Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1935-11-01
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Description : 01 novembre 1935 01 novembre 1935
Description : 1935/11/01 (Numéro 303). 1935/11/01 (Numéro 303).
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/01/2008
3O centimes le Numéro DANS* TOUTE LA FRANCE Le Numéro 3O centimes
147° ANNEE. N° 303
VENDREDI
rr NOVEMBRE 1935
?" WII DE L"*BOIIEIEIT
3moit 6moit In
fpMce M Colonies 30k 54 fr. 100fr.
Etranger (Affranchis-
sement réduit). 45 !t. S5Tr. IBOÎr. Il
Étranger (autresjays) 62fr. 115Tr. 215tr.
On s'abonne dans tous les Bureaux de postt
N° 303. 147° ANNEE
VENDREDI
Ier NOVEMBRE 1935
JOURNAL DES ",0' DEBATS
̃ '0, POLITIÔtiS ET LITTERAIRES
POLITIQIIES E~T LITTERAIRES
REOACTIOI ET ADIIIISTRATI01 ·
17, liue des Prclres-St-fiermain-1'Jiuerroii
,MRIS-1«
Hdresse tèlégr.: DÉBATS -T.T.- PARIS
Tel.: GUTENBERG 03.00-03.01 -03.Q2
'CHÈQUES POSTAUX C» 382- PARIS
'tes manuscrits non insérés ne sont pas rendiit
LES AMORCES sont rtçait directiffliit
aux Bureaux du Journal
SOMMAIRE
ta conjuration. :<
fat Jour le Jour. Le retour de la Comédie
frahçaïse. Gustave Fréjavilê,e.
Le dernier train des décrets-lois.
ir a-t-il un revirement politique en Pologne?
les conversations diplomatiques se poursuivent à
v .Genève.
a* page
nouvelles de l'Étranger.
L6s élections et la crise agricole danoise.
JACQUES de COUSSANGE.
tes Echos de partout..
3' page paBa
Le rapport de M.Pierre Laval sur les décrets-lois.
L'Algérie à Genève. Ed. Bauty.
Revue de la Presse. a-
.4' Page
Courrier des spectacles.
La force du Passé. [15]. André Romane.
5* page
l'Actualité financière: Le bilan de la Banque
de France. Les décrets-lois relatifs aa
marché financier. Fives-Lille. Infor-
mations.
La conjuration
.••' 1: i-v.. ̃̃̃•• '•' -"£̃̃̃̃ ̃ :t ̃
La majorité de la commission des
financés a continué son œuvre de
démolition. Les membres de la mino-
rité ont fait leurs efforts pour dé-
montrer le danger des folies de la
commission. Le gouvernement a
attiré de son côté l'attention des
commissions sur les inconvénients
de leurs travaux. Rien n'y a fait. Le
Congrès radical et la délégation des
gauches prétendent remplacer ou di-
riger tout le Parlement.
Cette obstination nous annonce de
prochaines batailles. Il faut en finir
avec les conjurés. Ils sont plus
plus bruyants que redoutables. Ils
essaient de démoraliser le public en
faisant croire qu'ils sont les plus
forts et qu'une crise ministérielle est
prochaine. Ce sont là des rêveries.
Les conjurés ont la routine des jeux
parlementaires, ils sont habitués aux
improvisations préparées dans les
loges et aux étranglements entre
deux pWtes du séuail. Seulement,
cette fois, ils ont devant eux la na-
tion, et ils éprouveront quelque peine
à la bousculer.
Qui sont les conjurés ? En réalité
des revenants. Il y a, dans le nom-
bre, les vieux radicaux-socialistes,
demi-solde désœuvrés depuis qu'ils
ne sont plus au pouvoir. Il y a les
néophytes du front populaire, pres-
sés de voir ce que donne l'alliance du
sénateur Cachin avec la rue de Va-
lois. Il y a les compromis de l'affaire
Stavisky et du 6 février, désireux de
repeindre l'enseigne de leur bouti-
que. Il y a les antiques partisans de
la dévaluation, flanqués de leurs
hommes d'affaires internationaux.
Il y a les partisans de la guerre con-
tre l'Italie. Il y a les partisans de la
ratification brusquée des accords
franco-soviétiques qui, sous prétexte
de mettre la France dans l'obéissance
de Genève, risqueront de la faire
entrer en guerre pour Moscou., Tout
cela fait un beau cortège. Il est à
remarquer que les socialistes, qui
disposent de chefs un peu plus évo-
lués intellectuellement que les autres
groupes du front populaire, évitent
de trop s'engager pour le moment et
préfèrent gagner du temps.
La conjuration a-t-elle un chef ?
Elle en a dix qui n'en font pas un. Le
front populaire a une collection de
ténors sans emploi, dont aucun n'est
capable de prendre le pouvoir. Les
raisons de ces impopularités sont no-
toires, et il n'y a pas lieu d'insister.
Les conjurés, ne sachant que faire,
ont jeté leur dévolu sur le malheu-
reux M. Herriot qui serait invité à
trahir en même temps ses collègues
du ministère, son président M. Laval,
les intérêts des finances publiques et
de la diplomatie. C'est peu tentant.
M. Herriot est notre adversaire, nous
l'avons souvent combattu, nous ne
sommes pas sûrs de ne pas être dans
l'obligation de le combattre encore.
Mais nous disons avec impartialité
et sans hésiter que nous le croyons
tout à fait incapable de l'entreprise
à la fois si stupide et si peu honora-
ble à laquelle ses partisans le
vouaient à la légère.
Qu'y a-t-il de solide, de valable,
de sérieux dans la conjuration? Rien.
Elle est le carrefour où se sont ren-
contrés des mécontents, des agités,
des intrigants, des révolutionnaires,
des ennemis de nos finances et de
notre indépendance diplomatique. Ils
ne sont pas tous de Paris. Il y en a
dans Genève, à Londres, et aussi
ailleurs. Ils ne seraient inquiétants
que si les éléments de conservation
sociale, les éléments nationaux, qui'
sont dans notre pays les plus nom-
breux, avaient une défaillance- inex-
plicable. Toutes les rumeurs anti-
ministérielles font beaucoup de bruit
dans les couloirs du Palais-Bourbon
et dans quelques ateliers de Soviets
radicaux. Dès qu'on a dépassé Cha-
renton, on ne les entend plus. La
France qui travaille les ignore. Elle
a en M. Laval un chef de gouverne-
ment qui défend le franc et la paix.
C'est ce qu'elle veut. Elle ne laissera
pas les conjurés aller bien loin.
AU JOICR LE JOUTi
r
Le retour de la Comédie française
La Comédie française est revenue de sa mai-
son des champs. On sait qu'elle a passé l'été
quelque part dans l'Ouest, sur le chemin de
Chaillot et de la barrière de l'Etoile. Mais « la
campagne à présent n'est pas beaucoup
fleurie » aussi la bonne dame a regagné avec
satisfaction sa vieille et chère maison de la
rue de Richelieu, comme une aimable bour-
geoise du premier airacdissemeni qui a seule-
ment un peu prolongé ses vacances.
Mais quand la Comédie française se déplace,
on pense bien que cela ne peut être sans
quelque apparat. Elle a fêté son retour par un
gala des plus brillants, marqué de cette bonne
grâce un peu solennelle qu'elle sait mettre en
toutes choses et où ne manquèrent ni les hon-
neurs officiels ni la note intime des émotions
de famille. Le chef de l'Etat et une bonne
douzaine de ministres, sans compter tout ce qui
précisément compte à Paris dans les lettres,
les arts et la vie publique, tant d'habits de
soirée s'inclinant devant tant de jolies robes
portées par autant de jolies femmes, faisaient
une salle animée, des couloirs où l'on s'écrasait
avec joie, une cohue bienveillante, une atmos-
phère d'optimisme et de cordialité dont cha-
cun prenait sa part et semblait remercier ses
voisins.
Quand M. Albert Lebrun parut dans l'avant-
scène de balcon, à gauche, la salle tout entière
se leva aux accents de là Marseillaise. Puis la
représentation commença. Les poètes étaient
de la partie. Un à-ipropos de M. Jean Sarment,
l'Impromptu de Paris, où l'on saluait d'un sou-
rire maints rappels littéraires adroitement ame-
nés dans le dialogue, évoqua les grandes om-
bres du passé que les fastes de la Comédie
française n'ont pas cessé d'intéresser et qui,
ce so«;éMnies;-3Ui te-seene- (par- une -frater-
nelle curiosité, venaient admirer leur Maison
rajeunie et saluer de leurs souhaits le retour
des Comédiens. Corneille, Racine, Molière,
Louis XIV, Bonaparte, recevaient Alceste et
Scapin, Rodrigue et Harpagon, Hermione et
Célimène, Andromaque et Agnès, jusqu'à
Madame Sans-Gêne et Poi!-de-Carotte, qui fai-
saient assez bonne figure au milieu des rôles
d'autrefois. Il y avait là aussi des comédiens
défunts, ceux de l'Impromptu de Versailles, et
Talma, et Paul Mounet, dont l'apparition- hal-
lucinante,, composée par M. Alexandre, fut
saluée d'une émouvante ovation. Musset, re-
grettant un peu d'abandonner son socle et sa
Muse de pierre, obtint aussi sa part de sym-
pathie.
Un acte de Phèdre, joué avec flamme par
Mmes Marie Ventura et Madeleine Barjac,
MM. Yonnel et Chaorabreuil; un acte du Cid,
magnifiquement rugi par MM. Jean Hervé,
Alexandre et de Rigoult; deux actes du Bour-
geois gentilhomme, où M. Lafon remplace avec
talent M. Léon Bernard, chef •d'emploi, dont on
déplore l'absence forcée en lui souhaitant une
prompte amélioration de sa santé, et où l'on
applaudit MM. André Brunot, Guilhène, Le-
doux, P. Bertin, J. Weber, André Bacqué,
Mmes de Chauveron, Bretty et Nizan, ainsi que
l'excellent orchestre de AL Raymond Charper-
tier tel est le programme qui a permis d'ap-
précier les ressources de la nouvelle installa-
tion, en même temps que la richesse et la
variété de cette troupe unique, qui sembie
animée d'un zèle nouveau et qui mérite bien la
confiance, de tous ceux qui aiment sincèrement le théâ-
tre. Les critiques de détail que l'on pourrait
faire s'effacent aujourd'hui devant tant d'ar-
deur, de conscience et de foi.
Et voici, pour finir, l'émouvant défilé de tous
ies acteurs et actrices de Ja troupe actuel'e,
la Cérémonie, qui se déploie selon la tradi-
tion les pensionnaires d'abord arrivant deux
par deux vers la rampe et prenant place, après
s'être inclinés devant le public, aux deux côtés
de la scène; puis les sociétaires, tous reconnus
et acclamés par leurs admirateurs; enfin les
sociétaires retraités, dont l'entrée est saluée
par les plus touchants mouvements de recon-
naissance et d'affection MM. Truffiér, Geor-
ges Berr, Leitner, Duflos, Dehelly, H. Mayer;
Mmes R. du Minil, Lara, Segond-Weber et
Marie Leconte.
C'est un poète encore qui doit avoir le der-
nier mot, et ce. poète est M. Tristan Derême,
esprit charmant dont nous n'avons pas à faire
l'éloge aux lecteurs des Débats. Ses vers
solides et chaleureux, lus par Mme Délvair
avec le plus entraînant enthousiasme, lancent
vers l'horizon de l'avenir la nef illustre qi:i
porte le destin de la Comédie française et aue
tous nos vœux accompagnent.
GUSTAVE Fréjaville.
Tremblement de terre en Italie. Un vio-
lent tremblement de terre s'est produit à
Cassino, où les habitants, en proie à la pani-
que. ont envahi les rues et les places. On
ne signale ni victimes ni dégâts en ville, mais,
dans les campagnes environnantes, plusieurs
maisons ont été lézardées.
Accident d'hydravion en Italie. Le, 28
courant, un hydravion, type Savoia 55, de
l'aéroport de Puntisella, près de Pola, ayant à
son bord, outre le pilote Bonnani, trois sous-
officiers et un mécanicien. tomba ipeu après
avoir décollé. Un sous-officier s'en est tiré
avec quelques blessures sans gravite; les qua-
tre autres membres de l'équipage ont péri
dans cet accident, dont on n'a pu discerner
les causes-
Le dsmier (raio te iécrels-iois
Le Président de. la République a, signé hier
les. 3i7 décrets-lois qui terminent la tâche que
le cabinet Laval avait assumée quand.il prit le
pouvoir.
Le rapport que le président du Conseil a ré-
digé pour présenter cette dernière partie de
son œuvre au chef de l'Etat, en donne un ré-
sumé général: Nous publions plus loin ce rap-
port qu'il convient de rapprocher de l'énumé-
ration de tous les décrets répartis par minis-
tères, énumération que nous avons donnée dans
la Dernière Heure de notre numéro du 21 oc-
tobre.
Il est impossible de songer à reproduire tous
ces textes où chaque citoyen, -suivant ses inté-
rêts ou ses préoccupations, aura à glaner. Voici
cependant quelques détails sur certains de ces
documents qui concernent un grand nombre -de
personnes ou l'organisation générale.
Les aménagements
du régime des pensions d'invalidité
Les six décrets que M. Maupoil, ministre
des pensions, a fait adopter sont relatifs, on
le sait, à la prorogation des délais de mise en
instance des pensions d'invalidité.
1° Cette prorogation vise notamment, sous
réserve d'une constatation régulière, les blessu-
res de guerre, les blessures en service- 'com-
mandé reçues au cours de la guçrfe igM^igtS
étT «tes expéditions déclarées campagnes -de
guerre, les maladies contractées dans une imité
çpmbattante et les maladies exotiques contrac-
tées de ïç)14 à 1918 sur un théâtre d'opéra-
tions autre que le front occidental. Elle vise
aussi les infirmités des victimes civiles résul-
tant de faits de guerre ou de violence de l'en-
nemi.
En cas de décès procédant de ces causes, les
ayants droit pourront également se mettre en
instance
2° Etablissement des listes de classement pour
les emplois réservés en tenant compte, indépen-
damment d'éléments prévus par la législation en
vigueur, de l'ancienneté de la demande
31' Reclassement durant une période de cinq
ans dans les administrations publiques du per-
sonnel français des usines de la Sarre;
4° Reclassement dans les administrations pu-
Dliques des victimes de la guerre et anciens
combattants des services d'apurement des comp-
tes spéciaux du Trésor et de l'Office des biens
et intérêts privés;
5° Décret transférant, à dater du l*r janvier
io37, du ministère des pensions aux divers mi-
nistères militaires, la liquidation des pensions
proportionnelles et d'ancienneté, ainsi que des
pensions pour invalidité imputables au service
du temps de paix; .̃
6° Décret modifiant le régime des pensions
des militaires et marins ayant contracté une in-
validité imputable au service du temps de i>aix
et n'ouvrant droit, pour eux, à pension, lorsque
l'infirmité résulte d'une maladie qu'à partir,
d'une invalidité de 2g e/o. ̃̃̃?.̃•̃̃•?̃'̃•*<̃<••'
Les encouragements ̃̃ ;> K
aux exportateurs
Deux décrets ont poux objet de donner
aux commerçants et industriels exportateurs
de nouveaux encouragements qui complète-,
ront ceux qui leur ont déjà été accordés. Le,
premier étend les facilités relatives à la mo-
bilisation des arriérés de clearings aux récé-
pissés ayant moins de trois mois de date
ces dispositions s'appliqueront notamment
aux créances commerciales immobilisées dans
l'Office de compensation franco-allemand. Le
second accorde l'exonération fiscale aux obli-
gations émises par les Etats étrangers en
représentation de leurs dettes commerciales
envers les exportateurs français.
Deux décrets ont pour objet, l'un d'uni-
fier le droit commercial en matière de lettre
de change, de billet à ordre, de chèque,
d'après les dispositions de Genève de 1930
et de 1031 l'autre, d'organiser le contrôle
du démarchage dans les bourses du com-
merce.
Le Conseil des ministres a également
approuvé un texte ayant pour objet de sus-
pendre pendant un an l'exploitation de nou-
veaux camions-bazars. Ce décret-loi est des-
tiné à protéger, notamment dans les petites
localités et dans les campagnes, les commer?
çànts au détail atteints par la crise. Enfin, un
décret-loi rendant obligatoire une entente
professionnelle dans l'industrie de la soierie
a été adopté. Ses dispositions ne seront appli-
cables que si dans le délai d'un mois les
deux tiers au moins des industriels intéressés
possédant les trois quarts au moins des
moyens de production font "parvenir leur
adhésion au ministre du commerce.
Contre l'espionnage
Parmi les décrets du ministère de la guerre,
il en est un qui vise l'augmentation des pé-
nalités en cas d'espionnage, qui ne seront,
plus appliquées par les tribunaux correction-
nels mais par les tribunaux militaires, et qui
pourront aller jusqu'à la détention dans une
enceinte fortifiée et même atteindre des pei-
nes plus fortes.
Le nouveau régime '>
des assurances sociales
M. L.-O. Frossard, ministre du' travail, a;
précisé, hier, la teneur des deux décrets>-lois
modifiant le régime des assurances sociales.
La réforme réalisée permet, sans compro-
mettre l'équilibre financier du système, de
restituer au budget 400 millions sur les 540
de la contribution forfaitaire de l'Etat, et
d'abaisser, pour l'année 1936, le taux des co-
tisations de 8 à 7 Ce taux devait être
porté, en 1937, de 8 à 9 pour couvrir les
charges de l'assurarice-invalidité, mais, grâce;
à un prélèvement sur les « bonis » des caisses
de répartition, ce relèvement sera évité pen-
dant cinq ans au moins.
Ces dispositions apportent ainsi, à la. pro-
duction française, un soulagement de 800 mil-
lions sur 4 milliards, soit 20 d'économies.
D'autre part et nous l'avons déj"à indiqué
les cotisations sont désormais proportion-
nelles au salaire, les catégories étant suppri-
mées. La double cotisation patronale et
ouvrière, en 1936, sera de 70 francs par mois
au maximum et payée soit en espèces dans
les bureaux de poste, soit par virement pos-
tal. Les timbres sont donc, supprimés.
Le bénéfice de la loi est enfin étendu à
de nouvelles catégories de travailleurs: chauf-
feurs de taxis, ouvreuses, employés d'hôtel,
etc. etc.
Les prestations seront également octroyées
plus largement, le droit de l'assurance étant
basé sur un minimum de cotisation annuelle
de 120 francs (60 francs pour le patron et
autant pour:l!ouvrier).
Le second décret-loi règle la situation des
assurés des professions-, agricoles, auxquels,
conformément au -vœu des associations inté-
ressées, un statut spécial est donné.
Sous le régime de la loi de 1930, les assurés
étaient classés d'après leur salaire. Sous le
nouvaû régime, les trois catégories prévues
sont applicables la première à tous les en-
fants de treize à seize ans; la seconde aux
femmes; la troisième aux hommes, quel que
soit le montant dé la rémunération réelle.
Il résultera de ce changement, pour les em-
ployeurs, pour les assurés et pour les ser-
vices des simplifications considérables.
Les cotisations choisies pour ces trois caté-
gories sont, par mois, de 12 francs pour les
enfants, 16 francs pour les femmes et 20 francs
pour les hommes. Dans ces cotisations, une
somme uniforme de 10 francs pour toutes les
catégories est affectée à l'assurance maladie-
maternité, comme à l'heure actuelle.
Enfin, le régime spécial prévu pour les as-
surés facultatifs de l'agriculture est maintenu.
Pour terminer, ajoutons que le gouverne-
ment, se préoccupant du sort des vieux tra-
vailleurs exclus des assurances sociales en
raison de leur âge, a décidé de déposer, dès
la .rentrée, un projet de loi^spécial qui letit
permettrait de recevoir une allocation an-
nuelle en attendant qu'ils aient droit au béné-
fice de l'assistance aux vieillards.
Le régime des pensions civiles
et militaires
Le décret relatif aux retraites a pour effet
d'apporter diverses améliorations à la situa-
tion de^ retraités civils et militaires pafticùiiè-
fsèment en ce qui concerne les. petits retraités et
l'institution de maxima spéciaux pour les ma-
jorations pour enfants.
L'affichage des prix
Le décret relatif à l'affichage des prix est
destiné à lutter contre la spéculation et la hausse
des prix. Ce décret institue l'affichage obliga-
toire des prix dans les établissements de vente
au détail pour les denrées alimentaires et les
̃boissons.
Dans.les halles, foires, marchés, ainsi que sur
les étalages ambulants, une affiche très appa-
rente devra porter également l'indication des
prix.
Enfin, les hôteliers, restaurateurs et cafetiers,
ainsi que les directeurs ou gérants d'établisse-
ments servant des denrées ou boissons alimen-
taires spnt tenus d'afficher à l'extérieur de leurs
établissements et dans les locaux affectés au
public le prix des repas ou consommations.
Il appartiendra aux préfets d'assurer dans
leurs départements respectifs, au moyen d'arrê-
tés spéciaux, l'exécution des prescriptions qui
précèdent et qui entrent immédiatement en
yigùeur.
La police d'Etat en Seine-et-Oise
et en Seine-et-Marne
> La création de deux secrétaires généraux pour
la police à Versailles et à Nice est compensée
par la suppression de deux sous-préfets.
^La. «police, d'Etat est, instituée d'ans cent
soixante communes de Seine-et-Oise et de
Seine-et-Marne.
Les loyers
Le décret sur les loyers précise que la ré-
duction de 10 96 sur le prix des loyers, des
locaux à usage d'habitation ou professionnel
prévue par le décret du 16 juillet 1935, n'est
pas applicable aux charges locatives et fixe un
pourcentage du loyer représentatif de ces char-
ges qui échappent à la réduction pour le cas où
celles-ci sont comprises dans ïe prix global du
loyer.
Ce pourcentage est fixé à 5 du prix du
loyer lorsque l'immeuble n'est pas chauffé et
à 25 dans l'hypothèse inverse.
Le décret précise, en outre, que la réduction
de 10 est applicable aux locaux loués par
les administrations publiques et par certaines
œuvres de caractère désintéressé et reconnues
d'utilité publique et supprime l'interdiction po-
sée par l'article 20 de la loi des Ier avril 1926,
29 juin 1929, de transformer un local à usage
d'habitation ou professionnel en local à usage
commercial ou industriel.
Les transports
Plusieurs décrets-lois sont consacrés à la ré-
glementation de la route et à celle des trans-
ports routiers. Un d'entre eux, dont l'objet est
d'améliorer, la visibilité aux carrefours, per-
mettra d'accroître la sécurité de la circulation
Voutière.
i Soulignons également les décrets sur la signa-
lisation et sur la publicité routière, et celui qui
prévoit certaines pénalités en cas d'infraction
aux dispositions réglementaires du décret-loi de
1934 sut la coordination des transports.
Un décret institue une redevance sur les
transports privés à longue distance, à répartir
entre l'Etat et les départements.
Les voies ferrées d'intérêt lofai et les trans-
ports publics de voyageurs font l'objet d'un dé-
cret qui étend à ces entreprises les dispositions
du décret-loi de juin 1934 relatif à la police
des grands réseaux.
Une autre catégorie de décrets-lois se propose
l'atténuation du déficit des grands réseaux de
chemins de fer et la simplification d'un certain
nombre de formalités.
Parmi ces décrets, l'un qui modifie le régime
des prestations fournies à l'administration des
P.-T.-T., apporte un allégement appréciable aux
charges du fonds commun. Un autre vise la ré-
organisation et le renforcement des services du
contrôle des chemins de fer au ministère des
travaux publics.
Les allocations aux vieillards
et les maladies à déclarer
Parmi les décrets signés à l'instigation de M.
Ernest Lafont, il en est un qui supprime pro-
visoirement le service de l'allocation de l'assis-
tance aux vieillards, aux infirmes et aux incu-
rables lorsqu'un recours est formé contre les
décisions de la commision cantonale et de la
commission départementale d'assistance dans
les cas où ces décisions prononcent l'inscription
dés bénéficiaires déjà antérieurement radiés, à
la suite d'une décision de la commission cen-
trale d'assistance.
Signalons aussi que la liste des maladies con-
tagieuses dont la déclaration est rendue obliga-
toire n'est pas encore dressée et qu'elle le sera
par décret rendu sut le rapport du ministre de
la santé publique, après avis de l'Académie de
médecine et du Conseil supérieur d'hygiène de
France.
Saisie d'un hebdomadaire national-socia-
liste aux .Pays-Bas. –< On mande d'Utrecht
au « Telegraaf » que le numéro hebdoma-
daire de l'organe national-socialiste néerlan-
dais « Volk et Vaderland » a été saisi à mi-
niiît à peine composé. La justice a apposé les
scellés sur les rotatives en faisant état de ce
que le numéro de la semaine dernière annon-
çait.quatre articles jugés offensants à l'égard
des autorités.
Y '.â-f-jl un revirement politique
): en Pologne?
Nous avons souligné naguère l'échec subi par
ie 'Cabinet Slawek aux dernières élections, par
suite de l'abstention massive de' plus de la moi-
tié des électeurs. Le Cabinet Slawek a dû se
retirer et le Cabinet Koscialkowski a pris sa
place. Depuis lofs, on a eii l'impression, qu'une
réaction commençait à se produire, en particu-
lier contre la politique extérieure, tout orien-
tée vers l'Allemagne, du colonel Beck. La lettre
suivante, que nous recevons de Varsovie, donne
sur l'évolution qui se manifeste d'intéressants
renseignements.
A la question très précise placée en tête
de ces lignes on peut répondre avec non
moins de netteté oui, mais. C'est-à-dire
que -ce revirement commence à peine à se
dessiner et que ses contours sont encore assez
vagues. Toutefois, il est très nettement per-
ceptible.
Voilà l'exacte vérité.
Ce que l'on constate en premier lieu dans
le changement survenu à Varsovie à la suite
de la défaite du cabinet Slawek et 'de la
prise du pouvoir par le cabinet Koscial-
kowski, c'est la condamnation sans appel du
précédent ministère, dont l'action est publi-
quement désavouée £àr celui qui vient de lui
succéder. ~Ar celui qui vient de lui
'succéder. ''̃̃̃̃•̃̃_
«La plus forte tête » du cabinet Koscial-
JcoWski est le nouveau ministre des finances
çt vice-président du Conseil, M. Eugène
Kwiatkowski. On trouvera sans doute sau-
grenu à l'étranger, mais normal en Pologne,
que le ministre des finances, dès la première
énonciation publique qu'il a faite, ait cru
nécessaire de parler surtout politique exté-
rieure.
Nous avons l'impérieux devoir, s'écria-t-il, de
définir clairement notre physionomie, notre po-
sition dans la vie internationale. Il nous in-
combe d'affirmer sans délai notre volonté' cris-
tallisée de sauvegarder la paix et de maintenir
Jes liens de fidélité qui nous unissent à tou»
les pays amis et alliés.
A son tour, le président du Conseil, M.
Koscialkowski, a fait devant la Diète une
déclaration, dont nous détachons ces lignes
Dans une situation économique aussi grave
que celle dans laquelle nous nous débattons en
Pologne, le premier, devoir du gouvernement est
de faire appel à la confiance publique et de
solliciter tout le concours de la nation, sans
lequel on ne remédiera jamais à 'la crise. Cat
la vérité est telle que nous sommes à bout de
souffle, à bout de résistance. Dans les circons-
tances présentes, toute passivité du peuple serait
mortelle au pays.
Aussi bien, comment se présente le « nou-
veau climat » politique de la Pologne ? ?-
Une chose semble certaine le pays ré-
clame des changements radicaux dans tous
les organes de l'Etat. Les modifications les
plus urgentes à introduire paraissent être les
suivantes
i° Réforme de la Constitution et nouvelles
élections générales
2° Amnistie politique et retour dans le pays
des hommes injustement condamnés
3° Suppression du camp de concentration
de Bereza-Kartouska, véritable bagne où l'on
relègue des militants de l'opposition, la jeu-
nesse surtout, sans le moindre jugement ni
verdict
4° Changement profond de l'orientation de
la politique extérieure; cessation du flirt in-
sensé avec l'Allemagne; rétablissement des
rapports de cordiale confiance avec la France;
règlement des litiges avec la Tchécoslova-
quie
5° Départ des deux ministres dont on s'ex-
plique mal la présence dans le nouveau cabi-
net M. Michalowski, ministre de la justice,
qui s'est rendu « célèbre » dans l'affaire de
Les conversations diplomatiques se poursuivent à Genève
M. Laval, avant son départ
a reçu à Paris
de nombreux diplomates
Comme nous l'avons annoncé hier, M. Pierre
Laval, qui avait reçu dans la matinée M. Cer-
ruti, ambassadeur d'Italie, a eu, dans l'après-
midi, une entrevue avec Sir George Clerk, am-
bassadeur d'Angleterre.
Il a reçu également le nouvel ambassadeur
de Belgique à Paris, le comte de Kerchove de
Denterghem, qui lui a remis la copie de ses
lettres de créance, puis M. Wokie Mariam, quf
lui a également présenté la copie 'du document'
l'accréditant comme nouveau ministre d'Ethio-
pie à Paris, et, en fin d'après-midi, Mgr Ma-
glione, r.once apostolique, et M. Potemkine, am-
bassadeur de l'U. R. S. S. à Paris.
Ces deux dernières visites ne sont brobable-
ment pas non plus sans relation avec les ten-
tatives de solution du conflit italo-éthiopien qui
se poursuivent à côté de Genève et qui pourront
se poursuivre à Genève même, où Sir Samuel
Hoare rencontrera demain M. Pierre Laval et
le 'baron Aloisi. Du côté anglais comme du côté
italien, on proteste qu'aucun p'an n'a été arrêté,
ni même proposé, et, du côté anglais, ceci s'ex-
plique par le point de vue électoral. Le.gouver-
nement conservateur ne veut pas s'exposer, pen-
dant la période électorale, au reproche d'avoir
l'enté d'apporter une solution au conflit en de-
hors en cadre de la S. D. N., puisqu'il se réclame
avant tout de l'application au pacte. On sait
bien cependant que des conversations sont né-
cessaires ailleurs que sur la place publique- de
Genève et qu'aucun plan ne sera acceptable, ni
accepté par l'Italie, s'il n'est préparé par des
conversations particulières qui ménagent les
susceptibilités.
Le Daily Tclegraph rapporte que la conver-
sation qui a eu lieu hier à Rome entre Sir Eric
Drummond et M. Mussolini aurait été remar-
quable par la « fermeté de ton » de l'ambas-
sadeur de Grande-Bretagne.
.Celui-ci aurait fait ressortir en particulier que
l'Angleterre, toute disposée qu'elle est de reti-
rer certaines unités navales supplémentaires
qu'elle a envoyées en Méditerranée, estime que
le rappel d'une division italienne de Libye n'est
pas suffisant. t.
Cela laisse encore les forces italiennes sur la
frontière égyptienne, écrit-il, très supérieures en
nombre aux forces anglaises en Egypte
Brcesc, et le colonel Beck, ministre 3es a'f«
f aires étrangères ̃
6° Enfin, en ce qui concerne la vie écono
mique et financière, nécessité de prendra!
toute une série de mesures susceptibles d'al-
léger les charges de la population écrasée
sous le poids d'une fiscalité inquisitoriale.
Jusqu'à présent, le ministère Koscialkowski
n'a encore fait aucun pas sur la voie que le
bon sens lui trace. Est-ce à dire qu'il entend
tromper les espoirs qu'on met en lui, esqui-
ver les promesses proférées ? Non. Sa bonne
volonté ne doit pas encore être mise en
doute; seulement, il se heurte à des obsta-
cles qui ne sauraient être vaincus qu'avec le
temps.
M. Koscialkowski s'est entouré d'hommes
probes et intelligents. L'armée a voix au cha-
pitre, car la sécurité du pays est insépara- ·
blement liée à la politique extérieure, à la
solidité financière, au respect des principes
moraux dans la vie sociale c'est ce qu'a
fortement souligné, dans son premier discours
radiodiffusé, le nouveau ministre des finan-
ces, M. Kwiatkowski. L'armée est une grande
muette, mais nul n'ignore en Pologne les sen-
timents que professent dans leur for intérieur
les deux inspecteurs généraux de l'armée,, le
général Rydz-Smigly et le général Sosn-
kowski. Nul n'ignore la forte influence qu'ils
exercent dans le sens d'une détente nationale
et internationale.
On sait pertinemment à Varsovie 'que' la
campagne de presse en vue d'un changement
radical de l'orientation actuelle de la politi-
que extérieure a toute la sympathie du nou-
veau président du Conseil, qui a lui-même
fait ses débuts politiques dans les rangs du
parti radical populiste, foncièrement franco-
phile et antiallemand.
D'autre part, le général Rydz-Smigly n'a-
t-il pas commencé par éloigner de l'armée la
plupart de ceux qui étaient susceptibles de
favoriser le mouvement proallemand ? N'a-
t-il pas nommé aux grands postes de l'admi-
nistration militaire des hommes probes qui
remplacèrent les officiers par trop politi-
ciens ?
Tous ces symptômes constituent autant de
témoignages d'un véritable changement Jans
le climat politique de la Pologne, signes pré-
curseurs d'un revirement plus profond encorî
qui ne pourra se faire que lentement et après
avoir vaincu miille obstacles et résistance»
hélas par trop compréhensibles.
Il ne faut pas demander trop à la f ois.
L'expérience Koscialkowski est à peine à son
début; donc nulle entrave ne doit l'empêcher
de se poursuivre normalement. C'est seule-
ment au bout d'un certain temps, qu,! on pjpurnt.
la juger. Le gouvernement a débuté par dé
bonnes paroles. Mais le pays attend des ac-
tes. Plus tôt ils se produiront, plus vite la
Pologne sortira de la tragique impasse dans
laquelle elle a été placée. L'amnistie politique
va certainement être décrétée un de ces jours
prochains. On souhaite en Pologne que le
gouvernement ne la retarde pas trop, car il
perdrait le bénéfice de la spontanéité et don-
nerait l'impression qu'il n'a agi que sous la
pression de l'opinion et des événements. Lca
esprits sont très échauffés en Pologne. Tout
permet de croire que le nouveau gouverne-
ment se rend parfaitement compte que, s'il
n'agit pas vite, les événements eux-mêmes
agiront à sa place. Car île peuple est « à bout
de souffle » et paraît décidé à ne plus tolérer
une politique qui a abouti « à isoler la Polo-
gne à l'extérieur » (déclaration de M. Kwiat-
kowski), à créer « une situation financière
catastrophique » (déclaration de M. Koscial-
kowski). Là résident peut-être les raisons qui
permettent de bien augurer de l'expérience
que va tenter le ministère Koscialkowçk"
Kwiatkowski.
Par ailleurs, l'ambassadeur aurait fait remar-
quer que les attaques de presse contre l'Angle-
terre n'avaient pas pris fin.
A moins qu'une satisfaction entière ne soit
donnée sur ce point comme sut plusieurs autres
encore, conclut le rédacteur diplomatique du
Daily Telepraph, toute diminution des forces
navales britanniques en Méditerranée demeure
improbable.
` 1 A Genève
les travaux recommencent demain
Le secrétariat général de la S. D. N. et les
délégations ont été avisés officiellement, hier,
à la fin de l'après-midi, que le baron Aloisi, re-
présentant de l'Italie, sera à Genève vendredi
matin, en même temps que Sir Samuel Hoare.
On est convaincu que le Duce ne s'est pas
résolu à déléguer son représentant à Genève
dans les circonstances présentes sans les motifs
les plus sérieux. En effet, la réunion du Comité
des sanctions ne suffirait pas à justifier le dé-
placement du baron Aloisi. Bien au contraire,
on pensait généralement à Genève que l'Italie
n'éprouverait aucun fcesoin- de se mêler, ne
fût-ce qu'en spectatrice, à un débat où il ne
serait question d'elle que pour lui appliquer les
sanctions prévues par le Pacte.
Si M. Mussolini s'est décidé à envoyer le ba-
ron Aloisi, c'est à coup sûr, fait-on remarquer
dans les milieux de Genève, parce qu'il a été
prié avec insistance de le faire dans l'intérêt de
son pays. Cet intérêt, il est clair pour tout le
monde qu'il coïncide avec un succès éventuel
des conversations diplomatiques engagées et
dont on recommence à dire qu'elles .pourraient
mener, la patience aidant, à un règlement du
conflit italo-éthiopien.
Genève sert donc de paravent pour de nou-
velles conversations.
M. Pierre Layal a quitté Paris aujourd'hui,
à 13 heures, au lieu d'arriver à Genève demain
matin seulement, comme on l'avait annoncé.
C'est le nouveau ministre d'Ethiopie à Paris,
M Wolde Mariam, qui représentera son pays
à la S. D. N.
Un discours de Sir Samuel Hoare
Sir Samuel Hoare, secrétaire d'Etat aux affai-
res étrangères de Grande-Bretagne, qui arrivera
demain à Genève, a prononcé hier, à Chelsea, un
discours où il donne des indications sur le but
de son voyage.
Ce discours avait pour objet immédiat de ré-
147° ANNEE. N° 303
VENDREDI
rr NOVEMBRE 1935
?" WII DE L"*BOIIEIEIT
3moit 6moit In
fpMce M Colonies 30k 54 fr. 100fr.
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sement réduit). 45 !t. S5Tr. IBOÎr. Il
Étranger (autresjays) 62fr. 115Tr. 215tr.
On s'abonne dans tous les Bureaux de postt
N° 303. 147° ANNEE
VENDREDI
Ier NOVEMBRE 1935
JOURNAL DES ",0' DEBATS
̃ '0, POLITIÔtiS ET LITTERAIRES
POLITIQIIES E~T LITTERAIRES
REOACTIOI ET ADIIIISTRATI01 ·
17, liue des Prclres-St-fiermain-1'Jiuerroii
,MRIS-1«
Hdresse tèlégr.: DÉBATS -T.T.- PARIS
Tel.: GUTENBERG 03.00-03.01 -03.Q2
'CHÈQUES POSTAUX C» 382- PARIS
'tes manuscrits non insérés ne sont pas rendiit
LES AMORCES sont rtçait directiffliit
aux Bureaux du Journal
SOMMAIRE
ta conjuration. :<
fat Jour le Jour. Le retour de la Comédie
frahçaïse. Gustave Fréjavilê,e.
Le dernier train des décrets-lois.
ir a-t-il un revirement politique en Pologne?
les conversations diplomatiques se poursuivent à
v .Genève.
a* page
nouvelles de l'Étranger.
L6s élections et la crise agricole danoise.
JACQUES de COUSSANGE.
tes Echos de partout..
3' page paBa
Le rapport de M.Pierre Laval sur les décrets-lois.
L'Algérie à Genève. Ed. Bauty.
Revue de la Presse. a-
.4' Page
Courrier des spectacles.
La force du Passé. [15]. André Romane.
5* page
l'Actualité financière: Le bilan de la Banque
de France. Les décrets-lois relatifs aa
marché financier. Fives-Lille. Infor-
mations.
La conjuration
.••' 1: i-v.. ̃̃̃•• '•' -"£̃̃̃̃ ̃ :t ̃
La majorité de la commission des
financés a continué son œuvre de
démolition. Les membres de la mino-
rité ont fait leurs efforts pour dé-
montrer le danger des folies de la
commission. Le gouvernement a
attiré de son côté l'attention des
commissions sur les inconvénients
de leurs travaux. Rien n'y a fait. Le
Congrès radical et la délégation des
gauches prétendent remplacer ou di-
riger tout le Parlement.
Cette obstination nous annonce de
prochaines batailles. Il faut en finir
avec les conjurés. Ils sont plus
plus bruyants que redoutables. Ils
essaient de démoraliser le public en
faisant croire qu'ils sont les plus
forts et qu'une crise ministérielle est
prochaine. Ce sont là des rêveries.
Les conjurés ont la routine des jeux
parlementaires, ils sont habitués aux
improvisations préparées dans les
loges et aux étranglements entre
deux pWtes du séuail. Seulement,
cette fois, ils ont devant eux la na-
tion, et ils éprouveront quelque peine
à la bousculer.
Qui sont les conjurés ? En réalité
des revenants. Il y a, dans le nom-
bre, les vieux radicaux-socialistes,
demi-solde désœuvrés depuis qu'ils
ne sont plus au pouvoir. Il y a les
néophytes du front populaire, pres-
sés de voir ce que donne l'alliance du
sénateur Cachin avec la rue de Va-
lois. Il y a les compromis de l'affaire
Stavisky et du 6 février, désireux de
repeindre l'enseigne de leur bouti-
que. Il y a les antiques partisans de
la dévaluation, flanqués de leurs
hommes d'affaires internationaux.
Il y a les partisans de la guerre con-
tre l'Italie. Il y a les partisans de la
ratification brusquée des accords
franco-soviétiques qui, sous prétexte
de mettre la France dans l'obéissance
de Genève, risqueront de la faire
entrer en guerre pour Moscou., Tout
cela fait un beau cortège. Il est à
remarquer que les socialistes, qui
disposent de chefs un peu plus évo-
lués intellectuellement que les autres
groupes du front populaire, évitent
de trop s'engager pour le moment et
préfèrent gagner du temps.
La conjuration a-t-elle un chef ?
Elle en a dix qui n'en font pas un. Le
front populaire a une collection de
ténors sans emploi, dont aucun n'est
capable de prendre le pouvoir. Les
raisons de ces impopularités sont no-
toires, et il n'y a pas lieu d'insister.
Les conjurés, ne sachant que faire,
ont jeté leur dévolu sur le malheu-
reux M. Herriot qui serait invité à
trahir en même temps ses collègues
du ministère, son président M. Laval,
les intérêts des finances publiques et
de la diplomatie. C'est peu tentant.
M. Herriot est notre adversaire, nous
l'avons souvent combattu, nous ne
sommes pas sûrs de ne pas être dans
l'obligation de le combattre encore.
Mais nous disons avec impartialité
et sans hésiter que nous le croyons
tout à fait incapable de l'entreprise
à la fois si stupide et si peu honora-
ble à laquelle ses partisans le
vouaient à la légère.
Qu'y a-t-il de solide, de valable,
de sérieux dans la conjuration? Rien.
Elle est le carrefour où se sont ren-
contrés des mécontents, des agités,
des intrigants, des révolutionnaires,
des ennemis de nos finances et de
notre indépendance diplomatique. Ils
ne sont pas tous de Paris. Il y en a
dans Genève, à Londres, et aussi
ailleurs. Ils ne seraient inquiétants
que si les éléments de conservation
sociale, les éléments nationaux, qui'
sont dans notre pays les plus nom-
breux, avaient une défaillance- inex-
plicable. Toutes les rumeurs anti-
ministérielles font beaucoup de bruit
dans les couloirs du Palais-Bourbon
et dans quelques ateliers de Soviets
radicaux. Dès qu'on a dépassé Cha-
renton, on ne les entend plus. La
France qui travaille les ignore. Elle
a en M. Laval un chef de gouverne-
ment qui défend le franc et la paix.
C'est ce qu'elle veut. Elle ne laissera
pas les conjurés aller bien loin.
AU JOICR LE JOUTi
r
Le retour de la Comédie française
La Comédie française est revenue de sa mai-
son des champs. On sait qu'elle a passé l'été
quelque part dans l'Ouest, sur le chemin de
Chaillot et de la barrière de l'Etoile. Mais « la
campagne à présent n'est pas beaucoup
fleurie » aussi la bonne dame a regagné avec
satisfaction sa vieille et chère maison de la
rue de Richelieu, comme une aimable bour-
geoise du premier airacdissemeni qui a seule-
ment un peu prolongé ses vacances.
Mais quand la Comédie française se déplace,
on pense bien que cela ne peut être sans
quelque apparat. Elle a fêté son retour par un
gala des plus brillants, marqué de cette bonne
grâce un peu solennelle qu'elle sait mettre en
toutes choses et où ne manquèrent ni les hon-
neurs officiels ni la note intime des émotions
de famille. Le chef de l'Etat et une bonne
douzaine de ministres, sans compter tout ce qui
précisément compte à Paris dans les lettres,
les arts et la vie publique, tant d'habits de
soirée s'inclinant devant tant de jolies robes
portées par autant de jolies femmes, faisaient
une salle animée, des couloirs où l'on s'écrasait
avec joie, une cohue bienveillante, une atmos-
phère d'optimisme et de cordialité dont cha-
cun prenait sa part et semblait remercier ses
voisins.
Quand M. Albert Lebrun parut dans l'avant-
scène de balcon, à gauche, la salle tout entière
se leva aux accents de là Marseillaise. Puis la
représentation commença. Les poètes étaient
de la partie. Un à-ipropos de M. Jean Sarment,
l'Impromptu de Paris, où l'on saluait d'un sou-
rire maints rappels littéraires adroitement ame-
nés dans le dialogue, évoqua les grandes om-
bres du passé que les fastes de la Comédie
française n'ont pas cessé d'intéresser et qui,
ce so«;éMnies;-3Ui te-seene- (par- une -frater-
nelle curiosité, venaient admirer leur Maison
rajeunie et saluer de leurs souhaits le retour
des Comédiens. Corneille, Racine, Molière,
Louis XIV, Bonaparte, recevaient Alceste et
Scapin, Rodrigue et Harpagon, Hermione et
Célimène, Andromaque et Agnès, jusqu'à
Madame Sans-Gêne et Poi!-de-Carotte, qui fai-
saient assez bonne figure au milieu des rôles
d'autrefois. Il y avait là aussi des comédiens
défunts, ceux de l'Impromptu de Versailles, et
Talma, et Paul Mounet, dont l'apparition- hal-
lucinante,, composée par M. Alexandre, fut
saluée d'une émouvante ovation. Musset, re-
grettant un peu d'abandonner son socle et sa
Muse de pierre, obtint aussi sa part de sym-
pathie.
Un acte de Phèdre, joué avec flamme par
Mmes Marie Ventura et Madeleine Barjac,
MM. Yonnel et Chaorabreuil; un acte du Cid,
magnifiquement rugi par MM. Jean Hervé,
Alexandre et de Rigoult; deux actes du Bour-
geois gentilhomme, où M. Lafon remplace avec
talent M. Léon Bernard, chef •d'emploi, dont on
déplore l'absence forcée en lui souhaitant une
prompte amélioration de sa santé, et où l'on
applaudit MM. André Brunot, Guilhène, Le-
doux, P. Bertin, J. Weber, André Bacqué,
Mmes de Chauveron, Bretty et Nizan, ainsi que
l'excellent orchestre de AL Raymond Charper-
tier tel est le programme qui a permis d'ap-
précier les ressources de la nouvelle installa-
tion, en même temps que la richesse et la
variété de cette troupe unique, qui sembie
animée d'un zèle nouveau et qui mérite bien la
confiance,
tre. Les critiques de détail que l'on pourrait
faire s'effacent aujourd'hui devant tant d'ar-
deur, de conscience et de foi.
Et voici, pour finir, l'émouvant défilé de tous
ies acteurs et actrices de Ja troupe actuel'e,
la Cérémonie, qui se déploie selon la tradi-
tion les pensionnaires d'abord arrivant deux
par deux vers la rampe et prenant place, après
s'être inclinés devant le public, aux deux côtés
de la scène; puis les sociétaires, tous reconnus
et acclamés par leurs admirateurs; enfin les
sociétaires retraités, dont l'entrée est saluée
par les plus touchants mouvements de recon-
naissance et d'affection MM. Truffiér, Geor-
ges Berr, Leitner, Duflos, Dehelly, H. Mayer;
Mmes R. du Minil, Lara, Segond-Weber et
Marie Leconte.
C'est un poète encore qui doit avoir le der-
nier mot, et ce. poète est M. Tristan Derême,
esprit charmant dont nous n'avons pas à faire
l'éloge aux lecteurs des Débats. Ses vers
solides et chaleureux, lus par Mme Délvair
avec le plus entraînant enthousiasme, lancent
vers l'horizon de l'avenir la nef illustre qi:i
porte le destin de la Comédie française et aue
tous nos vœux accompagnent.
GUSTAVE Fréjaville.
Tremblement de terre en Italie. Un vio-
lent tremblement de terre s'est produit à
Cassino, où les habitants, en proie à la pani-
que. ont envahi les rues et les places. On
ne signale ni victimes ni dégâts en ville, mais,
dans les campagnes environnantes, plusieurs
maisons ont été lézardées.
Accident d'hydravion en Italie. Le, 28
courant, un hydravion, type Savoia 55, de
l'aéroport de Puntisella, près de Pola, ayant à
son bord, outre le pilote Bonnani, trois sous-
officiers et un mécanicien. tomba ipeu après
avoir décollé. Un sous-officier s'en est tiré
avec quelques blessures sans gravite; les qua-
tre autres membres de l'équipage ont péri
dans cet accident, dont on n'a pu discerner
les causes-
Le dsmier (raio te iécrels-iois
Le Président de. la République a, signé hier
les. 3i7 décrets-lois qui terminent la tâche que
le cabinet Laval avait assumée quand.il prit le
pouvoir.
Le rapport que le président du Conseil a ré-
digé pour présenter cette dernière partie de
son œuvre au chef de l'Etat, en donne un ré-
sumé général: Nous publions plus loin ce rap-
port qu'il convient de rapprocher de l'énumé-
ration de tous les décrets répartis par minis-
tères, énumération que nous avons donnée dans
la Dernière Heure de notre numéro du 21 oc-
tobre.
Il est impossible de songer à reproduire tous
ces textes où chaque citoyen, -suivant ses inté-
rêts ou ses préoccupations, aura à glaner. Voici
cependant quelques détails sur certains de ces
documents qui concernent un grand nombre -de
personnes ou l'organisation générale.
Les aménagements
du régime des pensions d'invalidité
Les six décrets que M. Maupoil, ministre
des pensions, a fait adopter sont relatifs, on
le sait, à la prorogation des délais de mise en
instance des pensions d'invalidité.
1° Cette prorogation vise notamment, sous
réserve d'une constatation régulière, les blessu-
res de guerre, les blessures en service- 'com-
mandé reçues au cours de la guçrfe igM^igtS
étT «tes expéditions déclarées campagnes -de
guerre, les maladies contractées dans une imité
çpmbattante et les maladies exotiques contrac-
tées de ïç)14 à 1918 sur un théâtre d'opéra-
tions autre que le front occidental. Elle vise
aussi les infirmités des victimes civiles résul-
tant de faits de guerre ou de violence de l'en-
nemi.
En cas de décès procédant de ces causes, les
ayants droit pourront également se mettre en
instance
2° Etablissement des listes de classement pour
les emplois réservés en tenant compte, indépen-
damment d'éléments prévus par la législation en
vigueur, de l'ancienneté de la demande
31' Reclassement durant une période de cinq
ans dans les administrations publiques du per-
sonnel français des usines de la Sarre;
4° Reclassement dans les administrations pu-
Dliques des victimes de la guerre et anciens
combattants des services d'apurement des comp-
tes spéciaux du Trésor et de l'Office des biens
et intérêts privés;
5° Décret transférant, à dater du l*r janvier
io37, du ministère des pensions aux divers mi-
nistères militaires, la liquidation des pensions
proportionnelles et d'ancienneté, ainsi que des
pensions pour invalidité imputables au service
du temps de paix; .̃
6° Décret modifiant le régime des pensions
des militaires et marins ayant contracté une in-
validité imputable au service du temps de i>aix
et n'ouvrant droit, pour eux, à pension, lorsque
l'infirmité résulte d'une maladie qu'à partir,
d'une invalidité de 2g e/o. ̃̃̃?.̃•̃̃•?̃'̃•*<̃<••'
Les encouragements ̃̃ ;> K
aux exportateurs
Deux décrets ont poux objet de donner
aux commerçants et industriels exportateurs
de nouveaux encouragements qui complète-,
ront ceux qui leur ont déjà été accordés. Le,
premier étend les facilités relatives à la mo-
bilisation des arriérés de clearings aux récé-
pissés ayant moins de trois mois de date
ces dispositions s'appliqueront notamment
aux créances commerciales immobilisées dans
l'Office de compensation franco-allemand. Le
second accorde l'exonération fiscale aux obli-
gations émises par les Etats étrangers en
représentation de leurs dettes commerciales
envers les exportateurs français.
Deux décrets ont pour objet, l'un d'uni-
fier le droit commercial en matière de lettre
de change, de billet à ordre, de chèque,
d'après les dispositions de Genève de 1930
et de 1031 l'autre, d'organiser le contrôle
du démarchage dans les bourses du com-
merce.
Le Conseil des ministres a également
approuvé un texte ayant pour objet de sus-
pendre pendant un an l'exploitation de nou-
veaux camions-bazars. Ce décret-loi est des-
tiné à protéger, notamment dans les petites
localités et dans les campagnes, les commer?
çànts au détail atteints par la crise. Enfin, un
décret-loi rendant obligatoire une entente
professionnelle dans l'industrie de la soierie
a été adopté. Ses dispositions ne seront appli-
cables que si dans le délai d'un mois les
deux tiers au moins des industriels intéressés
possédant les trois quarts au moins des
moyens de production font "parvenir leur
adhésion au ministre du commerce.
Contre l'espionnage
Parmi les décrets du ministère de la guerre,
il en est un qui vise l'augmentation des pé-
nalités en cas d'espionnage, qui ne seront,
plus appliquées par les tribunaux correction-
nels mais par les tribunaux militaires, et qui
pourront aller jusqu'à la détention dans une
enceinte fortifiée et même atteindre des pei-
nes plus fortes.
Le nouveau régime '>
des assurances sociales
M. L.-O. Frossard, ministre du' travail, a;
précisé, hier, la teneur des deux décrets>-lois
modifiant le régime des assurances sociales.
La réforme réalisée permet, sans compro-
mettre l'équilibre financier du système, de
restituer au budget 400 millions sur les 540
de la contribution forfaitaire de l'Etat, et
d'abaisser, pour l'année 1936, le taux des co-
tisations de 8 à 7 Ce taux devait être
porté, en 1937, de 8 à 9 pour couvrir les
charges de l'assurarice-invalidité, mais, grâce;
à un prélèvement sur les « bonis » des caisses
de répartition, ce relèvement sera évité pen-
dant cinq ans au moins.
Ces dispositions apportent ainsi, à la. pro-
duction française, un soulagement de 800 mil-
lions sur 4 milliards, soit 20 d'économies.
D'autre part et nous l'avons déj"à indiqué
les cotisations sont désormais proportion-
nelles au salaire, les catégories étant suppri-
mées. La double cotisation patronale et
ouvrière, en 1936, sera de 70 francs par mois
au maximum et payée soit en espèces dans
les bureaux de poste, soit par virement pos-
tal. Les timbres sont donc, supprimés.
Le bénéfice de la loi est enfin étendu à
de nouvelles catégories de travailleurs: chauf-
feurs de taxis, ouvreuses, employés d'hôtel,
etc. etc.
Les prestations seront également octroyées
plus largement, le droit de l'assurance étant
basé sur un minimum de cotisation annuelle
de 120 francs (60 francs pour le patron et
autant pour:l!ouvrier).
Le second décret-loi règle la situation des
assurés des professions-, agricoles, auxquels,
conformément au -vœu des associations inté-
ressées, un statut spécial est donné.
Sous le régime de la loi de 1930, les assurés
étaient classés d'après leur salaire. Sous le
nouvaû régime, les trois catégories prévues
sont applicables la première à tous les en-
fants de treize à seize ans; la seconde aux
femmes; la troisième aux hommes, quel que
soit le montant dé la rémunération réelle.
Il résultera de ce changement, pour les em-
ployeurs, pour les assurés et pour les ser-
vices des simplifications considérables.
Les cotisations choisies pour ces trois caté-
gories sont, par mois, de 12 francs pour les
enfants, 16 francs pour les femmes et 20 francs
pour les hommes. Dans ces cotisations, une
somme uniforme de 10 francs pour toutes les
catégories est affectée à l'assurance maladie-
maternité, comme à l'heure actuelle.
Enfin, le régime spécial prévu pour les as-
surés facultatifs de l'agriculture est maintenu.
Pour terminer, ajoutons que le gouverne-
ment, se préoccupant du sort des vieux tra-
vailleurs exclus des assurances sociales en
raison de leur âge, a décidé de déposer, dès
la .rentrée, un projet de loi^spécial qui letit
permettrait de recevoir une allocation an-
nuelle en attendant qu'ils aient droit au béné-
fice de l'assistance aux vieillards.
Le régime des pensions civiles
et militaires
Le décret relatif aux retraites a pour effet
d'apporter diverses améliorations à la situa-
tion de^ retraités civils et militaires pafticùiiè-
fsèment en ce qui concerne les. petits retraités et
l'institution de maxima spéciaux pour les ma-
jorations pour enfants.
L'affichage des prix
Le décret relatif à l'affichage des prix est
destiné à lutter contre la spéculation et la hausse
des prix. Ce décret institue l'affichage obliga-
toire des prix dans les établissements de vente
au détail pour les denrées alimentaires et les
̃boissons.
Dans.les halles, foires, marchés, ainsi que sur
les étalages ambulants, une affiche très appa-
rente devra porter également l'indication des
prix.
Enfin, les hôteliers, restaurateurs et cafetiers,
ainsi que les directeurs ou gérants d'établisse-
ments servant des denrées ou boissons alimen-
taires spnt tenus d'afficher à l'extérieur de leurs
établissements et dans les locaux affectés au
public le prix des repas ou consommations.
Il appartiendra aux préfets d'assurer dans
leurs départements respectifs, au moyen d'arrê-
tés spéciaux, l'exécution des prescriptions qui
précèdent et qui entrent immédiatement en
yigùeur.
La police d'Etat en Seine-et-Oise
et en Seine-et-Marne
> La création de deux secrétaires généraux pour
la police à Versailles et à Nice est compensée
par la suppression de deux sous-préfets.
^La. «police, d'Etat est, instituée d'ans cent
soixante communes de Seine-et-Oise et de
Seine-et-Marne.
Les loyers
Le décret sur les loyers précise que la ré-
duction de 10 96 sur le prix des loyers, des
locaux à usage d'habitation ou professionnel
prévue par le décret du 16 juillet 1935, n'est
pas applicable aux charges locatives et fixe un
pourcentage du loyer représentatif de ces char-
ges qui échappent à la réduction pour le cas où
celles-ci sont comprises dans ïe prix global du
loyer.
Ce pourcentage est fixé à 5 du prix du
loyer lorsque l'immeuble n'est pas chauffé et
à 25 dans l'hypothèse inverse.
Le décret précise, en outre, que la réduction
de 10 est applicable aux locaux loués par
les administrations publiques et par certaines
œuvres de caractère désintéressé et reconnues
d'utilité publique et supprime l'interdiction po-
sée par l'article 20 de la loi des Ier avril 1926,
29 juin 1929, de transformer un local à usage
d'habitation ou professionnel en local à usage
commercial ou industriel.
Les transports
Plusieurs décrets-lois sont consacrés à la ré-
glementation de la route et à celle des trans-
ports routiers. Un d'entre eux, dont l'objet est
d'améliorer, la visibilité aux carrefours, per-
mettra d'accroître la sécurité de la circulation
Voutière.
i Soulignons également les décrets sur la signa-
lisation et sur la publicité routière, et celui qui
prévoit certaines pénalités en cas d'infraction
aux dispositions réglementaires du décret-loi de
1934 sut la coordination des transports.
Un décret institue une redevance sur les
transports privés à longue distance, à répartir
entre l'Etat et les départements.
Les voies ferrées d'intérêt lofai et les trans-
ports publics de voyageurs font l'objet d'un dé-
cret qui étend à ces entreprises les dispositions
du décret-loi de juin 1934 relatif à la police
des grands réseaux.
Une autre catégorie de décrets-lois se propose
l'atténuation du déficit des grands réseaux de
chemins de fer et la simplification d'un certain
nombre de formalités.
Parmi ces décrets, l'un qui modifie le régime
des prestations fournies à l'administration des
P.-T.-T., apporte un allégement appréciable aux
charges du fonds commun. Un autre vise la ré-
organisation et le renforcement des services du
contrôle des chemins de fer au ministère des
travaux publics.
Les allocations aux vieillards
et les maladies à déclarer
Parmi les décrets signés à l'instigation de M.
Ernest Lafont, il en est un qui supprime pro-
visoirement le service de l'allocation de l'assis-
tance aux vieillards, aux infirmes et aux incu-
rables lorsqu'un recours est formé contre les
décisions de la commision cantonale et de la
commission départementale d'assistance dans
les cas où ces décisions prononcent l'inscription
dés bénéficiaires déjà antérieurement radiés, à
la suite d'une décision de la commission cen-
trale d'assistance.
Signalons aussi que la liste des maladies con-
tagieuses dont la déclaration est rendue obliga-
toire n'est pas encore dressée et qu'elle le sera
par décret rendu sut le rapport du ministre de
la santé publique, après avis de l'Académie de
médecine et du Conseil supérieur d'hygiène de
France.
Saisie d'un hebdomadaire national-socia-
liste aux .Pays-Bas. –< On mande d'Utrecht
au « Telegraaf » que le numéro hebdoma-
daire de l'organe national-socialiste néerlan-
dais « Volk et Vaderland » a été saisi à mi-
niiît à peine composé. La justice a apposé les
scellés sur les rotatives en faisant état de ce
que le numéro de la semaine dernière annon-
çait.quatre articles jugés offensants à l'égard
des autorités.
Y '.â-f-jl un revirement politique
): en Pologne?
Nous avons souligné naguère l'échec subi par
ie 'Cabinet Slawek aux dernières élections, par
suite de l'abstention massive de' plus de la moi-
tié des électeurs. Le Cabinet Slawek a dû se
retirer et le Cabinet Koscialkowski a pris sa
place. Depuis lofs, on a eii l'impression, qu'une
réaction commençait à se produire, en particu-
lier contre la politique extérieure, tout orien-
tée vers l'Allemagne, du colonel Beck. La lettre
suivante, que nous recevons de Varsovie, donne
sur l'évolution qui se manifeste d'intéressants
renseignements.
A la question très précise placée en tête
de ces lignes on peut répondre avec non
moins de netteté oui, mais. C'est-à-dire
que -ce revirement commence à peine à se
dessiner et que ses contours sont encore assez
vagues. Toutefois, il est très nettement per-
ceptible.
Voilà l'exacte vérité.
Ce que l'on constate en premier lieu dans
le changement survenu à Varsovie à la suite
de la défaite du cabinet Slawek et 'de la
prise du pouvoir par le cabinet Koscial-
kowski, c'est la condamnation sans appel du
précédent ministère, dont l'action est publi-
quement désavouée £àr celui qui vient de lui
succéder. ~Ar celui qui vient de lui
'succéder. ''̃̃̃̃•̃̃_
«La plus forte tête » du cabinet Koscial-
JcoWski est le nouveau ministre des finances
çt vice-président du Conseil, M. Eugène
Kwiatkowski. On trouvera sans doute sau-
grenu à l'étranger, mais normal en Pologne,
que le ministre des finances, dès la première
énonciation publique qu'il a faite, ait cru
nécessaire de parler surtout politique exté-
rieure.
Nous avons l'impérieux devoir, s'écria-t-il, de
définir clairement notre physionomie, notre po-
sition dans la vie internationale. Il nous in-
combe d'affirmer sans délai notre volonté' cris-
tallisée de sauvegarder la paix et de maintenir
Jes liens de fidélité qui nous unissent à tou»
les pays amis et alliés.
A son tour, le président du Conseil, M.
Koscialkowski, a fait devant la Diète une
déclaration, dont nous détachons ces lignes
Dans une situation économique aussi grave
que celle dans laquelle nous nous débattons en
Pologne, le premier, devoir du gouvernement est
de faire appel à la confiance publique et de
solliciter tout le concours de la nation, sans
lequel on ne remédiera jamais à 'la crise. Cat
la vérité est telle que nous sommes à bout de
souffle, à bout de résistance. Dans les circons-
tances présentes, toute passivité du peuple serait
mortelle au pays.
Aussi bien, comment se présente le « nou-
veau climat » politique de la Pologne ? ?-
Une chose semble certaine le pays ré-
clame des changements radicaux dans tous
les organes de l'Etat. Les modifications les
plus urgentes à introduire paraissent être les
suivantes
i° Réforme de la Constitution et nouvelles
élections générales
2° Amnistie politique et retour dans le pays
des hommes injustement condamnés
3° Suppression du camp de concentration
de Bereza-Kartouska, véritable bagne où l'on
relègue des militants de l'opposition, la jeu-
nesse surtout, sans le moindre jugement ni
verdict
4° Changement profond de l'orientation de
la politique extérieure; cessation du flirt in-
sensé avec l'Allemagne; rétablissement des
rapports de cordiale confiance avec la France;
règlement des litiges avec la Tchécoslova-
quie
5° Départ des deux ministres dont on s'ex-
plique mal la présence dans le nouveau cabi-
net M. Michalowski, ministre de la justice,
qui s'est rendu « célèbre » dans l'affaire de
Les conversations diplomatiques se poursuivent à Genève
M. Laval, avant son départ
a reçu à Paris
de nombreux diplomates
Comme nous l'avons annoncé hier, M. Pierre
Laval, qui avait reçu dans la matinée M. Cer-
ruti, ambassadeur d'Italie, a eu, dans l'après-
midi, une entrevue avec Sir George Clerk, am-
bassadeur d'Angleterre.
Il a reçu également le nouvel ambassadeur
de Belgique à Paris, le comte de Kerchove de
Denterghem, qui lui a remis la copie de ses
lettres de créance, puis M. Wokie Mariam, quf
lui a également présenté la copie 'du document'
l'accréditant comme nouveau ministre d'Ethio-
pie à Paris, et, en fin d'après-midi, Mgr Ma-
glione, r.once apostolique, et M. Potemkine, am-
bassadeur de l'U. R. S. S. à Paris.
Ces deux dernières visites ne sont brobable-
ment pas non plus sans relation avec les ten-
tatives de solution du conflit italo-éthiopien qui
se poursuivent à côté de Genève et qui pourront
se poursuivre à Genève même, où Sir Samuel
Hoare rencontrera demain M. Pierre Laval et
le 'baron Aloisi. Du côté anglais comme du côté
italien, on proteste qu'aucun p'an n'a été arrêté,
ni même proposé, et, du côté anglais, ceci s'ex-
plique par le point de vue électoral. Le.gouver-
nement conservateur ne veut pas s'exposer, pen-
dant la période électorale, au reproche d'avoir
l'enté d'apporter une solution au conflit en de-
hors en cadre de la S. D. N., puisqu'il se réclame
avant tout de l'application au pacte. On sait
bien cependant que des conversations sont né-
cessaires ailleurs que sur la place publique- de
Genève et qu'aucun plan ne sera acceptable, ni
accepté par l'Italie, s'il n'est préparé par des
conversations particulières qui ménagent les
susceptibilités.
Le Daily Tclegraph rapporte que la conver-
sation qui a eu lieu hier à Rome entre Sir Eric
Drummond et M. Mussolini aurait été remar-
quable par la « fermeté de ton » de l'ambas-
sadeur de Grande-Bretagne.
.Celui-ci aurait fait ressortir en particulier que
l'Angleterre, toute disposée qu'elle est de reti-
rer certaines unités navales supplémentaires
qu'elle a envoyées en Méditerranée, estime que
le rappel d'une division italienne de Libye n'est
pas suffisant. t.
Cela laisse encore les forces italiennes sur la
frontière égyptienne, écrit-il, très supérieures en
nombre aux forces anglaises en Egypte
Brcesc, et le colonel Beck, ministre 3es a'f«
f aires étrangères ̃
6° Enfin, en ce qui concerne la vie écono
mique et financière, nécessité de prendra!
toute une série de mesures susceptibles d'al-
léger les charges de la population écrasée
sous le poids d'une fiscalité inquisitoriale.
Jusqu'à présent, le ministère Koscialkowski
n'a encore fait aucun pas sur la voie que le
bon sens lui trace. Est-ce à dire qu'il entend
tromper les espoirs qu'on met en lui, esqui-
ver les promesses proférées ? Non. Sa bonne
volonté ne doit pas encore être mise en
doute; seulement, il se heurte à des obsta-
cles qui ne sauraient être vaincus qu'avec le
temps.
M. Koscialkowski s'est entouré d'hommes
probes et intelligents. L'armée a voix au cha-
pitre, car la sécurité du pays est insépara- ·
blement liée à la politique extérieure, à la
solidité financière, au respect des principes
moraux dans la vie sociale c'est ce qu'a
fortement souligné, dans son premier discours
radiodiffusé, le nouveau ministre des finan-
ces, M. Kwiatkowski. L'armée est une grande
muette, mais nul n'ignore en Pologne les sen-
timents que professent dans leur for intérieur
les deux inspecteurs généraux de l'armée,, le
général Rydz-Smigly et le général Sosn-
kowski. Nul n'ignore la forte influence qu'ils
exercent dans le sens d'une détente nationale
et internationale.
On sait pertinemment à Varsovie 'que' la
campagne de presse en vue d'un changement
radical de l'orientation actuelle de la politi-
que extérieure a toute la sympathie du nou-
veau président du Conseil, qui a lui-même
fait ses débuts politiques dans les rangs du
parti radical populiste, foncièrement franco-
phile et antiallemand.
D'autre part, le général Rydz-Smigly n'a-
t-il pas commencé par éloigner de l'armée la
plupart de ceux qui étaient susceptibles de
favoriser le mouvement proallemand ? N'a-
t-il pas nommé aux grands postes de l'admi-
nistration militaire des hommes probes qui
remplacèrent les officiers par trop politi-
ciens ?
Tous ces symptômes constituent autant de
témoignages d'un véritable changement Jans
le climat politique de la Pologne, signes pré-
curseurs d'un revirement plus profond encorî
qui ne pourra se faire que lentement et après
avoir vaincu miille obstacles et résistance»
hélas par trop compréhensibles.
Il ne faut pas demander trop à la f ois.
L'expérience Koscialkowski est à peine à son
début; donc nulle entrave ne doit l'empêcher
de se poursuivre normalement. C'est seule-
ment au bout d'un certain temps, qu,! on pjpurnt.
la juger. Le gouvernement a débuté par dé
bonnes paroles. Mais le pays attend des ac-
tes. Plus tôt ils se produiront, plus vite la
Pologne sortira de la tragique impasse dans
laquelle elle a été placée. L'amnistie politique
va certainement être décrétée un de ces jours
prochains. On souhaite en Pologne que le
gouvernement ne la retarde pas trop, car il
perdrait le bénéfice de la spontanéité et don-
nerait l'impression qu'il n'a agi que sous la
pression de l'opinion et des événements. Lca
esprits sont très échauffés en Pologne. Tout
permet de croire que le nouveau gouverne-
ment se rend parfaitement compte que, s'il
n'agit pas vite, les événements eux-mêmes
agiront à sa place. Car île peuple est « à bout
de souffle » et paraît décidé à ne plus tolérer
une politique qui a abouti « à isoler la Polo-
gne à l'extérieur » (déclaration de M. Kwiat-
kowski), à créer « une situation financière
catastrophique » (déclaration de M. Koscial-
kowski). Là résident peut-être les raisons qui
permettent de bien augurer de l'expérience
que va tenter le ministère Koscialkowçk"
Kwiatkowski.
Par ailleurs, l'ambassadeur aurait fait remar-
quer que les attaques de presse contre l'Angle-
terre n'avaient pas pris fin.
A moins qu'une satisfaction entière ne soit
donnée sur ce point comme sut plusieurs autres
encore, conclut le rédacteur diplomatique du
Daily Telepraph, toute diminution des forces
navales britanniques en Méditerranée demeure
improbable.
` 1 A Genève
les travaux recommencent demain
Le secrétariat général de la S. D. N. et les
délégations ont été avisés officiellement, hier,
à la fin de l'après-midi, que le baron Aloisi, re-
présentant de l'Italie, sera à Genève vendredi
matin, en même temps que Sir Samuel Hoare.
On est convaincu que le Duce ne s'est pas
résolu à déléguer son représentant à Genève
dans les circonstances présentes sans les motifs
les plus sérieux. En effet, la réunion du Comité
des sanctions ne suffirait pas à justifier le dé-
placement du baron Aloisi. Bien au contraire,
on pensait généralement à Genève que l'Italie
n'éprouverait aucun fcesoin- de se mêler, ne
fût-ce qu'en spectatrice, à un débat où il ne
serait question d'elle que pour lui appliquer les
sanctions prévues par le Pacte.
Si M. Mussolini s'est décidé à envoyer le ba-
ron Aloisi, c'est à coup sûr, fait-on remarquer
dans les milieux de Genève, parce qu'il a été
prié avec insistance de le faire dans l'intérêt de
son pays. Cet intérêt, il est clair pour tout le
monde qu'il coïncide avec un succès éventuel
des conversations diplomatiques engagées et
dont on recommence à dire qu'elles .pourraient
mener, la patience aidant, à un règlement du
conflit italo-éthiopien.
Genève sert donc de paravent pour de nou-
velles conversations.
M. Pierre Layal a quitté Paris aujourd'hui,
à 13 heures, au lieu d'arriver à Genève demain
matin seulement, comme on l'avait annoncé.
C'est le nouveau ministre d'Ethiopie à Paris,
M Wolde Mariam, qui représentera son pays
à la S. D. N.
Un discours de Sir Samuel Hoare
Sir Samuel Hoare, secrétaire d'Etat aux affai-
res étrangères de Grande-Bretagne, qui arrivera
demain à Genève, a prononcé hier, à Chelsea, un
discours où il donne des indications sur le but
de son voyage.
Ce discours avait pour objet immédiat de ré-
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