Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-10-12
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Description : 12 octobre 1879 12 octobre 1879
Description : 1879/10/12. 1879/10/12.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
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Date de mise en ligne : 15/10/2007
JOURNAL DES DÉBATS DU DIMANCHE 12 OCTOBRE 1879.
l'Italie tout entière est occupée d'un procès qui t
se déroule devant la Cour d'assises. Il y a pré-
cisément un an, un capitaine de l'armée,
M. Fadda, fut assassiné dans sa propre mai-
son et en plein jour. L'auteur du crime était
un nommé Cardinali, amant, dit-on, de
Mm0 Fadda, laquelle est accusée de compli-
cité. Ce Cardinali est un bellâtre, de son mé-
tier saltimbanque équestre, et qui joignait à
cette industrie celle qui a rendu fameux le
nom de M. Alphonse. Il se contentait, il est
vrai, de petits profits 20 ou 30 fr. On conçoit
donc que Mmo Fadda, relativement riche
puisqu'elle possédait 50,000 fr., ait été une
proie assez séduisante pour l'attirer au crime.
Ce qu'il y a de particulièrement dégoû-
tant dans cette affaire, c'est au'on n'y trouve
pour mobile aucune passion quelque peu
excusable. Cardinali ne visait que les 50,000 fr.
de umo Fadda, Raffaëla Saraceni, c'est son
nom de famille que vous trouverez dans les
journaux. Quant à celle-ci, si elle était en
désaccord avec le capitaine, c'est qu'elle trou-
vait qu'il était un mari insuffisant. M. Fadda a
eu cependant la loyauté de prévenir la fa-
mille que sa santé était compromise par une
blessure; mais les médecins avaient déclaré
qu'il pouvait se marier, et le capitaine, fort
salant homme d'ailleurs, avait eu le tort de
suivre leur avis. On peut croire que les qua-
lités qui avaient séduit Min dinali n'étaient point les qualités morales.
De ce côté encore, tout est particulièrement
bas et dégoûtant. Une danseuse de la troupe
équestre, maltresse de Cardinali, est accusée
de complicité. Cette malheureuse, dominée
par son amant, se prêtait à ses amours d'a-
bord, puis à son crime. La culpabilité de
Cardinali est évidente; on peut le dire dès à
•présent. La complicité de Mmo Fadda est mo-
ralement probable, mais elle ne sera peut-
être pas démontrée aux yeux du jury.
» Ce procès révèle un détail assez curieux
des mœurs des petites villes du Midi où vi-
» vait la famille Saraceni. Ces saltimbanques,
d'une troupe équestre des plus misérables,
étaient reçus par la famille Saraceni qui est
aisée et occupe une certaine position sociale;
̃i!s y étaient traités familièrement, sur le
pied de la plus complète égalité. Pour faire
comprendre ce qu'était cette troupe, il suffit
de dire qu'on lui donnait par représentation
..70 fr, pour huit chevaux et dix-huit per-
sonnes
» La Cour d'assises est plus courue pour ce
procès que ne sont les plus fameux théâtres,
et les dames se font remarquer par leur em-
pressement. Les vieux Romains qui ne man-
quent pas de sens n'approuvent point cette
curiosits. Ils disent que les fralches toilettes
qui s'étalent à la barre de la Cour sont une
offense pour la majesté de la justice et une
dérision pour les accusés qui peuvent être
•innocens et dignes d'intérêt. Ces exhibitions
̃ sont, disent-ils, un supplice anticipé pour
l'innocent injustement accusé, et un encou-
ragement pour les scélérats cyniques qui
aiment à se draper dans leurs crimes.- Je
trouve que les vieux Romains n'ont pas abso-
lument tort la justice devrait s'arranger
pour interdire les abords de son temple aux
fraîches toilettes qui là sont fort dépla-
cées.
̃ II parait que le général Garibaldi a re-
noncé pour le moment au projet qu'il avait
d'aller en Sicile. Le général est fort tour-
menté par ses affaires de famille qui sont, il
est vrai, dei plus embrouillées et se compli-
quent chaque jour un peu plus. On sait que
le tribunal de première instance a repoussé
la demande en nullité de son mariage avec
M!1° Raimondi. Jusqu'ici celle-ci avait gardé
le silence, se bornant à ne pas s'opposer à la
demande en nullité. Elle vient de sortir de sa
réserve. Les journaux avaient dit que si la
requête du général n'avait pas été accueillie,
c'est parce que le général, par délicatesse,
n'avait pas voulu établir qu'elle était enceinte
au moment du mariage. C'est contre cette al-
légation que M"10 Joséphine Raimondi pro-
teste. Elle se dit calolnniée et déclare que ce
n'est pas elle qui- doit redouter que la lu-
mière se fasse sur ce qui s'est passé il y a vingt
ans,
» Cette intervention rend fort douteux le
succès de l'appel aussi avait-on imaginé de
faire casser le mariage par décret royal. On
disait qu'en 1860 le roi d'Italie était substi-
tué aux droits de l'empereur d'Autriche et
qu'il pouvait user rétrospectivement du pou-
voir absolu qu'il aurait eu il y a vingt ans.
'Mais les ministres, bien qu'amis de Gari-
baldi, ne paraissent pas séduits par ce rai-
sonnement un peu forcé, il faut en convenir.
On dit Garibaldi très irrité. Le vieux guer-
rier est l'homme de la nature. Il se sent pris
dans les filets invisibles de la procédure à
laquelle il n'entend rien, et quand on a dé-
truit deux royaumes il est dur de se voir im-
puissant à ̃déchirer un contrat passé devant
un simple curé de village. L'histoire nous
apprend que généralement' les plus grands
hommes ont été malheureux en ménage.
Cette réflexion doit consoler le héros de Mar-
sala. » H.-G. MONTFERRIER. »
'̃ "'•' ETUÂMfiES. • ̃̃
Afghanistan. •
Les journaux anglais publient de nom- ̃
breux télégrammes sur les progrès des trou-
pes anglaises dans l'Afghanistan.
Les dépêches du Times, datées du camp
général bous Caboul, montrent la résistance
cultes, toutes les hostilités que nous avions
vaincues, aumomentd' arriver en.pays libre
l'hiver se dressait contre nous, des glaçons
nous barraient le passage. Je n'oublierai
jamais cette matinée un ciel couleur de
suie, une pluie froide, le fleuve bistre et
roulant comme des quartiers de roche, `
nous enfin déposés sur le bord, assis sur
nos malles, transis de froid, trempés jus-
qu'aux os. Le voiturin était reparti pas
une hutte où nous abriter H y avait bien
la maisonn-eHe enfumée où l'on visait nos
passeports mais Fioretta, qui tremblait
de tous ses membres, n'y voulut pas en-
trer, bien qu'il y eût un poêle et que les
policiers lui eussent offert très- courtoise-
ment une heure d'hospitalité.
Des Autrichiens murmura-t-elle en-
tre ses dents qui claquaient plutôt mou-
iir dans la glace!
Survint un batelier, garçon résolu, qui
nous offrit de nous transporter sur l'autre
rive. J'allais faire des objections, mais
Buscantin était déjà dans le bateau. B-on
gré, mal gré, il fallut le suivre; jamais
de îna.vie je n'ai senti la mort si près de
moi. C'était effrayant de- voir ces gros
blocs venirànous, portés paruneavalanche
de boue et nous menacer d'un choc ter-
rible qui nous eût infailliblement brisés.
Mais le batelier faisait force de rames, et
avec une dextérité vaillante glissait en-
tre les quartiers de glace que Franz, de-
bout sur la poïipe, repoussait avec un
aviron. Moi, je tenais les mains de Fio-
retta qui avait fermé les yeux et qui pa-
raissait assoupie. Enfin nous allions tou-
cher l'autre bord quand le batelier s'écria <
qu'ont rencontrée les Anglais dans la journée t
du 7 octobre. 5
Trois régimens venus du Kohistan, et qui J
n'avaient pas encore été engagés dans aucune j I
affaire, les débris des régimens déjà battus et c
une grande partie de la population de Ca- £
boul ont défendu contre le colonel Baker des s
positions fortement retranchées situées sur <
de hautes montagnes à l'ouest de la ville
(sans doute les hauteurs de Bala-Hissar).
L'engagement s'est borné à un combat d'ar-
tillerie. La chute du joura a empêché l'inf an terie
d'attaquer ces positions mais la fusillade a
continué dans les ténèbres avec une grande
intensité.
Le Daily News, dans une dépêche égale-
ment datée du camp anglais près de Caboul,
nous apprend que dans la journée du 8 la
brigade commandée par le colonel Baker a
attaqué l'ennemi sur les hauteurs où il s'é-
tait établi au sud-ouest de Caboul.
L'ennemi attendait incessamment l'arrivée
des trois régimens venant de Ghuzni, sur la
route de Candahar à Caboul.
Enfin, un télégramme adressé au Standard
et daté de Beni-Hissar, près de Caboul, an-
nonce que dans la soirée du 8 les hauteurs
de Bala-Hissar avaient été évacuées par l'en-
nemi.
« Il est probable, ajoute la dépèche, que les
Afghans ne peuvent plus faire une longue
résistanca et que les troupes anglaises vont
pouvoir entrer immédiatement à Caboul sans
difficulté. »
On mande de Simla le 10 octobre
« Le général Roberts était devant Caboul à
la date du 8.
» Le colonel Massy, qui avait reçu l'ordre
de couper la retraite aux- Afghans sur la route
deBamian (Kohistan), s'est emparé de 78 piè-
ces de canon à Shalpur.
» Le général Baker et le colonel Macpherson
ont été envoyés avec des renforts considéra-
bles au-devant de l'ennemi qui est descendu
en masses des hauteurs auprèâ de Bala-Hissar
où il s'était retranché.
» Le général Roberts pensait que si ces of-
ficiers pouvaient en venir aux mains avec
l'ennemi, celui-ci ne pourrait ••plus soutenir
la lutte. •̃
» Le quartier général de la colonne com-
mandée par le général Gough sera établi à
Djellalabad le 13.
» Le colonel Jenkins, à la tète d'un déta-
chement de troupes, s'avancera jusqu'à Gan-
damak afin d'établir des communications
avec le général Roberts.
» Les difficultés de transport sont mainte-
nant surmontées.
» De tous côtés les colonnes s'avancent
pour appuyer les troupes du général Ro-
1 berts. »
Simla, le 11 octobre.
Trois régimens afghans venant de Ghuzni
1 marchent au secours des troupes qui ont été
opposées au général Baker. Ce général a reçu,
de son côté, des renforts envoyés par le co-
i lonel Macpherson.
Afrique méridionale.
Le Daily Telegraph publie des dépêches du
Cap qui disent que la présence des troupes
et la déclaration énergique de sir Garnet
Wolseley que le Transvaal resterait comme il
est paraissent avoir produit quelque effet sur
lesBoërs. On leur a annoncé qu'il leur serait
accordé des droits constitutionnels aussitôt
que l'agitation aura cessé. Suivant des rap-
ports envoyés par Baker Russeli, il y a lieu
d espérer que secocœni se soumettra. i-.es su-
jets dé Manyonyoba sont tous rentrés dans
t leurs foyers. Grâce à la présence de la co-
lonne de Clarke à Middle Drift, les Zoulous
de ces parages se sont soumis et ont demandé
l'amnistie. ]
Les dernières troupes anglaises ont quitté 1
le Zoulouland. Le télégraphe fonctionne c
i maintenant jusqu'à Pretoria. Sistayo a été
mis en liberté, et le chef des Basutos, Hlubi,
j reçoit le gouvernement d'un district dans le J
L Zoulouland. Klaas Lucas, ̃ l'apôtre de la (
guerre sur la frontière du Nord, a été fait (
prisonnier par Maclean.' Morosi défie tou-
1 jours le gouvernement de la colonie. <
i Ceiewayo reconnaît qu'il est justement (
> puni. Ses affirmations justifient la politique
3 de sir Bartle Frère. Il dit que Shepstone est
responsable de la guerre en annexant le
Transvaal, et, comme l'Angleterre était obli-
> gée de soutenir la querelle du Transvaal, il
s'est vu forcé à son tour de ne pas licencier j 1
[ son armée. Il y a longtemps qu'il ne serait
plus roi s'il l'avait licenciée.
En se pjaçant au point de vue des hommes
5 blancs, Cetêvayo a compris que la puissance
3 militaire du Zoulouland devai t être brisée. Il nie
i énergiquement qu'à aucune époque on lui ait
fait des ouvertures pour qu'il prête son armée
t contre les Boërs. C'est cette fausse allégation
qui a provoqué une si grande indignation
dans toute l'Afrique méridionale.
La franchise de Cetewayo est étonnante, dit
la dépêche, et il parait heureux de passer le
̃ reste de ses jours délivré des soucis du gou-
• vernement. •
Autriche-Hongrie.
3 Dans la séance du 9 octobre, la déclaration
des Tchèques a été lue à la Chambre dDéputés du Re'chsrath. Ce document est ainsi
t conçu
3 Au moment où nous entrons dans la Chambre
des Députés du Reichsrath, notre devoir est de
3 déclarer que nous n'abandonnons ni ne modi-
• fions d'aucune manière, par cette démarche et
les conséquences qui en résulteront, notre point
de vue par rapport au droit public tel qu'il
a été exposé plusieurs fois et dernière-
ment encore dans la proclamation électo-
rale du parti conservateur de la grande pro-
priété bohème du 24 juin 1879, ainsi que
dans celle du parti national bohème du 20 juin,
sur la base desquelles nous avons été élus que
• par là nous ne pouvons ni ne voulons porter at-
teinte à la situation, au point de vue national, du
royaume st de la couronne de Bohème, situation
reconnue et garantie par de nombreux actes pu-
blics que nous considérons au contraire comme
notre droit et notra devoir de défendre après
comme avant les droits et les revendications qui
> en résultent pour nous.
î Nous plaçant au point de vue de nos conyic»
Sainte Madone a
Il y avait à notre droite une agglomé-
ration de vraies dalles gelées qui ne bou-
geaient plus, comme si elles étaient
échouées sur la rive; à notre gauche, un
glaçon énorme roulait dtoit sur nous,
avec une telle rapidité qu'en le voyant je
me crus mort.
Sautez à droite 1 cria Franz en gar-
dant l'accent britannique.
Je pris Fioretta dans mes bras et je sau-
tai sur les glaçons agglomérés en quel-
ques pas je gagnai la terre ferme et je
pus crier de toute ma voix
« Vive l'Italie! »
La jeune fille ouvrit les yeux et me
pressa contre son cœur. Au même mo-
ment j'entendis un craquement le bateau
venait de recevoir le premier choc du
glaçon qui, répoussé, revint plusieurs fois
à la charge et finit par disloquer tout à
fait la frêle embarcation serrée entre
l'enclume et le marteau. Cependant Franz
et le batelier aidés de .Buscantin eurent
le temps de sauver nos bagages.
Allez devant, nous cria le Tchèque
nous vous rejoindrons.
Il ne nous rejoignit pas. APonte-Lagos-
curo nous trouvâmes du feu et des vivres,
et aprè3 nous être sérieusement réchauf-
fés nous allions nous mettre à table
quand le batelier m'apporta une carte de
Franz avec ces mots écrits au crayon
Pardon, cher ami, je vous quitte; si
vous en êtes fâché, c'est que vous n'êtes
pas amoureux. L'accent anglais que je
suis forcé de garder me donne le spleen,
el^ma perruque me gêne. Ne vous
ions par rapport à la question du droit public, c
tous reconnaissons aussi bien dans la protection i
les droits de tous les royaumes et pays de la t
nonarchie que dans le maintien du lien indisso- (
uble qui les unit, les bases naturelles et les con- i
Litions indispensables de l'ordre constitutionnel,
ûnsi que les garanties durables pour la puis- (
sance et la durée de cette monarchie. Travailler t
m commun à atteindre ce grand but, telle est,
selon nous la tâche suprême des représentas
ie tous les royaumes et pays. Nous croyons que
le seul moyen d'arriver à ce résultat est d'ame-
ner une réconciliation générale en assurant la
protection de tous les droits,
Nous avons toujours été disposés à prêter no-
tre concours, tout en maintenant notre point de
vue, pour arriver de cette manière à ce but.
Nous montrons aujourd'hui encore le même em-
pressement en domant suite, au moment où la
voix des peuples demande la réconciliation et un
compromis, où la situation de l'empire y pousse
à l'appel de notre empereur et roi, et en faisant
cette loyale déclaration sur le terrain des institu-
tions parlementaires et en offrant notre collabo-
ration pour l'accomplissement de l'œuvre de con-
corde,
Suivent 46 signatures, parmi lesquelles celles
de MM. Rieger, les comtes Henri et Richard
Clam-Martinilz, le comte François Thun, Ife prince,
Adolphe Schwarzenberg et le comte Egbert Bel-
crëdi.
La déclaration a été rédigée par le comte
Henri Clam- Martinitz.
Suivant les informations des journaux
tchèques, le même document a été présenté
à l'empereur par le comte Clam-Martinitz et
par M. Rieger avant l'ouverture de la séance
de la Chambre.
A la Chambre des Seigneurs, le même jour,
une déclaration identique a été lue au nom
de six pairs. Après la lecture, M. de Schmer-
ling a pris la parole pour démontrer que la
déclaration eu question n'aurait, dans la pra-
tique et au point de vue du droit, aucun
effet; qu'elle était en contradiction avec la
lettre autographe impériale par laquelle ces
membres avaient été appelés à la Chambre
des Seigneurs, puis en contradiction avec
leur serment, avec l'usage existant depuis
dix-neuf ans et avec la Constitution qui ne
dit mot d'une situation particulière du
royaume de Bohême au point de vue du droit
public. (Applaudissemens.)
Le prince Charles de Schwarzenberg a ré-
pondu que, sans entrer dans les détails de la
question, il se bornait à faire observer que le
serment n'existait que depuis 1873.
L'incident n'a pas eu de suites.
•* ̃ --Pérou. ''̃
Avec le Euascar, lisons-nous dans le Globe
de Londres, le Pérou perd le plus formidable
cuirassé qui lui fût resté après la destruc-
tion de l'énorme Independencia. VAtahualpa
et le Manco, ses deux autres navires cuiv-
rassés, sont considérés comme incapables
de lutter contre les deux puissans cuirassés
chiliens VAmirante-Cochrane et le Valpa-
raiso. Ces deux navires jumeaux, qui ont été
construits à Hull sur les plans de M. Reed,
portent des plaques de 9 pouces d'épaisseur
et sont armés chacun de six canons rayés
de 12 tonnes 1/2.
Les experts marins ont toujours été d'avis
que le Huascar serait battu s'il se mesurait
avec l'un ou l'autre de ces vaisseaux. En ef-
fet, outre que sa cuirasse était moitié inoins
épaisse que la leur, il portait un armement
moins puissant. Ses trois gros canons étaient
lisses, probablement du modèle Dahlgren,
portant un projectile sphérique de 500 livras,
et l'expérience démontre que ce projectile
lancé directement contre une plaque d'ar-
mure un peu forte était impuissant.
Actes et «Socnnaeras officiels.
Par décret en date du 9 octobre, rendu sur
fa proposition du ministre de l'intérieur et
des cultes
M. Grimanelli, secrétaire général da l'A-
riège, est nommé secrétaire général de la
préfecture de l'Aude.
M. Gassaignes, secrétaire général de l'Aude,'
est nommé secrétaire général de la préfec-
ture de l'Ariège.
M. Candelier, conseiller de préfecture' de la
Gironde, est nommé sous-préfet de l'arron-
dissement de Saint- Jean-d'Angely (Charente-
Inférieure).
M. de Grieu, sous-préfet de Saint-Jean-
d'Angely, est nommé conseiller de préfec-
ture de la Gironde.
M Christian, conseiller de préfecture du
Rhône, est nommé secrétaire général de la
préfecture du Gers, en remplacement 'de
M. Blanc, appelé à d'autres fonctions.
Par décret rendu le 10 octobre, sur la pro-
position du ministre de la guerre, ont été
nommés dans' le corps d-s ingénieurs des
poudres et salpêtres pour prendre rang |du
l01' du même mois
Au grade d'ingénieur en chef de 2° classe,
MM. les ingénieurs de lro classe Lamberi,
Bi'ilardon.
Au grade d'ingéDieur de l1'8 clas?e, M. Vi-
vier, ingénieur de 2° classe.
Au grade d'ingénieur de 2° classe, MM. les
sous-ingénieurs Vieille, Maissin, Désordaux,
Bruley, Jacotot, Messier.
Au grade de sous-ingénieur, MM.- les élè-
ves-ingéniers Mialaret, Barrai, Coupkr, Loi-
seau, Louppe.
Par décision du ministre des postes et des
télégraphes en date du 9 octobre à été auto-
ri-ée la création de bureaux télégraphiques
municipaux dans les communes de Belcaire
et d'Espezel (Aude).
Par décision du même jour, a été également
autorisés la concession d'un établissement de
facteur-bottier municipal à la commune-dë
Lano'iée (.Morbihan).
Sîas-ssa central K9étéeroï©sl«|!ïe.
Samedi 11 octoira.
Le baromètre monte de nouveau, et le ré-
gira c an'icyclouique pers'ste sur l'Europe oc-
occupez pas du iarcarol; il est payé.
Décidément, les Autrichiens sont de
braves gens, pensai-je en moi-même.
Mais je ne le dis à Fioretta qu'après la
libération de Venise, sans quoi elle m'eût
arraché les yeux dont un peintre a tou-
jours besoin.
Nous nous mariâmes à Turio, et Bus-
canîiu retourna seul dans le quadrilatère
où il introduisit une cargaison de fruits
défendus. On n'ouvrit pas ses malles à
Peschiera parce que, ayant gardé sa livrée,
il se don q a pour le valet de chambre d'un
coesul d'Autriche qui était dans le train
ce ne fut pas la moins fructueuse de ses
aventures.
Mes bons amis, si j'ai un conseil à vous
donner, c'est de ne jamais trop réfléchir.
C'est une grande folie de ne pas se fiera à
l'imprévu. "Quand la Providence prend un
masque, nous l'appelons le Hasard; elle
n'en est pas moins la Providence. Les
choses entreprises étourdiment sont or-
dinairement heureuses, témoin mon ma-
riage qui ne le fut pourtant pas du pre-
mier jour, et par ma faute. Il y a un art
d'être mari qui ne s'apprend pas tout
de suite. Je crus d'abord que la suprême
sagesse consistait à faire tout ce que
femme veut; et il me fallut quatre années
pour reconnaître que j'étais dans une
complète erreur. Fioretta voulut aller d'a-
bord à Turin pour voir le roi, puis à Ca-
prera pour voir Garibaldi; dès qu'elle les
eut vus, elle regretta les lagunes. Cepen-
dant, fidèle à son idée, elle refusa d'y re-
tourner tant qu'il y eut des Autrichiens.
Elle me mena ensuite à Paris qu'eile
cidentale où les vents sont faibles, le ciel gé-
néralement beau et la mer tranquille. Tan-
dis que la dépression signalée hier en Russie
descend, comme la précédente, vers la mer
Noire, une nouvelle apparaît encore aujour-
d'hui au nord-ouest de la Norvège, accompa-
gnée de pluie avec vent du sud-ouest.
La température reste basse le thermomè-
tre est tombé cette nuit à 4 degrés au-des-
sous de zéro à Haparanda.
En France, la situation est toujours belle.
Un tremblement de terre- est signalé à
Sutcha (Russie).
Aujourd'hui, à siz heures du matin, le ther-
momètre centigrade de l'ingénieur Ducray-
Chevaliier (PontrNeuf), marquait 6 degrés
4/10«s au-dessus de zéro a midi, 13 degrés
2 10°» au-dessus de zéro; a deux heures, 14 de-
grés 5/1 0e" au-dessus de zéro.
Hauteur du baromètre, à midi, 772mm, sans
correction.
NOUVELLES DIVERSES.
Le Président de la république doit être de
retour demain soir- à l'Elysée.
Le comte de Beust, ambassadeur d'Au-
triche-Hongrie, est arrivé ce matin à Paris.
Le comte de Saint-Vallkr a été reçu hier
en audience privée par l'empereur d'Allema-
tne et par l'impératrice. Il a été prié le soir à
îner chez LL. MM.
Le nouveau nonce, Mgr Czacky, sera
reçu mardi en audience solennelle au palais
de* l'Elysée par M. le Président de la répu-
blique et lui présentera ses lettres de créance.
Par décret uu 27 septembre et sur la pro-
position du ministre des affaires étrangères,
le Président de la république a nommé notre
collaborateur Khalil Ghanem chevalier de
l'Ordre de la Légion-d'Honneur.
L'instrument diplomatique portant pro-
rogation des traités et conventions de com-
merce avec l'Angleterre a été signé hier au
ministère des affaires étrangères par M. Wad-
dington et M. Adams, ministre de la Grande-
Bretagne à Paris, en l'absence de lord Lyons,
ambassadeur. [Havas.)
M. Teisserenc de Bort, ambassadeur de
la république française à Vienne, retournera
à son poste à l'expiration de son congé.
On mande de Perpignan le 11 octobre
« Une dépêche du préfet maritime de
Toulon informe le préfet des Pyrénées-Orien-
taies que le Calvados arrivera cette nuit de-
vant Port-Vendres. Le débarquement aura
lieu demain matin 12 octobre. »
L'adjudication du nouveau service pos-
tal par paquebots à établir entre Marseille,
Alger, les côtes de l'Algérie et de la Barba-
rie a eu lieu ce matin dans l'hôtel du minis-
tre des postes et des télégraphes.
Trois grandes Compagnies se présentaient
à l'adjudication. La Compagnie Fraissinet
demandait comme subvention 1,600,000 fr.;
la Compagnie Valéry 600,000 fr. et la Compa-
gnie transatlantique (M. Pereire, .directeur),
493. K00 fr.
La Compagnie transatlantique a été déclarée
adjudicataire.
On mande de Perpignan, le 11 octobre
« Le général espagnol Emilio, comman-
dant la brigade de la province de Gerona,
est arrivé à Perpignan, venant de Puycerda.
Le général a parcouru la frontière depuis
Gerona jusqu'à Puycerda et a constaté qu'au-
cune bande n'est en formation sur nos deux
frontières. »
Malgré les informations antérieures, il
n'est pas exact que les communications télé-
giaphiques aient été rompues entre la France
et l'Algérie. Les dépêches passent par Bône;
res deux tronçons de l'ancien câble coupé
pendant la pose du nouveau ont été rapide-
ment retrouvés.
Avant-hier soir, M. Roques, lieutenant
au 5e dragons à Saint-Omer, entendait en ren-
trant chez lui des gémissemens qui partaient
de là chambre de son ordonnance, le nommé
Latille. Il monta aussitôt et trouva le mal-
heureux soldat étendu sur le plancher, une
épée enfoncée dans la poitrine, au-dessus du
sein gauche. Le lieutenant retira l'épéè et
descendit pour chercher du secours.
Pendant ce temps, le blessé ayant eu la
force de se" relever saisit un fusil Lefau-
cheux appartenant à l'officier et s'en tira un
coup dans la bouche. La mort a été instanta-
née.
Des ouvriers étaient occupés hier, rue
Ordener, 26, à démolir une maison. Trois
d'entre eux ge trouvaient montés sur un pan
de muraille, quand, en voulant faire tomber
une grosse pierre, ils ont imprimé à la con-
struction un mouvement si violent que tout
s'est écroulé.
Ces malheureux ouvriers ont été ensevelis
sous un amasde décombres. On s'est empressé
de procéder au déblaiement.
Après une demi-heure de travail on a
trouvé le cadavre de l'un d'eux. Les deux
aut-es ouvriers ont été retirés grièvement
blessés et ont été transposés d'urgence à
l'hôpital Beaujon.
On écrit de Lille le 11 ostobre
« Une conduitede vapeur del'usineBarrois,
à Fives-Lille, a fait explosion cette nuit. Deux
ouvriers ont été tués. »
On lit dans la Gazette de Charleroi que
les ouvriers houilleurs se sont mis en grève
jeudi soir. au charbonnage des Viviers-
Réunis à Gilly.
Vendredi matin, la grève s'est étendue à un
autre charbonnage.
Les gré nst^s soat très cxlmes; ils récla-
ment une augmentation de salaire.
Le nommé IVan Hamme, l'auteur des
placards injurieux à l'adresse du roi des Bel-
ges, viept d'être arrêté à Lille où il s'était ré-
fugié. Son extradition ayant été demandée
par le gouvernement belge, il a été conduit à
la frontière et emprisonné à Bruxelles.
Une tentative de déraillement vient d'a-
trouva horrible; elle ne put vivre qu'au
Palais-Royal qui lui rappelait un peu la
place Saint-Marc, mais- une placé Saint-
Marc sans église, sans campanile, sans
Palais Ducal, sans mâts vénitiens, sans
Piazzetta, sans gondoles. La Seine lui
donnait'des nausées, nos petites voitures
où l'on ne peut s'étendre l'exténuaient.
Seul, l'Opéra italien lui proéura quelque
plaisir, à condition qu'elle ne vît pas
le public. Elle trouvait tous les hom-
mes petits, toutes les femmes laides. Elle
ne voulut pas voir mes amis, voilà pour-
quoi j'ai dû vous cacher mon mariage. Je
lui dis un jour qu'Annecy, en Savoie,
est une miniature de Venise il fallut aus-
sitôt partir pour Annecy. Elle y trouva
un air doux, des canaux et de petits
ponts, mais elle y chercha en vain les pa-
lais, les broderies et les dentelles de mar-
bre. J'avais un rival heureux qui l'en-
traînait à des infidélités incessantes et
avouées c'était le sol natal. Cela dura
trois à quatre ans, jusqu'au jour où la
Prusse et l'Italie déclarèrent la guerre à
l'Autriche. Alors Fioretta s'établit à Mi-
lan dans une maison amie pour suivre
de plus près les opérations et me fit en-
rôler parmi les garibaldiens qui partirent
pour la conquête du Tyrol. Je m'ennuyai
beaucoup dans cette campagne et, il faut
le dire, elle auesi. Elle s'inquiéta de moi
dès que je ne fus plus auprès d'elle. Il lui
vint tout à coup des inquiétudes et même
des jalousies qui flattèrent ma vanilé. Elle
m'écrivit lettres sur lettres pour me rap-
peler, mais je ne lui obéis pas, a! léguant
mon devoir, et jq ne revins qu'après la
roir lieu sur le chemin de fer de la Moselotte tii
Vosges). M F.
A 1 200 mètres environ de Saulxures, un
garde-barrière, en faisant sa ronde, trouva sur d~
le rail un énorme rocher. Il s'empressa avec L
beaucoup de peine de le jeter de côté. v>
A peine s'était-il éloigné, que la même e(
main criminelle replaçait l'obstacle au môme n
endroit. Cette fois, la machine du train de n
voyageurs qui arrive à Saulxures à dix heures s
du soir vint se heurter et casser le boulon de a
son chasse-pierres contre lui.
Une enquête a été ouverte.
Le sieur Brussi, âgé de quarante-deux a
ans, rentrait hier à son domicile, au Bar (Al- =
pes-Maritimes), accompagné du jeune Bre- t
mond, âgé de seize ans. Il était porteur d'une t
somme de 500 fr. qu'il venait de toucher dans £
la journée.
Il arrivait à son habitation lorsque d'un <
poulailler situé non loin de là partit un pie- (
mier coup de feu qui atteignit Bremond à
l'épaule gauche. Presque au même moment, t
Brussi recevait dans le dos un second coup
de feu qui le blessait grièvement. f
Les deux malheureux eurent encore la i
force de se trainer jusqu'à une maison voi-
sine. Leur état est désespéré.
On croit que le vol a dû être le mobile du
crime. Les coupables sont activement re-
cherchés.
En même temps que l'on vient de met-
tre à l'essai dans le 121e régiment de ligne le
nouveau costume de l'infanterie, on expéri-
mente au 8° dragons le nouveau dolman pro-
posé pour la cavalerie de ligne et de réserve.
Ce vêtement est semblable à celui de 1 artil-
lerie, sauf les tresses, le col et les paremens
qui sont de couleur jaune.
Une dépêche de Belgrade du 11 octobre
annonce qu'hier, à quatre heures du soir, a
eu lieu un violent tremblement de terre qui
s'est renouvelé aujourd'hui à quatre heures
du matin.
Les grands industriels de Manchester
s'occupent de fonder une Compagnie pour
rétablissement d'un railway à travers l'Afri-
que centrale. On relierait ainsi le fleuve Zam-
bèse à la côte de Zanzibar en passant par le
Nyassa. Le gouvernement anglais et plu-
sieurs notabilités ont donné leur adhésion à
ce projet qui ouvrirait davantage le conti-
nent africain au commerce européen.
On vient de découvrir à la Condamine,
entre Monaco et Monte-Carlo, une série de
sépultures antiques contenant des squelet-
tes couchés sur le dos, les mains jointes. On
a reconnu ceux d'une femme et d'un enfant.
Ces sépultures paraissent remonter au cin-
quième siècle de l'ère chrétienne.
On mande de New-York le 10 octobre
« Une collision de chemin de fer-a eu lieu
à Jackson, dans le Michigan. 25 personnes/
ont été tuées et 40»ont été blessées. »
L'Etat vient de faire don au musée de
Boulogne-sur-Mer, à la demande de M. A.
Huguet, sénateur, du tableau de Flameng
l'Appel des Girondins, qui a obtenu la
grande médaille d'or au Salon de 1879.
Le Baccalauréat es lettres, cours d'études
rédigé d'après les programmes officiels,
par M. François de Caussade, conserva-
teur à la Bibliothèque Mazarine. (Paris,
1879, chez Georges Masson, boulevard
Saint-Germain.)
Les questions d'enseignement sont à
Tordre du jour. Le droit ds collation des
grades qui a, de tout temps, appartenu à
l'Etat ne paraît pas pouvoir lui être sé-
rieusement contesté aujourd'hui. Le bac-
calauréat es lettres, entre autres, est la
conquête définitive de l'Université. Qui
oserait faire des bacheliers à sa place?
Qui les pourrait faire meilleurs et mieux
qu'elle? q
Tous les travaux qui se rapportent à
cette première et décisive épreuve des
carrières libérales méritent donc d'être
encouragés, quand ils unissent, comme
l'ouvrage que nous annonçons, une mé-
thode à quelques égards très nouvelle à
la connaissance sérieuse des littératures
des temps anciens et modernes, à une
expérience déjà longue et à un goût ex-
cellent.
M. François de Caussade, un des con-
servateurs de la Bibliothèque Mazarine,
éditeur (avec M. Réaume) des œuvres
complètes et inédites à! Agrippa d' Attei-
gne, et qui, depuis quinze ans, prépare avec
autant de succès que d'habileté aux épreu-
ves du baccalauréat des jeunes gens ap-
partenant à tous les ordres de l'enseigne-
ment public et privé M. de Caussade a
eu l'idée de résumer, dans une série de
petits volumes d'une lecture et d'un ma-
niement faciles, toute l'expérience qu'il a
acquise et toute la solide instructiou qu'il
aime à mettre au service de ses élèves-
Voici quel est le plan de son travail
Le nouveau Cours d'études pour le bac-
calauréat ès lettres est divisé, comme
l'examen lui-même, en deux parties la
rhétorique, la philosophie. La première
comprend sept fascicules in-18 ainsi ré-
partis 1 Rhétorique, étude des genres
littéraires; 2. 3. 4. Histoire littéraire,
grecque, latine, française 5. Analyses des
auteurs à expliquer, accompagnées d'exer-
c;ces sur le§ questions posées par les exa-
minateurs 6. Histoire de France anté-
rieure à 1610, et de V Europe depuis cette
date jusqu'à 1789; 7. Géographie; no-
guerre; jela trouvai alors transformée; elle
ne s'ennuyait plus etn'aimaitquemoi.Nous
entrâmes à Venise avant Victor-Emma-
nuel, et j'inaugurai alors ma seconde ma-
nière. Prenant au sérieux la boutade d'un
humoriste, je me dis que la femme est
comme notre ombre suivons-la, elle
nous fuit; fuyons-la, elle nous suit. Je
me mis alors à contrarier toutes les vo-
lontés de Fioretta, ce qui amena plusieurs
scènes assez vives au bout desquelles je
la laissai chez son père et je revins à Pa-
ris dans mon atelier. Elle ne me sui-
vit pas du tout, et au bout de deux
mois d'absence pendant lesquels j'er-
rais sur le boulevard comme une âme
en peine, je reçus une lettre m'ap-
prenant qu'au dernier bal de la prélec-
ture ma femme avait été l'une des trois
rciaes de la fête les deux autres, m'écri-
vait-on à- l'italienne, étaient la M, et
la G. Je partis le soir même pour
Venise de ce retour, naquit un garçon
qui eut plus tard une sœur et un frère:
trois gardes du corps, mes amis, ou, si
vous aimez mieux, trois gardes d'hon-
neur. J'adoptai alors matroisième manière
qui est la bonne et que j'ai formulée ainsi
pour l'instruction des races futures II
faut toujours faire ce que femme veut;
mais il faut qu'elle veuille ce que. nous
voulons. Fioretta veut que je passe toute
l'année avec elle et que j'aille me dérouil-
ler à Paris tous les printemps, à l'ouver-
ture du Salon. Je lui obéis aveuglément;
voilà pourquoi j'ai le plaisir de causer
avec vous ce soir, dans mon atelier de
garçon où je rajeunis de vingt année,.1?.
ons générales notions relatives à la
rance et à ses possessions coloniales. Les
eux premiers fascicules (Rhétorique et
ittérature grecque) sont aujourd'hui en
ente. Les autres parties sont sous presse
t paraîtront successivement. Celte pre-
ùère publication qui a déjà un grand
accès permet de juger du reste. Ai uno
lisce omnes.
Le but de l'auteur n'est pas de fourni?
,ux paresseux une instruction hâtive et
uperflcielle, une sorte de « coup de l'é-
rier » scolaire, mais d'initier les vrais
ravailleurs par une méthode raisonnée
iux principaux résultats de l'érudition
îontemporame. Cette méthode consiste
lans chaque partie à donner d'abord un
tableau synthétique de la matière, en-
suite le texte développé, et enfin le ré-
sumé synoptique de chaque subdivision
méthode aussi pratique dans les détails
ïue dans l'ensemble. Toutes les fois en
effet que, dans le cours du textes se pré-
sente un nom de ville dont la situation
géographique est peu connue des élèves,
l'auteur indique en parenthèse le conti-
nent, le pays, la province où on la trouve.
Un mot est-il difficile à comprendre ? i
le livre vous en donne l'étymologie.
Une énumération bibliographique pré-
sente-t-elle quelque aridité? que l'élève
ne se décourage pas; un petit tableau
synoptique est là tout près qui la rendra
claire pour le sens, facile pour la mé-
moire. Ayant observé en outre combien les
écoliers, en général, se prêtent peu à résu-
mer un texte quelconque, l'auteuramarqué
en marge l'idée principale de tout paragra-
phe qu'ils viennent de lire. Ces notes mar-
ginales, connues sous le nom de man-
chettes et d'une exécution matérielle assez
difficile, se trouvent à toutes les pages.
Une ingénieuse typographie s'est faite
ainsi l'auxiliaire toujours présent d'une
méthode toujours intelligente.
Le Cours d'études de M. de Caussade
ne s'adresse pas seulement aux retarda-2
taires de l'instruction classique, « pres-
sés de rejoindre », et ne se borne pas à
les approvisionner pour une étape. Le
choix des citations, prises dans les meil-
leures éditions des grands auteurs, sem-
ble inviter les bons élèves à meubler leur
mémoire d'une foule de beaux vers et de
fragmens précieux, épars un peu partout
dans des recueils difficiles à rassembler.
Ajoutons que le livfe, essentiellement
destiné à faciliter les réponses verbales)
n'en est pas moins d'une utilité manifeste
pour les concurrens de la Composition
écrite^ devenue si importante aujourd'hui,
éoueil habituel des esprits mal préparés
et trop fertile en naufrages. Un Index ana-
lytique très complet, qui petit servir dp
« questionnaire » pour l'examen oral,
aide également à trouver du premier coup
d'œil des matériaux pour la plupart des
sujets proposés aux candidats du travail
écrit. Ces sujetsneressemblentguèreàeeux
que l'Université donnait autrefois aux as*
pirans-bacheliers. On leur demande moins 8
de « discours dés généraux à leurs sol-
dats. » Alexandre, Annibal, César ûè tien»
nent plus toute la place. Juvénal ne se
plaindrait plus d'être obligé, sous Domi-
tien, de donner à Sylla, dans une ampli-
fication d'école, le conseil d'abdiquer la,
dictature.
M nos
Consilium dedimw Sullœ, privalus ut altum ,f
Dormiret. A~
Aujourd'hui, les sujets de composition
écrite roulent en grande partie sur des
questions de rhétorique, de morale ou
d'histoire littéraire. Le livre de M. de
Caussade répond à cette nouvelle ten-
dance.'
Ces' indications bien sommaires suffi-
ront à démontrer, je l'espère, l'utilité
pratique, multiple et opportune de l'ou-
vrage que nous annonçons, et pour le-
quel son intelligent éditeur, M. Georges
Masson, n'a reculé devant aucun sacri-
fice. Ainsi rédigé, imprimé et publié, le
livre mérite d'entrer dans la bibliothèque
des élèves, pour peu qu'ils en aient une,
et aussi dans celle des jeunes maîtres
éloignés des centres littéraires. Pourquoi
ne figurerait-il pas aussi parmi les livres
des gens du monde, sur- les rayons qu'ils
consultent quelquefois? Ils y trouveraient,
condensées, une foule de notions littérai-
res qu'ils ont, sans trop s'en douter, plus
ou moins oubliées.
L'auteur a donné ses soins à son Uvre
pendant plusieurs années. Il l'a fait pour
"ses élèves, et avec eux pour ainsi dire.
En leur lisant son travail, il les consul-
tait sans cesse, et toutes les fois que le
candidat bachelier ne saisissait pas le
sens d'une phrase, le professeur corri-
geait jusqu'à ce que l'élève eût compris.
En général, son enseignement oral em-
Quand vous viendrez à Venise, je vous re-
cevrai un peu mieux dans l'ancien palaia
Buscantin qui est aujourd'hui le palais
Oltramare. Vous n'y trouverez plus mon
beau-père la délivrance de Venise l'a-
vait rendu fou de joie (il vendit alors dans
une matinée ses cent vingt-cinq mille
drapeaux); mais au bout de quelques
mois est venue la lune rousse plus de
contrebande possible dans une ville
libre où il n'y avait plus d'objets prohi-
bés. Il maigrit de jour en jour, ne sachant
quç faire au monde, et mpurul de dés-
œuvrement en déclarant que l'unité de
l'Italie, avait ruiné le commerce. Je ne •
pourrai donc pas vous montrer le bon-
homme Buscanlin qui dans un accès de
délire patriotique m'avait si lestement
accordé sa Fioretta. Mais je vous présen-
terai à l'abbé Girolme qui vient chez moi
tous les soirs et qui est encore très
vert malgré ses soixante-dix-huit ans.
Il est devenu voltairien depuis le dernier
concile, et comme il travaille huit heures
par jour à son histoire de Venise, il va
publier le troisième volume de llnlro- >
duction. Enfin vous pouvez avoir la
chance de rencontrer le colonel Franz, un
des héros de Sadowa; toutes les fois qu'il
a huit jours de congé il les passe à Ve-
nise où il est reçu partout à bras ouverts.
Je me suis arrangé de manière que Fio-
retta le voulût absolument pour parrain
de son second fils vous voyez que la
paix est faite..
Marc-Monnier.
̃ FIN. •- •̃.•
"~M~tM.tC.
l'Italie tout entière est occupée d'un procès qui t
se déroule devant la Cour d'assises. Il y a pré-
cisément un an, un capitaine de l'armée,
M. Fadda, fut assassiné dans sa propre mai-
son et en plein jour. L'auteur du crime était
un nommé Cardinali, amant, dit-on, de
Mm0 Fadda, laquelle est accusée de compli-
cité. Ce Cardinali est un bellâtre, de son mé-
tier saltimbanque équestre, et qui joignait à
cette industrie celle qui a rendu fameux le
nom de M. Alphonse. Il se contentait, il est
vrai, de petits profits 20 ou 30 fr. On conçoit
donc que Mmo Fadda, relativement riche
puisqu'elle possédait 50,000 fr., ait été une
proie assez séduisante pour l'attirer au crime.
Ce qu'il y a de particulièrement dégoû-
tant dans cette affaire, c'est au'on n'y trouve
pour mobile aucune passion quelque peu
excusable. Cardinali ne visait que les 50,000 fr.
de umo Fadda, Raffaëla Saraceni, c'est son
nom de famille que vous trouverez dans les
journaux. Quant à celle-ci, si elle était en
désaccord avec le capitaine, c'est qu'elle trou-
vait qu'il était un mari insuffisant. M. Fadda a
eu cependant la loyauté de prévenir la fa-
mille que sa santé était compromise par une
blessure; mais les médecins avaient déclaré
qu'il pouvait se marier, et le capitaine, fort
salant homme d'ailleurs, avait eu le tort de
suivre leur avis. On peut croire que les qua-
lités qui avaient séduit Min
De ce côté encore, tout est particulièrement
bas et dégoûtant. Une danseuse de la troupe
équestre, maltresse de Cardinali, est accusée
de complicité. Cette malheureuse, dominée
par son amant, se prêtait à ses amours d'a-
bord, puis à son crime. La culpabilité de
Cardinali est évidente; on peut le dire dès à
•présent. La complicité de Mmo Fadda est mo-
ralement probable, mais elle ne sera peut-
être pas démontrée aux yeux du jury.
» Ce procès révèle un détail assez curieux
des mœurs des petites villes du Midi où vi-
» vait la famille Saraceni. Ces saltimbanques,
d'une troupe équestre des plus misérables,
étaient reçus par la famille Saraceni qui est
aisée et occupe une certaine position sociale;
̃i!s y étaient traités familièrement, sur le
pied de la plus complète égalité. Pour faire
comprendre ce qu'était cette troupe, il suffit
de dire qu'on lui donnait par représentation
..70 fr, pour huit chevaux et dix-huit per-
sonnes
» La Cour d'assises est plus courue pour ce
procès que ne sont les plus fameux théâtres,
et les dames se font remarquer par leur em-
pressement. Les vieux Romains qui ne man-
quent pas de sens n'approuvent point cette
curiosits. Ils disent que les fralches toilettes
qui s'étalent à la barre de la Cour sont une
offense pour la majesté de la justice et une
dérision pour les accusés qui peuvent être
•innocens et dignes d'intérêt. Ces exhibitions
̃ sont, disent-ils, un supplice anticipé pour
l'innocent injustement accusé, et un encou-
ragement pour les scélérats cyniques qui
aiment à se draper dans leurs crimes.- Je
trouve que les vieux Romains n'ont pas abso-
lument tort la justice devrait s'arranger
pour interdire les abords de son temple aux
fraîches toilettes qui là sont fort dépla-
cées.
̃ II parait que le général Garibaldi a re-
noncé pour le moment au projet qu'il avait
d'aller en Sicile. Le général est fort tour-
menté par ses affaires de famille qui sont, il
est vrai, dei plus embrouillées et se compli-
quent chaque jour un peu plus. On sait que
le tribunal de première instance a repoussé
la demande en nullité de son mariage avec
M!1° Raimondi. Jusqu'ici celle-ci avait gardé
le silence, se bornant à ne pas s'opposer à la
demande en nullité. Elle vient de sortir de sa
réserve. Les journaux avaient dit que si la
requête du général n'avait pas été accueillie,
c'est parce que le général, par délicatesse,
n'avait pas voulu établir qu'elle était enceinte
au moment du mariage. C'est contre cette al-
légation que M"10 Joséphine Raimondi pro-
teste. Elle se dit calolnniée et déclare que ce
n'est pas elle qui- doit redouter que la lu-
mière se fasse sur ce qui s'est passé il y a vingt
ans,
» Cette intervention rend fort douteux le
succès de l'appel aussi avait-on imaginé de
faire casser le mariage par décret royal. On
disait qu'en 1860 le roi d'Italie était substi-
tué aux droits de l'empereur d'Autriche et
qu'il pouvait user rétrospectivement du pou-
voir absolu qu'il aurait eu il y a vingt ans.
'Mais les ministres, bien qu'amis de Gari-
baldi, ne paraissent pas séduits par ce rai-
sonnement un peu forcé, il faut en convenir.
On dit Garibaldi très irrité. Le vieux guer-
rier est l'homme de la nature. Il se sent pris
dans les filets invisibles de la procédure à
laquelle il n'entend rien, et quand on a dé-
truit deux royaumes il est dur de se voir im-
puissant à ̃déchirer un contrat passé devant
un simple curé de village. L'histoire nous
apprend que généralement' les plus grands
hommes ont été malheureux en ménage.
Cette réflexion doit consoler le héros de Mar-
sala. » H.-G. MONTFERRIER. »
'̃ "'•' ETUÂMfiES. • ̃̃
Afghanistan. •
Les journaux anglais publient de nom- ̃
breux télégrammes sur les progrès des trou-
pes anglaises dans l'Afghanistan.
Les dépêches du Times, datées du camp
général bous Caboul, montrent la résistance
cultes, toutes les hostilités que nous avions
vaincues, aumomentd' arriver en.pays libre
l'hiver se dressait contre nous, des glaçons
nous barraient le passage. Je n'oublierai
jamais cette matinée un ciel couleur de
suie, une pluie froide, le fleuve bistre et
roulant comme des quartiers de roche, `
nous enfin déposés sur le bord, assis sur
nos malles, transis de froid, trempés jus-
qu'aux os. Le voiturin était reparti pas
une hutte où nous abriter H y avait bien
la maisonn-eHe enfumée où l'on visait nos
passeports mais Fioretta, qui tremblait
de tous ses membres, n'y voulut pas en-
trer, bien qu'il y eût un poêle et que les
policiers lui eussent offert très- courtoise-
ment une heure d'hospitalité.
Des Autrichiens murmura-t-elle en-
tre ses dents qui claquaient plutôt mou-
iir dans la glace!
Survint un batelier, garçon résolu, qui
nous offrit de nous transporter sur l'autre
rive. J'allais faire des objections, mais
Buscantin était déjà dans le bateau. B-on
gré, mal gré, il fallut le suivre; jamais
de îna.vie je n'ai senti la mort si près de
moi. C'était effrayant de- voir ces gros
blocs venirànous, portés paruneavalanche
de boue et nous menacer d'un choc ter-
rible qui nous eût infailliblement brisés.
Mais le batelier faisait force de rames, et
avec une dextérité vaillante glissait en-
tre les quartiers de glace que Franz, de-
bout sur la poïipe, repoussait avec un
aviron. Moi, je tenais les mains de Fio-
retta qui avait fermé les yeux et qui pa-
raissait assoupie. Enfin nous allions tou-
cher l'autre bord quand le batelier s'écria <
qu'ont rencontrée les Anglais dans la journée t
du 7 octobre. 5
Trois régimens venus du Kohistan, et qui J
n'avaient pas encore été engagés dans aucune j I
affaire, les débris des régimens déjà battus et c
une grande partie de la population de Ca- £
boul ont défendu contre le colonel Baker des s
positions fortement retranchées situées sur <
de hautes montagnes à l'ouest de la ville
(sans doute les hauteurs de Bala-Hissar).
L'engagement s'est borné à un combat d'ar-
tillerie. La chute du joura a empêché l'inf an terie
d'attaquer ces positions mais la fusillade a
continué dans les ténèbres avec une grande
intensité.
Le Daily News, dans une dépêche égale-
ment datée du camp anglais près de Caboul,
nous apprend que dans la journée du 8 la
brigade commandée par le colonel Baker a
attaqué l'ennemi sur les hauteurs où il s'é-
tait établi au sud-ouest de Caboul.
L'ennemi attendait incessamment l'arrivée
des trois régimens venant de Ghuzni, sur la
route de Candahar à Caboul.
Enfin, un télégramme adressé au Standard
et daté de Beni-Hissar, près de Caboul, an-
nonce que dans la soirée du 8 les hauteurs
de Bala-Hissar avaient été évacuées par l'en-
nemi.
« Il est probable, ajoute la dépèche, que les
Afghans ne peuvent plus faire une longue
résistanca et que les troupes anglaises vont
pouvoir entrer immédiatement à Caboul sans
difficulté. »
On mande de Simla le 10 octobre
« Le général Roberts était devant Caboul à
la date du 8.
» Le colonel Massy, qui avait reçu l'ordre
de couper la retraite aux- Afghans sur la route
deBamian (Kohistan), s'est emparé de 78 piè-
ces de canon à Shalpur.
» Le général Baker et le colonel Macpherson
ont été envoyés avec des renforts considéra-
bles au-devant de l'ennemi qui est descendu
en masses des hauteurs auprèâ de Bala-Hissar
où il s'était retranché.
» Le général Roberts pensait que si ces of-
ficiers pouvaient en venir aux mains avec
l'ennemi, celui-ci ne pourrait ••plus soutenir
la lutte. •̃
» Le quartier général de la colonne com-
mandée par le général Gough sera établi à
Djellalabad le 13.
» Le colonel Jenkins, à la tète d'un déta-
chement de troupes, s'avancera jusqu'à Gan-
damak afin d'établir des communications
avec le général Roberts.
» Les difficultés de transport sont mainte-
nant surmontées.
» De tous côtés les colonnes s'avancent
pour appuyer les troupes du général Ro-
1 berts. »
Simla, le 11 octobre.
Trois régimens afghans venant de Ghuzni
1 marchent au secours des troupes qui ont été
opposées au général Baker. Ce général a reçu,
de son côté, des renforts envoyés par le co-
i lonel Macpherson.
Afrique méridionale.
Le Daily Telegraph publie des dépêches du
Cap qui disent que la présence des troupes
et la déclaration énergique de sir Garnet
Wolseley que le Transvaal resterait comme il
est paraissent avoir produit quelque effet sur
lesBoërs. On leur a annoncé qu'il leur serait
accordé des droits constitutionnels aussitôt
que l'agitation aura cessé. Suivant des rap-
ports envoyés par Baker Russeli, il y a lieu
d espérer que secocœni se soumettra. i-.es su-
jets dé Manyonyoba sont tous rentrés dans
t leurs foyers. Grâce à la présence de la co-
lonne de Clarke à Middle Drift, les Zoulous
de ces parages se sont soumis et ont demandé
l'amnistie. ]
Les dernières troupes anglaises ont quitté 1
le Zoulouland. Le télégraphe fonctionne c
i maintenant jusqu'à Pretoria. Sistayo a été
mis en liberté, et le chef des Basutos, Hlubi,
j reçoit le gouvernement d'un district dans le J
L Zoulouland. Klaas Lucas, ̃ l'apôtre de la (
guerre sur la frontière du Nord, a été fait (
prisonnier par Maclean.' Morosi défie tou-
1 jours le gouvernement de la colonie. <
i Ceiewayo reconnaît qu'il est justement (
> puni. Ses affirmations justifient la politique
3 de sir Bartle Frère. Il dit que Shepstone est
responsable de la guerre en annexant le
Transvaal, et, comme l'Angleterre était obli-
> gée de soutenir la querelle du Transvaal, il
s'est vu forcé à son tour de ne pas licencier j 1
[ son armée. Il y a longtemps qu'il ne serait
plus roi s'il l'avait licenciée.
En se pjaçant au point de vue des hommes
5 blancs, Cetêvayo a compris que la puissance
3 militaire du Zoulouland devai t être brisée. Il nie
i énergiquement qu'à aucune époque on lui ait
fait des ouvertures pour qu'il prête son armée
t contre les Boërs. C'est cette fausse allégation
qui a provoqué une si grande indignation
dans toute l'Afrique méridionale.
La franchise de Cetewayo est étonnante, dit
la dépêche, et il parait heureux de passer le
̃ reste de ses jours délivré des soucis du gou-
• vernement. •
Autriche-Hongrie.
3 Dans la séance du 9 octobre, la déclaration
des Tchèques a été lue à la Chambre d
t conçu
3 Au moment où nous entrons dans la Chambre
des Députés du Reichsrath, notre devoir est de
3 déclarer que nous n'abandonnons ni ne modi-
• fions d'aucune manière, par cette démarche et
les conséquences qui en résulteront, notre point
de vue par rapport au droit public tel qu'il
a été exposé plusieurs fois et dernière-
ment encore dans la proclamation électo-
rale du parti conservateur de la grande pro-
priété bohème du 24 juin 1879, ainsi que
dans celle du parti national bohème du 20 juin,
sur la base desquelles nous avons été élus que
• par là nous ne pouvons ni ne voulons porter at-
teinte à la situation, au point de vue national, du
royaume st de la couronne de Bohème, situation
reconnue et garantie par de nombreux actes pu-
blics que nous considérons au contraire comme
notre droit et notra devoir de défendre après
comme avant les droits et les revendications qui
> en résultent pour nous.
î Nous plaçant au point de vue de nos conyic»
Sainte Madone a
Il y avait à notre droite une agglomé-
ration de vraies dalles gelées qui ne bou-
geaient plus, comme si elles étaient
échouées sur la rive; à notre gauche, un
glaçon énorme roulait dtoit sur nous,
avec une telle rapidité qu'en le voyant je
me crus mort.
Sautez à droite 1 cria Franz en gar-
dant l'accent britannique.
Je pris Fioretta dans mes bras et je sau-
tai sur les glaçons agglomérés en quel-
ques pas je gagnai la terre ferme et je
pus crier de toute ma voix
« Vive l'Italie! »
La jeune fille ouvrit les yeux et me
pressa contre son cœur. Au même mo-
ment j'entendis un craquement le bateau
venait de recevoir le premier choc du
glaçon qui, répoussé, revint plusieurs fois
à la charge et finit par disloquer tout à
fait la frêle embarcation serrée entre
l'enclume et le marteau. Cependant Franz
et le batelier aidés de .Buscantin eurent
le temps de sauver nos bagages.
Allez devant, nous cria le Tchèque
nous vous rejoindrons.
Il ne nous rejoignit pas. APonte-Lagos-
curo nous trouvâmes du feu et des vivres,
et aprè3 nous être sérieusement réchauf-
fés nous allions nous mettre à table
quand le batelier m'apporta une carte de
Franz avec ces mots écrits au crayon
Pardon, cher ami, je vous quitte; si
vous en êtes fâché, c'est que vous n'êtes
pas amoureux. L'accent anglais que je
suis forcé de garder me donne le spleen,
el^ma perruque me gêne. Ne vous
ions par rapport à la question du droit public, c
tous reconnaissons aussi bien dans la protection i
les droits de tous les royaumes et pays de la t
nonarchie que dans le maintien du lien indisso- (
uble qui les unit, les bases naturelles et les con- i
Litions indispensables de l'ordre constitutionnel,
ûnsi que les garanties durables pour la puis- (
sance et la durée de cette monarchie. Travailler t
m commun à atteindre ce grand but, telle est,
selon nous la tâche suprême des représentas
ie tous les royaumes et pays. Nous croyons que
le seul moyen d'arriver à ce résultat est d'ame-
ner une réconciliation générale en assurant la
protection de tous les droits,
Nous avons toujours été disposés à prêter no-
tre concours, tout en maintenant notre point de
vue, pour arriver de cette manière à ce but.
Nous montrons aujourd'hui encore le même em-
pressement en domant suite, au moment où la
voix des peuples demande la réconciliation et un
compromis, où la situation de l'empire y pousse
à l'appel de notre empereur et roi, et en faisant
cette loyale déclaration sur le terrain des institu-
tions parlementaires et en offrant notre collabo-
ration pour l'accomplissement de l'œuvre de con-
corde,
Suivent 46 signatures, parmi lesquelles celles
de MM. Rieger, les comtes Henri et Richard
Clam-Martinilz, le comte François Thun, Ife prince,
Adolphe Schwarzenberg et le comte Egbert Bel-
crëdi.
La déclaration a été rédigée par le comte
Henri Clam- Martinitz.
Suivant les informations des journaux
tchèques, le même document a été présenté
à l'empereur par le comte Clam-Martinitz et
par M. Rieger avant l'ouverture de la séance
de la Chambre.
A la Chambre des Seigneurs, le même jour,
une déclaration identique a été lue au nom
de six pairs. Après la lecture, M. de Schmer-
ling a pris la parole pour démontrer que la
déclaration eu question n'aurait, dans la pra-
tique et au point de vue du droit, aucun
effet; qu'elle était en contradiction avec la
lettre autographe impériale par laquelle ces
membres avaient été appelés à la Chambre
des Seigneurs, puis en contradiction avec
leur serment, avec l'usage existant depuis
dix-neuf ans et avec la Constitution qui ne
dit mot d'une situation particulière du
royaume de Bohême au point de vue du droit
public. (Applaudissemens.)
Le prince Charles de Schwarzenberg a ré-
pondu que, sans entrer dans les détails de la
question, il se bornait à faire observer que le
serment n'existait que depuis 1873.
L'incident n'a pas eu de suites.
•* ̃ --Pérou. ''̃
Avec le Euascar, lisons-nous dans le Globe
de Londres, le Pérou perd le plus formidable
cuirassé qui lui fût resté après la destruc-
tion de l'énorme Independencia. VAtahualpa
et le Manco, ses deux autres navires cuiv-
rassés, sont considérés comme incapables
de lutter contre les deux puissans cuirassés
chiliens VAmirante-Cochrane et le Valpa-
raiso. Ces deux navires jumeaux, qui ont été
construits à Hull sur les plans de M. Reed,
portent des plaques de 9 pouces d'épaisseur
et sont armés chacun de six canons rayés
de 12 tonnes 1/2.
Les experts marins ont toujours été d'avis
que le Huascar serait battu s'il se mesurait
avec l'un ou l'autre de ces vaisseaux. En ef-
fet, outre que sa cuirasse était moitié inoins
épaisse que la leur, il portait un armement
moins puissant. Ses trois gros canons étaient
lisses, probablement du modèle Dahlgren,
portant un projectile sphérique de 500 livras,
et l'expérience démontre que ce projectile
lancé directement contre une plaque d'ar-
mure un peu forte était impuissant.
Actes et «Socnnaeras officiels.
Par décret en date du 9 octobre, rendu sur
fa proposition du ministre de l'intérieur et
des cultes
M. Grimanelli, secrétaire général da l'A-
riège, est nommé secrétaire général de la
préfecture de l'Aude.
M. Gassaignes, secrétaire général de l'Aude,'
est nommé secrétaire général de la préfec-
ture de l'Ariège.
M. Candelier, conseiller de préfecture' de la
Gironde, est nommé sous-préfet de l'arron-
dissement de Saint- Jean-d'Angely (Charente-
Inférieure).
M. de Grieu, sous-préfet de Saint-Jean-
d'Angely, est nommé conseiller de préfec-
ture de la Gironde.
M Christian, conseiller de préfecture du
Rhône, est nommé secrétaire général de la
préfecture du Gers, en remplacement 'de
M. Blanc, appelé à d'autres fonctions.
Par décret rendu le 10 octobre, sur la pro-
position du ministre de la guerre, ont été
nommés dans' le corps d-s ingénieurs des
poudres et salpêtres pour prendre rang |du
l01' du même mois
Au grade d'ingénieur en chef de 2° classe,
MM. les ingénieurs de lro classe Lamberi,
Bi'ilardon.
Au grade d'ingéDieur de l1'8 clas?e, M. Vi-
vier, ingénieur de 2° classe.
Au grade d'ingénieur de 2° classe, MM. les
sous-ingénieurs Vieille, Maissin, Désordaux,
Bruley, Jacotot, Messier.
Au grade de sous-ingénieur, MM.- les élè-
ves-ingéniers Mialaret, Barrai, Coupkr, Loi-
seau, Louppe.
Par décision du ministre des postes et des
télégraphes en date du 9 octobre à été auto-
ri-ée la création de bureaux télégraphiques
municipaux dans les communes de Belcaire
et d'Espezel (Aude).
Par décision du même jour, a été également
autorisés la concession d'un établissement de
facteur-bottier municipal à la commune-dë
Lano'iée (.Morbihan).
Sîas-ssa central K9étéeroï©sl«|!ïe.
Samedi 11 octoira.
Le baromètre monte de nouveau, et le ré-
gira c an'icyclouique pers'ste sur l'Europe oc-
occupez pas du iarcarol; il est payé.
Décidément, les Autrichiens sont de
braves gens, pensai-je en moi-même.
Mais je ne le dis à Fioretta qu'après la
libération de Venise, sans quoi elle m'eût
arraché les yeux dont un peintre a tou-
jours besoin.
Nous nous mariâmes à Turio, et Bus-
canîiu retourna seul dans le quadrilatère
où il introduisit une cargaison de fruits
défendus. On n'ouvrit pas ses malles à
Peschiera parce que, ayant gardé sa livrée,
il se don q a pour le valet de chambre d'un
coesul d'Autriche qui était dans le train
ce ne fut pas la moins fructueuse de ses
aventures.
Mes bons amis, si j'ai un conseil à vous
donner, c'est de ne jamais trop réfléchir.
C'est une grande folie de ne pas se fiera à
l'imprévu. "Quand la Providence prend un
masque, nous l'appelons le Hasard; elle
n'en est pas moins la Providence. Les
choses entreprises étourdiment sont or-
dinairement heureuses, témoin mon ma-
riage qui ne le fut pourtant pas du pre-
mier jour, et par ma faute. Il y a un art
d'être mari qui ne s'apprend pas tout
de suite. Je crus d'abord que la suprême
sagesse consistait à faire tout ce que
femme veut; et il me fallut quatre années
pour reconnaître que j'étais dans une
complète erreur. Fioretta voulut aller d'a-
bord à Turin pour voir le roi, puis à Ca-
prera pour voir Garibaldi; dès qu'elle les
eut vus, elle regretta les lagunes. Cepen-
dant, fidèle à son idée, elle refusa d'y re-
tourner tant qu'il y eut des Autrichiens.
Elle me mena ensuite à Paris qu'eile
cidentale où les vents sont faibles, le ciel gé-
néralement beau et la mer tranquille. Tan-
dis que la dépression signalée hier en Russie
descend, comme la précédente, vers la mer
Noire, une nouvelle apparaît encore aujour-
d'hui au nord-ouest de la Norvège, accompa-
gnée de pluie avec vent du sud-ouest.
La température reste basse le thermomè-
tre est tombé cette nuit à 4 degrés au-des-
sous de zéro à Haparanda.
En France, la situation est toujours belle.
Un tremblement de terre- est signalé à
Sutcha (Russie).
Aujourd'hui, à siz heures du matin, le ther-
momètre centigrade de l'ingénieur Ducray-
Chevaliier (PontrNeuf), marquait 6 degrés
4/10«s au-dessus de zéro a midi, 13 degrés
2 10°» au-dessus de zéro; a deux heures, 14 de-
grés 5/1 0e" au-dessus de zéro.
Hauteur du baromètre, à midi, 772mm, sans
correction.
NOUVELLES DIVERSES.
Le Président de la république doit être de
retour demain soir- à l'Elysée.
Le comte de Beust, ambassadeur d'Au-
triche-Hongrie, est arrivé ce matin à Paris.
Le comte de Saint-Vallkr a été reçu hier
en audience privée par l'empereur d'Allema-
tne et par l'impératrice. Il a été prié le soir à
îner chez LL. MM.
Le nouveau nonce, Mgr Czacky, sera
reçu mardi en audience solennelle au palais
de* l'Elysée par M. le Président de la répu-
blique et lui présentera ses lettres de créance.
Par décret uu 27 septembre et sur la pro-
position du ministre des affaires étrangères,
le Président de la république a nommé notre
collaborateur Khalil Ghanem chevalier de
l'Ordre de la Légion-d'Honneur.
L'instrument diplomatique portant pro-
rogation des traités et conventions de com-
merce avec l'Angleterre a été signé hier au
ministère des affaires étrangères par M. Wad-
dington et M. Adams, ministre de la Grande-
Bretagne à Paris, en l'absence de lord Lyons,
ambassadeur. [Havas.)
M. Teisserenc de Bort, ambassadeur de
la république française à Vienne, retournera
à son poste à l'expiration de son congé.
On mande de Perpignan le 11 octobre
« Une dépêche du préfet maritime de
Toulon informe le préfet des Pyrénées-Orien-
taies que le Calvados arrivera cette nuit de-
vant Port-Vendres. Le débarquement aura
lieu demain matin 12 octobre. »
L'adjudication du nouveau service pos-
tal par paquebots à établir entre Marseille,
Alger, les côtes de l'Algérie et de la Barba-
rie a eu lieu ce matin dans l'hôtel du minis-
tre des postes et des télégraphes.
Trois grandes Compagnies se présentaient
à l'adjudication. La Compagnie Fraissinet
demandait comme subvention 1,600,000 fr.;
la Compagnie Valéry 600,000 fr. et la Compa-
gnie transatlantique (M. Pereire, .directeur),
493. K00 fr.
La Compagnie transatlantique a été déclarée
adjudicataire.
On mande de Perpignan, le 11 octobre
« Le général espagnol Emilio, comman-
dant la brigade de la province de Gerona,
est arrivé à Perpignan, venant de Puycerda.
Le général a parcouru la frontière depuis
Gerona jusqu'à Puycerda et a constaté qu'au-
cune bande n'est en formation sur nos deux
frontières. »
Malgré les informations antérieures, il
n'est pas exact que les communications télé-
giaphiques aient été rompues entre la France
et l'Algérie. Les dépêches passent par Bône;
res deux tronçons de l'ancien câble coupé
pendant la pose du nouveau ont été rapide-
ment retrouvés.
Avant-hier soir, M. Roques, lieutenant
au 5e dragons à Saint-Omer, entendait en ren-
trant chez lui des gémissemens qui partaient
de là chambre de son ordonnance, le nommé
Latille. Il monta aussitôt et trouva le mal-
heureux soldat étendu sur le plancher, une
épée enfoncée dans la poitrine, au-dessus du
sein gauche. Le lieutenant retira l'épéè et
descendit pour chercher du secours.
Pendant ce temps, le blessé ayant eu la
force de se" relever saisit un fusil Lefau-
cheux appartenant à l'officier et s'en tira un
coup dans la bouche. La mort a été instanta-
née.
Des ouvriers étaient occupés hier, rue
Ordener, 26, à démolir une maison. Trois
d'entre eux ge trouvaient montés sur un pan
de muraille, quand, en voulant faire tomber
une grosse pierre, ils ont imprimé à la con-
struction un mouvement si violent que tout
s'est écroulé.
Ces malheureux ouvriers ont été ensevelis
sous un amasde décombres. On s'est empressé
de procéder au déblaiement.
Après une demi-heure de travail on a
trouvé le cadavre de l'un d'eux. Les deux
aut-es ouvriers ont été retirés grièvement
blessés et ont été transposés d'urgence à
l'hôpital Beaujon.
On écrit de Lille le 11 ostobre
« Une conduitede vapeur del'usineBarrois,
à Fives-Lille, a fait explosion cette nuit. Deux
ouvriers ont été tués. »
On lit dans la Gazette de Charleroi que
les ouvriers houilleurs se sont mis en grève
jeudi soir. au charbonnage des Viviers-
Réunis à Gilly.
Vendredi matin, la grève s'est étendue à un
autre charbonnage.
Les gré nst^s soat très cxlmes; ils récla-
ment une augmentation de salaire.
Le nommé IVan Hamme, l'auteur des
placards injurieux à l'adresse du roi des Bel-
ges, viept d'être arrêté à Lille où il s'était ré-
fugié. Son extradition ayant été demandée
par le gouvernement belge, il a été conduit à
la frontière et emprisonné à Bruxelles.
Une tentative de déraillement vient d'a-
trouva horrible; elle ne put vivre qu'au
Palais-Royal qui lui rappelait un peu la
place Saint-Marc, mais- une placé Saint-
Marc sans église, sans campanile, sans
Palais Ducal, sans mâts vénitiens, sans
Piazzetta, sans gondoles. La Seine lui
donnait'des nausées, nos petites voitures
où l'on ne peut s'étendre l'exténuaient.
Seul, l'Opéra italien lui proéura quelque
plaisir, à condition qu'elle ne vît pas
le public. Elle trouvait tous les hom-
mes petits, toutes les femmes laides. Elle
ne voulut pas voir mes amis, voilà pour-
quoi j'ai dû vous cacher mon mariage. Je
lui dis un jour qu'Annecy, en Savoie,
est une miniature de Venise il fallut aus-
sitôt partir pour Annecy. Elle y trouva
un air doux, des canaux et de petits
ponts, mais elle y chercha en vain les pa-
lais, les broderies et les dentelles de mar-
bre. J'avais un rival heureux qui l'en-
traînait à des infidélités incessantes et
avouées c'était le sol natal. Cela dura
trois à quatre ans, jusqu'au jour où la
Prusse et l'Italie déclarèrent la guerre à
l'Autriche. Alors Fioretta s'établit à Mi-
lan dans une maison amie pour suivre
de plus près les opérations et me fit en-
rôler parmi les garibaldiens qui partirent
pour la conquête du Tyrol. Je m'ennuyai
beaucoup dans cette campagne et, il faut
le dire, elle auesi. Elle s'inquiéta de moi
dès que je ne fus plus auprès d'elle. Il lui
vint tout à coup des inquiétudes et même
des jalousies qui flattèrent ma vanilé. Elle
m'écrivit lettres sur lettres pour me rap-
peler, mais je ne lui obéis pas, a! léguant
mon devoir, et jq ne revins qu'après la
roir lieu sur le chemin de fer de la Moselotte tii
Vosges). M F.
A 1 200 mètres environ de Saulxures, un
garde-barrière, en faisant sa ronde, trouva sur d~
le rail un énorme rocher. Il s'empressa avec L
beaucoup de peine de le jeter de côté. v>
A peine s'était-il éloigné, que la même e(
main criminelle replaçait l'obstacle au môme n
endroit. Cette fois, la machine du train de n
voyageurs qui arrive à Saulxures à dix heures s
du soir vint se heurter et casser le boulon de a
son chasse-pierres contre lui.
Une enquête a été ouverte.
Le sieur Brussi, âgé de quarante-deux a
ans, rentrait hier à son domicile, au Bar (Al- =
pes-Maritimes), accompagné du jeune Bre- t
mond, âgé de seize ans. Il était porteur d'une t
somme de 500 fr. qu'il venait de toucher dans £
la journée.
Il arrivait à son habitation lorsque d'un <
poulailler situé non loin de là partit un pie- (
mier coup de feu qui atteignit Bremond à
l'épaule gauche. Presque au même moment, t
Brussi recevait dans le dos un second coup
de feu qui le blessait grièvement. f
Les deux malheureux eurent encore la i
force de se trainer jusqu'à une maison voi-
sine. Leur état est désespéré.
On croit que le vol a dû être le mobile du
crime. Les coupables sont activement re-
cherchés.
En même temps que l'on vient de met-
tre à l'essai dans le 121e régiment de ligne le
nouveau costume de l'infanterie, on expéri-
mente au 8° dragons le nouveau dolman pro-
posé pour la cavalerie de ligne et de réserve.
Ce vêtement est semblable à celui de 1 artil-
lerie, sauf les tresses, le col et les paremens
qui sont de couleur jaune.
Une dépêche de Belgrade du 11 octobre
annonce qu'hier, à quatre heures du soir, a
eu lieu un violent tremblement de terre qui
s'est renouvelé aujourd'hui à quatre heures
du matin.
Les grands industriels de Manchester
s'occupent de fonder une Compagnie pour
rétablissement d'un railway à travers l'Afri-
que centrale. On relierait ainsi le fleuve Zam-
bèse à la côte de Zanzibar en passant par le
Nyassa. Le gouvernement anglais et plu-
sieurs notabilités ont donné leur adhésion à
ce projet qui ouvrirait davantage le conti-
nent africain au commerce européen.
On vient de découvrir à la Condamine,
entre Monaco et Monte-Carlo, une série de
sépultures antiques contenant des squelet-
tes couchés sur le dos, les mains jointes. On
a reconnu ceux d'une femme et d'un enfant.
Ces sépultures paraissent remonter au cin-
quième siècle de l'ère chrétienne.
On mande de New-York le 10 octobre
« Une collision de chemin de fer-a eu lieu
à Jackson, dans le Michigan. 25 personnes/
ont été tuées et 40»ont été blessées. »
L'Etat vient de faire don au musée de
Boulogne-sur-Mer, à la demande de M. A.
Huguet, sénateur, du tableau de Flameng
l'Appel des Girondins, qui a obtenu la
grande médaille d'or au Salon de 1879.
Le Baccalauréat es lettres, cours d'études
rédigé d'après les programmes officiels,
par M. François de Caussade, conserva-
teur à la Bibliothèque Mazarine. (Paris,
1879, chez Georges Masson, boulevard
Saint-Germain.)
Les questions d'enseignement sont à
Tordre du jour. Le droit ds collation des
grades qui a, de tout temps, appartenu à
l'Etat ne paraît pas pouvoir lui être sé-
rieusement contesté aujourd'hui. Le bac-
calauréat es lettres, entre autres, est la
conquête définitive de l'Université. Qui
oserait faire des bacheliers à sa place?
Qui les pourrait faire meilleurs et mieux
qu'elle? q
Tous les travaux qui se rapportent à
cette première et décisive épreuve des
carrières libérales méritent donc d'être
encouragés, quand ils unissent, comme
l'ouvrage que nous annonçons, une mé-
thode à quelques égards très nouvelle à
la connaissance sérieuse des littératures
des temps anciens et modernes, à une
expérience déjà longue et à un goût ex-
cellent.
M. François de Caussade, un des con-
servateurs de la Bibliothèque Mazarine,
éditeur (avec M. Réaume) des œuvres
complètes et inédites à! Agrippa d' Attei-
gne, et qui, depuis quinze ans, prépare avec
autant de succès que d'habileté aux épreu-
ves du baccalauréat des jeunes gens ap-
partenant à tous les ordres de l'enseigne-
ment public et privé M. de Caussade a
eu l'idée de résumer, dans une série de
petits volumes d'une lecture et d'un ma-
niement faciles, toute l'expérience qu'il a
acquise et toute la solide instructiou qu'il
aime à mettre au service de ses élèves-
Voici quel est le plan de son travail
Le nouveau Cours d'études pour le bac-
calauréat ès lettres est divisé, comme
l'examen lui-même, en deux parties la
rhétorique, la philosophie. La première
comprend sept fascicules in-18 ainsi ré-
partis 1 Rhétorique, étude des genres
littéraires; 2. 3. 4. Histoire littéraire,
grecque, latine, française 5. Analyses des
auteurs à expliquer, accompagnées d'exer-
c;ces sur le§ questions posées par les exa-
minateurs 6. Histoire de France anté-
rieure à 1610, et de V Europe depuis cette
date jusqu'à 1789; 7. Géographie; no-
guerre; jela trouvai alors transformée; elle
ne s'ennuyait plus etn'aimaitquemoi.Nous
entrâmes à Venise avant Victor-Emma-
nuel, et j'inaugurai alors ma seconde ma-
nière. Prenant au sérieux la boutade d'un
humoriste, je me dis que la femme est
comme notre ombre suivons-la, elle
nous fuit; fuyons-la, elle nous suit. Je
me mis alors à contrarier toutes les vo-
lontés de Fioretta, ce qui amena plusieurs
scènes assez vives au bout desquelles je
la laissai chez son père et je revins à Pa-
ris dans mon atelier. Elle ne me sui-
vit pas du tout, et au bout de deux
mois d'absence pendant lesquels j'er-
rais sur le boulevard comme une âme
en peine, je reçus une lettre m'ap-
prenant qu'au dernier bal de la prélec-
ture ma femme avait été l'une des trois
rciaes de la fête les deux autres, m'écri-
vait-on à- l'italienne, étaient la M, et
la G. Je partis le soir même pour
Venise de ce retour, naquit un garçon
qui eut plus tard une sœur et un frère:
trois gardes du corps, mes amis, ou, si
vous aimez mieux, trois gardes d'hon-
neur. J'adoptai alors matroisième manière
qui est la bonne et que j'ai formulée ainsi
pour l'instruction des races futures II
faut toujours faire ce que femme veut;
mais il faut qu'elle veuille ce que. nous
voulons. Fioretta veut que je passe toute
l'année avec elle et que j'aille me dérouil-
ler à Paris tous les printemps, à l'ouver-
ture du Salon. Je lui obéis aveuglément;
voilà pourquoi j'ai le plaisir de causer
avec vous ce soir, dans mon atelier de
garçon où je rajeunis de vingt année,.1?.
ons générales notions relatives à la
rance et à ses possessions coloniales. Les
eux premiers fascicules (Rhétorique et
ittérature grecque) sont aujourd'hui en
ente. Les autres parties sont sous presse
t paraîtront successivement. Celte pre-
ùère publication qui a déjà un grand
accès permet de juger du reste. Ai uno
lisce omnes.
Le but de l'auteur n'est pas de fourni?
,ux paresseux une instruction hâtive et
uperflcielle, une sorte de « coup de l'é-
rier » scolaire, mais d'initier les vrais
ravailleurs par une méthode raisonnée
iux principaux résultats de l'érudition
îontemporame. Cette méthode consiste
lans chaque partie à donner d'abord un
tableau synthétique de la matière, en-
suite le texte développé, et enfin le ré-
sumé synoptique de chaque subdivision
méthode aussi pratique dans les détails
ïue dans l'ensemble. Toutes les fois en
effet que, dans le cours du textes se pré-
sente un nom de ville dont la situation
géographique est peu connue des élèves,
l'auteur indique en parenthèse le conti-
nent, le pays, la province où on la trouve.
Un mot est-il difficile à comprendre ? i
le livre vous en donne l'étymologie.
Une énumération bibliographique pré-
sente-t-elle quelque aridité? que l'élève
ne se décourage pas; un petit tableau
synoptique est là tout près qui la rendra
claire pour le sens, facile pour la mé-
moire. Ayant observé en outre combien les
écoliers, en général, se prêtent peu à résu-
mer un texte quelconque, l'auteuramarqué
en marge l'idée principale de tout paragra-
phe qu'ils viennent de lire. Ces notes mar-
ginales, connues sous le nom de man-
chettes et d'une exécution matérielle assez
difficile, se trouvent à toutes les pages.
Une ingénieuse typographie s'est faite
ainsi l'auxiliaire toujours présent d'une
méthode toujours intelligente.
Le Cours d'études de M. de Caussade
ne s'adresse pas seulement aux retarda-2
taires de l'instruction classique, « pres-
sés de rejoindre », et ne se borne pas à
les approvisionner pour une étape. Le
choix des citations, prises dans les meil-
leures éditions des grands auteurs, sem-
ble inviter les bons élèves à meubler leur
mémoire d'une foule de beaux vers et de
fragmens précieux, épars un peu partout
dans des recueils difficiles à rassembler.
Ajoutons que le livfe, essentiellement
destiné à faciliter les réponses verbales)
n'en est pas moins d'une utilité manifeste
pour les concurrens de la Composition
écrite^ devenue si importante aujourd'hui,
éoueil habituel des esprits mal préparés
et trop fertile en naufrages. Un Index ana-
lytique très complet, qui petit servir dp
« questionnaire » pour l'examen oral,
aide également à trouver du premier coup
d'œil des matériaux pour la plupart des
sujets proposés aux candidats du travail
écrit. Ces sujetsneressemblentguèreàeeux
que l'Université donnait autrefois aux as*
pirans-bacheliers. On leur demande moins 8
de « discours dés généraux à leurs sol-
dats. » Alexandre, Annibal, César ûè tien»
nent plus toute la place. Juvénal ne se
plaindrait plus d'être obligé, sous Domi-
tien, de donner à Sylla, dans une ampli-
fication d'école, le conseil d'abdiquer la,
dictature.
M nos
Consilium dedimw Sullœ, privalus ut altum ,f
Dormiret. A~
Aujourd'hui, les sujets de composition
écrite roulent en grande partie sur des
questions de rhétorique, de morale ou
d'histoire littéraire. Le livre de M. de
Caussade répond à cette nouvelle ten-
dance.'
Ces' indications bien sommaires suffi-
ront à démontrer, je l'espère, l'utilité
pratique, multiple et opportune de l'ou-
vrage que nous annonçons, et pour le-
quel son intelligent éditeur, M. Georges
Masson, n'a reculé devant aucun sacri-
fice. Ainsi rédigé, imprimé et publié, le
livre mérite d'entrer dans la bibliothèque
des élèves, pour peu qu'ils en aient une,
et aussi dans celle des jeunes maîtres
éloignés des centres littéraires. Pourquoi
ne figurerait-il pas aussi parmi les livres
des gens du monde, sur- les rayons qu'ils
consultent quelquefois? Ils y trouveraient,
condensées, une foule de notions littérai-
res qu'ils ont, sans trop s'en douter, plus
ou moins oubliées.
L'auteur a donné ses soins à son Uvre
pendant plusieurs années. Il l'a fait pour
"ses élèves, et avec eux pour ainsi dire.
En leur lisant son travail, il les consul-
tait sans cesse, et toutes les fois que le
candidat bachelier ne saisissait pas le
sens d'une phrase, le professeur corri-
geait jusqu'à ce que l'élève eût compris.
En général, son enseignement oral em-
Quand vous viendrez à Venise, je vous re-
cevrai un peu mieux dans l'ancien palaia
Buscantin qui est aujourd'hui le palais
Oltramare. Vous n'y trouverez plus mon
beau-père la délivrance de Venise l'a-
vait rendu fou de joie (il vendit alors dans
une matinée ses cent vingt-cinq mille
drapeaux); mais au bout de quelques
mois est venue la lune rousse plus de
contrebande possible dans une ville
libre où il n'y avait plus d'objets prohi-
bés. Il maigrit de jour en jour, ne sachant
quç faire au monde, et mpurul de dés-
œuvrement en déclarant que l'unité de
l'Italie, avait ruiné le commerce. Je ne •
pourrai donc pas vous montrer le bon-
homme Buscanlin qui dans un accès de
délire patriotique m'avait si lestement
accordé sa Fioretta. Mais je vous présen-
terai à l'abbé Girolme qui vient chez moi
tous les soirs et qui est encore très
vert malgré ses soixante-dix-huit ans.
Il est devenu voltairien depuis le dernier
concile, et comme il travaille huit heures
par jour à son histoire de Venise, il va
publier le troisième volume de llnlro- >
duction. Enfin vous pouvez avoir la
chance de rencontrer le colonel Franz, un
des héros de Sadowa; toutes les fois qu'il
a huit jours de congé il les passe à Ve-
nise où il est reçu partout à bras ouverts.
Je me suis arrangé de manière que Fio-
retta le voulût absolument pour parrain
de son second fils vous voyez que la
paix est faite..
Marc-Monnier.
̃ FIN. •- •̃.•
"~M~tM.tC.
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