Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1839-05-18
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Description : 18 mai 1839 18 mai 1839
Description : 1839/05/18. 1839/05/18.
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Source : Bibliothèque nationale de France
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Date de mise en ligne : 15/10/2007
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MMmQtJBS ET M[TE~mB&
SAMËDt-
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jMqa't quatre heures, {
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MUOE MN .~Ma&MONf<
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ON S'ABONNE
me dM Pfêtret-Satnt-CKnMht-
l'Aaxen'oit.n't'r.
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.M&an40tfapcspenrBixmeia.
'€r~d~Sfetasne.
J~M,i5MM~
Les fonds anglais et étrangers ont été languissans aujour-
d'hui depuis l'ouvertci-e ce fait ne tient pas à des bruits en
circulation~ mais l'argent est rare. Les bons de l'Echiquior
apportés en quotité à la Bonne ont fait Cëchir cette valeur
de 5s a .):. Demain est le jour de liquidation des valeurs
étrangère! on s'occupe à régler les comptes. Fends es-
pagnol actif en baisse, i9 i/4. Les fonds portugais sont en
M! 55 i/4. Trois pour cent. 2t 5/8. ColombitM, 30 i/~
Mexicains, 25 i/2. Hoiiandais Deux et demi, 56. Les conto-
~0~ a 95 au comptant. 95 i/4 pour compte. Bons de
lEchtqmer, 58, 52~ 54 do primo. Actions de la Banque, 196.
Fonda indien, 2BS i/t.
On lit dans (Ho6a r
t Lundi dernier la plus grande etfervescmce régnait &
Birmingham. Oa y attendait l'arrivée des membres de la
~onventton nationate, et les magistrats avaient fait tous les
treparatus nécessaires pour prévenir une sédition. Les
troupes et l'artillerie arrivées la veiUe étaient en mesure
a agtr au premier ordre des autorités civiles. Comme l'on
croyatt généralement qu'un cortége se rendrait au devant
ces délégués, deo Oots de peuple se pressaient dans le Bull-
"ng; a onze heures et demie la foule se rendit dans Frae-
man's-street, et de 1& a la station du chemin de fer à Dud-
«esto.ntov. Aunehoure, plusieurs milliers d'individus do la
fapalace se trouvaient réunis dans le voisinage de la station.
~oar prévenir tout mouvement, tes directeurs du chemin
«Mage lorsqu'un train était en vue, en sorte que le plus
grand nombre des curieux n'aperçurent les voitures qu'au
moment où elles étaient entrées dans la cour de la station.
Las délégués, en sortant de voitures. annoncèrant leur ar-
Mvée a leurs amis de Birmingham en agitant leurs ehapeaux
et par d'autres signes, ïts furent accuems avec enthousiasme.
Us othaient en général un triste aspect; ils paraissaient a
demi-morts de faim. Austitot les délégués et ta popataco
ae formèrent en procession et traversèrent Dtle-End, New-
atreet, Paradbe-street, Navigation-street, Exeterrow; puis
]Us se rendirent à Hottoway.
En travarsant Newstreet, ils étaient au nombre de 6,000.
Les principales bannières portaient les devises suivantes
< 0«e«6r<. x Les marchands avaient eu tellement peur dttstes qt'Hs avaient fermt leurs boutiques quelques habt-
tans avaient quitté la ville. O'Connor, CoHins, 0'Bri6n,
Taytor, briHaiont parmi les délégués. Le cortège avait re-
cueitu pea d'tpptaudtssemens sur son passage. Arrivés vis-
a-vis du bareau du journal dans la NewUroet dont l'édi-
teur a abandonaé les ohartistes, la populace poussa des cris
abominables. Arrivés a HoUoway, les déMgués haranguèrent
le peuple. Trois résolutions furent ensuite adoptées La
première portant que l'assemblée s'engage à protéger la
HeiM qui lui inspira la plus grande conuance. La deuxième
est ainsi aoneae < Nous, hommes de Birmingham, nous ne
soufMrons jamais qu'une iaction quelconque s'impose à la
Reine, et nons suppuons notre noble et vertueuse Reine de
vouloir Mon inviter tons ses loyaux sujets, riches et pau-
vres a se former en garde nationale pour protéger sa per-
sonne et son trône.* Aux termes de la troisième résolution,
les deux premières seront présentéM au ministre de l'inté-
rieur pour être remises à la Reine, (frtobe.)
CHAMBRE DES COMMUNES. ~attCC ~M -t5 MtO!
t.ORB JOHN RUSSEt-L se Hve et dH Je ytens prier !a Cham-
bre d'ajourner ses séances aa tandt S7 mat, et M. !e préstdent,
a aotre grmd regret, persiste dans sa reso)nt)on de ne pïos oc-
cnper le fMtenft après les fêtes de la Pentecôte. Le 27, je ferai
eonaaïtre à ta Chiumbre les intentions de ta Coaronne à ce sajet;
et aat qu'elle pa)sse procéder immédiatement an choix d'na
président, Je ta prierai de s'assembler ce mêmejoar a trois hen-
res et demie. H est nne antre question snr taqneUe Je devrais
donner a l'assemblée qaetqnes expitcations c'est la question
ae la Jamaïque m~is Je ne saurata pas préciser encore la mar-
che qae tes conMtiiers de ta Couronne se proposant de snivre a
ce sujet. Tontefots, le 30 mai, tt sera fait, par mon très honora-
Mo amt, te sons-secrétatre-d'Etat des cotonies, oc par moi-
Etème, cne motion relative a l'administration de ta Jamaïque.
Je n'activerai la marcha de ça MU qu'après ta prise ea consMé-
ration de cetta motion.
z. LE pMauBmT, s'étant alors levé, dit Catte séance étaat
!a dernière dans taqaeHe j'aorat t'hoanenr de présider ta Cham-
bre, Je ne venx pas quitter le fantMil sans vous exprimer à
tous ma ){ratttnde poar io bi accordé par vons à votre président, et pour votre indulgence,
qui a et puissamment contribué à me faciliter l'exercice de mes
fonctions, tt était naturel que j'abordaMe ta présidence avec un
juste sentiment de dénance personnette, en considérant les cir-
constances qui avaient accompagné mon installation; mais je !o
déclare hautement Je dois une reconnaissance égaie aux hono-
rables membres qui avaient combattu ma candidature, et a ceux
qui avaient bien voniu i'tppuyer. Je n'ai pu voir, sans une vive
satisfaction, cette touchante unanimité; elle prouve que tons les
FeatNeton dnJ~mma~ des Béhats.
LES AILES BÏCAM.
ÏX.
(K~M tes Nombres des 2T et 28 avrti, et ceax des a,
5,<, il et 15 mat.) l
La vie des solliciteurs est laborieuse, mais ses fatigues
sont purement physiques je ne parle pas de ses soucis. Se
lover matin, assiéger les bureaux ministériels, harceler les
protecteurs, dépister les concurrent, modaier sur tons les
tons It cantHèno des pétitionnaires le soir, courir les salons
poar montrer anx g sonriatte; devenir, en un mot, un p!acet incarné tonjours
ouvert t l'endroit le plus respectueux tous ces détails que
chaque jotr ramène sans aucune variation exigent plus de
SMté que de talent. Peur réussir en un pareil métier, it faut
avant tout être patient et ingambe; l'esprit y est du laxo,
couvent mtme ce supernu devient nuisible. Deslandes tou-
tefois n'en ja~ea point ainsi et ne crut pas pouvoir mettre
trop de ûnesso dams dM manœuvres auxquelles un tendre
sentiment venait d'ouvrir nn champ plus vaste, mais aussi
pl)Mdimoil<.
Voici quel fut pendant près d'un mois le mnre de vie de
l'ambitieux substitut. A six heures du matin quotqaeMs
p!m tôt, il se levait courageusement et attelait incontinent
toutes les puissances de son esprit à l'an des volumineux
dossiers dent la conseiller d'Etat avait soin de ne jamais le
laisser manquer. A l'exception d'une demi-heure consacrée
an déjeûner le plus traçai, ce labourage intellectuel occu-
pait toute la matinée. Quoique la première ardeur du jeune
magistrat se fût coMidértbtem*nt amortie, et qu'en écri-
vant il sommeIHât quelquefois à l'instar du bon Homère,
M persistait né&nmoîns avec une résignation stoïque dans un
travail qui devait, pâmait il, lui concilier & jamais l'estime
et l'intérêt de son protecteur.
A trois heures, la tête lourde et l'esprit fatigué. Deslandes,
Mn de songer !( prendre du repos, ne fa)MM que changer
honorables membres sont animés du désir de soutenir l'autorité
indispensable pour conserver une régularité parfaite dans les
débats parlementaires. Je ne me fais pas iiiasion sur mes im-
perfections personnelles; si j'ai été aMez heureux poar avoir a
vos yeux quelque mérite, je ne t'attribue qu'à mes constans ef-
forts pour remplir mes fonctions, et agir vis-à-vis de tous avec
courtoisie et fermeté, sans m'écarter jamais d'une véritable Im-
partialité. (On applaudit.) Je remercie la Chambre de l'interpré-
tation bienveillante qu'elle a daigné accorder A tous mes actes,
et mon vœu It plus ardent est de la voir se guider constamment
d'après de< principes de nature à assurer l'honneur et la pros-
périté de la Mtion, dont les destinées lui sont connées. (Brayans
tppTaudtssemeM.)
M. WYNNE Je n'ai pu entendre sans un profond étonnement
la motion qnt vient d'être faite, d'ajoarner les séances au a? mat,
tandis qu'une agitation dangereuse se fait remarquer dans le
pays. Six mois se sont écoutés depuis ta recommandation faite
par certains individus aux classes populaires de se procurer des
armes; nous savons que le peuple sur plusieurs points, répon-
dant à cet appel, s'est procuré des armes à feu; maintenant
même, des ventes d'armes se font publiquement, et l'autorité ne
prend aucune mesure pour empêcher ce dangereux commerce.
(Ecoutez!) J'espérais depuis long-temps, que le noble lord chargé
delà direction du département de l'intérieur, présenterait des
mesures pour la sûreté de l'Etat ou qu'ti ferait du moins con-
naître les vues du gouvernement à ce sujet. Dans les campagnes
un grand nombre d'hommes sont armés de fusiis, et ii a'est pas
étonnant de voir les censtabies montrer peu d'empressement ci
remplir leurs fonctions; pendant que la sédition s'est armée, ces
oOIciers de paix n'ont pour toute défense que l'arme mite en
leurs mains par la loi. Je suis loin de me faire ici l'éeho des
bruits alarmans qui circulent Je ne crois pas au succès des
chefs; ea dernière analyse ce que te crains par dessus tout,
c'est l'eaasion da sang qui tôt on tard devra suivre ces armé-
niens s'ils sont tolérés par le gouvernement. A mon avis, la
Chambre manquerait à son devoir si elle consentait à un ajour-
nement aussi long, sans adopter quelques mesures ayant pour
but de donner aux autorités une force plus grande dans tes
circonstances actuelles.
LORD JOHN MJSSEU: Le gouvernement, dans les circonstances
critiques dont on vient d* parler, n'est pas resté Indifférent a
tant ce qui s'est passé. Mais ii a pensé qu'il valait mieux s'ap-
puyer sur !a législation existante, que de demander à la Cham-
bre de nouvelles mesures sans une absolue nécessité. En effet,
le but des Individus qui cherchent à influencer l'esprit du peu-
ple et qui l'engagent à s'armer, est si manifestement dangereux
ia plupart de leurs actes les exposent si manifestement a toutes
les rigueurs de la loi, qu'il leur est impossible d'éveiller des
sentimens de sympathie générale. J'ai toujours remarqué que
lorsque dans des cas analogues le Parlement adopte des mesures
extraordinaires, ces mesures ont pour eQet d'éveiller l'intérêt
public en faveur des hommes contre lesquels on veut sévir, et
leur cause, qui sans ces lois rigoureuses n'eût provoqué aucune
sympathie, doit à la répression même une augmentation de force
morale. (Bruyans applaudissemens.) Je ne prétends pas dire qu'il
ne pourrait pas devenir nécessaire de demander au Parlement
l'adoption de certaines mesures pour le désarmement des hom-
mes mal intentionnés. (Ecoatez~ Mais Je suis d'avis que le cas
échéant, et si une loi semblable est rigoureusement nécessaire
comme il y aurait urgence, le mieux serait de saisir ia Chambre
de cette loi, d'appeler immédiatement son Intention et d'activer
la discussion da projet. Une proposition non suivie d'effet et l'a-
journement indénni de la discussion, produiraient un résultat
contraire a celui que l'on désirerait. Ua mot malot dispositions déjà prises.
Les ministres do S. M. lut ont donne doux fols le conseil de
publier des proclamations contre des réunions illégales, réunions
nocturnes à la lueur des torches accompagnées de périls réels
et propres a Jeter la terrear dans toa esprtts~n rpnMOtts snt-
vies par des personnes armées de piques et de bâtons. Eh bien
dans ces deux circonstances les proclamations ont produit le
plus salutaire effet. Je conviens qu'une grave responsabilité s'at-
tache à l'arrestation préventive des citoyens dans le but de faire
cesser des tendances trop réelles, a l'insurrection plusieurs fois
j'ai eu a ce Mjet des conférences avec le procureur-général, et
a l'issue de ces conférences t'ai souvent soumis la question d'op-
portunité au cabinet. J'ai ia satisfaction de penser que la marche
suivie et la sage appréciation de !a situation généraie du pays
peuvent pius dans l'intérêt du rétablissement dt la tranquillité
qu'une proposition de mesures extraordinaires faite a la Chambre
par le gouvernement. (Bruyans appiaudistemens. )
StR H. VERKEY Je demanderai à iord John Rassell s'il a l'in-
tention, pendant la session actuelle, de proposer quelques me-
sures pour l'organisation d'une poiice ruraie plus efncace. Le
pays accueillerait avec satisfaction cette mesure. (Ecoutez 1)
M. ATTWOOD Je ne sais si j'ai bien compris le sens des paroles
de lord Jobn Russell. Ii en résuite, pour moi, que le gouvernement
est décidé à adopter des mesures de rigueur. (Vives dénégations
sur les banc* ministériels.) Quant a moi, jo pense que le gou-
verMCMnt abiea fait de se borner à faire exécuter les lois exis-
tantes. Je crois que l'on a beaucoup exagéré les bruits d'arme-
mens Intérieurs; Je sais sûr qu'il n'a pas été acheté en Angle-
terre pins de 50 fusils ou piques. Le peuple anglais n'est pas
assez insensé pour prêter i'oretite à des suggestions semblables.
Je ne le crois pas assez fou pour avoir songé sérieusement a
s'armer. (App)aadiasemens.) Le peuple sait trop bien ou se trouve
sa véritable force pour courir aux armes dans ces circonstances
et au milieu de l'exagération dont on fait preuve dans les récits
d'armement. J'engage fortement les ministres de S. M. et la
Chambre ne pas adopter des mesures de rigueur qui pour-
raient déterminer le peuple a résister aux lois. Le peuple, btessé,
pourrait prendre une attitude toute ditTérente que cette qu'il a
aujourd'hui. (Ecoatez t)
t.ORB JOHN MJSSEU Je réponds aux deux honorables mem-
de harnais le jurisconsulte alors se métamorphosait en
homme du monde. Apre! avoir donné les soins les plus mi-
nutieux à une toilette que l'art parisien venait d'expurger
de tout idiotisme provincial, il allait faire sa conr à M~' Piard,
près de laquelle il avait habilement gradué la iréqaence do
ses visites. D'abord, il ne s'était présente qu'une fois par se-
maine dans le salon de la rue de la Planche, puis il y était
allé de deux jours Fun; enun, II s'y montra tons lesjoars
sans qae la femme politique parût remarquer dë&vorabte-
ment une pareille assiduité.
Ltsoir, ne pouvant suivre Itaure dans les salons d'un
monde auquel il était encore étranger. Deslandes s'allait
joindre à la troupe galante qui jpaplUonnatt sans cosse au-
tour de M" de Marmancourt. Chaque fois il laissait & ce
Sambeau quelques parcelles do ses ailes; laboaUlottet !es
parties de spectacle, les diners, enun toutes les petites dé-
penses qui éclosent en guise de ueurs sous les pas de cer-~
taines jolies femmes, oribiaientsa bourse sa~s relâche; mais
ii supportait avec phHosophie cette saignée d'argent. Dans
l'espèce de blocus dont il voulait entourer son protecteur
pour lui ûter tout moyen de manquer à sa promesse, M~' de
Marmancourt occupait un terrain trop avantageux pour
qu'il négligeât de s'en assurer, n'importe à quel prix.
C'est de l'argent placé à gros intérêt, répétait-il en se
rappelant les Instructions de M. de Loiselay.
Deslandes se résignait donc au sensible amaigrissomtt de
sa bourse. Mais une chose à laquelle M avait peine à s'ha-
bituer, c'était la fatalité qui s'obstinait à le poursuivre dans
le salon de M~* de Marmancourt il semblait qu'un a matin y tendît ses piégea pour lui taire commettre mala-
dresse sur maladresse. Tantôt un magot fêté, chineis fort
équivoque, se trouvait inopinément derrière son coude aa
moment où il remuait le bras tantôt, en s'asseyant sur un
&u(euil vide en apparence, ii écrasait un chapeau d'un âge
mûr dont l'aplatissemeut faisait pousser à Théodosie les plus
douloureuses exclamations.
ïi faut que je sois ensorcelé, se disait alors te substitut
il est écrit que je no pourra! pas faire Ici un seul mouve-
ment eaas briser ou gâter quelque chose. Je n'ai jamais été
d'une balourdise si monstrueus*.
Honteux de ses gpardonner le moyen qui lu! avait si bien rétSMi une pre-
mière fois. La réparation des petites catastrophes dont il
acceptait candidement la paternité ajouta au budget de ses
dépenses un chapitre qu'il n'avait pas (ait entrer ea compte
<~ venant & Paris, et qat )t'ob!ige~ de recoarBr beaucoup
y
bres qne certaines mesures pourraient, A mon avis, devenir né-
cessaires ponr la répression de ce que Je considère comme l'a-
bus des droits garantis par le biil des droits. Il est tors d& doute
qae chacun a le droit d'avoir des armes pour sa défense per-
sonnelle, mais l'armement d'une partie de la population, et sar-
toat des démonstrations à main armée, de nature à répandre la
terreur parmi tes sujets de S. M., voilà ce qae J'appelle an abus
du drott légitime, et cet abus demande à être réprimé par une
mMare lé<)slaMve. L'honorable M. Attwood vous a dit toat a
l'benre qn'H ne croyait pas qae le peuple pensât a s'armer, t'at
reça (Mrectement des renseignemena de ta ville (Birmingham) qat
représente l'honorable membre; )1 m'en est parveaa d'aatre*
villes importantes. Tous s'accordent à dire qae les fabricant pa-
tentes n'ont pas confectionné âne très grande quantité d'armes,
et presque toates IM ventes faites l'ont été pour l'exportation:
Mats il a été fabrique des armes dangereuses par des Individus
qui ne sont ni des armuriers patentes ni des fabricans connus.
Sans doute 11 est bon do prévenir la cnambre contre les bruits
exagérés d'armemens réguiters d'un gra~d nombre d'individus
mats d'an autre côté je ne dois pas lui laisser ignorer qu'an très
grand nombre d'hommes ont antre les mains des armes onen-
sives très dangereuses. ( Ecoutez )
M. nuME L'agitation qai s'est 'manifestée n'est l'oaavro que
d'un petit nombre d'individus; les masses qutont répondu à leur a
appel ont été égarées. J'espère
existé à ce sujet une grande exagér.ttton.
Toutefois, ii est du devoir du noble lord et de ses coltëguos
d'examiner si les masses populaires n'avaient pas de Justes mo-
tifs de se plaindre et de tâcher de faire disparaître leurs griefs.
Je crois que pour remédier aux maux existons. ce sera an
moyen plus emcace que la modification des lois existantes.
La motion d'ajournement aa lundi 27 est adoptée.
Lord John Rnssell annonce qae le 30 mat U fera âne motion
relative aa système qu'il convient d'adopter vis-à-vis delà Ja-
maîqao, et le Si mai, lorsqae la Chambre sera formée en co-
mité des sabsides, H demandera an crédit de 50,000 Itv. 6t. pour
l'enseignement pnblic.
La Chambre s'ajourne.
Au moment où le président descend da faateail, nn grand
nombre des membres des bancs ministériels et de l'Opposition
viennent lui serrer anëctaeasement la main.
La Chambre des Lords s'est ajoarnée, après avoir reçu de
lord Dnnoannon l'avis que le lendemain lord Melboarne deman-
derait l'ajournement aa 37.
1 MonveMes
On écrit de Perpignan, Ie,9 mai~839
a Das lettres particulières, qui m6rit nous annoncent que le comte d'Espagne, ce proconsul si
tristement célèbre, vient de signaler de nouveau sa cruauté
par ? massacre générai des habitans de MaHeû, viMage de
ta Catalogue. Ni l'âge, ni le sexe n'ont trouvé grâce devant
lui tout a été passé impitoyabiemeat au 81 de l'épée. Les
enfans a la mamelle, jetés par les fenêtres ont été écrasés
sur le pavé des rues, les femmes enceintes ont été éventrées.
Horreur t. La soldatesque carliste, dans cette sanglante
orgie digne des saturMtM du temps de Néron ou de Cali-
gula, s'est livrée à toutes Mjftes d'excët; et pour couronner
Pœavre, elle oenta mtiMM environ ont été réduites en cendres Malleu
n'existe p!M). De pareilles herreurs doivent être dénon-
cëeo au tribunal de l'opinion publique, aan qu'elle les né-
trisoo comme elles le méditent, et qu'elle jette son autear
aux gémonies de l'histoire. < (Mimons! Bor~!ftM.)
FRANCE.
PARIS, ~7 MAI.
Pendant la cnse ministérielle qui vient de finir, quand
il y avait quelque embryon de ministère, et que nous
nous permettions de faire quelques réSexions à ce sujet,
on se souvient comment les journaux de la gauche se ré-
criaient contre notre témérité et notre perfidie. Noas
voctions faire manquer le ministère en question Nous
voulions prolonger la crise ministérielte. Ces clabaude-
ries ne nous ont pas empêches d'user da droit d'exprimer
librement notre avis sur les ministères nés on à naître.
Jamais, da reste, nous n'avons mis dans cette polémique
cet esprit de ruse que nés adversaires nous attribaaient
fort gratuitement. Dans les combinaisons tentées succes-
sivement, il n'y en avait aucune en faveur du 1S avril,
aucune en faveur du parti qu'on a appelé les 22i mais
eeta nous importait peo noas ne nous sommes jamais
préoccupés que du maintien des principes qui depuis
neuf ans out sauvé la France des horreurs de l'anarchie.
Quand il s'agit des intérêts d'an parti qui, comme celui
des 221, a des principes et non des passions, les hom-
mes ne sont rien la cause est tout.
Nous savions d'ailleurs que, dans la lutte électorale, le
parti des 221 avait été vaiaca, et ce c'était point aux
représentans de ce parti qu'il appartenait de former le
ministère; il leur convenait encore beaucoup moins
plus tût qu'il ne s'y attendait an dépôt dont son ami s'était
charge.
Dans sa guerre de tapis vert, Blondeau, après s'être tranvé
à deux doigts du désastre le pins comptât, t'était relevé
grâce à un caprice de ta fortune. Dàs lors M avait continué
de bataUler contre la ronge, avec des alternative! de perte
et de succès. Heureusement u se trouvatt en gait lorsque
le substitut lui decaanda de l'argent: Ce ne fut pM sans un
secret dépit qwe !e joueur vit diminuer de deux MUets de
miiie francs la somme sur laquelle reposaient ses espérances,
et dont en ce moment môme il venait de combiner les chif-
fres de manière à en composer une martingale infaillible
selon lui.
Sais-tu que tu fais uno déponte excessive, dit-it a Des-
landes d'un air de remontrance. Diantre t il ne faut pas ie-
ter ainsi l'argent par les fenêtres 1
C'est aisé & dire, répondit le substitut en hochant la
tête si tu connais un moyen de mener la vie du monde
sans dépenser de l'argent, je te saurai un gré infini de me
renseigner. Ce n'est pas le courant qui est ruineux, ce sont
les acciaens imprévu!. Pour t'en donner une idée, hier en-
core, à propos d'un mauvais petit magot pas plus chinois
que nous, quoi qu'on en di:e, et que j'ai eu l'inexplicable
maladresse de mettre en pièces J'ai envoyé & M"" de Mar-
mancourt deux superbss cornets de porcelaine, vrai Japon
ceux-là Sais-tu ce qu'ils m'ont coûté? quatre cents francs,
rien que c
Voila qui n'a pas le sens commun t s'écria Blondoau, t qui
l'égoïsme particulier aux joueurs fit oublier les égards qu'il
devait à M"' de MArmaneourt un magot qui ne valait pas
cent soas I
Elle prétond que, comme objet de curiosité, il valait
aa moins cent écus powr un amateur.
Si tu prends l'habitude de croire tout ce que disent les
femmes, elles te persuaderont bientôt qu'il fait nuit en pl~in
midi.
Habitué depuis qaelquo temps à traiter comme sien l'ar-
gent du substitut en l'exposant aux chances les plus né-
Cutos do la roulette, Blondeau regardait comme une véri-
table lésion le remboursement qu'il se voyait obligé d'effec-
tuer, mais il imagina bientôt un moyen de s'indemniser de
cette perte. 1
C'est TModasio, sa dit-il, qui avec les tours qu'elle
joue à ce pauvre Victor, vient d'entamer ma martingale
elle aura la bonté de réparer cette brèche. Cela est de
toute justice.
r,·, :~y t °: E
d'entraver parleurs rancunes la formation dan cabi~
net. Ils n'avaient donc qu'un intérêt, celai de sauver
leurs principes et de les faire prévaloir.
C'est dans cet esprit que nous avons suivi les diverses
phases de la crise ministérielle, c'est dans cet esprit que
nous avons dit franchement sptre avis sur les diverses
combinaisons qui ont été essayées, ~vanablement dé-
Sdés que nous étions a détendre les principes des 32i,
soit dans un ministère, s'il s'en formait NB qui ne leur
eût pas hostile et dangereux, soit dans l'Opposition, si
le ministère nouveau paraissait vouloir abandfNuer la
voie de saint suivie depuis neuf ans.
Pendant ce temps-là que faisaient les journaux de la `
gauche? Us prônaient leurs candidats ministériels; ils
annonçaient la naissance régénératrice d'un ministère
du centre gauche. Nous avions donc tout lieu de penser
que si un ministère se formait où le centre-gauche eût
une incontestable majorité où sur neuf ministres il y en
eût sept sortis de son sein, nous avions tout lieu de
croire que les journaux de la gauche prêteraient
quelque temps leur appui à ce ministne voudraient pas dès le premier jour renverser un
cabinet ou siègent tous les hommes qu'Us ont vantés
les uns qu'ils vantaient encore ~ier, les antres qu us
vantaient avant-hier tout au plus; car il n'y a
dans le munstère Soult qu'un seul homme, M. Cunin- `
Gridaine, qui n'ait pas depuis deux mois reçu
les éloges des journaux de la gauche. Tous les au-
tres membres du cabinet en sont encore tout couverts.
Nous ne pouvions pas penser que dès le premier jour, t
les mêmes journaux allaient leur faire expier par d'in-, x
jurieuses imputations, les louanges qu'ils leur avaient
données. Serait-il donc vrai que les journaux de la
gauche sont incapables de soutenir un ministère quel-
conque, celui même qui sort du sein de leur parti, et
que leurs habitudes de dénigrement et de destruction ne
sauraient se résigner à supporter aucun gouvernement?
Nous supposions cependant que depuis leur entrée dans
la coalition, depuis surtout leur étroite liaison avec r
M. Thiers, ces journaux avaient appris et oublié quel-
que chose. Il paraît qu'il n'en est rien, et que le com-
merce même qu'ils ont avec l'esprit de M. Thiers n'a eu
sur eux aucun effet. C'est à croire qu'ils mourront dans
l'impénitence finale.
VoUà donc le nouveau ministère attaqué dès son dé-
but avec la même violence que le i5 avril. En vérité,
est-ce donc à nous, qui ne sommes pas ses amis poli-
tiques, de lui venir en aide! Voilà même que ? Cmois?
Les journaux de la gauche font tout ce qu'ils peuvent
pour faire croire que les chefs du centre gauche qui sont
entrés dans le ministère ont été dupes de je ne sais
qaettes comnmaisom macmaveuques tramées ~vec un
art infini et accomplies à l'aide des émotions que le
guet-apensdui2mai a fait ressentir à tous les hon- `
nêtes gens. Quant à nous, nous pensons qu'il n'y a
eu dans la formation du ministère ni habileté d'an côté,
ni duperie de l'autre. Tout ce qui s'est passé depuis
deux mois s'est passé au grand jour. Chacun a su ce
qu'il faisait; et s'il y a eu de l'habileté dans tout ceci, `
c'est l'habileté de gens honnêtes, c'est l'habileté delà
loyauté unie à la persévérance celle-là Suit toujours
par réussir.
Ce genre d'habileté, nous le disons hautement, nous
le trouvons dans la conduite des 22t~ Acceptant sans
hésiter les conséquences de leur défaite électorale, les
221 ont vu de suite ce qu'il y avait à faire dans les cir-
constances nouvelles où its se trouvaient, et its l'ont fait.
Il fallait oublier de trop justes ressentimens, laisser de
côté les rancunes et les querelles passées; n'avoir pour
soi-même aucun intérêt d'ambition, ne se préoccuper ¡
que du maintien des principes constitutionnels; se ré-
concilier franchement avec les hommes qui au fond
avaient les mêmes idées et les mêmes maximes que le
15 avril, et oui peut-être même tes avaient pratiquées
avec moins de modération et de prudence; n'exclure
personne dans cette tentative de réconciliation, ni ses
anciens amis, ni ses anciens adversaires; professer hau- l,
tement qu'il n'y avait que certains principes qui fussent
impotsibtes, mais que personne ne l'était et qu'il
De tous les moyens mis en œuvre par Des!andes pour
réussir, travail assidu, amour Intéressé et largOMes intelli-
gentes, la galanterie était ceiui où il déployait le pins d'ar-
daur et de rannement. Sar la pente glissante M sommet de
laquelle siégeait M"' Plard, cuirassée du triple airain de la `
pruderie, de l'orgueil et de l'ambition, il gravissait d'un
pas ralenti par la prudence, n'avançant un pied qn'aBrès
avoir affermi l'autre, et s'accrochantdes deux mams aux
moindres broussailles de ce terrain aride. A chaque procès
en redoublement de précautions devenait néoMsaire AinS
que tontes les femmes vertueuses avec préméditation Isaum
avait son plan de déEsnse tout prêt en caa d'agression. Devi-
nant d'instinct la stratégie d'une passion qu'eue n'avait na<
encore éprouvée, elle avait compris que la plus sûr moven
de vaincre !e péril était de le tenir à .distance; opmioa~
Juste, car la résistance féminine est toujours nias efficace
deioinquedoprès. D'avance, leUe avait donc Mrnpateuse-
ment détruit autour d'elle toutes les positions où s~ten~
d ordinaire les amans, comme à l'approche d'un siëM taa
hgéniours d'une place de guerre brûlent impitoyablement
dans un certain rayon, les maisons où pourrait se loger l'on~
nemi.
M'°* Piard no dansait ni ne valsait; elle ne montait nas à
cheval, elle n'allait que fort rarement au spectacle elle
n'avait pas d'album on ne la trouvait jamais lisant un ro
man ou assise t son piano; donc, la substitut se voyait
privé de toutes les occasions de galanterie dont les eottMtfa.
aiment à s'entourer Auprès d'une pareille femme, ,aScS
~ut d'abord des prétentions amoureuses, eût été un in&i)
Mble moyen de se faire éconduire sans rémission PiM~~
présomptueux Parisien avait déj~ échoue aur cet ecueS.mM
le jeune provincial eut l'adressed'évtter.
Parmi tontes les manières d'exprimer < une femme h
passion qu'on ressent pour elle, Deslandes choisit laniM
gauche en apparence qui se trouva la plus habile en réa
IiM. Au lieu de se pavaner dans l'outrecuidance d'nnT n~
lace anticipant sur la victoire, ou de soupirer lamentable-
ment à la Werther en laissant sortir de sa poche-le canon
d'un putolot. ou bien encore de rouler des yeux farihon.h
et de maugréer le ciel et la terre à la façon d'Anton
substitut adopta pour caractériser son rote, la Umid~'
modestie, la réserve, la soumission, le dévouement le res-
pect, l'abnégation et tontes les autres vertus des passions
d'autrui. De ces Qours de l'âme, aimables dans leurhmS
lité, il cemposa peu à pea une gerbe sentimentale, dont
la femme & plas sévère .ût MVoarecomplajSmm~S
MMmQtJBS ET M[TE~mB&
SAMËDt-
ON MÇM~ MS AVM A MMÉM~
toMiMjonrs,
` depaio dix hearM dn ïhatin v
jMqa't quatre heures, {
aaBareaa daJqMMi. } t
MUOE MN .~Ma&MONf<
~tae;'fr,~ligM~i'
i8MAïi859
ON S'ABONNE
me dM Pfêtret-Satnt-CKnMht-
l'Aaxen'oit.n't'r.
..M..NCt
.M&an
'€r~d~Sfetasne.
J~M,i5MM~
Les fonds anglais et étrangers ont été languissans aujour-
d'hui depuis l'ouvertci-e ce fait ne tient pas à des bruits en
circulation~ mais l'argent est rare. Les bons de l'Echiquior
apportés en quotité à la Bonne ont fait Cëchir cette valeur
de 5s a .):. Demain est le jour de liquidation des valeurs
étrangère! on s'occupe à régler les comptes. Fends es-
pagnol actif en baisse, i9 i/4. Les fonds portugais sont en
M! 55 i/4. Trois pour cent. 2t 5/8. ColombitM, 30 i/~
Mexicains, 25 i/2. Hoiiandais Deux et demi, 56. Les conto-
~0~ a 95 au comptant. 95 i/4 pour compte. Bons de
lEchtqmer, 58, 52~ 54 do primo. Actions de la Banque, 196.
Fonda indien, 2BS i/t.
On lit dans (Ho6a r
t Lundi dernier la plus grande etfervescmce régnait &
Birmingham. Oa y attendait l'arrivée des membres de la
~onventton nationate, et les magistrats avaient fait tous les
treparatus nécessaires pour prévenir une sédition. Les
troupes et l'artillerie arrivées la veiUe étaient en mesure
a agtr au premier ordre des autorités civiles. Comme l'on
croyatt généralement qu'un cortége se rendrait au devant
ces délégués, deo Oots de peuple se pressaient dans le Bull-
"ng; a onze heures et demie la foule se rendit dans Frae-
man's-street, et de 1& a la station du chemin de fer à Dud-
«esto.ntov. Aunehoure, plusieurs milliers d'individus do la
fapalace se trouvaient réunis dans le voisinage de la station.
~oar prévenir tout mouvement, tes directeurs du chemin
grand nombre des curieux n'aperçurent les voitures qu'au
moment où elles étaient entrées dans la cour de la station.
Las délégués, en sortant de voitures. annoncèrant leur ar-
Mvée a leurs amis de Birmingham en agitant leurs ehapeaux
et par d'autres signes, ïts furent accuems avec enthousiasme.
Us othaient en général un triste aspect; ils paraissaient a
demi-morts de faim. Austitot les délégués et ta popataco
ae formèrent en procession et traversèrent Dtle-End, New-
atreet, Paradbe-street, Navigation-street, Exeterrow; puis
]Us se rendirent à Hottoway.
En travarsant Newstreet, ils étaient au nombre de 6,000.
Les principales bannières portaient les devises suivantes
< 0«e
tans avaient quitté la ville. O'Connor, CoHins, 0'Bri6n,
Taytor, briHaiont parmi les délégués. Le cortège avait re-
cueitu pea d'tpptaudtssemens sur son passage. Arrivés vis-
a-vis du bareau du journal dans la NewUroet dont l'édi-
teur a abandonaé les ohartistes, la populace poussa des cris
abominables. Arrivés a HoUoway, les déMgués haranguèrent
le peuple. Trois résolutions furent ensuite adoptées La
première portant que l'assemblée s'engage à protéger la
HeiM qui lui inspira la plus grande conuance. La deuxième
est ainsi aoneae < Nous, hommes de Birmingham, nous ne
soufMrons jamais qu'une iaction quelconque s'impose à la
Reine, et nons suppuons notre noble et vertueuse Reine de
vouloir Mon inviter tons ses loyaux sujets, riches et pau-
vres a se former en garde nationale pour protéger sa per-
sonne et son trône.* Aux termes de la troisième résolution,
les deux premières seront présentéM au ministre de l'inté-
rieur pour être remises à la Reine, (frtobe.)
CHAMBRE DES COMMUNES. ~attCC ~M -t5 MtO!
t.ORB JOHN RUSSEt-L se Hve et dH Je ytens prier !a Cham-
bre d'ajourner ses séances aa tandt S7 mat, et M. !e préstdent,
a aotre grmd regret, persiste dans sa reso)nt)on de ne pïos oc-
cnper le fMtenft après les fêtes de la Pentecôte. Le 27, je ferai
eonaaïtre à ta Chiumbre les intentions de ta Coaronne à ce sajet;
et aat qu'elle pa)sse procéder immédiatement an choix d'na
président, Je ta prierai de s'assembler ce mêmejoar a trois hen-
res et demie. H est nne antre question snr taqneUe Je devrais
donner a l'assemblée qaetqnes expitcations c'est la question
ae la Jamaïque m~is Je ne saurata pas préciser encore la mar-
che qae tes conMtiiers de ta Couronne se proposant de snivre a
ce sujet. Tontefots, le 30 mai, tt sera fait, par mon très honora-
Mo amt, te sons-secrétatre-d'Etat des cotonies, oc par moi-
Etème, cne motion relative a l'administration de ta Jamaïque.
Je n'activerai la marcha de ça MU qu'après ta prise ea consMé-
ration de cetta motion.
z. LE pMauBmT, s'étant alors levé, dit Catte séance étaat
!a dernière dans taqaeHe j'aorat t'hoanenr de présider ta Cham-
bre, Je ne venx pas quitter le fantMil sans vous exprimer à
tous ma ){ratttnde poar io bi
qui a et puissamment contribué à me faciliter l'exercice de mes
fonctions, tt était naturel que j'abordaMe ta présidence avec un
juste sentiment de dénance personnette, en considérant les cir-
constances qui avaient accompagné mon installation; mais je !o
déclare hautement Je dois une reconnaissance égaie aux hono-
rables membres qui avaient combattu ma candidature, et a ceux
qui avaient bien voniu i'tppuyer. Je n'ai pu voir, sans une vive
satisfaction, cette touchante unanimité; elle prouve que tons les
FeatNeton dnJ~mma~ des Béhats.
LES AILES BÏCAM.
ÏX.
(K~M tes Nombres des 2T et 28 avrti, et ceax des a,
5,<, il et 15 mat.) l
La vie des solliciteurs est laborieuse, mais ses fatigues
sont purement physiques je ne parle pas de ses soucis. Se
lover matin, assiéger les bureaux ministériels, harceler les
protecteurs, dépister les concurrent, modaier sur tons les
tons It cantHèno des pétitionnaires le soir, courir les salons
poar montrer anx g
ouvert t l'endroit le plus respectueux tous ces détails que
chaque jotr ramène sans aucune variation exigent plus de
SMté que de talent. Peur réussir en un pareil métier, it faut
avant tout être patient et ingambe; l'esprit y est du laxo,
couvent mtme ce supernu devient nuisible. Deslandes tou-
tefois n'en ja~ea point ainsi et ne crut pas pouvoir mettre
trop de ûnesso dams dM manœuvres auxquelles un tendre
sentiment venait d'ouvrir nn champ plus vaste, mais aussi
pl)Mdimoil<.
Voici quel fut pendant près d'un mois le mnre de vie de
l'ambitieux substitut. A six heures du matin quotqaeMs
p!m tôt, il se levait courageusement et attelait incontinent
toutes les puissances de son esprit à l'an des volumineux
dossiers dent la conseiller d'Etat avait soin de ne jamais le
laisser manquer. A l'exception d'une demi-heure consacrée
an déjeûner le plus traçai, ce labourage intellectuel occu-
pait toute la matinée. Quoique la première ardeur du jeune
magistrat se fût coMidértbtem*nt amortie, et qu'en écri-
vant il sommeIHât quelquefois à l'instar du bon Homère,
M persistait né&nmoîns avec une résignation stoïque dans un
travail qui devait, pâmait il, lui concilier & jamais l'estime
et l'intérêt de son protecteur.
A trois heures, la tête lourde et l'esprit fatigué. Deslandes,
Mn de songer !( prendre du repos, ne fa)MM que changer
honorables membres sont animés du désir de soutenir l'autorité
indispensable pour conserver une régularité parfaite dans les
débats parlementaires. Je ne me fais pas iiiasion sur mes im-
perfections personnelles; si j'ai été aMez heureux poar avoir a
vos yeux quelque mérite, je ne t'attribue qu'à mes constans ef-
forts pour remplir mes fonctions, et agir vis-à-vis de tous avec
courtoisie et fermeté, sans m'écarter jamais d'une véritable Im-
partialité. (On applaudit.) Je remercie la Chambre de l'interpré-
tation bienveillante qu'elle a daigné accorder A tous mes actes,
et mon vœu It plus ardent est de la voir se guider constamment
d'après de< principes de nature à assurer l'honneur et la pros-
périté de la Mtion, dont les destinées lui sont connées. (Brayans
tppTaudtssemeM.)
M. WYNNE Je n'ai pu entendre sans un profond étonnement
la motion qnt vient d'être faite, d'ajoarner les séances au a? mat,
tandis qu'une agitation dangereuse se fait remarquer dans le
pays. Six mois se sont écoutés depuis ta recommandation faite
par certains individus aux classes populaires de se procurer des
armes; nous savons que le peuple sur plusieurs points, répon-
dant à cet appel, s'est procuré des armes à feu; maintenant
même, des ventes d'armes se font publiquement, et l'autorité ne
prend aucune mesure pour empêcher ce dangereux commerce.
(Ecoutez!) J'espérais depuis long-temps, que le noble lord chargé
delà direction du département de l'intérieur, présenterait des
mesures pour la sûreté de l'Etat ou qu'ti ferait du moins con-
naître les vues du gouvernement à ce sujet. Dans les campagnes
un grand nombre d'hommes sont armés de fusiis, et ii a'est pas
étonnant de voir les censtabies montrer peu d'empressement ci
remplir leurs fonctions; pendant que la sédition s'est armée, ces
oOIciers de paix n'ont pour toute défense que l'arme mite en
leurs mains par la loi. Je suis loin de me faire ici l'éeho des
bruits alarmans qui circulent Je ne crois pas au succès des
chefs; ea dernière analyse ce que te crains par dessus tout,
c'est l'eaasion da sang qui tôt on tard devra suivre ces armé-
niens s'ils sont tolérés par le gouvernement. A mon avis, la
Chambre manquerait à son devoir si elle consentait à un ajour-
nement aussi long, sans adopter quelques mesures ayant pour
but de donner aux autorités une force plus grande dans tes
circonstances actuelles.
LORD JOHN MJSSEU: Le gouvernement, dans les circonstances
critiques dont on vient d* parler, n'est pas resté Indifférent a
tant ce qui s'est passé. Mais ii a pensé qu'il valait mieux s'ap-
puyer sur !a législation existante, que de demander à la Cham-
bre de nouvelles mesures sans une absolue nécessité. En effet,
le but des Individus qui cherchent à influencer l'esprit du peu-
ple et qui l'engagent à s'armer, est si manifestement dangereux
ia plupart de leurs actes les exposent si manifestement a toutes
les rigueurs de la loi, qu'il leur est impossible d'éveiller des
sentimens de sympathie générale. J'ai toujours remarqué que
lorsque dans des cas analogues le Parlement adopte des mesures
extraordinaires, ces mesures ont pour eQet d'éveiller l'intérêt
public en faveur des hommes contre lesquels on veut sévir, et
leur cause, qui sans ces lois rigoureuses n'eût provoqué aucune
sympathie, doit à la répression même une augmentation de force
morale. (Bruyans applaudissemens.) Je ne prétends pas dire qu'il
ne pourrait pas devenir nécessaire de demander au Parlement
l'adoption de certaines mesures pour le désarmement des hom-
mes mal intentionnés. (Ecoatez~ Mais Je suis d'avis que le cas
échéant, et si une loi semblable est rigoureusement nécessaire
comme il y aurait urgence, le mieux serait de saisir ia Chambre
de cette loi, d'appeler immédiatement son Intention et d'activer
la discussion da projet. Une proposition non suivie d'effet et l'a-
journement indénni de la discussion, produiraient un résultat
contraire a celui que l'on désirerait. Ua mot malot
Les ministres do S. M. lut ont donne doux fols le conseil de
publier des proclamations contre des réunions illégales, réunions
nocturnes à la lueur des torches accompagnées de périls réels
et propres a Jeter la terrear dans toa esprtts~n rpnMOtts snt-
vies par des personnes armées de piques et de bâtons. Eh bien
dans ces deux circonstances les proclamations ont produit le
plus salutaire effet. Je conviens qu'une grave responsabilité s'at-
tache à l'arrestation préventive des citoyens dans le but de faire
cesser des tendances trop réelles, a l'insurrection plusieurs fois
j'ai eu a ce Mjet des conférences avec le procureur-général, et
a l'issue de ces conférences t'ai souvent soumis la question d'op-
portunité au cabinet. J'ai ia satisfaction de penser que la marche
suivie et la sage appréciation de !a situation généraie du pays
peuvent pius dans l'intérêt du rétablissement dt la tranquillité
qu'une proposition de mesures extraordinaires faite a la Chambre
par le gouvernement. (Bruyans appiaudistemens. )
StR H. VERKEY Je demanderai à iord John Rassell s'il a l'in-
tention, pendant la session actuelle, de proposer quelques me-
sures pour l'organisation d'une poiice ruraie plus efncace. Le
pays accueillerait avec satisfaction cette mesure. (Ecoutez 1)
M. ATTWOOD Je ne sais si j'ai bien compris le sens des paroles
de lord Jobn Russell. Ii en résuite, pour moi, que le gouvernement
est décidé à adopter des mesures de rigueur. (Vives dénégations
sur les banc* ministériels.) Quant a moi, jo pense que le gou-
verMCMnt abiea fait de se borner à faire exécuter les lois exis-
tantes. Je crois que l'on a beaucoup exagéré les bruits d'arme-
mens Intérieurs; Je sais sûr qu'il n'a pas été acheté en Angle-
terre pins de 50 fusils ou piques. Le peuple anglais n'est pas
assez insensé pour prêter i'oretite à des suggestions semblables.
Je ne le crois pas assez fou pour avoir songé sérieusement a
s'armer. (App)aadiasemens.) Le peuple sait trop bien ou se trouve
sa véritable force pour courir aux armes dans ces circonstances
et au milieu de l'exagération dont on fait preuve dans les récits
d'armement. J'engage fortement les ministres de S. M. et la
Chambre ne pas adopter des mesures de rigueur qui pour-
raient déterminer le peuple a résister aux lois. Le peuple, btessé,
pourrait prendre une attitude toute ditTérente que cette qu'il a
aujourd'hui. (Ecoatez t)
t.ORB JOHN MJSSEU Je réponds aux deux honorables mem-
de harnais le jurisconsulte alors se métamorphosait en
homme du monde. Apre! avoir donné les soins les plus mi-
nutieux à une toilette que l'art parisien venait d'expurger
de tout idiotisme provincial, il allait faire sa conr à M~' Piard,
près de laquelle il avait habilement gradué la iréqaence do
ses visites. D'abord, il ne s'était présente qu'une fois par se-
maine dans le salon de la rue de la Planche, puis il y était
allé de deux jours Fun; enun, II s'y montra tons lesjoars
sans qae la femme politique parût remarquer dë&vorabte-
ment une pareille assiduité.
Ltsoir, ne pouvant suivre Itaure dans les salons d'un
monde auquel il était encore étranger. Deslandes s'allait
joindre à la troupe galante qui jpaplUonnatt sans cosse au-
tour de M" de Marmancourt. Chaque fois il laissait & ce
Sambeau quelques parcelles do ses ailes; laboaUlottet !es
parties de spectacle, les diners, enun toutes les petites dé-
penses qui éclosent en guise de ueurs sous les pas de cer-~
taines jolies femmes, oribiaientsa bourse sa~s relâche; mais
ii supportait avec phHosophie cette saignée d'argent. Dans
l'espèce de blocus dont il voulait entourer son protecteur
pour lui ûter tout moyen de manquer à sa promesse, M~' de
Marmancourt occupait un terrain trop avantageux pour
qu'il négligeât de s'en assurer, n'importe à quel prix.
C'est de l'argent placé à gros intérêt, répétait-il en se
rappelant les Instructions de M. de Loiselay.
Deslandes se résignait donc au sensible amaigrissomtt de
sa bourse. Mais une chose à laquelle M avait peine à s'ha-
bituer, c'était la fatalité qui s'obstinait à le poursuivre dans
le salon de M~* de Marmancourt il semblait qu'un a
dresse sur maladresse. Tantôt un magot fêté, chineis fort
équivoque, se trouvait inopinément derrière son coude aa
moment où il remuait le bras tantôt, en s'asseyant sur un
&u(euil vide en apparence, ii écrasait un chapeau d'un âge
mûr dont l'aplatissemeut faisait pousser à Théodosie les plus
douloureuses exclamations.
ïi faut que je sois ensorcelé, se disait alors te substitut
il est écrit que je no pourra! pas faire Ici un seul mouve-
ment eaas briser ou gâter quelque chose. Je n'ai jamais été
d'une balourdise si monstrueus*.
Honteux de ses g
mière fois. La réparation des petites catastrophes dont il
acceptait candidement la paternité ajouta au budget de ses
dépenses un chapitre qu'il n'avait pas (ait entrer ea compte
<~ venant & Paris, et qat )t'ob!ige~ de recoarBr beaucoup
y
bres qne certaines mesures pourraient, A mon avis, devenir né-
cessaires ponr la répression de ce que Je considère comme l'a-
bus des droits garantis par le biil des droits. Il est tors d& doute
qae chacun a le droit d'avoir des armes pour sa défense per-
sonnelle, mais l'armement d'une partie de la population, et sar-
toat des démonstrations à main armée, de nature à répandre la
terreur parmi tes sujets de S. M., voilà ce qae J'appelle an abus
du drott légitime, et cet abus demande à être réprimé par une
mMare lé<)slaMve. L'honorable M. Attwood vous a dit toat a
l'benre qn'H ne croyait pas qae le peuple pensât a s'armer, t'at
reça (Mrectement des renseignemena de ta ville (Birmingham) qat
représente l'honorable membre; )1 m'en est parveaa d'aatre*
villes importantes. Tous s'accordent à dire qae les fabricant pa-
tentes n'ont pas confectionné âne très grande quantité d'armes,
et presque toates IM ventes faites l'ont été pour l'exportation:
Mats il a été fabrique des armes dangereuses par des Individus
qui ne sont ni des armuriers patentes ni des fabricans connus.
Sans doute 11 est bon do prévenir la cnambre contre les bruits
exagérés d'armemens réguiters d'un gra~d nombre d'individus
mats d'an autre côté je ne dois pas lui laisser ignorer qu'an très
grand nombre d'hommes ont antre les mains des armes onen-
sives très dangereuses. ( Ecoutez )
M. nuME L'agitation qai s'est 'manifestée n'est l'oaavro que
d'un petit nombre d'individus; les masses qutont répondu à leur a
appel ont été égarées. J'espère
existé à ce sujet une grande exagér.ttton.
Toutefois, ii est du devoir du noble lord et de ses coltëguos
d'examiner si les masses populaires n'avaient pas de Justes mo-
tifs de se plaindre et de tâcher de faire disparaître leurs griefs.
Je crois que pour remédier aux maux existons. ce sera an
moyen plus emcace que la modification des lois existantes.
La motion d'ajournement aa lundi 27 est adoptée.
Lord John Rnssell annonce qae le 30 mat U fera âne motion
relative aa système qu'il convient d'adopter vis-à-vis delà Ja-
maîqao, et le Si mai, lorsqae la Chambre sera formée en co-
mité des sabsides, H demandera an crédit de 50,000 Itv. 6t. pour
l'enseignement pnblic.
La Chambre s'ajourne.
Au moment où le président descend da faateail, nn grand
nombre des membres des bancs ministériels et de l'Opposition
viennent lui serrer anëctaeasement la main.
La Chambre des Lords s'est ajoarnée, après avoir reçu de
lord Dnnoannon l'avis que le lendemain lord Melboarne deman-
derait l'ajournement aa 37.
1 MonveMes
On écrit de Perpignan, Ie,9 mai~839
a Das lettres particulières, qui m6rit
tristement célèbre, vient de signaler de nouveau sa cruauté
par ? massacre générai des habitans de MaHeû, viMage de
ta Catalogue. Ni l'âge, ni le sexe n'ont trouvé grâce devant
lui tout a été passé impitoyabiemeat au 81 de l'épée. Les
enfans a la mamelle, jetés par les fenêtres ont été écrasés
sur le pavé des rues, les femmes enceintes ont été éventrées.
Horreur t. La soldatesque carliste, dans cette sanglante
orgie digne des saturMtM du temps de Néron ou de Cali-
gula, s'est livrée à toutes Mjftes d'excët; et pour couronner
Pœavre, elle
n'existe p!M). De pareilles herreurs doivent être dénon-
cëeo au tribunal de l'opinion publique, aan qu'elle les né-
trisoo comme elles le méditent, et qu'elle jette son autear
aux gémonies de l'histoire. < (Mimons! Bor~!ftM.)
FRANCE.
PARIS, ~7 MAI.
Pendant la cnse ministérielle qui vient de finir, quand
il y avait quelque embryon de ministère, et que nous
nous permettions de faire quelques réSexions à ce sujet,
on se souvient comment les journaux de la gauche se ré-
criaient contre notre témérité et notre perfidie. Noas
voctions faire manquer le ministère en question Nous
voulions prolonger la crise ministérielte. Ces clabaude-
ries ne nous ont pas empêches d'user da droit d'exprimer
librement notre avis sur les ministères nés on à naître.
Jamais, da reste, nous n'avons mis dans cette polémique
cet esprit de ruse que nés adversaires nous attribaaient
fort gratuitement. Dans les combinaisons tentées succes-
sivement, il n'y en avait aucune en faveur du 1S avril,
aucune en faveur du parti qu'on a appelé les 22i mais
eeta nous importait peo noas ne nous sommes jamais
préoccupés que du maintien des principes qui depuis
neuf ans out sauvé la France des horreurs de l'anarchie.
Quand il s'agit des intérêts d'an parti qui, comme celui
des 221, a des principes et non des passions, les hom-
mes ne sont rien la cause est tout.
Nous savions d'ailleurs que, dans la lutte électorale, le
parti des 221 avait été vaiaca, et ce c'était point aux
représentans de ce parti qu'il appartenait de former le
ministère; il leur convenait encore beaucoup moins
plus tût qu'il ne s'y attendait an dépôt dont son ami s'était
charge.
Dans sa guerre de tapis vert, Blondeau, après s'être tranvé
à deux doigts du désastre le pins comptât, t'était relevé
grâce à un caprice de ta fortune. Dàs lors M avait continué
de bataUler contre la ronge, avec des alternative! de perte
et de succès. Heureusement u se trouvatt en gait lorsque
le substitut lui decaanda de l'argent: Ce ne fut pM sans un
secret dépit qwe !e joueur vit diminuer de deux MUets de
miiie francs la somme sur laquelle reposaient ses espérances,
et dont en ce moment môme il venait de combiner les chif-
fres de manière à en composer une martingale infaillible
selon lui.
Sais-tu que tu fais uno déponte excessive, dit-it a Des-
landes d'un air de remontrance. Diantre t il ne faut pas ie-
ter ainsi l'argent par les fenêtres 1
C'est aisé & dire, répondit le substitut en hochant la
tête si tu connais un moyen de mener la vie du monde
sans dépenser de l'argent, je te saurai un gré infini de me
renseigner. Ce n'est pas le courant qui est ruineux, ce sont
les acciaens imprévu!. Pour t'en donner une idée, hier en-
core, à propos d'un mauvais petit magot pas plus chinois
que nous, quoi qu'on en di:e, et que j'ai eu l'inexplicable
maladresse de mettre en pièces J'ai envoyé & M"" de Mar-
mancourt deux superbss cornets de porcelaine, vrai Japon
ceux-là Sais-tu ce qu'ils m'ont coûté? quatre cents francs,
rien que c
Voila qui n'a pas le sens commun t s'écria Blondoau, t qui
l'égoïsme particulier aux joueurs fit oublier les égards qu'il
devait à M"' de MArmaneourt un magot qui ne valait pas
cent soas I
Elle prétond que, comme objet de curiosité, il valait
aa moins cent écus powr un amateur.
Si tu prends l'habitude de croire tout ce que disent les
femmes, elles te persuaderont bientôt qu'il fait nuit en pl~in
midi.
Habitué depuis qaelquo temps à traiter comme sien l'ar-
gent du substitut en l'exposant aux chances les plus né-
Cutos do la roulette, Blondeau regardait comme une véri-
table lésion le remboursement qu'il se voyait obligé d'effec-
tuer, mais il imagina bientôt un moyen de s'indemniser de
cette perte. 1
C'est TModasio, sa dit-il, qui avec les tours qu'elle
joue à ce pauvre Victor, vient d'entamer ma martingale
elle aura la bonté de réparer cette brèche. Cela est de
toute justice.
r,·, :~y t °: E
d'entraver parleurs rancunes la formation dan cabi~
net. Ils n'avaient donc qu'un intérêt, celai de sauver
leurs principes et de les faire prévaloir.
C'est dans cet esprit que nous avons suivi les diverses
phases de la crise ministérielle, c'est dans cet esprit que
nous avons dit franchement sptre avis sur les diverses
combinaisons qui ont été essayées, ~vanablement dé-
Sdés que nous étions a détendre les principes des 32i,
soit dans un ministère, s'il s'en formait NB qui ne leur
eût pas hostile et dangereux, soit dans l'Opposition, si
le ministère nouveau paraissait vouloir abandfNuer la
voie de saint suivie depuis neuf ans.
Pendant ce temps-là que faisaient les journaux de la `
gauche? Us prônaient leurs candidats ministériels; ils
annonçaient la naissance régénératrice d'un ministère
du centre gauche. Nous avions donc tout lieu de penser
que si un ministère se formait où le centre-gauche eût
une incontestable majorité où sur neuf ministres il y en
eût sept sortis de son sein, nous avions tout lieu de
croire que les journaux de la gauche prêteraient
quelque temps leur appui à ce ministne voudraient pas dès le premier jour renverser un
cabinet ou siègent tous les hommes qu'Us ont vantés
les uns qu'ils vantaient encore ~ier, les antres qu us
vantaient avant-hier tout au plus; car il n'y a
dans le munstère Soult qu'un seul homme, M. Cunin- `
Gridaine, qui n'ait pas depuis deux mois reçu
les éloges des journaux de la gauche. Tous les au-
tres membres du cabinet en sont encore tout couverts.
Nous ne pouvions pas penser que dès le premier jour, t
les mêmes journaux allaient leur faire expier par d'in-, x
jurieuses imputations, les louanges qu'ils leur avaient
données. Serait-il donc vrai que les journaux de la
gauche sont incapables de soutenir un ministère quel-
conque, celui même qui sort du sein de leur parti, et
que leurs habitudes de dénigrement et de destruction ne
sauraient se résigner à supporter aucun gouvernement?
Nous supposions cependant que depuis leur entrée dans
la coalition, depuis surtout leur étroite liaison avec r
M. Thiers, ces journaux avaient appris et oublié quel-
que chose. Il paraît qu'il n'en est rien, et que le com-
merce même qu'ils ont avec l'esprit de M. Thiers n'a eu
sur eux aucun effet. C'est à croire qu'ils mourront dans
l'impénitence finale.
VoUà donc le nouveau ministère attaqué dès son dé-
but avec la même violence que le i5 avril. En vérité,
est-ce donc à nous, qui ne sommes pas ses amis poli-
tiques, de lui venir en aide! Voilà même que ? C
Les journaux de la gauche font tout ce qu'ils peuvent
pour faire croire que les chefs du centre gauche qui sont
entrés dans le ministère ont été dupes de je ne sais
qaettes comnmaisom macmaveuques tramées ~vec un
art infini et accomplies à l'aide des émotions que le
guet-apensdui2mai a fait ressentir à tous les hon- `
nêtes gens. Quant à nous, nous pensons qu'il n'y a
eu dans la formation du ministère ni habileté d'an côté,
ni duperie de l'autre. Tout ce qui s'est passé depuis
deux mois s'est passé au grand jour. Chacun a su ce
qu'il faisait; et s'il y a eu de l'habileté dans tout ceci, `
c'est l'habileté de gens honnêtes, c'est l'habileté delà
loyauté unie à la persévérance celle-là Suit toujours
par réussir.
Ce genre d'habileté, nous le disons hautement, nous
le trouvons dans la conduite des 22t~ Acceptant sans
hésiter les conséquences de leur défaite électorale, les
221 ont vu de suite ce qu'il y avait à faire dans les cir-
constances nouvelles où its se trouvaient, et its l'ont fait.
Il fallait oublier de trop justes ressentimens, laisser de
côté les rancunes et les querelles passées; n'avoir pour
soi-même aucun intérêt d'ambition, ne se préoccuper ¡
que du maintien des principes constitutionnels; se ré-
concilier franchement avec les hommes qui au fond
avaient les mêmes idées et les mêmes maximes que le
15 avril, et oui peut-être même tes avaient pratiquées
avec moins de modération et de prudence; n'exclure
personne dans cette tentative de réconciliation, ni ses
anciens amis, ni ses anciens adversaires; professer hau- l,
tement qu'il n'y avait que certains principes qui fussent
impotsibtes, mais que personne ne l'était et qu'il
De tous les moyens mis en œuvre par Des!andes pour
réussir, travail assidu, amour Intéressé et largOMes intelli-
gentes, la galanterie était ceiui où il déployait le pins d'ar-
daur et de rannement. Sar la pente glissante M sommet de
laquelle siégeait M"' Plard, cuirassée du triple airain de la `
pruderie, de l'orgueil et de l'ambition, il gravissait d'un
pas ralenti par la prudence, n'avançant un pied qn'aBrès
avoir affermi l'autre, et s'accrochantdes deux mams aux
moindres broussailles de ce terrain aride. A chaque procès
en redoublement de précautions devenait néoMsaire AinS
que tontes les femmes vertueuses avec préméditation Isaum
avait son plan de déEsnse tout prêt en caa d'agression. Devi-
nant d'instinct la stratégie d'une passion qu'eue n'avait na<
encore éprouvée, elle avait compris que la plus sûr moven
de vaincre !e péril était de le tenir à .distance; opmioa~
Juste, car la résistance féminine est toujours nias efficace
deioinquedoprès. D'avance, leUe avait donc Mrnpateuse-
ment détruit autour d'elle toutes les positions où s~ten~
d ordinaire les amans, comme à l'approche d'un siëM taa
hgéniours d'une place de guerre brûlent impitoyablement
dans un certain rayon, les maisons où pourrait se loger l'on~
nemi.
M'°* Piard no dansait ni ne valsait; elle ne montait nas à
cheval, elle n'allait que fort rarement au spectacle elle
n'avait pas d'album on ne la trouvait jamais lisant un ro
man ou assise t son piano; donc, la substitut se voyait
privé de toutes les occasions de galanterie dont les eottMtfa.
aiment à s'entourer Auprès d'une pareille femme, ,aScS
~ut d'abord des prétentions amoureuses, eût été un in&i)
Mble moyen de se faire éconduire sans rémission PiM~~
présomptueux Parisien avait déj~ échoue aur cet ecueS.mM
le jeune provincial eut l'adressed'évtter.
Parmi tontes les manières d'exprimer < une femme h
passion qu'on ressent pour elle, Deslandes choisit laniM
gauche en apparence qui se trouva la plus habile en réa
IiM. Au lieu de se pavaner dans l'outrecuidance d'nnT n~
lace anticipant sur la victoire, ou de soupirer lamentable-
ment à la Werther en laissant sortir de sa poche-le canon
d'un putolot. ou bien encore de rouler des yeux farihon.h
et de maugréer le ciel et la terre à la façon d'Anton
substitut adopta pour caractériser son rote, la Umid~'
modestie, la réserve, la soumission, le dévouement le res-
pect, l'abnégation et tontes les autres vertus des passions
d'autrui. De ces Qours de l'âme, aimables dans leurhmS
lité, il cemposa peu à pea une gerbe sentimentale, dont
la femme & plas sévère .ût MVoarecomplajSmm~S
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