Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1877-12-22
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Description : 22 décembre 1877 22 décembre 1877
Description : 1877/12/22. 1877/12/22.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
JOURNAL «ES DEBATS BU. SAMEDI 22 DÉCEMBRE 1877.
0t aujourd'hui, à l'ouverture ds la session
des Chambrer, la Sultau, dans le discours
qu'où a lu eu t>ou nom, n'a fait aucuue allu-
sion a Cet iinonnse évéueintnt.
» Le di-cour.s du Tiô .e, dont le télégraphe
vous a iraiismisles tenues, est, du reste, assez
vague. Le salut de lempire est tout entier
daus l'ixéeutioa de la Coustitutioa. Il y est
bien peu questiou de la guerre, encore moins
de la paix, et rieu de l'Europe pas un mot
de regret e.j faveur de l'héroïque O-mau Pa-
cha et de sa m rveiileuse armée; ils en va-
laient peut-être la peine cependant. La cé-
rémonie a eu lieu avec le uième apparat que
C.lle, du mois de mars damier mômes assis-
Uus corps diplomatique, ministres, haut*
fonctionnaires civils, militaies et religieux.
» Nous n'avons aucun detul précis sur lr
suprême .effort d'Osman Pacha. A-t il tenté
une soitie d^ns laquelle, écrase pardes force?
de beaucoup supérieures, il a dû se repliei
sur la place dout il trouvait la plupart des
travaux de d' fense déji oecupés par l'en-
netui? A-t-il dû subir un assaut donné pai
toute r«rnée d'investisi-ement, et auquel il
na pu faire fac«? Est-il grièvement blessé,
comme le pretaudent quelques personnes, d uu
coup de bViounette dan-s la poitriue, ou ne
l'. st-il |Ue legôivrneut au pied et à la main?
0 oi qu'il en soit, la nouvelle de l'évéue-
ment a été reçue pir la population avec le
plu* granl calme. Pour qui s-e rappelle la
colère avec laquelle on apprit chez nous
la reidition d« Metz, cette résignation,
cette indifférence apparente surprennent
quelque peu. Mais vous savez combien la
résignation est le fond du caractère orien-
tal; .le plus, on est ici en présence d'un acte
qui h more hautement le pays la résistance
de. Plevna est un dj ces faits militaires qui
prenneut place à tout jamais daus l'histoire
et qii'-l peuple ne s rait pas fier d'avoir été
défendu p ir Osm >n P>nc
aucune raison d'être daus cette, circonstance.
Quant au décourage neut, je u'eu vois aucune
trace. Ou se rend compte que le succès est
impossible, et les journaux turcs, le • ah.it lui-
même, répètent qu'une nation de 15 millions
d'âmes ne peut lutter victorieusement contre
nue autre qui en compte 80 millions; mais
tous prêchent la résistance énergique, jus-
qu'à la dernière cartouche, jusqu'au dernier
nomm*
• » Le Séraskiérat semble redoubler d'acti-
vité les hommes arrivent toujours en foule,
et en quelque-» jours ils sont armes, équipés
et expédies du côte de Sofia et d'Andriuople.
r> Eucore de* clungemens dans les com-
man'i'-mens M'hemed-Ali Pécha n'a plus
celui de iVum-e de Sofia, où Ghakir Pacha le
remplace. Chakir Pacha a fait ses preuves
aux Bilkius et à Orehani*»; il passe, de plus,
pour uu habile administrateur; Midhat Pacha
Tavaif. avee lui pendant sou gouvernement
du vlayet «le Bigdai, et il n'eut quà se
Joii'T de soi concours; seu'ernent, la be-o/ne
est bien autre à cette h -ure, et Ghakir Pacha
puiura t il faire beaucoup plus que Meheme
Ali, q'^n semble defiuit vêment décidé à
éi-rmini ire de la marine, le voilà en outre
Cea sa qualité de Cirea*,»ieu, il ne manque ni
d'énergie ui d'activité; mais la double tâ<-he
qu'où lui impose ne sera-t-elle pas bien
lourde <-t ne dépissera-t-lle pas ses forces?
» Ln s, e-.tacle de ces efforts ince.-sans. en
quelque sorte inépuisables dé cette résis-
tance que rien no semb'e abattre, a, sans
contredit, quelque cho^e d imposant. Si ce
malheureux peuple avait su metli-e la cen-
tième partie de l'éuerge qu'il montre eu ce
moment dans ses améliorations intérieures
et dans son organisation administrative, à.
qiif lu perfection il se serait élevé 1 Maiheu-
reusemeiit, il s'e^-t abandonne au pouvoir ab-
solu, et le pouvoir absolu l'a p>rdu, sans tou-
le'fo s détruire eu lui ce qu'on s'obstine à ap-
peler du fanatisme, mais ce qui, en somme,
a tous les effets du palrioiisme le plus ar-
dent et le plus énergique.
» Seulement, au point de vue des amé-
linradon*, ce peuple est comme frappé J'a-
veuglement. La nuestiou religieuse a créé
dans sou esprit des préjugés dont le carac-
tère a uu aspect essentiellement aristocra-
tique et les musulmans, en dépit de tout,
ma'gré l'évidence, malgré les malheurs qui en
sont résultés pour eux, se regardent toujours
comme supérieurs aux chrétiens. Combien
d'entre eux, tout en acceptaut la création
d'une Chambre des Députes, n'auraient voulu
y voir figurer que des musulmans! Et ce^te
garde civique La Constitution déclare for-
mellement que tous les sujets ottomans se-
ront désormais égaux en droits et en devoirs;
or on sait les difficultés que les Arméniens
ont eues à se faire inscrire, et l'on apprend
qu'ils no pourront avoir des grades su-
périeurs à celui de tchaouss, de sergent!
» Comment veut-on alors que la lettre que
le Sultan a personn llement adressée, dit-on,
aux patriarches grec et arménien, pour leur
demander de simuler le zèle de leurs core-
ligionnaires, produise quelque effet? Aussi
daus la grande Assemblée que Mgr Narsè-
le patriarche arménien, a convoquée, si lui,
si les membres du bureau ont vanté les bien-
faits qui peuventrésulter pour la communauté
arménienne 'iecetteimportante réforme, lésas--
6î»fans– et ils étaint 5,000 environ ontpro'
testé pour le tnoius par leur silence, trou-
vant que le seul droit qu'on leur accordât
vé italilernent était celui de se faire tuer pour
uu ordre de ch >ses dont ils étaient victimes
depuis des siècles.
» Et cependant l'empire ottoman n'a-t-il
pa~ ii-o h de toutes ses fore-3 s à cette heur
suprême? Sa lutte contre la Russie et contre
le M'Utetiegro l'accable, l'epu.-se déjà; et la
Sentie, maintenant que Plevna a succombé,
ne va l-elie pas se mettre de nouveau en
campagne, si ce n'est, déjà tait?
» Est-ce tout? Evidemment, non; la Crète"
s'ag!>e ei la Porte vay envoyer Costaki Ados-
sidès Eflêndi, le inus.te.eh.ir du ministère
de l'ii. teneur, qui est fort aimé dans
cette île Mais que pourra kou influence
à cette heure critique? La Grèce elle-
même jouera peut-êue son rôle dans <-e
v*-te drame; elle ne veut pas de déuoû-
ment saus elle Sera-t-il possible de la rete-
ïii? E le sait que la flotte ottomane peut ra-
vager ses côtes, que les C rcassien- etle* Alba-
nais ras?emblés*urires frontières peuvent por-
ter la dévastation fcurhon territoire; maiselleest
pjête aux sacrifices et elie a grande confiance
dans sa petite armée de '25 à 30,000 hommes.
Qu'eile n'oublie pas toutefois que la paix peut
ea conclure à {'improviste, car on sait quelle
part 1 imprévu adar s tons leséyénemensaux-
auels n-ius assistons Q >i alors la Grèce aura-t-
eile pour la sou tenir ?Ce ne sera certainement
pas laRussie. C'est ce que les Hellène s établis
ici ne voient pas s-ans crainte ils y ontieurs
affaires, leur fortune, et il leur faudrait tout
quitter et voir tout perdu. Cependant les
Grecs sujets ottomans, autant que tous
les autres peut-être, n'appréhendent pas
l'heure de la lutte ils rêvent le rétablisse-
ment de l'empire grec, et les souvenirs du
pa-sé sont toujours vivaces chez eux.
» Tous ces périls pouvaient être édités,
comme Midhat Pacha l'a dit dans une lettre
que le Stamboul a publiée mais il fallait
une application franche, réelle, complète,
immédiate de la Constitution et le peu
qui s'est fait ne Ta été qu'avec des réticences
et» Nos journaux ont été remplis, ces jours
derniers, 4e la reproduction d'articles d© ia
presse d'Amérique qui ont été lus ici avec
plaisir. Daus ces temps de bouûe toi serbe
et autre», il est bon de voir exprimer quel-
quefois avec une cenaiue vigueur, des senti-
mens de justice; cela repose.
» La querelle car il y a eu querelle re-
monte à l'année dernière. Eu novembre 1876,
M. Schuyler, secrétaire de la légation des
Etats-Unis et consul gênerai, sous l'égide de
son caractère diplomatique te" fit correspon-
dant de journaux; à plusieurs repises il en-
voya, sur les affaires de Bulgarie, des corres-
pondant s et des télégrammes que le journal
la Turquie trouva, peu t-ètr.- avec raison, plu-
tô'. « imaginaires que vendiques, » Ce journal,
s'élevaut contre l'abus que M. Schu; lerav it
fait. dans cette circonstance, de sa situation
politique, terminait en disant que p.ireil
procédé s'écartait quelque peu de la doctrine
de M
» L'article était rédigé en termes f>rt me-
surés. Cependant M. MayuarJ, le ministre
d'Amériqu3 à Const mtiuople, prit la mouche
et, dans uue communication adresser à Saf-
vet P-^ctia, il signala au ministre l'article en
question, a article désobligeant po.ui'1 le -re-
» crétaire de la légi-tion, peu délicat envers
» la légation elle mèmi, et se teruiin-tût par
» une allusion peu courtoise a l'égard du gou-
» vernement des Etats-Uais d'Amériiue. »
Conclusion il réclamait des poursuites con-
tre le journal.
» Celait se rnonlr r bien suscepiible et
p us qu'exigemt. La repensa du ministre des
affaires étrangères ne se fit pas att> ndr. elle
étdit tout simplement uu peiit chef-d'œuvre
de bon goût et de,, loyauté. S,ins contredit,
Safvet Pacha est fort capable d'avoir dicté
uue semblable répouse ce ne serait pas la
première f>is, bien loin de là. qu'il ferait
preuve de tact et d'esprit. Mais le tou de
cette lettre faitsupposerà beaucoup de person-
nes qu'elle émanait de Caratheodori Etfendï,
le mustéehar ses affaires étrangères, le type
te plus complet du diplomate, du diplomate
de bon aloi, c'est-à-dire du gentleman daus
toute l'acception du mot, foncièrement in-
struit et. honnête.
« J'ai vainement cherché à découvrir, di-
sait cette réponse, dans les expressions de
l'ariiele que l'on me signalait comme dans la
pensée qui l'a dicté, la moindre inteutou
bl-st-ante puur le caractère officiel de
M. Suhuyler, d'aulant plus que cette qualité
n'a pas été mise en question lors de ses péré-
grinations en Roumélie, et que ce n est pas à
ce. titre sans doute qu'il a adressé aux jour-
naux étrangers des correspondances qui ne
ménageaient en aucune manière nos suscep-
tibilités nationales.
» .Si M. Schuyler se croit bffen«é* dans
sa réputation ou dans son honneur par l'arti-
cle incriminé, nous sommes prêts à lui faci-
liter les moyens l'gaux d'obtenir la répara-
tiou qu'il pourrait ôire en droit d'exiger du
journal la Turquie, sous la protectiou d* la
loiïégiâsan t les dé.its de la presse; mais nous
serions mal jugés par U peu le américain
lui-même, qui se montre eu toute occasion si
noblement j Uous de s--s libertés et de ses
prérogatives, si nous consentions à assimi er
le cas qui fait l'objet de votre communication
à une question de droit exira-légai dans la-
quelle l'honneur et la dignité d- la mission
américaine se trouveraient engagés. »
» Les choses m étaient là quand, dernière-
ment. plusieurs journaux américains les ont
reprises pour faire le procès, à qui? au service
dipomatique américain « généralement
» ignorant de tous les usages internaiio-
» naux », et à M. Schuyler en particulier,
dont la conduite a eu des conséquences
qui démontrent « les graves inconvénient;
» d"uae trop grande liberté officielle et
» du dédain des règles conventionnelles de
» la diplomatie. »
« Q «'aurait dit le gouvernement américain,
lit-on dans un aràcle du Blackwood, si, pen-
dant la guerredesécession, le secrétaire du la
légation ottomane avait publié dans les jour-
naux d'Europe des rapports à sensation fai-
«ant appel à l'humanité en faveur des pion-
niers du Sud? »
» M. Maynard n'a pas répondu cette fois; il
a sans doute reconnu qu'il avait eu tort, et
la victoire est restée au bon sens de la presse
américaine.
» Une autre victoire est celle qui vient
d'être remportée au lycée de Galata-Seraï.
A i-Suavi n'en est pius directeur Ali-
Nizami Pacha, qui le remplace, est mu-
sulman comme lui, et, comme lui aussi, ma-
rié à une Européenne; mais il est disposé à
faire d'autres concessions à l'esprit occiden-
tal il l'a prouvé sans retard en reprenant
les professeurs français que le trop docte
Ali-Suavi avait renvoyés.'
î) A l'instant nous arrive la bienheureuse
dépêche qui nous apprend la fin de la crise en
France. C'est dans toute la colonie, chez les
étrangers même, une joie profonde et sincère. ]
Chère France, comme elle est toujours aimée
au dehors 1 Ou dirait qu'elle est la patrie de
tous, et, quand elle est digne d'elle-même,
chacun en est fier. C'est une iufiuence
toute nouvelle qu'elle va reprendre à l'ëtran-
ger, et je n'ai vu personne qui ne s'en félici-
iât au plus haut poiut. » |
Mercredi matin, les membres du conseil de
VO dre des avocats à la Cour d'appel, ayant a
leur tète M. le bàionnier B, loiaud, oi^t été
offrir leurs félicitations au gardu des sceaux,
président du cou^eil des ministres. Le bâton-
nier lui a adressé 1rs paroles suivantes ¡
Monsieur le garde des sceaux,
Dans des circonstances ordinaires, le conseil
de l'Ordre n'aurait qu'à vous présenter ses hoiu-
mages e! à vous dire combien ii est heureux et
lier de voir, pour ta troisième fo s en votre per-
sônue, un de ses membres élevé à la dignité de
ministre de la justice II vous dirait cela avec le
sentiment particulier de déférence affectueuse
qui s'adresse à l'avocat comme àl'homme public,
au coufrere que nous aimons et que nous hono-
rons, à celui qui fut notre chef respecté et qui
restera un de nos glorieux bâtonniers.
Mais aujourd'hui, monsieur le garde des sceaux,
ce sont des remercîmeus que nous vous devons
pVmr votre dévouement et- votre abnégation pa-
triotiques Nous respirons enfin depuis qu'un mi-
nistère s'est formé sous vos auspices et sous vo-
tre présidence. Nous nous semons soulagés du
poids qui nous oppressait. Votre présence à la
tête des conseils du gouvernement, c'est le règne
des lois assure. Le barreau vous en est profondé-
ment reconnaissant, et il vous prie, par mon or-
gane, de recevoir avec ses hommages l'expres-
sion de sa gratitude.
Permettez-nous aussi d'espérer que, comme
par le passé, vous garderez votre piace parmi
nous, et que vous conserverez cette vieille robe
qui vous rappellera toujours de si doux et de si
grands souvenirs.
M. Dufaure s'est montré profondément ému
des sentimens que lui exprimait M. le bâtou-
nier; il en a remercié ses confrères avec la
plus touchante affection.
ETRANGER.
Service télégraphique de l'agence Havas.
Belgrade, le 21 décembre.
On mande d'Alexinatz
« Le prince Milan, après avoir passé l'inspec
tion de l'armée à une distance de six heures du
territoire turc, est venu à Alexinatz.
» Hier soir, les Serbes ont pris d'assaut le dé-
filé de Saint-Nicolas et ses fortifications.
» Une colonne serbe s'est emparée, après un
violent combat, du pont de Tschitschika, cou-
pant ainsi les communications des Turcs entre
Nisch et Leskovatz.
» Les Turcs ont abandonné Babina-Glava, qui
a été occupé par les Serbes.
» Cinquante-six villages du district d'Adlije
ont lait leur soujjiission au prince Milan- »
Athènes, le 2t décembre.
Les derniers avis de Crète portent que les chré-
tiens .s'occupent d'élire une assemble.6 qui nom-
mera les chefs militaires appelés à les commander
et à maintenir l'ordre.
Xa Porte, suivant les conseils de M. Layard, a
envoyé un commissaire chargé d'offrir aux in-ur-
gés des garanties pour l'exécution des réformes.
Les insurgés demandent l'annexion à la Grèce.
Katzimikaiï, un de leurs chefs, a débarqué
dans l'île dus armes et des munitions.
Los habitans de Rethymo ont tenu un meeting;
on y a exprimé le vœu que la Crete fût indépen-
dante. ̃
On assure que le contingent envoyé par le bey
de Tunis va remplacer la garnison turque.
Le ministère grec présentera le budget pour
lBîB.
Le budget de la guerre porte une augmenta-
tion de lu millions de drachmes.
Erzeroum, le 20 décembre.
La mesure énergique, prise par Viouktar Pa-
cha. de brûler le \il;age de Kiosk, dérange tout
le plan des Russes qui avait pour but d'inves-
tir îa plaine et d'intercepter les communications
de la place assiégée avec plusieurs autres vil-
lages.
Une attaqua des Russes contre les fortifica-
tions est considérée comme très difficile, v..
Les vivres et le fourrage commencent à man-
quer dans le camp russe.
Berne, le 20 décembre.
Une motion demandant la reprise des délibé-
rations d'une nouvelle loi de taxe d'exemption
des militaires a été repoussée dans le Conseil des
Etats.
̃ Le Grand Conseil de Zurich ayant demandé
ou nne nouvelle loi ou un appel aux cou Un-
gens d'argent des cantons cette question a
provoqué un d bat prolongé à la suite duquel,
après un appel nominal, la question a été ren-
voyée au Conseil fédéral pour qu'il soit fait un
rapport.
Le Conseil national a adhéré à la décision ci-
dessus il a en outre terminé la loi relative aux
mesures à prendre contre l'invasion du phyl-
loxéra-
Cette loi ne sera pas traitée par le Conseil des
Etats dans cettesession; elle sera renvoyée à mars
ou juin.
ORIENT.
La Polilische Correspondent de Vienne a
reçu de Constantinople une lettre dans la-
quelle nous lisons ce qui suit
« La présence de M. Layard, ambassadeur
d'Angle terre, au grand conseil des minis très qui
a éié tenulrf8 décembre, a produit ici ungraud
rfl'et, car, eu cette occasion, la reserve que
s'imposent tous les ambassadeurs a été dépas-
sée. M. hemei-Huchdi Pacha, l'ancien graud-
vizir, avait été appelé a ce conseil, sur la de-
mande formelle de l'ambassadeur britanni-
que, ce qui semble confirmer le bruit d'après
lequel ce per.ionuage serait le candidat de
l'Angletene au poste de grand-vizir dans
certaines circonstances.. •>̃
» M. Layard n'a fait que donner de nouveau
à l'A-seuiblee le conseil, eu prévision de la
chute dn Plevna, de préparer le terrain pour
un armistice qui permettrait aux deux par-
ties en guerre c.:r la Russie ne pourrait le
ref ser sans sw compromettre de faire con-
naître leuis inreutioQs. Userait alors pos-ible
à l'Augleterre de prendre une décision qu*nt
à son attitude subséquente.
» C'est avec raison qu'où se demande si cet
acte de M. Layard n'implique pas un chan-
gement dans la politique anglaise. Si cela
n est pas uu~ premier pas vers une interven-
tion diplomatique énergique, et plus tard
vcis une intervention ar .née, il faut convenir
que fotte politique est plu» éuigmati^ue que
jamais. »
ALLEMAGNE.
La séance de la Chambre des Députés de
Prusse du 18 décembre a été consacrée à la
troisième lecture du budget des cultes. Le
P'rti du Centre ou parti catholique ayant
saisi cette o camion de renouveler «es atta-
ques contre les lois de mai, la discuss a présenté. un certain lutérôt.
Cest le baron de S'hor!emer-Alst (Centra)
qui a parlé le premier. Il a commencé par
défendre son parti eoutrt^ un reproche que
lui a fait la NorddeulxcÀè Allgemeine Zei-
tun- catholiq ue
qui attaquait de concert avei: des puissauces
étrangères le gouvernement allemand, et
contre des assertions produites dans une
séauce précédente par deux membres du
parti impérial allemand. Au cours de ses
explications, l'orateur ullramontain a déclaré
quo les élections, en Allemagne, avaient été
influencées pir le gouvernement encore
ulus qu'eu France. Puis, venant au fond
de la question, il a répété que les membres
deson parti pouvaient souffrir et mourir, mais
non céder sur des points de foi, et il a énu-
tnéré nombre de faits teudans à prouver que
les catholiques étaient impitoyablement pour-
suivis par le ministère public, et que les
Sœurs de charité et les prêtres n'étaient
pas épargnés. «On a peur, a-t-il dit en ter-
minant. des lumières- de la foi catholique, et
l'on préfère opprimer et réduire au siience
ceux qui la répandent. Les caiholiques ont le
privilège de payer leurs impôts et do verser
leur sang pour la patrie, mais ils ne peuvent
vivre selon leur foi, ni l'enseigner. Il faut à
cela une fin. Uu Français montant sur l'é-
chafaud a dit qu'il allait mourir le jour où
le peuple perdait la raison; nous disons,
nous, qu'où nous poursuivra jusqu'à ce que
la raison soit revenue. »
M. Aegidi (conservateur libre), qui a parié
après M. de Sehorlemer-Alst, s'est efforcé de
démontrer que le jour où la raison reviendrait
sciait celui où l'on se comprendrait mutuel-
lement. Malheureusement, l'Egli.-e avait des
exigences que l'Etat ne pouvait satisfaire
sans abdiquer. L'orateur s'tst déclaré prêt à
conclure la paix.
« L'ultramontanisme, a-t-il dit, ne cédera pas
sur les priui-ipes; mais, Rome ayant accepté
la paix de Westohalïe, la conciliation sera
poNSibie si la curie ne met pa-> obstacle à une
solution pratique des difficultés. C'est au
couclave à décider. »
M. Virchow (progressiste), tout en accen-
tuant encore le désir de paix exorimé par
M, Aegidi, a déclaré qu'il n'était pas partisan
d'un arrange -uent qui ne pouvait être la paix
veritable. Pour lui, le seul moyeu d'amener
la paix est que l'Etat, au lieu de traiter avec
l'Eglise, règle ses rapports en matière de re-
ligion avec les communes ell*s-mêtnes. Par
malheur il est difficile d'en venir là
eu partie à rasson du caractère hostile que
douue à la lutte la maladresse de fonction-
naires qui appliquent trop durement les lois.
Le gouvernement devrait dans l'applica-
tion de ces'lois, ue pas pousser les choses à
l'extrême il devrait, au besoin, d« temps
eu temp^ fVrmer les yeux. Certes, ia po itique
actuelle du Centre n'e^t pas de nature à1
amener une eutente; mais le gouvernement
n'était pas non plus dans la bonne vo:e lors-
qu'il faisait à l'Eglise évangélique, dans le
règlement du Synode, des concessions im-
posantes que l'Eglise catholique avait, aussi
le droit de réclamer. Ce qui est nécessaire,
c'est une loi générale ecclésiastique qui pla-
cerait sur le même pied toutes les confes-
sions, tans leur donner d'influence sur les
affaires de 1 Etat.
Le ministre des cultes et de l'instruction
publique, M. Falk, intervenant daus le débat,
s'est attaché à réfuter d'abord les bruits qui
lui prêtaient certaines intentions, celle,
par exemple, de supprimer tous les couvens
d'un trait de plume. Il a pris ensuit*, comme
de rais-on, la défense des fonctionnaires atta-
qués, tout en déclinant la responsabilité des
mesures maladroites qui pourraient avoir été
prises, et qu'il a excusées partiellement en
faisant valoir l'hostilité f-ourde et systéma-
tique, les attaques raffinées dont les fonc-
tionnaires étaient l'objet, et les mille petits
moyens employés pour éluder la loi.
Le comte Bethusy-Huc (conservateur-libre),
que M. de Schorlerner-Alst avait particulière-
m-nt pris à partie, a parlé après le ministre.
Selon lui, la lutte doit être continuée jusqu'à
ce que l'Eglise cède et que ses coucitoyens-
égarés et détournés1 de leur voie, redeviennent
patriotes et loyaux; jusqu'à ce que, saus poi*
ter atteinte aux droits de Dieu, l'Etat .oit
rentré dans ses droits vis à-vis de la curie.
L'orateur désire néanmoins la conciliation et
ne désespère pas de voir mettre fin aux
empiétemens de la curie sur les droits de
l'Etat.
C'est M. Windthorst, de Meppen (Centre) qui
a terminé la discussion. Proàtaui habilement
des déclarations précédentes, il a tait remar-
quer que déja, chez les libéraux et les con-
servateurs, on se demandait s'il ne fallait pas
penser à appliquer moins durement les luis
de- nui. Les mesures appliquées aux catho i-
ques ne peuvent, selon lui, être de longue
duréjs, car elles louchent à la barbarie et prg-
dui-ent les mêmes effets qùè les dragonnades.
«Notre parti, a uit en outre M. Wind-
thorst, est très modère, bien qu'il soit blessé
dans ses seutimeus les plus intimes. J« ne
puis que conseiller aux catholiques de conti-
nuer à patienter, car tout excès serait pro-
fitable à le< rs a iyersaires. »
L'orateur s'est ensuite attachéà prouver que
l'Eglise fondait ses réclamations sur des con-
cordats que l'Etat ne peut abolir a lui seul
saus vioier le droit. Il a lermiué en déclarant
que le parti du Centre aimait son pays autant
que le parti libéral-natioual pouvait l'aimer,
mais qu'il était aussi fidèle à Rome, et vouia t
donner à Rome ce qui est à Rome et à l'Etat
ce qui est à l'Etat.
Après ce discours, la discussion a été close.
Les diil'éreus chapitres et l'ensemble du bud-
get ont été adoptes, et la séance a été
levée
Actes et doeuuiens officiels.
Par décrets en date du 20 décembre
M Adolphe Cocnery député est nommé
sous-secrétaire d'Etat du ministère des finan-
ces
M. Casimir Périer, membre de la Chambre des
Députes, est nommé sous-secrétaire d'Etat au
ministère de l'instruction publique, des cultes et
des beaux-arts.
Par décret de même date
M. de Crisenoy, directeur de l'administration
départementale et communale au ministère de
l'intérieur, est nommé con-^il.cr d'Etat en service
extraordinaire, en remplacement de M. Durangel,
dont la démission a été acceptée.
Par décret du 15 décembre, la direction gé-
nérale des forêts est distraite du ministere des
.finances et rattachée au ministère de l'agricul-
ture et du commerce.
Par décret du 20 décembre, sont nommés
Procureur de la république près le tribunal de
Sétif (Algérie), M. Gasquy, substitut du pro-
cmeur de la république pre.s le siégj d'Alger, en
remplacement de M. Angeli, démissionnaire.
Substitut du procureur de la république près
le tribunal d'Alger, M. Parizdt, substitut du pro-
cureur de la république près Je siège de Constan-
tine.
Substitut du procureur de la république près
le tribunal de Constantine, M. Fondi de Niort,
substitut du procureur de la republique près le
siège de Tizi-Ouzou.
substitut du procureur de la république près
le tribunal de Tizi-Ouzou, M. Gauvenet, dît Dijon,
juge de paix de Milianah.
Un décret du 20 décembre déclare d'utilité pu-
blique l'établissement d'un chemin de fer d'inté-
rêt local, dirigé de la station de la Maison-Car-
rée, sur la ligne d'Alger à Oran, au village de
l'Aima.
Par décret' du 20 décembre M. Danican
Philidor, secrétaire générai de la préfecture du
Doubs, a été nommé secrjtaire général de la
prélecture du Nord, en remplacement de M. Cail-
lât, mis en disponibilité.
Par décrets du 2o décembre, ont été nommés
dans le corps d'élai-major
Au (rr-ide de colonel MM. les lieutenans-colo-
nels Vial, Mun er, Gr uizard et Haillot.
A.i grade de lieutenant-colonel: M VI. les chefs
d e.-caaron Miot, Séguier, de Lachevardière de
Lagrand ville.
Au grade de chef d'escadron MM. les capitai-
nes Rouir, Roudaire, Le Mullier, de Villars.
M. Fropo, médecin principal de 1" classe à
1 hôpital militaire de Versailles, a été promu au
grade de médecin inspecteur.
Par décisions du 20 décembre, M. le vice-ami-
ral baron Roussin a été nommé aux fonctions de
commandant en chef, préfet du i" arrondisse-
ment maritime à Cherbourg.
M. le vice-amiral Ribourt a été nommé aux
fonctions de membre du Conseil des travaux de
la marine.
Par arrêtés du ministre des affaires étrangères,
en date du M décembre, M de Làsteyrie est
nommé chvf du secrétariat; M. Paillard-Ductéré.
secrétaire d'ambassade, est chargé des fonctions
e sous-chef de cabinet et secrétariat: M. Ro-
bert Calmon est nommé secrétaire particulier du
ministre.
Par arrêté du ministre de l'instruction publi-
que, dos cultes et des beaux-arts, en date du
i9decembre. Ont été nommés membres do la com-
mission consultative des théâtres
MM. Pelletan, Foucher de Careil, sénateurs ̃
Antonin Proust,. députe; Ch. Gounod, membre
de l'Institut v'
La commission consultative des théâtres se
trouve désormais ainsi constituée
MM. le ministre, président le sous-secrétaire
d'Etat, vice président des Chapelles, secrétaire
de Buauplan, sous-directeur des beaux-arts Gal-
mon, Charton, sénateurs de Chennevières, di-
recteur des beaux-arts Denormandie, sénateur
C. Doucet, membre de l'Institut Duclerc, Fou-
cher de Careil, sénateurs Gounod, membre de
l'In.stitut Hérold. Lambert de Sainte-Croix, sé-
nateurs Legouvé, membre de l'Institut Léon
de Maleville, sénateur; d'Osmoy, député Pelle-
tan, sénateur Antonin Proust, député Paul de
Rémusat A mbroise Thomas, membre de l'Insti-
tut le préfet de la Seine, le préfet de police, le
président de la Société des auteurs dramatiques,
le directeur des bâtimens civils.
Par arrêté en date du 18 décembre, M. Mo-
rel. professeur au collège Rollin, a éténammé se-
crétaire particulier du ministre de l'instruction
publique, des cultes et des beaux-arts.
C'est par suite d'une erreur matérielle que
M. Falcon de Cimier n'a pas été désigné comme
« démissionnaire » dans le décret qui l'a rem-
placé comme préfet de Saône-et-Loire, inséré
au Journal officiel du 19 décembre 1877. et que
MM. Delambre. d'Etchegoyen et Bôchard, rein^
placés en qualité de prétets de la Charente, de la
Lozère et de l'Orne n'ont pas été indiqués
comme mis en disponibilité sur leur demande.
SSaMeêJB, de I'1fehfervfk4c«gr«
du vendredi 21 décembre,
La pression, bien qu'un peu en baisse, est
encore très éievée ce matin; 773™" à Valen.
tia, 777 à Pans, 780 à Brlin et à Saint-Pé-
tersbourg.
Lh vent, toujours faible, est variable et
souffle généralement vers la mer; il vient du
sud-est sur la Manche, du nord-est sur l'O-
céan, du nord sur la Méditerranée.
La température s'est abaissée au-dessous
de zéro dans le Nord. l'Est et le Centre de la
France au Pic du Miii, elle est descendue
jusqu'à 18 degrés.
Le temps- reste au froid.
Hier, à minuit, le thermomètre centigrade
de l'ingénieur Ducray-Çhevallier (Pont-Neuf),
marquait 2 degrés 4/1068 au-dessous de zéro
à six heures du matin, 3 degrés 1/10° au-
dessous de zéro; à midi, *1 degré 8/1 069 au-
dessous de zéro.
Hauteur du baromètre à midi, 773n™9, sans
correction.
NOUVELLES DIVERSES.
Le maréchal-Président de la république
s'est rendu hier au Jardin d'acclimatation, où
on lui a montré les Esquimaux. M. Saint-
Yves Ménard, sous-directeûr du Jardin, a
raconté au Président la vie et les coutumes
de ces habitans des régions arctiques.
La lettre de M. le baron de Lareinty que
nous avons publiée hier a provoqué la recti-
fication suivante
20 décembre 1877.
Monsieur le Directeur,
Le Figaro publie dans son numéro de ce ma-
tin une lettre de M. le baron de Lareinty, qui
nécessite de ma part une rectification. 1:
Ce n'est pas a titre de témoin, chargé d'ob-
tenir satisfaction de M. le duc d'Audiffret-
Pasquier, que M. Batbie a demandé mon in-
tervention à la suite de l'incident qui avait
eu lieu la veille à l'Elysée. Il connaissait
trop bien mes rapports personnels avec le
président du Sénat pour me r prier d'accepter
une mission qui aurait eu un pareil caractère.
Mon rôle a été celui d?un ami commun et
s'est borné à faire cesser entre deux collègues
un malentendu qui, d'ailleurs, n'a jamais eu
la gravité qu'on lui prête. Il a été bien facile à
remplir, car je n'avais qu'à invoquer de p irt, et
d'autre le souvenir de vieilles relations d'amitié,
fondées sur une estime réciproque.
Veuillez agréer, monsieur le Directeur, l'assu-
rance de mes sentimens de considération distin-
guée.
ed, bocher, sénateur.
Un ambassadeur chinois, accompagné de
deux secrétaires, d'un interprète et de trois
oomeiticiiie*, a traversé hier Paris, se rendant
directement à Berlin.
On écrit de Toulon, le 18 décembre, au
Messager du Midi
« Un assassinat vient encore d'attrister no-
tre région. Deux vieillards, les époux Boni-
fay, avaient acheté une petite ferme aux en-
virons de Saint Cyr. Vendredi dernier, quel-
ques uns d* 1 uts pareus, étant venus les
vi-iter, trouvèrent la po. te de la maison fer-
mée. Le lendemain, ils se présentèrent de
nouveau «t, trouvant encore porte close, des
soupçons s'elevèient daus leur esprit. Ils es-
caladèrent un mur, purent atteindre une fe-
nêtre donnant dans l'intérieur et furent frap-
pes du désordre et du silence qui régnaient
dans la demeure.
» Ils s'empressèrent de confier leurs craintes
à la justice. On ouvrit les portes, et un spec-
tacie horrible se présenta aux yeux des assis-
tans la table était mise, trois couverts
étaient dres^és; mais assiettes, couteaux et
vivres étaient en désordre. Près de la table,
les époux Bonifay gisaient à terre, étendus
daus leur sang. Tou^ deux avaient été assas-
sinés à coups de couteau. Des traces san-
glautûs étaient partout, sur la table, sur les
chais s, dans les assiettes même.
» Un perroquet. U'inoin de i'horrible assas-
sinat, était mort de faim dans sa cage les
animaux de basse-cour avaient cessé de vivre
pour la pupart; quelques canards et deux
porcs étaient seuls encore en vie.
» La maison avait été soigneusement visi-
tée tous les objets précieux, ainsi que l'ar-
gent, avaient disparu; le vol avait donc été
le mobile de ce crime odieux.
» Les soupçons se sont portés sur un ma-
çon qui construisit la demeure des époux
Bonitay et qui allait chez eux assez réguliè-
rement. Un mandat d'arrêt a été lancé contre
cet homme, qui habite Marseille. »
Le Télémaque va de nouveau attirer l'at-
tention publique sur lui, après plus de
trente-quatre ans d'abanduu complet.
On se souvient que le Télé/nuque fit nau-
fragé à 300 mètres de Quillebeuf, sur la Sein«-,
en 1793. Le bruit courut à cette époque que
te roi Louis XVI. en prévision d'une fuite
hors de son royaume, avait fait cacher une
partie de sa fortune à bord de ce briek. O.tte
version trouva, à tort ou à raison, beaucoup
d'approbateurs, et dès lors on projeta de
relever le Télémaque.
En 18:19, une Compagnie se forma au Ha-
vre et. après cinq années de travaux, parvint
à relever ce bri'-k mais, au lieu du trésor,
on ne trouyique quelques to meaux vides et
que ques pièces de bois sans aucune valeur.
Le Télémaque et ses nombreuses richesses re-
tombèrent de nouveau dans l'eau.
Aujourd'hui, une nouvelle tentative de sau-
vetage va être faite. Le Courrier du Havre
apprend que le miui-tre de la marine vient 't
d'accorder, suivant certaines stipulations, la
-coucession du sauvetage du Télémaque à
M. Bouaud, iugénieur civil à Paris.
La longueur du brick est de 3u métros, et
sa largeur de 8 mètres. Il est ensablé en face
de Quillebeuf, au-dessous du niveau des plus
basses marées.
Les travaux de sauvetage du Télémaque,
qui vont commencer, ne pourront durer
qu'un an.
On télégraphie d* Gœschenen, le 20 dé-
.cerribre, a l'agence Havas
« Hier, les baraques installées à l'entrée du
Saint-Gothar.1 pour chauffer la dynamite ont
fait explosion trois pères de famille ont été
tués. Les installations et les ateliers de
M. Favre, entrepreneur, ont peu souffert;
le village lui-même a éprouvé une violente
secousse. »
La Caisse de retraites pour la vieillesse
;a reçu, dul^au 15 décem-bre 1877, 1,018 verse-
mens, s'élevaut 309,081 fr. B0 c.
Elje a ouvert 147 comptes nouveaux.
II a été acheté pendant la. même période
'40,000 fr. de rentes, ayant coûté 839,237 ft\
50 c.
Il a été inscrit au grand-livre de la dette
publique 29,527 fr. de rentes viagères aux
noms de 278 parties.
Il a transféré à la Caisse d'amortissement,
pour être aûuulées, 94,51 fr. de rentes 3 0/0.
̃ librairie»
Les amateurs qui ne se contentent pas
de publications faites exclusivement pour la
saison, et trop souvent passagères comme
elle ceux qui tiennent à réunir a la beauté
d'un volume de luxe le mérite solide et du-
rable d'un livre digue de figurer à la place
d'honneur dans toute bibliothèque, ne sau-
raient trouver de collection mieux faite pour
les satisfaire sous ce double rapport que la
magnifique collection des chefs-d'œuvre de la
littérature française publiée à la librairie
Garnier frères. C'est dans cette collection que
se trouve le Molière, dont l'autorité est si bien
établie, et qui resté la plus récente et la nn-ll-
iéure fdiâon de notre grand puôte. comique.
C.'e.st là que se trouvent les éditions de Racine
et de La Fontaine, qui ne le cèdent en rien à
l'édition de Molière. Elle comptequarante-sept
volumes portant les noms de MM. Saint-Marc
Girardin, Victor Le Clerc, Prevost-Paradol,
Edouard Laboulaye.Xouis Moland, Chassang,
Gidel, etc., comme garautie de l'érudition de
bon aloi et du goût littéraire qui y régnent.
A cette collection se joignent la belle édition
des Œuvres de Diderot, en vingt volumes, et
le Voltaire complet, dont dix' volumes ont
déjà paru. Ce sont là des publications de pre-
mier ordre, dont l'utilité dure toute la vie, et
qui conserveront leur valeur. ( Voir aux an-
nonces.) -:̃••̃- "•
Nous appplons l'attention de nos lec-
teurs sur l'annonce publiée dans ce Numéro,
relative aux nouvelles primes offertes par
l'Univers illustré. Les deux primes gratuites
formeut de râvissans cadeaux d'étrennes et
ne peuvent manquer d'avoir un grand succès.
Ce sont des éditions de luxe, élégamment re-
liées, avec fers spéciaux et tranches dorées.
Les gravures, exécutées par des artistes en
renom, ajoutent un nouvel attrait à ces vo.-
lumes. Quant aux primes avec supplément
de prix, il suffit de les mentionner pour
en faire comprendre la valeur exception-
nelle les Œuvres illustrées dé Balzac,
contenant 1,1)00 gravures. représentent ia
matière de cinquante volumes ordinaires.
Les Œuvres illustrées de George Sand con-
sistent en neuf volumes grand in-4° enri-
chis de 680 grayures diaprés Tony Johannot
et Maurice Sand. On remarquera que, par
suite d'une combinaison avantageuse,' les
personnes qui s'abonneront à V Univers illus-
tré pourront, si elles le désirent, se procurer
à la fois les œuvres des deux illustres roman^
ciers.
Le Magasin des Demoiselles, après 33 an-
nées d'existence commence avec l'année
1878 une série complètement nouvelle, en
raison des modifications importantes qu'il a
subies et qui en font lé plus élégant des jour-
naux de modes. Intéressant et instructif
dans sa partie littéraire, distingué dans ses
modes ètses modèles de petits ouvrages, va-
rié dans ses inorceaux de musique nombreux
et bien choisis, le Magasin des Demoiselles
présente un ensemble qui fait de cette pu-
blication un recueil aussi agréable qu'utile..
Voir aux annonces^)
La maison Ad. Godchau comprend tr,op
bien les affaires pour vouloir subir les consé-
quences de la crise commerciale que nous
traversons elle aime mieux perdre un peu dès
maintenant que perdre beaucoup par ;a suite
sur des marchandises invendues. Aussi an-
nonce-t-elle des rabais considérables; et, ce qui
ne gâte rien, des cadeaux maguifiques seront
distribués à tous se» acheteurs et même à tous I
ses visiteurs. ( Voir à notre quatrième page.) •
La» maison Sus e frères, place de la
BiHirse, vient d'ûuvnr son Exposition g. n-
r.e di-8 étr.;aur> nous engageons no lec-
teurs à faire uue visite dans ces galeries
artistiques avant de fixer leur choix.
e VARIÉTÉS
s
t Vingt-cinq dessins d'Eugène Fromentin,
reproduits à l'eau-forte par E.-L. Mon-
i tefiore; texte biographique et critique
par Ph. Burty, avec fac-similé d'après
des croquis du maître. Paris et Lon-
dres librairie de l'Art.
,g Publications de la maison Jouaust Mo-
L Hère, tome II in-8° illustrations de
e Leloir, gravures de Flameng. Voyage
autour de ma chambre, avec une préface
Z de Jules Claretie, 1 vol. in-18 illustra-
tions par Hédouin. Atala et René,
it 1 vol. in-18 compositions d'Emile
ig Lévy, gravées par Boutelié.
Grèce et Turquie, notes de voyage, par
M. Alfred Gilliéron. Un vol. in-18,
ft chez Sandoz et Fischbacher.
î, North italian Folk sletches of town and
s_ conntry life, par M™ Comyns Carr; il-
lustratiohs par Caldecott. Un vol.
13 in-12 carré. Londres, chez Chatto et
Windus. J
3 Photographies. Publications nouvelles
e de la maison Braun.
s
En parlant il y a quelques mois à peine
d'Eugène Fromenliu, je disais qu'on avait
l reproché à l'éminent e! sympathique artiste
l'imperfection, l'insuffisance de son des-
sin, mais que, sur ce point, il fallait s.'en-
ï tendre. Fromentin n'avait pas fait d'étu-
g des premières sous la direction suffisam-
ment prolongée d'un maître sévère. Doué
d'une rare facilité, il s'était mis tout de
3 suite à peindre et s'était présenté au
public avec ?es qualités natives d'observa-
teur et de coloriste. Fromentin ne possé-
dait pas sans doute le dessin correct, sûr,
j châlié des grands peintres de figures;
s mais ses efforts persévérans avaient sin-
gulièrement atténué et comblé les lacunes
5 de sa première éducation. Il avait quel-
ques uns des caractères les plus intéres-
sans du dessinateur le sentiment de l'at-
titude, du mouvement, du geste vrai, de
[ l'aspect, de l'allure générale et aussi des
types, des traits de la race, de la condi-
lion. Ses chevaux en particulier, pleins
de vie, de naturel et, dans un certain de-
gré, de style, sont ravissans.. C'est ce
i côté du talent de l'artiste que deux de ses
admirateurs, MM. Ph. Burly et Montefiore,
1 associés dans une œuvre commune, ont
mis en relief dans une superbe publica-
i tion, imprimée avec beaucoup de luxe et
• de soins par M. Quantin, où l'écrivain sert
pour ainsi dire d'introducteur et de com-
mentateur à l'habile aquafortiste.
La Notice de M. Philippe Burty témoi-
gne d'une chaleureuse admiration pour
l'homme, pour le peintre, pour l'auteur
spirituel et attachant d'un Eté dans le
Sahara et des Maîtres d'autrefois. Il prend
Fromentin dès l'enfance, raconte ses pre-
mières études, fait ressortir l'action qu'eut
sur lui son premier maître M. Cabat, note
les influences diverses qu'il subit plus
tard celles de Decamps, de Marilhat, de
Delacroix. Il renvoie ses lecteurs aux sou-
venirs encore récens de l'Exposition des
œuvres du peintre à l'Ecole des Beaux-
Arts, où l'on vit, en effet, des échantillons:
du plus vif intérêt qui marquent d'une:
manière saisissante les étapes que par-
courut Fromentin avant de parvenir à se
posséder complètement et à adopter sa ma-
nière personnelle et définitive. C'est avec
beaucoup de raison que l'auteur a insisté
sur ces essais, sur ces efforts ardens et per-
sévérans, sur ces allées et venues, sur ces
anxieuses et pénibles recherches qui mon,.
trent la volonté et la sincérité de l'artiste.
Arrivé là, il analyse àgrands Irailsson œu-
vre, marque les caractères distinctifs de
son talent et apprécie de la manière la plus,
sympathique les tableaux et aussi les li-
vres de Fromentin dont il a pu commu-
niquer quelques lettres intimes et in-
édites qui mettent beaucoup de variété et
de piquant dans son récit. Cette Notice
est illustrée à chaque page de dessins in-
tercalés dans le texte et reproduisant des
esquisses, des croquis d'après le modèle
ou des paysages d'Algérie et d'Egyple.
Les vingt-cinq gravures à l'eau- forte et
à la pointe sèche, par M. Montefîore, qui
forment la deuxième partie de cet ou-
vrage, ont une importance beaucoup plus
'grande que les dessins que je viens de
nommer. Ce sont des études plus com-
plètes, faites avec plus de travail et da
soin, qui ont pour base sans doute la na-
ture, mais que l'artiste a reprises, et com-
plétées pour la plupart en vue de les uti-
liser dans ses tableaux. M. Montefîore
qui manie la pointe avec beaucoup de
goût et d'habileté, s'est appliqué à rendre
le dessin de Fromentin avec une religieuse
fidélité, en s'abstenant autant que possi-.
ble de toute interprétation qui aurait pu
en fausser, en dénaturer le caractère; il
a même reproduit dans certains cas les
incorrections, les hésitations, les repentirs
de l'artiste. On voit que M. Montefiore esi'
un admirateur, un adepte fervent, un,
disciple de l'auteur de la Chasse an faucon.
Il comprend, il sent vivement, chaleureu-
sement son modèle; il le rend avec simpli-
cité et bonne foi, sans chercher à se faire i
valoir et à se mettre lui-même en évi-
dence. La sincérité, la vérité, telles sont
donc les qualités dominantes de son ta--
lent, et il a su conserver dans ces eaux-
fortes les qualités d'élégance, de fiuesse
de grâce, qui distinguent Fromentin. Nous
citerons parmi les pièces les mieux réu$- >
sies de cette intéressante collection le
frontispice représentant une ferme des
Ouled-Nayl, une fantasia, deux cavaliers
avec fusils, un cavalier arabe au galop, des
chameaux avec leurs conducteurs, le
jeûner berger kabyle, les buffles traver-
sant une rivière, une Sahki au bord du
Nil, et une variante de la Chasse au fau-
con.
Malgré les circonstances que nous ve-
nons de traverser et qui ont arrêté d'une
manière si déplorable l'essor des in-
dustries de luxe, M. Jouaust a coura-
geusement poursuivi ses belles publi-
cations, et, cette année encore, les bi-
bliophiles auront quelques perles à
ajouter à leur écria. Les livres imprimés
̃>̃
0t aujourd'hui, à l'ouverture ds la session
des Chambrer, la Sultau, dans le discours
qu'où a lu eu t>ou nom, n'a fait aucuue allu-
sion a Cet iinonnse évéueintnt.
» Le di-cour.s du Tiô .e, dont le télégraphe
vous a iraiismisles tenues, est, du reste, assez
vague. Le salut de lempire est tout entier
daus l'ixéeutioa de la Coustitutioa. Il y est
bien peu questiou de la guerre, encore moins
de la paix, et rieu de l'Europe pas un mot
de regret e.j faveur de l'héroïque O-mau Pa-
cha et de sa m rveiileuse armée; ils en va-
laient peut-être la peine cependant. La cé-
rémonie a eu lieu avec le uième apparat que
C.lle, du mois de mars damier mômes assis-
Uus corps diplomatique, ministres, haut*
fonctionnaires civils, militaies et religieux.
» Nous n'avons aucun detul précis sur lr
suprême .effort d'Osman Pacha. A-t il tenté
une soitie d^ns laquelle, écrase pardes force?
de beaucoup supérieures, il a dû se repliei
sur la place dout il trouvait la plupart des
travaux de d' fense déji oecupés par l'en-
netui? A-t-il dû subir un assaut donné pai
toute r«rnée d'investisi-ement, et auquel il
na pu faire fac«? Est-il grièvement blessé,
comme le pretaudent quelques personnes, d uu
coup de bViounette dan-s la poitriue, ou ne
l'. st-il |Ue legôivrneut au pied et à la main?
0 oi qu'il en soit, la nouvelle de l'évéue-
ment a été reçue pir la population avec le
plu* granl calme. Pour qui s-e rappelle la
colère avec laquelle on apprit chez nous
la reidition d« Metz, cette résignation,
cette indifférence apparente surprennent
quelque peu. Mais vous savez combien la
résignation est le fond du caractère orien-
tal; .le plus, on est ici en présence d'un acte
qui h more hautement le pays la résistance
de. Plevna est un dj ces faits militaires qui
prenneut place à tout jamais daus l'histoire
et qii'-l peuple ne s rait pas fier d'avoir été
défendu p ir Osm >n P
aucune raison d'être daus cette, circonstance.
Quant au décourage neut, je u'eu vois aucune
trace. Ou se rend compte que le succès est
impossible, et les journaux turcs, le • ah.it lui-
même, répètent qu'une nation de 15 millions
d'âmes ne peut lutter victorieusement contre
nue autre qui en compte 80 millions; mais
tous prêchent la résistance énergique, jus-
qu'à la dernière cartouche, jusqu'au dernier
nomm*
• » Le Séraskiérat semble redoubler d'acti-
vité les hommes arrivent toujours en foule,
et en quelque-» jours ils sont armes, équipés
et expédies du côte de Sofia et d'Andriuople.
r> Eucore de* clungemens dans les com-
man'i'-mens M'hemed-Ali Pécha n'a plus
celui de iVum-e de Sofia, où Ghakir Pacha le
remplace. Chakir Pacha a fait ses preuves
aux Bilkius et à Orehani*»; il passe, de plus,
pour uu habile administrateur; Midhat Pacha
Tavaif. avee lui pendant sou gouvernement
du vlayet «le Bigdai, et il n'eut quà se
Joii'T de soi concours; seu'ernent, la be-o/ne
est bien autre à cette h -ure, et Ghakir Pacha
puiura t il faire beaucoup plus que Meheme
Ali, q'^n semble defiuit vêment décidé à
éi-r
Cea sa qualité de Cirea*,»ieu, il ne manque ni
d'énergie ui d'activité; mais la double tâ<-he
qu'où lui impose ne sera-t-elle pas bien
lourde <-t ne dépissera-t-lle pas ses forces?
» Ln s, e-.tacle de ces efforts ince.-sans. en
quelque sorte inépuisables dé cette résis-
tance que rien no semb'e abattre, a, sans
contredit, quelque cho^e d imposant. Si ce
malheureux peuple avait su metli-e la cen-
tième partie de l'éuerge qu'il montre eu ce
moment dans ses améliorations intérieures
et dans son organisation administrative, à.
qiif lu perfection il se serait élevé 1 Maiheu-
reusemeiit, il s'e^-t abandonne au pouvoir ab-
solu, et le pouvoir absolu l'a p>rdu, sans tou-
le'fo s détruire eu lui ce qu'on s'obstine à ap-
peler du fanatisme, mais ce qui, en somme,
a tous les effets du palrioiisme le plus ar-
dent et le plus énergique.
» Seulement, au point de vue des amé-
linradon*, ce peuple est comme frappé J'a-
veuglement. La nuestiou religieuse a créé
dans sou esprit des préjugés dont le carac-
tère a uu aspect essentiellement aristocra-
tique et les musulmans, en dépit de tout,
ma'gré l'évidence, malgré les malheurs qui en
sont résultés pour eux, se regardent toujours
comme supérieurs aux chrétiens. Combien
d'entre eux, tout en acceptaut la création
d'une Chambre des Députes, n'auraient voulu
y voir figurer que des musulmans! Et ce^te
garde civique La Constitution déclare for-
mellement que tous les sujets ottomans se-
ront désormais égaux en droits et en devoirs;
or on sait les difficultés que les Arméniens
ont eues à se faire inscrire, et l'on apprend
qu'ils no pourront avoir des grades su-
périeurs à celui de tchaouss, de sergent!
» Comment veut-on alors que la lettre que
le Sultan a personn llement adressée, dit-on,
aux patriarches grec et arménien, pour leur
demander de simuler le zèle de leurs core-
ligionnaires, produise quelque effet? Aussi
daus la grande Assemblée que Mgr Narsè-
le patriarche arménien, a convoquée, si lui,
si les membres du bureau ont vanté les bien-
faits qui peuventrésulter pour la communauté
arménienne 'iecetteimportante réforme, lésas--
6î»fans– et ils étaint 5,000 environ ontpro'
testé pour le tnoius par leur silence, trou-
vant que le seul droit qu'on leur accordât
vé italilernent était celui de se faire tuer pour
uu ordre de ch >ses dont ils étaient victimes
depuis des siècles.
» Et cependant l'empire ottoman n'a-t-il
pa~ ii-o h de toutes ses fore-3 s à cette heur
suprême? Sa lutte contre la Russie et contre
le M'Utetiegro l'accable, l'epu.-se déjà; et la
Sentie, maintenant que Plevna a succombé,
ne va l-elie pas se mettre de nouveau en
campagne, si ce n'est, déjà tait?
» Est-ce tout? Evidemment, non; la Crète"
s'ag!>e ei la Porte vay envoyer Costaki Ados-
sidès Eflêndi, le inus.te.eh.ir du ministère
de l'ii. teneur, qui est fort aimé dans
cette île Mais que pourra kou influence
à cette heure critique? La Grèce elle-
même jouera peut-êue son rôle dans <-e
v*-te drame; elle ne veut pas de déuoû-
ment saus elle Sera-t-il possible de la rete-
ïii? E le sait que la flotte ottomane peut ra-
vager ses côtes, que les C rcassien- etle* Alba-
nais ras?emblés*urires frontières peuvent por-
ter la dévastation fcurhon territoire; maiselleest
pjête aux sacrifices et elie a grande confiance
dans sa petite armée de '25 à 30,000 hommes.
Qu'eile n'oublie pas toutefois que la paix peut
ea conclure à {'improviste, car on sait quelle
part 1 imprévu adar s tons leséyénemensaux-
auels n-ius assistons Q >i alors la Grèce aura-t-
eile pour la sou tenir ?Ce ne sera certainement
pas laRussie. C'est ce que les Hellène s établis
ici ne voient pas s-ans crainte ils y ontieurs
affaires, leur fortune, et il leur faudrait tout
quitter et voir tout perdu. Cependant les
Grecs sujets ottomans, autant que tous
les autres peut-être, n'appréhendent pas
l'heure de la lutte ils rêvent le rétablisse-
ment de l'empire grec, et les souvenirs du
pa-sé sont toujours vivaces chez eux.
» Tous ces périls pouvaient être édités,
comme Midhat Pacha l'a dit dans une lettre
que le Stamboul a publiée mais il fallait
une application franche, réelle, complète,
immédiate de la Constitution et le peu
qui s'est fait ne Ta été qu'avec des réticences
et
derniers, 4e la reproduction d'articles d© ia
presse d'Amérique qui ont été lus ici avec
plaisir. Daus ces temps de bouûe toi serbe
et autre», il est bon de voir exprimer quel-
quefois avec une cenaiue vigueur, des senti-
mens de justice; cela repose.
» La querelle car il y a eu querelle re-
monte à l'année dernière. Eu novembre 1876,
M. Schuyler, secrétaire de la légation des
Etats-Unis et consul gênerai, sous l'égide de
son caractère diplomatique te" fit correspon-
dant de journaux; à plusieurs repises il en-
voya, sur les affaires de Bulgarie, des corres-
pondant s et des télégrammes que le journal
la Turquie trouva, peu t-ètr.- avec raison, plu-
tô'. « imaginaires que vendiques, » Ce journal,
s'élevaut contre l'abus que M. Schu; lerav it
fait. dans cette circonstance, de sa situation
politique, terminait en disant que p.ireil
procédé s'écartait quelque peu de la doctrine
de M
» L'article était rédigé en termes f>rt me-
surés. Cependant M. MayuarJ, le ministre
d'Amériqu3 à Const mtiuople, prit la mouche
et, dans uue communication adresser à Saf-
vet P-^ctia, il signala au ministre l'article en
question, a article désobligeant po.ui'1 le -re-
» crétaire de la légi-tion, peu délicat envers
» la légation elle mèmi, et se teruiin-tût par
» une allusion peu courtoise a l'égard du gou-
» vernement des Etats-Uais d'Amériiue. »
Conclusion il réclamait des poursuites con-
tre le journal.
» Celait se rnonlr r bien suscepiible et
p us qu'exigemt. La repensa du ministre des
affaires étrangères ne se fit pas att> ndr. elle
étdit tout simplement uu peiit chef-d'œuvre
de bon goût et de,, loyauté. S,ins contredit,
Safvet Pacha est fort capable d'avoir dicté
uue semblable répouse ce ne serait pas la
première f>is, bien loin de là. qu'il ferait
preuve de tact et d'esprit. Mais le tou de
cette lettre faitsupposerà beaucoup de person-
nes qu'elle émanait de Caratheodori Etfendï,
le mustéehar ses affaires étrangères, le type
te plus complet du diplomate, du diplomate
de bon aloi, c'est-à-dire du gentleman daus
toute l'acception du mot, foncièrement in-
struit et. honnête.
« J'ai vainement cherché à découvrir, di-
sait cette réponse, dans les expressions de
l'ariiele que l'on me signalait comme dans la
pensée qui l'a dicté, la moindre inteutou
bl-st-ante puur le caractère officiel de
M. Suhuyler, d'aulant plus que cette qualité
n'a pas été mise en question lors de ses péré-
grinations en Roumélie, et que ce n est pas à
ce. titre sans doute qu'il a adressé aux jour-
naux étrangers des correspondances qui ne
ménageaient en aucune manière nos suscep-
tibilités nationales.
» .Si M. Schuyler se croit bffen«é* dans
sa réputation ou dans son honneur par l'arti-
cle incriminé, nous sommes prêts à lui faci-
liter les moyens l'gaux d'obtenir la répara-
tiou qu'il pourrait ôire en droit d'exiger du
journal la Turquie, sous la protectiou d* la
loiïégiâsan t les dé.its de la presse; mais nous
serions mal jugés par U peu le américain
lui-même, qui se montre eu toute occasion si
noblement j Uous de s--s libertés et de ses
prérogatives, si nous consentions à assimi er
le cas qui fait l'objet de votre communication
à une question de droit exira-légai dans la-
quelle l'honneur et la dignité d- la mission
américaine se trouveraient engagés. »
» Les choses m étaient là quand, dernière-
ment. plusieurs journaux américains les ont
reprises pour faire le procès, à qui? au service
dipomatique américain « généralement
» ignorant de tous les usages internaiio-
» naux », et à M. Schuyler en particulier,
dont la conduite a eu des conséquences
qui démontrent « les graves inconvénient;
» d"uae trop grande liberté officielle et
» du dédain des règles conventionnelles de
» la diplomatie. »
« Q «'aurait dit le gouvernement américain,
lit-on dans un aràcle du Blackwood, si, pen-
dant la guerredesécession, le secrétaire du la
légation ottomane avait publié dans les jour-
naux d'Europe des rapports à sensation fai-
«ant appel à l'humanité en faveur des pion-
niers du Sud? »
» M. Maynard n'a pas répondu cette fois; il
a sans doute reconnu qu'il avait eu tort, et
la victoire est restée au bon sens de la presse
américaine.
» Une autre victoire est celle qui vient
d'être remportée au lycée de Galata-Seraï.
A i-Suavi n'en est pius directeur Ali-
Nizami Pacha, qui le remplace, est mu-
sulman comme lui, et, comme lui aussi, ma-
rié à une Européenne; mais il est disposé à
faire d'autres concessions à l'esprit occiden-
tal il l'a prouvé sans retard en reprenant
les professeurs français que le trop docte
Ali-Suavi avait renvoyés.'
î) A l'instant nous arrive la bienheureuse
dépêche qui nous apprend la fin de la crise en
France. C'est dans toute la colonie, chez les
étrangers même, une joie profonde et sincère. ]
Chère France, comme elle est toujours aimée
au dehors 1 Ou dirait qu'elle est la patrie de
tous, et, quand elle est digne d'elle-même,
chacun en est fier. C'est une iufiuence
toute nouvelle qu'elle va reprendre à l'ëtran-
ger, et je n'ai vu personne qui ne s'en félici-
iât au plus haut poiut. » |
Mercredi matin, les membres du conseil de
VO dre des avocats à la Cour d'appel, ayant a
leur tète M. le bàionnier B, loiaud, oi^t été
offrir leurs félicitations au gardu des sceaux,
président du cou^eil des ministres. Le bâton-
nier lui a adressé 1rs paroles suivantes ¡
Monsieur le garde des sceaux,
Dans des circonstances ordinaires, le conseil
de l'Ordre n'aurait qu'à vous présenter ses hoiu-
mages e! à vous dire combien ii est heureux et
lier de voir, pour ta troisième fo s en votre per-
sônue, un de ses membres élevé à la dignité de
ministre de la justice II vous dirait cela avec le
sentiment particulier de déférence affectueuse
qui s'adresse à l'avocat comme àl'homme public,
au coufrere que nous aimons et que nous hono-
rons, à celui qui fut notre chef respecté et qui
restera un de nos glorieux bâtonniers.
Mais aujourd'hui, monsieur le garde des sceaux,
ce sont des remercîmeus que nous vous devons
pVmr votre dévouement et- votre abnégation pa-
triotiques Nous respirons enfin depuis qu'un mi-
nistère s'est formé sous vos auspices et sous vo-
tre présidence. Nous nous semons soulagés du
poids qui nous oppressait. Votre présence à la
tête des conseils du gouvernement, c'est le règne
des lois assure. Le barreau vous en est profondé-
ment reconnaissant, et il vous prie, par mon or-
gane, de recevoir avec ses hommages l'expres-
sion de sa gratitude.
Permettez-nous aussi d'espérer que, comme
par le passé, vous garderez votre piace parmi
nous, et que vous conserverez cette vieille robe
qui vous rappellera toujours de si doux et de si
grands souvenirs.
M. Dufaure s'est montré profondément ému
des sentimens que lui exprimait M. le bâtou-
nier; il en a remercié ses confrères avec la
plus touchante affection.
ETRANGER.
Service télégraphique de l'agence Havas.
Belgrade, le 21 décembre.
On mande d'Alexinatz
« Le prince Milan, après avoir passé l'inspec
tion de l'armée à une distance de six heures du
territoire turc, est venu à Alexinatz.
» Hier soir, les Serbes ont pris d'assaut le dé-
filé de Saint-Nicolas et ses fortifications.
» Une colonne serbe s'est emparée, après un
violent combat, du pont de Tschitschika, cou-
pant ainsi les communications des Turcs entre
Nisch et Leskovatz.
» Les Turcs ont abandonné Babina-Glava, qui
a été occupé par les Serbes.
» Cinquante-six villages du district d'Adlije
ont lait leur soujjiission au prince Milan- »
Athènes, le 2t décembre.
Les derniers avis de Crète portent que les chré-
tiens .s'occupent d'élire une assemble.6 qui nom-
mera les chefs militaires appelés à les commander
et à maintenir l'ordre.
Xa Porte, suivant les conseils de M. Layard, a
envoyé un commissaire chargé d'offrir aux in-ur-
gés des garanties pour l'exécution des réformes.
Les insurgés demandent l'annexion à la Grèce.
Katzimikaiï, un de leurs chefs, a débarqué
dans l'île dus armes et des munitions.
Los habitans de Rethymo ont tenu un meeting;
on y a exprimé le vœu que la Crete fût indépen-
dante. ̃
On assure que le contingent envoyé par le bey
de Tunis va remplacer la garnison turque.
Le ministère grec présentera le budget pour
lBîB.
Le budget de la guerre porte une augmenta-
tion de lu millions de drachmes.
Erzeroum, le 20 décembre.
La mesure énergique, prise par Viouktar Pa-
cha. de brûler le \il;age de Kiosk, dérange tout
le plan des Russes qui avait pour but d'inves-
tir îa plaine et d'intercepter les communications
de la place assiégée avec plusieurs autres vil-
lages.
Une attaqua des Russes contre les fortifica-
tions est considérée comme très difficile, v..
Les vivres et le fourrage commencent à man-
quer dans le camp russe.
Berne, le 20 décembre.
Une motion demandant la reprise des délibé-
rations d'une nouvelle loi de taxe d'exemption
des militaires a été repoussée dans le Conseil des
Etats.
̃ Le Grand Conseil de Zurich ayant demandé
ou nne nouvelle loi ou un appel aux cou Un-
gens d'argent des cantons cette question a
provoqué un d bat prolongé à la suite duquel,
après un appel nominal, la question a été ren-
voyée au Conseil fédéral pour qu'il soit fait un
rapport.
Le Conseil national a adhéré à la décision ci-
dessus il a en outre terminé la loi relative aux
mesures à prendre contre l'invasion du phyl-
loxéra-
Cette loi ne sera pas traitée par le Conseil des
Etats dans cettesession; elle sera renvoyée à mars
ou juin.
ORIENT.
La Polilische Correspondent de Vienne a
reçu de Constantinople une lettre dans la-
quelle nous lisons ce qui suit
« La présence de M. Layard, ambassadeur
d'Angle terre, au grand conseil des minis très qui
a éié tenulrf8 décembre, a produit ici ungraud
rfl'et, car, eu cette occasion, la reserve que
s'imposent tous les ambassadeurs a été dépas-
sée. M. hemei-Huchdi Pacha, l'ancien graud-
vizir, avait été appelé a ce conseil, sur la de-
mande formelle de l'ambassadeur britanni-
que, ce qui semble confirmer le bruit d'après
lequel ce per.ionuage serait le candidat de
l'Angletene au poste de grand-vizir dans
certaines circonstances.. •>̃
» M. Layard n'a fait que donner de nouveau
à l'A-seuiblee le conseil, eu prévision de la
chute dn Plevna, de préparer le terrain pour
un armistice qui permettrait aux deux par-
ties en guerre c.:r la Russie ne pourrait le
ref ser sans sw compromettre de faire con-
naître leuis inreutioQs. Userait alors pos-ible
à l'Augleterre de prendre une décision qu*nt
à son attitude subséquente.
» C'est avec raison qu'où se demande si cet
acte de M. Layard n'implique pas un chan-
gement dans la politique anglaise. Si cela
n est pas uu~ premier pas vers une interven-
tion diplomatique énergique, et plus tard
vcis une intervention ar .née, il faut convenir
que fotte politique est plu» éuigmati^ue que
jamais. »
ALLEMAGNE.
La séance de la Chambre des Députés de
Prusse du 18 décembre a été consacrée à la
troisième lecture du budget des cultes. Le
P'rti du Centre ou parti catholique ayant
saisi cette o camion de renouveler «es atta-
ques contre les lois de mai, la discuss
Cest le baron de S'hor!emer-Alst (Centra)
qui a parlé le premier. Il a commencé par
défendre son parti eoutrt^ un reproche que
lui a fait la NorddeulxcÀè Allgemeine Zei-
tun
qui attaquait de concert avei: des puissauces
étrangères le gouvernement allemand, et
contre des assertions produites dans une
séauce précédente par deux membres du
parti impérial allemand. Au cours de ses
explications, l'orateur ullramontain a déclaré
quo les élections, en Allemagne, avaient été
influencées pir le gouvernement encore
ulus qu'eu France. Puis, venant au fond
de la question, il a répété que les membres
deson parti pouvaient souffrir et mourir, mais
non céder sur des points de foi, et il a énu-
tnéré nombre de faits teudans à prouver que
les catholiques étaient impitoyablement pour-
suivis par le ministère public, et que les
Sœurs de charité et les prêtres n'étaient
pas épargnés. «On a peur, a-t-il dit en ter-
minant. des lumières- de la foi catholique, et
l'on préfère opprimer et réduire au siience
ceux qui la répandent. Les caiholiques ont le
privilège de payer leurs impôts et do verser
leur sang pour la patrie, mais ils ne peuvent
vivre selon leur foi, ni l'enseigner. Il faut à
cela une fin. Uu Français montant sur l'é-
chafaud a dit qu'il allait mourir le jour où
le peuple perdait la raison; nous disons,
nous, qu'où nous poursuivra jusqu'à ce que
la raison soit revenue. »
M. Aegidi (conservateur libre), qui a parié
après M. de Sehorlemer-Alst, s'est efforcé de
démontrer que le jour où la raison reviendrait
sciait celui où l'on se comprendrait mutuel-
lement. Malheureusement, l'Egli.-e avait des
exigences que l'Etat ne pouvait satisfaire
sans abdiquer. L'orateur s'tst déclaré prêt à
conclure la paix.
« L'ultramontanisme, a-t-il dit, ne cédera pas
sur les priui-ipes; mais, Rome ayant accepté
la paix de Westohalïe, la conciliation sera
poNSibie si la curie ne met pa-> obstacle à une
solution pratique des difficultés. C'est au
couclave à décider. »
M. Virchow (progressiste), tout en accen-
tuant encore le désir de paix exorimé par
M, Aegidi, a déclaré qu'il n'était pas partisan
d'un arrange -uent qui ne pouvait être la paix
veritable. Pour lui, le seul moyeu d'amener
la paix est que l'Etat, au lieu de traiter avec
l'Eglise, règle ses rapports en matière de re-
ligion avec les communes ell*s-mêtnes. Par
malheur il est difficile d'en venir là
eu partie à rasson du caractère hostile que
douue à la lutte la maladresse de fonction-
naires qui appliquent trop durement les lois.
Le gouvernement devrait dans l'applica-
tion de ces'lois, ue pas pousser les choses à
l'extrême il devrait, au besoin, d« temps
eu temp^ fVrmer les yeux. Certes, ia po itique
actuelle du Centre n'e^t pas de nature à1
amener une eutente; mais le gouvernement
n'était pas non plus dans la bonne vo:e lors-
qu'il faisait à l'Eglise évangélique, dans le
règlement du Synode, des concessions im-
posantes que l'Eglise catholique avait, aussi
le droit de réclamer. Ce qui est nécessaire,
c'est une loi générale ecclésiastique qui pla-
cerait sur le même pied toutes les confes-
sions, tans leur donner d'influence sur les
affaires de 1 Etat.
Le ministre des cultes et de l'instruction
publique, M. Falk, intervenant daus le débat,
s'est attaché à réfuter d'abord les bruits qui
lui prêtaient certaines intentions, celle,
par exemple, de supprimer tous les couvens
d'un trait de plume. Il a pris ensuit*, comme
de rais-on, la défense des fonctionnaires atta-
qués, tout en déclinant la responsabilité des
mesures maladroites qui pourraient avoir été
prises, et qu'il a excusées partiellement en
faisant valoir l'hostilité f-ourde et systéma-
tique, les attaques raffinées dont les fonc-
tionnaires étaient l'objet, et les mille petits
moyens employés pour éluder la loi.
Le comte Bethusy-Huc (conservateur-libre),
que M. de Schorlerner-Alst avait particulière-
m-nt pris à partie, a parlé après le ministre.
Selon lui, la lutte doit être continuée jusqu'à
ce que l'Eglise cède et que ses coucitoyens-
égarés et détournés1 de leur voie, redeviennent
patriotes et loyaux; jusqu'à ce que, saus poi*
ter atteinte aux droits de Dieu, l'Etat .oit
rentré dans ses droits vis à-vis de la curie.
L'orateur désire néanmoins la conciliation et
ne désespère pas de voir mettre fin aux
empiétemens de la curie sur les droits de
l'Etat.
C'est M. Windthorst, de Meppen (Centre) qui
a terminé la discussion. Proàtaui habilement
des déclarations précédentes, il a tait remar-
quer que déja, chez les libéraux et les con-
servateurs, on se demandait s'il ne fallait pas
penser à appliquer moins durement les luis
de- nui. Les mesures appliquées aux catho i-
ques ne peuvent, selon lui, être de longue
duréjs, car elles louchent à la barbarie et prg-
dui-ent les mêmes effets qùè les dragonnades.
«Notre parti, a uit en outre M. Wind-
thorst, est très modère, bien qu'il soit blessé
dans ses seutimeus les plus intimes. J« ne
puis que conseiller aux catholiques de conti-
nuer à patienter, car tout excès serait pro-
fitable à le< rs a iyersaires. »
L'orateur s'est ensuite attachéà prouver que
l'Eglise fondait ses réclamations sur des con-
cordats que l'Etat ne peut abolir a lui seul
saus vioier le droit. Il a lermiué en déclarant
que le parti du Centre aimait son pays autant
que le parti libéral-natioual pouvait l'aimer,
mais qu'il était aussi fidèle à Rome, et vouia t
donner à Rome ce qui est à Rome et à l'Etat
ce qui est à l'Etat.
Après ce discours, la discussion a été close.
Les diil'éreus chapitres et l'ensemble du bud-
get ont été adoptes, et la séance a été
levée
Actes et doeuuiens officiels.
Par décrets en date du 20 décembre
M Adolphe Cocnery député est nommé
sous-secrétaire d'Etat du ministère des finan-
ces
M. Casimir Périer, membre de la Chambre des
Députes, est nommé sous-secrétaire d'Etat au
ministère de l'instruction publique, des cultes et
des beaux-arts.
Par décret de même date
M. de Crisenoy, directeur de l'administration
départementale et communale au ministère de
l'intérieur, est nommé con-^il.cr d'Etat en service
extraordinaire, en remplacement de M. Durangel,
dont la démission a été acceptée.
Par décret du 15 décembre, la direction gé-
nérale des forêts est distraite du ministere des
.finances et rattachée au ministère de l'agricul-
ture et du commerce.
Par décret du 20 décembre, sont nommés
Procureur de la république près le tribunal de
Sétif (Algérie), M. Gasquy, substitut du pro-
cmeur de la république pre.s le siégj d'Alger, en
remplacement de M. Angeli, démissionnaire.
Substitut du procureur de la république près
le tribunal d'Alger, M. Parizdt, substitut du pro-
cureur de la république près Je siège de Constan-
tine.
Substitut du procureur de la république près
le tribunal de Constantine, M. Fondi de Niort,
substitut du procureur de la republique près le
siège de Tizi-Ouzou.
substitut du procureur de la république près
le tribunal de Tizi-Ouzou, M. Gauvenet, dît Dijon,
juge de paix de Milianah.
Un décret du 20 décembre déclare d'utilité pu-
blique l'établissement d'un chemin de fer d'inté-
rêt local, dirigé de la station de la Maison-Car-
rée, sur la ligne d'Alger à Oran, au village de
l'Aima.
Par décret' du 20 décembre M. Danican
Philidor, secrétaire générai de la préfecture du
Doubs, a été nommé secrjtaire général de la
prélecture du Nord, en remplacement de M. Cail-
lât, mis en disponibilité.
Par décrets du 2o décembre, ont été nommés
dans le corps d'élai-major
Au (rr-ide de colonel MM. les lieutenans-colo-
nels Vial, Mun er, Gr uizard et Haillot.
A.i grade de lieutenant-colonel: M VI. les chefs
d e.-caaron Miot, Séguier, de Lachevardière de
Lagrand ville.
Au grade de chef d'escadron MM. les capitai-
nes Rouir, Roudaire, Le Mullier, de Villars.
M. Fropo, médecin principal de 1" classe à
1 hôpital militaire de Versailles, a été promu au
grade de médecin inspecteur.
Par décisions du 20 décembre, M. le vice-ami-
ral baron Roussin a été nommé aux fonctions de
commandant en chef, préfet du i" arrondisse-
ment maritime à Cherbourg.
M. le vice-amiral Ribourt a été nommé aux
fonctions de membre du Conseil des travaux de
la marine.
Par arrêtés du ministre des affaires étrangères,
en date du M décembre, M de Làsteyrie est
nommé chvf du secrétariat; M. Paillard-Ductéré.
secrétaire d'ambassade, est chargé des fonctions
e sous-chef de cabinet et secrétariat: M. Ro-
bert Calmon est nommé secrétaire particulier du
ministre.
Par arrêté du ministre de l'instruction publi-
que, dos cultes et des beaux-arts, en date du
i9decembre. Ont été nommés membres do la com-
mission consultative des théâtres
MM. Pelletan, Foucher de Careil, sénateurs ̃
Antonin Proust,. députe; Ch. Gounod, membre
de l'Institut v'
La commission consultative des théâtres se
trouve désormais ainsi constituée
MM. le ministre, président le sous-secrétaire
d'Etat, vice président des Chapelles, secrétaire
de Buauplan, sous-directeur des beaux-arts Gal-
mon, Charton, sénateurs de Chennevières, di-
recteur des beaux-arts Denormandie, sénateur
C. Doucet, membre de l'Institut Duclerc, Fou-
cher de Careil, sénateurs Gounod, membre de
l'In.stitut Hérold. Lambert de Sainte-Croix, sé-
nateurs Legouvé, membre de l'Institut Léon
de Maleville, sénateur; d'Osmoy, député Pelle-
tan, sénateur Antonin Proust, député Paul de
Rémusat A mbroise Thomas, membre de l'Insti-
tut le préfet de la Seine, le préfet de police, le
président de la Société des auteurs dramatiques,
le directeur des bâtimens civils.
Par arrêté en date du 18 décembre, M. Mo-
rel. professeur au collège Rollin, a éténammé se-
crétaire particulier du ministre de l'instruction
publique, des cultes et des beaux-arts.
C'est par suite d'une erreur matérielle que
M. Falcon de Cimier n'a pas été désigné comme
« démissionnaire » dans le décret qui l'a rem-
placé comme préfet de Saône-et-Loire, inséré
au Journal officiel du 19 décembre 1877. et que
MM. Delambre. d'Etchegoyen et Bôchard, rein^
placés en qualité de prétets de la Charente, de la
Lozère et de l'Orne n'ont pas été indiqués
comme mis en disponibilité sur leur demande.
SSaMeêJB, de I'1fehfervfk4c«gr«
du vendredi 21 décembre,
La pression, bien qu'un peu en baisse, est
encore très éievée ce matin; 773™" à Valen.
tia, 777 à Pans, 780 à Brlin et à Saint-Pé-
tersbourg.
Lh vent, toujours faible, est variable et
souffle généralement vers la mer; il vient du
sud-est sur la Manche, du nord-est sur l'O-
céan, du nord sur la Méditerranée.
La température s'est abaissée au-dessous
de zéro dans le Nord. l'Est et le Centre de la
France au Pic du Miii, elle est descendue
jusqu'à 18 degrés.
Le temps- reste au froid.
Hier, à minuit, le thermomètre centigrade
de l'ingénieur Ducray-Çhevallier (Pont-Neuf),
marquait 2 degrés 4/1068 au-dessous de zéro
à six heures du matin, 3 degrés 1/10° au-
dessous de zéro; à midi, *1 degré 8/1 069 au-
dessous de zéro.
Hauteur du baromètre à midi, 773n™9, sans
correction.
NOUVELLES DIVERSES.
Le maréchal-Président de la république
s'est rendu hier au Jardin d'acclimatation, où
on lui a montré les Esquimaux. M. Saint-
Yves Ménard, sous-directeûr du Jardin, a
raconté au Président la vie et les coutumes
de ces habitans des régions arctiques.
La lettre de M. le baron de Lareinty que
nous avons publiée hier a provoqué la recti-
fication suivante
20 décembre 1877.
Monsieur le Directeur,
Le Figaro publie dans son numéro de ce ma-
tin une lettre de M. le baron de Lareinty, qui
nécessite de ma part une rectification. 1:
Ce n'est pas a titre de témoin, chargé d'ob-
tenir satisfaction de M. le duc d'Audiffret-
Pasquier, que M. Batbie a demandé mon in-
tervention à la suite de l'incident qui avait
eu lieu la veille à l'Elysée. Il connaissait
trop bien mes rapports personnels avec le
président du Sénat pour me r prier d'accepter
une mission qui aurait eu un pareil caractère.
Mon rôle a été celui d?un ami commun et
s'est borné à faire cesser entre deux collègues
un malentendu qui, d'ailleurs, n'a jamais eu
la gravité qu'on lui prête. Il a été bien facile à
remplir, car je n'avais qu'à invoquer de p irt, et
d'autre le souvenir de vieilles relations d'amitié,
fondées sur une estime réciproque.
Veuillez agréer, monsieur le Directeur, l'assu-
rance de mes sentimens de considération distin-
guée.
ed, bocher, sénateur.
Un ambassadeur chinois, accompagné de
deux secrétaires, d'un interprète et de trois
oomeiticiiie*, a traversé hier Paris, se rendant
directement à Berlin.
On écrit de Toulon, le 18 décembre, au
Messager du Midi
« Un assassinat vient encore d'attrister no-
tre région. Deux vieillards, les époux Boni-
fay, avaient acheté une petite ferme aux en-
virons de Saint Cyr. Vendredi dernier, quel-
ques uns d* 1 uts pareus, étant venus les
vi-iter, trouvèrent la po. te de la maison fer-
mée. Le lendemain, ils se présentèrent de
nouveau «t, trouvant encore porte close, des
soupçons s'elevèient daus leur esprit. Ils es-
caladèrent un mur, purent atteindre une fe-
nêtre donnant dans l'intérieur et furent frap-
pes du désordre et du silence qui régnaient
dans la demeure.
» Ils s'empressèrent de confier leurs craintes
à la justice. On ouvrit les portes, et un spec-
tacie horrible se présenta aux yeux des assis-
tans la table était mise, trois couverts
étaient dres^és; mais assiettes, couteaux et
vivres étaient en désordre. Près de la table,
les époux Bonifay gisaient à terre, étendus
daus leur sang. Tou^ deux avaient été assas-
sinés à coups de couteau. Des traces san-
glautûs étaient partout, sur la table, sur les
chais s, dans les assiettes même.
» Un perroquet. U'inoin de i'horrible assas-
sinat, était mort de faim dans sa cage les
animaux de basse-cour avaient cessé de vivre
pour la pupart; quelques canards et deux
porcs étaient seuls encore en vie.
» La maison avait été soigneusement visi-
tée tous les objets précieux, ainsi que l'ar-
gent, avaient disparu; le vol avait donc été
le mobile de ce crime odieux.
» Les soupçons se sont portés sur un ma-
çon qui construisit la demeure des époux
Bonitay et qui allait chez eux assez réguliè-
rement. Un mandat d'arrêt a été lancé contre
cet homme, qui habite Marseille. »
Le Télémaque va de nouveau attirer l'at-
tention publique sur lui, après plus de
trente-quatre ans d'abanduu complet.
On se souvient que le Télé/nuque fit nau-
fragé à 300 mètres de Quillebeuf, sur la Sein«-,
en 1793. Le bruit courut à cette époque que
te roi Louis XVI. en prévision d'une fuite
hors de son royaume, avait fait cacher une
partie de sa fortune à bord de ce briek. O.tte
version trouva, à tort ou à raison, beaucoup
d'approbateurs, et dès lors on projeta de
relever le Télémaque.
En 18:19, une Compagnie se forma au Ha-
vre et. après cinq années de travaux, parvint
à relever ce bri'-k mais, au lieu du trésor,
on ne trouyique quelques to meaux vides et
que ques pièces de bois sans aucune valeur.
Le Télémaque et ses nombreuses richesses re-
tombèrent de nouveau dans l'eau.
Aujourd'hui, une nouvelle tentative de sau-
vetage va être faite. Le Courrier du Havre
apprend que le miui-tre de la marine vient 't
d'accorder, suivant certaines stipulations, la
-coucession du sauvetage du Télémaque à
M. Bouaud, iugénieur civil à Paris.
La longueur du brick est de 3u métros, et
sa largeur de 8 mètres. Il est ensablé en face
de Quillebeuf, au-dessous du niveau des plus
basses marées.
Les travaux de sauvetage du Télémaque,
qui vont commencer, ne pourront durer
qu'un an.
On télégraphie d* Gœschenen, le 20 dé-
.cerribre, a l'agence Havas
« Hier, les baraques installées à l'entrée du
Saint-Gothar.1 pour chauffer la dynamite ont
fait explosion trois pères de famille ont été
tués. Les installations et les ateliers de
M. Favre, entrepreneur, ont peu souffert;
le village lui-même a éprouvé une violente
secousse. »
La Caisse de retraites pour la vieillesse
;a reçu, dul^au 15 décem-bre 1877, 1,018 verse-
mens, s'élevaut 309,081 fr. B0 c.
Elje a ouvert 147 comptes nouveaux.
II a été acheté pendant la. même période
'40,000 fr. de rentes, ayant coûté 839,237 ft\
50 c.
Il a été inscrit au grand-livre de la dette
publique 29,527 fr. de rentes viagères aux
noms de 278 parties.
Il a transféré à la Caisse d'amortissement,
pour être aûuulées, 94,51 fr. de rentes 3 0/0.
̃ librairie»
Les amateurs qui ne se contentent pas
de publications faites exclusivement pour la
saison, et trop souvent passagères comme
elle ceux qui tiennent à réunir a la beauté
d'un volume de luxe le mérite solide et du-
rable d'un livre digue de figurer à la place
d'honneur dans toute bibliothèque, ne sau-
raient trouver de collection mieux faite pour
les satisfaire sous ce double rapport que la
magnifique collection des chefs-d'œuvre de la
littérature française publiée à la librairie
Garnier frères. C'est dans cette collection que
se trouve le Molière, dont l'autorité est si bien
établie, et qui resté la plus récente et la nn-ll-
iéure fdiâon de notre grand puôte. comique.
C.'e.st là que se trouvent les éditions de Racine
et de La Fontaine, qui ne le cèdent en rien à
l'édition de Molière. Elle comptequarante-sept
volumes portant les noms de MM. Saint-Marc
Girardin, Victor Le Clerc, Prevost-Paradol,
Edouard Laboulaye.Xouis Moland, Chassang,
Gidel, etc., comme garautie de l'érudition de
bon aloi et du goût littéraire qui y régnent.
A cette collection se joignent la belle édition
des Œuvres de Diderot, en vingt volumes, et
le Voltaire complet, dont dix' volumes ont
déjà paru. Ce sont là des publications de pre-
mier ordre, dont l'utilité dure toute la vie, et
qui conserveront leur valeur. ( Voir aux an-
nonces.) -:̃••̃- "•
Nous appplons l'attention de nos lec-
teurs sur l'annonce publiée dans ce Numéro,
relative aux nouvelles primes offertes par
l'Univers illustré. Les deux primes gratuites
formeut de râvissans cadeaux d'étrennes et
ne peuvent manquer d'avoir un grand succès.
Ce sont des éditions de luxe, élégamment re-
liées, avec fers spéciaux et tranches dorées.
Les gravures, exécutées par des artistes en
renom, ajoutent un nouvel attrait à ces vo.-
lumes. Quant aux primes avec supplément
de prix, il suffit de les mentionner pour
en faire comprendre la valeur exception-
nelle les Œuvres illustrées dé Balzac,
contenant 1,1)00 gravures. représentent ia
matière de cinquante volumes ordinaires.
Les Œuvres illustrées de George Sand con-
sistent en neuf volumes grand in-4° enri-
chis de 680 grayures diaprés Tony Johannot
et Maurice Sand. On remarquera que, par
suite d'une combinaison avantageuse,' les
personnes qui s'abonneront à V Univers illus-
tré pourront, si elles le désirent, se procurer
à la fois les œuvres des deux illustres roman^
ciers.
Le Magasin des Demoiselles, après 33 an-
nées d'existence commence avec l'année
1878 une série complètement nouvelle, en
raison des modifications importantes qu'il a
subies et qui en font lé plus élégant des jour-
naux de modes. Intéressant et instructif
dans sa partie littéraire, distingué dans ses
modes ètses modèles de petits ouvrages, va-
rié dans ses inorceaux de musique nombreux
et bien choisis, le Magasin des Demoiselles
présente un ensemble qui fait de cette pu-
blication un recueil aussi agréable qu'utile..
Voir aux annonces^)
La maison Ad. Godchau comprend tr,op
bien les affaires pour vouloir subir les consé-
quences de la crise commerciale que nous
traversons elle aime mieux perdre un peu dès
maintenant que perdre beaucoup par ;a suite
sur des marchandises invendues. Aussi an-
nonce-t-elle des rabais considérables; et, ce qui
ne gâte rien, des cadeaux maguifiques seront
distribués à tous se» acheteurs et même à tous I
ses visiteurs. ( Voir à notre quatrième page.) •
La» maison Sus e frères, place de la
BiHirse, vient d'ûuvnr son Exposition g. n-
r.e di-8 étr.;aur> nous engageons no lec-
teurs à faire uue visite dans ces galeries
artistiques avant de fixer leur choix.
e VARIÉTÉS
s
t Vingt-cinq dessins d'Eugène Fromentin,
reproduits à l'eau-forte par E.-L. Mon-
i tefiore; texte biographique et critique
par Ph. Burty, avec fac-similé d'après
des croquis du maître. Paris et Lon-
dres librairie de l'Art.
,g Publications de la maison Jouaust Mo-
L Hère, tome II in-8° illustrations de
e Leloir, gravures de Flameng. Voyage
autour de ma chambre, avec une préface
Z de Jules Claretie, 1 vol. in-18 illustra-
tions par Hédouin. Atala et René,
it 1 vol. in-18 compositions d'Emile
ig Lévy, gravées par Boutelié.
Grèce et Turquie, notes de voyage, par
M. Alfred Gilliéron. Un vol. in-18,
ft chez Sandoz et Fischbacher.
î, North italian Folk sletches of town and
s_ conntry life, par M™ Comyns Carr; il-
lustratiohs par Caldecott. Un vol.
13 in-12 carré. Londres, chez Chatto et
Windus. J
3 Photographies. Publications nouvelles
e de la maison Braun.
s
En parlant il y a quelques mois à peine
d'Eugène Fromenliu, je disais qu'on avait
l reproché à l'éminent e! sympathique artiste
l'imperfection, l'insuffisance de son des-
sin, mais que, sur ce point, il fallait s.'en-
ï tendre. Fromentin n'avait pas fait d'étu-
g des premières sous la direction suffisam-
ment prolongée d'un maître sévère. Doué
d'une rare facilité, il s'était mis tout de
3 suite à peindre et s'était présenté au
public avec ?es qualités natives d'observa-
teur et de coloriste. Fromentin ne possé-
dait pas sans doute le dessin correct, sûr,
j châlié des grands peintres de figures;
s mais ses efforts persévérans avaient sin-
gulièrement atténué et comblé les lacunes
5 de sa première éducation. Il avait quel-
ques uns des caractères les plus intéres-
sans du dessinateur le sentiment de l'at-
titude, du mouvement, du geste vrai, de
[ l'aspect, de l'allure générale et aussi des
types, des traits de la race, de la condi-
lion. Ses chevaux en particulier, pleins
de vie, de naturel et, dans un certain de-
gré, de style, sont ravissans.. C'est ce
i côté du talent de l'artiste que deux de ses
admirateurs, MM. Ph. Burly et Montefiore,
1 associés dans une œuvre commune, ont
mis en relief dans une superbe publica-
i tion, imprimée avec beaucoup de luxe et
• de soins par M. Quantin, où l'écrivain sert
pour ainsi dire d'introducteur et de com-
mentateur à l'habile aquafortiste.
La Notice de M. Philippe Burty témoi-
gne d'une chaleureuse admiration pour
l'homme, pour le peintre, pour l'auteur
spirituel et attachant d'un Eté dans le
Sahara et des Maîtres d'autrefois. Il prend
Fromentin dès l'enfance, raconte ses pre-
mières études, fait ressortir l'action qu'eut
sur lui son premier maître M. Cabat, note
les influences diverses qu'il subit plus
tard celles de Decamps, de Marilhat, de
Delacroix. Il renvoie ses lecteurs aux sou-
venirs encore récens de l'Exposition des
œuvres du peintre à l'Ecole des Beaux-
Arts, où l'on vit, en effet, des échantillons:
du plus vif intérêt qui marquent d'une:
manière saisissante les étapes que par-
courut Fromentin avant de parvenir à se
posséder complètement et à adopter sa ma-
nière personnelle et définitive. C'est avec
beaucoup de raison que l'auteur a insisté
sur ces essais, sur ces efforts ardens et per-
sévérans, sur ces allées et venues, sur ces
anxieuses et pénibles recherches qui mon,.
trent la volonté et la sincérité de l'artiste.
Arrivé là, il analyse àgrands Irailsson œu-
vre, marque les caractères distinctifs de
son talent et apprécie de la manière la plus,
sympathique les tableaux et aussi les li-
vres de Fromentin dont il a pu commu-
niquer quelques lettres intimes et in-
édites qui mettent beaucoup de variété et
de piquant dans son récit. Cette Notice
est illustrée à chaque page de dessins in-
tercalés dans le texte et reproduisant des
esquisses, des croquis d'après le modèle
ou des paysages d'Algérie et d'Egyple.
Les vingt-cinq gravures à l'eau- forte et
à la pointe sèche, par M. Montefîore, qui
forment la deuxième partie de cet ou-
vrage, ont une importance beaucoup plus
'grande que les dessins que je viens de
nommer. Ce sont des études plus com-
plètes, faites avec plus de travail et da
soin, qui ont pour base sans doute la na-
ture, mais que l'artiste a reprises, et com-
plétées pour la plupart en vue de les uti-
liser dans ses tableaux. M. Montefîore
qui manie la pointe avec beaucoup de
goût et d'habileté, s'est appliqué à rendre
le dessin de Fromentin avec une religieuse
fidélité, en s'abstenant autant que possi-.
ble de toute interprétation qui aurait pu
en fausser, en dénaturer le caractère; il
a même reproduit dans certains cas les
incorrections, les hésitations, les repentirs
de l'artiste. On voit que M. Montefiore esi'
un admirateur, un adepte fervent, un,
disciple de l'auteur de la Chasse an faucon.
Il comprend, il sent vivement, chaleureu-
sement son modèle; il le rend avec simpli-
cité et bonne foi, sans chercher à se faire i
valoir et à se mettre lui-même en évi-
dence. La sincérité, la vérité, telles sont
donc les qualités dominantes de son ta--
lent, et il a su conserver dans ces eaux-
fortes les qualités d'élégance, de fiuesse
de grâce, qui distinguent Fromentin. Nous
citerons parmi les pièces les mieux réu$- >
sies de cette intéressante collection le
frontispice représentant une ferme des
Ouled-Nayl, une fantasia, deux cavaliers
avec fusils, un cavalier arabe au galop, des
chameaux avec leurs conducteurs, le
jeûner berger kabyle, les buffles traver-
sant une rivière, une Sahki au bord du
Nil, et une variante de la Chasse au fau-
con.
Malgré les circonstances que nous ve-
nons de traverser et qui ont arrêté d'une
manière si déplorable l'essor des in-
dustries de luxe, M. Jouaust a coura-
geusement poursuivi ses belles publi-
cations, et, cette année encore, les bi-
bliophiles auront quelques perles à
ajouter à leur écria. Les livres imprimés
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