Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1839-05-03
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Description : 03 mai 1839 03 mai 1839
Description : 1839/05/03. 1839/05/03.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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M haBM pearttatf mo!~
40 fHUMe poat six moh.
80 ~t~! ~9~n:!5~ i
€'FfaHc/br<,26
La Diète germanique a tenu aujourd'hui une séance dans
laquelle elle s'est occupée spécialement de l'affaire du Ha-
novre. H y a quelques semaines, un Mémoire des membres,
de l'Opposition de la Chambre des Députés du Hanovre a été
remis à ta hs~ute assembtee par la docteur Hessenberg. De-
quis quelques jours, M. Vehner, un des députes qui ont si-
gné la protostation, se trouve ici, et l'on a remarqué qu'il
avait fait des visites aux ambassadeurs près la Diète.
M. Vehner est muni, dit-on, de documens importans qui se
rattachent à la Constitution, surtout en ce qui concerne les
finances; ces documens seront communiqués à la Diète &
l'appui de la protostation. (~rcMre Je 5oMa6<.)
@:ra:M~-B~e~~e..
Londres, 50 avril.
La seule modiacation dans la valeur des effets publics est
sur les fonds portugais, qui ont monté à 36 3/4, 37.
~fonds espagnol actif, 30 1/4 1/2. Aucune variation sur les
valeurs pastive et différée. Cotombiens, 50 7/8; mexicains
2S; hollandais, 102 3/4; Deux et demi, 55 7/8. L'agent de la
Banque a acheté ce matin 70,000 consolidés. Ce fonds a été
en peu rare à la Bourse. Les consolidés sont à 95 compte. Bons de l'Echiquier, 40, 42; actions delà Ban-
que, i07. (SMM.)
La Cour royale de Malte, faisant application de l'or-
donnança du 14 mars 1839 sur la presse, vient de condam-
ner à six mol: d'emprisonnement M. Richardson, éditeur du
journal t'~We~MM, pour publication d'un articie sur la fonda-
tion d'une église protestante par !a reine douairière AtM'aïde.
La condamnation a eu lien parce que M. Bruno, conseil de
la Couronne, a fait admettre la culpabilité do certains argu-
mens dirigés par t'-AWe~MM contre la religion. Toutefois la
faculté a été donnée à M. Richardson de se libérer de sa pri-
son en payant 9SO dollars (environ 1,510 fr.)
(~OfKtH~ jld
Dans une'séance du comité de la Société de Londres
pour l'abolition de l'esclavage, il a été décidé à l'unanimité,
sur la motion de M. T. Fawell Buxton, appuyée par Joseph
Baldwin, qu'une suspension temporaire de la Constitution
de la Jamaïque est nécessaire pour que l'administration de
cette iie soit soumise à des lois bien combinées et efccaces,
et surtout pour assurer aux nègres affranchis la jouissance
pleine et entière de leurs droits et priviléges comme sujets
britanniques. (Sun.)
CHAMBRE DES LORDS. Séance
LORD BROCGHAM se lève et dit: Je viens appeler l'attend
tion de la Chambre sur une question d'un haut intérêt jf!
s'agit de la liberté de la presse, ou plutôt de l'absence com-
plète de cette liberté à Malte. J'avais, je l'avoua, conçu un tout
autre espoir lors des déclarations faites par le gouvernement
en 1836 que la censure serait abolie à Malte. Il est évident,
au contraire, que notre législation, loin d'être progressive
au sujet de la liberté de la proKe, est rétrograde et restric-
tive. Nous travaillons en quelque sorte à diminuer la liberté
de discussion, et nous enchaînons la presse au lieu de l'af-
franchir. En vertu de l'ordonnance rendue à Malte en ma-
tière de presse, l'ombre même de la liberté n'y existe plus,
et c'est là un sujet que je traite avec répugnance et par de-
voir seulement, car j'ai la plus haute opinion du Bavoir et
des talens des membres de la commission à Malte. Après
avoir examiné dans toutes ses conséquences l'ordonnance
que la commission devait faire exécuter, l'orateur termine en
demandant qu'une humble Adresse soit soumise a la Reine
pour la prier de revenir sur cette ordonnance.
LORD GLNNELS s'attache à justiBer l'ordonnance, qui a été,
dit-il, rendue uniquement pour satisfaire aux besoins de la
population et pour répondre à ses vues.
t-E MARQtus DE NORMANBY se défend contre le reproche
adressé aux partisans de cette mesure et croit devoir pré-
venir lord Brougham que le gouvernement s'occupe de faire
disparaîtra du texte de l'ordonnance les clautes désapprou-
vées par Sa Seigneurie.
LE Duc DE WELLINGTON Il me semble que le gouverne-
ment ayant annoncé l'intention de modiBer l'ordonnance, la
motion do lord Brongham devient sans objet. J'ajoute que
mon but en m'opposant à ce que la liberté de la presse soit
établie à Malte a toujours été de prévenir de fâcheuses con-
séquences, et par exemple la perturbation que cettre liberté
me semblait devoir produire tant en Italie que dans les au-
tres pays voisins. Si le gouvernement, après le nouvel exa-
men que le marquis do Normamby vient de nous annoncer,
juge à propos de proclamer la liberté de la presse t Malte
j'espère au moins qu'il aura la sage précaution d'ordonner
queYes journaux soient publiés en langue maltaise.
LORD BROU&HAM ayant consenti à retirer sa motion
la Chambra s'est ajournée,
t r CHAMBRE DES COMMUNES.
LORD DjiNCANON Je prierai le secrétaire d'Etat au dépar-
tement do l'intérieur de vouloir bien dire s'il a reçu des dé-
tails sur une réunion qui aurait ea lieu récomment Smtth-
neld. Ua certain nombre d'individus qui se qualiSent do
chartistes se seraient assembles, et un langage incendiaire
aurait été tenu dans cette réunion. Le noble lord sait-il aussi
que des hommes faisant partie de ce corps sont occupés à s'ar-
mer; veut-il expliquera la Chambre ses intentions à ce sujet?
LORD JOHN RussELL J'ai reçu l'avis de la rénnian dont
vient da parler le noble lord, et je me suis concerté avec le
lord-maire pour savoir ce qu'il y aurait de mieux à faire
dans l'intérêt du maintien de la paix publique. Dans la soi-
rée vers dix heures~ lorsque que je siégeais encore dans
FentUetMt dm Jeeu*mat des Débats. J
l LES AILES DICARE.
:IV.
(Fo~z les NamëroJ!.d~ et 28 avril, et celui du 2jmai.)
Parbleu. Monsieur, je sais heureux de vous trouver,
dit le gros homme court, en prenant la parole d'une voix
criarde; volU dix courses inutiles que vous me faites faire.
Aujourd'hui encore votre bonne voulait me fermer la porte
au nez.
"~f~'le a eu tort, Monsieur Bigaré répondit BJondeau,
sans paraîtra choqué du ton de son interlocuteur; –j'y
suis toujours pour un homme comme vous; mais j'ai été a.
la campagne, et c'est pour cela que vous ne m'avez pas
rencontré quand vous êtes venu. °
Connu grommeta entre ses dents M. B)garé t)s toujours à la campagne quand on vient leur demander de
l'argent.
~Puis-ja savoir ce qui me procure le plaisir de vous
voir? demanda le maître du logis avec une politMse imper-
tnrbable.
~~peîit homme tira d'une poche de ton gilet un papier
nlié en quatre..
–Voici, Monsieur, dit-il en appuyant sur chaque syllabe,
une note de dix-huit cent trente francs, pour argentene
fourme par moi, et qui devait, disiez-vous, être soldée
dans la qmcztine. H y a cinq mois qu'elle est passée la
quinzaine 1
q~n~u~e estpa!sao, l'année ne l'est pa~. Où avez-
vbu! vu qu'an homme du monde paie les mémoires comp-
tant ? Oie diantre mon cher Monsieur, je ne sma pas ça
usurier pour improviser ainsi dix-huit cents francs.
Dix-huit cent trente, s~t vou) pttut il m y & t~ en
eatimea.Mhattre.
cette Chambfe, j'ai Mca cette reunion s'était séparée tranquitlement mais je n'ai
pas eu de détails sur tes discours prononcés dans rassem-
blée. J'ajouterai que depuis quelque temps l'autorité est
prévenue qua la population s'arme sur divers points, et no-
tamment à Manchester. Nous sommes à cet égard en corres-
pondance suivie avec les autorités locales. [ Ecoutez t )
Après quelques débats sans intérêt, ta Chambre n'étant
plus en nombre, la séance est levée.
M~AMC~
PAMS, 2 MAI.
Nous n'avons pas besoin d'attirer l'attention do public
sur la réponse que le Roi a faite au discours de M. Passy.
Tons les honnêtes gens, nous te croyons, tous ceux qui
n'appartiennent pas décidément aux factions commen-
cent à s'indigner de l'obstination perfide avec laquelle,
depuis bientôt deux mois, on s'acharne à rendre le Roi
responsable des fautes, des faiblesses, de l'impuissance
de ceux qui s'étaient chargés de donner un cabinet par-
lementaire à la France. La réponse du Roi, qui exprime
en termes si nobles et si touchans ses sentimens consti-
tutionnels, achèvera d'éclairer l'opinion publique. Déjà
beaucoup de personnes, dont les préjugés n'étaient peut-
être pas dans le commencement favorables à la Cou-
ronne, se demandent où l'on veut en venir avec cette
espèce de conjuration qui semble formée d'une part
pour empêcher le Roi de parvenir à rassembler un ca-
binet, et de l'autre pour lui faire tous les jeurs un crime
nouveau des impossibilité? dont aa i'eateoM. On re-.
marque le singulier contraste que font avec le langage de
la tribune, avec les déclarations explicites de tous ceux
qui ont vu le Roi, qui lui ont parlé, qui ont pu appré-
cier la noblesse et la franchise de sa conduite dans les
différentes phases de la crise, le langage et les commen-
taires des journaux. Les sentimens que le Roi a expri-
més hier devant tous les députés de la France sont pré-
cisément ceux dont le maréchal Soult à la Chambre des
Pairs, M. Passy à la Chambre des Députés, avaient déjà
rendu témoignage. Il y a eu, nous le répétons, parmi
les personnages que la crise a successivement mis en
rapport avec le Roi, accord unanime pour reconnaître
le desir de la Couronne, s Sur ce point, M. Dufaure, l'autre jour, a parlé comme
M. Passy, et M. Dupin [noas aimons à lui rendre cette
justice ) a trop franchement expliqué les causes de sa
subite détermination pour qu'on pût l'attribuer à un
autre qu'à lui-même. Comment se fait-il donc que,
malgré tant de témoignages, les journaux de l'Opposi-
tion continuent à semer dans le public les insinuations
les plus contraires au langage des orateurs, aux expli-
cations de la tribune ? De qui tiennent-ils leurs renseigne-
mens ? Qui les a chargés d'avoir toujours une interpré-
tation en réserve pour tourner contre la Couronne les
incidens, quels qu'ils soient, contre lesquels pourraient
venir à échouer les différentes combinaisons ministé-
rielles ? Dans l'intérêt de qui travaillent-ils? Quel e~t
leur bot?
Encore une fois, tout ceci commence à donner beau-
coup à penser aux honnêtes gens que n'aveugle pas l'es-
prit de faction. Car enSn que veut-on que le Roi fasse ?
Ce qui dépend de lui, c'est de céder et de se résigner
le Roi l'a dit son abnégation personnelle est comptéte.
Le Roi n'avait pas même besoin prouvent d'une fa~on assez claire. Depuis le commence-
ment de la crise pas un cabinet n'a échoué par le refus
du Roi d'accepter telle ou telle personne. Le Roi a con-
sulté, appelé les uns après les autres tous les hommes
de latent que la presse elle-même semblait désigner à
son choix. On lui a présenté des listes différentes il a
toujours déclaré qu'il était prêt à donner sa signature
dès que ceux qu'on lui proposait seraient eux-mêmes
d'accord. Aussi, nous sommes fâchés de le redire pour
la vingtième fois peut-être, mais les causes qui ont fait
avorter dix combinaisons ministérielles depuis six se-
maines ou deux mois sont connues; elles n'ont rien de
caché, rien de mystérieux, rien de difficile à expliquer;
c'est l'histoire, assez triste sans doute, mais très ordi-
paire des passions humaines; c'est l'embarras de trou-
ver huit personnes qui s'accordent et qui se cèdent mu-
tuellement quelque chose, quand ces huit personnes qui
sont égales entre elles ne reconnaissent pas au dessus
d'elles un arbitre. Le Roi est le seul qui se soit montré
prêt à faire tous les sacrifices personnels qu'exigeait la
position. On lui a proposé un programme politique
après âne courte hésitation, il l'a ratine sans réserve.
Que dans le choix des personnes, le Roi ait ses préfé-
rences c'est tout simple assurément. Il n'y a pourtant
que le Roi qui n'ait donné d'exclusion à qui que ce soit.
Ah si tout le monde avait pris l'abnégation du Roi
pour modèle, il y a long-temps que nous aurions un
ministère!
Voilà, avons-nous dit, ce qui dépend da Roi. Mais
dépend-il de lui que ses concessions et ses offres soient
acceptées avec bonne grâce? S'il y a un parti pris, par
–Soit, je ne chicanerai pas sur letotal~pourvu que vous 1
soyexraitonnaMe.
C'est-à-dire pourvu que vous ne mepayiez pas. Merci,
dit l'orfèvre, qu! s'assit brusquement sur un fauteuil. Je
vous déclare Monsieur, que je ne sors pas d'ici saas mon
argent. Voici la nn du mois; j'ai des paiemens à faira, et je
n'ai pas l'habitude de manquer à mes engagemens, moi 1
–Ne vous emportez pas, répondit Gustave, en baissant !a
voix à mesure que le créancier élevait la sienne il y a dans
la chambre à cote une penonne qui pourrait vous entendre.
–Qu'est-ce que ça me fait? dit M. Bigaré d'un ton afgre.
Je suis dans mon droit, et devant l'univers entier je vous
dirais qu'il me faut mon argent.
Plus bas, je vous prie. Cette personne, dont je vous
parle, est immensément riche, et sa bourse est à ma dispo
sition mais la scène que vous venez me faire l'indispose-
rait sans doute contre moi. SI vous avez envie d'être payé,
accordez-moi trois jours. Je ne vous demande pas une quin-
zaine cette tbis, mais trois jours seulement.
Pas trois heures 1 répondit l'orfèvre dans trois jours
vous seriez reparti pour la campagne; je connais ces cou-
lears-Ia.
Blondeau invoqua la patience, cette vertu dont les débi-
teurs ont besoin quelquefois, et les créanciers plus souvent..
Parlons Mison au Ueu de nous échauffer dit-il à demi-
voix vous devez comprendre que je ne puis pas & brûle-
pourpoint emprunter près de deux miMo francs à la pardonne
en question; te délai que je vous demande est donc indispen-
sable si vous me le refusez qu'arrivera-t-u? Au lieu d'ê-
tre payé dans trois jours, vous ne le serez pas du tout.
Dans ça cas, je vous ferai mettre à Sainte-Pélagie, ré-
pondit M. Bigaré qu'exaspéra cette déclaration.
Vous vous trompez, observa le débiteur d'un ton calme;
on ne met pas un homme à Sainte-Pélagie pour ua petit
retard dans la solde d'un mémoire. Je no pense pas avoir
souscrit de lettre de change à votre profit.
Si je me pui< employer ta contrainte par corps, j'a! !a
exemple, d'empêcher toutes tesccunMnansons, hormis
une seule, et si cependant cette unique combinaison,
toutes les fois qu'on essaie de la réaliser, se rompt
d'elle-même, qu'y peut le Roi ? Les journaux nous ré-
pètent depuis long-temps qu'une sente combinaisoBL est
possible, cette qui exctat tous tes partis de la Chambre,
excepté le centre gauche. La gauche se tient à l'écart,
les doctrinaires sont proscrits, les 231 refusent avec
raison d'entrer dans un ministère où ils n'auraient
qu'une trop faible part d'influence le ministère, dit-en,
appartient au centre gauche au centre gauche tout
seut c'est sa conquête, sa possession légitime. Toutes
les fois qu'on a tenté de reunir les centres en tes appe-
lant par un partage égal dans le ministère, il n'y a pas
eu de menaces qui n'aient été faites, pas d'intrigues qui
n'aient été mises en œuvre pour faire échouer cet essai
d8 conciliation. Dès qu'on a soupçonné quelques hommes
du centre gauche d'avoir t'envie de se prêter à une
transaction, ne fût-ce que pour en finir, il y a eu contre
eux, dans les journaux de l'Opposition, une malédiction
unanime. Souvenez-vous seulement comment on a traité
M. Passy Eh bien que te centre gauche nous donne
donc huit ministres Oui, mais cette combinaison, qui
est la seule possible, trouve toujours en elte-même une
cause qui la tue avant qu'ette ne soit née! Ecoutez tes
journaux de l'Opposition eux-mêmes M. Dupin est un
caractère trop irrésolu il n'aura jamais la décision
d'un homme d'Etat! M. Passy (nous citons !e CoMfner
FraHpfM's) « ne peut pas être le chef, et it ne sait pas ac-
cep ter te rôt$ da lientenaniJ-itnpuissance du centre gau-
.ache n'est que l'impuissance de M. Passy'a Continuez
Si demain on suppose à M. Sauzet ou à M. Teste quel-
que velléité de se rapprocher des centres, vous verrez
comme on les traitera Ainsi le seut cabinet possible est,
à ce qu'il paraît, impossible par le caractère ou par les
prétentions de ceux qui doivent y entrer. En quoi cela
dépend-it du Roi? Qu'y peut-it ?
Il y a aussi des difficultés qui naissent de la manière
même dont l'ancien cabinet a été renversé. Nous ne
voûtons pas réveiller de vielles querelles, à Dieu
ne plaise Il faut te dire pourtant En exagérant
les conséquences du gouvernement parlementaire, en
transportant pour ainsi dire la Couronne dans la Cham-
bre, on a exalté de la manière la plus fâcheuse l'orgueil
des partis et leurs prétentions. Au lieu de recevoir du
Roi le pouvoir, ils se sont dit que c'était à eux à le
prendre. Chacun a voutu se l'attribuer comme une dé-
pouille, comme le prix de la victoire. Des conciliabules
se sont formés; tel jour on s'est occupé de former un
ministère dans le saton de M. Thiers, tel autre jour
dans le salon de M. Odilon Barrot. La gauche, en cédant
le pouvoir au centre gauche, a fait ses conditions. Cha-
cun a grossi son importance et ses services, et a mis sa
coopérationau plus haut prix possible. Nous avons vu
le ministère tombé en adjudication publique. On s'indi-
gne maintenant du résultat, on s effraie du combat
effroyable de toutes ces vanités qui se renchérissent, de
ces jatoasies qui se frappent d'exclusion, de ces dignités
personnelles qui craignent toujours d'accepter trop peu
pour leur mérite. Mais d'où vient tout cela? Du petit
rôle qu'on a fait à la Couronne, de ce qu'on a trop
amoindri un des pouvoirs de l'Etat, celui même que la
Charte avait chargé de faire les ministres. On demande
maintenant à la Couronne d'avoir une force et une in-
fluence qu'on lui a ôtées. Le Roi peut donner sa signa-
ture, it ta donnera. Mais, d'après vos propres théories,
ce n'est pas lui qui confère te pouvoir réel. On se fait
ministre soi-même, par son talent, par son autorité
dans la Chambre, autorité vraie ou supposée, talent
qu'il est naturel qu'on estime toujours un peu au dessus
de sa valeur, et puis les prétendans viennent en foule
demander aa Roi l'investiture du pouvoir. Dépend-il
du Roi de les ramener à un sentiment pins raisonnable
de leur importance et de les accorder entre eux ?
Il y a plus on veut faire un cabinet tout parlemen-
taire, un cabinet qui maîtrise la Couronne et n'en soit
jamais maîtrisé. C'était là te but du combat, ce doit
être te plus beau prix de la vietoire. Et voilà qu'on
exige du Roi non seulement qu'il cède, mais qu'il soit
trop heureux de céder; gation de ses sentimens persannets, mais qu'il en change';
de sorte que te Roi constitutionnel aura non seulement
à changer de conduite selon les variations de la majo-
rité, mais d'opinions, mais de goûts mais de préfé-
rences personnelles Si l'on croit remarquer, à tort ou
à raison, un peu de froideur, un peu de tristesse dans
le Roi, aa tieu de lui savoir gré du sacrifice qu'il fait,
on lui impute à crime ce qui dans les exagérations de la
théorie parlementaire devrait lui être un mérite de
plus, son abnégation! Nous ignorons pour nous ce qui
se passe dans l'âme du Roi. Nous savons bien que l'a-
mour de la France y domine tous les autres sentimens
nous n'avons pas besoin de scruter d'ailleurs sa pensée
intime. Mais quoi' Vous, rigides parlementaires, un
mot, un regard du Rei vous découragerait N'est-ce
ressource de faire saisie vos meubles, qui sont ma foi fort
beaux, et je vous juré que je n'y manquerai pas.
Autre erreur dont je dois yons désabussr, répondit
doucement le jeune homme pas un sent des meubles que
vous voy~z ici n'est à moi; tis appartiennent tous, sans
exception, à mon tapissier, au nom de qui, par arrange-
ment fait entre nous, cet appartement est loue. Vous n'avez
donc pas plus le droit de faire saisir mon mobilier que, si
j'étais logé dans un hôte! garni.
A cette déclaration inattendue, M. Bigaré resta quelque
temps plonge dans une silencieuse consternation.
Ces diables de tapissiers ont plus d'esprit que nous,
dit-il enfin d'une voix dolente. Mais en admettant que
vos meubles resteat en gage entre les mains de celui qui
vous les a livrés, j'ai bien certainement les mêmes droits
sur l'argenterie qno JR vous ai vendue. Si vous ne pouvez
pas me payer, rend~z-ia moi, cette argenterie. Pour en Snir,
car je sais maintenant à qui j'ai affaire, je consens, poursuivit
le marchand en poussant un soupir, je consens à souffrir le
déchet résultant d'un usage de cinq mois à l'heure qu'il
est, ce n'est plus que du vieil argent. Eh bien 1 je subirai
cette perte cela m'apprendra t vivre.
VoiH une proposition plus raisonnable que votre ob-
stination de iout-à-1'heure, et je regrette réellement de ne
pouvoir l'accepter.
Comment cola? dit l'orfèvre avec un redoublement
d'inquiétude.
Puisque j'ai commencé ma confession, autant vaut l'a-
chever, reprit Btondeau d'un ton calme et résolu je vous
avoue donc qu'H m'est impossible de faire ce que vous me
demandez, par la raison qu'en ce moment mon argenterie,
ou, si vous aimio~ mieux, votre argenterie est chez ma tante.
Chez ma tante t cria M. Bigaré en se levant avec fureur.
Cela vous fait de la peine ? cela m'en a fait aussi, je
vous le jure; mais c'e arrivent aux plus honnêtes gens, etqu'tl (a.ut savoir auppor-
pas a vous au moins a &H& tes &ais enveM.I&~oorMne
et à vous la réconcilier en M prouvant que vous n'é-
tiez animés que de dévouement envers elle et envers !a
France ? Fiez-vous à vos intentions si.elles sont droites,
à votre politique si elle est bonne. Ayez du cœur, et,
après avoir arraché le ministère, ne reculez pas quand
on vous l'abandonne Surtout ne rejetez pas vos fai-
blesses sur la royauté. Vous veus vantez de l'avoir fait
céder; acceptez sa résignation; que voulez-vous de
plus? Quoi parce que vous ne la supposez pas pleine
pour vous d'un enthousiasme spontané, vous vous ven-
gerez en t'empêchant de former un ministère, et vous
direz que c'est sa faute ?
Nous unissons comme nous avons commence 1 opi-
nion s'éclaire. Les déctarations plusieurs fois réitérées à
la tribune, le noble discours du Roi, la malveillance trop
visible et l'acharnement de ceux qui semblent avoir juré
de réduire la Couronne à l'impossible, concourront as
opérer une réaction salutaire. La Chambre, par ses
applaudissemens, a déjà semblé vouloir consoler le Roi
des amertumes dont on l'abreuve. Que les honnêtes gens
s'entendent donc ennn, et cette crise si menaçante sera
bientôt unie.
V'
Huit bureaux sur neuf ont autorisé, à la presque
unanimité et à peu près sans discussion, la'lecture de
la proposition de M. Mauguin, tendant à ce qu'il soit
présenté une Adresse au Roi.
A la suite d'une réunie~ des députés de la gauche,
qui a eu lieu ce matin à onze heures, MM. Larabtt,
Chapuys-MontlaviUe et Auguste Portalis ont retiré leur
proposition d'enquête sur les prétendues manœuvres des
dernières élections.
~1I~
Voici le texte de la proposition d'Adresse déposée
avant-hier par M. Mauguin et examinée aujourd'hui
dans les bureaux:
< I.o soussigné propose & la Chambre de soumettre ait
Roi une humble Adresse pour supplier S. M. da mettra un
terme aux anxiétés du pays, et de constituer, en usant ce sa
prérogative, un ministère qui ne soit point provisoire. sa~
B Il témoigne aussi le désir que dans cette Adresse la
Chambre exprime le vœu de voir la Couronne choisir :es
ministres parmi des hommes qui, dévoués à la conservation
de l'ordre, :oient dévoués en même temps et pour le mieux
consolider, aux principes d'un progrès constant, mais sage
et raisonné,
t Qui au dehors sachent maintenir la paix sans faiblesse,
et au dedans s'occupent sérieusement de ta diminution aes
charges publiques,
a Qui accordent à l'industrie une protection active et sin-
cère, s'appliquent sans cesse à pourvoir à tous les besoins
du pays, et soigneux de la morale publique, ennemis de la
corruption et des abus, s'attachent à conquérir la majorité
dans ftis Chambres et les collèges .non par l'intrigue et la
dissimulation, mais par l'habileté, la franchise et la loyauté
da leurs actes. o
-·wA~
On lit dans
< Le bruit a couru hier au soir dans quelques salons que
M. le maréchal Sonit allait prendre la présidence, sans por-
tefeuille, du cabinet actuel, et qu'on allait essayer de tra-
verser ainsi la session. On s'est entreteu aujourd'hui de cette
nouvelle dans les bureaux de la Chambre, mais on se refu-
sait généralement à lui attribuer le moindre fondement.
H parait d'ailleurs certaic que le maréchal a consenti à
s'occuper encore da. la formation d'un cabinet.
Voici le résumé des dernières noaveUes de New-York
en date du 8 avril
< Les journaux de New-York contiennent peu de nouvelles
intéressantes sur la question des frontières de l'Etat du
Maine. L'effervescence qui s'était emparée des eaprits dans
toute l'étendue de l'Union semble s'ôtre calmée assez rapi-
dement. Dans cet état de choses, tes deux gouvernomens!
pourront préparer avec plus de maturité la solution de ta
question en litige.
On annonce que des incendies éclatent fréquemment
des deux cotés de la frontière qui sépare les Canadas des
Etats de New-York et de Vermont. Ils sont évidemment
l'œavre de la malveillance. Les autorités locales ne peuvent
réprimer ces attentats. Le maréchal de l'Etat de Vermont a
jugé à propos d'appeler sous les armes 300 hommes de 1%.
milice.
N Les journaux américains publient une lettre adressée
par la général Scott au ministre de la guerre à Washington,
pour lui annoncer qu'il a rempli avec succès la mission
dont l'avait chargé le Président, et qui avait pour objet de
négocier un arrangement entre les parties belligérantes dm
Maine et du nouveau Bmnswick cette lettre est suivie
d'une autre adressée par sir John Harvey, gouverneur du
nouveau BruMW'ck, au général Scott, pour le féliciter d'un
si heureux résultat. A
j~ CoMrrMr de JMoKbre d'individus détenus dans les prisons ao cette ville sous
la prévention de délits politiques, venaient d'être mis en
liberté. H restait huit prisonnien & juger. Un seul devait
passer devant un conseil de guerre.
tter.Jevous le répète donc, c'est au Mont-de-Piété que
vous devez désormais adresser vos réclamations; tout ce que
!e pu!s faire pour votre service, c'est do vous donner la ro-
connaissance.
C'est impossible, dit l'orfèvre en essayant de douter de
son malheur; si un pareil guet~apens était vrai, vous le
nieriez au lieu d'en convenir.
Blondeau s'était résolu à employer les moyens extrêmes
pour rendre traitable un créancier près duquel eussent
échoué les cajoleries diplomatiques. Par un geste prompt et
décidé, il lui mit sous les yeux la fourchette de fer qu'it
avait achevé de tordre dans sa main pendant cette conver-
sation. r
Pensez-vous, !ai dit-il, qu'an homme ayant à sa dé-
position une seule pièce d'argenterie se résignerait a mange!'
à l'aide d'un pareil ustensile ?
En apercevant cet irrécusable témoignage d'un désastre
auquel il refusait de croire, M. Btgaré devint rouge, puit
pâte enfin une terrible teinte verdatre a'epandit sur ea
large Sgure, d'où ses yeux semblèrent v&ulotr sortir.
Mon argent! dit-il tout & coup d'une voix presque
étouffée par la colère mon argent, <~utglaces, pendule, porcelaines, tout tout tout t
Enlever l'espoir à un homme est le moyen de l'exaspérer
au lieu de l'assouplir; la pantomime furibonde dont furent
accompagnées les dernières paroles de l'orfèvre, convain-
quit de cette vérité son débiteur qui ne pat s'empêcher
d'éprouver une inquiétude voisine de la crainte. En cas de
lutte, toutes les chances étaient contre lui car saus parler
de la cotèrc qui décuple la vigueur, M. Bigaré se trouvait
dans sa petite taille, bâti en athlète. D'ailleurs, vainqueur
ou vaincu, Biondeau n'était-il pas sûr de payer les frais d'un
combat dans lequel ses meubles se trouvaient si expres-
sément menacés? Cette réQexion l'amena soudain à un
changement de tactique.
Votre argent je ne vous le refuse pas, et voas ne tar-
dereïtpM ravoir, dit-it d'une voix pcr
JOm~ALBESMBATS
M~~
~< \i -t ?.
~E~BREM.
WtmzçoiT t.M AVM A MmtMBt
tOt~iO'JOMt,
4~pate dix ~M6)t da matin
.JfM~'àqnattehwfMt, t
6Q Bareaa da Jc~urnaï.
M!' MùaE.TMM .Jnnt)HX.*NMt<).
~t~taMgM.
'ii.t.t.'S' '<
5 MAS 18~9.
ONSABON~fE
r
t'etro~, B* i7.
.~m~t;.
M haBM pearttatf mo!~
40 fHUMe poat six moh.
80 ~t~! ~9~n:!5~ i
€'
La Diète germanique a tenu aujourd'hui une séance dans
laquelle elle s'est occupée spécialement de l'affaire du Ha-
novre. H y a quelques semaines, un Mémoire des membres,
de l'Opposition de la Chambre des Députés du Hanovre a été
remis à ta hs~ute assembtee par la docteur Hessenberg. De-
quis quelques jours, M. Vehner, un des députes qui ont si-
gné la protostation, se trouve ici, et l'on a remarqué qu'il
avait fait des visites aux ambassadeurs près la Diète.
M. Vehner est muni, dit-on, de documens importans qui se
rattachent à la Constitution, surtout en ce qui concerne les
finances; ces documens seront communiqués à la Diète &
l'appui de la protostation. (~rcMre Je 5oMa6<.)
@:ra:M~-B~e~~e..
Londres, 50 avril.
La seule modiacation dans la valeur des effets publics est
sur les fonds portugais, qui ont monté à 36 3/4, 37.
~fonds espagnol actif, 30 1/4 1/2. Aucune variation sur les
valeurs pastive et différée. Cotombiens, 50 7/8; mexicains
2S; hollandais, 102 3/4; Deux et demi, 55 7/8. L'agent de la
Banque a acheté ce matin 70,000 consolidés. Ce fonds a été
en peu rare à la Bourse. Les consolidés sont à 95 compte. Bons de l'Echiquier, 40, 42; actions delà Ban-
que, i07. (SMM.)
La Cour royale de Malte, faisant application de l'or-
donnança du 14 mars 1839 sur la presse, vient de condam-
ner à six mol: d'emprisonnement M. Richardson, éditeur du
journal t'~We~MM, pour publication d'un articie sur la fonda-
tion d'une église protestante par !a reine douairière AtM'aïde.
La condamnation a eu lien parce que M. Bruno, conseil de
la Couronne, a fait admettre la culpabilité do certains argu-
mens dirigés par t'-AWe~MM contre la religion. Toutefois la
faculté a été donnée à M. Richardson de se libérer de sa pri-
son en payant 9SO dollars (environ 1,510 fr.)
(~OfKtH~ jld
Dans une'séance du comité de la Société de Londres
pour l'abolition de l'esclavage, il a été décidé à l'unanimité,
sur la motion de M. T. Fawell Buxton, appuyée par Joseph
Baldwin, qu'une suspension temporaire de la Constitution
de la Jamaïque est nécessaire pour que l'administration de
cette iie soit soumise à des lois bien combinées et efccaces,
et surtout pour assurer aux nègres affranchis la jouissance
pleine et entière de leurs droits et priviléges comme sujets
britanniques. (Sun.)
CHAMBRE DES LORDS. Séance
LORD BROCGHAM se lève et dit: Je viens appeler l'attend
tion de la Chambre sur une question d'un haut intérêt jf!
s'agit de la liberté de la presse, ou plutôt de l'absence com-
plète de cette liberté à Malte. J'avais, je l'avoua, conçu un tout
autre espoir lors des déclarations faites par le gouvernement
en 1836 que la censure serait abolie à Malte. Il est évident,
au contraire, que notre législation, loin d'être progressive
au sujet de la liberté de la proKe, est rétrograde et restric-
tive. Nous travaillons en quelque sorte à diminuer la liberté
de discussion, et nous enchaînons la presse au lieu de l'af-
franchir. En vertu de l'ordonnance rendue à Malte en ma-
tière de presse, l'ombre même de la liberté n'y existe plus,
et c'est là un sujet que je traite avec répugnance et par de-
voir seulement, car j'ai la plus haute opinion du Bavoir et
des talens des membres de la commission à Malte. Après
avoir examiné dans toutes ses conséquences l'ordonnance
que la commission devait faire exécuter, l'orateur termine en
demandant qu'une humble Adresse soit soumise a la Reine
pour la prier de revenir sur cette ordonnance.
LORD GLNNELS s'attache à justiBer l'ordonnance, qui a été,
dit-il, rendue uniquement pour satisfaire aux besoins de la
population et pour répondre à ses vues.
t-E MARQtus DE NORMANBY se défend contre le reproche
adressé aux partisans de cette mesure et croit devoir pré-
venir lord Brougham que le gouvernement s'occupe de faire
disparaîtra du texte de l'ordonnance les clautes désapprou-
vées par Sa Seigneurie.
LE Duc DE WELLINGTON Il me semble que le gouverne-
ment ayant annoncé l'intention de modiBer l'ordonnance, la
motion do lord Brongham devient sans objet. J'ajoute que
mon but en m'opposant à ce que la liberté de la presse soit
établie à Malte a toujours été de prévenir de fâcheuses con-
séquences, et par exemple la perturbation que cettre liberté
me semblait devoir produire tant en Italie que dans les au-
tres pays voisins. Si le gouvernement, après le nouvel exa-
men que le marquis do Normamby vient de nous annoncer,
juge à propos de proclamer la liberté de la presse t Malte
j'espère au moins qu'il aura la sage précaution d'ordonner
queYes journaux soient publiés en langue maltaise.
LORD BROU&HAM ayant consenti à retirer sa motion
la Chambra s'est ajournée,
t r CHAMBRE DES COMMUNES.
LORD DjiNCANON Je prierai le secrétaire d'Etat au dépar-
tement do l'intérieur de vouloir bien dire s'il a reçu des dé-
tails sur une réunion qui aurait ea lieu récomment Smtth-
neld. Ua certain nombre d'individus qui se qualiSent do
chartistes se seraient assembles, et un langage incendiaire
aurait été tenu dans cette réunion. Le noble lord sait-il aussi
que des hommes faisant partie de ce corps sont occupés à s'ar-
mer; veut-il expliquera la Chambre ses intentions à ce sujet?
LORD JOHN RussELL J'ai reçu l'avis de la rénnian dont
vient da parler le noble lord, et je me suis concerté avec le
lord-maire pour savoir ce qu'il y aurait de mieux à faire
dans l'intérêt du maintien de la paix publique. Dans la soi-
rée vers dix heures~ lorsque que je siégeais encore dans
FentUetMt dm Jeeu*mat des Débats. J
l LES AILES DICARE.
:IV.
(Fo~z les NamëroJ!.d~ et 28 avril, et celui du 2jmai.)
Parbleu. Monsieur, je sais heureux de vous trouver,
dit le gros homme court, en prenant la parole d'une voix
criarde; volU dix courses inutiles que vous me faites faire.
Aujourd'hui encore votre bonne voulait me fermer la porte
au nez.
"~f~'le a eu tort, Monsieur Bigaré répondit BJondeau,
sans paraîtra choqué du ton de son interlocuteur; –j'y
suis toujours pour un homme comme vous; mais j'ai été a.
la campagne, et c'est pour cela que vous ne m'avez pas
rencontré quand vous êtes venu. °
Connu grommeta entre ses dents M. B)garé t)s
l'argent.
~Puis-ja savoir ce qui me procure le plaisir de vous
voir? demanda le maître du logis avec une politMse imper-
tnrbable.
~~peîit homme tira d'une poche de ton gilet un papier
nlié en quatre..
–Voici, Monsieur, dit-il en appuyant sur chaque syllabe,
une note de dix-huit cent trente francs, pour argentene
fourme par moi, et qui devait, disiez-vous, être soldée
dans la qmcztine. H y a cinq mois qu'elle est passée la
quinzaine 1
q~n~u~e estpa!sao, l'année ne l'est pa~. Où avez-
vbu! vu qu'an homme du monde paie les mémoires comp-
tant ? Oie diantre mon cher Monsieur, je ne sma pas ça
usurier pour improviser ainsi dix-huit cents francs.
Dix-huit cent trente, s~t vou) pttut il m y & t~ en
eatimea.Mhattre.
cette Chambfe, j'ai Mca
pas eu de détails sur tes discours prononcés dans rassem-
blée. J'ajouterai que depuis quelque temps l'autorité est
prévenue qua la population s'arme sur divers points, et no-
tamment à Manchester. Nous sommes à cet égard en corres-
pondance suivie avec les autorités locales. [ Ecoutez t )
Après quelques débats sans intérêt, ta Chambre n'étant
plus en nombre, la séance est levée.
M~AMC~
PAMS, 2 MAI.
Nous n'avons pas besoin d'attirer l'attention do public
sur la réponse que le Roi a faite au discours de M. Passy.
Tons les honnêtes gens, nous te croyons, tous ceux qui
n'appartiennent pas décidément aux factions commen-
cent à s'indigner de l'obstination perfide avec laquelle,
depuis bientôt deux mois, on s'acharne à rendre le Roi
responsable des fautes, des faiblesses, de l'impuissance
de ceux qui s'étaient chargés de donner un cabinet par-
lementaire à la France. La réponse du Roi, qui exprime
en termes si nobles et si touchans ses sentimens consti-
tutionnels, achèvera d'éclairer l'opinion publique. Déjà
beaucoup de personnes, dont les préjugés n'étaient peut-
être pas dans le commencement favorables à la Cou-
ronne, se demandent où l'on veut en venir avec cette
espèce de conjuration qui semble formée d'une part
pour empêcher le Roi de parvenir à rassembler un ca-
binet, et de l'autre pour lui faire tous les jeurs un crime
nouveau des impossibilité? dont aa i'eateoM. On re-.
marque le singulier contraste que font avec le langage de
la tribune, avec les déclarations explicites de tous ceux
qui ont vu le Roi, qui lui ont parlé, qui ont pu appré-
cier la noblesse et la franchise de sa conduite dans les
différentes phases de la crise, le langage et les commen-
taires des journaux. Les sentimens que le Roi a expri-
més hier devant tous les députés de la France sont pré-
cisément ceux dont le maréchal Soult à la Chambre des
Pairs, M. Passy à la Chambre des Députés, avaient déjà
rendu témoignage. Il y a eu, nous le répétons, parmi
les personnages que la crise a successivement mis en
rapport avec le Roi, accord unanime pour reconnaître
le desir de la Couronne, s
M. Passy, et M. Dupin [noas aimons à lui rendre cette
justice ) a trop franchement expliqué les causes de sa
subite détermination pour qu'on pût l'attribuer à un
autre qu'à lui-même. Comment se fait-il donc que,
malgré tant de témoignages, les journaux de l'Opposi-
tion continuent à semer dans le public les insinuations
les plus contraires au langage des orateurs, aux expli-
cations de la tribune ? De qui tiennent-ils leurs renseigne-
mens ? Qui les a chargés d'avoir toujours une interpré-
tation en réserve pour tourner contre la Couronne les
incidens, quels qu'ils soient, contre lesquels pourraient
venir à échouer les différentes combinaisons ministé-
rielles ? Dans l'intérêt de qui travaillent-ils? Quel e~t
leur bot?
Encore une fois, tout ceci commence à donner beau-
coup à penser aux honnêtes gens que n'aveugle pas l'es-
prit de faction. Car enSn que veut-on que le Roi fasse ?
Ce qui dépend de lui, c'est de céder et de se résigner
le Roi l'a dit son abnégation personnelle est comptéte.
Le Roi n'avait pas même besoin
ment de la crise pas un cabinet n'a échoué par le refus
du Roi d'accepter telle ou telle personne. Le Roi a con-
sulté, appelé les uns après les autres tous les hommes
de latent que la presse elle-même semblait désigner à
son choix. On lui a présenté des listes différentes il a
toujours déclaré qu'il était prêt à donner sa signature
dès que ceux qu'on lui proposait seraient eux-mêmes
d'accord. Aussi, nous sommes fâchés de le redire pour
la vingtième fois peut-être, mais les causes qui ont fait
avorter dix combinaisons ministérielles depuis six se-
maines ou deux mois sont connues; elles n'ont rien de
caché, rien de mystérieux, rien de difficile à expliquer;
c'est l'histoire, assez triste sans doute, mais très ordi-
paire des passions humaines; c'est l'embarras de trou-
ver huit personnes qui s'accordent et qui se cèdent mu-
tuellement quelque chose, quand ces huit personnes qui
sont égales entre elles ne reconnaissent pas au dessus
d'elles un arbitre. Le Roi est le seul qui se soit montré
prêt à faire tous les sacrifices personnels qu'exigeait la
position. On lui a proposé un programme politique
après âne courte hésitation, il l'a ratine sans réserve.
Que dans le choix des personnes, le Roi ait ses préfé-
rences c'est tout simple assurément. Il n'y a pourtant
que le Roi qui n'ait donné d'exclusion à qui que ce soit.
Ah si tout le monde avait pris l'abnégation du Roi
pour modèle, il y a long-temps que nous aurions un
ministère!
Voilà, avons-nous dit, ce qui dépend da Roi. Mais
dépend-il de lui que ses concessions et ses offres soient
acceptées avec bonne grâce? S'il y a un parti pris, par
–Soit, je ne chicanerai pas sur letotal~pourvu que vous 1
soyexraitonnaMe.
C'est-à-dire pourvu que vous ne mepayiez pas. Merci,
dit l'orfèvre, qu! s'assit brusquement sur un fauteuil. Je
vous déclare Monsieur, que je ne sors pas d'ici saas mon
argent. Voici la nn du mois; j'ai des paiemens à faira, et je
n'ai pas l'habitude de manquer à mes engagemens, moi 1
–Ne vous emportez pas, répondit Gustave, en baissant !a
voix à mesure que le créancier élevait la sienne il y a dans
la chambre à cote une penonne qui pourrait vous entendre.
–Qu'est-ce que ça me fait? dit M. Bigaré d'un ton afgre.
Je suis dans mon droit, et devant l'univers entier je vous
dirais qu'il me faut mon argent.
Plus bas, je vous prie. Cette personne, dont je vous
parle, est immensément riche, et sa bourse est à ma dispo
sition mais la scène que vous venez me faire l'indispose-
rait sans doute contre moi. SI vous avez envie d'être payé,
accordez-moi trois jours. Je ne vous demande pas une quin-
zaine cette tbis, mais trois jours seulement.
Pas trois heures 1 répondit l'orfèvre dans trois jours
vous seriez reparti pour la campagne; je connais ces cou-
lears-Ia.
Blondeau invoqua la patience, cette vertu dont les débi-
teurs ont besoin quelquefois, et les créanciers plus souvent..
Parlons Mison au Ueu de nous échauffer dit-il à demi-
voix vous devez comprendre que je ne puis pas & brûle-
pourpoint emprunter près de deux miMo francs à la pardonne
en question; te délai que je vous demande est donc indispen-
sable si vous me le refusez qu'arrivera-t-u? Au lieu d'ê-
tre payé dans trois jours, vous ne le serez pas du tout.
Dans ça cas, je vous ferai mettre à Sainte-Pélagie, ré-
pondit M. Bigaré qu'exaspéra cette déclaration.
Vous vous trompez, observa le débiteur d'un ton calme;
on ne met pas un homme à Sainte-Pélagie pour ua petit
retard dans la solde d'un mémoire. Je no pense pas avoir
souscrit de lettre de change à votre profit.
Si je me pui< employer ta contrainte par corps, j'a! !a
exemple, d'empêcher toutes tesccunMnansons, hormis
une seule, et si cependant cette unique combinaison,
toutes les fois qu'on essaie de la réaliser, se rompt
d'elle-même, qu'y peut le Roi ? Les journaux nous ré-
pètent depuis long-temps qu'une sente combinaisoBL est
possible, cette qui exctat tous tes partis de la Chambre,
excepté le centre gauche. La gauche se tient à l'écart,
les doctrinaires sont proscrits, les 231 refusent avec
raison d'entrer dans un ministère où ils n'auraient
qu'une trop faible part d'influence le ministère, dit-en,
appartient au centre gauche au centre gauche tout
seut c'est sa conquête, sa possession légitime. Toutes
les fois qu'on a tenté de reunir les centres en tes appe-
lant par un partage égal dans le ministère, il n'y a pas
eu de menaces qui n'aient été faites, pas d'intrigues qui
n'aient été mises en œuvre pour faire échouer cet essai
d8 conciliation. Dès qu'on a soupçonné quelques hommes
du centre gauche d'avoir t'envie de se prêter à une
transaction, ne fût-ce que pour en finir, il y a eu contre
eux, dans les journaux de l'Opposition, une malédiction
unanime. Souvenez-vous seulement comment on a traité
M. Passy Eh bien que te centre gauche nous donne
donc huit ministres Oui, mais cette combinaison, qui
est la seule possible, trouve toujours en elte-même une
cause qui la tue avant qu'ette ne soit née! Ecoutez tes
journaux de l'Opposition eux-mêmes M. Dupin est un
caractère trop irrésolu il n'aura jamais la décision
d'un homme d'Etat! M. Passy (nous citons !e CoMfner
FraHpfM's) « ne peut pas être le chef, et it ne sait pas ac-
cep ter te rôt$ da lientenaniJ-itnpuissance du centre gau-
.ache n'est que l'impuissance de M. Passy'a Continuez
Si demain on suppose à M. Sauzet ou à M. Teste quel-
que velléité de se rapprocher des centres, vous verrez
comme on les traitera Ainsi le seut cabinet possible est,
à ce qu'il paraît, impossible par le caractère ou par les
prétentions de ceux qui doivent y entrer. En quoi cela
dépend-it du Roi? Qu'y peut-it ?
Il y a aussi des difficultés qui naissent de la manière
même dont l'ancien cabinet a été renversé. Nous ne
voûtons pas réveiller de vielles querelles, à Dieu
ne plaise Il faut te dire pourtant En exagérant
les conséquences du gouvernement parlementaire, en
transportant pour ainsi dire la Couronne dans la Cham-
bre, on a exalté de la manière la plus fâcheuse l'orgueil
des partis et leurs prétentions. Au lieu de recevoir du
Roi le pouvoir, ils se sont dit que c'était à eux à le
prendre. Chacun a voutu se l'attribuer comme une dé-
pouille, comme le prix de la victoire. Des conciliabules
se sont formés; tel jour on s'est occupé de former un
ministère dans le saton de M. Thiers, tel autre jour
dans le salon de M. Odilon Barrot. La gauche, en cédant
le pouvoir au centre gauche, a fait ses conditions. Cha-
cun a grossi son importance et ses services, et a mis sa
coopérationau plus haut prix possible. Nous avons vu
le ministère tombé en adjudication publique. On s'indi-
gne maintenant du résultat, on s effraie du combat
effroyable de toutes ces vanités qui se renchérissent, de
ces jatoasies qui se frappent d'exclusion, de ces dignités
personnelles qui craignent toujours d'accepter trop peu
pour leur mérite. Mais d'où vient tout cela? Du petit
rôle qu'on a fait à la Couronne, de ce qu'on a trop
amoindri un des pouvoirs de l'Etat, celui même que la
Charte avait chargé de faire les ministres. On demande
maintenant à la Couronne d'avoir une force et une in-
fluence qu'on lui a ôtées. Le Roi peut donner sa signa-
ture, it ta donnera. Mais, d'après vos propres théories,
ce n'est pas lui qui confère te pouvoir réel. On se fait
ministre soi-même, par son talent, par son autorité
dans la Chambre, autorité vraie ou supposée, talent
qu'il est naturel qu'on estime toujours un peu au dessus
de sa valeur, et puis les prétendans viennent en foule
demander aa Roi l'investiture du pouvoir. Dépend-il
du Roi de les ramener à un sentiment pins raisonnable
de leur importance et de les accorder entre eux ?
Il y a plus on veut faire un cabinet tout parlemen-
taire, un cabinet qui maîtrise la Couronne et n'en soit
jamais maîtrisé. C'était là te but du combat, ce doit
être te plus beau prix de la vietoire. Et voilà qu'on
exige du Roi non seulement qu'il cède, mais qu'il soit
trop heureux de céder;
de sorte que te Roi constitutionnel aura non seulement
à changer de conduite selon les variations de la majo-
rité, mais d'opinions, mais de goûts mais de préfé-
rences personnelles Si l'on croit remarquer, à tort ou
à raison, un peu de froideur, un peu de tristesse dans
le Roi, aa tieu de lui savoir gré du sacrifice qu'il fait,
on lui impute à crime ce qui dans les exagérations de la
théorie parlementaire devrait lui être un mérite de
plus, son abnégation! Nous ignorons pour nous ce qui
se passe dans l'âme du Roi. Nous savons bien que l'a-
mour de la France y domine tous les autres sentimens
nous n'avons pas besoin de scruter d'ailleurs sa pensée
intime. Mais quoi' Vous, rigides parlementaires, un
mot, un regard du Rei vous découragerait N'est-ce
ressource de faire saisie vos meubles, qui sont ma foi fort
beaux, et je vous juré que je n'y manquerai pas.
Autre erreur dont je dois yons désabussr, répondit
doucement le jeune homme pas un sent des meubles que
vous voy~z ici n'est à moi; tis appartiennent tous, sans
exception, à mon tapissier, au nom de qui, par arrange-
ment fait entre nous, cet appartement est loue. Vous n'avez
donc pas plus le droit de faire saisir mon mobilier que, si
j'étais logé dans un hôte! garni.
A cette déclaration inattendue, M. Bigaré resta quelque
temps plonge dans une silencieuse consternation.
Ces diables de tapissiers ont plus d'esprit que nous,
dit-il enfin d'une voix dolente. Mais en admettant que
vos meubles resteat en gage entre les mains de celui qui
vous les a livrés, j'ai bien certainement les mêmes droits
sur l'argenterie qno JR vous ai vendue. Si vous ne pouvez
pas me payer, rend~z-ia moi, cette argenterie. Pour en Snir,
car je sais maintenant à qui j'ai affaire, je consens, poursuivit
le marchand en poussant un soupir, je consens à souffrir le
déchet résultant d'un usage de cinq mois à l'heure qu'il
est, ce n'est plus que du vieil argent. Eh bien 1 je subirai
cette perte cela m'apprendra t vivre.
VoiH une proposition plus raisonnable que votre ob-
stination de iout-à-1'heure, et je regrette réellement de ne
pouvoir l'accepter.
Comment cola? dit l'orfèvre avec un redoublement
d'inquiétude.
Puisque j'ai commencé ma confession, autant vaut l'a-
chever, reprit Btondeau d'un ton calme et résolu je vous
avoue donc qu'H m'est impossible de faire ce que vous me
demandez, par la raison qu'en ce moment mon argenterie,
ou, si vous aimio~ mieux, votre argenterie est chez ma tante.
Chez ma tante t cria M. Bigaré en se levant avec fureur.
Cela vous fait de la peine ? cela m'en a fait aussi, je
vous le jure; mais c'e
pas a vous au moins a &H& tes &ais enveM.I&~oorMne
et à vous la réconcilier en M prouvant que vous n'é-
tiez animés que de dévouement envers elle et envers !a
France ? Fiez-vous à vos intentions si.elles sont droites,
à votre politique si elle est bonne. Ayez du cœur, et,
après avoir arraché le ministère, ne reculez pas quand
on vous l'abandonne Surtout ne rejetez pas vos fai-
blesses sur la royauté. Vous veus vantez de l'avoir fait
céder; acceptez sa résignation; que voulez-vous de
plus? Quoi parce que vous ne la supposez pas pleine
pour vous d'un enthousiasme spontané, vous vous ven-
gerez en t'empêchant de former un ministère, et vous
direz que c'est sa faute ?
Nous unissons comme nous avons commence 1 opi-
nion s'éclaire. Les déctarations plusieurs fois réitérées à
la tribune, le noble discours du Roi, la malveillance trop
visible et l'acharnement de ceux qui semblent avoir juré
de réduire la Couronne à l'impossible, concourront as
opérer une réaction salutaire. La Chambre, par ses
applaudissemens, a déjà semblé vouloir consoler le Roi
des amertumes dont on l'abreuve. Que les honnêtes gens
s'entendent donc ennn, et cette crise si menaçante sera
bientôt unie.
V'
Huit bureaux sur neuf ont autorisé, à la presque
unanimité et à peu près sans discussion, la'lecture de
la proposition de M. Mauguin, tendant à ce qu'il soit
présenté une Adresse au Roi.
A la suite d'une réunie~ des députés de la gauche,
qui a eu lieu ce matin à onze heures, MM. Larabtt,
Chapuys-MontlaviUe et Auguste Portalis ont retiré leur
proposition d'enquête sur les prétendues manœuvres des
dernières élections.
~1I~
Voici le texte de la proposition d'Adresse déposée
avant-hier par M. Mauguin et examinée aujourd'hui
dans les bureaux:
< I.o soussigné propose & la Chambre de soumettre ait
Roi une humble Adresse pour supplier S. M. da mettra un
terme aux anxiétés du pays, et de constituer, en usant ce sa
prérogative, un ministère qui ne soit point provisoire. sa~
B Il témoigne aussi le désir que dans cette Adresse la
Chambre exprime le vœu de voir la Couronne choisir :es
ministres parmi des hommes qui, dévoués à la conservation
de l'ordre, :oient dévoués en même temps et pour le mieux
consolider, aux principes d'un progrès constant, mais sage
et raisonné,
t Qui au dehors sachent maintenir la paix sans faiblesse,
et au dedans s'occupent sérieusement de ta diminution aes
charges publiques,
a Qui accordent à l'industrie une protection active et sin-
cère, s'appliquent sans cesse à pourvoir à tous les besoins
du pays, et soigneux de la morale publique, ennemis de la
corruption et des abus, s'attachent à conquérir la majorité
dans ftis Chambres et les collèges .non par l'intrigue et la
dissimulation, mais par l'habileté, la franchise et la loyauté
da leurs actes. o
-·wA~
On lit dans
< Le bruit a couru hier au soir dans quelques salons que
M. le maréchal Sonit allait prendre la présidence, sans por-
tefeuille, du cabinet actuel, et qu'on allait essayer de tra-
verser ainsi la session. On s'est entreteu aujourd'hui de cette
nouvelle dans les bureaux de la Chambre, mais on se refu-
sait généralement à lui attribuer le moindre fondement.
H parait d'ailleurs certaic que le maréchal a consenti à
s'occuper encore da. la formation d'un cabinet.
Voici le résumé des dernières noaveUes de New-York
en date du 8 avril
< Les journaux de New-York contiennent peu de nouvelles
intéressantes sur la question des frontières de l'Etat du
Maine. L'effervescence qui s'était emparée des eaprits dans
toute l'étendue de l'Union semble s'ôtre calmée assez rapi-
dement. Dans cet état de choses, tes deux gouvernomens!
pourront préparer avec plus de maturité la solution de ta
question en litige.
On annonce que des incendies éclatent fréquemment
des deux cotés de la frontière qui sépare les Canadas des
Etats de New-York et de Vermont. Ils sont évidemment
l'œavre de la malveillance. Les autorités locales ne peuvent
réprimer ces attentats. Le maréchal de l'Etat de Vermont a
jugé à propos d'appeler sous les armes 300 hommes de 1%.
milice.
N Les journaux américains publient une lettre adressée
par la général Scott au ministre de la guerre à Washington,
pour lui annoncer qu'il a rempli avec succès la mission
dont l'avait chargé le Président, et qui avait pour objet de
négocier un arrangement entre les parties belligérantes dm
Maine et du nouveau Bmnswick cette lettre est suivie
d'une autre adressée par sir John Harvey, gouverneur du
nouveau BruMW'ck, au général Scott, pour le féliciter d'un
si heureux résultat. A
j~ CoMrrMr de JMoK
la prévention de délits politiques, venaient d'être mis en
liberté. H restait huit prisonnien & juger. Un seul devait
passer devant un conseil de guerre.
tter.Jevous le répète donc, c'est au Mont-de-Piété que
vous devez désormais adresser vos réclamations; tout ce que
!e pu!s faire pour votre service, c'est do vous donner la ro-
connaissance.
C'est impossible, dit l'orfèvre en essayant de douter de
son malheur; si un pareil guet~apens était vrai, vous le
nieriez au lieu d'en convenir.
Blondeau s'était résolu à employer les moyens extrêmes
pour rendre traitable un créancier près duquel eussent
échoué les cajoleries diplomatiques. Par un geste prompt et
décidé, il lui mit sous les yeux la fourchette de fer qu'it
avait achevé de tordre dans sa main pendant cette conver-
sation. r
Pensez-vous, !ai dit-il, qu'an homme ayant à sa dé-
position une seule pièce d'argenterie se résignerait a mange!'
à l'aide d'un pareil ustensile ?
En apercevant cet irrécusable témoignage d'un désastre
auquel il refusait de croire, M. Btgaré devint rouge, puit
pâte enfin une terrible teinte verdatre a'epandit sur ea
large Sgure, d'où ses yeux semblèrent v&ulotr sortir.
Mon argent! dit-il tout & coup d'une voix presque
étouffée par la colère mon argent, <~ut
Enlever l'espoir à un homme est le moyen de l'exaspérer
au lieu de l'assouplir; la pantomime furibonde dont furent
accompagnées les dernières paroles de l'orfèvre, convain-
quit de cette vérité son débiteur qui ne pat s'empêcher
d'éprouver une inquiétude voisine de la crainte. En cas de
lutte, toutes les chances étaient contre lui car saus parler
de la cotèrc qui décuple la vigueur, M. Bigaré se trouvait
dans sa petite taille, bâti en athlète. D'ailleurs, vainqueur
ou vaincu, Biondeau n'était-il pas sûr de payer les frais d'un
combat dans lequel ses meubles se trouvaient si expres-
sément menacés? Cette réQexion l'amena soudain à un
changement de tactique.
Votre argent je ne vous le refuse pas, et voas ne tar-
dereïtpM ravoir, dit-it d'une voix pcr
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