Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-09-04
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Type : texte texte
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Langue : français
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Description : 04 septembre 1898 04 septembre 1898
Description : 1898/09/04 (Numéro 245). 1898/09/04 (Numéro 245).
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4692371
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
JO~RN~ T6ËS D~ATS DO PBML~CHË SBTTEMBTŒ
M. Edmond Perrier concint ainsi c
Lorsque se tiendra notre prochain Congres, nous se-
tons a.u seuil du vingtiume siècle. Une grande mantfes-
tation internationale marquera cette date jubilaire. L'em-
pressement du monde entier & répondre & rappel de.Ia.
France est te signe que, maigre tes désastres dont nous
devons d'autantplusombrageusementmëditer les terribles
itérons qu'il se déroule autour de nous des événements plus
déconcertants, l'humanité reconnait encore que t'ëtoiiede
notre raeeagarcM quetquechosedeson ancien éclat, puis-
que c'est nous qu'elle charge en quelque sorte de célébrer
sa fête. Ceux mêmes qui nous appellent ironiquement la
« grande et 'généreuse nation sont bien forces de re-
connaître que le sang versé par notre Nanc toujours ou-
vert nous a laissés non seulement debout et vaillants,
mais toujours chaleureusement repris, malgré de légi-
times griefs, de justice et de loyauté.
Préparons-nous a. ce jubilé du monde de manière que
ceux qui repartiront de Pans en KOO soient forcés d'ac-
corder que l'histoire de la France est bien vraiment,
comme le disait, je ne sais quel philosophe, l'histoire de
ses relèvements 1
Apres un lumineux expose de l'organisation et du.
programme du Congrès, présente par M. Lavieu-
ville, secrétaire gênerai, le Congres se forme en sec-
tions, au nombre de quatre 1~ Recherches scientin-
ques concernant les pêches, l'agriculture et les Mi-
maux comestibles S" Technique des pêches et maté-
mol d'exploitation; 3" Economie politique et sociale
des pêches maritimes 4< Réglomentatioa des pê-
ehos. Et la séance générale est levée.
Ces différentes sections se sont réunies dans tours
locaux respectifs, à deux heures de l'après-midi.
Je signalerai tout d'abord la très intéress~nt&
séance qu'a .tenue la 4" section (réglementation des
pêches), sous la présidence de M. Roché, inspecteur
général des pêches maritimes, assisté de MM. Gari-
haldi, président du Syndicat professionnel des pê-
cheurs de Marseille, et Johnston, vice-présidents et
Cardozo de Bèthencourt, directeur du ~fontfeur mari-
La question de l'emploi du Blet à mailles étroites,
et par extension de tous les chaluts, a fait l'objet de
mémoires de MM. Sauton, armateur, et Maraud, qui,
considérant comme funeste la pêche par vapeurs tant
au point de vue de la dévastation des fonds de pêche J
qu'au point de vue do la concurrence désastrousa
faite aux pêcheurs voiliers, proposent do remplacer
le Blet par d'autres engins.
Par contre, M. Coûtant, délégué du ministre de
l'instruction publique, mais parlant comme maire de
TrouviIIe, a prôné la liberté absolue de la pêche,
qui donne en Angleterre les meilleurs résultats.
En somme, selon MM. Maraud et Sauton, le chalut
dépeuple; il active le repeuplement des fonds, au~
contraire, selon M. Coûtant.
Ajoutons, incidemment, que M. Coutant a fait
très récemment voter, par le Conseil supérieur de
l'instruction publique, la création de cours élémen-
taires de navigation dans les écoles communales du
littoral, ce qui donne quoique poids à sa communi-
cation.
G"amma enlever leurs moyens d'existence à des pêcheurs en
prohibant dans les eaux territoriales un engin dont
faction parait encore discutable?
GoS vœux contradictoires ont donné lieu aune.
discussien fort animée. Le représentant du Syndicat
des patrons pêcheurs de Marseille, M. Léon Gautier,
s'est élevé contre les rigueurs du vceu présenté par
M. Sauton, et a défendu avec énergie l'emploi des
types do 61ets traînants employés sur notre littoral
méditerranéen.
Finalement, un vœu des Trouvillais tendant a. ce
que la pêche, par quelque engin que ce soit, soit en-
tièrement Jibre en dehors dos cantonnements'd'expé-
rience établis sur le littoral après entente entre les
armateurs et les patrons pêcheurs est mis aux voix
et repoussé a une assez forte jmajorité.
Un autre vœu des Trouvillais réclamant des modi-
fications au décret du 10 mai 1863, de façon que les
dimensions des poissons apportés sur le marchéL
soient variables suivant les espèces et qu'une échelle
des tailles imposées & chaque espèce soit établie par
unecommission de pêcheurs, d'armateurs, d'adminis-
trateurs et d'hommes de science est également mis
aux voix après un très long débat, avec une addition
aux termes do laquelle un comité international serait
appela & établir une échelle de tailio également inter-
nationale dans les mers où plusieurs nations prati-
quent la même industrie.
Ce vœu est adopté.
Dans Ia'3* section, M. Bellet, armateur a Fëcàmp,
a donné les renseignements les p)us complets sur les
opérations de pêche à Terre-Neuve. Il émet. des
voeux tendants à une entente internationale pour em-
pêcher les paquebots do passer sur les bancs et au
rétablissement de prîmes diverses~ la pêcho terro-
neuvienno.
Le même congressiste lit un savant Mémoire sur
Yapêchedu hareng et. du maquereau. H demande
que l'on considère cette pécha comme « grande pê-
che au point da vue administratif et des primes.
MM. Odin et Habiliter ont fait connaître le résultat
deleurs ohservationspour l'établissementdescartesde
pêche du thon dans le golfe de Gascogne.
Là section d'économie sociale a pris connaissance
des travaux de MM, Cacheux sur les habitations à
ton marché d'OrgevaI sur la necosssité d'attirer des
pêcheurs étrangers en Algérie; Bellet,.sur la Caisse
des marins de Fécamp qui, depuis 1873, a distribué
plus de 327.000 fr. de secours à 1,355 marins.
Dans la soirée, M. le commandant Brossart de Cor-
bigny, capitaine de frégate en retraite~ a fait une très
intéressante conférence sur la Société centrale des
naufragés dont il est inspecteur,
Ainsi a nni cette première journée.
Demain matin, séance générale le soîr, banquet
au Casino.
EpGÊNiBRiPACLT..
i NOUVELLES UNIVERSITAIRES
M. Rittier, ancien professeur de langues anciennes
au collège Rollin, & la retraite, est nommé professeur
Bonoraire.
M. Dupont-Ferrier, agrée en qualité de .professeur
suppléant d'histoire au collège Stanislas, est mis Ma
disposition du directeur du collège Sainte-Barbe,
pour remplir les fonctions de professeur d'histoire e~
de lettres (enseignement moderne).
M. Kaeppelin, processeur, a titre provisoire, d'his-
toire au lycée do'' Rdchefort, est agréé en qualité de
professeur d'histoire au collège Stanislas.
M. Cuîtru, agrège d'histoire, délègue dans les fonc-
tions de professeur d'histoire au collège de Melun,
est mis à la disposition
FEU!LMTON DU JOURNAL DES DEBATS
dn4sep
!!$ tBTt~B M fBtWf
M AKiioiB M ~MiM
PAR R. OTTOLENGUI
~'TPx'st
XtV
UN MARIAGE INTERROMPU
Pendant queM.Ba.rnes était dans le Sud, ses
"spions de New-York découvrirent peu de
chose, sinon rien, sur les personnes qu'ils
avaient été chargés de surveiller. Evidemment
ensepf&çant au point de vue d'un détective~
tes événements avaient été tout a. fait dépour-
vus d'intérêt. La suite habitueHe des anaires,
tes soirées au théâtre ou à l'Opéra, les thés de
l'après-midi. !a routine ordinaire de la vie d'un
homme ou d'une femme du monde, voUà tout
ce qu'on avait pu constater. I! faut cependant
signaler qu'on fixa le jour du mariage de
M. Mitehel et M'" Remsen. Ce devait être le
5 mai, le jour même ou M. Barnes arriverait, à
New-York avec M. NeuiHy.
I! semblait que ta fatalité s'en mêlât. Tandis
què,aiaNouvene-Or!éans~undetectivecherchait
une preuve par laquelle il espérait convaincre
un homme de l'horrible crime d'assassinat, à
New-York, une beUe jeune ni!e engageait sa
foi a cememe homme et se préparait à se parer
magnifiquement pour lui. Quant au principal
intéressé, i! agissait avec une suprême indiffé-
rence. Il .semMait se croire hors d'atteinte de
tout danger et acceptait son bonheur comme
s'il en était bien digM.
~ej'fc~McMontK~rdtte.
ciennc, pour rompHr audit établissement les fonc-
tions doprofesseurd'histoire.
M. Grenier, proviseur du lycée Charlemagne, admis
à faire'valoir ses droits a la retraite, cstnommô in-
specteur générât honoraire de l'instruction publique
(cadre de renseignement secondaire).
NOMINATIONS D'AGRÉGÉS
Par divers arrêtés du ministre de l'instruction pu-
blique, sont nommés agrégés des lycées
.PoMf!'o!'dt'ede!a~At!oMpAte. MM. 1 Maître, 2 Sau-
vage, 3 Pradines, 4 Delvolé, 5 Aubin, 6 Lubac, 7 Abt.
A)M)'<'o)-A-e des !eMi'M. MM 1 Bonrgin. 2 Dufor,
3 Hcmbert, 4 François, 5 GaMot, 6 Garnier, 7 Navarre,
8Vëzinet,9Chaumey,IO Pasquier. IlPtrioa, IS.ViUc-
neuve, 13 Beuzart, 14 Bourgain, 15 Augé-Chicot.
Pour ï'ordre de !'AMMM. 1 Granger, 2 Feye!, 3 Doreau, 4 Léon, 5 Ginoux, 6
Fercy, 7 Tavernier, 8 Morizet, 9 Gaud, 10 Colin.
~OMf !'eM~e<~eH:eM< de !tt !an~Me o~eMttMd'e. MM.
1 Mvy, 2 Varennet3Drësch, 4Gauthiot, 5 Beslais, &Qar-
nier.
M" 1 Wei!2Cahn.
jPottr !'or(!i*e des seieMCM mabrousse, 2 Escîaagon, 3 Berard, 4 Leconte, 5 Aimera?, 6
Roche, 7 Miche), 8 VoUuet.
.Pou)' !'M-d)'edM sc:'eKCMF~~t~Me~. –MM. 1 Duolaux,
2 e.c-a'~Mo Coudert et MassouUer, 4 Vitte, 5 Roubaalt,
6 Bourion, 7 Richard, 8 Payrard..
.PûM~ ~'ofd're dM M'encM KatMfe!!M. MM. 1 Ferez,
2 Bernard, 3 Vaney, 4 Giraud.
BIBLIOGRAPHIE
La. RevMe da P&t&ts. Sommaire du 1"~ sep-
tembrel898:
W. de Dura.nti Rétie~ions sur la guerre hispano-
américaine. Gaston Bonnier Souvenirs d'hiver-
nage. –Ernest Daudet Un grand mariage sous la
Restauration (suite). Jean Rameau Plus que
l'amour (suite). Paul Mimande Colonisatum
pénale. Henry Leyret Le procès du maréchal
Ney et la liberté Chateaubriand et l'esprit moderne. Chro-
nique.
NOUVELLES DIVERSES
LA. PLAINTE CHRISTIAN ESTERHAZY
M. Martin, commissaire aux délégations judiciaires,
vient de recevoir du parquet le dossier do la plainte
Christian Esterhazy contre son cousin, le comman-
dant Esterhazy.
M.Martin, qui a de nombreuses affaires en cours,
n'entendra vraisemblablement pas le commandant
Esterhazy avant la fin de la semaine prochaine.
Le dossier ne renferme point les prouves sollicitées
par le parquet de le Seine pour décider sur !? suite
que la plainte comporte.
LES DËSESPËRËS
M. Papillon, employa, demeurant rue des Pyré-
nées, en rentrant avant-hier soir chez lui, a eu une
douloureuse surprise. Il a trouvé sa feune femme,
M'°*ïarie Papiuon, ~gée de vingt-neui ans, étendue
morte sur son lit.,La malheureuse s'était asphyxiée
& l'aide d'un réchaud de charbon.
Une jeune nMe, M"° Madeleine B.ugéo de dix-
huit ans, s'est jetée hier soir dans la Seino du haut
du pont de la Concorde. Les mariniers d'un bateau
parisien qui passait & ce moment ont pu la retirer de
l'eau au moyen do bouées.
M"' B. a déclaré qu'elle avait voulu se tuer par
chagrin d'amour.
Un Jeune homme de vingt-cinq ans, Emile Royer,
a cherché a se donner la mort en se jetant hier soir,
rue Berger, sous les roues d'une charrette.Des agents
l'emmenèrent au poste de police. La, en proie a une
très grande exaltation, il s'empara, du sabre-baïon-
nette d'un agent et voulut s'en frapper. On lui arra-
cha l'arme des mains. Au commissariat de la rue des
Prouvaires, ou on te conduisit, il tenta de se briser
le crano contre le mur, et on dut le ligotter pour I&
-transférer a l'innrmerio spéciale du Dépôt.
M"" Charles-Blanc, femme du préfet de police, en
se rendant la semaine dernière à Passy, s'aperçut
qu'elle avait, en route, pordu s tenant i84 fr. M"' Civarios Blanc a tout à sa. d~spbsi-
t~n pour .retrouver leS objets égares.
Le lendemain, elle apprenait que le porte-monnaie
contenant les 18$ fr. avait été trouvé et porté au
commissariat do Passy. M"'° Blanc s'informait aus~
siti)t de la qualité do la personne qui avait 'fait la
trouvaille et on lui apprit, le jour mêïaa, que c'était
un nommé Louis Dubourg, demeurant dans unhote~
du boulevard Exelmans.
Une enquête est* ouverte étie com.missaire de Passy
découvre que l'honnête homme qui, scrupuleusement,
a apporté chez lui une somme relativement élevée.
estîe plus malheureux de tous les pauvres diables..
C'est un inûrmier sans place, et le matin même dû-
jour où il trouvait le porte-monnaie de M"* Blanc,
son hôtelier l'avait mis à }a porte parca qu'il n'ayant
plus de quoi lé payer.
Ainsi, ce brav& garçon, sans le sou, sans gîte, avait
eu l'honnêteté de nepoint toucher &. un bien qui
n'était pas le sien et qu'un hasard providentiel sem-
blait lut donner.
M"" Blanc, très émue, a demandé que Dubourgfût
recherché et qu'on lui remit les i84 francs. En atten-
dant, ~He s'inquiète de trouver une.place pour ce
brave garçon, et depuis huttjours la police met, a re-
trouver cet honnête homme, plus d'ardeur mémo
qu'elle n'en apporte a la recherche des malfaiteurs.
S. Exc. Mgr Clari, nonce apostolique, donnera de-
main dimanche la consécration episcopalo a Mgr
Corbet, des Pères du Saint-Esprit, nommé évéquo do
NossiBé.
La cérémonie aura lieu, a huit heures, dans la
chapelle de la maison-mère de la congrégation des
Pères du Saint-Esprit, rue Lhomond.
La prison de Fresnes vient d'être pourvue d'un au-
mônier. C'est M. l'abbé Doreau, d6j& très connu par
ses œuvres dans le quartier de CUgnancburt qui est
nommé à cette fonction.
.M"'Desmares, de Vaucrose.a. légué &! a. ville de
Pont~-Saint-jEsprit~ par testament en date du 22 fé-
vrier, dernier, M tiers de tous ses Mens sans excep-
tion, à charge de créer un asile de retraite pour ies
femmes vieules,. hors d'état de gagner leur vte.
Cette maison de retraite pour ht vieillesse s'appel-
lera l'asila BeIapIace-Ahtônme. pp
Depuis quelque temps, on signale dans tous les
jardins publics et les squares la présence de rôdeura
insolents quàn On ne semble pas s'être préoccupe beaucoup jus-
qu'alors de trouye? un remède contre cette invasion
croissante. Les gens paisibles qui ne voudront pas
La. maniëre d'être de Dora Remsen pendant
tous ces événements offre beaucoup d'intérêt.
On se souvient que M. Randolph avait laissé
échapper une occasion de se déclarer et qu'il
avait mis la jeune fille en garde contre M.Thau-
ret, le considérant comme un individu indigne
de cpnnance. De tels avertissements sont don-
nés avec l'espoir qu'ils seront écoutés. Cepen-
dant, l'histoire nous montre qu'une bien faible
proportion d'avis de ce genre sont reçus et sur-
tout suivis. On peut dire que bien des per-
sonnes ont été jetées dans les bras les unes des
autres par l'intervention de quelque ~tiers bien
intentionné, tandis que, laissées à eUes-mêmes,
elles Sauraient peut-être pas été attirées l'une
vers l'autre. C'est du moins ce qui semblait
s'être produit dans ce cas. Non seulement
M. Thauret était devenu un visiteur assidu des
Remsen; mais il semblait le très bienvenu. Sa
conversation était très animée et ses manières
irréprochables. H avait voyagé, et non seule-
ment!! avait vu le monde; mais, chose plus rare,.
il t'avait observé. I! était intarissable en anec-
dotes et monopolisait facilement .l'attention
de toutes les réunions.
M. Randolph remarqua avec un déplaisir
croissant que Dora faisait toujours partie du
groupe qui écoutait ses histoires. Ce qui le
tourmentait plus encore, c'est que, après avoir
employé et perdu tant de temps à chercher
quelque défaut flagrant dans le caractère de
cet homme~ il fut forcé de s'avouer qu'il n'avait
contre M. Thauret que des préventions. Mais
ces préventions étaient aussi grandes, sinon
plus grandes que jamais.
Il se décida enfin à en parler à M. Mitchel, ce
qu'il fit un après-midi que les salons étaient
bcndés de monde et que son rival était, comme
d'habitude, le centre d'un groupe attentif.
Mitchel, commença-t-il, comment diable
cette espèce de Thauret est-il entré dans cette
famiUe?
–Dora l'a rencontré quelque part, je crois.
Pourquoi? '1
Pourquoi? Pouvez-vous te demander!
courir des risques trop certains n'auront plus bientôt
qu'àresterchezeux.
Avant-hier soir encore, te square do la Tour-
Saint-Jacques était envahi par une quarantaine de
rôdeurs, qui. divisés en deux camps,etarmés de cou-
teaux, se préparaient à se livrer un combat acharné.
Il fallut l'intervention énergique des gardiens de la
paix pour pousser les batailleurs hors du square. La
îutte n'en continua pas moins jusqu'à la place de
l'Hûtel-de-Ville. Un agent, nommé Péravet, fut même
grièvement blessé par eux.
Des gardes républicains durent aider a .disperser la
bande qui, comptant sans doute dos blessés, s'en al-
lait en laissant des traces de sang sur son pas-
sage.
A la Clinique d'accouchement dirigée par M. le pro-
fesseur Tarnier, rue d'Assas, un vol a été commis
hier.
ProËtant d'un moment où les surveillantes étaient
occupées auprès dos malades, un individu s'est in-
troduit dans leur salle de garde et s'est emparé do
tous les objets contenus dans les poches de leurs
vêtements de ville accrochés la. Il n'a 'pas fait ex-
ception pour les porte-monnaie, comme on le conçoit.
Une enquête a été ouverte a ce sujet par le com-
missaire de police du quartier de l'Odoon.
Pendant une discussion entre les deux frères, Eu-
gène et Alfred Lachony~ survenue ce matin, à six
heures et demie, rue Letort, EUgéno Lacheny, ou-
vrier menuisier, à porté un coup de tiers-point dans
la région du cœur à son frère Alfred Lacheny, âgé
de vingt-neuf ans, ouvrier charron, demeurant 49,
rue Letort. La. mort a été presque instantanée.
Eugène Lacbong, arrête aussitôt, déclara que son
frère t'avait frappa le premier; mais des témoins de
la scène du meurtre prétendent que cela n'est pas
exact el que le meurtrier avait prémédtté son crime,
depuis longtemps.
Alfred Lacheny, marié et p~ro de trois enfants,
était très aimé de ses voisins. Son corps a été con-
duit & la Morgue.
Un morceau de la. corniche soutenant le balcon
du cinquième étage de la maison située 3, rueDu-
puis, s'est détaché ce matin & six heures et est venu
s'écraser sur le sol, sans toutefois causer d'acci-
dent.
D'autres parties de cette corniche, composée de
pl&tre et do briques, menaçant de so détacher, M.
Trobert, commissaire de police, a fait établir un
barrage pour préserver les passants.
Des inspecteurs de la Sûreté, en surveillance aux
abords de la gare du Nord, surprenaient, hier soir,
un jeune homme qui venait de s'emparer d'une va-
lise placée dans la capote d'une voiture de place. Au
moment du les agents s'approchaient de lui, le voleur
fit un brusque écart pour leur échapper, et il alla
rouler sous les roues d'un omnibus..
Grièvement contusionné, le voleur, Amédêe H. a
été conduit & l'hôpital Lanboisiérs, où il restera jus-
qu'au jour de sa comparution, devant }a police cor-
recttonneUe.
M. Durant!, commissaire de police, vient de mettre
la main sur un jeune homme, Albert Perreau, âgé do
dix-huit ans, qui, depuis quelques jours, dépouillait
les voyageurs du tramway Montrenil-Gh&teIet en
coupant, & l'aide de ciseaux, les robes et les poches
pour s'emparer des porte-monnaie.
Cet audacieux malfaiteur était nanti de treize porte-
monnaie volés au moment de son arrestation.
Un soldat du M3* de ligne, Gustave Caïjo, longeai
hier soir, les fortifications, quand, arrive au coin du
boulevard Masséna et de la rue Gaudon,U fut as-
sailli par une bande de rôdeurs.
Le soldat dégaina et blessa a. la tête et à la poi-
trine deux de ses agresseurs qui tombéreRt.Les au-
tres prirent la fuite.
Caijo se mit à la recherche d'agents pour leur si-
gnaler le fait. Quand ii revint, accompagna de plu-
sieurs d'entre eux, Jes rôdeurs avaient enlevé leurs
deux camarades blessés.
M. Le Jaïn, commissaire do police, a envoyé, hier,
au Dépôt, un cambrioleur, nommé. A~rcd Chopin,
âgé do vingt-quatre ans. H s'était introduit dans la
maison portant le n" 10 de la rue Fa-idnerbo et avait
vote toutes les clefs restées sur les portos.
Chopin était porteur do 14,000 fr. do titres dont il
n'a pas pu indiquer la provenance.
Vers quatre heures, la nuit dern~re, un violent in-
cendie s'est déclaré,.13, rueplanchat,choxM. Vallon,
marchanddovin.
Les pompiers de la caserne Chaligny sont parve-
nus à se rendre maitres du fou. seulement après trois
quarts d'heure de travail.
On avait d& faire descendre par Ja fenêtre les lo-
cataires du premier étage de I& maison les ilammes
avaient envahi l'escalier.
On croit que le feu couvait dans un amoncellement
do chiB'ons qui avait déjà détermine un commence-
ment d'incendie en juillet dernier.
En creusant une tranchée au carrefour de la. Croix-
Rouge pourra pose dés conduites de gaz, des ouvriers
ont mis à jour un petit obus, des fragments d'armes
et de fusils ainsi qu'une grande quantité .ds cartou-
ches.
On a tout Heu de croire que ces divers objets ont
été caches en cet endroit à l'époque .de la Commune
par des insurges.
La Grande Union Vit!cotc de FrtMtce~ Sa,
fu~ AtcAeKeN, envoie FRANCO, sur demande, ses cata-
logues do'vins ordinaires de France, d'Algérie et do
Tunisie, ainsi que des échantillons.
On peut déguster et choisir parmi tous les crus de
France et d'Algérie dont on trouvera, un assortiment
complet d'échantillons au Bureau des commandes,
ouvert de huit heures du matin a sept heures du
Soir, M, rue Th'cAe~'eM. (Bien rappeler le titre du
Syndicat et le numéro de la rue.) «
DÉPARTEMENTS
Vacher a refusé de recevoir M* Decori, son avocat,
télëgraphie-t-on de Belley..
Demain, copie de l'acte d'accusation sera signiSé &
Vacher ;<:elui-ci sera ensuite transfère à la pnson de
Bourg, où U passera aux Assises le ~octobre .ju'Q-
chai.a. ,¡"
SYNNCAT DES NEONEM5S-BO~N&ïms
DU SYSTEME SCHWEITZER.
À !a suite du grand succès obtenu au Concours
régionat de Lyon par l'installation d'une Meunerie-
Bou!angerie .du système Schweitzer fonctionnant sur
le champ du Concours, une Société lyonnaise de
Meunerie-Boùtangerio vient d'être conshtuëe avec la
coHaboration du Syndicat et de diverses notabilités
lyonnaises.
Cette Société va créer un établissement pour l'ap-
plication en grand des procédés Schweitxcr, et doter
ainsi la pdputation lyonnaise du meilleur pam au
meilleur marche, «
–Si je peux'Certainement que je peux. Je
vous demande pourquoi?
'Vraiment, Mitchel ou vous êtes aveugle
ou vous n'avez d'yeux que pour M"° Emilie. Ne
voyez-vous pas le danger que court sa jeune
sœur~ de s'unir à cet homme?
Eh bien 'Randolph, pour être franc, je dois
avouer que je ne vois pas le danger. Que!
est-il?
–Supposez. supposez qu'elle commence à
l'aimer? Supposez qu'elle l'épouse 1
–Ehbien,alors? `
–AlorsPVousmettriez unsaint en colère!
Vous parlez aussi froidement de cette enfant
qui va se laisser peut-être entraîner par ce.
ce rien du tout, comme si nous discutions un
coup de billard.
Randolph, mon ami, laissez-moi vous don-
ner un conseil. Quand un homme désire épou-
ser une jeune nlle, il doit observer deux règles
Importantes, et je crois que vous les avez négli-
gées toutes les deux.
Que voulez-vous dire?
–Avant que je ne m'explique, laissez-moi
vous faire une question. Suis-je dans le vrai
en supposant que vous desiriez épouser Dora
vous-même ?
Vous mettez bien les points sur les !? Je
ne vous cacherai cependant pas la vérité. Je se-
rais heureux d'avoir son amour.
–Très bien. Je vais vous dire ces deux
règles. Premièrement Ne dites jamais de mal
de votre rival. Secondement N'attendez pas
trop longtemps pour parler.
Randolph regarda un moment Mitchel avec
intensité; puis il lui tendit la main, que celui-ci
serra affectueusement. Il dit simplement
« Merci a et se dirigea vers le groupe où était
Dora.
Au bout d'un certain temps, profitant d'un
moment de calme, il se pencha vers elle et lui
dit à demi-voix
Pourrais-je causer un instant avec vous ?
Elle leva vers lui son .regard, évidemment
surprisedu ton de sa voix, et demanda
Est-ce très important!
VARIETES
Les Souvenirs du prince da HohenIohe-IngeI-
fingen, général d'artillerie, aide de camp gé-
néral de l'empereur Goillamne 1".
(Suite)
Le jeune attaché militaire manque de bien-
veillance dans !e portrait qu'il fait des grands
personnages militaires de l'empire d'Autriche.
A son départ de Berlin il était tout disposé à
considérer avec respect les généraux qui s'é-
taient distingués en 1848 et en 1849; mais, après
quelques fréquentations, il sera tout disposé à
s'écrier, comme la soubrette a 0 mes illu-
sions II ne fait guère d'exception que pour
Hess,aimable et modeste, si modeste même
qu'il se vantait de n'avoir rien appris, mais,
par tempérament, très habile, possédant un re-
gard tactique et stratégique, beaucoup d'expé-
rience. Il avait toutes les qualités qui font un
grand général.
Hess~ très discret sur !e présent, aimait à ra-
conter ses campagnes passées. Clam Gallas n'é-
tait pas à la hauteur de sa situation un véri-
table spadassin, sans coup d'œil militaire. Les
événements de 1859 et de 1866 ont confirmé le
jugement du prince de Hohenlohe. On raconte
de Clam Gallas que, avant de signer un rapport
sur une bataille, il demanda à son chef d'état-
major, en voyant le croquis qui accompagnait
le rapport, ce que signifiaient ces vilaines pattes
d'araignée. C'étaient les montagnes.
Le feld-maréchal conr.te Paur inftigea des
arrêts à un commandant d'artillerie parce que
les deux mortiers de sa batterie étaient plus
courts que des ciseaux de canon: il croyait que
le commandant avait coupé et vendu le bronze.
Un grand seigneur autrichien se renseigna
un jour auprès du prince Hohenlohe sur le jeu
de guerre qui était pratiqué dans l'armée prus-
sienne. « Je le lui expliquai dans uneconversa-
N tion de deux heures et je croyais qu'il avait
N bien compris, lorsque le prince L. T. me dit:
a Eh bien, comment jouez-vous? Oui, com-
o ment déterminez-vous le point pour lequel
)) on joue?-– Mais on ne joue pas pour de
a l'argent. –Pas pour de l'argent! ça n'a pas
)) d'intérêt. ~a--
Pour compenser cette ignorance de l'aristo-
cratie, il y avait Un élément intellectuel qui tra-
vaillait et dont la moralité était des plus basses;
car il se composait surtout d'éléments étran-
gers, d'aventuriers du de parvenus. Le gaspil-
lage et la. concussion étaient fréquents. Un gé-
néral dit & l'attaché militaire prussien que neuf
litres d'avoine donnés pour la nourriture d'un
cheval étaient bien trop peu, car c'est à peine
si le cheval en recevrait cinq. Le direc-
teur général de l'artillerie Augustin, vu de loin,
passait pour une célébrité; vu de près, c'était
un bureaucrate de l'ancienne école, un bom-
bardier du siècle passé, un ennemi de toutes
les innovations et de toutes les découvertes
modernes, qu'il considérait comme des péchés
démocratiques. Il avait inventé les fusées au-
trichiennes qui avaient effrayé les insurgés
hongrois. Après la mort d'Augustin, on décou-
vrit que les fusées n'avaient, jamais porte et on
s'empressa de les remplacer par des canons
rayés.
Un souverain ami de l'empereur d'Autriche
avait exprimé le désir d'avoir des renseigne-
ments sur les fameuso&fusées.L'empcreur d'Au-
triche avait promis de satisfaire à ce désir et de
faire communiquer les renseignements a l'offi-
cier qu'on enverrait. L'ofllcier vint; mais le gé-
néral Augustin ne voulut; pas livrer son secret
i! donna de faux renseignements, de faux chif-
fres et de faux dessins~ et, pour connaUrela
vérité, il fallut acheter un saus-cfncier qui
donna les vrais dessins. On eut l'imprudence
db.lcs montrer au directeur de l'artillerie qui
reconnut la main et. qui, fit emprisonner le
sous-officier.
L'armée autrichienne avait passé longtemps
pour I& plus brillantede l'Europe ma~s, apr~s
l'insurrection de Hongrie, on reforma des régi-
ment~ et il fallut de nouveaux -cadres. Les
étrangers étaient fort bien accueillis et avan-
çaient-rapidement; .il .y avait beaucoup d'An-
glais et quelques Allemands qui avaient eu des
désagréments dans leur patrie.
Le ministre des affaires étrangères, comte de
Buoi, cachait sous un extérieur débonnaire et
presque sot une grande finesse; il recherchait
surtout le succès du moment, mais il déçut
successivement tous ses partenaires, si bien
que plus. tard aucun Etat n'a voulu contracter
d'alliance avec l'Autriche.
A la tête de l'ambassade britannique se trou-
vait le vieux lord Westmorland, qui menait
grand train, qui était sujet à des distractions
et qui oubliait parfois ds dîner chez lui les jours
ou il avait invité du monde. La politique était
faite de Londres par l'intermédiaire des secré-
taires de l'ambassade
La France était représentée par le duc de
Grammont, la Russie par le baron de.Meyen-
.dorfî, qui avait épousé une sceur de Buol. Ce-
lui-ci abusait de la parenté pour endormir les
Soupçons de la Russie on finit cependant par
s'apercevoir de la duplicité du ministre des
affairés étrangères ctl'on remplaça Meyendorfl
par le prince Gortschakoff, bouillant ~d'activité,
plein d'animosité contre l'Autriche e6 bien dis-
posé'èhvèrs la Prusse. Le conseiller de l'ambas-
sade était M. deFqnton; les secrétaires M. de
Mbhronhcim etNL Poubril parmi les attachés.,
n y en avait un qu'on nommait Hydrophile et t
l'autre Hydrophobe, parce que l'un se lavait
souvent et que l'autre ne se lavait jamais. w
L'attache militaire français était le général
Très important, répondit-il brièvement.
Et, quittant le cercle, elle !e suivit dans la
chambre voisine, où e!!e s'assit sur le sofa où il
l'invitait à prendre place. Apres un court silence
durant lequel tous deux s'absorbèrent dans
leurs pensées, il commença
Mademoiselle Dora, je voudrais que vous
m'écoutiez, que vous m'écoutiez jusqu'au bout.
Vous savez que je vous aime.
II s'arrêta un instant, pendant qu'elle trem-
blait légèrement, rougissait et baissait la tête.
H poursuivit
Je ne vous l'a! jamais dit avec des mots;
mais vous êtes femme et devez depuis long-
temps avoir !u dans mon cœur. Vous compre-
nez, toutes, si bien ces sortes de. choses! Je ne
suis qu'un homme, et n'ai pas pu l!re dans' !e
vôtre. Je ne sais vraiment pas si vous avez de
Fau'ection pour moi. H fut un temps où je le
croyais; mais, dernièrement. Enfin, qu'im-
porte ? je ne veux pas parler de cela. En deux
mots donc, je veux seulement vous dire que
cela me rendrait superbement heureux de.sa-
voir que vous serez un jour ma femme. En
échange, je vous offre le don de toute ma vie.
Et maintenant. je crois. que j'ai tout dit.
Dora, ma petite bien-aimée. voulez-vous.
pourriez-vous vous confiera moi?
ï! avait doucement pris sa main pendant qu'il
paplait, et, de fait, eHe n'avait pas résisté et ne
t'avait pas retirée, l'encourageant à employer
des termes plus tendres, dont H s'était servi à la
nn de sa déclaration. Elle hésita un instant;
puis, dégageant doucement sa main et te*re-
gardant avec un soupçon de larme dans le
coin de l'oei), elle murmura
Y tenez-vous beaucoup ?
Beaucoup Je ne peux pas vous dire com-
bien.
Il essaya de reprendre sa main, mais elle l'en
empêcha. Elle lui demanda de nouveau
Vous n'attachez pas d'importance a l'ar-
gent, n'est-ce pas?
MademoiseUe Remsen, vous m'offensez.
–~Non.non! dit-eUe vivement vous n'avez
pas compris. Je ne voyais pas parler de moR
Létang, qui avait pris part comme officier à la
bataille de Leipzig en i8i3 et qui dit un jour
au prince de Hohenlohe: « Je vous assure qu'à
Leipzig on s'est fort ma! battu de part et d'au-
tre personne ne prenait plus plaisir à la
guerre. M
Les ministres des petits Etats étaient nom-
breux a Vienne; ils se distinguaient par leur
curiosité, car ils cherchaient a. transmettre à
leurs gouvernements le plus de nouvelles pos-
sible. Quelques-uns jouaient à la Bourse et le
disaient hautement sans se gêner.
L'ambassade de Prusse apprit par hasard
cinq heures'plus tôt la mort de l'empereur Ni-
colas. Un de ces petits ministres, le baron H.
se plaignit au comte Flemming de ce qu'il ne
l'avait pas renseigne, en disant qu'il aurait bien
payé trois cent mille florins pour avoir la nou-
velle tout de suite.
Le ministre de Grèce, Skinus, qui avait épousé
une femme trës riche, disait « Mon beau-përe
a vingt millecochons, et une. fille seulement. »
Le prince de Hohenlohe fut frappé de voir
qu'à Vienne on considérait la Prusse, non pas
comme une grande puissance, mais comme
un Etat vassal, et cela malgré la guerre
de Sept ans au siècle dernier, malgré les vie'
toires remportées sur Napo!éon,malgré le traite
de i8i5. Le roi de Prusse n'était toujours que
l'Electeur de Brandebourg, qui devait dépenser
son dernier thaler et son dernier homme au
service de l'Autriche.
Dans ces conditions, une alliance sur le pied
d'égalité était impossible entre les deux grands
Etats de l'Allemagne.
Le prince raconte qu'il communiqua ses im-
pressions à M. ManteuM, envoyé en mission
à Vienne « Nous ne serons'considérés, lui dit-
il, comme des égaux qu'après avoir battu de
nouveau les Autrichiens, a Manteuue! se mit à
rire; mais, un an et demi plus tard, il lui donna
raison.
NOTES MONDAINES
Le Président de la République a chasse durant
l'après-midi d'hier avec M. Dubosc dans la forêt
d'Hallates.
Le tsar et l'impératrice sont arriva & Sébasto-
~ol hier matin a dix heures. Ils ont été reçus solen-
'ncIlemeDt, puis se sont rendus a bord du yachtman-
~f!
M. le comte d'Eu, après avoir fait visite, en Ga-
licie, a son BI& aine, le prince Pierre d'Orléans, re-
tenu par les manœuvres do cavalerie auxquelles il
preudpart avec son régiment, arejoint,aZormatt,
ia comtesse d'Eu et ses autres iils.
La comtesse de Paris, accompagnée de ses en-
fants, arrivera lundi prochain a. Yorktown, chez le
duc et la duchesse d'Orléans.
Le jeudi suivant, o.n célébrera, a l'église do Wey-
bridgo, un service a l'occasion du 4° anniversaire do
la mort du comte do Paris.
Une messe sera célébrée, le même jour, en }a cha-
pelle Saint-Ferdinand, a Neuil[y-sm'-Seino.
Les nouvelles de la santé de la maréchale do
Mac-Mahon sont aussi satisfaisantes quo possible.
La marcchate est toujours chex-son gendre, le
comte de Piennes, au château de Cairon, près de
Caen.
Lo grand-duc Paul Alexandrovitch a retarda do
vingt-quatre heures son voyage; ses deux ûls seule-
ment sont arrives hier a Paris.
Arrives hier a Paris
M. J, Ratskoru-Rojnolî, de l'ambassade de Russie
a Vienne.
M. Cretxulcsco, ancien président du Conseil des
ministres de Roumanie.
Le docteur Paul Chatin, médecin des hôpitaux
do Lyon, épousera prochainement M"" Hélène OUior,
fille de l'éminont chirurgien.
–Le vicomte Félix de Cholet, lieutenant au
2' cuirassiers, est. Ëanoé à M."° Manuelle do Echegu-
ren.
MÉCROLOGBE
On annonce la mcrt de M. Alfred Marche, .ancien
explorateur, archivisto-bibliothécai.re. de la' direction
du commerce et de l'agriculture on Algérie, membre
de la Société de géographie do Paris, décède & l'âge
.de cinquante-cinq ans..
–IIieront été célébrées les obsèques de ~.Ar-
thur Marque, administrateur ~tos colonies, directeur
des ait aires mdigènës du Sénégal, président de la
commission de délimitation des frontières de la
Gambie, dont nous avons annoncé le décès & l'hôpi-
tal du Yat-de-Gràco..
Un dernier adieu lui a été adressé par David,
chef de bureau du personnel au ministère des colo-
nies, et par !c lieutenant Dovaux, représentant le
gouverneur général de l'Afrique française,
lUer, au milieu d'une af&uenca considérable,
ont eu lieu, en l'église de Quincy-sur-Sënart, les
obsèques de M" Boïeldieu.
On vient de célébrer à Douai, en l'église Saint-!
Pierre, au milieu d'une foule considérable, les obsè-
ques de M* vcuvQ, Edouard AMard, née Bal'atte, qui
a laissé de nombreux legs, parmi lesquels
A l'église Saint-Pierre, de Douai, 60,000 fr.; aux. x
écoles de la rue Jcan-de-Gouwy, 40,000 fr.; au Bu-
reau de bienfaisance de Lallain, 40.000 fr. & l'églisQ
de LaUaing, 20,000 fr.; à l'hospice do Templeuve,
20,000 fr., a l'église de Templeuve,. 20,000 fr.
COURBER DES THEATRES
Théâtre Cïuny: .Sa<:factes, de.M. Albert Barré.
'Théodore, joyeux et facétieux zingueur, a beau-
coup aune M"°Angële, fille d'un brave horticulteur
da Beauvoisis. 11 aurait voulu l'épouser, quand tout
<:oup la jeûna lille a disparu, sa famille la destinant
& un.marchandde malles, Alfred Pilois. Quand Théo-
dora retrouve Apgéle, Je mariage est a la vetllo d'être
célébré. Tout autre perdrait l'espoir do jamais épou-
ser Angola. Théodore, au contraire, jure &'la jeune
SMe qu'eHe n'aura pas'd'autre mari quo~lui, .et le
troisième acte prouve qu'il n'a pas fait ce serment en
fanfaron. Comment arrive-t-il à ses fins? Voilà qui,
par exemple, serait beaucoup plusJa.borieax. a racon-
ter, car la pièce fourmille en incidents, pour la plu-
part d'ailleurs assez drôles, bien que quelques-uns
d'entre eux soient vrain~ent trop pauvreoient amenés.
argent. Je ne peux pas vous expliquer, vous de-
vez pourtant répondre à ma. question. Cela
vous ferait-il quelque chose.Comment dire?
Supposez que je fasse quelque chose qui vous
coûterait beaucoup d'argent.
Oht je comprends, s'exclama M. Randolph,
sa figure s'éclairant. Vous voulez dire que vous
faites des dépenses extravagantes. Que cela ne
vous tourmente pas un instant. Vous pouvez me
coûter autant d'argent que vous en pourrez dé-
penser. Je ne me plaindrai jamais.
Elle sembla soulagée, mais ne parla, pas tout
de suite. Son regard se détourna de lui et Ran-
dolph en le suivant le vit s'arrêter surM.Thau-
ret. Une émotion jalouse lut traversa !e cceur.
I! allait parler quand elle se tourna vers lui et
lui dit avec une émotion contenue
J'espère que vous ne serez pas fâché con-
tre moi et que vous ne penserez pas de ma! de
moi. I! y a une chose que je ne peux pas expli-
quer, et à laquelle, je le sais, vous n'aurez pas
d'objections. Mais jusqu'à ce que je puisse vous
dire ce qui en est. je ne peux pas. je ne peux
pas vous donner une réponse. Voudriez-vous.
voudriez-vous attendre un peu ?
I! y avait quelque chose d'encourageant dans
le ton de sa voix..
Combien de temps? demanda M. Ran-
do!ph toujours irrité et se demandant si ce
qu'elle ne pouvait pas dire avait quelque rap-
port avec M. Thauret.
–Cela vous ferait-il quelque chose. que je
vous demande d'attendre jusqu'au nouvel an,
disons?
C'est bien long; mais, si vous le désirez,
j'attendrai.
Oh! merci.
Ce fut tout ce qu'eue dit; mais il y avait
de la joie dans le son de sa voix; elle avait
des larmes aux yeux, et, pendant un court dé-
licieux moment, il pensa. qu'il y avait de l'a-
mour dans son cœur, que c'était de l'amour
pour lui. Mû par une impulsion a taqueUe il
ne putpas résister, il l'attira vers lui sans qu'elle
s'y opposât, et, doucement, lui déposa un ba!-
s.e~sur. les lèvres, II, se. sentait heureu~ quoi-
RAFF.
IIamHton, qui est chargé du rôle de Théodore, la
joue non sans gaieté et sans finesse. Parmi les hom-
mes, nous citerons, à côtô de lui, MM. Dorgat, Lu-
reau, Muûat, Prévost, Rouviére et Gaillard; ce der-
nier a composé do très amusante façon le rôle d'un
sous-préfet qui, depuis vingt ans qu'il est dans l'ad-
ministration, en est à sa quatre-vingt-douzième sous.
préfecture, et n'a jamais trouvé l'occasion d'inûtger
a ses administrés un discours préparé a. loisir. Les
rôles de femmes, assez nombreux, sont insignifiants.
A Dë~azet. on a repris un vaudeville de MM. Bu-
rani et Grenet-Dancourt, qui eut autrefois du succès,
~t~o6er<. Cette pièce a, parait-il, de nouveau plus au
public.
Au théâtre des Nations (ex-théâtre de l'Opéra-Comique,
placeduChâtetet),8h.l~, première représentation (re-
prise) des Gar~M /'o)*MAlexandre Dumas:
Vatrin, MM. Landrin Bernard, son ats, Normand Rai-
sin, A. Munit!; Mathieu Goguotu.Bour; François, Val-
lières Louis Chollet, Dariës; l'abbé Grégoire, Adam; Mo-
licart, Perrenot; Lajeunesse, Brizard Bobino, R. Char-
ly's un gendarme, Désiré Catherine Blum, M"" M. Mar-
sans M"' Raisin, G. Moreau M"" Vatrin, Albanie la
mère Tellier, Noris Babet, Depré.
L'Opéra donnera lundi !M McMtfM cAaMtCMM, pour
!a rentrée de M"" Bréval et Grandjean, de MM. Delmas et
Courtois..
A la Comédie française
Une indisposition de M. GI.erh force l'administration à
changer ce soir le spectacle !M J'*t)!t'M a~MMfeMxes se-
ront remplacées par gnant sur l'afOche les J'%MttKM savantes.
Ce soir samedi, réouverture de la Sca!a. Au pro-
gramme M'Potaire, Suzanne Aumont, Nihe Derieux,
Kamouna, Derminy, Franvitle MM. Polin, Maurel, Ctau-
diua, Leja], etc.
Premiëre représentation (a ce théâtre) do Afs~eMOtM~e
-Ft/t, drame en un acte, tiré .de la nouveHe de Guy de
Maupassant par M. Oscar Méténier, joué par. la troupe
du Grand-GuignoL Distribution
L'abbé Chantavoine, MM. Homervi)!e; le commandant,
Paul Dornans;'WilheIm, Labruny; le capitaine, Séverin
Mars; Otto, Prika; Rachat, M°"' Gabrietle Fioury; Eva
la Tomate,Louise France; Btondine, Loia Noyr.
Et premi&re représentation du yoMceaMjeMet t lat, jouée par M. Maurol et M°' Jane Yvon (début).
IL JE S S:)~€B'ZR.TTS:
DtMtaHcAe 4 septembre
COURSES A LONGCHAMP
PRONOSTICS
Prix de Lormoy. jE.a~?Kj, 7ya!t'MOMt'e<
Premier Critenum. Niphon, ~apts-Ve)'
Prix de ChantiUy. Jn/'attt, 6oMff?ot
Deuxième Critérium. –VMSttita, .Mat-tAct.
Prix La-Rochette. ~'atico-BM~se, CfauoM.
Prix de VersaiUes. ~'i'La Température. 3 septembre
Bureau, centrât météorologique. La situation reste
beHc dans l'ouest et le centre de l'JEuropé, où le baro-
mètre dépasse encore 779'°" ce matin. Une zone de pres-
sion un peu basse persiste seulement dans la Nord et le
Nord-Est..
Le vcnt~est faible de l'Ouest au Pas de Calais, de l'Est
en Bretagne et en Gascogne, du Nord-Est en Provence.
On signale quelques ptuies sur la Scandinavie. En
France, te beau temps a été général.
La température s'est retevéa en France et en Allema-
gne. Ce matin, le thermomètre marquait: 6° a Bodœ,
11' a Paris, 81° à Nice et 2~° a Atger.
On notait: 12° au Puy de Dôme, 12° au Ventoux et
8" au Pic du Midi..
En Franco, le beau temps va persister, avec tempéra-
ture voisine de la normale. A Paris, hier, beau.
Moyenne d'hier, 2 septembre, 13''0, inférieure de 3't a
la normale. Depuis hier, midi, température maximum
20'9 minimum do ce matin: 8°5.
A la tour Eiffel: maximum, minimum~
Baromètre a sept heures du matin: T!3"5'. En baissa
à midi.
Observatoire municipal 3 .!ep
Montsouris TourS'-JMquet)
Tcmp"ta plus basse do la nuit. +10'l +13*0
à Th. du matin. -)-12'0 +14'7
à 2 h. du soir. +2f5 +23'<;
Baromètre~ 2 h. du soir 772"4, stationnaira.
Vent dominant Ouest-Nord-Oucst.
Etatdu eiet à Paris beau.
Remarques sur ta vciile brume matin et soir.
SPECTACLES MJJ SEPTEMBRE
OPER.A'.h.).–ReIache.
FRANÇAIS (8 h.). Les Femmes savantes. Le
Médecimnal~rélui.
VARIETES (8 h. 1/2).–Le Voyage on Chine. La Mar-
tyre.
THEATRE DES NATIONS (8 h. 1/4). Les Gardes fores-
tiers.
PQRTR SAINT-MARTIN (. h.).– CMture annuelle.
AMBIGU <8 h. 1/4). La Bande à Fia.
CHATELET(.h.).Refâohe..
GAITN(Sh. 1/2).–La. Poupée.
NOUVEAUTES (8 h. 1/2). Le Jeu ~de ,I;amour et du
bazar.–Le Contrôleur deswag'ons~its..
FOLIES-DRAMATIQUES (8h. 1/2), -Le Papa de Fran-
cine.
THEATRE CLUNY'(8 h. 1/2). –L'Hercu]eFarnes€
S;ici~ 'l'héodoéë.. (8h. 1/2). L't!e~crilé Farnèse;
Sac!oTheodorc.
BOUFFES-DU-NORD (8 h.). Les Mousquetaires.
TH. DE LA REP. (8 h. 1/2). La FiUe aux ëcus.
DEJAZET (8 h. 1/2). Le Tatoue. Ri~obcrt.
ATHENEE-COMIQUE (.h.).– Retâche.
MAR!GNY-THEATRE (8 h. 1/2). La Cigale et la. Fourmi.
–Soverin.
LA CIGALE (8 h.). Speotacie-eoneert..
JARDIN DE PARIS. Concert-Promenade:
OLYMPIA (boulevard des Capucines). Me-Na-Ka.
Micheline. Dimanches et Mtea .matinées, entrée
UTr.
LES CAPUCINES (boulevard des Capucines). Specta-
c)e varie.
AMBASSADEURS. La Revue entête.–Spectacle
concert.
ALCAZAR D'ETE.– A rAlcazar de la Fourchette.–Spec-
tacle-concert.
'SCALA. Mademoiselle FifI, par la troupe du Grand
Guignol. Le Jeu de l'amour et du hasard.
MOULIN-ROUQE. Concert et bal tous tes soirs.
LE GRAND GUIGNOL (20~, rue Chaptat) (9 h.).–La
Voix dupeuple. Le Bittet dn log-ement. Lu<.
TOUR EIFFEL. Ascension tous tes jours
AERODROME DU BOIS DE BOULOGNE, 21, rue Spon-
tiDr.~Ballon captif.
CIRQUE D'ETE (Champs-E!ysees) 8 h. 1/2. Miss Ed-
mée. Au camp, scènes militaires.Dimanches, jeu-
dis et fëfés matinées.
NOUVEAU-CIRQUE.–C!ôture.
CIRQUE MEDRANO. Représentation .ëquestre.
MUSEE GREVIN. Le cnme do Kremtin-Uicatre.
Nansen au Pote Nord. Le Couronnement du tsar.
Pantomimes lumineuses. Orchestre' do dames hon-
groMes..
LE TOURISTE. caM-reiit. Départs Pont-Royai.a M h. 1/2.
THEATROPHONE. Auditions de ce soir Français
Les Femmes savantes. Nouveautés L~ Contrôleur
des wagons-lits.
Spectacles du 4 septembre
Opéra: Relâche.
Français ~Mademoiselle de La'Seig~ie~e.
Dans les autres théâtres, marnes s&ectacte? que la
veiUe.
qu'elle rctournâtaussitôt vers M. Thauret qui,
l'accueillit très chaleureusement. I! y a quel-
que chose, une sorte de magnétisme, si vous
voulez, mais un quelque chose qui tic deux
cœurs qui s'aiment vraiment, de telle sorte
qu'une impulsion chez J'un excite Je même sen-
timent chez l'autre.
Ce qu'il y a de plus étrange, c'estquc, quoique
l'homme puisse s'imaginer être profondément
amoureux, il ne l'est pas jusqu'à ce qu'il ait
reçu un de ces messages instantanés queCupi-
don envoie par le télégraphe de l'amour. Après
cela, il est enchaîne. Son bon sens est parti il
se dira durant les solitaires heures de ta nuit
qu'il s'est trompé, que cette femme ne le ren-
dra pas heureux, qu'elle a telle ou telle imper-
fection mais cela importe peu, si ce n'est qu'i!
en souffre. Ce seul coup a tué sa virilité, et i!
n'a plus d'empire sur lui-même. Aussitôt qu'il
rencontre de nouveau cette femme, de quelque
façon qu'elle agisse, son amour s'enuamme de
plus belle. Elle peut le maltraiter, elle peut
l'injurier, peu importe elle l'attire invincible-
ment.
Il en était ainsi avec le pauvre M. Randolph.
Durant les nombreuses semaines qui suivirent,
i! souffrit beaucoup. Il donnait à sa bien-aimée
tous les noms les plus amers que !a jalousie
peut suggérer. Mais, invariablement, le souve-
nir de cet unique instant où eUe avait paru se
donner tout entière à lui, lui livrer son âme,
lui traversait l'esprit, et, instantanément, sa.
raison était réduite au silence, et il se disait
« Elle n'aurait pas pu faire cela, si elie était
pauvre. EUe m'aime si elle me traite ainsi,
c'est pour une raison que je ne puis compren-
dre. EHe me l'a dit; elle m'a dit que, quand elle
pourrait parler, je ne serais point fâché. Il faut
quejesois patient et que j'attende. Je dois
avoir confiance en eHe~ elle doit être, elle est
sincère. »
Puis, graduellement, tous les anciens doute*
s'emparaient de son esprit, et la souu'rance de-
venait aussi poignante qu'auparavant.
.M!M'e).
M. Edmond Perrier concint ainsi c
Lorsque se tiendra notre prochain Congres, nous se-
tons a.u seuil du vingtiume siècle. Une grande mantfes-
tation internationale marquera cette date jubilaire. L'em-
pressement du monde entier & répondre & rappel de.Ia.
France est te signe que, maigre tes désastres dont nous
devons d'autantplusombrageusementmëditer les terribles
itérons qu'il se déroule autour de nous des événements plus
déconcertants, l'humanité reconnait encore que t'ëtoiiede
notre raeeagarcM quetquechosedeson ancien éclat, puis-
que c'est nous qu'elle charge en quelque sorte de célébrer
sa fête. Ceux mêmes qui nous appellent ironiquement la
« grande et 'généreuse nation sont bien forces de re-
connaître que le sang versé par notre Nanc toujours ou-
vert nous a laissés non seulement debout et vaillants,
mais toujours chaleureusement repris, malgré de légi-
times griefs, de justice et de loyauté.
Préparons-nous a. ce jubilé du monde de manière que
ceux qui repartiront de Pans en KOO soient forcés d'ac-
corder que l'histoire de la France est bien vraiment,
comme le disait, je ne sais quel philosophe, l'histoire de
ses relèvements 1
Apres un lumineux expose de l'organisation et du.
programme du Congrès, présente par M. Lavieu-
ville, secrétaire gênerai, le Congres se forme en sec-
tions, au nombre de quatre 1~ Recherches scientin-
ques concernant les pêches, l'agriculture et les Mi-
maux comestibles S" Technique des pêches et maté-
mol d'exploitation; 3" Economie politique et sociale
des pêches maritimes 4< Réglomentatioa des pê-
ehos. Et la séance générale est levée.
Ces différentes sections se sont réunies dans tours
locaux respectifs, à deux heures de l'après-midi.
Je signalerai tout d'abord la très intéress~nt&
séance qu'a .tenue la 4" section (réglementation des
pêches), sous la présidence de M. Roché, inspecteur
général des pêches maritimes, assisté de MM. Gari-
haldi, président du Syndicat professionnel des pê-
cheurs de Marseille, et Johnston, vice-présidents et
Cardozo de Bèthencourt, directeur du ~fontfeur mari-
La question de l'emploi du Blet à mailles étroites,
et par extension de tous les chaluts, a fait l'objet de
mémoires de MM. Sauton, armateur, et Maraud, qui,
considérant comme funeste la pêche par vapeurs tant
au point de vue de la dévastation des fonds de pêche J
qu'au point de vue do la concurrence désastrousa
faite aux pêcheurs voiliers, proposent do remplacer
le Blet par d'autres engins.
Par contre, M. Coûtant, délégué du ministre de
l'instruction publique, mais parlant comme maire de
TrouviIIe, a prôné la liberté absolue de la pêche,
qui donne en Angleterre les meilleurs résultats.
En somme, selon MM. Maraud et Sauton, le chalut
dépeuple; il active le repeuplement des fonds, au~
contraire, selon M. Coûtant.
Ajoutons, incidemment, que M. Coutant a fait
très récemment voter, par le Conseil supérieur de
l'instruction publique, la création de cours élémen-
taires de navigation dans les écoles communales du
littoral, ce qui donne quoique poids à sa communi-
cation.
G"amma
prohibant dans les eaux territoriales un engin dont
faction parait encore discutable?
GoS vœux contradictoires ont donné lieu aune.
discussien fort animée. Le représentant du Syndicat
des patrons pêcheurs de Marseille, M. Léon Gautier,
s'est élevé contre les rigueurs du vceu présenté par
M. Sauton, et a défendu avec énergie l'emploi des
types do 61ets traînants employés sur notre littoral
méditerranéen.
Finalement, un vœu des Trouvillais tendant a. ce
que la pêche, par quelque engin que ce soit, soit en-
tièrement Jibre en dehors dos cantonnements'd'expé-
rience établis sur le littoral après entente entre les
armateurs et les patrons pêcheurs est mis aux voix
et repoussé a une assez forte jmajorité.
Un autre vœu des Trouvillais réclamant des modi-
fications au décret du 10 mai 1863, de façon que les
dimensions des poissons apportés sur le marchéL
soient variables suivant les espèces et qu'une échelle
des tailles imposées & chaque espèce soit établie par
unecommission de pêcheurs, d'armateurs, d'adminis-
trateurs et d'hommes de science est également mis
aux voix après un très long débat, avec une addition
aux termes do laquelle un comité international serait
appela & établir une échelle de tailio également inter-
nationale dans les mers où plusieurs nations prati-
quent la même industrie.
Ce vœu est adopté.
Dans Ia'3* section, M. Bellet, armateur a Fëcàmp,
a donné les renseignements les p)us complets sur les
opérations de pêche à Terre-Neuve. Il émet. des
voeux tendants à une entente internationale pour em-
pêcher les paquebots do passer sur les bancs et au
rétablissement de prîmes diverses~ la pêcho terro-
neuvienno.
Le même congressiste lit un savant Mémoire sur
Yapêchedu hareng et. du maquereau. H demande
que l'on considère cette pécha comme « grande pê-
che au point da vue administratif et des primes.
MM. Odin et Habiliter ont fait connaître le résultat
deleurs ohservationspour l'établissementdescartesde
pêche du thon dans le golfe de Gascogne.
Là section d'économie sociale a pris connaissance
des travaux de MM, Cacheux sur les habitations à
ton marché d'OrgevaI sur la necosssité d'attirer des
pêcheurs étrangers en Algérie; Bellet,.sur la Caisse
des marins de Fécamp qui, depuis 1873, a distribué
plus de 327.000 fr. de secours à 1,355 marins.
Dans la soirée, M. le commandant Brossart de Cor-
bigny, capitaine de frégate en retraite~ a fait une très
intéressante conférence sur la Société centrale des
naufragés dont il est inspecteur,
Ainsi a nni cette première journée.
Demain matin, séance générale le soîr, banquet
au Casino.
EpGÊNiBRiPACLT..
i NOUVELLES UNIVERSITAIRES
M. Rittier, ancien professeur de langues anciennes
au collège Rollin, & la retraite, est nommé professeur
Bonoraire.
M. Dupont-Ferrier, agrée en qualité de .professeur
suppléant d'histoire au collège Stanislas, est mis Ma
disposition du directeur du collège Sainte-Barbe,
pour remplir les fonctions de professeur d'histoire e~
de lettres (enseignement moderne).
M. Kaeppelin, processeur, a titre provisoire, d'his-
toire au lycée do'' Rdchefort, est agréé en qualité de
professeur d'histoire au collège Stanislas.
M. Cuîtru, agrège d'histoire, délègue dans les fonc-
tions de professeur d'histoire au collège de Melun,
est mis à la disposition
FEU!LMTON DU JOURNAL DES DEBATS
dn4sep
!!$ tBTt~B M fBtWf
M AKiioiB M ~MiM
PAR R. OTTOLENGUI
~'TPx'st
XtV
UN MARIAGE INTERROMPU
Pendant queM.Ba.rnes était dans le Sud, ses
"spions de New-York découvrirent peu de
chose, sinon rien, sur les personnes qu'ils
avaient été chargés de surveiller. Evidemment
ensepf&çant au point de vue d'un détective~
tes événements avaient été tout a. fait dépour-
vus d'intérêt. La suite habitueHe des anaires,
tes soirées au théâtre ou à l'Opéra, les thés de
l'après-midi. !a routine ordinaire de la vie d'un
homme ou d'une femme du monde, voUà tout
ce qu'on avait pu constater. I! faut cependant
signaler qu'on fixa le jour du mariage de
M. Mitehel et M'" Remsen. Ce devait être le
5 mai, le jour même ou M. Barnes arriverait, à
New-York avec M. NeuiHy.
I! semblait que ta fatalité s'en mêlât. Tandis
què,aiaNouvene-Or!éans~undetectivecherchait
une preuve par laquelle il espérait convaincre
un homme de l'horrible crime d'assassinat, à
New-York, une beUe jeune ni!e engageait sa
foi a cememe homme et se préparait à se parer
magnifiquement pour lui. Quant au principal
intéressé, i! agissait avec une suprême indiffé-
rence. Il .semMait se croire hors d'atteinte de
tout danger et acceptait son bonheur comme
s'il en était bien digM.
~ej'fc~McMontK~rdtte.
ciennc, pour rompHr audit établissement les fonc-
tions doprofesseurd'histoire.
M. Grenier, proviseur du lycée Charlemagne, admis
à faire'valoir ses droits a la retraite, cstnommô in-
specteur générât honoraire de l'instruction publique
(cadre de renseignement secondaire).
NOMINATIONS D'AGRÉGÉS
Par divers arrêtés du ministre de l'instruction pu-
blique, sont nommés agrégés des lycées
.PoMf!'o!'dt'ede!a~At!oMpAte. MM. 1 Maître, 2 Sau-
vage, 3 Pradines, 4 Delvolé, 5 Aubin, 6 Lubac, 7 Abt.
A)M)'<'o)-A-e des !eMi'M. MM 1 Bonrgin. 2 Dufor,
3 Hcmbert, 4 François, 5 GaMot, 6 Garnier, 7 Navarre,
8Vëzinet,9Chaumey,IO Pasquier. IlPtrioa, IS.ViUc-
neuve, 13 Beuzart, 14 Bourgain, 15 Augé-Chicot.
Pour ï'ordre de !'AM
Fercy, 7 Tavernier, 8 Morizet, 9 Gaud, 10 Colin.
~OMf !'eM~e<~eH:eM< de !tt !an~Me o~eMttMd'e. MM.
1 Mvy, 2 Varennet3Drësch, 4Gauthiot, 5 Beslais, &Qar-
nier.
M" 1 Wei!2Cahn.
jPottr !'or(!i*e des seieMCM mabrousse, 2 Escîaagon, 3 Berard, 4 Leconte, 5 Aimera?, 6
Roche, 7 Miche), 8 VoUuet.
.Pou)' !'M-d)'edM sc:'eKCMF~~t~Me~. –MM. 1 Duolaux,
2 e.c-a'~Mo Coudert et MassouUer, 4 Vitte, 5 Roubaalt,
6 Bourion, 7 Richard, 8 Payrard..
.PûM~ ~'ofd're dM M'encM KatMfe!!M. MM. 1 Ferez,
2 Bernard, 3 Vaney, 4 Giraud.
BIBLIOGRAPHIE
La. RevMe da P&t&ts. Sommaire du 1"~ sep-
tembrel898:
W. de Dura.nti Rétie~ions sur la guerre hispano-
américaine. Gaston Bonnier Souvenirs d'hiver-
nage. –Ernest Daudet Un grand mariage sous la
Restauration (suite). Jean Rameau Plus que
l'amour (suite). Paul Mimande Colonisatum
pénale. Henry Leyret Le procès du maréchal
Ney et la liberté
nique.
NOUVELLES DIVERSES
LA. PLAINTE CHRISTIAN ESTERHAZY
M. Martin, commissaire aux délégations judiciaires,
vient de recevoir du parquet le dossier do la plainte
Christian Esterhazy contre son cousin, le comman-
dant Esterhazy.
M.Martin, qui a de nombreuses affaires en cours,
n'entendra vraisemblablement pas le commandant
Esterhazy avant la fin de la semaine prochaine.
Le dossier ne renferme point les prouves sollicitées
par le parquet de le Seine pour décider sur !? suite
que la plainte comporte.
LES DËSESPËRËS
M. Papillon, employa, demeurant rue des Pyré-
nées, en rentrant avant-hier soir chez lui, a eu une
douloureuse surprise. Il a trouvé sa feune femme,
M'°*ïarie Papiuon, ~gée de vingt-neui ans, étendue
morte sur son lit.,La malheureuse s'était asphyxiée
& l'aide d'un réchaud de charbon.
Une jeune nMe, M"° Madeleine B.ugéo de dix-
huit ans, s'est jetée hier soir dans la Seino du haut
du pont de la Concorde. Les mariniers d'un bateau
parisien qui passait & ce moment ont pu la retirer de
l'eau au moyen do bouées.
M"' B. a déclaré qu'elle avait voulu se tuer par
chagrin d'amour.
Un Jeune homme de vingt-cinq ans, Emile Royer,
a cherché a se donner la mort en se jetant hier soir,
rue Berger, sous les roues d'une charrette.Des agents
l'emmenèrent au poste de police. La, en proie a une
très grande exaltation, il s'empara, du sabre-baïon-
nette d'un agent et voulut s'en frapper. On lui arra-
cha l'arme des mains. Au commissariat de la rue des
Prouvaires, ou on te conduisit, il tenta de se briser
le crano contre le mur, et on dut le ligotter pour I&
-transférer a l'innrmerio spéciale du Dépôt.
M"" Charles-Blanc, femme du préfet de police, en
se rendant la semaine dernière à Passy, s'aperçut
qu'elle avait, en route, pordu s
t~n pour .retrouver leS objets égares.
Le lendemain, elle apprenait que le porte-monnaie
contenant les 18$ fr. avait été trouvé et porté au
commissariat do Passy. M"'° Blanc s'informait aus~
siti)t de la qualité do la personne qui avait 'fait la
trouvaille et on lui apprit, le jour mêïaa, que c'était
un nommé Louis Dubourg, demeurant dans unhote~
du boulevard Exelmans.
Une enquête est* ouverte étie com.missaire de Passy
découvre que l'honnête homme qui, scrupuleusement,
a apporté chez lui une somme relativement élevée.
estîe plus malheureux de tous les pauvres diables..
C'est un inûrmier sans place, et le matin même dû-
jour où il trouvait le porte-monnaie de M"* Blanc,
son hôtelier l'avait mis à }a porte parca qu'il n'ayant
plus de quoi lé payer.
Ainsi, ce brav& garçon, sans le sou, sans gîte, avait
eu l'honnêteté de nepoint toucher &. un bien qui
n'était pas le sien et qu'un hasard providentiel sem-
blait lut donner.
M"" Blanc, très émue, a demandé que Dubourgfût
recherché et qu'on lui remit les i84 francs. En atten-
dant, ~He s'inquiète de trouver une.place pour ce
brave garçon, et depuis huttjours la police met, a re-
trouver cet honnête homme, plus d'ardeur mémo
qu'elle n'en apporte a la recherche des malfaiteurs.
S. Exc. Mgr Clari, nonce apostolique, donnera de-
main dimanche la consécration episcopalo a Mgr
Corbet, des Pères du Saint-Esprit, nommé évéquo do
NossiBé.
La cérémonie aura lieu, a huit heures, dans la
chapelle de la maison-mère de la congrégation des
Pères du Saint-Esprit, rue Lhomond.
La prison de Fresnes vient d'être pourvue d'un au-
mônier. C'est M. l'abbé Doreau, d6j& très connu par
ses œuvres dans le quartier de CUgnancburt qui est
nommé à cette fonction.
.M"'Desmares, de Vaucrose.a. légué &! a. ville de
Pont~-Saint-jEsprit~ par testament en date du 22 fé-
vrier, dernier, M tiers de tous ses Mens sans excep-
tion, à charge de créer un asile de retraite pour ies
femmes vieules,. hors d'état de gagner leur vte.
Cette maison de retraite pour ht vieillesse s'appel-
lera l'asila BeIapIace-Ahtônme. pp
Depuis quelque temps, on signale dans tous les
jardins publics et les squares la présence de rôdeura
insolents quàn
qu'alors de trouye? un remède contre cette invasion
croissante. Les gens paisibles qui ne voudront pas
La. maniëre d'être de Dora Remsen pendant
tous ces événements offre beaucoup d'intérêt.
On se souvient que M. Randolph avait laissé
échapper une occasion de se déclarer et qu'il
avait mis la jeune fille en garde contre M.Thau-
ret, le considérant comme un individu indigne
de cpnnance. De tels avertissements sont don-
nés avec l'espoir qu'ils seront écoutés. Cepen-
dant, l'histoire nous montre qu'une bien faible
proportion d'avis de ce genre sont reçus et sur-
tout suivis. On peut dire que bien des per-
sonnes ont été jetées dans les bras les unes des
autres par l'intervention de quelque ~tiers bien
intentionné, tandis que, laissées à eUes-mêmes,
elles Sauraient peut-être pas été attirées l'une
vers l'autre. C'est du moins ce qui semblait
s'être produit dans ce cas. Non seulement
M. Thauret était devenu un visiteur assidu des
Remsen; mais il semblait le très bienvenu. Sa
conversation était très animée et ses manières
irréprochables. H avait voyagé, et non seule-
ment!! avait vu le monde; mais, chose plus rare,.
il t'avait observé. I! était intarissable en anec-
dotes et monopolisait facilement .l'attention
de toutes les réunions.
M. Randolph remarqua avec un déplaisir
croissant que Dora faisait toujours partie du
groupe qui écoutait ses histoires. Ce qui le
tourmentait plus encore, c'est que, après avoir
employé et perdu tant de temps à chercher
quelque défaut flagrant dans le caractère de
cet homme~ il fut forcé de s'avouer qu'il n'avait
contre M. Thauret que des préventions. Mais
ces préventions étaient aussi grandes, sinon
plus grandes que jamais.
Il se décida enfin à en parler à M. Mitchel, ce
qu'il fit un après-midi que les salons étaient
bcndés de monde et que son rival était, comme
d'habitude, le centre d'un groupe attentif.
Mitchel, commença-t-il, comment diable
cette espèce de Thauret est-il entré dans cette
famiUe?
–Dora l'a rencontré quelque part, je crois.
Pourquoi? '1
Pourquoi? Pouvez-vous te demander!
courir des risques trop certains n'auront plus bientôt
qu'àresterchezeux.
Avant-hier soir encore, te square do la Tour-
Saint-Jacques était envahi par une quarantaine de
rôdeurs, qui. divisés en deux camps,etarmés de cou-
teaux, se préparaient à se livrer un combat acharné.
Il fallut l'intervention énergique des gardiens de la
paix pour pousser les batailleurs hors du square. La
îutte n'en continua pas moins jusqu'à la place de
l'Hûtel-de-Ville. Un agent, nommé Péravet, fut même
grièvement blessé par eux.
Des gardes républicains durent aider a .disperser la
bande qui, comptant sans doute dos blessés, s'en al-
lait en laissant des traces de sang sur son pas-
sage.
A la Clinique d'accouchement dirigée par M. le pro-
fesseur Tarnier, rue d'Assas, un vol a été commis
hier.
ProËtant d'un moment où les surveillantes étaient
occupées auprès dos malades, un individu s'est in-
troduit dans leur salle de garde et s'est emparé do
tous les objets contenus dans les poches de leurs
vêtements de ville accrochés la. Il n'a 'pas fait ex-
ception pour les porte-monnaie, comme on le conçoit.
Une enquête a été ouverte a ce sujet par le com-
missaire de police du quartier de l'Odoon.
Pendant une discussion entre les deux frères, Eu-
gène et Alfred Lachony~ survenue ce matin, à six
heures et demie, rue Letort, EUgéno Lacheny, ou-
vrier menuisier, à porté un coup de tiers-point dans
la région du cœur à son frère Alfred Lacheny, âgé
de vingt-neuf ans, ouvrier charron, demeurant 49,
rue Letort. La. mort a été presque instantanée.
Eugène Lacbong, arrête aussitôt, déclara que son
frère t'avait frappa le premier; mais des témoins de
la scène du meurtre prétendent que cela n'est pas
exact el que le meurtrier avait prémédtté son crime,
depuis longtemps.
Alfred Lacheny, marié et p~ro de trois enfants,
était très aimé de ses voisins. Son corps a été con-
duit & la Morgue.
Un morceau de la. corniche soutenant le balcon
du cinquième étage de la maison située 3, rueDu-
puis, s'est détaché ce matin & six heures et est venu
s'écraser sur le sol, sans toutefois causer d'acci-
dent.
D'autres parties de cette corniche, composée de
pl&tre et do briques, menaçant de so détacher, M.
Trobert, commissaire de police, a fait établir un
barrage pour préserver les passants.
Des inspecteurs de la Sûreté, en surveillance aux
abords de la gare du Nord, surprenaient, hier soir,
un jeune homme qui venait de s'emparer d'une va-
lise placée dans la capote d'une voiture de place. Au
moment du les agents s'approchaient de lui, le voleur
fit un brusque écart pour leur échapper, et il alla
rouler sous les roues d'un omnibus..
Grièvement contusionné, le voleur, Amédêe H. a
été conduit & l'hôpital Lanboisiérs, où il restera jus-
qu'au jour de sa comparution, devant }a police cor-
recttonneUe.
M. Durant!, commissaire de police, vient de mettre
la main sur un jeune homme, Albert Perreau, âgé do
dix-huit ans, qui, depuis quelques jours, dépouillait
les voyageurs du tramway Montrenil-Gh&teIet en
coupant, & l'aide de ciseaux, les robes et les poches
pour s'emparer des porte-monnaie.
Cet audacieux malfaiteur était nanti de treize porte-
monnaie volés au moment de son arrestation.
Un soldat du M3* de ligne, Gustave Caïjo, longeai
hier soir, les fortifications, quand, arrive au coin du
boulevard Masséna et de la rue Gaudon,U fut as-
sailli par une bande de rôdeurs.
Le soldat dégaina et blessa a. la tête et à la poi-
trine deux de ses agresseurs qui tombéreRt.Les au-
tres prirent la fuite.
Caijo se mit à la recherche d'agents pour leur si-
gnaler le fait. Quand ii revint, accompagna de plu-
sieurs d'entre eux, Jes rôdeurs avaient enlevé leurs
deux camarades blessés.
M. Le Jaïn, commissaire do police, a envoyé, hier,
au Dépôt, un cambrioleur, nommé. A~rcd Chopin,
âgé do vingt-quatre ans. H s'était introduit dans la
maison portant le n" 10 de la rue Fa-idnerbo et avait
vote toutes les clefs restées sur les portos.
Chopin était porteur do 14,000 fr. do titres dont il
n'a pas pu indiquer la provenance.
Vers quatre heures, la nuit dern~re, un violent in-
cendie s'est déclaré,.13, rueplanchat,choxM. Vallon,
marchanddovin.
Les pompiers de la caserne Chaligny sont parve-
nus à se rendre maitres du fou. seulement après trois
quarts d'heure de travail.
On avait d& faire descendre par Ja fenêtre les lo-
cataires du premier étage de I& maison les ilammes
avaient envahi l'escalier.
On croit que le feu couvait dans un amoncellement
do chiB'ons qui avait déjà détermine un commence-
ment d'incendie en juillet dernier.
En creusant une tranchée au carrefour de la. Croix-
Rouge pourra pose dés conduites de gaz, des ouvriers
ont mis à jour un petit obus, des fragments d'armes
et de fusils ainsi qu'une grande quantité .ds cartou-
ches.
On a tout Heu de croire que ces divers objets ont
été caches en cet endroit à l'époque .de la Commune
par des insurges.
La Grande Union Vit!cotc de FrtMtce~ Sa,
fu~ AtcAeKeN, envoie FRANCO, sur demande, ses cata-
logues do'vins ordinaires de France, d'Algérie et do
Tunisie, ainsi que des échantillons.
On peut déguster et choisir parmi tous les crus de
France et d'Algérie dont on trouvera, un assortiment
complet d'échantillons au Bureau des commandes,
ouvert de huit heures du matin a sept heures du
Soir, M, rue Th'cAe~'eM. (Bien rappeler le titre du
Syndicat et le numéro de la rue.) «
DÉPARTEMENTS
Vacher a refusé de recevoir M* Decori, son avocat,
télëgraphie-t-on de Belley..
Demain, copie de l'acte d'accusation sera signiSé &
Vacher ;<:elui-ci sera ensuite transfère à la pnson de
Bourg, où U passera aux Assises le ~octobre .ju'Q-
chai.a. ,¡"
SYNNCAT DES NEONEM5S-BO~N&ïms
DU SYSTEME SCHWEITZER.
À !a suite du grand succès obtenu au Concours
régionat de Lyon par l'installation d'une Meunerie-
Bou!angerie .du système Schweitzer fonctionnant sur
le champ du Concours, une Société lyonnaise de
Meunerie-Boùtangerio vient d'être conshtuëe avec la
coHaboration du Syndicat et de diverses notabilités
lyonnaises.
Cette Société va créer un établissement pour l'ap-
plication en grand des procédés Schweitxcr, et doter
ainsi la pdputation lyonnaise du meilleur pam au
meilleur marche, «
–Si je peux'Certainement que je peux. Je
vous demande pourquoi?
'Vraiment, Mitchel ou vous êtes aveugle
ou vous n'avez d'yeux que pour M"° Emilie. Ne
voyez-vous pas le danger que court sa jeune
sœur~ de s'unir à cet homme?
Eh bien 'Randolph, pour être franc, je dois
avouer que je ne vois pas le danger. Que!
est-il?
–Supposez. supposez qu'elle commence à
l'aimer? Supposez qu'elle l'épouse 1
–Ehbien,alors? `
–AlorsPVousmettriez unsaint en colère!
Vous parlez aussi froidement de cette enfant
qui va se laisser peut-être entraîner par ce.
ce rien du tout, comme si nous discutions un
coup de billard.
Randolph, mon ami, laissez-moi vous don-
ner un conseil. Quand un homme désire épou-
ser une jeune nlle, il doit observer deux règles
Importantes, et je crois que vous les avez négli-
gées toutes les deux.
Que voulez-vous dire?
–Avant que je ne m'explique, laissez-moi
vous faire une question. Suis-je dans le vrai
en supposant que vous desiriez épouser Dora
vous-même ?
Vous mettez bien les points sur les !? Je
ne vous cacherai cependant pas la vérité. Je se-
rais heureux d'avoir son amour.
–Très bien. Je vais vous dire ces deux
règles. Premièrement Ne dites jamais de mal
de votre rival. Secondement N'attendez pas
trop longtemps pour parler.
Randolph regarda un moment Mitchel avec
intensité; puis il lui tendit la main, que celui-ci
serra affectueusement. Il dit simplement
« Merci a et se dirigea vers le groupe où était
Dora.
Au bout d'un certain temps, profitant d'un
moment de calme, il se pencha vers elle et lui
dit à demi-voix
Pourrais-je causer un instant avec vous ?
Elle leva vers lui son .regard, évidemment
surprisedu ton de sa voix, et demanda
Est-ce très important!
VARIETES
Les Souvenirs du prince da HohenIohe-IngeI-
fingen, général d'artillerie, aide de camp gé-
néral de l'empereur Goillamne 1".
(Suite)
Le jeune attaché militaire manque de bien-
veillance dans !e portrait qu'il fait des grands
personnages militaires de l'empire d'Autriche.
A son départ de Berlin il était tout disposé à
considérer avec respect les généraux qui s'é-
taient distingués en 1848 et en 1849; mais, après
quelques fréquentations, il sera tout disposé à
s'écrier, comme la soubrette a 0 mes illu-
sions II ne fait guère d'exception que pour
Hess,aimable et modeste, si modeste même
qu'il se vantait de n'avoir rien appris, mais,
par tempérament, très habile, possédant un re-
gard tactique et stratégique, beaucoup d'expé-
rience. Il avait toutes les qualités qui font un
grand général.
Hess~ très discret sur !e présent, aimait à ra-
conter ses campagnes passées. Clam Gallas n'é-
tait pas à la hauteur de sa situation un véri-
table spadassin, sans coup d'œil militaire. Les
événements de 1859 et de 1866 ont confirmé le
jugement du prince de Hohenlohe. On raconte
de Clam Gallas que, avant de signer un rapport
sur une bataille, il demanda à son chef d'état-
major, en voyant le croquis qui accompagnait
le rapport, ce que signifiaient ces vilaines pattes
d'araignée. C'étaient les montagnes.
Le feld-maréchal conr.te Paur inftigea des
arrêts à un commandant d'artillerie parce que
les deux mortiers de sa batterie étaient plus
courts que des ciseaux de canon: il croyait que
le commandant avait coupé et vendu le bronze.
Un grand seigneur autrichien se renseigna
un jour auprès du prince Hohenlohe sur le jeu
de guerre qui était pratiqué dans l'armée prus-
sienne. « Je le lui expliquai dans uneconversa-
N tion de deux heures et je croyais qu'il avait
N bien compris, lorsque le prince L. T. me dit:
a Eh bien, comment jouez-vous? Oui, com-
o ment déterminez-vous le point pour lequel
)) on joue?-– Mais on ne joue pas pour de
a l'argent. –Pas pour de l'argent! ça n'a pas
)) d'intérêt. ~a--
Pour compenser cette ignorance de l'aristo-
cratie, il y avait Un élément intellectuel qui tra-
vaillait et dont la moralité était des plus basses;
car il se composait surtout d'éléments étran-
gers, d'aventuriers du de parvenus. Le gaspil-
lage et la. concussion étaient fréquents. Un gé-
néral dit & l'attaché militaire prussien que neuf
litres d'avoine donnés pour la nourriture d'un
cheval étaient bien trop peu, car c'est à peine
si le cheval en recevrait cinq. Le direc-
teur général de l'artillerie Augustin, vu de loin,
passait pour une célébrité; vu de près, c'était
un bureaucrate de l'ancienne école, un bom-
bardier du siècle passé, un ennemi de toutes
les innovations et de toutes les découvertes
modernes, qu'il considérait comme des péchés
démocratiques. Il avait inventé les fusées au-
trichiennes qui avaient effrayé les insurgés
hongrois. Après la mort d'Augustin, on décou-
vrit que les fusées n'avaient, jamais porte et on
s'empressa de les remplacer par des canons
rayés.
Un souverain ami de l'empereur d'Autriche
avait exprimé le désir d'avoir des renseigne-
ments sur les fameuso&fusées.L'empcreur d'Au-
triche avait promis de satisfaire à ce désir et de
faire communiquer les renseignements a l'offi-
cier qu'on enverrait. L'ofllcier vint; mais le gé-
néral Augustin ne voulut; pas livrer son secret
i! donna de faux renseignements, de faux chif-
fres et de faux dessins~ et, pour connaUrela
vérité, il fallut acheter un saus-cfncier qui
donna les vrais dessins. On eut l'imprudence
db.lcs montrer au directeur de l'artillerie qui
reconnut la main et. qui, fit emprisonner le
sous-officier.
L'armée autrichienne avait passé longtemps
pour I& plus brillantede l'Europe ma~s, apr~s
l'insurrection de Hongrie, on reforma des régi-
ment~ et il fallut de nouveaux -cadres. Les
étrangers étaient fort bien accueillis et avan-
çaient-rapidement; .il .y avait beaucoup d'An-
glais et quelques Allemands qui avaient eu des
désagréments dans leur patrie.
Le ministre des affaires étrangères, comte de
Buoi, cachait sous un extérieur débonnaire et
presque sot une grande finesse; il recherchait
surtout le succès du moment, mais il déçut
successivement tous ses partenaires, si bien
que plus. tard aucun Etat n'a voulu contracter
d'alliance avec l'Autriche.
A la tête de l'ambassade britannique se trou-
vait le vieux lord Westmorland, qui menait
grand train, qui était sujet à des distractions
et qui oubliait parfois ds dîner chez lui les jours
ou il avait invité du monde. La politique était
faite de Londres par l'intermédiaire des secré-
taires de l'ambassade
La France était représentée par le duc de
Grammont, la Russie par le baron de.Meyen-
.dorfî, qui avait épousé une sceur de Buol. Ce-
lui-ci abusait de la parenté pour endormir les
Soupçons de la Russie on finit cependant par
s'apercevoir de la duplicité du ministre des
affairés étrangères ctl'on remplaça Meyendorfl
par le prince Gortschakoff, bouillant ~d'activité,
plein d'animosité contre l'Autriche e6 bien dis-
posé'èhvèrs la Prusse. Le conseiller de l'ambas-
sade était M. deFqnton; les secrétaires M. de
Mbhronhcim etNL Poubril parmi les attachés.,
n y en avait un qu'on nommait Hydrophile et t
l'autre Hydrophobe, parce que l'un se lavait
souvent et que l'autre ne se lavait jamais. w
L'attache militaire français était le général
Très important, répondit-il brièvement.
Et, quittant le cercle, elle !e suivit dans la
chambre voisine, où e!!e s'assit sur le sofa où il
l'invitait à prendre place. Apres un court silence
durant lequel tous deux s'absorbèrent dans
leurs pensées, il commença
Mademoiselle Dora, je voudrais que vous
m'écoutiez, que vous m'écoutiez jusqu'au bout.
Vous savez que je vous aime.
II s'arrêta un instant, pendant qu'elle trem-
blait légèrement, rougissait et baissait la tête.
H poursuivit
Je ne vous l'a! jamais dit avec des mots;
mais vous êtes femme et devez depuis long-
temps avoir !u dans mon cœur. Vous compre-
nez, toutes, si bien ces sortes de. choses! Je ne
suis qu'un homme, et n'ai pas pu l!re dans' !e
vôtre. Je ne sais vraiment pas si vous avez de
Fau'ection pour moi. H fut un temps où je le
croyais; mais, dernièrement. Enfin, qu'im-
porte ? je ne veux pas parler de cela. En deux
mots donc, je veux seulement vous dire que
cela me rendrait superbement heureux de.sa-
voir que vous serez un jour ma femme. En
échange, je vous offre le don de toute ma vie.
Et maintenant. je crois. que j'ai tout dit.
Dora, ma petite bien-aimée. voulez-vous.
pourriez-vous vous confiera moi?
ï! avait doucement pris sa main pendant qu'il
paplait, et, de fait, eHe n'avait pas résisté et ne
t'avait pas retirée, l'encourageant à employer
des termes plus tendres, dont H s'était servi à la
nn de sa déclaration. Elle hésita un instant;
puis, dégageant doucement sa main et te*re-
gardant avec un soupçon de larme dans le
coin de l'oei), elle murmura
Y tenez-vous beaucoup ?
Beaucoup Je ne peux pas vous dire com-
bien.
Il essaya de reprendre sa main, mais elle l'en
empêcha. Elle lui demanda de nouveau
Vous n'attachez pas d'importance a l'ar-
gent, n'est-ce pas?
MademoiseUe Remsen, vous m'offensez.
–~Non.non! dit-eUe vivement vous n'avez
pas compris. Je ne voyais pas parler de moR
Létang, qui avait pris part comme officier à la
bataille de Leipzig en i8i3 et qui dit un jour
au prince de Hohenlohe: « Je vous assure qu'à
Leipzig on s'est fort ma! battu de part et d'au-
tre personne ne prenait plus plaisir à la
guerre. M
Les ministres des petits Etats étaient nom-
breux a Vienne; ils se distinguaient par leur
curiosité, car ils cherchaient a. transmettre à
leurs gouvernements le plus de nouvelles pos-
sible. Quelques-uns jouaient à la Bourse et le
disaient hautement sans se gêner.
L'ambassade de Prusse apprit par hasard
cinq heures'plus tôt la mort de l'empereur Ni-
colas. Un de ces petits ministres, le baron H.
se plaignit au comte Flemming de ce qu'il ne
l'avait pas renseigne, en disant qu'il aurait bien
payé trois cent mille florins pour avoir la nou-
velle tout de suite.
Le ministre de Grèce, Skinus, qui avait épousé
une femme trës riche, disait « Mon beau-përe
a vingt millecochons, et une. fille seulement. »
Le prince de Hohenlohe fut frappé de voir
qu'à Vienne on considérait la Prusse, non pas
comme une grande puissance, mais comme
un Etat vassal, et cela malgré la guerre
de Sept ans au siècle dernier, malgré les vie'
toires remportées sur Napo!éon,malgré le traite
de i8i5. Le roi de Prusse n'était toujours que
l'Electeur de Brandebourg, qui devait dépenser
son dernier thaler et son dernier homme au
service de l'Autriche.
Dans ces conditions, une alliance sur le pied
d'égalité était impossible entre les deux grands
Etats de l'Allemagne.
Le prince raconte qu'il communiqua ses im-
pressions à M. ManteuM, envoyé en mission
à Vienne « Nous ne serons'considérés, lui dit-
il, comme des égaux qu'après avoir battu de
nouveau les Autrichiens, a Manteuue! se mit à
rire; mais, un an et demi plus tard, il lui donna
raison.
NOTES MONDAINES
Le Président de la République a chasse durant
l'après-midi d'hier avec M. Dubosc dans la forêt
d'Hallates.
Le tsar et l'impératrice sont arriva & Sébasto-
~ol hier matin a dix heures. Ils ont été reçus solen-
'ncIlemeDt, puis se sont rendus a bord du yachtman-
~f!
M. le comte d'Eu, après avoir fait visite, en Ga-
licie, a son BI& aine, le prince Pierre d'Orléans, re-
tenu par les manœuvres do cavalerie auxquelles il
preudpart avec son régiment, arejoint,aZormatt,
ia comtesse d'Eu et ses autres iils.
La comtesse de Paris, accompagnée de ses en-
fants, arrivera lundi prochain a. Yorktown, chez le
duc et la duchesse d'Orléans.
Le jeudi suivant, o.n célébrera, a l'église do Wey-
bridgo, un service a l'occasion du 4° anniversaire do
la mort du comte do Paris.
Une messe sera célébrée, le même jour, en }a cha-
pelle Saint-Ferdinand, a Neuil[y-sm'-Seino.
Les nouvelles de la santé de la maréchale do
Mac-Mahon sont aussi satisfaisantes quo possible.
La marcchate est toujours chex-son gendre, le
comte de Piennes, au château de Cairon, près de
Caen.
Lo grand-duc Paul Alexandrovitch a retarda do
vingt-quatre heures son voyage; ses deux ûls seule-
ment sont arrives hier a Paris.
Arrives hier a Paris
M. J, Ratskoru-Rojnolî, de l'ambassade de Russie
a Vienne.
M. Cretxulcsco, ancien président du Conseil des
ministres de Roumanie.
Le docteur Paul Chatin, médecin des hôpitaux
do Lyon, épousera prochainement M"" Hélène OUior,
fille de l'éminont chirurgien.
–Le vicomte Félix de Cholet, lieutenant au
2' cuirassiers, est. Ëanoé à M."° Manuelle do Echegu-
ren.
MÉCROLOGBE
On annonce la mcrt de M. Alfred Marche, .ancien
explorateur, archivisto-bibliothécai.re. de la' direction
du commerce et de l'agriculture on Algérie, membre
de la Société de géographie do Paris, décède & l'âge
.de cinquante-cinq ans..
–IIieront été célébrées les obsèques de ~.Ar-
thur Marque, administrateur ~tos colonies, directeur
des ait aires mdigènës du Sénégal, président de la
commission de délimitation des frontières de la
Gambie, dont nous avons annoncé le décès & l'hôpi-
tal du Yat-de-Gràco..
Un dernier adieu lui a été adressé par David,
chef de bureau du personnel au ministère des colo-
nies, et par !c lieutenant Dovaux, représentant le
gouverneur général de l'Afrique française,
lUer, au milieu d'une af&uenca considérable,
ont eu lieu, en l'église de Quincy-sur-Sënart, les
obsèques de M" Boïeldieu.
On vient de célébrer à Douai, en l'église Saint-!
Pierre, au milieu d'une foule considérable, les obsè-
ques de M* vcuvQ, Edouard AMard, née Bal'atte, qui
a laissé de nombreux legs, parmi lesquels
A l'église Saint-Pierre, de Douai, 60,000 fr.; aux. x
écoles de la rue Jcan-de-Gouwy, 40,000 fr.; au Bu-
reau de bienfaisance de Lallain, 40.000 fr. & l'églisQ
de LaUaing, 20,000 fr.; à l'hospice do Templeuve,
20,000 fr., a l'église de Templeuve,. 20,000 fr.
COURBER DES THEATRES
Théâtre Cïuny: .Sa<:f
'Théodore, joyeux et facétieux zingueur, a beau-
coup aune M"°Angële, fille d'un brave horticulteur
da Beauvoisis. 11 aurait voulu l'épouser, quand tout
<:oup la jeûna lille a disparu, sa famille la destinant
& un.marchandde malles, Alfred Pilois. Quand Théo-
dora retrouve Apgéle, Je mariage est a la vetllo d'être
célébré. Tout autre perdrait l'espoir do jamais épou-
ser Angola. Théodore, au contraire, jure &'la jeune
SMe qu'eHe n'aura pas'd'autre mari quo~lui, .et le
troisième acte prouve qu'il n'a pas fait ce serment en
fanfaron. Comment arrive-t-il à ses fins? Voilà qui,
par exemple, serait beaucoup plusJa.borieax. a racon-
ter, car la pièce fourmille en incidents, pour la plu-
part d'ailleurs assez drôles, bien que quelques-uns
d'entre eux soient vrain~ent trop pauvreoient amenés.
argent. Je ne peux pas vous expliquer, vous de-
vez pourtant répondre à ma. question. Cela
vous ferait-il quelque chose.Comment dire?
Supposez que je fasse quelque chose qui vous
coûterait beaucoup d'argent.
Oht je comprends, s'exclama M. Randolph,
sa figure s'éclairant. Vous voulez dire que vous
faites des dépenses extravagantes. Que cela ne
vous tourmente pas un instant. Vous pouvez me
coûter autant d'argent que vous en pourrez dé-
penser. Je ne me plaindrai jamais.
Elle sembla soulagée, mais ne parla, pas tout
de suite. Son regard se détourna de lui et Ran-
dolph en le suivant le vit s'arrêter surM.Thau-
ret. Une émotion jalouse lut traversa !e cceur.
I! allait parler quand elle se tourna vers lui et
lui dit avec une émotion contenue
J'espère que vous ne serez pas fâché con-
tre moi et que vous ne penserez pas de ma! de
moi. I! y a une chose que je ne peux pas expli-
quer, et à laquelle, je le sais, vous n'aurez pas
d'objections. Mais jusqu'à ce que je puisse vous
dire ce qui en est. je ne peux pas. je ne peux
pas vous donner une réponse. Voudriez-vous.
voudriez-vous attendre un peu ?
I! y avait quelque chose d'encourageant dans
le ton de sa voix..
Combien de temps? demanda M. Ran-
do!ph toujours irrité et se demandant si ce
qu'elle ne pouvait pas dire avait quelque rap-
port avec M. Thauret.
–Cela vous ferait-il quelque chose. que je
vous demande d'attendre jusqu'au nouvel an,
disons?
C'est bien long; mais, si vous le désirez,
j'attendrai.
Oh! merci.
Ce fut tout ce qu'eue dit; mais il y avait
de la joie dans le son de sa voix; elle avait
des larmes aux yeux, et, pendant un court dé-
licieux moment, il pensa. qu'il y avait de l'a-
mour dans son cœur, que c'était de l'amour
pour lui. Mû par une impulsion a taqueUe il
ne putpas résister, il l'attira vers lui sans qu'elle
s'y opposât, et, doucement, lui déposa un ba!-
s.e~sur. les lèvres, II, se. sentait heureu~ quoi-
RAFF.
IIamHton, qui est chargé du rôle de Théodore, la
joue non sans gaieté et sans finesse. Parmi les hom-
mes, nous citerons, à côtô de lui, MM. Dorgat, Lu-
reau, Muûat, Prévost, Rouviére et Gaillard; ce der-
nier a composé do très amusante façon le rôle d'un
sous-préfet qui, depuis vingt ans qu'il est dans l'ad-
ministration, en est à sa quatre-vingt-douzième sous.
préfecture, et n'a jamais trouvé l'occasion d'inûtger
a ses administrés un discours préparé a. loisir. Les
rôles de femmes, assez nombreux, sont insignifiants.
A Dë~azet. on a repris un vaudeville de MM. Bu-
rani et Grenet-Dancourt, qui eut autrefois du succès,
~t~o6er<. Cette pièce a, parait-il, de nouveau plus au
public.
Au théâtre des Nations (ex-théâtre de l'Opéra-Comique,
placeduChâtetet),8h.l~, première représentation (re-
prise) des Gar~M /'o)*M
Vatrin, MM. Landrin Bernard, son ats, Normand Rai-
sin, A. Munit!; Mathieu Goguotu.Bour; François, Val-
lières Louis Chollet, Dariës; l'abbé Grégoire, Adam; Mo-
licart, Perrenot; Lajeunesse, Brizard Bobino, R. Char-
ly's un gendarme, Désiré Catherine Blum, M"" M. Mar-
sans M"' Raisin, G. Moreau M"" Vatrin, Albanie la
mère Tellier, Noris Babet, Depré.
L'Opéra donnera lundi !M McMtfM cAaMtCMM, pour
!a rentrée de M"" Bréval et Grandjean, de MM. Delmas et
Courtois..
A la Comédie française
Une indisposition de M. GI.erh force l'administration à
changer ce soir le spectacle !M J'*t)!t'M a~MMfeMxes se-
ront remplacées par
Ce soir samedi, réouverture de la Sca!a. Au pro-
gramme M'Potaire, Suzanne Aumont, Nihe Derieux,
Kamouna, Derminy, Franvitle MM. Polin, Maurel, Ctau-
diua, Leja], etc.
Premiëre représentation (a ce théâtre) do Afs~eMOtM~e
-Ft/t, drame en un acte, tiré .de la nouveHe de Guy de
Maupassant par M. Oscar Méténier, joué par. la troupe
du Grand-GuignoL Distribution
L'abbé Chantavoine, MM. Homervi)!e; le commandant,
Paul Dornans;'WilheIm, Labruny; le capitaine, Séverin
Mars; Otto, Prika; Rachat, M°"' Gabrietle Fioury; Eva
la Tomate,Louise France; Btondine, Loia Noyr.
Et premi&re représentation du yoMceaMjeMet t
IL JE S S:)~€B'ZR.TTS:
DtMtaHcAe 4 septembre
COURSES A LONGCHAMP
PRONOSTICS
Prix de Lormoy. jE.a~?Kj, 7ya!t'MOMt'e<
Premier Critenum. Niphon, ~apts-Ve)'
Prix de ChantiUy. Jn/'attt, 6oMff?ot
Deuxième Critérium. –VMSttita, .Mat-tAct.
Prix La-Rochette. ~'atico-BM~se, CfauoM.
Prix de VersaiUes. ~'i'
Bureau, centrât météorologique. La situation reste
beHc dans l'ouest et le centre de l'JEuropé, où le baro-
mètre dépasse encore 779'°" ce matin. Une zone de pres-
sion un peu basse persiste seulement dans la Nord et le
Nord-Est..
Le vcnt~est faible de l'Ouest au Pas de Calais, de l'Est
en Bretagne et en Gascogne, du Nord-Est en Provence.
On signale quelques ptuies sur la Scandinavie. En
France, te beau temps a été général.
La température s'est retevéa en France et en Allema-
gne. Ce matin, le thermomètre marquait: 6° a Bodœ,
11' a Paris, 81° à Nice et 2~° a Atger.
On notait: 12° au Puy de Dôme, 12° au Ventoux et
8" au Pic du Midi..
En Franco, le beau temps va persister, avec tempéra-
ture voisine de la normale. A Paris, hier, beau.
Moyenne d'hier, 2 septembre, 13''0, inférieure de 3't a
la normale. Depuis hier, midi, température maximum
20'9 minimum do ce matin: 8°5.
A la tour Eiffel: maximum, minimum~
Baromètre a sept heures du matin: T!3"5'. En baissa
à midi.
Observatoire municipal 3 .!ep
Montsouris TourS'-JMquet)
Tcmp"ta plus basse do la nuit. +10'l +13*0
à Th. du matin. -)-12'0 +14'7
à 2 h. du soir. +2f5 +23'<;
Baromètre~ 2 h. du soir 772"4, stationnaira.
Vent dominant Ouest-Nord-Oucst.
Etatdu eiet à Paris beau.
Remarques sur ta vciile brume matin et soir.
SPECTACLES MJJ SEPTEMBRE
OPER.A'.h.).–ReIache.
FRANÇAIS (8 h.). Les Femmes savantes. Le
Médecimnal~rélui.
VARIETES (8 h. 1/2).–Le Voyage on Chine. La Mar-
tyre.
THEATRE DES NATIONS (8 h. 1/4). Les Gardes fores-
tiers.
PQRTR SAINT-MARTIN (. h.).– CMture annuelle.
AMBIGU <8 h. 1/4). La Bande à Fia.
CHATELET(.h.).Refâohe..
GAITN(Sh. 1/2).–La. Poupée.
NOUVEAUTES (8 h. 1/2). Le Jeu ~de ,I;amour et du
bazar.–Le Contrôleur deswag'ons~its..
FOLIES-DRAMATIQUES (8h. 1/2), -Le Papa de Fran-
cine.
THEATRE CLUNY'(8 h. 1/2). –L'Hercu]eFarnes€
S;ici~ 'l'héodoéë.. (8h. 1/2). L't!e~crilé Farnèse;
Sac!oTheodorc.
BOUFFES-DU-NORD (8 h.). Les Mousquetaires.
TH. DE LA REP. (8 h. 1/2). La FiUe aux ëcus.
DEJAZET (8 h. 1/2). Le Tatoue. Ri~obcrt.
ATHENEE-COMIQUE (.h.).– Retâche.
MAR!GNY-THEATRE (8 h. 1/2). La Cigale et la. Fourmi.
–Soverin.
LA CIGALE (8 h.). Speotacie-eoneert..
JARDIN DE PARIS. Concert-Promenade:
OLYMPIA (boulevard des Capucines). Me-Na-Ka.
Micheline. Dimanches et Mtea .matinées, entrée
UTr.
LES CAPUCINES (boulevard des Capucines). Specta-
c)e varie.
AMBASSADEURS. La Revue entête.–Spectacle
concert.
ALCAZAR D'ETE.– A rAlcazar de la Fourchette.–Spec-
tacle-concert.
'SCALA. Mademoiselle FifI, par la troupe du Grand
Guignol. Le Jeu de l'amour et du hasard.
MOULIN-ROUQE. Concert et bal tous tes soirs.
LE GRAND GUIGNOL (20~, rue Chaptat) (9 h.).–La
Voix dupeuple. Le Bittet dn log-ement. Lu<.
TOUR EIFFEL. Ascension tous tes jours
AERODROME DU BOIS DE BOULOGNE, 21, rue Spon-
tiDr.~Ballon captif.
CIRQUE D'ETE (Champs-E!ysees) 8 h. 1/2. Miss Ed-
mée. Au camp, scènes militaires.Dimanches, jeu-
dis et fëfés matinées.
NOUVEAU-CIRQUE.–C!ôture.
CIRQUE MEDRANO. Représentation .ëquestre.
MUSEE GREVIN. Le cnme do Kremtin-Uicatre.
Nansen au Pote Nord. Le Couronnement du tsar.
Pantomimes lumineuses. Orchestre' do dames hon-
groMes..
LE TOURISTE. caM-reiit. Départs Pont-Royai.a M h. 1/2.
THEATROPHONE. Auditions de ce soir Français
Les Femmes savantes. Nouveautés L~ Contrôleur
des wagons-lits.
Spectacles du 4 septembre
Opéra: Relâche.
Français ~Mademoiselle de La'Seig~ie~e.
Dans les autres théâtres, marnes s&ectacte? que la
veiUe.
qu'elle rctournâtaussitôt vers M. Thauret qui,
l'accueillit très chaleureusement. I! y a quel-
que chose, une sorte de magnétisme, si vous
voulez, mais un quelque chose qui tic deux
cœurs qui s'aiment vraiment, de telle sorte
qu'une impulsion chez J'un excite Je même sen-
timent chez l'autre.
Ce qu'il y a de plus étrange, c'estquc, quoique
l'homme puisse s'imaginer être profondément
amoureux, il ne l'est pas jusqu'à ce qu'il ait
reçu un de ces messages instantanés queCupi-
don envoie par le télégraphe de l'amour. Après
cela, il est enchaîne. Son bon sens est parti il
se dira durant les solitaires heures de ta nuit
qu'il s'est trompé, que cette femme ne le ren-
dra pas heureux, qu'elle a telle ou telle imper-
fection mais cela importe peu, si ce n'est qu'i!
en souffre. Ce seul coup a tué sa virilité, et i!
n'a plus d'empire sur lui-même. Aussitôt qu'il
rencontre de nouveau cette femme, de quelque
façon qu'elle agisse, son amour s'enuamme de
plus belle. Elle peut le maltraiter, elle peut
l'injurier, peu importe elle l'attire invincible-
ment.
Il en était ainsi avec le pauvre M. Randolph.
Durant les nombreuses semaines qui suivirent,
i! souffrit beaucoup. Il donnait à sa bien-aimée
tous les noms les plus amers que !a jalousie
peut suggérer. Mais, invariablement, le souve-
nir de cet unique instant où eUe avait paru se
donner tout entière à lui, lui livrer son âme,
lui traversait l'esprit, et, instantanément, sa.
raison était réduite au silence, et il se disait
« Elle n'aurait pas pu faire cela, si elie était
pauvre. EUe m'aime si elle me traite ainsi,
c'est pour une raison que je ne puis compren-
dre. EHe me l'a dit; elle m'a dit que, quand elle
pourrait parler, je ne serais point fâché. Il faut
quejesois patient et que j'attende. Je dois
avoir confiance en eHe~ elle doit être, elle est
sincère. »
Puis, graduellement, tous les anciens doute*
s'emparaient de son esprit, et la souu'rance de-
venait aussi poignante qu'auparavant.
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