Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1850-08-29
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 29 août 1850 29 août 1850
Description : 1850/08/29. 1850/08/29.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Paris Jeïmî^
'̃̃̃$..̃̃ ̃ ̃
29 aoûfiSSO.
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lin ̃!»̃̃«̃̃̃̃ ̃̃̃! muni iiwiiihuh iiiiniini mi ^i fii ii miiii hum mi --ïimryMamt miiiiMir-rH-iBTmaniT^i"- ̃ ̃ ̃ ̃•r-r-– -T~-rT-nrTWir~i^-ï*
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•; AMWIWXCES M. E./FANIS ï'.égissedk, place de la Bourse, 10.
'̃̃ Imprimeur DiELAKcmi, nia Montmartre,. 181.
Paris, 28- aeût.
trVE LEÇON •KROVIBElVfflEO.E.
« Les ^-icissiludes des grandeurs tom-
r bées. sent les leçons providentielles des
grandeurs vivantes. » HO:SUGT.
BOSSUET.
Il semble que la grandeur politique soit une
médaille dont la main de Dieu se' charge tou-
jours de graver le revers. Depuis près de trois
semaines, l'ancien prisonnier du roi Louis-Phi-
lippe, devenu président de la République, s'en-
ivre d'hommages, de complimens, de bruit et
de splendeurs officielles. Le peuple est debout,
les régimens sont sous les armes, le canon ton-
ne, les cloches ébranlent les airs, les jeunes fil-
les offrent des bouquets, l'Eglise offre dos prié-
res.Dans un parcours de 200 lieues, ce n'est que
fôlos, revues, -bals, dîners, illuminations et o-
vations. On dirait une nouvelle fortune politi-
que qui se façonne dans ce moule banal et fra-
gilo de la flatterie intéressée. Mais, à cette mé-
daille il y a un revers, et ce revers c'est le lit
funèbre de Claremontl
Sur ce lit est étendu, sans mouvement et
sans vie, un roi qui, loi aussi, fut exalté, glo-
rifié, acclamé, qui eut un pouvoir plus grand
que celui de M. Louis-Napoléon Bonaparte, des
courtisans plus nombreux, une armée plus dé-
vouée, des bases, plus larges et plus solides
pour son autorité, des perspectives plus bril-
lantes et plus prolongées devantson avenir, des
forces de gouvernement plus considérables et
mieux organisées. Cependant, qu'est-il arrivé ?
Ce roi, qui n'avait "plus de trône aux Tuileries,
n'aura même pas un tombeau dans sa patrie!
S'il était mort il y a trois ans, la France entière
eût pris le deuil les grands corps politiques de
l'Etat auraient exprimé leur douleur dans lés
termes les plus, pathétiques il y aurait eu des
courtisans, même pour une agonie royale. Il a eu à peine quelques rares et fidèles amis
pour l'agonie d'un exilé, et son dernier sou-
pir, qui eût été une commotion dans le mon-
de, est tout au plus une émotion dans Pesâmes.
Croyez maintenant à la puissance matérielle
de l'autorité Croyez à l'avenir, dos gouverne-
mens qui personnifient la résistance Croyez à
l'efficacité et a la sincérité des hommages qui
montent vers les pouvoirs pour les éblouir, et
qui durent tout juste autant que "la fortune à
laquelle ils s'adressent! Que cette fortune tom-
be, et les hommages se changeront en oubli,
• quand ils ne se changeront pas en ingratitude
et en outrage.
Cependant, il. faut le dire, et c'est le moment
de le dire, devant ce lit de mort qui impose la
justice à la conscience publique, en même
temps qu'il inspire l'attendrissement a tous
les, cœurs, le roi Louis-Philippe avait rendu à
son pays d'incontestables services. Son règne
de paix, de prospérité intérieure, d'activité in-
dustrielle, de tolérance politique, avait été une
station sur cette route du temps qui conduit
les peuples "a leurs destinées entre les écueils
et les abîmes. La France n'avait pas mar-
ché, cela est vrai mais elle n'avait pas
recu'é. Elle s'était reposée pendant dix-huit
ans dans la Monarchie Constitutionnelle, faite
à l'imago de ce parti qui exerce les facul-
tés vitales du pays, qui possède, qui diri-
ge, qui alimente la banque, le commerce, l'a-
griculture, qui absorbe tout ce qui s'éiève d'en
bas par le travail, par l'épargne et par le ta-
lent, qui donne l'impulsion à tout ce mouve-
ment d'échanges, de relations, de capitaux, de-
fondations, d'entreprises, qui, en un mot", est à
la fois le centre de tous les intérêts, le milieu
des richesses, sinon la cime où la racine, au
moins le tronc de la Nation..
Cette situation était grande sans doute pour
le gouvernement qui la résumait. Elle fut pen-
dant longtemps une puissance de conservation.
Elle devait être aussi .une puissance d'innova-
tion et d'organisation. C'est ce que le roi Louis-
Phillpps ne comprit pas assez il en a été
cruellement puni Louis-Philippe fut le roi de
la%ourgGGisiej_ au lieu d'être celui du peuple
tout entier. Il fut immobile au lieu d'être ac-
tif. Il manqua de confiance en lui-môme
et en son pays. Il céda à la peur, mauvaise
conseillère, plus dangereuse que la témérité.
FEUILLETON DE LA PRESSE, p
Ni du 29 àoïït 1850. il a
;̃ ii
NOtWELLES COMJDENCES (1).
» Donc j'allai, à deux heures après-midi, g
par un brûlant soleil qui me faisait chercher j,
l'ombre rapprochée des mur^, et qui. chassait s
des rues désortes toute figure humaino, son- q
ncr tout tremblant à la petite porte du cou- f;
l' vent de ma sœur. La porte s'ouvrit comme
.d'elle-même et j'entrai, sans avoir vu per- u
sonne, par une allée qui débouche dans h h
cour. Personne non -plus; tout le mondô fai- y
sait la sibsto dans les. cellules. Une main cIh ? s
tourrière assoupie m'avait apparemment tiré d
d'en haut le verrou île la porte grillée. J'étais r
heureux de cette solitude complète; une voix r
m'aurait .brisé le cœur; une figure quelcon- d
que se serait interposée entre l'imago de ma q
sœur et moi. J-s regardais en liberté ni en pair p
ces murs qui l'avaient enfermée, ces p'avés n
qu'elle avait foulés, cette longue ailée de cy- r
près qu'elle avait complus si souvent on pen- r
sant à moi, cetlo ioutains qui .bouillonnait 1
sous le cloître et dont le murmure l'avait é- p:
voillée ou assoupie trois ans 1 La cour étiL- s
celante de so'eil, et u'out les da les laissaient q ci
passer de loiigues herbes et de-3 giroflées jau-
nés entra les iniei sires de. pierres, avait l'air l ¡
d'un campo santo abaadouaé aux végétations v v
incuries du Jlidi. i. £
» Le bruit de mes pa=.sur ies pierres n'attira (J
(1). Voir la Presse des 30, 31. juillet, i" 2, 3, 7, °
8, 9, 13, 14; 15, 17, 20, 21, '±1 et 23 août. > t
La première condition pour un gouvernement,
c'est d'avoir le sentiment de sa force, et pour
croire à sa force, il faut croire à son droit. La
Convention, dans le fanatisme de l'innovation
et dans l'horreur de ses sanglans excès, étonna
cependant lo monde et soumit' l'Europe aprèê
l'avoir révoltée. Pourquoi? parce qu'elle avait
en elle l'instinct d'une mission sociale à ac-
complir. Les terribles .dictateurs qui la compo-
saient détruisedent d'une main hardie la vieille
société et marchaient vers leur but, mémo les
pieds dans le sang!
Il n'est pas permis aux gouvernera ens de
dormir cent ans, comme cette belle princesse
qui se réveillait après un siècle de sommeil,
toujours jeune et toujours jolie, au milieu d'un
palais enchanté où tout avait dormi comme elle.
Leur destinée c'est de marcher et d'avancer
chaque jour davantage dans la civilisation en
réalisant, par les institutions, par les lois, par
les mœurs, par la science, par la philosophie,
par la politique, une somme de plus en plus
grande d'instruction, de liberté et de bien-
être.
Si le roi Louis-Philippe avait eu la vo-
lonté de cette mission, il enracinait peut-être
pour longtemps sa dynastie, dans la démo-
cratie, dont la monarchie constitutionnelle
était l'expression tempérée et appropriée au
temps et à l'esprit public. Il ne l'a pas euer Au
lieu de se placer dans le mouvement de l'ave--
nir, il a été emporté par lui. Il croyait retenir
la France en restant immobile. Mais la France
l'a dépassé, et au moment où il se sentait lé plus
fort, le plus invincible, quand une majorité com-
pacte et dévouée adhérait à sa politique, quan'd
une armée fidèle et nombreuse le protégeait de
ses baïonnettes, quand les intérêts rassurés mon-
taient en popularité et en reconnaissance vers
son trône, quand ses jeunes fils, aimés et estimés
lui rattachaient la partie jeune et militante
de la nation, c'est à ce moment que ce go.u-
vernement s'est affaissé, et qu'il s'est retiré de-
vant un souffle populaire, emportant à peine
dans son isolement un regret du pays dont il
avait fait la sécurité, un souvenir et un hom-
mage du parti dont il avait fait la grandeur l
Quelle chute et aussi quelle leçon 1
Cette leçon, le spectacle qui nous est donné
en ce moment la rend encore plus saisissante,
surtout par le contraste qu'elle oppose aux ré-
ceptions officielles dont M. le président de la a
République vient d'épuiser la série. Dé-
tournez un instant yos regards de ces somp-
tueux festins, de ces fêtes splendides, de ces
hommages empressés, et reportez-les vers la
terre d'exil, au milieu de cette noble famillb,.
unie dans la douleur somme elle le fut dansje
bonheur! Ce vieux roi, que sa femme .et ses
enfans pleurent dans la solitude de leur deuil,
c'est ce roi puissant qui régnait sur la France,
et auquel on promettait naguère un éterirel
dévouaient, une reconnaissance impérissable,
une foi tune invincible.Il crut sans doute à ces
promesses, et il s'endormit dans une confiance
trompeuse, au lieu de chercher sa force dans son
union avec le peuple, et de consolider sa dy-
nastie en entrelaçant ses racines dans le sol
avec celles de la liberté dont la tige peut seule
résister aux tempêtes qui ont déraciné et ren-
versé trois fois en moins d'un demi-siècle île
tronc séculaire de la Monarchie.
Cette leçon, qui est écrite dans Phistoireià
toutes les pages, la Providence vient de la fai-
re retentir aux oreilles de M. Louis-Napoléon
Bonaparte, au milieu des bruits de fêlos, avta.
lo glas- funèbre de l'agonie de Claremont. C'est
une leçon qui traverse l'espace sur les ailes fie
la mort, comme pour frapper: davantage spn
regard et sa pensée. Sera-t-éllé perdue
Espérons encore qu'elle ne le sera pas, 'et
répétons avec Bossuet « Les ;vicissitudes des
grandeurs tombées sont les leçons providen-
tielles des grandeurs .vivantes.. »
S.OITSS-FHE&iPPEi- •'
Louis-Philippe était né à Paris le 6 octobre
1773. 11 était l'aîné des. énfans de Philippe-
Joseph duc d'Orléans et de la princesse Marie,"
fille du duc de Penthièvre. Le soin de son édu-
cation fut confié de bonne heure a Mme de
Genlis.
t,
personne dans cette cour déserte, ne fit ouvrir
aucune persienne aux fenêtre-. Je ne savais à
qui m'adresser pour parler à la supérieure et
lui demander à visiter les restes de ma sœur
et à emporter ses reliques. La tourière dor-
mait apparemment, comme les autres habi-
tantes de ce cloître endormi. Je m'enhardis,
en attendant un -mouvement où une voix, à
jete-r les yeux sur la partie ouverte du cloître,
sur la fontaine, sur la cour, sur les jardins
que n'animait le bruit d'aucune bêche, et à
fairo quelques pas dans l'enclos.
» J'aperçus enfui, à l'extrémité du. cloître,,
une grande porte entr'ouverto; c'était celle do
la chapelle du monastère, dont ma sœur m'a-
vait souvent parlé. Je pensai qu'une religieu-
se en méditation dans la chapelle avait sans
doute laissé cette porte sans la refermer der
rière elle, que le bruit de. mes pas l'arrache-
rait à sas pieuses pratiques, et qu'elle virai-
dreit m-'indiquer'la personne du couvent à la
quelle jo devais m'adresser. Je fis quelques
pas fous lo cloître; je trempai en passant ma
main dans l'eau du bassin qui avait tant d'an-
nées rafraîchi le front do Clotilde; j'en bus u-
no plçirio main en mémoire d'elle je poussai
lo battant de la porte et j'entrai en faisant ex-
près ré-onnor mes pas êous le petit dôme con-
sa-.ré aux dévotion? dos recluses. Jo croyais
que ce bruit ferait retourner l'uuo d'entre el-
les mais il n'y avait personne dans les bancs.
Leurs places étaient marquées par des li-
vres do prières laisses sur !a dernière éta-
g&re de leur prio-dieu. Un petit auttl au fond,
décoré de fi.'urs artificielles plantées dan>
des urnes de marbre petat en or, deux outrji-
tabl aux do dévotion enfermés et encadrés cie
Le jeune duc do Chartres s'associa en 1789 à|
l'enthousiasme du parti qui se mit à' la tête1
du mouvement révolutionnaire. h
Au mois d'août 1791, le -duc do. Chartresj
quitta. Vendôme avec son régiment et se rendit-
h Yalenciennes. Au mois d'avril 1792, la guerre
iyant été déclarée à l'Autriche, il prit part à la;
première» campagne. Le 20 septembre de l.i;
même année, il combattit à Yalmy, à la tête
des troupes que Kellerman lui avait confiées,:
et le 6 octobre il se battait encore à Jemmapes,
sous le commandement de Dumouriez. •
Pendant qu'il était engagé dans ces opéra-
lions militaires, la révolution avait marché; ̃'
Le décret de bannissement contre toute la fa:
mille des Bourbons, bientôt apporté, effraya
le jeune duc de Chartres, qui vint à Paris sup:
plier son père de chercher un asile en pays é-
iranger. Le duc d'Orléans refusa d'écouter ces
conseils, et le duc de Chartres dut retourner à
son poste.
L'exécution du duc d'Orléans,' qui eut lieu
quelque temps après, vint confirmer les plu|>
douloureux pressentimens de son fils. Quelque
temps après cette exécution, le général Dumo&i-
riez et le .duc de Chartres recurent l'ordre de
comparaître devant le comité de salut public!,
et c'est alors qu'ils abandonnèrent leurs trouj-
peset passèrent la frontière. Ils se' réfugièrent
en Hollande.
Les autorités autrichiennes engagèrent le
duc de Chartres à entrer au service de l'empi-
re, mais il refusa et se réfugia, en Suis.se. M'ie
Adélaïde sa sœur et Mme de Genlis le rejoi-
gnirent à Schaffouse e.t l'accompagnèrent jà
Zurich.
En arrivant dans cette ville le duc d'Or-
léans trouva les émigrés français très mal dis-
posés pour sa famille et les magistrats du
canton craignant la mauvaise humeur du gou-
vernement français refusèrent de'lui donner
asile. Les trois fugitifs quittèrent Zurich aussi
incognito que possible et se réfugièrent à Zu'g
où ils louèrent une maison. Ils furent bientôt
découverts, et par la protection de M. de Mon-
tesquiou Mile Adélaïde et M^ Se Genlis entrè-
rent" au couvent de Sainte-Claire près Bàiim-
garten quant au duc d'Orléans toujours ac-
compagné de son fidèle serviteur Baudoin il
continua. à errer dans diverses contrées de
l'Europe presque entièrement dénué de res-
sources et ne devant sa subsistance qu'à son
habileté.
Il en était arrivé au point d'êtro obligé; de
travailler pour vivre, quand une 'lettre de M.
do Montesquieu lui annonça qu'il lui avait
procuré une placo de professeur à l'Académie
de Reichenaw. Il se hâta de se rendre dans
cette: petite ville où, après avoir subi son exa-
men, il fut admis comme professeur, quoiqu'il
n'eut pas encore vingt ans. Il prit lo nom de
Chabaud-Latour.
Un mouvement qui éclata dans le canton des
Grisons força MH« Adélaïde à se retirer en Hon-
grie sous la protection de sa tante, la princesse
de Conti. A la même époque, M. de Montes-
quiou offrit sa propre maison au duc de Chai-
Ires, qui, sous lo nom de Corby, y resta caché
jusqu'en 1794. Mais alors sa retraite ayant en-
core été découverte, il: se décida à quitter la.
Suisse.
Il pensa à se réfugier en Àmériqupj et au
commencement de 1795se rendit à Hambourg
pour s'y embarquer. Mais une fois. là, le défaut
d'argent lo força de renoncer à son projet.
Ayant une lettre-de crédit sur un banquier de
Copenhague,, il traversa à pied la Suède et jlâ
Norwège et arriva au Cap-Nord au mois d'août <
1795, y fit un court séjour, et alla à Tornea et
delà à Abri après avoir traversé la Finlande.
Le Directoire, qui avait inutilement cherché
à découvrir la retraite du jeune duc, le fit en- <
gager à ^passer aux Etats-Unis, iui promettant
que la position de la- duchesse d'Orléans serait
améliorée et que ses jeunes frères auraient la (
permission d'aller le rejoindre. Une lettre en ce (
sens fut portée par M. Westwood au duc d'Or-
iéans qui accepta la proposition. Le 24. septem- J
bro 1796, toujours suivi de son fidèle Baudoin,
il s'embarqua sur le navire American., et arriva a
à Philadelphie après une traversée de vingt-
sept jours. r'; (
En novembre suivant, le duc d'Orléans fut <
bois noir contre des murailles .blanchies à la j
chaux, Une balustrade do cyprès moulée sépa-
rant le chœur du reste de ï'édifice, un pavé de
grandes: dalles dont quelques-unes éSaiont
sculptées en bos?e avec des armoiries et des
figures, dont les autres ne portaient qu'une
lafsje croi:< carrée dessinée sur la pierre; avec
UQ nom et- une date en bas voilà tout. Deux
rayons de soleil tombant d'aplomb parles vi-
traux" d'un petit dônio au-dessus de l'aute!
traversaient perpendiculairement lo fond de
l'enceinte, comme douig-rbes d'eau,-venaiem
frapper les dalles au;piod de la balustrade, et
rejaillissaient- en lumière éblouissante à mes
pieds sur une de ces sculptures. C'est à cette
clarté de ciel,c'e:t à la lueur de co clergé éto;-
nel, -comme tuTa'ppellei'dads tes vers, que je
lus le nom de Clblilde et la date do sa mort.
Je me précipitai d'abord; pour embrasser de
mes deux bras ce' lit dodumièro où elle repo-
sait, et où lo -soleil semblait ainsi la chercher
pour lâïanimer. Ce ne fut que plus tard et après
avoir prononcé mil.e fois son nom, pleuré et
prié sur sa tombe que -je m'aperçus d'une
différence qui. ne m'avait pas frappé d'aborù
entre cette: dalle et celles qui ̃ recouvraieuV
les autres cercueils dont la chapelle sem-
blait pavée. Elle était do marbre, et il y
avait au sommet une poignée do fleurs en-
core odorantei et qui semblaient souvent t
renouvelée'. Jo no fis pas grande "atten-
tion à cette- dUtinctïoa do culte eatro les.
cercueils, et jo restai agenouillé je ne sai.
combiecdo temps sur la dalle, les coudes ap
puyéj sur la balustrade du chœur, et le visage
noyé dans mes deux mains.
» Tu sais qu i jono suis pas ce qu'on appelle
-rêjoint parie duc de Montpensier et le comte; si
de Beaujolais. Les trois frères passèrent l'hiver!
ensemble à Philadelphie. Ils furent présentés,!
à Mont-Vemon, au général Washington. Après1 j,
unlon^ et fatigant voyage dans l'Ouest, ils re- a
vinrent à Philadelphie, se rendirent de là à la
Nouvelle-Orléans, et de la Nouvelle-Orléans, à L
bord d'un vaisseau anglais, à la Havane, où
les autorités espagnoles leur, firent mauvais1 d
accueil. Le duc de Kent lés roçut bien à Baha-j V
ma, mais n'osa leur permettre- de retourner en [ d
Angleterre à bord d'une frégate britannique; e.
Ils se rendirent à New-York, prirent passage p
sur un vaisseau marchand, et arrivèrent à
Falmoùth en février 18uO. Ils s'établirent à £ b
Twikenham. a a
La duchesse d'Orléans, leur mère, était alors u
retenue en Espagne. Les trois frères obtinrent
du cabinet de Londres la permission de passer j|
à Minorquo- à bord d'un' vaisseau de la mariné Si
royale. Leur projet ne réussit pas. Ils revinrent
à- Twikenham. Le duc de Montpensier mourut T
dans cette résidence en 1807. I! est enterré à |C
Westminster. Bientôt après, lo comte de Beau- q
jolais fut atteint du même mal que son frère! q
Les médecins lui conseillant un climat plus
chaud, il se rendit à Malte, où il mourut en
1808. Il .est enterré dans l'église Saint-Jean-de1- d
Lavale:i*e. d
Lavale'.te.
Le duc d'Orléans, qui avait accompagné son q
frère à Malte, quitta l'île et alla s'établir à Mes- r'
sine, sur une invitation du roi Ferdinand. C'est
là qu'il épausa, en 1809, la princesse Marie- F
Amélie. ̃̃̃̃
Après un exil de vingt ans, le duc d'Orléans j,
rentra, à Paris le 18 mai 1814. Au commence- p
ment des Cent-Jours il fut momentanément in-
vesti par Louis XVIII du commandement d'unie n
armée du Nord mais dès le 24 mars il rësi- q
gnait ces fonctions entre les mains du duc de k
Trévise, et retournait à Twikenham, en Angle- s
terre.
Sous la seconde Restauration, il fit un neii-
veau séjour en Angleterre, et y resta jusqu'en s
1827. s
Les faits ultérieurs de la vie de Louis-Phi- B
lippe sont connus.. ̃̃̃̃• .̃'̃'̃̃
Le Journal des Débats donne, sur la moït d"e-
Louis-Philippe, les détails qui suivent
« Lo roi Louis-Philippe est mort entouré de sa
famille, dans la plénitude de ses facultés inlelleb-
tuelles, sans que la lucidité habituelle de son es-
prit, eût souffert, des approches'de la mort ja
moindre atteinte.
» Députe quelques mois sa santé -déclinait visi-
blement; sans que l'altération particulière d'aucan
organe permît d'attribuer ce dépérissement gra-
iuel à une autre cause qu'à celle que nous venons
de signaler. En juin dernier, le séjour de S. M.; a
Saint-Léonard parut la remettre en voie de réta-
•blissement. Le roi reçut de France plusieurs visi-
tes qui lui causèrent une vive émotion de plaisir.
Le mois de juillet semblait confirmer cette amélio-
ration.
» Mais depuis une quinzaine de jours, au coh-
traire, le mal empirai!, et enfin depuis quaranie-
huit heures l'affaiblissement général de l'auguste
malade avait fait des progrès qui ne permettaient
plus, même à la reine, aucune illusion. Un voyage
et un établissement projetés à Richmond furei.l
contremandés, malgré le roi lui-même, par suite
de l'impossibilité constatée de le transporter sans
risque. Dès-lors la médecine se déclara impuissaii-
te. Le docteur Chomel fut vainement • appelé. Ôiî
dut annoncer ou roi l'imminence du danger.
» Le roi reçut, avec la fermeté d'ame qui ne l'a-
bandonna pas un seul instant pendant toute la du-
rée de cette cruelle épreuve, l'annonce de sa fin
prochaine. C'était le dimanche matin, 25 août. Il
«ut 1p. force de dicter plusieurs dispositions qu'ii
voulait ajouter à son testament et une dernière
page des Mémoires de sa vie, qui, depuis deux ans
ont occupé'en partie sa retraite et distrait son exil.
» Puis S. M. ayant fait venir Mmo la duchesse
d'Orléans, eut .avec elle, un -entretien qui dura plus
d'une demi-heure.
» -M. l'abbé Quelle,1 aumônier do la reine, étan
ensuite entré dans la chambre de S. M., le roi, en
présence de toute sa famille simplement noble-
ment, et avec'une inaltérable résignation accom-
plit ses devoirs de chrétien. La reine, Mme la dur
chesse d'Orléans, le-comte de Pans, le duc fle
Chartres, le ducet la duchesse de Nemours, le
prince et la princesse de Joinville, le duc et la du-
chesse d'Aumale et la duchesse de Saxe-Cobourg
Paient agenouillés autour du lit. de S. M. -Les offi-
ciers et les serviteurs du roi assistaient également
à cette scène touchante.-
i> Dans la soirée, une fièvre violente se déclara,
et diminua successivement dans le courant do la
nuit, qui fut relativement calme. Le matin, le roi
se sentait mieux. A sept heures, une heure avant
dévot; mais quand on a sous les genoux le
cercueil de l'être qu'on aima le plus en ce
monde, sur-la tôte dn rayon du soleil cou-
chant, ut devant sa pensée le problème terri-
ble do l'éternelle, séparation ou do l'éternelle
réunion, on no le résout pas par le raisonne-
ment, on le résout par le cœur, mon ami
on aime, on pleure, on se fie à son a-
mour et à ses larmes. Tout homme alors
prend malgré lui la superstition 'de sa ^ten-
dresse. S'il ne sent Tien/il no croit ren; s'il
sent tout, il croit tout.- J'étais anéanti dans la la
vision do l'immortalité où je revoyais ma sœur,
comme si elli? oût fait partie de ces rayons;
je lui parlais comme si elle m'avait répondu
dans cet écho do ma respiration, dans co vide
de marbres sonores. Combien de minutos ou-
a'hf'urès s'écoulèrent ainsi? Je ne le sais pas-
Jei-rois que. j'y serais oncoro sans co que j-
vais te dire.
•» (Mais, grand 'DituI je n'ui, pas commence
et voilà un volume! Que vas-tu periser-do ma i»
loquacité? Pense tout ce quo tu voudras ii
faut que je ;retrace pour moi, sinon pour toi,
cette heure autour delaquelle desanjourJ'-hui,
et pour jamais,- vont graviter toutes les heures'
qui- me restent à vivre 1)
«J'entendis un léger gémissement de gonds à
la porte; jo erus que c'était lo vent de VAvol
Maria qui se lèvs au soleil couchant et qui
fait battre les vokts dans la solitude dos ruci
do. Roms je ne nie retournai pas. J'entendis
un frôlement d'étoffe contre lo-. mur-; je cru.-
que c'étaient les plis d'un des rideaux des fe-
nêtres qui balayaient lus vitres je'no releva,
pas la tôte. J'entendis des pieds légers, mai*
lents et mesurés, qui semblaient s'avancer on
sa mort, il était encore en possession de toute son
intelligence, et il disait à son médecin « qu'il se
trouvait bien. » A huit heures, il rendit son amii
à Dieu, au milieu des larmes et des embrassemens;
de sa famille, sans convulsion, sans souffrances,-
avec une admirable sérénité. »
On écrit encore do Claremont au Journal des
Débats, la date du 26
« Ce matin, à huit heures, Louis-Philippe a ren-
du le dernier soupir. Vendredi, il avait fait une
promenade de quatre lieues en voiture, au retour
de laquelle il a dîné à table avec tout le monde.'
Le samedi, il était plus faible il a dîné seul", mais
encore avec appétit. Il est resté au salon jusqu'à,
près de onze heures, soutenant la conversation.
» Le dimanche matin, son pouls marquait' 84
pulsations comme à l'ordinaire. Il se trouvait très
bien. A niidi, il a été pris d'un frisson valent qui
a duré près d'une heure et qui nous a annoncé
unra- fin très prochaine. Les toniques et les spiri-
tueux lui ont rendu quelque force, et son pouls
s'est relevé pendant la nuit. Ce matin, à six heu:
re?, il a. dit encore qu'il se sentait bien il le di-
sait encore une heure après.
̃ » Le docteur Chomel est arrivé pendant l'agonie.
Toule la famille, à l'exception des enfans les plus
jeunes, était réunie autour de son lit depuis .un
quart d'heure.
» C'est le docteur Guencau de Mussy qui a jus-
qu'au dernier moment soigné l'auguste malade. »
La proposition suivante a été délibérée hier
dans une réunion de représentans du peuple,
qui ont résolu d'en saisir l'Assemblée à sa
rentrée.
« La division das partis n'a jamais produit eh
France que les malheurs les plus regrettables. Ces
..luttes, loin de s'apaiser, prennent pour l'avenir le
caractère le plus alarmant. Il importe donc aux
intérêts de la patrie d'y mettre le terme le plus
prochain en détruisant leurs principes générateurs.
» C'est par l'abrogation des lois de bannisse-
ment prononcées contre la famille des Bourbons,
que l'Assemblée garantira le pays, sauvegardera
la liberté et ses institutions, et ralliera les partis
sur le terrain de la légalité.
Proposition.
« Art. 1er. Les lois de 1832 et 1848, qui bannis-
sent de France les Bourbons de la branché aînée
st de la branche cadette sont abrogées.
» Art. 2. A leur entrée sur le territoire de la
République, les membres do la famille des Bour-
bons devront prêter serment d'obéir aux lois, et ce
dans la forme ordinaire, à peine de déchéance du
bénéfice de la présente disposition. »
M. le président de la République est ar-
rivé de son voyage ce soir, à huit heures. La
société du Dix-Décembre stationnait sur la
place do l'embarcadère du chemin de fer de
Strasbourg.
Les faubourgs Saint-Denis." Saint-Martin et
toutes les rues aboutissantes étaient occupes
par les troupes. La circulation était interceptée.
Les boulevards regorgeaient dé inonde. Sur
tout le parcours, les cris poussés par la Société
'du Dit-Décembre ont été étouffés par le cri de
Vice la République
Le sénat des Etats-Unis a vu la faute qu'il
avait commise en. rejetant le bill du Compro-
mis, et il s'est hâté de la réparer. La question
qui semblait ajournée à la session prochaine,
au grand détriment de. tous les intérêts politi-
ques et commerciaux, a été reprise immédia-
tement et malgré les efforts acharnés do quel-
ques membres du Sud. Les mesures, repoussées
en masse, ont été de nouveau examinées .et
adoptées séparément article par article.
Nous avons expliqué, mercredi dernier, en
quoi consistait le Compromis présenté par M.
Clay, au nom du comité des Treize. Les hom-
mes éminens dont -il était l'oeuvre avaient
cherché à éviter à-tout prix le déchirement
dont l'Union était menacée depuis' longtemps
par la question de l'esclavage". Dans ce but, et
faisant une part égale à tous les intérêts, ils a-
vaient proposé l'admission de la Californie, ré-
glé la frontière du Texas, régularisé la position
du Nouveau-Mexique et denné de nouvelles
garanties d'extradition aux maîtres dont les es-
claves s'étaient enfuis.
Ce sont ces mesures de conci iation et de sa-
lut, repoussées après sept mois de discussion,
par la passion aveugle du Nord et du Sud, que
!o sénat, revenu de son erreur, a adoptées en
deux ou trois séances. La Californie a été ad-
mise comme Elat indépendant, et avec deux
hésitant vers le banc de bois dont la planche
supérieure, celle où l'on joint los mains, ca-
chait sans doute à la personne qui venait prier
ma tête inclinée plus bas sur la balustra le du
chœur. Je. passai mes doigts sur mes yeux
pour y faire rentrer mes larmes, j'écartai mes
cheveux qui me couvraient la front, et jo me
levai eu retournant mon visage vers "la porte
du côté où j'avais cru-enttndre les pas!
» Ah! mosi ami, ce ne fut qu'ua'éclaiiyunp-
vision, une hallucination,- \o\voudras mais -je1- vivrais. rniils et mille,
années, et je tiendrais la pinceau do Raphuë;,
le ciseau de Canôva, lo clavier de Rossini. lo
plumo dé Pétrarque, et j'écrirais; je ehadio-
rais, jo peindrais, je sculpterais ma pensi'o
pendant des milliers d'heures, que jo n'essaie-
rais pas d'égaler jamais co que je vis dans ce
rayon! ̃; .̃
» Unejcuue figure d'environ ueizoun-, tout*-
vêtue do noir,- comme un cyprès qui -iori d'un
̃pavé de marbre, grand, souple, élancé sur
sa base, les épaules transpareule-ï'à travers u>:
filet de sombres dentelles, lus bras arrondis.
;la iailie onduléo et déjà dorn'i-ple-iue, faisaùt
éclater l'enveloppe de soio qui se collait aux
lignes de son corps, commo le tissu dd lierre
déchiré çà et là par la blancheur du marbre
qui se colle aux genoux ot aux hanche.-
d'une statue, dans le jardin Pamphili, la
tète un peu inclinée les mains jointe
par ses doigts entrelacés sur, ses geuoiu
autour d'un, de ces gros bouquets de toute*
nuancée que les paysannes d'Albano viennent
vcndroàllomU el -'qu'elles luttent en mosaïque
do fleurs ;:doi cheveux rattachés en -deux ou
trois grosses boucles sur sa tôle, par doux Ion
>
ropvésentans au congrès. Une réserve sansim-
portance a été faite à l'égard des terres pubjàfj
ques.Levote a eu lieu 'le 13, à la majorit|fer»
30 voix contre 19, et les journaux de Neâ^feg|
font remarquer que c'est !a plus gi'andrite qu'il, y ait eue dans le sénat depuis «p$fc?"
men cernent de la session. vëNl*
On sait que la question du Texas, quoiqœfe-< <
apparence exclusivement relativo à la déliraK»
talion des frontières, impliquait au fond la
question de l'esclavage"; il s'agissait en effet
d'un Etat à esclaves voulant empiéter et éta-
blir ses institutions sur un Etat libre. La diffi-
culte était grande et elle avait déjà fait courir
aux armes les deux Etats limitrophes. Dans une
lettre écrite au gouverneur du Texas et adres-
sée ensuite au congrès sous formo-de message,.
M. Fillmore déclarait que si lo Texas cherchait
à étendre sa juridiction sur un autre Etat do
l'Union, il te regarderait comme coupable d'u-
ne infraction à la. loi fédérale, cl qu'il ferait
immédiatement usage contre lui des facultés
que lui donne la Constilution.
Ce langage énergique a été généralement
approuvé. Il était cependant de nature à exci-
ter encore plus vivement les passions déchaî-
nées, et le sénat, tout en l'approuvant en prin-
cipe, à cherché, daias l'application, à en atté-
nuer l'effet.
Le gouvernement texien revendiquait, con-
tre le Nouveau-Mexique, les quatre comté?,
non encore organisés, de El Paso, Tv'orth, Pré-
sidio et Santa-Fé. Sur la proposition de M.
Pearco, adoptée par 30 voix contre 22, le sénat
a fixé la frontière texienne au point où le 100=
degré de longitude occidentale intersècte la
parallèle du 36= degré 30' de latitude septen-
trionale. La ligne se dirige de là .vers l'ouest
jusqu'au 102e degré de longitude, pour remon-
ter ensuite au sud jusqu'au 32e degré do lati-
tude, d'où elle court enfin directement jus-,
qu'au Paso pour embrasser les établissemens
d'Elzario. C'est à peu près le tracé proposé dans,
le Compromis, et il a l'avantage de faire une-
part convenable au Texas sans ébrécher le
Nouveau-Mexique. En outre, pour, indemniser
le Texas de la réduction de ses frontières et do
l'abandon de ses réclamations, les États-Unis
lui paieront une somme de 10 millions de
piastres (50 millions de francs.)
Cette générosité a paru excessive aux abo-
litionnislos exaltés du Nord, et ils se proposent
do faire rejeter le bill par la chambre des re-
présentans. C'est en effet de ce côté que vont
se tourner maintenant les efforts de tous les
mëcpntens, et c'est là aussi qu'est l'intérêt et
le danger delà situation. Si la chambre fait son
devoir comme le fait le sénat si, comme lui,
elle sacrifie les polits intérêts de parti aux
grands intérêts de l'Union, la tranquillité no
tardera pas à renaître ..dans toute l'étendue de
la République.
Le cabinet du nouveau président se trouve
définitivement constitué. Les deux derniers
ministères vacans ont été donnés, celui do Fin-
tériour, à M. Mac-Kennan, de la Pensylvanie
celui de la gu°rre, à M. Conrad, de la Loui-
siane. Ce sont deux hommes de mérite, et qui
jouissent d'une grande considération person-
nelle. En somme, ce ministère, sous le rapport
du talent, est l'un dos plus remarquables 'qu'il
y. ait eu depuis longtemps aux Etats-Unis.
£©M!SEÏÈS gî:H IL iPAHX.
{Troisième session.)
Nous avons annoncé hier que nous reviendrions
sur la troisième session du Congrès do la Paix,-
dont nous n'avons donné qu'une très succincte
analyse", et que nous reproduirions textuellement
ceux des discours qui s'y sont fait le plus remar-
quer ou le plus applaudir. Nous avons publié a-
vant-hier le discours de M. de Cormenin nous pu-
blions aujourd'hui les discours de Mal. de GiraiMin
et Cobden, dans l'ordre où ils ontétô prononcés, dans
la première séance qui a eu lieu lo jeudi 2j août.
PRE.îIÏÈRE SÉANCE. PIIEJIÏÈBE RÉSOLUTION.
§I=r. Lecongrèsdesamisdelapa'xu'nicei-sr'lîe,
réunis à Francfort sur-!c-Mein, les -2-2, 23 et
24 août 1850, reconnaît que le recours aux ar-
mes étant condamné par la religion, ta morale,
la raison, V humanité, c'est un devoir d'adopter
des mesures propres à amener l'abolition de la
guerre; et le congrès recommande à tous ses i
membres de travailler, dans leurs, pays respec-
tifs, à faire disparaître, par une meilleure é-
gués épingles semblables à de= styleh à niaii-
che; do perles. Ces cheveux blonds frappas du II
foleil rejaillissaient aux yeux en véritables é-
blouissemens métalliques de gerbes d'or.
Quant au vi«oge, je n'essaie pas; j'effacerais
autant de. mots que j'en écrirais pour peindre
"l'inexprimable; d'ail'-eurs, il y avait autour do
tous les trails, de toutes les lignes, de. toute?
les teintes'-de la peau, .do toutes les "expras-
sions, do la phjsionomio, uvjo, atmosphère' et
comino un rejaillissement d'amende jeunesse,
do vie. de splendeur, tel qu'on lin voyait pus
ces traits ou qu'on ne les voyaitqu'a Ira vers un é-
'trouissement comme on no voit le fer rou;;e qu7t
travers sa vapeur ignée d.ui^ la fourn.'iise Co vi-
sage transperce do part en [>;iit par la lumière,
tant lu carnation en ost limpide, so conionjiaH
si complétera --ni avec les rayons par ia trans-
parence et la couleur blanche et ro.o du front
et des joues, qu'on no-pouvait ^irc c-j qui 6-
lait du soleil et ce qui était dj ia femme où
commençait, où finissait le rayon du ciel et ia
créature céleste. C'était, si tu vouï, uno in-
carnation de la lumière, une Irati'-fîguratioa
do rayons "du soleil en visago co femme, uuo
oiiibre do visage entrevue' au fond d'an arc-
en-ciel- do feux! Mais bah! efface tout cela,,
ou ne lo lis pas c'était ce que, tu as rêvé peut-
être dans l'neure la plus amoureuse; d?) Ses
inspirations pour fondro 4'un regard un cesur
insonsihlo da'us un cœur d'horame Co quo tu
n'as jamais pu dirc-;co que Kanh;-ël a entrevu
dans ses ùernières touche?., quand il devenait
plus homme et moitié my.-îque; un virago
outre la Vierge et la Fornariua, 'divin par la
beauté, féniioiii par l'amour! de ce; yeux
qui, s'ils vous regardaient jamais, atti-.
'̃̃̃$..̃̃ ̃ ̃
29 aoûfiSSO.
̃
lin ̃!»̃̃«̃̃̃̃ ̃̃̃! muni iiwiiihuh iiiiniini mi ^i fii ii miiii hum mi --ïimryMamt miiiiMir-rH-iBTmaniT^i"- ̃ ̃ ̃ ̃•r-r-– -T~-rT-nrTWir~i^-ï*
Toutes les lettres, et communications relaliyes à la rédaction doivent être adressées, affranchies:
à M. NEFFTZER, l'un des gérans et secrétaire du Comité de rédaction, rue Montmartre, 131.
Principaux rédacteurs MM. A. DE la Guéronsière (A. de L.); J. Pkkobeaud (J.-P.) A'. Nefftzer
(A. N.); E. Pelletan (E.P.) A.Petrat (A. P.); A. Lauvkay (A. L.); P. Limayiuc (l\ L.);
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~~Jh~B.eÈ ,~1&È~.
ll tJtt~l~1~~1'1 e ,11~UG~' lBilYi~8~t9fi9.$»tj,g 15T~
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Pôrt ~ri sus pour les pa~s saals iChalbpc pôslal, iès a6o~i~le~rlers daleut,des 1er et 1Ei du mois.
a, u'x· ..u::a-ar~x~.t~rn -_°~x ~u
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a M. EOUY«,-Ai)jiïNiSTRATEun de la Piiessh, rue Montmartre, 131.
On s abonne a Londres, pour tout le Royaume-Uni, chez M. LOYSEL et O, 3rt, Essex-Slreet siracd.
•; AMWIWXCES M. E./FANIS ï'.égissedk, place de la Bourse, 10.
'̃̃ Imprimeur DiELAKcmi, nia Montmartre,. 181.
Paris, 28- aeût.
trVE LEÇON •KROVIBElVfflEO.E.
« Les ^-icissiludes des grandeurs tom-
r bées. sent les leçons providentielles des
grandeurs vivantes. » HO:SUGT.
BOSSUET.
Il semble que la grandeur politique soit une
médaille dont la main de Dieu se' charge tou-
jours de graver le revers. Depuis près de trois
semaines, l'ancien prisonnier du roi Louis-Phi-
lippe, devenu président de la République, s'en-
ivre d'hommages, de complimens, de bruit et
de splendeurs officielles. Le peuple est debout,
les régimens sont sous les armes, le canon ton-
ne, les cloches ébranlent les airs, les jeunes fil-
les offrent des bouquets, l'Eglise offre dos prié-
res.Dans un parcours de 200 lieues, ce n'est que
fôlos, revues, -bals, dîners, illuminations et o-
vations. On dirait une nouvelle fortune politi-
que qui se façonne dans ce moule banal et fra-
gilo de la flatterie intéressée. Mais, à cette mé-
daille il y a un revers, et ce revers c'est le lit
funèbre de Claremontl
Sur ce lit est étendu, sans mouvement et
sans vie, un roi qui, loi aussi, fut exalté, glo-
rifié, acclamé, qui eut un pouvoir plus grand
que celui de M. Louis-Napoléon Bonaparte, des
courtisans plus nombreux, une armée plus dé-
vouée, des bases, plus larges et plus solides
pour son autorité, des perspectives plus bril-
lantes et plus prolongées devantson avenir, des
forces de gouvernement plus considérables et
mieux organisées. Cependant, qu'est-il arrivé ?
Ce roi, qui n'avait "plus de trône aux Tuileries,
n'aura même pas un tombeau dans sa patrie!
S'il était mort il y a trois ans, la France entière
eût pris le deuil les grands corps politiques de
l'Etat auraient exprimé leur douleur dans lés
termes les plus, pathétiques il y aurait eu des
courtisans, même pour une agonie royale. Il
pour l'agonie d'un exilé, et son dernier sou-
pir, qui eût été une commotion dans le mon-
de, est tout au plus une émotion dans Pesâmes.
Croyez maintenant à la puissance matérielle
de l'autorité Croyez à l'avenir, dos gouverne-
mens qui personnifient la résistance Croyez à
l'efficacité et a la sincérité des hommages qui
montent vers les pouvoirs pour les éblouir, et
qui durent tout juste autant que "la fortune à
laquelle ils s'adressent! Que cette fortune tom-
be, et les hommages se changeront en oubli,
• quand ils ne se changeront pas en ingratitude
et en outrage.
Cependant, il. faut le dire, et c'est le moment
de le dire, devant ce lit de mort qui impose la
justice à la conscience publique, en même
temps qu'il inspire l'attendrissement a tous
les, cœurs, le roi Louis-Philippe avait rendu à
son pays d'incontestables services. Son règne
de paix, de prospérité intérieure, d'activité in-
dustrielle, de tolérance politique, avait été une
station sur cette route du temps qui conduit
les peuples "a leurs destinées entre les écueils
et les abîmes. La France n'avait pas mar-
ché, cela est vrai mais elle n'avait pas
recu'é. Elle s'était reposée pendant dix-huit
ans dans la Monarchie Constitutionnelle, faite
à l'imago de ce parti qui exerce les facul-
tés vitales du pays, qui possède, qui diri-
ge, qui alimente la banque, le commerce, l'a-
griculture, qui absorbe tout ce qui s'éiève d'en
bas par le travail, par l'épargne et par le ta-
lent, qui donne l'impulsion à tout ce mouve-
ment d'échanges, de relations, de capitaux, de-
fondations, d'entreprises, qui, en un mot", est à
la fois le centre de tous les intérêts, le milieu
des richesses, sinon la cime où la racine, au
moins le tronc de la Nation..
Cette situation était grande sans doute pour
le gouvernement qui la résumait. Elle fut pen-
dant longtemps une puissance de conservation.
Elle devait être aussi .une puissance d'innova-
tion et d'organisation. C'est ce que le roi Louis-
Phillpps ne comprit pas assez il en a été
cruellement puni Louis-Philippe fut le roi de
la%ourgGGisiej_ au lieu d'être celui du peuple
tout entier. Il fut immobile au lieu d'être ac-
tif. Il manqua de confiance en lui-môme
et en son pays. Il céda à la peur, mauvaise
conseillère, plus dangereuse que la témérité.
FEUILLETON DE LA PRESSE, p
Ni du 29 àoïït 1850. il a
;̃ ii
NOtWELLES COMJDENCES (1).
» Donc j'allai, à deux heures après-midi, g
par un brûlant soleil qui me faisait chercher j,
l'ombre rapprochée des mur^, et qui. chassait s
des rues désortes toute figure humaino, son- q
ncr tout tremblant à la petite porte du cou- f;
l' vent de ma sœur. La porte s'ouvrit comme
.d'elle-même et j'entrai, sans avoir vu per- u
sonne, par une allée qui débouche dans h h
cour. Personne non -plus; tout le mondô fai- y
sait la sibsto dans les. cellules. Une main cIh ? s
tourrière assoupie m'avait apparemment tiré d
d'en haut le verrou île la porte grillée. J'étais r
heureux de cette solitude complète; une voix r
m'aurait .brisé le cœur; une figure quelcon- d
que se serait interposée entre l'imago de ma q
sœur et moi. J-s regardais en liberté ni en pair p
ces murs qui l'avaient enfermée, ces p'avés n
qu'elle avait foulés, cette longue ailée de cy- r
près qu'elle avait complus si souvent on pen- r
sant à moi, cetlo ioutains qui .bouillonnait 1
sous le cloître et dont le murmure l'avait é- p:
voillée ou assoupie trois ans 1 La cour étiL- s
celante de so'eil, et u'out les da les laissaient q ci
passer de loiigues herbes et de-3 giroflées jau-
nés entra les iniei sires de. pierres, avait l'air l ¡
d'un campo santo abaadouaé aux végétations v v
incuries du Jlidi. i. £
» Le bruit de mes pa=.sur ies pierres n'attira (J
(1). Voir la Presse des 30, 31. juillet, i" 2, 3, 7, °
8, 9, 13, 14; 15, 17, 20, 21, '±1 et 23 août. > t
La première condition pour un gouvernement,
c'est d'avoir le sentiment de sa force, et pour
croire à sa force, il faut croire à son droit. La
Convention, dans le fanatisme de l'innovation
et dans l'horreur de ses sanglans excès, étonna
cependant lo monde et soumit' l'Europe aprèê
l'avoir révoltée. Pourquoi? parce qu'elle avait
en elle l'instinct d'une mission sociale à ac-
complir. Les terribles .dictateurs qui la compo-
saient détruisedent d'une main hardie la vieille
société et marchaient vers leur but, mémo les
pieds dans le sang!
Il n'est pas permis aux gouvernera ens de
dormir cent ans, comme cette belle princesse
qui se réveillait après un siècle de sommeil,
toujours jeune et toujours jolie, au milieu d'un
palais enchanté où tout avait dormi comme elle.
Leur destinée c'est de marcher et d'avancer
chaque jour davantage dans la civilisation en
réalisant, par les institutions, par les lois, par
les mœurs, par la science, par la philosophie,
par la politique, une somme de plus en plus
grande d'instruction, de liberté et de bien-
être.
Si le roi Louis-Philippe avait eu la vo-
lonté de cette mission, il enracinait peut-être
pour longtemps sa dynastie, dans la démo-
cratie, dont la monarchie constitutionnelle
était l'expression tempérée et appropriée au
temps et à l'esprit public. Il ne l'a pas euer Au
lieu de se placer dans le mouvement de l'ave--
nir, il a été emporté par lui. Il croyait retenir
la France en restant immobile. Mais la France
l'a dépassé, et au moment où il se sentait lé plus
fort, le plus invincible, quand une majorité com-
pacte et dévouée adhérait à sa politique, quan'd
une armée fidèle et nombreuse le protégeait de
ses baïonnettes, quand les intérêts rassurés mon-
taient en popularité et en reconnaissance vers
son trône, quand ses jeunes fils, aimés et estimés
lui rattachaient la partie jeune et militante
de la nation, c'est à ce moment que ce go.u-
vernement s'est affaissé, et qu'il s'est retiré de-
vant un souffle populaire, emportant à peine
dans son isolement un regret du pays dont il
avait fait la sécurité, un souvenir et un hom-
mage du parti dont il avait fait la grandeur l
Quelle chute et aussi quelle leçon 1
Cette leçon, le spectacle qui nous est donné
en ce moment la rend encore plus saisissante,
surtout par le contraste qu'elle oppose aux ré-
ceptions officielles dont M. le président de la a
République vient d'épuiser la série. Dé-
tournez un instant yos regards de ces somp-
tueux festins, de ces fêtes splendides, de ces
hommages empressés, et reportez-les vers la
terre d'exil, au milieu de cette noble famillb,.
unie dans la douleur somme elle le fut dansje
bonheur! Ce vieux roi, que sa femme .et ses
enfans pleurent dans la solitude de leur deuil,
c'est ce roi puissant qui régnait sur la France,
et auquel on promettait naguère un éterirel
dévouaient, une reconnaissance impérissable,
une foi tune invincible.Il crut sans doute à ces
promesses, et il s'endormit dans une confiance
trompeuse, au lieu de chercher sa force dans son
union avec le peuple, et de consolider sa dy-
nastie en entrelaçant ses racines dans le sol
avec celles de la liberté dont la tige peut seule
résister aux tempêtes qui ont déraciné et ren-
versé trois fois en moins d'un demi-siècle île
tronc séculaire de la Monarchie.
Cette leçon, qui est écrite dans Phistoireià
toutes les pages, la Providence vient de la fai-
re retentir aux oreilles de M. Louis-Napoléon
Bonaparte, au milieu des bruits de fêlos, avta.
lo glas- funèbre de l'agonie de Claremont. C'est
une leçon qui traverse l'espace sur les ailes fie
la mort, comme pour frapper: davantage spn
regard et sa pensée. Sera-t-éllé perdue
Espérons encore qu'elle ne le sera pas, 'et
répétons avec Bossuet « Les ;vicissitudes des
grandeurs tombées sont les leçons providen-
tielles des grandeurs .vivantes.. »
S.OITSS-FHE&iPPEi- •'
Louis-Philippe était né à Paris le 6 octobre
1773. 11 était l'aîné des. énfans de Philippe-
Joseph duc d'Orléans et de la princesse Marie,"
fille du duc de Penthièvre. Le soin de son édu-
cation fut confié de bonne heure a Mme de
Genlis.
t,
personne dans cette cour déserte, ne fit ouvrir
aucune persienne aux fenêtre-. Je ne savais à
qui m'adresser pour parler à la supérieure et
lui demander à visiter les restes de ma sœur
et à emporter ses reliques. La tourière dor-
mait apparemment, comme les autres habi-
tantes de ce cloître endormi. Je m'enhardis,
en attendant un -mouvement où une voix, à
jete-r les yeux sur la partie ouverte du cloître,
sur la fontaine, sur la cour, sur les jardins
que n'animait le bruit d'aucune bêche, et à
fairo quelques pas dans l'enclos.
» J'aperçus enfui, à l'extrémité du. cloître,,
une grande porte entr'ouverto; c'était celle do
la chapelle du monastère, dont ma sœur m'a-
vait souvent parlé. Je pensai qu'une religieu-
se en méditation dans la chapelle avait sans
doute laissé cette porte sans la refermer der
rière elle, que le bruit de. mes pas l'arrache-
rait à sas pieuses pratiques, et qu'elle virai-
dreit m-'indiquer'la personne du couvent à la
quelle jo devais m'adresser. Je fis quelques
pas fous lo cloître; je trempai en passant ma
main dans l'eau du bassin qui avait tant d'an-
nées rafraîchi le front do Clotilde; j'en bus u-
no plçirio main en mémoire d'elle je poussai
lo battant de la porte et j'entrai en faisant ex-
près ré-onnor mes pas êous le petit dôme con-
sa-.ré aux dévotion? dos recluses. Jo croyais
que ce bruit ferait retourner l'uuo d'entre el-
les mais il n'y avait personne dans les bancs.
Leurs places étaient marquées par des li-
vres do prières laisses sur !a dernière éta-
g&re de leur prio-dieu. Un petit auttl au fond,
décoré de fi.'urs artificielles plantées dan>
des urnes de marbre petat en or, deux outrji-
tabl aux do dévotion enfermés et encadrés cie
Le jeune duc do Chartres s'associa en 1789 à|
l'enthousiasme du parti qui se mit à' la tête1
du mouvement révolutionnaire. h
Au mois d'août 1791, le -duc do. Chartresj
quitta. Vendôme avec son régiment et se rendit-
h Yalenciennes. Au mois d'avril 1792, la guerre
iyant été déclarée à l'Autriche, il prit part à la;
première» campagne. Le 20 septembre de l.i;
même année, il combattit à Yalmy, à la tête
des troupes que Kellerman lui avait confiées,:
et le 6 octobre il se battait encore à Jemmapes,
sous le commandement de Dumouriez. •
Pendant qu'il était engagé dans ces opéra-
lions militaires, la révolution avait marché; ̃'
Le décret de bannissement contre toute la fa:
mille des Bourbons, bientôt apporté, effraya
le jeune duc de Chartres, qui vint à Paris sup:
plier son père de chercher un asile en pays é-
iranger. Le duc d'Orléans refusa d'écouter ces
conseils, et le duc de Chartres dut retourner à
son poste.
L'exécution du duc d'Orléans,' qui eut lieu
quelque temps après, vint confirmer les plu|>
douloureux pressentimens de son fils. Quelque
temps après cette exécution, le général Dumo&i-
riez et le .duc de Chartres recurent l'ordre de
comparaître devant le comité de salut public!,
et c'est alors qu'ils abandonnèrent leurs trouj-
peset passèrent la frontière. Ils se' réfugièrent
en Hollande.
Les autorités autrichiennes engagèrent le
duc de Chartres à entrer au service de l'empi-
re, mais il refusa et se réfugia, en Suis.se. M'ie
Adélaïde sa sœur et Mme de Genlis le rejoi-
gnirent à Schaffouse e.t l'accompagnèrent jà
Zurich.
En arrivant dans cette ville le duc d'Or-
léans trouva les émigrés français très mal dis-
posés pour sa famille et les magistrats du
canton craignant la mauvaise humeur du gou-
vernement français refusèrent de'lui donner
asile. Les trois fugitifs quittèrent Zurich aussi
incognito que possible et se réfugièrent à Zu'g
où ils louèrent une maison. Ils furent bientôt
découverts, et par la protection de M. de Mon-
tesquiou Mile Adélaïde et M^ Se Genlis entrè-
rent" au couvent de Sainte-Claire près Bàiim-
garten quant au duc d'Orléans toujours ac-
compagné de son fidèle serviteur Baudoin il
continua. à errer dans diverses contrées de
l'Europe presque entièrement dénué de res-
sources et ne devant sa subsistance qu'à son
habileté.
Il en était arrivé au point d'êtro obligé; de
travailler pour vivre, quand une 'lettre de M.
do Montesquieu lui annonça qu'il lui avait
procuré une placo de professeur à l'Académie
de Reichenaw. Il se hâta de se rendre dans
cette: petite ville où, après avoir subi son exa-
men, il fut admis comme professeur, quoiqu'il
n'eut pas encore vingt ans. Il prit lo nom de
Chabaud-Latour.
Un mouvement qui éclata dans le canton des
Grisons força MH« Adélaïde à se retirer en Hon-
grie sous la protection de sa tante, la princesse
de Conti. A la même époque, M. de Montes-
quiou offrit sa propre maison au duc de Chai-
Ires, qui, sous lo nom de Corby, y resta caché
jusqu'en 1794. Mais alors sa retraite ayant en-
core été découverte, il: se décida à quitter la.
Suisse.
Il pensa à se réfugier en Àmériqupj et au
commencement de 1795se rendit à Hambourg
pour s'y embarquer. Mais une fois. là, le défaut
d'argent lo força de renoncer à son projet.
Ayant une lettre-de crédit sur un banquier de
Copenhague,, il traversa à pied la Suède et jlâ
Norwège et arriva au Cap-Nord au mois d'août <
1795, y fit un court séjour, et alla à Tornea et
delà à Abri après avoir traversé la Finlande.
Le Directoire, qui avait inutilement cherché
à découvrir la retraite du jeune duc, le fit en- <
gager à ^passer aux Etats-Unis, iui promettant
que la position de la- duchesse d'Orléans serait
améliorée et que ses jeunes frères auraient la (
permission d'aller le rejoindre. Une lettre en ce (
sens fut portée par M. Westwood au duc d'Or-
iéans qui accepta la proposition. Le 24. septem- J
bro 1796, toujours suivi de son fidèle Baudoin,
il s'embarqua sur le navire American., et arriva a
à Philadelphie après une traversée de vingt-
sept jours. r'; (
En novembre suivant, le duc d'Orléans fut <
bois noir contre des murailles .blanchies à la j
chaux, Une balustrade do cyprès moulée sépa-
rant le chœur du reste de ï'édifice, un pavé de
grandes: dalles dont quelques-unes éSaiont
sculptées en bos?e avec des armoiries et des
figures, dont les autres ne portaient qu'une
lafsje croi:< carrée dessinée sur la pierre; avec
UQ nom et- une date en bas voilà tout. Deux
rayons de soleil tombant d'aplomb parles vi-
traux" d'un petit dônio au-dessus de l'aute!
traversaient perpendiculairement lo fond de
l'enceinte, comme douig-rbes d'eau,-venaiem
frapper les dalles au;piod de la balustrade, et
rejaillissaient- en lumière éblouissante à mes
pieds sur une de ces sculptures. C'est à cette
clarté de ciel,c'e:t à la lueur de co clergé éto;-
nel, -comme tuTa'ppellei'dads tes vers, que je
lus le nom de Clblilde et la date do sa mort.
Je me précipitai d'abord; pour embrasser de
mes deux bras ce' lit dodumièro où elle repo-
sait, et où lo -soleil semblait ainsi la chercher
pour lâïanimer. Ce ne fut que plus tard et après
avoir prononcé mil.e fois son nom, pleuré et
prié sur sa tombe que -je m'aperçus d'une
différence qui. ne m'avait pas frappé d'aborù
entre cette: dalle et celles qui ̃ recouvraieuV
les autres cercueils dont la chapelle sem-
blait pavée. Elle était do marbre, et il y
avait au sommet une poignée do fleurs en-
core odorantei et qui semblaient souvent t
renouvelée'. Jo no fis pas grande "atten-
tion à cette- dUtinctïoa do culte eatro les.
cercueils, et jo restai agenouillé je ne sai.
combiecdo temps sur la dalle, les coudes ap
puyéj sur la balustrade du chœur, et le visage
noyé dans mes deux mains.
» Tu sais qu i jono suis pas ce qu'on appelle
-rêjoint parie duc de Montpensier et le comte; si
de Beaujolais. Les trois frères passèrent l'hiver!
ensemble à Philadelphie. Ils furent présentés,!
à Mont-Vemon, au général Washington. Après1 j,
unlon^ et fatigant voyage dans l'Ouest, ils re- a
vinrent à Philadelphie, se rendirent de là à la
Nouvelle-Orléans, et de la Nouvelle-Orléans, à L
bord d'un vaisseau anglais, à la Havane, où
les autorités espagnoles leur, firent mauvais1 d
accueil. Le duc de Kent lés roçut bien à Baha-j V
ma, mais n'osa leur permettre- de retourner en [ d
Angleterre à bord d'une frégate britannique; e.
Ils se rendirent à New-York, prirent passage p
sur un vaisseau marchand, et arrivèrent à
Falmoùth en février 18uO. Ils s'établirent à £ b
Twikenham. a a
La duchesse d'Orléans, leur mère, était alors u
retenue en Espagne. Les trois frères obtinrent
du cabinet de Londres la permission de passer j|
à Minorquo- à bord d'un' vaisseau de la mariné Si
royale. Leur projet ne réussit pas. Ils revinrent
à- Twikenham. Le duc de Montpensier mourut T
dans cette résidence en 1807. I! est enterré à |C
Westminster. Bientôt après, lo comte de Beau- q
jolais fut atteint du même mal que son frère! q
Les médecins lui conseillant un climat plus
chaud, il se rendit à Malte, où il mourut en
1808. Il .est enterré dans l'église Saint-Jean-de1- d
Lavale:i*e. d
Lavale'.te.
Le duc d'Orléans, qui avait accompagné son q
frère à Malte, quitta l'île et alla s'établir à Mes- r'
sine, sur une invitation du roi Ferdinand. C'est
là qu'il épausa, en 1809, la princesse Marie- F
Amélie. ̃̃̃̃
Après un exil de vingt ans, le duc d'Orléans j,
rentra, à Paris le 18 mai 1814. Au commence- p
ment des Cent-Jours il fut momentanément in-
vesti par Louis XVIII du commandement d'unie n
armée du Nord mais dès le 24 mars il rësi- q
gnait ces fonctions entre les mains du duc de k
Trévise, et retournait à Twikenham, en Angle- s
terre.
Sous la seconde Restauration, il fit un neii-
veau séjour en Angleterre, et y resta jusqu'en s
1827. s
Les faits ultérieurs de la vie de Louis-Phi- B
lippe sont connus.. ̃̃̃̃• .̃'̃'̃̃
Le Journal des Débats donne, sur la moït d"e-
Louis-Philippe, les détails qui suivent
« Lo roi Louis-Philippe est mort entouré de sa
famille, dans la plénitude de ses facultés inlelleb-
tuelles, sans que la lucidité habituelle de son es-
prit, eût souffert, des approches'de la mort ja
moindre atteinte.
» Députe quelques mois sa santé -déclinait visi-
blement; sans que l'altération particulière d'aucan
organe permît d'attribuer ce dépérissement gra-
iuel à une autre cause qu'à celle que nous venons
de signaler. En juin dernier, le séjour de S. M.; a
Saint-Léonard parut la remettre en voie de réta-
•blissement. Le roi reçut de France plusieurs visi-
tes qui lui causèrent une vive émotion de plaisir.
Le mois de juillet semblait confirmer cette amélio-
ration.
» Mais depuis une quinzaine de jours, au coh-
traire, le mal empirai!, et enfin depuis quaranie-
huit heures l'affaiblissement général de l'auguste
malade avait fait des progrès qui ne permettaient
plus, même à la reine, aucune illusion. Un voyage
et un établissement projetés à Richmond furei.l
contremandés, malgré le roi lui-même, par suite
de l'impossibilité constatée de le transporter sans
risque. Dès-lors la médecine se déclara impuissaii-
te. Le docteur Chomel fut vainement • appelé. Ôiî
dut annoncer ou roi l'imminence du danger.
» Le roi reçut, avec la fermeté d'ame qui ne l'a-
bandonna pas un seul instant pendant toute la du-
rée de cette cruelle épreuve, l'annonce de sa fin
prochaine. C'était le dimanche matin, 25 août. Il
«ut 1p. force de dicter plusieurs dispositions qu'ii
voulait ajouter à son testament et une dernière
page des Mémoires de sa vie, qui, depuis deux ans
ont occupé'en partie sa retraite et distrait son exil.
» Puis S. M. ayant fait venir Mmo la duchesse
d'Orléans, eut .avec elle, un -entretien qui dura plus
d'une demi-heure.
» -M. l'abbé Quelle,1 aumônier do la reine, étan
ensuite entré dans la chambre de S. M., le roi, en
présence de toute sa famille simplement noble-
ment, et avec'une inaltérable résignation accom-
plit ses devoirs de chrétien. La reine, Mme la dur
chesse d'Orléans, le-comte de Pans, le duc fle
Chartres, le ducet la duchesse de Nemours, le
prince et la princesse de Joinville, le duc et la du-
chesse d'Aumale et la duchesse de Saxe-Cobourg
Paient agenouillés autour du lit. de S. M. -Les offi-
ciers et les serviteurs du roi assistaient également
à cette scène touchante.-
i> Dans la soirée, une fièvre violente se déclara,
et diminua successivement dans le courant do la
nuit, qui fut relativement calme. Le matin, le roi
se sentait mieux. A sept heures, une heure avant
dévot; mais quand on a sous les genoux le
cercueil de l'être qu'on aima le plus en ce
monde, sur-la tôte dn rayon du soleil cou-
chant, ut devant sa pensée le problème terri-
ble do l'éternelle, séparation ou do l'éternelle
réunion, on no le résout pas par le raisonne-
ment, on le résout par le cœur, mon ami
on aime, on pleure, on se fie à son a-
mour et à ses larmes. Tout homme alors
prend malgré lui la superstition 'de sa ^ten-
dresse. S'il ne sent Tien/il no croit ren; s'il
sent tout, il croit tout.- J'étais anéanti dans la la
vision do l'immortalité où je revoyais ma sœur,
comme si elli? oût fait partie de ces rayons;
je lui parlais comme si elle m'avait répondu
dans cet écho do ma respiration, dans co vide
de marbres sonores. Combien de minutos ou-
a'hf'urès s'écoulèrent ainsi? Je ne le sais pas-
Jei-rois que. j'y serais oncoro sans co que j-
vais te dire.
•» (Mais, grand 'DituI je n'ui, pas commence
et voilà un volume! Que vas-tu periser-do ma i»
loquacité? Pense tout ce quo tu voudras ii
faut que je ;retrace pour moi, sinon pour toi,
cette heure autour delaquelle desanjourJ'-hui,
et pour jamais,- vont graviter toutes les heures'
qui- me restent à vivre 1)
«J'entendis un léger gémissement de gonds à
la porte; jo erus que c'était lo vent de VAvol
Maria qui se lèvs au soleil couchant et qui
fait battre les vokts dans la solitude dos ruci
do. Roms je ne nie retournai pas. J'entendis
un frôlement d'étoffe contre lo-. mur-; je cru.-
que c'étaient les plis d'un des rideaux des fe-
nêtres qui balayaient lus vitres je'no releva,
pas la tôte. J'entendis des pieds légers, mai*
lents et mesurés, qui semblaient s'avancer on
sa mort, il était encore en possession de toute son
intelligence, et il disait à son médecin « qu'il se
trouvait bien. » A huit heures, il rendit son amii
à Dieu, au milieu des larmes et des embrassemens;
de sa famille, sans convulsion, sans souffrances,-
avec une admirable sérénité. »
On écrit encore do Claremont au Journal des
Débats, la date du 26
« Ce matin, à huit heures, Louis-Philippe a ren-
du le dernier soupir. Vendredi, il avait fait une
promenade de quatre lieues en voiture, au retour
de laquelle il a dîné à table avec tout le monde.'
Le samedi, il était plus faible il a dîné seul", mais
encore avec appétit. Il est resté au salon jusqu'à,
près de onze heures, soutenant la conversation.
» Le dimanche matin, son pouls marquait' 84
pulsations comme à l'ordinaire. Il se trouvait très
bien. A niidi, il a été pris d'un frisson valent qui
a duré près d'une heure et qui nous a annoncé
unra- fin très prochaine. Les toniques et les spiri-
tueux lui ont rendu quelque force, et son pouls
s'est relevé pendant la nuit. Ce matin, à six heu:
re?, il a. dit encore qu'il se sentait bien il le di-
sait encore une heure après.
̃ » Le docteur Chomel est arrivé pendant l'agonie.
Toule la famille, à l'exception des enfans les plus
jeunes, était réunie autour de son lit depuis .un
quart d'heure.
» C'est le docteur Guencau de Mussy qui a jus-
qu'au dernier moment soigné l'auguste malade. »
La proposition suivante a été délibérée hier
dans une réunion de représentans du peuple,
qui ont résolu d'en saisir l'Assemblée à sa
rentrée.
« La division das partis n'a jamais produit eh
France que les malheurs les plus regrettables. Ces
..luttes, loin de s'apaiser, prennent pour l'avenir le
caractère le plus alarmant. Il importe donc aux
intérêts de la patrie d'y mettre le terme le plus
prochain en détruisant leurs principes générateurs.
» C'est par l'abrogation des lois de bannisse-
ment prononcées contre la famille des Bourbons,
que l'Assemblée garantira le pays, sauvegardera
la liberté et ses institutions, et ralliera les partis
sur le terrain de la légalité.
Proposition.
« Art. 1er. Les lois de 1832 et 1848, qui bannis-
sent de France les Bourbons de la branché aînée
st de la branche cadette sont abrogées.
» Art. 2. A leur entrée sur le territoire de la
République, les membres do la famille des Bour-
bons devront prêter serment d'obéir aux lois, et ce
dans la forme ordinaire, à peine de déchéance du
bénéfice de la présente disposition. »
M. le président de la République est ar-
rivé de son voyage ce soir, à huit heures. La
société du Dix-Décembre stationnait sur la
place do l'embarcadère du chemin de fer de
Strasbourg.
Les faubourgs Saint-Denis." Saint-Martin et
toutes les rues aboutissantes étaient occupes
par les troupes. La circulation était interceptée.
Les boulevards regorgeaient dé inonde. Sur
tout le parcours, les cris poussés par la Société
'du Dit-Décembre ont été étouffés par le cri de
Vice la République
Le sénat des Etats-Unis a vu la faute qu'il
avait commise en. rejetant le bill du Compro-
mis, et il s'est hâté de la réparer. La question
qui semblait ajournée à la session prochaine,
au grand détriment de. tous les intérêts politi-
ques et commerciaux, a été reprise immédia-
tement et malgré les efforts acharnés do quel-
ques membres du Sud. Les mesures, repoussées
en masse, ont été de nouveau examinées .et
adoptées séparément article par article.
Nous avons expliqué, mercredi dernier, en
quoi consistait le Compromis présenté par M.
Clay, au nom du comité des Treize. Les hom-
mes éminens dont -il était l'oeuvre avaient
cherché à éviter à-tout prix le déchirement
dont l'Union était menacée depuis' longtemps
par la question de l'esclavage". Dans ce but, et
faisant une part égale à tous les intérêts, ils a-
vaient proposé l'admission de la Californie, ré-
glé la frontière du Texas, régularisé la position
du Nouveau-Mexique et denné de nouvelles
garanties d'extradition aux maîtres dont les es-
claves s'étaient enfuis.
Ce sont ces mesures de conci iation et de sa-
lut, repoussées après sept mois de discussion,
par la passion aveugle du Nord et du Sud, que
!o sénat, revenu de son erreur, a adoptées en
deux ou trois séances. La Californie a été ad-
mise comme Elat indépendant, et avec deux
hésitant vers le banc de bois dont la planche
supérieure, celle où l'on joint los mains, ca-
chait sans doute à la personne qui venait prier
ma tête inclinée plus bas sur la balustra le du
chœur. Je. passai mes doigts sur mes yeux
pour y faire rentrer mes larmes, j'écartai mes
cheveux qui me couvraient la front, et jo me
levai eu retournant mon visage vers "la porte
du côté où j'avais cru-enttndre les pas!
» Ah! mosi ami, ce ne fut qu'ua'éclaiiyunp-
vision, une hallucination,- \o\voudras mais -je1- vivrais. rniils et mille,
années, et je tiendrais la pinceau do Raphuë;,
le ciseau de Canôva, lo clavier de Rossini. lo
plumo dé Pétrarque, et j'écrirais; je ehadio-
rais, jo peindrais, je sculpterais ma pensi'o
pendant des milliers d'heures, que jo n'essaie-
rais pas d'égaler jamais co que je vis dans ce
rayon! ̃; .̃
» Unejcuue figure d'environ ueizoun-, tout*-
vêtue do noir,- comme un cyprès qui -iori d'un
̃pavé de marbre, grand, souple, élancé sur
sa base, les épaules transpareule-ï'à travers u>:
filet de sombres dentelles, lus bras arrondis.
;la iailie onduléo et déjà dorn'i-ple-iue, faisaùt
éclater l'enveloppe de soio qui se collait aux
lignes de son corps, commo le tissu dd lierre
déchiré çà et là par la blancheur du marbre
qui se colle aux genoux ot aux hanche.-
d'une statue, dans le jardin Pamphili, la
tète un peu inclinée les mains jointe
par ses doigts entrelacés sur, ses geuoiu
autour d'un, de ces gros bouquets de toute*
nuancée que les paysannes d'Albano viennent
vcndroàllomU el -'qu'elles luttent en mosaïque
do fleurs ;:doi cheveux rattachés en -deux ou
trois grosses boucles sur sa tôle, par doux Ion
>
ropvésentans au congrès. Une réserve sansim-
portance a été faite à l'égard des terres pubjàfj
ques.Levote a eu lieu 'le 13, à la majorit|fer»
30 voix contre 19, et les journaux de Neâ^feg|
font remarquer que c'est !a plus gi'andrite qu'il, y ait eue dans le sénat depuis «p$fc?"
men cernent de la session. vëNl*
On sait que la question du Texas, quoiqœfe-< <
apparence exclusivement relativo à la déliraK»
talion des frontières, impliquait au fond la
question de l'esclavage"; il s'agissait en effet
d'un Etat à esclaves voulant empiéter et éta-
blir ses institutions sur un Etat libre. La diffi-
culte était grande et elle avait déjà fait courir
aux armes les deux Etats limitrophes. Dans une
lettre écrite au gouverneur du Texas et adres-
sée ensuite au congrès sous formo-de message,.
M. Fillmore déclarait que si lo Texas cherchait
à étendre sa juridiction sur un autre Etat do
l'Union, il te regarderait comme coupable d'u-
ne infraction à la. loi fédérale, cl qu'il ferait
immédiatement usage contre lui des facultés
que lui donne la Constilution.
Ce langage énergique a été généralement
approuvé. Il était cependant de nature à exci-
ter encore plus vivement les passions déchaî-
nées, et le sénat, tout en l'approuvant en prin-
cipe, à cherché, daias l'application, à en atté-
nuer l'effet.
Le gouvernement texien revendiquait, con-
tre le Nouveau-Mexique, les quatre comté?,
non encore organisés, de El Paso, Tv'orth, Pré-
sidio et Santa-Fé. Sur la proposition de M.
Pearco, adoptée par 30 voix contre 22, le sénat
a fixé la frontière texienne au point où le 100=
degré de longitude occidentale intersècte la
parallèle du 36= degré 30' de latitude septen-
trionale. La ligne se dirige de là .vers l'ouest
jusqu'au 102e degré de longitude, pour remon-
ter ensuite au sud jusqu'au 32e degré do lati-
tude, d'où elle court enfin directement jus-,
qu'au Paso pour embrasser les établissemens
d'Elzario. C'est à peu près le tracé proposé dans,
le Compromis, et il a l'avantage de faire une-
part convenable au Texas sans ébrécher le
Nouveau-Mexique. En outre, pour, indemniser
le Texas de la réduction de ses frontières et do
l'abandon de ses réclamations, les États-Unis
lui paieront une somme de 10 millions de
piastres (50 millions de francs.)
Cette générosité a paru excessive aux abo-
litionnislos exaltés du Nord, et ils se proposent
do faire rejeter le bill par la chambre des re-
présentans. C'est en effet de ce côté que vont
se tourner maintenant les efforts de tous les
mëcpntens, et c'est là aussi qu'est l'intérêt et
le danger delà situation. Si la chambre fait son
devoir comme le fait le sénat si, comme lui,
elle sacrifie les polits intérêts de parti aux
grands intérêts de l'Union, la tranquillité no
tardera pas à renaître ..dans toute l'étendue de
la République.
Le cabinet du nouveau président se trouve
définitivement constitué. Les deux derniers
ministères vacans ont été donnés, celui do Fin-
tériour, à M. Mac-Kennan, de la Pensylvanie
celui de la gu°rre, à M. Conrad, de la Loui-
siane. Ce sont deux hommes de mérite, et qui
jouissent d'une grande considération person-
nelle. En somme, ce ministère, sous le rapport
du talent, est l'un dos plus remarquables 'qu'il
y. ait eu depuis longtemps aux Etats-Unis.
£©M!SEÏÈS gî:H IL iPAHX.
{Troisième session.)
Nous avons annoncé hier que nous reviendrions
sur la troisième session du Congrès do la Paix,-
dont nous n'avons donné qu'une très succincte
analyse", et que nous reproduirions textuellement
ceux des discours qui s'y sont fait le plus remar-
quer ou le plus applaudir. Nous avons publié a-
vant-hier le discours de M. de Cormenin nous pu-
blions aujourd'hui les discours de Mal. de GiraiMin
et Cobden, dans l'ordre où ils ontétô prononcés, dans
la première séance qui a eu lieu lo jeudi 2j août.
PRE.îIÏÈRE SÉANCE. PIIEJIÏÈBE RÉSOLUTION.
§I=r. Lecongrèsdesamisdelapa'xu'nicei-sr'lîe,
réunis à Francfort sur-!c-Mein, les -2-2, 23 et
24 août 1850, reconnaît que le recours aux ar-
mes étant condamné par la religion, ta morale,
la raison, V humanité, c'est un devoir d'adopter
des mesures propres à amener l'abolition de la
guerre; et le congrès recommande à tous ses i
membres de travailler, dans leurs, pays respec-
tifs, à faire disparaître, par une meilleure é-
gués épingles semblables à de= styleh à niaii-
che; do perles. Ces cheveux blonds frappas du II
foleil rejaillissaient aux yeux en véritables é-
blouissemens métalliques de gerbes d'or.
Quant au vi«oge, je n'essaie pas; j'effacerais
autant de. mots que j'en écrirais pour peindre
"l'inexprimable; d'ail'-eurs, il y avait autour do
tous les trails, de toutes les lignes, de. toute?
les teintes'-de la peau, .do toutes les "expras-
sions, do la phjsionomio, uvjo, atmosphère' et
comino un rejaillissement d'amende jeunesse,
do vie. de splendeur, tel qu'on lin voyait pus
ces traits ou qu'on ne les voyaitqu'a Ira vers un é-
'trouissement comme on no voit le fer rou;;e qu7t
travers sa vapeur ignée d.ui^ la fourn.'iise Co vi-
sage transperce do part en [>;iit par la lumière,
tant lu carnation en ost limpide, so conionjiaH
si complétera --ni avec les rayons par ia trans-
parence et la couleur blanche et ro.o du front
et des joues, qu'on no-pouvait ^irc c-j qui 6-
lait du soleil et ce qui était dj ia femme où
commençait, où finissait le rayon du ciel et ia
créature céleste. C'était, si tu vouï, uno in-
carnation de la lumière, une Irati'-fîguratioa
do rayons "du soleil en visago co femme, uuo
oiiibre do visage entrevue' au fond d'an arc-
en-ciel- do feux! Mais bah! efface tout cela,,
ou ne lo lis pas c'était ce que, tu as rêvé peut-
être dans l'neure la plus amoureuse; d?) Ses
inspirations pour fondro 4'un regard un cesur
insonsihlo da'us un cœur d'horame Co quo tu
n'as jamais pu dirc-;co que Kanh;-ël a entrevu
dans ses ùernières touche?., quand il devenait
plus homme et moitié my.-îque; un virago
outre la Vierge et la Fornariua, 'divin par la
beauté, féniioiii par l'amour! de ce; yeux
qui, s'ils vous regardaient jamais, atti-.
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