Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1848-03-28
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 mars 1848 28 mars 1848
Description : 1848/03/28 (Numéro 4338). 1848/03/28 (Numéro 4338).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k430985z
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
is mais 1848.
Treizième aimée. '̃"$* 4338.
~i3~5~~r~tt~'N
• M.nOD?SS"4i!)-fïrxi?rnA'rKt:î'î,T;ÀV!refcûE.-
̃Toutes le.-a "tiàfides m. ffiCiàinMifâiâ rc!5Cv*f&n Bcr-
Tice.dos abtwn'ïmens stmv«n;t Uii êU-odepon aux bureaux (liïjounia!.i::a-?4outm.vtre, 1^1.
:• RÈDAC11ON. r 'j
M. NEFETZER, ^r,iiËiAi;!E"uKnA.nÈa.«;Tios; t
Toutes les lettrés etccannumiçatrç)4s/eîi>tiYcsà-la.rt-
̃'dactioii.doivénUluî'ôtrea'iressf-es'çHîf'ovrciiûx.dùjbur-
nal.Toutq lettre non afir.mohieesl.^ifB^ssfcnieàH refiisée.
Lesartiftlesonvpy^jet.iioninsérésnçspB^pijs rendus.
@S S'ABOSSl À PARIS, j
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jy~ {.Semait. Tsoia
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1" -ffJt.'a«. $te niais. Trois mm
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k u~emens qat~nt nes t~Rvts ce coaqu
u'll~f~l~~L9.
Poat ~p.ü~~l,~s Tes ,ios~rtion payéee s'adré?&e~
t'o'ar '{oBtes~Tes .m.~Br~o~s ~ay~ee, s~Jrcsscf
.Sette'~é9~abe dfs'~AOttçea, pluc~ ~te 1a'BSUrs~B.
:l' .ma~s i. ° 1 k
'J Paris, %i mars.. J
,.w.wu~ · t~
· e. '{.
.A~ ~>E!m't~w ;~l~~a~a-
't-Y-~
• ^Ônë1 question nous est poste
& :Êonrmentsè -fait-il qu« la Tresse, après avoii
'^re le premier jourjral h crier: Confi^ce!
·. Cosfi'owf. à dire qu'il île fallait.pasattcnare
̃ lo percepteur, qu'jt fallait le devancer; que
^i^fiiétaitJa-moœëR* 4'«efe»t»4e la Tenté, non
d'en vendre ;̃ que toute pensée de réaction de-
s vait être écartée que toute idée de régence
devait être repbusséc que la France, tout en-
tière, afin d'étouffer le germe de toute guerre
civile, 110 devait avoir qu'une seule ppns^e
Aider l'établissement d'une république ne por-
tant atteinte ni à la paix, nia l'ordre; comment
se fait-il que la Presse soit passée si rapidement
<3u concours à l'avertissement, et de l'avertis-
sèment nu WSme.
̃ A ceux qui nous interpellent, nous répon-
.drons
La Presse n'a t ni do sentimens ni de
langage.
Ce qu'elle croyait la 25, 26 et 27 février,
elle le croit encore; et, pour le prouver, elle/le.
recèle -dans les mêmes termes « Aujourd'hui,
»iîa régence serait un anachronisme. Elle ne
>> nous donnerait pas de force, elle nous en:
» Voterait. Elle attirerait sur noas deux fléaux
» la guerre civile, la guerre extérieure. Con-
» servons" la République. Mais, pour la con-
» server, il faut la vouloir; grande et puro 1
» C'est grande et pure que îïous la voulons.
̃̃ » Toule autre' forme de gouvernement, serait
-B une réaction contre la réaction 1 ce serait un
ïh anaiblisicment, ce serait une division. Point
» de division nous avons besoin d'être unis"!
» Point d'affaiblissement! nous avons besoin
» d'être. forts! Pas de régpnce!– LaRépubli-
.'̃̃.»: quel mais Ja République évitant ces deux
• » écueils l'esprit de -coterie, l'esprit do réac-
» tion. Ne vous hûtez pas de destituer, afin
» d » tralisoz le pouvoir, divisez lo travail. Orga-
.» Tiisez, ne désorganisez pas. »
Si la Presse a changé do langage., citez -nous
donc un mot, un seul mot que nous ayons si-
•gné-depuis le 24 février, qui contredise ce que
inous signons aujourd'hui ;-si vous en trouvez
un seul, riousdéposons notre plume entre vos
mains, et nous nous vouons au silence. Trente
numéros à feuilleter, cent colonnes à ljre, ce
n'est pas une si grande peine à.se donner
;jfJ6iis-nbus sommes écrié Confiance con-
lîançe parce qu'il y avait parmi las noms des
onze membres du Gouvernement provisoire,
.un nom qui surtout nous inspirait la confian-
ce le nom de Lamartine! parce que cette
{•pnfiançe s'était encore accrue par l'admira-
ble courage avec lequel l'historien des Giron-
dins avait écarté d'une main, sur la place de
niôtol-do- Ville, le drapeau rouge, le drapeau
autour du Champs-de-AIars, pour agiter de
l'autre main, avec transport, leidrapt»u du
tour au monde.. f
Nous nous sommes écrié: Confiance Con-
fiance parce que de-, toutes parts autour, de;
.Bous nous apercevions concours el^" con-
corde des vainqueurs ̃ ot; pas de vaincus
des efforts et pas de regrets. U semblait que
lé passé rie fût: rien, que l'avenir fût tout.
Nous nous sommes écrié ^Confiance Con-
fiance parce que, jugeant par nous-mêmes
Jes écrivains du Natfonal et de :1a île forme,
'd'abord secrétaires, puis tnemlfes iiu Gouvér-
nemeritVprovisoire nous .imaginions qu'ils
sauraient trouver quelque chose, de plus pres-
sé à faire que d'imiter tout. ce qu'ils avaient si
ÎEévèfement blâmé sous Te gouvernement dé
chu l'esprit de coterie l'esprit de téaction
l'envahissement des places; l'avidité des po-
sitions, masquée sousl'mtolërance des opi-
-nions. '̃; •̃̃ ̃̃' ̃
Nous nous sommes écrié Confiance l.éun-
Nous, nous sommes ëcrië: Confiance !.cpn-
fiance 1 parce que nous pensions que si aucune
Vrésistanco ne s'éleyait, arfbune lutte ae s'en-
gagerait, et qu'il importait que la République
fût proclamée de droit comme elle. -avait été
proclamée de fait, sans opposition, :sans divi-
̃ '-tiORi ̃-̃ "'̃' '̃ ̃ ̃ ̃ :-̃̃̃
Nous nous soriimes écrié porifianco Con-
fiance! parce que nous savions que sans con-
fiance, point db crédit, sans crédit, point de j
.;̃̃̃; ÏEtllLÊrON BE U PRESSE
;V V jjç 28 stars -184? ̃̃;•-̃;• ̃:
̃! :wm et tigbe (J). ̃- ̃}
̃ vx-: ̃̃
Au fond de l'une des rides creusées dans le
soV.ciesj.rmglespar le. passage des eaux, à î'é--
poque des grandes pluies, et que recouvre une
végétation si touffue qtf elle' en est presque irn-
pénétfable, se tenait couché, méditatif et tran-
qiiille, sir Georges Clevèland,– son cheval é^
ventre, près de lai..
Sir Georges était un cavalier d'une force et
(i'ane aisance prodigieuses. Aussitôt qu'il eut
réussi à prendre dix. minutes d'avance sur la
petHfe troupe dont il dirigeaitla battue, il avait
avisé cette fosse riaturelïè-défenôûe par l'en-
fchèvêtremcnt "des feuillages, et y avait dirigé
ion cheval en lui tenant la. tête basse et en lui
serrant les flancs avec tant de puissance, que le
ghount, lancé comme; une flèche, avait tra-
versé cette muraille épineuse et s'était engagé
aa plus profond- île la crevasse. LJhomme et
(t) Voir la '-Presse des 18, 19, 21 22, 23, 24, 25 et
2ô mars.
.travail, sans travail, point d'ordre sans, ordre
f :>oint d'autorité, sans autorité, point de li-
berté. J
Nous nous sommes éci ié Co»n\mce 1 Con
fiance I parw qu'il était manifesté pour nous
que si la confiance déteignait, U>5 banques sus-
pendraient, le* ateliers se formeraient, et que
D l'ouvrier, n'aurait plus gu'à, choisir entre cette
rodoutablo alternative ou de voir expirer de
faim fa Camille, ou tl&- 4éslipu&&&- t\&??É
piïlagp sa révolution, son œuvre, sa gloire,
son avenir! • ̃ ̃ ̃
Nous nous sommes, écrié Confiance Con--
fiandel parce qu'elle était en nous, parce que
nous saluions dans l'établissement do IaRépu-
blique l'àvénement des idées, l'anéantissement
dos' abus., ,̃
l Nous nous sommes écrié ConfîanceT Con-
fiance! parce que do;Ia hauteur des barricades
nos yeux voyaient déjà au loin se lever pour
la France une politique toute nouvelle, une
sainte-alliance des peuple?, une. ivJaste confé-
dération républicaine, industrielle, commer-
ciale et maritime, qui pourrait s'appeler-:
les ÉTATS-UNIS P'EUROPE, qui aurait éscon-
:grès, sa fiotto-, son armée (armée .considéra-,
blemontréduite, volontairement recrutée, lar-;
gement soldée, sévèrement choisie), là même
monnaie, le même système métrique, les mô-
mes bases^ d'impôt, le même maximum d'heu-
res de travail, le môme minimum' de salaire,
etc., etc., etc. >
Cette confiance, qui rie demandait qu'à-
grandir, n'a diminué qu'alors que nous avons
vu combien étaient petits les hommes qui a-
vaient: à remplir une tâcho. pî grande, tâ-
che facile à la condiliou de rester' (tans les
hautes régions des. idées, et de ne pas I plon-
ger dans le tourbillon des détails. V,
Cette confiance ̃ n? disparu qu'alors que
nous avons vu les membres du gouvernement
provisoire se faire à la fais souverains et mi-
nistres river le définitif au provisoire; accou-
pler l'arbitraire et la liberté'; douter de la rai-
son» des senOmens et do l'adhésion du pays.
en donnant mission à des commissaires revô-
lus-dé pouvoirs inimités, les départemens; faire appel à la réaction-et à1
la terreur, lorsqu'ils n'aurnient dû faire appel
qu'à là conciliation et a la confiance desti-
tuer en masse fonctionnaires rétribués et fonc-
tionnaires gratuits briser l'inamovibilité et
l'élection semer la défiance etîa déconsidéra-
tion par les choix les plus- significatifs et les
plus déplorables; gaspiller dès heures dont
toutes les minutes sont des millions; rétracter
le lendemain les déclarations de la yeil le; dé-
passer, enfin, en trente jours, toutes les vio--
lences et tous les abus de dix-sept ans de
règne! :̃ V •
S'il y. a .dans; toutes ces; paroles une seule.
exagération, qu'on la relève! Ce no sera pas la
Presse qu'on démentira, -ce sera le Moniteur;
dontnous avonslà, sous l'es yeux, tous les nu-
méros dëpùis lé 2~. fevri~r;:jësqn'à célqi de ce
méros depuis lé 24 février, jusqu'à celui. d.6 ce
\oaf%1 Mars, x4«jTOr^ncrace laireintsê 'àes
élections au 2â avril et la réunion do .l'assem-
blée- nationale au 4 mai.. v..
EMILE DE GIRARDIN._ ̃
ls lirirnow a i, a i
m Résistera tout pouvoir quis^iveugleèst, dit
on, sagesse et devoir. C'est une incontestable vé-,
ri té; Mais on part de là pour déclarer que le' gou-
vernement provisoire s'aveugle, et qu'il faut lai/
résister. Nous ne discuterons pas si le gouverne.
nient s'aveugle ou ne s'aveugle pas. Ces ques-
tipas-là ^e; tranchent: par là négative ou l'afiîrma-
tive, suivant le poiiit de vise où l'on est et MM.
Guizot et Dtchâtel appelaient;aveug]e une 'opposé
tioa que r.évép«ment a démontré avoir, été très
clairvoyante." Nous diroos seulemen t .qu'un gou-
vernement provisoire -w'esl .ftBf., Qêftnitif, -qu'un-
.gouvemeinent dont, les pouvoirs vont finir 'un mojs ne peut pas être soumis aux exigences,
ordinaires, et que, si vraiment il est aveugle, l'a-
veuglement, on en conviendra, ce sera pas de
loagaa durée. » •••̃
] ̃̃̃ ;;E.A "PBESSB-iïtf WÀflPioîyAïir"
S'il est vrai, et nous' no le contestons pas,
qu'un gouvernement provisoire ne soit pas ûé-
finitifj d'où vient donc qu'il agisse comme
s'il était définitif; d'où vient donc que le
gouvernement provisoire que nous avons
vu à In trihuTie do la rhamhTn' dns df»-
le cheval avaient passé si rapides et si droit,
que lés branches à peine froissées se redressè-
rent d'elles-mêmes,étque la trouée se referma.
Les pierres roulantes1 firen t > trébucher le
ghount qui chancela et tomba sur ses genoux
au fond du ravin. Mais sir Georges avait déjà
quitté là selle, et, d'une .main essuyant son vi-
'sagé dMiiré par les- épines de l'autre il tira
son couteau dé chasse et le plongea dans le
poitrail du cheval;. ̃'•' V y
-'Le pauvre ghount expira- sans pousser uri:
gémissement.- ̃'̃'̃ :< ̃• -'̃'̃•'i ;1^ ".•̃r:
Bôtr, dit sir Georges,7 l'odeur du cadavre
en serépandanfavix environs, guidera le tigre
jusqu'ici. Ne remuons plus -et attendons que
la chasse, fatiguée de me chercher, ait tourné
bride vers Dignagup, .<̃
Au' bout de .quelques minutes, il entendit
sonner les clairons, qui rappelaient, et sentit
trembler le sol-sous Le pied des chevaux lan-
cés à sa recherche. Trois fois lacavalcade. pas-
sa près de .la ravine, .et trois fois elle s'éloigna
sans;que ,1a pensée vînt, à personne que, sous
ce réseau serré d'épines et de branchages, se
tenait blotti sir Cievelànd. ̃
La nuit vint et sir Georges aperçut par des-,
sus sa tête taïtteur dès feux allumés pari les
chasseurs. Il passa la nuit comme'il avait pas-
sé le jour,^assis sur son cheval égorgé. Il pen-
saît'qué sans dôutô on avait placé dès cipayes'
en sentinelle, non loin de l'eridroiE oU il avait
disparu, et que s'il écartait Ie8 branches pour
sortir de"sa retraite, il serait infailliblement dé-
couvert il prit donc patience et ne remtia non
i L: i:
I putf% se proclame? lui Sïême p| |aps
-.[autre droit que çon propre ass"elitimenj ^n's- s
œfaller à J'Hptel -,de-, Ville 5'emparef de
i-Ttous les iqinistère"?; J'où vjent dont qu'il
s ait, le 26 février, décrété la République, san»
attendre quo la "Nation ait été consultée? D'où
vient donc quM-no'se soit pas borné à 4onVo-
quer le p!u" pyonlprêmbrit possible l'assemblée
nationalo et qu'il nc^sajpjt pas rcnj£jcm4 siriç-
i; teraent dwi^l%iiy^tS«»mesuresulLnrfflvn^'
D'où vient donc qu'il ait porté la coignéo dans
tous los services publics et que sous prétexte
de les réformer il les ait à peu près tous dés-
organisés ? D'où vient donc qu'il ne se soit
pas même arrêté devant ces deux barrières
l'inamovibilité do la magistrature, l'élection
des conseils généraux et des maires? Était-il
donc si urgent, pour ne citer qu'an, seul
e5ëmp!e,de'dissdudrelé conseil municipal de
ta Seine, présidé, par M. A^ago ? Pourquoi ce
matin encore, avoir supprimé la .commission
de sùrveiliance instituée près la caisse d'a-
mortissement et près la caisse des dépôts et
consignations? ̃• ̃• ̃ •
« S» le Gouvernement provisoire est aveugle,
» Tàvèuglement, 'iiivs-vonsy ne sera pas de
i> longue durée. » Qu'en savez- vous? qu'cii sa-
vons-nous? Hier vous insistiez pour que les é-
leçtions générales ne fussent pas différées;
\&' Réforme ht le 'tforiiteiir vous annoncent v
ce thatin qu'elles sont retardées'de' quinze,
jours .quelle garantie^ ,'a-t-on qu'un nouveau
délai ae^'spià;p.ais.a'c1cp-Tçlê par les rii5mes fai-
blesses aux mêmès"pxigences ? Et qu'importe
d-'ailleurs la d'urée de l'aveuglement c'est par
les actes et non par los heures qu'elle se.mc-
̃sure. •̃̃;̃: I ̃̃•̃
Parce que le Gouvernement provisoiro n'au-
~u~~S ~=~~ ~rt~s~-
naires inoffensifs, les magislrats inamovibles,
les employés les plus obscurs qui auront passé:
sous la faulx de la destitution, eh, auront-ils
été moins implacablement moissonnés'? Parce
que le gouvernement provisoire n'aura duré
que soixante-dix jours, tous ceux! qui étaient
riches encore leâô février,– lo lendemain delà
République, et qui.sont aujourd'hui ruinés,
flétris par la faillite, en auront-ils moins cruel-'
lement perdu l'honneur et la fortune ?
« Les questions d'àveugleinent se tranclwiUy
»ditos-vous,^ar la négative ou l'affirmative. »
Soit, enlre vous et -nous, quo la Misèro plai-
de et que la France prononce I ''̃ '1
Si les écarts du Gouvernement provisoire rie
ruinaient que les riches, nous pourrions dire
avec .vous' –C'est te polit nombre, c'est l'ex-
ception niais ces écarts ôterit mênio-aii-tra,-?
̃vai.lleur le pain qu'il avait tant de' peine à ga-i
gner! La Franco en est déjà à l'attermôfement
de sos échéances, à la violation du plus sacré
des dépô'S: puisque les épargnes qui lui avaient
été confiées. nosont plus, au-dessus de 100 fr.,
remboursées qu'à ternie, en bôris du Trésor
ou en rentes.. ';i '̃̃ ̃'
Jctoz un .rogarJ en arrière, et voyez queiï
chemin vottSjaTe?;^j^fàjt (m trente Joursiur^
la pente de la ruine! En vain vous essaieriez
de-prétendre ique tant dé désastres n'ont pas-
pour cause les ^ùtes, d,u GpuYernerilent pro-
visoire, qu'ils sont les conséquences de tout
changement de régime I La part de ce qu'il y
a do vrai et la part de ce qu'ilyaâé faux: s'ont
faciles à faire dans ̃cèUe^allégaliori"; il -suffit
pour cela rî'oTïyrir le Moniteur:
t iü t~
r~l6t lûâU.
-25 juillet, cours du. 5 '»̃̃̃ '̃ 3 0/0 79 ̃ 15
28 juillet. 5 0/0 100
» 1 3 0/0 78 C iO
La Bourse se, rouvre le 5 août 5 0/0 loi' 50
• » ̃̃ ̃'̃̃••̃- 3 0^0 7g j
9 août, gouv* dëiinitif.' 5 0/0 103 7â fc
'̃, .» .'•'̃ 3 0/0 77 50g
23 février.. ̃ 5 0/0 «6 10
̃;»- -i.-j i: ̃; 3 q/q .73 7ej
.7 .Jaars,a République. • 5 0/0 89
,»' \'r • .̃3 Ô/O .56 58
'̃27, 'mars. é. 5 0/0 6î
̃i' '̃' '̃ ̃̃ '̃'̃' /•̃ 3Û/0 40 :-5O
Nous nous abstiendrons de faire aucun rap-
prochement entre les çoiirs dû 24 juillet et du <
9 août, pu des 28 juillet et 5 août 1830 nous <
ne voulons, pas abuserd'un trop grand avan- i
tage; nous nous bornerons aux rapprocaemens 1
suivans,: ̃ •
plus;quë l'une des souehes mortes qui gisaient
au foùd de la crevasse.
Le lendemain, ùa peu avant l'aube, il en--
tendit résonner l'air particulier queles conduc-
teurs d'éléphants ont coutume de sonner, pour
annoncer le départ..
Il comprit que-; stupéfaite et découragée, la
chasse allait TebroasserebemiB. En effet, il se
dressa doucement sur la pointe des1 pieds,, et
ayant écarté, avec: précaution quelques-unes'
dés branches les plus touffues, il vity par une
imperceptible éclaircie, tout le cortège défiler
àuloin du côté de Dignagur- Il put reconnaî-
tre ses meilleurs amis au mouvement qu'ils
faisaient pour se retourner 'sùp leur cheval et
envelopper d!un dernier regard cette jungle
fatale où ils avaient perdu Cléveland. Il ne de-
vait plus les revoir; il leur dit adieu; dans son
cœur, et il lui' sembla qu'en S'éloignant ils
emportaient sa vie. -V
il vit en même temps vingt soldats de la
compagnie des cipayes s'arrêter sur une petite
éminence, et faire leurs piéparatifs^ pour cam-
per en cet endroit. Il devina qu'on les laissait l
en observation, etil en fut content.-
̃^ lis retrouveront peut-être demain matin,
en battant ee côte-ci da fourre, quelques restes
de moi-même, pensa-i-il, qu'ils emporteront
pieusement à DigèaguF,.et que mes amis re-
tourneront déposer; à Calcutta,: prè3 du tom-'
beàu de ma mèrô :V
Aurestejle voisinage des; cipayes ue parut
pas lo gêner, car il connaissait' la coutume de
ces braves gens,c et U: prévoyait bien- qu'ils se-
Lo 21 -févric^PtS àépublijijue' est proclanié.Qi
la bourse reste'fennéejÛ9q'u,làu Tmar1*– tlouze
jours. Le 23 février, la bôur>«arvail fermé sut
les coùfs suîvhft* 1 ̃ <• ;».
r~.xt vt r~,t~ ·; i~ t
5 0/0 dernier eoars, -H« fr,'># cent.
3 0/0 'c' 73 7ff
Lo 7 mai&. fâ Bpursc est,pnvorto
50/0 \« cours. 97 r. 30=c\; cïornior, 89 f.
qp ~8
y~7~r a~ .r~`i
Baisse sur le 3 0/6727^^10 cent
30/0, 1T 7a
Après une bafsse aussi considérable. après
une clôture et une dictature de 12 jeurs-, il y
avait.lieu d'espérer que les cours se relèveraient t
par l'affermissement do l'ordre, et que par l'af-
fermissement de-l'ordre la confiance se rani-
meraU; loin de là! Aujourd'hui, la Bourse a
fermé sur les cours suivans
50/0dernier cours. .150 00*
3 0/0"ir ™ 40. 50
• -Baisse totale sur les cours ;du .23- février
5 p;b/o. 56 if»
3 p. CTO. > .I;#_33' 20
Baisse partielle sur' lés coûts' du.f"mars- •
• 5 0/0..̃̃,•̃ '.il.1.1 »>
̃̃ 3 0/0..1..v.ï.v:v.'iV.'>. 15 5Ô;
v Conséquences Le' changement de régime,
là, i}épubiique,.mise- à la plaïe de la Royauté, n'a
causé qu'une^épi-iéciatiotide 27 fr. 10 c. sur le
5 0,$; le Gpt^rnèmeiit provisoire, en éloi-
gnant par. ses fautes la confiance au lieu de la
ramener, a poriéjmi eré.dit public une atteinte
plus grave encore qm belle qu'il avait déjà
reçue par la chute du trône, tar. cette atteinte
se, résume dans une nouvelle baisse do 29 fr.
iùrleSÔ/Q.J, [^: ;_r.; ,•
~>f>~
fë notre crédit, si on né l'expliqué pas par les
autes du gouvernement .provisoire? La paix
îst-ellc en péril? La guerre nous a-t-elle été
iéclarée? Non, loin de là; partout la révo-
utiqn gagne en Europe et nous sert de boule-
vard contre .la guerre; partout les rois sont
lésarmés partout la liberté de la presse brise
es ciseaùi.do la censure et nous protège
Rentes ;5 0/Ov. '̃ 146,753,935
3 0/0. 65450,542
Chaque baisse de 10 francs sur le 5 '0/0 é-
luivaut à la porte d'un capttal de plus de 290.
rîillioris ;"chàqué bàis£e*di3 10 francs' sur le 3
i/O équivaut à' la perle d'un capital de près de
t20 millions.; chaque baisso de 10 francs, en-
in, sur les 5, 4 .1/2, et 3 0/0, équivaut à la
ierte d'un capital de plus de 6.00 jnillions l
'aites donc le' compte.
Si là dëpréciatien^encorc se bornait aux
ours des rentes et au taux des actions de cho-î
ains de fer 1 mais elle s'étend à toutes les va-
eurs, sans eu excepter mémo les immeubles
bs mieux; situés. La ;phis petite faute commise
iar le gouvernement provisoire, un' funeste
etard, une question ImcônsMérée, une np.-
ninalion fâclieuse,– se traduisent pardés pertes
le– i 00 WMM(jnbr6eia-ite~:Taut-i Ï^Tp^ Ta* pêînT?
u'on y songe, et cela ne nous dônHe-t-il -pas:
9 droit de dire^uô-riest par .Ics.actes, et' non1
;ar.-les heutés, q\iê se • mesure râveugiérneBl,
u gouvernemiBritpTOTÎsoire; aveuglement que':
éfend le National, -et eontre lëquél_jproteste la
*vesse. ;̃̃_̃ '̃j: ̃'̃
̃"̃ -y.' ̃ '̃•£. G. •̃-
~i:,J
̃:̃̃̃̃' Ni INTERVENTION DIRECTE,
• NI 'INTERVENTION DÉGUISÉE I
M. de Lamartine, dans la réponse qu'il vient
le faire :à une dëputaliori dà l'émigration po-
oriaisé qui; s'est:. présentée .hie'r'à l'Hôlel-de-
rille, .a maintepu, avec uno fermeté dont on
(oit, Je féiiciterj. les. principesqu'il avait posés
[ans son manifeste aux puissances.
Là dépùtatïon venait demander que le gou-
ernement fournît des armes et des subsi-
les pour permettre aux Polonais d'aller prenr'
l.repart àl'insurreetion qui déjà a éclaté dans
éur patrie.y;El!e demandait, en ;outre, que la
?ràricé s'engageât directement dans la lutte.
M. de Lamartine a" repoussé tous ces modes
l'intervention. Qu'on lise plus loin sa réponse
ille peut se résumer dans ces quelques mots;
[ue tout homme de bon sens adoptera comme
e. programme: qui convient le mieux à la
?ranco « La République est républicaine sans
raient ivres avant le coucher du soleil.
Le- moment suprême était venu.
Dans.lanuit qui avait précédé celle qui s'ap-
prochait, il avait collé son oreillëà fleur dé terre;
et il avait distinctemerit entendu rugir la ti-
fTesse, laquelle, sans doute, effrayéede cette
invasion d'hommes, de chevaux, d'éléphaus et
4e fanfares dans les sollitudes de sa retraite,
s'était enfuie avec ses petits à quelques milles
plus loiffj et revenait de temps: à autrerôder
aux environs. "r- ̃̃̃'•'̃' ̃̃̃- ̃̃̃ V
II. prit son couteau de chasse et dépeça tran-
quillement son cheval mort, dans les chairs
duquel il découpa de longues aiguillettes. En-
suite, taillant les branches eise faisant un pas-
sage plus- comnicfdé, ir tira lés quartiers sàn-
glans hors du ravin et vint les étaler sur le
'gazôri rougi par lès derniers feux du soleil. 7
Ces" préparatifs achevés, il prit ses pistolets
et en enleva lés capsules. Quant à son couteau
de chassé, il le mit sous ses pieds et le brisa
près de. la poignée. ̃. -!̃:•̃
De la sorte, il se dépouillait de tous ses
moyens de défense. ̃̃̃;
ï\ avait peur qu'à l'heure décisiverun;cri de
sa chair ne lui inspirâ.t la lutte, et qu'arraché
au suicide par l'insUnct 'dè'.la vie, ili n'eût le
funeste bonheur' de triompher du tigre cela.
s'étaitTu.; -V.r,. v."v: -r^r.v -̃̃̃̃̃̃̃̃'̃
U ne suffit, pas" d'êtïe; travaillé du spleen;,
mais il faut être Anglais, et Anglàis-Iridou,
pour comprendre le sang- froid féroce et calcu-
lateur de J'homme dëterminé à mourir.
Un Français, avec. sa -fouge irréfléchie et sa
», doute. Elle lo «it à haute voix an monde.
Vîiais la llépubli'iuc n'est en guorre ouverte
» ni sourde avec aucune déflations, avec au-
» cun des gouvernemens existans, tant que
» t es .nations et ce» gowvernomens ne se dé-
«"clàrent pas eux-mêmes eh guerre avec elle..
» Elle ne -fera donc, -ello ne permettra vôlon-
'•'» tair'ément aucun ar te d'agression contre las;
» nations ^ermaniqiic5!. » t C'est précisément
cq gue nous demandions hier «^ffftiipps do la
Belgique, "et cette règle de loyauté doit Otré oh-
servée vis-à-vis d'elle,, d'autant. plus fidèle-
ment, qu'ello est, comparativement à la Fran-
ce, plus petite et plus faible. Soyons fidèles aux
principes et à notre parole envers tout le mon-
de, mais surtout envers les états de second
ordre! 1
Div reste, la députation polonaise a montré
qu'elle était digne d'entendre le langage qui
du' a :été tenu, a Nous partirons sans armes, »
à dit un dé ses membres, aux: acclamations-do
ses camarades. La, France ne peut pas empê-
cher les Polonais de rentrer dans leur patrie,
de prendre part aux luttes qui ne sauraient
manquer de s'engager, qui ont commencé dé-
jà, pour la reconstitution de leur nationalité.
Mais il faut qu'elle reste matériellement en
dehors de ces luttes où sa cause, à -elle, n'est
pas engagée. En allant porter leur concours à
leurs frères insurgés,, les Polonais usent d'un
droit incontestable. Ici, il ne s'agit pas,
comme dans l'affaire de Belgique d'aller
révolutionner à froid, et par .des mains en
grande partie étrangères, un pays qui n'é-
prouve pas le besoin de changer d'institutions.
La révolution bout déjà d'urifl extrémité à
i'àiitre dé l'Allemagne. Le mouvemont s'est
décidé dans le pays môme. 'L'insurrection y
«est un produit spontané. Les Polonais-résidant
à Paris ne dénatureront pas ce mouvement en
allant s'y mêler. Co sont dés tronçons perdus
que. l'ancienne patrio'a besoin de retrouver
pour revivre tout entière. •
D'ailleurs, si l'heure de la résurreclion a i
véritablement sonné pour la Pologne, c'est avec J
4e,concours même de l'Allemagne que cette eu- J
vrc doit s'accomplir. L'Allemagne, aujourd'hui c
régénérée, a dos restitutions à faire à la Polo- (
gne. Il faut quo l'A'ûtricHb:i"r.oïtituo Cracovie. '1
II faut que la Prusse '̃̃ restitue Posen. Trois [
puissances se sont partagé, il y. a près de qua- <
tre-vingts ans, les dépouilles" de la Pologne. 11
faut que toutes les -trois rendent ce qu'elles I
n'ont obtenu que par la- violence. Sur ces trois 1
puissances il y en a deux maintenant qr^
paraissent être prêtes à réparer; leurs anciens c
loris. C'est là qu'est pour les Polonais lo meil– •
tleur ef le plus solide point d'appui, parce que j f
c'est là désormais qu'il y a l'intérêt le plus di- f
rect, le plus immédiat, au rétablissement de la 1
Pologne.
Le roi de Sàrdaigue est entraîné par lïrrésis- r
tible tendance de son peuple'à venir au secours
dos Lombards. Chef d'unepuissance italienne, il t
^dfiTJUaJjjïà^aiâexMutriclio de 'a Péninsule
où l'aigle à- deux têtes nè-reprësen tait qu'une a
domination' étrangère. Ainsi achève^do crouler g
Fédifice de 1815.Toutes;les agglomérations ar-
tiGcieiles" do. territoires que ladiplomatie avait
organisées îi coup de protocoles, sont aujour- s
d'hui engrande' partie 'dé.trui te=. Tout l'ancien r
équilibre de l'Europe est changé. La carte se
refait comme d'elle-même.
C'est un grand et instructif spectacle. La
France peut le contempler d'autant plus libre-
/nent, qu'elle n'a rien à perdre aux péripélies
qui se déroulent devant elle. LaFrance ne peut
qu'y gagner, sous la condition, toutefois,
Qu'elle n'y mettra pas la main. Aussi, ne ces-
serons-nous de recommander au Gouverne-
ment provisoire le respect le plus absolu du
principe d& non-intervention.
̃̃-rrr?- -̃̃.̃ l
g~YTF~~IQEJ~ I~AJ~)E~
'̃' ̃ ̃ ̃ -̃;̃ j
LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ.
•̃ ̃ -h ..̃ e
Actes officiels do GoBvernement j t
provisoire. i
Â4ODRNEMENT DES ÉLECTIONS. £
Le Gouvernement provisoire, 1
Vu le décret qui ajourno au 5 avril les élec- i
tions de la garde nationale; 1
Yu les renseignemens donnés par les com- 1
fièvre spofltanéc de suicide, car nous, ne
méditons pas le suicide, nous nous y livrons à
l'improviste car un coup de tête, en aveugle,
en victime éperdue, et cinq minutes de réflexion
suffisent pour nous rattacher à la vie;– xm Fran-
çais, dis-je, au. lieu d'attendre qu'un tigre vou-.
lût bien s'accommoder de' sa pèad, aurait trou-
vé plus simple de prendre son pistolet et de:
se brûler la cervelle. Mais, nous autres, nous
n'entendons rien au suicide. Le suicide chez
nous estun accident, une fièvre chaude, ce n'est
pas une passion. Chez les Anglais, c'est une
passion qui a ses^ voluptés et ses raffinemeiiF.
L'Anglais raisonne le genre de sa mort, choi-
sit, discute, rejette les moyens qui lui semblent
vulgaires ou stériles en émotions distinguées;
et lorsqu'ils'arrête à un plan, il le mûrit, il le'
médite, il en sonde toutes lés finesses; et y dé-
couvre mille raretés précieuses dont il se ré-
jouit d'avance et auxquelles il serait désespéré
derenoncer..
Lorsque Clevèland, comprenant qu'il-devait
soustraire le veuvage prématuré de Virginia à
d'irrespectueux commentaires, se fut résolu à
choisir un genre, de mort mystérieux' qui au-
rait toutes les apparences d'un ^accident,: il
s'habilua" peu à peu à cette idée d'être mangé
parun tigre. D'ailleurs, s'il est une vérité géné-
ralement accrëditééaux Indes, c'est quede tous
tes genres dé mort auxquels :1a population eu-
ropéenne est exposée dans le Bengale, celui-là
est le plus rare,. le plus impossible; ot assuré-
ment le plus romanesque. Les Anglais d.3 Cal-
cutta icroïent à l'hépatiSe chronique, mais ne
missaire, d^s départaroeus, ei te dêlibératioiii
du maire' de Paris ̃ ̃> .:» -:j
Aitt'Hciu qu'il y aurait jmiîosaibitifé maté»;
.rielle à maintenir le, joucd'trijetd'ifixé^our \®i
élections générales; r '̃ e~: .'jr: :̃ >
tiSijr.le rapport du niiEistre.doii'iîitërfeur,
Décrète \rrh\i j
1° Les élections 'générales dêfe ïSpïèsentans du,
peuple auront lieu le dimanche 23 avril.
2.1 L'assemblée. se réunira 16 4'mai pruchàuii
Legmx^r^^0^mi!ôirew»^B^e'frà7içmst,
CitoyoîîV, '̃' ̃ '̃'
Vous nvez connu, vous avez- apprécié les
motifs qui ont décidé le gouvernement provi-
soire à reculer jusqu'au 5 avril 'les élections
des officiers de la garde nationale.
• Cet ajournement -nécessaire ne -permettrait
pas de commencer le 9 les élections des repré-
•sentaiis du peuple.
Avant d'en fixer définitivement Vépoquo, la
Gouvernement provisoire a voulu consulteç
l'opinion de la France entière. '̃
Les commissaires des départemens ont été
interrogés; leur réponse, presq^o unanime,,
c'est qu'en, doit difléror., le moins possible, la
convocation du peuple. Des pétitioiK nom-
breuses nous ont exprimé à cet égard lés vœux
les plus prossans.
Le mémo sentiment domine dansTimmensa
majorité do la pppulationparisienne.
Le Gouvernement "provisoire se erriiraiteou-
pablo s'il gardait dans ses mains, sans' la plus-
impérieuse nécessité, le pouvoir exceptionnel
et temporaire que cette nécessité même a fait
légitime, et dont notre dëvoûment à la Répu-i
blique fait tout l'honneur. ̃:̃•'
Le 'Giauvernemeiit provisoire n'a :donc été
décidé que par dos difficultés matérielles à re-
mettre le jour des ̃ élections générales au 23
avril etja réunion de l'assemblée au 4 mai.
C'est à'vous, citoyens, d'achever l'œuvre gé-
néreuse Tjoe vous avez entreprise. Là Répia-
bliqueest fondée; 1111 lie intrigue, nulle tenta-
tive insensée ne prévaudra contre clin. Le peu-:
plo le veut-; il saura défendre ce qu'il a su si
vaillamment conquérir.' Qu'elle s'organise sur
do larges bases j-quo la constitution prochaine,
fasse passer d;œs les institutions et dans les
lois les grands principes de notre révolution
quevvos choix préparent le règne de la Liberté,
de l'Egalité, do la Fraternité.
Grâce à votre concours, citoyens, le Gou-
vernement provisoire a pu porter jusqu'à ce
jour le fardeau des affaires publiques. Il ne
veut pas, il ne pourrait pas retarder d'une
heure la moment où il déposera/le pouvoir
dans les mains de l'autorité souveraine, seule
capable dé répondre à tous les vœux de la
France, seule assez forte pour diriger les des-
tinées do la République dans ces voies où
l'impulsion magnanime du peuple les a lan-
cées.
No perdez, donc pas de temps citoyens,
pour discuter les idées et les hommes: quo
ceux-ci soient par leurs :principes, par leur
vertu, par leurs lumières, parleur pureté-, par
leur amour de la patriotes vrais Représentans
du peuple, et l'Europe saluera l'assemblée
nouvelle avec le même enthousiasme qui ac-
cueille partout la révolution que le peuple a
faite, et qui engendre la plus puissante des
propagandes: celle qui est inspirée par l'ad-
miration!
Au nom du peuple français, le Gouverne-
ment provisoire, ̃ .i
Vu lo décret qui fixe au 23 avril les élec-
tions des représentans du peuple,
Arrête
Une première publication des listes électorales
aura lieu lo 15 avril; les rectification?,, additions,
etc., etc., se feront dai;s les mairies du, iô au 20.
La clôture des listes aura lieu lo 20 .à-midi.
Le ministre de l'intérieur et le maire de Paris
sont chargés de l'exécution du présent arrêté.
Fait à Paris, en conseil du Gouvernement, le 27
marslSîS.
Les membres du Gouvernement provisoire,
AHMAKD MAUBAST. GARXIEK-PAGÈS, AEAGO,
A1BKHT, MARIE, CRÉMIECX, DUP0XT (de
l'Elire), LOUÏSBLAXC, LEDllU-ROLLW, FLO-
CON, JCAM.UITINE.
Le secrétaire général du Gouvernement
provisoire, pagnerbe.
Rapport fait au gouvernement de la République
par le membre du Gouvernement provisoire,
ministre de l'intérieur.
.Citoyens, V
Le chef d'un déparlement ministériel ne
peut déléguer que les pouvoirs dont il est lui-
même investi.
Aux termes de nos décrets, les ministres ont
le pouvoir de décider toutes les questions qui
étaient autrefois réglées par des ordonnances
royales. Mais le pouvoir législatif est resté tout
entier entre vos mains. Il suit de la que tou-
tes les mesures prises par lés commissaires du
Gouvernement provisoire dans les départe-
mens.ne peuvent avoir force de loi qu'après
avoir reçu votre sanction.
Je soumets, en conséquence, h voire exa-
men un arrêté pris par le commissaire que
vous avez envoyé dans le département. du Rhô-
ne. Obligé- de pourvoir à une situation extrôj,
mement pressante, le citoyen Emmanuel Arago
croient pas aux tigres,– aux tigres quj man-
gent des Anglais. Ceux de ces animaux qui
sortent des îles du Gange ou de la Jumma, et
qui s'aventurent dans les gradaesjufigie?, sont
l'occasion dechassos très brillantes .durant les-
quelles on ne leur donne à manger absolu-
ment que des Itidiens-Mohaoltes;– des Anglais,
jamais.
Cette particularité avait piqué d'honneur sir
Clevèland, et à mesure qu'il y rôiléehissait da-
vantage, une envie sérieuse lui vint de gout-
ter les émotions rareSj presque inconnues' de
ce drame à deux personnages un tigre, un
homme, –joué la nuit, au clair do la lune, avec
le désert silencieux pour spectateur, et Thori-
zon-rougeùtre pour toile de fond.
Ainsi donc, il brisa son couteau de chasse et
jeta les capsules de ses pistolets. Après quoi, la
nuit se faisant, il sortit do sa cachette, où il
était retourné remettre ses pistolets dans leurs
fontes, et vint s'asseoir à quelques pas do dis-
tance des deux quartiers de chair qu'il avait
empruntés à son cheval en guise d'appât. L'air,
en passant sur celte chair déjà meurtrie par la
chaleur, en dérobait les effluves, et courait
ainsi chargé d'allèchemeris et de senteurs se
répandro au loin dans la plaine. Sir Cleveland
en fut même incommodé, et se choisit une ax.%
tre place à quelques pas au-dessus du vent f
de la sorte, il put respirer une brise moins sus-
pecte, mais saturée dos parfums amers dont
l'imprégnaient les gruyères et les mousses,
réveillées par la fraîcheur de la nuit.
C'était une nuit calmé*, une de ces niitj
Treizième aimée. '̃"$* 4338.
~i3~5~~r~tt~'N
• M.nOD?SS"4i!)-fïrxi?rnA'rKt:î'î,T;ÀV!refcûE.-
̃Toutes le.-a "tiàfides m. ffiCiàinMifâiâ rc!5Cv*f&n Bcr-
Tice.dos abtwn'ïmens stmv«n;t Uii êU-o
:• RÈDAC11ON. r 'j
M. NEFETZER, ^r,iiËiAi;!E"uKnA.nÈa.«;Tios; t
Toutes les lettrés etccannumiçatrç)4s/eîi>tiYcsà-la.rt-
̃'dactioii.doivénUluî'ôtrea'iressf-es'çHîf'ovrciiûx.dùjbur-
nal.Toutq lettre non afir.mohieesl.^ifB^ssfcnieàH refiisée.
Lesartiftlesonvpy^jet.iioninsérésnçspB^pijs rendus.
@S S'ABOSSl À PARIS, j
~a~~ ~ta~rtl~se~~n~~ ~~i~
jy~ {.Semait. Tsoia
'ü2p~rtemi~s 1~ ~~c f 1 i
1" -ffJt.'a«. $te niais. Trois mm
̃̃i:J*kLJ&i\JEBA
k u~emens qat~nt nes t~Rvts ce coaqu
u'll~f~l~~L9.
Poat ~p.ü~~l,~s Tes ,ios~rtion payéee s'adré?&e~
t'o'ar '{oBtes~Tes .m.~Br~o~s ~ay~ee, s~Jrcsscf
.Sette'~é9~abe dfs'~AOttçea, pluc~ ~te 1a'BSUrs~B.
:l' .ma~s i. ° 1 k
'J Paris, %i mars.. J
,.w.wu~ · t~
· e. '{.
.A~ ~>E!m't~w ;~l~~a~a-
't-Y-~
• ^Ônë1 question nous est poste
& :Êonrmentsè -fait-il qu« la Tresse, après avoii
'^re le premier jourjral h crier: Confi^ce!
·. Cosfi'owf. à dire qu'il île fallait.pasattcnare
̃ lo percepteur, qu'jt fallait le devancer; que
^i^fiiétaitJa-moœëR* 4'«efe»t»4e la Tenté, non
d'en vendre ;̃ que toute pensée de réaction de-
s vait être écartée que toute idée de régence
devait être repbusséc que la France, tout en-
tière, afin d'étouffer le germe de toute guerre
civile, 110 devait avoir qu'une seule ppns^e
Aider l'établissement d'une république ne por-
tant atteinte ni à la paix, nia l'ordre; comment
se fait-il que la Presse soit passée si rapidement
<3u concours à l'avertissement, et de l'avertis-
sèment nu WSme.
̃ A ceux qui nous interpellent, nous répon-
.drons
La Presse n'a t ni do sentimens ni de
langage.
Ce qu'elle croyait la 25, 26 et 27 février,
elle le croit encore; et, pour le prouver, elle/le.
recèle -dans les mêmes termes « Aujourd'hui,
»iîa régence serait un anachronisme. Elle ne
>> nous donnerait pas de force, elle nous en:
» Voterait. Elle attirerait sur noas deux fléaux
» la guerre civile, la guerre extérieure. Con-
» servons" la République. Mais, pour la con-
» server, il faut la vouloir; grande et puro 1
» C'est grande et pure que îïous la voulons.
̃̃ » Toule autre' forme de gouvernement, serait
-B une réaction contre la réaction 1 ce serait un
ïh anaiblisicment, ce serait une division. Point
» de division nous avons besoin d'être unis"!
» Point d'affaiblissement! nous avons besoin
» d'être. forts! Pas de régpnce!– LaRépubli-
.'̃̃.»: quel mais Ja République évitant ces deux
• » écueils l'esprit de -coterie, l'esprit do réac-
» tion. Ne vous hûtez pas de destituer, afin
» d
.» Tiisez, ne désorganisez pas. »
Si la Presse a changé do langage., citez -nous
donc un mot, un seul mot que nous ayons si-
•gné-depuis le 24 février, qui contredise ce que
inous signons aujourd'hui ;-si vous en trouvez
un seul, riousdéposons notre plume entre vos
mains, et nous nous vouons au silence. Trente
numéros à feuilleter, cent colonnes à ljre, ce
n'est pas une si grande peine à.se donner
;jfJ6iis-nbus sommes écrié Confiance con-
lîançe parce qu'il y avait parmi las noms des
onze membres du Gouvernement provisoire,
.un nom qui surtout nous inspirait la confian-
ce le nom de Lamartine! parce que cette
{•pnfiançe s'était encore accrue par l'admira-
ble courage avec lequel l'historien des Giron-
dins avait écarté d'une main, sur la place de
niôtol-do- Ville, le drapeau rouge, le drapeau
autour du Champs-de-AIars, pour agiter de
l'autre main, avec transport, leidrapt»u du
tour au monde.. f
Nous nous sommes écrié: Confiance Con-
fiance parce que de-, toutes parts autour, de;
.Bous nous apercevions concours el^" con-
corde des vainqueurs ̃ ot; pas de vaincus
des efforts et pas de regrets. U semblait que
lé passé rie fût: rien, que l'avenir fût tout.
Nous nous sommes écrié ^Confiance Con-
fiance parce que, jugeant par nous-mêmes
Jes écrivains du Natfonal et de :1a île forme,
'd'abord secrétaires, puis tnemlfes iiu Gouvér-
nemeritVprovisoire nous .imaginions qu'ils
sauraient trouver quelque chose, de plus pres-
sé à faire que d'imiter tout. ce qu'ils avaient si
ÎEévèfement blâmé sous Te gouvernement dé
chu l'esprit de coterie l'esprit de téaction
l'envahissement des places; l'avidité des po-
sitions, masquée sousl'mtolërance des opi-
-nions. '̃; •̃̃ ̃̃' ̃
Nous nous sommes écrié Confiance l.éun-
Nous, nous sommes ëcrië: Confiance !.cpn-
fiance 1 parce que nous pensions que si aucune
Vrésistanco ne s'éleyait, arfbune lutte ae s'en-
gagerait, et qu'il importait que la République
fût proclamée de droit comme elle. -avait été
proclamée de fait, sans opposition, :sans divi-
̃ '-tiORi ̃-̃ "'̃' '̃ ̃ ̃ ̃ :-̃̃̃
Nous nous soriimes écrié porifianco Con-
fiance! parce que nous savions que sans con-
fiance, point db crédit, sans crédit, point de j
.;̃̃̃; ÏEtllLÊrON BE U PRESSE
;V V jjç 28 stars -184? ̃̃;•-̃;• ̃:
̃! :wm et tigbe (J). ̃- ̃}
̃ vx-: ̃̃
Au fond de l'une des rides creusées dans le
soV.ciesj.rmglespar le. passage des eaux, à î'é--
poque des grandes pluies, et que recouvre une
végétation si touffue qtf elle' en est presque irn-
pénétfable, se tenait couché, méditatif et tran-
qiiille, sir Georges Clevèland,– son cheval é^
ventre, près de lai..
Sir Georges était un cavalier d'une force et
(i'ane aisance prodigieuses. Aussitôt qu'il eut
réussi à prendre dix. minutes d'avance sur la
petHfe troupe dont il dirigeaitla battue, il avait
avisé cette fosse riaturelïè-défenôûe par l'en-
fchèvêtremcnt "des feuillages, et y avait dirigé
ion cheval en lui tenant la. tête basse et en lui
serrant les flancs avec tant de puissance, que le
ghount, lancé comme; une flèche, avait tra-
versé cette muraille épineuse et s'était engagé
aa plus profond- île la crevasse. LJhomme et
(t) Voir la '-Presse des 18, 19, 21 22, 23, 24, 25 et
2ô mars.
.travail, sans travail, point d'ordre sans, ordre
f :>oint d'autorité, sans autorité, point de li-
berté. J
Nous nous sommes éci ié Co»n\mce 1 Con
fiance I parw qu'il était manifesté pour nous
que si la confiance déteignait, U>5 banques sus-
pendraient, le* ateliers se formeraient, et que
D l'ouvrier, n'aurait plus gu'à, choisir entre cette
rodoutablo alternative ou de voir expirer de
faim fa Camille, ou tl&- 4éslipu&&&- t\&??É
piïlagp sa révolution, son œuvre, sa gloire,
son avenir! • ̃ ̃ ̃
Nous nous sommes, écrié Confiance Con--
fiandel parce qu'elle était en nous, parce que
nous saluions dans l'établissement do IaRépu-
blique l'àvénement des idées, l'anéantissement
dos' abus., ,̃
l Nous nous sommes écrié ConfîanceT Con-
fiance! parce que do;Ia hauteur des barricades
nos yeux voyaient déjà au loin se lever pour
la France une politique toute nouvelle, une
sainte-alliance des peuple?, une. ivJaste confé-
dération républicaine, industrielle, commer-
ciale et maritime, qui pourrait s'appeler-:
les ÉTATS-UNIS P'EUROPE, qui aurait éscon-
:grès, sa fiotto-, son armée (armée .considéra-,
blemontréduite, volontairement recrutée, lar-;
gement soldée, sévèrement choisie), là même
monnaie, le même système métrique, les mô-
mes bases^ d'impôt, le même maximum d'heu-
res de travail, le môme minimum' de salaire,
etc., etc., etc. >
Cette confiance, qui rie demandait qu'à-
grandir, n'a diminué qu'alors que nous avons
vu combien étaient petits les hommes qui a-
vaient: à remplir une tâcho. pî grande, tâ-
che facile à la condiliou de rester' (tans les
hautes régions des. idées, et de ne pas I plon-
ger dans le tourbillon des détails. V,
Cette confiance ̃ n? disparu qu'alors que
nous avons vu les membres du gouvernement
provisoire se faire à la fais souverains et mi-
nistres river le définitif au provisoire; accou-
pler l'arbitraire et la liberté'; douter de la rai-
son» des senOmens et do l'adhésion du pays.
en donnant mission à des commissaires revô-
lus-dé pouvoirs inimités,
la terreur, lorsqu'ils n'aurnient dû faire appel
qu'à là conciliation et a la confiance desti-
tuer en masse fonctionnaires rétribués et fonc-
tionnaires gratuits briser l'inamovibilité et
l'élection semer la défiance etîa déconsidéra-
tion par les choix les plus- significatifs et les
plus déplorables; gaspiller dès heures dont
toutes les minutes sont des millions; rétracter
le lendemain les déclarations de la yeil le; dé-
passer, enfin, en trente jours, toutes les vio--
lences et tous les abus de dix-sept ans de
règne! :̃ V •
S'il y. a .dans; toutes ces; paroles une seule.
exagération, qu'on la relève! Ce no sera pas la
Presse qu'on démentira, -ce sera le Moniteur;
dontnous avonslà, sous l'es yeux, tous les nu-
méros dëpùis lé 2~. fevri~r;:jësqn'à célqi de ce
méros depuis lé 24 février, jusqu'à celui. d.6 ce
\oaf%1 Mars, x4«jTOr^ncrace laireintsê 'àes
élections au 2â avril et la réunion do .l'assem-
blée- nationale au 4 mai.. v..
EMILE DE GIRARDIN._ ̃
ls lirirnow a i, a i
m Résistera tout pouvoir quis^iveugleèst, dit
on, sagesse et devoir. C'est une incontestable vé-,
ri té; Mais on part de là pour déclarer que le' gou-
vernement provisoire s'aveugle, et qu'il faut lai/
résister. Nous ne discuterons pas si le gouverne.
nient s'aveugle ou ne s'aveugle pas. Ces ques-
tipas-là ^e; tranchent: par là négative ou l'afiîrma-
tive, suivant le poiiit de vise où l'on est et MM.
Guizot et Dtchâtel appelaient;aveug]e une 'opposé
tioa que r.évép«ment a démontré avoir, été très
clairvoyante." Nous diroos seulemen t .qu'un gou-
vernement provisoire -w'esl .ftBf., Qêftnitif, -qu'un-
.gouvemeinent dont, les pouvoirs vont finir '
ordinaires, et que, si vraiment il est aveugle, l'a-
veuglement, on en conviendra, ce sera pas de
loagaa durée. » •••̃
] ̃̃̃ ;;E.A "PBESSB-iïtf WÀflPioîyAïir"
S'il est vrai, et nous' no le contestons pas,
qu'un gouvernement provisoire ne soit pas ûé-
finitifj d'où vient donc qu'il agisse comme
s'il était définitif; d'où vient donc que le
gouvernement provisoire que nous avons
vu à In trihuTie do la rhamhTn' dns df»-
le cheval avaient passé si rapides et si droit,
que lés branches à peine froissées se redressè-
rent d'elles-mêmes,étque la trouée se referma.
Les pierres roulantes1 firen t > trébucher le
ghount qui chancela et tomba sur ses genoux
au fond du ravin. Mais sir Georges avait déjà
quitté là selle, et, d'une .main essuyant son vi-
'sagé dMiiré par les- épines de l'autre il tira
son couteau dé chasse et le plongea dans le
poitrail du cheval;. ̃'•' V y
-'Le pauvre ghount expira- sans pousser uri:
gémissement.- ̃'̃'̃ :< ̃• -'̃'̃•'i ;1^ ".•̃r:
Bôtr, dit sir Georges,7 l'odeur du cadavre
en serépandanfavix environs, guidera le tigre
jusqu'ici. Ne remuons plus -et attendons que
la chasse, fatiguée de me chercher, ait tourné
bride vers Dignagup, .<̃
Au' bout de .quelques minutes, il entendit
sonner les clairons, qui rappelaient, et sentit
trembler le sol-sous Le pied des chevaux lan-
cés à sa recherche. Trois fois lacavalcade. pas-
sa près de .la ravine, .et trois fois elle s'éloigna
sans;que ,1a pensée vînt, à personne que, sous
ce réseau serré d'épines et de branchages, se
tenait blotti sir Cievelànd. ̃
La nuit vint et sir Georges aperçut par des-,
sus sa tête taïtteur dès feux allumés pari les
chasseurs. Il passa la nuit comme'il avait pas-
sé le jour,^assis sur son cheval égorgé. Il pen-
saît'qué sans dôutô on avait placé dès cipayes'
en sentinelle, non loin de l'eridroiE oU il avait
disparu, et que s'il écartait Ie8 branches pour
sortir de"sa retraite, il serait infailliblement dé-
couvert il prit donc patience et ne remtia non
i L: i:
I putf% se proclame? lui Sïême p| |aps
-.[autre droit que çon propre ass"elitimenj ^n's- s
œfaller à J'Hptel -,de-, Ville 5'emparef de
i-Ttous les iqinistère"?; J'où vjent dont qu'il
s ait, le 26 février, décrété la République, san»
attendre quo la "Nation ait été consultée? D'où
vient donc quM-no'se soit pas borné à 4onVo-
quer le p!u" pyonlprêmbrit possible l'assemblée
nationalo et qu'il nc^sajpjt pas rcnj£jcm4 siriç-
i; teraent dwi^l%iiy^tS«»mesuresulLnrfflvn^'
D'où vient donc qu'il ait porté la coignéo dans
tous los services publics et que sous prétexte
de les réformer il les ait à peu près tous dés-
organisés ? D'où vient donc qu'il ne se soit
pas même arrêté devant ces deux barrières
l'inamovibilité do la magistrature, l'élection
des conseils généraux et des maires? Était-il
donc si urgent, pour ne citer qu'an, seul
e5ëmp!e,de'dissdudrelé conseil municipal de
ta Seine, présidé, par M. A^ago ? Pourquoi ce
matin encore, avoir supprimé la .commission
de sùrveiliance instituée près la caisse d'a-
mortissement et près la caisse des dépôts et
consignations? ̃• ̃• ̃ •
« S» le Gouvernement provisoire est aveugle,
» Tàvèuglement, 'iiivs-vonsy ne sera pas de
i> longue durée. » Qu'en savez- vous? qu'cii sa-
vons-nous? Hier vous insistiez pour que les é-
leçtions générales ne fussent pas différées;
\&' Réforme ht le 'tforiiteiir vous annoncent v
ce thatin qu'elles sont retardées'de' quinze,
jours .quelle garantie^ ,'a-t-on qu'un nouveau
délai ae^'spià;p.ais.a'c1cp-Tçlê par les rii5mes fai-
blesses aux mêmès"pxigences ? Et qu'importe
d-'ailleurs la d'urée de l'aveuglement c'est par
les actes et non par los heures qu'elle se.mc-
̃sure. •̃̃;̃: I ̃̃•̃
Parce que le Gouvernement provisoiro n'au-
~u~~S ~=~~ ~rt~s~-
naires inoffensifs, les magislrats inamovibles,
les employés les plus obscurs qui auront passé:
sous la faulx de la destitution, eh, auront-ils
été moins implacablement moissonnés'? Parce
que le gouvernement provisoire n'aura duré
que soixante-dix jours, tous ceux! qui étaient
riches encore leâô février,– lo lendemain delà
République, et qui.sont aujourd'hui ruinés,
flétris par la faillite, en auront-ils moins cruel-'
lement perdu l'honneur et la fortune ?
« Les questions d'àveugleinent se tranclwiUy
»ditos-vous,^ar la négative ou l'affirmative. »
Soit, enlre vous et -nous, quo la Misèro plai-
de et que la France prononce I ''̃ '1
Si les écarts du Gouvernement provisoire rie
ruinaient que les riches, nous pourrions dire
avec .vous' –C'est te polit nombre, c'est l'ex-
ception niais ces écarts ôterit mênio-aii-tra,-?
̃vai.lleur le pain qu'il avait tant de' peine à ga-i
gner! La Franco en est déjà à l'attermôfement
de sos échéances, à la violation du plus sacré
des dépô'S: puisque les épargnes qui lui avaient
été confiées. nosont plus, au-dessus de 100 fr.,
remboursées qu'à ternie, en bôris du Trésor
ou en rentes.. ';i '̃̃ ̃'
Jctoz un .rogarJ en arrière, et voyez queiï
chemin vottSjaTe?;^j^fàjt (m trente Joursiur^
la pente de la ruine! En vain vous essaieriez
de-prétendre ique tant dé désastres n'ont pas-
pour cause les ^ùtes, d,u GpuYernerilent pro-
visoire, qu'ils sont les conséquences de tout
changement de régime I La part de ce qu'il y
a do vrai et la part de ce qu'ilyaâé faux: s'ont
faciles à faire dans ̃cèUe^allégaliori"; il -suffit
pour cela rî'oTïyrir le Moniteur:
t iü t~
r~l6t lûâU.
-25 juillet, cours du. 5
28 juillet. 5 0/0 100
» 1 3 0/0 78 C iO
La Bourse se, rouvre le 5 août 5 0/0 loi' 50
• » ̃̃ ̃'̃̃••̃- 3 0^0 7g j
9 août, gouv* dëiinitif.' 5 0/0 103 7â fc
'̃, .» .'•'̃ 3 0/0 77 50g
23 février.. ̃ 5 0/0 «6 10
̃;»- -i.-j i: ̃; 3 q/q .73 7ej
.7 .Jaars,a République. • 5 0/0 89
,»' \'r • .̃3 Ô/O .56 58
'̃27, 'mars. é. 5 0/0 6î
̃i' '̃' '̃ ̃̃ '̃'̃' /•̃ 3Û/0 40 :-5O
Nous nous abstiendrons de faire aucun rap-
prochement entre les çoiirs dû 24 juillet et du <
9 août, pu des 28 juillet et 5 août 1830 nous <
ne voulons, pas abuserd'un trop grand avan- i
tage; nous nous bornerons aux rapprocaemens 1
suivans,: ̃ •
plus;quë l'une des souehes mortes qui gisaient
au foùd de la crevasse.
Le lendemain, ùa peu avant l'aube, il en--
tendit résonner l'air particulier queles conduc-
teurs d'éléphants ont coutume de sonner, pour
annoncer le départ..
Il comprit que-; stupéfaite et découragée, la
chasse allait TebroasserebemiB. En effet, il se
dressa doucement sur la pointe des1 pieds,, et
ayant écarté, avec: précaution quelques-unes'
dés branches les plus touffues, il vity par une
imperceptible éclaircie, tout le cortège défiler
àuloin du côté de Dignagur- Il put reconnaî-
tre ses meilleurs amis au mouvement qu'ils
faisaient pour se retourner 'sùp leur cheval et
envelopper d!un dernier regard cette jungle
fatale où ils avaient perdu Cléveland. Il ne de-
vait plus les revoir; il leur dit adieu; dans son
cœur, et il lui' sembla qu'en S'éloignant ils
emportaient sa vie. -V
il vit en même temps vingt soldats de la
compagnie des cipayes s'arrêter sur une petite
éminence, et faire leurs piéparatifs^ pour cam-
per en cet endroit. Il devina qu'on les laissait l
en observation, etil en fut content.-
̃^ lis retrouveront peut-être demain matin,
en battant ee côte-ci da fourre, quelques restes
de moi-même, pensa-i-il, qu'ils emporteront
pieusement à DigèaguF,.et que mes amis re-
tourneront déposer; à Calcutta,: prè3 du tom-'
beàu de ma mèrô :V
Aurestejle voisinage des; cipayes ue parut
pas lo gêner, car il connaissait' la coutume de
ces braves gens,c et U: prévoyait bien- qu'ils se-
Lo 21 -févric^PtS àépublijijue' est proclanié.Qi
la bourse reste'fennéejÛ9q'u,làu Tmar1*– tlouze
jours. Le 23 février, la bôur>«arvail fermé sut
les coùfs suîvhft* 1 ̃ <• ;».
r~.xt vt r~,t~ ·; i~ t
5 0/0 dernier eoars, -H« fr,'># cent.
3 0/0 'c' 73 7ff
Lo 7 mai&. fâ Bpursc est,pnvorto
50/0 \« cours. 97 r. 30=c\; cïornior, 89 f.
qp ~8
y~7~r a~ .r~`i
Baisse sur le 3 0/6727^^10 cent
30/0, 1T 7a
Après une bafsse aussi considérable. après
une clôture et une dictature de 12 jeurs-, il y
avait.lieu d'espérer que les cours se relèveraient t
par l'affermissement do l'ordre, et que par l'af-
fermissement de-l'ordre la confiance se rani-
meraU; loin de là! Aujourd'hui, la Bourse a
fermé sur les cours suivans
50/0dernier cours. .150 00*
3 0/0"ir ™ 40. 50
• -Baisse totale sur les cours ;du .23- février
5 p;b/o. 56 if»
3 p. CTO. > .I;#_33' 20
Baisse partielle sur' lés coûts' du.f"mars- •
• 5 0/0..̃̃,•̃ '.il.1.1 »>
̃̃ 3 0/0..1..v.ï.v:v.'iV.'>. 15 5Ô;
v Conséquences Le' changement de régime,
là, i}épubiique,.mise- à la plaïe de la Royauté, n'a
causé qu'une^épi-iéciatiotide 27 fr. 10 c. sur le
5 0,$; le Gpt^rnèmeiit provisoire, en éloi-
gnant par. ses fautes la confiance au lieu de la
ramener, a poriéjmi eré.dit public une atteinte
plus grave encore qm belle qu'il avait déjà
reçue par la chute du trône, tar. cette atteinte
se, résume dans une nouvelle baisse do 29 fr.
iùrleSÔ/Q.J, [^: ;_r.; ,•
~>f>~
fë notre crédit, si on né l'expliqué pas par les
autes du gouvernement .provisoire? La paix
îst-ellc en péril? La guerre nous a-t-elle été
iéclarée? Non, loin de là; partout la révo-
utiqn gagne en Europe et nous sert de boule-
vard contre .la guerre; partout les rois sont
lésarmés partout la liberté de la presse brise
es ciseaùi.do la censure et nous protège
Rentes ;5 0/Ov. '̃ 146,753,935
3 0/0. 65450,542
Chaque baisse de 10 francs sur le 5 '0/0 é-
luivaut à la porte d'un capttal de plus de 290.
rîillioris ;"chàqué bàis£e*di3 10 francs' sur le 3
i/O équivaut à' la perle d'un capital de près de
t20 millions.; chaque baisso de 10 francs, en-
in, sur les 5, 4 .1/2, et 3 0/0, équivaut à la
ierte d'un capital de plus de 6.00 jnillions l
'aites donc le' compte.
Si là dëpréciatien^encorc se bornait aux
ours des rentes et au taux des actions de cho-î
ains de fer 1 mais elle s'étend à toutes les va-
eurs, sans eu excepter mémo les immeubles
bs mieux; situés. La ;phis petite faute commise
iar le gouvernement provisoire, un' funeste
etard, une question ImcônsMérée, une np.-
ninalion fâclieuse,– se traduisent pardés pertes
le– i 00 WMM(jnbr6eia-ite~:Taut-i Ï^Tp^ Ta* pêînT?
u'on y songe, et cela ne nous dônHe-t-il -pas:
9 droit de dire^uô-riest par .Ics.actes, et' non1
;ar.-les heutés, q\iê se • mesure râveugiérneBl,
u gouvernemiBritpTOTÎsoire; aveuglement que':
éfend le National, -et eontre lëquél_jproteste la
*vesse. ;̃̃_̃ '̃j: ̃'̃
̃"̃ -y.' ̃ '̃•£. G. •̃-
~i:,J
̃:̃̃̃̃' Ni INTERVENTION DIRECTE,
• NI 'INTERVENTION DÉGUISÉE I
M. de Lamartine, dans la réponse qu'il vient
le faire :à une dëputaliori dà l'émigration po-
oriaisé qui; s'est:. présentée .hie'r'à l'Hôlel-de-
rille, .a maintepu, avec uno fermeté dont on
(oit, Je féiiciterj. les. principesqu'il avait posés
[ans son manifeste aux puissances.
Là dépùtatïon venait demander que le gou-
ernement fournît des armes et des subsi-
les pour permettre aux Polonais d'aller prenr'
l.repart àl'insurreetion qui déjà a éclaté dans
éur patrie.y;El!e demandait, en ;outre, que la
?ràricé s'engageât directement dans la lutte.
M. de Lamartine a" repoussé tous ces modes
l'intervention. Qu'on lise plus loin sa réponse
ille peut se résumer dans ces quelques mots;
[ue tout homme de bon sens adoptera comme
e. programme: qui convient le mieux à la
?ranco « La République est républicaine sans
raient ivres avant le coucher du soleil.
Le- moment suprême était venu.
Dans.lanuit qui avait précédé celle qui s'ap-
prochait, il avait collé son oreillëà fleur dé terre;
et il avait distinctemerit entendu rugir la ti-
fTesse, laquelle, sans doute, effrayéede cette
invasion d'hommes, de chevaux, d'éléphaus et
4e fanfares dans les sollitudes de sa retraite,
s'était enfuie avec ses petits à quelques milles
plus loiffj et revenait de temps: à autrerôder
aux environs. "r- ̃̃̃'•'̃' ̃̃̃- ̃̃̃ V
II. prit son couteau de chasse et dépeça tran-
quillement son cheval mort, dans les chairs
duquel il découpa de longues aiguillettes. En-
suite, taillant les branches eise faisant un pas-
sage plus- comnicfdé, ir tira lés quartiers sàn-
glans hors du ravin et vint les étaler sur le
'gazôri rougi par lès derniers feux du soleil. 7
Ces" préparatifs achevés, il prit ses pistolets
et en enleva lés capsules. Quant à son couteau
de chassé, il le mit sous ses pieds et le brisa
près de. la poignée. ̃. -!̃:•̃
De la sorte, il se dépouillait de tous ses
moyens de défense. ̃̃̃;
ï\ avait peur qu'à l'heure décisiverun;cri de
sa chair ne lui inspirâ.t la lutte, et qu'arraché
au suicide par l'insUnct 'dè'.la vie, ili n'eût le
funeste bonheur' de triompher du tigre cela.
s'étaitTu.; -V.r,. v."v: -r^r.v -̃̃̃̃̃̃̃̃'̃
U ne suffit, pas" d'êtïe; travaillé du spleen;,
mais il faut être Anglais, et Anglàis-Iridou,
pour comprendre le sang- froid féroce et calcu-
lateur de J'homme dëterminé à mourir.
Un Français, avec. sa -fouge irréfléchie et sa
», doute. Elle lo «it à haute voix an monde.
Vîiais la llépubli'iuc n'est en guorre ouverte
» ni sourde avec aucune déflations, avec au-
» cun des gouvernemens existans, tant que
» t es .nations et ce» gowvernomens ne se dé-
«"clàrent pas eux-mêmes eh guerre avec elle..
» Elle ne -fera donc, -ello ne permettra vôlon-
'•'» tair'ément aucun ar te d'agression contre las;
» nations ^ermaniqiic5!. » t C'est précisément
cq gue nous demandions hier «^ffftiipps do la
Belgique, "et cette règle de loyauté doit Otré oh-
servée vis-à-vis d'elle,, d'autant. plus fidèle-
ment, qu'ello est, comparativement à la Fran-
ce, plus petite et plus faible. Soyons fidèles aux
principes et à notre parole envers tout le mon-
de, mais surtout envers les états de second
ordre! 1
Div reste, la députation polonaise a montré
qu'elle était digne d'entendre le langage qui
du' a :été tenu, a Nous partirons sans armes, »
à dit un dé ses membres, aux: acclamations-do
ses camarades. La, France ne peut pas empê-
cher les Polonais de rentrer dans leur patrie,
de prendre part aux luttes qui ne sauraient
manquer de s'engager, qui ont commencé dé-
jà, pour la reconstitution de leur nationalité.
Mais il faut qu'elle reste matériellement en
dehors de ces luttes où sa cause, à -elle, n'est
pas engagée. En allant porter leur concours à
leurs frères insurgés,, les Polonais usent d'un
droit incontestable. Ici, il ne s'agit pas,
comme dans l'affaire de Belgique d'aller
révolutionner à froid, et par .des mains en
grande partie étrangères, un pays qui n'é-
prouve pas le besoin de changer d'institutions.
La révolution bout déjà d'urifl extrémité à
i'àiitre dé l'Allemagne. Le mouvemont s'est
décidé dans le pays môme. 'L'insurrection y
«est un produit spontané. Les Polonais-résidant
à Paris ne dénatureront pas ce mouvement en
allant s'y mêler. Co sont dés tronçons perdus
que. l'ancienne patrio'a besoin de retrouver
pour revivre tout entière. •
D'ailleurs, si l'heure de la résurreclion a i
véritablement sonné pour la Pologne, c'est avec J
4e,concours même de l'Allemagne que cette eu- J
vrc doit s'accomplir. L'Allemagne, aujourd'hui c
régénérée, a dos restitutions à faire à la Polo- (
gne. Il faut quo l'A'ûtricHb:i"r.oïtituo Cracovie. '1
II faut que la Prusse '̃̃ restitue Posen. Trois [
puissances se sont partagé, il y. a près de qua- <
tre-vingts ans, les dépouilles" de la Pologne. 11
faut que toutes les -trois rendent ce qu'elles I
n'ont obtenu que par la- violence. Sur ces trois 1
puissances il y en a deux maintenant qr^
paraissent être prêtes à réparer; leurs anciens c
loris. C'est là qu'est pour les Polonais lo meil– •
tleur ef le plus solide point d'appui, parce que j f
c'est là désormais qu'il y a l'intérêt le plus di- f
rect, le plus immédiat, au rétablissement de la 1
Pologne.
Le roi de Sàrdaigue est entraîné par lïrrésis- r
tible tendance de son peuple'à venir au secours
dos Lombards. Chef d'unepuissance italienne, il t
^dfiTJUaJjjïà^aiâexMutriclio de 'a Péninsule
où l'aigle à- deux têtes nè-reprësen tait qu'une a
domination' étrangère. Ainsi achève^do crouler g
Fédifice de 1815.Toutes;les agglomérations ar-
tiGcieiles" do. territoires que ladiplomatie avait
organisées îi coup de protocoles, sont aujour- s
d'hui engrande' partie 'dé.trui te=. Tout l'ancien r
équilibre de l'Europe est changé. La carte se
refait comme d'elle-même.
C'est un grand et instructif spectacle. La
France peut le contempler d'autant plus libre-
/nent, qu'elle n'a rien à perdre aux péripélies
qui se déroulent devant elle. LaFrance ne peut
qu'y gagner, sous la condition, toutefois,
Qu'elle n'y mettra pas la main. Aussi, ne ces-
serons-nous de recommander au Gouverne-
ment provisoire le respect le plus absolu du
principe d& non-intervention.
̃̃-rrr?- -̃̃.̃ l
g~YTF~~IQEJ~ I~AJ~)E~
'̃' ̃ ̃ ̃ -̃;̃ j
LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ.
•̃ ̃ -h ..̃ e
Actes officiels do GoBvernement j t
provisoire. i
Â4ODRNEMENT DES ÉLECTIONS. £
Le Gouvernement provisoire, 1
Vu le décret qui ajourno au 5 avril les élec- i
tions de la garde nationale; 1
Yu les renseignemens donnés par les com- 1
fièvre spofltanéc de suicide, car nous, ne
méditons pas le suicide, nous nous y livrons à
l'improviste car un coup de tête, en aveugle,
en victime éperdue, et cinq minutes de réflexion
suffisent pour nous rattacher à la vie;– xm Fran-
çais, dis-je, au. lieu d'attendre qu'un tigre vou-.
lût bien s'accommoder de' sa pèad, aurait trou-
vé plus simple de prendre son pistolet et de:
se brûler la cervelle. Mais, nous autres, nous
n'entendons rien au suicide. Le suicide chez
nous estun accident, une fièvre chaude, ce n'est
pas une passion. Chez les Anglais, c'est une
passion qui a ses^ voluptés et ses raffinemeiiF.
L'Anglais raisonne le genre de sa mort, choi-
sit, discute, rejette les moyens qui lui semblent
vulgaires ou stériles en émotions distinguées;
et lorsqu'ils'arrête à un plan, il le mûrit, il le'
médite, il en sonde toutes lés finesses; et y dé-
couvre mille raretés précieuses dont il se ré-
jouit d'avance et auxquelles il serait désespéré
derenoncer..
Lorsque Clevèland, comprenant qu'il-devait
soustraire le veuvage prématuré de Virginia à
d'irrespectueux commentaires, se fut résolu à
choisir un genre, de mort mystérieux' qui au-
rait toutes les apparences d'un ^accident,: il
s'habilua" peu à peu à cette idée d'être mangé
parun tigre. D'ailleurs, s'il est une vérité géné-
ralement accrëditééaux Indes, c'est quede tous
tes genres dé mort auxquels :1a population eu-
ropéenne est exposée dans le Bengale, celui-là
est le plus rare,. le plus impossible; ot assuré-
ment le plus romanesque. Les Anglais d.3 Cal-
cutta icroïent à l'hépatiSe chronique, mais ne
missaire, d^s départaroeus, ei te dêlibératioiii
du maire' de Paris ̃ ̃> .:» -:j
Aitt'Hciu qu'il y aurait jmiîosaibitifé maté»;
.rielle à maintenir le, joucd'trijetd'ifixé^our \®i
élections générales; r '̃ e~: .'jr: :̃ >
tiSijr.le rapport du niiEistre.doii'iîitërfeur,
Décrète \rrh\i j
1° Les élections 'générales dêfe ïSpïèsentans du,
peuple auront lieu le dimanche 23 avril.
2.1 L'assemblée. se réunira 16 4'mai pruchàuii
Legmx^r^^0^mi!ôirew»^B^e'frà7içmst,
CitoyoîîV, '̃' ̃ '̃'
Vous nvez connu, vous avez- apprécié les
motifs qui ont décidé le gouvernement provi-
soire à reculer jusqu'au 5 avril 'les élections
des officiers de la garde nationale.
• Cet ajournement -nécessaire ne -permettrait
pas de commencer le 9 les élections des repré-
•sentaiis du peuple.
Avant d'en fixer définitivement Vépoquo, la
Gouvernement provisoire a voulu consulteç
l'opinion de la France entière. '̃
Les commissaires des départemens ont été
interrogés; leur réponse, presq^o unanime,,
c'est qu'en, doit difléror., le moins possible, la
convocation du peuple. Des pétitioiK nom-
breuses nous ont exprimé à cet égard lés vœux
les plus prossans.
Le mémo sentiment domine dansTimmensa
majorité do la pppulationparisienne.
Le Gouvernement "provisoire se erriiraiteou-
pablo s'il gardait dans ses mains, sans' la plus-
impérieuse nécessité, le pouvoir exceptionnel
et temporaire que cette nécessité même a fait
légitime, et dont notre dëvoûment à la Répu-i
blique fait tout l'honneur. ̃:̃•'
Le 'Giauvernemeiit provisoire n'a :donc été
décidé que par dos difficultés matérielles à re-
mettre le jour des ̃ élections générales au 23
avril etja réunion de l'assemblée au 4 mai.
C'est à'vous, citoyens, d'achever l'œuvre gé-
néreuse Tjoe vous avez entreprise. Là Répia-
bliqueest fondée; 1111 lie intrigue, nulle tenta-
tive insensée ne prévaudra contre clin. Le peu-:
plo le veut-; il saura défendre ce qu'il a su si
vaillamment conquérir.' Qu'elle s'organise sur
do larges bases j-quo la constitution prochaine,
fasse passer d;œs les institutions et dans les
lois les grands principes de notre révolution
quevvos choix préparent le règne de la Liberté,
de l'Egalité, do la Fraternité.
Grâce à votre concours, citoyens, le Gou-
vernement provisoire a pu porter jusqu'à ce
jour le fardeau des affaires publiques. Il ne
veut pas, il ne pourrait pas retarder d'une
heure la moment où il déposera/le pouvoir
dans les mains de l'autorité souveraine, seule
capable dé répondre à tous les vœux de la
France, seule assez forte pour diriger les des-
tinées do la République dans ces voies où
l'impulsion magnanime du peuple les a lan-
cées.
No perdez, donc pas de temps citoyens,
pour discuter les idées et les hommes: quo
ceux-ci soient par leurs :principes, par leur
vertu, par leurs lumières, parleur pureté-, par
leur amour de la patriotes vrais Représentans
du peuple, et l'Europe saluera l'assemblée
nouvelle avec le même enthousiasme qui ac-
cueille partout la révolution que le peuple a
faite, et qui engendre la plus puissante des
propagandes: celle qui est inspirée par l'ad-
miration!
Au nom du peuple français, le Gouverne-
ment provisoire, ̃ .i
Vu lo décret qui fixe au 23 avril les élec-
tions des représentans du peuple,
Arrête
Une première publication des listes électorales
aura lieu lo 15 avril; les rectification?,, additions,
etc., etc., se feront dai;s les mairies du, iô au 20.
La clôture des listes aura lieu lo 20 .à-midi.
Le ministre de l'intérieur et le maire de Paris
sont chargés de l'exécution du présent arrêté.
Fait à Paris, en conseil du Gouvernement, le 27
marslSîS.
Les membres du Gouvernement provisoire,
AHMAKD MAUBAST. GARXIEK-PAGÈS, AEAGO,
A1BKHT, MARIE, CRÉMIECX, DUP0XT (de
l'Elire), LOUÏSBLAXC, LEDllU-ROLLW, FLO-
CON, JCAM.UITINE.
Le secrétaire général du Gouvernement
provisoire, pagnerbe.
Rapport fait au gouvernement de la République
par le membre du Gouvernement provisoire,
ministre de l'intérieur.
.Citoyens, V
Le chef d'un déparlement ministériel ne
peut déléguer que les pouvoirs dont il est lui-
même investi.
Aux termes de nos décrets, les ministres ont
le pouvoir de décider toutes les questions qui
étaient autrefois réglées par des ordonnances
royales. Mais le pouvoir législatif est resté tout
entier entre vos mains. Il suit de la que tou-
tes les mesures prises par lés commissaires du
Gouvernement provisoire dans les départe-
mens.ne peuvent avoir force de loi qu'après
avoir reçu votre sanction.
Je soumets, en conséquence, h voire exa-
men un arrêté pris par le commissaire que
vous avez envoyé dans le département. du Rhô-
ne. Obligé- de pourvoir à une situation extrôj,
mement pressante, le citoyen Emmanuel Arago
croient pas aux tigres,– aux tigres quj man-
gent des Anglais. Ceux de ces animaux qui
sortent des îles du Gange ou de la Jumma, et
qui s'aventurent dans les gradaesjufigie?, sont
l'occasion dechassos très brillantes .durant les-
quelles on ne leur donne à manger absolu-
ment que des Itidiens-Mohaoltes;– des Anglais,
jamais.
Cette particularité avait piqué d'honneur sir
Clevèland, et à mesure qu'il y rôiléehissait da-
vantage, une envie sérieuse lui vint de gout-
ter les émotions rareSj presque inconnues' de
ce drame à deux personnages un tigre, un
homme, –joué la nuit, au clair do la lune, avec
le désert silencieux pour spectateur, et Thori-
zon-rougeùtre pour toile de fond.
Ainsi donc, il brisa son couteau de chasse et
jeta les capsules de ses pistolets. Après quoi, la
nuit se faisant, il sortit do sa cachette, où il
était retourné remettre ses pistolets dans leurs
fontes, et vint s'asseoir à quelques pas do dis-
tance des deux quartiers de chair qu'il avait
empruntés à son cheval en guise d'appât. L'air,
en passant sur celte chair déjà meurtrie par la
chaleur, en dérobait les effluves, et courait
ainsi chargé d'allèchemeris et de senteurs se
répandro au loin dans la plaine. Sir Cleveland
en fut même incommodé, et se choisit une ax.%
tre place à quelques pas au-dessus du vent f
de la sorte, il put respirer une brise moins sus-
pecte, mais saturée dos parfums amers dont
l'imprégnaient les gruyères et les mousses,
réveillées par la fraîcheur de la nuit.
C'était une nuit calmé*, une de ces niitj
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