Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-08-29
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Description : 29 août 1903 29 août 1903
Description : 1903/08/29 (Numéro 239). 1903/08/29 (Numéro 239).
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/10/2007
'"JOURNAL DES'DÉBATS DU SAMEDI 29 AOUT 190~
sion haineuse qui rëgne dans la population
mêlée de la Macédoine, ces puissances pour-
raient-elles raisonnablement les suivre sur le
terrain où ils veulent les entraîner? Qui parle
d'une autonomie, sous la'Suzeraineté plus ou
moins~lointaine du Sultan, entend qu'il doit se
trouver sur place, en Macédoine, issue de la
population elle-même, une force impartiale qui
maintiendra l'ordre entre ses divers éléments.
Où voit-on qu'une force pareille puisse se re-
cruter en Macédoine ? A quelle réforme peut-
on actuellement songer, qui dépasserait les
limites d'une amélioration, d'une régularisation
du régime turc et de la' puissance matérielle
dont il dispose ? Les gens qui voient les choses
sur place, lorsqu'ils ne sont ni Bulgares, ni
€frecs, ni Serbes, ni autre chose de macédonien,
ne s'y trompent pas. Même lorsqu'ils préconi-
sent des réformes, ils ne peuvent les concevoir
qne modestes et contenues dans les homes du
régime actuel. En veut-on un exemple le 15
décembre 1903, M. Steeg, consul de France à
Salonique, adressait au ministère des affaires
étrangères un rapport publié depuis dans le
Livre Jaune sur les affaires de Macédoine et
dont les conclusions montrent bien à quelles
Reurtènt.dans cette province, les meilleures
intentions < Les aspirations à l'indépendance
se confondent, disait-il, pour chaque natio-
nalité avec l'ambition de dominer les autres;
les luttes des diverses propagandes, le terro-
risme exercé 'par les comités bulgares, sont
les témoignages frappants de cet état d'esprit.
Il serait donc à craindre que l'émancipation
complète de ces provinces ne fût suivie de lut-
tes intestines de nature à créer une situation
au moins aussi dangereuse que l'actuelle. Aussi,
à bien des égards, le maintien entre les mains
des Turcs de l'autorte supérieure sur ces
nationalités rivales peut être considéré comme
un gage de tranquillité. U
Nous avon& publié hier en Dernière Heure une dé-
pêche annonçant l'incident de Kouleli-Bourgas où des
malfaiteurs, qui se trouvaient dans le train se diri-
geant vers Constantinople, lancèrent une bombe qui
détruisit le vagon-restaurant et d'autres vagons.
L'ambassade ottomane à Paris communique sur ce
fait la version suivante
Le comité bulgare vient de commettre un nou-
vel attentat. Un boîte de dynamite placée dans une
voiture du train conventionnel, dont la majorité des
voyageurs étaient des femmes, a éclaté hier, dans la
nuit, à la station de Kouleli-Bourgas. Il y a eu plu-
sieurs victimes, à savoir 6 tués, parmi lesquels 2fem-
mes et 1 enfant, et 18 blessés dont 11 femmes.
Des détails nouveaux envoyés, il résulte qu'au
nombre des six personnes tuées, sont le chef de
cuisine, un enfant, un étudiant et deux femmes tur-
ques. Parmi les dix-huit blessés, se trouvent trois
employés des chemins de fer.
Un individu a été arrêté. Une enquête sévère est
ouverte. Les communications ne sont pas interrom-
pues. La surveillance du chemin de fer est redou-
blée.
La poste, les Messes et une partie des voyageurs
ont dû arriver par l'Orient-Express à quatre heures
de l'après-midi, au lieu de midi. Les autres voya-
geurs ont du arriver par le train ordinaire faisant le
service entre Andrinople et Constantinople.
Le train qui a été dynamité est un train dit <: con-
ventionnel C'est un express qui chaque jour part
de Vienne et qui dessert Constantinople en passant
par Budapest, Belgrade, Nisch, Sona, Philippopoli
et Andrinople.
Cet incident a vivement ému l'opinion publique en
compliquant !a situation, d'autant plus que les chefs
de l'insurrection macédonienne s'agitent et annon-
cent de très audacieux projets. Un de leurs journaux,
l'jlM/ono?HM', qui paraît à Londres, contient les de-
mandes suivantes adressées par les révolutionnai-
res ·.
1" Formation de quatre provinces Albanie, Macédoine,
ViciUo-Sorbio et Thrace, qui jouiraient d'une autonomie
administrative, mais resteraient; sous l'autorité politique
et militaire du Sultan.
2* Un haut commissaire européen sera nomme par les
six grandes-puissances pour une période de trois ans. Il
sera charge de maintenir l'ordre dans les quatre provin-
ces.
3" Un gouverneur général européen pour chacune de
ces pro'vinces sera nommé par la Porte, pour cinq ans
avec l'agrément des puissances.
4" Une commission européenne sera chargée d'organi-
ser les quatre provinces. Une délégation indigène, com-
posée de représentants ejtus, l'assistera dans ces tra-
vaux.
5° Cette commission sera chargée de l'administration
autonome des quatre provinces jusqu'à, ce que la nou-
vc]'c organisation soit complète.
6" Un corps d'armée d'occupation internationatc, a. l'ef-
fectif de 45,000 hommes et commandée par des généraux
appartenant à des Etats neutres d'Europe, sera entretenu
dans le pays pendant les travaux de la commission.
Il sera ensuite réduit de moitié et restera sous le nom
do police à la disposition du haut commissaire.
En même temps que l'agitation révolutionnaire,
s'accroît également l'oeuvre de répression. Les ren-
forcements de troupes turques continuént,ctla cour J
martiale siège en permanence. Elle a prononcé ré-
cemment 33 condamnations 4 à mort, 4 à 15 ans
de prison, 2 à l'exil perpétuel, 6 à 10 ans d'emprison-
nement et 2 à 6 ans de la même peine, les autres à
des peines variables.
Devant la situation, le prince Ferdinand do Bulga-
rie, qui se trouvait en Hongrie, se propose, afnrme-
t-ou, de regagner So6a au'premier jour.
LETTRE ROMAtNE
(De~o~e~f~c~)
T.cs appartements de Pie X au Vatican. La générosité
ques fans qui peuvent, servir d'indic&tion.
Mercredi, le 26 août.
Pie X s'installera, le premier octobre, dans les ap-
partements naguère occupés par Léon Xtlï. Il est
dtfncilc de concilier entre elles toutes les traditions.
Le préjuge romain poputairc faisait au nouveau Pape
une quasi-obligation d'habiter une partie du palais
dinéroutc de celle où était mort son prédécesseur.
Pie X forma donc ]c projet de faire amënag-er pour
lui le troisième étage. Mai?, depuis Sixte-Quint, les
Papes n'ont jamais habité si haut. H est vrai qu'à
présent, cette partie du palais est munie d'ascen-
seurs hydrauliques. On a juge pourtant que mieux
valait passer par dessus le préjuge et respecter la
tradition. PicX habitera donc le second étage comme,
depuis trois cent cinquante ans, tous ses prédéces-
seurs. On ne fera aux anciens appartements de Léon
XIII que peu de changements: de Ja chapelle privée,
connue sous le nom de ChapcUc de Pic IX, le Pape
fera un cabinet de travail ouvrant sur ia biblio-
thèque.
Dans le monde du Vatican, depuis les plus hauts
fonctionnaires jusqu'aux plus humbles employés,
on avait fonde, parait-il, sur la générosité, prover-
biale à Mantou& et a 'Venise, de l'ancien cardinal
Sarto, des espérances un peu téméraires. Pie X n'a
eu, ni la cruauté de les entretenir longtemps, ni la
faiblesse do leur donner entière satisfaction. Depuis
plusieurs siècles, l'avènement d'un Pape était pour
tous les personnages de la cour et pour tous les fonc-
tionnaires du palais une véritable bonne fortune.
Sixte-Quint n'octroya pas moins de 10,000 ducats aux
conclavistes, en don de joyeux avènement. Léon XII
et Pie VIII distribuèrent encore le doKe~tuo avec la
même générosité, et Grégoire XVI en uxale montant
à 15,000 écus. Léon XIII réduisit considérablement ce
cuHTre, mais se soumit pourtant à l'ancien usage,
doublant aux employés de la Datcrie une année de
leur traitement, triplant à d'autres fonctionnaires la
solde du trimestre qui suivit son élection. Mais il
résista avec la plus grande énergie aux prétentions
des Suisses, qui réclamaient comme un droit, le
payement de 100 ecus. QMesM MM sono a&M~, < il
a des usages qui sont des abus?, répondit-il aux
quémandeurs, et il éconduisit sans autre forme~ aussi
cicn les simples gardes que Martinucci lui-même, le i
célèbre architecte du conclave de 1878.
Il paraît que Pic X a suivi l'exemple de Léon XIII,
palatine a reçu, en tou~ et pour tout, avec des éloges
pourlabonne conduite de ses troupes, la modeste
somme de 3,000 lire. Les exigences des Suisses ont
Me fortement réduites. Et les plus maltraités sont
Encore les gendarmes, à qui il n'a été attribué que
35 lire par tête. Le Pape a estimé, avec juste
raison, que sa charité pouvait s'employer plus utile-
ment qu'à mettre en liesse pour quelques jours les
officiers et les soldats de sa petite armée.
Je ne voudrais point trop m'avancer mais il me
3emNe que déjà Pie X aja:ssé entreYo!r par quel- ]
ques actes, qui ne feront aucun brait, ta direction
prudente qu'il entend donner aux anaires de l'Eglise
et l'esprit conservateur dont il veut s'inspirer. Vous
savez que deux religieux Barnabites, les Pères SeMM-
~'a et .MMMcc/K, très connus en Italie, non seulement
pour leur science et leur éloquence, mais aussi pour
leurs idées libérales, avaient, il y a quelques mois,
entrepris un voyage à travers la Russie et la Cau-
casie. Ils eurent l'idée de faire en passant une visite
à Tolstoï les journaux reproduisirent quelques en-
tretiens des deux religieux avec le solitaire de las-
naïa-Poliana, touchant l'attitude de l'Eglise catho-
lique vis-à-vis des questions morales et sociales. Déjà,
on avait suscité de nombreuses difficultés aux voya-
geurs, qui avaient demande, sans l'obtenir, l'autori-
sation de dire la messe selon le rite romain, en pré-
sence des ouvriers italiens, très nombreux dans le
pays qu'ils traversaient. Le nouveau général des
Barnabites vient de rappeler à Rome le Père Seme-
ria celui-ci a trouvé le télégramme de son supé-
rieur à Tiflis, et s'est aussitôt mis en route pour
l'Italie. Il est vrai qu'au retour, il sera nommé direc-
teur du collège royal de Moncalieri mais il eût sans
doute volontiers sàcriné cet honneur à la satisfac-
tion d'accomplir jusqu'au bout la mission entreprise.
Ce n'est pas tout. Le dernier numéro d'une petite
revue éditée à Milan, la .Htpt'~a: del pubHe deux lettres, l'une de l'abbé Romolo Mum,
duquel, j'ai d.ëjà eu l'occasion de voua parler, l'autre
du professeur yo~Mo~b, relatives à ractioh de la dé-
mocratie chrétienne dans ses rapports avec l'autoril.é
du Saint-Siège. Une fois de plus, les amis du prêtre
libéral jugent prudent, sous couleur d'avertissement,
de se séparer de lui au plus vite. A l'article de la
< Culture sociale par lequel l'abbe Mum faisait
connaître les résultats d'une conversation qu'il avait
eue avec Léon XIII le 12 juin do cette année, avait
aussitôt répondu une note officieuse de FOMeruatore
.HoMfMO, accusant le jeune abbé d'avoir inexacte-
ment interprété les paroles du Saint-Père. C'est alors
que le comte Grosoli, président de l'Œuvre des Con-
grès, se sépara du prêtre libéral on sait que le
comte Grosoli vient d'être confirmé dans ses fonctions
par le Pap~ Pie X. ·
Dans sa réponse à Toniolo, don Murri proteste de
son obéissance et de son respect à l'égard du Saint-
Siège. pour tout ce qui concerne le dogme et la dis-
cipline, mais il réserve catégoriquement le droit de
libre examen sur certains autres sujets, telles sont,
écrit-il, < la pratique de la vie chrétienne, les défauts
des hommes et des temps, les lacunes do notre in-
struction, les rapports sociaux, -l'action et la vie pu-
blique II. invoque, en terminant, les exemples de
saint Pierre Damien, de Dante, de sainte Catherine
de Sienne et de Savonaroie. C'est plus qu'il n'en faut
pour justifier les craintes de ses amis conservateurs.
L'abbé Murri sentira le vide se faire autour de lui
d'autant plus rapidement qu'il ne peut même pas
attendre du nouveau Pape l'appui intermittent et
l'encouragement équivoque qu'il avait obtenu de son
prédécesseur.
J'appellerai ennn votre attention sur un petit fait
d'un'autre ordro,mais qui me parait caractériser assez
bien la tendance de Pie X à no pas soulever do diffi-
cultés inutiles et à résoudre pour ainsi dire les ques-
tions sans les poser formellement. Vous savez à
quels différends donna lieu, en. 1895, la nomination
du cardinal Sarto au siège patriarcal de Venise. Cette
charge est directement placée sous le patronage du
roi d'Italie. Crispi.nnit par obtenir que le patriarche
fût nommé en même temps par le roi et par
le Pape. En compensation, il demanda et obtint
du Vatican la préfecture apostolique d'Erythrée.
La même question se poserait aujourd'hui si Pie X
désignait directement son successeur à Venise.
Il semble qu'il ait trouvé un moyen d'éviter une
complication intempestive. Mgr Cavallari, archipré-
tre de San-Pietro-di-Castello, vient d'être mandé à
Rome d'urgence: le Saint-Père .l'a nommé évoque
titulaire de Philadelphie. On croit généralement, au
Vatican, que l'intention de Pie X est de retenir pour
lui le titre de patriarche et de confier à un délégué
apostolique le gouvernement de son archidiocese.
Mgr Cavallari serait désigné prochainement à cette
nouvelle fonction, et le gouvernement italien n'au-
rait point à intervenir.
Il m'a paru intéressant, à un moment où l'opinion
ne peut encore se prononcer sur la politique future
du Pape, n'ayant même pas, pour sc.guider, le pre-
mier signe précurseur que serait la nomination d'un
secrétaire d'Etat, de rapprocher quelques faits dont
je n'exagéra point l'importance, mais que, au com-
mencement de ce nouveau règne, il faut tout au
moins saisir au passage, sans se trop hâter d'en tirer
des conclusions. M. P.
A L'ËTRAN GER
ALLEMAGNE
Danotrocorrespondant:
Le don gracieux de 5,000 fr; que vient de faire le
Président Loubet aux victimes des récentes inonda-
tions de Silésie a produit en Allemagne une très
bonne impression. LaN~tonc~e~MM~ relevé l'hu-
manité de cet acte qui a été aussi sympathique aux
milieux officiels qu'à la population silesienne tout
entière.
Le ~o~a~H~t~e?* dit, d'autre part < La nation
allemande, émue, sait apprécier ces sentiments de
cordialité et d'humanité. a
Les journaux allemands saluent les Ilotes français
qui prendront part à l'inauguration du monument
Richard Wagner.–Su.
ITALIE
De différentes parties de l'Italie on signale un
mouvement assez violent de révolte de paysans
contre les propriétaires tenanciers. A Ariccio no-
tamment, bourg situé à 26 kilomètres de Rome,trois
cents paysans ont envahi les propriétés du prince.
Chigi. Dans la commune d'Anguillare-Sabozio, à
Casteinnovo et dans plusieurs autres endroits l'agi-
tation agraire s'est étendue.
jL.&hu.t de ceMc agitation agr-MTo est a'oMigcr les
propriétaires de grands domaines ou ~en céder une partie, soit aux communes, soit aux
syndicats agricoles, pour être livrée à la culture col-
lective ou individuelle.
FINLANDE
Une dépêche venue d'HeIsmgfors, capitale de la
~Finlande, signale une terrible catastrophe qui s'est
produite ces jours-ci sur le lac Puchaïargy. Voici
dans quelles circonstances et à la suite de quelle im-
prudence s'est produit cet accident. L'JM~o, qui ne
dot pas réglementairement embarquer plus do cin-
quante-six voyageurs, avait pris à son bord plus de
cent personnes qui venaient d'assister à une solen-
nité religieuse au temple protestant situé sur les
bords du lac. et plus de deux cents autres personnes
s'étaient entassées sur un second bateau que devait
remorquer l'Ba'ino. Une soixantaine de jeunes gens
s'étaient juchés jusque sur la tente qui recouvrait
cette dernière embarcation. C'est ce qui devait cau-
ser la catastrophe.
Au milieu du lac, la tente céda sous le poids de
ceux qu'elle portait, écrasant les voyageurs qui se
trouvaient au-dessous, précipitant à l'eau ceux qui
la montaient.
Les scènes qui se passèrent alors sont indescripti-
bles. Ce fut à 20 mètres de l'.B'a~M qui, surchargé de
voyageurs, était dans l'impossibilité de porter se-
cours aux malheureux, une mêlée de corps ensan-
glantés se débattant pour ne pas sombrer. De la côte,
toutefois, des embarcations arrivèrent en hâte au
secours des naufragés, mais trop tard pour sauver
tout le monde; dix-huit personnes furent noyée?.
Trois autres sont mortellement atteintes par des
blessures causées par la chute de la tente; une cin-
quantaine d'autres, enSn, sont plus ou moins grieve-
mentbiessées.
TURQUIE D'ASIE
L'ASSASSINAT BU CONSUL DES ETATS-UK!S
Deux dépêchea venues de Washington annoncent
ainsi le meurtre du vice-confut des Etats-Unis à
Beyrouth. La première est ainsi conçue
Le ministre des Etats-Unis à. Constantioopto të)egra-
phia que le vice-consul d'Amérique à Beyrouth a été as-
sassine.
L'escadre américaine qui se trouve dans ]es eaux eu-
ropéennes a reçu l'ordre de se préparer à a!)cr à Bey-
routh.
La seconde donne les détails suivants
Le vice-consul des Etats-Unis a Beyrouth a été assas-
sine, dimanche dernier, pendant qu'il était en voiture.
Le meurtrier, qui n'a ëte vu par personne, est inconnu.
Le gouvernement américain a télégraphié aussitôt à son
ministre & Constantinople l'ordre d'exiger l'arrestation
immédiate et la punition du coupaMe. Il est probable
qu'une indemnité sera réclamée pour la fami)te de la vic-
time.
En outre, !e gouvernement américain exige la pnni-
tion des autorités locales si elles n'ont pas fait leur de-
voir.
De plus, si la Turquie n'agit pas avec promptitude
pour faire droit aux demandes américaines, l'escadfa
américaine partira pour le Levant, L'amiral Cotton a reçu
dans la Méditerranée l'ordre de préparer ses vaisseaux
en vue de cette éventualité.
Comme on peut le constater, le mobile du crime
est absolument inconnu et, d'après ce qu'on sait jus-
qu'ici, il est~ifôcile de voir dans ce fait une corré-
lation quelconque avec le mouvement insurrection-
nel de Macédoine. Il semble qu'on se trouve en face
d'un fait isolé qu'expliquera bientôt l'enquête à la-
quelle se livreront les autorités.
ETATS-UNIS
LE CANAL INTEROCÉANIQUE
Le .MoM!'étude sur le canal de Panama et sur les difficultés
avec le Sénat colombien, s'exprime ainsi
II est un ordre de considération qu'on n'a pas mis en
lumière. L'ex-prësident Caro, qui parait dans cette af-
faire, avoir voulu grouper autour do sa personne le parti
de l'indépendance et de l'autonomie nationales, n'a pro-
bablement pas été fâché d'y trouver un terrain propice
a son retour aux aû'aires. On n'oublie pas que, dans son
esprit, le président actuel, le docteur Marroquin, ne de-
vait servir que de remplaçant intérimaire et de !oeMM
Or, le prix du traité avec les Etats-Unis vaut la peine
*qu'on soit au pouvoir pour le recueillir, parce que le
gouvernement q.tMpourra inscrire.a son budget cette re-
cette extraordinaire aura les moyens de s'assurer une
cortainestabilité. On pourrait faire une application, révé-
rence parler, a certains des gouvernements sud-améri-
cains, du proverbe peut-être un peu familier, mais pro- j
fondement judicieux, a savoir que lorsqu'il n'y a.plus de
foin à l'écurie, les chevaux se battent.
Il ne serait donc pas surprenant, si les visées de l'ex-
Président Caro n'aboutissaient pas, que l'approbation du
traite par le Congrès oolombion, dans les conditions ac-
tuelles, fut le signal d'une crise et peut-être d'une révo-
lution de nature a tout remettre en cause.
L'étude conclue ainsi
La dernière alternative qui s'impose au gouvernement
des Etats-Unis nous paraît être de consentir au gouver-
nement colombien des conditions plus favorables, de
payer un peu plus cher. Comme l'aH'airO en vaut la
peine, il est probable qu'il entrera dans la voie du mar-
chandage et probablement des sacrifices.
Il faut bien dire, a la décharge du gouvernement co-
lombien, qu'il sera pénible pour lui d'entrer dans la voie
du fait accompli. Il était peut-être plus conforme a ses
intérêts de maintenir cet état de liquidation perpétuelle
qui se traduisait aux renouvellements d'echëances et aux
prorogations de concessions, par une surenchère d'exi-
gences du cote de la Colombie et du côte de la Compa-
gnie par un surcroît d'indemnités a payer. U est toujours
désagrëaNn & un usurier d'être rembourse. L'attitude de
certains témoins dans une récente auaire l'a démontre
péremptoirement. Le règlement définitif sera d'autant
plus pénible pour lui qu'il est certain qu'il ne pourra pas
recommencer, la Colombie n'ayant, malheureusement
pour elle, qu'un isthme sur son territoire.
Tandis qu'unecommtssion de trois membres a été
chargée, en Colombie, de rechercher des amende-
ments compatibles avec la Constitution, qui permet-
traient d'adopter le projet de traité Hay-Herrtui rela-
tif au canal interocéanique rejeté par le Sénat co-
lombien, ce dernier vient de changer de président et
de vice-président. Une dépêche de Bogota au 2Vf!c-
yo'/t .B~t'aM annonce, en cSct, que MM. Caro et Sa-
frcdoRodriguez, tous les deux nationalistes, ont été
élus, le premier président, l'autre vice-président du
Parlement colombien. On-espere que ces nouvelles
nominations seront favorables à la ratification du
traité Hay-Herran.
Ï<: G 1-1 0 S
!L Y A CENT ANS
YoKDM~ des Dë&a;~ du 29 août i8o3
(11 fructidor an X!)
Hambourg, 14 août. L'armée danoise, ras-
semblée dans le Holstein, se grossit chaque
jour elle est maintenant de 3o,ooo hommes.
Toutes les forces :du Danemark sont réunies
sur ce seul point. On assure qu'il ne reste pas
800 hommes de garnison à Copenhague et 200 à
Elseneur.
A la date du iSaoût, une gazette allemande
annonce comme très prochains des événements
importants et déclare qu'elle espère pouvoir
bientôt en dire davantage.
Paris, 28 août.– Texte, dans ses dispositions
principales, d'un nouveau règlement sur les
Ecoles de Pharmacie.
« On a fait tomber hier la toile sous laquelle
on formait, depuis quelques mois. le méridien
destiné à orner la façade du château du Luxem-
bourg donnant sur les parterres. Les chiffres
f romains qui marquent l'heure sont de cuivre
doré les lignes qui l'indiquent sont de bronze.
L'ombrelle ouverte au milieu, et soutenue en
avant par des appuis de fer peint, est dessinée
en orbe et ciseléeen rayons indiquant ceux du
soleil au dessus, l'on voit planer deux figures
bronzées l'une paraît représenter la Bienveil-
lance elle montre du doigt l'heure à une Re-
nommée voltigeant vis-à-vis d'elle; et, dans une
attitude expressive, lui indique l'emploi des
heures en France consacrées à l'utilité com-
mune par l'amour du bien public.
Un vaste atelier de train d'artillerie est éta-
bli rue du Pont-de-Lodi on y travaille avec la
plus grande activité à un grand nombre d'affûts
de mortiers.
» On vient d'ouvrir le passage que, depuis un
an, on réparait à la gauche du palais du Tribu-
nat [Palais-Royal]. Des deux côtés s'élèvent des
boutiques élégantes qui dédommageront les
marchands que la nécessité des réparations a
obligés de quitter ces lieux. On achève de mettre
les appartements de ce côté en état de recevoir
les archives, le secrétariat et les bureaux du
Tribunat.!) »
Description d'un tilleul .g-~nt qui s'éieve, en
Bohême, dans le jardin du château de Kame-
nicz 3,2!6 hommes trouveraient un abri sous
l'énorme voûte de ses branches, à raison de 16
hommes par toise~carrée (2 mètres carrés). On
a vainement recherché la date de sa plantation.
Spectacles du 2p août. Théâtres-Français
~t~aHe/ Dc/M~cee/~M/~ce. –Opéra-Comique
première représentation de Aline, ~'c~He ~e Gol-
coH~e/ opéra en trois actes. Théât.re-Ita.Iien
la Gr~e~a. Théâtre Louvois (Odéon) pre-
mière représentation de /e~À~:ec/tM:c~'yKMMHA\.
Le Président de la République et Mme Lou-
bet reviendront à Paris la semaine prochaine
pour une huitaine de jours.
Après l'ouverture de la chasse à Rambouillet,
le Président repartira, accompagné du général
Dubois, pour le château de Mazenc, où il compte
être de retour vers le :o septembre, à l'époque
des grandes manœuvres qui doivent avoir heu
dansIaDrôme.
,w.
La reine Marie-Christine est partie hier soir â~
sept heures, par l'Orient Express, pour Vienne.
La souveraine, qui était accompagnée de l'in-
fante Marie-Thérèse, sa nlle, et de la duchesse
de San Carlos, sa dame d'honneur, est arrivée à.
la gare de l'Est en automobile découverte. Tout
le long du parcours de la place Vendôme à la
gare, notamment sur les grands boulevards, la
reine a été chaleureusement acclamée. Elle a été'
reçue à la gare par le marquis del Muni, ambas-
sadeur d'Espagne, et par tous les membres de
l'ambassade, parmi lesquels les commandants
Echagué, attaché militaire, et Montanel, attaché
naval. Le commandant Fraysse, de la maison
militaire du Président de la République, est
venu saluer la reine au nom de M.Loubet, et
M. Douchement, du protocote, est venu lui pré-
senter les hommages de M. Detcassé, ministre
des affaires étrangères. Des bouquets d'orchi-
dées et de roses lui ont été offerts de la part de
la reine Isabelle et du marquis del Muni. Avant
de monter dans le train, la reine s'est entrete-
nue longuement avec les personnes présentes.
A sept heures, elfe a pris place dans un vagon
de luxe avec l'infante Marie-Thérèse et la du-
chesse de San Carlos, !e marquis de La Mina et
le comte falamino, intendant des domaines
royaux. Au moment où le train s'est ébranlé,
une immense acclamation s'est élevée dans la
gare, à laquelle la reine a répondu en saluant
gracieusement.
LeF/o a dëouvert que S. S. Pie X a été
Français. Pas longtemps, il est vrai, une petite
heure d'horloge. Et voci comment
Le Pape, on le sait, est né à Riese. Or, la
Vénétie fut, on le sait, cédée, en !866, par
François-Joseph à Napoléon Ht et rétrocédée
par l'empereur des Français à l'Italie. Entre
tes deux traités diplomatiques, Giuseppe Sarto
et ses compatriotes furent donc Français '~pso
/~c/o.
<
Le général Passerieu, commandant du 10"
corps, à Rennes, est un inlassable réformateur.
Tout récemment et l'on ne saurait l'en* blâ-
mer–il conseillait aux officiers sous ses or-
dres de se déner de la dame de pique. Sa plus
récente décision s'explique moins le général a
décidé que tous les hommes du 41* de ligne de-
vront subir la mensuration d'après le système
Bertillon. Il ne s'agit là, évidemment, que d'un
essai. Mais dans quel but P
Nous avons reçu l'invitation-suivante
RELIGION DE L'HUMANITE
Fondée par Auguste Comte, sous l'inspiration de Clotilde.
L'Amour pour principe et l'Ordre pour base
Lo Progrès pour but.
Ordre et Progrès. Vivre pour autrui. Vivre au grand jour.
La soumission est la base du perfectionnement.
Famille–Patrie–Humanité.
Résume synthétique actuel Utopie de la Vierge-Mère.
Rosumë pratique L'homme dott nourrir la femme.
JPAUGUSTE COMTE.
Le 16 Guttemberg prochain (28 août 1903), sera consa-
crée solennellement au culte de l'humanité la maison
5, rue Payenno,
(près de l'église Saint-Paul-Saint-Louis, rue Saint-Antoine)
Ou est morte au troisième étage, le 5 avril 1846, an II
du positivisme religieux
CLOTILDE
Charlotte-CLOTILDE-Josëphine, ûlle de Henriette~-
Joséphine de Fiequelmont et do Joseph-Simon-Maric,
ancien volontaire au 2" bataillon du Loiret, le 9 août
i792, mort capitaine retraité.
.L
d'AUGUSTE COMTE
La modeste cérémonie aura Heu a midi prëcis, et se
résumera dans t'at'tichage d'une inscription commémora-
tive et dans la distribution, devant la maison, de roses
et de quelques volum?s imprimes exprès pour cet acte.
R. TE:XEtRA MENDÈS.
Vice-directeur de l'Eglise et de l'apostolat
positiviste du Brésil.
Légat positiviste occidental auprès
de la très sainte Ville de Paris.
Paris, 31, boulevard Saint-MicheL
<
Un Comité, composé des plus éminentes per-
sonnalités artistiques, s'est constitué, sous la
présidence de M. Henry Roujon, directeur des
Beaux-Arts, dans le but d'élever un monument
àAugusta Holmes. Voici les noms des membres
de ce Comité Mmes Juliette Adam, Bartet,
Madeleine Lemaire, Sarah Bernhardt MM.Ba-
tilliat, Clairin, Colonne, Dierx, Théodore Du-
bpis, Gabriel Fauré, Gailhard, Reynaldo Hahn,
Joubert, Lacouloumere, Massenet, Saint-Saëns. '1
Les cotisations sont reçues par le trésorier du
Comité, M. Albert Coats, i5,Chaussée-d'Antin,
Paris.
MOWELLES POLmQUES
On sait que les journaux ministériels ont reclamé 1
énergiqucment des poursuites contre Mgr Turinaz, <
enraisondelaque de Nancy au préfet de Meurthe-et-Moselle, et ]
que nous avons-publiée. Interviewa à Marseille, où
il est de passage, par le correspondant du SoM, v
Mgr Turinaz a repondu
Apres ma lettre au préfet de Meurthe-et-Moselle, les
hauts fonctionnaires du département s'émurent, et le
procureur de la République alla a Paris demander des
ordres, afin de savoir s'il devait me mettre en état d'ar-
restation. Le gouvernement lui répondit
« N'en faites rien Actuellement il est dehors il
nous eM&e~e ~eJ bien un peu, mais s'il était dedans, ce
serait bien pis. II est donc préférable qu'il demeure en 1
liberté x. i
Vous voyez que je ne crains pas grand'chose. J
Dans le Finistère, le P. Léon, qui signe sa profes-
sion de foi < Yves, prêtre, ancien Eudiste, ancien
supérieur de l'institution Saint-Sauveur à Redon
pose définitivement sa candidature à l'élection séna-
toriale motivée par la mort de M. Porquier.
M. Charles Bos, député de Pans, interpellera le
garde des sceaux, des la rentrée, sur le nouveau tarif
pour les avoues, récemment para au ~oMr~a! o/~c!
et qui aurait pour conséquence, selon M. Charles
Bos, d'augmenter dans une proportion considérable
les frais de justice.
Dans sa séance mensuelle, qui aura lieu le samedi
5 septembre prochain, la Société d'Economie politi-:
que, présidée par MM. Frédéric Passy et Emile Le-
vasseur, entendra Mme MatMIdo Méliot, secrétaire
de la rédaction de la T~'o~ qui traitera la ques-
tion suivante proposée par la Société comme sujet de
la conférence habituelle
< Le féminisme a-t-il quoique chose à attendre ou
à redouter des économistes ? s
C'est la première fois qu'une femme prendra la
parole dans la docte compagnie. Mme Mathilde Mé-
liot est aussi la première femme admise, et, depuis la
mort de Mme Clémence Royer, la seule femme qui
fasse partie de la Société d'Economie politique.
Le jSu~Mt de ~c~o?: HMra~ raconte une cu-
rieuse histoire. On sait qu'à Marseille des perquisi-
tions ont été faites chez M. Galland, soupçonné, aux
termes du mandat, d'avoir, < étant membre de l'Ac-
tion libérale populaire, comploté contre M. Combes,
président du Conseil La perquisition n'a donné au-
cun rêsultat:le 9 août.jourde la visitede M. Combes,
M. Galland était à la campagne. Et M. Galland, d'au-
tre part, .n'est point et n'a jamais été membre de
l'Action libérale populaire.
Le coup avait échoué avec M. Galland. La police
recommença le lendemain ses exploits: elle boule-
versa tout chez M. Barthélémy Romain, sous prétexte
de perquisitionner; quand l'opération fut nnic.Ie
commissaire spécial posa la grande question < Vous
ê~cs afnlié à l'Action libérale populaire?'–Mais non,
répondit M. Romain, je suis membre de la Ligue des
droits de l'homme et du citoyen >. On juge de la tête
du commissaire.
GUERRE ET M~RSME
Les généraux de Saint-Julien (divisionnaire) et
Boucher de Morlaincourt (brigadier) sont places, à
dater du 28 août, dans la deuxième section du cadre
de l'état-major de l'armée (réserve).
M. Arnal, député nationaliste duTarn-et-GaronDC,
lieutenant d'infanterie, démissionnaire, accomplit
en ce moment une période d'instruction de vingt-
huit jours, au ii" de ligne, à Montauban, comme
soldat de deuxième classe. Le général André, usant
d'ailleurs de son droit, n'a pas donne à M. Arnal un
grade d'officier, dans la reserve, en raison, sans
doute, de ses opinions politiques.
Le général Grisot, commandant le il* corps d'ar-
mée, vient de recevoir le dossier de l'aSaire des
incidents d'Oucssant. On sait que plusieurs soldats
d'infanterie coloniale ss rendirent récemment cou-
pables de voies de fait envers les habitants et de
vois en réunion dans l'He d'Oueasant, où ils étaient
détaches.
Le conseil de guerre du Ïl* corps va être saisi pro-
chainement et les coupables, écroucs à Brest, vont
être transfères à Nantes pour l'instruction. On ne
croit pas que les débats publics aient lieu avant les
premiers jours d'octobre.
De Rouban au fe
Un habitant de Croix vient d'inventer un nouveau fusit
de guerre, qui sera essaye & Paris, du 1er au 5 septembre
prochain.
Le fusil Caby c'est !o nom de !'inventeur permet-
tra (Je tirer 40 cartouches a la minute; la portée utile du
tir sera de 3,COO mètres et, enfin, la consomma'.ion de la
poudre permettra de réaliser une économie de 30 0/0 sur
tes cartouches existantes.
Le cuirassé jDotMa été lancé mardi dernier aux chantiers Vickcrs Sons
et Maxim, à Barrow in Furness, et baptisé par la
princesse Louise (duchesse d'ArgyII). Voici quelques
nouveaux détails sur l'armement de ces cuirassés
leur artillerie se compose de 4 pièces de 305 m/m
montées par paires dans deux tourelles; quatre de
234 m/m montées séparément dans des tcurelles, aux
quatre angles de la citadelle et dix canons de 158
millimètres, abrités dans la citadelle ou réduit cui-
rassé central. I! y a en outre trente-deux pièces d'ar-
tillerie légère de 76 m/m et 47 m/m et de nombreu-
ses mitrailleuses Maxim de 8 m/m.
Le DomtMMK pourra lancer en une minute à cha-
que bordée 8 projectiles de 385 kilog., 8 de 162 kilog,
et 40 de 45 kilog., soit au total 6,877 kilog. Il pourra
tirer en chasse 4 projectiles de 385 kilog., 8 de 16S
et i6 de 45 kilog., soit un poids total de métal de
3,647 kitog. àja minute. Quant à t'artiUcrie de petit
calibre, elle pourra lancer à Ta minute S80 projec-
titesde 5.340 grammes, 300 de 1,360 grammes et
4,800 balles de fusil. La vitesse prévue du DoMMMtOK,
qui jaugera 16,350 tonneaux, avec un tirant d'eau de
7'*95, est de 18 nœuds 1/8 sa longueur est de 128°'50,
sa largeur de S3'°75 les machines développeront
18,000 chevaux. 11 coûtera 32.043,600 fr.
Les journaux anglais annoncent que l'Amirauté
britannique va faire procéder à des expériences ana-
logues à celle i~ite récemment en France sur le SM/~
/t'e~, mais le bateau, sur lequel on tirera serait le
.BeHeMe, qui est hors de service et d'un modèle an-
cien. On étudierait, non seulement la résistance des
blindages, mais les services qu'on peut attendre
d'une matière ressemblant à la cellulose.
L'intention est de remplir de cette matière un com-
partiment au-dessous de la ligne do flottaison et en-
suite de se servir de ce compartiment comme cible
pour les torpilles. On croit qu'au contact de l'eau la
cellulose gonflera suffisamment pour boucher les ou-
vertures produites par l'explosion de la torpille.
On mande de~ Brest que deux torpilleurs de ce port
ont reçu l'ordre d'aller au devant de deux navires
paraissant des bateaux anglais qui pratiquaient des
sondages non loin des côtes. A l'arrivée des torpil-
leurs, ces bateaux avaient pris le large.
Le vice-amiral Gourdon, qui prendra possession le
i5 septembre du commandement de l'escadre de la
Méditerranée, a quitté hier la préfecture maritime
de Brest. Il a du y laisser un intérimaire, le ministre
de la marine, selon son habitude de ne jamais pren-
dre une décision au moment opportun, ne lui ayant
pas encore donne de successeur.
Co!on!es et Protectorats
Le ministre des colonies a fait signer un certain
nombre de décrets pour assurer aux colonies l'appli-
cation des mesures élaborées par la Conférence in-
ternationale de Bruxelles relative au régime des
sucres.
Aux termes de cette convention, le maximum de
la surtaxe douanière applicable, dans les Etats con-
tractants et dans leurs colonies, aux sucres étrangers
non primés, est limité à 6 fr. par 100 kilog. pour les
sucres rafûnés et assimilables, et à 5 fr. 50 par 100
kilog. pour les autres sucres.
Conformément à cette disposition, la loi du 27 jan-
vier 1903 a ramené aux taux qui viennent d'être in-
diqués les droits du tarif général des douanes dont
sont passibles lesdits produits.
L'exécutiondesclausesdela eonventionde Bruxelles
se trouve ainsi assurée dans la France métropoli-
taine, et, par voie de conséquence, dans celles de nos
colonies qui sont soumises à la loi du li janvier 1898
et où des mesures particulières n'ont pas été prises,
à titre exceptionnel, contre les sucres. La Martinique
et l'Indo-Chine, seules, se trouvent dans ce dernier
cas; la prohibition des sucres étrangers y est édictée
en vertu d'un décret spécial.
D'autre part, dans les colonies non soumises au
tarif général, iln~existeque des droits locaux d'une
quotité très réduite, sauf toutefois dans les établis-
sements français de l'Océanie, où le tarif est de 30fr.
par 100 kilog. pour tous les sucres étrangers.
Il importait donc, pour compléter les mesures déjà
prises, de mettre la législation douanière de l'Indo-
Chino, de la Martinique et de l'Océanie en harmonie
avec les dispositions de la convention de Bruxelles.
Trois décrets parus ce matin à l'O~cf'c~ y pourvoient.
Les obsèques de M. Gôrômo Bertagna, maire de
Bône, ont eu lieu, hier matin, au milieu d'une assis-
tance énorme, évaluée à quinze mille personnes.
Au cimetière, six discours ont été prononcés, no-
tamment par MM. Plantie, préfet de Constantine, au
nom du gouvernement Aubry ctThomson, députes.
EN EXTRÊME ORIENT
.XXIV
Colonisation indo-chinoise
NinhBinh,mars.
La colonisation française en Indo-Chine a provo-
que des enthousiasmes éloquents et des dénigrements
qui ne le sont pas moins. Elle ne mérite ni cet excès
d'honneur ni cette indignité. Il .est d'un optimisme
un peu sommaire de se contenter de montrer les su-
perficies des terres concédées, près de 200,000 hecta-
res au Tonkin et une centaine de mille en Annam et
en CochinehiDC, et d'attribuer à la colonisation la
mise en valeur d'une superficie égale à celle d'un
petit département français. La vérité est que la plus
grande partie de ce domaine européen est encore
inculte: en principe, le colon n'est tenu de mettre 1
en culture que le cinquième de sa concession pen- 1
dant les cinq premières années. S'il note fait pas, ]
l'administration ne se sent ni le cœur ni la force de
lui imposer le respect des conditions qu'il a accep-
tées. Dans le colon, elle rencontre souvent un
client incommode qui prétend trouver chez elle
la sollicitude la plus tondre, tout en conservant 1
à son égard une indépendance absolue, et qui i
met au service de ses prétentions des innuences 1
dans la métropole, sans parler des journaux co- l
loniaux singulièrement agressifs qu'il tient dans ]
sa main. Certains sont exaspérés .de cette situa- (
tion jusqu'à en perdre toute justice. Voyant dans <
trop de colons des gens qui, comme les fonc- J
tionnaires, comme les entrepreneurs de travaux ]
publics, en un mot comme presque tous les Français <
d'Indo-Chine, cherchant à vivre de l'Etat, au moins
indirectement, sont pour lui d'éternels nourrissons t
toujours attachés au biberon administratif, ils pro- ]
non cent une condamnation en bloc. Pour eux, la <
colonisation n'a rien fait, et, par son tempérament
comme par les circonstances locales, cite est même
hors d'état de rien faire. Et ces. dénigreurs résument i
ainsi les aspirations du colon type < la'terre par la 1
concession gratuite, la main-d'œuvre par la corvée, 1
larémunêration par la prime*. i ]
Tous les jugements par catégorie sont injustes, et ]
celui-là n'échappe pas à la règle. S'il y a parmi les 1
colons d'Indo-Chine beaucoup de pécheurs, il y a 1
aussi nombre de justes qui doivent appeler quelque
clémence sur l'ensemble. Lorsqu'on examine la si-
tuation de la colonisation, il faut tenir compte d'un ]
fait éventuel, c'est qu'elle est née d'hier. Son oeuvre <
ne saurait donc être bien vaste. Elle l'est même
d'autant moins qu'au début, à l'âge hcroiquc où nous <
devions encore guerroyer dans le Delta, où, de la <
digue de Hanoï même, on voyait parfois ~amber des ]
viiiages sur la rive droite du fleuve Rouge, on a <
essayé de la fonder sur des procédés qui tenaient )
beaucoup plus de la conqustc que d'un travail de (
colonisation normale. Nous voulons parier des con-
cessions de rizières abandonnées devant les incur- ]
sions des pirates et aussi devant les exigences de nos
propres opérations militaires.
Une administration pressée de créer des intérêts <
français dans un pays que chaque session parlemon-
taire menaçait de faire évacuer, était en présence
d'immigrants de la première heure, exigeants et
pressés de leur côté de prendre dans la confusion du
début les meilleurs morceaux, peut-être les moins
libres. Ces hommes en hâte de faire fortune deman- <
daient des terres que l'on disait abandonnées et,
après ,une enquête hâtive, on les leur concédait. On s
cite des cas où l'examen fut si sommaire que l'on (
donna le terroir de villages en pleine vie pour per- s
mettre au concessionnaire de prendre possession du i
bien que la conquête française lui attribuait, il fallut <
détourner des colonnes envoyées contre les bandes
de la haute région. Les pirates et les expropriés ré- <
calcitrants étaient confondus dans une même éner- 1
gierépressive. s
Endehorsmêmedecescasparticulicremcntcriants, <
l'installation de propriétaires français par la conces- i
sionderizièrcs abandonnées nesauraitetrc considé- <
rée comme une œuvre normale et heureuse. Elle a été 1
le produit très discutabledu désordre de la conquête. (
Elle n'apportait aucune richesse nouveiio à la colo- 1
nie, puisque dans ce pays où l'homme est si attaché t
au tombeau des ancêtres, et où la rizière n'est pas i
trop vaste pour la population, des cultivateurs, an- s
cicns occupants ou nouveaux, seraient venus d'eux- ( (
mêmes remettre en culture la terre abandonnée, j 1
Parfois l'Etat a hâté le mouvement en consentant s
aux paysans de petites avances remboursables. L'in- i
tervention d'un concessionnaire européen n'était pas t
nécessaire. Ce n'est pas surtout pour avoir t'avance a
de la nourriture, en attendant la récolte, de quelques (
matériaux pour reconstruire la paillette, le prêt du f
buffle pour labourer le terrain submerge, que le cul- x
tivateur tonkinois venait sur le domaine du colon. En 1
Cochinchine, ou d'immenses étendues vierges s'en- (
vrent au nouvel occupant, il faut un contrat tentant 1
pour attirer chez le maitre français te paysan anna- c
mite. Aussi les concessionnaires se plaignent-ils de 1
la rareté et de l'instabilité -du métayer coetnnchinois. c
Au Tonkin, au contraire, l'indigène devait devenir lo ï
tenancier du coton, accepte)* de cutti-ver comme me- t
tayer un sot qu'il avait souvent exploité comme t
propriétaire, parce que dans ce pays ires peuplé la
terre, du moins la plaine fertile en riz, manque &
l'homme et que, par un acte du conquérant, une
partie en avait été donnée à des maîtres européens.
C'est en réalité une sorte de féodalité que nous
aYons crêe.ë sur certaines terres du bas pays tonkinois.
Elle prélève des droits sur la population indigène:
d'ordinaire, le tiers du paddy récolte. Pour défendra
le système on a dit que certains de ces colons avaient
eu des vertus de barons féodaux, écartant par uo.
mélange do politique et de force les pirates de leur
terre et justifiant ainsi, par un service rendu, la si-
tuation extraordinaire qui leur avait été faite. Mais
d'autres en ont eu aussi les mauvais côtés ils se
sont interposés entre l'Etat et leurs métayers on en
cite qui ont.perçu l'impôt qu'il était impossible do
faire rentrer ensuite dans les caisses publiques. Ces
abus étaient facilités par la tendance des Annamites
à accepter un tampon entre eux et l'autorité.
Des défenseurs "des concessions de rizières ont p)t
montrer que dans certains cas les colons n'avaient
,pas fait une brillante aSairë. Plus d'une fois les mé-
'tayers ont déménagé à la t cloche déboisa sitôt là
récolte faite et sans rembourser les avances. Il est
certain, de plus, qu'à mesure que les concessions
s'éloignaient des plus grasses alluvions du Delta
pour se rapprocher des montagnes, leur sol était
moins riche. Dans certaines parties de ces régions
extrêmes de la plaine, la production de !a rizière s'a-
baisse au point de rendre dérisoire le produit de tont
partage, sauf dans les années d'exceptionnelle abon-
dance. Nous avons vu une de ces concessions situées
à la limite de la région montagneuse où le Mac (en-
viron un demi-hectare) rapporte en moyenne 10 pa-
niers de riz, dont trois et un tiers reviennent au
propriétaire qui doit payer en impôt la valeur de
deux d'entre eux. Une mauvaise récolte sufHt à le
mettre en déficit.
Mais les cSbrts ou les désillusions de quelques-uns
no sauraient racheter le vice initial du système et
faire considérer les concessions de terres aména-
gées en rizières parles indigènes, comme un procédé
normal et défendable. Il ne s'agit d'aiiieurs pas de
revenir sur les erreurs commises dans la confusion
de la conquête. Sur les abus anciens ont été créés.
des droits d'autant plus respectables, malgré leur
origine, que ce sont ceux de nos compatrio-
tes. Tout au plus serait-il possible, dans les cas
où il existe encore de la tension ou des rancunes
trop fortes, de tenter quelque mode de rachat
par annuités comme celui que les Anglais appliquent
sur certains grands domaines de l'Irlande. Mais,
pour le reste, il faut laisser faire au temps. Certains
concessionnaires, en imposant d'autorité à leurs mé-
tayers certaines cultures accessoires, telles que le
thé, le café, les textiles ou le manioc, ont même
donné au pays quelque chose en échange des droits
anormaux qui leur furent octroyés. Malgré ces ef-
forts, dans l'ensemble, le système des concessions de
rizières qui a amené la première couche de coloni-
sation, n'a apporté aucune richesse nouvelle au pays.
H peut être bon de le dire, même sans avoir en vue
aucune sanction pratique, ne serait-ce que pour com-
battre les illusions d'un optimisme superûciel, dési-
reuxdeprendresaascritiquoleschinresquonousavons
cités plus haut, et de croire que partout où il y a une
concession française, il s'accomplit une œuvre.réelle
de mise en valeur.
Cette' œuvre se poursuit néanmoins sur certains
points, chez les colons qui, en Annam, créent dea
rizières par le défrichement et l'irrigation, plantent
des cocotiers pour récolter le coprah, étendent leurs
plantations de thé, chez ceux qui, au Tonkin, joi-
gnent le café au thé, cultivent des textiles, des plan-
tes à essence, etc. Us sont encore très clairsemés,
mais ils existent. Ici, moins que partout ailleurs, au
débouché d'une région où les planteurs o&t été par-
ticutièrement actifs, on ne serait tenté de souscrire
à une condamnation en bloc de toute la colonisation
en Indo-Chine. Dans les plis des montagnes, dont la
dentelure ferme l'horizon méridional du Delta, les
plantations do café ont beaucoup grandi ces derniè-
res années. Pour les atteindre, il faut gagner une
région où le conquérant n'a rien pris à la population
surabondante du bas pays qui n'essaimait guère dans
la brousse. Là, comme dans le « Haut x-, l'Annamite
est exposé à la nèvre qu'il attribue à « l'eau beau-
coup mauvaise sans doute, parce qu'elle est claire
et vide du limon rouge qui colore tous les arroyos
du Delta. Dès le premier pas, à la montée des hau-
teurs qui bordent le Delta, nous entrons sur
le domaine du Muong, avec lequel l'homme do la
plaine a eu souvent maille à partir avant q)ie
nous n'eussions imposé la paix à Fun et à l'autre.
Muong veut d'ailleurs dire canton, cité, dans Iz
langue thaï une fois de plus nous avons pris le
Pirée pour un homme. La race thaï, que nous avons
déjà trouvée à Bangkok, occupe doses hameaux clair-
semés toute la montagne qui borde le Dctta. Elle
partage ce pays avec ic tigre, qui est si peu un mythe
que ses prélèvements sur les troupeaux rendent l'é-
levage presque impossible dans cette partie du pay?.
Le premier colon rencontré à une douzaine de kilo-
mètres de la plaine, nous dit que sur un cheptel de
moins de 400 bêtes, le tigre lui a pris en deux années,
36 juments, 41 poulains, 66 vaches, sans parler des
veaux et des chèvres.
Il est vrai que pour parvenir jusqu'à sa ferme il
faut s'enfoncer en pleine brousse: c'est l'auaire de
deux heures d'un chemin des plus mouvementés où
l'on est fort aise do voir les petites montures du pays
bien calculer l'endroit où elles posent le sabot. Lc<
pentes dévalent, rapides, avec de gros blocs de cat-
caire, qui émerge d'une brousse tondue par des in-
cendies périodiques; mais qui repousse drue- Des
roches dévonionncs, aux formes nettes, donnent an
paysage un aspect de baie d'Along. à l'intérieur
des terres. Par endroits cependant, les i!ancs ro-
cheux s'empâtent d'une couche de terre végétale
très déclive. On est surpris de la trouver nue,
récemment défrichée, alignant.sur son fond brun
des rangées de petites pousses d'un vert tendre.
Ce sont des plantations de ricin auxquelles l'Anna-
mite des régions voisines consacre les clairières af-
tincielles qu'il ouvre dans la. brousse où la sécurité
lui permet ~maintenant do venir. Bientôt, dans
un fond, apparaissent des alignements plus régu-
liers, d'une teinta plus vigoureuse: c'est la pre-
mière plantation do caféiers. Après avoir contourné
une dernière croupe, on commence à descendre vers
la maison du colon qui couronne de sa blancheur
neuve un petit piton herbeux. A côté,de grandes at-
rcs do ciment, que l'on prendrait de loin pour des
plafonds de citerne, servent à sécher an soleil la
cerise du caféier.
L'homme qui de.mcure là est le.maUro, dans l'an-
cien et fort sens paysan du mot. Il a le regard droit
et l'allure aisée des gens qui vivent en pleine indé-
pendance.L'administration ne dot pas être assassinée
de ses demandes. Il fait partie d'une famille de pion~
nicrs venus des Hautes-Alpes. Le premier s'est
établi sur les pentes extérieures de la montagne, en-
core en vue du Delta tonkinois. Puis les frères ont
poussé de l'avant, cherchant les fonds à défricher.
Ils établissent leur plus grande plantation dans la.
vallée de Chi-né, encadrée de montagnes calcaires
dont les silhouettes boisées rappellent certains coins
du Jura. Autourd'euxse sont groupés d'autres colons,
dont deux Parisiens, qui ne semblent avoir aucune
nostalgie do'l'asphalte. Toute cette colonisation n'a
créé aucune difnculté: elle s'est installée sur des
concessions obtenues en pleine brousse ou même sur
des terres achetées aux Muongs. Un peu plus loin
au sud, du côté de Phu-Nho-Quan, est une autre
série de p)antatipnsdc caféiers, créées dans des con-
ditions anatcgucs. La culture du café au Tonkin est
surtout groupée dans cette région où elle occupe en-
viron ?0 hectares appartenant à une douzaine do
colons.
Tous ont la plus grande connance dans l'avenir du
café tonkinois. Jusqu'à présent il leur a donné do
bons résultats. II faut d'ailleurs dire qu'ils ont trouve
sur place un excellent acheteur dans l'administra-
tion militaire. Cette dernière leur prenait le café, :t
8 fr. 50 le kilog. en 1901, à 8 f. 40 en 1902 on espère
qu'cHe en achètera, en 1903,120,000 kilog. à 8 fr. S5.
Les colons ont crée une Société civile des planteurs
de café du Tonkin, qui traite pour l'ensemble avec
l'administration et répartit ensuite la commando en-
tre les associés, au prorata de leur production. Mais
i! faut envisager Le moment où cette dernière dépas-
sera les demandes du corps d'occupation et même
celles du 'marché ;Iocal qui ne consommerait pas
plus do 250,000 kilog. de café. Le moment est
sans doute assez proche puisque, d'après ce quo
nous dit un des planteurs les plus expérimen-
tés, le caféier en plein rapport au bout do six
années donne 330 grammes do fèves. A raison
de -t.OOO arbres par hectare, c'est 330 kilog., et
en multipliant par les 650 hectares de la seule
région du Sud-Ouest, on arrive à 21-~000 kUog. Pour
peu que )es plantations s'étendent encore et cette
culture ne saurait présenter d'intérêt général si elle
limitait sa production à la petite demande de ja
colonie le Tonkin devra devenir exportateur et
lutter sur le marche universel déjà terriblement
encombré. H est vrai que les cafés tonkinois joui-
ront en France do la détaxe coloniale de la moitié.
Mais on peut se demander si, néanmoins, ils sont
dans de très bonnes conditions pour entamer la lutte.
sion haineuse qui rëgne dans la population
mêlée de la Macédoine, ces puissances pour-
raient-elles raisonnablement les suivre sur le
terrain où ils veulent les entraîner? Qui parle
d'une autonomie, sous la'Suzeraineté plus ou
moins~lointaine du Sultan, entend qu'il doit se
trouver sur place, en Macédoine, issue de la
population elle-même, une force impartiale qui
maintiendra l'ordre entre ses divers éléments.
Où voit-on qu'une force pareille puisse se re-
cruter en Macédoine ? A quelle réforme peut-
on actuellement songer, qui dépasserait les
limites d'une amélioration, d'une régularisation
du régime turc et de la' puissance matérielle
dont il dispose ? Les gens qui voient les choses
sur place, lorsqu'ils ne sont ni Bulgares, ni
€frecs, ni Serbes, ni autre chose de macédonien,
ne s'y trompent pas. Même lorsqu'ils préconi-
sent des réformes, ils ne peuvent les concevoir
qne modestes et contenues dans les homes du
régime actuel. En veut-on un exemple le 15
décembre 1903, M. Steeg, consul de France à
Salonique, adressait au ministère des affaires
étrangères un rapport publié depuis dans le
Livre Jaune sur les affaires de Macédoine et
dont les conclusions montrent bien à quelles
intentions < Les aspirations à l'indépendance
se confondent, disait-il, pour chaque natio-
nalité avec l'ambition de dominer les autres;
les luttes des diverses propagandes, le terro-
risme exercé 'par les comités bulgares, sont
les témoignages frappants de cet état d'esprit.
Il serait donc à craindre que l'émancipation
complète de ces provinces ne fût suivie de lut-
tes intestines de nature à créer une situation
au moins aussi dangereuse que l'actuelle. Aussi,
à bien des égards, le maintien entre les mains
des Turcs de l'autorte supérieure sur ces
nationalités rivales peut être considéré comme
un gage de tranquillité. U
Nous avon& publié hier en Dernière Heure une dé-
pêche annonçant l'incident de Kouleli-Bourgas où des
malfaiteurs, qui se trouvaient dans le train se diri-
geant vers Constantinople, lancèrent une bombe qui
détruisit le vagon-restaurant et d'autres vagons.
L'ambassade ottomane à Paris communique sur ce
fait la version suivante
Le comité bulgare vient de commettre un nou-
vel attentat. Un boîte de dynamite placée dans une
voiture du train conventionnel, dont la majorité des
voyageurs étaient des femmes, a éclaté hier, dans la
nuit, à la station de Kouleli-Bourgas. Il y a eu plu-
sieurs victimes, à savoir 6 tués, parmi lesquels 2fem-
mes et 1 enfant, et 18 blessés dont 11 femmes.
Des détails nouveaux envoyés, il résulte qu'au
nombre des six personnes tuées, sont le chef de
cuisine, un enfant, un étudiant et deux femmes tur-
ques. Parmi les dix-huit blessés, se trouvent trois
employés des chemins de fer.
Un individu a été arrêté. Une enquête sévère est
ouverte. Les communications ne sont pas interrom-
pues. La surveillance du chemin de fer est redou-
blée.
La poste, les Messes et une partie des voyageurs
ont dû arriver par l'Orient-Express à quatre heures
de l'après-midi, au lieu de midi. Les autres voya-
geurs ont du arriver par le train ordinaire faisant le
service entre Andrinople et Constantinople.
Le train qui a été dynamité est un train dit <: con-
ventionnel C'est un express qui chaque jour part
de Vienne et qui dessert Constantinople en passant
par Budapest, Belgrade, Nisch, Sona, Philippopoli
et Andrinople.
Cet incident a vivement ému l'opinion publique en
compliquant !a situation, d'autant plus que les chefs
de l'insurrection macédonienne s'agitent et annon-
cent de très audacieux projets. Un de leurs journaux,
l'jlM/ono?HM', qui paraît à Londres, contient les de-
mandes suivantes adressées par les révolutionnai-
res ·.
1" Formation de quatre provinces Albanie, Macédoine,
ViciUo-Sorbio et Thrace, qui jouiraient d'une autonomie
administrative, mais resteraient; sous l'autorité politique
et militaire du Sultan.
2* Un haut commissaire européen sera nomme par les
six grandes-puissances pour une période de trois ans. Il
sera charge de maintenir l'ordre dans les quatre provin-
ces.
3" Un gouverneur général européen pour chacune de
ces pro'vinces sera nommé par la Porte, pour cinq ans
avec l'agrément des puissances.
4" Une commission européenne sera chargée d'organi-
ser les quatre provinces. Une délégation indigène, com-
posée de représentants ejtus, l'assistera dans ces tra-
vaux.
5° Cette commission sera chargée de l'administration
autonome des quatre provinces jusqu'à, ce que la nou-
vc]'c organisation soit complète.
6" Un corps d'armée d'occupation internationatc, a. l'ef-
fectif de 45,000 hommes et commandée par des généraux
appartenant à des Etats neutres d'Europe, sera entretenu
dans le pays pendant les travaux de la commission.
Il sera ensuite réduit de moitié et restera sous le nom
do police à la disposition du haut commissaire.
En même temps que l'agitation révolutionnaire,
s'accroît également l'oeuvre de répression. Les ren-
forcements de troupes turques continuént,ctla cour J
martiale siège en permanence. Elle a prononcé ré-
cemment 33 condamnations 4 à mort, 4 à 15 ans
de prison, 2 à l'exil perpétuel, 6 à 10 ans d'emprison-
nement et 2 à 6 ans de la même peine, les autres à
des peines variables.
Devant la situation, le prince Ferdinand do Bulga-
rie, qui se trouvait en Hongrie, se propose, afnrme-
t-ou, de regagner So6a au'premier jour.
LETTRE ROMAtNE
(De~o~e~f~c~)
T.cs appartements de Pie X au Vatican. La générosité
Mercredi, le 26 août.
Pie X s'installera, le premier octobre, dans les ap-
partements naguère occupés par Léon Xtlï. Il est
dtfncilc de concilier entre elles toutes les traditions.
Le préjuge romain poputairc faisait au nouveau Pape
une quasi-obligation d'habiter une partie du palais
dinéroutc de celle où était mort son prédécesseur.
Pie X forma donc ]c projet de faire amënag-er pour
lui le troisième étage. Mai?, depuis Sixte-Quint, les
Papes n'ont jamais habité si haut. H est vrai qu'à
présent, cette partie du palais est munie d'ascen-
seurs hydrauliques. On a juge pourtant que mieux
valait passer par dessus le préjuge et respecter la
tradition. PicX habitera donc le second étage comme,
depuis trois cent cinquante ans, tous ses prédéces-
seurs. On ne fera aux anciens appartements de Léon
XIII que peu de changements: de Ja chapelle privée,
connue sous le nom de ChapcUc de Pic IX, le Pape
fera un cabinet de travail ouvrant sur ia biblio-
thèque.
Dans le monde du Vatican, depuis les plus hauts
fonctionnaires jusqu'aux plus humbles employés,
on avait fonde, parait-il, sur la générosité, prover-
biale à Mantou& et a 'Venise, de l'ancien cardinal
Sarto, des espérances un peu téméraires. Pie X n'a
eu, ni la cruauté de les entretenir longtemps, ni la
faiblesse do leur donner entière satisfaction. Depuis
plusieurs siècles, l'avènement d'un Pape était pour
tous les personnages de la cour et pour tous les fonc-
tionnaires du palais une véritable bonne fortune.
Sixte-Quint n'octroya pas moins de 10,000 ducats aux
conclavistes, en don de joyeux avènement. Léon XII
et Pie VIII distribuèrent encore le doKe~tuo avec la
même générosité, et Grégoire XVI en uxale montant
à 15,000 écus. Léon XIII réduisit considérablement ce
cuHTre, mais se soumit pourtant à l'ancien usage,
doublant aux employés de la Datcrie une année de
leur traitement, triplant à d'autres fonctionnaires la
solde du trimestre qui suivit son élection. Mais il
résista avec la plus grande énergie aux prétentions
des Suisses, qui réclamaient comme un droit, le
payement de 100 ecus. QMesM MM sono a&M~, < il
a des usages qui sont des abus?, répondit-il aux
quémandeurs, et il éconduisit sans autre forme~ aussi
cicn les simples gardes que Martinucci lui-même, le i
célèbre architecte du conclave de 1878.
Il paraît que Pic X a suivi l'exemple de Léon XIII,
pourlabonne conduite de ses troupes, la modeste
somme de 3,000 lire. Les exigences des Suisses ont
Me fortement réduites. Et les plus maltraités sont
Encore les gendarmes, à qui il n'a été attribué que
35 lire par tête. Le Pape a estimé, avec juste
raison, que sa charité pouvait s'employer plus utile-
ment qu'à mettre en liesse pour quelques jours les
officiers et les soldats de sa petite armée.
Je ne voudrais point trop m'avancer mais il me
3emNe que déjà Pie X aja:ssé entreYo!r par quel- ]
ques actes, qui ne feront aucun brait, ta direction
prudente qu'il entend donner aux anaires de l'Eglise
et l'esprit conservateur dont il veut s'inspirer. Vous
savez que deux religieux Barnabites, les Pères SeMM-
~'a et .MMMcc/K, très connus en Italie, non seulement
pour leur science et leur éloquence, mais aussi pour
leurs idées libérales, avaient, il y a quelques mois,
entrepris un voyage à travers la Russie et la Cau-
casie. Ils eurent l'idée de faire en passant une visite
à Tolstoï les journaux reproduisirent quelques en-
tretiens des deux religieux avec le solitaire de las-
naïa-Poliana, touchant l'attitude de l'Eglise catho-
lique vis-à-vis des questions morales et sociales. Déjà,
on avait suscité de nombreuses difficultés aux voya-
geurs, qui avaient demande, sans l'obtenir, l'autori-
sation de dire la messe selon le rite romain, en pré-
sence des ouvriers italiens, très nombreux dans le
pays qu'ils traversaient. Le nouveau général des
Barnabites vient de rappeler à Rome le Père Seme-
ria celui-ci a trouvé le télégramme de son supé-
rieur à Tiflis, et s'est aussitôt mis en route pour
l'Italie. Il est vrai qu'au retour, il sera nommé direc-
teur du collège royal de Moncalieri mais il eût sans
doute volontiers sàcriné cet honneur à la satisfac-
tion d'accomplir jusqu'au bout la mission entreprise.
Ce n'est pas tout. Le dernier numéro d'une petite
revue éditée à Milan, la .Htpt'~a: del pubHe deux lettres, l'une de l'abbé Romolo Mum,
duquel, j'ai d.ëjà eu l'occasion de voua parler, l'autre
du professeur yo~Mo~b, relatives à ractioh de la dé-
mocratie chrétienne dans ses rapports avec l'autoril.é
du Saint-Siège. Une fois de plus, les amis du prêtre
libéral jugent prudent, sous couleur d'avertissement,
de se séparer de lui au plus vite. A l'article de la
< Culture sociale par lequel l'abbe Mum faisait
connaître les résultats d'une conversation qu'il avait
eue avec Léon XIII le 12 juin do cette année, avait
aussitôt répondu une note officieuse de FOMeruatore
.HoMfMO, accusant le jeune abbé d'avoir inexacte-
ment interprété les paroles du Saint-Père. C'est alors
que le comte Grosoli, président de l'Œuvre des Con-
grès, se sépara du prêtre libéral on sait que le
comte Grosoli vient d'être confirmé dans ses fonctions
par le Pap~ Pie X. ·
Dans sa réponse à Toniolo, don Murri proteste de
son obéissance et de son respect à l'égard du Saint-
Siège. pour tout ce qui concerne le dogme et la dis-
cipline, mais il réserve catégoriquement le droit de
libre examen sur certains autres sujets, telles sont,
écrit-il, < la pratique de la vie chrétienne, les défauts
des hommes et des temps, les lacunes do notre in-
struction, les rapports sociaux, -l'action et la vie pu-
blique II. invoque, en terminant, les exemples de
saint Pierre Damien, de Dante, de sainte Catherine
de Sienne et de Savonaroie. C'est plus qu'il n'en faut
pour justifier les craintes de ses amis conservateurs.
L'abbé Murri sentira le vide se faire autour de lui
d'autant plus rapidement qu'il ne peut même pas
attendre du nouveau Pape l'appui intermittent et
l'encouragement équivoque qu'il avait obtenu de son
prédécesseur.
J'appellerai ennn votre attention sur un petit fait
d'un'autre ordro,mais qui me parait caractériser assez
bien la tendance de Pie X à no pas soulever do diffi-
cultés inutiles et à résoudre pour ainsi dire les ques-
tions sans les poser formellement. Vous savez à
quels différends donna lieu, en. 1895, la nomination
du cardinal Sarto au siège patriarcal de Venise. Cette
charge est directement placée sous le patronage du
roi d'Italie. Crispi.nnit par obtenir que le patriarche
fût nommé en même temps par le roi et par
le Pape. En compensation, il demanda et obtint
du Vatican la préfecture apostolique d'Erythrée.
La même question se poserait aujourd'hui si Pie X
désignait directement son successeur à Venise.
Il semble qu'il ait trouvé un moyen d'éviter une
complication intempestive. Mgr Cavallari, archipré-
tre de San-Pietro-di-Castello, vient d'être mandé à
Rome d'urgence: le Saint-Père .l'a nommé évoque
titulaire de Philadelphie. On croit généralement, au
Vatican, que l'intention de Pie X est de retenir pour
lui le titre de patriarche et de confier à un délégué
apostolique le gouvernement de son archidiocese.
Mgr Cavallari serait désigné prochainement à cette
nouvelle fonction, et le gouvernement italien n'au-
rait point à intervenir.
Il m'a paru intéressant, à un moment où l'opinion
ne peut encore se prononcer sur la politique future
du Pape, n'ayant même pas, pour sc.guider, le pre-
mier signe précurseur que serait la nomination d'un
secrétaire d'Etat, de rapprocher quelques faits dont
je n'exagéra point l'importance, mais que, au com-
mencement de ce nouveau règne, il faut tout au
moins saisir au passage, sans se trop hâter d'en tirer
des conclusions. M. P.
A L'ËTRAN GER
ALLEMAGNE
Danotrocorrespondant:
Le don gracieux de 5,000 fr; que vient de faire le
Président Loubet aux victimes des récentes inonda-
tions de Silésie a produit en Allemagne une très
bonne impression. LaN~tonc~e~MM~ relevé l'hu-
manité de cet acte qui a été aussi sympathique aux
milieux officiels qu'à la population silesienne tout
entière.
Le ~o~a~H~t~e?* dit, d'autre part < La nation
allemande, émue, sait apprécier ces sentiments de
cordialité et d'humanité. a
Les journaux allemands saluent les Ilotes français
qui prendront part à l'inauguration du monument
Richard Wagner.–Su.
ITALIE
De différentes parties de l'Italie on signale un
mouvement assez violent de révolte de paysans
contre les propriétaires tenanciers. A Ariccio no-
tamment, bourg situé à 26 kilomètres de Rome,trois
cents paysans ont envahi les propriétés du prince.
Chigi. Dans la commune d'Anguillare-Sabozio, à
Casteinnovo et dans plusieurs autres endroits l'agi-
tation agraire s'est étendue.
jL.&hu.t de ceMc agitation agr-MTo est a'oMigcr les
propriétaires de grands domaines ou ~en céder une partie, soit aux communes, soit aux
syndicats agricoles, pour être livrée à la culture col-
lective ou individuelle.
FINLANDE
Une dépêche venue d'HeIsmgfors, capitale de la
~Finlande, signale une terrible catastrophe qui s'est
produite ces jours-ci sur le lac Puchaïargy. Voici
dans quelles circonstances et à la suite de quelle im-
prudence s'est produit cet accident. L'JM~o, qui ne
dot pas réglementairement embarquer plus do cin-
quante-six voyageurs, avait pris à son bord plus de
cent personnes qui venaient d'assister à une solen-
nité religieuse au temple protestant situé sur les
bords du lac. et plus de deux cents autres personnes
s'étaient entassées sur un second bateau que devait
remorquer l'Ba'ino. Une soixantaine de jeunes gens
s'étaient juchés jusque sur la tente qui recouvrait
cette dernière embarcation. C'est ce qui devait cau-
ser la catastrophe.
Au milieu du lac, la tente céda sous le poids de
ceux qu'elle portait, écrasant les voyageurs qui se
trouvaient au-dessous, précipitant à l'eau ceux qui
la montaient.
Les scènes qui se passèrent alors sont indescripti-
bles. Ce fut à 20 mètres de l'.B'a~M qui, surchargé de
voyageurs, était dans l'impossibilité de porter se-
cours aux malheureux, une mêlée de corps ensan-
glantés se débattant pour ne pas sombrer. De la côte,
toutefois, des embarcations arrivèrent en hâte au
secours des naufragés, mais trop tard pour sauver
tout le monde; dix-huit personnes furent noyée?.
Trois autres sont mortellement atteintes par des
blessures causées par la chute de la tente; une cin-
quantaine d'autres, enSn, sont plus ou moins grieve-
mentbiessées.
TURQUIE D'ASIE
L'ASSASSINAT BU CONSUL DES ETATS-UK!S
Deux dépêchea venues de Washington annoncent
ainsi le meurtre du vice-confut des Etats-Unis à
Beyrouth. La première est ainsi conçue
Le ministre des Etats-Unis à. Constantioopto të)egra-
phia que le vice-consul d'Amérique à Beyrouth a été as-
sassine.
L'escadre américaine qui se trouve dans ]es eaux eu-
ropéennes a reçu l'ordre de se préparer à a!)cr à Bey-
routh.
La seconde donne les détails suivants
Le vice-consul des Etats-Unis a Beyrouth a été assas-
sine, dimanche dernier, pendant qu'il était en voiture.
Le meurtrier, qui n'a ëte vu par personne, est inconnu.
Le gouvernement américain a télégraphié aussitôt à son
ministre & Constantinople l'ordre d'exiger l'arrestation
immédiate et la punition du coupaMe. Il est probable
qu'une indemnité sera réclamée pour la fami)te de la vic-
time.
En outre, !e gouvernement américain exige la pnni-
tion des autorités locales si elles n'ont pas fait leur de-
voir.
De plus, si la Turquie n'agit pas avec promptitude
pour faire droit aux demandes américaines, l'escadfa
américaine partira pour le Levant, L'amiral Cotton a reçu
dans la Méditerranée l'ordre de préparer ses vaisseaux
en vue de cette éventualité.
Comme on peut le constater, le mobile du crime
est absolument inconnu et, d'après ce qu'on sait jus-
qu'ici, il est~ifôcile de voir dans ce fait une corré-
lation quelconque avec le mouvement insurrection-
nel de Macédoine. Il semble qu'on se trouve en face
d'un fait isolé qu'expliquera bientôt l'enquête à la-
quelle se livreront les autorités.
ETATS-UNIS
LE CANAL INTEROCÉANIQUE
Le .MoM!'étude sur le canal de Panama et sur les difficultés
avec le Sénat colombien, s'exprime ainsi
II est un ordre de considération qu'on n'a pas mis en
lumière. L'ex-prësident Caro, qui parait dans cette af-
faire, avoir voulu grouper autour do sa personne le parti
de l'indépendance et de l'autonomie nationales, n'a pro-
bablement pas été fâché d'y trouver un terrain propice
a son retour aux aû'aires. On n'oublie pas que, dans son
esprit, le président actuel, le docteur Marroquin, ne de-
vait servir que de remplaçant intérimaire et de !oeMM
*qu'on soit au pouvoir pour le recueillir, parce que le
gouvernement q.tMpourra inscrire.a son budget cette re-
cette extraordinaire aura les moyens de s'assurer une
cortainestabilité. On pourrait faire une application, révé-
rence parler, a certains des gouvernements sud-améri-
cains, du proverbe peut-être un peu familier, mais pro- j
fondement judicieux, a savoir que lorsqu'il n'y a.plus de
foin à l'écurie, les chevaux se battent.
Il ne serait donc pas surprenant, si les visées de l'ex-
Président Caro n'aboutissaient pas, que l'approbation du
traite par le Congrès oolombion, dans les conditions ac-
tuelles, fut le signal d'une crise et peut-être d'une révo-
lution de nature a tout remettre en cause.
L'étude conclue ainsi
La dernière alternative qui s'impose au gouvernement
des Etats-Unis nous paraît être de consentir au gouver-
nement colombien des conditions plus favorables, de
payer un peu plus cher. Comme l'aH'airO en vaut la
peine, il est probable qu'il entrera dans la voie du mar-
chandage et probablement des sacrifices.
Il faut bien dire, a la décharge du gouvernement co-
lombien, qu'il sera pénible pour lui d'entrer dans la voie
du fait accompli. Il était peut-être plus conforme a ses
intérêts de maintenir cet état de liquidation perpétuelle
qui se traduisait aux renouvellements d'echëances et aux
prorogations de concessions, par une surenchère d'exi-
gences du cote de la Colombie et du côte de la Compa-
gnie par un surcroît d'indemnités a payer. U est toujours
désagrëaNn & un usurier d'être rembourse. L'attitude de
certains témoins dans une récente auaire l'a démontre
péremptoirement. Le règlement définitif sera d'autant
plus pénible pour lui qu'il est certain qu'il ne pourra pas
recommencer, la Colombie n'ayant, malheureusement
pour elle, qu'un isthme sur son territoire.
Tandis qu'unecommtssion de trois membres a été
chargée, en Colombie, de rechercher des amende-
ments compatibles avec la Constitution, qui permet-
traient d'adopter le projet de traité Hay-Herrtui rela-
tif au canal interocéanique rejeté par le Sénat co-
lombien, ce dernier vient de changer de président et
de vice-président. Une dépêche de Bogota au 2Vf!c-
yo'/t .B~t'aM annonce, en cSct, que MM. Caro et Sa-
frcdoRodriguez, tous les deux nationalistes, ont été
élus, le premier président, l'autre vice-président du
Parlement colombien. On-espere que ces nouvelles
nominations seront favorables à la ratification du
traité Hay-Herran.
Ï<: G 1-1 0 S
!L Y A CENT ANS
YoKDM~ des Dë&a;~ du 29 août i8o3
(11 fructidor an X!)
Hambourg, 14 août. L'armée danoise, ras-
semblée dans le Holstein, se grossit chaque
jour elle est maintenant de 3o,ooo hommes.
Toutes les forces :du Danemark sont réunies
sur ce seul point. On assure qu'il ne reste pas
800 hommes de garnison à Copenhague et 200 à
Elseneur.
A la date du iSaoût, une gazette allemande
annonce comme très prochains des événements
importants et déclare qu'elle espère pouvoir
bientôt en dire davantage.
Paris, 28 août.– Texte, dans ses dispositions
principales, d'un nouveau règlement sur les
Ecoles de Pharmacie.
« On a fait tomber hier la toile sous laquelle
on formait, depuis quelques mois. le méridien
destiné à orner la façade du château du Luxem-
bourg donnant sur les parterres. Les chiffres
f romains qui marquent l'heure sont de cuivre
doré les lignes qui l'indiquent sont de bronze.
L'ombrelle ouverte au milieu, et soutenue en
avant par des appuis de fer peint, est dessinée
en orbe et ciseléeen rayons indiquant ceux du
soleil au dessus, l'on voit planer deux figures
bronzées l'une paraît représenter la Bienveil-
lance elle montre du doigt l'heure à une Re-
nommée voltigeant vis-à-vis d'elle; et, dans une
attitude expressive, lui indique l'emploi des
heures en France consacrées à l'utilité com-
mune par l'amour du bien public.
Un vaste atelier de train d'artillerie est éta-
bli rue du Pont-de-Lodi on y travaille avec la
plus grande activité à un grand nombre d'affûts
de mortiers.
» On vient d'ouvrir le passage que, depuis un
an, on réparait à la gauche du palais du Tribu-
nat [Palais-Royal]. Des deux côtés s'élèvent des
boutiques élégantes qui dédommageront les
marchands que la nécessité des réparations a
obligés de quitter ces lieux. On achève de mettre
les appartements de ce côté en état de recevoir
les archives, le secrétariat et les bureaux du
Tribunat.!) »
Description d'un tilleul .g-~nt qui s'éieve, en
Bohême, dans le jardin du château de Kame-
nicz 3,2!6 hommes trouveraient un abri sous
l'énorme voûte de ses branches, à raison de 16
hommes par toise~carrée (2 mètres carrés). On
a vainement recherché la date de sa plantation.
Spectacles du 2p août. Théâtres-Français
~t~aHe/ Dc/M~cee/~M/~ce. –Opéra-Comique
première représentation de Aline, ~'c~He ~e Gol-
coH~e/ opéra en trois actes. Théât.re-Ita.Iien
la Gr~e~a. Théâtre Louvois (Odéon) pre-
mière représentation de /e~À~:ec/tM:c~'yKMMHA\.
Le Président de la République et Mme Lou-
bet reviendront à Paris la semaine prochaine
pour une huitaine de jours.
Après l'ouverture de la chasse à Rambouillet,
le Président repartira, accompagné du général
Dubois, pour le château de Mazenc, où il compte
être de retour vers le :o septembre, à l'époque
des grandes manœuvres qui doivent avoir heu
dansIaDrôme.
,w.
La reine Marie-Christine est partie hier soir â~
sept heures, par l'Orient Express, pour Vienne.
La souveraine, qui était accompagnée de l'in-
fante Marie-Thérèse, sa nlle, et de la duchesse
de San Carlos, sa dame d'honneur, est arrivée à.
la gare de l'Est en automobile découverte. Tout
le long du parcours de la place Vendôme à la
gare, notamment sur les grands boulevards, la
reine a été chaleureusement acclamée. Elle a été'
reçue à la gare par le marquis del Muni, ambas-
sadeur d'Espagne, et par tous les membres de
l'ambassade, parmi lesquels les commandants
Echagué, attaché militaire, et Montanel, attaché
naval. Le commandant Fraysse, de la maison
militaire du Président de la République, est
venu saluer la reine au nom de M.Loubet, et
M. Douchement, du protocote, est venu lui pré-
senter les hommages de M. Detcassé, ministre
des affaires étrangères. Des bouquets d'orchi-
dées et de roses lui ont été offerts de la part de
la reine Isabelle et du marquis del Muni. Avant
de monter dans le train, la reine s'est entrete-
nue longuement avec les personnes présentes.
A sept heures, elfe a pris place dans un vagon
de luxe avec l'infante Marie-Thérèse et la du-
chesse de San Carlos, !e marquis de La Mina et
le comte falamino, intendant des domaines
royaux. Au moment où le train s'est ébranlé,
une immense acclamation s'est élevée dans la
gare, à laquelle la reine a répondu en saluant
gracieusement.
LeF/o a dëouvert que S. S. Pie X a été
Français. Pas longtemps, il est vrai, une petite
heure d'horloge. Et voci comment
Le Pape, on le sait, est né à Riese. Or, la
Vénétie fut, on le sait, cédée, en !866, par
François-Joseph à Napoléon Ht et rétrocédée
par l'empereur des Français à l'Italie. Entre
tes deux traités diplomatiques, Giuseppe Sarto
et ses compatriotes furent donc Français '~pso
/~c/o.
<
Le général Passerieu, commandant du 10"
corps, à Rennes, est un inlassable réformateur.
Tout récemment et l'on ne saurait l'en* blâ-
mer–il conseillait aux officiers sous ses or-
dres de se déner de la dame de pique. Sa plus
récente décision s'explique moins le général a
décidé que tous les hommes du 41* de ligne de-
vront subir la mensuration d'après le système
Bertillon. Il ne s'agit là, évidemment, que d'un
essai. Mais dans quel but P
Nous avons reçu l'invitation-suivante
RELIGION DE L'HUMANITE
Fondée par Auguste Comte, sous l'inspiration de Clotilde.
L'Amour pour principe et l'Ordre pour base
Lo Progrès pour but.
Ordre et Progrès. Vivre pour autrui. Vivre au grand jour.
La soumission est la base du perfectionnement.
Famille–Patrie–Humanité.
Résume synthétique actuel Utopie de la Vierge-Mère.
Rosumë pratique L'homme dott nourrir la femme.
JP
Le 16 Guttemberg prochain (28 août 1903), sera consa-
crée solennellement au culte de l'humanité la maison
5, rue Payenno,
(près de l'église Saint-Paul-Saint-Louis, rue Saint-Antoine)
Ou est morte au troisième étage, le 5 avril 1846, an II
du positivisme religieux
CLOTILDE
Charlotte-CLOTILDE-Josëphine, ûlle de Henriette~-
Joséphine de Fiequelmont et do Joseph-Simon-Maric,
ancien volontaire au 2" bataillon du Loiret, le 9 août
i792, mort capitaine retraité.
.L
d'AUGUSTE COMTE
La modeste cérémonie aura Heu a midi prëcis, et se
résumera dans t'at'tichage d'une inscription commémora-
tive et dans la distribution, devant la maison, de roses
et de quelques volum?s imprimes exprès pour cet acte.
R. TE:XEtRA MENDÈS.
Vice-directeur de l'Eglise et de l'apostolat
positiviste du Brésil.
Légat positiviste occidental auprès
de la très sainte Ville de Paris.
Paris, 31, boulevard Saint-MicheL
<
Un Comité, composé des plus éminentes per-
sonnalités artistiques, s'est constitué, sous la
présidence de M. Henry Roujon, directeur des
Beaux-Arts, dans le but d'élever un monument
àAugusta Holmes. Voici les noms des membres
de ce Comité Mmes Juliette Adam, Bartet,
Madeleine Lemaire, Sarah Bernhardt MM.Ba-
tilliat, Clairin, Colonne, Dierx, Théodore Du-
bpis, Gabriel Fauré, Gailhard, Reynaldo Hahn,
Joubert, Lacouloumere, Massenet, Saint-Saëns. '1
Les cotisations sont reçues par le trésorier du
Comité, M. Albert Coats, i5,Chaussée-d'Antin,
Paris.
MOWELLES POLmQUES
On sait que les journaux ministériels ont reclamé 1
énergiqucment des poursuites contre Mgr Turinaz, <
enraisondela
que nous avons-publiée. Interviewa à Marseille, où
il est de passage, par le correspondant du SoM, v
Mgr Turinaz a repondu
Apres ma lettre au préfet de Meurthe-et-Moselle, les
hauts fonctionnaires du département s'émurent, et le
procureur de la République alla a Paris demander des
ordres, afin de savoir s'il devait me mettre en état d'ar-
restation. Le gouvernement lui répondit
« N'en faites rien Actuellement il est dehors il
nous eM&e~e ~eJ bien un peu, mais s'il était dedans, ce
serait bien pis. II est donc préférable qu'il demeure en 1
liberté x. i
Vous voyez que je ne crains pas grand'chose. J
Dans le Finistère, le P. Léon, qui signe sa profes-
sion de foi < Yves, prêtre, ancien Eudiste, ancien
supérieur de l'institution Saint-Sauveur à Redon
pose définitivement sa candidature à l'élection séna-
toriale motivée par la mort de M. Porquier.
M. Charles Bos, député de Pans, interpellera le
garde des sceaux, des la rentrée, sur le nouveau tarif
pour les avoues, récemment para au ~oMr~a! o/~c!
et qui aurait pour conséquence, selon M. Charles
Bos, d'augmenter dans une proportion considérable
les frais de justice.
Dans sa séance mensuelle, qui aura lieu le samedi
5 septembre prochain, la Société d'Economie politi-:
que, présidée par MM. Frédéric Passy et Emile Le-
vasseur, entendra Mme MatMIdo Méliot, secrétaire
de la rédaction de la T~'o~ qui traitera la ques-
tion suivante proposée par la Société comme sujet de
la conférence habituelle
< Le féminisme a-t-il quoique chose à attendre ou
à redouter des économistes ? s
C'est la première fois qu'une femme prendra la
parole dans la docte compagnie. Mme Mathilde Mé-
liot est aussi la première femme admise, et, depuis la
mort de Mme Clémence Royer, la seule femme qui
fasse partie de la Société d'Economie politique.
Le jSu~Mt de ~c~o?: HMra~ raconte une cu-
rieuse histoire. On sait qu'à Marseille des perquisi-
tions ont été faites chez M. Galland, soupçonné, aux
termes du mandat, d'avoir, < étant membre de l'Ac-
tion libérale populaire, comploté contre M. Combes,
président du Conseil La perquisition n'a donné au-
cun rêsultat:le 9 août.jourde la visitede M. Combes,
M. Galland était à la campagne. Et M. Galland, d'au-
tre part, .n'est point et n'a jamais été membre de
l'Action libérale populaire.
Le coup avait échoué avec M. Galland. La police
recommença le lendemain ses exploits: elle boule-
versa tout chez M. Barthélémy Romain, sous prétexte
de perquisitionner; quand l'opération fut nnic.Ie
commissaire spécial posa la grande question < Vous
ê~cs afnlié à l'Action libérale populaire?'–Mais non,
répondit M. Romain, je suis membre de la Ligue des
droits de l'homme et du citoyen >. On juge de la tête
du commissaire.
GUERRE ET M~RSME
Les généraux de Saint-Julien (divisionnaire) et
Boucher de Morlaincourt (brigadier) sont places, à
dater du 28 août, dans la deuxième section du cadre
de l'état-major de l'armée (réserve).
M. Arnal, député nationaliste duTarn-et-GaronDC,
lieutenant d'infanterie, démissionnaire, accomplit
en ce moment une période d'instruction de vingt-
huit jours, au ii" de ligne, à Montauban, comme
soldat de deuxième classe. Le général André, usant
d'ailleurs de son droit, n'a pas donne à M. Arnal un
grade d'officier, dans la reserve, en raison, sans
doute, de ses opinions politiques.
Le général Grisot, commandant le il* corps d'ar-
mée, vient de recevoir le dossier de l'aSaire des
incidents d'Oucssant. On sait que plusieurs soldats
d'infanterie coloniale ss rendirent récemment cou-
pables de voies de fait envers les habitants et de
vois en réunion dans l'He d'Oueasant, où ils étaient
détaches.
Le conseil de guerre du Ïl* corps va être saisi pro-
chainement et les coupables, écroucs à Brest, vont
être transfères à Nantes pour l'instruction. On ne
croit pas que les débats publics aient lieu avant les
premiers jours d'octobre.
De Rouban au fe
Un habitant de Croix vient d'inventer un nouveau fusit
de guerre, qui sera essaye & Paris, du 1er au 5 septembre
prochain.
Le fusil Caby c'est !o nom de !'inventeur permet-
tra (Je tirer 40 cartouches a la minute; la portée utile du
tir sera de 3,COO mètres et, enfin, la consomma'.ion de la
poudre permettra de réaliser une économie de 30 0/0 sur
tes cartouches existantes.
Le cuirassé jDotM
et Maxim, à Barrow in Furness, et baptisé par la
princesse Louise (duchesse d'ArgyII). Voici quelques
nouveaux détails sur l'armement de ces cuirassés
leur artillerie se compose de 4 pièces de 305 m/m
montées par paires dans deux tourelles; quatre de
234 m/m montées séparément dans des tcurelles, aux
quatre angles de la citadelle et dix canons de 158
millimètres, abrités dans la citadelle ou réduit cui-
rassé central. I! y a en outre trente-deux pièces d'ar-
tillerie légère de 76 m/m et 47 m/m et de nombreu-
ses mitrailleuses Maxim de 8 m/m.
Le DomtMMK pourra lancer en une minute à cha-
que bordée 8 projectiles de 385 kilog., 8 de 162 kilog,
et 40 de 45 kilog., soit au total 6,877 kilog. Il pourra
tirer en chasse 4 projectiles de 385 kilog., 8 de 16S
et i6 de 45 kilog., soit un poids total de métal de
3,647 kitog. àja minute. Quant à t'artiUcrie de petit
calibre, elle pourra lancer à Ta minute S80 projec-
titesde 5.340 grammes, 300 de 1,360 grammes et
4,800 balles de fusil. La vitesse prévue du DoMMMtOK,
qui jaugera 16,350 tonneaux, avec un tirant d'eau de
7'*95, est de 18 nœuds 1/8 sa longueur est de 128°'50,
sa largeur de S3'°75 les machines développeront
18,000 chevaux. 11 coûtera 32.043,600 fr.
Les journaux anglais annoncent que l'Amirauté
britannique va faire procéder à des expériences ana-
logues à celle i~ite récemment en France sur le SM/~
/t'e~, mais le bateau, sur lequel on tirera serait le
.BeHeMe, qui est hors de service et d'un modèle an-
cien. On étudierait, non seulement la résistance des
blindages, mais les services qu'on peut attendre
d'une matière ressemblant à la cellulose.
L'intention est de remplir de cette matière un com-
partiment au-dessous de la ligne do flottaison et en-
suite de se servir de ce compartiment comme cible
pour les torpilles. On croit qu'au contact de l'eau la
cellulose gonflera suffisamment pour boucher les ou-
vertures produites par l'explosion de la torpille.
On mande de~ Brest que deux torpilleurs de ce port
ont reçu l'ordre d'aller au devant de deux navires
paraissant des bateaux anglais qui pratiquaient des
sondages non loin des côtes. A l'arrivée des torpil-
leurs, ces bateaux avaient pris le large.
Le vice-amiral Gourdon, qui prendra possession le
i5 septembre du commandement de l'escadre de la
Méditerranée, a quitté hier la préfecture maritime
de Brest. Il a du y laisser un intérimaire, le ministre
de la marine, selon son habitude de ne jamais pren-
dre une décision au moment opportun, ne lui ayant
pas encore donne de successeur.
Co!on!es et Protectorats
Le ministre des colonies a fait signer un certain
nombre de décrets pour assurer aux colonies l'appli-
cation des mesures élaborées par la Conférence in-
ternationale de Bruxelles relative au régime des
sucres.
Aux termes de cette convention, le maximum de
la surtaxe douanière applicable, dans les Etats con-
tractants et dans leurs colonies, aux sucres étrangers
non primés, est limité à 6 fr. par 100 kilog. pour les
sucres rafûnés et assimilables, et à 5 fr. 50 par 100
kilog. pour les autres sucres.
Conformément à cette disposition, la loi du 27 jan-
vier 1903 a ramené aux taux qui viennent d'être in-
diqués les droits du tarif général des douanes dont
sont passibles lesdits produits.
L'exécutiondesclausesdela eonventionde Bruxelles
se trouve ainsi assurée dans la France métropoli-
taine, et, par voie de conséquence, dans celles de nos
colonies qui sont soumises à la loi du li janvier 1898
et où des mesures particulières n'ont pas été prises,
à titre exceptionnel, contre les sucres. La Martinique
et l'Indo-Chine, seules, se trouvent dans ce dernier
cas; la prohibition des sucres étrangers y est édictée
en vertu d'un décret spécial.
D'autre part, dans les colonies non soumises au
tarif général, iln~existeque des droits locaux d'une
quotité très réduite, sauf toutefois dans les établis-
sements français de l'Océanie, où le tarif est de 30fr.
par 100 kilog. pour tous les sucres étrangers.
Il importait donc, pour compléter les mesures déjà
prises, de mettre la législation douanière de l'Indo-
Chino, de la Martinique et de l'Océanie en harmonie
avec les dispositions de la convention de Bruxelles.
Trois décrets parus ce matin à l'O~cf'c~ y pourvoient.
Les obsèques de M. Gôrômo Bertagna, maire de
Bône, ont eu lieu, hier matin, au milieu d'une assis-
tance énorme, évaluée à quinze mille personnes.
Au cimetière, six discours ont été prononcés, no-
tamment par MM. Plantie, préfet de Constantine, au
nom du gouvernement Aubry ctThomson, députes.
EN EXTRÊME ORIENT
.XXIV
Colonisation indo-chinoise
NinhBinh,mars.
La colonisation française en Indo-Chine a provo-
que des enthousiasmes éloquents et des dénigrements
qui ne le sont pas moins. Elle ne mérite ni cet excès
d'honneur ni cette indignité. Il .est d'un optimisme
un peu sommaire de se contenter de montrer les su-
perficies des terres concédées, près de 200,000 hecta-
res au Tonkin et une centaine de mille en Annam et
en CochinehiDC, et d'attribuer à la colonisation la
mise en valeur d'une superficie égale à celle d'un
petit département français. La vérité est que la plus
grande partie de ce domaine européen est encore
inculte: en principe, le colon n'est tenu de mettre 1
en culture que le cinquième de sa concession pen- 1
dant les cinq premières années. S'il note fait pas, ]
l'administration ne se sent ni le cœur ni la force de
lui imposer le respect des conditions qu'il a accep-
tées. Dans le colon, elle rencontre souvent un
client incommode qui prétend trouver chez elle
la sollicitude la plus tondre, tout en conservant 1
à son égard une indépendance absolue, et qui i
met au service de ses prétentions des innuences 1
dans la métropole, sans parler des journaux co- l
loniaux singulièrement agressifs qu'il tient dans ]
sa main. Certains sont exaspérés .de cette situa- (
tion jusqu'à en perdre toute justice. Voyant dans <
trop de colons des gens qui, comme les fonc- J
tionnaires, comme les entrepreneurs de travaux ]
publics, en un mot comme presque tous les Français <
d'Indo-Chine, cherchant à vivre de l'Etat, au moins
indirectement, sont pour lui d'éternels nourrissons t
toujours attachés au biberon administratif, ils pro- ]
non cent une condamnation en bloc. Pour eux, la <
colonisation n'a rien fait, et, par son tempérament
comme par les circonstances locales, cite est même
hors d'état de rien faire. Et ces. dénigreurs résument i
ainsi les aspirations du colon type < la'terre par la 1
concession gratuite, la main-d'œuvre par la corvée, 1
larémunêration par la prime*. i ]
Tous les jugements par catégorie sont injustes, et ]
celui-là n'échappe pas à la règle. S'il y a parmi les 1
colons d'Indo-Chine beaucoup de pécheurs, il y a 1
aussi nombre de justes qui doivent appeler quelque
clémence sur l'ensemble. Lorsqu'on examine la si-
tuation de la colonisation, il faut tenir compte d'un ]
fait éventuel, c'est qu'elle est née d'hier. Son oeuvre <
ne saurait donc être bien vaste. Elle l'est même
d'autant moins qu'au début, à l'âge hcroiquc où nous <
devions encore guerroyer dans le Delta, où, de la <
digue de Hanoï même, on voyait parfois ~amber des ]
viiiages sur la rive droite du fleuve Rouge, on a <
essayé de la fonder sur des procédés qui tenaient )
beaucoup plus de la conqustc que d'un travail de (
colonisation normale. Nous voulons parier des con-
cessions de rizières abandonnées devant les incur- ]
sions des pirates et aussi devant les exigences de nos
propres opérations militaires.
Une administration pressée de créer des intérêts <
français dans un pays que chaque session parlemon-
taire menaçait de faire évacuer, était en présence
d'immigrants de la première heure, exigeants et
pressés de leur côté de prendre dans la confusion du
début les meilleurs morceaux, peut-être les moins
libres. Ces hommes en hâte de faire fortune deman- <
daient des terres que l'on disait abandonnées et,
après ,une enquête hâtive, on les leur concédait. On s
cite des cas où l'examen fut si sommaire que l'on (
donna le terroir de villages en pleine vie pour per- s
mettre au concessionnaire de prendre possession du i
bien que la conquête française lui attribuait, il fallut <
détourner des colonnes envoyées contre les bandes
de la haute région. Les pirates et les expropriés ré- <
calcitrants étaient confondus dans une même éner- 1
gierépressive. s
Endehorsmêmedecescasparticulicremcntcriants, <
l'installation de propriétaires français par la conces- i
sionderizièrcs abandonnées nesauraitetrc considé- <
rée comme une œuvre normale et heureuse. Elle a été 1
le produit très discutabledu désordre de la conquête. (
Elle n'apportait aucune richesse nouveiio à la colo- 1
nie, puisque dans ce pays où l'homme est si attaché t
au tombeau des ancêtres, et où la rizière n'est pas i
trop vaste pour la population, des cultivateurs, an- s
cicns occupants ou nouveaux, seraient venus d'eux- ( (
mêmes remettre en culture la terre abandonnée, j 1
Parfois l'Etat a hâté le mouvement en consentant s
aux paysans de petites avances remboursables. L'in- i
tervention d'un concessionnaire européen n'était pas t
nécessaire. Ce n'est pas surtout pour avoir t'avance a
de la nourriture, en attendant la récolte, de quelques (
matériaux pour reconstruire la paillette, le prêt du f
buffle pour labourer le terrain submerge, que le cul- x
tivateur tonkinois venait sur le domaine du colon. En 1
Cochinchine, ou d'immenses étendues vierges s'en- (
vrent au nouvel occupant, il faut un contrat tentant 1
pour attirer chez le maitre français te paysan anna- c
mite. Aussi les concessionnaires se plaignent-ils de 1
la rareté et de l'instabilité -du métayer coetnnchinois. c
Au Tonkin, au contraire, l'indigène devait devenir lo ï
tenancier du coton, accepte)* de cutti-ver comme me- t
tayer un sot qu'il avait souvent exploité comme t
propriétaire, parce que dans ce pays ires peuplé la
terre, du moins la plaine fertile en riz, manque &
l'homme et que, par un acte du conquérant, une
partie en avait été donnée à des maîtres européens.
C'est en réalité une sorte de féodalité que nous
aYons crêe.ë sur certaines terres du bas pays tonkinois.
Elle prélève des droits sur la population indigène:
d'ordinaire, le tiers du paddy récolte. Pour défendra
le système on a dit que certains de ces colons avaient
eu des vertus de barons féodaux, écartant par uo.
mélange do politique et de force les pirates de leur
terre et justifiant ainsi, par un service rendu, la si-
tuation extraordinaire qui leur avait été faite. Mais
d'autres en ont eu aussi les mauvais côtés ils se
sont interposés entre l'Etat et leurs métayers on en
cite qui ont.perçu l'impôt qu'il était impossible do
faire rentrer ensuite dans les caisses publiques. Ces
abus étaient facilités par la tendance des Annamites
à accepter un tampon entre eux et l'autorité.
Des défenseurs "des concessions de rizières ont p)t
montrer que dans certains cas les colons n'avaient
,pas fait une brillante aSairë. Plus d'une fois les mé-
'tayers ont déménagé à la t cloche déboisa sitôt là
récolte faite et sans rembourser les avances. Il est
certain, de plus, qu'à mesure que les concessions
s'éloignaient des plus grasses alluvions du Delta
pour se rapprocher des montagnes, leur sol était
moins riche. Dans certaines parties de ces régions
extrêmes de la plaine, la production de !a rizière s'a-
baisse au point de rendre dérisoire le produit de tont
partage, sauf dans les années d'exceptionnelle abon-
dance. Nous avons vu une de ces concessions situées
à la limite de la région montagneuse où le Mac (en-
viron un demi-hectare) rapporte en moyenne 10 pa-
niers de riz, dont trois et un tiers reviennent au
propriétaire qui doit payer en impôt la valeur de
deux d'entre eux. Une mauvaise récolte sufHt à le
mettre en déficit.
Mais les cSbrts ou les désillusions de quelques-uns
no sauraient racheter le vice initial du système et
faire considérer les concessions de terres aména-
gées en rizières parles indigènes, comme un procédé
normal et défendable. Il ne s'agit d'aiiieurs pas de
revenir sur les erreurs commises dans la confusion
de la conquête. Sur les abus anciens ont été créés.
des droits d'autant plus respectables, malgré leur
origine, que ce sont ceux de nos compatrio-
tes. Tout au plus serait-il possible, dans les cas
où il existe encore de la tension ou des rancunes
trop fortes, de tenter quelque mode de rachat
par annuités comme celui que les Anglais appliquent
sur certains grands domaines de l'Irlande. Mais,
pour le reste, il faut laisser faire au temps. Certains
concessionnaires, en imposant d'autorité à leurs mé-
tayers certaines cultures accessoires, telles que le
thé, le café, les textiles ou le manioc, ont même
donné au pays quelque chose en échange des droits
anormaux qui leur furent octroyés. Malgré ces ef-
forts, dans l'ensemble, le système des concessions de
rizières qui a amené la première couche de coloni-
sation, n'a apporté aucune richesse nouvelle au pays.
H peut être bon de le dire, même sans avoir en vue
aucune sanction pratique, ne serait-ce que pour com-
battre les illusions d'un optimisme superûciel, dési-
reuxdeprendresaascritiquoleschinresquonousavons
cités plus haut, et de croire que partout où il y a une
concession française, il s'accomplit une œuvre.réelle
de mise en valeur.
Cette' œuvre se poursuit néanmoins sur certains
points, chez les colons qui, en Annam, créent dea
rizières par le défrichement et l'irrigation, plantent
des cocotiers pour récolter le coprah, étendent leurs
plantations de thé, chez ceux qui, au Tonkin, joi-
gnent le café au thé, cultivent des textiles, des plan-
tes à essence, etc. Us sont encore très clairsemés,
mais ils existent. Ici, moins que partout ailleurs, au
débouché d'une région où les planteurs o&t été par-
ticutièrement actifs, on ne serait tenté de souscrire
à une condamnation en bloc de toute la colonisation
en Indo-Chine. Dans les plis des montagnes, dont la
dentelure ferme l'horizon méridional du Delta, les
plantations do café ont beaucoup grandi ces derniè-
res années. Pour les atteindre, il faut gagner une
région où le conquérant n'a rien pris à la population
surabondante du bas pays qui n'essaimait guère dans
la brousse. Là, comme dans le « Haut x-, l'Annamite
est exposé à la nèvre qu'il attribue à « l'eau beau-
coup mauvaise sans doute, parce qu'elle est claire
et vide du limon rouge qui colore tous les arroyos
du Delta. Dès le premier pas, à la montée des hau-
teurs qui bordent le Delta, nous entrons sur
le domaine du Muong, avec lequel l'homme do la
plaine a eu souvent maille à partir avant q)ie
nous n'eussions imposé la paix à Fun et à l'autre.
Muong veut d'ailleurs dire canton, cité, dans Iz
langue thaï une fois de plus nous avons pris le
Pirée pour un homme. La race thaï, que nous avons
déjà trouvée à Bangkok, occupe doses hameaux clair-
semés toute la montagne qui borde le Dctta. Elle
partage ce pays avec ic tigre, qui est si peu un mythe
que ses prélèvements sur les troupeaux rendent l'é-
levage presque impossible dans cette partie du pay?.
Le premier colon rencontré à une douzaine de kilo-
mètres de la plaine, nous dit que sur un cheptel de
moins de 400 bêtes, le tigre lui a pris en deux années,
36 juments, 41 poulains, 66 vaches, sans parler des
veaux et des chèvres.
Il est vrai que pour parvenir jusqu'à sa ferme il
faut s'enfoncer en pleine brousse: c'est l'auaire de
deux heures d'un chemin des plus mouvementés où
l'on est fort aise do voir les petites montures du pays
bien calculer l'endroit où elles posent le sabot. Lc<
pentes dévalent, rapides, avec de gros blocs de cat-
caire, qui émerge d'une brousse tondue par des in-
cendies périodiques; mais qui repousse drue- Des
roches dévonionncs, aux formes nettes, donnent an
paysage un aspect de baie d'Along. à l'intérieur
des terres. Par endroits cependant, les i!ancs ro-
cheux s'empâtent d'une couche de terre végétale
très déclive. On est surpris de la trouver nue,
récemment défrichée, alignant.sur son fond brun
des rangées de petites pousses d'un vert tendre.
Ce sont des plantations de ricin auxquelles l'Anna-
mite des régions voisines consacre les clairières af-
tincielles qu'il ouvre dans la. brousse où la sécurité
lui permet ~maintenant do venir. Bientôt, dans
un fond, apparaissent des alignements plus régu-
liers, d'une teinta plus vigoureuse: c'est la pre-
mière plantation do caféiers. Après avoir contourné
une dernière croupe, on commence à descendre vers
la maison du colon qui couronne de sa blancheur
neuve un petit piton herbeux. A côté,de grandes at-
rcs do ciment, que l'on prendrait de loin pour des
plafonds de citerne, servent à sécher an soleil la
cerise du caféier.
L'homme qui de.mcure là est le.maUro, dans l'an-
cien et fort sens paysan du mot. Il a le regard droit
et l'allure aisée des gens qui vivent en pleine indé-
pendance.L'administration ne dot pas être assassinée
de ses demandes. Il fait partie d'une famille de pion~
nicrs venus des Hautes-Alpes. Le premier s'est
établi sur les pentes extérieures de la montagne, en-
core en vue du Delta tonkinois. Puis les frères ont
poussé de l'avant, cherchant les fonds à défricher.
Ils établissent leur plus grande plantation dans la.
vallée de Chi-né, encadrée de montagnes calcaires
dont les silhouettes boisées rappellent certains coins
du Jura. Autourd'euxse sont groupés d'autres colons,
dont deux Parisiens, qui ne semblent avoir aucune
nostalgie do'l'asphalte. Toute cette colonisation n'a
créé aucune difnculté: elle s'est installée sur des
concessions obtenues en pleine brousse ou même sur
des terres achetées aux Muongs. Un peu plus loin
au sud, du côté de Phu-Nho-Quan, est une autre
série de p)antatipnsdc caféiers, créées dans des con-
ditions anatcgucs. La culture du café au Tonkin est
surtout groupée dans cette région où elle occupe en-
viron ?0 hectares appartenant à une douzaine do
colons.
Tous ont la plus grande connance dans l'avenir du
café tonkinois. Jusqu'à présent il leur a donné do
bons résultats. II faut d'ailleurs dire qu'ils ont trouve
sur place un excellent acheteur dans l'administra-
tion militaire. Cette dernière leur prenait le café, :t
8 fr. 50 le kilog. en 1901, à 8 f. 40 en 1902 on espère
qu'cHe en achètera, en 1903,120,000 kilog. à 8 fr. S5.
Les colons ont crée une Société civile des planteurs
de café du Tonkin, qui traite pour l'ensemble avec
l'administration et répartit ensuite la commando en-
tre les associés, au prorata de leur production. Mais
i! faut envisager Le moment où cette dernière dépas-
sera les demandes du corps d'occupation et même
celles du 'marché ;Iocal qui ne consommerait pas
plus do 250,000 kilog. de café. Le moment est
sans doute assez proche puisque, d'après ce quo
nous dit un des planteurs les plus expérimen-
tés, le caféier en plein rapport au bout do six
années donne 330 grammes do fèves. A raison
de -t.OOO arbres par hectare, c'est 330 kilog., et
en multipliant par les 650 hectares de la seule
région du Sud-Ouest, on arrive à 21-~000 kUog. Pour
peu que )es plantations s'étendent encore et cette
culture ne saurait présenter d'intérêt général si elle
limitait sa production à la petite demande de ja
colonie le Tonkin devra devenir exportateur et
lutter sur le marche universel déjà terriblement
encombré. H est vrai que les cafés tonkinois joui-
ront en France do la détaxe coloniale de la moitié.
Mais on peut se demander si, néanmoins, ils sont
dans de très bonnes conditions pour entamer la lutte.
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