Titre : L'Ouest-Éclair
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1936-06-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41193642z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 100865 Nombre total de vues : 100865
Description : 19 juin 1936 19 juin 1936
Description : 1936/06/19 (Numéro 14470). 1936/06/19 (Numéro 14470).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG50 Collection numérique : BIPFPIG50
Description : Collection numérique : BIPFPIG72 Collection numérique : BIPFPIG72
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k500745f
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/01/2008
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Emmannel DESGRÉES DU LOU
JOURNAL REPUBLICAIN DU MATIN
38» Année. N° 14.470
01
ANNONCES
à L'UUCI uw
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VENDREDI
19
JUIN
1936
ABONNEMENTS!
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TÉLÉPHONES
3S76-U7I -3877 M7S
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111 Ira»
25 CENTIMES.
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TO TtUSlAPaltDK WÏC1A1
UN NOUVEAU TRAIN DE GRANDS PROJETS DE LOIS
Vers une modification profonde
dans le statut de la Banque de France
Les corporations, la C. G. T. et les groupements industriels
seraient représentés dans le conseil de régence
de l'institut d'émission
DISSOLUTION DES GROUPES DE COMBAT
ET MILICES PRIVÉES
CRÉATION D'UN OFFICE DU BLÉ
Paris, 18 juin. Le Conseil de
Cabinet s'est tenu à 10 heures ce ma-
tin à l'Hôtel Matignon. En l'absence
de M. Léon Blum. le Conseil a été
présidé par M. Daladier, vice-prési-
dent.
L'Office du blé
M. Georges Monet. ministre de l'A-
griculture. a entretenu ses collègues
d'un projet instituant l'Office Natio-
nal Professionnel du Blé, en vue d'or-
ganiser le marché. Le Conseil des Mi-
nistres arrêtera les dispositions défi-
nitives du projet qui sera déposé à la
séance de cet. après-midi sur le bureau
de la Chambre.
Les groupes de combat
et milices privées»
A la demande de M. Roger Salengro.
ministre de l'Interieur, le Conseil a
adopte des décrets frappant de disso-
lution des associations conformément
à la loi du 10 janvier 1936 sur les
groupes de combat et milices privées.
Les Associations visées par le décret
présenté au Conseil de Cabinet par M.
Salengro sont les suivantes:
Francistes Solidarité française
Croix de Feu et Jeunesses Patriotes.
La défense du franc
M. Vincent Auriol. ministre des Fi-
nances. a ensuite indiqué les grandes
lignes du discours qu'il se propose de
prononcer devant la Chambre sur la
situation financière. Le Ministre des
Finances a été autorisé à déposer un
projet tendant à modifier les lois et
statuts de la Banque de France afin
de garantir dans sa gestion les inté-
rêts économiques de la nation.
Le projet de loi tendant à modifier
les lois et statuts de la Banque de
France comportera une disposition qui
permettra aux corporations, à la C.
G. T. et aux groupements industriels
d'être représentés dans le Conseil de
régence de l'institut d'émission.
La suppression «les pourboires
Le Conseil de Cabinet a chargé M.
Lebas. Ministre du Travail, de prépa-
rer et déposer d'urgence des projets
de lois supprimant et interdisant les
pourboires et organisant le placement
du personnel des hôtels, cafés et res-
taurants.
Le Conseil s'est occupé de la situa-
tion des commerçants dont les éché-
ances sont paralysées par la crise.
La nationalisation
des usine* de guerre
Enfin. M. Daladier, ministre de la
Défense Nationale, a donné des pré-
cisions sur le projet qu'il a préparé en
vue de la nationalisation de la fabri-
cation du matériel de guerre.
Une déclaration
du colonel de la Rocque
Paris, 18 juin. A la suite de la
décision prise par le Conseil de cabi-
net -de prononcer la dissolution des
ligues, le colonel de la Rocque, fon-
dateur et animateur des Croix de Feu,
interrogé sur la décision gouvernemen-
tale. a déclaré
« J'attends d'avoir lu le texte même
du décret pour dire quoi que ce soit
à son sujet. Dans une campagne
je puis dire de provocation déclen-
chée pour pousser mes amis à des
actes ne pouvant porter préjudice qu'au
mouvement de réconciliation nationale
auquel ils sont associés, je les prie de
rester calmes et de se garder contre
tout énervement, et d'attendre les dé-
;larations ultérieures et officielles avant
de dire ou de faire quoi que ce soit.
Je compte pour cela totalement à la
fois sur leur conscience et sur leur
affection. »
AU CONSEIL DES MINISTRES
PARis, 18 juin. Le Conseil des
minirtres s'est réuni à. l'Elysée, sous
la présidence de M. Albert Lebrun.
M. Roger Salengro. ministre de l'In-
térieur, et M. Rucart, ministre de la
Justice, ont soumis il. la signature du
président de la République les décrets
frappant de dissolution des associa-
tions, conformément à la loi du 10
janvier 1936, sur les groupes de com-
bat et le* milices privées.
M. Vincent Auriol, ministre des Fi-
nances, a soumis à l'approbation du
président de la République des projets
de loi
1° Organisant la comptabilité pu-
blique
2" Renforçant les pénalités en ma-
tière de dissimulation d'avoirs à
l'étrangers et envisageant sous cer-
taines conditions une amnistie fiscale
3° Réorganisant la Banque de Fran-
ce.
M. Georges Monnet, ministre de
l'Agriculture, a fait approuver par le
président de la République un projet
d'organisation d'un Office national du
blé.
M. Rivière, ministre. des Pensions,
a soumis à l'approbation de M. Albert
Lebrun un projet d'ouverture de crédit
en vue d'une manifestation des anciens
combattants. les 12 et 13 juillet, à
Verdun.
Des nominations
dans l'armée de l'Air
M. Pierre Cot a soumis au Conseil
les nominations suivantes dans l'ar-
mée de l'Air
Le commandement de la 5« région
aérienne est. rattaché aux attributions
du général Dcnain, inspecteur des for-
ces atériennes d'outre-mer. Le général
de division Féquant est nommé mem-
bre du Conseil Supérieur de l'Air.
Le général de division Berger est nom-
mé au commandement de la 2* région
aérienne. Le général de brigade Mou-
chard, sous-chef de l'état-major de
l'armée de l'Air, est nommé au com-
mandement par intérim de la lre ré-
gion aérienne. Le général de brigade
Aube, détaché au Centre des hautes
études militaires, est nommé sous-chef
de l'état -major do l'armée de l'Air.
Le colonel Chabcrt est nommé géné-
ral de brigade.
Le plan des grand travaux
PARIS, 18 juin. Une conférence
présidée par M. Spinasse, ministre de
l'Economie Nationale, et à laquelle
assistaient les ministres et sous-secré-
taires d'Etat intéressés il l'Economie
Nationale, s'est tenue il. l'hôtel Mati-
gnon peu avant l'ouverture du Conseil
de cabinet.
Au cours de cette délibération, les
ministres ont examiné le plan des
grands travaux.
LA MODE EN ANGLETERRE
Voici la mode d'été
pendant la grande saison à Ascot.
Voir en V page
Le mouvement gréviste
à Paris et en Province
L'AUTEUR DE LA « MARSEILLAISE
EST MORT IL Y A CENT ANS
La statue de Rouget de l'Isle, à Choisy-
le-Roi, où il mourut. Pour célébrer
sa mémoire, l'hymne national
sera joué aujourd'hui à
travers toute la
France.
L'ÉCRIVAIN RUSSE
MAXIME GORKI
EST MORT
Moscou, 18 juin. L'Agence Tass
annonce que l'écrivain Maxime Gorki
est décédé
Maxime GORKI
Gorki, qui était considéré en Russie
comme le plus grand écrivain des
temps modernes, s'appelait de son vrai
nom Maxime Maxinovitch Peshkow.
Il était né en 1868. Il mena une exis-
tence des plus aventureuses et, révolu-
tionnaire impénitent, il connut les ri-
gueurs de la forteresse Saint-Pierre-et-
Saint-Paul.
Cependant Gorki ne se rallia pas
tout de suite au bolchevisme. Il atten-
dit l'année 1919 pour faire amende ho-
norable.
Gorki s'est principalement distingué
comme conteur. Les plus connus de ses
ouvrages sont Les Vagabonds, La
Mère. Il a écrit aussi de nombreuses
pièces de théâtre et laisse des souve-
nirs du plus grand intérêt,
UN PRIX COLONIAL
DES BEAUX-ARTS
A M. ABEL LA FLEUR
Paris, 18 juin. Les différentes
commissions de l'Académie des Beaux-
Arts, de la Société des Français, de la
Société Nationale des Beaux-Arts, du
Salon d'Automne, de la Société Colo-
nialc ont procédé à l'attribution des
prix coloniaux décernés annuellement
au Salon par la Société Coloniale.
Dans le palmarès, on relève pour le
Prix Dumoulin (Algérie) M. Abel La
Fleur, graveur en médailles, dont nous
avons dit récemment le grand talent.
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UN AVION ALLEMAND ATTERRIT
PRÈS DE STRASBOURG
SRASBOURG, 18 juin. Hier, à la
tombée de la nuit, un monoplan alle-
mand a survolé la ville à bas.se altitude
pour atterrir finalement à l'aérodrome
d'Enzhien. Le pilote M. Alfred Besch,
de Darmstadt. a déclaré qu'il s'était
égaré. Il est gardé à vue pour être
transféré ce matin à Strasbourg. L'ap-
pareil a été saisL
Le Sénat adopte
par 279 voix contre 5
,,le projet de loi
sur les conventions collectives
LA HAUTE ASSEMBLÉE DISCUTE LE TEXTE
RELATIF AUX 40 HEURES
Paris, 18 juin. La séance est ou-
verte à 9 heures sous la présidence de
M. Jeanneney. MM. Lebas et Gasnier-
Duparc sont au banc du gouvernement.
Les conventions collectives
L'ordre du jour appelle la discussion
du projet de loi sur les conventions
collectives du travail.
On sait que le Sénat avait voté hier
les textes concernant l'aménagement
des décrets-lois sur les traitements des
fonctionnaires, l'exonération des pen-
sions d'anciens combattants, les congés
payés, ainsi que le premier alinéa de
l'article premier du projet. Il aborde
maintenant l'examen des alinéas sui-
vants, chacun de ceux-ci constituant
un article nouveau qui sera inséré dans
le Code du Travail.
M. Pernot demande que les alloca-
tions familiales soient comprises dans
les mots « salaires minima » au même
titre que les salaires proprement dits. J
« N'oublions pas, dit-il, les familles
nombreuses. » {Applaudissements.)
« C'est entendu », déclare M. Lebas.
Les amendement
M. Lémery dépose un amendement
précisant qu'il n'est pas permis de
rompre unilatéralement un contrat li-
brement consenti. Combattu par M. L.
Blum, par le ministre du Travail et
par le président de la Commission du
Commerce, l'amendement du sénateur
de la Martinique est rejeté au scrutin
public par 203 voix contre 92, sur 295
votants.
Divers amendements de M. Chaumié,
visant à des modifications de forme,
sont retirés après explications du mi-
nistre du Travail.
L'ensemble de l'article premier et de
l'article 2 du projet qui tend à ce qu'un»
exemplaire de la convention collective
soit adressé au ministère du Travail,
est ndopté. De plus, M. Leblanc sou-
tient un article additionnel ainsi
conçu
« Les dispositions de la loi ne s'ap-
pliquent pas aux établissements indus-
triels et commerciaux comportant un
nombre d'ouvriers ou d'employés infé-
rieur à 10.
M. Léon Blum déclare qu'il est im-
possible d'introduire dans la loi une
disposition tellement générale qu'on
n'en trouve aucun exemple dans notre
législation.
Au nom de la commission du com-
merce, M. Duroux repousse l'amende-
ment.et demande un scrutin public.
L'amendement est rejeté par 201 voix
contre 86.
L'article 3 est adopté. Puis l'article 4,
sur l'Algérie, avec une modification de-
mandée par le chef du Gouvernement.
Avant de voter sur l'ensemble du
projet, quelques sénateurs expliquent
leurs votes, notamment M. Champetier
de Ribes (Basses-Pyrénées), qui décla-
M. Georges PERNOT
qui est intervenu en faveur
des familles nombreuses
re voter, sans réserve aucune, le pro-
jet. L'ensemble est adopté par 279 voix
contre 5.
La semaine de 40 heures
Le Sénat aborde immédiatement le
projet tendant à instituer la semaine
de 40 heures. M. Paul Jacquier, rappor-
teur, fait remarquer que le projet dont
le Sénat aborde la discussion est celui
qui a soulevé le plus de difficultés et
suscite des alarmes.
M Jacquier annonce ensuite les faits
qui militent en faveur de la semaine
de 40 heures, mais chiffre à 15 le
coût de la réforme. De plus, le Gouver-
nement devra aider toutes les indus-
tries exportatrices et, sur le marché
intérieur, nombre de petites et moyen-
nes industries qui ne pourront rejeter
l'augmentation sur le consommateur.
La hausse est inévitable et d'ailleurs
le Gouvernement l'escompte. Il ne faut
pas retomber dans le cycle infernal de
1926 où les salaires s'essoufflaient vai-
nement à tenter de rattraper la hausse
du coût de la vie. tl'rés bien.)
« De plus, déclare M. Jacquier, le
paysan va voir encore s'accroitrc l'é-
cart entre le prix de vente et le prix
d'achat, et par conséquent diminuer
son pouvoir d'achat. N'aurait-il pas
fallu, au contraire, commencer par re-
lever cclui-ci? (Vifs applaudissements.)
« En conséquence, un grand nombre
d'entreprises vont se trouver demain
en difficultés. Quant à la résorbtion du
chômage, elle est problématique. Toute
la question est de savoir quel sera le
pouvoir de résistance de l'industrie.
(Très bien.)
Les réserves de M. Jacquier,
rapporteur
« Aussi demandons-nous au prési-
dent du Conseil la promesse de ne
rien précipiter, d'avoir égard a la
situation de chaque industrie. D'autre
part, quand les ouvriers auront à6
choisir entre la prolongation de la
durée du travail et la fermeture d'une
entreprise, je suis sûr qu'ils n'hesi-
teront pas à choisir la première solu-
tion. {Mouvements divers.)
« Enfin, il est entendu que la durée
type du travail pourra être reportée
sur un temps plus long que la semaine.
sur le mois. le trimestre par exemple.
Des dérogations relatives aux heures
supplémentaires devront d'ailleurs être
prévues. Nous demandons au Sénat,
sous toutes ces réserves, de voter le
projet de loi. »
M. Dormann fait part ensuite au
Sénat des inquiétudes du monde rural.
Certes, la loi sera inapplicable a
l'agriculture. Elle aura cependant là
aussi des répercussions.
Se plaçant à un autre point de vue.
le sénateur de Seine-et-Oise déclara
aussi que de nombreux industriels ont
dit entamer leur capital pour tenir
jusqu'au bout.. faisant des sacrifices
pour garder leur personnel.
« N'aurons -nous pas demain un
accroissement du chômage s'ils ne
peuvent continuer, dit-il, car il ne
suffit pas de produire, il faut vendre.
« La hausse est inévitable elle va
s'abattre pesamment sur tous les gens
de la terre. D'autre part, comment
l'ouvrier des champs va-t-il considerer
les avantages nouveaux conquis par
l'ouvrier d'usine ? Il pensera qu'il y
a de l'injustice et ce sera extrême-
ment grave.
« Ne jouons pas sur un coup de des
le sort de ceux qui sont le plus etroi-
tement attachés au sol français, et Qui
ont prouve pendant la guerre qu'ils
savaient mourir pour lui. » (Vifs ap-
plaudissements.)
La séance est suspendue à 12 h. 40.
LA SÉANCE DE L'APRÈS-MIDI
Paris. 18 juin. La séance est
reprise à 14 h. 30. sous la présidence
de M. Jeanneney. Au banc du gouver-
nement MM. Lebas et Sellier.
M. Farjon. au nom de l'Union Re-
publicaine. vient indiquer pourquoi les
membres de ce groupe ne pourront
voter le projet de la semaine de
40 heures, bien qu'ils aient. apporte
leurs voix aux projets précédents.
La semaine de 40 heures, en effet,
va présenter de grandes difficultés et
LA DISCUSSION DES PROJETS SOCIAUX DEVANT LE SENAT
One vue de l'assemblée pendant une intervention de M. Blum à la tribun*.
Emmannel DESGRÉES DU LOU
JOURNAL REPUBLICAIN DU MATIN
38» Année. N° 14.470
01
ANNONCES
à L'UUCI uw
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II, m ilddM, POIS
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H, il Natutn. PUB
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IW1 « H-M
VENDREDI
19
JUIN
1936
ABONNEMENTS!
Il,, 78 1.
six molr 4O
Troiamot» 22 f.
Il, {.
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Jl.p. *MI«rti,llDBB
TÉLÉPHONES
3S76-U7I -3877 M7S
CbM.uu puuu
111 Ira»
25 CENTIMES.
Unm Ultgrtphiqin 0UCLAIR-RENNE8
TO TtUSlAPaltDK WÏC1A1
UN NOUVEAU TRAIN DE GRANDS PROJETS DE LOIS
Vers une modification profonde
dans le statut de la Banque de France
Les corporations, la C. G. T. et les groupements industriels
seraient représentés dans le conseil de régence
de l'institut d'émission
DISSOLUTION DES GROUPES DE COMBAT
ET MILICES PRIVÉES
CRÉATION D'UN OFFICE DU BLÉ
Paris, 18 juin. Le Conseil de
Cabinet s'est tenu à 10 heures ce ma-
tin à l'Hôtel Matignon. En l'absence
de M. Léon Blum. le Conseil a été
présidé par M. Daladier, vice-prési-
dent.
L'Office du blé
M. Georges Monet. ministre de l'A-
griculture. a entretenu ses collègues
d'un projet instituant l'Office Natio-
nal Professionnel du Blé, en vue d'or-
ganiser le marché. Le Conseil des Mi-
nistres arrêtera les dispositions défi-
nitives du projet qui sera déposé à la
séance de cet. après-midi sur le bureau
de la Chambre.
Les groupes de combat
et milices privées»
A la demande de M. Roger Salengro.
ministre de l'Interieur, le Conseil a
adopte des décrets frappant de disso-
lution des associations conformément
à la loi du 10 janvier 1936 sur les
groupes de combat et milices privées.
Les Associations visées par le décret
présenté au Conseil de Cabinet par M.
Salengro sont les suivantes:
Francistes Solidarité française
Croix de Feu et Jeunesses Patriotes.
La défense du franc
M. Vincent Auriol. ministre des Fi-
nances. a ensuite indiqué les grandes
lignes du discours qu'il se propose de
prononcer devant la Chambre sur la
situation financière. Le Ministre des
Finances a été autorisé à déposer un
projet tendant à modifier les lois et
statuts de la Banque de France afin
de garantir dans sa gestion les inté-
rêts économiques de la nation.
Le projet de loi tendant à modifier
les lois et statuts de la Banque de
France comportera une disposition qui
permettra aux corporations, à la C.
G. T. et aux groupements industriels
d'être représentés dans le Conseil de
régence de l'institut d'émission.
La suppression «les pourboires
Le Conseil de Cabinet a chargé M.
Lebas. Ministre du Travail, de prépa-
rer et déposer d'urgence des projets
de lois supprimant et interdisant les
pourboires et organisant le placement
du personnel des hôtels, cafés et res-
taurants.
Le Conseil s'est occupé de la situa-
tion des commerçants dont les éché-
ances sont paralysées par la crise.
La nationalisation
des usine* de guerre
Enfin. M. Daladier, ministre de la
Défense Nationale, a donné des pré-
cisions sur le projet qu'il a préparé en
vue de la nationalisation de la fabri-
cation du matériel de guerre.
Une déclaration
du colonel de la Rocque
Paris, 18 juin. A la suite de la
décision prise par le Conseil de cabi-
net -de prononcer la dissolution des
ligues, le colonel de la Rocque, fon-
dateur et animateur des Croix de Feu,
interrogé sur la décision gouvernemen-
tale. a déclaré
« J'attends d'avoir lu le texte même
du décret pour dire quoi que ce soit
à son sujet. Dans une campagne
je puis dire de provocation déclen-
chée pour pousser mes amis à des
actes ne pouvant porter préjudice qu'au
mouvement de réconciliation nationale
auquel ils sont associés, je les prie de
rester calmes et de se garder contre
tout énervement, et d'attendre les dé-
;larations ultérieures et officielles avant
de dire ou de faire quoi que ce soit.
Je compte pour cela totalement à la
fois sur leur conscience et sur leur
affection. »
AU CONSEIL DES MINISTRES
PARis, 18 juin. Le Conseil des
minirtres s'est réuni à. l'Elysée, sous
la présidence de M. Albert Lebrun.
M. Roger Salengro. ministre de l'In-
térieur, et M. Rucart, ministre de la
Justice, ont soumis il. la signature du
président de la République les décrets
frappant de dissolution des associa-
tions, conformément à la loi du 10
janvier 1936, sur les groupes de com-
bat et le* milices privées.
M. Vincent Auriol, ministre des Fi-
nances, a soumis à l'approbation du
président de la République des projets
de loi
1° Organisant la comptabilité pu-
blique
2" Renforçant les pénalités en ma-
tière de dissimulation d'avoirs à
l'étrangers et envisageant sous cer-
taines conditions une amnistie fiscale
3° Réorganisant la Banque de Fran-
ce.
M. Georges Monnet, ministre de
l'Agriculture, a fait approuver par le
président de la République un projet
d'organisation d'un Office national du
blé.
M. Rivière, ministre. des Pensions,
a soumis à l'approbation de M. Albert
Lebrun un projet d'ouverture de crédit
en vue d'une manifestation des anciens
combattants. les 12 et 13 juillet, à
Verdun.
Des nominations
dans l'armée de l'Air
M. Pierre Cot a soumis au Conseil
les nominations suivantes dans l'ar-
mée de l'Air
Le commandement de la 5« région
aérienne est. rattaché aux attributions
du général Dcnain, inspecteur des for-
ces atériennes d'outre-mer. Le général
de division Féquant est nommé mem-
bre du Conseil Supérieur de l'Air.
Le général de division Berger est nom-
mé au commandement de la 2* région
aérienne. Le général de brigade Mou-
chard, sous-chef de l'état-major de
l'armée de l'Air, est nommé au com-
mandement par intérim de la lre ré-
gion aérienne. Le général de brigade
Aube, détaché au Centre des hautes
études militaires, est nommé sous-chef
de l'état -major do l'armée de l'Air.
Le colonel Chabcrt est nommé géné-
ral de brigade.
Le plan des grand travaux
PARIS, 18 juin. Une conférence
présidée par M. Spinasse, ministre de
l'Economie Nationale, et à laquelle
assistaient les ministres et sous-secré-
taires d'Etat intéressés il l'Economie
Nationale, s'est tenue il. l'hôtel Mati-
gnon peu avant l'ouverture du Conseil
de cabinet.
Au cours de cette délibération, les
ministres ont examiné le plan des
grands travaux.
LA MODE EN ANGLETERRE
Voici la mode d'été
pendant la grande saison à Ascot.
Voir en V page
Le mouvement gréviste
à Paris et en Province
L'AUTEUR DE LA « MARSEILLAISE
EST MORT IL Y A CENT ANS
La statue de Rouget de l'Isle, à Choisy-
le-Roi, où il mourut. Pour célébrer
sa mémoire, l'hymne national
sera joué aujourd'hui à
travers toute la
France.
L'ÉCRIVAIN RUSSE
MAXIME GORKI
EST MORT
Moscou, 18 juin. L'Agence Tass
annonce que l'écrivain Maxime Gorki
est décédé
Maxime GORKI
Gorki, qui était considéré en Russie
comme le plus grand écrivain des
temps modernes, s'appelait de son vrai
nom Maxime Maxinovitch Peshkow.
Il était né en 1868. Il mena une exis-
tence des plus aventureuses et, révolu-
tionnaire impénitent, il connut les ri-
gueurs de la forteresse Saint-Pierre-et-
Saint-Paul.
Cependant Gorki ne se rallia pas
tout de suite au bolchevisme. Il atten-
dit l'année 1919 pour faire amende ho-
norable.
Gorki s'est principalement distingué
comme conteur. Les plus connus de ses
ouvrages sont Les Vagabonds, La
Mère. Il a écrit aussi de nombreuses
pièces de théâtre et laisse des souve-
nirs du plus grand intérêt,
UN PRIX COLONIAL
DES BEAUX-ARTS
A M. ABEL LA FLEUR
Paris, 18 juin. Les différentes
commissions de l'Académie des Beaux-
Arts, de la Société des Français, de la
Société Nationale des Beaux-Arts, du
Salon d'Automne, de la Société Colo-
nialc ont procédé à l'attribution des
prix coloniaux décernés annuellement
au Salon par la Société Coloniale.
Dans le palmarès, on relève pour le
Prix Dumoulin (Algérie) M. Abel La
Fleur, graveur en médailles, dont nous
avons dit récemment le grand talent.
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UN AVION ALLEMAND ATTERRIT
PRÈS DE STRASBOURG
SRASBOURG, 18 juin. Hier, à la
tombée de la nuit, un monoplan alle-
mand a survolé la ville à bas.se altitude
pour atterrir finalement à l'aérodrome
d'Enzhien. Le pilote M. Alfred Besch,
de Darmstadt. a déclaré qu'il s'était
égaré. Il est gardé à vue pour être
transféré ce matin à Strasbourg. L'ap-
pareil a été saisL
Le Sénat adopte
par 279 voix contre 5
,,le projet de loi
sur les conventions collectives
LA HAUTE ASSEMBLÉE DISCUTE LE TEXTE
RELATIF AUX 40 HEURES
Paris, 18 juin. La séance est ou-
verte à 9 heures sous la présidence de
M. Jeanneney. MM. Lebas et Gasnier-
Duparc sont au banc du gouvernement.
Les conventions collectives
L'ordre du jour appelle la discussion
du projet de loi sur les conventions
collectives du travail.
On sait que le Sénat avait voté hier
les textes concernant l'aménagement
des décrets-lois sur les traitements des
fonctionnaires, l'exonération des pen-
sions d'anciens combattants, les congés
payés, ainsi que le premier alinéa de
l'article premier du projet. Il aborde
maintenant l'examen des alinéas sui-
vants, chacun de ceux-ci constituant
un article nouveau qui sera inséré dans
le Code du Travail.
M. Pernot demande que les alloca-
tions familiales soient comprises dans
les mots « salaires minima » au même
titre que les salaires proprement dits. J
« N'oublions pas, dit-il, les familles
nombreuses. » {Applaudissements.)
« C'est entendu », déclare M. Lebas.
Les amendement
M. Lémery dépose un amendement
précisant qu'il n'est pas permis de
rompre unilatéralement un contrat li-
brement consenti. Combattu par M. L.
Blum, par le ministre du Travail et
par le président de la Commission du
Commerce, l'amendement du sénateur
de la Martinique est rejeté au scrutin
public par 203 voix contre 92, sur 295
votants.
Divers amendements de M. Chaumié,
visant à des modifications de forme,
sont retirés après explications du mi-
nistre du Travail.
L'ensemble de l'article premier et de
l'article 2 du projet qui tend à ce qu'un»
exemplaire de la convention collective
soit adressé au ministère du Travail,
est ndopté. De plus, M. Leblanc sou-
tient un article additionnel ainsi
conçu
« Les dispositions de la loi ne s'ap-
pliquent pas aux établissements indus-
triels et commerciaux comportant un
nombre d'ouvriers ou d'employés infé-
rieur à 10.
M. Léon Blum déclare qu'il est im-
possible d'introduire dans la loi une
disposition tellement générale qu'on
n'en trouve aucun exemple dans notre
législation.
Au nom de la commission du com-
merce, M. Duroux repousse l'amende-
ment.et demande un scrutin public.
L'amendement est rejeté par 201 voix
contre 86.
L'article 3 est adopté. Puis l'article 4,
sur l'Algérie, avec une modification de-
mandée par le chef du Gouvernement.
Avant de voter sur l'ensemble du
projet, quelques sénateurs expliquent
leurs votes, notamment M. Champetier
de Ribes (Basses-Pyrénées), qui décla-
M. Georges PERNOT
qui est intervenu en faveur
des familles nombreuses
re voter, sans réserve aucune, le pro-
jet. L'ensemble est adopté par 279 voix
contre 5.
La semaine de 40 heures
Le Sénat aborde immédiatement le
projet tendant à instituer la semaine
de 40 heures. M. Paul Jacquier, rappor-
teur, fait remarquer que le projet dont
le Sénat aborde la discussion est celui
qui a soulevé le plus de difficultés et
suscite des alarmes.
M Jacquier annonce ensuite les faits
qui militent en faveur de la semaine
de 40 heures, mais chiffre à 15 le
coût de la réforme. De plus, le Gouver-
nement devra aider toutes les indus-
tries exportatrices et, sur le marché
intérieur, nombre de petites et moyen-
nes industries qui ne pourront rejeter
l'augmentation sur le consommateur.
La hausse est inévitable et d'ailleurs
le Gouvernement l'escompte. Il ne faut
pas retomber dans le cycle infernal de
1926 où les salaires s'essoufflaient vai-
nement à tenter de rattraper la hausse
du coût de la vie. tl'rés bien.)
« De plus, déclare M. Jacquier, le
paysan va voir encore s'accroitrc l'é-
cart entre le prix de vente et le prix
d'achat, et par conséquent diminuer
son pouvoir d'achat. N'aurait-il pas
fallu, au contraire, commencer par re-
lever cclui-ci? (Vifs applaudissements.)
« En conséquence, un grand nombre
d'entreprises vont se trouver demain
en difficultés. Quant à la résorbtion du
chômage, elle est problématique. Toute
la question est de savoir quel sera le
pouvoir de résistance de l'industrie.
(Très bien.)
Les réserves de M. Jacquier,
rapporteur
« Aussi demandons-nous au prési-
dent du Conseil la promesse de ne
rien précipiter, d'avoir égard a la
situation de chaque industrie. D'autre
part, quand les ouvriers auront à6
choisir entre la prolongation de la
durée du travail et la fermeture d'une
entreprise, je suis sûr qu'ils n'hesi-
teront pas à choisir la première solu-
tion. {Mouvements divers.)
« Enfin, il est entendu que la durée
type du travail pourra être reportée
sur un temps plus long que la semaine.
sur le mois. le trimestre par exemple.
Des dérogations relatives aux heures
supplémentaires devront d'ailleurs être
prévues. Nous demandons au Sénat,
sous toutes ces réserves, de voter le
projet de loi. »
M. Dormann fait part ensuite au
Sénat des inquiétudes du monde rural.
Certes, la loi sera inapplicable a
l'agriculture. Elle aura cependant là
aussi des répercussions.
Se plaçant à un autre point de vue.
le sénateur de Seine-et-Oise déclara
aussi que de nombreux industriels ont
dit entamer leur capital pour tenir
jusqu'au bout.. faisant des sacrifices
pour garder leur personnel.
« N'aurons -nous pas demain un
accroissement du chômage s'ils ne
peuvent continuer, dit-il, car il ne
suffit pas de produire, il faut vendre.
« La hausse est inévitable elle va
s'abattre pesamment sur tous les gens
de la terre. D'autre part, comment
l'ouvrier des champs va-t-il considerer
les avantages nouveaux conquis par
l'ouvrier d'usine ? Il pensera qu'il y
a de l'injustice et ce sera extrême-
ment grave.
« Ne jouons pas sur un coup de des
le sort de ceux qui sont le plus etroi-
tement attachés au sol français, et Qui
ont prouve pendant la guerre qu'ils
savaient mourir pour lui. » (Vifs ap-
plaudissements.)
La séance est suspendue à 12 h. 40.
LA SÉANCE DE L'APRÈS-MIDI
Paris. 18 juin. La séance est
reprise à 14 h. 30. sous la présidence
de M. Jeanneney. Au banc du gouver-
nement MM. Lebas et Sellier.
M. Farjon. au nom de l'Union Re-
publicaine. vient indiquer pourquoi les
membres de ce groupe ne pourront
voter le projet de la semaine de
40 heures, bien qu'ils aient. apporte
leurs voix aux projets précédents.
La semaine de 40 heures, en effet,
va présenter de grandes difficultés et
LA DISCUSSION DES PROJETS SOCIAUX DEVANT LE SENAT
One vue de l'assemblée pendant une intervention de M. Blum à la tribun*.
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