Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1839-05-15
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Description : 15 mai 1839 15 mai 1839
Description : 1839/05/15. 1839/05/15.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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..FMAMCE.
PARIS, 1~ MAI.
Nous nous attendions aux récriminations amères et
!ojurieuse!i des partis, pour avoir osé à propos de l'at-
tentat républicain du 12 mai, soulever on coin du voil&
qui couvre les misères de~notre situation politique. Oui,
avons-nous dit, ce sont les prédications quotidiennes des
partis, c'est l'audace avec laquelle ils mettent tout les
.matins en cause la personne et le nom du Roi, c'est
leur obstination à rejeter sur la Couronne les funestes
conséquences de l'ambition de quelques hommes; ce
Bonttontes cescauses qui ont fait croire aux anarchistes
qu'ils n'avaient plus qu'à descendre dans la rue pour
avoir raison de la royauté, qu'ils n'avaient qu'à se pré-
senter pour être les maîtres.
Ce que nous disions, il y a deux jours, nous le répé-
tons aujourd'hui. Oui, encore une fois, c'est l'imprudente
polémique de l'Opposition qui a exalté les têtes, qui a
encouragé les espérances anarchiques, ~ui a inspire aux
entrepreneurs de sédition une conQance déplorable.
,Un pouvoir ainsi battu en brèche, une royauté ainsi
compromise n'ont plus semblé d~s barrières assez fortes
;pour arrêter les passions qui compétent la ruine de
notre société monarchique. Les factieux se sont rués
sur elle avec cette vigueur et cette audace que donne
!a certitude du succès.
Nous ne contestons pas, nous ne contesterons jamais
à la presse le droit de discuter les actes et la conduite
des ministres. L'exercice de ce droit, en le supposant
Tnéme accompagné de la violence qui est l'arme de pré-
dilection des partis, n'aura jamais d'inconvénient sérieux
pour la paix publique. On ne fait pas d'émeutes contre
des ministres. On ne tire pas des coups de fusil au nom
d'un personnage parlementaire, si puissant qu'il soit.
Mais quand on fait descendre tous les jours la royauté
dans l'arène, on y appelle aussi les factions. On les ex-
cite par l'espoir d'une révolution, le seul résultat qui
les touche, la seule victoire qui les uatte. Vos luttes
constitutionnelles leur font pitié. Votre éloquence de
tribune, toujours dominée par les convenances parle-
mentaires, leur inspire un profond mépris. Ce qu'elles ai-
ment, c'est qu'on mette à nu le pouvoir héréditaire et
perpétuel de ta royauté, qu'on la depeaille de son pres-
tige constitutionnel, qu'on la livre à leurs railleries, à
leurs injures, bientôt à leurs atteintes. Qaand vous met-
tez la royauté sur la sellette de vos misérables querelles
d'ambition, savez-vous qui vous lui donnez pour juges? t
Les factieux. Quand vous l'abaissez au profit de vos
prétentions d'un jour, savez-vous qui profite de son
abaissement? Les anarchistes, qui épient incessamment
l'occasion de surprendre 1~ société eux dont les pré-
tentions ne se rebutent pas comme les vôtres, eux
qui vealent la raine complète et définitive de cette
royauté pourIaqueHe vous ne demandez, nous vous ren-
dons cette justice, que de passagères humiliations!
Telle est la conséquence de la polémique extra-cons-
titutionnelle dont nous signalons depuis neuf ans le dan-
ger. Et en effet, chaque fois que l'irritation des partis
l'a rendue plus vive, plus agressive, plus audacieuse,
nous avons prédit des malheurs Chaque fois que nous
avens vu le Roi plus insulté, nous avons compris que
la paix publique était plus menacée. Nous sommes-nous
trompés? Est-co que les imurrections d'avril et de juin
n'avaient pas été précédées d'un effroyable débordement
d'outrages contre la personne sacrée du monarque ? Le
thermomètre de la situation politique c'est, chez nous, le
degré de respect que les partis manifestent pour l'article
de la Charte qui proclame l'inviolabilité de la Couronne.
Quand l'irresponsabilité royale est foulée aux pieds,
nous n'avons plus aucune foi dans la puissance de nos
institutions comme garantie de la paix publique. Le Roi
une fois livré aux outrages de là polémique, ce sont les
factions qui sont maîtresses elles peuvent le croire du
moins. Le trônerenvorsé, le gouvernement de la France
leur appartient; Or les factions ne croient jamais qu'il y
ait bien loin de l'abaissement du trône à sa destruction
complète. Vos soupçons, vos insinuations, vos injures
avaient, malgré vous, commencé l'oeuvre; les insurgés
du i2 mai prétendaient sérieusement l'achever 1
Après cela, plaignez ~areme~ de ces ~'eMKes :nM!M~
~Mt otK recoM~ à la /oree pour :'mp pay~. Dites que les insurgés, qui sont venus égorger
PenMe~m da Jearmat ~es Mébats.
MES AILES DICARE.
~'7. ~yïïï.
(Fb~z les Numéro! des 27 et 28 avril, et ceux des 2.
5, 6, Set it mai.)
Malgré le besoin do repos que n'avaient sttitfàit qu'A
demi quelques heure: d'un sdmmeit agité. Deslandes fut
exact au reBdez-vdns convena ia veiite. A midi précis il se
présenta chez M. Fiard et Tut introduit aussitôt dans le ca-
binet du eonseitief-d'Etat qui venait de déjeuner, at lirait
les journaux. Le: premières parole: de t'entretien démon-
treront an substitut ta justesse de ses conjectures.
Voua connaissez donc M°" de Marmaneonrt? lai de-
manda M. Piard, en le regardant en deMoas.
Depuis hier seulement, répondit Desiandes un de mes
amis m'a mené chez elie.
C'est une maison agréable reprit le consemer d'nn
ton dégagé; Caton s'y fat trouvé déplace, mais Horace l'eût
fréqumtëe, t coap sûr. Peat-etra. à mon a?e et dans ma
position, devrais-je imiter l'austérité du philosophe piatôt
qM le laitser-aHer da poëte, mais lorsqu'on a été enchaîné
tout la jour & des travaux sérieux, H n'est pM défendu
je crois, de traction et de loisir. Ah çH ja n'ai p*s besoin de vous dire
qu'il est inutite de prononcer ici le nom de M"' de Marman-
conrt mes visites chez cette dame n'ont rien que da fort
innocent mais les actions tes pins simples sont souvent mal
interprétées.
EHa femme de Cë~ar ne doit pas être soupçonnéa f
interrompit iesnbt.titat, avèc la familiarité d'an conQdent
en titre.
Précisément, dit M. Piard.
–Je sais que ta discrétion est on des premiers devoirs de
'homme qui veut pat venir.
tes soldats dans leurs postes, OH< MtoMd'A~ro'MtHe que /es ~ar~es ttafoyer pour combattre la sédition retranchée derrière les
barricades. Vous avez raison de par!er ainsi des malheu-
reux que vos prédications ont égarés, des insensés qu'étiez
cet perdus, des misérables auxquels vous avez montré la
Couronne comme une proie facile à saisir dans la pous-
sière des controverses injurieuses où vous ta traînez
chaque jour t Vous n'avez plus le droft de blâmer
les factieux. Vous avez semé bous le répétons, d'une
main plus imprudente que coupable, tous tes germes de
désordre et de renversement qu'ils ont essayé de faire
éclore.
Nous ne sommes pas les ennemis de la presse. Nous
combattons pour sa liberté depuis quarante ans. Nous
n'avons jamais appelé sur ette tes rigueurs du pouvoir
et quand te pouvoir l'a frappée de mesures exception-
nelles et yexatoires, nous étions à l'avant-garde de la
résistance. Mais nous en appehtns contre ses excès au
bon sens public, ("est au public, c'est au pays que nous
signalons les erreurs de la presse. C'est pour qu'elle soit
digne de la haute mission qu'il lui sera peut-être donné
d'accomplir, que nous demandons qu'elle soit sage,
modérée, et qu'elle respecta te seul pouvoir que la
Constitution a placé en dehors de ses atteintes.
Est-ce trop demander à la raison de notre époque? t
Ne mérite-t-ojoL que des mjuree parce qu'on a pris an
sérieux la royauté, la Charte, l'indépendance des pou-
voirs, t'inviotabitité des uns la responsabilité des
autres ? Est-on nécessairement un sycop/tante de cour,
comme on nous appelle, parce qu'on veut voir la Cou-
ronne, nous ne dttonspas puissante, mais respectée,
parce qu'on ne se résigne pas à la considérer comme le
jouet des ambitieux et te point de mire des factions?
A ces conditions, nous acceptons de grand cœar les ou-
trages de nos adversaires et nous sommes décidés à tes
mériter toujours; car nos convictions sont tout aussi
sérieuses que les leurs, notre indépendance est tout
aussi réettt:. Nous n'obéis~oas qu'à notre conscience,
nous ne tenons compte que de la constitution de notre
pays, nous ne servons que la royauté constitutionnette.
Eux, ils servent toutes les passions intolérantes et
toutes les ambitions mesquines qui voudraient exploi-
ter à leur proût les conséquences d'une grande révolu-
tion et les généreux instincts d'un grand peuple
M. le garde des sceaux a porté anjourd'Jhoi à ta
Chambre des Pairs une ordonnance da Roi qui la cons-
titue en Cour de justice à l'effet de juger les individus
qui ont été ou qui pourront être arrêtés comme préve-
nus d'avoir pris part aux désordres de ces derniers
jours.
Les scrntias de ta Chambre des Députés pour la pré-
sidence et la vice-présidence ont présenté des résultats
remarquables.
Au premier tour de scrutin M. Thiers avait obtenu la
majorité relative. Au second tour, la majorité absolue
étaitde2t5;M.Sauzet, qui à obtenu exactement ce
nombre, a été proclamé président. M. Thiers n'avait
réuni que 206 suffrages.
On a procédé ensuite l'élection des vice-présidens.
MM. le général Jacqueminot et Ganneron ayant eu cha-
cun201 voix, et 4 voix au-dessus de la pluralité ab-
solue, ont été proclamés.
On lit dans Jf
< L'élection du président de ta Chambre ne prétentait pas
le caractère qoe quoique! journaux lui avaient donne; ce
n était point une qaettton de otMnet que devait décider le
vote de la Chambre. AuKt !és députét ont-its votô chacun
aeton tenra tympathtes penonneltes, MM aucnn projet do
former âne majorité pour ou contre le nouveau cabinet.
C est un fait dont U e!t eosenttel do constater ta vérité, e
Voici comment la Caxe~ des j~MMaM.c rend compte
des principaux événemens de dimanche et de lundi
'Hparaîtqua députa plusieurs sematnes déj~ des avis
éKtent parvenus à t'autoritë sur l'existence d'une associa-
tion qui devait tenttr un coup de main. L'éxecution dava!t
avoir heu, disait-on, le jour de l'ouverture des Chambres;
mais il paMît que les mesure: ënergtqaes prîtes par rtuto-
nte, t i occaston desrM:emb!emen! qui se formereot à cette
Vous êtes dam de bons principes mais portons de vos
auaires. D'après la lettre de M. de Loisolay.il parait que
"vous désirtz d'entrer M constti d'Etat; c'est fort difSclle.
Si c'était &ci!e, dit Desiandes en souriant. je ne pren-
drais pM la liberté de vous importuner.
VoM comprenez qu'en essayant de voaa servir, te con-
trMte envers ie ministre une responMbiUté vérttaMe. Je ne
doute en aucune manière de votre capacité, nMia chaque
état exige une aptitude particulière on peut donc avoir
bémcdupde~ent, MMpoureeia conveniràcertainesptaces
qui demandent une instruction epëciato.
Metttz-moi à l'épreuve, dit le substitut avec assu-
rance.
–C'est à quoi je pensais. Tenez, conttnna M. Piard en
prenant veur rosé voici une affaire dont je suis chargé de faire !e
.rapport au comité du contentieux. H s'agit d'un conGH ad
minMtratif entre la viito de Lyon et la direction des ponts
et chauMées. Mdtgez un travail !a-deMM.
–Dans quei!o forme, demanda Deslanaes qai tahitle
dossier d'une main avide.
Faites un rapport comme si vous éUM à ma place.
Etes-vous homme a terminer cette besogne d'ici à mardi.
Trois jours, c'est peut-être bien peu? La matière est épi-
neuse et vous aurez des recherches & faire.
Quand je devrais y passer les nuits, mon travail sera
mardi à votre disposition.
Bien, voilà une ardeur que j'aime et qui me rappelle
eelle de ma jeunesse. A mardi donc, et n'oubliez pas oue
vonsdineziei ce jour-la, r t
Qooiqne le dossier de l'affaire soumise & la décision du
consul d'Etat ressemblât beaucoup en réalité aux liasses de
papiers du parquet de D" la substitut le serra sons son
bras avec la tendreté d'une mère qui presse eur son cœur
son prem!"rBé. Prenant ensuite congé de M. Piard, H re-
monta en voiture et se St conduire chezStondeauqa'H
trouva en robe de chambre, nonchatamment étendu Mr un
divan et le cigarre à la bouche.
Je croyais que tu viendrais déjeûner avec moi, lai dit
Gustave; je t'ai attendu plus d'une heure.
époque, dëcoaragèrent toute tentative plus sérieuse. Depuis
lors nul indice n'était venu révéler le projet d'une insurrec-
tion nouvelle et c'est sans provocation, sans qu'aucune ma-
nifestation, môme la plus légère, pût faire présager un
mouvement, qu'à trois heure): et demie, hier, le complot a
éclaté, au moment où les soldats sont pour la plupart hors
de leurs catemM, au moment où tes course: du Cinmp-de-
M ministration, et lorsque les conjures avaient pu présu-
mer d'avance que te changement opéré depuis trois jours
dans ta garnison de Paris devait nécessairement jeter quel-
que, confusion dans la transmission et l'exécution des ordres.
Jf
B Au poste de la place du Châtelet, le sergent de garde
municipale, Chotei, et tes sept hommes sons sou comman-
dement, avaient pris te~ armes autsitô~ qu'ils avaient vu
s'avancer un groupa d'individus armés. Sommés de se ren-
dre ii s'étaient renfermés dans le poste, dont i)s avaient soli-
dement bïrncadé la porte, et torsque les aMaiitans tentèrent
da la faire sauter à coups 6e crosse, ils dirigèrent sur eux,
par ies créneaux du corps-de garde, un fau vif et bien
nourri. La porto cependant atiait céder ceim qui sombiait
le chef des insurges la battait en brèche ~vec une vigueur
désespérée. Le brave sergent, montant sur la barricade in
térieure, parvint t glisser le canon de son fusil dans !e jour
laissé au haut de la porte, et, tiraat de haut en b*s. 8t sau-
ter ie crâne da ce misérable. Un autre se précipite à ea plaça
pour achever ce qu'il avait commencé Chotet avait eu le
tamptde recharger son fusit; et te second assaillant tomba
également frappé à mort. En ce momtnt, uae compagnie
de ta garde muaicipaie, que le cotonoi Festhamel, averti du
dangtr que~couraient ses braves soldats, envoyait pour tes
dégager, arrivait au pas de oourhommes délivrés, tandis que les révottés fuyaient, pureat
alors regagner la préfecture de police, où des forces com-
mençaient à arriv*r. Une fois le pote abandonné, ceux qui
l'avaient attaqué d'abord innUiement y revinrent, et en bri-
sèrent tes meubles, les croisées et la porte.
Pendant ce temps, une effroyabta scène d'assas passatt au poste du Palais-da-Justice. La troups d'insurgés
qui s'y port&it avait traversé ie.pont Notre-Dtma, et, sui-
vant la rue qui longe Je quai aux Fleurs, t'était dirigée
vers ie corps-de-gardo occupé par un détachement du ai"
régiment d'Infanterie de ligna. Sur le cri d'alarme du fac-
ttonnsire, l'ofncier avait fait prendre les armes, et ies
hommes étaient rangés devant ie potte, l'officier au centre
et las soldats au port d'armes. Du poste on avait entendu
des coups de fusil tes soldats, redoutant quelque attaque
subite, avaient suppiié tcar officier de leur laisser charger
ienrs fasiis; maisi'ofScier s'y était refuté, et, lorsqu'on
voyant opprocher la troupe insurgée, on lui Avait renouvelé
cette prière. < Non, a~ait-it dit, ce n'ostrien, je vais leur
parler. s
B A peine il avait prononcé ces mots, que ceux qui ëttient
en tête du groape, se précipitèrent vers lui en courant.
e Rendes-vous rendez-voas [Vous êtes mon prisonnier, s'é-
cria celui qui paraltsa}t commander.–Passez votre chemin,
répendtt le lieutenant vous voyez bien que je vous ferais
moi-même prisonnier si je le voulais passez; respectez la
,<:OMtgne*) p
Ït ne put Snir. un misérable assassin venait d'abaisser
~on arme par-dessus l'épaule da celui qui parlait à l'efecier.
Un coup de fusil ~tait parti, tiré de si près, que tandis que
le lieutenant tombait expirant dans les bras de ses soldats,
ses vêtamens d'uniforme brûtaient, atteints qu'iis avaient
été par ie feu du coup tiré dans le côté gauche de la poi-
trine à bout portant.
f Deux soldats furent tués au môme moment le faction-
naire atteint d'une bâtie eut le poignet fracassé. Les armes
des soldats n'étaient pas chargées, et ii< ne pouvaient oppo-
ser do résistance. Us laissèrent donc pénétrer les assatHans
dans le poste, et se retirèrent par le Paiais-de-Justice, 'sur
ieqaei, par derrière, le corps-do-garda a une issue. Trente-
six fusils, des cartouches et des sacs furent pris par ies ré-
voltés mais ce n'était pas assez pour eux de trois meurtres
inutilM avant de quitter le poste, ils se souillèrent encore
d'un nouvel et ptus )âehe assassinat.
f Un pauvre soldat malade était étenda sar le Ut de camp
il n'avait pa voir ce qui s'était passé, et au miitttu du tu-
multe qui sa faisait dans le poste, se levant douloureuse-
ment sur son séant, il demanda quelle était la ctuse de toat
ce bruit. < Ah! on voilà encore un e, s'écria un des bri-
gands, et le coachant en joue à deux pas de distance à peine,
il retendit mort d'un coup de fasii.
B Armés désormais, enivrés en quoique sorte par le
succès comme par l'odeur de )a poudre et la vua du
sang, les astassins oe ruèrent ators sur la préfecture de po-
iice, partie en traversant la cour de la Stunte-Chapetie
partie en suivant la petite rue Sainte-Anne et la quai. Mais
déj&, maigre la brusquerie de l'attaque, on avait pu pren-
dre quelques dispositions de défense. Des armes avaient ~té
distribuées aux sergens de viite et aux agens qui se trou-
vaient de service, et qui, réunis & la garde municipale
–Je n'ai pas eu le temps, répondit Demandes d'un air
pressé ne m en veuilles pas, ta sait que les affaires doivent
passeravanttoat.
Qaa diantre portes-tu H? C'eat an moins le manaecrit
d'un roman en deux volumes ?
C'est !e dossier d'âne afMre pendante devant le con-
Mil d'Etat, et dont Ja suis chargé de faire la rapport.
Pesto ta ne perds pas de temps arrivé d'hier, te voila
aujourd'hui en fonctions?
C'est comme ça, mon cher, répliqua le substitut avec
un sourire assez vaniteux; il faut que j'aiHe me mettre à
i oeuvre, ainsi parlons peu et bien. Je viens te demander un
conseit. Hier ii m'est arrivé un petit malheur chez M'" do
Marmancourt j'ai renversa du thé sur sa robe, par sa faute
pius que par la mienne, c&r c'est eMe qui involontairement
s'a pousse ie bras. EUe prétend que sa robe est perdue;
je soutiendrais devant i'Académie des Sciences assemblée
que quelques gouttes de thô ne peuvent tacher de la soie.
Mais ce n'est pas Jà la question; petit ou grand, le mai
est Mt, et au lieu d& m~en désoler je suis décidé à en tirer
parti; c'est une idée qui m'est venue tout à l'heure et que
je veux te soumettre.
Je t'écoute, dit BIondeau.
J'ai un grand intérêt à m'assurer de l'appui do M. Piard
or M. Piard, d'après ça que tn m'a~ avoué et ce que j'ai vu
jMf moi même, a beaucoup d'égards pour M~' de M*rman-
coutt donc je dois me concilier la bienveUlMca de M*" de
Marmancourt.
Voita un dilemme sans réplique.
Ce n'ett pas un dilemme, c'est un syllogisme. Toutes
les femmes tiennent à leur toitette je suis donc sûr que
M"' de Mxrmanconrt me g nM)heuran~ tacha, et. je cherche le moyeu d'effacer cette
impression défavorabte. Croit-tu qu'un joli cadeau, offert
d'une mimièft~daUcate et avec tontes les formes convena-
bt<'s,aurMtqueiqae chance d'être agréé? Le procédé iui
paraitnu!. peut-être un peu cavalier ?,Si elle allait se trou-
ver offensëat.
Pourquoi cela, dit Biondeau d'un air de bonhomie;
une attention de ce genre ao pourrait offenMr.qu'une prude
accueillirent par une décharge bien nourrie !e~ révoltée 1
qui s'empressèrent de fuir.
Plusieurs furent arrêtés en ce moment, un entr~ antres
qui, tandis quo ses compagnons s'échappaient par le ~uai
et les rues de la Cite, traversait la pont Saint-Miche! en ta.
chMt Bon coap de Uni!, et que trois citoyens arrêtèrent de
leurs mains an bout du pont et conduisirent eux-mômas à
la préfecture de police.
a La plupart de ces hommes étaient vêtus de redingotes
ou de vestes peu d'entre eux portaient det blouses. Quel-
ques uns, qui paraissaient être tes che&, avaient une cein-
ture à cartouches ramenée sur ie devant du corps. Ces
hommes ne pouMaient aucun cri de railieoteat; ils s'avan-
çaient au milieu des passans et des curieux avec un sang-"
froid et une audace qui semblaient indiquer dans leur pen-
sée la certitude du succès. Ancun d'eux ne cherchait à se
cacher, et ils n'adressaient !a parole aux citoyen'? qu'ils ren~
contraient que pour les engager à prendre les armes et a
construira dos barricades. Puis, da dutance en distança, et
comme à anepiace indiques d'avance, s'échelonnaient des
vedettes et des groupes de cinq ou six homme!.
c t) paraît que, d'après le plan des conjures, l'attaque ne
devait pas être concentrée dans les quartiers S jint-Martin,
Saint Denis et Montmartre, et qu'etie devait s'étendre de
chaque coté, soit dans la direction de la Pface-Royale, soit
dans celle de iaChaussëe-d'Antin; mais san: doute quel-
ques circonstances imprévues ont empêché ceux qui de-
vaient se trouver dans ces directions de s'y rendre à l'heure
convenE'3. En effet, au même moment, et sans qu'on sût
d'où iis venaieat, des groupes de huit ou dix individus ar-
mes de fusils de chasse, que queiquM uns portaient tran-
quillement en bandoutière, apparurent dans quelques rues
du Marais, rue du Santitr, au coin du boulevart, tue Mont-
martre, à l'angta de ia rue Feydeaa, rue des Coionnes e€
rue d'Amboise. Puis après une heure d'attente, pendant la-
quelle toutefois quelques coups de fu~iis étaient tirés par
ces groupes, chaque fois que des détachomens do força ar-
mée paMaient près d'eux, iis se dispersèrent et virirent re-
!oindre ceux de leurs complices qui tenaient encore d~ns le
foyer de i':nsurrection.
a Ce fut ah pM pâté des Italiens, que M. le co!onei Peliion, aide-de-camp
du ministre de ia guerre, a été atteint de p)usieurs baii.-s
dans les rein!, sans que toutefois aMure-t-on les bles-
sures da ça brave militaire soient d'une gravité qui puisse
faire craindre pour ses jours.
e Ennn à onze heures du soir, une sorte da calme se
rétablit, la troupe de ligne, la garde nationale, ia garde
municipale et ie 10* régiment de dragons, fournissant à ift
fois de fortes patrouilles, et bivouaquant sur tes places, daca
les rues et sur les quais, assurèrent la libsrté dos commu-
nications entre les diverses parties de la ville. Ce fut alors
que purent ôtre amenées avec sécurité à la Préfecture de
police et à la Conciergerie les révoltés pris les armes à la
main, et dont ie nombre était tel qu'un seul poste celui
du Conservatoire des Arts et Métiers, mairie du 6' arron-
dissement, en avait fait conduire au quartier de garde mu-
nicipale du faubourg Saint-Martin soixante-quatre, eMortéa
par la légion et ia troupe de ligne.
On craignait un moment que ce convoi na fût attaqua
au milieu de l'obscurité car un grand nombre de réverbè-
res avaient e!ë brises, et H était difncile do prévoir toutes
les embuscades. Mais bientôt, dans la plupart des maisons
des quartiers Saint-Martin et Saint-Denis, les citoyens iiiu-
minèrent le devant de leurs croisées, et les patrouilles cir-
culèrent paisiblement dans tous les sena.
~OMMtée du I~MMM
De bonna heure la population de Paris était sur pied,
curieuse, inquiète, mais complètement inoffensive. L'ite de
la Cité et ies abords du Patais-do-Justice étaient cernés
une aMaence considérable stationnait devant la Morgue,
dont la porte était gardée par deux gardes municipaux à
cheval; dans l'intérieur quatorze cadavres étaient exposes.
Voici quelle était la situation des deux hôpitaux où
avaient été transportés le plus grand nombre des blessés
f A l'Hôtel-Dieu, quarante-quatre individus avaient été
admis, tant militaires qu'insurgés. Dans ht nuit, seize
étaient morts, sur iesquem douze avaient été reconnus ca-
voir deux ouvriers, une femme (ia SHe Wolf, niie pabii.
que, demeurant rue Qaincampoix), trois gardes municipaux
et six soldats des rëgimens d'infanterie do ligne.
A Saint-Louis, ie nombre des blessés admis éttu,t da
trente-qaatre douze étaient morts dans la nuit. M. le jaga
d'instruction Zangiacomi et M. le substitut de Saint-Didier,
se sont transportés dans la matinée à cet hôpital, où Hsont
consigné à la garde du directeur dtx-huit insargas. Le reste
des btessés se compote de huit gardes municipaux un dj
ces braves gens, le plus ancien sous-ofHcier du corps,
nommé Jonas, n'avait survécu qu'une heure t ses blessures
et était expiré au milieu da ses camarades désotés.
a Tout à coup, vers onze heures du matin, on vit se di-
riger sur le marché des Innocens, une troupe d'individus
qm tenta de s'emparer du corps-de-garde et de former une
et je t'ai dit qu'elle ne l'était pM.
En ce cas, fais-moi le plaisir de t'habiller pendant ce
temps je vais lui écrire un petit billet galamment tourné.
Tu me mèneras dans un magasin de nouveautés à la mode
car je pourrais me fourvoyer. Une robe de velours, par
exemple, puisque nous sommes en hiver, te semblerait-elle
assez présentable ? hein 1
Sans doute; d'ailleurs c'est l'intention qui sera appré-
ciée et non la valeur intrinsèque.
Et tu crois qu'elle ne se fâchera pas ?
Etie eit si bonne t répondit Blondeau qu! se mordit tes
lèvras pour ne pas rire.
Le Parisien acheva sa toilette, tandis que le provincial
écrivait son épitre, et tous deux se rendirent chez Auber-
tot la, un jeano monsieur poti, souriant, Msé et vêtu
comme pour aller au bat, auna, coupa plia et empaqueta
da la manière la pius gracieusement expéditive Hne quan-
tité de velours noir suffisante, & ce que pensa Demandes
pour draper une chapelle mortuaire.
Douze aunes à vingt-cinq francs l'aune, ci trots cents
francs, s'écria ce dernier en lisant la facture. Saprittie, que
c'est cher t Aurais tu imaginé qu'il entrât tant d'étoffé dans
la robe d'une femme ? ?
Du temps des manches à gigot c'était Mea pis, lui dit
Blondsau pour le consoler.
Le paquet mis sous enveloppe et accompagne du billet t
d'envoi ay~nt été expédié à son adresse, Demandes quitta
son ami en prétextant ie travail dont il était charge et re-
prit anssitût le chemin de :on hôtel.
Deux cents francs de bitlets de bal, aa dit-il en che~
min, quinze Jouis perdus a la bouillotte et quinze autrct
pour ce diable de vetoars cela fait un total de huit cen<9
francs dépensés en moins de vingt-quatre heures. L'afgfn~
va vite Paria. Monsieur de Loiselay cite comme un t
prouesse dix mille franc< dépentés en trois Mois si je con-
tinue comnM j'ai commencé, mes vingt mitle france me dtK
reront jmte vingt-cinq jours. Diantre il faut enrayer.
Mais bah 1 qu'est-ce que huit cents francs ? Ce dossier qu«
j'ai sons le bras en vaut le doubfa pour moi. Ah Monsieur
Piard veut me mettre à l'épreuve ça me convient. Je vaid
lui porter mardi un pttit travail qui lai fera ouvrir les
I;' a
ON S'ABONSfE
tne de* PrMre<~S&tBt-(iMmé!t-<.
l'Anxetroh, n* it.
'*ïx'- =s r
M NtM~ t
;T .<
/;MERCREM.
Mf tmçom i.ta AVM A tKttàzn
toM lMJonr<,
t <~ai< dtx heare* dn matia
iMqa'à
tu BoreM dtt ~onnmi.
~m ~BLOE ass iHft~mw-ïemw'
~t ~e ff. Mgn
~w~ F
Wm~AL~ËS DEBATS
~M~t
M~moms Et M~TM~~
..FMAMCE.
PARIS, 1~ MAI.
Nous nous attendions aux récriminations amères et
!ojurieuse!i des partis, pour avoir osé à propos de l'at-
tentat républicain du 12 mai, soulever on coin du voil&
qui couvre les misères de~notre situation politique. Oui,
avons-nous dit, ce sont les prédications quotidiennes des
partis, c'est l'audace avec laquelle ils mettent tout les
.matins en cause la personne et le nom du Roi, c'est
leur obstination à rejeter sur la Couronne les funestes
conséquences de l'ambition de quelques hommes; ce
Bonttontes cescauses qui ont fait croire aux anarchistes
qu'ils n'avaient plus qu'à descendre dans la rue pour
avoir raison de la royauté, qu'ils n'avaient qu'à se pré-
senter pour être les maîtres.
Ce que nous disions, il y a deux jours, nous le répé-
tons aujourd'hui. Oui, encore une fois, c'est l'imprudente
polémique de l'Opposition qui a exalté les têtes, qui a
encouragé les espérances anarchiques, ~ui a inspire aux
entrepreneurs de sédition une conQance déplorable.
,Un pouvoir ainsi battu en brèche, une royauté ainsi
compromise n'ont plus semblé d~s barrières assez fortes
;pour arrêter les passions qui compétent la ruine de
notre société monarchique. Les factieux se sont rués
sur elle avec cette vigueur et cette audace que donne
!a certitude du succès.
Nous ne contestons pas, nous ne contesterons jamais
à la presse le droit de discuter les actes et la conduite
des ministres. L'exercice de ce droit, en le supposant
Tnéme accompagné de la violence qui est l'arme de pré-
dilection des partis, n'aura jamais d'inconvénient sérieux
pour la paix publique. On ne fait pas d'émeutes contre
des ministres. On ne tire pas des coups de fusil au nom
d'un personnage parlementaire, si puissant qu'il soit.
Mais quand on fait descendre tous les jours la royauté
dans l'arène, on y appelle aussi les factions. On les ex-
cite par l'espoir d'une révolution, le seul résultat qui
les touche, la seule victoire qui les uatte. Vos luttes
constitutionnelles leur font pitié. Votre éloquence de
tribune, toujours dominée par les convenances parle-
mentaires, leur inspire un profond mépris. Ce qu'elles ai-
ment, c'est qu'on mette à nu le pouvoir héréditaire et
perpétuel de ta royauté, qu'on la depeaille de son pres-
tige constitutionnel, qu'on la livre à leurs railleries, à
leurs injures, bientôt à leurs atteintes. Qaand vous met-
tez la royauté sur la sellette de vos misérables querelles
d'ambition, savez-vous qui vous lui donnez pour juges? t
Les factieux. Quand vous l'abaissez au profit de vos
prétentions d'un jour, savez-vous qui profite de son
abaissement? Les anarchistes, qui épient incessamment
l'occasion de surprendre 1~ société eux dont les pré-
tentions ne se rebutent pas comme les vôtres, eux
qui vealent la raine complète et définitive de cette
royauté pourIaqueHe vous ne demandez, nous vous ren-
dons cette justice, que de passagères humiliations!
Telle est la conséquence de la polémique extra-cons-
titutionnelle dont nous signalons depuis neuf ans le dan-
ger. Et en effet, chaque fois que l'irritation des partis
l'a rendue plus vive, plus agressive, plus audacieuse,
nous avons prédit des malheurs Chaque fois que nous
avens vu le Roi plus insulté, nous avons compris que
la paix publique était plus menacée. Nous sommes-nous
trompés? Est-co que les imurrections d'avril et de juin
n'avaient pas été précédées d'un effroyable débordement
d'outrages contre la personne sacrée du monarque ? Le
thermomètre de la situation politique c'est, chez nous, le
degré de respect que les partis manifestent pour l'article
de la Charte qui proclame l'inviolabilité de la Couronne.
Quand l'irresponsabilité royale est foulée aux pieds,
nous n'avons plus aucune foi dans la puissance de nos
institutions comme garantie de la paix publique. Le Roi
une fois livré aux outrages de là polémique, ce sont les
factions qui sont maîtresses elles peuvent le croire du
moins. Le trônerenvorsé, le gouvernement de la France
leur appartient; Or les factions ne croient jamais qu'il y
ait bien loin de l'abaissement du trône à sa destruction
complète. Vos soupçons, vos insinuations, vos injures
avaient, malgré vous, commencé l'oeuvre; les insurgés
du i2 mai prétendaient sérieusement l'achever 1
Après cela, plaignez ~areme~ de ces ~'eMKes :nM!M~
~Mt otK recoM~ à la /oree pour :'mp
PenMe~m da Jearmat ~es Mébats.
MES AILES DICARE.
~'7. ~yïïï.
(Fb~z les Numéro! des 27 et 28 avril, et ceux des 2.
5, 6, Set it mai.)
Malgré le besoin do repos que n'avaient sttitfàit qu'A
demi quelques heure: d'un sdmmeit agité. Deslandes fut
exact au reBdez-vdns convena ia veiite. A midi précis il se
présenta chez M. Fiard et Tut introduit aussitôt dans le ca-
binet du eonseitief-d'Etat qui venait de déjeuner, at lirait
les journaux. Le: premières parole: de t'entretien démon-
treront an substitut ta justesse de ses conjectures.
Voua connaissez donc M°" de Marmaneonrt? lai de-
manda M. Piard, en le regardant en deMoas.
Depuis hier seulement, répondit Desiandes un de mes
amis m'a mené chez elie.
C'est une maison agréable reprit le consemer d'nn
ton dégagé; Caton s'y fat trouvé déplace, mais Horace l'eût
fréqumtëe, t coap sûr. Peat-etra. à mon a?e et dans ma
position, devrais-je imiter l'austérité du philosophe piatôt
qM le laitser-aHer da poëte, mais lorsqu'on a été enchaîné
tout la jour & des travaux sérieux, H n'est pM défendu
je crois, de
qu'il est inutite de prononcer ici le nom de M"' de Marman-
conrt mes visites chez cette dame n'ont rien que da fort
innocent mais les actions tes pins simples sont souvent mal
interprétées.
EHa femme de Cë~ar ne doit pas être soupçonnéa f
interrompit iesnbt.titat, avèc la familiarité d'an conQdent
en titre.
Précisément, dit M. Piard.
–Je sais que ta discrétion est on des premiers devoirs de
'homme qui veut pat venir.
tes soldats dans leurs postes, OH< MtoM
barricades. Vous avez raison de par!er ainsi des malheu-
reux que vos prédications ont égarés, des insensés qu'étiez
cet perdus, des misérables auxquels vous avez montré la
Couronne comme une proie facile à saisir dans la pous-
sière des controverses injurieuses où vous ta traînez
chaque jour t Vous n'avez plus le droft de blâmer
les factieux. Vous avez semé bous le répétons, d'une
main plus imprudente que coupable, tous tes germes de
désordre et de renversement qu'ils ont essayé de faire
éclore.
Nous ne sommes pas les ennemis de la presse. Nous
combattons pour sa liberté depuis quarante ans. Nous
n'avons jamais appelé sur ette tes rigueurs du pouvoir
et quand te pouvoir l'a frappée de mesures exception-
nelles et yexatoires, nous étions à l'avant-garde de la
résistance. Mais nous en appehtns contre ses excès au
bon sens public, ("est au public, c'est au pays que nous
signalons les erreurs de la presse. C'est pour qu'elle soit
digne de la haute mission qu'il lui sera peut-être donné
d'accomplir, que nous demandons qu'elle soit sage,
modérée, et qu'elle respecta te seul pouvoir que la
Constitution a placé en dehors de ses atteintes.
Est-ce trop demander à la raison de notre époque? t
Ne mérite-t-ojoL que des mjuree parce qu'on a pris an
sérieux la royauté, la Charte, l'indépendance des pou-
voirs, t'inviotabitité des uns la responsabilité des
autres ? Est-on nécessairement un sycop/tante de cour,
comme on nous appelle, parce qu'on veut voir la Cou-
ronne, nous ne dttonspas puissante, mais respectée,
parce qu'on ne se résigne pas à la considérer comme le
jouet des ambitieux et te point de mire des factions?
A ces conditions, nous acceptons de grand cœar les ou-
trages de nos adversaires et nous sommes décidés à tes
mériter toujours; car nos convictions sont tout aussi
sérieuses que les leurs, notre indépendance est tout
aussi réettt:. Nous n'obéis~oas qu'à notre conscience,
nous ne tenons compte que de la constitution de notre
pays, nous ne servons que la royauté constitutionnette.
Eux, ils servent toutes les passions intolérantes et
toutes les ambitions mesquines qui voudraient exploi-
ter à leur proût les conséquences d'une grande révolu-
tion et les généreux instincts d'un grand peuple
M. le garde des sceaux a porté anjourd'Jhoi à ta
Chambre des Pairs une ordonnance da Roi qui la cons-
titue en Cour de justice à l'effet de juger les individus
qui ont été ou qui pourront être arrêtés comme préve-
nus d'avoir pris part aux désordres de ces derniers
jours.
Les scrntias de ta Chambre des Députés pour la pré-
sidence et la vice-présidence ont présenté des résultats
remarquables.
Au premier tour de scrutin M. Thiers avait obtenu la
majorité relative. Au second tour, la majorité absolue
étaitde2t5;M.Sauzet, qui à obtenu exactement ce
nombre, a été proclamé président. M. Thiers n'avait
réuni que 206 suffrages.
On a procédé ensuite l'élection des vice-présidens.
MM. le général Jacqueminot et Ganneron ayant eu cha-
cun201 voix, et 4 voix au-dessus de la pluralité ab-
solue, ont été proclamés.
On lit dans Jf
< L'élection du président de ta Chambre ne prétentait pas
le caractère qoe quoique! journaux lui avaient donne; ce
n était point une qaettton de otMnet que devait décider le
vote de la Chambre. AuKt !és députét ont-its votô chacun
aeton tenra tympathtes penonneltes, MM aucnn projet do
former âne majorité pour ou contre le nouveau cabinet.
C est un fait dont U e!t eosenttel do constater ta vérité, e
Voici comment la Caxe~ des j~MMaM.c rend compte
des principaux événemens de dimanche et de lundi
'Hparaîtqua députa plusieurs sematnes déj~ des avis
éKtent parvenus à t'autoritë sur l'existence d'une associa-
tion qui devait tenttr un coup de main. L'éxecution dava!t
avoir heu, disait-on, le jour de l'ouverture des Chambres;
mais il paMît que les mesure: ënergtqaes prîtes par rtuto-
nte, t i occaston desrM:emb!emen! qui se formereot à cette
Vous êtes dam de bons principes mais portons de vos
auaires. D'après la lettre de M. de Loisolay.il parait que
"vous désirtz d'entrer M constti d'Etat; c'est fort difSclle.
Si c'était &ci!e, dit Desiandes en souriant. je ne pren-
drais pM la liberté de vous importuner.
VoM comprenez qu'en essayant de voaa servir, te con-
trMte envers ie ministre une responMbiUté vérttaMe. Je ne
doute en aucune manière de votre capacité, nMia chaque
état exige une aptitude particulière on peut donc avoir
bémcdupde~ent, MMpoureeia conveniràcertainesptaces
qui demandent une instruction epëciato.
Metttz-moi à l'épreuve, dit le substitut avec assu-
rance.
–C'est à quoi je pensais. Tenez, conttnna M. Piard en
prenant
.rapport au comité du contentieux. H s'agit d'un conGH ad
minMtratif entre la viito de Lyon et la direction des ponts
et chauMées. Mdtgez un travail !a-deMM.
–Dans quei!o forme, demanda Deslanaes qai tahitle
dossier d'une main avide.
Faites un rapport comme si vous éUM à ma place.
Etes-vous homme a terminer cette besogne d'ici à mardi.
Trois jours, c'est peut-être bien peu? La matière est épi-
neuse et vous aurez des recherches & faire.
Quand je devrais y passer les nuits, mon travail sera
mardi à votre disposition.
Bien, voilà une ardeur que j'aime et qui me rappelle
eelle de ma jeunesse. A mardi donc, et n'oubliez pas oue
vonsdineziei ce jour-la, r t
Qooiqne le dossier de l'affaire soumise & la décision du
consul d'Etat ressemblât beaucoup en réalité aux liasses de
papiers du parquet de D" la substitut le serra sons son
bras avec la tendreté d'une mère qui presse eur son cœur
son prem!"rBé. Prenant ensuite congé de M. Piard, H re-
monta en voiture et se St conduire chezStondeauqa'H
trouva en robe de chambre, nonchatamment étendu Mr un
divan et le cigarre à la bouche.
Je croyais que tu viendrais déjeûner avec moi, lai dit
Gustave; je t'ai attendu plus d'une heure.
époque, dëcoaragèrent toute tentative plus sérieuse. Depuis
lors nul indice n'était venu révéler le projet d'une insurrec-
tion nouvelle et c'est sans provocation, sans qu'aucune ma-
nifestation, môme la plus légère, pût faire présager un
mouvement, qu'à trois heure): et demie, hier, le complot a
éclaté, au moment où les soldats sont pour la plupart hors
de leurs catemM, au moment où tes course: du Cinmp-de-
M
mer d'avance que te changement opéré depuis trois jours
dans ta garnison de Paris devait nécessairement jeter quel-
que, confusion dans la transmission et l'exécution des ordres.
Jf
B Au poste de la place du Châtelet, le sergent de garde
municipale, Chotei, et tes sept hommes sons sou comman-
dement, avaient pris te~ armes autsitô~ qu'ils avaient vu
s'avancer un groupa d'individus armés. Sommés de se ren-
dre ii s'étaient renfermés dans le poste, dont i)s avaient soli-
dement bïrncadé la porte, et torsque les aMaiitans tentèrent
da la faire sauter à coups 6e crosse, ils dirigèrent sur eux,
par ies créneaux du corps-de garde, un fau vif et bien
nourri. La porto cependant atiait céder ceim qui sombiait
le chef des insurges la battait en brèche ~vec une vigueur
désespérée. Le brave sergent, montant sur la barricade in
térieure, parvint t glisser le canon de son fusil dans !e jour
laissé au haut de la porte, et, tiraat de haut en b*s. 8t sau-
ter ie crâne da ce misérable. Un autre se précipite à ea plaça
pour achever ce qu'il avait commencé Chotet avait eu le
tamptde recharger son fusit; et te second assaillant tomba
également frappé à mort. En ce momtnt, uae compagnie
de ta garde muaicipaie, que le cotonoi Festhamel, averti du
dangtr que~couraient ses braves soldats, envoyait pour tes
dégager, arrivait au pas de oour
alors regagner la préfecture de police, où des forces com-
mençaient à arriv*r. Une fois le pote abandonné, ceux qui
l'avaient attaqué d'abord innUiement y revinrent, et en bri-
sèrent tes meubles, les croisées et la porte.
Pendant ce temps, une effroyabta scène d'assas
qui s'y port&it avait traversé ie.pont Notre-Dtma, et, sui-
vant la rue qui longe Je quai aux Fleurs, t'était dirigée
vers ie corps-de-gardo occupé par un détachement du ai"
régiment d'Infanterie de ligna. Sur le cri d'alarme du fac-
ttonnsire, l'ofncier avait fait prendre les armes, et ies
hommes étaient rangés devant ie potte, l'officier au centre
et las soldats au port d'armes. Du poste on avait entendu
des coups de fusil tes soldats, redoutant quelque attaque
subite, avaient suppiié tcar officier de leur laisser charger
ienrs fasiis; maisi'ofScier s'y était refuté, et, lorsqu'on
voyant opprocher la troupe insurgée, on lui Avait renouvelé
cette prière. < Non, a~ait-it dit, ce n'ostrien, je vais leur
parler. s
B A peine il avait prononcé ces mots, que ceux qui ëttient
en tête du groape, se précipitèrent vers lui en courant.
e Rendes-vous rendez-voas [Vous êtes mon prisonnier, s'é-
cria celui qui paraltsa}t commander.–Passez votre chemin,
répendtt le lieutenant vous voyez bien que je vous ferais
moi-même prisonnier si je le voulais passez; respectez la
,<:OMtgne*) p
Ït ne put Snir. un misérable assassin venait d'abaisser
~on arme par-dessus l'épaule da celui qui parlait à l'efecier.
Un coup de fusil ~tait parti, tiré de si près, que tandis que
le lieutenant tombait expirant dans les bras de ses soldats,
ses vêtamens d'uniforme brûtaient, atteints qu'iis avaient
été par ie feu du coup tiré dans le côté gauche de la poi-
trine à bout portant.
f Deux soldats furent tués au môme moment le faction-
naire atteint d'une bâtie eut le poignet fracassé. Les armes
des soldats n'étaient pas chargées, et ii< ne pouvaient oppo-
ser do résistance. Us laissèrent donc pénétrer les assatHans
dans le poste, et se retirèrent par le Paiais-de-Justice, 'sur
ieqaei, par derrière, le corps-do-garda a une issue. Trente-
six fusils, des cartouches et des sacs furent pris par ies ré-
voltés mais ce n'était pas assez pour eux de trois meurtres
inutilM avant de quitter le poste, ils se souillèrent encore
d'un nouvel et ptus )âehe assassinat.
f Un pauvre soldat malade était étenda sar le Ut de camp
il n'avait pa voir ce qui s'était passé, et au miitttu du tu-
multe qui sa faisait dans le poste, se levant douloureuse-
ment sur son séant, il demanda quelle était la ctuse de toat
ce bruit. < Ah! on voilà encore un e, s'écria un des bri-
gands, et le coachant en joue à deux pas de distance à peine,
il retendit mort d'un coup de fasii.
B Armés désormais, enivrés en quoique sorte par le
succès comme par l'odeur de )a poudre et la vua du
sang, les astassins oe ruèrent ators sur la préfecture de po-
iice, partie en traversant la cour de la Stunte-Chapetie
partie en suivant la petite rue Sainte-Anne et la quai. Mais
déj&, maigre la brusquerie de l'attaque, on avait pu pren-
dre quelques dispositions de défense. Des armes avaient ~té
distribuées aux sergens de viite et aux agens qui se trou-
vaient de service, et qui, réunis & la garde municipale
–Je n'ai pas eu le temps, répondit Demandes d'un air
pressé ne m en veuilles pas, ta sait que les affaires doivent
passeravanttoat.
Qaa diantre portes-tu H? C'eat an moins le manaecrit
d'un roman en deux volumes ?
C'est !e dossier d'âne afMre pendante devant le con-
Mil d'Etat, et dont Ja suis chargé de faire la rapport.
Pesto ta ne perds pas de temps arrivé d'hier, te voila
aujourd'hui en fonctions?
C'est comme ça, mon cher, répliqua le substitut avec
un sourire assez vaniteux; il faut que j'aiHe me mettre à
i oeuvre, ainsi parlons peu et bien. Je viens te demander un
conseit. Hier ii m'est arrivé un petit malheur chez M'" do
Marmancourt j'ai renversa du thé sur sa robe, par sa faute
pius que par la mienne, c&r c'est eMe qui involontairement
s'a pousse ie bras. EUe prétend que sa robe est perdue;
je soutiendrais devant i'Académie des Sciences assemblée
que quelques gouttes de thô ne peuvent tacher de la soie.
Mais ce n'est pas Jà la question; petit ou grand, le mai
est Mt, et au lieu d& m~en désoler je suis décidé à en tirer
parti; c'est une idée qui m'est venue tout à l'heure et que
je veux te soumettre.
Je t'écoute, dit BIondeau.
J'ai un grand intérêt à m'assurer de l'appui do M. Piard
or M. Piard, d'après ça que tn m'a~ avoué et ce que j'ai vu
jMf moi même, a beaucoup d'égards pour M~' de M*rman-
coutt donc je dois me concilier la bienveUlMca de M*" de
Marmancourt.
Voita un dilemme sans réplique.
Ce n'ett pas un dilemme, c'est un syllogisme. Toutes
les femmes tiennent à leur toitette je suis donc sûr que
M"' de Mxrmanconrt me g
impression défavorabte. Croit-tu qu'un joli cadeau, offert
d'une mimièft~daUcate et avec tontes les formes convena-
bt<'s,aurMtqueiqae chance d'être agréé? Le procédé iui
paraitnu!. peut-être un peu cavalier ?,Si elle allait se trou-
ver offensëat.
Pourquoi cela, dit Biondeau d'un air de bonhomie;
une attention de ce genre ao pourrait offenMr.qu'une prude
accueillirent par une décharge bien nourrie !e~ révoltée 1
qui s'empressèrent de fuir.
Plusieurs furent arrêtés en ce moment, un entr~ antres
qui, tandis quo ses compagnons s'échappaient par le ~uai
et les rues de la Cite, traversait la pont Saint-Miche! en ta.
chMt Bon coap de Uni!, et que trois citoyens arrêtèrent de
leurs mains an bout du pont et conduisirent eux-mômas à
la préfecture de police.
a La plupart de ces hommes étaient vêtus de redingotes
ou de vestes peu d'entre eux portaient det blouses. Quel-
ques uns, qui paraissaient être tes che&, avaient une cein-
ture à cartouches ramenée sur ie devant du corps. Ces
hommes ne pouMaient aucun cri de railieoteat; ils s'avan-
çaient au milieu des passans et des curieux avec un sang-"
froid et une audace qui semblaient indiquer dans leur pen-
sée la certitude du succès. Ancun d'eux ne cherchait à se
cacher, et ils n'adressaient !a parole aux citoyen'? qu'ils ren~
contraient que pour les engager à prendre les armes et a
construira dos barricades. Puis, da dutance en distança, et
comme à anepiace indiques d'avance, s'échelonnaient des
vedettes et des groupes de cinq ou six homme!.
c t) paraît que, d'après le plan des conjures, l'attaque ne
devait pas être concentrée dans les quartiers S jint-Martin,
Saint Denis et Montmartre, et qu'etie devait s'étendre de
chaque coté, soit dans la direction de la Pface-Royale, soit
dans celle de iaChaussëe-d'Antin; mais san: doute quel-
ques circonstances imprévues ont empêché ceux qui de-
vaient se trouver dans ces directions de s'y rendre à l'heure
convenE'3. En effet, au même moment, et sans qu'on sût
d'où iis venaieat, des groupes de huit ou dix individus ar-
mes de fusils de chasse, que queiquM uns portaient tran-
quillement en bandoutière, apparurent dans quelques rues
du Marais, rue du Santitr, au coin du boulevart, tue Mont-
martre, à l'angta de ia rue Feydeaa, rue des Coionnes e€
rue d'Amboise. Puis après une heure d'attente, pendant la-
quelle toutefois quelques coups de fu~iis étaient tirés par
ces groupes, chaque fois que des détachomens do força ar-
mée paMaient près d'eux, iis se dispersèrent et virirent re-
!oindre ceux de leurs complices qui tenaient encore d~ns le
foyer de i':nsurrection.
a Ce fut ah pM
du ministre de ia guerre, a été atteint de p)usieurs baii.-s
dans les rein!, sans que toutefois aMure-t-on les bles-
sures da ça brave militaire soient d'une gravité qui puisse
faire craindre pour ses jours.
e Ennn à onze heures du soir, une sorte da calme se
rétablit, la troupe de ligne, la garde nationale, ia garde
municipale et ie 10* régiment de dragons, fournissant à ift
fois de fortes patrouilles, et bivouaquant sur tes places, daca
les rues et sur les quais, assurèrent la libsrté dos commu-
nications entre les diverses parties de la ville. Ce fut alors
que purent ôtre amenées avec sécurité à la Préfecture de
police et à la Conciergerie les révoltés pris les armes à la
main, et dont ie nombre était tel qu'un seul poste celui
du Conservatoire des Arts et Métiers, mairie du 6' arron-
dissement, en avait fait conduire au quartier de garde mu-
nicipale du faubourg Saint-Martin soixante-quatre, eMortéa
par la légion et ia troupe de ligne.
On craignait un moment que ce convoi na fût attaqua
au milieu de l'obscurité car un grand nombre de réverbè-
res avaient e!ë brises, et H était difncile do prévoir toutes
les embuscades. Mais bientôt, dans la plupart des maisons
des quartiers Saint-Martin et Saint-Denis, les citoyens iiiu-
minèrent le devant de leurs croisées, et les patrouilles cir-
culèrent paisiblement dans tous les sena.
~OMMtée du I~MMM
De bonna heure la population de Paris était sur pied,
curieuse, inquiète, mais complètement inoffensive. L'ite de
la Cité et ies abords du Patais-do-Justice étaient cernés
une aMaence considérable stationnait devant la Morgue,
dont la porte était gardée par deux gardes municipaux à
cheval; dans l'intérieur quatorze cadavres étaient exposes.
Voici quelle était la situation des deux hôpitaux où
avaient été transportés le plus grand nombre des blessés
f A l'Hôtel-Dieu, quarante-quatre individus avaient été
admis, tant militaires qu'insurgés. Dans ht nuit, seize
étaient morts, sur iesquem douze avaient été reconnus ca-
voir deux ouvriers, une femme (ia SHe Wolf, niie pabii.
que, demeurant rue Qaincampoix), trois gardes municipaux
et six soldats des rëgimens d'infanterie do ligne.
A Saint-Louis, ie nombre des blessés admis éttu,t da
trente-qaatre douze étaient morts dans la nuit. M. le jaga
d'instruction Zangiacomi et M. le substitut de Saint-Didier,
se sont transportés dans la matinée à cet hôpital, où Hsont
consigné à la garde du directeur dtx-huit insargas. Le reste
des btessés se compote de huit gardes municipaux un dj
ces braves gens, le plus ancien sous-ofHcier du corps,
nommé Jonas, n'avait survécu qu'une heure t ses blessures
et était expiré au milieu da ses camarades désotés.
a Tout à coup, vers onze heures du matin, on vit se di-
riger sur le marché des Innocens, une troupe d'individus
qm tenta de s'emparer du corps-de-garde et de former une
et je t'ai dit qu'elle ne l'était pM.
En ce cas, fais-moi le plaisir de t'habiller pendant ce
temps je vais lui écrire un petit billet galamment tourné.
Tu me mèneras dans un magasin de nouveautés à la mode
car je pourrais me fourvoyer. Une robe de velours, par
exemple, puisque nous sommes en hiver, te semblerait-elle
assez présentable ? hein 1
Sans doute; d'ailleurs c'est l'intention qui sera appré-
ciée et non la valeur intrinsèque.
Et tu crois qu'elle ne se fâchera pas ?
Etie eit si bonne t répondit Blondeau qu! se mordit tes
lèvras pour ne pas rire.
Le Parisien acheva sa toilette, tandis que le provincial
écrivait son épitre, et tous deux se rendirent chez Auber-
tot la, un jeano monsieur poti, souriant, Msé et vêtu
comme pour aller au bat, auna, coupa plia et empaqueta
da la manière la pius gracieusement expéditive Hne quan-
tité de velours noir suffisante, & ce que pensa Demandes
pour draper une chapelle mortuaire.
Douze aunes à vingt-cinq francs l'aune, ci trots cents
francs, s'écria ce dernier en lisant la facture. Saprittie, que
c'est cher t Aurais tu imaginé qu'il entrât tant d'étoffé dans
la robe d'une femme ? ?
Du temps des manches à gigot c'était Mea pis, lui dit
Blondsau pour le consoler.
Le paquet mis sous enveloppe et accompagne du billet t
d'envoi ay~nt été expédié à son adresse, Demandes quitta
son ami en prétextant ie travail dont il était charge et re-
prit anssitût le chemin de :on hôtel.
Deux cents francs de bitlets de bal, aa dit-il en che~
min, quinze Jouis perdus a la bouillotte et quinze autrct
pour ce diable de vetoars cela fait un total de huit cen<9
francs dépensés en moins de vingt-quatre heures. L'afgfn~
va vite Paria. Monsieur de Loiselay cite comme un t
prouesse dix mille franc< dépentés en trois Mois si je con-
tinue comnM j'ai commencé, mes vingt mitle france me dtK
reront jmte vingt-cinq jours. Diantre il faut enrayer.
Mais bah 1 qu'est-ce que huit cents francs ? Ce dossier qu«
j'ai sons le bras en vaut le doubfa pour moi. Ah Monsieur
Piard veut me mettre à l'épreuve ça me convient. Je vaid
lui porter mardi un pttit travail qui lai fera ouvrir les
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