Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1846-05-30
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 mai 1846 30 mai 1846
Description : 1846/05/30 (Numéro 3679). 1846/05/30 (Numéro 3679).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Samedi 30 mai i84$
Dixième année. N" 86t9.
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Ba~Fc~nx de ta K~da~ .eé '.de l'A,nini~tr~ti6e. ~a'~oarnal s ~ri~ Montmartre, I8B.
A )L')E'CttA!
.il. IVi-rILANGIS#l Angl~i~rre, à Londres, à l'Ag.'gin. de l'Obsir- ]
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~Memo~ne, Ate~ndre, & Strasbdpt~. ~~pagne, t~Bmér.U-
braire, carrera S!'nUeronimu, et i:u~cai)B deiM (.;arretM,n"e.–
Ti'c/ie, saiu aucun frtis, chez Mer~'p6nf!fe de ta coef, à Rome.–
~ay~~cetf~mM~àtotistesoCi~dMroste:.
Tonte: !ea tettre* retatives an serviceêtreadrta5Les tettres relatives & !a rédaction dorveht être adresseea Au SECRk-
TA!BEBEt..tEÉtACTtqx.Tonte5san5èxcepttondoiventétrea{francMiM.
A~O~CES.
Pour toutes teaimatt~os pa~eM, s'adreeser de.<0het!)'e6dum&t!n
jusqu'à 4 tem'e~ & ta Soo!«<( ~~t~Mie ~ ~T~à'ee'Ïc'taBttnTS)).J a
Toute .tMertion eJ~Mumiae su consentement préalable du ga-
rant, qut a !e droit dPnt refuser. (
Demai~, 3t mai, la ~'res.
c~ondcB
wtpm&MBc h
BEa~ES B'M
PAR M. ALEXANDRE DUMAS.
Cet ouvrage, palpitant d'intérêt, embrasse toute
la 6n dti dernier siècle èHoute la première partie
du siècle prient. Œuvre de prédilection de l'au-
tcar de la REIKE MAR&OT, des TROIS MOUS-
QUETAIRES et de MONTE CHRÏSTO, H est ap
petë à reproduire le succèsSi éclatant et si popu-
laire de ses trois devanciers.
Lapt-e~repartM eompMnd le temps ëcoulë de-
.pUiS le MAMAGE DE MAME-A~TOtNETTE Jusqu'à
L'ANNÉE i786.-
La ~coK~e paft:e comprendra les six annëes de
i789à i7&4, c'est à dire depuis la prise de la
Bastille jusqu a la dernière charrette.
Puis vi~'ndront tour à toor le DtRECTOïRE, l'EM-
HRE, la RESTAURATio~ tous les évënemenscon-
fëmporaios repasseront ainsi devant nos yënx dans
des scènes animëes par l'immense talent de M.
ALEXANDRE DUMAS.i
(En Y~rtu de traites authentiques, !a ~taboratinn de
H. At.BXAKME DtJMÀs est exctusivemênt réservée au Co?M-
tttMttoaxet et a ta jf'r<'Me durant cinq années.)
'j'" I~rts~.a~mài.
t La séance d'aujourd'hui, a la chambre des depu-
is, a été ouverte par M. de Gbulard qui à fait un
discours honnête, sensé, plein d'intentions droites
@t de vues judicieuses. M. déGoulard est un~ député
~UBe encore, qui a l'iustmct du rôle quedoit jouer
~parti conservateur dans nos institutions, pour
Btéritér véritablement ce titre, et justiner la con-
Sattce qui s'attache de plus en plus a lui dans le
pays. Son discours, qui se distingue par un certain
cachet de fermeté et d'indépendance, a obtenu les
suaràgés de la grande majorité de la chambre.
Après lui, M. Billauît est venu attaquer la
politique du cabinet sur le terrain des inté-
rêts agricoles, industriels et commerciaux
~our lesquels il lui reproche de n'avoir rien
Rat. M.BilIault s'est surtout attaché à mettre
en relief le défaut d'initiative et de résolution
T~tS a caractérisé cette politique, et l'a compa-
rée & celle de sir Robert Peel, qui n'a pas craint
~'Sgiret de marcher, malgré les immenses dinicut-
tés. qu'il soulevait à chaque pas. Ce thème a été très
MMement développé par l'orateur, qui a fait
preuve, en cette circonstance comme dans beau-
coup d'autres, d'une remarquable souplesse de ta-
rent et d'une grande habileté à grouper les faits.
? M. le ministre de l'intérieur, qui lui a répondu,
n'&pas détruit complètement 1 effet dé son dis-
cours mais il l'a atténue autant que possible. M.
jpuchàtel excelle à donner les raisons vraies de cha-
que chose: esprit net et pratique, il fait aisément
justice de toutes les exagérations, de toutes les il-
iasions, de tontes les théories aventureuses, de tou-
tes les alarmes chimériques. Ce qu'il a dit à propos
'tretdtnation Ënancièrenepeut quétré approuvé
jpar tous les esprits raisonnables. Nous né sommes
j~as de son avis quand u allègue la diuërencë des
situations pourcxcuserlécabinet de n'avoir pas
lente de grandes réformes comme sir Robert Peel.
.Sans doute, nous n'avons pas à changer, comme
i'Angleterre, une mauvaise législation sur les céréa-
les nous ne sommes pas arrivés non plus à l'épo-
que où nos tarifs pourront étreremanies de fonden
comble; mais ilya d'autresquestions àrésoudrechez
Neus qui, pour être d'une nature diSérente, n'en
~onthimoins urgentes, ni moins importantes. C'est à
la solution de ces questions que nous voudrions voir
l'initiative du cabinet s'attacher d'une manière plus
directeetpIuseSicace.
j Mais rinterêt de la séance n'est pa~dans les dis-
~ont entier dans la lutte corps à corps qui s'est
etablie~entreM.ThiersetM.Gmzot.
M. Thiers, blessé de quelques paroles pronon-
cées hier par M. le ministre des aNàires étrangères,
et dans lesquelles il avait cru reconnaître comme
un ëchoaRaibli des attaques dirigées contre lui
~Bar le JoMma~~M Dë6a<~ à l'occasion de l'attentat
de Lecomte, a voulu protester contre des insinua-
tions qu'il regardait comme blessantes pour sa per-
sonne, comme contraires à l'indépendance de la
tribune. S'il s'était borné à exprimer son indigna-
~eniMetonde MaJPBESSE
ou 30 MAi 1846.
!~M~Sme<
X.
S' M. Desprez était radieux il avait mis dès l'aurore
nqè énorme cravate Manche très empeséesur la-
quelle la chair de sa Sgure, un peu amollie par l'âge,
débordait en ptis rougeâtres son habit, d'un 1res
beau drap et d'un noir magniuque, avait une am-
pleur cossue qui sentait son homme é!igiMe une
grosse chaîne altait de l'ouverture de son gilet à sa
poche, et dans ses doigts badinait une tabatière d'or.
–M. Desprez ainsi fait était l'ideai du beau-père, et
ïe gendre le plus dinicite n'eût pu en rêver un p!us
convenable.
Il aUait et venait; repoussant du pied les fauqui n'étaient pas bien symétriquement à leur piace,
regardant par-là croisée à chaque minute, quoiqu'il
ne fut pas encore l'heure marquée pour !à signaturoi
du contrat, et tambourinant sur les vitres des mar-
chestriomphalés.
Le contentement lui rayonnait de tous les pores,
car il faut bien ici dévoiler cet te faiMesse de f hon-
nête M. Desprez; it était singulièrement Qatté de
voirsaSile épouser un baron. L'idée que les pan~
neaux de la voiture de Calixté pourraient désormais
porter le cercle entouré d'un tortU de perles luicau-
satt une satisfaction intime. Cependant, M. Desprez
Msait profession de sentimens libéraux, et se pré-
tendait libre de préjugés gothiques à la chambre, il
eût siégé sur les bancs extrêmes du centre gauche;
explique qui voudra cette contradiction. Le b)ason a
du charme, même pour les républicains, et dans prcs<
que tous les romans à tendances démocratiques, i'hé-
roïne est une duchesse aimée par un homme du
peup!e.
Calixton'était pas, à beaucoup prés, aussi rayon-*
nante que son père, et I& perspective d'être appetée
bientôt madame la barohue ne semblait pas exciter
une joie bien vive dans son âme.
Elte avait peu dormi, et sa Sgure, anoblie par une
pâleur déticato, trahissait sous son voile d'indiSTé-
(i) Voirit PreMed~§t9,20, 2<, M, ï4, M,27, MetM cmi.
tton, au s~jët de la polémiqué où son nom a été
mêlé, il n'aurait encouru aucun Marne, carl'assem-
Mée tont entière paraissait n'avoir qu'un avis sur
l'mcoQTeaance de ces attaques Mais il a voulu al-
ler, plus loin. Il à porté a la tribune et développe
sa fameuse maxime ~e rot r~Meet Me ~oMoerKc pa~.
?. Guizot, après lai, est venu traiter la même
question, et a 'obtenu un immense succès. M. le
ministre des auaircs étrangères était évidemment
dans la vérité du principe constitutionnel, et ja-
mais la yérité n'a été exposée en un langage plus
magniuque. Néanmoins, nous devons le dire, cette
discussion est profondément regrettable. Ge n'est
pas sans danger que de pareilles thèses sont a--
bordées dans là presse ou dans les chambrés.
Quand, il y a un mois, nous avons refusé de
nous mêler aux controverses de cette nature qui
occupaient alors quelques journaux, nous croyons
avoir agi en hommes sensés et prudens Par le
même motif, nous nous abstiendrons de tout com-
mentaire sur le débat d'aujourd'hui, débat plein
de passion, d'esprit/d'éloquence, mais qu'il n'est
pas bon de prolonger quand malheureusement il
vient & surgir.
La chambre était sans doute de cet avis, car elle
a demandé à grands cris laclôture après le dis-
cours de M. Gaizpt. M. de Larochejacquelein etM.
Béchard OEt vainement tenté de se faire entendre.
M. Barrot, interpellé par M. Dupin, n'a pu qu'ex-
pliquer le sens de son amendement qui tendait à la
condamnation de la politique tout entière du ca-
binet. Poser là question: eh ces termes absolus,c'é-
tait vouloir essuyer une défaite. Aussi, l'amende-
ment a-t-il été rejeté par 220 voix contre 147.
MASSACRE DE PBtSONMEKS FRANÇAIS.
Nous recevons d'Alger une nouvelle des plus
douloureuses. Abd-el-Kadera a fait massacrer tous
les prisonniers échappés au désastre de .Sl~i-Bra-
him, et ceux qui étaient tombés quelques {ours
plus tard entre ses mains. Ils étaient au nombre de
SOO.JLa~-amcea~erMKtM, du 23 mai, donne à cet
égard des détails malheureusement trop précis
pour être révoqués en doute. Voici ce qu'on écrit
d'Oran à ce journal à là date du 19 mai
a Le départ de noire courrier pour Alger a été re-
tardé parco qu'il est arrivé de l'ouest d'importatitës
houvenes.què l'autorité militaire voulait adresser
complètes à M. le gouverneur-général. Je puis vous
donner ces nôu voiles, que j'ai puisées aune source
certaine.
B Le patron d'une balancene, parti de Djemma-
Ghaxaouat !e 9 mai, nous a annoncé un événement
hon-iNe le massacre, à la deïra d'Abd-oI-Kader, tous Ïcs prisonniers français! M. !o général de La-
moriciero donna immédiatement au vapeur ic trrë-
~Mt'j! Tordre de se rendre d'urgence à Djcmma-Gba-
zaouat, pour y transporter M. de Màrtimprey, coio-
ne! d'état-major, chargé de vérifier ce bruit si alar-
mant, d'en constater l'authenticité, et derccuciHir
tous !és détai)s de ce fait d'odieuse barbarie dont oh
so plaisait à douter, mais qui n'est malheureusement
quetrop certain.
B L'étatdejamera, pendant trois jDurs,misob-
stacleâ raccbmpnssëment de la mission de M. de 1
Màrtimprey. EnSn, le ûr~eotA est rentré cette nuit
même. Dn rapfport de M. de Màrtimprey et do tous
tes bruits rccueiHis sur ce fatal événement, it résulte
qu'Abd-ei-Kader a éu'ectivement donhe rormassacrer nos prisonniers, et que cet ordre a été
exécuté. Hâtons-nous de dire que. jusqu'à présent,
cetordre ne concernait pas les ouiciers, qui ont:
échappé à cette épouvantable boucherie. Je vais in-
diqucrspmmairemeuUes faits qui ont amené l'émir
à prendre une résolution si impitoyable.
c Dans le courantde mars dernier, Abd-el-Kader!
avait ordonné à Bou-Hamedi de remettre le comman-
dément de la deïra à MustapIia-ben-Thami, et de~
venir aussitôt le rejoindre avec les Beni-Amers.
Ebruite dans le Sud, où il a passé pour étroexécuté,
cet ordre ne le fut pas, car les Beni-Amers et Bon-
Hamedi refusèrent de partir. La tribu, de l'aveu mé-
mo du kalita, entama au contraire, avec Bouzianne
Oulid-CbaouI, des négociations dans le but d'obtenir
sonassistance pour se séparer de la deïra.
a H fut convenu entre eux que les Beni-Amers ne
dépasseraient pas Tasa, et que Bou-Hamedi se pose-
rait en intermédiaire do la tribu auprès de l'émir, et
qu'il obtiendrait son retour à la deïra, sous la con-
dition quo le commandement en chef lui serait don-
né. Bou-Hamedi tint sa parole, mais les Beni-Amers,
manquant à la foi donnée, partirent pour l'Ouest t@
sans s'occuper du kalifa qui, redoutant lés suites de
renM une certaine anxiété, et comme l'attente d'un
événement.
Certes~olle avait toute confiance dans le dévôû-
ment et t'adresse de sun amie. Sur sa promesse de
là délivrer de Rudolph lorsqu'il en serait temps, elle
s était extérieurement résignée aux volontés deson
père. Mais no pouvait-it pas se faire que Florence
se fût abusée sur 1'intaiHibitité de son moyen, ou
que Rudotph parvint à parer le coup qu'on lui mon-
tait; il avait tant de ressources dans l'esprit, tant de
ruses et dé roueries à sa disposition; il était si ex-
pert à sortir des situations diCicites, si fin, si délié.
–M. Desprez avait en lui une confiance si aveugle! 1
On conviendra qu'il y avait la bien des Sujets de
crainte, et que les tressaiHemens nerveux de Càlixte
étaient parfaitement justifiés.
Si ce moyen suprême manquait, elle se trouvait
engagée par sa parole même, et forcée d'épouser un
homme pour qui elle n'avait que du mépris. De
cet instant dépendait le malheur ou le bonheur de
savte! I
Le rendez-vous était pris pour midi; les deux ai-
guittes s'étaient rejointes et formaient une seu)e li-
gne perpendiculaire; les témoins étaient là il ne
manquait plus que Rudotph.
M"~ Desprez se tenait droite au bord de son fàu-
teuit, pâte, immobile, les yeux fixés sur le cadran,
t'ôreiite tendue et buvant chaque son, chaque rou-
lement de voiture, chaque bruit de pas qui se pro-
dùisaiéntdanslarue.
L'àiguilte marquait midi un quart,– Càlixte res-
pira, et une légère teinte rose reparut sur ses joues.
–Est-ce que la pendule avance? dit M. Desprez
en consultant sa montre. Non. Rudolph devrait
être arrivé; mais il y a toujours le quart-d'heure de
grace.
Interrompu un instant par l'observation de-M.
Desprez, le léger chuchottement de conversations à
demi-voix qui bourdonnait dans le salon, reprit son
cours. M. Desprez se mit à se promener de long
en large, non sans quelqu'impatiencc, car iltrouvait
que Rudolph ne montrait pas. un empressement suf-
fisant. ·
–Bah! dit-it, il se sera oublié à sa toilette. Un
jour de contrat l'on ne saurait être trop beau.
Pendant cctto promenade, le batancier mêiant son
tic tac au craquement des souliers neufs de M. Des-
prez avait accompli assez d'osciliatibns pour amener
la sonnerie à frapper l'heure.
Le baron Rudolph, si exact, si poli, si minutieux
observateur des convenances, était en retard de
soixante minutes à toutes les horloges et à toutes les
montrespossibles.
l Les témoins, visiblement décontenancés/no savaient
j que:iaire de leurs personnes la face naguère si
resplendissante do M. Desprez, s'était consi
~son intrigue avortée, prit la&titc afin de rejoindre
Bouzianne-Oùlid-ChaouL: ;i
BAlasuitedq cesévéH~M~mB~urontlieudams
les derniers jours du mOts~SSf'~nstaphà-Bën~
Tami, demeuré seul avec les Hackems et quelques
émigrés de diverses tribus,,ne put exécuter l'ordre
que l'émir, son beau-frèro', lui nt transmettre d'a-
mener vers le sud tout ce c La deïra, réduite des trois quarts, écrivit-il à Abd-
el-Kader, no pourrait résister & une teniative proba-
ble des tribus marocaines pônr s'emparer des prison-
niers français, dont !a garde et l'entretien devenaient
chaque jour plus difaci!es. a
BAbd-el-Kader répondit par l'ordre barbare d'6-
gorger ces malheureux, Ann de rendre plus facile
l'exécution de cet ordre, on répandit dans la deïra
le bruit que tous les prisonniers musulmans avaient
été mis à mort en France. C'e~t avec de semblables
nouveHes que les agitateurs stimulent la haine cru-
el)o et ignorante des Arabes.
g;!) I! n'y a plus a douter de la consommation du
meurtre de nos malheureux frères d'armes. nous a-'
vons vu les cadavres de plusieurs. Quelques-uns, é-
chappés à la mort, ont réussi à s'ehtuir, bien que
poursuivis, et à gagner les douars do Beni-Snassem.
Lés hommes de cette tribu pnt sauve lavioârun
d'eux, et fait la promesse de :ous en ramener d'au-
tres qui sont présent ensùretë. Bientôt, sans dou-~
te, je pourrai vous donner jetés détails, hélas dou-
loureux à lire, sur l'épouvantaMe massacre exécuté
par l'ordre do l'émir, chez lequel nos.exemples de
phiiantropic n'ont pasencore pris racine.
o Apres cette catastropRe,ir s'est opéré dans là
deïra une complÈte dissolution. Un grand nombre de
tentesse sont répandues ~ez,les~ et:
dans l'ouest. Mustapha-Ben-Tami s'est d'abord diri-
ge, avec huit ou neufdouàrs, vers lesud, a campé
~m- rOued-Kseub, d'où il ira rejoindre l'émir, en
p&SM'ntparAinun-Sidi-MeIouck, oùilaétêvu.
N Tous les renseighçmcns s'accordent à dire au-
jourd'hui que ~a deïra entière, y compris la tento
d'Abd-el-Kader, a pris la rout~ de l'OucËt et est déjà
loin de notre frontière. Les Boni-Amers sont rendus
en!i Fez et Méquinez un ancieR spahis a rencon-
tré, a trois heures de marche da là, le vieux Ei-Ber-
tani. Ce changement de direction a été provoqué
par la crainte qu'a du inspirer à l'émir la colonne
de M. le général Cavatgnac qui se trouvait, lo 14 mai,
réunie à LaDa-Maghrnia, et aussi parce que la deïra
avait à redouter l'intervention destribusmarocaihes.
N La dispersion de ia deïra, son état de faiblesse et
de misère, et lesditncuUés que l'émh éprouvera pour
la reconstituer, sitoutefois il y parvient, sont dès
nouveHes excellentes et dont il y aurait lieu de se
réjouir, si elles n'étaient accompagnées do ceUe de
lamort violente qui a terminé si lugubrement les
soutTrances inouïes des braves qui ëtaienttombés au
pouvoir de l'émir. Cet évëDementjettera le deuil
dans l'armée et dans la population d'Afrique 1:
c Le général Cavaignac a dù s'avancer, le 15, vers
la Moulouia. Espérons qu'il recueiHera quelques
victimes échappées a la mort, ainsi que les douars
retenus par la force et qui voudraient rentrer sous
notre protection. Le général devait remonter de
LaIIa-Maghrnia, derrière la plaine do Missoïn, et
jusqu'à Sidî-el-Ahned, dans It)aesërt, pour essayer
d enlever les tribus qui se gardent trop attentivement
vers les débouchés de Sebdbu. Les dernières circon-
stances ont pu modinër son projet et faire changer
sonitinéraire.if) u
Gette lettre laisse subsister quelque espoir quant
aux ouieiers. Si nous en croyons le CoMmer de v
.MetrM~e cet espoir même ne peut pas être conser-
vé. Ce journal assuré, sur la foi d'une correspon-
dance particulière, que le brave commandant
Courbon de Cognord, MM. Larrages et Thomas,
olEciers supérieurs, ainsi que le docteur Cabasse,
Rgurent au nombre des victimes.
M.lemarëchaiBageaud opère dans l'Guaren-
senis.
Un rapport qu'il a adresse à M. le ministre de la
guerre parle dune auaire qui a eu lieu le 1 contre
Bou-Maza, quiavait encore trouve moyen de réunir
près de 2,000 combattans. Nous avons eu deux
hommes tués et quelquesbiessés. La perte de l'en-
nemi a été assez considérable.
La colonne a repris l'ou'ensi~e le 16. Les Kaby-
les ont encore été repoussés, et on leur a enlève
beaucoup de bestiaux et de bagages. Une contri-
bution en argent et en fusils a été imposée aux tri-
bus qui se sont soumises.
M. le duc d'Aumale a fait connaître que tout é-
tait soumis par M. le général Jusuf dans le Dtebël-
Amour.
ment rembrunie, les nuages s'amassaient sur son
front; celui de Calixte, au contraire, se rassérénait
de plus en plus et se détachait lumineusement sur le
fond sombre de la contrariété générale.
C'est inconcevable, marmottait entre ses dents
ex-nptairô lui qui paraissait si amoureux de Ca-
ille, si.ravi de son consentement, être en retard de
plus d'une heure. Ces nobles se croient tout permis
vis à~vis des bourgeois, ils ~ont toujours les mêmes,
continua-t-i), btessé dans l'orgueil de sa roture. Non,
ce n est pas possible, il iaut qu'il lui soit arrivé
quelque chose. une indisposition.un duel. que
sais-je?. Mais au moins t'en écrit, l'on s'excuse,
on envoie quoiqu'un,–i'on ne fait pas à une jeune
uancée l'auront de la laisser bayer aux corneilles
devant dix personnes qui !ui mangent le blanc des
yeux.–Ne pas venir signer un contrat si bien fait,
un chef-d'œuvre'que mon confrère M. Désolions a
bien voulu me laisser rédiger, et qui serait admire
de tous les notaires de Paris. C'est affreux c'estin-
dtgne!
M. Desprez en était la deson monologue lorsqu'un
coup violent retentit à la porte de la rue.
–Ah! enfin le voi)a, s'écria le notaire avec une
explosion do contentement. w
Mon Dieu! !equeldesdeuxvapara!tre,dit Gâ-
lixte presqu'étouHée par là violence de son émotion,
et la jeune SHe incapable de se soutenir s'appuya au
dossier du fauteuil.
Le temps qui s'écouta entre ce coup de marteau et
1 entrée dans l'appartement de ta "personne qui l'a-
vait frappé;–entrée indiquée par le tintement de
la sonnette, ut comprendre A Calixte ces halluci-
nations où une seconde sombte durer mitié ans,
La porte s'ouvrit un brouUiard s'étendit sur la
vuedeCalixte.
Un domestique s'approcha de M. Desprez et lui dit
quelques mots à l'oreiiie.
M~ Desprez parut fort intrigué, se gratta le derrière
de l'oreille, ce qui marquait chez lui la plus haute
perplexité, et suivit le domestique après avoir prié
1 assistance de l'excuser.
Qui pourrait peindre Tétonnement do M. Desprez
lorsque, dans la pièce voisine, il se trouva faceàface
avec Henri Da!berg. ïlécarquiHa les doigts, ouvrit
la bouche sans émettre do son, et ses prunelies s'en-
tourèrent de blanc, signe destupeur, s'il iaut eu
croire ies cahiers d'expressions dessinés par Charles
Lebrun.
–Comment! vous ici, mauvais garnement; vous
venez faire quelque scène inconvenante. dit enNn
1 ex-notaire, un peu revenu à lui. troubler une cé-
rémonie respectable.
–Monsieur Desprez, répondit Dalberg a;vec la
plus extrême politesse, je crois que vous .vous mé-
prenez sur mes inieatioM quel eus soit anm chà-
l Dans la séance de la chambre des communes dû i
26~ l'iaiepoetlation savante et larëpojisèqmyàétc~ {
&!?, doiveat être ro~~es. Eues ont trait à une
question que nous avons traitée U y a quelques
mois dans ce journal:
M. LABoccHEBE renouveUe la question qu'iL avait
déjà faite dans une des dernières séances au sujet de
Fa nouvelle donnée parles journaux, que le gouver-
nement espagnol avait donne l'ordre au gouver-
neur de Cuba, d'imposer des droits: diuérentiels sur
les marchandises anglaises entrées dans les ports de
Cubaet de Porto-Rico. H demande si ces bruits ont
quelque fondement.
sut noBERT pEEL Le gouvernement de S. M. n'a pas
été informe que le gouvernement espagnolait envoyé
à Cuba les instructions dont on parle. Mais le minis-
tère a reçu du consul anglais à Cuba, ta nouvelle
que lel" mars dernier, de nouveaux réglèmens ont
été adoptés à Cuba relativement au tarif et au lonnà-
gedesimportat:ons;toutefoiscesmodi6cations n'é-
taient pas dirigées contre la navigation et Jes mar-
chandises anglaises en particulier. Elles atteignent
tous les navires et toutes les marchandises Indistinc-
tement; pour quelques articles, les droits ont été
réduits, pour d'autres ils ont été élèves. Dans l'opi
nioh de notre consul, les changûmëns introduits
n'an'ectent pas particulièrement les nëgocians an-
glais le droit sur les tôi!es a été augmenté, tandis
qu'on a diminué celui sur les tissus de coton, mais
sans distinction de provenance. Par conséquent il ne
parait pas que cette mesure ait été prise dans des
vues hostiles ou malveillantes pour l'Angleterre.
On nous écrit de Saint-Pétersboùre, à la date
du 18 mai
M Là résidence de nos souverains est déserte. Des
divers princes et princessesqui composent la famille
impériale, il ne reste ici que le grand-duc héritier et
les doux jeunes Sis de l'empereur, les grands-ducs
Michel et Nicolas. Le duc de Leuchtemberg et la
grande-duchesse Marie sont établis à leur maison do
campagne auxenvirons de Péterhou, sur le golfe; le
grand-duc Michel, frère de l'empereur, vit à Paw-
lowski sa femme, la grande-duchëssè Ëélène, doit
s'embarquer la semaine prochaine à pràniènbaùm
~lleya en Allemagne avec ses deux ftHés, les gran-
des-dùchesses Marie et Catherine, les deux ;seute8
priMesses de la famille impériale qui ne soient point
encore mariées ou fiancées elles sont toutes les
deux charmantes, laplus jeune Surtout, qui a toute
la beauté et l'espritjde sa mère. Quelques notabilités
légitimistes de France et de l'étranger ont jeté les
yeux sur el!e pour l'unir au due de Bordeaux il a
même été fait des démarches à ce sujet; mais on
doute que l'empereur Nicolas consente à ee mariage,
non par des considérations pplitiquf'g, qui ne sont
jamais un obstacle pour lui, mais par principe de re-
ligion il n'a pas voulu céder sur ce point quand il
s'est agi du mariage do sa 811e avec un archiduc
d'Autriche; il ne consentira jamais à coque sa nièce
embrasse le catholicisme pour épouser le duc de
Bordeaux. La mère de la jeune princesse serait plu~
accommodante.
s Legrand-ducGônstaniih ramène sa uottilledans
là mer Baltique en fraversanHa Manche et la mer du
Nord; on no pense pas qui! fasse do longues sta-
tions en Angleterre, et encore moins enAIlemagno;
ilnes'arrêtera qu'à Stockholm. ':>
B La haute noblesse voyage à la suite des divers
membres de la famille impériale, où s'est retirée
dans ses résidences d'été. Le temps n'est cependant
guère propice pour !a vie de campagne le mois de
mai, qui, d'ordinaire, nous donnf quelques beaux
jours, est, cette année, froid et pluvieux aussi, les
promenades du printemps au Ja'din-d'Eté sont bien
tristes. Comme l'aristocratie ne va quelà oùtst la
cour et l'impératrice, elle s'est dispersée de côté et
d'autre, et là ville et la cour sont désertes, en atten-
dant que le retour de la souveraino et les fêtes du
mariage de la grande-duchesso 0!ga les repeuplent
de nouveau.
a Le mauvais temps a retardé de plusieurs jours le
départ de S< M. L pour les provinces occidentales,
parce quel'empereurNicoIas n'a pas voulu être sur-
pris en route par les inondations, et être obligé,
comme l'année dernière, de rester trois jours durant
devant un Heuve débordé, dans la demeure de quel-
que gentiUatre polonais. Il est maintenant à Varso-
vie, d'où il ira au devant de l'impératrice jusqu'à
KaHsçh, et peut-être même jusqu'à Breslau..
)) On s'est beaucoup amusé ici des détails donnés
par les journaux français sur le séjour de l'impéra-
trice à Naples et dans Ïes diverses villes de l'Italie
grin d'être banni do la présence de M"= votre Site
sans l'avoir mérité, je la respecte trop pour me li-
vrer à aucune démonstration qui pourrait ta com-
promettre tadouleur de n'être pas votre gendre no
me fera jamais oublier les devoirs d'un homme de
bonne compagnie que je n'ai pas cessé d'être, malgré
les préventions que vous avez conçues contre moi.–
Ce n'est pas pour cela quejeviens~ Daignez prendre
connaissance de cettelettre.
Dalberg tendit à M. Desprez une enveloppe toute
chamarrcedo timbres, tigrée de visas, au mitieù de
laqueito s'arrondissait un de ces prodigieux cachets;
triomphe des chancelieries.
Je lirai cela plus tard, dit M. Desprez en fusant
mine de plonger la lettre dans une de ses poches, et
je vous rendrai réponse plus tard. «
HenriStunsigncde dénégation, marquant qu'il
v6u)aitsaréponsetoutdesuite. 1 1 -.1
–Vous sentez, mon cher, continua M. Desprez en
faisant quelques pas du coté delà porte, comme pour
indiquer ta sortie au jeune homme,-qu'après ce qui
s'est passé; une rencontre ici, entre vous et Rudolph,
serait éminemment désagréable.
N'ayez aucune crainte de ce coté, monsieur Des-'
prez, répondit Dalberg d'une voix ferme, Rudolph ne
viendra pas, oujo me trompe fort.
Comment que dites-vous? s'écria l'ex-notaire;
Rudotph ne pas venir, c'est de la fotio l
–Nullement, prenez connaissance de la lettre que
je vous apporte, et cela vous paraîtra fort raisonna-
ble.
M. Desprez rompit le cachet d'une main tremblan-
te et tira de l'enveloppe quelques papiers dont la
lecture rapide le fit changer plusieurs fois de cou-
leur et pousser des exclamations entrecoupées'– i
Quelie horreur! quelle infamie! qui aurait jamais
cru cela. Fiez-vous donc aux gens. C'est qu'il n'y
a pas moyen d'en douter! Ah! jffdonc! et moi qui ai
donné la main à cet homme-là, dit le brave notaire
en faisant le geste de s'essuyer.
Etes-vous toujours décidé à donner M"" votre
fine au baron Rudolph? dit Henri, qui avait regagné
du terrain et se trouvait au milieu de de la pièce.
Moi, jamais de la vie. –Donner ma 6Ue à ce
Rudôlph, un espion. J'aimerais mieux un voleur!
–Et même unhonnéte garçon. dit Henri en pous-
sant M. Desprez vers la porte du salon où se tenaient
les témoins.
M. Desprez parut réfléchir.
Qui adore Catixte, qui au lieu d'avoir perdu les
vingt-cinq mille livres détente qu'il possédait en a
maintenant trente bien assurées.
LaméditaUon de M. Desprez devint plus intense,
et il mtt la main sur le bouton de cuivre de la porte,
Sans compter un joli hôtel, entra cour etjardia,
uéUcieusëtnsat n~aMé, qui canvtenurait aumtMbte-
une de ces feuilles lui a donné pour l'accomp~gti~)'
une petite arm6ë, une suite de trois'cënts personnes.
JLe ~i~e~j:ui'eUe n'avait pas avec elle plus ~Sc cin-
quante ii~èhy~om~eï~tea~~
ce, ce qui, certes, n'est pas trop pour une imperMn~
ce do Russie. On a donné comme attachés a sa peï<-
sonne les voyageurs russes qui, à Naples bu ailïejurs,
sont ailes lui présenter ieurs hommages.
') Un autre journal lui a fait écrire à l'empereur une
lettre dans laquelle elle le suppliait, par ce qu'elle
avait de plus précieux, de lui donner JîL Sicile, et que
sa santé et sa vie dépendaient de ce don. L'impéra-
trice Alexandran'a pas un esprit vif et brillant; mais
personne jusqu'ici ne lui a contesté le bon sens et
la raison, et ce ne sera jamais elle qui poussera l'em-
pereur à la guerre, dût-elle; par la moindre petite
conquête, prolonger sa vie d'un demi siècle. Ceci me
rappelle la facétie d'une petite feuille parisienne qui
faisaitrëfuser au grand-duc Constantin le bal qui Im
avait été offert à Toulon, parce que, disait-elle, le
carême commence, pour les Russes, le lendemain de
Pâques~ r
? Les journaux allemands vous auront sans doute
appris )a mort du comte de Lavai, qui a rempli, duraht
pr~s de 50 années, dès fonctions importantes à la
courde Russie. M. de Lavai, quiàvaitpris.pargràqe
de l'empereur Paul ï", le nom et le tttre de comité
Lavai, servait en France, avant la révolutibp, (tans
le régiment des hussards do Berchini il émigra, çt
après avoir servi quelque temps dans l'armëë russe.,
il entra au ministère des atfairesétrangèreSt
B Parmi ses charges, il en est une qui n'a pas sans
doute sa pareille dans aucune des cours d'Europe
iirédigeait le journal de l'empereur c'est adiré
qu'il dirigeait cinq où six jeûnes employés iràBp~,
anglais etallemands, qui font un résumé de tout ee
qu'il y a d'important dans les feuilles étrangères,
surtout de ce qui concerne la Russie et le réunissent
en un cahier qui est, tous les trois jours, soumi~â
l'empereur. Ce journal ma'nuscnt est rédigé en jfràh-
çais.Onne sait pas encore qui succédera au comte de
Lavai dans cet emploi qui est fort dêiicat on cro~t
cependant que ce sera M. de S. rédacteur en chef
duJoMrMs!de~o!'tt(-Fe
B Le comte de Lavai était le père de cette princesse
Trbubetskoï, qui a suivi son mari en Silésie, et dont
M. de Çustine parle tant dans Ses Ze<~JRMMt.e. )!).
On lit dans la C°Sattzbourg,23BMi.
B Le 23 mai, la reine de Wurtemberg et l'àtchtdno
Albert sont arrivés ici, et !e 20, le roi de Wurtem-
berg et l'archiduc Jean, ainsi que le prince royal da
Wurtemberg. Hier, à quatre heures, est arrivée l'im-
pératrice do Russie, accompagnée de la princesse
Oiga. S. M. et S. A. ï. se sont arrêtées devant rh<~
du roi et de la reina de Wurtemberg, qui étaient ve-
nus les complimenter. L'impératrice, en voyant la
reine de Wurtemberg, Ini dit Je té livre ici mon
enfant chéri (en indiquant la grande-duchësse GIga).
Ces paroles firent une grande impression sur toutes
les personnes présentes, qui s'attendaient à une scè-
ne d'apparat, et ne trouvèrent que l'impression vraie
deTamourmatërneL Après une demi-heure, ~impé-
ratt'tce,tagran(të-duchësse0iga et le prince royafQe
Wurtemberg se rendirem au château MOpenal, ou Ipt
archiducs d'Autriche, le prince Léopold de Bavière
et le duc ue Nassau étaient réunis pour les rscevoir.:)
L'impératrice est partie de SaÏtzboarg le
CiMtBM~F~ eSes EPa&rs.
Séance du 29 mai. Présidence de M LECKAMEUM.
SoMMAME.–DêpSt fie divers rapportt.–Demande à nn d'interM!-
iation.M.detaMo;kowa,M.de'BoiMy.
M. DEHAtGEcocRT dépose )e rapport de la commission
chargéc.d'examiher le projet de loi relatif au chemin de fer
dcl'Ouest. ;-)
M. LE BARox BE BARANTE dépose ie rapport de !a com-
mission chargée d'examiner le projet de loi relatif au che-
min de fer du .Centre.
M. DE BBAUMONT dépoee te rapport de la commisstom
chargée d'examiner quatre projets d&!oi relatifs a~es
changemens de circonscriptions éiectoraies dans tes dé-
partemens.de rAin.desArdeMneset duGanta).
M. us pBËstDENT M. le prince de ta-Moskowa a déposé
sur te bureau.une demand'* a Mn d'intcrpettations dont, aux
termes du régtement, ) un de MM. les secrétaires va donner
lecture.
M. LE BARON DE BtjsstÈREs donne lecture de !a deman-
de de M. de~a Moskowa, qui est ainsi conçue J'at
t'Honneur de demander à fa chambre !a permission d'tnter-
peUer te ministère au sujet des prisonniers français qui sont
tombés et qui sont encore au pouvoir des Arabes. »
M. LEpBEStDEKT La proposition est-eiIeappùyée?(OuH
oui!) Alors, je consuiteia chambre. ,q.
La chambre, cohsuitée, autorise les interpeUations a !'ti-
nanimité. ""i
M. LE PRESIDENT Maintenant, nous avons à nxer t&
nïentâunjoùnemênage.
M. Desprez donna un tour au bec de canne et en*
trouvritlebattanL
–Vous attendiez un gendre, tlnevientpas;voù<
lez-vous que je le remplace. à tout hasard/bien
qu'il soit de bonne heure. Je me suis mis en habit
noir, j'ai le costume de la circonstance.
-C est vrai, il a une cravate blanche, dit M. Des-
prez tout à fait convaincu; et il rejeta le battant
delaporteavecfracas.
Henri s'arrêta incertain sur le seuil.
–Messieurs, dit M. Desprez d'une voix éclatante,
je vous présente M. HonriDaIberg, mongendrë.
au contrat duquel vous aUcz signer.
–Je vous l'avais bien dit, mon père, murtmMà
toutbasCalixte, qùeje n'aurais jamais d'autreë-
pouxqueDalberg. `
L'explication que donna M. Dësprez de cette sub-
stitution inattendue d'un gendre à un autre, quoique
passablement embrouillée, fut acceptée sans conteste
par tout le monde, car Henri Dalberg étant génère.
îement aimé, et la société de M. Desprez n'avait pas
vu avec plaisir Rudolph fréquenter cette maison.
Nous ne ferons pas à nos lecteurs l'injure de ïeùr
expUquerqueFIorencoavaitapprM, pendant ses re-
lations avec M. do Turqheim, le métier iniame que
faisait Rùdolph, espion de la cour étrangère dont
M. de Tùfqheim étaitle représentant; les preuves
écrites de cette turpitude étaient contenues dans !a
lettre remise à M. Desprez parDalberg. Rudolph,
menacé do voir publier ces terribles docùmons, avait
quitté ]aT''rànce.
Dans le courant de cette lieureuse journée, Calixte
reçut une lettre dont la suscription portait a A nm-
dama Dalberg. )i' Pendant qu'elle la lisait, sonsein
se gonQait, Nés larmes d'attendrissement coûtaient
de ses yeux. Bonne Florence dit-elle tout bas en
serrant précieusement le papier dans son corsage. y
Les cérémonies nuptiales sont assez généralement
connues pour qu'il ne soit pas urgent de faire une
description détaillée des noces de Calixfe et de Dal-
berg. tts sont heureux et mariés; nous n'avons plus
le droit de nous occuper d'eux.
Disons seulement qu'au bout de quelques mois
Datberg, en ouvrant par megarde un tiroir dans la `
chambre deCàlixte pour chercher quelque chose
qu'il avait serré auteurs, trouva une lettre dont l'é-
criture ressemblait à celle de Ftorence. Il n'y lut q~e
cette phrase K Adieu, Ca'ixte, je pars pour l'Amé-
rique. J'aime ton mari. Plains-moi. a 1~
–Les Orn'ntaux sont décidément des peuples plus
sages que nous, dit DaU~g en étouSant un sonpïrt
T!!ÉOPmLEGAUSFtER
ff.
Dixième année. N" 86t9.
MM M~HMW
MM~
M!US.
\SM'
t~MBMMJWS nE~'ABO~MEmE~T~
Dnaïa. j Si~tpoia. TroismoM. CnmcS.*
P
Département. M ) M T rois M un 6
Bt~ranger I 43''
Etrimgtr. M ) M M .1 7
ttt aboCnemeM datent dM t'~ et !S de chaque moia{
Ba~Fc~nx de ta K~da~ .eé '.de l'A,nini~tr~ti6e. ~a'~oarnal s ~ri~ Montmartre, I8B.
A )L')E'CttA!
.il. IVi-rILANGIS#l Angl~i~rre, à Londres, à l'Ag.'gin. de l'Obsir- ]
M
~Memo~ne, Ate~ndre, & Strasbdpt~. ~~pagne, t~Bmér.U-
braire, carrera S!'nUeronimu, et i:u~cai)B deiM (.;arretM,n"e.–
Ti'c/ie, saiu aucun frtis, chez Mer~'p6nf!fe de ta coef, à Rome.–
~ay~~cetf~mM~àtotistesoCi~dMroste:.
Tonte: !ea tettre* retatives an service
TA!BEBEt..tEÉtACTtqx.Tonte5san5èxcepttondoiventétrea{francMiM.
A~O~CES.
Pour toutes teaimatt~os pa~eM, s'adreeser de.<0het!)'e6dum&t!n
jusqu'à 4 tem'e~ & ta Soo!«<( ~~t~Mie ~
Toute .tMertion eJ~Mumiae su consentement préalable du ga-
rant, qut a !e droit dPnt refuser. (
Demai~, 3t mai, la ~'res.
c~ondcB
wtpm&MBc h
BEa~ES B'M
PAR M. ALEXANDRE DUMAS.
Cet ouvrage, palpitant d'intérêt, embrasse toute
la 6n dti dernier siècle èHoute la première partie
du siècle prient. Œuvre de prédilection de l'au-
tcar de la REIKE MAR&OT, des TROIS MOUS-
QUETAIRES et de MONTE CHRÏSTO, H est ap
petë à reproduire le succèsSi éclatant et si popu-
laire de ses trois devanciers.
Lapt-e~repartM eompMnd le temps ëcoulë de-
.pUiS le MAMAGE DE MAME-A~TOtNETTE Jusqu'à
L'ANNÉE i786.-
La ~coK~e paft:e comprendra les six annëes de
i789à i7&4, c'est à dire depuis la prise de la
Bastille jusqu a la dernière charrette.
Puis vi~'ndront tour à toor le DtRECTOïRE, l'EM-
HRE, la RESTAURATio~ tous les évënemenscon-
fëmporaios repasseront ainsi devant nos yënx dans
des scènes animëes par l'immense talent de M.
ALEXANDRE DUMAS.i
(En Y~rtu de traites authentiques, !a ~taboratinn de
H. At.BXAKME DtJMÀs est exctusivemênt réservée au Co?M-
tttMttoaxet et a ta jf'r<'Me durant cinq années.)
'j'" I~rts~.a~mài.
t La séance d'aujourd'hui, a la chambre des depu-
is, a été ouverte par M. de Gbulard qui à fait un
discours honnête, sensé, plein d'intentions droites
@t de vues judicieuses. M. déGoulard est un~ député
~UBe encore, qui a l'iustmct du rôle quedoit jouer
~parti conservateur dans nos institutions, pour
Btéritér véritablement ce titre, et justiner la con-
Sattce qui s'attache de plus en plus a lui dans le
pays. Son discours, qui se distingue par un certain
cachet de fermeté et d'indépendance, a obtenu les
suaràgés de la grande majorité de la chambre.
Après lui, M. Billauît est venu attaquer la
politique du cabinet sur le terrain des inté-
rêts agricoles, industriels et commerciaux
~our lesquels il lui reproche de n'avoir rien
Rat. M.BilIault s'est surtout attaché à mettre
en relief le défaut d'initiative et de résolution
T~tS a caractérisé cette politique, et l'a compa-
rée & celle de sir Robert Peel, qui n'a pas craint
~'Sgiret de marcher, malgré les immenses dinicut-
tés. qu'il soulevait à chaque pas. Ce thème a été très
MMement développé par l'orateur, qui a fait
preuve, en cette circonstance comme dans beau-
coup d'autres, d'une remarquable souplesse de ta-
rent et d'une grande habileté à grouper les faits.
? M. le ministre de l'intérieur, qui lui a répondu,
n'&pas détruit complètement 1 effet dé son dis-
cours mais il l'a atténue autant que possible. M.
jpuchàtel excelle à donner les raisons vraies de cha-
que chose: esprit net et pratique, il fait aisément
justice de toutes les exagérations, de toutes les il-
iasions, de tontes les théories aventureuses, de tou-
tes les alarmes chimériques. Ce qu'il a dit à propos
'tretdtnation Ënancièrenepeut quétré approuvé
jpar tous les esprits raisonnables. Nous né sommes
j~as de son avis quand u allègue la diuërencë des
situations pourcxcuserlécabinet de n'avoir pas
lente de grandes réformes comme sir Robert Peel.
.Sans doute, nous n'avons pas à changer, comme
i'Angleterre, une mauvaise législation sur les céréa-
les nous ne sommes pas arrivés non plus à l'épo-
que où nos tarifs pourront étreremanies de fonden
comble; mais ilya d'autresquestions àrésoudrechez
Neus qui, pour être d'une nature diSérente, n'en
~onthimoins urgentes, ni moins importantes. C'est à
la solution de ces questions que nous voudrions voir
l'initiative du cabinet s'attacher d'une manière plus
directeetpIuseSicace.
j Mais rinterêt de la séance n'est pa~dans les dis-
etablie~entreM.ThiersetM.Gmzot.
M. Thiers, blessé de quelques paroles pronon-
cées hier par M. le ministre des aNàires étrangères,
et dans lesquelles il avait cru reconnaître comme
un ëchoaRaibli des attaques dirigées contre lui
~Bar le JoMma~~M Dë6a<~ à l'occasion de l'attentat
de Lecomte, a voulu protester contre des insinua-
tions qu'il regardait comme blessantes pour sa per-
sonne, comme contraires à l'indépendance de la
tribune. S'il s'était borné à exprimer son indigna-
~eniMetonde MaJPBESSE
ou 30 MAi 1846.
!~M~Sme<
X.
S' M. Desprez était radieux il avait mis dès l'aurore
nqè énorme cravate Manche très empeséesur la-
quelle la chair de sa Sgure, un peu amollie par l'âge,
débordait en ptis rougeâtres son habit, d'un 1res
beau drap et d'un noir magniuque, avait une am-
pleur cossue qui sentait son homme é!igiMe une
grosse chaîne altait de l'ouverture de son gilet à sa
poche, et dans ses doigts badinait une tabatière d'or.
–M. Desprez ainsi fait était l'ideai du beau-père, et
ïe gendre le plus dinicite n'eût pu en rêver un p!us
convenable.
Il aUait et venait; repoussant du pied les fau
regardant par-là croisée à chaque minute, quoiqu'il
ne fut pas encore l'heure marquée pour !à signaturoi
du contrat, et tambourinant sur les vitres des mar-
chestriomphalés.
Le contentement lui rayonnait de tous les pores,
car il faut bien ici dévoiler cet te faiMesse de f hon-
nête M. Desprez; it était singulièrement Qatté de
voirsaSile épouser un baron. L'idée que les pan~
neaux de la voiture de Calixté pourraient désormais
porter le cercle entouré d'un tortU de perles luicau-
satt une satisfaction intime. Cependant, M. Desprez
Msait profession de sentimens libéraux, et se pré-
tendait libre de préjugés gothiques à la chambre, il
eût siégé sur les bancs extrêmes du centre gauche;
explique qui voudra cette contradiction. Le b)ason a
du charme, même pour les républicains, et dans prcs<
que tous les romans à tendances démocratiques, i'hé-
roïne est une duchesse aimée par un homme du
peup!e.
Calixton'était pas, à beaucoup prés, aussi rayon-*
nante que son père, et I& perspective d'être appetée
bientôt madame la barohue ne semblait pas exciter
une joie bien vive dans son âme.
Elte avait peu dormi, et sa Sgure, anoblie par une
pâleur déticato, trahissait sous son voile d'indiSTé-
(i) Voirit PreMed~§t9,20, 2<, M, ï4, M,27, MetM cmi.
tton, au s~jët de la polémiqué où son nom a été
mêlé, il n'aurait encouru aucun Marne, carl'assem-
Mée tont entière paraissait n'avoir qu'un avis sur
l'mcoQTeaance de ces attaques Mais il a voulu al-
ler, plus loin. Il à porté a la tribune et développe
sa fameuse maxime ~e rot r~Meet Me ~oMoerKc pa~.
?. Guizot, après lai, est venu traiter la même
question, et a 'obtenu un immense succès. M. le
ministre des auaircs étrangères était évidemment
dans la vérité du principe constitutionnel, et ja-
mais la yérité n'a été exposée en un langage plus
magniuque. Néanmoins, nous devons le dire, cette
discussion est profondément regrettable. Ge n'est
pas sans danger que de pareilles thèses sont a--
bordées dans là presse ou dans les chambrés.
Quand, il y a un mois, nous avons refusé de
nous mêler aux controverses de cette nature qui
occupaient alors quelques journaux, nous croyons
avoir agi en hommes sensés et prudens Par le
même motif, nous nous abstiendrons de tout com-
mentaire sur le débat d'aujourd'hui, débat plein
de passion, d'esprit/d'éloquence, mais qu'il n'est
pas bon de prolonger quand malheureusement il
vient & surgir.
La chambre était sans doute de cet avis, car elle
a demandé à grands cris laclôture après le dis-
cours de M. Gaizpt. M. de Larochejacquelein etM.
Béchard OEt vainement tenté de se faire entendre.
M. Barrot, interpellé par M. Dupin, n'a pu qu'ex-
pliquer le sens de son amendement qui tendait à la
condamnation de la politique tout entière du ca-
binet. Poser là question: eh ces termes absolus,c'é-
tait vouloir essuyer une défaite. Aussi, l'amende-
ment a-t-il été rejeté par 220 voix contre 147.
MASSACRE DE PBtSONMEKS FRANÇAIS.
Nous recevons d'Alger une nouvelle des plus
douloureuses. Abd-el-Kadera a fait massacrer tous
les prisonniers échappés au désastre de .Sl~i-Bra-
him, et ceux qui étaient tombés quelques {ours
plus tard entre ses mains. Ils étaient au nombre de
SOO.JLa~-amcea~erMKtM, du 23 mai, donne à cet
égard des détails malheureusement trop précis
pour être révoqués en doute. Voici ce qu'on écrit
d'Oran à ce journal à là date du 19 mai
a Le départ de noire courrier pour Alger a été re-
tardé parco qu'il est arrivé de l'ouest d'importatitës
houvenes.què l'autorité militaire voulait adresser
complètes à M. le gouverneur-général. Je puis vous
donner ces nôu voiles, que j'ai puisées aune source
certaine.
B Le patron d'une balancene, parti de Djemma-
Ghaxaouat !e 9 mai, nous a annoncé un événement
hon-iNe le massacre, à la deïra d'Abd-oI-Kader,
moriciero donna immédiatement au vapeur ic trrë-
~Mt'j! Tordre de se rendre d'urgence à Djcmma-Gba-
zaouat, pour y transporter M. de Màrtimprey, coio-
ne! d'état-major, chargé de vérifier ce bruit si alar-
mant, d'en constater l'authenticité, et derccuciHir
tous !és détai)s de ce fait d'odieuse barbarie dont oh
so plaisait à douter, mais qui n'est malheureusement
quetrop certain.
B L'étatdejamera, pendant trois jDurs,misob-
stacleâ raccbmpnssëment de la mission de M. de 1
Màrtimprey. EnSn, le ûr~eotA est rentré cette nuit
même. Dn rapfport de M. de Màrtimprey et do tous
tes bruits rccueiHis sur ce fatal événement, it résulte
qu'Abd-ei-Kader a éu'ectivement donhe rormassacrer nos prisonniers, et que cet ordre a été
exécuté. Hâtons-nous de dire que. jusqu'à présent,
cetordre ne concernait pas les ouiciers, qui ont:
échappé à cette épouvantable boucherie. Je vais in-
diqucrspmmairemeuUes faits qui ont amené l'émir
à prendre une résolution si impitoyable.
c Dans le courantde mars dernier, Abd-el-Kader!
avait ordonné à Bou-Hamedi de remettre le comman-
dément de la deïra à MustapIia-ben-Thami, et de~
venir aussitôt le rejoindre avec les Beni-Amers.
Ebruite dans le Sud, où il a passé pour étroexécuté,
cet ordre ne le fut pas, car les Beni-Amers et Bon-
Hamedi refusèrent de partir. La tribu, de l'aveu mé-
mo du kalita, entama au contraire, avec Bouzianne
Oulid-CbaouI, des négociations dans le but d'obtenir
sonassistance pour se séparer de la deïra.
a H fut convenu entre eux que les Beni-Amers ne
dépasseraient pas Tasa, et que Bou-Hamedi se pose-
rait en intermédiaire do la tribu auprès de l'émir, et
qu'il obtiendrait son retour à la deïra, sous la con-
dition quo le commandement en chef lui serait don-
né. Bou-Hamedi tint sa parole, mais les Beni-Amers,
manquant à la foi donnée, partirent pour l'Ouest t@
sans s'occuper du kalifa qui, redoutant lés suites de
renM une certaine anxiété, et comme l'attente d'un
événement.
Certes~olle avait toute confiance dans le dévôû-
ment et t'adresse de sun amie. Sur sa promesse de
là délivrer de Rudolph lorsqu'il en serait temps, elle
s était extérieurement résignée aux volontés deson
père. Mais no pouvait-it pas se faire que Florence
se fût abusée sur 1'intaiHibitité de son moyen, ou
que Rudotph parvint à parer le coup qu'on lui mon-
tait; il avait tant de ressources dans l'esprit, tant de
ruses et dé roueries à sa disposition; il était si ex-
pert à sortir des situations diCicites, si fin, si délié.
–M. Desprez avait en lui une confiance si aveugle! 1
On conviendra qu'il y avait la bien des Sujets de
crainte, et que les tressaiHemens nerveux de Càlixte
étaient parfaitement justifiés.
Si ce moyen suprême manquait, elle se trouvait
engagée par sa parole même, et forcée d'épouser un
homme pour qui elle n'avait que du mépris. De
cet instant dépendait le malheur ou le bonheur de
savte! I
Le rendez-vous était pris pour midi; les deux ai-
guittes s'étaient rejointes et formaient une seu)e li-
gne perpendiculaire; les témoins étaient là il ne
manquait plus que Rudotph.
M"~ Desprez se tenait droite au bord de son fàu-
teuit, pâte, immobile, les yeux fixés sur le cadran,
t'ôreiite tendue et buvant chaque son, chaque rou-
lement de voiture, chaque bruit de pas qui se pro-
dùisaiéntdanslarue.
L'àiguilte marquait midi un quart,– Càlixte res-
pira, et une légère teinte rose reparut sur ses joues.
–Est-ce que la pendule avance? dit M. Desprez
en consultant sa montre. Non. Rudolph devrait
être arrivé; mais il y a toujours le quart-d'heure de
grace.
Interrompu un instant par l'observation de-M.
Desprez, le léger chuchottement de conversations à
demi-voix qui bourdonnait dans le salon, reprit son
cours. M. Desprez se mit à se promener de long
en large, non sans quelqu'impatiencc, car iltrouvait
que Rudolph ne montrait pas. un empressement suf-
fisant. ·
–Bah! dit-it, il se sera oublié à sa toilette. Un
jour de contrat l'on ne saurait être trop beau.
Pendant cctto promenade, le batancier mêiant son
tic tac au craquement des souliers neufs de M. Des-
prez avait accompli assez d'osciliatibns pour amener
la sonnerie à frapper l'heure.
Le baron Rudolph, si exact, si poli, si minutieux
observateur des convenances, était en retard de
soixante minutes à toutes les horloges et à toutes les
montrespossibles.
l Les témoins, visiblement décontenancés/no savaient
j que:iaire de leurs personnes la face naguère si
resplendissante do M. Desprez, s'était consi
~son intrigue avortée, prit la&titc afin de rejoindre
Bouzianne-Oùlid-ChaouL: ;i
BAlasuitedq cesévéH~M~mB~urontlieudams
les derniers jours du mOts~SSf'~nstaphà-Bën~
Tami, demeuré seul avec les Hackems et quelques
émigrés de diverses tribus,,ne put exécuter l'ordre
que l'émir, son beau-frèro', lui nt transmettre d'a-
mener vers le sud tout ce
el-Kader, no pourrait résister & une teniative proba-
ble des tribus marocaines pônr s'emparer des prison-
niers français, dont !a garde et l'entretien devenaient
chaque jour plus difaci!es. a
BAbd-el-Kader répondit par l'ordre barbare d'6-
gorger ces malheureux, Ann de rendre plus facile
l'exécution de cet ordre, on répandit dans la deïra
le bruit que tous les prisonniers musulmans avaient
été mis à mort en France. C'e~t avec de semblables
nouveHes que les agitateurs stimulent la haine cru-
el)o et ignorante des Arabes.
g;!) I! n'y a plus a douter de la consommation du
meurtre de nos malheureux frères d'armes. nous a-'
vons vu les cadavres de plusieurs. Quelques-uns, é-
chappés à la mort, ont réussi à s'ehtuir, bien que
poursuivis, et à gagner les douars do Beni-Snassem.
Lés hommes de cette tribu pnt sauve lavioârun
d'eux, et fait la promesse de :ous en ramener d'au-
tres qui sont présent ensùretë. Bientôt, sans dou-~
te, je pourrai vous donner jetés détails, hélas dou-
loureux à lire, sur l'épouvantaMe massacre exécuté
par l'ordre do l'émir, chez lequel nos.exemples de
phiiantropic n'ont pasencore pris racine.
o Apres cette catastropRe,ir s'est opéré dans là
deïra une complÈte dissolution. Un grand nombre de
tentesse sont répandues ~ez,les~ et:
dans l'ouest. Mustapha-Ben-Tami s'est d'abord diri-
ge, avec huit ou neufdouàrs, vers lesud, a campé
~m- rOued-Kseub, d'où il ira rejoindre l'émir, en
p&SM'ntparAinun-Sidi-MeIouck, oùilaétêvu.
N Tous les renseighçmcns s'accordent à dire au-
jourd'hui que ~a deïra entière, y compris la tento
d'Abd-el-Kader, a pris la rout~ de l'OucËt et est déjà
loin de notre frontière. Les Boni-Amers sont rendus
en!i Fez et Méquinez un ancieR spahis a rencon-
tré, a trois heures de marche da là, le vieux Ei-Ber-
tani. Ce changement de direction a été provoqué
par la crainte qu'a du inspirer à l'émir la colonne
de M. le général Cavatgnac qui se trouvait, lo 14 mai,
réunie à LaDa-Maghrnia, et aussi parce que la deïra
avait à redouter l'intervention destribusmarocaihes.
N La dispersion de ia deïra, son état de faiblesse et
de misère, et lesditncuUés que l'émh éprouvera pour
la reconstituer, sitoutefois il y parvient, sont dès
nouveHes excellentes et dont il y aurait lieu de se
réjouir, si elles n'étaient accompagnées do ceUe de
lamort violente qui a terminé si lugubrement les
soutTrances inouïes des braves qui ëtaienttombés au
pouvoir de l'émir. Cet évëDementjettera le deuil
dans l'armée et dans la population d'Afrique 1:
c Le général Cavaignac a dù s'avancer, le 15, vers
la Moulouia. Espérons qu'il recueiHera quelques
victimes échappées a la mort, ainsi que les douars
retenus par la force et qui voudraient rentrer sous
notre protection. Le général devait remonter de
LaIIa-Maghrnia, derrière la plaine do Missoïn, et
jusqu'à Sidî-el-Ahned, dans It)aesërt, pour essayer
d enlever les tribus qui se gardent trop attentivement
vers les débouchés de Sebdbu. Les dernières circon-
stances ont pu modinër son projet et faire changer
sonitinéraire.if) u
Gette lettre laisse subsister quelque espoir quant
aux ouieiers. Si nous en croyons le CoMmer de v
.MetrM~e cet espoir même ne peut pas être conser-
vé. Ce journal assuré, sur la foi d'une correspon-
dance particulière, que le brave commandant
Courbon de Cognord, MM. Larrages et Thomas,
olEciers supérieurs, ainsi que le docteur Cabasse,
Rgurent au nombre des victimes.
M.lemarëchaiBageaud opère dans l'Guaren-
senis.
Un rapport qu'il a adresse à M. le ministre de la
guerre parle dune auaire qui a eu lieu le 1 contre
Bou-Maza, quiavait encore trouve moyen de réunir
près de 2,000 combattans. Nous avons eu deux
hommes tués et quelquesbiessés. La perte de l'en-
nemi a été assez considérable.
La colonne a repris l'ou'ensi~e le 16. Les Kaby-
les ont encore été repoussés, et on leur a enlève
beaucoup de bestiaux et de bagages. Une contri-
bution en argent et en fusils a été imposée aux tri-
bus qui se sont soumises.
M. le duc d'Aumale a fait connaître que tout é-
tait soumis par M. le général Jusuf dans le Dtebël-
Amour.
ment rembrunie, les nuages s'amassaient sur son
front; celui de Calixte, au contraire, se rassérénait
de plus en plus et se détachait lumineusement sur le
fond sombre de la contrariété générale.
C'est inconcevable, marmottait entre ses dents
ex-nptairô lui qui paraissait si amoureux de Ca-
ille, si.ravi de son consentement, être en retard de
plus d'une heure. Ces nobles se croient tout permis
vis à~vis des bourgeois, ils ~ont toujours les mêmes,
continua-t-i), btessé dans l'orgueil de sa roture. Non,
ce n est pas possible, il iaut qu'il lui soit arrivé
quelque chose. une indisposition.un duel. que
sais-je?. Mais au moins t'en écrit, l'on s'excuse,
on envoie quoiqu'un,–i'on ne fait pas à une jeune
uancée l'auront de la laisser bayer aux corneilles
devant dix personnes qui !ui mangent le blanc des
yeux.–Ne pas venir signer un contrat si bien fait,
un chef-d'œuvre'que mon confrère M. Désolions a
bien voulu me laisser rédiger, et qui serait admire
de tous les notaires de Paris. C'est affreux c'estin-
dtgne!
M. Desprez en était la deson monologue lorsqu'un
coup violent retentit à la porte de la rue.
–Ah! enfin le voi)a, s'écria le notaire avec une
explosion do contentement. w
Mon Dieu! !equeldesdeuxvapara!tre,dit Gâ-
lixte presqu'étouHée par là violence de son émotion,
et la jeune SHe incapable de se soutenir s'appuya au
dossier du fauteuil.
Le temps qui s'écouta entre ce coup de marteau et
1 entrée dans l'appartement de ta "personne qui l'a-
vait frappé;–entrée indiquée par le tintement de
la sonnette, ut comprendre A Calixte ces halluci-
nations où une seconde sombte durer mitié ans,
La porte s'ouvrit un brouUiard s'étendit sur la
vuedeCalixte.
Un domestique s'approcha de M. Desprez et lui dit
quelques mots à l'oreiiie.
M~ Desprez parut fort intrigué, se gratta le derrière
de l'oreille, ce qui marquait chez lui la plus haute
perplexité, et suivit le domestique après avoir prié
1 assistance de l'excuser.
Qui pourrait peindre Tétonnement do M. Desprez
lorsque, dans la pièce voisine, il se trouva faceàface
avec Henri Da!berg. ïlécarquiHa les doigts, ouvrit
la bouche sans émettre do son, et ses prunelies s'en-
tourèrent de blanc, signe destupeur, s'il iaut eu
croire ies cahiers d'expressions dessinés par Charles
Lebrun.
–Comment! vous ici, mauvais garnement; vous
venez faire quelque scène inconvenante. dit enNn
1 ex-notaire, un peu revenu à lui. troubler une cé-
rémonie respectable.
–Monsieur Desprez, répondit Dalberg a;vec la
plus extrême politesse, je crois que vous .vous mé-
prenez sur mes inieatioM quel eus soit anm chà-
l Dans la séance de la chambre des communes dû i
26~ l'iaiepoetlation savante et larëpojisèqmyàétc~ {
&!?, doiveat être ro~~es. Eues ont trait à une
question que nous avons traitée U y a quelques
mois dans ce journal:
M. LABoccHEBE renouveUe la question qu'iL avait
déjà faite dans une des dernières séances au sujet de
Fa nouvelle donnée parles journaux, que le gouver-
nement espagnol avait donne l'ordre au gouver-
neur de Cuba, d'imposer des droits: diuérentiels sur
les marchandises anglaises entrées dans les ports de
Cubaet de Porto-Rico. H demande si ces bruits ont
quelque fondement.
sut noBERT pEEL Le gouvernement de S. M. n'a pas
été informe que le gouvernement espagnolait envoyé
à Cuba les instructions dont on parle. Mais le minis-
tère a reçu du consul anglais à Cuba, ta nouvelle
que lel" mars dernier, de nouveaux réglèmens ont
été adoptés à Cuba relativement au tarif et au lonnà-
gedesimportat:ons;toutefoiscesmodi6cations n'é-
taient pas dirigées contre la navigation et Jes mar-
chandises anglaises en particulier. Elles atteignent
tous les navires et toutes les marchandises Indistinc-
tement; pour quelques articles, les droits ont été
réduits, pour d'autres ils ont été élèves. Dans l'opi
nioh de notre consul, les changûmëns introduits
n'an'ectent pas particulièrement les nëgocians an-
glais le droit sur les tôi!es a été augmenté, tandis
qu'on a diminué celui sur les tissus de coton, mais
sans distinction de provenance. Par conséquent il ne
parait pas que cette mesure ait été prise dans des
vues hostiles ou malveillantes pour l'Angleterre.
On nous écrit de Saint-Pétersboùre, à la date
du 18 mai
M Là résidence de nos souverains est déserte. Des
divers princes et princessesqui composent la famille
impériale, il ne reste ici que le grand-duc héritier et
les doux jeunes Sis de l'empereur, les grands-ducs
Michel et Nicolas. Le duc de Leuchtemberg et la
grande-duchesse Marie sont établis à leur maison do
campagne auxenvirons de Péterhou, sur le golfe; le
grand-duc Michel, frère de l'empereur, vit à Paw-
lowski sa femme, la grande-duchëssè Ëélène, doit
s'embarquer la semaine prochaine à pràniènbaùm
~lleya en Allemagne avec ses deux ftHés, les gran-
des-dùchesses Marie et Catherine, les deux ;seute8
priMesses de la famille impériale qui ne soient point
encore mariées ou fiancées elles sont toutes les
deux charmantes, laplus jeune Surtout, qui a toute
la beauté et l'espritjde sa mère. Quelques notabilités
légitimistes de France et de l'étranger ont jeté les
yeux sur el!e pour l'unir au due de Bordeaux il a
même été fait des démarches à ce sujet; mais on
doute que l'empereur Nicolas consente à ee mariage,
non par des considérations pplitiquf'g, qui ne sont
jamais un obstacle pour lui, mais par principe de re-
ligion il n'a pas voulu céder sur ce point quand il
s'est agi du mariage do sa 811e avec un archiduc
d'Autriche; il ne consentira jamais à coque sa nièce
embrasse le catholicisme pour épouser le duc de
Bordeaux. La mère de la jeune princesse serait plu~
accommodante.
s Legrand-ducGônstaniih ramène sa uottilledans
là mer Baltique en fraversanHa Manche et la mer du
Nord; on no pense pas qui! fasse do longues sta-
tions en Angleterre, et encore moins enAIlemagno;
ilnes'arrêtera qu'à Stockholm. ':>
B La haute noblesse voyage à la suite des divers
membres de la famille impériale, où s'est retirée
dans ses résidences d'été. Le temps n'est cependant
guère propice pour !a vie de campagne le mois de
mai, qui, d'ordinaire, nous donnf quelques beaux
jours, est, cette année, froid et pluvieux aussi, les
promenades du printemps au Ja'din-d'Eté sont bien
tristes. Comme l'aristocratie ne va quelà oùtst la
cour et l'impératrice, elle s'est dispersée de côté et
d'autre, et là ville et la cour sont désertes, en atten-
dant que le retour de la souveraino et les fêtes du
mariage de la grande-duchesso 0!ga les repeuplent
de nouveau.
a Le mauvais temps a retardé de plusieurs jours le
départ de S< M. L pour les provinces occidentales,
parce quel'empereurNicoIas n'a pas voulu être sur-
pris en route par les inondations, et être obligé,
comme l'année dernière, de rester trois jours durant
devant un Heuve débordé, dans la demeure de quel-
que gentiUatre polonais. Il est maintenant à Varso-
vie, d'où il ira au devant de l'impératrice jusqu'à
KaHsçh, et peut-être même jusqu'à Breslau..
)) On s'est beaucoup amusé ici des détails donnés
par les journaux français sur le séjour de l'impéra-
trice à Naples et dans Ïes diverses villes de l'Italie
grin d'être banni do la présence de M"= votre Site
sans l'avoir mérité, je la respecte trop pour me li-
vrer à aucune démonstration qui pourrait ta com-
promettre tadouleur de n'être pas votre gendre no
me fera jamais oublier les devoirs d'un homme de
bonne compagnie que je n'ai pas cessé d'être, malgré
les préventions que vous avez conçues contre moi.–
Ce n'est pas pour cela quejeviens~ Daignez prendre
connaissance de cettelettre.
Dalberg tendit à M. Desprez une enveloppe toute
chamarrcedo timbres, tigrée de visas, au mitieù de
laqueito s'arrondissait un de ces prodigieux cachets;
triomphe des chancelieries.
Je lirai cela plus tard, dit M. Desprez en fusant
mine de plonger la lettre dans une de ses poches, et
je vous rendrai réponse plus tard. «
HenriStunsigncde dénégation, marquant qu'il
v6u)aitsaréponsetoutdesuite. 1 1 -.1
–Vous sentez, mon cher, continua M. Desprez en
faisant quelques pas du coté delà porte, comme pour
indiquer ta sortie au jeune homme,-qu'après ce qui
s'est passé; une rencontre ici, entre vous et Rudolph,
serait éminemment désagréable.
N'ayez aucune crainte de ce coté, monsieur Des-'
prez, répondit Dalberg d'une voix ferme, Rudolph ne
viendra pas, oujo me trompe fort.
Comment que dites-vous? s'écria l'ex-notaire;
Rudotph ne pas venir, c'est de la fotio l
–Nullement, prenez connaissance de la lettre que
je vous apporte, et cela vous paraîtra fort raisonna-
ble.
M. Desprez rompit le cachet d'une main tremblan-
te et tira de l'enveloppe quelques papiers dont la
lecture rapide le fit changer plusieurs fois de cou-
leur et pousser des exclamations entrecoupées'– i
Quelie horreur! quelle infamie! qui aurait jamais
cru cela. Fiez-vous donc aux gens. C'est qu'il n'y
a pas moyen d'en douter! Ah! jffdonc! et moi qui ai
donné la main à cet homme-là, dit le brave notaire
en faisant le geste de s'essuyer.
Etes-vous toujours décidé à donner M"" votre
fine au baron Rudolph? dit Henri, qui avait regagné
du terrain et se trouvait au milieu de de la pièce.
Moi, jamais de la vie. –Donner ma 6Ue à ce
Rudôlph, un espion. J'aimerais mieux un voleur!
–Et même unhonnéte garçon. dit Henri en pous-
sant M. Desprez vers la porte du salon où se tenaient
les témoins.
M. Desprez parut réfléchir.
Qui adore Catixte, qui au lieu d'avoir perdu les
vingt-cinq mille livres détente qu'il possédait en a
maintenant trente bien assurées.
LaméditaUon de M. Desprez devint plus intense,
et il mtt la main sur le bouton de cuivre de la porte,
Sans compter un joli hôtel, entra cour etjardia,
uéUcieusëtnsat n~aMé, qui canvtenurait aumtMbte-
une de ces feuilles lui a donné pour l'accomp~gti~)'
une petite arm6ë, une suite de trois'cënts personnes.
JLe ~i~e~j:ui'eUe n'avait pas avec elle plus ~Sc cin-
quante ii~èhy~om~eï~tea~~
ce, ce qui, certes, n'est pas trop pour une imperMn~
ce do Russie. On a donné comme attachés a sa peï<-
sonne les voyageurs russes qui, à Naples bu ailïejurs,
sont ailes lui présenter ieurs hommages.
') Un autre journal lui a fait écrire à l'empereur une
lettre dans laquelle elle le suppliait, par ce qu'elle
avait de plus précieux, de lui donner JîL Sicile, et que
sa santé et sa vie dépendaient de ce don. L'impéra-
trice Alexandran'a pas un esprit vif et brillant; mais
personne jusqu'ici ne lui a contesté le bon sens et
la raison, et ce ne sera jamais elle qui poussera l'em-
pereur à la guerre, dût-elle; par la moindre petite
conquête, prolonger sa vie d'un demi siècle. Ceci me
rappelle la facétie d'une petite feuille parisienne qui
faisaitrëfuser au grand-duc Constantin le bal qui Im
avait été offert à Toulon, parce que, disait-elle, le
carême commence, pour les Russes, le lendemain de
Pâques~ r
? Les journaux allemands vous auront sans doute
appris )a mort du comte de Lavai, qui a rempli, duraht
pr~s de 50 années, dès fonctions importantes à la
courde Russie. M. de Lavai, quiàvaitpris.pargràqe
de l'empereur Paul ï", le nom et le tttre de comité
Lavai, servait en France, avant la révolutibp, (tans
le régiment des hussards do Berchini il émigra, çt
après avoir servi quelque temps dans l'armëë russe.,
il entra au ministère des atfairesétrangèreSt
B Parmi ses charges, il en est une qui n'a pas sans
doute sa pareille dans aucune des cours d'Europe
iirédigeait le journal de l'empereur c'est adiré
qu'il dirigeait cinq où six jeûnes employés iràBp~,
anglais etallemands, qui font un résumé de tout ee
qu'il y a d'important dans les feuilles étrangères,
surtout de ce qui concerne la Russie et le réunissent
en un cahier qui est, tous les trois jours, soumi~â
l'empereur. Ce journal ma'nuscnt est rédigé en jfràh-
çais.Onne sait pas encore qui succédera au comte de
Lavai dans cet emploi qui est fort dêiicat on cro~t
cependant que ce sera M. de S. rédacteur en chef
duJoMrMs!de~o!'tt(-Fe
B Le comte de Lavai était le père de cette princesse
Trbubetskoï, qui a suivi son mari en Silésie, et dont
M. de Çustine parle tant dans Ses Ze<~
On lit dans la C°Sattzbourg,23BMi.
B Le 23 mai, la reine de Wurtemberg et l'àtchtdno
Albert sont arrivés ici, et !e 20, le roi de Wurtem-
berg et l'archiduc Jean, ainsi que le prince royal da
Wurtemberg. Hier, à quatre heures, est arrivée l'im-
pératrice do Russie, accompagnée de la princesse
Oiga. S. M. et S. A. ï. se sont arrêtées devant rh<~
du roi et de la reina de Wurtemberg, qui étaient ve-
nus les complimenter. L'impératrice, en voyant la
reine de Wurtemberg, Ini dit Je té livre ici mon
enfant chéri (en indiquant la grande-duchësse GIga).
Ces paroles firent une grande impression sur toutes
les personnes présentes, qui s'attendaient à une scè-
ne d'apparat, et ne trouvèrent que l'impression vraie
deTamourmatërneL Après une demi-heure, ~impé-
ratt'tce,tagran(të-duchësse0iga et le prince royafQe
Wurtemberg se rendirem au château MOpenal, ou Ipt
archiducs d'Autriche, le prince Léopold de Bavière
et le duc ue Nassau étaient réunis pour les rscevoir.:)
L'impératrice est partie de SaÏtzboarg le
CiMtBM~F~ eSes EPa&rs.
Séance du 29 mai. Présidence de M LECKAMEUM.
SoMMAME.–DêpSt fie divers rapportt.–Demande à nn d'interM!-
iation.M.detaMo;kowa,M.de'BoiMy.
M. DEHAtGEcocRT dépose )e rapport de la commission
chargéc.d'examiher le projet de loi relatif au chemin de fer
dcl'Ouest. ;-)
M. LE BARox BE BARANTE dépose ie rapport de !a com-
mission chargée d'examiner le projet de loi relatif au che-
min de fer du .Centre.
M. DE BBAUMONT dépoee te rapport de la commisstom
chargée d'examiner quatre projets d&!oi relatifs a~es
changemens de circonscriptions éiectoraies dans tes dé-
partemens.de rAin.desArdeMneset duGanta).
M. us pBËstDENT M. le prince de ta-Moskowa a déposé
sur te bureau.une demand'* a Mn d'intcrpettations dont, aux
termes du régtement, ) un de MM. les secrétaires va donner
lecture.
M. LE BARON DE BtjsstÈREs donne lecture de !a deman-
de de M. de~a Moskowa, qui est ainsi conçue J'at
t'Honneur de demander à fa chambre !a permission d'tnter-
peUer te ministère au sujet des prisonniers français qui sont
tombés et qui sont encore au pouvoir des Arabes. »
M. LEpBEStDEKT La proposition est-eiIeappùyée?(OuH
oui!) Alors, je consuiteia chambre. ,q.
La chambre, cohsuitée, autorise les interpeUations a !'ti-
nanimité. ""i
M. LE PRESIDENT Maintenant, nous avons à nxer t&
nïentâunjoùnemênage.
M. Desprez donna un tour au bec de canne et en*
trouvritlebattanL
–Vous attendiez un gendre, tlnevientpas;voù<
lez-vous que je le remplace. à tout hasard/bien
qu'il soit de bonne heure. Je me suis mis en habit
noir, j'ai le costume de la circonstance.
-C est vrai, il a une cravate blanche, dit M. Des-
prez tout à fait convaincu; et il rejeta le battant
delaporteavecfracas.
Henri s'arrêta incertain sur le seuil.
–Messieurs, dit M. Desprez d'une voix éclatante,
je vous présente M. HonriDaIberg, mongendrë.
au contrat duquel vous aUcz signer.
–Je vous l'avais bien dit, mon père, murtmMà
toutbasCalixte, qùeje n'aurais jamais d'autreë-
pouxqueDalberg. `
L'explication que donna M. Dësprez de cette sub-
stitution inattendue d'un gendre à un autre, quoique
passablement embrouillée, fut acceptée sans conteste
par tout le monde, car Henri Dalberg étant génère.
îement aimé, et la société de M. Desprez n'avait pas
vu avec plaisir Rudolph fréquenter cette maison.
Nous ne ferons pas à nos lecteurs l'injure de ïeùr
expUquerqueFIorencoavaitapprM, pendant ses re-
lations avec M. do Turqheim, le métier iniame que
faisait Rùdolph, espion de la cour étrangère dont
M. de Tùfqheim étaitle représentant; les preuves
écrites de cette turpitude étaient contenues dans !a
lettre remise à M. Desprez parDalberg. Rudolph,
menacé do voir publier ces terribles docùmons, avait
quitté ]aT''rànce.
Dans le courant de cette lieureuse journée, Calixte
reçut une lettre dont la suscription portait a A nm-
dama Dalberg. )i' Pendant qu'elle la lisait, sonsein
se gonQait, Nés larmes d'attendrissement coûtaient
de ses yeux. Bonne Florence dit-elle tout bas en
serrant précieusement le papier dans son corsage. y
Les cérémonies nuptiales sont assez généralement
connues pour qu'il ne soit pas urgent de faire une
description détaillée des noces de Calixfe et de Dal-
berg. tts sont heureux et mariés; nous n'avons plus
le droit de nous occuper d'eux.
Disons seulement qu'au bout de quelques mois
Datberg, en ouvrant par megarde un tiroir dans la `
chambre deCàlixte pour chercher quelque chose
qu'il avait serré auteurs, trouva une lettre dont l'é-
criture ressemblait à celle de Ftorence. Il n'y lut q~e
cette phrase K Adieu, Ca'ixte, je pars pour l'Amé-
rique. J'aime ton mari. Plains-moi. a 1~
–Les Orn'ntaux sont décidément des peuples plus
sages que nous, dit DaU~g en étouSant un sonpïrt
T!!ÉOPmLEGAUSFtER
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