Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1839-06-04
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Description : 04 juin 1839 04 juin 1839
Description : 1839/06/04. 1839/06/04.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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tquolM~an,
depaîe dix heuree dm matin
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~EtmaEDZsnfrsEnfïOMi! X
Mtde4&a,Ii~ ·
ONSABONNE
rae des Pfgtres-Sàîct-Gatntaim
l'AmerrMS; n" 17.
fpJEX:
20 franct pour trois mo!~
40 ftançs pour $ix mois.
8<~trancspoa!!fasp~.
POMTtQtJESETM~Tm~
9*a'iË!8S~
2~Ww, 25 Mat.
L'archevêque de Posen, M. de Dunin, a, dit-on, reçu il
y a daux jours la réponse du Roi à la lettre qua le prélat
avait adresse à S. M. Le Roi fait remise au condamné de la
peine de !a prison dans une forteresse mais les autres chef:!
de la sentence sont coiuSriaës. M. de Dunin qui ne touche
plus son traitement 6'archevêque, continuera & résider ici
comme particutier et ne pourra s'éloigner de la viUe qu'avec
une permission da l'autorité supérieure. On assure qua
quelques nobtes très riches de Varsovie et du grand-duché
de Poson avaient propose au prélat de lui ouvrir un crédit
chez leurs banquiers;' mais quoiqu'il soit sans fortune, il a
refusé ces offres généreuses. (Caz.~oyssMMe de Mièvre.
jEFanoct'e,24tHa!.
Dans ces derniers jouM, plusieurs membres de la seconda
Chambre ont donné leur démission ça qui autorise à pen-
sar que le gouvernement ne pourra réunir les députés en
nombre sufnsant pour que les dëlîberaUoBs aient un carac-
tère légal. M. Jacobi, conseiller de justice président do la
Chambre des Députés, avait eu lui-même l'intention de ré-
signer ses fonctions, et ce n'est pas sans peina que !o gou-
vernement est parvenu à le détourner de ça projet. La
Chambre des Députés ne se compose en réalité que de
trente-huit membres, et encore compta-t-on dans ça nom-
bM beaucoup daa~Mtt~ qai~oa,t fortement attaches à la
Constitution deHNs. Aiasi, outrant toutes les apparences
p!usieurs semaines s'écouleront avant que la Chambre ne
soit au complet. (CorrMpoKds~ de Bamtoxr~.)
@!MMMte-Bretagme.
ZondfM,i"jMtM.
L'argent est rare, et plusieurs fois le taux de l'intérêt
offert sur les valeurs anglaises a été Jusqu'à 10 pour 100 par
an. Les consolidés et les autres valeurs n'ont éprouvé que
peu de variations depuis midi, et les affaires sont languis-
santes. Consolidés, 93 7/8. Actions de la banque. 195. Trois
pour cent réduits, 92 6/8. Trois pour cent consolidés, 93 S/8.
Trois et demi pour cent réduits, 100. Nouveau Trois et demi
Pour cent, 101 1/4. Fonds indien, 257. Bons indiens, 27.
Bons de l'échiquier, 27 26..
–OnIitdanaIeJ!forKt~-CAroMtc{e:
majorité hostile dans !a Chambre des Lordi ainsi quo dans
la Chambre des Communes, à cause de l'insuffisance ré-
counua du bill de réforme. Si le peuple était bien représente
comme il devrait l'être, les embarras du gouvernement ces-
seraient & l'instant. Dans !a situation actuelle des choses an
bon gouvernement est certainement impossible dans notre
pays aucun homme de bon sens ne peut songer à ramener
l'état de choses qui a précédé le bill de réforme et à re-
constituer les bourgs-pourris et la eeulo manière qae nous
ayons de surmonter les difâcultës qui nous pressent est de
rendre effectif et libre le principe de la représentation po-
pulaire. Il taut que ça débat se termine d'une manière ou
d'une autre ou le gouvernement doit obtenir le pouvoir
qui lui est nécessaire par la victoire de l'oligarchie sur le
principe représentatif, ou il doit l'obtenir par le triomphe
du principe représentatif sur l'oligarchie. Nous saurons
avant peu si nous avons trop compté sur les intentions li-
bérâtes do lord Melbourne. Nous ne pensons pas qu'il eût
repris lo pouvoir, s'il n'eût été en même temps décidé à
adopter les mesures qui pouvaient seules le lui conserver.
Il ne peut pas ignorer que ce serait une pure utopie de sa
part de voutoir se concHier les torys. Nous ne voudrions pas
dans les circonstances actuelles courir le risque de susciter
des embarras au gouvernement et chercher à lui enlever la
confiance du peuple. Loin de nous l'idée de prêter la moin-
dre assistance aux tentatives des incendiaires qni sont déjà
à l'oeuvre pour taeher de détruire la bonne inteHigence qui
t'est établie entre le gouvernement et le peuple 1 c
CHAMBRE DES LORDS. Séance (ttt 51 mai.
DISCOfRS DE LO&D MELBOURNE.
« Mytords. les observations qni viennent d'être présentées par le
comte de Wnchelsea ne me permettent pas de garder le sttence.
Je prie ta chambre de m'accorder Bon attention pour quelques
tnstans. Je reconnais que tord Wtnchetsea, la Chambre et te pays
entier doivent attendre de ma part quelques exptteations sar la
derntëre crisa mtntstér!eUe mats je erots seulement que ees ex-
plications devtennent superuaes après ce qat a été dit par lord
Wtnchetsea. Veas connaissez déjà tesmoUfa qui m'ava!ent porte à
merettrer; lord wfnchetsea tes a passés en revneavec nnegraade
lucidité. Son récit, parfaitement exact, me dispense du soin devons
exposer les choses. J'at également exposé en pea de mots, mais
avec clarté et précision, les raisons qat, d'an aatre coté, m'ont
engagé a reprendre ma posttton ofnctette. Déjà tes circonstances
qai ont accompagne moa retonr aa ministère ont été discutées
daes les deux Chambres du Parlement; je n'y reviendrai pas;
mats on me permettra sentemeat de décjtarer qne les circon-
stances ètateat teltes qa'an homme d'honnenr, un homme do
cœar, ne pouvait pas saas compromettre les pins chers intérêts a
~eatMeÊea d~i <~@M~maN ~es S~éha~.
LES AILES DICARE
xn.
ybMZ les Numéros des 27 et 28 avril, et ceux de* a, 3, S, 8,
ii,iS,i8,25et58BMi.)
Contre une levée de boucliers que pourrait une seule
épée, s'appelât-elle Flamberge ou Balisarde? En voyant la
formidable attitude de sas antagonistes qui semblaient déci-
dés à berner sans vergogne quiconque eùt prétendu les rap-
peler aux convenances, Deslandesreconaut qu'à poursuivre
sa mission il ne recueillerait qae du désagrément, sans avoir
aucune chance de succès. Pour éviter une scène ridicule qui,
tant il avait de malheur depuis quelques jours, lai aurait
peut-être encore été imputée à crime, il prit le parti de se re-
tirer. Salué dans sa retraite par les quolibets de latroupa
déréglée à laquelle il se voyait forcé de cédar le terrain, le
front rougi par le dépit et la colère, il s'enfonça dans la
foule, et se déroba bientôt aux regards railleurs qui s'étaient
6x6s sur lui de toutes parts.
Sans aspoir de réparer son échec ou de se venger de la
petite humiliation qu'il venait de subir, le substitut errait
mi hasard, différant d'affronter le mécontentement de sa pro-
tectrice, comme hésite à reparaître devant son chef un gé-
néral qui vient de se laisser battre, lorsqu'à l'entrée des sa-
lons où l'on jouait 11 apperçut M. Piard qui, à demi-caché par
un groupa da danseurs, examinait d'un regard soucieux ce
qui se passait dans le bal. A cette vue Deslandes éprouva
une sensation pareille à celle d'un homme près de se noyer,
qui tout à coup palpe entre ses doigts la corde qu'une main
sacourable vient de lui jeter depuis te rivage. Sans balancer,
il marcha droit au conseiller d'Etat.
Monsieur, lui dit-il, la gravité des circonstances doit
nous faire oublier à tous deux ce qui s'est passé l'autre
jour. Vous avez trop d'intérêt à me prêter votre appui pour
que i'héstto à vous le demander. M°" Plard exige que M"'
do Mtrmsncourt sorte .du bs! il n'y a que vous qui, par
l'ascendant que vous avez nécessalrament conservé sur
cuite dama,,puissiez venir a bout d'une négociation dans la-
quelle je viens d'échouer. Un mot de votre bouche produi-
rait j'en suis sûr, un effet décisif, et si vous vouliez m'ac-
compagner.
Perdez-vous la tète, Monsieur? s'écria le mari d'baure;
fo vous ai déjà dit que je vous cédais tout mes droits. Cette
jMMtado est do votre KMort et non da mien. Tjjrez-votM-
(te son pays, agtr autrement qae je t'ai fait. (On applaudit')
Myiords, voilà l'uniqae explication de ma conduite. Je sais prêt
à reeocnaitro qae !es embarras dont !e goavernement était en-
toaré tors de ma retraite n'ont pas encore cesse. Ce qae je sais,
c'est qu'aucune concession de principe, de ma part, n'a diminue
ces embarras réels; ce qae je sais encore très bien, c'est que !e
gouvernement n'agira pas d'après des principes dinérens de ceux
<}ai avaient présidé a la formation du cabinet et à sa' condniie
nitërieare. Ces principes sont incontestaNement des principes de
progrès et de réforme. J'ai toujours été prêt à adopter tontes tes
mesures d'une véritable utilité pour le pays. Mais je le dis fran-
chement, je a'a! jamais été d'avis, et je ne le suis pas pins aa-
joard'hut, d'acheter ou de m'assurer des'!appais par !a présentation
de mesures contraires à mes opinions (applaudissement et à ma
conscience. (Les appiaudissemens redoublent.) Voilà, seloa moi,
le principe fondamental de notre gouvernement. Quant à moi, je
ne suis pas 6n tout partisan des professions de toi politique, ni
des déclarations générâtes. Outre te peu de clarté résultant natu-
rellement de renonciation de principes généraux, ces professions
de foi ont un grave inconvénient, chaque parti les interprète à
sa façon et a son avantage. De ta résultent fréquemment des
embarras, des difficultés et mémo des mécontentemens. Ainsi,
en thèse générale, je n'aime pas tes professions de foi, et cepen-
dant j'admets que dans les circonstances actuelles quelques ex-
plications sont nécessaires.
Je commence par déclarer qae le reproche qal me trouverait
le plus sensible serait celui d'avoir trompé, soit un homme; soit
le pablic par des démonstrations d'opinions que je ne professe-
rais pas en réalité. J'espère que ce reproche ne saurait m'être
adressé mon langage est toujours l'expression de ma pensée.
On connaît mes opinions sur la plupart des questions qui sont au-
jourd'hui en discussion. On les connaissait déjà en <85S; elles n'ont
pas varié depuis cette époque; pourquoi dès-lors en feraia-je
comme ana. serte dM~amUemeéaiMM~? ~jrM.J Je déclarera j
posMvement <~e tontes les mesures de n-anohë et aille réforme 1
tronveroat toujours en moi un zélé et dévoué défenseur: mais je
ne modifierai jamais mes opinions dans l'intérêt de ma position
personnelle. (On applaudit.) Lord WInchelsea vous a tracé un
sembre tableau des embarras qui, au dedans comme au dehors,
assiègent lé pays. Je ne chercherai pas à affaiblir tes couleurs
qu'ii a répandues sur son tableaa. Le danger résultant de l'ef-
fervescence des esprits à l'intérieur et des dispositions morales
du peuple dans certaines localités n'est que trop réel. J'ai per-
sonnellement, comme beaucoup d'antres, examiné avec une
scrupuleuse attention, les dispositions populaires, et dans cet
examen j'ai été frappé par la découverte d'un symptôme nou-
veau.
Précédemment, les ennemis de la paix publique saisissaient
toujours l'occasion de quelque projet de réforme ou de quoique
disposition légale pour se prononcer sur certaines questions po-
litiques. Aujourd'hui, dans des réunions publiques des person-
nes, jouissant d'une grande influence et d'un pouvoir réei, ne
craignent pas d'avouer hautement, aa grand jour, des projets de
pillage, de violence, de sang, même. (Ecoatez !) Ce symptôme a-t-ii
quelque chose de plus effrayant que le caractère ordinaire qu'a-
vaient autrefois ces démonstrations popniaires? J'aime à lui at
trtbaer moins de gravité. Autrement, le mal serait sans remède,
et H n'y aurait pas de mesures capables de modiner tan tel état
de choses. Ce n'est pas tout; je reconnais qu'il existe également
de sérieuses compiicatioM au dehors, et que lord Wnchelsea n'a
pas exagéré ces ~ifOcultés; elles réclament de votre part l'at-
tention la pins sérieuse. Le mécontentement règne dans diverses
parties da vaste empiré cbnné à vos soins et à votre direction.
Les semences de désordres répandues dans ces régions germe-
ront sans aucun doute avec le temps.
Une grande modification a été récemment apportée à la Consti-
tution da pays. Oui, Myiords, le fait n'est qae :rop réel (écoatez!),
et ce changement a serieusement alarmé toas) les hommes rem-
plis d'expérience et initiés au secret de la direction des affaires
pabUqnes. Myiords, an des hommes d'Etat tes plas distingués de
1 Earope formatait ainsi son opinion sur ces changemens. Bn
temps de paix, les choses pourront aller bien, sartoat lorsqu'il
ne sargira dans l'Etat aacan embarras de Nuances; mais qne ces
embarras surviennent, qa'a la gaerre se joigne une crise anan-
€tére, et alors nons voas verrons a l'œavro voas et votre noa-
velle CoBstitation. (Appiaadissemens snr les bancs de J'Opposl-
tton.) Myiords, le remède a ce danger, s'il existe réellement, se
troayera dans la pradence, la sagesse et la fermeté da Parle-
ment. Il fandra qae tout esprit de parti s'efface, et que le Parle-
ment ne songe qu'à une chose, faire son devoir. J'espère qae de
sinistres prévisions ne se réaliseront pas. JLes~ modiacàtioas ap-
portées à notre Constitution auront ultérieurement an salataire
eoet; Boas pourrons faire face à toutes les exigences mais sans
la sagesse et la fermeté du Parlement, sans la prudence et le
bon sens da peuple, il sera diiHcile sans doate de lutter contre
tant d'embarras.
Myiords, je crois avoir réponda à toates les qaesttons posées
par lord Winchelsea, et ma rentrée aa ministère se troave main-
tenant Cxpiiqaée. Je désire qae l'oa soit bien convainca de ma
vive soliicitade poar les intérêts Importans, connés a mes soins;
ma sollicitado est poar le bien da pays; qaant à ma position per-
sonnelle, je n'en al nul sonci. Je ne saurais dire vraiment où se
trouvent les hommes qnl conviennent le mieax poar mener à bien
les affaires da pays. L'évêqae Barnet, qui était an homme de
grande sagesse et de grande ~connaissance da monde, rapporte
qae dacs une conférence avec le roi Gniiiame, ce monarque lui
dit Lorsque je compare le gouvernement répablicain et le gou-
vernement monarchique, j'avoue que Je ne sais leqael vaut le
mteax. On peut aUégaer âne foale de bonnes raisons en faveur de
an et de l'autre; mais tout en ne pouvant pas dire quel est le
meitlear, je sais cependant quel est le pire et c'est la monar-
chie qai n'est pas assez forte pour faire adopter des mesares in-
dispensables. (Brayans applandissemecs sur les bancs de l'Oo-
positioa.)
Myiords, Je ne'sais vraiment pas où trouver le meillear minis-
tère, et je ne pourrais Indiquer ceiui qui vaut le moins; mais ce
que je sais, c'est qae le pire ministère est celui qui n'est pas
assez investi de la confiance da Parlement et de la nation poar
taire passer les masares réclamées par l'Intérêt da pays. J'ai la
en comme vous pourrez, et surtout ne m'y mêlez d'aucune
manière vous pourriez vous en repentir 1
Cela dit d'une manière fort bourrue, M.Piard rentra brus-
quement dans la salle de jeu, comme au bruit d'une Bran-
che qui tombe an lapin se fourre dans son terrier.
La porte de sa dernière espérance inspira au substitut une
résolution extrême que rendaient encore plus exorbitante
les habitudes pacifiques de toute sa vie.
–Je n'ai plus qu'une seule ressource, se dit-il, c'est
d'apppoler en duel ce malotru à moustaches de pandour, que
BIonoeau a nomme Jonquières. Isaure comprendra que ne
pouvant à moi seul jeter hors du bal une quinzaine d'indi-
vidus mates et femelles, j'ai voulu lui obéir autant que cela
dëpandait de moi. Il a l'air diantroment exterminateur,
ce monsieur s'il m'allait tuer ?.
Le substitut tâta son courage qu'il n'avait pas mis à
l'épreuve jusqu'alors. Après un instant de doute, il le trouva
en bon état et pour ne pas donner aux réflexions débon-
naires le temps de reprendre le dessus, il se dirigea d'un.
pas martial vers la partie de la salie où se tenait rénnie la
société da M"de Marmanconrt. En approchant, il fut té-
moin d'una scène inattendue qui pendant sa courte absence
avait entièrement change Ja face des affaires.
Un monsieur, vêtu de noir, d'un âge mùr, d'an maintien
roide et d'une physionomie rébarbative, avait commence
avec Thëodosia et ses compagnes un colloque a voix basse
dont le résultat presque immédiat fut le départ des dan-
seuses proscrites. Cédant aux injonctions de ce mystérieux
personnage, elles ee retirèrent à pas ïents, non comme an3
troupe de biches effarouchées, mats comme une bande de
lionnes vaincues. En dépit de leur serment héroïque les
jeunes gens qui les accompagnaient n'attendirent pas les
baïonnettes le pouvoir occulte dont semblait investi le fâ-
cheux en habit noir rendit prudens les plus téméraires.
Toute la folle compagnie sortit du bal, moins bruyamment
qu'alla n'y était entrée, et fut reconduite de loin par la
snb!titut qui s'avança jusqu'à la porte extérieure afin de s'as-
surer par lui-même de la realité d'un départ si opportun.
Au moment où il revenait sur ses pas, charmé d'un dé-
nouement qui devait le dispenser de toute prouesse cheva-
leresqae, il fut accosté à l'improvista par le jeane homme
bran en moustaches.
C'est vous que je cherchais, lui dit ce dernier d'une
voix âpre vous comprenez que je ne puis pas décemment
me couper la gors;e avec l'MtiiQer de police que vous nous avez
envoyé tout à l'heure. Mais vous qui êtes un homme du
monda, & 09 qu'assure Gustan, voas voudrez bien j'espère
échanger une coaple de balles avec moi. Voici ma carte
Mte* moi le plaisir de ma donner la votre.
.SSëN.SS~
coaSance qoe, dans t'intérêtmôme du pays, s')! manque an m<-
otstere quelque chose sons ce rapport, ta sagesse et ia prudence
dn Parlement et de ta nation s'empresseront de !e tnt donner.
(ARplaudissemes.) r
Ft&A~CE..
PARIS, S JUIN.
La Chambre des Pairs a ouvert aujourd'hui la discus-
sion sur la proposition de M. le baron Mounier, relative
à l'Ordre Toyal de la Légion-d'Honneur. Lé débat n'a
porté, dans cette première~séance, que sur le principe
et les dispositions générales du projet. Plusieurs ora-
teurs, et entre autres M. Meunier, M. Charles Dupin et
M. le président du .conseil ont été entendus. Tous les
discours, prononcés ont revête dans tes orateurs une
grande aivergence de vues, et 'fait prévaloir dans la
Chambrp des dispositions assez peu favorables à ta toi
projetée; D'où vient cette divergence ? d'où vient la tié-
deur dej ta Chambre des Pairs pour tes réformes dont
M. le baron Mounier est l'auteur et le défenseur habite ?
Assurément la Chambre des Pairs est juge naturelle
de la question qui se débat devant cite Sa compétence
est établie dans l'histoire. Compo~ée de toutes les illus-
trations de la France, de tous les hommes qui depuis
cinquante ans ont servi, défendu le pays dans les con-
seils et sur les champs de bataille, la Chambre des Pairs
~e tie par une solidarité glorieose à~ ibndation et à ta
destinée de la Légion-d'Honneur. Ainsi, quand l'opinion
s'inquiète sur l'avenir de cette grande et bette institu-
tion, il est naturel que le premier cri d'alarme soit parti
de la Chambre des Pairs. Mais la sagesse et la haute ex-
périence de la Chambre ontfacitement distingué ce qu'il
y a d'exagération dans les craintes qui ont préoccupé
quelques uns de ses membres. Dans les abus qui ont été
signalés avec tant de force et de persévérance, elle
ne voit que tes abus inséparables de toutes les ins-
titutions humaines. U faut bien remarquer une
chose, c'est que ces abus ne sont point nouveaux
its ne datent pas de 1850, ils ne datent pas même
de la Restauration; ils datent de la' République et
du Consulat its sont nés avec l'institution. C'est
un point que M. Charles Dupin a victorieusement
établi dans son discours si plein de documens incontes-
tables, car ils sont fondés sur l'autorité'de l'MemacA
foya!. Oui, le premier consul avait fixé les cadres de la
Légion-d'Honneur, et il avait limité le nombre des
membres à 6,000. Mais ce qu'on oublie de dire et ce
que M. Charles Dupin a fait connaître à la Chambre
c'est que l'empereur n'a jamais respecté les cadres nxés
par te premier consul c'est qu'à la chute de l'Empire,
en 1814, la Légion-d'Honneur était composée de 40 à
50,000 membres. On dira que les circonstances jnsti-
fiaient une tetle profusion l'empereur avait à récom-
penser les milliers de services et de dévouemens que
fusaient éclater t'étan national et la situation extraor-
dinaire de la France. Aussi ne blâmons-nous point l'em-
pereur nous voulons seulement comparer le chiffre des
décorations conférées par le fondateur même de la Lé-
gion-d'Honneur avec le chiffre des décorations accor-
dées par le gouvernement de Juillet. On crie à la pro-
fusion, au scandale. Eh bien la moyenne des décora-
tions distribuées depuis neuf ans a été de huit cents par
année, ni ptus ni moins. On voit que, même en appré-
ciant la différence qui existe entre les deux époques
entre un gouvernement militaire et un gouvernement
pacifique, on voit, disons-nous, que l'abus n'a point été
si criant, que le gouvernement de Jniilet n'a point ou-
blié comme on le suppose les règles imposées par la
justice distributive, le discernement et l'équité, dans la
distribution des récompenses nationales.
Toutes les déclamations dont ta matière est grosse
tomberont devant ces chiffres. Habilement présentés par
M. Chartes Dupin, ils ont fait une vive impression sur la
Chambre. Aussi, dés la première séance, la proposition
de M. Meunier paraît-elte condamnée quant à son prin-
cipe et à son opportunité. Est-ce à dire qu'elle soit in-
utite et que tes abus signalés soient absolument chimé-
riques ? Nous sommes loin de le penser il y a des abus,
des abus graves, et que personne aujourd'hui ne veut
dissimuler. A qui la faute? A tout le monde à ceux qui
ont présidé, depuis neuf ans, à la distribution des ré-
compenses nationales, comme à ceux qui les ont re-
çues. D'une part, il y a eu convoitise insatiable, effré-
née de l'autre, il y a eu complaisance et mollesse
inexcusables. Mais ce que nous croyons, c'est que
Belliqueax outre mesure un instant auparavant, Deman-
des en ta moment n'avait plus aucune envie de se battre
mais la provocattan était trop directe pour qu'il mt possi-
blé de n'y pas répondre. D'assez mauvaise grâce il prit la
carte qu'on lui présentait, et tira d'une poche de son gilet
un do ses billets de visite. M. de Jonquière la lai arracha
de la main, et pirouetta sur le talon en disant d'un air
d'arrogance
Demain vous aurez de mes nouvelles.
Après le départ de sou adversaire, le substitut demeura
qselqae temps immobile dans une attitude pensive et triste
qui eût fait honneur à un héritier; d'avance il semblait
pleurer sa mort et porter son deail.
Bth! il ne m~a pas encore tué, se dit-il enQn, en es-
sayant de repousser un noir présage à quoi bon me préoc-
cuper de catte affaire ? Demain il sera temps d'y penser en
ce moment, la chose urgente c'est d'apaiser le méconten-
tement d'Isanre. Dépendre des caprices d'une femme, quel
métier 1 je l'ai choisi, je n'ai donc pas ie droit de me plain-
dre mais si c'était à recommencer, je crois qu'à l'heure
qu'il est je serais à D' bien tranquille dans mon lit. A la
vérité, à D* il n'y a pas de bals, mais en revanche, il n'y
a pas de duels.
Le substitut s'efforça de chasser de son visage la mélan-
colie qui l'envahissait malgré lai, et il rentra dans le salon
où ii avait laissé M"" Piard.
Madame, dit-il on l'abordant avec respect vos ordres
sont exécuté?.
Je le sais, répondit sèchement baure aussi ai-je déjà
remercié M. de Rochelle.
La femme rancunause sourit avec affectation en regardant
l'ofacier d'état-major qui, debout à côté d'elle, contemplait
Dssiandas du haut en baa, et, coupant court aussitôt à la
conversation, eïie fut rejoindre son mari à qui le départ do
M"' de Marmancourt venait de rendre la liberté.
Les jeunes go~s restèrent en présence et s'entroro-
gardéMnt un instant avee la malveillance mutuelle qu'é-
prouvent toujours l'un pour l'autre deux rivaux. L'ofncier
d état-major rompit la premier te silence
–Je supposa. Monsieur, que vous n'avez jamais la la fable
da M .afohcAe du CoeAe, dit-il en accompagnant ces paroles
d'un sourira a~sez impertinent.
Si fait, Monsieur, répondit Deslandes da même ton
mHsja lui préfère celte de t~e fo~M <~ pMMQu'entendez-vous par la? demanda M. de Rochelle avec
une colère mêlée d'embarras car de la part d'un foKM
(c'est ainsi qu'il appelât dédaigaoasement le aabstitat) il
n'attendait pas une riposte si vive.
p- Vous ma Barïez faNe, je vono répond)) apo~gae, re-
ces abus no sont ni assez gravés ni assez pro-
fonds, ni assez invétérés pour vicier le principe.
et l'esprit de l'institution. C'est que l'opinion publi-
que est assez forte. la presse assez vigitante et as-
sez ferme pour en faire justice. Ce que nous croyons
encore, c'est qu'on ne peut y remédier par les moyens
proposés à la Chambre des Pairs. Nous y voyons des
difficultés effrayantes et à peu prés insurmontables. C'est
ici qu'il faut se défier de la loi. La source du mat est
dans les mœurs il faut le chercher et l'attaquer dans
sa source. Il faut que le gouvernement s'applique à re-
dresser les mœurs en s'armant de rigueur contre les sol-
licitations indiscrètes. Nous travaillons sans cesse à ré-
armer nos lois que ne songeons-nous à réformer nos
moeurs ? Quel que soit le sort du projet qui occupe en
ce moment la Chambre des Pairs, il sera pris en consi-
dération par le gouvernement. M. le président da con-
seil en a donné l'assurance formelle à la Chambre
Légion-d'Honneur ne périra pas!
La Chambre des Députés, dans la séance de ce jour,
a discuté et adopté la toi relative à l'appel de 80,000*
hommes sur la classe de 1858.
Elle s'est occupée ensuite de la loi des comptes de
1836, dont tous les articles ont été successivement
adoptés par assis et levés. Mais la Chambre ne s'est
plus trouvée en nombre pour le scrutin dénnitif qui a
été renvoyé à demain.
La discussion de ces deux lois n'a offert aucun inci-
dent remarquable. 1
Nous donnons plus haut (~o:r les nouvelles d'Angle"
terre), le discoars de lord Melbourne dans la Chambre
des Lords du 31 mai, qae nous n'avions reproduit
qu'imparfaitement. On verra que c'est un appel fait à
la concitïâtiou, en présence des difficultés très graves
qui entourent le gouvernement, et dont lord Melbourne
n'hésite pas à faire remonter la cause aux changemens °
produits par la Réforme dans la constitution du pays.
Les déclarations de lord Melbourne se rapprochent
beaucoup des opinions émises dans la lettre de lord
John Russell à ses commettans, et sembleraient démen-
tir les bruits qui avaient circulé lors de la rentrée du
ministère, sur son remaniement, partiel, et l'accession
de plusieurs membres d'nne opinion plus avancée. Les
organes du parti tory regardent le discours du ministre
comme un refus fait aux radicaux des concessions aux-
quéttes ils auraient attaché leur concours. De son côté,
~fortUM~ C/iTOMc~ insiste vivement sur une phts grande
extensien de la Réforme. Les radicaux se contenteront-ils
des protestations d'attachement à la Réforme faites par
lord Melbourne? Cela est douteux, et alors la faible ma-
jorité du ministère se trouverait de noovcM compro-
mise.
Par ordonnance du Roi, en date da 2 juin, M. Bres-
la Chambre des Députes, est nommé directeur de la dette
inscrite, en remplacement de M. Boqaet da Saint-Simon,
d~cëdé.
M. Legrand, membre de la Chambre des Députes, e nommé directeur-général de l'admmixtration des forett, en
remplacement de M. Breoson.
M. Bfesson n'a point cru devoir accepter ta nouvelle
positioB à laquelle l'appelait l'ordonnance qu'on vient
délire.
H en avait donné lui-même à l'avance les moti& au
ministre des finances.
Il vient de lui remettre sa démission de directear de
la dette inscrite. -1
Trois grandes industries occupent, sur des points différent
de la France, une immense quantité de bras et de capi-
taux ce sont les industries qui tissent la laine à Sedan &
Louviers,àEtbeaf et & Reims; la soie, à Nîmes, à Saint–
Etienoa, à Lyon et le coton, dans les manufactures de.
Saint-Quentin, Nanci, Rouen, Tarare et Mu!house. UnégaT
intérêt s'attache ces fabrications qui fournissent à !a con-
sommation de la France, luttent & l'étranger contre des fa-
brications rivales, et font pencher souvent la balance en
notre faveur. Néanmoins le Roi, par un mouvement natu-
rel qui le porte, avant tout, vers ce qui sert à la petite
omma & la grande fortune, vers ce que réclament les be-
partit !e jeune magistrat, qui voyant son adversaire prêt
de s'emporter s'efforça malgré sa propre irritation de con-
server la supériorité que donne toujours le sang-froid
Et si je vous parlais épées ? s'écria nèrement ie capï-
taine.
Je voua répondrais pistolets, répondit Deslandes d'un
air dégagé; un roKa comme moi ne fréquente gnàresle<
salles d'armes, mais il peut presser âne détente tout anssï
bien que le ferait un militaire. fut-ce un militaire de la
garde nationale.
L'otScier d'état-major se mordit la moustache.
–Un assaut d'esprit nous mènerait trop loin.reprit-it
d'un air moins superbe le lieu où nous sommes n'est pas
propre & une pareille discussion, il vaudrait mieux la re-
mettre & demain.
Comme il vous plaira, dit le substitut, qai cette fois
prit l'initiative, en tirant âne carte de sa poche.
Surpris de nouveau de se voir prévenu, M. de Rochelle
imita l'exempte que lui donnait son adversaire. Après avoir
échangé leurs adresses, les deux jeanes gens se saluèrent
gravement, et se séparèrent aussitôt.
La perspective d'un premier duel avait fait éprouver i
Desiandes une sensation assez désagréable mais en se voyant
presque immédiatement exposé à une seconde affaire, il re-
couvra soudain une assurance voisine de l'audace' noua
mentionnons cet effet homœopathique. sans prétendre l'ex-
pliquer. Sous l'inQuance d'une exaltation jusqu'alors incon-
nue, le substitut oublia M~' Piard et l'ambition poar nren-
dre sa part des plaisirs du bal ii se dit, à la manière d'A-
nacréon, qu'il fallait cuoUlir les Neurs avant d'être cueiM
soi-même; U se mêta dons aux quadrilles en choisissant
résoiument les plus jolies danseuses il gagna de l'argent t
l'écarté il but du punch a pleins verres, et, comme, ce der-
nier passe-temps était diamétralement contraire à ses sobres
habitudes, un instant arriva où le substitut entendit una
musique merveilleuse et vit balancer en cadence tous tes
assistans, quoique alors l'orchestrefut muetet la danse in-
terrompue en ce [moment si Roland ou Rodomont
étaient entrés dans la saUe du bal, armés de piad en can
Deslandes eût été le premier t leur jeter le gant.
Voila ce qai s'appelie vivre, se dit-il en s'aMeyant
lourdement sur une banquette aajourd'ha! :8 bal, les ptai-
sirs, las lustres ébtotHMaas, iesjolM! femmes, la mu~aue
tes coupes enivrants!, les SeuM et les dtaman!; demain le
dnel; les duels, vMx-je dire) Une voiture qui s'arrête mys-
térienssme&t à l'entrée du bois de Boutogne. an t'dHMo<[
l'on s'enfonce à petit brutt. habtts bas. les lames se
croisent. Vaincre ou mourir t Oui, sur mon âme, c'est la
vivre. J'a! éproavé fp!tM d'émot!
_H {" T-
JtJ~ i8~.
MARM
.t~"
ëN HtÇOIT tBS A~tB A tMSËnZK
tquolM~an,
depaîe dix heuree dm matin
jnsqn'~quatreheMeB,
au Bareaa du JouMat~
~EtmaEDZsnfrsEnfïOMi! X
Mtde4&a,Ii~ ·
ONSABONNE
rae des Pfgtres-Sàîct-Gatntaim
l'AmerrMS; n" 17.
fpJEX:
20 franct pour trois mo!~
40 ftançs pour $ix mois.
8<~trancspoa!!fasp~.
POMTtQtJESETM~Tm~
9*a'iË!8S~
2~Ww, 25 Mat.
L'archevêque de Posen, M. de Dunin, a, dit-on, reçu il
y a daux jours la réponse du Roi à la lettre qua le prélat
avait adresse à S. M. Le Roi fait remise au condamné de la
peine de !a prison dans une forteresse mais les autres chef:!
de la sentence sont coiuSriaës. M. de Dunin qui ne touche
plus son traitement 6'archevêque, continuera & résider ici
comme particutier et ne pourra s'éloigner de la viUe qu'avec
une permission da l'autorité supérieure. On assure qua
quelques nobtes très riches de Varsovie et du grand-duché
de Poson avaient propose au prélat de lui ouvrir un crédit
chez leurs banquiers;' mais quoiqu'il soit sans fortune, il a
refusé ces offres généreuses. (Caz.
jEFanoct'e,24tHa!.
Dans ces derniers jouM, plusieurs membres de la seconda
Chambre ont donné leur démission ça qui autorise à pen-
sar que le gouvernement ne pourra réunir les députés en
nombre sufnsant pour que les dëlîberaUoBs aient un carac-
tère légal. M. Jacobi, conseiller de justice président do la
Chambre des Députés, avait eu lui-même l'intention de ré-
signer ses fonctions, et ce n'est pas sans peina que !o gou-
vernement est parvenu à le détourner de ça projet. La
Chambre des Députés ne se compose en réalité que de
trente-huit membres, et encore compta-t-on dans ça nom-
bM beaucoup daa~Mtt~ qai~oa,t fortement attaches à la
Constitution deHNs. Aiasi, outrant toutes les apparences
p!usieurs semaines s'écouleront avant que la Chambre ne
soit au complet. (CorrMpoKds~ de Bamtoxr~.)
@!MMMte-Bretagme.
ZondfM,i"jMtM.
L'argent est rare, et plusieurs fois le taux de l'intérêt
offert sur les valeurs anglaises a été Jusqu'à 10 pour 100 par
an. Les consolidés et les autres valeurs n'ont éprouvé que
peu de variations depuis midi, et les affaires sont languis-
santes. Consolidés, 93 7/8. Actions de la banque. 195. Trois
pour cent réduits, 92 6/8. Trois pour cent consolidés, 93 S/8.
Trois et demi pour cent réduits, 100. Nouveau Trois et demi
Pour cent, 101 1/4. Fonds indien, 257. Bons indiens, 27.
Bons de l'échiquier, 27 26..
–OnIitdanaIeJ!forKt~-CAroMtc{e:
la Chambre des Communes, à cause de l'insuffisance ré-
counua du bill de réforme. Si le peuple était bien représente
comme il devrait l'être, les embarras du gouvernement ces-
seraient & l'instant. Dans !a situation actuelle des choses an
bon gouvernement est certainement impossible dans notre
pays aucun homme de bon sens ne peut songer à ramener
l'état de choses qui a précédé le bill de réforme et à re-
constituer les bourgs-pourris et la eeulo manière qae nous
ayons de surmonter les difâcultës qui nous pressent est de
rendre effectif et libre le principe de la représentation po-
pulaire. Il taut que ça débat se termine d'une manière ou
d'une autre ou le gouvernement doit obtenir le pouvoir
qui lui est nécessaire par la victoire de l'oligarchie sur le
principe représentatif, ou il doit l'obtenir par le triomphe
du principe représentatif sur l'oligarchie. Nous saurons
avant peu si nous avons trop compté sur les intentions li-
bérâtes do lord Melbourne. Nous ne pensons pas qu'il eût
repris lo pouvoir, s'il n'eût été en même temps décidé à
adopter les mesures qui pouvaient seules le lui conserver.
Il ne peut pas ignorer que ce serait une pure utopie de sa
part de voutoir se concHier les torys. Nous ne voudrions pas
dans les circonstances actuelles courir le risque de susciter
des embarras au gouvernement et chercher à lui enlever la
confiance du peuple. Loin de nous l'idée de prêter la moin-
dre assistance aux tentatives des incendiaires qni sont déjà
à l'oeuvre pour taeher de détruire la bonne inteHigence qui
t'est établie entre le gouvernement et le peuple 1 c
CHAMBRE DES LORDS. Séance (ttt 51 mai.
DISCOfRS DE LO&D MELBOURNE.
« Mytords. les observations qni viennent d'être présentées par le
comte de Wnchelsea ne me permettent pas de garder le sttence.
Je prie ta chambre de m'accorder Bon attention pour quelques
tnstans. Je reconnais que tord Wtnchetsea, la Chambre et te pays
entier doivent attendre de ma part quelques exptteations sar la
derntëre crisa mtntstér!eUe mats je erots seulement que ees ex-
plications devtennent superuaes après ce qat a été dit par lord
Wtnchetsea. Veas connaissez déjà tesmoUfa qui m'ava!ent porte à
merettrer; lord wfnchetsea tes a passés en revneavec nnegraade
lucidité. Son récit, parfaitement exact, me dispense du soin devons
exposer les choses. J'at également exposé en pea de mots, mais
avec clarté et précision, les raisons qat, d'an aatre coté, m'ont
engagé a reprendre ma posttton ofnctette. Déjà tes circonstances
qai ont accompagne moa retonr aa ministère ont été discutées
daes les deux Chambres du Parlement; je n'y reviendrai pas;
mats on me permettra sentemeat de décjtarer qne les circon-
stances ètateat teltes qa'an homme d'honnenr, un homme do
cœar, ne pouvait pas saas compromettre les pins chers intérêts a
~eatMeÊea d~i <~@M~maN ~es S~éha~.
LES AILES DICARE
xn.
ybMZ les Numéros des 27 et 28 avril, et ceux de* a, 3, S, 8,
ii,iS,i8,25et58BMi.)
Contre une levée de boucliers que pourrait une seule
épée, s'appelât-elle Flamberge ou Balisarde? En voyant la
formidable attitude de sas antagonistes qui semblaient déci-
dés à berner sans vergogne quiconque eùt prétendu les rap-
peler aux convenances, Deslandesreconaut qu'à poursuivre
sa mission il ne recueillerait qae du désagrément, sans avoir
aucune chance de succès. Pour éviter une scène ridicule qui,
tant il avait de malheur depuis quelques jours, lai aurait
peut-être encore été imputée à crime, il prit le parti de se re-
tirer. Salué dans sa retraite par les quolibets de latroupa
déréglée à laquelle il se voyait forcé de cédar le terrain, le
front rougi par le dépit et la colère, il s'enfonça dans la
foule, et se déroba bientôt aux regards railleurs qui s'étaient
6x6s sur lui de toutes parts.
Sans aspoir de réparer son échec ou de se venger de la
petite humiliation qu'il venait de subir, le substitut errait
mi hasard, différant d'affronter le mécontentement de sa pro-
tectrice, comme hésite à reparaître devant son chef un gé-
néral qui vient de se laisser battre, lorsqu'à l'entrée des sa-
lons où l'on jouait 11 apperçut M. Piard qui, à demi-caché par
un groupa da danseurs, examinait d'un regard soucieux ce
qui se passait dans le bal. A cette vue Deslandes éprouva
une sensation pareille à celle d'un homme près de se noyer,
qui tout à coup palpe entre ses doigts la corde qu'une main
sacourable vient de lui jeter depuis te rivage. Sans balancer,
il marcha droit au conseiller d'Etat.
Monsieur, lui dit-il, la gravité des circonstances doit
nous faire oublier à tous deux ce qui s'est passé l'autre
jour. Vous avez trop d'intérêt à me prêter votre appui pour
que i'héstto à vous le demander. M°" Plard exige que M"'
do Mtrmsncourt sorte .du bs! il n'y a que vous qui, par
l'ascendant que vous avez nécessalrament conservé sur
cuite dama,,puissiez venir a bout d'une négociation dans la-
quelle je viens d'échouer. Un mot de votre bouche produi-
rait j'en suis sûr, un effet décisif, et si vous vouliez m'ac-
compagner.
Perdez-vous la tète, Monsieur? s'écria le mari d'baure;
fo vous ai déjà dit que je vous cédais tout mes droits. Cette
jMMtado est do votre KMort et non da mien. Tjjrez-votM-
(te son pays, agtr autrement qae je t'ai fait. (On applaudit')
Myiords, voilà l'uniqae explication de ma conduite. Je sais prêt
à reeocnaitro qae !es embarras dont !e goavernement était en-
toaré tors de ma retraite n'ont pas encore cesse. Ce qae je sais,
c'est qu'aucune concession de principe, de ma part, n'a diminue
ces embarras réels; ce qae je sais encore très bien, c'est que !e
gouvernement n'agira pas d'après des principes dinérens de ceux
<}ai avaient présidé a la formation du cabinet et à sa' condniie
nitërieare. Ces principes sont incontestaNement des principes de
progrès et de réforme. J'ai toujours été prêt à adopter tontes tes
mesures d'une véritable utilité pour le pays. Mais je le dis fran-
chement, je a'a! jamais été d'avis, et je ne le suis pas pins aa-
joard'hut, d'acheter ou de m'assurer des'!appais par !a présentation
de mesures contraires à mes opinions (applaudissement et à ma
conscience. (Les appiaudissemens redoublent.) Voilà, seloa moi,
le principe fondamental de notre gouvernement. Quant à moi, je
ne suis pas 6n tout partisan des professions de toi politique, ni
des déclarations générâtes. Outre te peu de clarté résultant natu-
rellement de renonciation de principes généraux, ces professions
de foi ont un grave inconvénient, chaque parti les interprète à
sa façon et a son avantage. De ta résultent fréquemment des
embarras, des difficultés et mémo des mécontentemens. Ainsi,
en thèse générale, je n'aime pas tes professions de foi, et cepen-
dant j'admets que dans les circonstances actuelles quelques ex-
plications sont nécessaires.
Je commence par déclarer qae le reproche qal me trouverait
le plus sensible serait celui d'avoir trompé, soit un homme; soit
le pablic par des démonstrations d'opinions que je ne professe-
rais pas en réalité. J'espère que ce reproche ne saurait m'être
adressé mon langage est toujours l'expression de ma pensée.
On connaît mes opinions sur la plupart des questions qui sont au-
jourd'hui en discussion. On les connaissait déjà en <85S; elles n'ont
pas varié depuis cette époque; pourquoi dès-lors en feraia-je
comme ana. serte dM~amUemeéaiMM~? ~jrM.J Je déclarera j
posMvement <~e tontes les mesures de n-anohë et aille réforme 1
tronveroat toujours en moi un zélé et dévoué défenseur: mais je
ne modifierai jamais mes opinions dans l'intérêt de ma position
personnelle. (On applaudit.) Lord WInchelsea vous a tracé un
sembre tableau des embarras qui, au dedans comme au dehors,
assiègent lé pays. Je ne chercherai pas à affaiblir tes couleurs
qu'ii a répandues sur son tableaa. Le danger résultant de l'ef-
fervescence des esprits à l'intérieur et des dispositions morales
du peuple dans certaines localités n'est que trop réel. J'ai per-
sonnellement, comme beaucoup d'antres, examiné avec une
scrupuleuse attention, les dispositions populaires, et dans cet
examen j'ai été frappé par la découverte d'un symptôme nou-
veau.
Précédemment, les ennemis de la paix publique saisissaient
toujours l'occasion de quelque projet de réforme ou de quoique
disposition légale pour se prononcer sur certaines questions po-
litiques. Aujourd'hui, dans des réunions publiques des person-
nes, jouissant d'une grande influence et d'un pouvoir réei, ne
craignent pas d'avouer hautement, aa grand jour, des projets de
pillage, de violence, de sang, même. (Ecoatez !) Ce symptôme a-t-ii
quelque chose de plus effrayant que le caractère ordinaire qu'a-
vaient autrefois ces démonstrations popniaires? J'aime à lui at
trtbaer moins de gravité. Autrement, le mal serait sans remède,
et H n'y aurait pas de mesures capables de modiner tan tel état
de choses. Ce n'est pas tout; je reconnais qu'il existe également
de sérieuses compiicatioM au dehors, et que lord Wnchelsea n'a
pas exagéré ces ~ifOcultés; elles réclament de votre part l'at-
tention la pins sérieuse. Le mécontentement règne dans diverses
parties da vaste empiré cbnné à vos soins et à votre direction.
Les semences de désordres répandues dans ces régions germe-
ront sans aucun doute avec le temps.
Une grande modification a été récemment apportée à la Consti-
tution da pays. Oui, Myiords, le fait n'est qae :rop réel (écoatez!),
et ce changement a serieusement alarmé toas) les hommes rem-
plis d'expérience et initiés au secret de la direction des affaires
pabUqnes. Myiords, an des hommes d'Etat tes plas distingués de
1 Earope formatait ainsi son opinion sur ces changemens. Bn
temps de paix, les choses pourront aller bien, sartoat lorsqu'il
ne sargira dans l'Etat aacan embarras de Nuances; mais qne ces
embarras surviennent, qa'a la gaerre se joigne une crise anan-
€tére, et alors nons voas verrons a l'œavro voas et votre noa-
velle CoBstitation. (Appiaadissemens snr les bancs de J'Opposl-
tton.) Myiords, le remède a ce danger, s'il existe réellement, se
troayera dans la pradence, la sagesse et la fermeté da Parle-
ment. Il fandra qae tout esprit de parti s'efface, et que le Parle-
ment ne songe qu'à une chose, faire son devoir. J'espère qae de
sinistres prévisions ne se réaliseront pas. JLes~ modiacàtioas ap-
portées à notre Constitution auront ultérieurement an salataire
eoet; Boas pourrons faire face à toutes les exigences mais sans
la sagesse et la fermeté du Parlement, sans la prudence et le
bon sens da peuple, il sera diiHcile sans doate de lutter contre
tant d'embarras.
Myiords, je crois avoir réponda à toates les qaesttons posées
par lord Winchelsea, et ma rentrée aa ministère se troave main-
tenant Cxpiiqaée. Je désire qae l'oa soit bien convainca de ma
vive soliicitade poar les intérêts Importans, connés a mes soins;
ma sollicitado est poar le bien da pays; qaant à ma position per-
sonnelle, je n'en al nul sonci. Je ne saurais dire vraiment où se
trouvent les hommes qnl conviennent le mieax poar mener à bien
les affaires da pays. L'évêqae Barnet, qui était an homme de
grande sagesse et de grande ~connaissance da monde, rapporte
qae dacs une conférence avec le roi Gniiiame, ce monarque lui
dit Lorsque je compare le gouvernement répablicain et le gou-
vernement monarchique, j'avoue que Je ne sais leqael vaut le
mteax. On peut aUégaer âne foale de bonnes raisons en faveur de
an et de l'autre; mais tout en ne pouvant pas dire quel est le
meitlear, je sais cependant quel est le pire et c'est la monar-
chie qai n'est pas assez forte pour faire adopter des mesares in-
dispensables. (Brayans applandissemecs sur les bancs de l'Oo-
positioa.)
Myiords, Je ne'sais vraiment pas où trouver le meillear minis-
tère, et je ne pourrais Indiquer ceiui qui vaut le moins; mais ce
que je sais, c'est qae le pire ministère est celui qui n'est pas
assez investi de la confiance da Parlement et de la nation poar
taire passer les masares réclamées par l'Intérêt da pays. J'ai la
en comme vous pourrez, et surtout ne m'y mêlez d'aucune
manière vous pourriez vous en repentir 1
Cela dit d'une manière fort bourrue, M.Piard rentra brus-
quement dans la salle de jeu, comme au bruit d'une Bran-
che qui tombe an lapin se fourre dans son terrier.
La porte de sa dernière espérance inspira au substitut une
résolution extrême que rendaient encore plus exorbitante
les habitudes pacifiques de toute sa vie.
–Je n'ai plus qu'une seule ressource, se dit-il, c'est
d'apppoler en duel ce malotru à moustaches de pandour, que
BIonoeau a nomme Jonquières. Isaure comprendra que ne
pouvant à moi seul jeter hors du bal une quinzaine d'indi-
vidus mates et femelles, j'ai voulu lui obéir autant que cela
dëpandait de moi. Il a l'air diantroment exterminateur,
ce monsieur s'il m'allait tuer ?.
Le substitut tâta son courage qu'il n'avait pas mis à
l'épreuve jusqu'alors. Après un instant de doute, il le trouva
en bon état et pour ne pas donner aux réflexions débon-
naires le temps de reprendre le dessus, il se dirigea d'un.
pas martial vers la partie de la salie où se tenait rénnie la
société da M"de Marmanconrt. En approchant, il fut té-
moin d'una scène inattendue qui pendant sa courte absence
avait entièrement change Ja face des affaires.
Un monsieur, vêtu de noir, d'un âge mùr, d'an maintien
roide et d'une physionomie rébarbative, avait commence
avec Thëodosia et ses compagnes un colloque a voix basse
dont le résultat presque immédiat fut le départ des dan-
seuses proscrites. Cédant aux injonctions de ce mystérieux
personnage, elles ee retirèrent à pas ïents, non comme an3
troupe de biches effarouchées, mats comme une bande de
lionnes vaincues. En dépit de leur serment héroïque les
jeunes gens qui les accompagnaient n'attendirent pas les
baïonnettes le pouvoir occulte dont semblait investi le fâ-
cheux en habit noir rendit prudens les plus téméraires.
Toute la folle compagnie sortit du bal, moins bruyamment
qu'alla n'y était entrée, et fut reconduite de loin par la
snb!titut qui s'avança jusqu'à la porte extérieure afin de s'as-
surer par lui-même de la realité d'un départ si opportun.
Au moment où il revenait sur ses pas, charmé d'un dé-
nouement qui devait le dispenser de toute prouesse cheva-
leresqae, il fut accosté à l'improvista par le jeane homme
bran en moustaches.
C'est vous que je cherchais, lui dit ce dernier d'une
voix âpre vous comprenez que je ne puis pas décemment
me couper la gors;e avec l'MtiiQer de police que vous nous avez
envoyé tout à l'heure. Mais vous qui êtes un homme du
monda, & 09 qu'assure Gustan, voas voudrez bien j'espère
échanger une coaple de balles avec moi. Voici ma carte
Mte* moi le plaisir de ma donner la votre.
.SSëN.SS~
coaSance qoe, dans t'intérêtmôme du pays, s')! manque an m<-
otstere quelque chose sons ce rapport, ta sagesse et ia prudence
dn Parlement et de ta nation s'empresseront de !e tnt donner.
(ARplaudissemes.) r
Ft&A~CE..
PARIS, S JUIN.
La Chambre des Pairs a ouvert aujourd'hui la discus-
sion sur la proposition de M. le baron Mounier, relative
à l'Ordre Toyal de la Légion-d'Honneur. Lé débat n'a
porté, dans cette première~séance, que sur le principe
et les dispositions générales du projet. Plusieurs ora-
teurs, et entre autres M. Meunier, M. Charles Dupin et
M. le président du .conseil ont été entendus. Tous les
discours, prononcés ont revête dans tes orateurs une
grande aivergence de vues, et 'fait prévaloir dans la
Chambrp des dispositions assez peu favorables à ta toi
projetée; D'où vient cette divergence ? d'où vient la tié-
deur dej ta Chambre des Pairs pour tes réformes dont
M. le baron Mounier est l'auteur et le défenseur habite ?
Assurément la Chambre des Pairs est juge naturelle
de la question qui se débat devant cite Sa compétence
est établie dans l'histoire. Compo~ée de toutes les illus-
trations de la France, de tous les hommes qui depuis
cinquante ans ont servi, défendu le pays dans les con-
seils et sur les champs de bataille, la Chambre des Pairs
~e tie par une solidarité glorieose à~ ibndation et à ta
destinée de la Légion-d'Honneur. Ainsi, quand l'opinion
s'inquiète sur l'avenir de cette grande et bette institu-
tion, il est naturel que le premier cri d'alarme soit parti
de la Chambre des Pairs. Mais la sagesse et la haute ex-
périence de la Chambre ontfacitement distingué ce qu'il
y a d'exagération dans les craintes qui ont préoccupé
quelques uns de ses membres. Dans les abus qui ont été
signalés avec tant de force et de persévérance, elle
ne voit que tes abus inséparables de toutes les ins-
titutions humaines. U faut bien remarquer une
chose, c'est que ces abus ne sont point nouveaux
its ne datent pas de 1850, ils ne datent pas même
de la Restauration; ils datent de la' République et
du Consulat its sont nés avec l'institution. C'est
un point que M. Charles Dupin a victorieusement
établi dans son discours si plein de documens incontes-
tables, car ils sont fondés sur l'autorité'de l'MemacA
foya!. Oui, le premier consul avait fixé les cadres de la
Légion-d'Honneur, et il avait limité le nombre des
membres à 6,000. Mais ce qu'on oublie de dire et ce
que M. Charles Dupin a fait connaître à la Chambre
c'est que l'empereur n'a jamais respecté les cadres nxés
par te premier consul c'est qu'à la chute de l'Empire,
en 1814, la Légion-d'Honneur était composée de 40 à
50,000 membres. On dira que les circonstances jnsti-
fiaient une tetle profusion l'empereur avait à récom-
penser les milliers de services et de dévouemens que
fusaient éclater t'étan national et la situation extraor-
dinaire de la France. Aussi ne blâmons-nous point l'em-
pereur nous voulons seulement comparer le chiffre des
décorations conférées par le fondateur même de la Lé-
gion-d'Honneur avec le chiffre des décorations accor-
dées par le gouvernement de Juillet. On crie à la pro-
fusion, au scandale. Eh bien la moyenne des décora-
tions distribuées depuis neuf ans a été de huit cents par
année, ni ptus ni moins. On voit que, même en appré-
ciant la différence qui existe entre les deux époques
entre un gouvernement militaire et un gouvernement
pacifique, on voit, disons-nous, que l'abus n'a point été
si criant, que le gouvernement de Jniilet n'a point ou-
blié comme on le suppose les règles imposées par la
justice distributive, le discernement et l'équité, dans la
distribution des récompenses nationales.
Toutes les déclamations dont ta matière est grosse
tomberont devant ces chiffres. Habilement présentés par
M. Chartes Dupin, ils ont fait une vive impression sur la
Chambre. Aussi, dés la première séance, la proposition
de M. Meunier paraît-elte condamnée quant à son prin-
cipe et à son opportunité. Est-ce à dire qu'elle soit in-
utite et que tes abus signalés soient absolument chimé-
riques ? Nous sommes loin de le penser il y a des abus,
des abus graves, et que personne aujourd'hui ne veut
dissimuler. A qui la faute? A tout le monde à ceux qui
ont présidé, depuis neuf ans, à la distribution des ré-
compenses nationales, comme à ceux qui les ont re-
çues. D'une part, il y a eu convoitise insatiable, effré-
née de l'autre, il y a eu complaisance et mollesse
inexcusables. Mais ce que nous croyons, c'est que
Belliqueax outre mesure un instant auparavant, Deman-
des en ta moment n'avait plus aucune envie de se battre
mais la provocattan était trop directe pour qu'il mt possi-
blé de n'y pas répondre. D'assez mauvaise grâce il prit la
carte qu'on lui présentait, et tira d'une poche de son gilet
un do ses billets de visite. M. de Jonquière la lai arracha
de la main, et pirouetta sur le talon en disant d'un air
d'arrogance
Demain vous aurez de mes nouvelles.
Après le départ de sou adversaire, le substitut demeura
qselqae temps immobile dans une attitude pensive et triste
qui eût fait honneur à un héritier; d'avance il semblait
pleurer sa mort et porter son deail.
Bth! il ne m~a pas encore tué, se dit-il enQn, en es-
sayant de repousser un noir présage à quoi bon me préoc-
cuper de catte affaire ? Demain il sera temps d'y penser en
ce moment, la chose urgente c'est d'apaiser le méconten-
tement d'Isanre. Dépendre des caprices d'une femme, quel
métier 1 je l'ai choisi, je n'ai donc pas ie droit de me plain-
dre mais si c'était à recommencer, je crois qu'à l'heure
qu'il est je serais à D' bien tranquille dans mon lit. A la
vérité, à D* il n'y a pas de bals, mais en revanche, il n'y
a pas de duels.
Le substitut s'efforça de chasser de son visage la mélan-
colie qui l'envahissait malgré lai, et il rentra dans le salon
où ii avait laissé M"" Piard.
Madame, dit-il on l'abordant avec respect vos ordres
sont exécuté?.
Je le sais, répondit sèchement baure aussi ai-je déjà
remercié M. de Rochelle.
La femme rancunause sourit avec affectation en regardant
l'ofacier d'état-major qui, debout à côté d'elle, contemplait
Dssiandas du haut en baa, et, coupant court aussitôt à la
conversation, eïie fut rejoindre son mari à qui le départ do
M"' de Marmancourt venait de rendre la liberté.
Les jeunes go~s restèrent en présence et s'entroro-
gardéMnt un instant avee la malveillance mutuelle qu'é-
prouvent toujours l'un pour l'autre deux rivaux. L'ofncier
d état-major rompit la premier te silence
–Je supposa. Monsieur, que vous n'avez jamais la la fable
da M .afohcAe du CoeAe, dit-il en accompagnant ces paroles
d'un sourira a~sez impertinent.
Si fait, Monsieur, répondit Deslandes da même ton
mHsja lui préfère celte de t~e fo~M <~ pMM
une colère mêlée d'embarras car de la part d'un foKM
(c'est ainsi qu'il appelât dédaigaoasement le aabstitat) il
n'attendait pas une riposte si vive.
p- Vous ma Barïez faNe, je vono répond)) apo~gae, re-
ces abus no sont ni assez gravés ni assez pro-
fonds, ni assez invétérés pour vicier le principe.
et l'esprit de l'institution. C'est que l'opinion publi-
que est assez forte. la presse assez vigitante et as-
sez ferme pour en faire justice. Ce que nous croyons
encore, c'est qu'on ne peut y remédier par les moyens
proposés à la Chambre des Pairs. Nous y voyons des
difficultés effrayantes et à peu prés insurmontables. C'est
ici qu'il faut se défier de la loi. La source du mat est
dans les mœurs il faut le chercher et l'attaquer dans
sa source. Il faut que le gouvernement s'applique à re-
dresser les mœurs en s'armant de rigueur contre les sol-
licitations indiscrètes. Nous travaillons sans cesse à ré-
armer nos lois que ne songeons-nous à réformer nos
moeurs ? Quel que soit le sort du projet qui occupe en
ce moment la Chambre des Pairs, il sera pris en consi-
dération par le gouvernement. M. le président da con-
seil en a donné l'assurance formelle à la Chambre
Légion-d'Honneur ne périra pas!
La Chambre des Députés, dans la séance de ce jour,
a discuté et adopté la toi relative à l'appel de 80,000*
hommes sur la classe de 1858.
Elle s'est occupée ensuite de la loi des comptes de
1836, dont tous les articles ont été successivement
adoptés par assis et levés. Mais la Chambre ne s'est
plus trouvée en nombre pour le scrutin dénnitif qui a
été renvoyé à demain.
La discussion de ces deux lois n'a offert aucun inci-
dent remarquable. 1
Nous donnons plus haut (~o:r les nouvelles d'Angle"
terre), le discoars de lord Melbourne dans la Chambre
des Lords du 31 mai, qae nous n'avions reproduit
qu'imparfaitement. On verra que c'est un appel fait à
la concitïâtiou, en présence des difficultés très graves
qui entourent le gouvernement, et dont lord Melbourne
n'hésite pas à faire remonter la cause aux changemens °
produits par la Réforme dans la constitution du pays.
Les déclarations de lord Melbourne se rapprochent
beaucoup des opinions émises dans la lettre de lord
John Russell à ses commettans, et sembleraient démen-
tir les bruits qui avaient circulé lors de la rentrée du
ministère, sur son remaniement, partiel, et l'accession
de plusieurs membres d'nne opinion plus avancée. Les
organes du parti tory regardent le discours du ministre
comme un refus fait aux radicaux des concessions aux-
quéttes ils auraient attaché leur concours. De son côté,
~fortUM~ C/iTOMc~ insiste vivement sur une phts grande
extensien de la Réforme. Les radicaux se contenteront-ils
des protestations d'attachement à la Réforme faites par
lord Melbourne? Cela est douteux, et alors la faible ma-
jorité du ministère se trouverait de noovcM compro-
mise.
Par ordonnance du Roi, en date da 2 juin, M. Bres-
inscrite, en remplacement de M. Boqaet da Saint-Simon,
d~cëdé.
M. Legrand, membre de la Chambre des Députes, e
remplacement de M. Breoson.
M. Bfesson n'a point cru devoir accepter ta nouvelle
positioB à laquelle l'appelait l'ordonnance qu'on vient
délire.
H en avait donné lui-même à l'avance les moti& au
ministre des finances.
Il vient de lui remettre sa démission de directear de
la dette inscrite. -1
Trois grandes industries occupent, sur des points différent
de la France, une immense quantité de bras et de capi-
taux ce sont les industries qui tissent la laine à Sedan &
Louviers,àEtbeaf et & Reims; la soie, à Nîmes, à Saint–
Etienoa, à Lyon et le coton, dans les manufactures de.
Saint-Quentin, Nanci, Rouen, Tarare et Mu!house. UnégaT
intérêt s'attache ces fabrications qui fournissent à !a con-
sommation de la France, luttent & l'étranger contre des fa-
brications rivales, et font pencher souvent la balance en
notre faveur. Néanmoins le Roi, par un mouvement natu-
rel qui le porte, avant tout, vers ce qui sert à la petite
omma & la grande fortune, vers ce que réclament les be-
partit !e jeune magistrat, qui voyant son adversaire prêt
de s'emporter s'efforça malgré sa propre irritation de con-
server la supériorité que donne toujours le sang-froid
Et si je vous parlais épées ? s'écria nèrement ie capï-
taine.
Je voua répondrais pistolets, répondit Deslandes d'un
air dégagé; un roKa comme moi ne fréquente gnàresle<
salles d'armes, mais il peut presser âne détente tout anssï
bien que le ferait un militaire. fut-ce un militaire de la
garde nationale.
L'otScier d'état-major se mordit la moustache.
–Un assaut d'esprit nous mènerait trop loin.reprit-it
d'un air moins superbe le lieu où nous sommes n'est pas
propre & une pareille discussion, il vaudrait mieux la re-
mettre & demain.
Comme il vous plaira, dit le substitut, qai cette fois
prit l'initiative, en tirant âne carte de sa poche.
Surpris de nouveau de se voir prévenu, M. de Rochelle
imita l'exempte que lui donnait son adversaire. Après avoir
échangé leurs adresses, les deux jeanes gens se saluèrent
gravement, et se séparèrent aussitôt.
La perspective d'un premier duel avait fait éprouver i
Desiandes une sensation assez désagréable mais en se voyant
presque immédiatement exposé à une seconde affaire, il re-
couvra soudain une assurance voisine de l'audace' noua
mentionnons cet effet homœopathique. sans prétendre l'ex-
pliquer. Sous l'inQuance d'une exaltation jusqu'alors incon-
nue, le substitut oublia M~' Piard et l'ambition poar nren-
dre sa part des plaisirs du bal ii se dit, à la manière d'A-
nacréon, qu'il fallait cuoUlir les Neurs avant d'être cueiM
soi-même; U se mêta dons aux quadrilles en choisissant
résoiument les plus jolies danseuses il gagna de l'argent t
l'écarté il but du punch a pleins verres, et, comme, ce der-
nier passe-temps était diamétralement contraire à ses sobres
habitudes, un instant arriva où le substitut entendit una
musique merveilleuse et vit balancer en cadence tous tes
assistans, quoique alors l'orchestrefut muetet la danse in-
terrompue en ce [moment si Roland ou Rodomont
étaient entrés dans la saUe du bal, armés de piad en can
Deslandes eût été le premier t leur jeter le gant.
Voila ce qai s'appelie vivre, se dit-il en s'aMeyant
lourdement sur une banquette aajourd'ha! :8 bal, les ptai-
sirs, las lustres ébtotHMaas, iesjolM! femmes, la mu~aue
tes coupes enivrants!, les SeuM et les dtaman!; demain le
dnel; les duels, vMx-je dire) Une voiture qui s'arrête mys-
térienssme&t à l'entrée du bois de Boutogne. an t'dHMo<[
l'on s'enfonce à petit brutt. habtts bas. les lames se
croisent. Vaincre ou mourir t Oui, sur mon âme, c'est la
vivre. J'a! éproavé fp!tM d'émot!
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