Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1853-04-24
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Description : 24 avril 1853 24 avril 1853
Description : 1853/04/24. 1853/04/24.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
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Date de mise en ligne : 15/10/2007
JOURNAL DES DEBAT8 DU DIMANCHE 24 AVML i8SS.
se sont mis hors d'état de rester stationnaires ou de
rétrograder. Si à la tête de leur nouveau système ils
placent seulement des administrateurs intelligens,
nous ne tarderons pas à entendre parler d'améliora-
tions nouvelles. s
Nous trouvons la nouvelle suivante dans la cor-
respondance de Washington adressée au A~to-yo~f
Bi?raM
« M. Pulszky, secrétaire particulier de Kossuth,
quitte Washington pour se rendre à New-York, d'où il'
partira demain pour l'Europe. Pendant son séjour ici,
il a eu plusieurs entrevues avec le secrétaire d'Etat,
et il a dinë aussi en famille avec lePrésident. )) (rtmes.)
On lit dans le TMMs du 22 avril
f< Par nouvelle électrique du 20, nous apprenons
qu'à Dublin, M. Waltace, du tournai -4~o CeM, con-
vaincu d'avoir publié un libelle diBamatoire à propos
de l'affaire de Six-MUe-Bridge, contre le 3l" régiment,
a été condamné aujourd'hui, par la Cour du banc de
ta Reine, à six mois d'emprisonEement et au paiement
d'une amende de 50 liv. st. a
CHAMBRE DES LORDS.
&tt~ et /Mt de la ~amce dM 2!
)LK COMTE BE MA~MESBtjRV Mylords, l'attention
du précédent ministère ayant été appelée sur les plaintes des
colonies anglaises de l'Amérique du Nord, par suite des em-
piétemens des pêcheurs des Etats-Unis, nous crûmes devoir
protéger les sujets de S. M. dans la jouissance de leur pro-
priété. En vertu de nos instructions, partirent des navires
d'une classe plus secondaire pour protéger les pêcheries
anglaises contre les pêcheurs aménccuhs. D'abord le
gouvernement américain vit cette mesure d'un mauvais
epii mais M. Webster ayant examiné la question et ayant t
compris le but et la pensée du gouvernement de la reine,
donna son assentiment cordial au gouvernement de S. M.
pour réprimer tout empiétement illégitime contre nos colo-
nies. Il fut convenu qu'une négociation aurait lieu entre les
Etats-Unis et le gouvernement de la reine, non seu]ement
pour régler la question des pêcheries anglaises, mais encore
pour amener à heureuse nn les autres négociations pendantes
entre les deux gouvernemens et embrassant une plus large
sphère.
L'opportunité de la détermination du gouvernement an-
glais d'envoyer des bàtimens aux pêcheries ne fait pas ques-
tion. Bien qu'il ne soit survenu aucune collision de nature à
exciter un sentiment hostile entre les deux gouvernemens, il
faut faire capturer quelquefois des navires américains qui
pèchent évidemment dans le rayon des 3 milles maritimes
où le littoral, ainsi que cela est reconnu, appartient aux co-
lonies anglaises. Le résultat est que l'on ne se rappelle pas
~ne pêche plus heureuse ni plus abondante sur la côte de la
Nouvelle-Ecosse ou d'autres colonies, a aucune époque an-
térieure.
Les dépêches communiquées à Vos Seigneuries, et que
mon noble ami le comte de Clarendon doit connaitre, prou-
Tent toute l'importance réelle de ces pêcheries. C'est aussi
cette importance qui expliquera, tant à la Chambre qu'au
noble comte, l'importance de la question que je viens lui
adresser relativement à la sûreté et à la protection ultérieure
de ces pêcheries.
Mylords, un de nos plus braves amiraux, protégeant ces
cotes, a eu la bonne fortune de rencontrer un officier aussi
capable que lui, le Commodore Perry, qui l'a secondé dans
la répression de ces empiétemens.
Si ces empiétemens eussent continué, c'en était fait de
.notre pêche sur la côte de la Nouvelle-Ecosse. Et ici je ne
parle pas des eaux que nous prétendons nous appartenir aux
termes de la convention de 1818; il a été convenu avec le
gouvernement des Etats-Unis que nulle capture ne serait faite
dans ces eaux tout le temps que dureraient les négociations.
les captures devaient être bornées exclusivement aux pê-
cheurs trouvés dans les limites dont j'ai parlé.
Mylords, l'Angleterre ne saurait avoir trop de reconnais-
sance pour les efforts, la prudence et le talent de l'amiral sir
George Seymour pendant tout le temps qu'il a protégé ces
pêcheries et dirigé les négociations. J'espère bien, si cet offi-
cier distingué retourne à cette station, que le gouvernement
de la reine recevra et appréciera, comme elles doivent être
.appréciées, toutes les informations qu'il pourra tenir de cet
officier. L'ancien ministère n'a pas oublié, en effet, que les
plus utiles renseignemens furent toujours donnés par lui,
.avec la simplicité et l'humilité, compagnes inséparables du
'vrai mérite. M. Webster était convenu d'étendre la négocia-
tion à d'autres questions encore que celle des pêcheries il
a plu à la Providence de rappeler à elle cet homme d'Etat; il
en est résulté un changement dans la direction des affaires.
Un changement de ministère a eu iieu en Angleterre. Je ne
Slis pas ce qui a pu se-faire, depuis la mort de M. Webster,
sm sujet de la négociation entamée entre lui. et M. Cramp-
-ton. Je demanderai au noble comte s'il peut, sans préjudice
pour le service public, informer la Chambre de ce qui s'est
pttssé depuis qu'il est entré à la direction des affaires, où en
est la négociation, ce qui a été fait entre nous et les Améri-
eiins, et dans le cas où la négociation ne paraîtrait pas de-
voir aboutir cette année à une conclusion, considérant que
la pêche va s'ouvrir, s'il est dans l'intention du gouverne-
'ment de la reine, dans ce cas, de protéger les pêcheries an-
glaises, surtout les pêcheries du littoral, de la même ma-
nière et dans le même sens que l'a fait l'ancien ministère.
(Très bien!)
M COMTE BE ct~BUE~MOK, secrétaire d'Etat des
affaires étrangères Je répondrai à mon noble ami que le
ministre de la reine a Washington, conformément aux in-
structions qu'il avait reçues du ministre des affaires étran-
gères, et en exécution du vœu exprimé, par l'ancien Prési-
dent des Etats-Unis, avait commencé à discuter avec
M. Wehster les. arrangemens a prendre pour placer sur un
meilleur pied les relations commerciales entre les Etats-Unis
et l'Angleterre.
M. Crampton a reçu la plus cordiale assurance de la part
du Président et du secrétaire d'Etat de leur adhésion aux
vues du gouvernement de la reine, et ils ont exprimé la pen-
sée que la convention pourrait être conclue à des conditions
satisfaisantes. A leur demande, M. Crampton a rédigé le pro-
jet d'une convention sur laquelle quelques difncultêsontsurgi.
Certaines objections ont été présentées, mais les discussions
ont été terminées de la manière la plus amicale.
Lorsque le Président, dans son Message annuel, a déclaré
qu'a son avis il eût mieux valu traiter des deux conventions
distinctement, la question des pêcheries et celle de la récipro-
cité du commerce, M. Crampton a laissé entrevoir que le
gouvernement de la reine pourrait y voir des inconvéniens.
Toutefois le projet fut envoyé ici par M. Crampton et accepté
avec quelques modifications importantes par lord John Rus-
sell, qui le renvoya à M. Crampton, en exprimant le désir
qu'il pût être adopté, comme preuve que les deux gouverne-
mens étaient décidés à poursuivre leurs réclamations respec-
tives avec un esprit de justice, de libéralité et de confiance
réciproque.
M. Everett a accueilli cette déclaration dans un esprit tout
à fait identique. Mais quelques objections encore ont été
faites. On a dû en référer à Londres; et il était impossi-
ble d'arriver à une heureuse conclusion. dans le peu de
temps que l'ancien gouvernement aux Etats-Unis avait en-
core a rester aux affaires. Ainsi l'on peut considérer que la
question est en voie de négociation et dans ces circonstan-
ces, je sais que mon noble ami serait le dernier à exiger de
moi quelque communication incompatible avec mon devoir
reproche que je lui adresse. Celui qui a comparé Shak-
speare à la nature ne peut faire de choix entre ses
beautés. L'ouvrage de M. Guizot n'est pas cependant
anranchi de toute méthode il est divisé en trois par-
ties fort distinctes. La première comprend ces drames
de Shakspeare où l'histoire maîtrisée par la poésie
ne joue qu'un rôle capricieux et secondaire, où Famé
Humaine seule est éclairée, et ne c'en dessine que plus
-vivement sur un fond d'événemens obscurs ou fantas-
ques. La seconde partie contient cette merveilleuse
Bérie de chroniques qui a doté l'Angleterre de la vé-
ritable tragédie, c'est-à-dire du drame national. La
troisième entin renferme ces charmantes comédies
dont un gracieux esprit s'est inspiré avec bonheur de
Dos jours ces pièces où la galte et la mélancolie mar-
chent enlacées comme deux sœurs.
Je viens de dire à l'instant même qu'un choix ne
pouvait guère être fait entre les oeuvres de Shakspeare,
et je regrette cependant que M. Guizot, dans la pre-
mière partie de ses JT~ure poMf mMMre. Cette œuvre, qui, je ne sais pourquoi,
n'a pas un nom entouré -du même prestige que ~fac-
Z~A ou OfAcHo, renferme, suivant moi, les plus étranges
et les plus saisissantes beautés qu'il ait été donué à la
poésie de nous faire contempler. C'est un de ces ta-
Meaux devant lesquels on s'arrête tout rempli d'émo-
tions mystérieuses se demandant « D'où vient cela?
Quel génie inconnu a préparé ces couleurs, a
tracé ces lignes? D Le rôle de cette femme qui
représente, comme le Daniel de la Bible, la justice
servie par la jeunesse et par la beauté, a quelque
chose de réel et de surnaturel à la fois dont l'esprit
est tout confondu. On se sent, au langage d'Isabelle,
saisi d'un frisson semblable à celui dont nous pé-
nètrent quelques unes des paroles bibliques. Les traits
les plus opposés se rencontrent dans ce drame singu-
lier. A côté d'une ironie nette, précise, aux formes
grandioses mais arrêtées, apparaît une douleur vague,
obscure, entourée de toute l'indicible épouvante des
apparitions nocturnes, a Si les hommes en place pou-
officiel. Il est a peine besoin pour moi de lui donner l'assu- à
rance que le zèle, le talent et l'esprit judicieux qui ont ca- (
ractérisé tous les actes de M. Crampton feront qu'il ne négll- ]
gera aucune occasion d'appeler l'attention du gouvernement <
des Etats-Unis sur cette question, de manière à arriver a une
conclusionMa fois honorable et satisfaisante pour les deux
pays.
En ce qui touche la question relative à la protection des
pêcheries, je déclare que le ministère actuel a renouvelé,
précisément dans les mêmes termes, les instructions en-
voyées l'année dernière pour le même objet dans le même
sens. (Très bien !) Ces instructions ont été rédigées avec au-
tant de soin que de prudence, il n'y a rien été changé, et
mon noble ami sera content d'apprendre qu'elles seront exé-
cutées par le brave amiral auquel elles avaient été données
l'année dernière, et qui, j'en suis certain, montrera cette
année la même détermination de protéger les droits anglais,
tout en déployant même réserve et même respect pour les
droits d'autrul.
J'ai à peine besoin de dire que je ratifie tous les éloges qui
viennent d'être décernés au brave amiral, et, ce qui flattera
peut-être encore plus le brave amiral, j'ajoute que mon très
honorable ami, le premier lord de l'Amirauté, professe à son
égard la même approbation. H a écrit il y a peu de temps à
sir George Seymour pour le remercier des importans services
qu'il avait rendus, et pour lui dire qu'il jugerait de son de-
voir de lui faire accorder la première pension pour bons ser-
vices d'amiral qui serait à donner. (Applaudissemens.)
~«ttm BEUBf Je comprends que la question étant
toujours en voie de négociation, le noble comte ne puisse
pas renseigner la Chambre sur la marche de cette affaire;
mais puis-je appeler l'attention du noble comte et du mini-
stère sur la position toute particulière de la Nouvelle-Ecosse
au sujet de cette question ?
Les intérêts de la Nouvelle- cosse, du Canada et de New-
Brunswick ne sont pas identiques. La Nouvelle-Ecosse ayant
son intérêt tout spécial dans ces pêcheries, et surtout celles
du littoral, tout arrangement général qui permettrait à d'au-
tres parties de participer à la pêcherie du littoral serait pré-
judiciable à la Nouvelle-Ecosse.
Si nos relations commerciales avec les Etats-Unis sont ren-
dues plus satisfaisantes, il est une question dans laquelle la
Nouvelle-Ecosse a-autant d'intérêt que les Etats-Unis en ont
dans les pécheras je veux parler de l'admission du charbon
et du fer de cette colonie aux Etats-Unis, à des conditions
plus favorables. J'espère que dans ces arrangemens à con-
clure, le gouvernement de ]a reine prendra en considération,
sous ce rapport, la position toute spéciale de la Nouv.clle-
Ecosse, à laquelle, si l'on ne veut pas qu'elle soit lésée, il
conviendra d'assurer'" quelque compensation.
La conversation n'a pas d'autre suite.
En réponse a. utie question de ~OMB SAtM izo~AKB,
tjE coMTfE n AMUKttEEX déclare que le chancelier de
l'Echiquier a fait observer dans l'autre Chambre que les ar-
rangemens relatifs aux fonds et a la propriété administrés
par la Cour de chancellerie n'étaient pas satisfaisans,mais
le gouvernement n'a arrêté encore aucune proposition à faire
à ce sujet.
Sur la motion du com~E nu ctA'~CAM'f, ordre est
donné de produire la correspondance entre le lord-lieutenant
d'Irlande et le comte de Roden, au sujet de];Ia réinstallation
de ce dernier dans la magistrature.
La Chambre s'ajourne..
SedMce
commencement de la séance n'offre pas d'intérêt,
Au départ du courrier, t.E n~c m.E Kn'K'CANft.E faisait
la motion de la deuxième lecture du bill des revenus du
clergé du Canada.
· CHAMBRE DES COMMUNES.
StK
M. JAMES wt~amaf expose les vues du gouvernement
sur les recommandations du comité spécial à l'égard de l'ad-
ministratiqp des douanes, ainsi que \des changemens et des
réformes qu'il se propose d'y faire. Ces recommandations
sont comprises sous quatorze chefs ou points principaux.
Pour le premier, c'est-à-dire la constitution du conseil des
douanes, le gouvernement n'a pas à présent l'intention de s'en
mêler, bien que cette affaire soit l'objet d'un examen.
En ce qui concerne la nomination et la promotiou des em-
ployés subalternes, on è~JËre qu'en offrant au mérite une
perspective encourageante, une meilleure impulsiou sera.
communiquée au service. Au chapitre des amendes et dé-
dommagemens, M. Wifson indique les adoucissemens et les
modifications qu'on a en vue pour faire disparaitre l'intérêt
direct et personnel de l'agent qui fait la saisie, excepté en ce
qui touche le service du garde-côte. Quant aux droits n~ va-
l'Echiquier montrera qu'on veut renoncer presque tout à
fait à ces droits.'
L'orateur explique ensuite les changemens accomplis et
ceux qu'on médite au sujet des saisies et des suspensions. Au
chapitre des frais et pénalités le gouvernement est d'avis
qu'il est temps de mettre la Couronne sur le même pied que
le simple sujet, et qu'eu outre, dans tous les cas où la somme
à recouvrer ne dépassera pas lOOliv.st., il faut absolument
que la Couronne, au lieu d'un procès en Cour d'échiquier, ait
recours à un tribunal de comté ou à tel tribunal local que le
Trésor jugera convenable. M. Wifson fournit des défaits sur
d'autres améliorations de la législation dans cette catégorie.
Relativement au commerce de transit, on propose de per-
mettre que toutes les marchandises en transit soient trans-
portées par le chemin de fer, sous la surveillance des em-
ployés de la douane, d'un port à un autre, et réexportées
sans ouvrir les colis ni requérir d'acquits, excepté des Com-
pagnies de chemins de fer. D'autres adoucissemens de la loi
seront pareillement adoptés pour donner des facilités à ce
commerce.
Sur l'imporfCnce de l'entrepôt et de l'emmagasinage,
M. Wllson annonce que pour obvier a la plainte dont la ri-
gueur du système actuel des droits à payer sur les déficits
est l'objet de la part du comité, on propose que l'importa-
teur des marchandises entreposées soit comptable à la Cou-
ronne jusque ce qu'elles ne soient plus en sa possession
alors les marchandises seront enregistrées de nouveau au
nom de l'acheteur, qui sera responsable devant la Couronne;
ce fonds sera pris tous les cinq ans, les droits seront ensuite
payés sur déficits constatés, et les marchandises enregistrées
de nouveau. A l'égard des entrepôts, il sera fait aussi des mo-
di&catioiis.
Après avoir donné des explications détaillées sur d'autres
points relatifs au système douanier, M. Wilson donne com-
munication de toutes ces propositions du comité à la Cham-
bre, afin qu'elle puisse les examiner mûrement mais il est
expressément entendu qu'elfes n'engagent pas le gouverne-
ment.
M.MtfCMM~croit qu'au total l'exposé de M. Wilson
est très satisfaisant, et qu'il répond dans un& juste et large
mesure aux vœux du commerce. Il n'approuve pas l'enregis-
trement et le pesage h nouveau des marchandises entrepo-
sées, et ses observations portent encore sur d'autres points.
Quant à la constitution du conseil des douanes, il pense que
le conseil actuel, dont il critique sévèrement les actes rela-
tifs aux Compagnies des docks, n'a pas la confiance du
public.
t.M CMAKCEMEB. BE t~ECKt~tJtEBt CSt d'avis qu'il
n'y a rien à gagner à raviver la querelle entre le conseil des
douanes et les Compagnies des,doeks. La question qui touche
D valent tonner comme Jupiter, ce serait un tonnerre
a perpétuel; il n'est pas de fonctionnaire subalterne
a qui ne voulùt faire résonner la foudre dans son
s ciel. N Ainsi parle Isabelle; maintenant voici ce que
dit Claudio « Mourir ) aller on ne sait où, être gisant
B dans une froide tombe et y pourrir. Tandis que
)) notre corps devient un argile sans vie, être con-
D damné dans notre âme à errer sur des ondes brû-
D lantes ou à travers des régions glacées; se sentir
a emprisonné dans des vents invisibles et emporté par
B une force irrésistible dans le vide autour de notre
a globe. oh! c'est trop horrible; la plus affreuse des
B existences terrestres, la vieillesse, la maladie, la
B pauvreté, la prison ne sont rien auprès de ce que
a nous fait redouter la mort. a
La terreur humaine a-t-elle jamais gémi dans des
paroles plus sinistres et plus désolées que celles-là?
Ctaudio résout le doute d'Hamlet. !I accepte de la peur
une foi horrible dans les mauvais songes. J'aurais
voulu que M. Guizot eùt applique à l'étude de cette
mélancolie épouvantée l'esprit d'examen auquel il a
soumis la tristesse plus contenue du prince danois.
C'est certainement sur Ham!et que M. Guizot a écrit
les pages les plus éloquentes de son livre; mais qu'il
me permette de combattre respectueusement une opi-
nion dont j'admire l'expression pleine de dignité et
d'énergie. Disons-le franchement tout d'abord ce
n'est pas Hamiet que M. Guizot attaque. Cette pas-
sion qu'avec un si spirituel courroux il appelle uHe co-
Mre MM:K encore MM mafa~e douloureux, MK trouble pro/bH~ pro-
duit par des apprShakspeare a devinée, dit-il lui-même, parce qu'elle
n'était pas de son temps, ce n'est point la tristesse
d'Hamlet, c'est la soum-ance de Werther, de Manfred
et de René, c'est la maladie qui a dévoré, dans ses
langes sanglans, la pâle enfance de notre siècle. Eh
bien! je suis convaincu qu'on a toujours calomnié
cette douleur, contre laquelle depuis longtemps déjà
il s'est fait une réaction, en l'accusant tantôt de
Ma constitution du conseil, Mon qu'ajournée, n'a pas été
délaissée. Cette affaire n'est pas une simple question admi-
nistrative à résoudre; la décision n'est pas non plus l'œuvre
d'un jour elle réclame l'examen le plus approfondi.
Suit une courte discussion qui roule principalement sur la
conduite du conseil et du solliciteur des douanes relative-
ment au procès des docks.
m. we~SMM présente quelques nouvelles observations. 4
Sur la proposition tendante à ce que la Chambre se forme
en comité sur le hill relatif au pilotage, m. f~tmEm, con-
sidérant la haute importance de cette mesure et la nécessité
d'un examen plus strict que celui auquel pourrait se livrer
un comité de cette Chambre, propose que cette mesure, qui
embrasse tant et de si grands intérêts, soit renvoyée à un
comité spécial,
Cette motion est secondée par~ s:R z, mEM~et, qui
s'appuie sur les graves considérations présentées par
M. Turner.
Jl est procédé au vote sur la motion qui propose la nomi-
nalion d'un comité spécial. Elle est rejetée .par 219 voix
contre 83.
La Chambre se forme en comité sur le bill, et l'ordre du
jour étant épuisé, la séance est levée à une heure.
~aKce dM 22 aw~.
M. WH SOK déclare avoir oublié la veille de dire que le
gouvernement se propose d'abolir le système actuel de clas-
sification des ports. Chaque port sera désormais traité selon
son importance commerciale. Les soldes des employés seront
réglées conformément au commerce de chaque port et non
d'après une classification spéciale.
t «ttM m< JD~E~ SttjAttf Je demanderai lundi pro-
chain le relevé du nombre des tonneaux de salpêtre réunis
au-dessous d'une salle de la tour de Londres, où sont conser-
vées les archives parlementaires.
Le président quitte son siège et la Chambre se forme en
comité pour délibérer sur le bill de conversion des annuités
de la mer du Sud.
Le 1~ article est adopté sans discussion.
Sur l'article 2, M. cipe de la conversion, mais qu'il s'oppose de la manière la
plus formelle à l'établissement du nouveau fonds Deux et
demi pour 100 et à toute mesure qui aurait pour résultat
d'augmenter le capital de la dette du pays. Il accepte le
reste du projet, mais il demande la suppression de l'article
relatif à la création d'un Deux et demi pour 10.
L'orateur parlait encore au départ du courrier.
Il a été annoncé.dans le cours de la séance que la Chambre
s'ajournerait à lundi.
Londres, 23 avril.
(Par dépêche télégraphique.)
Dans la séance de la Chambre des Lords du 22 avril,
le bill des réserves du clergé du Canada a été lu pour
la deuxième fois.
Dans la séance de la Chambre des Communes du
22 avril, la résolution proposée par le chancelier de
l'Echiquier (M. Gladstone) pour l'échange ou la conver-
sion des annuités de la mer du Sud et autres annuités
a été adoptée à la majorité de S9 voix.
iPa~is.
Par décret du 22 avril, l'intérim du ministère de la
guerre confié par décret du 10 mars dernier à
M. Théodore Ducos, ministre de la marine, a cessé à
partir dudit jour 22 avril.
M. Deuy est appelé au poste de consul de France
à Porto (Portugal), en remplacement de M. Bosseron,
nommé chef du bureau des chancelleries au ministère
des aSaires étrangères.
Le service de la télégraphie a pris une telle im-
portance, qu'on vient d'augmenter le personnel de
l'administration et de créer deux places d'inspecteurs
généraux des télégraphes. La première place a été
donnée à M. Royer, qui a été chef de la division du
secrétariat et du cabinet du ministère de l'intérieur
sous M. de Morny. Le titulaire de la deuxième place
est M. Aladenize, ancien consul et ancien préfet. Le
traitement est fixé à 12,000 fr.
Le prince régent de Bade vient de conférer la
grand'croix de l'Ordre du Lion de Zcehringen à M. le
baron de Meneva], envoyé extraordinaire et ministre
plénipotentiaire de S. M. l'Empereur à Munich, qui
était accrédité antérieurement en la même qualité près
la Cour de Carisruhe.
Le grand-référendaire du Sériât ne recevra pas le
lundi 2S avril, mais il recevra les lundis suivant
M. Vaïsse, conseiller d'Etat chargé de l'adminis-
tration du département du Rhône, vient d'adresser la
circulaire suivante aux maires du département
« Monsieur le maire,
)) Je suis informé qu'un grand nombre d'ouvriers
des département, ainsi que des ouvriers étrangers, se
disposeraient à se rendre à Paris, attirés par les tra-
vaux considérables qui y ont été exécutés l'année der-
nière.
s tl est du devoir du gouvernement d'aviser à ce
que l'affluence des ouvriers dans la capitale n'excède
pas les besoins des travaux entrepris, quelque grands
qu'ils soient, et qu'elle ne devienne ainsi, au point de
vue de l'ordre et de la sécurité publique, une cause
d'embarras qu'il importe de prévenir.
a Je vous prie, en conséquence, de vous rappeler
les instructions qui ont fait l'objet de la circulaire de
mon prédécesseur, en date du '26 août 18S2, insérée
au n° d2 du RecMe!< des Actes afecture du Rhône, laquelle recommande expressément
de ne délivrer des passeports pour Paris qu'aux ou-
vriers qui justLHeront qu'ils y ont du travail assuré,
et qu'ils aient eu leur possession au moins une somme
dedSOi'r.
e Agréez, etc.
a Ze cottsetHet' d'Etat c~at'~c de !'a~mMtMdu département du J!/(ô)M, VA'iSSE. ))
On a cité dernièrement une circulaire du ministre
de l'intérieur Carnot, contre la violation du secret des
lettres. Un journal du matin reproduit à ce sujet un acte
bien plus important. C'est un arrêt du conseil, daté du
d8 août 177S. Cet arrêt, rendu à propos de l'intercep-
tion de deux lettres à bord d'un navire, casse le juge-
mont rendu sur ces pièces par le conseil du Cap. Les
considérans établissent que tous les principes mettent
la correspondance secrète dès citoyens au nombre des
choses sacrées dont lesMoment détourner ~Mrs regards.
a En conséquence, ajoute l'arrêt de 1773, le conseil
mensonge, tantôt de calcul, toujours de science et
d'affectation. Les événemens que nous avons été
obligés de traverser, les régions vers lesquelles
nous a poussés une force invincible, n'expliquent que
trop le trouble dont au début de ce siècle l'esprit
divinateur de nos poëtes a été saisi. Je ne crois
point d'ailleurs que ce mal soit si funeste; on pour-
rait certainement en trouver de plus dangereux;
celui-là n'est autre chose, après tout, qu'une pré-
occupation de l'idéal dont aucun esprit ne doit dé-
sirer de s'affranchir. Quand René a iini cette confes-
sion, qui n'est autre chose que le symbole douloureux
d'une foi ardente et désolée dans un bonheur au-des-
sus de notre âme et de notre vie, l'ami de Chactas, le
missionnaire, gourmande en austères paroles les ex-
pansions de ce cœur navré. J'ai toujours été blessé par
cette voix morose que la religion catholique pourtant
arme d'un droit de sévérité. Que serait-ce donc si ces
reproches étaient dictés par le sentiment philosophi-
que au lieu d'être inspirés par la vérité religieuse ?
Ne repoussons pas avec trop de dureté et de hauteur
les cris déchirans de l'inquiétude, surtout lorsque nous
n'avons à leur opposer que la vanité trompeuse de la
science humaine. S~ j'avais à personnifier l'inquiétude
d'HamIet ou de Manfred ou de Réné, je lui donnerais
les traits du divin mendiant qui enchanta le monde
avant Shakspeare. EHe est aveugle, priez Dieu de la
'guider ;jelle mendie, demandez au ciel de laisser tom-
ber dans sa main l'immortelle aumône qu'elle désire.
Je ne m'arrêterai point sur les drames historiques
de Shakspeare M. Guizot a eu raison de les séparer
des autres drames; c'était une division indiquée qui
donnait quelque chose de plus net et de plus méthodique
à son travail. Mais quoique Shakspeare ait à coup sûr
donné à PAngIeterre une merveilleuse histoire drama-
tique, ce serait encore par son côté humain que j'a-
borderais cette poésie nationale < C'est d'un mal à
» venir que je souffre; ce qu'il est, je ne saurais le
a dire, je ne puis le nommer, c'est un mal indéfinis-
sable. a Est-ce encore Hamiet qui parle? Kon, c'est un
supérieur devant s'abstenir de recevoir la dénoncia- 1
tion qui lui était faite S. M. a juge nécessaire, pour
le maintien de l'ordre public autant que pour la sû-
reté du commerce et des citoyens, d'ordonner que les'
auteurs et complices de l'interception seront poursui-
vis selon la rigueur des ordonnances, et de ne laisser
en même temps subsister aucune trace de la dénon-
ciation et de l'arrêté du conseilSupérieur du Cap. a
La Cour impériale de Lyon a rendu récemment
un arrêt fort important. Il décide, en principe, qu'un
décret frappant inopinément d'un droit quelconque
une matière première ne constitue pas un cas de force
majeure, et qu'on ne peut l'invoquer pour demander
la résiliation d'un marché précédemment conclu, par
equel l'une des parties s'obligeait à fournir à l'autre
une certaine quantité de cette matière à un prix con-
venu.
Il s'agissait du droit de 40 fr. par 100 kilogr., dont
le décret du 17 mars 18S2 a frappé le sel marin em-
ployé à la fabrication du sulfate de soude.
Le général de brigade en retraite Rousselot, qui
avait fait avec distinction les campagnes de la Répu-
blique et de l'Empire, vient de mourir à Metz, à l'âge
de quatre-vingt-trois ans.
M. Leroy-Brazier, ancien président de la chambre
de commerce et membre du conseil d'arrondissement
d'Arras, est mort le 20 avril à Arras, dans sa soixante-
huitième année.
–TM. Charles Sewrin, homme de lettres, doyen des
auteurs dramatiques et ancien administrateur de
l'Hôtel des Invalides sous le gouvernement du maré-
chal Gouvion-Saint-Cyr, vient de mourir à Paris, à l'âge
de soixante-dix-neuf ans.
Les vieux amateurs du théâtre se rappellent avec
plaisir quelques pièces de M. Sewrin -Fam /KMoceM, les Commère, d~ Lan~M, etc. M. Charles Sswrin a vécu et est mort
en homme de bien et en chrétien.
C'est par erreur qu'on a annoncé la mort de
M*"° Desbrosses, ex-sociétaire de l'Opéra-Comique;
c'est sa sœur qui vient de mourir, et qui avait été vingt
ans à la Comédie-Française. L'artiste distinguée qui a
créé nMt Tante Aurore et tant d'autres rôles vit en-
core, et malgré ses quatre-vingt-neuf ans elle a con-
servé toutes ses facultés.
On continue avec activité à Toulon l'armement
des vaisseaux !Yë!M et le -Fne~and. Ce dernier est
depuis plusieurs jours sous la grande machine à
mâter.
Une dépèche télégraphique annonce que la cor-
vette r-fm/'qui faisait partie de la station de l'île de la Réunion,
a relâché sur sa route au cap de Bonne-Espérance et à
Gorée. L'état de nos établissemens dans les mers de
l'Inde était satisfaisant au départ de ce bâtiment.
–LaGa.Ee«e~e CotMm&Mt (Californie) du d9 février
contient un grand nombre de nouvelles concernant les
mines de ce district; nous en extrayons les détails
suivans:
« Les claims de Santiago et (tu voisinage rendent
bien. Une association de mineurs a fait en un jour
500 dollars, y compris un lingot qui valait à lui seul
seize onces; une autre a trouvé un magnifique spéci-
men d'or pesant douze onces neuf dollars; et, le même
jour, les mêmes travailleurs ont recueilli en outre
huit onces d'or Sn. Cette compagnie travaille dans un
trou de quarante pieds de profondeur et trouve tou-
jours de l'or à mesure qu'elle creuse davantage. De-
puis plusieurs mois qu'elle y travaille, la moyenne du
salaire de chaque homme a été d'une once par jour
(environ 80 fr.).
D Deux Mexicains sont tombés sur une veine qui
leur a donné en un instant S,700 dollars; un seul lin-
got pesait à lui seul 8 livres; en une heure de temps
ils lavaient en outre pour 200 onces d'or dans leurs
battées mexicaines. Ces fortunés mineurs ont vendu
leur claim, et se disposent à retourner dans leur pa-
trie.
» M. Daniel Boyle nous a montré un superbe spé-
cimen pesant 21 onces, dont 17 onces d'or pur, qui a
été recueilli à Columbia Gulch.
)) » Le métier de mineur n'en est encore qu'à son en-
fance dans nos environs. A Gold Hill, on a creusé des
trous jusqu'à une profondeur de 90 pieds, et la terre
qu'on en retire du fond donne de 4 à 16 dollars à la
battée.
» Entre Loring's Garden et Gold Sprints, plusieurs
claims rendent bien. Il y en a qui donnent à chaque
travailleur d'une à trois onces par jour.
a Dans un vieux daim qu'on croyait épuisé, quatre
à cinq Français ont retiré, après cinq ou six semaines
de travail, une somme de 10,SOO dollars qu'ils se sont
partagée.
» Près de Yankee Hill, plusieurs autres claims sont
aussi très fructueux dernièrement, trois Français y
trouvaient un lingot pesant 249 onces et estimé 3,600
dollars. »
On lit dans le JoMnta! de .S~ocMo~
« Quatre Français ont eu le bonheur de trouver le
12 février, à Yankee Hill, près de Sonora, un lingot
d'une valeur de 4,200 dollars.
a On a découvert de nouveaux gisemens aurifères
près de Don Pedro's Bar, sur la rivière Tuolumné, dans
lesquels les mineurs heureux font 20 dollars par jour,
et les moins favorisés de 12 à 15 dollars. »
Mais il s'en faut que toutes les parties de la Cali-
fornie donnent d'aussi beaux résultats aux mineurs.
Aussi voyons-nous, par FEc~o du Pac~~Me, qu'un
grand nombre d'émigrans quittent aujourd'hui la Ca-
lifornie pour l'Australie. Vers le milieu du mois de fé-
vrier, deux bàtimens avaient emmené près de deux
mille émigrans en deux jours.
Enfin on écrit de San-Francisco, le 27 février
« Les faits les plus saillans de la dernière quinzaine
sont les nombreux départs pour Sydney. Nous avons
déjà parlé du MoKMnMMpris cette route le 16 de ce mois avec environ deux
cents passagers. Le ~VMe-OWëoMs va se diriger du même
côté, en touchant à Papeete.
» D'assez nombreux batimens à voiles partent de
temps à autre pour la même destination. En ce mo-
ment-ci encore, sept navires de notre port sont en
personnage de Btc/Mn~. L'humanité ne cesse jamais de
sefaireentendre dans Shakspeare; sa voix domine éter-
nellementle fracas des faits, ses formes se trahissent tou-
jours sous la draperie étincelante des mots. « Que
faire! s'écrie Job parler n'apaisera pas ma douleur,
me taire ne l'éloignera pas. » Cette douleur inhérente
à l'âme humaine, que la Bible personnifie avec une si
formidable grandeur, veille au fond de toutes les œu-
vres de Shakspeare, elle est sous toutes ses magnifi-
cences, mais elle ne les corrompt pas; car si dans
Shakspeare on se heurte à chaque instant au fumier
de Job, à chaque instant aussi on y est saisi par la pa-
role idéale qui monte de cette fange jusqu'à l'oreille
de Dieu.
Ee caractère d'unité dont sont marquées toutes les
œuvres de Shakspeare ne disparaît point assurément
dans ses comédies. Shakspeare n'a jamais formé cet
étrange projet de créer tantôt des bouches faites uni-
quement pour le sourire, tantôt des yeux destinés
uniquement aux larmes. Nous lui devons des visages
et non point des masques. Seulement quelques uns
de ces visages, sans être exempts d'expressions sou-
cieuses, réfléchissent d'ordinaire plutôt de joyeuses
que de tristes pensées. De là ce qu'on appelle ses co-
médies.
M. Guizot a donné une charmante analyse du jWar-
c~arn~ <~ FetMM. Je regrette qu'il ne se soit pas arrêté
davantage sur le caractère de Shylock. Dans quelques
unes de ces villes où notre civilisation est venue brus-
quement surprendre la civilisation mauresque, à Con-
stantine, à Alger, on rencontre encore des juifs sembla-
bles à cet usurier vénitien. Quelquefois dans une rue
obscure, au fond d'une boutique qui ressemble à
l'antre d'un alchimiste, derrière des objets d'aspect
bizarre et de formes inconnues, on aperçoit un homme
à la taille voûtée, à la barbe grise, au regard où veille
comme un dragon solitaire la dévorante et silencieuse
passion de l'or. Depuis des siècles cet homme garde
le même costume. Il porte encore le bonnet disgra-
cieux et de sombre couleur que lui imposait le Turc;
partance pour l'Australie. H est probable qu'ils empor-
teront en Australie un assez grand nombre de mineurs
californiens découragés allant demander à ses mines
la fortune qu'ils n'ont pu rencontrer ici. »
(Ec~oduPact~M.)
On écrit de Dantzick (Prusse), le i 8 avril
« Pendant la nuit d'un des premiers jours de ce
mois, un surveillant de notre chemin de fer surprit,
sur la section comprise entre Kolloniez et Bromberg,
deux hommes qui travaillaient à enlever avec un le-
vier plusieurs rails dont les clous étaient déjà 6tés. H
se mit en devoir de les arrêter mais ces individus ti-
rèrent de leur poche des pistolets avec lesquels ils
menacèrent le surveillant. Celui-ci donna un coup de
sifflet, et heureusement plusieurs autres employés du
railway accoururent immédiatement, et l'on parvint à
arrêter les deux malfaiteurs.
je Ils ont avoué qu'ils appartenaient à une bande de
voleurs, et qu'ils avaient voulu enlever les rails pour
causer des accidens aux trains, afin de pouvoir, dans
le désordre qui en résulterait, dévaliser les voyageurs,
car actuellement il se tient à Bromberg une impor-
tante foire où se rendent beaucoup de commerçans
qui portent-sur eux de fortes sommes en or.
» Ce plan diabolique, qui par bonheur a éte déjoué,
a causé dans nos populations une profonde et doulou-
reuse sensation. N
On écrit de Fos (frontière d'Espagne), le 19 avril,
au Journal de Tot~OUM
« Les ordres reçus par l'agent spécial de la police
de la frontière de ne laisser entrer, sans exception
aucune, que les Espagnols porteurs de pièces réguliè-
res visées par un agent diplomatique, nous portent le
plus grand préjudice; nous ne voyons plus un Espa-
gnol, attendu que les habitans de la vallée d'Aran
sont compris dans la mesure précitée. Il ne nous ap-.
partient pas de juger de son opportunité; il nous est
cependant permis de dire que les habitans de la vallée
d'Aran ont toujours été admis à venir ici, ainsi qu'a~
Saint-Béat, sans aucun passeport. Ils sont tellement
connus que l'on n'en rencontrerait pas un seul qui ne
trouvât parmi nous un homme disposé à répondre de
lui ~nx-mèmes, agissant par réciprocité, ont en tout
temps laissé circuler dans leur vallée les habitans de
la frontière.
» Les Aranais tirent toutes leurs denrées d'ici. On
peut redouter que, si la mesure prise par les autorités
françaises n'est point modifiée, la position de ces
habitans ne devienne des plus graves: ne pouvant
plus prendre en France le grain dont ils ont be-
soin pour vivre, il est à craindre qu'ils nerepous-~
sent nos nombreux ouvriers employés au flottage du
bois appartenant aux marchands d'ici et de Saint-
Béat des sommes considérables sont engagées dans
l'entreprise. Une fonte subite des neiges pourra faire
éprouver, dans ce cas, des pertes énormes, attendu
que les bois pourraient être emportés par les eaux.
D L'autorité locale a fait des représentations à ce
sujet. Espérons que l'autorité supérieure y fera droit, a
Cent cinquante à deux cents ouvriers sont occu-
pés depuis quelques jours aux travaux du pont Notre-
Dame, qui va être abaissé. Le pont est complétement
intercepté.
La police vient de placer entre les mains de la
justice un individu disant se nommer de C. M.
prenant la qualité d'homme de lettres et qui est par-
venu, à l'aide des manœuvres frauduleuses les plus
grossières, à se procurer en peu de temps et à s'appro-
prier diverses sommes s'élevant ensemble, dit-on, à
plusdelS.OOOfr. DeC. M. se présentait chez des
habitans notables des faubourgs Sainte- Germain
et Saint-Honoré, de la Chauss-ée-d'Antin, etc.,
en annonçant qu'il était chargé par des dames ar-
tistes de l'Opéra et de l'Opéra-Comique, M" Fanny
Cerrito, Te&esco Lagrua et Ugalde, de solliciter en
leur nom des secours pour une famille malheureuse
digne du plus grand intérêt. « M"" C. de B. ajou-
tait-il, se trouve, par la perte de son mari, dans
une pénible situation qui ne lui permet pas de pou-
voir subvenir à l'entretien de sa nombreuse famille.
En présence d'une si grande infortune, ces dames
ont eu la généreuse pensée d'ouvrir en sa faveur une
souscription, en s'inscrivant les premières sur la
liste elles m'ont chargé ensuite de venir de leur part
solliciter votre concours à l'œuvre qu'elles entrepren-
nent, et qui a pour objet de réaliser une somme suf-
fisante pour acheter un fonds de lingerie à M" C. de
B. et lui procurer les ressources qui lui manquent
pour élever ses enfans. a
II présentait ensuite un livret portant en tête le nom'
de l'une des artistes qu'il avait désignées, et suivi:
d'une liste de personnages éminens inscrits pour des'
sommes diverses, et l'on s'empressaitjl'apposer sa si- j
gnature, en fixant le chiure de la souscription qui lui,
était le plus souvent remise sur-le-fhamp. Lorsqu'il
arrivait que, le maître étant absent ou empêché, On 1
lui envoyait le montant de la souscription à do-'
micile par un domestique il se récriait sur ce
qu'il osait appeler un manque d'égards, et tout
en gardant l'argent il adressait presque toujours
au donateur une lettre de reproches dans laquelle il
s'exprimait à peu près en ces termes t Je me suis
présenté de ma persoune chez vous pour solliciter
votre concours à une œuvre charitable; mais je me
serais abstenu si j'avais pu penser que vous dussiez
pousser l'oubli des convenances jusqu'à m'envoyer
votre obole par un de vos domestiques, etc., etc. ')
La souscription avait déjà atteint un chiffre élevé,
quand, au commencement de cette semaine, le sieur de
C. M. se présenta, cette fois au nom de M°*c Ugalde,
chez M. H. ancien banquier, qui s'inscrivit aussitôt
pour une somme; mais, ne voulant pas être pris pour
dupe, il annonça en même temps qu'il la ferait
parvenir directement à M"" Ugalde. Le lendemain,
son secrétaire se présentait chez cette dame et lui
offrait le montant de sa souscription. M°" Ugalde
répondit qu'elle n'avait autorisé personne à recueillir
des dons en son nom, et elle refusa de recevoir
l'argent, en ajoutant qu'elle ignorait même complé-
tementl'existeneedel'ceuvre qu'on lui désignait. M. H.
s'empressa alors de prévenir la police. Une enquë'e
commencée sur-le-champ n'a pas tardé à apprendre que
M" Fanny Cerrito, Lagrua et Tedesco n'avaient pas pi us
que M"" Ugalde, ni même que M"' C. de B. autorisé
cet individu à se servir de leurs noms; et en poursui-
une marque d'humiliation ne lui importe guère, c'est
àpeine~s'il s'est aperçu qu'il avait changé de maître:
sou cœur appartient toujours au même esclavage. Je
n'ai jamais vu ce juif sans songer de 8hy!ock et de
ce couteau impie dont Shakspeare a fait l'image
terrible de l'usure. Si M. Guizot a négligé un peu
cette ugure sinistre, il y a d'autres figures dans
/e ~arcAatKf de Fe~Me qu'il a éclairées d'une ai-
mable et savante lumière. Il s'est complu surtout
à cette dernière scène où Shakspeare nous peint
le bonheur de deux couples par une belle nuit au
milieu d'un jardin. Shakspeare, dit-il, est le seul
poëte qui n'ait pas craint d'aborder cette redou-
table peinture du bonheur. Eh bien il me sem-
ble que, même dans cette peinture, la mélancolie
a sa place. Elle règne dans le ciel nocturne qui
verse une pâle clarté à ces amoureux. Disons-ie à
ce propos, le ciel joue toujours un grand rôle dans
Shakspeare. On le sent au-dessus de tous ses per-
sonnages tantôt, comme dans ~oc6ede souffles lugubres, obscurci par des nuages hou-
leux où s'abime une lune éperdue; tantôt, comme
dans d'étoiles et parfumé d'une baleine de printemps.
Shakspeare s'est toujours inquiété de l'âme et du ciel,
c'est pour cela qu'il est poëte entre tous les poëtes.
C'est pour cela aussi, j'en suis convaincu, qu'un des
hommes les plus éminens de notre époque n'a pas
craint de lui demander un charme auguste pour ses
loisirs. Je ne sais pas si aucun écrivain eût pu com-
menter Shakspeare avec plus de pénétration, de
ticesse, de haute raison et de mâ)e éloquence que
M. Guizot, mais personne assurément ne pouvait ren-
dre à ce poétique génie un hommage plus instructif,
plus touchant que cette âme aux pratiques pensées.
Les EttidM de M. Guizot sur Shakspeare sont le triom-
phe, suivant moi, de cette incontestable vérité, que la
poésie est la nécessité de toutes les nobles inteltigen-
ces et non pas le luxe de quelques rares esprits.
PAUL DE MOLÈNES.
se sont mis hors d'état de rester stationnaires ou de
rétrograder. Si à la tête de leur nouveau système ils
placent seulement des administrateurs intelligens,
nous ne tarderons pas à entendre parler d'améliora-
tions nouvelles. s
Nous trouvons la nouvelle suivante dans la cor-
respondance de Washington adressée au A~to-yo~f
Bi?raM
« M. Pulszky, secrétaire particulier de Kossuth,
quitte Washington pour se rendre à New-York, d'où il'
partira demain pour l'Europe. Pendant son séjour ici,
il a eu plusieurs entrevues avec le secrétaire d'Etat,
et il a dinë aussi en famille avec lePrésident. )) (rtmes.)
On lit dans le TMMs du 22 avril
f< Par nouvelle électrique du 20, nous apprenons
qu'à Dublin, M. Waltace, du tournai -4~o CeM, con-
vaincu d'avoir publié un libelle diBamatoire à propos
de l'affaire de Six-MUe-Bridge, contre le 3l" régiment,
a été condamné aujourd'hui, par la Cour du banc de
ta Reine, à six mois d'emprisonEement et au paiement
d'une amende de 50 liv. st. a
CHAMBRE DES LORDS.
&tt~ et /Mt de la ~amce dM 2!
)LK COMTE BE MA~MESBtjRV Mylords, l'attention
du précédent ministère ayant été appelée sur les plaintes des
colonies anglaises de l'Amérique du Nord, par suite des em-
piétemens des pêcheurs des Etats-Unis, nous crûmes devoir
protéger les sujets de S. M. dans la jouissance de leur pro-
priété. En vertu de nos instructions, partirent des navires
d'une classe plus secondaire pour protéger les pêcheries
anglaises contre les pêcheurs aménccuhs. D'abord le
gouvernement américain vit cette mesure d'un mauvais
epii mais M. Webster ayant examiné la question et ayant t
compris le but et la pensée du gouvernement de la reine,
donna son assentiment cordial au gouvernement de S. M.
pour réprimer tout empiétement illégitime contre nos colo-
nies. Il fut convenu qu'une négociation aurait lieu entre les
Etats-Unis et le gouvernement de la reine, non seu]ement
pour régler la question des pêcheries anglaises, mais encore
pour amener à heureuse nn les autres négociations pendantes
entre les deux gouvernemens et embrassant une plus large
sphère.
L'opportunité de la détermination du gouvernement an-
glais d'envoyer des bàtimens aux pêcheries ne fait pas ques-
tion. Bien qu'il ne soit survenu aucune collision de nature à
exciter un sentiment hostile entre les deux gouvernemens, il
faut faire capturer quelquefois des navires américains qui
pèchent évidemment dans le rayon des 3 milles maritimes
où le littoral, ainsi que cela est reconnu, appartient aux co-
lonies anglaises. Le résultat est que l'on ne se rappelle pas
~ne pêche plus heureuse ni plus abondante sur la côte de la
Nouvelle-Ecosse ou d'autres colonies, a aucune époque an-
térieure.
Les dépêches communiquées à Vos Seigneuries, et que
mon noble ami le comte de Clarendon doit connaitre, prou-
Tent toute l'importance réelle de ces pêcheries. C'est aussi
cette importance qui expliquera, tant à la Chambre qu'au
noble comte, l'importance de la question que je viens lui
adresser relativement à la sûreté et à la protection ultérieure
de ces pêcheries.
Mylords, un de nos plus braves amiraux, protégeant ces
cotes, a eu la bonne fortune de rencontrer un officier aussi
capable que lui, le Commodore Perry, qui l'a secondé dans
la répression de ces empiétemens.
Si ces empiétemens eussent continué, c'en était fait de
.notre pêche sur la côte de la Nouvelle-Ecosse. Et ici je ne
parle pas des eaux que nous prétendons nous appartenir aux
termes de la convention de 1818; il a été convenu avec le
gouvernement des Etats-Unis que nulle capture ne serait faite
dans ces eaux tout le temps que dureraient les négociations.
les captures devaient être bornées exclusivement aux pê-
cheurs trouvés dans les limites dont j'ai parlé.
Mylords, l'Angleterre ne saurait avoir trop de reconnais-
sance pour les efforts, la prudence et le talent de l'amiral sir
George Seymour pendant tout le temps qu'il a protégé ces
pêcheries et dirigé les négociations. J'espère bien, si cet offi-
cier distingué retourne à cette station, que le gouvernement
de la reine recevra et appréciera, comme elles doivent être
.appréciées, toutes les informations qu'il pourra tenir de cet
officier. L'ancien ministère n'a pas oublié, en effet, que les
plus utiles renseignemens furent toujours donnés par lui,
.avec la simplicité et l'humilité, compagnes inséparables du
'vrai mérite. M. Webster était convenu d'étendre la négocia-
tion à d'autres questions encore que celle des pêcheries il
a plu à la Providence de rappeler à elle cet homme d'Etat; il
en est résulté un changement dans la direction des affaires.
Un changement de ministère a eu iieu en Angleterre. Je ne
Slis pas ce qui a pu se-faire, depuis la mort de M. Webster,
sm sujet de la négociation entamée entre lui. et M. Cramp-
-ton. Je demanderai au noble comte s'il peut, sans préjudice
pour le service public, informer la Chambre de ce qui s'est
pttssé depuis qu'il est entré à la direction des affaires, où en
est la négociation, ce qui a été fait entre nous et les Améri-
eiins, et dans le cas où la négociation ne paraîtrait pas de-
voir aboutir cette année à une conclusion, considérant que
la pêche va s'ouvrir, s'il est dans l'intention du gouverne-
'ment de la reine, dans ce cas, de protéger les pêcheries an-
glaises, surtout les pêcheries du littoral, de la même ma-
nière et dans le même sens que l'a fait l'ancien ministère.
(Très bien!)
M COMTE BE ct~BUE~MOK, secrétaire d'Etat des
affaires étrangères Je répondrai à mon noble ami que le
ministre de la reine a Washington, conformément aux in-
structions qu'il avait reçues du ministre des affaires étran-
gères, et en exécution du vœu exprimé, par l'ancien Prési-
dent des Etats-Unis, avait commencé à discuter avec
M. Wehster les. arrangemens a prendre pour placer sur un
meilleur pied les relations commerciales entre les Etats-Unis
et l'Angleterre.
M. Crampton a reçu la plus cordiale assurance de la part
du Président et du secrétaire d'Etat de leur adhésion aux
vues du gouvernement de la reine, et ils ont exprimé la pen-
sée que la convention pourrait être conclue à des conditions
satisfaisantes. A leur demande, M. Crampton a rédigé le pro-
jet d'une convention sur laquelle quelques difncultêsontsurgi.
Certaines objections ont été présentées, mais les discussions
ont été terminées de la manière la plus amicale.
Lorsque le Président, dans son Message annuel, a déclaré
qu'a son avis il eût mieux valu traiter des deux conventions
distinctement, la question des pêcheries et celle de la récipro-
cité du commerce, M. Crampton a laissé entrevoir que le
gouvernement de la reine pourrait y voir des inconvéniens.
Toutefois le projet fut envoyé ici par M. Crampton et accepté
avec quelques modifications importantes par lord John Rus-
sell, qui le renvoya à M. Crampton, en exprimant le désir
qu'il pût être adopté, comme preuve que les deux gouverne-
mens étaient décidés à poursuivre leurs réclamations respec-
tives avec un esprit de justice, de libéralité et de confiance
réciproque.
M. Everett a accueilli cette déclaration dans un esprit tout
à fait identique. Mais quelques objections encore ont été
faites. On a dû en référer à Londres; et il était impossi-
ble d'arriver à une heureuse conclusion. dans le peu de
temps que l'ancien gouvernement aux Etats-Unis avait en-
core a rester aux affaires. Ainsi l'on peut considérer que la
question est en voie de négociation et dans ces circonstan-
ces, je sais que mon noble ami serait le dernier à exiger de
moi quelque communication incompatible avec mon devoir
reproche que je lui adresse. Celui qui a comparé Shak-
speare à la nature ne peut faire de choix entre ses
beautés. L'ouvrage de M. Guizot n'est pas cependant
anranchi de toute méthode il est divisé en trois par-
ties fort distinctes. La première comprend ces drames
de Shakspeare où l'histoire maîtrisée par la poésie
ne joue qu'un rôle capricieux et secondaire, où Famé
Humaine seule est éclairée, et ne c'en dessine que plus
-vivement sur un fond d'événemens obscurs ou fantas-
ques. La seconde partie contient cette merveilleuse
Bérie de chroniques qui a doté l'Angleterre de la vé-
ritable tragédie, c'est-à-dire du drame national. La
troisième entin renferme ces charmantes comédies
dont un gracieux esprit s'est inspiré avec bonheur de
Dos jours ces pièces où la galte et la mélancolie mar-
chent enlacées comme deux sœurs.
Je viens de dire à l'instant même qu'un choix ne
pouvait guère être fait entre les oeuvres de Shakspeare,
et je regrette cependant que M. Guizot, dans la pre-
mière partie de ses JT~ure poMf mMMre. Cette œuvre, qui, je ne sais pourquoi,
n'a pas un nom entouré -du même prestige que ~fac-
Z~A ou OfAcHo, renferme, suivant moi, les plus étranges
et les plus saisissantes beautés qu'il ait été donué à la
poésie de nous faire contempler. C'est un de ces ta-
Meaux devant lesquels on s'arrête tout rempli d'émo-
tions mystérieuses se demandant « D'où vient cela?
Quel génie inconnu a préparé ces couleurs, a
tracé ces lignes? D Le rôle de cette femme qui
représente, comme le Daniel de la Bible, la justice
servie par la jeunesse et par la beauté, a quelque
chose de réel et de surnaturel à la fois dont l'esprit
est tout confondu. On se sent, au langage d'Isabelle,
saisi d'un frisson semblable à celui dont nous pé-
nètrent quelques unes des paroles bibliques. Les traits
les plus opposés se rencontrent dans ce drame singu-
lier. A côté d'une ironie nette, précise, aux formes
grandioses mais arrêtées, apparaît une douleur vague,
obscure, entourée de toute l'indicible épouvante des
apparitions nocturnes, a Si les hommes en place pou-
officiel. Il est a peine besoin pour moi de lui donner l'assu- à
rance que le zèle, le talent et l'esprit judicieux qui ont ca- (
ractérisé tous les actes de M. Crampton feront qu'il ne négll- ]
gera aucune occasion d'appeler l'attention du gouvernement <
des Etats-Unis sur cette question, de manière à arriver a une
conclusionMa fois honorable et satisfaisante pour les deux
pays.
En ce qui touche la question relative à la protection des
pêcheries, je déclare que le ministère actuel a renouvelé,
précisément dans les mêmes termes, les instructions en-
voyées l'année dernière pour le même objet dans le même
sens. (Très bien !) Ces instructions ont été rédigées avec au-
tant de soin que de prudence, il n'y a rien été changé, et
mon noble ami sera content d'apprendre qu'elles seront exé-
cutées par le brave amiral auquel elles avaient été données
l'année dernière, et qui, j'en suis certain, montrera cette
année la même détermination de protéger les droits anglais,
tout en déployant même réserve et même respect pour les
droits d'autrul.
J'ai à peine besoin de dire que je ratifie tous les éloges qui
viennent d'être décernés au brave amiral, et, ce qui flattera
peut-être encore plus le brave amiral, j'ajoute que mon très
honorable ami, le premier lord de l'Amirauté, professe à son
égard la même approbation. H a écrit il y a peu de temps à
sir George Seymour pour le remercier des importans services
qu'il avait rendus, et pour lui dire qu'il jugerait de son de-
voir de lui faire accorder la première pension pour bons ser-
vices d'amiral qui serait à donner. (Applaudissemens.)
~«ttm BEUBf Je comprends que la question étant
toujours en voie de négociation, le noble comte ne puisse
pas renseigner la Chambre sur la marche de cette affaire;
mais puis-je appeler l'attention du noble comte et du mini-
stère sur la position toute particulière de la Nouvelle-Ecosse
au sujet de cette question ?
Les intérêts de la Nouvelle- cosse, du Canada et de New-
Brunswick ne sont pas identiques. La Nouvelle-Ecosse ayant
son intérêt tout spécial dans ces pêcheries, et surtout celles
du littoral, tout arrangement général qui permettrait à d'au-
tres parties de participer à la pêcherie du littoral serait pré-
judiciable à la Nouvelle-Ecosse.
Si nos relations commerciales avec les Etats-Unis sont ren-
dues plus satisfaisantes, il est une question dans laquelle la
Nouvelle-Ecosse a-autant d'intérêt que les Etats-Unis en ont
dans les pécheras je veux parler de l'admission du charbon
et du fer de cette colonie aux Etats-Unis, à des conditions
plus favorables. J'espère que dans ces arrangemens à con-
clure, le gouvernement de ]a reine prendra en considération,
sous ce rapport, la position toute spéciale de la Nouv.clle-
Ecosse, à laquelle, si l'on ne veut pas qu'elle soit lésée, il
conviendra d'assurer'" quelque compensation.
La conversation n'a pas d'autre suite.
En réponse a. utie question de ~OMB SAtM izo~AKB,
tjE coMTfE n AMUKttEEX déclare que le chancelier de
l'Echiquier a fait observer dans l'autre Chambre que les ar-
rangemens relatifs aux fonds et a la propriété administrés
par la Cour de chancellerie n'étaient pas satisfaisans,mais
le gouvernement n'a arrêté encore aucune proposition à faire
à ce sujet.
Sur la motion du com~E nu ctA'~CAM'f, ordre est
donné de produire la correspondance entre le lord-lieutenant
d'Irlande et le comte de Roden, au sujet de];Ia réinstallation
de ce dernier dans la magistrature.
La Chambre s'ajourne..
SedMce
commencement de la séance n'offre pas d'intérêt,
Au départ du courrier, t.E n~c m.E Kn'K'CANft.E faisait
la motion de la deuxième lecture du bill des revenus du
clergé du Canada.
· CHAMBRE DES COMMUNES.
StK
M. JAMES wt~amaf expose les vues du gouvernement
sur les recommandations du comité spécial à l'égard de l'ad-
ministratiqp des douanes, ainsi que \des changemens et des
réformes qu'il se propose d'y faire. Ces recommandations
sont comprises sous quatorze chefs ou points principaux.
Pour le premier, c'est-à-dire la constitution du conseil des
douanes, le gouvernement n'a pas à présent l'intention de s'en
mêler, bien que cette affaire soit l'objet d'un examen.
En ce qui concerne la nomination et la promotiou des em-
ployés subalternes, on è~JËre qu'en offrant au mérite une
perspective encourageante, une meilleure impulsiou sera.
communiquée au service. Au chapitre des amendes et dé-
dommagemens, M. Wifson indique les adoucissemens et les
modifications qu'on a en vue pour faire disparaitre l'intérêt
direct et personnel de l'agent qui fait la saisie, excepté en ce
qui touche le service du garde-côte. Quant aux droits n~ va-
fait à ces droits.'
L'orateur explique ensuite les changemens accomplis et
ceux qu'on médite au sujet des saisies et des suspensions. Au
chapitre des frais et pénalités le gouvernement est d'avis
qu'il est temps de mettre la Couronne sur le même pied que
le simple sujet, et qu'eu outre, dans tous les cas où la somme
à recouvrer ne dépassera pas lOOliv.st., il faut absolument
que la Couronne, au lieu d'un procès en Cour d'échiquier, ait
recours à un tribunal de comté ou à tel tribunal local que le
Trésor jugera convenable. M. Wifson fournit des défaits sur
d'autres améliorations de la législation dans cette catégorie.
Relativement au commerce de transit, on propose de per-
mettre que toutes les marchandises en transit soient trans-
portées par le chemin de fer, sous la surveillance des em-
ployés de la douane, d'un port à un autre, et réexportées
sans ouvrir les colis ni requérir d'acquits, excepté des Com-
pagnies de chemins de fer. D'autres adoucissemens de la loi
seront pareillement adoptés pour donner des facilités à ce
commerce.
Sur l'imporfCnce de l'entrepôt et de l'emmagasinage,
M. Wllson annonce que pour obvier a la plainte dont la ri-
gueur du système actuel des droits à payer sur les déficits
est l'objet de la part du comité, on propose que l'importa-
teur des marchandises entreposées soit comptable à la Cou-
ronne jusque ce qu'elles ne soient plus en sa possession
alors les marchandises seront enregistrées de nouveau au
nom de l'acheteur, qui sera responsable devant la Couronne;
ce fonds sera pris tous les cinq ans, les droits seront ensuite
payés sur déficits constatés, et les marchandises enregistrées
de nouveau. A l'égard des entrepôts, il sera fait aussi des mo-
di&catioiis.
Après avoir donné des explications détaillées sur d'autres
points relatifs au système douanier, M. Wilson donne com-
munication de toutes ces propositions du comité à la Cham-
bre, afin qu'elle puisse les examiner mûrement mais il est
expressément entendu qu'elfes n'engagent pas le gouverne-
ment.
M.MtfCMM~croit qu'au total l'exposé de M. Wilson
est très satisfaisant, et qu'il répond dans un& juste et large
mesure aux vœux du commerce. Il n'approuve pas l'enregis-
trement et le pesage h nouveau des marchandises entrepo-
sées, et ses observations portent encore sur d'autres points.
Quant à la constitution du conseil des douanes, il pense que
le conseil actuel, dont il critique sévèrement les actes rela-
tifs aux Compagnies des docks, n'a pas la confiance du
public.
t.M CMAKCEMEB. BE t~ECKt~tJtEBt CSt d'avis qu'il
n'y a rien à gagner à raviver la querelle entre le conseil des
douanes et les Compagnies des,doeks. La question qui touche
D valent tonner comme Jupiter, ce serait un tonnerre
a perpétuel; il n'est pas de fonctionnaire subalterne
a qui ne voulùt faire résonner la foudre dans son
s ciel. N Ainsi parle Isabelle; maintenant voici ce que
dit Claudio « Mourir ) aller on ne sait où, être gisant
B dans une froide tombe et y pourrir. Tandis que
)) notre corps devient un argile sans vie, être con-
D damné dans notre âme à errer sur des ondes brû-
D lantes ou à travers des régions glacées; se sentir
a emprisonné dans des vents invisibles et emporté par
B une force irrésistible dans le vide autour de notre
a globe. oh! c'est trop horrible; la plus affreuse des
B existences terrestres, la vieillesse, la maladie, la
B pauvreté, la prison ne sont rien auprès de ce que
a nous fait redouter la mort. a
La terreur humaine a-t-elle jamais gémi dans des
paroles plus sinistres et plus désolées que celles-là?
Ctaudio résout le doute d'Hamlet. !I accepte de la peur
une foi horrible dans les mauvais songes. J'aurais
voulu que M. Guizot eùt applique à l'étude de cette
mélancolie épouvantée l'esprit d'examen auquel il a
soumis la tristesse plus contenue du prince danois.
C'est certainement sur Ham!et que M. Guizot a écrit
les pages les plus éloquentes de son livre; mais qu'il
me permette de combattre respectueusement une opi-
nion dont j'admire l'expression pleine de dignité et
d'énergie. Disons-le franchement tout d'abord ce
n'est pas Hamiet que M. Guizot attaque. Cette pas-
sion qu'avec un si spirituel courroux il appelle uHe co-
Mre MM:K
duit par des appr
n'était pas de son temps, ce n'est point la tristesse
d'Hamlet, c'est la soum-ance de Werther, de Manfred
et de René, c'est la maladie qui a dévoré, dans ses
langes sanglans, la pâle enfance de notre siècle. Eh
bien! je suis convaincu qu'on a toujours calomnié
cette douleur, contre laquelle depuis longtemps déjà
il s'est fait une réaction, en l'accusant tantôt de
Ma constitution du conseil, Mon qu'ajournée, n'a pas été
délaissée. Cette affaire n'est pas une simple question admi-
nistrative à résoudre; la décision n'est pas non plus l'œuvre
d'un jour elle réclame l'examen le plus approfondi.
Suit une courte discussion qui roule principalement sur la
conduite du conseil et du solliciteur des douanes relative-
ment au procès des docks.
m. we~SMM présente quelques nouvelles observations. 4
Sur la proposition tendante à ce que la Chambre se forme
en comité sur le hill relatif au pilotage, m. f~tmEm, con-
sidérant la haute importance de cette mesure et la nécessité
d'un examen plus strict que celui auquel pourrait se livrer
un comité de cette Chambre, propose que cette mesure, qui
embrasse tant et de si grands intérêts, soit renvoyée à un
comité spécial,
Cette motion est secondée par~ s:R z, mEM~et, qui
s'appuie sur les graves considérations présentées par
M. Turner.
Jl est procédé au vote sur la motion qui propose la nomi-
nalion d'un comité spécial. Elle est rejetée .par 219 voix
contre 83.
La Chambre se forme en comité sur le bill, et l'ordre du
jour étant épuisé, la séance est levée à une heure.
~aKce dM 22 aw~.
M. WH SOK déclare avoir oublié la veille de dire que le
gouvernement se propose d'abolir le système actuel de clas-
sification des ports. Chaque port sera désormais traité selon
son importance commerciale. Les soldes des employés seront
réglées conformément au commerce de chaque port et non
d'après une classification spéciale.
t «ttM m< JD~E~ SttjAttf Je demanderai lundi pro-
chain le relevé du nombre des tonneaux de salpêtre réunis
au-dessous d'une salle de la tour de Londres, où sont conser-
vées les archives parlementaires.
Le président quitte son siège et la Chambre se forme en
comité pour délibérer sur le bill de conversion des annuités
de la mer du Sud.
Le 1~ article est adopté sans discussion.
Sur l'article 2, M.
plus formelle à l'établissement du nouveau fonds Deux et
demi pour 100 et à toute mesure qui aurait pour résultat
d'augmenter le capital de la dette du pays. Il accepte le
reste du projet, mais il demande la suppression de l'article
relatif à la création d'un Deux et demi pour 10.
L'orateur parlait encore au départ du courrier.
Il a été annoncé.dans le cours de la séance que la Chambre
s'ajournerait à lundi.
Londres, 23 avril.
(Par dépêche télégraphique.)
Dans la séance de la Chambre des Lords du 22 avril,
le bill des réserves du clergé du Canada a été lu pour
la deuxième fois.
Dans la séance de la Chambre des Communes du
22 avril, la résolution proposée par le chancelier de
l'Echiquier (M. Gladstone) pour l'échange ou la conver-
sion des annuités de la mer du Sud et autres annuités
a été adoptée à la majorité de S9 voix.
iPa~is.
Par décret du 22 avril, l'intérim du ministère de la
guerre confié par décret du 10 mars dernier à
M. Théodore Ducos, ministre de la marine, a cessé à
partir dudit jour 22 avril.
M. Deuy est appelé au poste de consul de France
à Porto (Portugal), en remplacement de M. Bosseron,
nommé chef du bureau des chancelleries au ministère
des aSaires étrangères.
Le service de la télégraphie a pris une telle im-
portance, qu'on vient d'augmenter le personnel de
l'administration et de créer deux places d'inspecteurs
généraux des télégraphes. La première place a été
donnée à M. Royer, qui a été chef de la division du
secrétariat et du cabinet du ministère de l'intérieur
sous M. de Morny. Le titulaire de la deuxième place
est M. Aladenize, ancien consul et ancien préfet. Le
traitement est fixé à 12,000 fr.
Le prince régent de Bade vient de conférer la
grand'croix de l'Ordre du Lion de Zcehringen à M. le
baron de Meneva], envoyé extraordinaire et ministre
plénipotentiaire de S. M. l'Empereur à Munich, qui
était accrédité antérieurement en la même qualité près
la Cour de Carisruhe.
Le grand-référendaire du Sériât ne recevra pas le
lundi 2S avril, mais il recevra les lundis suivant
M. Vaïsse, conseiller d'Etat chargé de l'adminis-
tration du département du Rhône, vient d'adresser la
circulaire suivante aux maires du département
« Monsieur le maire,
)) Je suis informé qu'un grand nombre d'ouvriers
des département, ainsi que des ouvriers étrangers, se
disposeraient à se rendre à Paris, attirés par les tra-
vaux considérables qui y ont été exécutés l'année der-
nière.
s tl est du devoir du gouvernement d'aviser à ce
que l'affluence des ouvriers dans la capitale n'excède
pas les besoins des travaux entrepris, quelque grands
qu'ils soient, et qu'elle ne devienne ainsi, au point de
vue de l'ordre et de la sécurité publique, une cause
d'embarras qu'il importe de prévenir.
a Je vous prie, en conséquence, de vous rappeler
les instructions qui ont fait l'objet de la circulaire de
mon prédécesseur, en date du '26 août 18S2, insérée
au n° d2 du RecMe!< des Actes a
de ne délivrer des passeports pour Paris qu'aux ou-
vriers qui justLHeront qu'ils y ont du travail assuré,
et qu'ils aient eu leur possession au moins une somme
dedSOi'r.
e Agréez, etc.
a Ze cottsetHet' d'Etat c~at'~c de !'a~mMtM
On a cité dernièrement une circulaire du ministre
de l'intérieur Carnot, contre la violation du secret des
lettres. Un journal du matin reproduit à ce sujet un acte
bien plus important. C'est un arrêt du conseil, daté du
d8 août 177S. Cet arrêt, rendu à propos de l'intercep-
tion de deux lettres à bord d'un navire, casse le juge-
mont rendu sur ces pièces par le conseil du Cap. Les
considérans établissent que tous les principes mettent
la correspondance secrète dès citoyens au nombre des
choses sacrées dont les
a En conséquence, ajoute l'arrêt de 1773, le conseil
mensonge, tantôt de calcul, toujours de science et
d'affectation. Les événemens que nous avons été
obligés de traverser, les régions vers lesquelles
nous a poussés une force invincible, n'expliquent que
trop le trouble dont au début de ce siècle l'esprit
divinateur de nos poëtes a été saisi. Je ne crois
point d'ailleurs que ce mal soit si funeste; on pour-
rait certainement en trouver de plus dangereux;
celui-là n'est autre chose, après tout, qu'une pré-
occupation de l'idéal dont aucun esprit ne doit dé-
sirer de s'affranchir. Quand René a iini cette confes-
sion, qui n'est autre chose que le symbole douloureux
d'une foi ardente et désolée dans un bonheur au-des-
sus de notre âme et de notre vie, l'ami de Chactas, le
missionnaire, gourmande en austères paroles les ex-
pansions de ce cœur navré. J'ai toujours été blessé par
cette voix morose que la religion catholique pourtant
arme d'un droit de sévérité. Que serait-ce donc si ces
reproches étaient dictés par le sentiment philosophi-
que au lieu d'être inspirés par la vérité religieuse ?
Ne repoussons pas avec trop de dureté et de hauteur
les cris déchirans de l'inquiétude, surtout lorsque nous
n'avons à leur opposer que la vanité trompeuse de la
science humaine. S~ j'avais à personnifier l'inquiétude
d'HamIet ou de Manfred ou de Réné, je lui donnerais
les traits du divin mendiant qui enchanta le monde
avant Shakspeare. EHe est aveugle, priez Dieu de la
'guider ;jelle mendie, demandez au ciel de laisser tom-
ber dans sa main l'immortelle aumône qu'elle désire.
Je ne m'arrêterai point sur les drames historiques
de Shakspeare M. Guizot a eu raison de les séparer
des autres drames; c'était une division indiquée qui
donnait quelque chose de plus net et de plus méthodique
à son travail. Mais quoique Shakspeare ait à coup sûr
donné à PAngIeterre une merveilleuse histoire drama-
tique, ce serait encore par son côté humain que j'a-
borderais cette poésie nationale < C'est d'un mal à
» venir que je souffre; ce qu'il est, je ne saurais le
a dire, je ne puis le nommer, c'est un mal indéfinis-
sable. a Est-ce encore Hamiet qui parle? Kon, c'est un
supérieur devant s'abstenir de recevoir la dénoncia- 1
tion qui lui était faite S. M. a juge nécessaire, pour
le maintien de l'ordre public autant que pour la sû-
reté du commerce et des citoyens, d'ordonner que les'
auteurs et complices de l'interception seront poursui-
vis selon la rigueur des ordonnances, et de ne laisser
en même temps subsister aucune trace de la dénon-
ciation et de l'arrêté du conseilSupérieur du Cap. a
La Cour impériale de Lyon a rendu récemment
un arrêt fort important. Il décide, en principe, qu'un
décret frappant inopinément d'un droit quelconque
une matière première ne constitue pas un cas de force
majeure, et qu'on ne peut l'invoquer pour demander
la résiliation d'un marché précédemment conclu, par
equel l'une des parties s'obligeait à fournir à l'autre
une certaine quantité de cette matière à un prix con-
venu.
Il s'agissait du droit de 40 fr. par 100 kilogr., dont
le décret du 17 mars 18S2 a frappé le sel marin em-
ployé à la fabrication du sulfate de soude.
Le général de brigade en retraite Rousselot, qui
avait fait avec distinction les campagnes de la Répu-
blique et de l'Empire, vient de mourir à Metz, à l'âge
de quatre-vingt-trois ans.
M. Leroy-Brazier, ancien président de la chambre
de commerce et membre du conseil d'arrondissement
d'Arras, est mort le 20 avril à Arras, dans sa soixante-
huitième année.
–TM. Charles Sewrin, homme de lettres, doyen des
auteurs dramatiques et ancien administrateur de
l'Hôtel des Invalides sous le gouvernement du maré-
chal Gouvion-Saint-Cyr, vient de mourir à Paris, à l'âge
de soixante-dix-neuf ans.
Les vieux amateurs du théâtre se rappellent avec
plaisir quelques pièces de M. Sewrin -Fam
en homme de bien et en chrétien.
C'est par erreur qu'on a annoncé la mort de
M*"° Desbrosses, ex-sociétaire de l'Opéra-Comique;
c'est sa sœur qui vient de mourir, et qui avait été vingt
ans à la Comédie-Française. L'artiste distinguée qui a
créé nMt Tante Aurore et tant d'autres rôles vit en-
core, et malgré ses quatre-vingt-neuf ans elle a con-
servé toutes ses facultés.
On continue avec activité à Toulon l'armement
des vaisseaux !Yë!M et le -Fne~and. Ce dernier est
depuis plusieurs jours sous la grande machine à
mâter.
Une dépèche télégraphique annonce que la cor-
vette r-fm/
a relâché sur sa route au cap de Bonne-Espérance et à
Gorée. L'état de nos établissemens dans les mers de
l'Inde était satisfaisant au départ de ce bâtiment.
–LaGa.Ee«e~e CotMm&Mt (Californie) du d9 février
contient un grand nombre de nouvelles concernant les
mines de ce district; nous en extrayons les détails
suivans:
« Les claims de Santiago et (tu voisinage rendent
bien. Une association de mineurs a fait en un jour
500 dollars, y compris un lingot qui valait à lui seul
seize onces; une autre a trouvé un magnifique spéci-
men d'or pesant douze onces neuf dollars; et, le même
jour, les mêmes travailleurs ont recueilli en outre
huit onces d'or Sn. Cette compagnie travaille dans un
trou de quarante pieds de profondeur et trouve tou-
jours de l'or à mesure qu'elle creuse davantage. De-
puis plusieurs mois qu'elle y travaille, la moyenne du
salaire de chaque homme a été d'une once par jour
(environ 80 fr.).
D Deux Mexicains sont tombés sur une veine qui
leur a donné en un instant S,700 dollars; un seul lin-
got pesait à lui seul 8 livres; en une heure de temps
ils lavaient en outre pour 200 onces d'or dans leurs
battées mexicaines. Ces fortunés mineurs ont vendu
leur claim, et se disposent à retourner dans leur pa-
trie.
» M. Daniel Boyle nous a montré un superbe spé-
cimen pesant 21 onces, dont 17 onces d'or pur, qui a
été recueilli à Columbia Gulch.
)) » Le métier de mineur n'en est encore qu'à son en-
fance dans nos environs. A Gold Hill, on a creusé des
trous jusqu'à une profondeur de 90 pieds, et la terre
qu'on en retire du fond donne de 4 à 16 dollars à la
battée.
» Entre Loring's Garden et Gold Sprints, plusieurs
claims rendent bien. Il y en a qui donnent à chaque
travailleur d'une à trois onces par jour.
a Dans un vieux daim qu'on croyait épuisé, quatre
à cinq Français ont retiré, après cinq ou six semaines
de travail, une somme de 10,SOO dollars qu'ils se sont
partagée.
» Près de Yankee Hill, plusieurs autres claims sont
aussi très fructueux dernièrement, trois Français y
trouvaient un lingot pesant 249 onces et estimé 3,600
dollars. »
On lit dans le JoMnta! de .S~ocMo~
« Quatre Français ont eu le bonheur de trouver le
12 février, à Yankee Hill, près de Sonora, un lingot
d'une valeur de 4,200 dollars.
a On a découvert de nouveaux gisemens aurifères
près de Don Pedro's Bar, sur la rivière Tuolumné, dans
lesquels les mineurs heureux font 20 dollars par jour,
et les moins favorisés de 12 à 15 dollars. »
Mais il s'en faut que toutes les parties de la Cali-
fornie donnent d'aussi beaux résultats aux mineurs.
Aussi voyons-nous, par FEc~o du Pac~~Me, qu'un
grand nombre d'émigrans quittent aujourd'hui la Ca-
lifornie pour l'Australie. Vers le milieu du mois de fé-
vrier, deux bàtimens avaient emmené près de deux
mille émigrans en deux jours.
Enfin on écrit de San-Francisco, le 27 février
« Les faits les plus saillans de la dernière quinzaine
sont les nombreux départs pour Sydney. Nous avons
déjà parlé du MoKMnMMpris cette route le 16 de ce mois avec environ deux
cents passagers. Le ~VMe-OWëoMs va se diriger du même
côté, en touchant à Papeete.
» D'assez nombreux batimens à voiles partent de
temps à autre pour la même destination. En ce mo-
ment-ci encore, sept navires de notre port sont en
personnage de Btc/Mn~. L'humanité ne cesse jamais de
sefaireentendre dans Shakspeare; sa voix domine éter-
nellementle fracas des faits, ses formes se trahissent tou-
jours sous la draperie étincelante des mots. « Que
faire! s'écrie Job parler n'apaisera pas ma douleur,
me taire ne l'éloignera pas. » Cette douleur inhérente
à l'âme humaine, que la Bible personnifie avec une si
formidable grandeur, veille au fond de toutes les œu-
vres de Shakspeare, elle est sous toutes ses magnifi-
cences, mais elle ne les corrompt pas; car si dans
Shakspeare on se heurte à chaque instant au fumier
de Job, à chaque instant aussi on y est saisi par la pa-
role idéale qui monte de cette fange jusqu'à l'oreille
de Dieu.
Ee caractère d'unité dont sont marquées toutes les
œuvres de Shakspeare ne disparaît point assurément
dans ses comédies. Shakspeare n'a jamais formé cet
étrange projet de créer tantôt des bouches faites uni-
quement pour le sourire, tantôt des yeux destinés
uniquement aux larmes. Nous lui devons des visages
et non point des masques. Seulement quelques uns
de ces visages, sans être exempts d'expressions sou-
cieuses, réfléchissent d'ordinaire plutôt de joyeuses
que de tristes pensées. De là ce qu'on appelle ses co-
médies.
M. Guizot a donné une charmante analyse du jWar-
c~arn~ <~ FetMM. Je regrette qu'il ne se soit pas arrêté
davantage sur le caractère de Shylock. Dans quelques
unes de ces villes où notre civilisation est venue brus-
quement surprendre la civilisation mauresque, à Con-
stantine, à Alger, on rencontre encore des juifs sembla-
bles à cet usurier vénitien. Quelquefois dans une rue
obscure, au fond d'une boutique qui ressemble à
l'antre d'un alchimiste, derrière des objets d'aspect
bizarre et de formes inconnues, on aperçoit un homme
à la taille voûtée, à la barbe grise, au regard où veille
comme un dragon solitaire la dévorante et silencieuse
passion de l'or. Depuis des siècles cet homme garde
le même costume. Il porte encore le bonnet disgra-
cieux et de sombre couleur que lui imposait le Turc;
partance pour l'Australie. H est probable qu'ils empor-
teront en Australie un assez grand nombre de mineurs
californiens découragés allant demander à ses mines
la fortune qu'ils n'ont pu rencontrer ici. »
(Ec~oduPact~M.)
On écrit de Dantzick (Prusse), le i 8 avril
« Pendant la nuit d'un des premiers jours de ce
mois, un surveillant de notre chemin de fer surprit,
sur la section comprise entre Kolloniez et Bromberg,
deux hommes qui travaillaient à enlever avec un le-
vier plusieurs rails dont les clous étaient déjà 6tés. H
se mit en devoir de les arrêter mais ces individus ti-
rèrent de leur poche des pistolets avec lesquels ils
menacèrent le surveillant. Celui-ci donna un coup de
sifflet, et heureusement plusieurs autres employés du
railway accoururent immédiatement, et l'on parvint à
arrêter les deux malfaiteurs.
je Ils ont avoué qu'ils appartenaient à une bande de
voleurs, et qu'ils avaient voulu enlever les rails pour
causer des accidens aux trains, afin de pouvoir, dans
le désordre qui en résulterait, dévaliser les voyageurs,
car actuellement il se tient à Bromberg une impor-
tante foire où se rendent beaucoup de commerçans
qui portent-sur eux de fortes sommes en or.
» Ce plan diabolique, qui par bonheur a éte déjoué,
a causé dans nos populations une profonde et doulou-
reuse sensation. N
On écrit de Fos (frontière d'Espagne), le 19 avril,
au Journal de Tot~OUM
« Les ordres reçus par l'agent spécial de la police
de la frontière de ne laisser entrer, sans exception
aucune, que les Espagnols porteurs de pièces réguliè-
res visées par un agent diplomatique, nous portent le
plus grand préjudice; nous ne voyons plus un Espa-
gnol, attendu que les habitans de la vallée d'Aran
sont compris dans la mesure précitée. Il ne nous ap-.
partient pas de juger de son opportunité; il nous est
cependant permis de dire que les habitans de la vallée
d'Aran ont toujours été admis à venir ici, ainsi qu'a~
Saint-Béat, sans aucun passeport. Ils sont tellement
connus que l'on n'en rencontrerait pas un seul qui ne
trouvât parmi nous un homme disposé à répondre de
lui ~nx-mèmes, agissant par réciprocité, ont en tout
temps laissé circuler dans leur vallée les habitans de
la frontière.
» Les Aranais tirent toutes leurs denrées d'ici. On
peut redouter que, si la mesure prise par les autorités
françaises n'est point modifiée, la position de ces
habitans ne devienne des plus graves: ne pouvant
plus prendre en France le grain dont ils ont be-
soin pour vivre, il est à craindre qu'ils nerepous-~
sent nos nombreux ouvriers employés au flottage du
bois appartenant aux marchands d'ici et de Saint-
Béat des sommes considérables sont engagées dans
l'entreprise. Une fonte subite des neiges pourra faire
éprouver, dans ce cas, des pertes énormes, attendu
que les bois pourraient être emportés par les eaux.
D L'autorité locale a fait des représentations à ce
sujet. Espérons que l'autorité supérieure y fera droit, a
Cent cinquante à deux cents ouvriers sont occu-
pés depuis quelques jours aux travaux du pont Notre-
Dame, qui va être abaissé. Le pont est complétement
intercepté.
La police vient de placer entre les mains de la
justice un individu disant se nommer de C. M.
prenant la qualité d'homme de lettres et qui est par-
venu, à l'aide des manœuvres frauduleuses les plus
grossières, à se procurer en peu de temps et à s'appro-
prier diverses sommes s'élevant ensemble, dit-on, à
plusdelS.OOOfr. DeC. M. se présentait chez des
habitans notables des faubourgs Sainte- Germain
et Saint-Honoré, de la Chauss-ée-d'Antin, etc.,
en annonçant qu'il était chargé par des dames ar-
tistes de l'Opéra et de l'Opéra-Comique, M" Fanny
Cerrito, Te&esco Lagrua et Ugalde, de solliciter en
leur nom des secours pour une famille malheureuse
digne du plus grand intérêt. « M"" C. de B. ajou-
tait-il, se trouve, par la perte de son mari, dans
une pénible situation qui ne lui permet pas de pou-
voir subvenir à l'entretien de sa nombreuse famille.
En présence d'une si grande infortune, ces dames
ont eu la généreuse pensée d'ouvrir en sa faveur une
souscription, en s'inscrivant les premières sur la
liste elles m'ont chargé ensuite de venir de leur part
solliciter votre concours à l'œuvre qu'elles entrepren-
nent, et qui a pour objet de réaliser une somme suf-
fisante pour acheter un fonds de lingerie à M" C. de
B. et lui procurer les ressources qui lui manquent
pour élever ses enfans. a
II présentait ensuite un livret portant en tête le nom'
de l'une des artistes qu'il avait désignées, et suivi:
d'une liste de personnages éminens inscrits pour des'
sommes diverses, et l'on s'empressaitjl'apposer sa si- j
gnature, en fixant le chiure de la souscription qui lui,
était le plus souvent remise sur-le-fhamp. Lorsqu'il
arrivait que, le maître étant absent ou empêché, On 1
lui envoyait le montant de la souscription à do-'
micile par un domestique il se récriait sur ce
qu'il osait appeler un manque d'égards, et tout
en gardant l'argent il adressait presque toujours
au donateur une lettre de reproches dans laquelle il
s'exprimait à peu près en ces termes t Je me suis
présenté de ma persoune chez vous pour solliciter
votre concours à une œuvre charitable; mais je me
serais abstenu si j'avais pu penser que vous dussiez
pousser l'oubli des convenances jusqu'à m'envoyer
votre obole par un de vos domestiques, etc., etc. ')
La souscription avait déjà atteint un chiffre élevé,
quand, au commencement de cette semaine, le sieur de
C. M. se présenta, cette fois au nom de M°*c Ugalde,
chez M. H. ancien banquier, qui s'inscrivit aussitôt
pour une somme; mais, ne voulant pas être pris pour
dupe, il annonça en même temps qu'il la ferait
parvenir directement à M"" Ugalde. Le lendemain,
son secrétaire se présentait chez cette dame et lui
offrait le montant de sa souscription. M°" Ugalde
répondit qu'elle n'avait autorisé personne à recueillir
des dons en son nom, et elle refusa de recevoir
l'argent, en ajoutant qu'elle ignorait même complé-
tementl'existeneedel'ceuvre qu'on lui désignait. M. H.
s'empressa alors de prévenir la police. Une enquë'e
commencée sur-le-champ n'a pas tardé à apprendre que
M" Fanny Cerrito, Lagrua et Tedesco n'avaient pas pi us
que M"" Ugalde, ni même que M"' C. de B. autorisé
cet individu à se servir de leurs noms; et en poursui-
une marque d'humiliation ne lui importe guère, c'est
àpeine~s'il s'est aperçu qu'il avait changé de maître:
sou cœur appartient toujours au même esclavage. Je
n'ai jamais vu ce juif sans songer de 8hy!ock et de
ce couteau impie dont Shakspeare a fait l'image
terrible de l'usure. Si M. Guizot a négligé un peu
cette ugure sinistre, il y a d'autres figures dans
/e ~arcAatKf de Fe~Me qu'il a éclairées d'une ai-
mable et savante lumière. Il s'est complu surtout
à cette dernière scène où Shakspeare nous peint
le bonheur de deux couples par une belle nuit au
milieu d'un jardin. Shakspeare, dit-il, est le seul
poëte qui n'ait pas craint d'aborder cette redou-
table peinture du bonheur. Eh bien il me sem-
ble que, même dans cette peinture, la mélancolie
a sa place. Elle règne dans le ciel nocturne qui
verse une pâle clarté à ces amoureux. Disons-ie à
ce propos, le ciel joue toujours un grand rôle dans
Shakspeare. On le sent au-dessus de tous ses per-
sonnages tantôt, comme dans ~oc6ede souffles lugubres, obscurci par des nuages hou-
leux où s'abime une lune éperdue; tantôt, comme
dans
Shakspeare s'est toujours inquiété de l'âme et du ciel,
c'est pour cela qu'il est poëte entre tous les poëtes.
C'est pour cela aussi, j'en suis convaincu, qu'un des
hommes les plus éminens de notre époque n'a pas
craint de lui demander un charme auguste pour ses
loisirs. Je ne sais pas si aucun écrivain eût pu com-
menter Shakspeare avec plus de pénétration, de
ticesse, de haute raison et de mâ)e éloquence que
M. Guizot, mais personne assurément ne pouvait ren-
dre à ce poétique génie un hommage plus instructif,
plus touchant que cette âme aux pratiques pensées.
Les EttidM de M. Guizot sur Shakspeare sont le triom-
phe, suivant moi, de cette incontestable vérité, que la
poésie est la nécessité de toutes les nobles inteltigen-
ces et non pas le luxe de quelques rares esprits.
PAUL DE MOLÈNES.
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