Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-12-29
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Description : 29 décembre 1885 29 décembre 1885
Description : 1885/12/29. 1885/12/29.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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L'échéance du 31 décembre étant la plus
importante de l'année, nos souscripteurs
dont l'SLbonnement expire à cette date
sont priés de le renouveler afin d'éviter
tout retard dans la réception du journal,
et d'accompagner leur demande d'une
bande imprimée.
BULLETIN DU JOUR
FRANCE
La Sénat et la. Chambre des Députés réunis
htfr en Assemblée nationale à Versailles ont
élu par 457 voix, sur S89 votan?, M. Grévy
Président de la république pour la période
tonstitutionneHedeseptans.
BXTËMEUR
~M&i~QSt dL'C~ioxit. `
Semlin, le 28 décembre.
On mande de Belgrade que l'accord entre
M. Ri!'tics, favorable aux idées de paix, et
M. Pirotcha.natz, plus porté vers la guerre,
accord qui avait pour but de former un Ca-
binet da conciliation, est rompu.
De nouvelles démarches seront cependant
tentésB auprès do M. Pirotcha.natz afin de le
ramener à des sentimens paeiËques.
Dd tous les points du territoire parviennent
de3 nouvelles favorables à la paix.
Le premier ban de la réserve a été renvoyé
d.ms ses foyers le second reste sous les
drapeaux.
Belgrade, le 28 décembre.
Les autoritéssetbesontpris hier possession
da Pirot.
M. le ministre de Serbie à Paris a reçu. de
M. Ga.rachantne, ministre des affaires étran-
gères, président du Conseit, la dépêche sui-
vante
a Belgrade, le 28 décembre 1885.
Veuillez démentir formellement les nou-
velles que certaines feuilles étrangères rc-
paodent sur les prétendues Insubordinations
dans notre armée et sur les exécutions qui
en ont été la conséquence. Ces nouvelles sont
absolument fausses. L'esprit et la discipline
de l'armée sont excellons, l'approvisionne-
ment fonctionne bien et régulièrement mal-
gré les difficultés provenant de la saison
lancée." n
SoSa, le 28 décembre.
Oa signale un acte d'agression de la part
des Serbes, commis dans des conditions con-
traires aux stipulations de l'armistice.
L'état-major bu)garf, en évacuant Pirot,
y laisssa un demi-escadron de gendarme-
rie chargé de la police et du maintien du
bon ordre jusqu'à l'arrivée des autorités ad-
ministratives serbes auxquelles la ville devait
être remise mais les Serbes, devançant les
cinq jours prévus dans l'armistice, firent
irruption hier dans la ville, faisant feu snr
les cavaliers dont deux furent blessés.
Le commandant bulgare, aprè9 avoir pro-
testé contre une attaque faite en violation des
conditions de l'armistice, s'est retiré avec ses
troupes.
De pareils faits soulèvent ici une certaine
émotion. Une note relative au fait signalé
hier a été remise aux puissances. Le gouver-
nement bulgare demande qu'une réparation
éclatante soit donnée par les Serbes.
Le prince a visité aujourd'hui les ambu-
lances de la ville.
AngteteM'e. Londres, le 28 décembre
On dit qu'il n'y aura pas d'ajournement de
ttt Chambre des Communes.
Après l'élection du président et la presta-
tion du serment par les députés, c'est-à-dire
des que la Chambre sera constituée, la ses-
sion commencera.
Le Caire, le 28 décembre
Mouktar Pacha, a eu, ce matin, une au-
dience dn Khédive.
H a rendu ensuite visite à sir Henry Drum-
mond Wolff.
Cas entrevues n'ont été marquées par au-
cun incident; elles n'ont été qu'un simple
échange de courtoisies.
Londres, le 28 décembre
La position des troupes britanniques au
Soudan passe pour être assez critique.
D'après les informations reçues par le gou-
vernement, le mouvement en avant des rebel-
les cause une vive inquiétude dans la Basse-
Egypte. Il serait nécessaire de se garder con-
tre un soulèvement éventuel d'une partie des
populations.
Les forces britanniques au Caire et à
Alexandrie sont absolument suiSsantes pour
6tou8er toute rébellion; mais si l'on devait
distraire une partie des garnisons pour agir
contre les Arabes, il faudrait envoyer des.
renforts.
On mande du Caire au DatJy ya lia été décidé qu'on attaquerait l'ennemi
dans ses positions retranchée?, près de Ko-
eheh. )*
Espagne. –Madrid, le 28 décembre
La la cérémonie du serment de la régente, cé-
rémonie qui aura lieu définitivement mer-
credi.
Le débat politique provoqué par M. Ro-
mero Robledo commencera jeudi à la Cham-
bre.
Madrid, le 28 décembre
Le bruit court que M. Ruiz Zorrilla serait
ccmpris dans l'aministie et aurait l'intention
de xevenir en Espagne.
Le gouvernement semble décidé à proroger
d'un an le fonctionnament administratif des
province basques.
E'– M&dn~, le 28 décembre
Le chargé A'aSaires d'Espagne à Rome a
notifié hier au cardinal Jacobtni l'acceptation
par le gouvernem<~nt du protocole relatif à
t'anaire des Carolines~
Le cardinal Jacobin! lui a adressé ses f6U-
citatioas au sujet de l'attitude du gouverne-
ment espagnol.
BOURSE DE PARIS .1
CtOtHre te 26. i!e28. HACsse. BAMSE. v
30/0
Comptant. 79 90 8020.30.
Fin cour.. 79 95 8025.30.
'S 0/0
amortissable
Comptant. 82 40 8290.so.
Fincour..8245. 8275.30.t/.
.
Comptantes i06
A
Comptantl09 5.10920.Fincour.l0912i/210925. ,~21/2.7.
PE-DTE BOURSE DU SO)R
!0/0. 80fr.30,20.
tt/2 0/0. lMfr.25.
Extërieure. S4 fr. 3/8< 1~, 7/16,11/32.
Rio-Tinto. 287fr.M. &0..
T.urc. 14 & 1/2.
Banque ottomane. S00fr.,<99fr.37.
Egypte e'O/O.C. 32: f.l8, 32!! f. S0,322f. 18.
Hongrois < 0/0. S2 fr. 5/t6, t/8,1/4.
Tabacs turcs. 423fr.75.
ELECTIONS LÉGISLATIVES
Scrutin de ballottage dn 27 décembre.
Seine.
MéauttatacotMpteto.
Inscrits 561,429. Votans 336,937.
LISTE RADICALE SOCIALISTE.
MM. Labordère. ~62.6!t
Maittard. 16~.21'!
Miiterand. 1S9.949
deDouviMe-MaiUefeu. 1S8.271
Achard. tS7.<88
Briatou. 1S4.603
LISTE OPPORTUNISTE.
MM. DérouiMe. ~.201
Ranc. 97.t8G
Greppo. 9s.!)t7
Devès. 9<.600
Muzet. 9~4~
LéveiUé. 93.978
) LISTE RÉACTIONNAIRE "i
MM. Hervé 83.S32
Général du Barai! 82.8GS
GocMn. 82.B69
Calla. 82.890
Ferdinand Duval. 82.092
Vaeherot. 0 81.280
M. Grévy est réélu Président de la ré-
publique par 457 voix sur 589 votans. La
Droite s'est abstenue de prendre part au
scrutin. Elle a agité par des scènes déplo-
rables le commencement de la séance du
Congrès. De leur côté/quelques membres
de l'Extrême Gauche ont fait une tentative
pour obtenir la convocation d'une Assem-
blée constituante. Mais l'opposition de gau-
che et l'obstruction de droite sont venues
échouer devant la fermeté du président de
l'Assemblée. Cette journée du 28 décembre,
qui ne laissait pas d'éveiller certaines ap-
préhensions, s'est passée, sinon sans
bruit et sans scandale, du moins sans
trouble grave.
C'est la première fois depuis soixante
ans, c'est la seconde fois depuis un siè-
cle que le chef du pouvoir exécutif en
France arrive sans encombre au terme
de ses fonctions. Il est bien permis
au gouvernement républicain d'en tirer
quelque orgueil. A voir le calme au
milieu duquel s'accomplit la réélection
de M. Grévy, on peut dire que le poste
de Président de la république est, dans
notre pays, un poste beaucoup plus
solide que celui de souverain. Nous avons
des rois et des empereurs à terme; nous
avons, en réalité, un Président à vie.
C'est une bizarrerie de* plus, après tant
d'autres, dans notre histoire constitu-
tionnelle. Libre a la Droite d'en sou-
rire, et de prétendre qu'au fond la
France à un tempérament monarchi-
que, puisqu'un mandat septennal ne lui
suffit pas. Ce sont des railleries inonehsi-
ves. Si nous comparons ce qui se passe
en ce moment en Espagne et ce qui
vient de se passer a Versailles, nous ne
pouvons vraiment pas regretter d'être en
république.
Cela dit, il nous faut bien constater que
la seconde Présidence de M. Grévy ne com-
mencera pas sous d'aussi favorables aus-
pices que la première. A la fin de jan-
vier 1879, la république était dans une
admirable situation. L'année 1878 avait été
pour elle une année de triomphes et d'é-
clat. Sortie victorieuse de la crise da
16 mai, elle avait eu la sagesse de ne
point abuser de ses succès elle avait
remis aux mains d'un ministère li-
béral et modéré la direction de ses des-
tinées. Au dedans, aes finances étaient
prospères. Au dehors, elle venait de re-
prendre dignement sa place dans les
conseils de l'Europe. La politique du
Cabinet présidé par M. Dufaure portait
ses fruits. Chaque élection partielle aug-
mentait dans la Chambre le nombre des
républicains. Au Sénat, la majorité pas-
sait de droite à gauche. Voilà où on en
était il y a sept ans. Où en sommes-nous
aujourd'hui? Nous ne voulons pas for-
cer le contraste mais enfin, il est in-
contestable que la comparaison n'est
pas à l'avantage de l'heure présente. Il
n'y plus de majorité au Palais-Bourbon.
les partis extrêmes peuvent, en s'al-
liant, renverser tous les ministères. Pour
la première fois, les monarchistes ont
regagné du terrain dans les élections. Les
finances sont embarrassées, et de nou-
veaux impôts nous menacent. La France
est engagée dans une expédition loin-
taine, qu'elle ne peut pas déserter sans
déshonneur, mais qu'eue ne continuera
pas sans de lourds sacrifices.
D'où est venu le mal ? De ceci surtout,
que nous avons une Constitution parle-
mentaire sur le papier sans avoir réel-
lement un régime parlementaire. Peu à
peu, tout le pouvoir s'est concentré
entre les mains de la majorité de la
Chambre et, comme il arrive naturelle-
ment dans un pays où le gouverne-
ment ne fait pas son office, cette majorité
est devenue de plus en plus radicale. Ni le
Président de la république, qui doit~ in-
carner en sa personne la continuité, la
Rxité des ~hautes idées politiques, ni le
Sénat, qui doit avoir sur la conduite des
affaires une influence égale à celle de'
la Chambre, ni le Cabinet qui doit tenir
son personnel en main et ne pas laisser
la responsabilité ministérielle dégénérer
en docilité ministérielle, aucun des
pouvoirs publics n'a gardé exacte-
ment la place et le rôle que lui
assignait la Constitution. Ce qu'ils aban-
donnaient, la Chambre l'a envahi. Elle a
pénétré dans ce qui est le domaine pro-
pre de l'autorité executive. Elle a pris la
haute main sur les administrations publi-
ques, non pas assurément par des usurpa-
tions avouées, éclatantes, mais par des em-
piétemens latens et successifs, peut-être
plus dangereux encore parce qu'ils n'of-
frent même pas la garantie de la publi-
cité. E!le nous a donné le régime d'une
Assemblée unique, et elle a gouverné
comme peut gouverner une Assemblée
unique qui n'a même pas l'apparence du
pouvoir et la responsabilité de ses ac-
tes. Il y a là de détestables pratiques
à corriger. Elles se sont lentement in-
troduites pendant la période de sept an-
nées qui va finir, et nous en voyons le
désastreux effet. Nous voudrions pouvoir
espérer qu'elles disparaîtront sous la
deuxième Présidence de M. Grévy aussi
facilement qu'elles se sont développées
Bous la première.
JULES DIETZ.
Le résultat des élections parisiennes de
dimanche n'étonnera personne. On pou-
vait être certain d'avance que la ville la
plus intelligente de France choisirait pour
ses représentans M. Achard, M. Briaion et
leurs compagnons de liste. Les socialistes
radicaux avaient recueilli, le 13 décembre,
de 138,000 à 115,000 sucrages. Cette fois,
ils arrivent à 162,000 voix pour le pre-
mier d'entre eux, à 154,000 pour le der-
nier. Ils ont rallié dans l'intervalle pres-
que tous les bulletins qui s'étaient d'a-
bord égarés sur M. Joiïrin, sur M. Alle-
mane, sur M. Blondeau, sur les autres
candidats plus ou moins révolutionnaires.
Ce bel héritage leur revenait de droit
LaIistedeMM.Ranc,DérouIède,Greppo,
Muzet, Devès et Léveillé est distancée de
60,000 voix, en moyenne, par la liste
radicale. C'est un écart très considérable.
Entre les deux tours de scrutin, M. D6-
roulède a perdu quelques centaines de
voix; M. Ranc en a gagné à peine 2,500.
La fusion accomplie entre les débris de la
liste de M. Ribot et la liste du comité
Tolain n'a donc produit que de médiocres
résultats.
Quant à la Droite, il importe de cons-
tater qu'elle a, elle aussi, subi un léger
recul. M. Hervé avait eu 87,174 voix le
13 décembre; il est descendu, avant-
hier, 'à 83,532. Nous verrons comment
les journaux monarchistes expliqueront
ce phénomène, qui donne un flagrant
démenti à leurs prédictions. Nous sup-
posons, quant à nous, que l'attitude prise
par la Droite de la Chambre lors du vote
de j eudi dernier a mécontenté un certain
nombre Parisiens. Il y avait assurément
de quoi.
Le nombre total des votans est tombé
de 378,000 à 337,000 environ. Il y aeu, par
conséquent, près de 225,000 abstentions,
41,000 de plus que le 13 décembre.
La raison de cet énorme accroissement
est aisée à découvrir. Un certain nombre
d'électeurs républicains ont pensé que les
trois listes de candidats en présence ne
leur oSraient pas le moyen d'exprimer ua
vote utile. Résolus a ne point aller du t
côté des monarchistes, convaincus qu'en-
tre la liste de M. Ranc et celle de
M. Mitlerand il n'y avait que des 1
nuances, résolus à ne donner leurs voix
ni au radicalisme rouge, ni au radicalisme
rose, ils sont restés chez eux. La première t
fois, ils avaient apporté leurs suSrages à
M. Ribot. La seconde fois, ils se sont abs- j 1
tenus. On sait de reste pourquoi nous ne i
les en blâmerons pas.. t
ASSEMBLÉE NATIONALE
On nous écrit de Versailles, le 28 dé-
cembre
< Pour avoir été forcément plus court
que le précédent Congrès, celui-ci ne iui aura
cédé en rien pour !es incidens tumul-
tueux.H f~ut assister à des séances pareil-
les pour se Sgarer au juste de guettes vio-
lences de langage et de geste sont capables,
quand la passion les égare, des hommes que
l'on considère généralement comme faisant
partie de la boano société. Hâtons-nous de
dire qu'aujourd'hui c'est la Droite qui a eu
exclusivement le triste monopole des gros
mots et du tapage et qui doit en porter
seule la responsabilité .interpellée, provoquée,
injuriée à chaque instant, la majorité
répubiicaine est restée jusqu'au bout ca!me
et digne, à une ou deux exceptions près.
Quant à M. !e président Le Royer, il a tenu
tète à l'orage avec une fermeté vraiment
digne d'éloges mais les forces humaines ont
des limites, et c la grande voix de Danton B
elle-même se fût perdue au milieu de sem-
blables vociférations, soulignées par des tr~-
plgnemens et accompagnées par le claque-
mont des pupitres.
A une .heure précise, M. Le Royer est
monté au fauteuil. Mais il s'est passé un bon
quart d'heure avant qa'un ailonce relatif-pût
s'établir dans cette Assemblée de 8SO mem-
bres et lui permît de déclarer l'Assemblée
constituée. Le calme, d'ailleurs, ne devait pas
être de longue durée. Au bout de cinq mi-
nutes, l'entréeen corps des députés réaction-
naires réélus dans le Tarn-ot Garonne, qui n'é-
taient probablement pas sans raison les seuls
en retard de toute l'AssembléF, a été saluée
pa~' les applaudinsemenB frénétiques de leurs
coreligionnaires politiques; la Gauche s'est
abstenue de troubler cette touchante mais
bruyante scène de famille par des réclama-
tions que sa prolongation inusitée eut peut-
etra nept'ndant justifiées.
Mais le grand, le vrai vacarme a commencé
quand M. Audren de Kerdro), brandissant un
grand papier, a émis la prétention de prendre
la parole, en' dépit du Frésidant;on sait que
c'était pour lire une déclaration de la Droite
tendant à l'ajournement du Congrès jusqu'a-
près les nouvelles élections dans les départe-
mens où celles des 4 et 18 octobre ont été
invalidées. Comme M. deKardrel insistait, les
huissiers se sont massés devant les degrés
conduisant à la tribune. Mais, ici, il faut
laisser la parole au compte rendu officiel
M. joHBMs Est-ce qu'il y a des gendarmes
1C19
M. pACL DE cAssAGNAc Est-ce que t'on interdit
l'accès a la tribune? (Bruit protonce).Vous n'avez
pas ce droit. (Bruit.)
M. LE PRESIDENT Je suis ici le représentant de
la loi et de la Constitution. Je demande à nos
collègues d'apporter du calme.
M. DE cAssAGNAc La tribune est gardée par
des estafiers, vous n'en avez pas le droit. (Nou-
veau bruit).
M. M PRUDENT Tous les droits seront res-
pectés, à la condition que vous respecterez les
droits de cette Assemblée.
L'honorable M. de Kerdrel demande la parole.
J'ai examiné, Messieurs, avec le soin que vous
pouvez supposer, la question de savoir si
je pouvais lui accorder la parole. (Interrup-
tions à droite). Mais j'ai reconnu qu'aux ter-
mes de la Constitution cette Assemb)ée n'était
en ce moment qu'on co)Iëge électoral. (Applau-
dissemens au centre et a gauche. Protesta-
tions à Droite et à l'extrême gauche).
M. MKHELM Je demande la parole.
Voix à droite Il y a un règlement.
M. LE PRÉSIDENT On m'objecte qu'il y a un rè-
glement. Je suis obligé de dire qu'il n'existe pas
de règlement.
M. DE LAREMTT H faut en faire un. (Bruit pro-
longé).'
M. ACDREN DE KERDMEL Je demande la parole
pour un rappel au règtement.
Voix nombreuses Il n'y en a pas de règlement.
M. FACL DE CAssAGNAC II n'y a pas do règle-
ment ? Alors, c'est une foire! (Bruit, prolongé.)
Une voix & gauche Comme sous l'empire.
M. pAtjL DE cAssAGNAC Quand l'empire revien-
dra vous irez vous promener ailleurs. (Tumulte c
prolongé).
M. M PRESIDENT II y a un parti pris d'em pe- i
cher les travaux de l'Assemblée.
Voix à gauche Faites voter l'Assemblée.
M. DE ~AMBEpTERtE S'il n'y a pas de règlement, t
je demande en vertu de quel droit la tribune est <
gardée.
M. LE PRESIDENT En vertu de la Constitu-
tion.
M. DE LAREiNTT La Constitution est libérate
et vous ne Fêtes pas (Protestations à gauche).
M. LE PRESIDENT La violence n'aura pas raison
de la toi. (Applaudissemens à gauche et au centre )
Si le désordre continue, je serai obligé de sus-
pendre la séance. (Très bien 1 gauche !)
Une voix à droite En vertu de que! règle-
ment ? q
Voix a gauche Le scrutin! )e scrutin
M. pAciL DE cAssAGNAC Nous avons le droit de
protester et nous protestons.
M. noNNOR~ Nous demandons à voter.
M. LE PRÉSIDENT J'ai expliqué à l'Assem btée
nationale (interruptions à droite) que je croyais
de mon devoir de ne donner la p&role à qui que
ce soit.
M. LE COMTE LANJDiNAis Vous donnez un spec.
tacle honteux.
M. LE PRÉSUMÂT Mais, puisque l'on insiste, je
n'ai ptus qu'une chose à faire, c'est de consulter
l'Assemblée, car je veux bien admettre que je ne
suis pas un interprète infaiUibie de la loi.
M. FRESNEAu Vous n'êtes pas surtout l'inter-
prète inMUibe de la volonté du corps électoral.
M. LE RESIDENT Je prie t'Assemblée de conser-
ver le calme. Il y a un parti pris; je m'y oppose-
rai, armé de la loi.
M. DE LAMitERTEME Je demande la parole pour
un rappel au règlement.
M. LE PRESIDENT II va être procédé au vote.
M. PAUL DE CASSAGNAC Donnez-nous la parole;
c'est notre droit. p~u'c,
M. LE PRÉSIDENT Vous n'êtes pas douloureu-
sement affligés de ce spectacle ? Le pays vous re-
garde. (Applaudissemens à gauche et à droite).
M. LE DUC DE LA ROCMEt'OTCACLB-NSACCIA
Nous ne reconnaissons pas votre autorité.
M. pACL DE CASSAGNAC S'il y a un scandale, il
vient du président; faites donc dégager la tri-
bune.
M. FRESNEAT Je vous répète que vous n'avez
pas le droit de vous faire t'interprète du cotlége
électoral (Agitation prolongée) et vous n'avez pas
le droit de vous chercher des complices. (Agita-
tion prolongée).
M. LE pREStDENT Je consulte l'AssemMëo.
Voix à droite: Non non
Voix à gauche: Oui oui
M. DE LAMBERTEME dépose une demande de
scrutin.
M. pAC)L DE cAssAGNAc Nous demandons qu'on
dégage la tribune.
M. LE pREHDENT Vous n'avez pas la police de
l'Assemblée.
M. DE BApDRY-D'AssoN C'est une honte 1
M. DE XERDRNL Je demande la parole pour un
rappel au règlement. Je constate la violation de
nos droits.
M. DE BAUDpY-D'AssoN et plusieurs autres mem-
bres prononcent des paroles qui se perdent au
milieu du bruit.
M. LE PRESIDENT Je vais poser la question.
M. FRESNEAu It n'y a pas de question.
M. DE JuiGtt~ Vous n'avez pas le droit d'em-
pêcher de lire une protestation. C'est une in-
famie.
M, pACL DE CAssAGNAc Votre Congres est il-
légal. (Voix à droite C'est une honte !)
M. DE KERGAMou prononce au milieu du bruit
des paroles qui ne parviennent pas iusou'a
Bons.
M. LE FREStDENT Je vais consulter l'Assem-
blée j'ai reçu une demande de scrutin (Tumulte
prolongé.)
(La séance est suspendue de fait pendant quel-
quesicstan?.)
M. LE pK~smEi\T Je constate qu'une partie des
membres de cette Assemblée veut empêcher
3 toutedeHberatioB.
M. AMERT DccnEs~E Faites votre devoir et
nous nous tairons.
M. LE mEsïDErfT Je prie mes collègues do re-
gagner leurs ptaoes.
M. AHn:RT nucHESNE Vous no parierez pas
) avant nous.
i Il ne manquait plus qu'un pugilat il s'en
Est fallu de peu qu'il se se livrât en plein
[ hémicycle. Comme M. Aibert Duchesne, ct-
dessus nomme, s'avançait jusque sur le banc
t des secrétaires-rédacteurs pour menacer le
préside!: r, un député radical, M. Papinaud,
s'est avise de lui interdire de franchir la li-
mite morale qui sépare la Droite de la
Gauche. Déjà les mains étaient levées
lorsque le chef des huissiers et ses hommes
se sont résolument jetés entre les combat-
tans. Il leur a fallu, en outre, lutter contre
M. de Baudry.d'Asson qui semblait vouloir
cueillir au Congrès les palmes du martyre, et
pourtant s'agitait a comme un possédé
s A la fin, M. le président a pris un parti
héroïque; il a procédé, sans s'épuiser da-
vantage en eSorta superflus, au tirage
au sort des scrutateurs puis, cette for-
malité remplie, il a fait installer les
urnes sur la tribune, toujours sous la garde
d'une légion d'huis&iora. Le vote a pu alors
commencer, et les députés de la Droite, après
avoir continué quelques minutes à crier et à
trépigner, ont pris le parti de s'en aller « en
masse D.
x N'oublions pas de noter (pour l'histoire) la
protestation isolée d'un membre da l'Extrême
Gauche, M. Michelin; car ce député de Paris
s'était promis, lui aussi, de signaler urbi
et o~! mais surtout urbi, l' a illé-
galité B du Congre?, puis de se retirer. Il
tombait bien 1 Sa faible voix n'est même
pas arrivée jusqu'à nous, et c'est par le
compte rendu que nous avons appris qu'il
avait demandé la parole. Nous avons ce-
pendant cru remarquer qu'il sortait de
la salle avec autant de majesté qu'il est
possible d'en déployer quand on sort tout
seul; mais un député a tant de raisons de
sortir, que nous n'avions pas attaché à cette
retraite l'importance vraiment extraordinaire
qu'elle méritait.
B Revenons au vote. Il a eu lieu par appel
nominal, et a duré une heure vingt-cinq
minutes. Neuf députés seulement de la
Droite se sont présentés pour déposer
leur bulletin. Comme le président annon-
çait qu'il allait être procédé à un con-
tre-appel, M. Paul de Cassagnac s'est écrié v
< C'est bien Inutile! Nous ne voterons pas i
ce n'est pas un Congrès, c'est une caverne i o
Le député du Gers était rentré tout exprès
pourdirecel&t
Après le contre-appel, qui n'a pas duré un
quart d'heure dans ces conditions, le dépouil-
lement du scrutin a commencé. Dès quatre
heures un quart, on en connaissait les résul-
tats dans les couloirs; mais ce n'est qu'à
quatre heures quarante minutes, que le pré-
sident les a fait connaître en séance. Sur
867 membres, 589 avaient pris part au vote.
On sait déjà que ~S7 ont donné leur voix
à M. Jules Grévy; 68 ont voté pour M. Henri ]
Brisson, 14 pour M. de Froycinet, et 10 pour <
M. Anatole de La Forge. Il y a eu 27 voix
égarées sur divers noms, et 13 bulle tins blancs ¡
ou nuls.
D La proclamation de M. Jules Grévy a été I
saluée, au centre et à gauche, par une qua- `
druple salve d'applaudissemons, et de nom- r
breux cris de <~ Vive la république f e se sont t
fait entendre à quoi M. Paul de Cassagnac,
toujours spirituel et courtois, a répondu r
a Comme le Congrès ne devait tenir que é
cette unique séance, on a donné aussitôt t
après lecture du procès-verbal. Nous n'en z
parlons que parce que M. Audren de Kerdrel, i 2
sous couleur de rectification audit procès-
verbal, a essayé de donner lecture, quand
même, de sa fameuse déclaration. Mais quand r
on a vu où il voulait en venir, le président, 1
littéralement hué par la Droite, mais vive- &
ment approuvé par toute la majorité répubii- j~
caine, lui a retiré la parole. Puis il a déclaré F
la séance levée. o
r~OTJVELLES
POUTÏQUES ET PARMiMENTAIRES
Hier, pour la première fois, les pouvoirs
du Président de la république ont été renou-
velés à l'expiration légale de son mandat.
Comme on l'a va plus haut, M. Grévy a été
réélu pour une période de sept années à
courir seulement du 30 janvier 1886, époque à
laquelle prennent En ses pouvoirs.
Les nouveaux pouvoirs dont vient d'être
investi M. Grévy expireront, par conséquent
le 30 janvier 1893..
M. Grévy avait été élu en 1879 par 569 voix
sur 713 votans.
Aujourd'hui, le nombre légal des membres
du Congrès étant de 884 (300 sénateurs et
S84 députés), le $MO)'KM ou la majorité abso-
lue des membres composant le Congrès est
donc de 443. M. Grévy la loi n'exigeait
pas que le ~KorMNt fût atteint pour rendre l'é-
lection valable a obtenu 14 voix de plus
que ce chiSre.
Voici comment se sont réparties les voix
qui ne se sont pas portées sur M. Grévy
M. Brisson a obtenu 68 voix M. de Freycinet
14 M. Anatole de La Forge 10. Il y a en plus
27 voix diverses qui se sont ainsi partagées
MM. Le Royer 6, l'amiral de Dompierre
d'Hornoy S, Due!ere 4, Jules Ferry 2 et
MM. Léon Say,,Floquet, le général Buiot,
Jutes Simo~ le maréchal Canrobert, le générât
Qampenoc,Pa8teur,leducd'AumaleetWiIson
chacun 1.
A l'heure actuelte, par suite des vacances
qu'il y a dans les deux Chambres, le Congrès
se compose do 886 membres. Or, S89 mom~
bres seulement ayant pris part au vote il v
aeu267 abstentions,
Les abstentionnistes conservateurs s'élè-
vent à 236; les républicains à 31. La Droite des
deux Chambres comprenant 248 membres on
voifqu'it n'y a eu que 9 membres de la mi-
norité qui ont voté.
La grande majorité de la Droite avait en
eHet décidé de s'abstenir en masse, dans une
réunion tenue au cours ~e la séance ~ors~
que le président avait interdit la lecture de
sa protestation.
Nous citerons parsn tes neuf membre coa-
t Rervateurs qui oat pris part au vote. MM. le
baron Dufour, Martin (Ois&)et Raoul Duval.
Les 31 absttintionniates républicains se di-
visent en ~7 sénateurs et 14 députes.
Lfs sécateurs sont MM. Camoaran lé sê-
Eérat de Chabron, le cotone) da Chadois Cta-
mageran, Corm, le général Dubois-Fresney.
le général Faiaherbe, Gilbert-Boucher. Go~
guet, l'amiral Jauréguiberry, Laurent-Pichat.
Luro, de Lur-Saluces, Georges Martin, Pe~
ronne, de Votsins-Lavernière, Waddinston
Les .~putés sont MM. Casimir-P~rier.
~ema-Itiférieure). Dureau de Vaulcomte
Franconie, Javal, ~~neaux, Laaserre, Le-*
g'udic, Micheim, Pally, P)anteau, Reuiltet..
Vernhe?, Villain et Vitteneuve.
La plupart de ces membres étaient absena.
à exception toutefois de MM. Michelin et
Planteau, qui se sont retirés du Congrès, le
président leur ayant interdit de lire à la tri-
bune une proposition dont ils étaient &igna-
taires.
On voit donc, en dénnitive, que sur les
M9~votaus il y a S80 républicains et 9 con-~
servateurs.
La scrutin pour l'élection du Président de'
la république a été ouvert à une heure cin-
quante-cinq minutes et clos à trois heures
vtngt-ciaq minutes. Le résultat a été lu&
quatre heures quarante-cinq minutes
H')?~ P~ verbal de la séance,
de 1 Assemble nationale a été communiqué
hier soir.à M. Grévy. Le môme extrait paraît
~<.?" ~OM! O/~CM~ et BU J9~!M
des ~OM. On aMure que M. Grévy adressera,
comme un Message de remerciemona
aux membres des deux Chambres.
Les ministres remettront ce matin leur dé-
mission au Président de la république. Oa
afnrme que M. Grévy demandera à M.Brisson
de ~constituer le Cabinet; mais le président,
du Conseil paraissait décidé hier à ne pas
accepter cette mission, à raison de' la situa'
tion parlementaire qui lui semble trop difn-
cile pour mener à bien la tâche du Cabinet.
Toutefois. le Président de la république
seBorcera de faire revenir M. Brisson sur sa
décision. On saura donc à l'issue du Conseil
qui se tient ce matin à l'Elysée si la crisa
ministerielle est ouverte ou non
Il se crise s'ourrait, que la'
clôture des Chambres, qui doit avoir lieu au~
jourd'hui, fût ajournée jusqu'au 31 eécembre.
Voici le texte de la Déclaration que la
DroUe devait porter hier à la tribune du' 1
Congrès, et dont M. Le Royer a Interdit la-
lecture
Une Assemblée nationale doit être iareprésen-
tation complète de la France. Tel n'est pas
le caractère de celle qui est aujourd'hui con-
voquée pour élire le Président do la r~I
blique. Quatre départemens en 'sont exc)S~'
~P~~ n'y ont pas de San~~
taires; M éius de la nation ont été arrachés
leurs sièges. La France n'est pas ici tout en~rc
Justement soucieuse des prérogatives du suf
~?~' 'ammorttéconservaMce.de~ `
~°~ tribun& de la Cham-
bre des Députés dos protestations qui sont res-
tées vames ce serait manquer à notre devoir que
de ne pas renouveler devant cette Assemb'~
qui, seule désormais, peut y faire droit. Le pré-
cédent que vous créeriez serait inique ses con-
séquences pourraient devenir monstrueuses.
"h~ étendiez, en eSët, à un plus cran.!
nombre- de départemens .cette exclus~n inni~p
à quatre collèges électoraux. qui donc oserSÎ
soutenir qu'un Congrès serai~égateme~ eo~
stitué ? Si vous voulez rentrer dans la justice et
dans le droit, vous n'avez qu'un moyen: ajour-
ner la nomination du Président de !arépUD~
pour que ~~ation nationale puisse a't're
complétée.
Nous vous le demandons au nom de la loyauté
politique. C'est à vous qu'il appartient dVdé
cider si 'intérêt même dupouvo~'quevousetM
appelés à constituer no vous le commande mM
L autorité du Président de la rëpubUqueMrm~
à l'avance, sa force amoindrie, son mfhiencedi
minuée, tel serait l'inévitable'résultat d'une no-
mination faite par un corps électoral volontah-~
ment mutilé.
En conséquence, les soussignés ont l'honnem'
de proposer à l'Assemblée nationale le projet de
résolution suivant ~c ic prujn ae
< L'Assemblée nationate invite le gouvernement
~convoquer dans le plus bref délai tes
teurs des départemens de la Corse de la Lo-
zère, de l'Ardéche et des Lande~aJMrne~i
republlq~ l'action du PrésC'de~ la
république. u
M. Michelin devait lire hier au Concref !&
proposition de loi dont nous donnons I~textp
M. f~ l~tUM,
M. Michelin déposera cetta proposition an~
~-hui sur le bureau de la Chambre des Dé-
putés
A Congrès remet ses pouvoirs à unp
Assei~iie Le Congrès remet ses Péoluuevoiarsu àrcurnue
Assemble constituante qui sera élue au
d~se~n?~~ 1 membre par arron-
dissement.
Art. 2. Cette Assemblée, investie uniquement
du pouvoir constituant, aura pour mission de
préparer un Constitua de la repu~
blique.
Ce projet devra soumis à la raMucatioB de
la nation.
Art. 3. Les lois constitutionnelles subsisteront
'"°si que les pouvoirs publics qu'elles organisent
iS ~saeurdeiaMuve~~
tution.
Signe :mcHEUN, ROTER, cHEyn.M~,
BASt.T. LAGTtEME, CAMÉM[\AT
CMVIS HCGCES, PÎJU
COLONtES PRANÇAiSES
TUNISIE.
Notre correspondant nous ~P~
Tunis, le 28 décembre
M Atata, interprète militaire de !a divi-
sion d occupation, a été nomme vtee-consul
d'être installé..
Deux décrets viennent de paraître au
~0~~ la- convention
pour la construction du port de Tunis et
approuvant la délimitation des concevions
datfa, dans tes territoires du sud de la r6-
gence.Un chemin de fer va être conatruit.
immédiatement par une maison ffànçaise.
Le cardinatLavigerie a annoncé son pro-
chain départ pour une longue absence a
CORRESPMMMS PARTÏCPU~&S
On nous écrit de Vienne, le 26 décem-
bre
« L'année 188S s'achève, dans h mo-
narcnie austro-hongroise, au rniHea dn colma
le plus absolu. Toute entière &ux Mtes de
Noël. qm sont célébrées dans toutes les fa-
milles avec le plus grand éclat, la population
est heureuse de voir les coc'pUcations oriM-
ta!es rentrées dans le domaine exclusif de la
diplomatie. Aucune question de politique
intérieure n'e~ rordre du jour: rie)&
!~S
ON S'ABONNE
~;M ~es Prêtres-SaintrGermaiB-rAuxermis, i7.
jfntX. ME )L'Atm~KEME~T
Unmob. Trotsmot!. Sixmoit. CnM.
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A MILAN (Italie]
A M MeMry Mctgcr.
DMS LES M'S FAISAN P~'JIE BE L'tfNMN POSTALE
cliez les tSit'ecteMrs MaMM~o~ !K~M~MM:
f
;.? "LJJ"
L'échéance du 31 décembre étant la plus
importante de l'année, nos souscripteurs
dont l'SLbonnement expire à cette date
sont priés de le renouveler afin d'éviter
tout retard dans la réception du journal,
et d'accompagner leur demande d'une
bande imprimée.
BULLETIN DU JOUR
FRANCE
La Sénat et la. Chambre des Députés réunis
htfr en Assemblée nationale à Versailles ont
élu par 457 voix, sur S89 votan?, M. Grévy
Président de la république pour la période
tonstitutionneHedeseptans.
BXTËMEUR
~M&i~QSt dL'C~ioxit. `
Semlin, le 28 décembre.
On mande de Belgrade que l'accord entre
M. Ri!'tics, favorable aux idées de paix, et
M. Pirotcha.natz, plus porté vers la guerre,
accord qui avait pour but de former un Ca-
binet da conciliation, est rompu.
De nouvelles démarches seront cependant
tentésB auprès do M. Pirotcha.natz afin de le
ramener à des sentimens paeiËques.
Dd tous les points du territoire parviennent
de3 nouvelles favorables à la paix.
Le premier ban de la réserve a été renvoyé
d.ms ses foyers le second reste sous les
drapeaux.
Belgrade, le 28 décembre.
Les autoritéssetbesontpris hier possession
da Pirot.
M. le ministre de Serbie à Paris a reçu. de
M. Ga.rachantne, ministre des affaires étran-
gères, président du Conseit, la dépêche sui-
vante
a Belgrade, le 28 décembre 1885.
Veuillez démentir formellement les nou-
velles que certaines feuilles étrangères rc-
paodent sur les prétendues Insubordinations
dans notre armée et sur les exécutions qui
en ont été la conséquence. Ces nouvelles sont
absolument fausses. L'esprit et la discipline
de l'armée sont excellons, l'approvisionne-
ment fonctionne bien et régulièrement mal-
gré les difficultés provenant de la saison
lancée." n
SoSa, le 28 décembre.
Oa signale un acte d'agression de la part
des Serbes, commis dans des conditions con-
traires aux stipulations de l'armistice.
L'état-major bu)garf, en évacuant Pirot,
y laisssa un demi-escadron de gendarme-
rie chargé de la police et du maintien du
bon ordre jusqu'à l'arrivée des autorités ad-
ministratives serbes auxquelles la ville devait
être remise mais les Serbes, devançant les
cinq jours prévus dans l'armistice, firent
irruption hier dans la ville, faisant feu snr
les cavaliers dont deux furent blessés.
Le commandant bulgare, aprè9 avoir pro-
testé contre une attaque faite en violation des
conditions de l'armistice, s'est retiré avec ses
troupes.
De pareils faits soulèvent ici une certaine
émotion. Une note relative au fait signalé
hier a été remise aux puissances. Le gouver-
nement bulgare demande qu'une réparation
éclatante soit donnée par les Serbes.
Le prince a visité aujourd'hui les ambu-
lances de la ville.
AngteteM'e. Londres, le 28 décembre
On dit qu'il n'y aura pas d'ajournement de
ttt Chambre des Communes.
Après l'élection du président et la presta-
tion du serment par les députés, c'est-à-dire
des que la Chambre sera constituée, la ses-
sion commencera.
Le Caire, le 28 décembre
Mouktar Pacha, a eu, ce matin, une au-
dience dn Khédive.
H a rendu ensuite visite à sir Henry Drum-
mond Wolff.
Cas entrevues n'ont été marquées par au-
cun incident; elles n'ont été qu'un simple
échange de courtoisies.
Londres, le 28 décembre
La position des troupes britanniques au
Soudan passe pour être assez critique.
D'après les informations reçues par le gou-
vernement, le mouvement en avant des rebel-
les cause une vive inquiétude dans la Basse-
Egypte. Il serait nécessaire de se garder con-
tre un soulèvement éventuel d'une partie des
populations.
Les forces britanniques au Caire et à
Alexandrie sont absolument suiSsantes pour
6tou8er toute rébellion; mais si l'on devait
distraire une partie des garnisons pour agir
contre les Arabes, il faudrait envoyer des.
renforts.
On mande du Caire au DatJy y
dans ses positions retranchée?, près de Ko-
eheh. )*
Espagne. –Madrid, le 28 décembre
La la cérémonie du serment de la régente, cé-
rémonie qui aura lieu définitivement mer-
credi.
Le débat politique provoqué par M. Ro-
mero Robledo commencera jeudi à la Cham-
bre.
Madrid, le 28 décembre
Le bruit court que M. Ruiz Zorrilla serait
ccmpris dans l'aministie et aurait l'intention
de xevenir en Espagne.
Le gouvernement semble décidé à proroger
d'un an le fonctionnament administratif des
province basques.
E'– M&dn~, le 28 décembre
Le chargé A'aSaires d'Espagne à Rome a
notifié hier au cardinal Jacobtni l'acceptation
par le gouvernem<~nt du protocole relatif à
t'anaire des Carolines~
Le cardinal Jacobin! lui a adressé ses f6U-
citatioas au sujet de l'attitude du gouverne-
ment espagnol.
BOURSE DE PARIS .1
CtOtHre te 26. i!e28. HACsse. BAMSE. v
30/0
Comptant. 79 90 8020.30.
Fin cour.. 79 95 8025.30.
'S 0/0
amortissable
Comptant. 82 40 8290.so.
Fincour..8245. 8275.30.t/.
.
Comptantes i06
A
Comptantl09 5.10920.
PE-DTE BOURSE DU SO)R
!0/0. 80fr.30,20.
tt/2 0/0. lMfr.25.
Extërieure. S4 fr. 3/8< 1~, 7/16,11/32.
Rio-Tinto. 287fr.M. &0..
T.urc. 14 & 1/2.
Banque ottomane. S00fr.,<99fr.37.
Egypte e'O/O.C. 32: f.l8, 32!! f. S0,322f. 18.
Hongrois < 0/0. S2 fr. 5/t6, t/8,1/4.
Tabacs turcs. 423fr.75.
ELECTIONS LÉGISLATIVES
Scrutin de ballottage dn 27 décembre.
Seine.
MéauttatacotMpteto.
Inscrits 561,429. Votans 336,937.
LISTE RADICALE SOCIALISTE.
MM. Labordère. ~62.6!t
Maittard. 16~.21'!
Miiterand. 1S9.949
deDouviMe-MaiUefeu. 1S8.271
Achard. tS7.<88
Briatou. 1S4.603
LISTE OPPORTUNISTE.
MM. DérouiMe. ~.201
Ranc. 97.t8G
Greppo. 9s.!)t7
Devès. 9<.600
Muzet. 9~4~
LéveiUé. 93.978
) LISTE RÉACTIONNAIRE "i
MM. Hervé 83.S32
Général du Barai! 82.8GS
GocMn. 82.B69
Calla. 82.890
Ferdinand Duval. 82.092
Vaeherot. 0 81.280
M. Grévy est réélu Président de la ré-
publique par 457 voix sur 589 votans. La
Droite s'est abstenue de prendre part au
scrutin. Elle a agité par des scènes déplo-
rables le commencement de la séance du
Congrès. De leur côté/quelques membres
de l'Extrême Gauche ont fait une tentative
pour obtenir la convocation d'une Assem-
blée constituante. Mais l'opposition de gau-
che et l'obstruction de droite sont venues
échouer devant la fermeté du président de
l'Assemblée. Cette journée du 28 décembre,
qui ne laissait pas d'éveiller certaines ap-
préhensions, s'est passée, sinon sans
bruit et sans scandale, du moins sans
trouble grave.
C'est la première fois depuis soixante
ans, c'est la seconde fois depuis un siè-
cle que le chef du pouvoir exécutif en
France arrive sans encombre au terme
de ses fonctions. Il est bien permis
au gouvernement républicain d'en tirer
quelque orgueil. A voir le calme au
milieu duquel s'accomplit la réélection
de M. Grévy, on peut dire que le poste
de Président de la république est, dans
notre pays, un poste beaucoup plus
solide que celui de souverain. Nous avons
des rois et des empereurs à terme; nous
avons, en réalité, un Président à vie.
C'est une bizarrerie de* plus, après tant
d'autres, dans notre histoire constitu-
tionnelle. Libre a la Droite d'en sou-
rire, et de prétendre qu'au fond la
France à un tempérament monarchi-
que, puisqu'un mandat septennal ne lui
suffit pas. Ce sont des railleries inonehsi-
ves. Si nous comparons ce qui se passe
en ce moment en Espagne et ce qui
vient de se passer a Versailles, nous ne
pouvons vraiment pas regretter d'être en
république.
Cela dit, il nous faut bien constater que
la seconde Présidence de M. Grévy ne com-
mencera pas sous d'aussi favorables aus-
pices que la première. A la fin de jan-
vier 1879, la république était dans une
admirable situation. L'année 1878 avait été
pour elle une année de triomphes et d'é-
clat. Sortie victorieuse de la crise da
16 mai, elle avait eu la sagesse de ne
point abuser de ses succès elle avait
remis aux mains d'un ministère li-
béral et modéré la direction de ses des-
tinées. Au dedans, aes finances étaient
prospères. Au dehors, elle venait de re-
prendre dignement sa place dans les
conseils de l'Europe. La politique du
Cabinet présidé par M. Dufaure portait
ses fruits. Chaque élection partielle aug-
mentait dans la Chambre le nombre des
républicains. Au Sénat, la majorité pas-
sait de droite à gauche. Voilà où on en
était il y a sept ans. Où en sommes-nous
aujourd'hui? Nous ne voulons pas for-
cer le contraste mais enfin, il est in-
contestable que la comparaison n'est
pas à l'avantage de l'heure présente. Il
n'y plus de majorité au Palais-Bourbon.
les partis extrêmes peuvent, en s'al-
liant, renverser tous les ministères. Pour
la première fois, les monarchistes ont
regagné du terrain dans les élections. Les
finances sont embarrassées, et de nou-
veaux impôts nous menacent. La France
est engagée dans une expédition loin-
taine, qu'elle ne peut pas déserter sans
déshonneur, mais qu'eue ne continuera
pas sans de lourds sacrifices.
D'où est venu le mal ? De ceci surtout,
que nous avons une Constitution parle-
mentaire sur le papier sans avoir réel-
lement un régime parlementaire. Peu à
peu, tout le pouvoir s'est concentré
entre les mains de la majorité de la
Chambre et, comme il arrive naturelle-
ment dans un pays où le gouverne-
ment ne fait pas son office, cette majorité
est devenue de plus en plus radicale. Ni le
Président de la république, qui doit~ in-
carner en sa personne la continuité, la
Rxité des ~hautes idées politiques, ni le
Sénat, qui doit avoir sur la conduite des
affaires une influence égale à celle de'
la Chambre, ni le Cabinet qui doit tenir
son personnel en main et ne pas laisser
la responsabilité ministérielle dégénérer
en docilité ministérielle, aucun des
pouvoirs publics n'a gardé exacte-
ment la place et le rôle que lui
assignait la Constitution. Ce qu'ils aban-
donnaient, la Chambre l'a envahi. Elle a
pénétré dans ce qui est le domaine pro-
pre de l'autorité executive. Elle a pris la
haute main sur les administrations publi-
ques, non pas assurément par des usurpa-
tions avouées, éclatantes, mais par des em-
piétemens latens et successifs, peut-être
plus dangereux encore parce qu'ils n'of-
frent même pas la garantie de la publi-
cité. E!le nous a donné le régime d'une
Assemblée unique, et elle a gouverné
comme peut gouverner une Assemblée
unique qui n'a même pas l'apparence du
pouvoir et la responsabilité de ses ac-
tes. Il y a là de détestables pratiques
à corriger. Elles se sont lentement in-
troduites pendant la période de sept an-
nées qui va finir, et nous en voyons le
désastreux effet. Nous voudrions pouvoir
espérer qu'elles disparaîtront sous la
deuxième Présidence de M. Grévy aussi
facilement qu'elles se sont développées
Bous la première.
JULES DIETZ.
Le résultat des élections parisiennes de
dimanche n'étonnera personne. On pou-
vait être certain d'avance que la ville la
plus intelligente de France choisirait pour
ses représentans M. Achard, M. Briaion et
leurs compagnons de liste. Les socialistes
radicaux avaient recueilli, le 13 décembre,
de 138,000 à 115,000 sucrages. Cette fois,
ils arrivent à 162,000 voix pour le pre-
mier d'entre eux, à 154,000 pour le der-
nier. Ils ont rallié dans l'intervalle pres-
que tous les bulletins qui s'étaient d'a-
bord égarés sur M. Joiïrin, sur M. Alle-
mane, sur M. Blondeau, sur les autres
candidats plus ou moins révolutionnaires.
Ce bel héritage leur revenait de droit
LaIistedeMM.Ranc,DérouIède,Greppo,
Muzet, Devès et Léveillé est distancée de
60,000 voix, en moyenne, par la liste
radicale. C'est un écart très considérable.
Entre les deux tours de scrutin, M. D6-
roulède a perdu quelques centaines de
voix; M. Ranc en a gagné à peine 2,500.
La fusion accomplie entre les débris de la
liste de M. Ribot et la liste du comité
Tolain n'a donc produit que de médiocres
résultats.
Quant à la Droite, il importe de cons-
tater qu'elle a, elle aussi, subi un léger
recul. M. Hervé avait eu 87,174 voix le
13 décembre; il est descendu, avant-
hier, 'à 83,532. Nous verrons comment
les journaux monarchistes expliqueront
ce phénomène, qui donne un flagrant
démenti à leurs prédictions. Nous sup-
posons, quant à nous, que l'attitude prise
par la Droite de la Chambre lors du vote
de j eudi dernier a mécontenté un certain
nombre Parisiens. Il y avait assurément
de quoi.
Le nombre total des votans est tombé
de 378,000 à 337,000 environ. Il y aeu, par
conséquent, près de 225,000 abstentions,
41,000 de plus que le 13 décembre.
La raison de cet énorme accroissement
est aisée à découvrir. Un certain nombre
d'électeurs républicains ont pensé que les
trois listes de candidats en présence ne
leur oSraient pas le moyen d'exprimer ua
vote utile. Résolus a ne point aller du t
côté des monarchistes, convaincus qu'en-
tre la liste de M. Ranc et celle de
M. Mitlerand il n'y avait que des 1
nuances, résolus à ne donner leurs voix
ni au radicalisme rouge, ni au radicalisme
rose, ils sont restés chez eux. La première t
fois, ils avaient apporté leurs suSrages à
M. Ribot. La seconde fois, ils se sont abs- j 1
tenus. On sait de reste pourquoi nous ne i
les en blâmerons pas.. t
ASSEMBLÉE NATIONALE
On nous écrit de Versailles, le 28 dé-
cembre
< Pour avoir été forcément plus court
que le précédent Congrès, celui-ci ne iui aura
cédé en rien pour !es incidens tumul-
tueux.H f~ut assister à des séances pareil-
les pour se Sgarer au juste de guettes vio-
lences de langage et de geste sont capables,
quand la passion les égare, des hommes que
l'on considère généralement comme faisant
partie de la boano société. Hâtons-nous de
dire qu'aujourd'hui c'est la Droite qui a eu
exclusivement le triste monopole des gros
mots et du tapage et qui doit en porter
seule la responsabilité .interpellée, provoquée,
injuriée à chaque instant, la majorité
répubiicaine est restée jusqu'au bout ca!me
et digne, à une ou deux exceptions près.
Quant à M. !e président Le Royer, il a tenu
tète à l'orage avec une fermeté vraiment
digne d'éloges mais les forces humaines ont
des limites, et c la grande voix de Danton B
elle-même se fût perdue au milieu de sem-
blables vociférations, soulignées par des tr~-
plgnemens et accompagnées par le claque-
mont des pupitres.
A une .heure précise, M. Le Royer est
monté au fauteuil. Mais il s'est passé un bon
quart d'heure avant qa'un ailonce relatif-pût
s'établir dans cette Assemblée de 8SO mem-
bres et lui permît de déclarer l'Assemblée
constituée. Le calme, d'ailleurs, ne devait pas
être de longue durée. Au bout de cinq mi-
nutes, l'entréeen corps des députés réaction-
naires réélus dans le Tarn-ot Garonne, qui n'é-
taient probablement pas sans raison les seuls
en retard de toute l'AssembléF, a été saluée
pa~' les applaudinsemenB frénétiques de leurs
coreligionnaires politiques; la Gauche s'est
abstenue de troubler cette touchante mais
bruyante scène de famille par des réclama-
tions que sa prolongation inusitée eut peut-
etra nept'ndant justifiées.
Mais le grand, le vrai vacarme a commencé
quand M. Audren de Kerdro), brandissant un
grand papier, a émis la prétention de prendre
la parole, en' dépit du Frésidant;on sait que
c'était pour lire une déclaration de la Droite
tendant à l'ajournement du Congrès jusqu'a-
près les nouvelles élections dans les départe-
mens où celles des 4 et 18 octobre ont été
invalidées. Comme M. deKardrel insistait, les
huissiers se sont massés devant les degrés
conduisant à la tribune. Mais, ici, il faut
laisser la parole au compte rendu officiel
M. joHBMs Est-ce qu'il y a des gendarmes
1C19
M. pACL DE cAssAGNAc Est-ce que t'on interdit
l'accès a la tribune? (Bruit protonce).Vous n'avez
pas ce droit. (Bruit.)
M. LE PRESIDENT Je suis ici le représentant de
la loi et de la Constitution. Je demande à nos
collègues d'apporter du calme.
M. DE cAssAGNAc La tribune est gardée par
des estafiers, vous n'en avez pas le droit. (Nou-
veau bruit).
M. M PRUDENT Tous les droits seront res-
pectés, à la condition que vous respecterez les
droits de cette Assemblée.
L'honorable M. de Kerdrel demande la parole.
J'ai examiné, Messieurs, avec le soin que vous
pouvez supposer, la question de savoir si
je pouvais lui accorder la parole. (Interrup-
tions à droite). Mais j'ai reconnu qu'aux ter-
mes de la Constitution cette Assemb)ée n'était
en ce moment qu'on co)Iëge électoral. (Applau-
dissemens au centre et a gauche. Protesta-
tions à Droite et à l'extrême gauche).
M. MKHELM Je demande la parole.
Voix à droite Il y a un règlement.
M. LE PRÉSIDENT On m'objecte qu'il y a un rè-
glement. Je suis obligé de dire qu'il n'existe pas
de règlement.
M. DE LAREMTT H faut en faire un. (Bruit pro-
longé).'
M. ACDREN DE KERDMEL Je demande la parole
pour un rappel au règtement.
Voix nombreuses Il n'y en a pas de règlement.
M. FACL DE CAssAGNAC II n'y a pas do règle-
ment ? Alors, c'est une foire! (Bruit, prolongé.)
Une voix & gauche Comme sous l'empire.
M. pAtjL DE cAssAGNAC Quand l'empire revien-
dra vous irez vous promener ailleurs. (Tumulte c
prolongé).
M. M PRESIDENT II y a un parti pris d'em pe- i
cher les travaux de l'Assemblée.
Voix à gauche Faites voter l'Assemblée.
M. DE ~AMBEpTERtE S'il n'y a pas de règlement, t
je demande en vertu de quel droit la tribune est <
gardée.
M. LE PRESIDENT En vertu de la Constitu-
tion.
M. DE LAREiNTT La Constitution est libérate
et vous ne Fêtes pas (Protestations à gauche).
M. LE PRESIDENT La violence n'aura pas raison
de la toi. (Applaudissemens à gauche et au centre )
Si le désordre continue, je serai obligé de sus-
pendre la séance. (Très bien 1 gauche !)
Une voix à droite En vertu de que! règle-
ment ? q
Voix a gauche Le scrutin! )e scrutin
M. pAciL DE cAssAGNAC Nous avons le droit de
protester et nous protestons.
M. noNNOR~ Nous demandons à voter.
M. LE PRÉSIDENT J'ai expliqué à l'Assem btée
nationale (interruptions à droite) que je croyais
de mon devoir de ne donner la p&role à qui que
ce soit.
M. LE COMTE LANJDiNAis Vous donnez un spec.
tacle honteux.
M. LE PRÉSUMÂT Mais, puisque l'on insiste, je
n'ai ptus qu'une chose à faire, c'est de consulter
l'Assemblée, car je veux bien admettre que je ne
suis pas un interprète infaiUibie de la loi.
M. FRESNEAu Vous n'êtes pas surtout l'inter-
prète inMUibe de la volonté du corps électoral.
M. LE RESIDENT Je prie t'Assemblée de conser-
ver le calme. Il y a un parti pris; je m'y oppose-
rai, armé de la loi.
M. DE LAMitERTEME Je demande la parole pour
un rappel au règlement.
M. LE PRESIDENT II va être procédé au vote.
M. PAUL DE CASSAGNAC Donnez-nous la parole;
c'est notre droit. p~u'c,
M. LE PRÉSIDENT Vous n'êtes pas douloureu-
sement affligés de ce spectacle ? Le pays vous re-
garde. (Applaudissemens à gauche et à droite).
M. LE DUC DE LA ROCMEt'OTCACLB-NSACCIA
Nous ne reconnaissons pas votre autorité.
M. pACL DE CASSAGNAC S'il y a un scandale, il
vient du président; faites donc dégager la tri-
bune.
M. FRESNEAT Je vous répète que vous n'avez
pas le droit de vous faire t'interprète du cotlége
électoral (Agitation prolongée) et vous n'avez pas
le droit de vous chercher des complices. (Agita-
tion prolongée).
M. LE pREStDENT Je consulte l'AssemMëo.
Voix à droite: Non non
Voix à gauche: Oui oui
M. DE LAMBERTEME dépose une demande de
scrutin.
M. pAC)L DE cAssAGNAc Nous demandons qu'on
dégage la tribune.
M. LE pREHDENT Vous n'avez pas la police de
l'Assemblée.
M. DE BApDRY-D'AssoN C'est une honte 1
M. DE XERDRNL Je demande la parole pour un
rappel au règlement. Je constate la violation de
nos droits.
M. DE BAUDpY-D'AssoN et plusieurs autres mem-
bres prononcent des paroles qui se perdent au
milieu du bruit.
M. LE PRESIDENT Je vais poser la question.
M. FRESNEAu It n'y a pas de question.
M. DE JuiGtt~ Vous n'avez pas le droit d'em-
pêcher de lire une protestation. C'est une in-
famie.
M, pACL DE CAssAGNAc Votre Congres est il-
légal. (Voix à droite C'est une honte !)
M. DE KERGAMou prononce au milieu du bruit
des paroles qui ne parviennent pas iusou'a
Bons.
M. LE FREStDENT Je vais consulter l'Assem-
blée j'ai reçu une demande de scrutin (Tumulte
prolongé.)
(La séance est suspendue de fait pendant quel-
quesicstan?.)
M. LE pK~smEi\T Je constate qu'une partie des
membres de cette Assemblée veut empêcher
3 toutedeHberatioB.
M. AMERT DccnEs~E Faites votre devoir et
nous nous tairons.
M. LE mEsïDErfT Je prie mes collègues do re-
gagner leurs ptaoes.
M. AHn:RT nucHESNE Vous no parierez pas
) avant nous.
i Il ne manquait plus qu'un pugilat il s'en
Est fallu de peu qu'il se se livrât en plein
[ hémicycle. Comme M. Aibert Duchesne, ct-
dessus nomme, s'avançait jusque sur le banc
t des secrétaires-rédacteurs pour menacer le
préside!: r, un député radical, M. Papinaud,
s'est avise de lui interdire de franchir la li-
mite morale qui sépare la Droite de la
Gauche. Déjà les mains étaient levées
lorsque le chef des huissiers et ses hommes
se sont résolument jetés entre les combat-
tans. Il leur a fallu, en outre, lutter contre
M. de Baudry.d'Asson qui semblait vouloir
cueillir au Congrès les palmes du martyre, et
pourtant s'agitait a comme un possédé
s A la fin, M. le président a pris un parti
héroïque; il a procédé, sans s'épuiser da-
vantage en eSorta superflus, au tirage
au sort des scrutateurs puis, cette for-
malité remplie, il a fait installer les
urnes sur la tribune, toujours sous la garde
d'une légion d'huis&iora. Le vote a pu alors
commencer, et les députés de la Droite, après
avoir continué quelques minutes à crier et à
trépigner, ont pris le parti de s'en aller « en
masse D.
x N'oublions pas de noter (pour l'histoire) la
protestation isolée d'un membre da l'Extrême
Gauche, M. Michelin; car ce député de Paris
s'était promis, lui aussi, de signaler urbi
et o~! mais surtout urbi, l' a illé-
galité B du Congre?, puis de se retirer. Il
tombait bien 1 Sa faible voix n'est même
pas arrivée jusqu'à nous, et c'est par le
compte rendu que nous avons appris qu'il
avait demandé la parole. Nous avons ce-
pendant cru remarquer qu'il sortait de
la salle avec autant de majesté qu'il est
possible d'en déployer quand on sort tout
seul; mais un député a tant de raisons de
sortir, que nous n'avions pas attaché à cette
retraite l'importance vraiment extraordinaire
qu'elle méritait.
B Revenons au vote. Il a eu lieu par appel
nominal, et a duré une heure vingt-cinq
minutes. Neuf députés seulement de la
Droite se sont présentés pour déposer
leur bulletin. Comme le président annon-
çait qu'il allait être procédé à un con-
tre-appel, M. Paul de Cassagnac s'est écrié v
< C'est bien Inutile! Nous ne voterons pas i
ce n'est pas un Congrès, c'est une caverne i o
Le député du Gers était rentré tout exprès
pourdirecel&t
Après le contre-appel, qui n'a pas duré un
quart d'heure dans ces conditions, le dépouil-
lement du scrutin a commencé. Dès quatre
heures un quart, on en connaissait les résul-
tats dans les couloirs; mais ce n'est qu'à
quatre heures quarante minutes, que le pré-
sident les a fait connaître en séance. Sur
867 membres, 589 avaient pris part au vote.
On sait déjà que ~S7 ont donné leur voix
à M. Jules Grévy; 68 ont voté pour M. Henri ]
Brisson, 14 pour M. de Froycinet, et 10 pour <
M. Anatole de La Forge. Il y a eu 27 voix
égarées sur divers noms, et 13 bulle tins blancs ¡
ou nuls.
D La proclamation de M. Jules Grévy a été I
saluée, au centre et à gauche, par une qua- `
druple salve d'applaudissemons, et de nom- r
breux cris de <~ Vive la république f e se sont t
fait entendre à quoi M. Paul de Cassagnac,
toujours spirituel et courtois, a répondu r
cette unique séance, on a donné aussitôt t
après lecture du procès-verbal. Nous n'en z
parlons que parce que M. Audren de Kerdrel, i 2
sous couleur de rectification audit procès-
verbal, a essayé de donner lecture, quand
même, de sa fameuse déclaration. Mais quand r
on a vu où il voulait en venir, le président, 1
littéralement hué par la Droite, mais vive- &
ment approuvé par toute la majorité répubii- j~
caine, lui a retiré la parole. Puis il a déclaré F
la séance levée. o
r~OTJVELLES
POUTÏQUES ET PARMiMENTAIRES
Hier, pour la première fois, les pouvoirs
du Président de la république ont été renou-
velés à l'expiration légale de son mandat.
Comme on l'a va plus haut, M. Grévy a été
réélu pour une période de sept années à
courir seulement du 30 janvier 1886, époque à
laquelle prennent En ses pouvoirs.
Les nouveaux pouvoirs dont vient d'être
investi M. Grévy expireront, par conséquent
le 30 janvier 1893..
M. Grévy avait été élu en 1879 par 569 voix
sur 713 votans.
Aujourd'hui, le nombre légal des membres
du Congrès étant de 884 (300 sénateurs et
S84 députés), le $MO)'KM ou la majorité abso-
lue des membres composant le Congrès est
donc de 443. M. Grévy la loi n'exigeait
pas que le ~KorMNt fût atteint pour rendre l'é-
lection valable a obtenu 14 voix de plus
que ce chiSre.
Voici comment se sont réparties les voix
qui ne se sont pas portées sur M. Grévy
M. Brisson a obtenu 68 voix M. de Freycinet
14 M. Anatole de La Forge 10. Il y a en plus
27 voix diverses qui se sont ainsi partagées
MM. Le Royer 6, l'amiral de Dompierre
d'Hornoy S, Due!ere 4, Jules Ferry 2 et
MM. Léon Say,,Floquet, le général Buiot,
Jutes Simo~ le maréchal Canrobert, le générât
Qampenoc,Pa8teur,leducd'AumaleetWiIson
chacun 1.
A l'heure actuelte, par suite des vacances
qu'il y a dans les deux Chambres, le Congrès
se compose do 886 membres. Or, S89 mom~
bres seulement ayant pris part au vote il v
aeu267 abstentions,
Les abstentionnistes conservateurs s'élè-
vent à 236; les républicains à 31. La Droite des
deux Chambres comprenant 248 membres on
voifqu'it n'y a eu que 9 membres de la mi-
norité qui ont voté.
La grande majorité de la Droite avait en
eHet décidé de s'abstenir en masse, dans une
réunion tenue au cours ~e la séance ~ors~
que le président avait interdit la lecture de
sa protestation.
Nous citerons parsn tes neuf membre coa-
t Rervateurs qui oat pris part au vote. MM. le
baron Dufour, Martin (Ois&)et Raoul Duval.
Les 31 absttintionniates républicains se di-
visent en ~7 sénateurs et 14 députes.
Lfs sécateurs sont MM. Camoaran lé sê-
Eérat de Chabron, le cotone) da Chadois Cta-
mageran, Corm, le général Dubois-Fresney.
le général Faiaherbe, Gilbert-Boucher. Go~
guet, l'amiral Jauréguiberry, Laurent-Pichat.
Luro, de Lur-Saluces, Georges Martin, Pe~
ronne, de Votsins-Lavernière, Waddinston
Les .~putés sont MM. Casimir-P~rier.
~ema-Itiférieure). Dureau de Vaulcomte
Franconie, Javal, ~~neaux, Laaserre, Le-*
g'udic, Micheim, Pally, P)anteau, Reuiltet..
Vernhe?, Villain et Vitteneuve.
La plupart de ces membres étaient absena.
à exception toutefois de MM. Michelin et
Planteau, qui se sont retirés du Congrès, le
président leur ayant interdit de lire à la tri-
bune une proposition dont ils étaient &igna-
taires.
On voit donc, en dénnitive, que sur les
M9~votaus il y a S80 républicains et 9 con-~
servateurs.
La scrutin pour l'élection du Président de'
la république a été ouvert à une heure cin-
quante-cinq minutes et clos à trois heures
vtngt-ciaq minutes. Le résultat a été lu&
quatre heures quarante-cinq minutes
H')?~ P~ verbal de la séance,
de 1 Assemble nationale a été communiqué
hier soir.à M. Grévy. Le môme extrait paraît
~<.?" ~OM! O/~CM~ et BU J9~!M
des ~OM. On aMure que M. Grévy adressera,
comme un Message de remerciemona
aux membres des deux Chambres.
Les ministres remettront ce matin leur dé-
mission au Président de la république. Oa
afnrme que M. Grévy demandera à M.Brisson
de ~constituer le Cabinet; mais le président,
du Conseil paraissait décidé hier à ne pas
accepter cette mission, à raison de' la situa'
tion parlementaire qui lui semble trop difn-
cile pour mener à bien la tâche du Cabinet.
Toutefois. le Président de la république
seBorcera de faire revenir M. Brisson sur sa
décision. On saura donc à l'issue du Conseil
qui se tient ce matin à l'Elysée si la crisa
ministerielle est ouverte ou non
Il se crise s'ourrait, que la'
clôture des Chambres, qui doit avoir lieu au~
jourd'hui, fût ajournée jusqu'au 31 eécembre.
Voici le texte de la Déclaration que la
DroUe devait porter hier à la tribune du' 1
Congrès, et dont M. Le Royer a Interdit la-
lecture
Une Assemblée nationale doit être iareprésen-
tation complète de la France. Tel n'est pas
le caractère de celle qui est aujourd'hui con-
voquée pour élire le Président do la r~I
blique. Quatre départemens en 'sont exc)S~'
~P~~ n'y ont pas de San~~
taires; M éius de la nation ont été arrachés
leurs sièges. La France n'est pas ici tout en~rc
Justement soucieuse des prérogatives du suf
~?~' 'ammorttéconservaMce.de~ `
~°~ tribun& de la Cham-
bre des Députés dos protestations qui sont res-
tées vames ce serait manquer à notre devoir que
de ne pas renouveler devant cette Assemb'~
qui, seule désormais, peut y faire droit. Le pré-
cédent que vous créeriez serait inique ses con-
séquences pourraient devenir monstrueuses.
"h~ étendiez, en eSët, à un plus cran.!
nombre- de départemens .cette exclus~n inni~p
à quatre collèges électoraux. qui donc oserSÎ
soutenir qu'un Congrès serai~égateme~ eo~
stitué ? Si vous voulez rentrer dans la justice et
dans le droit, vous n'avez qu'un moyen: ajour-
ner la nomination du Président de !arépUD~
pour que ~~ation nationale puisse a't're
complétée.
Nous vous le demandons au nom de la loyauté
politique. C'est à vous qu'il appartient dVdé
cider si 'intérêt même dupouvo~'quevousetM
appelés à constituer no vous le commande mM
L autorité du Président de la rëpubUqueMrm~
à l'avance, sa force amoindrie, son mfhiencedi
minuée, tel serait l'inévitable'résultat d'une no-
mination faite par un corps électoral volontah-~
ment mutilé.
En conséquence, les soussignés ont l'honnem'
de proposer à l'Assemblée nationale le projet de
résolution suivant ~c ic prujn ae
< L'Assemblée nationate invite le gouvernement
~convoquer dans le plus bref délai tes
teurs des départemens de la Corse de la Lo-
zère, de l'Ardéche et des Lande~aJMrne~i
republlq~ l'action du PrésC'de~ la
république. u
M. Michelin devait lire hier au Concref !&
proposition de loi dont nous donnons I~textp
M. f~ l~tUM,
M. Michelin déposera cetta proposition an~
~-hui sur le bureau de la Chambre des Dé-
putés
A Congrès remet ses pouvoirs à unp
Assei~iie Le Congrès remet ses Péoluuevoiarsu àrcurnue
Assemble constituante qui sera élue au
d~se~n?~~ 1 membre par arron-
dissement.
Art. 2. Cette Assemblée, investie uniquement
du pouvoir constituant, aura pour mission de
préparer un Constitua de la repu~
blique.
Ce projet devra soumis à la raMucatioB de
la nation.
Art. 3. Les lois constitutionnelles subsisteront
'"°si que les pouvoirs publics qu'elles organisent
iS ~saeurdeiaMuve~~
tution.
Signe :mcHEUN, ROTER, cHEyn.M~,
BASt.T. LAGTtEME, CAMÉM[\AT
CMVIS HCGCES, PÎJU
COLONtES PRANÇAiSES
TUNISIE.
Notre correspondant nous ~P~
Tunis, le 28 décembre
M Atata, interprète militaire de !a divi-
sion d occupation, a été nomme vtee-consul
d'être installé..
Deux décrets viennent de paraître au
~0~~ la- convention
pour la construction du port de Tunis et
approuvant la délimitation des concevions
datfa, dans tes territoires du sud de la r6-
gence.Un chemin de fer va être conatruit.
immédiatement par une maison ffànçaise.
Le cardinatLavigerie a annoncé son pro-
chain départ pour une longue absence a
CORRESPMMMS PARTÏCPU~&S
On nous écrit de Vienne, le 26 décem-
bre
« L'année 188S s'achève, dans h mo-
narcnie austro-hongroise, au rniHea dn colma
le plus absolu. Toute entière &ux Mtes de
Noël. qm sont célébrées dans toutes les fa-
milles avec le plus grand éclat, la population
est heureuse de voir les coc'pUcations oriM-
ta!es rentrées dans le domaine exclusif de la
diplomatie. Aucune question de politique
intérieure n'e~ rordre du jour: rie)&
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