Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1886-06-05
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 juin 1886 05 juin 1886
Description : 1886/06/05 (Numéro 3507). 1886/06/05 (Numéro 3507).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/04/2011
trême-Gauehe qui avaient désapprouvé l'exclu-
sion de l'Union des Gauches. Il «Urne qu'une
démarche de ce genre ne peut avoir un réel suc-
cès que ai elle réunit les représentants de tous
les groupes républicains de la Chambre. Il a alors
pris l'engagement de proposer une nouvelle déli-
bération de l'Extreme-Gauehe, en exprimant l'es-
poir que son groupe reviendrait sur sa décision
primitive.
De leur côté, les délégués de l'Union des gau-
ches ont promis de saisir leur groupe de la ques-
tion.
La démarche collective auprès du gouverne-
ment est donc ajournée jusqu ce que ces deux
groupes aient fait connaître le résultat de leurs
délibérations.
TORPILLEURS ET CUIRASSÉS
NI. Ménard-Dorian, rapporteur du budget de la
Marine, a commnacé son rapport verbal devant
la Commission du Budget.
A cette occasion, il a rendu compte du vo yage
qu'il vient d'effectuer à Toulon dans le but d'as-
sister aux manœuvres des torpilleurs contre l'ea-
cadre cuirassée.
?il. Ménard-Dorian a fait un exposé très étendu
qui a vivement Intéressé la Commission.
Sans entrer dans tous les détails techniques,
nous pouvons reproduire les impressions géné-
rales que M. Slênard Dorian a rapportées de son
voyage.
Il estime que les expériences qui viennent
d'être faites à Toulon ont eu l'avantage de mettre
en lumière les conditions mal connues jus-
qu'ici dans lesquelles les torpilleurs peuvont
être utilisés en temps do guerre; elles ont égale-
ment révélé certains côtés défectueux des torpil-
leure.
Toutefois, M. Mênard-Dorlan croit qu'il faut
continuer la construction des torpilleurs, mais
qu'il serait dangereux de renoncer la construc-
tion des cuirassés alors qu'il n'est pas démontré
que leur rôle est uni.
M. Ménard-Dorian demande que, quel que soit
le sort réservé plus tard aux cuirasses, ou achève
la construction des navires de cette catégorie
actuellement en chantier ou à flot mais Il pense
qu'on devrait renoncer à construire de nouveaux
transports de l'Etat, qui immobilisent sans profit
desofflciers et des équipages qui pourraient ren-
dre de grands services dans la flotte de guerre,
et qu'on devrait confier désormais le service des
transports de l'Etat à l'industrie privée.
Après cet exposé. M. Ménard-Dorian a com-
mencé l'analyse détaillée des chapitres du budget
de la Marine. La Commission du Budget a exa-
miné les quatre premiers chapitres. Elle a décidé
qu'il y avait lieu de procéder à la réorganisation
de l'administration centrale ie nombre des di-
rections serait réduit de cinq à quatre par la
suppression de la direction des services adminis-
tratifs.
La nouvelle organisation procurerait au Trésor
une économie de 150,000 fr.
LE MARIAGE DU telDERT CLEVELAID
C'est avant-hier que M. Cleveland, président de
la République des Etats-Unis, s'est marié.
Et c'est ici qu'une fois do plus on a vu tonte la
simplicité démocratique.
NI. Cleveland avait adressé a ses amia la lettre
suivante
Mon cher monsieur,
» J'épouse Alile Folsom mercredi soir, à sept
heurea, à la Maison-Blanche. Ce sera sans céré-
monie. Mais en venant vous ferez plaisir à
» Votre très sincère
GROVER Clevï&ànd.
Il Washington, le 3i mai
Un roi ou un empereur ne se serait pas marié
aussi simplement. Il aurait fatlu déployer un
faste Inoul. Et le peuple se serait vu Infliger la
charge de quelques millions de plus.
A Washington, la cérémonie a été des plus .or-
dinaires.
A peine une trentaine de personnes y assis-
taient-elles.
En débarquant samedi dernier à New-York, du
Nooidktnd, la Jeune fiancée. Mlle Folsom, a ap-
pris que son grand-père était mort trois jours
auparavant, lui léguant un tiers de sa fortune,
soit un million de francs.
Malgré le deuil, elle a préféré ne pas retar-
der la cérémonie nuptiale, laquelle a eu lieu
aussi simplement que possible.
hllle Krancos Folsom est une fort belle person-
ne, brune, aux yeux vifs, à la physionomie des
plus expressives et d'une magnifique prestance;
elle ressemble beaucoup A sa mère, dont la
beauté est célèbre; elle est âgée de vingt-deux
ans.
La mariée est, de plus, une latiniste do pre-
mier ordre elle adore les mathématiques, les
langues vivantes et la danse.
Très admirée par les jeunes gens qui étudiaient
avec elle à l'Ecole mixte de Buftalo, htlle Kolsom
• été nancéo deux fois avant do captiver le cœur
du chef do la grande République américaine.
LE RECENSEMENT
La Préfecture do la Seine a reçu hier, de la
part do plusieurs mairesde la Ville de Paris, des
communications au sujet do l'opéoation du recen-
soment général de la population.
Avant-hier matin, quand on a voulu commen-
cer à procéder au dépouillement des bulletins de
recensement, on s'en est vu empêché par une
difficulté imprévue dans beaucoup d'arrondisse-
ments, plus de la moitié des chefs de famille ont
refusé de remplir les feuilles dites « de, ménage ».
Os feuilles ont été retournées aux recenseurs
telles que ceux-ci les avaient remises pour être
remplies par les familles ou par les patrons des
grands établissements pour co qui concerne leurs
employés ou leurs ouvriers.
Beaucoup de feuilles individuelles manquaient
également, ce qui a rendu absolument impossi-
tout travail d'ensemble.
Enfin, un tiers au moins des feuilles indivi-
duetles renvoyées sont incomplètes.
D'après les rapports fournis par les recenseurs,
on a trouvé génëralement que le questionnaire
était trop cotnpliqué beaucoup de personnes ne
1 ont pas compris, ou elles n'ont point voulu don-
ner de renseignements trop intimes, ou encore
elles n'ont pas voulu se soumettre à un travail
qu'eltes trouvaient trop long et quelque peu mi-
nutieux.
L'opération du recensement ne se fait donc que
très difficilement et ce n'est guère que la semaine
prochaine que l'on pourra commencer le travail
laborieux et compliqué du dépouillement dos
feuilles.
La Préfecture do la Seine a dA donner
trurtlons pour aviser à faire remplir do;
feuilles de ménage renvoyées en blanc.
Os. on croit lue ces feuilles, Qu'il faut avant i
tout mettre en état, sont au nombre d'environ
cinq cent mille.
EN ORIENT
On télégraphie d'Athènes qu'il devient de plus
en plus probable que le blocus de la Grèce par
l'escadre internationale sera prochainement levé.
DE LJTsËÏHi
M. Develle, ministre de l'Agriculture, s'est
rendu au soin de la Commission de la Chambre
chargée d'examiner le projet de loi relatif h
l'assainissement de la Seine par le déversement
des eaua dégoût sur un terrain détaché de la
forêt de Saint-Germain et concédé par l'Etat à la
Ville de Paris.
Le Ministre a déclaré, an point de vue de l'ad-
ministration qui lui est confiée, qu'il n'avait pas
d'objection à taire au projet de loi.
D'autre part, la Commission a reçu communi-
cation d'une lettre du Ministre de la Guerre fai-
sant savoir que le Comité de défense ne s'oppose
pas au projet.
La Commission a été d'avis qu'elle n'avait pas
à entendre de nouveau les auteurs de projets
dont les dépositions ont été contre-signées dans
les procès-verbaux de la Commission de l'an-
cienne Chambre.
Eile se rendra A Gennevilllers et à Achères le
vendredi Il juin.
Les députés qui s'intéressent à la question se-
ront invités à se joindre elle.
La détégation ira d'Epinav-sur-Seine à Andrésy
en bateau, afin de se rendro compte du degré
d'infection de la Seine.
LE bëgimeHes sucres
Le Conseil des Ministres s'est entretenu hier de la question
du régime de* sucres» qui doit venir en discussion devant la
Les Ministres des Finances, de l'Agriculture et da Con-
merce se sont mis d'accord sur les dispositions qu'ils soutlea-
Considértnt que le projet général de la Commission do
la Chambre soulève un trop grand nombre de questions et
que certaines de ces questions sont trop complexes pour
Pouvoir être résolues par le Parlement avant la clôture da
la session actuelle, le gouvernement demandera qu'on limite
la discussion actuelle à la solution de celles des questions
qui ont un caractère urgent, à savoir la prorogation de la
Kitrtaie sur les sucres européens étrangers et le régime im-
posé aux sucres coloniaux français.
Le gouvernement consent i la prorogation pour deux
ans de la surtaxe de 7 francs appliquée par la loi du 29
juillet aux sucres européens étrangers, et qui expire le
août prochain il adaot, en autre, la principe de l'équi.
valence pour les sucres coloniaux français.
les autres questions seratent réservées.
A. DECAZEVILLE
Decazeville, 3 Juin,
M. Basly a conféré longuement avec les délé-
gués des mineurs.
il leur a demandé s'ils no croyaient pas que
les ouvriers seraient désireux de reprendre le
travail.
Les délégués n'ont pas donné de réponse po-
sitive.
Alors, M. Basty les a fortement engagés à con-
sulter les ouvriers sur l'opportunité d'une rentrée
et il a dit qu'il convoquerait trois réunions à
Combes, il Firmy et à Decazeville.
Les ouvriers seront appelés à voter sur la ques-
tion de la reprise du travail par « oui n ou « non »
au scrutin secret.
Decazevitle, 3 Juin, midi.
Cet après-midi, à deux heures, a eu lieu à Com-
bes une réunion des mineurs.
Ils ont voté à butlotin secret sur la question de
savoir si le travail devait être repris.
A l'unanimité, la continuation de la grive a
été votée.
A trois heures et demie, la mémo opération a
eu lieu à Firmy deux mineurs seulement so
sont déclarés pour la reprise du travail.
Enfin, à cinq heures et demie, on a procédé au
scrutin sur la mémo question à Decazeville la
continuation de la grève a également obtenu
l'unanimité.
Dans aucune de ces trois réunions, les délé-
gués n'ont pris part au vote, NI. Basly lour avant
demandé de s'abstenir afin de connaîtra les véri-
tables intentions des mineurs.
LES GRÈVES A SAINT-QUENTIN
Quatre établissements de tissage sont en grève
ce sont les fabriques de MM. Hamm, Gabreau,
Sichel et Basquifl.
Les ouvriers réclament le tarif de 1884, c'est-à-
dire une augmentation de 10 0/0 sur le tarif ac-
tuel les patrons offrent 6 0/0.
Les ouvriers, trouvant étant donné la hausse
des laines et l'épuisement dos stocks que cette
augmentation n'est pas suffisante, maintiennent
leurs prétentions.
Il nous semble que. dans ces conditions les
patrons pourraient bien aller jusqu'à 10 ce
qui satisferait, croyons-nous, les réclamants.
Les grévistes des quatre fabriques sont au
nombre de 520 environ.
Ils conservent le plus grand calme.
L'INTOLÉRANCE CLÉRICALE
Il s'ost passé à Billy-Montigny (Pas-de-Calais)
un fait d'intolérance cléricale qui a provoqué
l'indignation générale.
Un enfant en nourrice dans cette commune
venait de mourir.
Sa mère, arrivée aussitôt de Paris, se rendit à
l'église chose qu'elle aurait dû, il est vrai, se
dispenser do faire pour s'entendre avec le curé
au sujet de l'enterrement du pauvre petit.
Alors, le curé, qui avait appris que l'enfant
était illégitime, couvrit la malheureuse mère
d'injures, lui disant:
« Votre enfant n'était qu'un bâtard! Je de-
vrais bien lui refuser l'entrée de l'église! En tous
cas, je n'irai à l'enterrement qu'à la condition
qu'il se fasse avant six heures du matin! »
La mère, tout en larmes, essaya de discuter
la seule concession à laquelle consentit le curé,
c'est que l'enterrement, au lieu de se faire avant
six heures du matin, se ferait après cinq heures
du soir.
Empressons-nous^ d'ajouter que cet intolérant
personnage n'est arrivé pour enterrement qu'à
six heures et demie.
II donna aussitôt l'ordre de se mettre en mar-
che. Nous devrions dire: l'ordre de courir. En
effet, les porteurs du cercueil allaient au pas de
course. Il fallut que la malheureuse mère iu-
tervint pour qu'on prit une allure plus décente.
Au cimetière, nouveau so«nd Init que le cercueil fintrftl par Va i et
non par la porto réservée il. l'eu, dj tans les
convois.
Cette fois, c'en était trop Les personnes qui
suivaient le cercueil laiseèreat Éclater leur indi-
gnation. Aussi le curé jugea-t-il à propos de ca-
pituter, et le convoi put entrer dans le cime-
tière autrement que d'une manière honteuse.
Ajoutons que les « bonnes sœurs o no pou-
vaient manquer de s'associer à 1 acte odieux du
curé. Il est de coutume a Billy-Montigny que des
jeunes filles vêtues de blanc suivent le convoi fu-
nèbre des enfants. Mais les « bonnes sœurs » In-
terdirent & leurs élèves de se joindra cette fois
au cortège.
De tels faits portent leur condamnation avec
eux. Aussi nous contentons-nous de les publier.
Le publie les juge et les flétrit.
LE DUEL DRUMÔNT-MËfÊlT
M. Arthur Meyer. directeur du Gaulois, qui,
dans son duel avec M. Drumont, a blessé son ad-
versaire dans des circonstances déloyales, est
assigné A comparaltre le samedi 12 Juin devant
la lut Chambre correctionnelle du Tribunal de la
Seine, sous la prévention de coups et blessures
ayant occasionné une incapacité de travail de
plus de vingt jours.
Le Meeting du Château-d'Eau
Hler, deux heures de l'après-midi, a eu lieu
au Théâtre du Château-d'Eau, un meeting au pro-
fit des grévistes de Decazeville.
Un millier de personnes environ y assistaient.
M. Goutte, qui revient de Decazeville, présidait,
asslsté de MM. Vaughan, Eudes et Gabriel Deville.
il a raconté les vexations dont il a été victime
de la part des agents de l'autorité et a fait un
long exposé de la situation poignante des mi-
neurs, A bout de ressources.
Mlle Louise Michel et JIM. Chauvière, Jules
Guesde, Susini et Eudes ont tour à tour pris la
parole.
Un ordre du jour blâmant le gouvernement
pour son attitude dans la grève de Decazeville a
été voté.
La réunion s'est terminée à cinq heures et de-
mie.
La sortie s'est effectuée avec calme.
Une foule nombreuses stationnait devant le
théâtre.
L'Orage en Normandie
Nous avons hier, dans notre article « Départe-
ments annoncé qu'un orage terrible avait
éclaté en Normandie.
L'orage a sévi violemment et par deux fois au
Havre et dans les environs, à quatre heures et à
neuf heures du soir.
Pendant le premier orage, les Jardins et les
promenades avaient déjà beaucoup souffert; mais
le second, autrement grave et désastreux, a duré
une heure et demie.
Pendant près de quinze minutes, les gréions
tombaient drus, gros comme de petites prunes
Certaines rues, telles que celles d Etretat et
de Montivitliers, étaient transformées en torrents
Impétueux charriant des débris de toute espèce,
même des pierres on a dû, le matin, débarrasser
avec des chariots les rues des tas de grêlons
glacés amoncelés, comme la neige en plein dé-
cembre.
Les dégâts sont énormes, mais c'est surtout le
quartier des Quatre-Chemins et la commune de
Sainte-Adresse qui paraissent avoir le plus souf-
fert.
La culture maralchère a été dévastée; les pois
sont, en certains endroits, absolument perdus.
DEUX AUTOMATESAl'X ENCHÈRES
On a vendu à l'Hôtel-des-Ventes deux automa-
tes de Vaucanson, deux bonshommes saluant,
marchant, agitant les bras.
Du moins, üs purent faire ces gestes autrefois,
car l'âge exerce ses ravages même sur les auto-
mates
Cher les hommes,le sang s'épuise avec la vieil-
lesse, les tissus perdent leur fermeté, tes muscles
refusent de jouer; chez les automates, ce sont
les ressorts qui se rouillent.
Ces deux chefs-d'œuvre de mécanique étaient
donc en assez mauvais état et on a vendu pour
une centaine de francs ces pièces qui jadis rap-
portèrent peut-être une fortune à quelque phy-
sicien, et qui coûtèrent certainement de longs
mois de travail à Vaucanson.
C'est ainsi que passe la gloire
Au reste, aujourd'hui, il n'y a plus de secrets,
et le fameux canard, qui fut le chef d'oeuvre du
célèbre mécanicien, qui mangeait. et qui digé-
rait, ne causerait plus le môme étonnement que
jadis.
Les moindres marchands de jouets construi-
sent des objets presque aussi compliqués
Ce canard de Vaucanson, dont on a tant parlé
autrefois, n'a pas, du moins, à craindre de venir
échouer piteusement dans quelque vente il se
trouve au Conservatoire des Arts-et-Métiers
Avant Vaucanson, on citait déjà quelques
exemples de pièces mécaniques qui. grâce à d'In-
génieuses combinaisons, semblaient avoir te don
de la vie.
Un nommé Jean Muller avatt construit une
mouche en fer qui, lorsqu'on la lâchalt, volait à
travers la chambre et revenait ensuite dans la
main.
On raconte même qu'Albert-le-Grand, ce ma-
thématicien qui est resté, dans la tradition popu-
laire, un sorcier émérIte, avait, lui aussi, fabri-
qué un automate qui proférait des sons et qui,
lorsque quelqu'un venait frapper à la porte de sa
chambre, allait ouvrir.
Mais rien ne peut donner une idée de l'enthou-
siasme qu'exciterent les bonshommes et les ani-
maux de Vaucanson, qu'on prenait pour des
êtres réels, au premier abord.
Outre son canard, il confectionna aussi une
autre pièce demeurée légendaire c'était un
joueur de flùte qui exécutait douze airs différents
avec une précision parfaite.
Ses lèvres avaient les mouvements nécessaires
pour modifier le vent qui entre dans la flûte, en
augmentant ou en diminuant sa vitesse, suivant
les différents tons, avec le concours de variations
dans la disposition des doigts.
Vaucanson livra ensuite à l'admiration de ses
contemporains un joueur de tambourin, qui te-
nait d'une main un flageolet et de l'autre une
baguette avec laquelle il frappait son tambourin.
On eut, après Vaucanson, un automate qui
semblait encore plus u-' ratait un
joueur d'échecs.
Nous .croyons qn' ,te
pièce et qu'on m'
dans quelques Ici
jouer avec l'automate. L:i -\uvi s'en-
gagea entre le mannequin fit le tout-puissan
m&ereur. Toute la Cour entourait le souverain.
Napoléon joua trois ou quatre coups très régu-
lièrement, puis il lit une fausse marche du ca-
valier. L'automate remit très gravement la pièce
i sa place et joua son coup, l'adversaire ayant
perdu son tour. L'Empereur recommença une
fausse marcho: l'automate rétablit encore les
choses. Mais, à une troisième fois, l'automate
n'y tint plus il passa la main sur l'échiquier et
renversa toutes tes pièces.
L'Empereur se leva en souriant et déclara qu'il
était, sans doute, le premier qui eût fait perdre
la patience même à un automate 1
Catto scène éclaire sur la vraie nature de l'ins-
trument un enfant était caché dans l'intérieur
du mannequin et jouait pour lui.
Ce n'est pas l'honnête et consciencieux Vau-
canson qui se serait prêté à de pareilles super·
cheries
LE DRAME DE PLOUFRAGRAN
La commune do Ploufragran, à quelques kilo-
mètres de Saint-Brieuc, vient d'être le tUCAtr»
d'un crimo accompli avec une brutalité et un
sang-froid inouïs.
Les époux Roussel, tenant auberge au champ
du à à Ploufragran, vivaient depuis long-
temps en mauvaise Intelligence.
Le mari, emporté et brutal, rendait la vie fort
dure à sa femmo, dont l;v bonne conduite était
pourtant notoire dans la commune.
L'autre soir, après l'avoir rouée de coups. U
chassa la malheureuse, qui alla demander aailo
à sa soeur le lendemain matin, vers cinq heures,
elle revint au logis.
A peine rentrée, elle fut do nouveau mettra!*
tée par son mari, qui, s'étant armé d'un fusil, en
1 déchargea un coup sur elle.
La malheureuse eut à peine la force de sortir
dehors et expira sur le pas de sa porte.
Peu de temps après, les voisins entendirent
une détonation à l'intérieur; Ils pénétrèrent dans
la maison et trouvèrent, baigné dans son sang,
le mari, qui j'était tiré un coup do fusil sous le
menton.
Son état est des plus graves.
Au moment où nous allons entrer dana la
période des grandes chaleurs, Il peut être Inté-
ressant de savoir quelles sont nos ressources en
eau pour l'arrosage des voies publique*.
L'arrosage à Paris sa fait de deux façons diffé-
rentes à la tonne et A la lance.
L'arrosage A la tonne, qui devient do plus en
plus rare, a mesure que les bouches d'arrose-
ment et les conduite» d'eau se multiplient, est
plus dispendieux que l'arrosage à la tance.
Une tonne traînée par un cheval, en supposant
les points de puisage exposés tous les 400 mètres,
parcourt, dans une heure, 1,300 mètres en joli-
gueur et répand l'eau sur 4 mètres de lar-
geur elle arrose donc mètres carrés par
heure environ et se vide trois fois pendant la
même temps.
Le travail effectif d'une tonne étant do sopt
heures, elle répand par jour et par mètre carrd
3 litres et demi.
La dépense effective du mètre carré d'arrosage
de chaussée à la tonne s'élève A 0 fr. 00165.
Etant donnés le prix de la lance actuelle qui
revient il 70 francs et dure au moins quatre an-
nées, l'usure du matériel, la journée du canton-
nier, l'entretien des bouches, etc., la dépense de
l'arrosago il. la lance revient à la Ville h 0 fr.
par mètre carré.
On voit qu'il y a une économie considérable à
employer la lance, d'autant plus que l'arrosage
ost mieux fait et peut ôtre plus facilement répète.
L'endroit le plus arrosé de Paris et des environs
est le Bois de Boulogne, où pendant les jours de
courses des mois de mai et juin, et pendant les
journées torrides do juillet, l'eau se prodigue
sans compter.
il faut cantonniers pour arroser les 540,000
mètres carrés do chaussées du bois, soit 4,500 mè-
tres par chaque cantonnier.
En cin heures, un cantonnier arrose trois fols
la chaussée et une fois les trottoirs.
Cet arrosementdu Bois de tioulogne, $ la lance,
coûte par an francs.
UNE HORRIBLE MÉGÈRE
Hier, nous avons, en quelques lignes, fait le
récit du crime dont Mme Girard, demeurant ruo
Houlle, s'est rendue coupable cette mère bar-
bare avait séquestré un do ses enfants, qui est
aujourd'hui mourant, à la suite de longues pri-
vations.
Le pauvre petit, qui se nomme Adrien, est né
à Roanne en 1876. Il est resté en nourrice jusqu'$
l'Age de huit ans. Sa mère l'a alors repris et,
depuis, sa vie n'a plus été qu'un long martyre.
Enfermé dans un cabinet noir, Il passait ses
jours et ses nuits dans l'obscurité. Il n avait pour
tous vêtements qu'une chemise et une jaquette.
Comme aliments, du pain et du sel, en quantité
restreinte, bien entendu. On lui rationnait égale-
ment l'eau, et quand il pouvait s'échapper, 10
pauvre martyr courait aux cabinets d'aisances se
désaltérer avec délices à la çrucho qui servait au
nettoyage!
Mais il ne l'osait pas toujours, car sa mèro
alors le frappait cruellement et l'avait mllmo me-
nacé de le jeter par la fenêtre.
Aussi restait-il habituellement dans sa prison,
ignorant absolument où il vivait.
La mère barbare a fini par avouer qu'elle avait
séquestré son enfant.
Le motif qu'elle allègue pour justifier cette sé-
questration est. la défense ordinaire des mar6,-
très: L'enfant étaitsale et lui faisait honte ».
Dans la maison qu'habite Mme Girard, on
croyait qu'elle n'avait qu'un enfant, sa fille Ange.
line on n'avait Jamais vu le petit garçon le jour
où les époux Girard avalent emménagé, le pau-
vre enfant avait été apporté détail monstrueux
dans un meuble.
Mme Girard n'a pas caché qu'elle battait aou-
vent le jeune Adrien, et même qu'elle avait cassé
plusieurs fois, en le frappant, le manche de son
martinet.
« Mais. a-t-elle ajouté avec désinvolture, ces
objets sont si fragiles »
Son mart, voyageur de commerce, absent de
Paris presque toute l'année, no s'occupait pas de
sa conduite.
Le commissaire de police a Interrogé la soeur
d'Adrien. Cette fillette de douze ans est le digne
pendant de sa mère. lias un mot de pitié pour
son pauvre petit frère 1 Elle avait, du reste, ef-
frontément juré d'abord qu'elle était fille unique
et, il sa tante qui s'inquiétait un Jour du petit
drieri, elle avait dit que son frère était en pen-
sion.
Le docteur Dellneau a été appelé à examiner
l'enfant, Malgé son stoïcisme professionnel, U
n'a pu cachet la douloureuse impression que
lui a causé cet examen, h&b de dix îps, et en
sion de l'Union des Gauches. Il «Urne qu'une
démarche de ce genre ne peut avoir un réel suc-
cès que ai elle réunit les représentants de tous
les groupes républicains de la Chambre. Il a alors
pris l'engagement de proposer une nouvelle déli-
bération de l'Extreme-Gauehe, en exprimant l'es-
poir que son groupe reviendrait sur sa décision
primitive.
De leur côté, les délégués de l'Union des gau-
ches ont promis de saisir leur groupe de la ques-
tion.
La démarche collective auprès du gouverne-
ment est donc ajournée jusqu ce que ces deux
groupes aient fait connaître le résultat de leurs
délibérations.
TORPILLEURS ET CUIRASSÉS
NI. Ménard-Dorian, rapporteur du budget de la
Marine, a commnacé son rapport verbal devant
la Commission du Budget.
A cette occasion, il a rendu compte du vo yage
qu'il vient d'effectuer à Toulon dans le but d'as-
sister aux manœuvres des torpilleurs contre l'ea-
cadre cuirassée.
?il. Ménard-Dorian a fait un exposé très étendu
qui a vivement Intéressé la Commission.
Sans entrer dans tous les détails techniques,
nous pouvons reproduire les impressions géné-
rales que M. Slênard Dorian a rapportées de son
voyage.
Il estime que les expériences qui viennent
d'être faites à Toulon ont eu l'avantage de mettre
en lumière les conditions mal connues jus-
qu'ici dans lesquelles les torpilleurs peuvont
être utilisés en temps do guerre; elles ont égale-
ment révélé certains côtés défectueux des torpil-
leure.
Toutefois, M. Mênard-Dorlan croit qu'il faut
continuer la construction des torpilleurs, mais
qu'il serait dangereux de renoncer la construc-
tion des cuirassés alors qu'il n'est pas démontré
que leur rôle est uni.
M. Ménard-Dorian demande que, quel que soit
le sort réservé plus tard aux cuirasses, ou achève
la construction des navires de cette catégorie
actuellement en chantier ou à flot mais Il pense
qu'on devrait renoncer à construire de nouveaux
transports de l'Etat, qui immobilisent sans profit
desofflciers et des équipages qui pourraient ren-
dre de grands services dans la flotte de guerre,
et qu'on devrait confier désormais le service des
transports de l'Etat à l'industrie privée.
Après cet exposé. M. Ménard-Dorian a com-
mencé l'analyse détaillée des chapitres du budget
de la Marine. La Commission du Budget a exa-
miné les quatre premiers chapitres. Elle a décidé
qu'il y avait lieu de procéder à la réorganisation
de l'administration centrale ie nombre des di-
rections serait réduit de cinq à quatre par la
suppression de la direction des services adminis-
tratifs.
La nouvelle organisation procurerait au Trésor
une économie de 150,000 fr.
LE MARIAGE DU telDERT CLEVELAID
C'est avant-hier que M. Cleveland, président de
la République des Etats-Unis, s'est marié.
Et c'est ici qu'une fois do plus on a vu tonte la
simplicité démocratique.
NI. Cleveland avait adressé a ses amia la lettre
suivante
Mon cher monsieur,
» J'épouse Alile Folsom mercredi soir, à sept
heurea, à la Maison-Blanche. Ce sera sans céré-
monie. Mais en venant vous ferez plaisir à
» Votre très sincère
GROVER Clevï&ànd.
Il Washington, le 3i mai
Un roi ou un empereur ne se serait pas marié
aussi simplement. Il aurait fatlu déployer un
faste Inoul. Et le peuple se serait vu Infliger la
charge de quelques millions de plus.
A Washington, la cérémonie a été des plus .or-
dinaires.
A peine une trentaine de personnes y assis-
taient-elles.
En débarquant samedi dernier à New-York, du
Nooidktnd, la Jeune fiancée. Mlle Folsom, a ap-
pris que son grand-père était mort trois jours
auparavant, lui léguant un tiers de sa fortune,
soit un million de francs.
Malgré le deuil, elle a préféré ne pas retar-
der la cérémonie nuptiale, laquelle a eu lieu
aussi simplement que possible.
hllle Krancos Folsom est une fort belle person-
ne, brune, aux yeux vifs, à la physionomie des
plus expressives et d'une magnifique prestance;
elle ressemble beaucoup A sa mère, dont la
beauté est célèbre; elle est âgée de vingt-deux
ans.
La mariée est, de plus, une latiniste do pre-
mier ordre elle adore les mathématiques, les
langues vivantes et la danse.
Très admirée par les jeunes gens qui étudiaient
avec elle à l'Ecole mixte de Buftalo, htlle Kolsom
• été nancéo deux fois avant do captiver le cœur
du chef do la grande République américaine.
LE RECENSEMENT
La Préfecture do la Seine a reçu hier, de la
part do plusieurs mairesde la Ville de Paris, des
communications au sujet do l'opéoation du recen-
soment général de la population.
Avant-hier matin, quand on a voulu commen-
cer à procéder au dépouillement des bulletins de
recensement, on s'en est vu empêché par une
difficulté imprévue dans beaucoup d'arrondisse-
ments, plus de la moitié des chefs de famille ont
refusé de remplir les feuilles dites « de, ménage ».
Os feuilles ont été retournées aux recenseurs
telles que ceux-ci les avaient remises pour être
remplies par les familles ou par les patrons des
grands établissements pour co qui concerne leurs
employés ou leurs ouvriers.
Beaucoup de feuilles individuelles manquaient
également, ce qui a rendu absolument impossi-
tout travail d'ensemble.
Enfin, un tiers au moins des feuilles indivi-
duetles renvoyées sont incomplètes.
D'après les rapports fournis par les recenseurs,
on a trouvé génëralement que le questionnaire
était trop cotnpliqué beaucoup de personnes ne
1 ont pas compris, ou elles n'ont point voulu don-
ner de renseignements trop intimes, ou encore
elles n'ont pas voulu se soumettre à un travail
qu'eltes trouvaient trop long et quelque peu mi-
nutieux.
L'opération du recensement ne se fait donc que
très difficilement et ce n'est guère que la semaine
prochaine que l'on pourra commencer le travail
laborieux et compliqué du dépouillement dos
feuilles.
La Préfecture do la Seine a dA donner
trurtlons pour aviser à faire remplir do;
feuilles de ménage renvoyées en blanc.
Os. on croit lue ces feuilles, Qu'il faut avant i
tout mettre en état, sont au nombre d'environ
cinq cent mille.
EN ORIENT
On télégraphie d'Athènes qu'il devient de plus
en plus probable que le blocus de la Grèce par
l'escadre internationale sera prochainement levé.
DE LJTsËÏHi
M. Develle, ministre de l'Agriculture, s'est
rendu au soin de la Commission de la Chambre
chargée d'examiner le projet de loi relatif h
l'assainissement de la Seine par le déversement
des eaua dégoût sur un terrain détaché de la
forêt de Saint-Germain et concédé par l'Etat à la
Ville de Paris.
Le Ministre a déclaré, an point de vue de l'ad-
ministration qui lui est confiée, qu'il n'avait pas
d'objection à taire au projet de loi.
D'autre part, la Commission a reçu communi-
cation d'une lettre du Ministre de la Guerre fai-
sant savoir que le Comité de défense ne s'oppose
pas au projet.
La Commission a été d'avis qu'elle n'avait pas
à entendre de nouveau les auteurs de projets
dont les dépositions ont été contre-signées dans
les procès-verbaux de la Commission de l'an-
cienne Chambre.
Eile se rendra A Gennevilllers et à Achères le
vendredi Il juin.
Les députés qui s'intéressent à la question se-
ront invités à se joindre elle.
La détégation ira d'Epinav-sur-Seine à Andrésy
en bateau, afin de se rendro compte du degré
d'infection de la Seine.
LE bëgimeHes sucres
Le Conseil des Ministres s'est entretenu hier de la question
du régime de* sucres» qui doit venir en discussion devant la
Les Ministres des Finances, de l'Agriculture et da Con-
merce se sont mis d'accord sur les dispositions qu'ils soutlea-
Considértnt que le projet général de la Commission do
la Chambre soulève un trop grand nombre de questions et
que certaines de ces questions sont trop complexes pour
Pouvoir être résolues par le Parlement avant la clôture da
la session actuelle, le gouvernement demandera qu'on limite
la discussion actuelle à la solution de celles des questions
qui ont un caractère urgent, à savoir la prorogation de la
Kitrtaie sur les sucres européens étrangers et le régime im-
posé aux sucres coloniaux français.
Le gouvernement consent i la prorogation pour deux
ans de la surtaxe de 7 francs appliquée par la loi du 29
juillet aux sucres européens étrangers, et qui expire le
août prochain il adaot, en autre, la principe de l'équi.
valence pour les sucres coloniaux français.
les autres questions seratent réservées.
A. DECAZEVILLE
Decazeville, 3 Juin,
M. Basly a conféré longuement avec les délé-
gués des mineurs.
il leur a demandé s'ils no croyaient pas que
les ouvriers seraient désireux de reprendre le
travail.
Les délégués n'ont pas donné de réponse po-
sitive.
Alors, M. Basty les a fortement engagés à con-
sulter les ouvriers sur l'opportunité d'une rentrée
et il a dit qu'il convoquerait trois réunions à
Combes, il Firmy et à Decazeville.
Les ouvriers seront appelés à voter sur la ques-
tion de la reprise du travail par « oui n ou « non »
au scrutin secret.
Decazevitle, 3 Juin, midi.
Cet après-midi, à deux heures, a eu lieu à Com-
bes une réunion des mineurs.
Ils ont voté à butlotin secret sur la question de
savoir si le travail devait être repris.
A l'unanimité, la continuation de la grive a
été votée.
A trois heures et demie, la mémo opération a
eu lieu à Firmy deux mineurs seulement so
sont déclarés pour la reprise du travail.
Enfin, à cinq heures et demie, on a procédé au
scrutin sur la mémo question à Decazeville la
continuation de la grève a également obtenu
l'unanimité.
Dans aucune de ces trois réunions, les délé-
gués n'ont pris part au vote, NI. Basly lour avant
demandé de s'abstenir afin de connaîtra les véri-
tables intentions des mineurs.
LES GRÈVES A SAINT-QUENTIN
Quatre établissements de tissage sont en grève
ce sont les fabriques de MM. Hamm, Gabreau,
Sichel et Basquifl.
Les ouvriers réclament le tarif de 1884, c'est-à-
dire une augmentation de 10 0/0 sur le tarif ac-
tuel les patrons offrent 6 0/0.
Les ouvriers, trouvant étant donné la hausse
des laines et l'épuisement dos stocks que cette
augmentation n'est pas suffisante, maintiennent
leurs prétentions.
Il nous semble que. dans ces conditions les
patrons pourraient bien aller jusqu'à 10 ce
qui satisferait, croyons-nous, les réclamants.
Les grévistes des quatre fabriques sont au
nombre de 520 environ.
Ils conservent le plus grand calme.
L'INTOLÉRANCE CLÉRICALE
Il s'ost passé à Billy-Montigny (Pas-de-Calais)
un fait d'intolérance cléricale qui a provoqué
l'indignation générale.
Un enfant en nourrice dans cette commune
venait de mourir.
Sa mère, arrivée aussitôt de Paris, se rendit à
l'église chose qu'elle aurait dû, il est vrai, se
dispenser do faire pour s'entendre avec le curé
au sujet de l'enterrement du pauvre petit.
Alors, le curé, qui avait appris que l'enfant
était illégitime, couvrit la malheureuse mère
d'injures, lui disant:
« Votre enfant n'était qu'un bâtard! Je de-
vrais bien lui refuser l'entrée de l'église! En tous
cas, je n'irai à l'enterrement qu'à la condition
qu'il se fasse avant six heures du matin! »
La mère, tout en larmes, essaya de discuter
la seule concession à laquelle consentit le curé,
c'est que l'enterrement, au lieu de se faire avant
six heures du matin, se ferait après cinq heures
du soir.
Empressons-nous^ d'ajouter que cet intolérant
personnage n'est arrivé pour enterrement qu'à
six heures et demie.
II donna aussitôt l'ordre de se mettre en mar-
che. Nous devrions dire: l'ordre de courir. En
effet, les porteurs du cercueil allaient au pas de
course. Il fallut que la malheureuse mère iu-
tervint pour qu'on prit une allure plus décente.
Au cimetière, nouveau so«nd
non par la porto réservée il. l'eu, dj tans les
convois.
Cette fois, c'en était trop Les personnes qui
suivaient le cercueil laiseèreat Éclater leur indi-
gnation. Aussi le curé jugea-t-il à propos de ca-
pituter, et le convoi put entrer dans le cime-
tière autrement que d'une manière honteuse.
Ajoutons que les « bonnes sœurs o no pou-
vaient manquer de s'associer à 1 acte odieux du
curé. Il est de coutume a Billy-Montigny que des
jeunes filles vêtues de blanc suivent le convoi fu-
nèbre des enfants. Mais les « bonnes sœurs » In-
terdirent & leurs élèves de se joindra cette fois
au cortège.
De tels faits portent leur condamnation avec
eux. Aussi nous contentons-nous de les publier.
Le publie les juge et les flétrit.
LE DUEL DRUMÔNT-MËfÊlT
M. Arthur Meyer. directeur du Gaulois, qui,
dans son duel avec M. Drumont, a blessé son ad-
versaire dans des circonstances déloyales, est
assigné A comparaltre le samedi 12 Juin devant
la lut Chambre correctionnelle du Tribunal de la
Seine, sous la prévention de coups et blessures
ayant occasionné une incapacité de travail de
plus de vingt jours.
Le Meeting du Château-d'Eau
Hler, deux heures de l'après-midi, a eu lieu
au Théâtre du Château-d'Eau, un meeting au pro-
fit des grévistes de Decazeville.
Un millier de personnes environ y assistaient.
M. Goutte, qui revient de Decazeville, présidait,
asslsté de MM. Vaughan, Eudes et Gabriel Deville.
il a raconté les vexations dont il a été victime
de la part des agents de l'autorité et a fait un
long exposé de la situation poignante des mi-
neurs, A bout de ressources.
Mlle Louise Michel et JIM. Chauvière, Jules
Guesde, Susini et Eudes ont tour à tour pris la
parole.
Un ordre du jour blâmant le gouvernement
pour son attitude dans la grève de Decazeville a
été voté.
La réunion s'est terminée à cinq heures et de-
mie.
La sortie s'est effectuée avec calme.
Une foule nombreuses stationnait devant le
théâtre.
L'Orage en Normandie
Nous avons hier, dans notre article « Départe-
ments annoncé qu'un orage terrible avait
éclaté en Normandie.
L'orage a sévi violemment et par deux fois au
Havre et dans les environs, à quatre heures et à
neuf heures du soir.
Pendant le premier orage, les Jardins et les
promenades avaient déjà beaucoup souffert; mais
le second, autrement grave et désastreux, a duré
une heure et demie.
Pendant près de quinze minutes, les gréions
tombaient drus, gros comme de petites prunes
Certaines rues, telles que celles d Etretat et
de Montivitliers, étaient transformées en torrents
Impétueux charriant des débris de toute espèce,
même des pierres on a dû, le matin, débarrasser
avec des chariots les rues des tas de grêlons
glacés amoncelés, comme la neige en plein dé-
cembre.
Les dégâts sont énormes, mais c'est surtout le
quartier des Quatre-Chemins et la commune de
Sainte-Adresse qui paraissent avoir le plus souf-
fert.
La culture maralchère a été dévastée; les pois
sont, en certains endroits, absolument perdus.
DEUX AUTOMATESAl'X ENCHÈRES
On a vendu à l'Hôtel-des-Ventes deux automa-
tes de Vaucanson, deux bonshommes saluant,
marchant, agitant les bras.
Du moins, üs purent faire ces gestes autrefois,
car l'âge exerce ses ravages même sur les auto-
mates
Cher les hommes,le sang s'épuise avec la vieil-
lesse, les tissus perdent leur fermeté, tes muscles
refusent de jouer; chez les automates, ce sont
les ressorts qui se rouillent.
Ces deux chefs-d'œuvre de mécanique étaient
donc en assez mauvais état et on a vendu pour
une centaine de francs ces pièces qui jadis rap-
portèrent peut-être une fortune à quelque phy-
sicien, et qui coûtèrent certainement de longs
mois de travail à Vaucanson.
C'est ainsi que passe la gloire
Au reste, aujourd'hui, il n'y a plus de secrets,
et le fameux canard, qui fut le chef d'oeuvre du
célèbre mécanicien, qui mangeait. et qui digé-
rait, ne causerait plus le môme étonnement que
jadis.
Les moindres marchands de jouets construi-
sent des objets presque aussi compliqués
Ce canard de Vaucanson, dont on a tant parlé
autrefois, n'a pas, du moins, à craindre de venir
échouer piteusement dans quelque vente il se
trouve au Conservatoire des Arts-et-Métiers
Avant Vaucanson, on citait déjà quelques
exemples de pièces mécaniques qui. grâce à d'In-
génieuses combinaisons, semblaient avoir te don
de la vie.
Un nommé Jean Muller avatt construit une
mouche en fer qui, lorsqu'on la lâchalt, volait à
travers la chambre et revenait ensuite dans la
main.
On raconte même qu'Albert-le-Grand, ce ma-
thématicien qui est resté, dans la tradition popu-
laire, un sorcier émérIte, avait, lui aussi, fabri-
qué un automate qui proférait des sons et qui,
lorsque quelqu'un venait frapper à la porte de sa
chambre, allait ouvrir.
Mais rien ne peut donner une idée de l'enthou-
siasme qu'exciterent les bonshommes et les ani-
maux de Vaucanson, qu'on prenait pour des
êtres réels, au premier abord.
Outre son canard, il confectionna aussi une
autre pièce demeurée légendaire c'était un
joueur de flùte qui exécutait douze airs différents
avec une précision parfaite.
Ses lèvres avaient les mouvements nécessaires
pour modifier le vent qui entre dans la flûte, en
augmentant ou en diminuant sa vitesse, suivant
les différents tons, avec le concours de variations
dans la disposition des doigts.
Vaucanson livra ensuite à l'admiration de ses
contemporains un joueur de tambourin, qui te-
nait d'une main un flageolet et de l'autre une
baguette avec laquelle il frappait son tambourin.
On eut, après Vaucanson, un automate qui
semblait encore plus u-' ratait un
joueur d'échecs.
Nous .croyons qn' ,te
pièce et qu'on m'
dans quelques Ici
jouer avec l'automate. L:i -\uvi s'en-
gagea entre le mannequin fit le tout-puissan
m&ereur. Toute la Cour entourait le souverain.
Napoléon joua trois ou quatre coups très régu-
lièrement, puis il lit une fausse marche du ca-
valier. L'automate remit très gravement la pièce
i sa place et joua son coup, l'adversaire ayant
perdu son tour. L'Empereur recommença une
fausse marcho: l'automate rétablit encore les
choses. Mais, à une troisième fois, l'automate
n'y tint plus il passa la main sur l'échiquier et
renversa toutes tes pièces.
L'Empereur se leva en souriant et déclara qu'il
était, sans doute, le premier qui eût fait perdre
la patience même à un automate 1
Catto scène éclaire sur la vraie nature de l'ins-
trument un enfant était caché dans l'intérieur
du mannequin et jouait pour lui.
Ce n'est pas l'honnête et consciencieux Vau-
canson qui se serait prêté à de pareilles super·
cheries
LE DRAME DE PLOUFRAGRAN
La commune do Ploufragran, à quelques kilo-
mètres de Saint-Brieuc, vient d'être le tUCAtr»
d'un crimo accompli avec une brutalité et un
sang-froid inouïs.
Les époux Roussel, tenant auberge au champ
du à à Ploufragran, vivaient depuis long-
temps en mauvaise Intelligence.
Le mari, emporté et brutal, rendait la vie fort
dure à sa femmo, dont l;v bonne conduite était
pourtant notoire dans la commune.
L'autre soir, après l'avoir rouée de coups. U
chassa la malheureuse, qui alla demander aailo
à sa soeur le lendemain matin, vers cinq heures,
elle revint au logis.
A peine rentrée, elle fut do nouveau mettra!*
tée par son mari, qui, s'étant armé d'un fusil, en
1 déchargea un coup sur elle.
La malheureuse eut à peine la force de sortir
dehors et expira sur le pas de sa porte.
Peu de temps après, les voisins entendirent
une détonation à l'intérieur; Ils pénétrèrent dans
la maison et trouvèrent, baigné dans son sang,
le mari, qui j'était tiré un coup do fusil sous le
menton.
Son état est des plus graves.
Au moment où nous allons entrer dana la
période des grandes chaleurs, Il peut être Inté-
ressant de savoir quelles sont nos ressources en
eau pour l'arrosage des voies publique*.
L'arrosage à Paris sa fait de deux façons diffé-
rentes à la tonne et A la lance.
L'arrosage A la tonne, qui devient do plus en
plus rare, a mesure que les bouches d'arrose-
ment et les conduite» d'eau se multiplient, est
plus dispendieux que l'arrosage à la tance.
Une tonne traînée par un cheval, en supposant
les points de puisage exposés tous les 400 mètres,
parcourt, dans une heure, 1,300 mètres en joli-
gueur et répand l'eau sur 4 mètres de lar-
geur elle arrose donc mètres carrés par
heure environ et se vide trois fois pendant la
même temps.
Le travail effectif d'une tonne étant do sopt
heures, elle répand par jour et par mètre carrd
3 litres et demi.
La dépense effective du mètre carré d'arrosage
de chaussée à la tonne s'élève A 0 fr. 00165.
Etant donnés le prix de la lance actuelle qui
revient il 70 francs et dure au moins quatre an-
nées, l'usure du matériel, la journée du canton-
nier, l'entretien des bouches, etc., la dépense de
l'arrosago il. la lance revient à la Ville h 0 fr.
par mètre carré.
On voit qu'il y a une économie considérable à
employer la lance, d'autant plus que l'arrosage
ost mieux fait et peut ôtre plus facilement répète.
L'endroit le plus arrosé de Paris et des environs
est le Bois de Boulogne, où pendant les jours de
courses des mois de mai et juin, et pendant les
journées torrides do juillet, l'eau se prodigue
sans compter.
il faut cantonniers pour arroser les 540,000
mètres carrés do chaussées du bois, soit 4,500 mè-
tres par chaque cantonnier.
En cin heures, un cantonnier arrose trois fols
la chaussée et une fois les trottoirs.
Cet arrosementdu Bois de tioulogne, $ la lance,
coûte par an francs.
UNE HORRIBLE MÉGÈRE
Hier, nous avons, en quelques lignes, fait le
récit du crime dont Mme Girard, demeurant ruo
Houlle, s'est rendue coupable cette mère bar-
bare avait séquestré un do ses enfants, qui est
aujourd'hui mourant, à la suite de longues pri-
vations.
Le pauvre petit, qui se nomme Adrien, est né
à Roanne en 1876. Il est resté en nourrice jusqu'$
l'Age de huit ans. Sa mère l'a alors repris et,
depuis, sa vie n'a plus été qu'un long martyre.
Enfermé dans un cabinet noir, Il passait ses
jours et ses nuits dans l'obscurité. Il n avait pour
tous vêtements qu'une chemise et une jaquette.
Comme aliments, du pain et du sel, en quantité
restreinte, bien entendu. On lui rationnait égale-
ment l'eau, et quand il pouvait s'échapper, 10
pauvre martyr courait aux cabinets d'aisances se
désaltérer avec délices à la çrucho qui servait au
nettoyage!
Mais il ne l'osait pas toujours, car sa mèro
alors le frappait cruellement et l'avait mllmo me-
nacé de le jeter par la fenêtre.
Aussi restait-il habituellement dans sa prison,
ignorant absolument où il vivait.
La mère barbare a fini par avouer qu'elle avait
séquestré son enfant.
Le motif qu'elle allègue pour justifier cette sé-
questration est. la défense ordinaire des mar6,-
très: L'enfant étaitsale et lui faisait honte ».
Dans la maison qu'habite Mme Girard, on
croyait qu'elle n'avait qu'un enfant, sa fille Ange.
line on n'avait Jamais vu le petit garçon le jour
où les époux Girard avalent emménagé, le pau-
vre enfant avait été apporté détail monstrueux
dans un meuble.
Mme Girard n'a pas caché qu'elle battait aou-
vent le jeune Adrien, et même qu'elle avait cassé
plusieurs fois, en le frappant, le manche de son
martinet.
« Mais. a-t-elle ajouté avec désinvolture, ces
objets sont si fragiles »
Son mart, voyageur de commerce, absent de
Paris presque toute l'année, no s'occupait pas de
sa conduite.
Le commissaire de police a Interrogé la soeur
d'Adrien. Cette fillette de douze ans est le digne
pendant de sa mère. lias un mot de pitié pour
son pauvre petit frère 1 Elle avait, du reste, ef-
frontément juré d'abord qu'elle était fille unique
et, il sa tante qui s'inquiétait un Jour du petit
drieri, elle avait dit que son frère était en pen-
sion.
Le docteur Dellneau a été appelé à examiner
l'enfant, Malgé son stoïcisme professionnel, U
n'a pu cachet la douloureuse impression que
lui a causé cet examen, h&b de dix îps, et en
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