Titre : Le Cri du peuple : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-09-21
Contributeur : Vallès, Jules (1832-1885). Directeur de publication
Contributeur : Allemane, Jean (1843-1935). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32752488q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 septembre 1885 21 septembre 1885
Description : 1885/09/21 (A5,N693). 1885/09/21 (A5,N693).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4681825b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-46
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2017
LE CRI DU PEUPLE
s» ,e. Troisième année. — N° 693 1
CINQ Centimes Paris et Départements : CINQ Centimes
Lunch' 21 S f/(,embre 1885
^^tÎagtÏon : 46, Rue du Croissant (de 6 heures A vabài0)
^Âirtuer Correspondances et Manuscrits, à M. E. MASSARD, Sarthatès~~ j /j
T.WN MANUSCRITS NE SONT PAS REKDUB \WK
•• ANNONCES -•
0® KM. LA SB A,r;Glc, CERF et Ci8 I Chez MM. GO DEMmft «* ©»
g Plue àe la Bourog. I 15, rue de la Giugt-Bsiëikt 'x^s»,.
' Et à ¡'AdmiDistratkm du Journal
FOïlC&atettX» S
Jules "V-A.LLÊ3S
ADMINISTRATION : t6, Rue du Croissant. TÉLÉPHONÉ
ADBBSRfSft L8TTuI m Mà»Ai% A M. L'ADMINISTRATEUR
SAffft VISAIS dans Imu 1- BUR%F&Atïx BB POSTB
2150 par mois; SuMM, 14f. ; Onaa, 27t ; Dnira Pcg*, ÂOf. eutri m*è
PLANCHES POURRIES
Les gouvernements sont dé deux
sortes • ou une personnalité vigou-
reuse et' dominatrice., ministre, fa-
vorj, dictateur, J'OI, tient la tête et
mèaetoïït; ou des mannequins, recou-
verts de drap galonné et rembourrés
de paille, représentent « le pouvoir ».
vr Dans le premier cas, le sort des
nations dépend de la persistance ou
de J'insta-.bilité des pensées d'un
homme ; il est à la merci du plus ou
moins d'équilibre d'un seul cerveau,
de' ses fluctuations passionnelles, de
i: ' sa condition saine ou morbide.
JL C'est -ainsi que Bismarck est, de-
ff puis près de vingt ans, le maître de
l'Europf'. Le monarque qui lui a con-
y fié les destinées de son royaume n'a
['.plus de rival. ,t e.
\ La Prusse, qu'il conseille et qu'il
qjide, a atteint le sommet de la puis-
" S&nce militaire ; ce sommet redouta-
■ ble, où nul n'était monté depuis la
\[1 chute de Napoléon.
^ La mort viendra-t-elle assez tôt
- pour qu'il n'assiste pas, à l'écrou-
" lement de son œuvre ? Ou bien sera-
ce lui qui, voulant ajouter et ajouter
\ encore à l'édifice, le fera s'abîmer
avec fracas? #'
, Les événements étranges auxquels
le monde assiste depuis quelques se-
maines et dont l'Espagne est le prin-
cipal théâtre, ont pu faire croire un
moment que l'astre du. chancelier
t1 allemand entrait dans sa période de
déclin.
Hélas! en Espagne, les gouvernants
sont de la seconde sorte : celle des
automates -à carcasse vermoulue. Le
peuple espagnol, en qui bouillonne la
sève du r nouveau, impatient d'aven-
tur s téméraires, ambitieux de recon-
quérir à tous risques la place euro-
péenne à laquelle il a droit, criait à
son petit souverain : « Sois ferme 1
nous sommes là ! » /
il L petit souverain a tremblé sur
m son siège mal d'aplomb. Cette foule
i qui se mettait en marche et se rap-
pochait du trône l'a terrifié.
Il a fait placer sur la route les man-
nequins gouvernementaux. Et tandis
que le peuple perdait son élan à leur
1 adresser des objurgations vaines, il
s'agenouillait à Berlin, demandai
pardon à Guillaume, promettait d'hu-
milier et de châtier ses sujets—imper-
tinents, en vérité, comme s'ils étaient
des citoyens! „
A l'heure qu'il est, quoi qu'en di-
sent quelques dépêches. pessimistes
quand même , le « conflit hispano-
allemand » a pris fin. ,
Guillaume avait souffleté Alphonse,
et c'est Alphonse qui a fait des ex-
cuses solennelles et publiques. L'hon-
neur monarchique est satisfait !
Et comme les Castilles, l'Aragon,
la Catalogne, l'Andalousie, l'Estrama-
dure; comme l'armée et la flotte, sen-
sibles a cette aggravation de l'ou-
trage, crient leur indignation trop
haut, le roi ordonne des arrestations,
supprime des journaux, sévit contre
des officiers. x
Au lieu de faire ïa guerre à la
Prusse, on fait la guerre aux patriotes
de la péninsule. La gifle appliquée
par l'empereur féodal est le meilleur
des prétextes pour opérer des ràfles
de socialistes.
Cette issue du conflit était à pré-
voir.
Tout peuple qui compte sur ses
gouvernants est asservi plus étroite-
ment, ou trahi par avance.
S'ils apparti nnent à la race har-
die, les hommes ne sont pour eux que
des outils de domination : des soldats
et des sbires.
S'ils appartiennent à l'autre race,
à celle que représente là-bas Alphonse
de Bourbon, ils s'effraient de tout ce
qui est énergie et force; ils s'étudient
à répandre, à inoculer autour d'eux
leur lâcheté de cœur, leur timidité de
cerveau, leur mollesse de muscles.
N'avons-nous pas vu cela, chez
nous? v.,: , -
Ne le voyons-nous pas encore ?
Trochu, à Paris, < -mpêchant la po-
pulation de prendre part à la dé-
fense; Jules Favre essayant de traiter
quand le peuple était résolu à se bat-
tre; Jules Simon dépêché en province
pour détruire les résistances aux pré-
liminaires de paix ; l'Assemblée de
Bordeaux accueillant par des huées
quiconque parlait d'honneur natio-
nal !
Et, dans le cours de ces quelques
années : l'extradition de Hartmann
accordée à la Russie puis changée en
expulsion à cause des protestations
populaires; l'indemnité payée au
pasteur Schaw; le refus de demander
réparation à l'Angleterre pour l'assas-
sinat d'Olivier Pain...
Chez nous, comme de l'autre côté
des Pyrénées, à chaque fois que la
foule naïve croit trouver sur l'estrade
gouvernementale un point d'appui, ce
sont di s planches pourries, des tré-
teaux disjoints, des paillasses qu'elle
rencontre. « '
M. Henri Brissori est « au pou-
voir m --
Albert GOULLÉ.
LA LISTE
DE LA
COALITION SOCIALISTE
REVOLUTIONNAIRE
FERDIN.&.ÆD G A RI 13® TV, ancien mem-
bre de la Commune, député sortant;
EU. V IAILL.£!'W'I', ancien membre de la
Commune, conseiller municipal de Paris;
IIRRiSlI ROCHEI'Oi&T ;
BEN J A S8ÎN FLOTTE;
BOULÉ, conseiller prud'homme ouvrier,
tailleur de pierres;
EMILE EUSSES, ancien membre de la
Commune;
.III'LES GIlESaE;
A\l'DDIEUX, forgeron en voitures;
gifi$8AG.4S&AY;
31. UAI,.ON, ancien membre de la Com-
m ne;
DRA.iil'W, conseiller municipal de Saint-
Onen;
S. BEBtEUBSE, cordonnier, ancien mem-
bre de b Commune;
secrétaire de la Ligue pour |
l'abolition de l'a i-in permanente;
A\LBEnT GOUBjSJÉ ;
nl<;NRI PLACE, '< éporté de 1871;
EIS^EST VAILGU.ILN, rédacteur de l'In-
tl'a.nsigeant;
P.4 u Il. LAFAK'GIIE 5
E. CH&.IIJVIÈRF" typographe;
GAMITIEL DEWILLE;
UBiNitl BitISSAC, transporté de 1871;
BElîGERŒL, ecrétaire-général de la
Fédéra'ion des groupes socialistes de la
Libre-Pensée;
ESlft'EST ROCHE;
DAIWIEB/, modeleu ;
E. FOU RIVIÈRE ;
SïAiïïS, rédacteur de la Batailles
G. OSÉPIIV, caoutchoutier;
TESSli80, adjoint au maire de Mon-
Ir 'uil;
RÏ'S'Ï©, ébéniste;
BLAIVCM, coupeur en chaussureQ;
mécanicien, déporté de 1871;
PémtfflETj menuisier, détenu politique;
BHEIILLÉ, correcteur-typographe;
reOSJIfiRIT, transporté de Juin;
Dr ETlEftftE
BOISEE, cocher;
011 SïY, sculpteur sur pierres;
©BfllV, l'elieu -gainier;
COCHERI, employé de commerce.
ANTOINE ARNAUD
Antoine Arnaud, l'anoien membre
de la Commune, fut d'abord employé
de chemin de fer. Il débuta dans la vie
politique par une campagne, dans la
Marseillaise, contre les administra-
tions auxquelles il avait appartenu.
Arnaud fit partie de l'Internatio-
nale dont il fut regardé comme un des
menibres les plus énergiques, puis du
Comité central de la garde nationale.
Aux élections pour la Commune, il
fut élu dans le lIIe arrondissement par
8,679 voix. , i
Il avait été délégué, par le Comité
central, au ministère de l'intérieur ; à
la Commune, il fit d'abord partie de
la Commission des relations extérieu-
res, puis fut choisi comme membre de
la Commission des services publics. Il
fut, avec Amouroux, secrétaire de la
Commune.
Il vota pour la création du Comité
de salut public et, plus tard, en fut
nommé membre.
Antoine Arnaud a aussi voté la va-
lidation quand même des élections
complémentaires. On retrouve sa si-
gnature au bas du décret prescrivant
la destruction de la Chapelle expia-
toire et de la maison de Thiers; du
décret ordonnant la création-de la
carte d'identité; du décret enjoignant
le transport de l'argenterie de l'Hôtel
de Ville à la Monnaie pour être jetée
à la fonte (6 mai), et du décret sup-
primant plusieurs journaux monar-
chistes et tricolores (18 mai). Antoine
Arnaud se trouva en opposition avec
Vallès qui protesta contre cette sup-
pression.
On retrouve encore son nom au bas
du décret ordonnant de brûler toute
maison de laquelle serait parti un
coup de feu contre les fédérés (3A
mai).
Echappé aux fusillades, Antoine
Arnaud gagna Londres où il vécut
péniblement, ayant, après avoir lutté
contre les soldats de la réaction, à
lutter contre la pauvreté. Il fréquen-
tait à Londres la taverne du Bue
d'Yorck, 6, Bennet street.
Pendant l'exil, il a signé, comme
membre du Comité des réfugiés, l'or-
dre d'exécution des frères Caria.
Rentré, en France après l'amnistie,
Antoine Arnaud a vécu d'une vie-
obscure et retirée, miné sourdement
par la maladie de foie quf vient de
lui ouvrir les portes du tombeau, j
■" lies anciens collègues et compa-
gnons d'armes d'Antoine Arnaud,
présents au CI C'rl du Peuple », font
UD chaleureux appel aux combat-
tants de IS71, aux défenseurs de la
Révolution, à tous ceux qui sont
trestés et restent fidèles à la cause
proiéâarSenne et socialiste, et les
invitent à se rendre, aujourd'hui
dinaancEte 20 septembre, aux obsè-
ques du citoyen Antoine Arnaud,
qui auront lieu à trois heures pré-
cises.
On se réunira à la maison mor-
tuaire, 214, avenue Daumesnll.
Cbampy, Marin, Goullé, SSlie
May, Longuet, Leiong, Ut-
vielle, B&cgèFe Jellynek,
Oel'«ville BiC Roux, Boyer,
Jourde , Alllx , 9ereus*e ,
Fourestler, Pons, QuetEn.
La Politique
Au quai d'Orsay
M. de Freycinet a reçuhiermatin M.Wad-
dington, ambassadeur de France à Lon-
dres, avec lequel il s'est entretenu fort
longuement.
M. Waddington sera de retour à Lon-
dres mercredi prochain.
Le ministre des affaire3 étrangères a.
également reçu hier après-midi M. de
Mouy, ministre de France à Athènes.
Le général Pittié
Le secrétaire général de la présidence
renonce, paraît-il, à pre dre le comman-
dement d'une division dans l'armée de
Paris; mais nous croyons savoir qu'il sera
appelé, à la fi i du mois de janvier pro-
chain, au commandement du 15e co, ps
d'armée à Marseille.
Les sections électorales
M. Bourgeois, secrétaire général de la
préfecture de la Seine, vient d'ad" esc:er
aux maires des vingt arrondi-sèment-,
de Instructions au sujet de l'organisation
des sections électorales qui doivent fonc-
tionner le h octobre prochain.
Les préfets et les élections
M. de Girardin, chef du cabi et de M.
Allain-Targé, a envoyé aux préfets une
circulaire relative à la mauière dont ils
devront rendre compte du résultat des
élections. - »
Ils devront faire connaître au ministre
les résultats complets dans un télégramme
unique. - ^ --
La circulaire interdit en " outre rigou-
reusement aux préfets de so servir du
télégraphe officiel pour f lire connaîtra le
résultat des élections soit à leurs collè-
gues, soit aux intéressés.
L'ambassadeur de Chine
On annonce l'arrivée à Paris de l'am..'
ba.ssa.deur de Chine, acc édité auprès de
notre go iveruement, et. qui, après avoir
présenté ses lettres de créance à la suite'
du traité de paix, était retourné à Berlin»
Louis Berville.
LE SOU DES ÉLECTIONS
Total des listes précédentes.. 6g8 50
Bouchardat 5 »
Tomy 5
G 5
A. C 5
Detah. 5
R. F.. 5
Lesla 5
L... : 5
Heï 5
Ficha 5
Vireleu 5
Roy
Une citoyenne 5
Un citoyen 5
Pétiot 1 »
Un Orléanais.......... A5
Oudort » 1 »
Normand, à Dôle 1 »
Total. 707 60
Notes d'une Parisienne
ANTOINE ARNAUD
i
J'arrive chez Vallès. i
— Eh! citoyenne, j'ai quelqu'un ce'
soir, il s'agit de mettre les petits plats
dans les grands !
— On les, mettra, patron !
J'ai noué un tablier sur ma jupe et
couru aux casseroles. Me voilà a dé- i
léguée » à la cuisine — et pas moins]
fière pour ça, certes non !
Sept heures ; on sonne.
Sur le seuil de la porte se tient un,
petit homme maigre, velu et trapu. \
Dans la pénombre, ce qui frappe
surtout, c'est l'éclat presque phos-"
phorescent de ses yeux, des yeux'
LES CANDIDATS DE LA COALITION
Socialiste révolutionnaire
DEREURE (SIMON)
[illisible] Ouvrier cordonnier.— Ancien
membre de la Commune de Pa-
ris.
1 P est unje des grandes figu-
I I ommune de Paris. Son rôle,
I F ffondi!V1U&t dpr^ ans, dans le xVIIIe ar-
1 hommSeïïlent' a de lui l'un des
i « llaTe en qui le Parti révolution-
I 1 branlable, aYOir une ; confiance iné-
jWpfactéristique du tempérament
■ de rempli c'est la Après
1 fonctions les plus
m* élevées renr,ai?ir Vu. son nom acclamé,
B il a tranquillement son métier
Wm
* donner d OUvrIer sans cesser de
M pour lesqueille .urde sa vie aux idées
fOIs, souffert? il alutté, triOlnphe par-
■ DereUl'ê, souffert J0urs-
■ Ie0, son expérience des
V revolutions f i?es. hommes, est une
m des forces Socialisme. C'est à la
m ^ un r\A« eUÏ' un homme d'ac-
vPim-
1 1 setoblablesPa rare de qualités dis-
à R* ^ U C^rï!^ vie ,^e l'ancien membre
l a"cien délégué à
ra' re' est une' tâ-
V che hors de r,r oportion aver les limi-
1 Ils réservées tC°v.U.?eS notices.
fl 9 . hles, Yoici, les princi\Jaux cependant, ces brièvement états de servicerésu-
1
■ tlon : fe iU,e soklat de la Révolu-
I ' ^?le^'rSmbrêéi®U Palisse
vlnleri 1863. Trois ans Il vint à
■ 1 S des fondateurs de di après, il était
1 • ^ambre SMSE la première
1 tuée à Paris iii e ouvrière, cousti.
I pendant deux ans resta le Secrétairt
I » a» d,
tionale de Bâle, en septembre 1869,
par la Chambre syndicale des ouvriers
cordonniers, il fut, avec Varlin, un
des cinq délégués français qui, sur
trente-deux, votèrent pour la forme
collective de la propriété : première
manifestation publique qui fut l'ori-
gine du courant communiste d'au-
jourd'hui. i
En 1869, Dereure fut un des prin-
cipaux organisateurs des réunions
publiques. Membre du Comité de la
première circonscription de Paris, il
fut un des élaborateurs du programme
de l'élection Gambetta.
Quelque temps après, le même Co-
mité le délégua auprès de Rochefort,
réfugié à Bruxelles. Ce fut sur le rap-
port de Dereure que la candidature
du Rochefort fut adoptée définitive-*
ment. 11
Rochefort, rentré à -Paris, fonda la
Marseillaise et choisit Dereure comme
gérant. Les condamnations qui pleu^-
vaient sur le journal révolutionnaire
atteignirent son gérant responsable.
Arrêté le soir du 8 février 1870 dans
les bureaux de la Marseillaise, De-
reure entra à Pélagie. Quelques jours
plus tard, la Haute-Cour de Blois le
condamnait à trois ans de prison pour
tentative d'insurrection. Il fut alors
transféré à Beauvais, d'où il sortit le
5 septembre.
Dès le 6, rentré à Paris, il forma
avec Razoua le- 61e bataillon de la
garde nationale. Nommé membre du
comité d'armement, il fut un des plus
actifs organisateurs des bataillons de
Montmartre..
Le 31 Octobre, il était aux côtés de
Flourens à l'Hôtel de Ville et procla-
mait avec lui la déchéance du gou-
vernement de la Défense nationale. Il
n'abandonna son poste qu'au matin,
derrière Blanqui.
Elu adjoint de Montmartre avec La-
fon et Jaclard, aux élections du 3 no-
vembre, il fut un de ceux qui ouvri-
rent les portes de Mazas à Flourens,
dans la nuit du 21 au février.
Cette même nuit, il envahissait, à
la tête de six cents révolutionnaires,
la place de l'Hôtel de Ville, pour pro-
tester contre la paix honteuse , qui
nous enlevait l'Alsace et la Lorraine.
Aux élections de février, Paris lui
donna quarante-sept mille voix. Au
18 Mars, il prit résolument parti pour
la Révolution.
Il fut élu membre de la Commune
par 1A,500 suffrages, et resta délégué
à l'administration du XVIIIe arron-
dissement.
Sou rôle, au gouvernement révolu-
tionnaire, fut extrêmement actif. On
le vit maintes fois aux avant-postes,
combattant avec les fédérés, avant
même qu'il fut nommé commissaire
civil auprès des généraux de la Com-
mufle. " ^
Délégué auprès de Dombrowsky, il
occupait encore le quarti( r-général
établi au château de la Muette, alors
que les troupes de Versailles s>ê+t
déjà emparées du Troca^p^
Il combattit jusqu'au dernier jour
de la Semaine sanglante et réussit
à passer en Suisse, puis aux Etats-
Unis.
En Amérique, il vécut à la colonie
icarienne pendant quelques mois. Des
sections de l'Internationale de l'Amé-
rique du Nord le déléguèrent au Con-
grès de La Haye, en septembre 1878.
Rentré à Paris après l'amnistie, il
prit part à toutes les manifestations
du Parti ouvrier, qui le choisit com-
me candidat contre Clémenceau, aux
élections générales de 1861.
Depuis, il fut délégué au Congrès
de Roanne par le Cercle de l'Allier, et
nommé au poste de confiance d Ï tré-
sorier de la Commission des ouvriers,
sans travail, au mois de janvier der-
nier.
En 1883, il fut arrêté, le 19 mars, à
Saint-Quentin, pour participation au
meeting de l'esplanade des' Iuval ides.'
Le citoyen Dereure a été choisi
comme candidat par l'Agglomération
parisienne du Parti ouvrier.
12
DEVILLE (GABRIEL)
Publiciste
Le citoyen Deville est un des plus
jeunes et des plus érudits écrivains du
Parti socialiste. Il n'a pas encore
trente-deux ans.
C'est un Méridional de naissance et
de nature, mais il appartient à cette
race d'hommes du Midi qui, sous des
apparences froides, presque tacitur-
nes, dissimulent mal les sentiments
les plus généreux.
En 1878, malgré le vote de la loi
contre l'Internationale, il était sec ré-
taire d'une section, à Toulouse.
La même année, il vient à Paris
pour y faire son droit Deux ans plus
tard il est reçu licencié.
i
Dans la dédicace de sa thèse, il se
déclarait « républicain révolution-
naire ». '
A partir de ce moment, il prend
part aux luttes du Parti. A la fin de
1875, il est un des principaux ora- -
teurs des réunions politiques, qui re-
commencent à s'organiser. Il est
nommé membre du comité radical du
VIe arrondissement pour les élections
générales de février 1876.
Les Droits de l'Homme, le premier
journal qui ait osé attaquer nette-
ment l'opportunisme, venait de se
fonder. Gabriel Deville en fut l'un
des principaux rédacteurs.
Un article en faveur de l'amnistie
lui valut six mois de prison et mille
francs d'amende. *
En 1877, il collabora au Radioal,
qui venait d'être fondé pour rempla-
cer les Droits de l'Homme, suspendus
par l'ordre moral.
La même année, il participa, sous
la direction de notre ami Jules Gues-
de à la fondation du journal l,&qaiité
\
qui a donné l'impulsion au mouve-
ment soc aliste actuel.
Dans ce journal, au mois de jan-
vier 1878, il lance, le premier., Pidée
de la candidature Blanqui. Puis,, il ;
donhe'a e tte 'candïdattire'l'appùi de 1
sa parole à Paris et à Marseille.
Délégué au Congrès international *
socialiste, il tenta de réunir les en-
voyés, en dépit de l'interdiction du
gouvernement. Il fut arrêté le 5 sep-
tembre 1875 et condamné à deux mois i
de prison et cent francs d'amende. !
En 1879" Deville- collabora à la Ré- j
volution française où il entreprit dei
nouveau une longue campagne en fa- ;
veur de la mise en liberté de Blanqui. j
Le résultat de cette campagne fut
l'acceptation de la candidature du,
grand révolutionnaire à Roanne et i
à Bordeaux. On sait quel triomphe
elle obtint dans cette dernière ville.
En 1880, Gabriel Deville, êtant ré-
dacteur de l'Egalité, contribua à la
manifestation du S3 mai qui obligea
la Chambre à voter l'amnistie.
L'année suivante, il entrait au Ci-,
toyen. Il est m.tin tenant membre élu
du comité de rédaction du Socialiste.
Le journalisme militant n'absorbe
qu'une partie de la vie du citoyen
Deville. L'autre est consacrée à la la-
borieuse étude des questions écono-
indépendante; dans des ouvrages de
doctrine pure et de discussion scien-
miques.
On trouve le résultat de ses tra-
vaux dans les différentes revues aux-
quelles il collabore : la Science poli-
tique, la Revue socialiste, la Revue
titique qu'il a publiés successivement :
le Résumé du Capital, de Karl Marx,
accompagné d'un Aperçu sur le Socia-
lisme scientifique, traduit déjà en
russe et dont il prépare des traduc-
tions allemande, anglaise et espa-
gnole; enfin, daus son-cours d'Ef,ono-:
| mie soclal"-
Labruyère.
s» ,e. Troisième année. — N° 693 1
CINQ Centimes Paris et Départements : CINQ Centimes
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^^tÎagtÏon : 46, Rue du Croissant (de 6 heures A vabài0)
^Âirtuer Correspondances et Manuscrits, à M. E. MASSARD, Sarthatès~~ j /j
T.WN MANUSCRITS NE SONT PAS REKDUB \WK
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0® KM. LA SB A,r;Glc, CERF et Ci8 I Chez MM. GO DEMmft «* ©»
g Plue àe la Bourog. I 15, rue de la Giugt-Bsiëikt 'x^s»,.
' Et à ¡'AdmiDistratkm du Journal
FOïlC&atettX» S
Jules "V-A.LLÊ3S
ADMINISTRATION : t6, Rue du Croissant. TÉLÉPHONÉ
ADBBSRfSft L8TTuI m Mà»Ai% A M. L'ADMINISTRATEUR
SAffft VISAIS dans Imu 1- BUR%F&Atïx BB POSTB
2150 par mois; SuMM, 14f. ; Onaa, 27t ; Dnira Pcg*, ÂOf. eutri m*è
PLANCHES POURRIES
Les gouvernements sont dé deux
sortes • ou une personnalité vigou-
reuse et' dominatrice., ministre, fa-
vorj, dictateur, J'OI, tient la tête et
mèaetoïït; ou des mannequins, recou-
verts de drap galonné et rembourrés
de paille, représentent « le pouvoir ».
vr Dans le premier cas, le sort des
nations dépend de la persistance ou
de J'insta-.bilité des pensées d'un
homme ; il est à la merci du plus ou
moins d'équilibre d'un seul cerveau,
de' ses fluctuations passionnelles, de
i: ' sa condition saine ou morbide.
JL C'est -ainsi que Bismarck est, de-
ff puis près de vingt ans, le maître de
l'Europf'. Le monarque qui lui a con-
y fié les destinées de son royaume n'a
['.plus de rival. ,t e.
\ La Prusse, qu'il conseille et qu'il
qjide, a atteint le sommet de la puis-
" S&nce militaire ; ce sommet redouta-
■ ble, où nul n'était monté depuis la
\[1 chute de Napoléon.
^ La mort viendra-t-elle assez tôt
- pour qu'il n'assiste pas, à l'écrou-
" lement de son œuvre ? Ou bien sera-
ce lui qui, voulant ajouter et ajouter
\ encore à l'édifice, le fera s'abîmer
avec fracas? #'
, Les événements étranges auxquels
le monde assiste depuis quelques se-
maines et dont l'Espagne est le prin-
cipal théâtre, ont pu faire croire un
moment que l'astre du. chancelier
t1 allemand entrait dans sa période de
déclin.
Hélas! en Espagne, les gouvernants
sont de la seconde sorte : celle des
automates -à carcasse vermoulue. Le
peuple espagnol, en qui bouillonne la
sève du r nouveau, impatient d'aven-
tur s téméraires, ambitieux de recon-
quérir à tous risques la place euro-
péenne à laquelle il a droit, criait à
son petit souverain : « Sois ferme 1
nous sommes là ! » /
il L petit souverain a tremblé sur
m son siège mal d'aplomb. Cette foule
i qui se mettait en marche et se rap-
pochait du trône l'a terrifié.
Il a fait placer sur la route les man-
nequins gouvernementaux. Et tandis
que le peuple perdait son élan à leur
1 adresser des objurgations vaines, il
s'agenouillait à Berlin, demandai
pardon à Guillaume, promettait d'hu-
milier et de châtier ses sujets—imper-
tinents, en vérité, comme s'ils étaient
des citoyens! „
A l'heure qu'il est, quoi qu'en di-
sent quelques dépêches. pessimistes
quand même , le « conflit hispano-
allemand » a pris fin. ,
Guillaume avait souffleté Alphonse,
et c'est Alphonse qui a fait des ex-
cuses solennelles et publiques. L'hon-
neur monarchique est satisfait !
Et comme les Castilles, l'Aragon,
la Catalogne, l'Andalousie, l'Estrama-
dure; comme l'armée et la flotte, sen-
sibles a cette aggravation de l'ou-
trage, crient leur indignation trop
haut, le roi ordonne des arrestations,
supprime des journaux, sévit contre
des officiers. x
Au lieu de faire ïa guerre à la
Prusse, on fait la guerre aux patriotes
de la péninsule. La gifle appliquée
par l'empereur féodal est le meilleur
des prétextes pour opérer des ràfles
de socialistes.
Cette issue du conflit était à pré-
voir.
Tout peuple qui compte sur ses
gouvernants est asservi plus étroite-
ment, ou trahi par avance.
S'ils apparti nnent à la race har-
die, les hommes ne sont pour eux que
des outils de domination : des soldats
et des sbires.
S'ils appartiennent à l'autre race,
à celle que représente là-bas Alphonse
de Bourbon, ils s'effraient de tout ce
qui est énergie et force; ils s'étudient
à répandre, à inoculer autour d'eux
leur lâcheté de cœur, leur timidité de
cerveau, leur mollesse de muscles.
N'avons-nous pas vu cela, chez
nous? v.,: , -
Ne le voyons-nous pas encore ?
Trochu, à Paris, < -mpêchant la po-
pulation de prendre part à la dé-
fense; Jules Favre essayant de traiter
quand le peuple était résolu à se bat-
tre; Jules Simon dépêché en province
pour détruire les résistances aux pré-
liminaires de paix ; l'Assemblée de
Bordeaux accueillant par des huées
quiconque parlait d'honneur natio-
nal !
Et, dans le cours de ces quelques
années : l'extradition de Hartmann
accordée à la Russie puis changée en
expulsion à cause des protestations
populaires; l'indemnité payée au
pasteur Schaw; le refus de demander
réparation à l'Angleterre pour l'assas-
sinat d'Olivier Pain...
Chez nous, comme de l'autre côté
des Pyrénées, à chaque fois que la
foule naïve croit trouver sur l'estrade
gouvernementale un point d'appui, ce
sont di s planches pourries, des tré-
teaux disjoints, des paillasses qu'elle
rencontre. « '
M. Henri Brissori est « au pou-
voir m --
Albert GOULLÉ.
LA LISTE
DE LA
COALITION SOCIALISTE
REVOLUTIONNAIRE
FERDIN.&.ÆD G A RI 13® TV, ancien mem-
bre de la Commune, député sortant;
EU. V IAILL.£!'W'I', ancien membre de la
Commune, conseiller municipal de Paris;
IIRRiSlI ROCHEI'Oi&T ;
BEN J A S8ÎN FLOTTE;
BOULÉ, conseiller prud'homme ouvrier,
tailleur de pierres;
EMILE EUSSES, ancien membre de la
Commune;
.III'LES GIlESaE;
A\l'DDIEUX, forgeron en voitures;
gifi$8AG.4S&AY;
31. UAI,.ON, ancien membre de la Com-
m ne;
DRA.iil'W, conseiller municipal de Saint-
Onen;
S. BEBtEUBSE, cordonnier, ancien mem-
bre de b Commune;
secrétaire de la Ligue pour |
l'abolition de l'a i-in permanente;
A\LBEnT GOUBjSJÉ ;
nl<;NRI PLACE, '< éporté de 1871;
EIS^EST VAILGU.ILN, rédacteur de l'In-
tl'a.nsigeant;
P.4 u Il. LAFAK'GIIE 5
E. CH&.IIJVIÈRF" typographe;
GAMITIEL DEWILLE;
UBiNitl BitISSAC, transporté de 1871;
BElîGERŒL, ecrétaire-général de la
Fédéra'ion des groupes socialistes de la
Libre-Pensée;
ESlft'EST ROCHE;
DAIWIEB/, modeleu ;
E. FOU RIVIÈRE ;
SïAiïïS, rédacteur de la Batailles
G. OSÉPIIV, caoutchoutier;
TESSli80, adjoint au maire de Mon-
Ir 'uil;
RÏ'S'Ï©, ébéniste;
BLAIVCM, coupeur en chaussureQ;
mécanicien, déporté de 1871;
PémtfflETj menuisier, détenu politique;
BHEIILLÉ, correcteur-typographe;
reOSJIfiRIT, transporté de Juin;
Dr ETlEftftE
BOISEE, cocher;
011 SïY, sculpteur sur pierres;
©BfllV, l'elieu -gainier;
COCHERI, employé de commerce.
ANTOINE ARNAUD
Antoine Arnaud, l'anoien membre
de la Commune, fut d'abord employé
de chemin de fer. Il débuta dans la vie
politique par une campagne, dans la
Marseillaise, contre les administra-
tions auxquelles il avait appartenu.
Arnaud fit partie de l'Internatio-
nale dont il fut regardé comme un des
menibres les plus énergiques, puis du
Comité central de la garde nationale.
Aux élections pour la Commune, il
fut élu dans le lIIe arrondissement par
8,679 voix. , i
Il avait été délégué, par le Comité
central, au ministère de l'intérieur ; à
la Commune, il fit d'abord partie de
la Commission des relations extérieu-
res, puis fut choisi comme membre de
la Commission des services publics. Il
fut, avec Amouroux, secrétaire de la
Commune.
Il vota pour la création du Comité
de salut public et, plus tard, en fut
nommé membre.
Antoine Arnaud a aussi voté la va-
lidation quand même des élections
complémentaires. On retrouve sa si-
gnature au bas du décret prescrivant
la destruction de la Chapelle expia-
toire et de la maison de Thiers; du
décret ordonnant la création-de la
carte d'identité; du décret enjoignant
le transport de l'argenterie de l'Hôtel
de Ville à la Monnaie pour être jetée
à la fonte (6 mai), et du décret sup-
primant plusieurs journaux monar-
chistes et tricolores (18 mai). Antoine
Arnaud se trouva en opposition avec
Vallès qui protesta contre cette sup-
pression.
On retrouve encore son nom au bas
du décret ordonnant de brûler toute
maison de laquelle serait parti un
coup de feu contre les fédérés (3A
mai).
Echappé aux fusillades, Antoine
Arnaud gagna Londres où il vécut
péniblement, ayant, après avoir lutté
contre les soldats de la réaction, à
lutter contre la pauvreté. Il fréquen-
tait à Londres la taverne du Bue
d'Yorck, 6, Bennet street.
Pendant l'exil, il a signé, comme
membre du Comité des réfugiés, l'or-
dre d'exécution des frères Caria.
Rentré, en France après l'amnistie,
Antoine Arnaud a vécu d'une vie-
obscure et retirée, miné sourdement
par la maladie de foie quf vient de
lui ouvrir les portes du tombeau, j
■" lies anciens collègues et compa-
gnons d'armes d'Antoine Arnaud,
présents au CI C'rl du Peuple », font
UD chaleureux appel aux combat-
tants de IS71, aux défenseurs de la
Révolution, à tous ceux qui sont
trestés et restent fidèles à la cause
proiéâarSenne et socialiste, et les
invitent à se rendre, aujourd'hui
dinaancEte 20 septembre, aux obsè-
ques du citoyen Antoine Arnaud,
qui auront lieu à trois heures pré-
cises.
On se réunira à la maison mor-
tuaire, 214, avenue Daumesnll.
Cbampy, Marin, Goullé, SSlie
May, Longuet, Leiong, Ut-
vielle, B&cgèFe Jellynek,
Oel'«ville BiC Roux, Boyer,
Jourde , Alllx , 9ereus*e ,
Fourestler, Pons, QuetEn.
La Politique
Au quai d'Orsay
M. de Freycinet a reçuhiermatin M.Wad-
dington, ambassadeur de France à Lon-
dres, avec lequel il s'est entretenu fort
longuement.
M. Waddington sera de retour à Lon-
dres mercredi prochain.
Le ministre des affaire3 étrangères a.
également reçu hier après-midi M. de
Mouy, ministre de France à Athènes.
Le général Pittié
Le secrétaire général de la présidence
renonce, paraît-il, à pre dre le comman-
dement d'une division dans l'armée de
Paris; mais nous croyons savoir qu'il sera
appelé, à la fi i du mois de janvier pro-
chain, au commandement du 15e co, ps
d'armée à Marseille.
Les sections électorales
M. Bourgeois, secrétaire général de la
préfecture de la Seine, vient d'ad" esc:er
aux maires des vingt arrondi-sèment-,
de Instructions au sujet de l'organisation
des sections électorales qui doivent fonc-
tionner le h octobre prochain.
Les préfets et les élections
M. de Girardin, chef du cabi et de M.
Allain-Targé, a envoyé aux préfets une
circulaire relative à la mauière dont ils
devront rendre compte du résultat des
élections. - »
Ils devront faire connaître au ministre
les résultats complets dans un télégramme
unique. - ^ --
La circulaire interdit en " outre rigou-
reusement aux préfets de so servir du
télégraphe officiel pour f lire connaîtra le
résultat des élections soit à leurs collè-
gues, soit aux intéressés.
L'ambassadeur de Chine
On annonce l'arrivée à Paris de l'am..'
ba.ssa.deur de Chine, acc édité auprès de
notre go iveruement, et. qui, après avoir
présenté ses lettres de créance à la suite'
du traité de paix, était retourné à Berlin»
Louis Berville.
LE SOU DES ÉLECTIONS
Total des listes précédentes.. 6g8 50
Bouchardat 5 »
Tomy 5
G 5
A. C 5
Detah. 5
R. F.. 5
Lesla 5
L... : 5
Heï 5
Ficha 5
Vireleu 5
Roy
Une citoyenne 5
Un citoyen 5
Pétiot 1 »
Un Orléanais.......... A5
Oudort » 1 »
Normand, à Dôle 1 »
Total. 707 60
Notes d'une Parisienne
ANTOINE ARNAUD
i
J'arrive chez Vallès. i
— Eh! citoyenne, j'ai quelqu'un ce'
soir, il s'agit de mettre les petits plats
dans les grands !
— On les, mettra, patron !
J'ai noué un tablier sur ma jupe et
couru aux casseroles. Me voilà a dé- i
léguée » à la cuisine — et pas moins]
fière pour ça, certes non !
Sept heures ; on sonne.
Sur le seuil de la porte se tient un,
petit homme maigre, velu et trapu. \
Dans la pénombre, ce qui frappe
surtout, c'est l'éclat presque phos-"
phorescent de ses yeux, des yeux'
LES CANDIDATS DE LA COALITION
Socialiste révolutionnaire
DEREURE (SIMON)
[illisible] Ouvrier cordonnier.— Ancien
membre de la Commune de Pa-
ris.
1 P est unje des grandes figu-
I I ommune de Paris. Son rôle,
I F ffondi!V1U&t dpr^ ans, dans le xVIIIe ar-
1 hommSeïïlent' a de lui l'un des
i « llaTe en qui le Parti révolution-
I 1 branlable, aYOir une ; confiance iné-
jWpfactéristique du tempérament
■ de rempli c'est la Après
1 fonctions les plus
m* élevées renr,ai?ir Vu. son nom acclamé,
B il a tranquillement son métier
Wm
* donner d OUvrIer sans cesser de
M pour lesqueille .urde sa vie aux idées
fOIs, souffert? il alutté, triOlnphe par-
■ DereUl'ê, souffert J0urs-
■ Ie0, son expérience des
V revolutions f i?es. hommes, est une
m des forces Socialisme. C'est à la
m ^ un r\A« eUÏ' un homme d'ac-
vPim-
1 1 setoblablesPa rare de qualités dis-
à R* ^ U C^rï!^ vie ,^e l'ancien membre
l a"cien délégué à
ra' re' est une' tâ-
V che hors de r,r oportion aver les limi-
1 Ils réservées tC°v.U.?eS notices.
fl 9 . hles, Yoici, les princi\Jaux cependant, ces brièvement états de servicerésu-
1
■ tlon : fe iU,e soklat de la Révolu-
I ' ^?le^'rSmbrêéi®U Palisse
vlnleri 1863. Trois ans Il vint à
■ 1 S des fondateurs de di après, il était
1 • ^ambre SMSE la première
1 tuée à Paris iii e ouvrière, cousti.
I pendant deux ans resta le Secrétairt
I » a» d,
tionale de Bâle, en septembre 1869,
par la Chambre syndicale des ouvriers
cordonniers, il fut, avec Varlin, un
des cinq délégués français qui, sur
trente-deux, votèrent pour la forme
collective de la propriété : première
manifestation publique qui fut l'ori-
gine du courant communiste d'au-
jourd'hui. i
En 1869, Dereure fut un des prin-
cipaux organisateurs des réunions
publiques. Membre du Comité de la
première circonscription de Paris, il
fut un des élaborateurs du programme
de l'élection Gambetta.
Quelque temps après, le même Co-
mité le délégua auprès de Rochefort,
réfugié à Bruxelles. Ce fut sur le rap-
port de Dereure que la candidature
du Rochefort fut adoptée définitive-*
ment. 11
Rochefort, rentré à -Paris, fonda la
Marseillaise et choisit Dereure comme
gérant. Les condamnations qui pleu^-
vaient sur le journal révolutionnaire
atteignirent son gérant responsable.
Arrêté le soir du 8 février 1870 dans
les bureaux de la Marseillaise, De-
reure entra à Pélagie. Quelques jours
plus tard, la Haute-Cour de Blois le
condamnait à trois ans de prison pour
tentative d'insurrection. Il fut alors
transféré à Beauvais, d'où il sortit le
5 septembre.
Dès le 6, rentré à Paris, il forma
avec Razoua le- 61e bataillon de la
garde nationale. Nommé membre du
comité d'armement, il fut un des plus
actifs organisateurs des bataillons de
Montmartre..
Le 31 Octobre, il était aux côtés de
Flourens à l'Hôtel de Ville et procla-
mait avec lui la déchéance du gou-
vernement de la Défense nationale. Il
n'abandonna son poste qu'au matin,
derrière Blanqui.
Elu adjoint de Montmartre avec La-
fon et Jaclard, aux élections du 3 no-
vembre, il fut un de ceux qui ouvri-
rent les portes de Mazas à Flourens,
dans la nuit du 21 au février.
Cette même nuit, il envahissait, à
la tête de six cents révolutionnaires,
la place de l'Hôtel de Ville, pour pro-
tester contre la paix honteuse , qui
nous enlevait l'Alsace et la Lorraine.
Aux élections de février, Paris lui
donna quarante-sept mille voix. Au
18 Mars, il prit résolument parti pour
la Révolution.
Il fut élu membre de la Commune
par 1A,500 suffrages, et resta délégué
à l'administration du XVIIIe arron-
dissement.
Sou rôle, au gouvernement révolu-
tionnaire, fut extrêmement actif. On
le vit maintes fois aux avant-postes,
combattant avec les fédérés, avant
même qu'il fut nommé commissaire
civil auprès des généraux de la Com-
mufle. " ^
Délégué auprès de Dombrowsky, il
occupait encore le quarti( r-général
établi au château de la Muette, alors
que les troupes de Versailles s>ê+t
déjà emparées du Troca^p^
Il combattit jusqu'au dernier jour
de la Semaine sanglante et réussit
à passer en Suisse, puis aux Etats-
Unis.
En Amérique, il vécut à la colonie
icarienne pendant quelques mois. Des
sections de l'Internationale de l'Amé-
rique du Nord le déléguèrent au Con-
grès de La Haye, en septembre 1878.
Rentré à Paris après l'amnistie, il
prit part à toutes les manifestations
du Parti ouvrier, qui le choisit com-
me candidat contre Clémenceau, aux
élections générales de 1861.
Depuis, il fut délégué au Congrès
de Roanne par le Cercle de l'Allier, et
nommé au poste de confiance d Ï tré-
sorier de la Commission des ouvriers,
sans travail, au mois de janvier der-
nier.
En 1883, il fut arrêté, le 19 mars, à
Saint-Quentin, pour participation au
meeting de l'esplanade des' Iuval ides.'
Le citoyen Dereure a été choisi
comme candidat par l'Agglomération
parisienne du Parti ouvrier.
12
DEVILLE (GABRIEL)
Publiciste
Le citoyen Deville est un des plus
jeunes et des plus érudits écrivains du
Parti socialiste. Il n'a pas encore
trente-deux ans.
C'est un Méridional de naissance et
de nature, mais il appartient à cette
race d'hommes du Midi qui, sous des
apparences froides, presque tacitur-
nes, dissimulent mal les sentiments
les plus généreux.
En 1878, malgré le vote de la loi
contre l'Internationale, il était sec ré-
taire d'une section, à Toulouse.
La même année, il vient à Paris
pour y faire son droit Deux ans plus
tard il est reçu licencié.
i
Dans la dédicace de sa thèse, il se
déclarait « républicain révolution-
naire ». '
A partir de ce moment, il prend
part aux luttes du Parti. A la fin de
1875, il est un des principaux ora- -
teurs des réunions politiques, qui re-
commencent à s'organiser. Il est
nommé membre du comité radical du
VIe arrondissement pour les élections
générales de février 1876.
Les Droits de l'Homme, le premier
journal qui ait osé attaquer nette-
ment l'opportunisme, venait de se
fonder. Gabriel Deville en fut l'un
des principaux rédacteurs.
Un article en faveur de l'amnistie
lui valut six mois de prison et mille
francs d'amende. *
En 1877, il collabora au Radioal,
qui venait d'être fondé pour rempla-
cer les Droits de l'Homme, suspendus
par l'ordre moral.
La même année, il participa, sous
la direction de notre ami Jules Gues-
de à la fondation du journal l,&qaiité
\
qui a donné l'impulsion au mouve-
ment soc aliste actuel.
Dans ce journal, au mois de jan-
vier 1878, il lance, le premier., Pidée
de la candidature Blanqui. Puis,, il ;
donhe'a e tte 'candïdattire'l'appùi de 1
sa parole à Paris et à Marseille.
Délégué au Congrès international *
socialiste, il tenta de réunir les en-
voyés, en dépit de l'interdiction du
gouvernement. Il fut arrêté le 5 sep-
tembre 1875 et condamné à deux mois i
de prison et cent francs d'amende. !
En 1879" Deville- collabora à la Ré- j
volution française où il entreprit dei
nouveau une longue campagne en fa- ;
veur de la mise en liberté de Blanqui. j
Le résultat de cette campagne fut
l'acceptation de la candidature du,
grand révolutionnaire à Roanne et i
à Bordeaux. On sait quel triomphe
elle obtint dans cette dernière ville.
En 1880, Gabriel Deville, êtant ré-
dacteur de l'Egalité, contribua à la
manifestation du S3 mai qui obligea
la Chambre à voter l'amnistie.
L'année suivante, il entrait au Ci-,
toyen. Il est m.tin tenant membre élu
du comité de rédaction du Socialiste.
Le journalisme militant n'absorbe
qu'une partie de la vie du citoyen
Deville. L'autre est consacrée à la la-
borieuse étude des questions écono-
indépendante; dans des ouvrages de
doctrine pure et de discussion scien-
miques.
On trouve le résultat de ses tra-
vaux dans les différentes revues aux-
quelles il collabore : la Science poli-
tique, la Revue socialiste, la Revue
titique qu'il a publiés successivement :
le Résumé du Capital, de Karl Marx,
accompagné d'un Aperçu sur le Socia-
lisme scientifique, traduit déjà en
russe et dont il prépare des traduc-
tions allemande, anglaise et espa-
gnole; enfin, daus son-cours d'Ef,ono-:
| mie soclal"-
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