Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-06-10
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124274 Nombre total de vues : 124274
Description : 10 juin 1858 10 juin 1858
Description : 1858/06/10. 1858/06/10.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k477997z
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/11/2007
~tXBNMnM)t!i&BotTa nscA~x ytm~ ~of< 18 eent!mcs;–per an 36 fr.)
&'ë!s de r~aGtton,.de CompoEition et d'a
eMetniMe à p!aa ~ë3<}0,Ma fr.pNr aa,3oa* p~'ëa par tes iMmoaces.
'rmnrn~–rtnaM).mmr'~Mttt~~M!r!.L
"Fe~ ëè~ ~'j~,
m 'MmR~ ~1~`
tarit!. imprimerie SB5MERB et 0*, ~ue &mMMM9, t~
JtOM
&EBACTMM: ~<~
~dreMer & M. &B. MÉ&ON.T, rédMtettr princtpat, toutes tes cosuBonicaMoDS felativas &la ~~acM}<
RMMoatnMrtre,iM.r
A&TTCLES tfON INSÈRES Ça moM itpr~ t'envai, tes articles Mm insérés ëM&.
(~ ;r. .~6
ON S'ABONNE 'A PARIS. RUE MOK~ÏAJUfRË, 123.
TARIS MMs ~o:s, t3 FR: SO. j DÉj'ARTEMENS Tuois M!s, i~ FPj ALoNBaES:Detizy,&avteBetC',t,Finchlane,C(M'BnHi.
;t-~P(M'tMpttMet!~M~pOM)-'iM~~ MM <:
f~=~
ADMINISTRATION:
Adresser à M. H. ROUY, l'an dès emANTa, les demandes et réctamat;iohs retatives aux abonnemMtf-
RueMontmartra~.i~raReM! .~S
Ât<(NONCES et AViS PAYES S'adresser à M. PAMS. régisseur, place da ta Bour~ 8.~
E~B'is, je~M ;a.~ jmSm.
BULLETIN DU JOUR
e
Le ~on~eïH', dans sa partie non ofG-
cielle, fait coanaître l'acquisition parte
gouvernement français de ['habitation de
Longwood, à Sainte-Hetene, où Napo-
léon P~ est mort.
Le même journal constate, p de mai de cette année,une augmentation
dans les revenus indirects de 1,949 447 fr.
sur l'année dernière. Nous reproduisons
plus loin ces deux paragraphes.
Là nouvelle de l'ultimatum adressé au
gouvernement'napolitain par ~gouver-
nement anglais est aujourd'hui conErmée
par toutes les correspondances Le~or-
M'm~ Pos~ d'hier, da~ une correspondance
datée de Paris, exprime l'espoir que' M.
Lyons réussira à régler ce diS'érend l'a-
miable.
Nous recevons aujourd'hui la Sn de la
séance du 8 à ta Chambre des lords. L an-
cien ministre des affaires étrangères, lord
Ctarendon, tout en demandant des expli-
cations à lord Malmesbuj'y, a exprimé sa
conviction qu'il était impossible, d'après
les instructions des croiseur anglais tel-
les'qu'il les connaissait, d~justiuer les
faits qui leur sont imputés, en les suppe-
sant exacts. L'extrême modération du no-
ble lord, celle non moins grande du mi-
nistre actuel des auaires étrangères, lord~
Malmesbury, dont nous reproduisons plus
.loin le discours, le langage conciiiant et
mesuré de la presse anglaise, et notam-
ment du 7'tmes, permettent d'affirmer d'a-
vance que l'Angieter.re ne refusera aux
Etats-Unis aucune satisfaction,
AiaChambfe des communes, dang'la
séance du 8,'M. Berkeieyayant renouveté
a. motion en faveur du scrutin sec' et, a été
combattu pet' tous les ministres présenset
passés, lord Patmerston, lord John Russell,
M. Watpote, et sa motion a été rejetéa &-
.natementpar 294 voix,contre ~97. Cette
mesure du scrutin secret, qui aSrancbirait
les tenanciers, tes fournisseurs, toutes les
personnes d'une condition dépendante de
la domination de l'aristocratie, ne plaît et
ne peut plaire aaucune des fractions de l'a-
ristocratie. Wbigs.et tories ont dû voter
Lcontre.Toutefois, le chiure de 197voixac-
quis a IamotIon,chiS're qui a été accue.itli
par les applaudissem~ns de la minoritéf
indique asse~ que la fraction'dite des li-
'béranx indépendans s'était raHiéélout en-
tière à !a motion de M. Bctketcy, quipour-
ra de~'enirptus tard le champ de bataitie
d'une lutte déGisive.
On a remarque que M. Hunt, représeH-
tant du compté deN(Htbampton, a déposé
,a ht Chambre de~ cbnnnuuf's urt {.rojet de
..loi uyant pour but cTabotir le priviiégc
d'm'iuta.biiite acquis aux membres du Pa!
lement. Ces motions, conçues da::s un.es-
.prit démocratique, ont beau et; e rc'pou~
sées,es fortes minorités qui les appuient
indiquent assez les tendances qui travail-
lent te Parlement.
C'est te'vendredi~8 courant que doit
êbeprononoé iejugcmentdanst'accusation
intentée contre MM. Truetove, tibraire, et
-Tcbowicki poufL dillamaiion -cn'Yers t'em-
pcreur des Françaig.'Le jugement a-jra ticu u
a ta cour du banc de la rcmc, en pré&cnce
de lord _Campbcti'et d'un. jury spéciai.
'L'sUorney générai, le soHcitor général et
M.WcIsby-dirigeront !eg poursuites au
tiom de la couronne. M. Edv PbiBn, tous deux avocats de la reine,
ainsi que MM. Hawkins et Simon, seront
chargée de la défense des prévenus.
Le G/o&e annonce que 6,240 hommes de
r?'nfdit doivent s'embarquer pour les In-
~yppy~y.~ ~rny,~ p,p~pcy~ ~ÿ~y1yi' X "T?Y'?~?fir~
FE~M~ET~N ~E, I.A
DU JEUO] SOM 18 ~U!N 1858.
.r _.r. _r_
-M C!~iSE 1" DETÂEM.
ni(SM!'i;e)..
Une heure donc environ après sa sartie de
chez lui, l'étudiant entrai!- à la Madeleine.
.Nous devons dire qu'a une vive curiosité,
qui allait même par moment jusqu'à l'anxiété,
se métait dans l'esprit d&.Paut Gérin uno.cer-
taine répugnance à entrer dans ce temp!e
froid, énorme, dont l'horribfc architecture ré-
vottait ses goûts d'àrttste. li avait voue à. la
'Madefeine la'haine qu'il avait contre tous les
~portiques ') qui riment avec « magnifique~ a
dans ~'admiration des bourgeois. Pour lui, la
Madeleine, c'était la paroisse de Ja Tragédio.
t!'6taitseu!ement en entendant le sermon dans
cette église-là qu'on devait « craindre Dieu et
.D'avoir pas d'autre crainte, ~n.auraitpjine
que !e curé de la Madeleine s'appelait Joad.
No.us sommes convaincu'! que Paul. aurait
donné quelque chose pour que l'ég!i~e où i!
devait retrouver son idéal, fut une égtise se-
~ÏOQ ses idées,–comme Notre-Dame.
L'étudiant n'en surmonta pas moins son
Aerreur pour les temptes où « les monstres
S'élèvent, et comme.c'était lé co!itr:)irc d'un
monstre qu'il espérait y trouver, il entra dans
l'église.
EUe était p!eme de monde.'Utie foute im~-
mense dans jaqueiie it y avait, beaucoup ptus
de femmes que d'hommes assistait a i'ofHce.
Tous les visages étaient natareHement tournés
vers l'autel et tous les dos vers la porte. Ce
que t'étudiant vitdonctout d'abord en entrai,
'ce fut une multitude de manteiets et de cha-
peaux de f&mmes inclinés vers le pavé de i'é-
gtise. Ma!s si le lecteur n'a pas oublié que
Paul Gérin n'avait encore vu de son inconnus
La reproduction est interdite. Voir la rrMM
du 9 juin.
mois. ~t'v'
des a la Sn de ce mois. 3.270 vo~e~I-
cut.ta, 1,330 a Bombay, 890 à Madras et
850 Kurrachee. D'autres renforts seront
expédiés au mois d'août. Les hommes qui
doivent en faire partie'commencent déj~
se réunir dans les dépôts. Les detai!s
quenous~donnons aujourd'hui sur la mor-
talité; des Anglais dans l'Inde montrent
assez'combien ce. préparatifs sont oppor-
tuns..
La grande question qui préoccupe tou-
jours les esprits en Belgique est celle des
fcrtiScations d'Anvers. On assure que !e
ministère en fera une question de cabinet~
On avait d'abord été enrayé.de la dépen-
se, qu'on évaluait a une cinquantaine de
millions mais il-paraît qu'un grand con-
structeur propose de se charger de l'en-
treprise pour 27 mi)Iions. tout en se con-
formant aux plans élaborés par le géme
militaire, sous la condition que les rem-
parts actuels seront démolis et vendus. H
s'agirait de construire une série de forts
entre lesquels, en cas de guerre, on élè-
verait des fortiacations enterre dans le
genre de celles des Russes, a Sébàstopol.
Onsuppose qu'Anvers, ainsi fortifia, pour-
rait arrêter six mois une armée de 380,000
hommes..
On écrit devienne que, malgré de nom-
breuses conférences qui ont eu lieu la
semaine'dermère,MM. le comte Buôl, le
baron de Bourqueney et le prince KaMi-
inaki n'ont pas encore réussi à se meHre
d'accord sur la question du Monténégro.
La Porte, soutenue par FAutriche, veut
absolument faire reconnaître sa souverai-
neté, et au besoin, dit-on, la faire préva-
loir les armes à la main-.On ne dit pas si
l'Àmriche'lui prêterait son concours.
IJ paraît que i'.aS'aire des embouchures
dû-Danube donne' lieu également a des
difScultés. La France, la Sardaigne et !a
Russie, qui tiennent pour la navigation par
le canal Saint Georges, demandent a là
commission technique un s.econd rapport,
tandis que-là Prusse, l'Autriche, l'Angle
terre et Ja.Porte s'en tiennent au premier,
qui décidait la question en faveur de la
bouche de Sulina.
Aùjôùrd'hui a eù lieu,.h une heure, au
Aujourd'hui a eu lieu, à une heure, au
ministère des aITaires étrangères, la qua-
trième conférence des plénipotentiaires.
La -Banque vient d'abaisser le taux de
l'escompte à 3'2. AD. enÉnouLT.
L'agence Ha'vas-BuHipr nous transmet
iesdép&G~essuivantes:
«.M-trsettic, 9]H!a.
Le paquebot apporte des nouvelles de
Constant.mople un date du 3 juin..
.)) Le su!i.m avait reçu, !el~juin,ië;CQrps
dtp'GmaUque; M. Thouvonc~ avatt pris lR pa-
rote comme'ioyen;!és chefs des difTérenies
religions de Fcmpu'e avaient tous été invités
au mariiige des sùitanes, ce fjm avait produit
queiquo sensation.
x La révolte de Candie préoccupe la Porte
et fait diversion à )a question du Mont.enegro-
On craint que ies nouveiies troupes envoyées
'à Vély~Pacha ne soient la cause de nouveHes
vioiences.
)) La machine du paquebot C~'scMo/t a sauté
au moment du départ de ce b&Ument peur la
Syrie.Ptusiëurs personnes ont été brûtees.ou
asphyxiées..
A Samsoun, !o 28 mai, on a éprouvé plu-
sieurs secousses de ).rembiement de terres D `
« j.ondres, 9 juia.
Les procès commences contre l'éditeur
Truetove et. M. Tchorsewski'seront repris, le
-18 juia, devant !a cour du banc de la reine.
L'aUorney gén&i'al et !e solicitor généra!, M.
Weisby, soutiendront l'accusation. MAL Ja-
mes, Phin et Hawkins défendront les deux
accusés.a b
« Madrid, 9 juia.
H paraît un décret mettant, aux enchères
que sa taitfeet sa toiiétte.it comprendra qu'il
n'y avait rien dans ce spectacle qui dût )e dé-
courager. C'était précisément )o ptus 'ravis-
sant et le plus gt'acicux de tous les dos qu'il
venaitchercber.
Son examen fut )ong. I! parcourut de rceii,
une à une, toutes les épautes des fcinrucs as-
sises devant Lui. H interrogea la ligne de cha-
que attitude, l'attache du cou de ceUo-ci, Je
pli du cha[e de celie-ia, ta jupedë cette au-
tre, i[ vit beaucoup d'attitudes charmantes,
bien des cous bianos, bien des ciliés fines,
bien des mantetets éiégans, enSn bien des
robes et bieo des chapeaux bleus.; mais il ne~
trouva, sur aucune desjemmes qu'il passa en
revue, ni la forme ni t'azur detaroboet'du
('bapeau'de ceiie qu'it cherchait. On pensera
qu'il fattait que Pau! fût bien sûr de son affai-
re oui, quoique chose iu; disait, en efi'et, que,
quand cicn)e toutes ies'femmcs rcunies dans
i'égtise auraient eu,, co.tnme son idéate vision
-de )a vë<)te, des chapeaux et des robes b'eu
de cie), nutte n'aurait:;pu hjt .faire prendre le
change Je bleu de cic! porté par e!te lui ava~t
paru avoir je n.c.sais quoi de réeLet do parti-
cutièrement hunineux. H aarait bien .pu se
tronaperdeb!eu,maisnondeçiel.
It recommença à plusieurs reprises son ins-
pection, mais sans reconnaître davantage celle
dont it avait l'image svel~ et vivante .dans
t'esprit et déjà même, peut-être,dans le cœur,
a enjùger du moins par les réflexions aussi
passionnées que poétiques .auxqueDes U se
laissait aller et dent ce récit n'est que l'écho.
H allait se résigner à quitter l'église, lors-
qu'il avisa dans tes cbapeHes latérales d~au-
tres groupes de fidèles. Il tes.parcoarut inuti-
lement l'une après l'autre. Une dernière'res-
tait, c'était une chapelle de la Vierge: Itatiait
y entrer assez décourage et uniquement peur
l'acquit;de:sa conscience, quand tout: à coup
)1 s'arrêta sur le seuil, comme si la joie l'eût
brusquement cloué sur le pavé do FégUse,
Dans cette chapelle, assise, )e froct h.sso sur
son livre d'heures, il venait d'apercevoir'eeHc
qu'ilcherchait.
Un instant d'hésitation et d'erreur n'était.
môme pas possible. Elle aYaM exactement fa
mëms toilette que la veille. Elle était, comme
59 mitons, act!ons de 8,000 réaux, des che-
mins, canaux etports. <
)) M.'DoBoso Certes est.appet~ aux fonctions
de sous-secrétaire d'Etat des Hnances. r
s Le géheraf Coucha reste à Cuba.
LA- MOBTAUTE DES ANGLAIS DANS L'MDE.
Le choiera exerçait, en 't83S, de terri-
.btes ravages dans la-garmson angtaise de
Betlary. Les officiers conduisaient tous !es
jours 'à son dernier asile quelqu'un de
leurs camarades, qu.e.chacun d'eux s'at-
tendait a suivre bientôt; et le soir, pour
s'étourdir, i!s entonnaient, en buvant, une
chanson d'une gaîté fiévreuse, dont tous
les couplets se terminaient parce refrain
« Vidons une coupe pour celui qui vient
de mourir t Hourrah pour le premier qui
meurt! ()) Dans ce chant étrange, com-
posé par un ofScier que le fléau ne tarda
pas à frapper, nous avons remarqué deux
vers cachant, jsous une apparente insou-
ciance, une pensée navrante partie du
plus profond du cœur:
Ha /ta /c«/teM ~Ao/tOp
« Ah!, ah'qu'ils pensent a leurs mères,
ceux qui espèrent les revoir encore! M
Nous ne pourrions dire si cette Marseil-
laise de la mort s'est perpétuée dans tes
bengalàs des cantonnemens militaires
mais nous savons que, depuis l'Himalaya
jusqu'à la mer, officiers et soldats peu-
vent la chanter -pendant la paix comme
pendant la guerre, dans les temps ordi-
naires comme dans les jours d'épidémie.
La mort les'guette, les poursuit, les har-
'cèlc ettend partout sous leurs pas ses
inévitables'nlets. La dysseaterie, les ma-
ladies de foie, les fièvres, les uicères, l.es
tumeurs, les afiections thoraciques, l'hy-
dropisie et le choiera sont,.par ordre hié-
rarchique, les ministres doses vengeances.
Transportons-nous à Calcutta. Nous som-
mes a Ttchandpàtgbat, sûr les bords de
l'HougIv.Laville des palais apparaît a nos
yeux dans sa magniGcence le fleuve est
couvert de vaisseaux pavoises des cou-
leurs nationales de tous les peuples de-
vant nous s'étend l'avenue de~ TEsptana-
de, et plus ]oin,aumi)!eu d'un immense
champ de verdure, s'élèvent les grands
remparts-de Fort-William. Un régiment
débarque il s'avance gatment, musique
en tête son galant uniforme reluit aux
premiers rayons du soleil ;a santé bni!e
sur tous les visages. Ces bonifies, uprc.~
une iongùe traversée, se sc.~cnt heureux
de fouler une terre qui se derpu'e à leurs
rpgai'ds- émerveiUés comme un pays de
féerie. On l.es a fait. séjourner à Mutte ou
aHCap,pOur Jes préparer aux chaieurs
de l'Inde. Tous iessoins d''une,hygiène at-
tentive vont. !cur êh'e prodigues !e corn-
fort ne leur manquera pa~, -c,i.unepme
éie\éeteur permettra d'aYbh'. dca domt'
tiquespour faire leur cuisine, pour eu).[e-
tenir ra propreté dans leurs casernes, et
pour conserverjeu!' fou.rnimpnt.-
AHons visite'' ce mcme réginicnt 'a ia
station doRt on )ui a conué la garde Deux
ans se sent. écoulés depuis le jour de :sûM
débarquement; H.n'a pas eu'de batailles à
livrer, pas de campagne Stipportcr, et
pourtant, ces. hommes que nous avons'us
si ~vigoureux, ces robustes athlètes des
comtés de l'Angleterre c!. de t'Ecosse,
nous les trouvons aujourd'hui fatigués, a-
maigrisettna)adifj; les ravages d'un cli-
mat meurtrier se lisent dejasur leurs visa-
ges hâves et décolorés. Si nous consultons
tes registres de l'hôpital, ces témoins v,éri-
diquës des spun'rances imposées aux Eu-
ropéens dans l'Inde nous appreftdrontque
[~Edouard de Warrea,l'77!deo?t~atM.
la vciHo, avec sa femme de chambre dont
Pnul avait parfaitement vu le 'visage. Il re-
connut toutes les Heurs de.sa robe, teus les
mircitemens et tous les p!.is de son mantelet
il la reconnut avec sa taille aux ondulations
chastes et harmonieuses, avec son pied incom-
parablement mignon, et même avec ce der-
nier trait de ressemblance qu'e!!e lui tournait
encore te dos,– ce qui parut à Paul une com-
plaisance et en même temps une-malice! du
hasard qui ne pouvaifla lui faire reconnaître
qu'en la lui cachant.
Mais cette fois l'étudiant se promit bien que
le hasard n& lui déroberait pas longtemps la
jeune GIle cette fois il la tenait dans une é-
glise, seule, assise, enfermée e)le ne poùvait-
pas luitéchapper la chapelle était petite et
solitaire; il.n'avait pas à craindre de la voir
disparaître tout h coup dans la foule. Rse
posta donc derrière un piiier, de mamëre a
n'être pas aperçu de la perspicace soubrette,
et là il attendit impatiemment la fin de la mes-
se, qui ne pouvait tardera s'achever.
Dix minutes après, en cSet, il se fit un
grand'mouvement dans toute.l'assistance, le
prêtre quitta l'autel, et Paul, sans abandon-
ner son pilier, avança discrètement la tête du
côte de la chapelle.
La jeune H)le n'était plus Jà."
Paul, stupéfait et presque furieux, courut a
la chapelle, et, vit alors seulement une jporte
qui communiquait, de ce côté de l'église, avec
le dehors.;Pousser cette porte, sortir, recon-
naitre à cent pas devant lui la jeune fiHe.et sa
femme de chambre,* les suivre, les voir, au
moment de les atteindre, monter et disparaî-
tre.dans une magninque berline avec laquais
poudrés et chasseurs chamarrés, fairesigne a
un.nacre qui stationnait sur la place, y sauter
et.dit'e.au cocher,, en !ui désignant l'équipa-
ge Suivez cette voiture lout cela fut pour
('étudiant l'anairei,de moins d'une minute,
dont sa poitrine oppressée marqua chaque sc-
con'cle d'un énorme battement de cœur.
\iv.
L'étudiant n'eut pas le temps de se livrer
aux suppositions à perte de vue que venait
chaque soluat'de ce régiment -magnifique
a franchi cinq ou six fois' en deux ans le
seuil de ce palais de la maladie. Ils pour-
ront nous apprendre aussi combien y sont
entrés qu'on n'en pas vus ressortir par
la porte des vivans. 7.1/2 pour 't00 cha-
que année, tel a été le nombre des morts,
auquel il faut ajouter'celui des hommes
qu'une santé à jamais ruinée a fait rayer
des cadres, et qui s'élève encore à 3 pour
') 00. Ainsi donc, ce régimsnt éprouve une
perte annuelle de 10 à 'H pour '] 00, c'est a
dire qu'après avoir passé moins de dix ans
dans l'Inde.; H aura dû être entièrement
renouvelé.
Nous n'exagérons rien ces tristes rén-
seignemenssontput'sésauY/ sources offi-
cielles. Ils se rapportent a la présidence
du Bengale. L'armée anglaise a moins à
sounrir dans !es deux autres présidences.
Dans celle de Bombay, la mortalité n'est
que de 5,07 pour ')00; les cas de réforme,
plus nombreux qu'au Bengale, sont de 3,~6;
mais le renouvellement de chaque régi-
ment n'a Ifeu qu'après une période .d'en-,
viron douze années. Les conditions sont
meilleures encore dans la présidence de
Madras, où l'armée ne se renouvelle que
tous les dix-sept ans, la mortalité n'étant
que de 3.85'et les réformes que de 2.07.
Quelque faible qu'il paraisse pour l'Inde,
ce dernier chiffre est encore déplorable
il accuse une perte de 5~ hommes sur
mille, en temps de paix. SI on la considère
par rapport aux trols.présidences réunies,
la perte annuelle se traduit par une moyen-
ne de 8,28 pour cent ou de,82,SOpour
mille; mais la maladie et. la mortalité dans
!%s armées sont toujours en raison directe
de la quantité de travail physique exigé
des individus. Ce principe est vrai dans
tous les pays, et il a été constaté que les
fatigues et les privations de la guerre
doublaient et souvent triplaient, dans
l'Iode, les pertes dës.régimens. La guer-
re actuelle, étant la plus pénible que
)es Ang)ais aient eu jamais à soutenir
dans ce pays, on peut admettre que. tu
mortalité leur a enlevé, depuis le mois de
mars 1837 jusqu'au mois de-mars dernier,
250 hommes par 1,000, sans compter ceux,
plus nombreux encore, qui encombrent
tés hôpitaux ou qui sont tombés sous les
ba)Ies de l'ennemi.
Pour opposer aux insurgés une armée
de 50,000 baïonnettes, le généra! en chef
devrait compter au ricins 80.000 hommes
cous ses o''d!'cs, et encore ['cffe.ctif s'a-
moindrissant de jour en jour,'se trbu''f-
.rait-iL au. bout d'un an-, réduit de 80,000
à 60.000, et ta force, d!spon'ib!e de 50 000
a. 30,000,.force absolument' insuffisante
pou.r triompher de ta rébeDion..
Nous ne connaissons pas !e nombre des
soidatsangtais qui, depuis le commence-
ment de ce siècfc, ont péri victimes, du
climat de l'Hmdnustan mais nous croyons
nous .tenir dans les limites de la vérité en
révafnant a 150,000. Or, quel sacriEce,
pour un pays tel que )'Ang!eterre, où !es
besoins .de ~'industrie et da commerce ne
peuvent taisser a l'armée qu'un faibie con-
tingent! Que! désastre aussi pour tes fi-
nances Un homme, depuis tejourdeson-
enrô!ement jusqu'au moment où i! débar-
que à Calcutta, nécessite.une dépense de
tOOiivrcs sterling. Les 'i50;000 hommes
dont il s'agit ont donc fait'éprouver à
l'Angleterre une perte sèche de 375 mil-
lions de francs, sans compter les frais
d'hôpital. Tel est le bilafi de la mortalité
sur ce sel dévorant. Les régimens anglais,
en raison des frais énormes occasionnés
parie transport, étaient condamnés, au-
trefois, à y rester vingt ans on a, depuis,
limité à quinze ans la durée de ce séjour.
de lui suggérer la vue de cette baHinemn-
lionnaire ({ui plaçait brusquement son incon-
nue hou plus dans la sphère modeste de L'ai-
sance, mais dans les hautes régions de tu for-
tune. H n'était. encore qu'au commencement
de la surp'nse, quand l'équipnge, après avoir
traversé la place de la Madeleine, suivi un
moment le boulevard, et tourné dans la rue
Caumartia, s'arrêta devant IaL griHe d'un bel
hôte!, dans la petite rue Truaon. La grille
s'ouvrit, la voiture entra dans la cour, et
Pau! qui avait fait prudemment arrêter son
fiacre à quelque distance, n'eut pas même le
bonheur d& voir la jeune Bile sauter lestement
sur le marchepied que venait d'abattre un la-
quais sorti des antichambres, monter un per-
ron couvert d'une élégante marquise, et dis-
paraître derrière une grande porte vitrée ou-
verte a.deux battans.sur un vaste escalier de
pierre à balustrade conduisant du péristyle
aux étages supérieurs.~
Est-ce dà qu'elle demeure, ou n'est-elle
qu'en visite? se demanda l'étudiant en des-
cendant de son fiacre après avoir ordonné au
cocher de retourner l'attendre au coin de la
rue Caumartin.
Il alla à la grille, et vit dans la cour la ber-
line, non pas stationnant et,attendant, mais
déjà à moitié dételée. Déjà même un des che-
vaux était à l'écurie dont la porte donnait sur
la cour, et l'autre ne tarda pas~ à l'y suivre.
Puis Paul, tout en ïe promenant de l'air le plus
distrait qu'il put trouver dans la contemplation
de la fumée d'un nouveau cigare, ~assista à
toute la toilette de la berline, dont il vit bros-
ser les coussins de velours bleu, épousseter le
siége,-que ses épaisses franges faisaient res-
sembler à une énorme épautette de général, et
enfin frotter avec le plus grand soin les pan-
neaux~ presqupentiëremcnt envahis par un des
plus riches biasens qui aient jamais exercé le
pinceau de la carrosserie héraldique.
H n'y avait pas a envoûter': c'était bien la
que demeurait la jeune filte. Le .hasard lui
avait fait découvrir son adresse mais cette
découverte, au lieu de lui ëtre'agréabje, l'at-
trista profondément.;
–Iléias! pensa-t-il, c'est-bien là qu'ctie
demeure; cet hôtel, c'est le-sien; cette berli-
«Ahiah! qu'Hs pensent a leurs mères;
ceux qui espèrent les revoir encore! )) Du
régiment primitif que reste-t-11 à l'expi-
ration du dé!a! fatal? un drapeau et un
numéro d'ordre t
Ces observations permettront' d'appré-
cier les difficultés devant lesquf~les !es
régimens britanniques viennent se brisera à
chaque pas dans FHindoustanet les périls
de leur situation. On dirait que cette terre
féconde, si douce pour ses enfans, ne con-
sent a porter les étrangers'que pour les
engtoutir. Les Anglais, avec leur bravoure
qui commande l'admiration, et leur con-
stance qui tient de I.'heroïsme, peuvent
déSer~tdus les eSorts des indigènes mais
un miasme invisible fait tomber de leurs
mains le glaive des combats, et les chefs
de l'insurrection, comme s'ils entretenaient
de secrètes Intelligences avec les génies'
des plaines et .des montagnes, de l'air et
des eaux., des marais et des jungles, refu-
sent toujours la bataille, ou plutôt la mor-
cèlent en escarmouches sans En. Leur
but, ils l'ont eux-mêmes avoué, est de for-
cer l'ennemi a soutenir contre le cli-
mat une lutte qui.menace de n'avoir de
terme que le jour ouïe dernier Européen
sera tombé, vaincu par lâuèyre ou le cho-
léra.
Comment conjurer ces dangers toujours
croissans? comment frapper des coups
décisifs? Les forces manquent au général
en chef; la métropole, inquiète pour elle-
même, n'envoie pas dans l'îndê les ren-
forts demandés les insurgés s'aguerris
sent et se renforcent, et le temps, au lieu
de simplifier la situation, la complique et
l'envenime.
ALEXAKDRE BONNEAU.
il¡¡
Le -MoNz'~Mr a publié ces jours derniers ~ùn
rapport adressé à l'empereur par M. le minis-
tre delà justice, sur l'administration de lajus-
tice civile et commerciale en 1886. Nous at-
lons.en extraire les faits principaux. H faut si-
gnaler tout d'abord la presque similitude de
ce compte-rendu, quant aux résuitàts qui y
sont constatés, avec ceJui de 1855. La marche
des aS'aires n'a pas été plus rapide en 1856
que pendant Pannée qui i'a précédée, et M. le
ministre remarque qu'il n'en a pas. été ainsi
pour l'expédition des aG'aires criminelles et-
correctionneHes. CeUes-ci ont fait, au contrai-
re, un progrès sensible.
Toutefois, Je ministre attribue la marche
toujours lente des affaires civiles et commer-
ciales aux particutiers, qui, en possession de
t'initiaHve pour'cette'matière, opposent teur
négiigenccou leur mauvais voufoir au?.èfe
des magistrats..
Ln chambre desrcquetes de fa cour de cns-
sation a )'ec,u, en 1856,o58 pourvois nouveaux;
p[!e a statué dénniuvement su~ 49L La cham-
bre civite a rendu, de son côte, 200 arrêts dé-
finitifs. Enfm3 arrêts en mâture civile ont été
rendus, pendant te cours de l'année, par la.
cour suprême, toutes chambres réunies.
Le r.tpport signaie une nouveiie augmcnta-
Uon des affaires'présentées aux'coursitnperia-
ies, qui tn ont reçu 10,40o en 1856, lesqaeHes,
réunies à celles qui restaient pendantes de-
vant cites, forment un total d<: 15,478 aS'aires.
Sur ce nombre, 10,370 seufement avaient reçu
une so)utiun au 31 décembre. 'Depuis 1852 et
pour les cinq années judiciaires qui suivent,
il y a eu augmentetion de la 8/0 sur jes.pro-
cès civils et- commerciaux, du ressort des
cours impéria!es le nombre est redevenu ce
qu'i! était avant 1848.
Les affaires, portées devant les tribunaux
ciyits ont subi une petite diminution. Le chif-
fré des .procès s'est élevé à 111,145; 519 en
moins que l'année précédente. Si l'on ajoute
tes causes anciennes, on trouve au rote générai
pour 1856 un ttital do 156,343, parmi lesquel-
les 124,895 ont été terminées. Indépëndam-
ment de ces causes, les tribunaux civils ont
prononcé 49:116 jugemens dénnitifs sur diS'é-
rentes affaires produites sur requête ou sur
ne princiere, qui a pour essieu de l'or en bar-
re, qui doit coûter, dans le momdre de ses
palefreniers, plus d'argent que je n'en dé-
pense en un an, et qui va me couler a moi
mon dîner pour avoir osé la suivre cinq mi-
nutes en fiacre; c'est la sienne ces .armoiries
à éblouir les yeux de la queue d'un paon, ce
sont les siennes. Que peut-ii jamais y ayoirde
commun entre cette jeune Hlle et moi entre
ce palais et Taon garni; entre 'cette berline et
mes bottes? Cette jeune fille doit être mon-
strueusement riche et avoir des relations inti-
mes avec le Grand-Livre; moi; mon miséra-
ble gousset en es~ encore à ignorer le pli d'un
bi)lèt demHIe.Je n'ai pas le sou, je ne suis pas
noble, je suis inconnu, je ne suis rien.Rah! 1
retournons chez moi. Oublions-la et vive la
ligne! Suis-je stupide, aussi, de m'être mis à
iasuivre et de m'être acharné à vouloir la voir
sous le prétexte absurde d'abord, et spécieux
ensuite de peindre, dans mes vers, un joli visa-
ge d'après nature! N'aurais-je pas mieux fait
de versifier tout bêtement la figure de. cire de
mon perruquier! Mais, après tout, quel mal
7 a-t-il? J'ai suivi cette jeune fille, mais je
ne l'ai vue que de dos donc, jene l'aime pas._
Est-ce que cela s'est jamais trouvé sous.la ca-
lotte du cieLqu~on achète une étoffa .sur l'en-
vers, et qu'on aime une femme sur son chi-
gnsn ) Qui me dit que je ne me suis pas trom-
pé, et qu'elle n'est pas laide? Si elle était lai-
de Pardieut 1 j'en aurai le cœur net, et puis-
que j'e& ai déjà tant fait, puisque je sais où
elle demeure et que me voilà devant sa por-
te, ce serait bien Ie'diable si elle ne sortait pas
de, la journée par ce magnifique temps,*et si,
d'iciàce'soir,jene_ m'étais pas assuré que
cette petite aristocrate est un laideron
L'étudiant, tout en s'adressant à lui-même
ceJong monologue, n'avait pas cessé'd'arpcn-
ter la rue. Il y avait environ une demi-heure
qu'il y faisait cette consciencieuse faction. La
jeune fille n'avait pas reparu.
Le peu d'étendue de la rue Trudôn, qui est,
comme on sait, une des plus désertes de:Pa-
ris, forçant naturellement Paul Gérin à des
attées et venues très resserrées, il ne4arda
pas à être remarqué des passans et des por-
Hers, dont il rasait périodiquement toutes les
rapport..
Le nombre des demandes en séparation de;
corps a augmenté de 98 en 185S,"et~'ëst élevé
a.1,663, sur lesquettes 170 scutemen~~C~t~'
rejetées. Les demandes en séparation deTuens
ont été de 4,386, dont 97 n'cnt pas été admises.
Le rapport signaie une mjgfnentation conti-
nuelle pour ~cs demandes de'pensions alimen-
taires pendant les trois années 1854, 1855 et
1856; elles ont été faites, pense-t-i!, sousi'in-
fluence de la cherté, des subsistances.
L'élévation des ventes judiciaires ne s'est
pas. maintenHe !o chifîre est descendu à
18,5?8 après avoirété à 20,013 en 1855. Les
ventes sur saisie immobilière ont surtout di-
minué de moitié de 1850 à 1856, et le rapport
dit que t cette diminution est une preuve in-
contestable de l'atténuation graduelle du ma-
laise de la propriété foncière.
Les frais de ces 18,578 ventes se sont élevés
à 9,412,7771., soit 507~ fr. par vente en moyen-
ne au lieu de 478 fr. comme en 1855. Cesfrais,
qui semblent p'eu considérables pour les ven-
tes d'immeubles importans, dit à ce-sujet le
rapport, sout très onéreux quand il s'agit de
ventes d'immeubles d'une faible valeur. Or,
ce sont ces dernières qui sont les plus nom-
breuses, Cette partie de notre législation,
poursuit le ministre, appelle des améliorations
qui ont besoin d'être étudiées avec maturité
et d'être appliquées avec prudence c'est
l'une des préoccupations du gouvernemeat..
Le nombre des procédures d'ordre a heu-
reusement continué de décroître en 1856; en
six années, ces procédures ont diminué de
près de moitié. It en est de même des procé-
dures de contribution, quoique dans une moins
forte proportion.
Les affaires commerciales ont éprouvé, en
1856, un accroissement de 2 0/0 environ.!) en
a été introduit 202,756 nouvelles devant les
tribunaux, au lieu de 197,821 en 1855.
Le nombre de ces aHaircs n'a pas cessé
d'augmenter chaque année, depuis 1850, où
U était de 138,027 seulement. Cet accroisse-
ment est Ja conséquence nécessaire du déve-
loppement qu'ont pris, durant ces dernières
années, le commerce et l'industrie.
En ajoutant aux 202,756 affaires c&mmer-'
ciales nouvelles inscrites en 1856 aux rôles des
tribunaux, 11,306 causes anciennes qui res-
taient à juger de l'andée précédente ou qu!
ont été réinscrites après'radiation, on obtient
un total de 214,062 affaires a juger en 1856. Il
en a été terminé 203,521 dans l'année. On
voit qu'elles reçoivent une très prompte solu-
tion.
Il a été ouvert 3,717 faillites nouveHés en
1856. On en comptait 4,540 en 1855-et 3.691 en
-1854.
Le nombre des sociétés commerciales con-
stituées en 1856 a été de 449 plus élevé qu'en
1855, où il était déjà bien supérieure celui dés
années précédentes.
Les'4.159 sociétés nouve!!es de !S56se di-
visent en 3,063 sociétés en. nom coitcctif 616
en commandite; 340 par actions' au porteur;
123 par-actions nominatives et 17 anonymes.
Les juges-de-pnix ont, pendant le ccurs de
1856, prononcé 222,S32jugemens dénn!tifs. Si
Pon compte ensuite le résultat de leurs attri-
butions extra-judiciaires; on trouve qu'ils ont
présidé 76,848 conseils de famille, délivré
10,358 actes de notoriété et 6,579 actes d'éman-
cipation, et qu'ifs ont fait 15,675 appositions et
levéesdescellés.
Les soixante-quinze conseils de prud'hom-
mes, en exercice pendant 18o6, ont e[o saisis,
en bureau particulier, de 49,057 contestations
entre patrons, ouvriers et apprentis; ils ont
concilié31,910 affaires.
Les notaires ont rédigé 3.529,318 actes en
1856,115,383 de moins qu'en 1~55, soit 97 par
1,009 habitans.
L'assistance judiciaire établie près les tri-
bunaux de première instance a reçu 10,394
demandes d'assistance en 1856, un sixième
de plus que les deux années précédentes. Elle
a statué sur 7,706 demandes, et elle en a ad-
mis 4,310. L'assistance près les cours impéria-
les a reçu 306 demandes, elle a statué sur g66
etadmisl30.'
C'est'toujours en matière de séparation de
corps que les demandes d'assistance sont les
plus fréquentes. En 1856, il n'y a pas eu moins
deux minutes la vitre inquisitoriate. Paul s'a-
perçut qu'il faisait événement. Or, rien n'est
plus.désagréabie à quelqu'un qui guette com-
me' d'être guetté l'étudiant chercha donc da
l'œil un café ou un cabinet de lecture où il
pût aller abriter son embuscade. La rue 'no
contenait que peu de maisons pas même une
boutique: H se résigna donc à continuer da
passer sous le feu des regards des divers por- è
tiers de la rue, et, pour se .donner une conter
nance tout en surveillant du coindel'œiUa
grHIe qui l'intéressait, il se mit à regarderiez
écriteaux pendus au dessus des portes cocher
res, de l'air d'un homme qui cherche un loge-
ment. Tout en'se livrant à cette inspection
machinale, il lat sur un éoriteau, pendu pré-
cisément à la porte de la maison qui faisait ·
faceàrhôtel de son inconnue, cette phrase:
~fattsar~es~oMer.
Ces trois mots frappèrent notre étudiant
d'une idée subite.
Il entra dans la maison et demanda à voir ta
mansarde. On lui ut monter trois étages, et on
le conduisit dans une'chambre à plafond bas,
à murs blancs et à plancher de sapin, ana
.mansarde ennn comme les mansardes ordi-
naires, toute nue, toute claire, toute'petite,
mais ayant ce charme particulier aux greniers,
qui est d'être au sommet de la maison, près~
de la gouttière, au dessus des ca~uetages des~
locataires et sur le m&me palier que les moi-
neaux.
Paul alla droit à la fenêtre et Rouvrit. El!e!
donnait sur la rue et déminait ~a grille de~
l'hôtel à la berline d'assez prè~ pour qu'il pût'
voir distinctement, grâce à ses exeellensyeu~
de jeune homme, le visage de.~ jeune nlle s<
elle venait à se montrer, et d'assez haut poa~
que mi-même il ne craignît pas d'être vu.
C'était précisément ce qu'il lui fallait., `
Mais en ce'moment l'étudiant, qui au fct~
n'était pas absolument déraisonnable., se de-
manda si ce n'était pas une folie à lui de louée
cette mansarde et de se mettre ce toit aur tes*
bras pour un motif aussi futife~ La sagesse te,
Et presque aussitôt reculer devant ce qu'aHai~
lui faire faire un entraînement irréfléchi, et ?
se consultait déjà sor le prétexte à donnée
pour se raviser, quand la partierc, quittait N~
&'ë!s de r~aGtton,.de CompoEition et d'a
eMetniMe à p!aa ~ë3<}0,Ma fr.pNr aa,3oa* p~'ëa par tes iMmoaces.
'rmnrn~–rtnaM).mmr'~Mttt~~M!r!.L
"Fe~ ëè~ ~'j~,
m 'MmR~ ~1~`
tarit!. imprimerie SB5MERB et 0*, ~ue &mMMM9, t~
JtOM
&EBACTMM: ~<~
~dreMer & M. &B. MÉ&ON.T, rédMtettr princtpat, toutes tes cosuBonicaMoDS felativas &la ~~acM}<
RMMoatnMrtre,iM.r
A&TTCLES tfON INSÈRES Ça moM itpr~ t'envai, tes articles Mm insérés ëM&.
(~ ;r. .~6
ON S'ABONNE 'A PARIS. RUE MOK~ÏAJUfRË, 123.
TARIS MMs ~o:s, t3 FR: SO. j DÉj'ARTEMENS Tuois M!s, i~ F
;t-~P(M'tMpttMet!~M~pOM)-'iM~~ MM <:
f~=~
ADMINISTRATION:
Adresser à M. H. ROUY, l'an dès emANTa, les demandes et réctamat;iohs retatives aux abonnemMtf-
RueMontmartra~.i~raReM! .~S
Ât<(NONCES et AViS PAYES S'adresser à M. PAMS. régisseur, place da ta Bour~ 8.~
E~B'is, je~M ;a.~ jmSm.
BULLETIN DU JOUR
e
Le ~on~eïH', dans sa partie non ofG-
cielle, fait coanaître l'acquisition parte
gouvernement français de ['habitation de
Longwood, à Sainte-Hetene, où Napo-
léon P~ est mort.
Le même journal constate, p
dans les revenus indirects de 1,949 447 fr.
sur l'année dernière. Nous reproduisons
plus loin ces deux paragraphes.
Là nouvelle de l'ultimatum adressé au
gouvernement'napolitain par ~gouver-
nement anglais est aujourd'hui conErmée
par toutes les correspondances Le~or-
M'm~ Pos~ d'hier, da~ une correspondance
datée de Paris, exprime l'espoir que' M.
Lyons réussira à régler ce diS'érend l'a-
miable.
Nous recevons aujourd'hui la Sn de la
séance du 8 à ta Chambre des lords. L an-
cien ministre des affaires étrangères, lord
Ctarendon, tout en demandant des expli-
cations à lord Malmesbuj'y, a exprimé sa
conviction qu'il était impossible, d'après
les instructions des croiseur anglais tel-
les'qu'il les connaissait, d~justiuer les
faits qui leur sont imputés, en les suppe-
sant exacts. L'extrême modération du no-
ble lord, celle non moins grande du mi-
nistre actuel des auaires étrangères, lord~
Malmesbury, dont nous reproduisons plus
.loin le discours, le langage conciiiant et
mesuré de la presse anglaise, et notam-
ment du 7'tmes, permettent d'affirmer d'a-
vance que l'Angieter.re ne refusera aux
Etats-Unis aucune satisfaction,
AiaChambfe des communes, dang'la
séance du 8,'M. Berkeieyayant renouveté
a. motion en faveur du scrutin sec' et, a été
combattu pet' tous les ministres présenset
passés, lord Patmerston, lord John Russell,
M. Watpote, et sa motion a été rejetéa &-
.natementpar 294 voix,contre ~97. Cette
mesure du scrutin secret, qui aSrancbirait
les tenanciers, tes fournisseurs, toutes les
personnes d'une condition dépendante de
la domination de l'aristocratie, ne plaît et
ne peut plaire aaucune des fractions de l'a-
ristocratie. Wbigs.et tories ont dû voter
Lcontre.Toutefois, le chiure de 197voixac-
quis a IamotIon,chiS're qui a été accue.itli
par les applaudissem~ns de la minoritéf
indique asse~ que la fraction'dite des li-
'béranx indépendans s'était raHiéélout en-
tière à !a motion de M. Bctketcy, quipour-
ra de~'enirptus tard le champ de bataitie
d'une lutte déGisive.
On a remarque que M. Hunt, représeH-
tant du compté deN(Htbampton, a déposé
,a ht Chambre de~ cbnnnuuf's urt {.rojet de
..loi uyant pour but cTabotir le priviiégc
d'm'iuta.biiite acquis aux membres du Pa!
lement. Ces motions, conçues da::s un.es-
.prit démocratique, ont beau et; e rc'pou~
sées,es fortes minorités qui les appuient
indiquent assez les tendances qui travail-
lent te Parlement.
C'est te'vendredi~8 courant que doit
êbeprononoé iejugcmentdanst'accusation
intentée contre MM. Truetove, tibraire, et
-Tcbowicki poufL dillamaiion -cn'Yers t'em-
pcreur des Françaig.'Le jugement a-jra ticu u
a ta cour du banc de la rcmc, en pré&cnce
de lord _Campbcti'et d'un. jury spéciai.
'L'sUorney générai, le soHcitor général et
M.WcIsby-dirigeront !eg poursuites au
tiom de la couronne. M. Edv
ainsi que MM. Hawkins et Simon, seront
chargée de la défense des prévenus.
Le G/o&e annonce que 6,240 hommes de
r?'nfdit doivent s'embarquer pour les In-
~yppy~y.~ ~rny,~ p,p~pcy~ ~ÿ~y1yi' X "T?Y'?~?fir~
FE~M~ET~N ~E, I.A
DU JEUO] SOM 18 ~U!N 1858.
.r _.r. _r_
-M C!~iSE 1" DETÂEM.
ni(SM!'i;e)..
Une heure donc environ après sa sartie de
chez lui, l'étudiant entrai!- à la Madeleine.
.Nous devons dire qu'a une vive curiosité,
qui allait même par moment jusqu'à l'anxiété,
se métait dans l'esprit d&.Paut Gérin uno.cer-
taine répugnance à entrer dans ce temp!e
froid, énorme, dont l'horribfc architecture ré-
vottait ses goûts d'àrttste. li avait voue à. la
'Madefeine la'haine qu'il avait contre tous les
~portiques ') qui riment avec « magnifique~ a
dans ~'admiration des bourgeois. Pour lui, la
Madeleine, c'était la paroisse de Ja Tragédio.
t!'6taitseu!ement en entendant le sermon dans
cette église-là qu'on devait « craindre Dieu et
.D'avoir pas d'autre crainte, ~n.auraitpjine
que !e curé de la Madeleine s'appelait Joad.
No.us sommes convaincu'! que Paul. aurait
donné quelque chose pour que l'ég!i~e où i!
devait retrouver son idéal, fut une égtise se-
~ÏOQ ses idées,–comme Notre-Dame.
L'étudiant n'en surmonta pas moins son
Aerreur pour les temptes où « les monstres
S'élèvent, et comme.c'était lé co!itr:)irc d'un
monstre qu'il espérait y trouver, il entra dans
l'église.
EUe était p!eme de monde.'Utie foute im~-
mense dans jaqueiie it y avait, beaucoup ptus
de femmes que d'hommes assistait a i'ofHce.
Tous les visages étaient natareHement tournés
vers l'autel et tous les dos vers la porte. Ce
que t'étudiant vitdonctout d'abord en entrai,
'ce fut une multitude de manteiets et de cha-
peaux de f&mmes inclinés vers le pavé de i'é-
gtise. Ma!s si le lecteur n'a pas oublié que
Paul Gérin n'avait encore vu de son inconnus
La reproduction est interdite. Voir la rrMM
du 9 juin.
mois. ~t'v'
des a la Sn de ce mois. 3.270 vo~e~I-
cut.ta, 1,330 a Bombay, 890 à Madras et
850 Kurrachee. D'autres renforts seront
expédiés au mois d'août. Les hommes qui
doivent en faire partie'commencent déj~
se réunir dans les dépôts. Les detai!s
quenous~donnons aujourd'hui sur la mor-
talité; des Anglais dans l'Inde montrent
assez'combien ce. préparatifs sont oppor-
tuns..
La grande question qui préoccupe tou-
jours les esprits en Belgique est celle des
fcrtiScations d'Anvers. On assure que !e
ministère en fera une question de cabinet~
On avait d'abord été enrayé.de la dépen-
se, qu'on évaluait a une cinquantaine de
millions mais il-paraît qu'un grand con-
structeur propose de se charger de l'en-
treprise pour 27 mi)Iions. tout en se con-
formant aux plans élaborés par le géme
militaire, sous la condition que les rem-
parts actuels seront démolis et vendus. H
s'agirait de construire une série de forts
entre lesquels, en cas de guerre, on élè-
verait des fortiacations enterre dans le
genre de celles des Russes, a Sébàstopol.
Onsuppose qu'Anvers, ainsi fortifia, pour-
rait arrêter six mois une armée de 380,000
hommes..
On écrit devienne que, malgré de nom-
breuses conférences qui ont eu lieu la
semaine'dermère,MM. le comte Buôl, le
baron de Bourqueney et le prince KaMi-
inaki n'ont pas encore réussi à se meHre
d'accord sur la question du Monténégro.
La Porte, soutenue par FAutriche, veut
absolument faire reconnaître sa souverai-
neté, et au besoin, dit-on, la faire préva-
loir les armes à la main-.On ne dit pas si
l'Àmriche'lui prêterait son concours.
IJ paraît que i'.aS'aire des embouchures
dû-Danube donne' lieu également a des
difScultés. La France, la Sardaigne et !a
Russie, qui tiennent pour la navigation par
le canal Saint Georges, demandent a là
commission technique un s.econd rapport,
tandis que-là Prusse, l'Autriche, l'Angle
terre et Ja.Porte s'en tiennent au premier,
qui décidait la question en faveur de la
bouche de Sulina.
Aùjôùrd'hui a eù lieu,.h une heure, au
Aujourd'hui a eu lieu, à une heure, au
ministère des aITaires étrangères, la qua-
trième conférence des plénipotentiaires.
La -Banque vient d'abaisser le taux de
l'escompte à 3'2. AD. enÉnouLT.
L'agence Ha'vas-BuHipr nous transmet
iesdép&G~essuivantes:
«.M-trsettic, 9]H!a.
Le paquebot apporte des nouvelles de
Constant.mople un date du 3 juin..
.)) Le su!i.m avait reçu, !el~juin,ië;CQrps
dtp'GmaUque; M. Thouvonc~ avatt pris lR pa-
rote comme'ioyen;!és chefs des difTérenies
religions de Fcmpu'e avaient tous été invités
au mariiige des sùitanes, ce fjm avait produit
queiquo sensation.
x La révolte de Candie préoccupe la Porte
et fait diversion à )a question du Mont.enegro-
On craint que ies nouveiies troupes envoyées
'à Vély~Pacha ne soient la cause de nouveHes
vioiences.
)) La machine du paquebot C~'scMo/t a sauté
au moment du départ de ce b&Ument peur la
Syrie.Ptusiëurs personnes ont été brûtees.ou
asphyxiées..
A Samsoun, !o 28 mai, on a éprouvé plu-
sieurs secousses de ).rembiement de terres D `
« j.ondres, 9 juia.
Les procès commences contre l'éditeur
Truetove et. M. Tchorsewski'seront repris, le
-18 juia, devant !a cour du banc de la reine.
L'aUorney gén&i'al et !e solicitor généra!, M.
Weisby, soutiendront l'accusation. MAL Ja-
mes, Phin et Hawkins défendront les deux
accusés.a b
« Madrid, 9 juia.
H paraît un décret mettant, aux enchères
que sa taitfeet sa toiiétte.it comprendra qu'il
n'y avait rien dans ce spectacle qui dût )e dé-
courager. C'était précisément )o ptus 'ravis-
sant et le plus gt'acicux de tous les dos qu'il
venaitchercber.
Son examen fut )ong. I! parcourut de rceii,
une à une, toutes les épautes des fcinrucs as-
sises devant Lui. H interrogea la ligne de cha-
que attitude, l'attache du cou de ceUo-ci, Je
pli du cha[e de celie-ia, ta jupedë cette au-
tre, i[ vit beaucoup d'attitudes charmantes,
bien des cous bianos, bien des ciliés fines,
bien des mantetets éiégans, enSn bien des
robes et bieo des chapeaux bleus.; mais il ne~
trouva, sur aucune desjemmes qu'il passa en
revue, ni la forme ni t'azur detaroboet'du
('bapeau'de ceiie qu'it cherchait. On pensera
qu'il fattait que Pau! fût bien sûr de son affai-
re oui, quoique chose iu; disait, en efi'et, que,
quand cicn)e toutes ies'femmcs rcunies dans
i'égtise auraient eu,, co.tnme son idéate vision
-de )a vë<)te, des chapeaux et des robes b'eu
de cie), nutte n'aurait:;pu hjt .faire prendre le
change Je bleu de cic! porté par e!te lui ava~t
paru avoir je n.c.sais quoi de réeLet do parti-
cutièrement hunineux. H aarait bien .pu se
tronaperdeb!eu,maisnondeçiel.
It recommença à plusieurs reprises son ins-
pection, mais sans reconnaître davantage celle
dont it avait l'image svel~ et vivante .dans
t'esprit et déjà même, peut-être,dans le cœur,
a enjùger du moins par les réflexions aussi
passionnées que poétiques .auxqueDes U se
laissait aller et dent ce récit n'est que l'écho.
H allait se résigner à quitter l'église, lors-
qu'il avisa dans tes cbapeHes latérales d~au-
tres groupes de fidèles. Il tes.parcoarut inuti-
lement l'une après l'autre. Une dernière'res-
tait, c'était une chapelle de la Vierge: Itatiait
y entrer assez décourage et uniquement peur
l'acquit;de:sa conscience, quand tout: à coup
)1 s'arrêta sur le seuil, comme si la joie l'eût
brusquement cloué sur le pavé do FégUse,
Dans cette chapelle, assise, )e froct h.sso sur
son livre d'heures, il venait d'apercevoir'eeHc
qu'ilcherchait.
Un instant d'hésitation et d'erreur n'était.
môme pas possible. Elle aYaM exactement fa
mëms toilette que la veille. Elle était, comme
59 mitons, act!ons de 8,000 réaux, des che-
mins, canaux etports. <
)) M.'DoBoso Certes est.appet~ aux fonctions
de sous-secrétaire d'Etat des Hnances. r
s Le géheraf Coucha reste à Cuba.
LA- MOBTAUTE DES ANGLAIS DANS L'MDE.
Le choiera exerçait, en 't83S, de terri-
.btes ravages dans la-garmson angtaise de
Betlary. Les officiers conduisaient tous !es
jours 'à son dernier asile quelqu'un de
leurs camarades, qu.e.chacun d'eux s'at-
tendait a suivre bientôt; et le soir, pour
s'étourdir, i!s entonnaient, en buvant, une
chanson d'une gaîté fiévreuse, dont tous
les couplets se terminaient parce refrain
« Vidons une coupe pour celui qui vient
de mourir t Hourrah pour le premier qui
meurt! ()) Dans ce chant étrange, com-
posé par un ofScier que le fléau ne tarda
pas à frapper, nous avons remarqué deux
vers cachant, jsous une apparente insou-
ciance, une pensée navrante partie du
plus profond du cœur:
Ha /ta /c«/teM ~Ao/tOp
« Ah!, ah'qu'ils pensent a leurs mères,
ceux qui espèrent les revoir encore! M
Nous ne pourrions dire si cette Marseil-
laise de la mort s'est perpétuée dans tes
bengalàs des cantonnemens militaires
mais nous savons que, depuis l'Himalaya
jusqu'à la mer, officiers et soldats peu-
vent la chanter -pendant la paix comme
pendant la guerre, dans les temps ordi-
naires comme dans les jours d'épidémie.
La mort les'guette, les poursuit, les har-
'cèlc ettend partout sous leurs pas ses
inévitables'nlets. La dysseaterie, les ma-
ladies de foie, les fièvres, les uicères, l.es
tumeurs, les afiections thoraciques, l'hy-
dropisie et le choiera sont,.par ordre hié-
rarchique, les ministres doses vengeances.
Transportons-nous à Calcutta. Nous som-
mes a Ttchandpàtgbat, sûr les bords de
l'HougIv.Laville des palais apparaît a nos
yeux dans sa magniGcence le fleuve est
couvert de vaisseaux pavoises des cou-
leurs nationales de tous les peuples de-
vant nous s'étend l'avenue de~ TEsptana-
de, et plus ]oin,aumi)!eu d'un immense
champ de verdure, s'élèvent les grands
remparts-de Fort-William. Un régiment
débarque il s'avance gatment, musique
en tête son galant uniforme reluit aux
premiers rayons du soleil ;a santé bni!e
sur tous les visages. Ces bonifies, uprc.~
une iongùe traversée, se sc.~cnt heureux
de fouler une terre qui se derpu'e à leurs
rpgai'ds- émerveiUés comme un pays de
féerie. On l.es a fait. séjourner à Mutte ou
aHCap,pOur Jes préparer aux chaieurs
de l'Inde. Tous iessoins d''une,hygiène at-
tentive vont. !cur êh'e prodigues !e corn-
fort ne leur manquera pa~, -c,i.unepme
éie\éeteur permettra d'aYbh'. dca domt'
tiquespour faire leur cuisine, pour eu).[e-
tenir ra propreté dans leurs casernes, et
pour conserverjeu!' fou.rnimpnt.-
AHons visite'' ce mcme réginicnt 'a ia
station doRt on )ui a conué la garde Deux
ans se sent. écoulés depuis le jour de :sûM
débarquement; H.n'a pas eu'de batailles à
livrer, pas de campagne Stipportcr, et
pourtant, ces. hommes que nous avons'us
si ~vigoureux, ces robustes athlètes des
comtés de l'Angleterre c!. de t'Ecosse,
nous les trouvons aujourd'hui fatigués, a-
maigrisettna)adifj; les ravages d'un cli-
mat meurtrier se lisent dejasur leurs visa-
ges hâves et décolorés. Si nous consultons
tes registres de l'hôpital, ces témoins v,éri-
diquës des spun'rances imposées aux Eu-
ropéens dans l'Inde nous appreftdrontque
[~Edouard de Warrea,l'77!deo?t~atM.
la vciHo, avec sa femme de chambre dont
Pnul avait parfaitement vu le 'visage. Il re-
connut toutes les Heurs de.sa robe, teus les
mircitemens et tous les p!.is de son mantelet
il la reconnut avec sa taille aux ondulations
chastes et harmonieuses, avec son pied incom-
parablement mignon, et même avec ce der-
nier trait de ressemblance qu'e!!e lui tournait
encore te dos,– ce qui parut à Paul une com-
plaisance et en même temps une-malice! du
hasard qui ne pouvaifla lui faire reconnaître
qu'en la lui cachant.
Mais cette fois l'étudiant se promit bien que
le hasard n& lui déroberait pas longtemps la
jeune GIle cette fois il la tenait dans une é-
glise, seule, assise, enfermée e)le ne poùvait-
pas luitéchapper la chapelle était petite et
solitaire; il.n'avait pas à craindre de la voir
disparaître tout h coup dans la foule. Rse
posta donc derrière un piiier, de mamëre a
n'être pas aperçu de la perspicace soubrette,
et là il attendit impatiemment la fin de la mes-
se, qui ne pouvait tardera s'achever.
Dix minutes après, en cSet, il se fit un
grand'mouvement dans toute.l'assistance, le
prêtre quitta l'autel, et Paul, sans abandon-
ner son pilier, avança discrètement la tête du
côte de la chapelle.
La jeune H)le n'était plus Jà."
Paul, stupéfait et presque furieux, courut a
la chapelle, et, vit alors seulement une jporte
qui communiquait, de ce côté de l'église, avec
le dehors.;Pousser cette porte, sortir, recon-
naitre à cent pas devant lui la jeune fiHe.et sa
femme de chambre,* les suivre, les voir, au
moment de les atteindre, monter et disparaî-
tre.dans une magninque berline avec laquais
poudrés et chasseurs chamarrés, fairesigne a
un.nacre qui stationnait sur la place, y sauter
et.dit'e.au cocher,, en !ui désignant l'équipa-
ge Suivez cette voiture lout cela fut pour
('étudiant l'anairei,de moins d'une minute,
dont sa poitrine oppressée marqua chaque sc-
con'cle d'un énorme battement de cœur.
\iv.
L'étudiant n'eut pas le temps de se livrer
aux suppositions à perte de vue que venait
chaque soluat'de ce régiment -magnifique
a franchi cinq ou six fois' en deux ans le
seuil de ce palais de la maladie. Ils pour-
ront nous apprendre aussi combien y sont
entrés qu'on n'en pas vus ressortir par
la porte des vivans. 7.1/2 pour 't00 cha-
que année, tel a été le nombre des morts,
auquel il faut ajouter'celui des hommes
qu'une santé à jamais ruinée a fait rayer
des cadres, et qui s'élève encore à 3 pour
') 00. Ainsi donc, ce régimsnt éprouve une
perte annuelle de 10 à 'H pour '] 00, c'est a
dire qu'après avoir passé moins de dix ans
dans l'Inde.; H aura dû être entièrement
renouvelé.
Nous n'exagérons rien ces tristes rén-
seignemenssontput'sésauY/ sources offi-
cielles. Ils se rapportent a la présidence
du Bengale. L'armée anglaise a moins à
sounrir dans !es deux autres présidences.
Dans celle de Bombay, la mortalité n'est
que de 5,07 pour ')00; les cas de réforme,
plus nombreux qu'au Bengale, sont de 3,~6;
mais le renouvellement de chaque régi-
ment n'a Ifeu qu'après une période .d'en-,
viron douze années. Les conditions sont
meilleures encore dans la présidence de
Madras, où l'armée ne se renouvelle que
tous les dix-sept ans, la mortalité n'étant
que de 3.85'et les réformes que de 2.07.
Quelque faible qu'il paraisse pour l'Inde,
ce dernier chiffre est encore déplorable
il accuse une perte de 5~ hommes sur
mille, en temps de paix. SI on la considère
par rapport aux trols.présidences réunies,
la perte annuelle se traduit par une moyen-
ne de 8,28 pour cent ou de,82,SOpour
mille; mais la maladie et. la mortalité dans
!%s armées sont toujours en raison directe
de la quantité de travail physique exigé
des individus. Ce principe est vrai dans
tous les pays, et il a été constaté que les
fatigues et les privations de la guerre
doublaient et souvent triplaient, dans
l'Iode, les pertes dës.régimens. La guer-
re actuelle, étant la plus pénible que
)es Ang)ais aient eu jamais à soutenir
dans ce pays, on peut admettre que. tu
mortalité leur a enlevé, depuis le mois de
mars 1837 jusqu'au mois de-mars dernier,
250 hommes par 1,000, sans compter ceux,
plus nombreux encore, qui encombrent
tés hôpitaux ou qui sont tombés sous les
ba)Ies de l'ennemi.
Pour opposer aux insurgés une armée
de 50,000 baïonnettes, le généra! en chef
devrait compter au ricins 80.000 hommes
cous ses o''d!'cs, et encore ['cffe.ctif s'a-
moindrissant de jour en jour,'se trbu''f-
.rait-iL au. bout d'un an-, réduit de 80,000
à 60.000, et ta force, d!spon'ib!e de 50 000
a. 30,000,.force absolument' insuffisante
pou.r triompher de ta rébeDion..
Nous ne connaissons pas !e nombre des
soidatsangtais qui, depuis le commence-
ment de ce siècfc, ont péri victimes, du
climat de l'Hmdnustan mais nous croyons
nous .tenir dans les limites de la vérité en
révafnant a 150,000. Or, quel sacriEce,
pour un pays tel que )'Ang!eterre, où !es
besoins .de ~'industrie et da commerce ne
peuvent taisser a l'armée qu'un faibie con-
tingent! Que! désastre aussi pour tes fi-
nances Un homme, depuis tejourdeson-
enrô!ement jusqu'au moment où i! débar-
que à Calcutta, nécessite.une dépense de
tOOiivrcs sterling. Les 'i50;000 hommes
dont il s'agit ont donc fait'éprouver à
l'Angleterre une perte sèche de 375 mil-
lions de francs, sans compter les frais
d'hôpital. Tel est le bilafi de la mortalité
sur ce sel dévorant. Les régimens anglais,
en raison des frais énormes occasionnés
parie transport, étaient condamnés, au-
trefois, à y rester vingt ans on a, depuis,
limité à quinze ans la durée de ce séjour.
de lui suggérer la vue de cette baHinemn-
lionnaire ({ui plaçait brusquement son incon-
nue hou plus dans la sphère modeste de L'ai-
sance, mais dans les hautes régions de tu for-
tune. H n'était. encore qu'au commencement
de la surp'nse, quand l'équipnge, après avoir
traversé la place de la Madeleine, suivi un
moment le boulevard, et tourné dans la rue
Caumartia, s'arrêta devant IaL griHe d'un bel
hôte!, dans la petite rue Truaon. La grille
s'ouvrit, la voiture entra dans la cour, et
Pau! qui avait fait prudemment arrêter son
fiacre à quelque distance, n'eut pas même le
bonheur d& voir la jeune Bile sauter lestement
sur le marchepied que venait d'abattre un la-
quais sorti des antichambres, monter un per-
ron couvert d'une élégante marquise, et dis-
paraître derrière une grande porte vitrée ou-
verte a.deux battans.sur un vaste escalier de
pierre à balustrade conduisant du péristyle
aux étages supérieurs.~
Est-ce dà qu'elle demeure, ou n'est-elle
qu'en visite? se demanda l'étudiant en des-
cendant de son fiacre après avoir ordonné au
cocher de retourner l'attendre au coin de la
rue Caumartin.
Il alla à la grille, et vit dans la cour la ber-
line, non pas stationnant et,attendant, mais
déjà à moitié dételée. Déjà même un des che-
vaux était à l'écurie dont la porte donnait sur
la cour, et l'autre ne tarda pas~ à l'y suivre.
Puis Paul, tout en ïe promenant de l'air le plus
distrait qu'il put trouver dans la contemplation
de la fumée d'un nouveau cigare, ~assista à
toute la toilette de la berline, dont il vit bros-
ser les coussins de velours bleu, épousseter le
siége,-que ses épaisses franges faisaient res-
sembler à une énorme épautette de général, et
enfin frotter avec le plus grand soin les pan-
neaux~ presqupentiëremcnt envahis par un des
plus riches biasens qui aient jamais exercé le
pinceau de la carrosserie héraldique.
H n'y avait pas a envoûter': c'était bien la
que demeurait la jeune filte. Le .hasard lui
avait fait découvrir son adresse mais cette
découverte, au lieu de lui ëtre'agréabje, l'at-
trista profondément.;
–Iléias! pensa-t-il, c'est-bien là qu'ctie
demeure; cet hôtel, c'est le-sien; cette berli-
«Ahiah! qu'Hs pensent a leurs mères;
ceux qui espèrent les revoir encore! )) Du
régiment primitif que reste-t-11 à l'expi-
ration du dé!a! fatal? un drapeau et un
numéro d'ordre t
Ces observations permettront' d'appré-
cier les difficultés devant lesquf~les !es
régimens britanniques viennent se brisera à
chaque pas dans FHindoustanet les périls
de leur situation. On dirait que cette terre
féconde, si douce pour ses enfans, ne con-
sent a porter les étrangers'que pour les
engtoutir. Les Anglais, avec leur bravoure
qui commande l'admiration, et leur con-
stance qui tient de I.'heroïsme, peuvent
déSer~tdus les eSorts des indigènes mais
un miasme invisible fait tomber de leurs
mains le glaive des combats, et les chefs
de l'insurrection, comme s'ils entretenaient
de secrètes Intelligences avec les génies'
des plaines et .des montagnes, de l'air et
des eaux., des marais et des jungles, refu-
sent toujours la bataille, ou plutôt la mor-
cèlent en escarmouches sans En. Leur
but, ils l'ont eux-mêmes avoué, est de for-
cer l'ennemi a soutenir contre le cli-
mat une lutte qui.menace de n'avoir de
terme que le jour ouïe dernier Européen
sera tombé, vaincu par lâuèyre ou le cho-
léra.
Comment conjurer ces dangers toujours
croissans? comment frapper des coups
décisifs? Les forces manquent au général
en chef; la métropole, inquiète pour elle-
même, n'envoie pas dans l'îndê les ren-
forts demandés les insurgés s'aguerris
sent et se renforcent, et le temps, au lieu
de simplifier la situation, la complique et
l'envenime.
ALEXAKDRE BONNEAU.
il¡¡
Le -MoNz'~Mr a publié ces jours derniers ~ùn
rapport adressé à l'empereur par M. le minis-
tre delà justice, sur l'administration de lajus-
tice civile et commerciale en 1886. Nous at-
lons.en extraire les faits principaux. H faut si-
gnaler tout d'abord la presque similitude de
ce compte-rendu, quant aux résuitàts qui y
sont constatés, avec ceJui de 1855. La marche
des aS'aires n'a pas été plus rapide en 1856
que pendant Pannée qui i'a précédée, et M. le
ministre remarque qu'il n'en a pas. été ainsi
pour l'expédition des aG'aires criminelles et-
correctionneHes. CeUes-ci ont fait, au contrai-
re, un progrès sensible.
Toutefois, Je ministre attribue la marche
toujours lente des affaires civiles et commer-
ciales aux particutiers, qui, en possession de
t'initiaHve pour'cette'matière, opposent teur
négiigenccou leur mauvais voufoir au?.èfe
des magistrats..
Ln chambre desrcquetes de fa cour de cns-
sation a )'ec,u, en 1856,o58 pourvois nouveaux;
p[!e a statué dénniuvement su~ 49L La cham-
bre civite a rendu, de son côte, 200 arrêts dé-
finitifs. Enfm3 arrêts en mâture civile ont été
rendus, pendant te cours de l'année, par la.
cour suprême, toutes chambres réunies.
Le r.tpport signaie une nouveiie augmcnta-
Uon des affaires'présentées aux'coursitnperia-
ies, qui tn ont reçu 10,40o en 1856, lesqaeHes,
réunies à celles qui restaient pendantes de-
vant cites, forment un total d<: 15,478 aS'aires.
Sur ce nombre, 10,370 seufement avaient reçu
une so)utiun au 31 décembre. 'Depuis 1852 et
pour les cinq années judiciaires qui suivent,
il y a eu augmentetion de la 8/0 sur jes.pro-
cès civils et- commerciaux, du ressort des
cours impéria!es le nombre est redevenu ce
qu'i! était avant 1848.
Les affaires, portées devant les tribunaux
ciyits ont subi une petite diminution. Le chif-
fré des .procès s'est élevé à 111,145; 519 en
moins que l'année précédente. Si l'on ajoute
tes causes anciennes, on trouve au rote générai
pour 1856 un ttital do 156,343, parmi lesquel-
les 124,895 ont été terminées. Indépëndam-
ment de ces causes, les tribunaux civils ont
prononcé 49:116 jugemens dénnitifs sur diS'é-
rentes affaires produites sur requête ou sur
ne princiere, qui a pour essieu de l'or en bar-
re, qui doit coûter, dans le momdre de ses
palefreniers, plus d'argent que je n'en dé-
pense en un an, et qui va me couler a moi
mon dîner pour avoir osé la suivre cinq mi-
nutes en fiacre; c'est la sienne ces .armoiries
à éblouir les yeux de la queue d'un paon, ce
sont les siennes. Que peut-ii jamais y ayoirde
commun entre cette jeune Hlle et moi entre
ce palais et Taon garni; entre 'cette berline et
mes bottes? Cette jeune fille doit être mon-
strueusement riche et avoir des relations inti-
mes avec le Grand-Livre; moi; mon miséra-
ble gousset en es~ encore à ignorer le pli d'un
bi)lèt demHIe.Je n'ai pas le sou, je ne suis pas
noble, je suis inconnu, je ne suis rien.Rah! 1
retournons chez moi. Oublions-la et vive la
ligne! Suis-je stupide, aussi, de m'être mis à
iasuivre et de m'être acharné à vouloir la voir
sous le prétexte absurde d'abord, et spécieux
ensuite de peindre, dans mes vers, un joli visa-
ge d'après nature! N'aurais-je pas mieux fait
de versifier tout bêtement la figure de. cire de
mon perruquier! Mais, après tout, quel mal
7 a-t-il? J'ai suivi cette jeune fille, mais je
ne l'ai vue que de dos donc, jene l'aime pas._
Est-ce que cela s'est jamais trouvé sous.la ca-
lotte du cieLqu~on achète une étoffa .sur l'en-
vers, et qu'on aime une femme sur son chi-
gnsn ) Qui me dit que je ne me suis pas trom-
pé, et qu'elle n'est pas laide? Si elle était lai-
de Pardieut 1 j'en aurai le cœur net, et puis-
que j'e& ai déjà tant fait, puisque je sais où
elle demeure et que me voilà devant sa por-
te, ce serait bien Ie'diable si elle ne sortait pas
de, la journée par ce magnifique temps,*et si,
d'iciàce'soir,jene_ m'étais pas assuré que
cette petite aristocrate est un laideron
L'étudiant, tout en s'adressant à lui-même
ceJong monologue, n'avait pas cessé'd'arpcn-
ter la rue. Il y avait environ une demi-heure
qu'il y faisait cette consciencieuse faction. La
jeune fille n'avait pas reparu.
Le peu d'étendue de la rue Trudôn, qui est,
comme on sait, une des plus désertes de:Pa-
ris, forçant naturellement Paul Gérin à des
attées et venues très resserrées, il ne4arda
pas à être remarqué des passans et des por-
Hers, dont il rasait périodiquement toutes les
rapport..
Le nombre des demandes en séparation de;
corps a augmenté de 98 en 185S,"et~'ëst élevé
a.1,663, sur lesquettes 170 scutemen~~C~t~'
rejetées. Les demandes en séparation deTuens
ont été de 4,386, dont 97 n'cnt pas été admises.
Le rapport signaie une mjgfnentation conti-
nuelle pour ~cs demandes de'pensions alimen-
taires pendant les trois années 1854, 1855 et
1856; elles ont été faites, pense-t-i!, sousi'in-
fluence de la cherté, des subsistances.
L'élévation des ventes judiciaires ne s'est
pas. maintenHe !o chifîre est descendu à
18,5?8 après avoirété à 20,013 en 1855. Les
ventes sur saisie immobilière ont surtout di-
minué de moitié de 1850 à 1856, et le rapport
dit que t cette diminution est une preuve in-
contestable de l'atténuation graduelle du ma-
laise de la propriété foncière.
Les frais de ces 18,578 ventes se sont élevés
à 9,412,7771., soit 507~ fr. par vente en moyen-
ne au lieu de 478 fr. comme en 1855. Cesfrais,
qui semblent p'eu considérables pour les ven-
tes d'immeubles importans, dit à ce-sujet le
rapport, sout très onéreux quand il s'agit de
ventes d'immeubles d'une faible valeur. Or,
ce sont ces dernières qui sont les plus nom-
breuses, Cette partie de notre législation,
poursuit le ministre, appelle des améliorations
qui ont besoin d'être étudiées avec maturité
et d'être appliquées avec prudence c'est
l'une des préoccupations du gouvernemeat..
Le nombre des procédures d'ordre a heu-
reusement continué de décroître en 1856; en
six années, ces procédures ont diminué de
près de moitié. It en est de même des procé-
dures de contribution, quoique dans une moins
forte proportion.
Les affaires commerciales ont éprouvé, en
1856, un accroissement de 2 0/0 environ.!) en
a été introduit 202,756 nouvelles devant les
tribunaux, au lieu de 197,821 en 1855.
Le nombre de ces aHaircs n'a pas cessé
d'augmenter chaque année, depuis 1850, où
U était de 138,027 seulement. Cet accroisse-
ment est Ja conséquence nécessaire du déve-
loppement qu'ont pris, durant ces dernières
années, le commerce et l'industrie.
En ajoutant aux 202,756 affaires c&mmer-'
ciales nouvelles inscrites en 1856 aux rôles des
tribunaux, 11,306 causes anciennes qui res-
taient à juger de l'andée précédente ou qu!
ont été réinscrites après'radiation, on obtient
un total de 214,062 affaires a juger en 1856. Il
en a été terminé 203,521 dans l'année. On
voit qu'elles reçoivent une très prompte solu-
tion.
Il a été ouvert 3,717 faillites nouveHés en
1856. On en comptait 4,540 en 1855-et 3.691 en
-1854.
Le nombre des sociétés commerciales con-
stituées en 1856 a été de 449 plus élevé qu'en
1855, où il était déjà bien supérieure celui dés
années précédentes.
Les'4.159 sociétés nouve!!es de !S56se di-
visent en 3,063 sociétés en. nom coitcctif 616
en commandite; 340 par actions' au porteur;
123 par-actions nominatives et 17 anonymes.
Les juges-de-pnix ont, pendant le ccurs de
1856, prononcé 222,S32jugemens dénn!tifs. Si
Pon compte ensuite le résultat de leurs attri-
butions extra-judiciaires; on trouve qu'ils ont
présidé 76,848 conseils de famille, délivré
10,358 actes de notoriété et 6,579 actes d'éman-
cipation, et qu'ifs ont fait 15,675 appositions et
levéesdescellés.
Les soixante-quinze conseils de prud'hom-
mes, en exercice pendant 18o6, ont e[o saisis,
en bureau particulier, de 49,057 contestations
entre patrons, ouvriers et apprentis; ils ont
concilié31,910 affaires.
Les notaires ont rédigé 3.529,318 actes en
1856,115,383 de moins qu'en 1~55, soit 97 par
1,009 habitans.
L'assistance judiciaire établie près les tri-
bunaux de première instance a reçu 10,394
demandes d'assistance en 1856, un sixième
de plus que les deux années précédentes. Elle
a statué sur 7,706 demandes, et elle en a ad-
mis 4,310. L'assistance près les cours impéria-
les a reçu 306 demandes, elle a statué sur g66
etadmisl30.'
C'est'toujours en matière de séparation de
corps que les demandes d'assistance sont les
plus fréquentes. En 1856, il n'y a pas eu moins
deux minutes la vitre inquisitoriate. Paul s'a-
perçut qu'il faisait événement. Or, rien n'est
plus.désagréabie à quelqu'un qui guette com-
me' d'être guetté l'étudiant chercha donc da
l'œil un café ou un cabinet de lecture où il
pût aller abriter son embuscade. La rue 'no
contenait que peu de maisons pas même une
boutique: H se résigna donc à continuer da
passer sous le feu des regards des divers por- è
tiers de la rue, et, pour se .donner une conter
nance tout en surveillant du coindel'œiUa
grHIe qui l'intéressait, il se mit à regarderiez
écriteaux pendus au dessus des portes cocher
res, de l'air d'un homme qui cherche un loge-
ment. Tout en'se livrant à cette inspection
machinale, il lat sur un éoriteau, pendu pré-
cisément à la porte de la maison qui faisait ·
faceàrhôtel de son inconnue, cette phrase:
~fattsar~es~oMer.
Ces trois mots frappèrent notre étudiant
d'une idée subite.
Il entra dans la maison et demanda à voir ta
mansarde. On lui ut monter trois étages, et on
le conduisit dans une'chambre à plafond bas,
à murs blancs et à plancher de sapin, ana
.mansarde ennn comme les mansardes ordi-
naires, toute nue, toute claire, toute'petite,
mais ayant ce charme particulier aux greniers,
qui est d'être au sommet de la maison, près~
de la gouttière, au dessus des ca~uetages des~
locataires et sur le m&me palier que les moi-
neaux.
Paul alla droit à la fenêtre et Rouvrit. El!e!
donnait sur la rue et déminait ~a grille de~
l'hôtel à la berline d'assez prè~ pour qu'il pût'
voir distinctement, grâce à ses exeellensyeu~
de jeune homme, le visage de.~ jeune nlle s<
elle venait à se montrer, et d'assez haut poa~
que mi-même il ne craignît pas d'être vu.
C'était précisément ce qu'il lui fallait., `
Mais en ce'moment l'étudiant, qui au fct~
n'était pas absolument déraisonnable., se de-
manda si ce n'était pas une folie à lui de louée
cette mansarde et de se mettre ce toit aur tes*
bras pour un motif aussi futife~ La sagesse te,
Et presque aussitôt reculer devant ce qu'aHai~
lui faire faire un entraînement irréfléchi, et ?
se consultait déjà sor le prétexte à donnée
pour se raviser, quand la partierc, quittait N~
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 62.41%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 62.41%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k477997z/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k477997z/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k477997z/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k477997z/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k477997z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k477997z
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k477997z/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest