Titre : L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1933-08-16
Contributeur : Desgrange, Henri (1865-1940). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 août 1933 16 août 1933
Description : 1933/08/16 (A34,N11932). 1933/08/16 (A34,N11932).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4634209q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/01/2017
L'Auto
10, rue du Faubourg-Montmartre, PARIS
! Provence... 49-14 Provence 90"er
Provence... 63-82 Provence..... 64-15
Provence... 90-36 Inter-Provence 218
Lignes réservées eux Petites Annonces :
Provence : 90-34 — 90-35 — 66-33
Adresse Télégraphique: VtLAUTO-PARIS
DEUX FILS SPECIAUX
DIRECTION :
Henri DESGRANGE, fondàtovr
Maurice et Jacques GODDET
AUTOMOBILE* MOTOCYCLE, AÉRONAUTIQUE,ICYCUSIVIEABOXE^ATHLÉTISIVlE^FOOTBALgi RUGBY, SPORTS D'HIVER ET TOUS AUTRES
$419 Année. — N° 11.932 — Quotidien
Mercredi 16 Août 1933
Le To^dOK no 25 cent. ABONNEMENTS3 mois e mois -
^ia ^
Seine et Seine-et-Oise 21 fr. 42 fr. 80 fr.
Départements et Colonies... 22 fr 43 tr. 82 fr.
Belgique (francs belges) 130 fl'.
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UN DEUXIÈME TITRE POUR LA FRANCE...
Charles Lacquehay est champion du monde de demi-fond
Le vainqueur fit montre d'une formidable supériorité
L'Italien Giorgetti est deuxième. --- Paillard et Mœller ont abandonné
La vertu récompensée
Si à Scherens, sprinter né vous ajoutez
Speicher, athlète complet, Van Egmond,
taillé en hercule, et Egli, débordant dd
santé, vous conviendrez sans peine que les
championnats actuels sont le triomphe des
dons naturels. On n'y a point vu la vic-
toire d'un nerveux, d'un illuminé, d'un al-
chimiste studieux comme Michard ou d'un
sorcier campagnard comme Antonin. Ma-
gne.
Les quatre titres conquis sur la route
, OIL en vitesse pure 1113 sont pas la récom-
pense d'une longue étude, d'un effort per-
sévérant, d'une intelligence tenace et- appli-
quée. Une fée les a mis dans le berceau des
privilégiés qu'ils ont couronnés.,
Seul Lacquehay, champion du monde de
demi-fond 1933, ne doit qu'à ses vertus
morales, à sa < sportivité » profonde, à
son énerqie, à sa volonté, à une résolution
entière de tout 80n être à bien faire tout
ce qu'il fait et à s'it montrer le meilleur,
f>.à?èto+'-4«QÉnu. à trente~cmq .ange passés, le
* champion du monde de sa ipéci 4
On aurait dit, n 'est-ce 'fJa.' , que le ciel
;avait qu'il allait fêter la performance d'un
ancien routier. Avec un vent faib-le, un
plafond bas, une: légère menace de pluie,
il avait créé autour du vieux compagnon des
Pélissier une atmosphère héroïque et tour-
mentée. ' " ?. v
Cher Lacquehay, avec son maillot /aux
couleurs de France, loûs nos vœux l'accom-
pagnaient. : 1 V '•
C'était un vieux routier qui sayaft plu* d'un totu
Mais sa science et son amour de là lutte,
il n'a cessé de les einployf"r: à se rajeunir,
si bien que le vieux bretteur, -brûlé, cou-
turé, verni par cent batailles, la fou^e le
couvait comme un débutant.
Il a couru et il a gagné.. "
On voudrait, à cette formule lapidaire,
borner le récit de sa course glorieuse.
Si on devait — ce dont Dieu nous garde
longtemps encore — rédiger son épitaphe,
il faudrait simplement graver : < Charles
Lacquehay, ayant triomphé sur la route,
en omnium et dans les courses à l'améri-
caine, voulut, dans la trente-cinquième an-
née de son âge, devenir champion -du monde
de demi-fond, et il y parvint en l'an 1933. »
Ce serait tellement plus beau que tout ce
que je vais vous raconter. ' \ •
Mais Lacquehay est bien vivant. Je viens
de serrer sa main loyalé, de voir son bon
visage stigmatisé par le vent de la course,
et il me faut, avec des phrases moins bril.
lantes que ses exploits, tisser le chtiud man-
teett'de sa g '-lotre nouvelle.
.. : v."' . x , ' \ '
Une course ae^cTéinr-jond cômme'
gagnée avec sept tours d'avance sur le se-
cond, ça parait simple et compliqué comme
une sauce mayonnaise. Vous mettez le sel
et le poivre, l'huile et le vinaigre. puis
vous n'avez plus qu'à tourner jusqu'à ce
que la mayonnaise soit ftnie,
C'est ce que Lacquehay a fait ..,tn quel-
que sorte. Il a mis le poivre et le vinai-*.
gre, puis il a tourné jusqu à ce que ça soit
fini. Seulement, peut-être tout , le monde'
n'a-t-il pas bien vu le moment > aÙ, il a
assaisonné sa course. Mot, je m'en suis
très bien rendu compte parce qu'à mon côté,
les lieux fixés sur son chrono,.un specta-
teur me disait le temps de chaque tour.
Le tour où Lacquehay a passé Metze sans
l'attaquer positivement, il a tourné à 19 se-
condes au tour. Il a failli décoller, — si ce
malheur-là était arrivé, c'était Metze qui
gagnait, Metze imbattable dimanche der-
nier, à Berlin! — mais c'est l'Allemand
qui a décollé tellement ça tournait vite
et c'est pourquoi, ce matin, le champion du
monde est Français.,
Le reste, à part le coriace Paillard, n'é-
tait plus qu'un jeu, et Lacquehay faisait
ses tours de piste sur deux petites ailes, les
deux secondes de mieux que ses adversaires
dont il était capable.
Comme pour Speicher avant-hier, la vié2
toire était « dans la valise » mes enfants,
et on aurait pu s'en aller. Mais vous êtes
comme moi, ii'est'-ee pas 1 Vous aimez,
pendant que les autres se déhanchent et
roulent des épaules, comme des esclaves traî-
nant leur boulet, voir le champion tourner
dans tin style pur, les jambes ailées, le
buste un peu penché à droite, avec une
sorte de douceur.
Pourquoi Lacquehay se penche-t-il un peu
à droite ! Je ne le lui ai. pas -demandé.
C'est peut-être parce ,qitl'il s'est tant de fois
rompu les o.q sur la piste ,qu'on a dû le ra-
fistaler et qu'on l'a remis un peu de travers.
, Moi, je crois que cette 1légere inclinaison
crèst l'image corporelle de son esprit médi-
tatif et volontaire. Il y a là-dedans, comme
je vous dis, une espèce de douceur.
■ Regardons Lacquehay tourner ainsi, sans
; effort apparent, comme s'il avait trouvé la
' formule tdéale, la formule chimique, alchi-
■ mique et géométrique à la fois, qui permet
d'être meilleur que les autres à chaque tour,
à chaque moment de la course.
C'est bien aussi qüe ce soit le champion
de France qui en impose ainsi aux repré-
sentants des autres nations. Ça donne une
espèce de satisfaction extérieure. Mais n'in-
sistons pas là-desstis. Le public qui, à
Montlhéry, encourageait Binda et Guerra
lancés à la poursuite des Français, n'est
pas chauvin. Ne gâchons pas, àvec des ima-
ges'. son bon sens tportif. : r . v:
Et surtout, restons là juçq.ü-là la fin, pour
voir les tours pris augmenter en nombre,
Giorgetti être doublé contre les autres, la
course du. vainqueur s'élever du-de'ssui ' de
la course de ses rivaux, comme sur des cer-:
cita enchciAttés, II noM- plail qulutt cKaW-'
pion du monde gagne comme un champion
du mÕridt, Sans que personne puisse lùi
résister. , '
. x v,
Michard aurait pu si bieh cuisiner Sche-
rens qu'il aurait gagné. Mais c'est un plat
(Photo Meurisse, cliché l'Auto)
. ' LA LOI DU PLUS FORT
Charles Lacquehay double aisément Giorgetti
(Photo Meurisse, cliché l'Auto)
HONNEURS...
Lacquehay, auquel M. Léon Breton, qu 'on voit. à sa gauche, vient de passer le maillot de champion du monde, brandit
Ion bouquet en signe de joie. A sa droite, son entraîneur Besson, puis Gaston Degy, Giorgetti et Metze.
que nous aurions dégusté avec méfiance. Il
aurait, comme disent les gourmets, été un
peu « chimisté ». Avec de la veine et l'on
ne sait quoi par-dessus, Ulrich aurait peut-
être battu Van Egmond. Mais nous n'y
aurions pas beaucoup cru.
■ Tandis que les victoires de Speicher et de
Lacquehay, c'est franc, c'est solide. C'est
« saignant ». Vous pouvez couper cela en
morceaux. L'intérieur répond à l'apparence.
On n'est jamais fâché de se mettre quel-
que chose sous la dent, mais cette fois, on
nous régale avec ce que les connaisseurs ap-
pellent du « beefsteak de boucher. »
x
Et pourtant, pendant qu'on joue encore la
Marseillaise, pendant que la grande clameur
du Parc des Princes monte encore vers le
ciel, pendant que l'image de cette victoire
aisée est encore dans vos esprits, rayonnante
comme une spirale d'or, pendant que, de la
main gauche — celle du cœur — Lacquehay
signe le livre d'or de l'Auto et que, de la
main droite, il signe des contrats avanta-
geux, je voudrais, sans paraître trop austère,
attirer votre attention sur la grande leçon
que notre champion vous donne.
Il a gagné avec cet allant, cette générosité,
cette abondance qui supposent de grands
dons athlétiques. JDetfOMpe:!;-POM<. Il y a des
coureurs de primes qui sont plus doués que
lui. , .
Il a gagné avec cette supériorité, cette
confiance, cette exubérance qui sont le pro-
pre de la jeunesse. Et cet homme est pres-
que un vétéran. -
Et il n'a fait qu'une chose pour cela. Il a
voulu. Il a voulu non pas seulement la fin,
mais les moyens. II . a voulu tout ce qu'il
faut vouloir pour pouvoir. Il a voulu non
seulement aller constamment au delà de ses
limites, mais surtout ne jamais descendre
en dessous de ses possibilités.
Il a montré, dans toute sa carrière, le
souci de la perfection auquel, lorsque notre
langage aura cessé d'être barbare, le mot
de sportif sera seul attaché.
Et c'est pùurquoi, hier après-midi, 15
août 1933. Charles Lacquehay, au lieu d'al-
ler à la pêche à la ligne en bon retraité,
vous émerveillait par sa jeunesse, entrai-
nait dans son seul sillage l'enthousiasme de
la foule, affirmait une maîtrise écrasante et
devenait champion du monde.
Herman Grégoire.
Ce fut bien la victoire
du meilleur
Pendant que Lacquehay, les bras chargés
de fleure, exhibait son maillot arc-en-ciel aux
trente mille personnes qui l'accla.ma.ient, des
l'avait gouttes de pluie commençaient à tomber. On
avait échappé belle.
Et l'on pensait que s'il avait fallu re-
commencer, cela n'aurait fait que retarder
la victoire de Lacquehay, tant il semblait
impossible qu'un autre pût le battre. Comme
il est ingrat de vanter un succès aussi for-
midable, aussi complet, aussi mérité! trou-
ver des mots qui ne soient pas mesquins
auprès de la grandeur de cette victoire,
queUe gageure ! Surtout quand elle couronne
une sérle de succès telle, qu'on savait qu'elle
devait fatalement arriver. Mais, même les
plus confiants partisans de Lacquehay se
aoutaient-ilB qu'il l'acquerrait aussi magis- j
tralement, prenant plus de sept tours au
second ?
Les autres comprirent vite qu'ils ne pou-
vaient absolument rien contre le déchaîne-
ment de celui qui allait être leur vainqueur.
(Lire la suite page t
i en rubrique Cyclisme) j
DERNIÈRE ÉTAPE D'UN GRAND RAID
Rossi et Codos arriveront au Bourget
cet après-midi, à 16 h. 30
Ils seront conduits en cortège à l'Hôtel de Ville où le Conseil Municipal
les recevra à 17 h. 30
Rossi et Codos ont assisté hier au meeting
de Challes-les-Eaux dont on pourra lira le
compte rendu par ailleurs.
Aujourd'hui, ils terminent leur long
voyage. Ils arrivent à Paris, terme normal
de leur extraordinaire randonnée.
Les deux détenteurs du record du monde
de distance en ligne droite doivent être fêtés
à Lyon où ils reprendront à 13 heures le
*« Joseph-Le-Brix > qu'ils ont laissé sur
l'aérodrome de Bron avant-hier après-midi.
Une fois encore ils prendront place dans
leur appareil dont les flancs portent à pré-
sent le palmarès le plus beau qu'on puisse
rêver.
Au-dessus de Melun, ils rencontreront
trois patrouilles de Lioré-et-Olivier de bom-
bardement qui leur feront escorte jusqu'au
Bourget.
Enfin ils apercevront le terrain familier
que l'autre dimanche ils survolèrent et lais-
fièrent derrière eux, dans le soleil couchant,
poursuivant vers l'Est leur audacieuse ten-
tative.
Cet après-midi ils atterriront. Ils se pose-
ront devant les personnalités venues pour
les accueillir et les féliciter. ]
Sous un des hangars de l'Air-France,
quelques discours seront prononcés, on lèvera
des coupes. Puis Rossi et Codos monteront
en voitare et on les conduira à l'Hôtel de
. ,Ville. La municipalité de Paris, en effet,
■a voulu, la première, avoir. le privilège de
recevoir les deux aviateurs. Rien de mieux
n'était à souhaiter.
L'arrivée au Bourget
L'arrivée au Bourget est prévue - pour
16 h. 30. M. Pierre Cot y assistera ainsi
que les représentants du Parlement, du
; Conseil général, du corps diplomatique, de
il Aéro Club de France et de la Fédération
Nationale Aéronautique.
, La cérémonie qui suivra l'atterrissage
sera de courte durée.
Le défilé dans Paris
On veut que les deux glorieux aviateurs
puissent être acclamés par les Parisiens le
(Photo Meurisse, cliché l'Auto)
OODOB et R08SI
'
plus tôt possible; aussi les conduira-t-on,
en cortège officiel jusqu'à l'Hôtel de Ville,
par la porte de la Villette, la rue de Flan-
dre, le faubourg Saint-Martin, le boulevard
Sébastopol et la rue de Rivoli où le cor-
i tège arrivera vere 17 h. 30.
A l'Hôtel de Ville
A l'Hôtel de Ville, Rossi et Codes seront
reçus par MM. Fiquet, président du Conseil
municipal; Pinelli, vice-président, et Riotor,
président de la commission mixte de l'Air.
Un discours sera prononcé par M. Fiquet.
Paris doit faire à Rossi et Codos
un accueil digne de leur exploit
Le cinéma nous a montré, cette semaine,
l'accueil délirant qui a été fait à Willy
Post par la population de New-York.
1 L'aviateur, acclamé par une foule déli-
vrante, saluait, très ému, assis sur le dos-
Isier d'une voiture découverte tandis que
ombait sur lui une pluie de serpentins et
jde confettis. Fermant le cortège, son avion,
le Winnie-Mae, suivait sur un- char de
riomphe.
-dit, quelques jours après, la grande ville
américaine renouvelait ses démonstrations
en l'honneur d'Amy et de Jim Mollison.
1 On a pu lire, ces jours derniers, la ré-
ception triomphale du maréchal Balbo et
do) ses équipages à Rome. Plus de cent
mille personnes se sont pressées pour ac-
clamer ceux qui venaient de terminer le
beau raid Orbétello-Chicago-Ostie.
Paris, prompt à tous les enthousiasmes, 1
ne, pourra aujourd'hui demeurer en reste.
Paris voudra faire aussi bien que le
firent New-York et Rome. C'est une ques-
tion de dignité. C'est aussi un devoir de
reconnaissance élémentaire envers ceux qui
ont tout risqué pour reconquérir le record
du monde le plus envié.
Cet après-midi, sur le chemin de l'Hôtel
de Ville, tous les Parisiens voudront crier'
à Rossi et à Codos leurs sentiments d'admi-
ration ■ infinie. , 1 Il
NATATION
Les Championnats de France ont consacré les progrès
accomplis par les nageuses et les nageurs depuis un an
Taris est toujours le meilleur nageur français, mais nombreux sont ceux
qui commencent à l'approcher
Les championnats de France se sont très
bien terminés ; sportivement, d'excellentes
performances ont été réalisées. On a pu
noter une nette amélioration d'ensemble
comparée aux années précédentes.
Mais on doit regretter l'indifférence du
grand public pour des compétitions natio-
nales aussi intéressantes.
i Il y avait plus de monde hier après-midi
que lors des trois réunions précédentes, mais
c était encore bien peu. Les absents eurent
tort, ils auraient pu assister à des finales
très disputées.
Souhaitons qu'à l'avenir l'intérêt de la
natation attire beaucoup plus de spectateurs
que durant les journées qui viennent d'avoir
lieu.
Le matin : les plongeons, le 1.500 mètres,
les demi-finalesdll 100 mètres et le 400 m.
dames furent'disputés. Les demi-finales du
100 m. qualifièrent Diener, Noyelle, Car-
tonnet, Nakache, Taris, Roig et Dupont.
Le 1.500 m. revint à Taris, ainsi qu'il
était prévu, course de toute tranquillité et
sans histoire pour le recordman du monde
n tira, une grande partie de l'épreuve,
Navarre qui améliora les records du Litto-
ral des 800, 1.000, et 1.500 m. D'autre
part, Bush, arrivé troisième, battit le record
du Lyonnais des 1.500 m.
Plisson se claasa ensuite devant Anglessy. i
Ce dernier réalisa 25 m. 1 s., temps excel-
lent qui aurait valu à son auteur le titre
de champion il y a quelques années.
Une des plus belles révélations des cham-
pionnats eut lieu le matin pour les profanes.
En effet, nous savions que la toute jeune
Fleuret progressait et qu'elle pouvait cau-
ser une surprise, l'ayant vue à l'entraîne-
ment. Mlle Fleuret, toute gentillette, elle
a à peine quatorze ans, triompha de Mlle
Salgado, dans le 400 mètres dames, dans un
style prometteur, et avec une facile aisance.
Mlle Salgado, dont l'entraînement fut
moins poussé ces derniers temps, par suite
da la maladie de ses parents, dut s'incliner
devant la fougue et la volonté de sa toute
petite camarade.
Ajoutons que Mlle Fleuret réalisa un
temps des plus acceptables, 6 m. 10 s. aux
400 mètres, ce qui n'est pas à la portée
même de beaucoup de jeunes gens. Cette
victoire fait honneur à Georges Hermant,
entraîneur national, qui a préparé pour
l'épreuve sa jeune élève. Il tient en elle une
future championne. Mais après cette victoi-
re, les championnats étant terminés, espé-
rons qu'on ne la poussera pas pendant quel-
que temps.
(Lire la suite pagre 5
en rubrique Natation)
CYCLISME
Romain Gijssels enlève enfin
sa première grande épreuve
de la saison : Marseille-Lyon
L'épreuve fut très dure et rapide
Benoît a retrouvé sa forme
Encore de fort belles performances
de régionaux
Lyon, 1.5 août (de notre envoyé spécial).
— Il serait cruel et injuste de faire sup-
porter à Marseille-Lyon le poids de la
terrible concurrence du Championnat du
monde routier disputé la veille. Les deux
choses sont fort différentes et, d'ailleurs,
l'épreuve de nos amis lyonnais pos-
sède un tel palmarès, elle est si ancienne
et si cotée que Romain Gijeeels se con-
solera aisément de n'avoir pas été sélec--
tionné pour Montlhéry, puisqu'il a ajouté
son nom à une liste glorieuse.
A la base de tout euccès, il y a toujours
une organisation impeccable. C'est pour-
quoi Marseille-Lyon, remarquablement pré-
paré par nos amis du comité spécial d'or-
ganisation, était assuré du triomphe. Mais
il y a autre chose : l'extraordinaire popu-
larité de la compétition dans toute cette
région qui relie le Lyonnais à la Méditer-
ranée. On voit dans cette épreuve des fou-
les aussi considérables que dans Bordeaux-
Paris ou Parie-Roubaix, deux des mani-
feeta.tions les plus populaires du cyclisme
roufcier en France. A ce seul titre. nous
devons accorder à l'épreuve du Progrès de
L/yon la place qu'elle mérite.
La. course a été extrêmement dure, com-
bine d'ailleurs chaque année, et la, victoire
de Romain Gijesels a été obtenue très régu-
lièrement. Alors que la. plupart de.s- as
inscrits se dégonflaient lamentablement à
différents points du parcours, Romain
Gijeeels s'accrocha désespérément, com-
me déjà, il l'avait fait l'an dernier. Cette
fois, il fut récompensé de sa constance. La
façon dont Gijssels a. gagné semble démon-
trer qu'au cours de l'épreuve de qualifi-
cation belge à Montlhéry, le champion de
Dilecta et de Wolber avait bien été malade
et qu'il n'était pas aneei en déclin que
nous le pensions. il faudra encore compter
avec lui.
. (Lire la suite page 1
en rubrique Cyclisme)
Allô ! Allô !
îjl armi les récentes nominations dans
V l'ordre de la Légion d'honneur, on
a pu relever le nom de Jules Fischer,
directeur d'usine d'aviation. Les vieux
du cycle se souviennent, seuls, de « Ju-
leke » qui fut, il y a un tiers de siècle,
le « Runner-up » de Robert Protin et
qui, installé en France, est devenu l'un
des bras droits des frères Farman. C'est
lui qui vient d'avoir le ruban rouge.
Pour les non avertis, signalons qu'il
y eut trois Fischer qui se sont distin-
gués dans le cyclisme. Le Belge, Jules,
dont il est parlé plus haut ; l'Allemand,
Joseph, vainqueur du premier Paris-
Roubaix et de Bordeaux-Paris en 1900.
Enfin, l'Alsacien, Jean, qui s'illustra
autant sur piste et sur route qu'en
grimpant dans les arbres du Parc des
Princes. Le nom de « grimpeur » lui
est, d'ailleurs, resté.
Et voilà mise au point la question des
Fischer que l'on a souvent coutume de
confondre l'un avec l'autre.
Le Téléphoniste.
Photo Meurisse, cliché l'Auto.)
LE TRIO VAINQUEUR '
Le coureur Charles Lacquehay, le manager Gaston Degy et l'entraîneur Besson.-
Le tableau final du Championnat du monde sur route, par Pico
De gauche à droite ; M. Breton, Speicher, Antonin Magne, Valentin, Guerra, Binda, Hamerlinch... et Egli.
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Si à Scherens, sprinter né vous ajoutez
Speicher, athlète complet, Van Egmond,
taillé en hercule, et Egli, débordant dd
santé, vous conviendrez sans peine que les
championnats actuels sont le triomphe des
dons naturels. On n'y a point vu la vic-
toire d'un nerveux, d'un illuminé, d'un al-
chimiste studieux comme Michard ou d'un
sorcier campagnard comme Antonin. Ma-
gne.
Les quatre titres conquis sur la route
, OIL en vitesse pure 1113 sont pas la récom-
pense d'une longue étude, d'un effort per-
sévérant, d'une intelligence tenace et- appli-
quée. Une fée les a mis dans le berceau des
privilégiés qu'ils ont couronnés.,
Seul Lacquehay, champion du monde de
demi-fond 1933, ne doit qu'à ses vertus
morales, à sa < sportivité » profonde, à
son énerqie, à sa volonté, à une résolution
entière de tout 80n être à bien faire tout
ce qu'il fait et à s'it montrer le meilleur,
f>.à?èto+'-4«QÉnu. à trente~cmq .ange passés, le
* champion du monde de sa ipéci 4
On aurait dit, n 'est-ce 'fJa.' , que le ciel
;avait qu'il allait fêter la performance d'un
ancien routier. Avec un vent faib-le, un
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il avait créé autour du vieux compagnon des
Pélissier une atmosphère héroïque et tour-
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C'était un vieux routier qui sayaft plu* d'un totu
Mais sa science et son amour de là lutte,
il n'a cessé de les einployf"r: à se rajeunir,
si bien que le vieux bretteur, -brûlé, cou-
turé, verni par cent batailles, la fou^e le
couvait comme un débutant.
Il a couru et il a gagné.. "
On voudrait, à cette formule lapidaire,
borner le récit de sa course glorieuse.
Si on devait — ce dont Dieu nous garde
longtemps encore — rédiger son épitaphe,
il faudrait simplement graver : < Charles
Lacquehay, ayant triomphé sur la route,
en omnium et dans les courses à l'améri-
caine, voulut, dans la trente-cinquième an-
née de son âge, devenir champion -du monde
de demi-fond, et il y parvint en l'an 1933. »
Ce serait tellement plus beau que tout ce
que je vais vous raconter. ' \ •
Mais Lacquehay est bien vivant. Je viens
de serrer sa main loyalé, de voir son bon
visage stigmatisé par le vent de la course,
et il me faut, avec des phrases moins bril.
lantes que ses exploits, tisser le chtiud man-
teett'de sa g '-lotre nouvelle.
.. : v."' . x , ' \ '
Une course ae^cTéinr-jond cômme'
gagnée avec sept tours d'avance sur le se-
cond, ça parait simple et compliqué comme
une sauce mayonnaise. Vous mettez le sel
et le poivre, l'huile et le vinaigre. puis
vous n'avez plus qu'à tourner jusqu'à ce
que la mayonnaise soit ftnie,
C'est ce que Lacquehay a fait ..,tn quel-
que sorte. Il a mis le poivre et le vinai-*.
gre, puis il a tourné jusqu à ce que ça soit
fini. Seulement, peut-être tout , le monde'
n'a-t-il pas bien vu le moment > aÙ, il a
assaisonné sa course. Mot, je m'en suis
très bien rendu compte parce qu'à mon côté,
les lieux fixés sur son chrono,.un specta-
teur me disait le temps de chaque tour.
Le tour où Lacquehay a passé Metze sans
l'attaquer positivement, il a tourné à 19 se-
condes au tour. Il a failli décoller, — si ce
malheur-là était arrivé, c'était Metze qui
gagnait, Metze imbattable dimanche der-
nier, à Berlin! — mais c'est l'Allemand
qui a décollé tellement ça tournait vite
et c'est pourquoi, ce matin, le champion du
monde est Français.,
Le reste, à part le coriace Paillard, n'é-
tait plus qu'un jeu, et Lacquehay faisait
ses tours de piste sur deux petites ailes, les
deux secondes de mieux que ses adversaires
dont il était capable.
Comme pour Speicher avant-hier, la vié2
toire était « dans la valise » mes enfants,
et on aurait pu s'en aller. Mais vous êtes
comme moi, ii'est'-ee pas 1 Vous aimez,
pendant que les autres se déhanchent et
roulent des épaules, comme des esclaves traî-
nant leur boulet, voir le champion tourner
dans tin style pur, les jambes ailées, le
buste un peu penché à droite, avec une
sorte de douceur.
Pourquoi Lacquehay se penche-t-il un peu
à droite ! Je ne le lui ai. pas -demandé.
C'est peut-être parce ,qitl'il s'est tant de fois
rompu les o.q sur la piste ,qu'on a dû le ra-
fistaler et qu'on l'a remis un peu de travers.
, Moi, je crois que cette 1légere inclinaison
crèst l'image corporelle de son esprit médi-
tatif et volontaire. Il y a là-dedans, comme
je vous dis, une espèce de douceur.
■ Regardons Lacquehay tourner ainsi, sans
; effort apparent, comme s'il avait trouvé la
' formule tdéale, la formule chimique, alchi-
■ mique et géométrique à la fois, qui permet
d'être meilleur que les autres à chaque tour,
à chaque moment de la course.
C'est bien aussi qüe ce soit le champion
de France qui en impose ainsi aux repré-
sentants des autres nations. Ça donne une
espèce de satisfaction extérieure. Mais n'in-
sistons pas là-desstis. Le public qui, à
Montlhéry, encourageait Binda et Guerra
lancés à la poursuite des Français, n'est
pas chauvin. Ne gâchons pas, àvec des ima-
ges'. son bon sens tportif. : r . v:
Et surtout, restons là juçq.ü-là la fin, pour
voir les tours pris augmenter en nombre,
Giorgetti être doublé contre les autres, la
course du. vainqueur s'élever du-de'ssui ' de
la course de ses rivaux, comme sur des cer-:
cita enchciAttés, II noM- plail qulutt cKaW-'
pion du monde gagne comme un champion
du mÕridt, Sans que personne puisse lùi
résister. , '
. x v,
Michard aurait pu si bieh cuisiner Sche-
rens qu'il aurait gagné. Mais c'est un plat
(Photo Meurisse, cliché l'Auto)
. ' LA LOI DU PLUS FORT
Charles Lacquehay double aisément Giorgetti
(Photo Meurisse, cliché l'Auto)
HONNEURS...
Lacquehay, auquel M. Léon Breton, qu 'on voit. à sa gauche, vient de passer le maillot de champion du monde, brandit
Ion bouquet en signe de joie. A sa droite, son entraîneur Besson, puis Gaston Degy, Giorgetti et Metze.
que nous aurions dégusté avec méfiance. Il
aurait, comme disent les gourmets, été un
peu « chimisté ». Avec de la veine et l'on
ne sait quoi par-dessus, Ulrich aurait peut-
être battu Van Egmond. Mais nous n'y
aurions pas beaucoup cru.
■ Tandis que les victoires de Speicher et de
Lacquehay, c'est franc, c'est solide. C'est
« saignant ». Vous pouvez couper cela en
morceaux. L'intérieur répond à l'apparence.
On n'est jamais fâché de se mettre quel-
que chose sous la dent, mais cette fois, on
nous régale avec ce que les connaisseurs ap-
pellent du « beefsteak de boucher. »
x
Et pourtant, pendant qu'on joue encore la
Marseillaise, pendant que la grande clameur
du Parc des Princes monte encore vers le
ciel, pendant que l'image de cette victoire
aisée est encore dans vos esprits, rayonnante
comme une spirale d'or, pendant que, de la
main gauche — celle du cœur — Lacquehay
signe le livre d'or de l'Auto et que, de la
main droite, il signe des contrats avanta-
geux, je voudrais, sans paraître trop austère,
attirer votre attention sur la grande leçon
que notre champion vous donne.
Il a gagné avec cet allant, cette générosité,
cette abondance qui supposent de grands
dons athlétiques. JDetfOMpe:!;-POM<. Il y a des
coureurs de primes qui sont plus doués que
lui. , .
Il a gagné avec cette supériorité, cette
confiance, cette exubérance qui sont le pro-
pre de la jeunesse. Et cet homme est pres-
que un vétéran. -
Et il n'a fait qu'une chose pour cela. Il a
voulu. Il a voulu non pas seulement la fin,
mais les moyens. II . a voulu tout ce qu'il
faut vouloir pour pouvoir. Il a voulu non
seulement aller constamment au delà de ses
limites, mais surtout ne jamais descendre
en dessous de ses possibilités.
Il a montré, dans toute sa carrière, le
souci de la perfection auquel, lorsque notre
langage aura cessé d'être barbare, le mot
de sportif sera seul attaché.
Et c'est pùurquoi, hier après-midi, 15
août 1933. Charles Lacquehay, au lieu d'al-
ler à la pêche à la ligne en bon retraité,
vous émerveillait par sa jeunesse, entrai-
nait dans son seul sillage l'enthousiasme de
la foule, affirmait une maîtrise écrasante et
devenait champion du monde.
Herman Grégoire.
Ce fut bien la victoire
du meilleur
Pendant que Lacquehay, les bras chargés
de fleure, exhibait son maillot arc-en-ciel aux
trente mille personnes qui l'accla.ma.ient, des
l'avait gouttes de pluie commençaient à tomber. On
avait échappé belle.
Et l'on pensait que s'il avait fallu re-
commencer, cela n'aurait fait que retarder
la victoire de Lacquehay, tant il semblait
impossible qu'un autre pût le battre. Comme
il est ingrat de vanter un succès aussi for-
midable, aussi complet, aussi mérité! trou-
ver des mots qui ne soient pas mesquins
auprès de la grandeur de cette victoire,
queUe gageure ! Surtout quand elle couronne
une sérle de succès telle, qu'on savait qu'elle
devait fatalement arriver. Mais, même les
plus confiants partisans de Lacquehay se
aoutaient-ilB qu'il l'acquerrait aussi magis- j
tralement, prenant plus de sept tours au
second ?
Les autres comprirent vite qu'ils ne pou-
vaient absolument rien contre le déchaîne-
ment de celui qui allait être leur vainqueur.
(Lire la suite page t
i en rubrique Cyclisme) j
DERNIÈRE ÉTAPE D'UN GRAND RAID
Rossi et Codos arriveront au Bourget
cet après-midi, à 16 h. 30
Ils seront conduits en cortège à l'Hôtel de Ville où le Conseil Municipal
les recevra à 17 h. 30
Rossi et Codos ont assisté hier au meeting
de Challes-les-Eaux dont on pourra lira le
compte rendu par ailleurs.
Aujourd'hui, ils terminent leur long
voyage. Ils arrivent à Paris, terme normal
de leur extraordinaire randonnée.
Les deux détenteurs du record du monde
de distance en ligne droite doivent être fêtés
à Lyon où ils reprendront à 13 heures le
*« Joseph-Le-Brix > qu'ils ont laissé sur
l'aérodrome de Bron avant-hier après-midi.
Une fois encore ils prendront place dans
leur appareil dont les flancs portent à pré-
sent le palmarès le plus beau qu'on puisse
rêver.
Au-dessus de Melun, ils rencontreront
trois patrouilles de Lioré-et-Olivier de bom-
bardement qui leur feront escorte jusqu'au
Bourget.
Enfin ils apercevront le terrain familier
que l'autre dimanche ils survolèrent et lais-
fièrent derrière eux, dans le soleil couchant,
poursuivant vers l'Est leur audacieuse ten-
tative.
Cet après-midi ils atterriront. Ils se pose-
ront devant les personnalités venues pour
les accueillir et les féliciter. ]
Sous un des hangars de l'Air-France,
quelques discours seront prononcés, on lèvera
des coupes. Puis Rossi et Codos monteront
en voitare et on les conduira à l'Hôtel de
. ,Ville. La municipalité de Paris, en effet,
■a voulu, la première, avoir. le privilège de
recevoir les deux aviateurs. Rien de mieux
n'était à souhaiter.
L'arrivée au Bourget
L'arrivée au Bourget est prévue - pour
16 h. 30. M. Pierre Cot y assistera ainsi
que les représentants du Parlement, du
; Conseil général, du corps diplomatique, de
il Aéro Club de France et de la Fédération
Nationale Aéronautique.
, La cérémonie qui suivra l'atterrissage
sera de courte durée.
Le défilé dans Paris
On veut que les deux glorieux aviateurs
puissent être acclamés par les Parisiens le
(Photo Meurisse, cliché l'Auto)
OODOB et R08SI
'
plus tôt possible; aussi les conduira-t-on,
en cortège officiel jusqu'à l'Hôtel de Ville,
par la porte de la Villette, la rue de Flan-
dre, le faubourg Saint-Martin, le boulevard
Sébastopol et la rue de Rivoli où le cor-
i tège arrivera vere 17 h. 30.
A l'Hôtel de Ville
A l'Hôtel de Ville, Rossi et Codes seront
reçus par MM. Fiquet, président du Conseil
municipal; Pinelli, vice-président, et Riotor,
président de la commission mixte de l'Air.
Un discours sera prononcé par M. Fiquet.
Paris doit faire à Rossi et Codos
un accueil digne de leur exploit
Le cinéma nous a montré, cette semaine,
l'accueil délirant qui a été fait à Willy
Post par la population de New-York.
1 L'aviateur, acclamé par une foule déli-
vrante, saluait, très ému, assis sur le dos-
Isier d'une voiture découverte tandis que
ombait sur lui une pluie de serpentins et
jde confettis. Fermant le cortège, son avion,
le Winnie-Mae, suivait sur un- char de
riomphe.
-dit, quelques jours après, la grande ville
américaine renouvelait ses démonstrations
en l'honneur d'Amy et de Jim Mollison.
1 On a pu lire, ces jours derniers, la ré-
ception triomphale du maréchal Balbo et
do) ses équipages à Rome. Plus de cent
mille personnes se sont pressées pour ac-
clamer ceux qui venaient de terminer le
beau raid Orbétello-Chicago-Ostie.
Paris, prompt à tous les enthousiasmes, 1
ne, pourra aujourd'hui demeurer en reste.
Paris voudra faire aussi bien que le
firent New-York et Rome. C'est une ques-
tion de dignité. C'est aussi un devoir de
reconnaissance élémentaire envers ceux qui
ont tout risqué pour reconquérir le record
du monde le plus envié.
Cet après-midi, sur le chemin de l'Hôtel
de Ville, tous les Parisiens voudront crier'
à Rossi et à Codos leurs sentiments d'admi-
ration ■ infinie. , 1 Il
NATATION
Les Championnats de France ont consacré les progrès
accomplis par les nageuses et les nageurs depuis un an
Taris est toujours le meilleur nageur français, mais nombreux sont ceux
qui commencent à l'approcher
Les championnats de France se sont très
bien terminés ; sportivement, d'excellentes
performances ont été réalisées. On a pu
noter une nette amélioration d'ensemble
comparée aux années précédentes.
Mais on doit regretter l'indifférence du
grand public pour des compétitions natio-
nales aussi intéressantes.
i Il y avait plus de monde hier après-midi
que lors des trois réunions précédentes, mais
c était encore bien peu. Les absents eurent
tort, ils auraient pu assister à des finales
très disputées.
Souhaitons qu'à l'avenir l'intérêt de la
natation attire beaucoup plus de spectateurs
que durant les journées qui viennent d'avoir
lieu.
Le matin : les plongeons, le 1.500 mètres,
les demi-finalesdll 100 mètres et le 400 m.
dames furent'disputés. Les demi-finales du
100 m. qualifièrent Diener, Noyelle, Car-
tonnet, Nakache, Taris, Roig et Dupont.
Le 1.500 m. revint à Taris, ainsi qu'il
était prévu, course de toute tranquillité et
sans histoire pour le recordman du monde
n tira, une grande partie de l'épreuve,
Navarre qui améliora les records du Litto-
ral des 800, 1.000, et 1.500 m. D'autre
part, Bush, arrivé troisième, battit le record
du Lyonnais des 1.500 m.
Plisson se claasa ensuite devant Anglessy. i
Ce dernier réalisa 25 m. 1 s., temps excel-
lent qui aurait valu à son auteur le titre
de champion il y a quelques années.
Une des plus belles révélations des cham-
pionnats eut lieu le matin pour les profanes.
En effet, nous savions que la toute jeune
Fleuret progressait et qu'elle pouvait cau-
ser une surprise, l'ayant vue à l'entraîne-
ment. Mlle Fleuret, toute gentillette, elle
a à peine quatorze ans, triompha de Mlle
Salgado, dans le 400 mètres dames, dans un
style prometteur, et avec une facile aisance.
Mlle Salgado, dont l'entraînement fut
moins poussé ces derniers temps, par suite
da la maladie de ses parents, dut s'incliner
devant la fougue et la volonté de sa toute
petite camarade.
Ajoutons que Mlle Fleuret réalisa un
temps des plus acceptables, 6 m. 10 s. aux
400 mètres, ce qui n'est pas à la portée
même de beaucoup de jeunes gens. Cette
victoire fait honneur à Georges Hermant,
entraîneur national, qui a préparé pour
l'épreuve sa jeune élève. Il tient en elle une
future championne. Mais après cette victoi-
re, les championnats étant terminés, espé-
rons qu'on ne la poussera pas pendant quel-
que temps.
(Lire la suite pagre 5
en rubrique Natation)
CYCLISME
Romain Gijssels enlève enfin
sa première grande épreuve
de la saison : Marseille-Lyon
L'épreuve fut très dure et rapide
Benoît a retrouvé sa forme
Encore de fort belles performances
de régionaux
Lyon, 1.5 août (de notre envoyé spécial).
— Il serait cruel et injuste de faire sup-
porter à Marseille-Lyon le poids de la
terrible concurrence du Championnat du
monde routier disputé la veille. Les deux
choses sont fort différentes et, d'ailleurs,
l'épreuve de nos amis lyonnais pos-
sède un tel palmarès, elle est si ancienne
et si cotée que Romain Gijeeels se con-
solera aisément de n'avoir pas été sélec--
tionné pour Montlhéry, puisqu'il a ajouté
son nom à une liste glorieuse.
A la base de tout euccès, il y a toujours
une organisation impeccable. C'est pour-
quoi Marseille-Lyon, remarquablement pré-
paré par nos amis du comité spécial d'or-
ganisation, était assuré du triomphe. Mais
il y a autre chose : l'extraordinaire popu-
larité de la compétition dans toute cette
région qui relie le Lyonnais à la Méditer-
ranée. On voit dans cette épreuve des fou-
les aussi considérables que dans Bordeaux-
Paris ou Parie-Roubaix, deux des mani-
feeta.tions les plus populaires du cyclisme
roufcier en France. A ce seul titre. nous
devons accorder à l'épreuve du Progrès de
L/yon la place qu'elle mérite.
La. course a été extrêmement dure, com-
bine d'ailleurs chaque année, et la, victoire
de Romain Gijesels a été obtenue très régu-
lièrement. Alors que la. plupart de.s- as
inscrits se dégonflaient lamentablement à
différents points du parcours, Romain
Gijeeels s'accrocha désespérément, com-
me déjà, il l'avait fait l'an dernier. Cette
fois, il fut récompensé de sa constance. La
façon dont Gijssels a. gagné semble démon-
trer qu'au cours de l'épreuve de qualifi-
cation belge à Montlhéry, le champion de
Dilecta et de Wolber avait bien été malade
et qu'il n'était pas aneei en déclin que
nous le pensions. il faudra encore compter
avec lui.
. (Lire la suite page 1
en rubrique Cyclisme)
Allô ! Allô !
îjl armi les récentes nominations dans
V l'ordre de la Légion d'honneur, on
a pu relever le nom de Jules Fischer,
directeur d'usine d'aviation. Les vieux
du cycle se souviennent, seuls, de « Ju-
leke » qui fut, il y a un tiers de siècle,
le « Runner-up » de Robert Protin et
qui, installé en France, est devenu l'un
des bras droits des frères Farman. C'est
lui qui vient d'avoir le ruban rouge.
Pour les non avertis, signalons qu'il
y eut trois Fischer qui se sont distin-
gués dans le cyclisme. Le Belge, Jules,
dont il est parlé plus haut ; l'Allemand,
Joseph, vainqueur du premier Paris-
Roubaix et de Bordeaux-Paris en 1900.
Enfin, l'Alsacien, Jean, qui s'illustra
autant sur piste et sur route qu'en
grimpant dans les arbres du Parc des
Princes. Le nom de « grimpeur » lui
est, d'ailleurs, resté.
Et voilà mise au point la question des
Fischer que l'on a souvent coutume de
confondre l'un avec l'autre.
Le Téléphoniste.
Photo Meurisse, cliché l'Auto.)
LE TRIO VAINQUEUR '
Le coureur Charles Lacquehay, le manager Gaston Degy et l'entraîneur Besson.-
Le tableau final du Championnat du monde sur route, par Pico
De gauche à droite ; M. Breton, Speicher, Antonin Magne, Valentin, Guerra, Binda, Hamerlinch... et Egli.
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