Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1839-06-18
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Description : 18 juin 1839 18 juin 1839
Description : 1839/06/18. 1839/06/18.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
i8 jcm i859.
ON S ABONNE
rae des Prétres-SaiNt-Gormain-
l'jtnxerroie, n" 17.
tBJOE: ,A
90'ffanM pouf trois moi?.
40 francs poaf six mou.
80_fracM poar l'acné
JO~MAL DES DEBATS
POMTtQtm ETMTTERAmE~
MAMM.
9NT mzçOIT 1BS AVJN A NMtÉ&zn
tOM le: JOHM,
depuis atxhearetda matin
jusqu'à quatre henrea,
au Bureau du Journa!.
te rnix Bza nNzn'HMf~
p9t de i fr. la ligae.
Autriche.
~tennc, 8 j'Mttt.
L'Empereur et l'Impératrice sont arrivés à Presbonrg le
5 au soir. Le lendemain, une nombreuse députation des
Etats s'est rendue auprès de LL. MM. pour tes complimenter
et teur offrir l'hommage d'un respectueux dévouement.
~T~~ ensuite rendu en grande cérémonie dans
ïa salle des Etats, et a ouvert solennellement !a session par
.un discours prononce du h!ut du tr6ne. L'archiduc-palatin
~~?? ~° nom des Etats. Les propositions royales
ont été immédiatement communiquées aux Etats.
Le 5~~ de Metternich est attendu ici cette après-midi.
venant de Prtsbourg. (Ca~tMe d'A~oM~.)
€!raude-Breta~ae
2.on<ït'M,i5j'Mtn.
Une légère amélioration depuis l'ouverture a signalé !e
cours des fonds hollandais. Le Cinq pour 100 est a i02 7/8
K/P~~ ~S- Colombitins 32 i/4. Consolidés,
N5 5/8 ;)/4 pour I'onvdelEehtqutar. 50 52. Bons des Indes, 52 34. Actions de la
Banque t9i 1/2 190 t/2. Il se fait très peu d'affaires sur les
'valeurs étrangères. Fonds actif espagnol en baisse, i9 5/8.
Aucune vacation sur les valeurs passive et différée. Portu-
gais Cmq pour 100, 58 5/8 5/8. Coiombiens, 30 S/8. Hollan-
aais Cmq pour 100, 102 5/4. Peu de biUets ont été apportes
portattoas ne se font pas dans des proportions eonsidéra-
cies. Largent est très rare eur les YSLiturs naLtionalas et
étrangères.
–Mardi dernier est arrivé à Portsmouth le brick russe Ga-
~cAt~ amené de la côte d'Afrique. où il a été capturé
P* Sa Majtsté SNroMM, de seize canons, capi-
taine Hill, comme faisant la traite. Tout l'équipage de ce
brick prétendu russe, ainsi que le capitaine, sont natifs
a Espagne. Comme il n'y a ancun commissaire russe dan:
le tnbunal de commission mixte créé à Sierra-Leone,
.et quu est inouï qu'un navire russe ait jamais été employé
au trano des esclaves. il y a toute raison de croire que c'est
un négrier espagnol. C'est le lieutenant Rowlett, capitaine e
en second du brick Sarce~ qui a été chargé de conduire
cette pnso en Angleterre. (Standard.)
On lit dans te Gi~oto-CAroMMfo
"La grande démonttration de Glasgow en faveur du suf-
frage universe! a eu lien lundi dernier dans la vaste plaine
qui étend devant c de la Convention nationale portant qu'il y aurait des mee-
tings simultanés dans toute: les grandes villes de FEcoMe
et de l'Angleterre. De très bonne heure des carps da musi-
que parcouraient les divers quartiers de la ville pour an-
peler les htbitans qui arrivaient en foule à l'heure Sxée
pour le rendez-vous. Les radicaux arrivèrent de divers
cotes avec leurs bannières et musique en tête. Un ffrand
nombre de bannières avaient été plantées dans le sot on
en remarquait surtout dsux noires sur l'une se trouvait
une teto de mort avec deux os en croix et cette devise La
mort M< main saMiMaat un poignard avec cette devise ~Voxt re-
~t< MM ~<- M~~Ht~~ D La plupart des devises ~no-
taient une intention de ftiro un appel à !a force bruttie
qui cantrastait avec le catmo et l'ordre qui n'ont cesaé de
régner dans l'assemblée. M. Moir ayant été appelé à la pré-
stdence, on donna lecture de quelques versets du quatre-
~ngt-quatorzfÈme psanme. Le président nt ensuite quel-
oues observations tendent à démontrer que ce meeting éta-
DiMsatt la~roave que ies classes ouvrières ne cesseraient de
se plamdre qu'au moment où le suffrage universel aurait
été accordé. Diverses résolutions furent ensuite adoptées;
par la première, l'assemblée s'engagea & continuer la lutte
jusqu au moment où le suffrage universel serait devenu la
iotdu pays. ït fut décidé également que le peuple retire-
rait son argent des caisses d'épargne; quand la Convention
nationale Im en donnerait l'ordre. Il y avait de 8 à 10 mille
psrsonnoa présentes &l'assomb!éo.B n aiumtm.
Dans la suite de la séance de la Chambre des Com-
munes du i4, lord F. Egerton, lord Stanley, et lord Ashiey
ont successivement pris la parole au sujet du bill concernant
un nouveau plan d'éducation nationale. M. Wyse demande
l'ajournement du débat. Les tribunes pabiiques sont éva
cuoes, mais la foule qui les occupe reste en dehors pour
reprendre ses places après la division. Néanmoins. après
une conversation très animée, la discussion a été ajournée
à mercredt i9. Après s'être occupée de quelques objets à
l'orareda jour, la Chambre s'ajourne.
FRANCE.
PARIS,i7 JUIN.
H y a eu séance aujourd'hui à la Chambre des Pairs.
M. le comte Philippe de Ségur a prononcé l'éio~o fané-
bre de M. le maréchal comte de Lobao. La Chambre a
entenda avec un vif intérêt le tableaa brillant qae l'é-
loqaent écrivain de la campagne de Rnssiea tracé d'une
carnere couronnée par le double éctat de la gloire
cuiltaire et du courage civit, par la réonion de tous les
devoaemen: qui font le guerrier intrépide et le grand
citoyen.
~CMtMetoM da Jonm~ des Mébats.
LES AILES D'ICARE.
XV. ( ~oy. les Numéros des 27 et 28 avril, ceux des 2,3, S, 8,
ii, 1S, i8, 23 et 38 mai, et ceux des 4,9 et i3 juin.)
Les stoïciens, il n'y en a guère mettent leur amour-
propre à supporter avec constance l'adversité les hommes
intoUigens vont plus loin et cherchent à utitisef la malheur
môme Deslandes, qui se piquait d'esprit plus que de phi-
losophie, avait pour principal sujet de méditation depuis
quelques jours le proBt qu'il attendait de sa blessure à me-
sure que ses douleurs s'étaient tempérées, sa pensée déli-
vrée du ciliée qu'une sensation cuisante impose toujours
aux âmes les plus vivaces, avait enfoorché le doigt qu'H n'a-
vait ptus, comme & minuit une sorcière se fait un cheval de
ton balai; mais au Ueu d'aller au sabbat, l'imagination du
substitut s'élançait vers ces régions non moins ardues ot siè-
gent, avec ou sans pied fourchu, les puitsans de la terre,
et dont sa main mutilée devait, pensait-il, lui aplanir le
chemin.
Maintenant que je me suis battu pour Isaure elle est
à moi, se disait-il avec une fatuité martiale rancune, or-
gueil, prudence, dévotion il n'est rien en elle qui puisse
résister désormais à l'ascendant décisif que doit me donner
ma blessure, si j'en sais tirer parti. Toutes les femmes
celles-là mômes qui n'en conviennent pas, ont un faible pour
les aventures, et se laissent éblouir par le moindre renet
des mœurs chevaleresques. Grâce à ce duel, qui, ainsi que
tous les autres malheurs, a son bon cote, me voilà devenu
tout-à-fait un héros de roman; pourquoi ne jouirais-je pas
des prérogatives du métier, qui sont de plaire, de séduire
et de triompher?
Quoiqu'on se parlant de la sorte, Deslandes affectât âne
ironie dirigée contre lui-même; au fond il croyait ferme-
méat M prestige de sa Nessure, et U ét~t décidé s'en
La Chambre a ensuite adopté après âne courte dis-
cussion, le projet de loi relatif à l'ouverture d'un cré-
dit extraordinaire pour l'inscription des pensions mili-
taires en 1859.
La suite de la séance a été remplie par le rapport de:
pétitions. Une seule de ces pétitions mérite d'être si-
gnalée, car elle a été l'objet d'u~e longue et assez rive
discussion. Il s'agissait de la pétition déjà connue par
laquelle la commission administrative des hospices de
Nancy réclame contre t'arrêté pris par le ministre de
t'intérieur pour soumettre tous les hospices du royaume
à un régime unique d'administration et de comptabilité.
La réclamation soumise à la Chambre avait un double
objet: elle soulevait une question de principe et une
question d'intérêt local. En premier lieu, les hospices
ont-ils le droit de s'administrer librement, suivant
les convenances, les habitudes, les nécessités to-
cales, ou bien seront-ils soumis à des règlemens gé-
néraux uniformes, imposés par {'administration cen-
trale ? Telle est la question de principe. On voit qu'il
s'agit au fond du grand procès qui se débat entre la
centralisation administrative et les libertés locales.
En fait, on reconnaît assex généralement que sur te
point débattu la législation existante est muette ou
tout au moins équivoque. De ta, M. te ministre de
l'instruction publique et les orateurs qui ont parlé
dans le même sens concluaient assez justement que,
1 autorité miaistêrieUe avait pu légalement changer
l'état des choses et prescrire un mode nouveau d'ad-
ministration. De leur côté, par une conclusion toute
contraire et qui paraît tout aussi juste, les pétitionnaires
demandaient à être maintenus dans des droits acquis par
une longue tolérance et par le silence de la loi. Ils solli-
citaient donc la reconnaissance du traité d'abonnement
conclu par les hospices de Nancy avec une communauté
religieuse (les sœurs de Saint-Chartes), le tout au mé-
pris de l'arrêté ministériel qui avait annulé le contrat
et prescrit un autre mode d'administration.
Le débat s'est prolongé dans ces termes. Tout le
monde est tombé d'accord sur le point important, c'est-
à-dire sur la nécessité de réviser la législation exis-
tante en cette matière. Ainsi nul inconvénient dans le
renvoi proposé de la pétition au ministre de l'intérieur.
Mais ptusieurs orateurs, et entre autres le ministre de
l'instruction publique, ont demandé l'ordre du jour sur
la partie de cette pétition qui concernait spécialement
les hospices de Nancy; ils ont justement fait observer
que cette partie de la pétition tendait à jeter te blâme
sur une mesure légalement prise par l'autorité supé-
rieure. Toutefois la Chambre a rejeté l'ordre du jour
et ordonné le renvoi sans restriction. On sait que fa
même pétition a été l'objet d'une discussion récente à
la Chambre des Députés, qui, après une épreuve dou-
teuse, a prononcé l'ordre da jour. Comme on voit, la
Chambre des Pairs a été de moins facile composition
que ta Chambre élective. Au 8arp)us quelques députes
viennent de se réunir pour présenter une proposition
tendant à régler la matière objet de cette discussion.
Aujourd'hui la Chambre des Députés a voté sans op-
position une loi qui affecta une nouvelle somme de cinq
millions aux routes de la Corse. L'une des tâches que le
gouvernement de juillet s'est imposées et qu'il remplit
avec la plus louable persévérance, c'est de mettre en
valeur cette possession magnifique jusqu'à! ors délaissée.
Fils de la Corse, Napoléon lui-même l'avait négligée,
peut-être parce qu'il en était separé par la mer, sur la-
quelle dominait l'Angleterre. Jusqu'en 1830 elle n'avait
excité qu'une médiocre sollicitude; mais depuis J 830 le
gouvernement a senti quel parti immense il pourrait
tirer de cette île vaste et féconde, admirablement poséa
dans cette Méditerranée pour laquelle s'ouvrent au-
jourd'hui de grandes destinées. Commercialement, la
Corse doit être pour nous une source d-e richesses par
ses mines et ses carrières de porphyre et de granit sans
pareil, par les bois qui la couvrent, par la fertilité de
son sol. Militairement, et qui peut dire de quels éve-
nemens la Méditerranée ne sera pas le théâtre? elle peut
devenir un Gibraltar, mais un Gibraltar qui rapportera,
au lieu d'un Gibraltar où s'enfouissent des trésors.
Jusqu'à ces derniers temps, la Corse était restée sans
moyens de communication; elle manquait de routes pour
conduire ses produits volumineux et pesans sur les
bords de la mer. Une charrette y était un objet de curio-
sité. Tout s'y transportait à dos de mulets. Elle man-
quait de ports commodes où les navires pussent venir
en tout temps recevoir ses marchandises et lui remettre
en échange celles du continent. En 4857 une loi lui a
alloaé plusieurs millions pour les routes et les ports. Les
cinq millions votés aujourd'hui serviront à lui donner
servir sans scrupule pour dompter tes caprices et les ri-
gueurs de M"' Piard. Les paroles de M. de Lo)selay
l'inquiétèrent sans le décourager. Il ne s'arrêta pas un seul
instant t l'idée d'une défaite irréparable, mais il prévit un
combat à livrer, et s'y préparant aussitôt, il ne négligea au-
cun moyen d'assurer sa victoire. Apres avoir donné à sa
toilette les soins les p!us minutieux, il se contempla une
dernière fois dans la glace, et ne put s'empocher d'être as-
sez content de sa personne; U se trouva une physionomie
plus attrayante encore qu'A l'ordinaire son teint paie et
ses yeux cernés,. grâces innacoutumées et SMes de la souf-
france, lui parurent d'une séduction capitale enHn l'hé-
roïque prestance du bras qu'il portait en écharpe le récon-
cilia presque entièrement avec les tortures qn'ii venait da
subir. En lui-même il fut forcé de convenir qu'& moins
d'être une tigrosse, aucune femme ne devait rester insensible
en face d'un homme si intéreîsant. Ce jaste sentiment dé
son mérite personnel acheva do lui rendre l'assurance
qu'avait ébranlée !a déclaration du vieil émigré.
Au moment de sortir pour aller chez M=° Piard, la sub-
stitut fut arrêté par une réflexion soudaine que lui inspira
la vue du tiroir presque vide où H chercha de l'argent.
C'est & peine, pensa-t-il, s'il me reste de quoi payer
mon chirurgien. Avant tout, il est indispensable que je voie
BIondeau; d'aiilours, une heurs n'est pas sonnée, et il est
encore trop matin pour me présenter chez Isaure.
Doslandts envoya chercher un fiacre et se Et conduire à la
rue Godot-Mturoy; en entrant dans ia maison où demeurait
BIondeau, il aperçut sous la porte cochère une do ces
grandes voitures vulgairement nommées tapissières, dont on
se sert pour tes .déménsgemens; et jetant machinalement
les yeux :ur les meublas qu'y. plaçaient plusieurs portefaix,
il reconnut les fauteuils du eaion de son ami.
J'arrive & temps, pensa-t-il; le voilà qui déménage; et
s'il a l'intention de m'éviter, j'aurais peut-être eu de la
psine à découvrir sa-oouveUe demeure.
H monta l'escalier et entendit alors une bruyante rumeur
qui venait du troisième étage; il pressa le pas et arriva
bientôt à l'appartement de Btondeau, où l'attendait une
scène imprévue qui, de surprise, le 8t s'arrêter sur ie seuii
de la porte. A travers plusieurs ouvriers occupés t décrocher
les tentures et à transporter les meubles, discutaient, gesti-
cutaient, maugréaient, criaient et Nasphem~ent uae Q
sans interruption une route de ceinture qui suivra le
bord de la mer sur toute la circonférence de nie.
La loi des ports, qui dans peu de jours sans docte
sera discutée, consacrera au port d'Ajaccio et à
celui de l'île Rousse les sommes bien modiques qui
sont nécessaires pour les rendre accessibles. Et ces
deux articles de la loi des ports survivront infailli-
bi de la Chambre. Dans peu, selon toute apparence, on
mettra la Corse en rapport direct avec Marseille, en
établissant là le quartier-général des paquebots de poste
qui aujourd'hui partent de Tonton où rien n'attire ia
population de l'île. Dieu nous garde de prédire que ies
tiens qui unissent la France à ses colonies transatlan-
tiques seront jamais brisés mais tous les efforts de
l'administration préparent un état de choses où ta France
aura à ses portes une colonie plus étendue, plus pro-
ductive, cent fois plus aisée à défendre, et exempte de
la !épre de l'esclavage.
Dés aujourd'hui l'administration est en mesure de
fournir;au pays une preuve des ressources que la Corse
renferme et de ce qu'en peut retirer le Trésor. La Corse
présente une immense étendue de forêts majestueuses
où tes plus beaux bois de construction pourrissent sur
pied, pendant que les chantiers de Touton font venir à
grands frais des matériaux du fond de ta Baltique. Jus-
qu'à ce jour ces &)rêt6 n'ont eu d'autre résultat que d'ex-
citer chez les voyageurs une admiration stérile. Au
moyea des routes déjà construites et de celles qui s'exé-
cutent avec une rapidité à laquelle les ingénieurs des
ponts-et-chaussées n'avaient pas accoutumé le pays,
~exploitation des forêts de la Corse est désormais pos-
sible. Les capitaux, qui commencent à prendre le che-
min de la Corse, se tourneront vers les forets lorsque
l'administration les y conviera. La bonne volonté des
Chambres en faveur de la Corse n'est plus douteuse
mais il sera bien plus facile d'obtenir pour elle tous les
fonds qu'elle réclame encore, lorsqu'il aura été claire-
ment démontré que ai elle coûte elle peut aussi rapporter.
La Chambre des Députés a rapporté aujourd'hui la
loi du 9 juillet 1858, relative à la concession d'un che-
min de fer de Lille à Duckerque, et annulé tontes les
clauses et conditions du cahier des charges, accepté
par le concessionnaire.
M. le maréchal Clauzel a soumis à la Chambre une
proposition sur le traitement des officiers en réforme.
Cette proposition sera discutée samedi prochain.
Un projet de loi portant allocation d'un crédit sup-
ptémentaire pour le ministre des travaux publics a
donné lieu à M. GlaM-Bizoin d'attaquer la création du
sous-secrétaire-d'Etat dont on a doté ce nouveau dé-
partement ministériel. M. Glais-Bizoin pense qu'un sons-
secrétaire d'Etat aux travanx puMcs est MHtHe par
ceite unique raison que le ministère des travaux publics
n'est qu'un démembrement du ministère de l'intérieur.
L'honorable député de Loudéac est monté deux fois à la
tribune pour développer cet argument.
H s'agit de savoir non pas précisément si le ministère
des travaux publies est ou n'est pas un démembrement
du mmistère de l'intérieur, mais bien si ce ministère,
dans l'état de choses actael et avec l'immense intérêt
qui doit s'attacher aux questions industrielles, est ou
n'est pas une innovation uti)e, indispensable même; et
c'est sur quoi il ne saurait y avoir un doute sérieux.
L'importance de ce ministère une fois reconnue,U serait
dlf6cile de refuser au ministre dirigeant un employé su-
penear chargé de veiller à l'exécutiun des projets mi-
msténels. C'est ce qu'a répondu M. Dufaure et la Cham-
bre a partagé cette opiaion en adoptant à une trés forte
majorité le projet de crédit supplémentaire.
Au fond rien ne nous semble moins d'accord avec
l'esprit parlementaire que ces attaques contre une plue
grande division du 'pouvoir ministériel. Il faut bien re-
connaître, en passant, que le personnel du pouvoir est
infiniment restreint, et cela dans un grand pays comme
la France, et sous un gouvernement dont le principe
tient en éveil toutes les ambitions.
Cet ensemble de huit à neuf personnages gouvernans,
en présence ~t'une Chambre où les partis se divisent et se
subdivisent à l'iaûni, a quelque chose d'incomplet, da
cbétif, qui le condamne de jour en jour à une sorte
d'isolement. Un plus grand nombre d'existences minis-
térielles et quasi ministérielles offre du moins une ga-
rantie contre les coalitions parlementaires. N'y aurait-il
que cela de gagné cela vaut la peine qu'on y songe.
H paratt que la noaveUe de t'arrivée de la flotte russe
à Inada, sur les côtes de Turquie, entre Boargas et le
douzaine d'individus qui se mettaient sons le nez, les uns
MX antres, avec âne pantomime fort véhémente, des car-
res de papier où l'on apercevait autant de chiffres que de
mots. La centre de ce groupa turbulent était occupé par
un gros nomma d'une cinquantaine d'années qui lui-même
tenait A ta main plusieurs feuillets plus on moins timbrés,
à l'aide desquels ti repoussait victorieusement les attaques
dont il était l'objet.
Qu'avez-vous à réclamar ? disait-il d'une voix de basse-
taille qui lui eût fait honneur au lutrin. Vous dois-je quel-
que chose ? Ne suis-je pas /!ot« comme vous ? Pour ravoir
mes meubles, ne m'a-t-ii pas fallu payer lo terme courant
an propriétaire ? sans compter la perte que j'éprouve. Un
mobther ~a6K depuis six mois, pas davantage Le voilà
frais Regardez si ça ne fait pas dresser les chevenx de la
tête continua-t-il en montrant sur le damas des rideaux et
sur le divan les taches et les brûlures qu'y avaient faites
à l'envi les cigares et le punch.
Il y aura du déchet, je ne dis pas non, interrompit de
sa voix criarde M. Bigarré qui ngarait au premier rang
dans cette émeute de créanciers mais qa'est-co que cela
auprès d'un mémeire da i.830 fr. pour argenterie livrée à
ce va-na-pieds et dont je ne toucherai peut-être jamais un
sou M'a-t-il trompé, ce gueux-là 1
Et moi donc t s'écria M" Tavernier en brandissant
avec mdignaUon son cabas vide; pour des richards comme
vous, quefques cents francs de pins ou de moins ne sont
pas une affaire; mais, moi, une pauvre vieille femme,
obligée de gagner sa vie! Dire -que j'ai retiré 'cinquante
trancs de ma pauvre caisse d'épargne pour les lui prêter, à
ce rnine-maieon Si l'on m'écoutait, tous ceux à qui il doit
emporteraient d'ici quelque chose. Pourquoi donc est-ce
que ie tapis'ier aurait tout et les autres rien ?
C'est vrai, elle a raison, dirent en chœur platienrs dos
assistans.
–La vieille, allez donc voir dans la cour si j'y suis, s'6-
cria le créancier privilégie qui regarda son entourage de
l'air dont un chien rongeant un os épie ceux de ses confrères
qui menacent son repas. Et vous. Messieurs, reprit-i!, quand
vous crierez jusqu'à demain, à quoi cala vous mènera-t-il ?
Cet appartement est loué en mon nom; voilt mon bail en
régie je suis ici chez moi, et, s'il me platt de déménager,
cela ne regarde pereonne.
Bosphore, était inexacte ou prématurée ;.car la Cax~e
d'~M~&oM~ s'exprime ainsi à ce scjet~ sous la date de
Vienne,Ie7jnin:
< Les dernières nonveHos d'Odessa, da 29 ma!, ~'annoncent
pas le départ d'une Sotte russe de Séba~topo), ellos ne font
pas mention de la nouvelle publiée sur la foi de ii: corres-
pondance de Trieste, que des vaisseaux de trampert M"
raient été nolisés. En général les nouveHes d'0ded'accréditer les bruits do rupture en Orient, s'accordent &
représenter le ~s sement menacé. N
Toat en espérant que la haine et la passion du Sultan
contre son ancien vassal céderont aux représentations
assidues de la diplomatie, l'attention générale ne se
porte pas moins vers les contrées où peuvent se débattre
btentôt à main armée les grands intérêts du commerce
et ceux de l'équilibre européen.
Après tant de récits contradictoires ou exagérés qui
depuis plusieurs jours servent d'aliment à la curiosité
pubtique sur les mouvemens des armées en Syrie nous
trouvons enfin dans le journal officiel autrichien, ~6-
servateur, du 9 de ce mois des renseignemens où se
trouvent précisés pour la première fois les dates, les
heux, les noms avec beaucoup d'exactitude. C'est ce
qui a été publié de plus satisfaisant jusqu'à ce jour. En
voici le texte
Vienae, 9ja!n.
D~s rapports omciels d'Alexandria des i0 et 16 mai con-
tiennent les détails saivans sur l'état des affaires en Syrie
< Le 2t avril, la première co!onne de l'armée ottomane
composée de trois régimens d'infanterie, sous le comman~
dément d'Ismaë!-Pacaa, qui venait d'Orfa, a franchi l'Eu-
phrate près d'El-Bir, pendant que trois autres régimens
d'infanterie, neufesc&drons et cinq batteries prenaient po-
sition sur ia rive gauche. Cette force peut s'évaluer à 8 ou
i0,000 hommes. Le principal corps d'armée. fort de <0 à
45,000 hommes avec quatorze batteries d'artiHerio. soos les
ordres de HaËz-Pacha, était arrive en même temps à Semi-
sat, sur ta rive droite de l'Euphrate. Le 5 mai, ~oMèl-Pa-
cha s'avança jusqu'à Nasil. à trois, lieues de Bir, sur la route
d'Alep, dans le pachahk de Marasch, et prit possession de
cette petite ville frontière.
B Jusqu'au 6 mai on n'avait entendu parler d'aucun
mouvement ultérieur de l'armé ottomane. Cependant le
bruit s'étant répandu que les pachas de Mossoul et de Bag-
dad s'étaient mis en marche vers l'Euphrate, qu'ils devaient
traverser près de Der, le 3 mai, l'armée égyptienne se con-
centra & Alep. Le 6 mai, 35,000 hommes d'infanterie cinq
régimens de cavalerie et deux régimens d'artillerie s'y
trouvaient réunis. Cinq rumens d'infanterie et un détache-
ment de cavalerie, formant un corps de 6,000 hommes
restaient en position t la frontière septentrionale du Tanrus*
L'avant-garde d'Ibrahim se trouvait à Aïtab et à Sadjour M
est probable qu'elle se sera repliée sur Alep.
8,000 Maronites se trouvaient à Balbek,
du côté des districts des Druses et des Motoualis fi)
Ibrahim avait reçu de son père l'ordre forme! d'éviter
~out eng~emeNt, autant que ceïa serait possiMe.
D'après ces détails, qui portent le cachet Me la ve-
rité, l'armée tnrqae de l'Euphrate est éva!aée à cin-
quante ou cmquante-cinq mille hommes seulement et
celle d'ïbrahtm à trente-cinq ou quarante mille. Il v a
loin de ia aux cent et cent cinquante mille hommes at-
tribués aux Ottomans par les correspondances du parti
turc, et aux soixante-quinze ou qnatre-Yinst mille
rangés sons les ordres d'Ibrahim et de Soliman-Sève
par celles du parti égyptien. Dans ce fatras d'exaséra-
tton dont on nous repait souvent de part et d'antre
nous sommes forcés de reconnaître qae les correspon-
dances égyptiennes méritent la palme. Nous en avoae
regret pour une cause que nous affectionnons et à
laquelle ses défenseurs ofncieux feraient plus d'hon-
neur en montrant un peu plus d'impartialité. Le
gros de 1 armée d'Haaz-Pacha est encore cantonné
sur le hautEuphrate, à Sémisat, à deux journées
de Bir, que déjà on nous la représente épuisée. com-
me si etie venait de faire une pénibie campagne,
ravagée par les maladies, manquant de vivres, ré-
datte aa tiers de ration, et affaiblie par la désertion
au point que pour arrêter la fuite de ses setdats le
général turc aurait fait creuser des fossés autour de
son camp. Les correspondans du parti ottoman ne
sont pas restés en arrière, chacun enQant outre me-
sure, non pas encore ses victoires, mais ses chances de
fortune et les chances de détresse de son adversaire. Les
Européens du Levant, qui sont les auteurs de tous ces `
bulletins, s'épargneraient beaucoup de peines et à noas
beaucoup d'incertitudes, s'ils voulaient bien s'en tenir à
~défaits instructifs.
(1) Sar ces diverses peuplades syrfennes, sur !enn mœurs tenf
relfg on. les montagnes qo'tls hatXteat, vo!r ~G~~rM~'M~
Mr~He deMattebrua et Haot, édition~ 1838
t -Çhnt! St. en étendant brusquement les deuxbrasW~a?
vermer qui venait d'apercevoir Deslandes sur le eeaH de la
porte..
d~ ~~S y~A~tt~ roula
de droite et de gauche ses yeux louches, et posant les deux
mains sur la large bouche de M. ~S pour
reprendre la parole
"P'e d'ans voix mystérieuse. Silenoa
~?" Moas:ear qa! arri~?c'es~
ami de M. Gustan, un homme Mm~M~~ riche qui lui a
apporté, il n'y a pas deux mois, gros comme moi~ebi")e~
?e~po-ur~p~- cher homme
vient ici pour tout payer.
va5?Jv~r?f.~uer' qui, ne pou-
vant parvenir à s'expliquer la scène dont il était témoin,
demeurait immobile & l'entrée du .alon. Tout à coup, par
un mouvement simaltanë semb)ab:e an premierëîaad~ c~
vaux d'une courM quand a sonné le départ, le Jr.upeenMer
sepréc.pita vers Demandes, qui, en recuit d'étonnnement,
faJilt tomber &!a renverM. Les prétention, rivales des créan-
ciers éclatèrent en temps en réclamations ~~t
assourdissantes.
Monsieur, Yoi!à plus d'un an que j'attends le Daiamant
de mon mémoire, s'ëcriatt i'un d'eux, en qui~nrocon?~
sait faci~ment un tailleur A la phy.ionom~arq~e qu~v~t
donnée à ses jambes l'habitude d'être assis àla~rq~
Monsieur. un père de fami!!e. cinq enfan<
desmaiheurs. disait d'un air piteux un botUorM~puis
la même époque chaussait Biondeau à crédit. Mon bon Mqnsiear, c'est moi qui Tous at apporté à dé-
jeuner l'autre fois; vous vous le rappelez Men? Je me FP
commande à votre chère bienveiUance, ainsi que mes c~'
S~vermer' parlait d'une ~tSe
Mm~ Tavernier.
-Monsieur, criait M. Big-arré, qai a lui seu! Msait ntus
de bruit que tous les autres, permettez-moi deredam~
un estant votre attention; s'il est une créance qui Se
de l'intérêt et de la faveur, j'ose prétendre quec~lf
mienne. Vous vous en convaincrez facilement, eivousv~uiM
bien jeter un seul regard sur ce papier, voulez
Ah çà cinq cent mille dMMM qa~ yon,j
ON S ABONNE
rae des Prétres-SaiNt-Gormain-
l'jtnxerroie, n" 17.
tBJOE: ,A
90'ffanM pouf trois moi?.
40 francs poaf six mou.
80_fracM poar l'acné
JO~MAL DES DEBATS
POMTtQtm ETMTTERAmE~
MAMM.
9NT mzçOIT 1BS AVJN A NMtÉ&zn
tOM le: JOHM,
depuis atxhearetda matin
jusqu'à quatre henrea,
au Bureau du Journa!.
te rnix Bza nNzn'HMf~
p9t de i fr. la ligae.
Autriche.
~tennc, 8 j'Mttt.
L'Empereur et l'Impératrice sont arrivés à Presbonrg le
5 au soir. Le lendemain, une nombreuse députation des
Etats s'est rendue auprès de LL. MM. pour tes complimenter
et teur offrir l'hommage d'un respectueux dévouement.
~T~~ ensuite rendu en grande cérémonie dans
ïa salle des Etats, et a ouvert solennellement !a session par
.un discours prononce du h!ut du tr6ne. L'archiduc-palatin
~~?? ~° nom des Etats. Les propositions royales
ont été immédiatement communiquées aux Etats.
Le 5~~ de Metternich est attendu ici cette après-midi.
venant de Prtsbourg. (Ca~tMe d'A~oM~.)
€!raude-Breta~ae
2.on<ït'M,i5j'Mtn.
Une légère amélioration depuis l'ouverture a signalé !e
cours des fonds hollandais. Le Cinq pour 100 est a i02 7/8
K/P~~ ~S- Colombitins 32 i/4. Consolidés,
N5 5/8 ;)/4 pour I'onv
Banque t9i 1/2 190 t/2. Il se fait très peu d'affaires sur les
'valeurs étrangères. Fonds actif espagnol en baisse, i9 5/8.
Aucune vacation sur les valeurs passive et différée. Portu-
gais Cmq pour 100, 58 5/8 5/8. Coiombiens, 30 S/8. Hollan-
aais Cmq pour 100, 102 5/4. Peu de biUets ont été apportes
cies. Largent est très rare eur les YSLiturs naLtionalas et
étrangères.
–Mardi dernier est arrivé à Portsmouth le brick russe Ga-
~cAt~ amené de la côte d'Afrique. où il a été capturé
P* Sa Majtsté SNroMM, de seize canons, capi-
taine Hill, comme faisant la traite. Tout l'équipage de ce
brick prétendu russe, ainsi que le capitaine, sont natifs
a Espagne. Comme il n'y a ancun commissaire russe dan:
le tnbunal de commission mixte créé à Sierra-Leone,
.et quu est inouï qu'un navire russe ait jamais été employé
au trano des esclaves. il y a toute raison de croire que c'est
un négrier espagnol. C'est le lieutenant Rowlett, capitaine e
en second du brick Sarce~ qui a été chargé de conduire
cette pnso en Angleterre. (Standard.)
On lit dans te Gi~oto-CAroMMfo
"La grande démonttration de Glasgow en faveur du suf-
frage universe! a eu lien lundi dernier dans la vaste plaine
qui étend devant c
tings simultanés dans toute: les grandes villes de FEcoMe
et de l'Angleterre. De très bonne heure des carps da musi-
que parcouraient les divers quartiers de la ville pour an-
peler les htbitans qui arrivaient en foule à l'heure Sxée
pour le rendez-vous. Les radicaux arrivèrent de divers
cotes avec leurs bannières et musique en tête. Un ffrand
nombre de bannières avaient été plantées dans le sot on
en remarquait surtout dsux noires sur l'une se trouvait
une teto de mort avec deux os en croix et cette devise La
mort M<
~t< MM ~<- M~~Ht~~ D La plupart des devises ~no-
taient une intention de ftiro un appel à !a force bruttie
qui cantrastait avec le catmo et l'ordre qui n'ont cesaé de
régner dans l'assemblée. M. Moir ayant été appelé à la pré-
stdence, on donna lecture de quelques versets du quatre-
~ngt-quatorzfÈme psanme. Le président nt ensuite quel-
oues observations tendent à démontrer que ce meeting éta-
DiMsatt la~roave que ies classes ouvrières ne cesseraient de
se plamdre qu'au moment où le suffrage universel aurait
été accordé. Diverses résolutions furent ensuite adoptées;
par la première, l'assemblée s'engagea & continuer la lutte
jusqu au moment où le suffrage universel serait devenu la
iotdu pays. ït fut décidé également que le peuple retire-
rait son argent des caisses d'épargne; quand la Convention
nationale Im en donnerait l'ordre. Il y avait de 8 à 10 mille
psrsonnoa présentes &l'assomb!éo.B n aiumtm.
Dans la suite de la séance de la Chambre des Com-
munes du i4, lord F. Egerton, lord Stanley, et lord Ashiey
ont successivement pris la parole au sujet du bill concernant
un nouveau plan d'éducation nationale. M. Wyse demande
l'ajournement du débat. Les tribunes pabiiques sont éva
cuoes, mais la foule qui les occupe reste en dehors pour
reprendre ses places après la division. Néanmoins. après
une conversation très animée, la discussion a été ajournée
à mercredt i9. Après s'être occupée de quelques objets à
l'orareda jour, la Chambre s'ajourne.
FRANCE.
PARIS,i7 JUIN.
H y a eu séance aujourd'hui à la Chambre des Pairs.
M. le comte Philippe de Ségur a prononcé l'éio~o fané-
bre de M. le maréchal comte de Lobao. La Chambre a
entenda avec un vif intérêt le tableaa brillant qae l'é-
loqaent écrivain de la campagne de Rnssiea tracé d'une
carnere couronnée par le double éctat de la gloire
cuiltaire et du courage civit, par la réonion de tous les
devoaemen: qui font le guerrier intrépide et le grand
citoyen.
~CMtMetoM da Jonm~ des Mébats.
LES AILES D'ICARE.
XV. ( ~oy. les Numéros des 27 et 28 avril, ceux des 2,3, S, 8,
ii, 1S, i8, 23 et 38 mai, et ceux des 4,9 et i3 juin.)
Les stoïciens, il n'y en a guère mettent leur amour-
propre à supporter avec constance l'adversité les hommes
intoUigens vont plus loin et cherchent à utitisef la malheur
môme Deslandes, qui se piquait d'esprit plus que de phi-
losophie, avait pour principal sujet de méditation depuis
quelques jours le proBt qu'il attendait de sa blessure à me-
sure que ses douleurs s'étaient tempérées, sa pensée déli-
vrée du ciliée qu'une sensation cuisante impose toujours
aux âmes les plus vivaces, avait enfoorché le doigt qu'H n'a-
vait ptus, comme & minuit une sorcière se fait un cheval de
ton balai; mais au Ueu d'aller au sabbat, l'imagination du
substitut s'élançait vers ces régions non moins ardues ot siè-
gent, avec ou sans pied fourchu, les puitsans de la terre,
et dont sa main mutilée devait, pensait-il, lui aplanir le
chemin.
Maintenant que je me suis battu pour Isaure elle est
à moi, se disait-il avec une fatuité martiale rancune, or-
gueil, prudence, dévotion il n'est rien en elle qui puisse
résister désormais à l'ascendant décisif que doit me donner
ma blessure, si j'en sais tirer parti. Toutes les femmes
celles-là mômes qui n'en conviennent pas, ont un faible pour
les aventures, et se laissent éblouir par le moindre renet
des mœurs chevaleresques. Grâce à ce duel, qui, ainsi que
tous les autres malheurs, a son bon cote, me voilà devenu
tout-à-fait un héros de roman; pourquoi ne jouirais-je pas
des prérogatives du métier, qui sont de plaire, de séduire
et de triompher?
Quoiqu'on se parlant de la sorte, Deslandes affectât âne
ironie dirigée contre lui-même; au fond il croyait ferme-
méat M prestige de sa Nessure, et U ét~t décidé s'en
La Chambre a ensuite adopté après âne courte dis-
cussion, le projet de loi relatif à l'ouverture d'un cré-
dit extraordinaire pour l'inscription des pensions mili-
taires en 1859.
La suite de la séance a été remplie par le rapport de:
pétitions. Une seule de ces pétitions mérite d'être si-
gnalée, car elle a été l'objet d'u~e longue et assez rive
discussion. Il s'agissait de la pétition déjà connue par
laquelle la commission administrative des hospices de
Nancy réclame contre t'arrêté pris par le ministre de
t'intérieur pour soumettre tous les hospices du royaume
à un régime unique d'administration et de comptabilité.
La réclamation soumise à la Chambre avait un double
objet: elle soulevait une question de principe et une
question d'intérêt local. En premier lieu, les hospices
ont-ils le droit de s'administrer librement, suivant
les convenances, les habitudes, les nécessités to-
cales, ou bien seront-ils soumis à des règlemens gé-
néraux uniformes, imposés par {'administration cen-
trale ? Telle est la question de principe. On voit qu'il
s'agit au fond du grand procès qui se débat entre la
centralisation administrative et les libertés locales.
En fait, on reconnaît assex généralement que sur te
point débattu la législation existante est muette ou
tout au moins équivoque. De ta, M. te ministre de
l'instruction publique et les orateurs qui ont parlé
dans le même sens concluaient assez justement que,
1 autorité miaistêrieUe avait pu légalement changer
l'état des choses et prescrire un mode nouveau d'ad-
ministration. De leur côté, par une conclusion toute
contraire et qui paraît tout aussi juste, les pétitionnaires
demandaient à être maintenus dans des droits acquis par
une longue tolérance et par le silence de la loi. Ils solli-
citaient donc la reconnaissance du traité d'abonnement
conclu par les hospices de Nancy avec une communauté
religieuse (les sœurs de Saint-Chartes), le tout au mé-
pris de l'arrêté ministériel qui avait annulé le contrat
et prescrit un autre mode d'administration.
Le débat s'est prolongé dans ces termes. Tout le
monde est tombé d'accord sur le point important, c'est-
à-dire sur la nécessité de réviser la législation exis-
tante en cette matière. Ainsi nul inconvénient dans le
renvoi proposé de la pétition au ministre de l'intérieur.
Mais ptusieurs orateurs, et entre autres le ministre de
l'instruction publique, ont demandé l'ordre du jour sur
la partie de cette pétition qui concernait spécialement
les hospices de Nancy; ils ont justement fait observer
que cette partie de la pétition tendait à jeter te blâme
sur une mesure légalement prise par l'autorité supé-
rieure. Toutefois la Chambre a rejeté l'ordre du jour
et ordonné le renvoi sans restriction. On sait que fa
même pétition a été l'objet d'une discussion récente à
la Chambre des Députés, qui, après une épreuve dou-
teuse, a prononcé l'ordre da jour. Comme on voit, la
Chambre des Pairs a été de moins facile composition
que ta Chambre élective. Au 8arp)us quelques députes
viennent de se réunir pour présenter une proposition
tendant à régler la matière objet de cette discussion.
Aujourd'hui la Chambre des Députés a voté sans op-
position une loi qui affecta une nouvelle somme de cinq
millions aux routes de la Corse. L'une des tâches que le
gouvernement de juillet s'est imposées et qu'il remplit
avec la plus louable persévérance, c'est de mettre en
valeur cette possession magnifique jusqu'à! ors délaissée.
Fils de la Corse, Napoléon lui-même l'avait négligée,
peut-être parce qu'il en était separé par la mer, sur la-
quelle dominait l'Angleterre. Jusqu'en 1830 elle n'avait
excité qu'une médiocre sollicitude; mais depuis J 830 le
gouvernement a senti quel parti immense il pourrait
tirer de cette île vaste et féconde, admirablement poséa
dans cette Méditerranée pour laquelle s'ouvrent au-
jourd'hui de grandes destinées. Commercialement, la
Corse doit être pour nous une source d-e richesses par
ses mines et ses carrières de porphyre et de granit sans
pareil, par les bois qui la couvrent, par la fertilité de
son sol. Militairement, et qui peut dire de quels éve-
nemens la Méditerranée ne sera pas le théâtre? elle peut
devenir un Gibraltar, mais un Gibraltar qui rapportera,
au lieu d'un Gibraltar où s'enfouissent des trésors.
Jusqu'à ces derniers temps, la Corse était restée sans
moyens de communication; elle manquait de routes pour
conduire ses produits volumineux et pesans sur les
bords de la mer. Une charrette y était un objet de curio-
sité. Tout s'y transportait à dos de mulets. Elle man-
quait de ports commodes où les navires pussent venir
en tout temps recevoir ses marchandises et lui remettre
en échange celles du continent. En 4857 une loi lui a
alloaé plusieurs millions pour les routes et les ports. Les
cinq millions votés aujourd'hui serviront à lui donner
servir sans scrupule pour dompter tes caprices et les ri-
gueurs de M"' Piard. Les paroles de M. de Lo)selay
l'inquiétèrent sans le décourager. Il ne s'arrêta pas un seul
instant t l'idée d'une défaite irréparable, mais il prévit un
combat à livrer, et s'y préparant aussitôt, il ne négligea au-
cun moyen d'assurer sa victoire. Apres avoir donné à sa
toilette les soins les p!us minutieux, il se contempla une
dernière fois dans la glace, et ne put s'empocher d'être as-
sez content de sa personne; U se trouva une physionomie
plus attrayante encore qu'A l'ordinaire son teint paie et
ses yeux cernés,. grâces innacoutumées et SMes de la souf-
france, lui parurent d'une séduction capitale enHn l'hé-
roïque prestance du bras qu'il portait en écharpe le récon-
cilia presque entièrement avec les tortures qn'ii venait da
subir. En lui-même il fut forcé de convenir qu'& moins
d'être une tigrosse, aucune femme ne devait rester insensible
en face d'un homme si intéreîsant. Ce jaste sentiment dé
son mérite personnel acheva do lui rendre l'assurance
qu'avait ébranlée !a déclaration du vieil émigré.
Au moment de sortir pour aller chez M=° Piard, la sub-
stitut fut arrêté par une réflexion soudaine que lui inspira
la vue du tiroir presque vide où H chercha de l'argent.
C'est & peine, pensa-t-il, s'il me reste de quoi payer
mon chirurgien. Avant tout, il est indispensable que je voie
BIondeau; d'aiilours, une heurs n'est pas sonnée, et il est
encore trop matin pour me présenter chez Isaure.
Doslandts envoya chercher un fiacre et se Et conduire à la
rue Godot-Mturoy; en entrant dans ia maison où demeurait
BIondeau, il aperçut sous la porte cochère une do ces
grandes voitures vulgairement nommées tapissières, dont on
se sert pour tes .déménsgemens; et jetant machinalement
les yeux :ur les meublas qu'y. plaçaient plusieurs portefaix,
il reconnut les fauteuils du eaion de son ami.
J'arrive & temps, pensa-t-il; le voilà qui déménage; et
s'il a l'intention de m'éviter, j'aurais peut-être eu de la
psine à découvrir sa-oouveUe demeure.
H monta l'escalier et entendit alors une bruyante rumeur
qui venait du troisième étage; il pressa le pas et arriva
bientôt à l'appartement de Btondeau, où l'attendait une
scène imprévue qui, de surprise, le 8t s'arrêter sur ie seuii
de la porte. A travers plusieurs ouvriers occupés t décrocher
les tentures et à transporter les meubles, discutaient, gesti-
cutaient, maugréaient, criaient et Nasphem~ent uae Q
sans interruption une route de ceinture qui suivra le
bord de la mer sur toute la circonférence de nie.
La loi des ports, qui dans peu de jours sans docte
sera discutée, consacrera au port d'Ajaccio et à
celui de l'île Rousse les sommes bien modiques qui
sont nécessaires pour les rendre accessibles. Et ces
deux articles de la loi des ports survivront infailli-
bi
mettra la Corse en rapport direct avec Marseille, en
établissant là le quartier-général des paquebots de poste
qui aujourd'hui partent de Tonton où rien n'attire ia
population de l'île. Dieu nous garde de prédire que ies
tiens qui unissent la France à ses colonies transatlan-
tiques seront jamais brisés mais tous les efforts de
l'administration préparent un état de choses où ta France
aura à ses portes une colonie plus étendue, plus pro-
ductive, cent fois plus aisée à défendre, et exempte de
la !épre de l'esclavage.
Dés aujourd'hui l'administration est en mesure de
fournir;au pays une preuve des ressources que la Corse
renferme et de ce qu'en peut retirer le Trésor. La Corse
présente une immense étendue de forêts majestueuses
où tes plus beaux bois de construction pourrissent sur
pied, pendant que les chantiers de Touton font venir à
grands frais des matériaux du fond de ta Baltique. Jus-
qu'à ce jour ces &)rêt6 n'ont eu d'autre résultat que d'ex-
citer chez les voyageurs une admiration stérile. Au
moyea des routes déjà construites et de celles qui s'exé-
cutent avec une rapidité à laquelle les ingénieurs des
ponts-et-chaussées n'avaient pas accoutumé le pays,
~exploitation des forêts de la Corse est désormais pos-
sible. Les capitaux, qui commencent à prendre le che-
min de la Corse, se tourneront vers les forets lorsque
l'administration les y conviera. La bonne volonté des
Chambres en faveur de la Corse n'est plus douteuse
mais il sera bien plus facile d'obtenir pour elle tous les
fonds qu'elle réclame encore, lorsqu'il aura été claire-
ment démontré que ai elle coûte elle peut aussi rapporter.
La Chambre des Députés a rapporté aujourd'hui la
loi du 9 juillet 1858, relative à la concession d'un che-
min de fer de Lille à Duckerque, et annulé tontes les
clauses et conditions du cahier des charges, accepté
par le concessionnaire.
M. le maréchal Clauzel a soumis à la Chambre une
proposition sur le traitement des officiers en réforme.
Cette proposition sera discutée samedi prochain.
Un projet de loi portant allocation d'un crédit sup-
ptémentaire pour le ministre des travaux publics a
donné lieu à M. GlaM-Bizoin d'attaquer la création du
sous-secrétaire-d'Etat dont on a doté ce nouveau dé-
partement ministériel. M. Glais-Bizoin pense qu'un sons-
secrétaire d'Etat aux travanx puMcs est MHtHe par
ceite unique raison que le ministère des travaux publics
n'est qu'un démembrement du ministère de l'intérieur.
L'honorable député de Loudéac est monté deux fois à la
tribune pour développer cet argument.
H s'agit de savoir non pas précisément si le ministère
des travaux publies est ou n'est pas un démembrement
du mmistère de l'intérieur, mais bien si ce ministère,
dans l'état de choses actael et avec l'immense intérêt
qui doit s'attacher aux questions industrielles, est ou
n'est pas une innovation uti)e, indispensable même; et
c'est sur quoi il ne saurait y avoir un doute sérieux.
L'importance de ce ministère une fois reconnue,U serait
dlf6cile de refuser au ministre dirigeant un employé su-
penear chargé de veiller à l'exécutiun des projets mi-
msténels. C'est ce qu'a répondu M. Dufaure et la Cham-
bre a partagé cette opiaion en adoptant à une trés forte
majorité le projet de crédit supplémentaire.
Au fond rien ne nous semble moins d'accord avec
l'esprit parlementaire que ces attaques contre une plue
grande division du 'pouvoir ministériel. Il faut bien re-
connaître, en passant, que le personnel du pouvoir est
infiniment restreint, et cela dans un grand pays comme
la France, et sous un gouvernement dont le principe
tient en éveil toutes les ambitions.
Cet ensemble de huit à neuf personnages gouvernans,
en présence ~t'une Chambre où les partis se divisent et se
subdivisent à l'iaûni, a quelque chose d'incomplet, da
cbétif, qui le condamne de jour en jour à une sorte
d'isolement. Un plus grand nombre d'existences minis-
térielles et quasi ministérielles offre du moins une ga-
rantie contre les coalitions parlementaires. N'y aurait-il
que cela de gagné cela vaut la peine qu'on y songe.
H paratt que la noaveUe de t'arrivée de la flotte russe
à Inada, sur les côtes de Turquie, entre Boargas et le
douzaine d'individus qui se mettaient sons le nez, les uns
MX antres, avec âne pantomime fort véhémente, des car-
res de papier où l'on apercevait autant de chiffres que de
mots. La centre de ce groupa turbulent était occupé par
un gros nomma d'une cinquantaine d'années qui lui-même
tenait A ta main plusieurs feuillets plus on moins timbrés,
à l'aide desquels ti repoussait victorieusement les attaques
dont il était l'objet.
Qu'avez-vous à réclamar ? disait-il d'une voix de basse-
taille qui lui eût fait honneur au lutrin. Vous dois-je quel-
que chose ? Ne suis-je pas /!ot« comme vous ? Pour ravoir
mes meubles, ne m'a-t-ii pas fallu payer lo terme courant
an propriétaire ? sans compter la perte que j'éprouve. Un
mobther ~a6K depuis six mois, pas davantage Le voilà
frais Regardez si ça ne fait pas dresser les chevenx de la
tête continua-t-il en montrant sur le damas des rideaux et
sur le divan les taches et les brûlures qu'y avaient faites
à l'envi les cigares et le punch.
Il y aura du déchet, je ne dis pas non, interrompit de
sa voix criarde M. Bigarré qui ngarait au premier rang
dans cette émeute de créanciers mais qa'est-co que cela
auprès d'un mémeire da i.830 fr. pour argenterie livrée à
ce va-na-pieds et dont je ne toucherai peut-être jamais un
sou M'a-t-il trompé, ce gueux-là 1
Et moi donc t s'écria M" Tavernier en brandissant
avec mdignaUon son cabas vide; pour des richards comme
vous, quefques cents francs de pins ou de moins ne sont
pas une affaire; mais, moi, une pauvre vieille femme,
obligée de gagner sa vie! Dire -que j'ai retiré 'cinquante
trancs de ma pauvre caisse d'épargne pour les lui prêter, à
ce rnine-maieon Si l'on m'écoutait, tous ceux à qui il doit
emporteraient d'ici quelque chose. Pourquoi donc est-ce
que ie tapis'ier aurait tout et les autres rien ?
C'est vrai, elle a raison, dirent en chœur platienrs dos
assistans.
–La vieille, allez donc voir dans la cour si j'y suis, s'6-
cria le créancier privilégie qui regarda son entourage de
l'air dont un chien rongeant un os épie ceux de ses confrères
qui menacent son repas. Et vous. Messieurs, reprit-i!, quand
vous crierez jusqu'à demain, à quoi cala vous mènera-t-il ?
Cet appartement est loué en mon nom; voilt mon bail en
régie je suis ici chez moi, et, s'il me platt de déménager,
cela ne regarde pereonne.
Bosphore, était inexacte ou prématurée ;.car la Cax~e
d'~M~&oM~ s'exprime ainsi à ce scjet~ sous la date de
Vienne,Ie7jnin:
< Les dernières nonveHos d'Odessa, da 29 ma!, ~'annoncent
pas le départ d'une Sotte russe de Séba~topo), ellos ne font
pas mention de la nouvelle publiée sur la foi de ii: corres-
pondance de Trieste, que des vaisseaux de trampert M"
raient été nolisés. En général les nouveHes d'0de
représenter le ~s
Toat en espérant que la haine et la passion du Sultan
contre son ancien vassal céderont aux représentations
assidues de la diplomatie, l'attention générale ne se
porte pas moins vers les contrées où peuvent se débattre
btentôt à main armée les grands intérêts du commerce
et ceux de l'équilibre européen.
Après tant de récits contradictoires ou exagérés qui
depuis plusieurs jours servent d'aliment à la curiosité
pubtique sur les mouvemens des armées en Syrie nous
trouvons enfin dans le journal officiel autrichien, ~6-
servateur, du 9 de ce mois des renseignemens où se
trouvent précisés pour la première fois les dates, les
heux, les noms avec beaucoup d'exactitude. C'est ce
qui a été publié de plus satisfaisant jusqu'à ce jour. En
voici le texte
Vienae, 9ja!n.
D~s rapports omciels d'Alexandria des i0 et 16 mai con-
tiennent les détails saivans sur l'état des affaires en Syrie
< Le 2t avril, la première co!onne de l'armée ottomane
composée de trois régimens d'infanterie, sous le comman~
dément d'Ismaë!-Pacaa, qui venait d'Orfa, a franchi l'Eu-
phrate près d'El-Bir, pendant que trois autres régimens
d'infanterie, neufesc&drons et cinq batteries prenaient po-
sition sur ia rive gauche. Cette force peut s'évaluer à 8 ou
i0,000 hommes. Le principal corps d'armée. fort de <0 à
45,000 hommes avec quatorze batteries d'artiHerio. soos les
ordres de HaËz-Pacha, était arrive en même temps à Semi-
sat, sur ta rive droite de l'Euphrate. Le 5 mai, ~oMèl-Pa-
cha s'avança jusqu'à Nasil. à trois, lieues de Bir, sur la route
d'Alep, dans le pachahk de Marasch, et prit possession de
cette petite ville frontière.
B Jusqu'au 6 mai on n'avait entendu parler d'aucun
mouvement ultérieur de l'armé ottomane. Cependant le
bruit s'étant répandu que les pachas de Mossoul et de Bag-
dad s'étaient mis en marche vers l'Euphrate, qu'ils devaient
traverser près de Der, le 3 mai, l'armée égyptienne se con-
centra & Alep. Le 6 mai, 35,000 hommes d'infanterie cinq
régimens de cavalerie et deux régimens d'artillerie s'y
trouvaient réunis. Cinq rumens d'infanterie et un détache-
ment de cavalerie, formant un corps de 6,000 hommes
restaient en position t la frontière septentrionale du Tanrus*
L'avant-garde d'Ibrahim se trouvait à Aïtab et à Sadjour M
est probable qu'elle se sera repliée sur Alep.
8,000 Maronites se trouvaient à Balbek,
du côté des districts des Druses et des Motoualis fi)
Ibrahim avait reçu de son père l'ordre forme! d'éviter
~out eng~emeNt, autant que ceïa serait possiMe.
D'après ces détails, qui portent le cachet Me la ve-
rité, l'armée tnrqae de l'Euphrate est éva!aée à cin-
quante ou cmquante-cinq mille hommes seulement et
celle d'ïbrahtm à trente-cinq ou quarante mille. Il v a
loin de ia aux cent et cent cinquante mille hommes at-
tribués aux Ottomans par les correspondances du parti
turc, et aux soixante-quinze ou qnatre-Yinst mille
rangés sons les ordres d'Ibrahim et de Soliman-Sève
par celles du parti égyptien. Dans ce fatras d'exaséra-
tton dont on nous repait souvent de part et d'antre
nous sommes forcés de reconnaître qae les correspon-
dances égyptiennes méritent la palme. Nous en avoae
regret pour une cause que nous affectionnons et à
laquelle ses défenseurs ofncieux feraient plus d'hon-
neur en montrant un peu plus d'impartialité. Le
gros de 1 armée d'Haaz-Pacha est encore cantonné
sur le hautEuphrate, à Sémisat, à deux journées
de Bir, que déjà on nous la représente épuisée. com-
me si etie venait de faire une pénibie campagne,
ravagée par les maladies, manquant de vivres, ré-
datte aa tiers de ration, et affaiblie par la désertion
au point que pour arrêter la fuite de ses setdats le
général turc aurait fait creuser des fossés autour de
son camp. Les correspondans du parti ottoman ne
sont pas restés en arrière, chacun enQant outre me-
sure, non pas encore ses victoires, mais ses chances de
fortune et les chances de détresse de son adversaire. Les
Européens du Levant, qui sont les auteurs de tous ces `
bulletins, s'épargneraient beaucoup de peines et à noas
beaucoup d'incertitudes, s'ils voulaient bien s'en tenir à
~
(1) Sar ces diverses peuplades syrfennes, sur !enn mœurs tenf
relfg on. les montagnes qo'tls hatXteat, vo!r ~G~~rM~'M~
Mr~He deMattebrua et Haot, édition~ 1838
t -Çhnt! St. en étendant brusquement les deuxbrasW~a?
vermer qui venait d'apercevoir Deslandes sur le eeaH de la
porte..
d~ ~~S y~A~tt~ roula
de droite et de gauche ses yeux louches, et posant les deux
mains sur la large bouche de M. ~S pour
reprendre la parole
"P'e d'ans voix mystérieuse. Silenoa
~?" Moas:ear qa! arri~?c'es~
ami de M. Gustan, un homme Mm~M~~ riche qui lui a
apporté, il n'y a pas deux mois, gros comme moi~ebi")e~
?e~po-ur~p~- cher homme
vient ici pour tout payer.
va5?Jv~r?f.~uer' qui, ne pou-
vant parvenir à s'expliquer la scène dont il était témoin,
demeurait immobile & l'entrée du .alon. Tout à coup, par
un mouvement simaltanë semb)ab:e an premierëîaad~ c~
vaux d'une courM quand a sonné le départ, le Jr.upeenMer
sepréc.pita vers Demandes, qui, en recuit d'étonnnement,
faJilt tomber &!a renverM. Les prétention, rivales des créan-
ciers éclatèrent en temps en réclamations ~~t
assourdissantes.
Monsieur, Yoi!à plus d'un an que j'attends le Daiamant
de mon mémoire, s'ëcriatt i'un d'eux, en qui~nrocon?~
sait faci~ment un tailleur A la phy.ionom~arq~e qu~v~t
donnée à ses jambes l'habitude d'être assis àla~rq~
Monsieur. un père de fami!!e. cinq enfan<
desmaiheurs. disait d'un air piteux un botUorM~puis
la même époque chaussait Biondeau à crédit. Mon bon Mqnsiear, c'est moi qui Tous at apporté à dé-
jeuner l'autre fois; vous vous le rappelez Men? Je me FP
commande à votre chère bienveiUance, ainsi que mes c~'
S~vermer' parlait d'une ~tSe
Mm~ Tavernier.
-Monsieur, criait M. Big-arré, qai a lui seu! Msait ntus
de bruit que tous les autres, permettez-moi deredam~
un estant votre attention; s'il est une créance qui Se
de l'intérêt et de la faveur, j'ose prétendre quec~lf
mienne. Vous vous en convaincrez facilement, eivousv~uiM
bien jeter un seul regard sur ce papier, voulez
Ah çà cinq cent mille dMMM qa~ yon,j
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