Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1839-04-28
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Description : 28 avril 1839 28 avril 1839
Description : 1839/04/28. 1839/04/28.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
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Source : Bibliothèque nationale de France
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Date de mise en ligne : 15/10/2007
~8 AVML i859.
ON S'ABONNE
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Crànde-Bretagne.
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Consolidés, 95 t/8 pour compte. Il se fait peu d'opérations.
Bons de l'Echiquior en légère baisse, 43 4S. Bons des Indes
256. Fonds espagnol actif, 20 variation. Portogais Trois pour iOO, 2i 3/8. Belles, 103 5/4.
Brésiliens, 78 landais Deux et demi, 56
L'opinion générale des personnes liées d'affaires avec
les Indes orientales est que le gouvernement et la Com-
pagnie des ïndes en savent plus, au sujet de la situation des
choses dans le Caboul et l'Empire birman, qu'ils n'en ont
tait connaître, au public. Il est évident qu'il existe une
grande anxiété, car il a été décidé aujourd'hui môme à la
Compagnie des ïndes que le 1S' régiment de hussards, qui
devait se rendre a Madras pour y relever le t5' .dragons,
yent de recevoir l'ordre de partir directement pour Bom-
bay. Les navires l'B~/cr~Mre et la S~nK~apatam ont été
notués pour transporter ces troupes dans l'Inde. Le IF~"y vient aussi de recevoir l'ordre de se rendre dans le golfe
Peni~ue. ( ~orMtny-HOn lit dans le Courter
< Hier soir. le marquis et la marquise de Lansdowne ont
~&nné une fête magniaque à S. M. la Reine dans leur hôtel.
Les préparatifs avaient été hits depuis plusieurs jours sar
une grande échelle. S. Mt est arrivée à sept heures et de-
tnie avec sa suite. Le diner a été annoncé quelques instans
après. Les duchesse: de Hamilton et de Bredfort, le mar-
quis d'Anglesey, le comte Grey, le vicomte Melbourne, le
comte Clarendon ont eu l'honneur de s'asseoir à la table de
S. M. Il y avait vingt-neuf couverts. Après le dîaer il y a
~eu ua concert pour lequel trois cent cinquante billets
avaient été envoyés. M. Costa tenait le piano. S. M. la Reine
et sa mère se sont retirées & minuit vingt minutes.
La législature du Nouveau-Brumwick continue à tenir
<*t beaucoup de patriotisme lorsqu'il s'est agi des prétention!
aoulevées par la population américaine sur les frontières.
Le trésor public est dans un état satisfaisant il y a en ex-
cédant considérable de recettes sur les dépenses, et l'appel
de fonds fait par le gouvernement pour la défense du pays
a été promptement réalisé. On croit que le tangage plus
paciQque de l'Etat du Maine tient l'absence dea fonds né-
cessaires pour continuer les opérations offensives qui avaient
été commencées. Tous les efforts pour trouver 800,000 dol-
lars, Mit à New-York, soit àPhiiadeIphie, ont échoué.
Quant au territoire en litige, les populations du Nouveau-
Brunswick et du Maine sont toujours également convain-
cues d'une manière égale de la validité de leurs titres res-
pectUs à sa posseesion. (?'CHAMBRE DES LORDS. S&HtCC dtt 25
LO&D B&ouGHAM se lève et dit Je désire adresser aux mi-
fistres de S. M. une question au sujet des relations entre la
Turquie et Méhémet-Au. Le vicomte Melbourne, qui dirige
les affaires publiques, a déjà déclaré que la politique de
notre cabint t se réduirait à conserver une stricte neutralité
entre les deux puiMances. et. s'il était possible, à mainte-
nir la paix entre elles. H m'est parvenu directement des
nouvelles d'Alexandrie. Elles portent qu'un certain nombre
d'of&ciers acgtais viennent d'entrer au service de la Turquie.
Cette circonstance est considérée par le pacha et ~es mi-
nistres, aveuglés par des préventions hostiles, comme une
violation de la neutralité que noui! avions juré d'exercer.
LORD MELBOURNE 11 est vrai que quelques officiers de
marine anglais ont résolu d'entrer au service de la Turquie,
et qu'ils se sont rendus à Constantinople. Un tel fait Be peut
ni ne doit pas être regardé comme une violation de la neu-
tralité que ie gouvernement de S. M. veut observer vis-à-
vis dea deux parties. (Ecoutez t ) L'ambassadeur d'Angle-
terre à ConstantiBople a dû recevoir dernièrement des ins-
tructions positives qui lui enjoignent de se concerter avec
les ambassadeurs des autres puissances pour maintenir Ja
paix entre la Porte et Mehémet- Ali. (Ecoutez )
ï.ORB B&ouGHAM On ne saurait donner des explications
plus satisfaisantes je m'applaudis de ies avoir provoqudes.
FRANCE.
PAMS,27 AVRIL.
Nous attendons !â formation d'un cab!net avec bien de
l'impatience, pour miHe moti&, mais pour celui-ci sur-
tout c'est qu'enfin nous serons libres de parler, et que
nous ne craindrons pas, en appréciant la conduite des
différens partis et de leurs chefs, de retarder ta Sn
d'une crise qui, depuis six mois, a coûté si cher à la
France. Les journaux de l'Opposition sont fort à l'aise
cette crise, qui nous gêne par la crainte d'aggraver la
triste position de notre pays, leur convient an con-
traire à merveille; la Couronna est toujours là pour
FeniMeten dn Jcornat des Débats.
LES AILES D ICARE.
n.
(Fo~M le Numéro du 27 avriL)
La maison* où entra Victor Deslapdes é fices inconnu! t Paris, dans lesquels l'administration des pe-
tites villes met toutes ses complaisances après y avoir dé-
pensé le ptus d'imagination et le moins d'argent possible;
charades architecturales dont !'plus hétérogènes, et qui, sous prétexte do servir à plusieurs
Sas, sont également incommodes pour chacune de tours des-
tinations. L'ÎMtel-de-ViHe de D" offrait un curieux echan-
tition de cette espèce de monumens provinciaux et ses
fondateurs avaient le droit de s'en glorifier comme d'un
chef-d'œuvre d'économie municipale. Au premier aspect il
.sembiait incroyable qu'un soai bâtiment de médiocre éten-
due put suffire à tous les genres de service auxquels ceini-ci
se trouvait atfecte. Sans parler d'un corps-de garde, le rez-
de-chaussëe renfermait la haUe au blé, le dépôt des pompes
et le magasin des décorations du thëâfre. La mairie et le
tribunal se partageaient fraternellement le premier étage,
où le public arrivait par un escalier célèbre à dix Ueoes à
la ronde. Sur les confins de la région judiciaire et du do-
maine administratif se trouvait, entre quatre murailles ba-
digeonnées à l'ocre, un terrain neutre connu sous le nom
banal de saHa des Pas-Perdus, et consacre toar à tour aux
usages les plus disparates. En toute saison, le maire ou son
adjoint y procédait à la célébration des manages~ pendant
trois mois de l'été une troupe nomade y donnait des repré-
sentations qui rappelaient les scènes du jRomaM eomt~w
puis, vers fa fin d'août. sur le théâtre où Buridan avait
brandi sa bonne lame de Tolède, où M* Lucrèce avait dis-
tillé Mapoiions, montaient en un jour ~ennel les lauréats
servir de but à leurs calomnies. Que !ear imposent ta
Charte et l'inviolabilité constitutionnelle du Roi! I!sse
soucient bien vraiment de prétendes armes aux factions
légitimiste et républicaine, en dénonçant la cour,
une cour qui n'existe pas, comme le foyer des
intrigues qui paralysent depuis six mois l'action du
gouvernement, celle des Chambres, tout te mécanisme
de nos institutions et, par un contre-temps nécessaire,
la prospérité de la France It y a quelques jours, à ta
tribune, M. Passy a loyalement reconnu que ta Cou-
ronne avait tout accordé, hommes et choses. Les jour-
naux de l'Opposition ont fait semblant de s'étonner, de
s'indigner de l'importance que nous attachions à cette
déclaration. Quoi donc ? Est-ce que quelqu'un avait mis
en doute la parfaite sincérité des. intentions de la Cou-
ronne ? Mais à peine ta tribune a-t-elle été fermée, que
les calomnies, les insinuations perfides, les attaques
ouvertes ont repris paisiblement leur cours. Tantôt si la
cour met obstacle à la formation d'un ministère MuM-
jM~ctMt, c'est qu'elle ne vent pas renoncer à son système
de corruption tantôt, c'est que les puissances étrangères,
qui disposent de tout chez nous, ne permettent pas au
Roi de choisir un ministère narègne en France; M.d'Apponyest notre premier mi-
ninistre l'Autriche croirait certainement avoir perdu
âne bataille d'Austerlitz ou de Wagram, si le centre
gauche restait chez nous maître du terrain. €é!a,pro~ i
bablement, ne s'appelle pas diffamer la Couronne et tout
faire pour la perdre dans l'esprit public
Et nous, nous ne parlons qu'avec des précautions in-
unies des ambitions qui se disputent depuis deux mois
le ministère, après en avoir employé quatre à dépouil-
ler du pouvoir ceux qui l'avaient. Nous les conjurons
plutôt d'en finir nous les supplions de s'entendre nous
eur prêchons la conciliation nous leur en donnons
~'exemple. Nous n'osons pas prouter des avantages que
nous offriraient leurs divisions; nous n'osons pas mettre
!ous les yeux du pays les beaux résultats de cette coa-
ition qui devait fonder chez nous le gouvernement par-
ementaire, rallier tous les partis, étouffer toutes les
haines et commencer un âge d'or. Toutes les instruc-
tions qu'il y aurait à tirer des déchiremens dont on
donne le spectacle hideux à la France, nous aimons
mieux les négliger que de paraître trouver une stérile
satisfaction d'ameur-propre dans l'accomplissement de
nos tristes prophéties. Eh t plût à Dieu que nous eussions
eu moins raison Pussions-nous nous être trompés 1
car la France souffre; sa prospérité languit; ses alar-
mes renaissent il lui en aura coûté des sommes
énormes et bien des malheurs privés pour arriver à un
ministère qui aura beaucoup fait s'il rend au pays la
sécurité et Ja prospérité que nous avions avant cette
crise déplorable. Le bon sens public, il est vrai, n'at-
.end sans doute pas nos remarques pour f&ire les
siennes. La leçon est~rop forte pour a vo:r besoin d'être
mise en relief. Elle doit frapper les yeux les moins
clairvoyans. Qu'est devenue cette majorité puhsante
d'où devait sortir, disait-on, un cabinet tout formé, un
ministère dans lequel toutes les capacités de la Chambre
se rassembleraient comme en faisceau? Réunion bi-
zarre de passions discordantes, de principes qui se re-
poussent, elle est tombée d'elle-même en morceaux. Il
n'en est sorti que des haines ptus vives, des antipathies
plus irréconciliables. On se reproche maintenant avec
un redoublement d'aigreur incroyable jusqu'à l'appui
qu'on s'est prêté, on s'en fait réciproquement un crime,
on s'accuse de trahison et d'apostasie c'est un sujet de
division de plus ajouté aux vieilles querelles.
Qui le croirait? L'Opposition en est maintenant à in-
sulter les doctrinaires qui n'auraient pas, dit-elle été
réélus sans son secours. Et nous, s'il faut dire toute
notre pensée, nous croyons que, sans les doctrinaires,
la gauche n'aurait pas obtenu les succès qui la rendent
aujourd'hui si arrogante. Ce n'est pas seulement à cause
de l'incontestable talent que les doctrinaires ont apporté
dans la coalition; ce n'est pas même à cause de l'appoint
nécessaire que leurs voix lui ont fourni qui ne sait ce-
pendant que la majorité était entre leurs mains, et qu'il
dépendait d'eux de la faire pencher du côté du gouver-
nement, comme ils l'ont fait pencher du côté de l'Opposi-
tion ? C'est surtout parce qu'en entrant dans la coalition,
ils lui ont donné aux yeux de beaucoup de gens une cou-
leur d'attachement aux principes constitutionnels qu'à
coup sûr elle n'aurait pas eue sans eux. C'est qu'on s'est
moins défié de l'Opposition en voyant avec elle des hom-
du collège pour recevoir leurs couronnes dex mains du
sous-préfet et des autres dignitaires da l'endroit. Cette salle
inestimable avait en outre une foule d'emplois qu'il serait
trop long d'énumérer. C'est H que s'assemblaient ies élec-
teurs, là'que l'industrie locale exposait ses produits; la
garde nationale y donnait ses banquets l'artiste voyageur
:on concert; ennn, à l'entrée de chaque hiver, les hommes
les ptus aimables de Ja ville essayaient d'y organiser des
bals de souscription, mais jusqu'alors cette tentative avait
échoué contre l'apathie et la parcimonie combinées des in-
digènes..
Victor Deslandes traversa la salle des Pas-Perdus, où se
promenaient, ea attendant l'audience, quelques plaideurs
escortés de leurs avoués ea costume de combat. Toques et
chapeaux s'abaissèrent devant la substitut, qui répondit d'un
air compassé aux salutsdont il était l'objet, et prit à gauche
un corridor conduisant au vestiaire du parquet. Après avoir
endosse le harnais magistral, dont l'empê trament no lui
avait jamais paru si lourd, il entra dans la saHa du conseil
où se trouvaient réunis les trois membres du tribunal.
Arrivez donc, substitut; vous êtes en retard d'une de-
mi-heure, lui dit un petit vieiHardàIaphysionomieapoptec-
tique.
Da cinq minutes à peine, président, réponde froide-
ment Deslandes.
Douze minutes et demie, dit en regardant sa montre un
homme grand et maigre qui, en raison de son front chauve,
da ses lunettes et da l'accent solennel avec lequel il arli-
culait ies mots les plus insigniSans, passait aux yeux du vut-
gaire pour la forte tête du tribunal.
Douze minutes ou douze secondes, le ministère pubUc
ne doit pas se faire attendre, reprit le président d'un ton
sec.
Le Tninistère puMic a attendu hier plus long-temp!
qu'il ne s'est fait attendre aujourd'hui, répondit avec vivacité
le substitut.
L'exactitude est un des devoirs du magistrat, observa
d'un ton dogmatique le juge à tête chauve.
Dorénavant, reprit le président avec une aigreur qui
semblait trahir quoique mystérieux ressentiment, l'audience
sera ouverte à neuf heures sonnantes. Permis monsieur ie
substitut de jouer des OoM-ConsM coin de son feu aa lieu
mes qui avaient donné de si grandes preuves de leur cou-
rageux dévouementà l'ordre.Nous ledisons franchement,
nous qui n'étions pas de la coalition C'est la gauche qui
est redevable aux doctrinaires, elle qui les paie main-
tenant de la plus noire ingratitude. Dans la discussion
leur éloquence, dans la direction leur habileté, dans le
vote leur nombre, dans le pays leur réputation acquise
par d'éclatans services rendus à la monarchie constitu-
tionnelle, ont fait tout le succès de la coalition. Et main-
tenant on les repousse, on les jette de côté t On leur re-
proche amèrement des services qu'on ne leur a pas ren-
dus, mais qu'on a plutôt reçus d'eux Ah nous ne sa-
vons pas ce que M. Guizot doit à M. Odilon Barrot, si ce
n'est peut-être d'être plus loin du pouvoir aujourd'hui
qu'il ne l'était il y a six mois mais nous savons bien ce
que M. Oditon Barrot doit à M. Guizot! Si les doctri-
naires l'avaient voulu, s'ils avaient été mieux éclairés
sur leurs intérêts, on ne consulterait pas aujourd'hui la
gauche elle n'aurait de bills d'exclusion à prononcer
contre personne
Nous ne disons pas ceci pour affliger des hommes ho-
norables. Nous aurions bien tort; car, après tout, pour-
quoi la haine de l'Opposition contre eux s'est-elle si vite
ré veIHée ? Pourquoi, lorsqu'il a été question de former
un cabinet nouveau, l'antipathie de la gauche a-t-elle
éclaté? Pourquoi le mot d'ordre secret a-t-il toujours été:
paSjtde doctrinaires ? Parce que, dans le passé, personne
n'a défendu avec plus de talent et de courage qu'eux la
politique du juste-milieu, cette politique qui a sauvé la
France et que la gauche déteste; parce qu'on sait bien
que leur cceur y a toujours été fidèle; parce qu'ils ont
été les premiers à vouloir arrêter les progrès d'une ten-
dance contraire à cette politique. Les derniers discours
de M. Guizot, l'écrit de M. Persil, que nous avons pu-
blié, ont été saisis avec empressement par l'Opposition
comme une cause de rupture. La gauche pense qu'avec
les doctrinaires au pouvoir elle sera toujours surveillée
de trop près elle ne compte pas assez sur leur légèreté
pour espérer qu'aucun sacrifice ne leur coûte elle les
hait parce qu'elle les craint. Mais n'est-il pas vraiment
trop extraordinaire que ce soit la gauche qui reproche
aujourd'hui la coalition aux doctrinaires, qui leur en
fasse un crime ? N'est-il pas ridicule que ce soit M. Odi-
ton-Barrot qui se vante d'avoir fait élire M. Gnizot ? Ne
serait-ce pas assez que l'Opposition profitât d'un succès
qu'elle n'aurait jamais obtenu par ses propres efforts,
sans accabler encore d'injures ceux à qui elle le doit ? i
On sait combien nous avons blâmé la coalition; la jus-
tice cependant aous oblige de le dire il y a quelque
chose d'indigne dans la proscription dont on frappe
après la victoire des hommes qui ont supporté toute la
fatigue et tous les dangers du combat Il y a quelque
chose de bien odieux dans le calcul de la gauche, qui ne
traite si insolemment les doctrinaires que parce qu'elle
sroit Jes avoir brouitfés d'une façon irrévocable avec
leurs anciens amis 1
Voilà donc le résultat de cette noble ligue, formée,
disait-on. dans le but de réconcilier les partis et d'assu-
rer à la France la paisible jouissance du gouvernement
représentatif! Des haines et des divisions sanglantes,
une confusion dans laquelle personne ne reconnaît plus
ses amis ni ses ennemis; une majorité brisée en mille
pièces, depuis deux mois pas de ministère, depuis six
des inquiétudes qui paralysent les affaires! Quand la
crise sera unie, la France pourra calculer ce qu'elle lui
aura coûté. Nous doutons fort que le profit compense
jamais la perte. Il serait facile de pousser plus loin ces
considérations, nous ne le voulons pas. Tant que nous
n'aurons point de ministère, notre premier devoir sera
de laisser s'en former un. Un jour viendra sans doute
où il nous sera permis de dresser, sans réserve, le
compte de cette longue et déplorable crise.
Oniitdans~~oMMHt~e:
< A trois heures et demie, MM. Passy et Dupin ont été
appelés chez te Roi.
B Le ministère centre gauche est tout composé. It est à la
dfspositiondeS.M.* y
On !it dans ~fessayer
« On disait aujourd'hai à la salle des Conférences qae
M. le maréchal Soult déclarait sa mission ternJnée on ne
disait pas qu'il eut dépose ses pouvoirs.
A trois heures et dernier MM. Dupin et Passy ont été
appelés au château le ministère contre-gauche est tout
d'être a son poste; cela ne doit pas non: empêcher de ren-
drelajustice.
Blessé dans son amoar-propre de musicien an moins au-
tant que dans sa dignité de magistrat, Deslandes rougit et
se mordit ios lèvres en gromelant entre ses dents
Des Cons-Qons Beethoven, Onslow, Boccherini! jtfar~a-
n
En remarquant le dépit empreint sur la Sgure de son
jeûna collègue, le troisième juge, dont la physionomie an-
nonçait pins de débonnaireté que de génie, tira de sa poche
une vaste tabatière qu'i! s'empressa de présenter à la ronde,
dans une intention pacificatrice.
1/ira~cible président pinça une prise djnt it se barbouilla
brusquement ie nez, et it sonna, tandis que Deslandes, droit
etimmobUe devant la cheminée, affectait une insouciance
deda!gneuse. Au bruit de !a sonnette, une espèce d'huissier
à face rubiconde ouvrit les portes de la salle d'audience au
puNic, et le tribunal entra en séance.
La religion tire sa majesté d'eUe-même et la communique
aux plus humbtes objets qui lui sont consacrés. Une église
de vittage pauvre et nue inspire Je recueillement et te res-
pect autant que te peut faire une splendide cathédrale. Dieu
est grand, et le iieu qu'il habite ne saurait paraître mes-
quin mais l'homme est petit, et sa faiblesse laisse une
etBpratnto sur toutes tes institutions fondées par lui. Pour
être imposante, la justice sociala a besoin d'appareil; dans
un maigre entourage, son prestige s'évanouit; en nn mot,
ta dignité du prétoire est nécessaire à cette du juge. Quoi-
que la Cour royale de Paris tt môme la Cour de cassation
n'offrent pas un spectacie fort grandiose, surtout lorsqu'on
tes compare au véaërabte aspect de l'ancien Parlement, les
habitués de l'une ou da l'autre se formeraient difficilement
une idée du laisser-aller provincial de certaines juridictions
inférieures et du déshabillé dan! tequet Thémis y rend ses
arrêts.
Le tribunat de D"" tenait ses aadiencos dans un étroit
et'obscur paratiétogramme, divisé en deux parties inégales
par la barre derrière laquelle siégeaient les avocats et leurs
caens. Dans !o plus grand de ces compartimens, exhaussé
par un second parquet, se trouvait, en hce de la porte
d entrée, le bureau des juges, flanqué & droite par celui du
jDMnistère public. La porHoa réservée a l'auditoire avfnt poac
formé et à la disposition du Roi; s'il m'est point au ih~Mr
de demain ou après-demalh, c'est que le Roi ne l'aura pM
accepté.) p
PRÉFECTURE BU DEPARTEMENT DE LA SEME
FÊTE MI BOt i Mat t83a.
Le 1" mai, à midi, le corps municipal de la ville de e
Paris, ayant à sa tête le préfet du département de ta Seine
et le préfet de police, se rendra "n cortége au palais des
Tuileries, où il aura l'honneur d'être admis à présenter sex
hommages au Roi.
DMdans tes douze arrondiMfmons municipaux de la ville de
Paris, par tes soins de MM. tes maires et de MM. les membres
des bureaux de charité, une distribution d< secours en na-
ture, aux ménages pauvres; cette distribution s'opérera
sur des bons qui auront été d'avance délivrés par MAI. les
maires.
IMjoMtastmeeN pMMtqMea
Depuis deux heures jusqu'à la nuit, il y aura des jeux et
divertissemens publics sur les divers points ci-aprëi déli-
gnés, savoir
C/Mmpt-E~M'M, carr~ jMan~My. Un grand théâtre sur
lequefseront représentées des pantomines militaires & grand
spectacle deux orchestres de danse; un grand mât de co-
cagne, garni de cinq prix, sera établi au rond point.
J?s/~otM~ militaires; deux orchestre! de danse; un grand mât do co-~
cagne, garni de cinq prix.
Jardin dM TMttdevant le pavillon da l'Horloge.
Barnere du rrd/:e. Un théâtre do pantomimes quatre
orchestres de danse un grand mât da cocagne, garni de
cinq prix.
FotM; ~'ar~t/KM. Vers huit heures et dom! du soir, il sera
tiré simultanément deux feux d'artiSce le premier. sur la
berge du port d'Orsay te second, à la barrière du Trône.
J'(fMmtMrière du Trône et le jardin des Tuileries seront illuminés
dans la soirée, ainsi qua tous les édifices publics de la ville
de Paris.
Le pair de France, préfet du département de la Saine,
arrête le programme ci-dessas, qui sera imprimé et af&ché.
St~ne Comte DE RAMBUTEAU.
Le Roi, a l'occasion de sa fête, recevra
Le 30 avril, à huit heures du soir, tes dames du corps
diplomatique;
A huit heures et demie, le conseit-d'Etat.
Le i" mai, à onze heures da matin MM. les aides"
de-camp et officiers d'ordonnance du Roi et des
princes
A onze heures et demie, MM. les ministres et MM. tes
maréchaux
A midi, les grandes deputations de la Chambre des
Pairs et de taChambre des Députés; tes deputations de
la Cour de cassation et de la Cour des Comptes te con-
seil royal de l'instruction publique la députation de ta
Cour royale l'Institut te corps municipal et les autres
corps constitués; M. le préfet de Seine-et-Oise et
MM. les maires de Versailles et des autres villes du dé-
partement MM. les officiers-généraux et supérieurs qui
ne font point partie de la garnison, ainsi que MM. tes
fonctionnaires civits, militaires et autres.
Le même jour, à deux heures et demie, MM. les of8-
ciers des gardes nationales de Versailles et autres da
département de Seine-et-Oise MM. les officiers de l'état-
major-général des gardes nationales du département de
la Seine; MM. les officiers des légions de la banlieue et
de Paris; MM. les officiers composant l'état-major des
Invalides; MM. les généraux et les états-majors de la
division et de la place, ainsi que MM. les officiers des
différens corps et régimens de la garnison de Paris, et
MM. les officiers supérieurs de la garnison de Versailles.
A quatre heures, S. M. recevra le corps diplomatique.
Le 5 mai, à huit heures et demie du soir, il y aura ré-
ception des dames. Les hommes seront admis.
jPMpMtttOMS bca!es. Le 50 avril, les voitures des
dames du corps diplomatique et du conseil d'Etat s'arrê-
teront au pavillon de l'Horloge,
Lei~ mai, les voitures des ministres et des maré-
chaux s'arrêteront au paviHon de Flore.
Tous les corps et deputations recas de midi à deux
heures et demie entreront par te pavillon de l'Horloge
et le grand escalier.
MM. les officiers des états-majors et dos légions, ainsi
que ceux des gardes nationales de Seine-et-Oise, et deg
meuble unique un poôle en fonte dont te tuyau ibrmant an
coude à quelques pieda du soi, traversait la salle horizonta-
lement et s'allait enfoncer dans l'âne des parois, sans nut
souci de l'élégance. Darrière le tribana!, un grand tableau,
représentant le Christ crnciné, se trouvait remplace, depnh
la Révolution de Juillet, par un cartouche sur lequel, au
mitieu d'un faisceau de drapeaux tricolores, apparaissaient,
sous le titre do Charte de 1850, les Tables de !a Loi de
Moïse, code indestructiblement gravé sur la pierre, et de-
venu, par je ne sais quelle ironie allégorique, l'emblème
do ces choses calantes qu'on appelle en France Constitutions.
Le papier de tenture avait subi une modincation non moins
caractéristique: aux Neurs-do-lys dorées dont sonibndbleu-
de-roi était semé primitivement, avait succédé une myriade
de coqs, gaulois de nom et ostrogoths de Qgure, qu'un pa-
triotisme, économe dans son ardeur, avait collés indivi-
duellement sur chaque pièce du b!ason proscrit. Cette ima-
gination, émanée de la cerveUe du jugea tête chauva,
N'avait pas obtenu tout le snceès qu'elle méritait auprès dm
populaire de D* qui, depuis cette époque appliquait
trrévéreneiomement au sanctuaire de la justice le nom mé-
taphorique donné par les gamins de Paris à la région supé-
rieure des théâtres de boaievard.
A part les avocats, les parties intéressées et les membres
du tribunal, y compris l'huissier rubicond qui venait
d'appeler d'une voix claire la came de Jean-Baptiste
Vachenet, demandeur, contra les héritiers Boisrobert, le
public d'élite se réduisait & l'unique stagiaire que possédât
en ce moment le barreau do la ~itie Patru en herbe qui,
dans l'angle du banc privilégié où il s'était biotti, prenait
le Code civil en patience à l'aide d'un roman de Paul de
Kock caché dans l'intérieur de son chapeau. Derrière la
barre se tenaient debout, ùute de sièges trois ou quatre
prolétaires d'un âge mûr, habitués assidus surtout en hiver,
à qui le tribunal servait de salle d'asile trois heures per
jour, et qai faisaient un cours de jurisprudence gratuit en
se chauffant aux frais de l'Etat. Poussant pins ioin encore
l'industrie de la pauvreté, un jeune gars, aussi nerement
dégaeniHé qu'un mendiant de MuriUo, avait trouvé une
cuisine là où les autres ne cherchaient qu'un foyer. Orien-
talement accronpi devant le poële, il y avait fourré en tapi-
nois une demi-doazMM ag pommes de terre, et en attea-
ON S'ABONNE
fae de< Prêtres-Saint-GecantB-
l'Anxerroh, "if.
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'M franco ponr trots moh).
~1.lr~~a'ptint sia môl~: b.
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M ~moE ~za tWtt~eM)m
~tdwifif.taHs~w.
Crànde-Bretagne.
Iott
Consolidés, 95 t/8 pour compte. Il se fait peu d'opérations.
Bons de l'Echiquior en légère baisse, 43 4S. Bons des Indes
Brésiliens, 78 landais Deux et demi, 56
L'opinion générale des personnes liées d'affaires avec
les Indes orientales est que le gouvernement et la Com-
pagnie des ïndes en savent plus, au sujet de la situation des
choses dans le Caboul et l'Empire birman, qu'ils n'en ont
tait connaître, au public. Il est évident qu'il existe une
grande anxiété, car il a été décidé aujourd'hui môme à la
Compagnie des ïndes que le 1S' régiment de hussards, qui
devait se rendre a Madras pour y relever le t5' .dragons,
yent de recevoir l'ordre de partir directement pour Bom-
bay. Les navires l'B~/cr~Mre et la S~nK~apatam ont été
notués pour transporter ces troupes dans l'Inde. Le IF~
Peni~ue. ( ~orMtny-H
< Hier soir. le marquis et la marquise de Lansdowne ont
~&nné une fête magniaque à S. M. la Reine dans leur hôtel.
Les préparatifs avaient été hits depuis plusieurs jours sar
une grande échelle. S. Mt est arrivée à sept heures et de-
tnie avec sa suite. Le diner a été annoncé quelques instans
après. Les duchesse: de Hamilton et de Bredfort, le mar-
quis d'Anglesey, le comte Grey, le vicomte Melbourne, le
comte Clarendon ont eu l'honneur de s'asseoir à la table de
S. M. Il y avait vingt-neuf couverts. Après le dîaer il y a
~eu ua concert pour lequel trois cent cinquante billets
avaient été envoyés. M. Costa tenait le piano. S. M. la Reine
et sa mère se sont retirées & minuit vingt minutes.
La législature du Nouveau-Brumwick continue à tenir
aoulevées par la population américaine sur les frontières.
Le trésor public est dans un état satisfaisant il y a en ex-
cédant considérable de recettes sur les dépenses, et l'appel
de fonds fait par le gouvernement pour la défense du pays
a été promptement réalisé. On croit que le tangage plus
paciQque de l'Etat du Maine tient l'absence dea fonds né-
cessaires pour continuer les opérations offensives qui avaient
été commencées. Tous les efforts pour trouver 800,000 dol-
lars, Mit à New-York, soit àPhiiadeIphie, ont échoué.
Quant au territoire en litige, les populations du Nouveau-
Brunswick et du Maine sont toujours également convain-
cues d'une manière égale de la validité de leurs titres res-
pectUs à sa posseesion. (?'
LO&D B&ouGHAM se lève et dit Je désire adresser aux mi-
fistres de S. M. une question au sujet des relations entre la
Turquie et Méhémet-Au. Le vicomte Melbourne, qui dirige
les affaires publiques, a déjà déclaré que la politique de
notre cabint t se réduirait à conserver une stricte neutralité
entre les deux puiMances. et. s'il était possible, à mainte-
nir la paix entre elles. H m'est parvenu directement des
nouvelles d'Alexandrie. Elles portent qu'un certain nombre
d'of&ciers acgtais viennent d'entrer au service de la Turquie.
Cette circonstance est considérée par le pacha et ~es mi-
nistres, aveuglés par des préventions hostiles, comme une
violation de la neutralité que noui! avions juré d'exercer.
LORD MELBOURNE 11 est vrai que quelques officiers de
marine anglais ont résolu d'entrer au service de la Turquie,
et qu'ils se sont rendus à Constantinople. Un tel fait Be peut
ni ne doit pas être regardé comme une violation de la neu-
tralité que ie gouvernement de S. M. veut observer vis-à-
vis dea deux parties. (Ecoutez t ) L'ambassadeur d'Angle-
terre à ConstantiBople a dû recevoir dernièrement des ins-
tructions positives qui lui enjoignent de se concerter avec
les ambassadeurs des autres puissances pour maintenir Ja
paix entre la Porte et Mehémet- Ali. (Ecoutez )
ï.ORB B&ouGHAM On ne saurait donner des explications
plus satisfaisantes je m'applaudis de ies avoir provoqudes.
FRANCE.
PAMS,27 AVRIL.
Nous attendons !â formation d'un cab!net avec bien de
l'impatience, pour miHe moti&, mais pour celui-ci sur-
tout c'est qu'enfin nous serons libres de parler, et que
nous ne craindrons pas, en appréciant la conduite des
différens partis et de leurs chefs, de retarder ta Sn
d'une crise qui, depuis six mois, a coûté si cher à la
France. Les journaux de l'Opposition sont fort à l'aise
cette crise, qui nous gêne par la crainte d'aggraver la
triste position de notre pays, leur convient an con-
traire à merveille; la Couronna est toujours là pour
FeniMeten dn Jcornat des Débats.
LES AILES D ICARE.
n.
(Fo~M le Numéro du 27 avriL)
La maison* où entra Victor Deslapdes é
tites villes met toutes ses complaisances après y avoir dé-
pensé le ptus d'imagination et le moins d'argent possible;
charades architecturales dont !'
Sas, sont également incommodes pour chacune de tours des-
tinations. L'ÎMtel-de-ViHe de D" offrait un curieux echan-
tition de cette espèce de monumens provinciaux et ses
fondateurs avaient le droit de s'en glorifier comme d'un
chef-d'œuvre d'économie municipale. Au premier aspect il
.sembiait incroyable qu'un soai bâtiment de médiocre éten-
due put suffire à tous les genres de service auxquels ceini-ci
se trouvait atfecte. Sans parler d'un corps-de garde, le rez-
de-chaussëe renfermait la haUe au blé, le dépôt des pompes
et le magasin des décorations du thëâfre. La mairie et le
tribunal se partageaient fraternellement le premier étage,
où le public arrivait par un escalier célèbre à dix Ueoes à
la ronde. Sur les confins de la région judiciaire et du do-
maine administratif se trouvait, entre quatre murailles ba-
digeonnées à l'ocre, un terrain neutre connu sous le nom
banal de saHa des Pas-Perdus, et consacre toar à tour aux
usages les plus disparates. En toute saison, le maire ou son
adjoint y procédait à la célébration des manages~ pendant
trois mois de l'été une troupe nomade y donnait des repré-
sentations qui rappelaient les scènes du jRomaM eomt~w
puis, vers fa fin d'août. sur le théâtre où Buridan avait
brandi sa bonne lame de Tolède, où M* Lucrèce avait dis-
tillé Mapoiions, montaient en un jour ~ennel les lauréats
servir de but à leurs calomnies. Que !ear imposent ta
Charte et l'inviolabilité constitutionnelle du Roi! I!sse
soucient bien vraiment de prétendes armes aux factions
légitimiste et républicaine, en dénonçant la cour,
une cour qui n'existe pas, comme le foyer des
intrigues qui paralysent depuis six mois l'action du
gouvernement, celle des Chambres, tout te mécanisme
de nos institutions et, par un contre-temps nécessaire,
la prospérité de la France It y a quelques jours, à ta
tribune, M. Passy a loyalement reconnu que ta Cou-
ronne avait tout accordé, hommes et choses. Les jour-
naux de l'Opposition ont fait semblant de s'étonner, de
s'indigner de l'importance que nous attachions à cette
déclaration. Quoi donc ? Est-ce que quelqu'un avait mis
en doute la parfaite sincérité des. intentions de la Cou-
ronne ? Mais à peine ta tribune a-t-elle été fermée, que
les calomnies, les insinuations perfides, les attaques
ouvertes ont repris paisiblement leur cours. Tantôt si la
cour met obstacle à la formation d'un ministère MuM-
jM~ctMt, c'est qu'elle ne vent pas renoncer à son système
de corruption tantôt, c'est que les puissances étrangères,
qui disposent de tout chez nous, ne permettent pas au
Roi de choisir un ministère na
ninistre l'Autriche croirait certainement avoir perdu
âne bataille d'Austerlitz ou de Wagram, si le centre
gauche restait chez nous maître du terrain. €é!a,pro~ i
bablement, ne s'appelle pas diffamer la Couronne et tout
faire pour la perdre dans l'esprit public
Et nous, nous ne parlons qu'avec des précautions in-
unies des ambitions qui se disputent depuis deux mois
le ministère, après en avoir employé quatre à dépouil-
ler du pouvoir ceux qui l'avaient. Nous les conjurons
plutôt d'en finir nous les supplions de s'entendre nous
eur prêchons la conciliation nous leur en donnons
~'exemple. Nous n'osons pas prouter des avantages que
nous offriraient leurs divisions; nous n'osons pas mettre
!ous les yeux du pays les beaux résultats de cette coa-
ition qui devait fonder chez nous le gouvernement par-
ementaire, rallier tous les partis, étouffer toutes les
haines et commencer un âge d'or. Toutes les instruc-
tions qu'il y aurait à tirer des déchiremens dont on
donne le spectacle hideux à la France, nous aimons
mieux les négliger que de paraître trouver une stérile
satisfaction d'ameur-propre dans l'accomplissement de
nos tristes prophéties. Eh t plût à Dieu que nous eussions
eu moins raison Pussions-nous nous être trompés 1
car la France souffre; sa prospérité languit; ses alar-
mes renaissent il lui en aura coûté des sommes
énormes et bien des malheurs privés pour arriver à un
ministère qui aura beaucoup fait s'il rend au pays la
sécurité et Ja prospérité que nous avions avant cette
crise déplorable. Le bon sens public, il est vrai, n'at-
.end sans doute pas nos remarques pour f&ire les
siennes. La leçon est~rop forte pour a vo:r besoin d'être
mise en relief. Elle doit frapper les yeux les moins
clairvoyans. Qu'est devenue cette majorité puhsante
d'où devait sortir, disait-on, un cabinet tout formé, un
ministère dans lequel toutes les capacités de la Chambre
se rassembleraient comme en faisceau? Réunion bi-
zarre de passions discordantes, de principes qui se re-
poussent, elle est tombée d'elle-même en morceaux. Il
n'en est sorti que des haines ptus vives, des antipathies
plus irréconciliables. On se reproche maintenant avec
un redoublement d'aigreur incroyable jusqu'à l'appui
qu'on s'est prêté, on s'en fait réciproquement un crime,
on s'accuse de trahison et d'apostasie c'est un sujet de
division de plus ajouté aux vieilles querelles.
Qui le croirait? L'Opposition en est maintenant à in-
sulter les doctrinaires qui n'auraient pas, dit-elle été
réélus sans son secours. Et nous, s'il faut dire toute
notre pensée, nous croyons que, sans les doctrinaires,
la gauche n'aurait pas obtenu les succès qui la rendent
aujourd'hui si arrogante. Ce n'est pas seulement à cause
de l'incontestable talent que les doctrinaires ont apporté
dans la coalition; ce n'est pas même à cause de l'appoint
nécessaire que leurs voix lui ont fourni qui ne sait ce-
pendant que la majorité était entre leurs mains, et qu'il
dépendait d'eux de la faire pencher du côté du gouver-
nement, comme ils l'ont fait pencher du côté de l'Opposi-
tion ? C'est surtout parce qu'en entrant dans la coalition,
ils lui ont donné aux yeux de beaucoup de gens une cou-
leur d'attachement aux principes constitutionnels qu'à
coup sûr elle n'aurait pas eue sans eux. C'est qu'on s'est
moins défié de l'Opposition en voyant avec elle des hom-
du collège pour recevoir leurs couronnes dex mains du
sous-préfet et des autres dignitaires da l'endroit. Cette salle
inestimable avait en outre une foule d'emplois qu'il serait
trop long d'énumérer. C'est H que s'assemblaient ies élec-
teurs, là'que l'industrie locale exposait ses produits; la
garde nationale y donnait ses banquets l'artiste voyageur
:on concert; ennn, à l'entrée de chaque hiver, les hommes
les ptus aimables de Ja ville essayaient d'y organiser des
bals de souscription, mais jusqu'alors cette tentative avait
échoué contre l'apathie et la parcimonie combinées des in-
digènes..
Victor Deslandes traversa la salle des Pas-Perdus, où se
promenaient, ea attendant l'audience, quelques plaideurs
escortés de leurs avoués ea costume de combat. Toques et
chapeaux s'abaissèrent devant la substitut, qui répondit d'un
air compassé aux salutsdont il était l'objet, et prit à gauche
un corridor conduisant au vestiaire du parquet. Après avoir
endosse le harnais magistral, dont l'empê trament no lui
avait jamais paru si lourd, il entra dans la saHa du conseil
où se trouvaient réunis les trois membres du tribunal.
Arrivez donc, substitut; vous êtes en retard d'une de-
mi-heure, lui dit un petit vieiHardàIaphysionomieapoptec-
tique.
Da cinq minutes à peine, président, réponde froide-
ment Deslandes.
Douze minutes et demie, dit en regardant sa montre un
homme grand et maigre qui, en raison de son front chauve,
da ses lunettes et da l'accent solennel avec lequel il arli-
culait ies mots les plus insigniSans, passait aux yeux du vut-
gaire pour la forte tête du tribunal.
Douze minutes ou douze secondes, le ministère pubUc
ne doit pas se faire attendre, reprit le président d'un ton
sec.
Le Tninistère puMic a attendu hier plus long-temp!
qu'il ne s'est fait attendre aujourd'hui, répondit avec vivacité
le substitut.
L'exactitude est un des devoirs du magistrat, observa
d'un ton dogmatique le juge à tête chauve.
Dorénavant, reprit le président avec une aigreur qui
semblait trahir quoique mystérieux ressentiment, l'audience
sera ouverte à neuf heures sonnantes. Permis monsieur ie
substitut de jouer des OoM-ConsM coin de son feu aa lieu
mes qui avaient donné de si grandes preuves de leur cou-
rageux dévouementà l'ordre.Nous ledisons franchement,
nous qui n'étions pas de la coalition C'est la gauche qui
est redevable aux doctrinaires, elle qui les paie main-
tenant de la plus noire ingratitude. Dans la discussion
leur éloquence, dans la direction leur habileté, dans le
vote leur nombre, dans le pays leur réputation acquise
par d'éclatans services rendus à la monarchie constitu-
tionnelle, ont fait tout le succès de la coalition. Et main-
tenant on les repousse, on les jette de côté t On leur re-
proche amèrement des services qu'on ne leur a pas ren-
dus, mais qu'on a plutôt reçus d'eux Ah nous ne sa-
vons pas ce que M. Guizot doit à M. Odilon Barrot, si ce
n'est peut-être d'être plus loin du pouvoir aujourd'hui
qu'il ne l'était il y a six mois mais nous savons bien ce
que M. Oditon Barrot doit à M. Guizot! Si les doctri-
naires l'avaient voulu, s'ils avaient été mieux éclairés
sur leurs intérêts, on ne consulterait pas aujourd'hui la
gauche elle n'aurait de bills d'exclusion à prononcer
contre personne
Nous ne disons pas ceci pour affliger des hommes ho-
norables. Nous aurions bien tort; car, après tout, pour-
quoi la haine de l'Opposition contre eux s'est-elle si vite
ré veIHée ? Pourquoi, lorsqu'il a été question de former
un cabinet nouveau, l'antipathie de la gauche a-t-elle
éclaté? Pourquoi le mot d'ordre secret a-t-il toujours été:
paSjtde doctrinaires ? Parce que, dans le passé, personne
n'a défendu avec plus de talent et de courage qu'eux la
politique du juste-milieu, cette politique qui a sauvé la
France et que la gauche déteste; parce qu'on sait bien
que leur cceur y a toujours été fidèle; parce qu'ils ont
été les premiers à vouloir arrêter les progrès d'une ten-
dance contraire à cette politique. Les derniers discours
de M. Guizot, l'écrit de M. Persil, que nous avons pu-
blié, ont été saisis avec empressement par l'Opposition
comme une cause de rupture. La gauche pense qu'avec
les doctrinaires au pouvoir elle sera toujours surveillée
de trop près elle ne compte pas assez sur leur légèreté
pour espérer qu'aucun sacrifice ne leur coûte elle les
hait parce qu'elle les craint. Mais n'est-il pas vraiment
trop extraordinaire que ce soit la gauche qui reproche
aujourd'hui la coalition aux doctrinaires, qui leur en
fasse un crime ? N'est-il pas ridicule que ce soit M. Odi-
ton-Barrot qui se vante d'avoir fait élire M. Gnizot ? Ne
serait-ce pas assez que l'Opposition profitât d'un succès
qu'elle n'aurait jamais obtenu par ses propres efforts,
sans accabler encore d'injures ceux à qui elle le doit ? i
On sait combien nous avons blâmé la coalition; la jus-
tice cependant aous oblige de le dire il y a quelque
chose d'indigne dans la proscription dont on frappe
après la victoire des hommes qui ont supporté toute la
fatigue et tous les dangers du combat Il y a quelque
chose de bien odieux dans le calcul de la gauche, qui ne
traite si insolemment les doctrinaires que parce qu'elle
sroit Jes avoir brouitfés d'une façon irrévocable avec
leurs anciens amis 1
Voilà donc le résultat de cette noble ligue, formée,
disait-on. dans le but de réconcilier les partis et d'assu-
rer à la France la paisible jouissance du gouvernement
représentatif! Des haines et des divisions sanglantes,
une confusion dans laquelle personne ne reconnaît plus
ses amis ni ses ennemis; une majorité brisée en mille
pièces, depuis deux mois pas de ministère, depuis six
des inquiétudes qui paralysent les affaires! Quand la
crise sera unie, la France pourra calculer ce qu'elle lui
aura coûté. Nous doutons fort que le profit compense
jamais la perte. Il serait facile de pousser plus loin ces
considérations, nous ne le voulons pas. Tant que nous
n'aurons point de ministère, notre premier devoir sera
de laisser s'en former un. Un jour viendra sans doute
où il nous sera permis de dresser, sans réserve, le
compte de cette longue et déplorable crise.
Oniitdans~~oMMHt~e:
< A trois heures et demie, MM. Passy et Dupin ont été
appelés chez te Roi.
B Le ministère centre gauche est tout composé. It est à la
dfspositiondeS.M.* y
On !it dans ~fessayer
« On disait aujourd'hai à la salle des Conférences qae
M. le maréchal Soult déclarait sa mission ternJnée on ne
disait pas qu'il eut dépose ses pouvoirs.
A trois heures et dernier MM. Dupin et Passy ont été
appelés au château le ministère contre-gauche est tout
d'être a son poste; cela ne doit pas non: empêcher de ren-
drelajustice.
Blessé dans son amoar-propre de musicien an moins au-
tant que dans sa dignité de magistrat, Deslandes rougit et
se mordit ios lèvres en gromelant entre ses dents
Des Cons-Qons Beethoven, Onslow, Boccherini! jtfar~a-
n
En remarquant le dépit empreint sur la Sgure de son
jeûna collègue, le troisième juge, dont la physionomie an-
nonçait pins de débonnaireté que de génie, tira de sa poche
une vaste tabatière qu'i! s'empressa de présenter à la ronde,
dans une intention pacificatrice.
1/ira~cible président pinça une prise djnt it se barbouilla
brusquement ie nez, et it sonna, tandis que Deslandes, droit
etimmobUe devant la cheminée, affectait une insouciance
deda!gneuse. Au bruit de !a sonnette, une espèce d'huissier
à face rubiconde ouvrit les portes de la salle d'audience au
puNic, et le tribunal entra en séance.
La religion tire sa majesté d'eUe-même et la communique
aux plus humbtes objets qui lui sont consacrés. Une église
de vittage pauvre et nue inspire Je recueillement et te res-
pect autant que te peut faire une splendide cathédrale. Dieu
est grand, et le iieu qu'il habite ne saurait paraître mes-
quin mais l'homme est petit, et sa faiblesse laisse une
etBpratnto sur toutes tes institutions fondées par lui. Pour
être imposante, la justice sociala a besoin d'appareil; dans
un maigre entourage, son prestige s'évanouit; en nn mot,
ta dignité du prétoire est nécessaire à cette du juge. Quoi-
que la Cour royale de Paris tt môme la Cour de cassation
n'offrent pas un spectacie fort grandiose, surtout lorsqu'on
tes compare au véaërabte aspect de l'ancien Parlement, les
habitués de l'une ou da l'autre se formeraient difficilement
une idée du laisser-aller provincial de certaines juridictions
inférieures et du déshabillé dan! tequet Thémis y rend ses
arrêts.
Le tribunat de D"" tenait ses aadiencos dans un étroit
et'obscur paratiétogramme, divisé en deux parties inégales
par la barre derrière laquelle siégeaient les avocats et leurs
caens. Dans !o plus grand de ces compartimens, exhaussé
par un second parquet, se trouvait, en hce de la porte
d entrée, le bureau des juges, flanqué & droite par celui du
jDMnistère public. La porHoa réservée a l'auditoire avfnt poac
formé et à la disposition du Roi; s'il m'est point au ih~Mr
de demain ou après-demalh, c'est que le Roi ne l'aura pM
accepté.) p
PRÉFECTURE BU DEPARTEMENT DE LA SEME
FÊTE MI BOt i Mat t83a.
Le 1" mai, à midi, le corps municipal de la ville de e
Paris, ayant à sa tête le préfet du département de ta Seine
et le préfet de police, se rendra "n cortége au palais des
Tuileries, où il aura l'honneur d'être admis à présenter sex
hommages au Roi.
DM
Paris, par tes soins de MM. tes maires et de MM. les membres
des bureaux de charité, une distribution d< secours en na-
ture, aux ménages pauvres; cette distribution s'opérera
sur des bons qui auront été d'avance délivrés par MAI. les
maires.
IMjoMtastmeeN pMMtqMea
Depuis deux heures jusqu'à la nuit, il y aura des jeux et
divertissemens publics sur les divers points ci-aprëi déli-
gnés, savoir
C/Mmpt-E~M'M, carr~ jMan~My. Un grand théâtre sur
lequefseront représentées des pantomines militaires & grand
spectacle deux orchestres de danse; un grand mât de co-
cagne, garni de cinq prix, sera établi au rond point.
J?s/~otM~ militaires; deux orchestre! de danse; un grand mât do co-~
cagne, garni de cinq prix.
Jardin dM TMtt
Barnere du rrd/:e. Un théâtre do pantomimes quatre
orchestres de danse un grand mât da cocagne, garni de
cinq prix.
FotM; ~'ar~t/KM. Vers huit heures et dom! du soir, il sera
tiré simultanément deux feux d'artiSce le premier. sur la
berge du port d'Orsay te second, à la barrière du Trône.
J'(fMmtMrière du Trône et le jardin des Tuileries seront illuminés
dans la soirée, ainsi qua tous les édifices publics de la ville
de Paris.
Le pair de France, préfet du département de la Saine,
arrête le programme ci-dessas, qui sera imprimé et af&ché.
St~ne Comte DE RAMBUTEAU.
Le Roi, a l'occasion de sa fête, recevra
Le 30 avril, à huit heures du soir, tes dames du corps
diplomatique;
A huit heures et demie, le conseit-d'Etat.
Le i" mai, à onze heures da matin MM. les aides"
de-camp et officiers d'ordonnance du Roi et des
princes
A onze heures et demie, MM. les ministres et MM. tes
maréchaux
A midi, les grandes deputations de la Chambre des
Pairs et de taChambre des Députés; tes deputations de
la Cour de cassation et de la Cour des Comptes te con-
seil royal de l'instruction publique la députation de ta
Cour royale l'Institut te corps municipal et les autres
corps constitués; M. le préfet de Seine-et-Oise et
MM. les maires de Versailles et des autres villes du dé-
partement MM. les officiers-généraux et supérieurs qui
ne font point partie de la garnison, ainsi que MM. tes
fonctionnaires civits, militaires et autres.
Le même jour, à deux heures et demie, MM. les of8-
ciers des gardes nationales de Versailles et autres da
département de Seine-et-Oise MM. les officiers de l'état-
major-général des gardes nationales du département de
la Seine; MM. les officiers des légions de la banlieue et
de Paris; MM. les officiers composant l'état-major des
Invalides; MM. les généraux et les états-majors de la
division et de la place, ainsi que MM. les officiers des
différens corps et régimens de la garnison de Paris, et
MM. les officiers supérieurs de la garnison de Versailles.
A quatre heures, S. M. recevra le corps diplomatique.
Le 5 mai, à huit heures et demie du soir, il y aura ré-
ception des dames. Les hommes seront admis.
jPMpMtttOMS bca!es. Le 50 avril, les voitures des
dames du corps diplomatique et du conseil d'Etat s'arrê-
teront au pavillon de l'Horloge,
Lei~ mai, les voitures des ministres et des maré-
chaux s'arrêteront au paviHon de Flore.
Tous les corps et deputations recas de midi à deux
heures et demie entreront par te pavillon de l'Horloge
et le grand escalier.
MM. les officiers des états-majors et dos légions, ainsi
que ceux des gardes nationales de Seine-et-Oise, et deg
meuble unique un poôle en fonte dont te tuyau ibrmant an
coude à quelques pieda du soi, traversait la salle horizonta-
lement et s'allait enfoncer dans l'âne des parois, sans nut
souci de l'élégance. Darrière le tribana!, un grand tableau,
représentant le Christ crnciné, se trouvait remplace, depnh
la Révolution de Juillet, par un cartouche sur lequel, au
mitieu d'un faisceau de drapeaux tricolores, apparaissaient,
sous le titre do Charte de 1850, les Tables de !a Loi de
Moïse, code indestructiblement gravé sur la pierre, et de-
venu, par je ne sais quelle ironie allégorique, l'emblème
do ces choses calantes qu'on appelle en France Constitutions.
Le papier de tenture avait subi une modincation non moins
caractéristique: aux Neurs-do-lys dorées dont sonibndbleu-
de-roi était semé primitivement, avait succédé une myriade
de coqs, gaulois de nom et ostrogoths de Qgure, qu'un pa-
triotisme, économe dans son ardeur, avait collés indivi-
duellement sur chaque pièce du b!ason proscrit. Cette ima-
gination, émanée de la cerveUe du jugea tête chauva,
N'avait pas obtenu tout le snceès qu'elle méritait auprès dm
populaire de D* qui, depuis cette époque appliquait
trrévéreneiomement au sanctuaire de la justice le nom mé-
taphorique donné par les gamins de Paris à la région supé-
rieure des théâtres de boaievard.
A part les avocats, les parties intéressées et les membres
du tribunal, y compris l'huissier rubicond qui venait
d'appeler d'une voix claire la came de Jean-Baptiste
Vachenet, demandeur, contra les héritiers Boisrobert, le
public d'élite se réduisait & l'unique stagiaire que possédât
en ce moment le barreau do la ~itie Patru en herbe qui,
dans l'angle du banc privilégié où il s'était biotti, prenait
le Code civil en patience à l'aide d'un roman de Paul de
Kock caché dans l'intérieur de son chapeau. Derrière la
barre se tenaient debout, ùute de sièges trois ou quatre
prolétaires d'un âge mûr, habitués assidus surtout en hiver,
à qui le tribunal servait de salle d'asile trois heures per
jour, et qai faisaient un cours de jurisprudence gratuit en
se chauffant aux frais de l'Etat. Poussant pins ioin encore
l'industrie de la pauvreté, un jeune gars, aussi nerement
dégaeniHé qu'un mendiant de MuriUo, avait trouvé une
cuisine là où les autres ne cherchaient qu'un foyer. Orien-
talement accronpi devant le poële, il y avait fourré en tapi-
nois une demi-doazMM ag pommes de terre, et en attea-
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