchécoslovaque fit
une déclaration semblable.
Le représentant de la France, M. Cor-
bin, présente ensuite quelques observa-
tions personnelles. Il fit remarquer que
les propositions italo-allemandes appor-
tent une suggestion tout à fait nouvelle,
à savoir l'octroi aux deux partis des
droits de belligérants et le maintien du
contrôle sur ter.re alors que la surveillan-
ce sur mer serait réduite.
Le délégué suédois,; a. son tour, se j'allie!
au projets de Londres et de Paris. Puis,
M. Mais'ky, ambassadeur de l'U.R.S.S., a
pris la parole. Il a réaffirmé au nom de
son gouvernement son approbation du
plan de contrôle anglo-français et a « com-
plètement réservé l'attitude de son gouver-
nement en ce qui concerne « le plan cons-
tructif suggéré par les ambassadeurs
d'Allemagne et d'Italie. Il a déclaré que ce
plan était <: entièrement incompatible m
avec les bases des accords de non-interven-
tion, en soulignant que la reconnaissance
de la belligérance permettrait au général
Franco « avec l'aide de ses alliés d'ins-
tituer le blocus des côtes appartenant au
gouvernement de Valence tandis que ce
dernier ne pourrait mettre le blocus de-
vant celles qui sont entre les mains du
général Franco. )>
Après diverses observations du délégué
italien et du délégué portugais. Lord Ply-
mouth repousse l'accusation de partialité
faite à la France et à l'Angleterre par les
délégués de l'Allemagne et de l'Italie.
Attitude de ta Fédération syndicale
internationale
On mande de 'Varsovie
Le conseil général de la P. S. I. réuni
à Varsovie a voté une résolution dans la-
quelle il est dit que « le devoir impérieux
et urgent des pays qui constituent la
S.D.N. est d'agir sans délai et par tous les
moyens prévus par le pacte pou.r rétablir
dans sa totalité l'indépendance politique et
territoriale de l'Espagne. »
Puis, M. Jouhaux. prenant la parole
« Si la dictature est victorieuse en Es-
pagne, a-t-il déclaré, les libertés et le régi-
me démocratique serons mis en péril dans
beaucoup de pays européens. Dans le dé-
but, nous étions opposés à la politique de
non-intervention qui s'est avérée comme
étant une pure comédie. Actuellement,
nous ne pouvons plus tolérer la situation
dans laquelle nous sommes. Il faut en sor-
tir, il faut que l'Italie et le Reich com-
prennent qu'il ne leur est plus possible de
continuer une action de conquête comme
celle qu'ils mènent en Espagne. n
A la Conférence
des Hautes Etudes internationales
M. Jean Zay, ministre de l'éducation natio-
nale, a offert un déjeuner en l'honneur des
membres de la conférence des Hautes Etu-
des internationales, réunie à Paris sous la pré-
sidence de M. le recteur Charléty pour dis-
cuter en commun les problèmes du « rè-
glement pacifique des eonnits internationaux
Cette institution, créée par l'Institut inter-
national de coopération intellectuelle, groupe
150 spécialistes de la science politique venus
de vingt-trois pays différents.
Un grand nombre de personnalités étrangè-
res assistaient à ce déjeuner parmi lesquels
Lord Lytton, le professeur Gilbert Murray.
président de la Commission internationale de
coopération intellectuelle, Madgearu, an-
cien ministre des finances de Roumanie, Sir
Alfred Zimmem, professeur à l'Université
d'Oxford, Hantos, professeur à l'Université de
Budapest, Ehrlich, professeur à l'Université
de Lwow, Bourquin, professeur à l'Université
de Genève.
On notait également* la présence de M. Her-
riot, de Mme Brunschwicg, de MM. Paul Va-.
léry, Paul Langevin, Brunschwieg, Jules Ro-
mains, Paul Tirard, Charges Rist, Boissard,
Rosset, directeur de l'enseignement supérieur,
Chatelet, directeur de l'enseignement secon-
daire, Henri Bonnet, directeur de l'Institut in-
ternational de coopération intellectuelle.
Nouvelles d'e l'Ëîrang'er
EMPIRE BRITANNIQUE
Catastrophe dans un charbonnage
On croit que la catastrophe qui s'est
produite hier matin aux charbonnages de
Brymbo a fait vingt-deux, victimes. Qua-
tre cadavres seulement ont pu être déga-
gés et dix-huit mineurs sont encore por-
tés manquants.
Un certain nombre de mineurs, souf-
frant de blessures graves, ont été trans-
portés d'urgence à l'hôpital de Stoke on
Trent.
ETAT LIBRE D'IRLANDE
M. de Vatéra est réétu
aux étections générales
On télégraphie de Dublin
Des élections générales ont eu lieu,
hier, dans l'Etat libre d'Irlande.
Les premiers résultats, connus à 4 heu-
res, ce matin, se répartiasaient ainsi
« Pou,r M. de Valera 13 sièges; pour
M. Cosgrave 7 sièges; indépendants
4-sièges. »
M. de Valera est réélu à une forte ma-
jorité.
M. McEntee, ministre des finances, a
été réélu à DuMin.
Tandis que M. Cosgrave, leader de l'op-
position, a été reçu à Cork, .le général
Muloahy. ancien commandant en chef de
l'armée de l'Etat libre, a été battu dans
la circonscription nord-est de Dublin paj
M. Jim La.rkin, travailliste indépendant.
Dans la circonscription nord-ouest de
Dublin, M. A'Ifred Byrne, lord-maire de
la capitale depuis huit ans, a été réélu,
ainsi que M. Oscar Traynor, ministre des
postes et télégraphes.
Aux dernières nouvelles, le total des
voix en faveur du parti de M. de Valera
était de 138.248. tandis que le parti de
M. Cosgrave avait'obtenu 103.194 voix.
BELGIQUE
A propos de l'amnistice
Le roi Léopold III, parlant aux repré-
sentants des anciens combattants, a dé-
claré qu'il ne saurait être question de
revenir par un referendum populaire sur
l'amnistie votée par le Parlement, parce
que ce referendum n'est pas prévu dans
la Constitution.
Il ne saurait également être question
de dissoudre la Chambre ou d'exiger la
démission du gouvernement.
Cependant, l'émoi qui règne actuelle-
ment dans le pays ne peut être méconnu,
mais il importe que l'expression s'en ma-
nifeste dans l'ordre et la légalité.
Dans ces limites, personne ne songe à
dénier aux anciens combattants qui ont
défendu l'intérêt permanent de la na-
tion; au prix des plus grands sacrifices
personnels, le droit d'exprimer leur sen-
timent au même titre que tous les ci-
toyens.
Un attentat contre M. de Laveleye
M. Victor de Laveleye, ministre de la
Justice, a été frappé par un manifestant
alors qu'il quittait le palais de justice de
Mons. M. de Laveleye, avant de pénétrer
dans le palais, avait déjà été pris à par-
tie par la foule. Lorsqu'il sortit, un mil-
lier de personnes restait massé devant
le palais. Il fut à nouveau conspué. Le
ministre monta dans une automobile pré-
cédée d'une voiture contenant des poli-
ciera pour gagner sa propre voiture que
les agents avaient dû garer et garder à
600 mètres de là. Mais la foule empêcha
les deux voitures de sortir de la cour du
palais. Encadré de policiers, le ministre
décida alors de faire le trajet à pied. La
foule l'entoura en criant. Certains bran-
dissaient des cannes. Le chapeau du mi-
nistre fut jeté à terre. Malgré l'inter-
vention des agents et des gendarmes.
M. de Leveleye fut atteint par un coup
de poing. On le vit saigner et s'éponger.
Après plusieurs bagarres, le ministre put
enfin atteindre son auto et regagner
Bruxelles.
ALLEMAGNE
Poursuites contre des catholiques
On télégraphie de Kœnigsberg
Le chanoine Buchholz, archiprêtre de
Heilsberg, trois vicaires et sept jeunes
gens catholiquer ont comparu hier
devant la cour d'assises de Kœnigs-
berg. Ils sont accusés de rébellion,
de violences contre agents. Les faits re-
montent au 27 mai, jour de la Fête-Dieu.
Une interdiction de la procession tradi-
tionnelle provoqua dans la population
catholique de Heilsberg une véritable
émeute, au cours de laquelle les agents
de la force publique eurent nettement le
dessous.
Deux cents jeunea gens, portant les
chemises blanches des organisations ca-
tholiques, participaient à cette manifes-
tation. Deux mille manifestants de Heils-
berg et des environs étaient rassemblés
sur la place. La foule repoussa à coups.
de poing et à coups de matraque les
agents de police. L'un des vicaires accu-
sés donna l'ordre aux femmes de s'éloi-
gner, tandis que les hommes resteraient.
Cette véritable révolte de la popula-
tion catholique a provoqué une grosse
émotion dans toute la Prusse orientale.
Les autorités nationales socialistes
sont décidées à la punir rigoureusement.
Ce procès est le premier procès pour ré-
bellion depuis le début du régime natio-
nal-socialiste.
Le jugement sera rendu aujourd'hui.
Procès contre des pasteurs
Les pasteurs 'Jacobi, Ehler, Niaeel.
von Armin, de l'Eglise confessionnelle,
ont comparu hier devant le tribunal de
Berlin sous l'inculpation d'avoir enfreint
les ordonnances du ministre de l'inté
rieur et du ministre des cultes en ma-
tière ecclésiastique.
Les pasteurs Jacobi et Ehler ont été
acquittés, le premier faute de preuves,
le deuxième comme non-coupable.
Les deux autres pasteurs ont été con-
damnés chacun à 600 marks d'amende
i ou trente jours, de prison. Les quatre
pasteura étaient arrêtés et incarcérés
depuis huit jours.
Violent incendie à Francfort
Une violente explosion a provoqué
l'incendie d'une fabrique d'huile miné-
rale de Wfesbaden. Les murs de la fa-
brique se sont écroulés. Sur 25 ouvriers
qui travaillaient au moment de l'explo-
sion, 17 ont été blessés, deux autres ont
disparu. Le feu n'est pas encore maî-
trisé à l'heure actuelle.
Trente mille litres d'essence étant dé*
posés dans la fabrique, la lutte contre
le feu ne peut se poursuivre qu'avec la
plus grande prudence. On craint à cha-
que instant que de nouvelles explosions
ne se produisent.
POLOGNE `
Nationalisation'
de l'industrie sidérurgique
On télégraphie de Varsovie
L'industrie sidérurgique polonaise a été
placée hier sous le contrôle complet du
gouvernement, en raison de son impor-
tance pour la défense, nationale.
Un décret du conseil des ministres crée
un organisme central qui contrôlera.
l'achat et l'emploi des minerais et de la
vieille ferraille, et aussi la spécialisation
des diverses usines dans les différentes
branches de la production. Le gouverne-
ment, en même temps, a admis une aug-
mentation du prix de. base de la fonte.
Congrès des Tziganes
On mande de Varsovie
Un grand congrès des tziganes a été
convoqué pour demain en vue de l'élection
et du couronnement de leur roi. Trois
mille délégués, représentant les tziganes
de France, Roumanie, Pologne et Hongrie,
se réuniront à 18 heures au stade sportif
de Varsovie.
Trente <: sénateurs s. procéderont à
élection du roi parmi les cinq candidats
appartenant à la dynastie des Kwiek. La.
cérémonie du couronnement suivra l'élec-
tion. Elle se compose de la remise du
sceptre; de la couronne et du manteau
d'hermine, ainsi que d'une consécration
par un prêtre orthodoxe.
Le dernier couronnement du roi des
tziganes en Pologne a eu lieu au x° siècle.
RUSSIE
L'incident soviéto-mandchou est règle
On mande de Moscou
Un communiqué publié par le commis-
sariat du peuple aux an'aires étrangères
annonce que, dès aujourd'hui, le commis-
sariat à la défense a ordonne le retrait
des patrouilles armées et des navires~so~
vietiques des îles Bolchoî et Sennukha à
la suite de l'entj~etien que M. Litvi.nov a
eu aujourd'hui avec M. Shigemitsu, ce<
lui-ci ayant donné l'assurance qu'il n'y
avait pas de forces nippo-màndchouea
dans les îles contestées.
M. Shigemitsu et M. Litvinov ont été
d accord pour constater que cette mesure
va permettre de passer à l'étude d'une
nouvelle démarcation de la frontière de
l'Amour. L'entretien Litvinov-Shigemitsu
a duré une vingtaine de minutes et s'est
terminé à 2-houres.
Suicide de la maréchale
Toukhatchevski ?
On télégraphie de Moscou
Un bruit incontrôlable court à Moscou
selon lequel I.a femme d.u maréchal Tou-
khatchevski est devenue folle et sa fille,
âgée 'de 12 ans, s'est suicidée. Les jour~
naux soviétiques avaient annoncé que
Mme Toukhatchevski avait renié son
mari. i,
EGYPTE
L'organisation défensive
de la frontière
Le ministre de la guerre qui met ac-
tuellement au point le programme d'or-
.ganisaion de la défense nationale égyp-
tienne a examiné, en particulier, le pro-
blème de la défense de la frontière
libyenne.
Il semble qu'on doive créer une impor-
tante base militaire à Marsah Matrouh,
où des baraquements édifiés pour l'armée
anglaise et évacués par elle l'année der-
nière, seraient ainsi que le terrain d'a-
viation qu'elle y avait aussi préparé,
reoccupes par les forces égyptiennes.
ETATS-UNIS
Evaluation des capitaux étrangers
On mande de Washington
La Trésorerie a annoncé hier que
depuis le 2 janvier 1935 jusqu'au 31 mars
1937, les capitaux étrangers accumulés
aux Etats-Unis s'élevaient à 2 milliards
939.773.000 dollars.
La "Grande-Bretagne en a envoyé
pour sa part 927.171.000 dollars, la Suisse
363.497.000 dollars, la France 308 millions
868.000 dollars.
La grève dans l'industrie de l'acter
On mande de Johnstown (Pensylvanie)
40.000 mineurs participeront, diman-
che, à un meeting monstre à Johnstown,
pour manifester leur sympathie aux gré-
vistes de l'industrie de l'acier.
L'admira! Perey Foote, che(f de la
police motorisée de Pensylvanie, s'est en-
tretenu avec les ''chefs de la police de
l'Etat et a déclaré qu'il ne s'attendait pas
à des désordres au cours de cette mani-
festation.
On annonce d'autre part que 13.000 ou-
vriers ont repris le travail à l'usine de
Cambria, qui appartient à la Betlehem
Steel qui. en temps normal, en emploie
quinze mille. (Havas.)
L'Indépendance Day
A l'occasion de la célébration de l'In-
dépendance Day, la Ville de Paris sera
pavoisée demain dimanche aux couleurs
franco-américaines (à l'Hôtel-de-ViHe, à
la Préfecture de Police, les statues de
Franklin, de Washington, de La Fayette,
de Rochambeau, le monument des Volon-
taires américains et le monuument de"
l'amiral de Grasse). En outre, le bureau
du Conseil municipal déposera une gerbe
de fleurs à la statue de Washington
(place d'Iéna) et au monument des volon-
taires américains (place des Etats-Unis).
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