Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1846-05-27
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 mai 1846 27 mai 1846
Description : 1846/05/27 (Numéro 3676). 1846/05/27 (Numéro 3676).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Unième anuë~ N'86~6.
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48 FR
Mercredi 2T mai 1846.
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nement expire le 3t courant, sont pries de le rè-
Nottveler de sui~e ann d'éviter une interruptio!)
dans l'envoi du journaL `
Les administrations des Messageries royales et
des Messageries Gaillard, correspondant avec les
nombreuses Messageries particulières sur tous les
points du royaume, nous annoncent avoir pris
tontes les mesures nécessaires pour faciliter les
abpnnemens dans les localités desservies par les
unes ou par les autres.
Par cette correspondance active entre toutes les
Messageries, il sera facile des'abonner à la PreMc
en envoyant le montant de l'abonnement au bu-
reau de Messageries le plus voisin.
Nous invitons ceux de MM. nos abonnes qui
éprouveraient des dimcultës ou des refus à vouloir
bien,nous les communiquer. `
Quant à ceux qui habitent des lieux éloignes du j
'pàrëours de Messageries, nous les engageons à re-
Jmettre le montant de leur abonnement au direc-
teur du bureau de poste le plus voisin, ~onant un abonnement d'un an, ou même de 6 mois, j 1
ils auront une double économie, celle sur le prix
'd'abonnement et celle d'un seul ail'ranchissement
de lettre pour toute sa durée.
Le 30 mai, la -Presse commencera la publi-
cation des
NÉNOIRESMN~N~
RAB. NAU~A~DB~ DUMAS.
Cet OHvrage, palpitant d'intërét, embrasse toute
la un du dei'nicr siècle et toute la première partie; ']
du siècle présent. Œuvre de'prédilection de l'au-'
teur de la REINE MARGOT, des TROÏ8 MOUS i
QUETAtRES et de MONTE CHR!SfO, H est
appelé a reproduire le sucées si éclatant et si po-
pulaire de ses trois devanciers.
La première par/t'e comprend le temps écoula j J
depuis le M~MA~E de MAME-A~TOt~ETTE jusqu'à <
Ï.'A~ÉE 1788.
LaMcon<7epi789àl794, c'est a dire depuis la prise de la;
Bastille jusqu'à la dernière charrette.
Puis viendront tour a tour le DmECTOiRE, l'EM- ]
pmE, la RESTAURATiox tous les éyénemcns coh-
temporaius repasseront ainsi devant nos yeux dans j
des scènes animées par l'immense talent de M.
ALEXANDRE DUMAS.
(En vertu de traites auHtèntiftucs, )a coUaborationde
M. ALEXA~oRE DUMAS es) exctusivement réservée au CotM-
t<
Paa'is,'@@MBSti.
La séance de la 'chambre des députes a été con- `
sacrée aujourd'hui à ladiscussion du budget de
l'instruction publique. Deux questions seulement
ont donné lien à des débats de quelque importance.
Al'occasion du chapitre où se trouve compris le
traitement des membres du conseil royal, M. Bois-
sel a attaqué l'arrête de ce conseil qui a substitue
pour les élevés externes des collèges royaux de
Paris, à la rétribution universitaire supprimée par
là chambre, une augmentation des frais d'études.
.11 a critiqué cette mesure en droit et en fait, com-
me contraire tout a la fois et à l'esprit de notre lé-
gislation en matière d'impôt et aux progrès de
Finstruction publique. Ces observations ont été
appuyées par MM. tsambert, Ternaux-Compane et
Lestiboudois,
MM. de La Pleisse, de Schauenburg et Saint-
Marc Girardin ont détendu, au contraire, l'arrêté
du conseil royal. M. le ministre de l'instruction
publique a établi qu'il n'existait aucune analogie
entfcïa rétribution universitaire et les frais d'étu-
des, et que ceux-ci avaient toujours été réglés par
te conseil royal de l'Université. En fait, la mesure
qui les a portes récemment de 60 à 100 t'r. pour les
externes des collèges royaux de Paris, a-t elle
quelque chose de fiscal et d'exorbitant? M. de Sal-
yandy s'est attaché à démontrer que non, par des
calculs et des comparaisons qui n'ont pas laissé de
reneottirer des contradicteurs.
La question parait devoir se reproduire à l'oc-
Casîoùdu budget des recettes. M. Desmottsseaux
t~nMâeton de la PRESSE
Du27'M:Atl846.
HSMuÊStNMCENS.
vn.
` C'était, bien elle Sa robe, un peu moins montante
qu'à l'ordinaire, laissait voir un commencement d'é-
paules d'une blancheur éblouissante. Sans cesser
d'être virgule, sa toilette avait fait aux exigences
du monde les sacrifices indispensables. Ainsi déga-
gées des voiles dont les surchargeait une pudeor
peut-être trop susceptibte, les formes gracieuses de
son buste ressortaient dans toute leur harmonie. Sa
tête jouait plus librement-sur un col dont rien n'in-
terrompait les lignes antiques, excepte une imper-
ceptible chaîne de Venise mince comme un cheveu,
qui soutenait une petite croix do diamant.
EUe occupait, avec M. Desprez, le devant delà
loge. Rudolph se tenait debout dans le fond.
Toutes les lorgnettes étaient braquées sur Calixte.
Chacun se demandait: ff Quelte est donc cette char-
mante personne si jeune, si jolie, d'une grâce si natu-
relle, d'une dignité si modeste, qui écoute sans éton-
nement et sans indifférence, et n'a pas l'air de se
douter qu'elle est le point do mire de cette foule? o
.–Comment se fait-il que Rudolph soit dans sa
loge? ajoutaient ceux qui connaissaient ce dernier.
S'il sort dans les entr'actos, nous saurons de lui
le nom de cette naissante étoile de beauté. –Leur
attente fut trompée, car le baron tint Cdèle compa-
gnie à Calixte et à M. Desprez.
Jamais Dalberg n'avait vu sa bien-aimée si belle
il ne la connaissait pas sous cet aspect de grâce sé-
rieuse et de mélancolie sereine. Jusqu'alors chex Cà-
lixte le côté pensionnaire et jeune fille avait prédo-
miné Dalborg, au lieu d'une entant, retrouvait une
femme! Ses regrets, un instant assoupis, se réveil-
~ièrent avec.une vivacité extraordinaire; un immen-
se désespoir s'empara de lui, mêlé d'un tel accès de
rage contre Aminé que, s'il eût eu un couteau sous
()) Voir ta j'rMM des 19, 20, 2), 23, :i et 26 mai.
de Givre annoncé qu'il proposerait une disposi-
tion additionnelle tendant à classer les frais d'étu-
des au nombre des recettes du trésor public et par
conséquent à en faire régler la quotité légklative-
ment.
La seconoë question qui ait fait naître un débatJ
sérieux est relative a l'école des chartes.
Le ministre avait demande, en faveur de cette
utile institution, un accroissement de 21,000 fr.,
ajoute au crédit extraordinaire, qui n'est que de
15,000 fr. et destind a l'extension de renseigne-
ment, ainsi qu'à l'amélioration du sort de ses an-
ciens élevés. La commission proposait, non pas le
rejet, mais l'ajournement de cette augmentation. `
M. ferdinand de Lasteyrie, dans un discours plein' v
de faits et qui révèle une connaissance approfondie `
de la question, a combattu cette résistance de la
commission et a dissipé, de la manière la pins'
plausible, les erreurs matérielles qui Favaient mo-
tivée de la part des membres de ce comité. L'ho-!
norable rapporteur s'est attaché, sinon à justiner,
ce qui n'était pas possible, du moins à expliquer
les intentions qui avaient guidé la commission du
budgetàcetégard. Il est résulté de ces explica-
tions que la dimculté roulait sur un simple malen-
tendu. M. Bignon a exposé a la chambre que la
Sn de non-recevoir opposée par la commission n'a-~
vait en d'autres bases, en premier lieu, qu'une in-
terprétation erronée du véritable sens des altoca-i
tiens demandées, et, en second lieu, l'insunisance~
des dé~eloppemens qui lui avaient été fournis. La'
comnussion demandait un programme étendu et!
circonstancié des innovations réclamées~ et ces
renseigneméns n'avaient point été communiqués. I
Ce débat à amené M. le ministre de l'instruction
publique à !a tribune M. deSalvandy qui, jusque-i
la, semblait avoir courbé la tète avec assez'de rési- r
gnation devant les réductions an peu syatémttti~
ques qu'a subies le budget de son ministère, a re-'
prisen main là défense de recelé des Chartes et
des améliorations dont il a voulu doter cet éta-!
bassement. Le ministre a corroboré de point en
point et connrmé du sceau de son autorité tout ce
qu'avait dit l'honorable M, de Lasteyrie. Le pro~
gramme que demàndaitia commission, il l'a ex-'
posé devant la chambre avec une netteté etune~
ampleur d'idées remarquables. Ces nouveaux dé-' f
veloppemens ont paru Satisfaire complètement
l'auditoire, et nous ne doutons pas que l'assemblée
ne lui eut adjugé gain de cause, en rejetant la ma-
lencontreuse réduction proposée, si elle avait voté'
sous l'impression des paroles prononcées par M.
le ministre de l'instruction pubtique. Mais à6ette
heure avancée, la chambre n'étant pi us en nombre,~
la séance a du étreclose et la suite de la discussion
renvoyée à demain.
Demain donc un nouveau débat s'engagera sur
cet iticidént et achèvera de Téclairer dans toutes
ses parties. Peut être la perspective d'une écono-,
mie, toujours accueiUie avec faveur lorsqu'ils'agit
d'un vote nuancier, surtout au point dé la session
où nous sommes parvenus, mra-t-elle pencher
quelques votes versTajournement du crédit.
Nous souhaitons vivement qu'une pareille con-
clusion ne soit pas adoptée. Après les explications
dès à présent données et reçues de part et d'autre,'
aucune raison plausible ne subsiste plus à rappui
d'une telte résolution. De pressantes et respecta-
bles considérations militent an contraire pour l'a-
doption immédiate. Il est constant, en euet~ et le
ministre l'a rappelé devant la chambre, que, sur la
totalité des élèves sortis avec honneur de l'école
des Chartes et à qui l'ordonnance d'institution
promet formellement à leur entrée d'utiliser un
jourieurs services par des emplois digues de leur
mérite, la moitié seulement a reçu jusqu'à ce jour
l'accomplissement de cette promesse. Or, parmi
les sujets qui composent cette première moitié,
dans i élite de ces sujets, il en est un petit nombre
dont la situation modeste et purement temporaire
est à ta veiile de leur manquer, et c'est précisé-
ment dans ce nombre que le ministre doit naturel-
lement choisir lès titulaires des quelques positions
qu'il désire créer. On le voit donc, décider l'ajour-
nement, ce serait à l'égard d'hommes studieux, de
serviteurs éprouvés et recommandables~ joindre
l'inhumanité au déni de justice. Nous avons la
ferme conuance que la chambre préférera don-
ner un nouveau témoignage de sa protection en
faveur du bon droit et des étudessérieuses.èn a-
doptant dans son intégralité l'allocation réclamée
à si juste titre par M, le ministre de l'instruction
publique,
la main, il l'aurait certainement poignardée.
Aminé s'étant retournée, vit là figure de Dalberg
tellement décomposée, et d'une pâleur si verdâtre,
que la frayeur s~empara d'elle, et qu'elle se recula
jusqu'à l'autre angle de la baignoire, en ayant soin
de se mettre en vue, de peur de quelque violence de
la part de son compagnon.
Faute de mieux, Dalberg déchiquetait un de ses
gants. Jusqu'à présent, il n'avait éprouve que les
tristesses do l'amant exilé, maintenant les dents de
rat de là jalousie lui mordaient le cœur. w
Amin~aussi avait changé de couleur. D'après le
portrait, cite ne s'était pas figuré une semblable per-
fection car lesfemmës de sasorte ne croient pas or-
dinairement à la beaut&des Elles vertueuses, qu'elles
se représentent volontiers comme gauches, disgra-
cieuses, bossues ou mal habillées. Elle s'expliqua la
condui te d'Henri, qui jusque-là lui avait paru inr om-
préhëhsible, et un soupir de dépit qu'elle étouffa
dans son bouquet sortit de sa poitrine oppressée.
Allons, se dit-elle tout bas, c'est le momentd'e-
tre belle ou ~e mourir.
Et,paruu appel désespéré à la réserve de ses
charmes, elle réunit une telle somme de beauté,
qu'elle en devint comme phosphorescente.
Elle trouva une pose incomparable, un regard
qu'elle n'eut que cette fois, une expression qu'on ne
rev'rra plus.– Ce ppème sublime ne fut pas écrit
malheureusement, car ai M. Ingres ni Pradier n'é-
taient là. Que faisiez-vous en ce moment, artistes
souverains?.
–Qu'a donc Aminé aujourd'hui? elleéclate com-
me un bouquet de feu d'artifice, se demandèrent plu-
sieurs lions étonnés.
–Courage, Henri, disait Aminé à Dalberg, ne leur
donnez pas lasatisfaction de vous voir pâle et défait
comme un condamné à mort; Calixte est regretta-
ble, c'est vrai; ;jo Sais quand il faut convenir de
la beauté d'une autre; mais suts-je à dédai-
gner? Regardez comme tout le monde m'admire; il
} suuit d'une étincelle tombée de mes yeux, au hasard,
pour allumer une uamme qui ne s'éteint pas. Les
plus beaux, les plus illustres, les plus riches se pré-
cipiteraient pour ramasser mon mouchoir. Voyez
cjmme toutes ce~ duchesses, toutes ces femmes de
€)tKDrrSEXTRAPENSESDBL'ALCEtUB.
'c (4'etdefBictArtic!e.)()) (1)
Nous arrivons à I& partie essentielle du rapport
de la ëommission, à ~a demaade~'uB mtKu~ereNpd-
CM~ pour les aiTaires de l'Algérie. Nous discuterons
cette proposition avec là même liberté d'esprit, la
même indépendance d'idées que nous avons mises
jusqu'à présent dans notre examen. Complètement
désmtéressés dans la question, nous n'avons d'au-
tre but que de rechercher la solution la plus favo-
rable aux intérêts de la France comme aux intérêts
de l'Algérie. Ce que nous avons déjà dit rend notre
tàchefacile.
Il est ua point sur lequel, grâce à Dieu, tout le
monde est daccord~c'est la nécessité de retirer le
gouvernement de l'Afrique au ministère de la guer-
re et de remplacer la dtrec <4/riel, par une organisation administrative plus en
rapport avec le but que l'on se propose d'atteindre.
La faiblesse de la dtrec ~4~/ertc, son insufSsance, conséquence forcée de
sa propre constitution, son ininteUigence des
grands intérêts qu'elle était appelée à satisfaire
Sont inscrites à toutes les pages de l'histoire de,
l'Algérie il est donc indispensable, absolument
indispensable de la remplacer par un pouvoir for-~
fement constitué, et possédant, avec les élémehs
dé la durée, tous ceux propres à la mission qu'il
sera chargé de remplir. ,i
Or, cette mission, quelle est-elle? En d'autres
termes, quel est le but que doit se proposer 1$
France dans ~gouvernement de l'Afrique? Fort
heureusement encore, il existe à cet égard un sen-
timent tellement général, tellement universel qu'il
,péut~tre~ns~éEécoia&a;je unanime, c'est de faire
oe rAlgérteaneaM~~M~làmcrë'pàtne,~ M-
coKde France, c'est purement et simplement d'e-.
tendre M)M!s/raMptions, notre langage, nos idées, nos mœurs, nos
habitudes, ann d'unir à jamais les deux pays par
lestions de la confraternité la plus étroite de la
solidaritéla~pluB absolue. Cette solution nous est
imposée par les intérêts de la civilisation autant
que par les exigences de nptrehonneur et les soins
de notre puissance toute autre politique serait le
résultat d'une pensée coupable bu insensée. Ces
principes bien établis, et personne n'en contestera
ta vérité~ cherchons les moyens de lès réaliser.
Parmi ceux qui se présentent naturellement à
l'esprit, il en est un qui découle de l'essence même
des choses, et que la raison a enseigné aux-peu-
ples colonisateurs de toutes les époques; il con-
siste à donner a l'état qui se fonde le gouverne-
ment de l'état fondateur, à la Société qui se crée
les lois de la société créatrice, et par conséquent,
dans l'espèce qui nous occupe, à diviser l'Algérie
en département, et à donner l'administration supé-
rteure de ces deparpréside à l'administration générale du pays; c'est
à dire aux neuf départemens ministériels, en les
appelant à concourir, chacun pour la spécialité
qui le concerne, à la direction des divers services
publics. Si l'onveut, €neiret,qùeIesaSaires de
î'Aigérie soient faites avec esprit de suite et intel-
ligence, si l'on veut qu'elles soient ~nnn comprises
autrement qu'elles ne le Sont aujourd'hui par les
grands pouvoirs de l'état, il faut de toute nécessité
que la responsabilité particulière de chaque minis-
tre soit engagée dans le maniement de ces aS'aires.
La question d'Afrique ne doit être ni une question
de bureau, ni une question de direction générale,
ni même unequestion de MHHMMre spects<, mais
une question de gouvernement, une question de
cabinet, une question dans laquelle chaque minis-
tre soit directement et personnellement intétBssé.
Ce système est le plus simple et le plus coulorme
aux prescriptions d'une saine politique. La pru-
dence le conseille; l'expérience le justice, la logi-
que l'enseigne, le bon sens l'exige que veut-on de
plus? La commission elle-même convient <~M~ n'y
aurait pas de moyeK p~M Mpara même temps, el}e nous apprend, chose étrange! 1
que cette combinaison n'a pas trouvé d'organes
dans son sein, et elle conclut à la création d'un
tKtMt~ere specta~. Une pareille contradiction a droit
desurprendre.
Nous nous l'expliquons néanmoins: là pon:unis<
sion, d&ns cette circonstance, a encore été sous
l'iai!uenoe de ces préoccupations étrangères que
(t)Yoiriafr~edes)5,t8et89mai, J
banquiers tâchent de retourner l'attention de leurs
amans elles savent bien quesi je les voulais à mes
pieds, avant une heure i)s y seraient. Cette place
près de moi, où vous paraissez à la torture, et où
vous voustordez comme un ïnca sur le gril, vous
rend l'objet de l'envie générale. Chaque homme se
dit Heureux Dalbërg '–Chaque femme me cherche
une tache, un défaut à travers le grossissement de ta
lorgnette, et ne trouvant rien se retourne furieuse
pour quereller son mari.
Datberg fit un eubrt sur lui-même, remit à peu
près en p)acelesmusc)es de sa figure/et prit des ap-
parences ptus tendres et plus intimes avec Aminé,
dans l'espérance do rendre ainsi à CaHxte le chagrin
qu'elle lui causait.
Pendant l'entr'acte Càlixte promena ses yeux va-
guement autour de !a salle.
Quand son regard tomba sur Aminé, il y eut comme
un Choc électrique, mais la courtisane se sentit inté-
rieurement vaincue. Elle fut anéantie par ce re-
gard lumineux froid presque distrait, écrasant
d'indiuerence, et s'affaissa sous lui comme le démon
sous le pied de l'archange.
Pourtant Dalbërg, penché vers elle, semblait lui
tenir quelque tendre propos; la bouche du jeune
homme enleurait presque sa joue.
Rien n'avait tressailli sur la figure de Càlixte; ni
pâleur ni rougeur sa prunelle avait tranquillement
achevésontour, et, son inspection terminée, la jeu-
ne fille s'était retournée vers Rudolph pour hu de-
mander le programme.
Elle fait si peu cas de moi, se dit Aminé, qu'elle
épouserait Dalbërg demain, quoiqu'elle l'ait vu avec
moi ce soir, en loge grillée, à l'Opéra. Je ne suis
pour elle qu'une levrette, un colibri, un poisson
rouge, un être de race inférieure et différente.
Rudolph, tout fin qu'il était, ne jugea pas lecalme
de Catixte aussi sainement qu'Aminé; il .l'attribua à
d'autres causes au refroidissement de la jeune
fille pour Dalbërg, et peut-être même aussi à une
bienveiliance naissante pour lui.–Rudolph, ampu-
reux, n'étaitplus clairvoyant, le bandeau lui descen-
dait sur les yeux comme aux autres.
–C'est sans doute cette coquine de M"<'Beauvil-
liers qui est là on face dans cette baignoire avec ce
nous avons eu déjà l'occasion de signaler. La com-
mission qui ne connaît pas l'Afrique, ou du moins
dontlaminoritélà connaît très peu, nous ose-
rions même dire fort mal, a cru bonnes tour-
tes les idées que l'ona.cherché à lui suggérer. Elle
a cru a la xoctdM lartche, à la /or~.popM~ton ar~e; et elle a donne `
dans le faux sans s'en .douter. Qu'on veuille bien se
rappeler ce que nous avons dit à propos du nom-
bre, des ressources, de la situation morale et ma-
térielle des indigènes, eti'on comprendra aisément
qu'il n'y a réellement de ce côte aucun obstacle,
aucun empêchement sérieux. Lacommission a éga-
lement été enrayée du chiHre des étrangers, sans
s'apercevoir que c'est précisément le système ac-
tuel et l'état précaire dans lequel se trouve l'Algé-
rie, qui en repoussant les Français d'une terre où
ils ne trouvent pas de garanties sumsantes, oSre
une primer d'encouragement aux étrangers, dont la
position dans nos établissemens d'Afrique est pré-
férable à celle qu'ils laissent dans leur propre pays.
Que voulons-Ttous faire, après tout, en Afrique ?
Une FfaMce établissons donc tout d'abord les lois
et les institutions de la Frl'émigratioh dM Fratipa~, que bous avons un si
haut intérêt à favoriser. Les lois et les institutions
de la France auront du moins l'avantage d'être~
connues et appréciées de nos nationaux, tandis
que des lois et des institutions ~pec~M seront in-
connues de tous et mécontenteront tout le monde.
Si d'ailleurs l'unité de législation doit froisser quel-
ques individualités, ainsi que cela arrive dans ton-
te société bien organisée, où 'l'intérêt pubtic est
nécessairement la première loi, que du moins la
population française né soit sàcrinéë ni à la popu-
lation arabe, ni a la population étrangère. La po-
pulation française doit être le nœud, la forcé, la
base~ht~rand-édi&ce~que la FraReque; onrons-lui donc les avantages sans lesquels
e)le ne se déplacera jamais.
Il y a déjà plusieurs années que l'idée d'unwt-:
ttt'~ere .l'Algérie a été émise, et cette idée, comme toutes
celles qui reposent sur un principe faux et dange-
reux, paraissait destinée apérir d'elte-même mais
reprise il y a peu de temps, elle vient d'être pré-
sentée avec un remarquable talent dans un ouvra-
ge qui a fait nne sensation méritée nous voulons
parler de ~rqu'i! devait arriver pour nne intelligence supérieu-
re, l'auteur de ce rapide et briUant exposé de no-
notre situation en Algérie, qui s'est laissé dominer
par ce que présente d'abord de séduisant l'idée
d'un ~Mt'HMMre ~CM<, a très bien compris quel é-
tait le danger dé cette création insolite; autsis'ef-
force-t-il de .démontrer que le HUttMtM ~ecM~ des
aSaires algériennes doit être seulement nn ministre
de <)'ment occupé à/7'sMCMM'l'Afrique, a y appliquer
nos loia.noa institutions, notre système admtms-
tratif, à préparer en&n les choses de telle sorte
que, dans le plus bref délai, ce ministre puisse ré-
signer ses fonctions anormales, et les restituer aux
pouvoirs qui doivent naturellement en hériter,
c'est-à-dire aux ministres qui dirigent l'administra-
tion de la France, et qui, par cette raison, sont é-
galement appelés à diriger celle de l'Algérie.
La commission a détruittout ce que ce subtil é-
chafandage avait de séduisant; elle a rendu aux
faitsieuriogique; aux choses leur vérité. Avec elle
le tK!'HM malheureusement en vertu de sa constitution mê-
me, en vertu des tendances del'honnneà à se rendre
nécessaire, à perpétuer son autorité il est redeve-
nu un ministre permatMM~, un ministre d'e.rcepet, par suite, un ministre de ~MtOM.
ZoM<~entps'encofe, dit-elle, l'Afrique doit être
soumise des règles e.rcepdonne~M.temporaires~
appropriées à la situation du moment, dn~er~M
M/on /M popM~a ? ne céderont que !eKtetKeH< l'empire au droit
commun.
Ou nous nous trompons fort, ou il noussembie
impossible de choisir de plus mauvais moyens
pour donner de la connanoe aux esprits et activer
le développement de nos étabitssemens d'Afrique
on ne rassure pas les intérêts en ne leur oifrant en~
perspective que chàngemens, nuctuations, incer-
titudes. Nous ne parlons pas du chaos légal et ad-
.ministratif qui résulterait de ces règles dn~r~s se-
nous attachons qu'à la pensée de la commission et
àses conséquences.
Son rapporteur nous dit que cea mesures, de
même que le !?tt~~fe ~ct~ dont elles découle-
grcdin dHemi Dalberg? dit hèsbàs M.Despréx au
baron.
Ou!, répondit Rudolph; ils ne se quittent plus
maintenant.
–Prêtez-moi donc votre lorgnette que je la regar-
de. un peu en détail. continua le notaire.
Si jamais surprise se manifesta clairement sur une
face humaine, ce fut sur celle do M.Desprezaprès
qu'il eut contemplé quelque temps Aminé au bout
des deux énormes tubes d'ivoire. Le brave notaire
n'avait aucune idée de l'élégance parfaite et du com'
me il faut extérieur ou arrive la corruption dans u))
certain monde. Aminé lui St Teuët d'une marquise
en bonne fortune avec son cousin. Elle lui parut ce
qu'elle était, ravissante. Sa mise, d'une simplicité
si gracieuse et où la modestie de Calixte n'eût rien
trouvé à reprendre, renversait toutes les idées du
bonhomme. ·
Selon lui, une espèce de ce genre devait porter
des plumes de toutes les couleurs, des robes ponceau
ou jonquille brodées de clinquant et do paillon, des
chaînes d'or à trois tours et des pendeloques dd strass.
Son érudition sur cette matière remontait à des sou-
venirs de jeunesse. Lorsqu'il n'était encore que pe-
tit clerc, il avait, admire en attirail de ce goûtée qu'il
appelait des creatwret, et il croyait qu'il en était tou-
jours ainsi. La date éloignée de ces renseignemens
faisait l'éloge de la moralité de l'ex-notaire.
La toile se releva, et le ballet continua, accompa-
gné d'applaudissemens et de chœurs de cannes Car-
lotta dansait. De tempsàautre,Calixto se rétournait
a demi vers Rudolph pour lui demander l'explication
de quelque chose qu'elle no comprenait pas; Ru-
dolph, habitué de l'Opéra depuis maintes années,
traduisait couramment la pantomime la chorégra-
phie n'avait pas de mystère pour lui. Dans cette po-
sition, la jeune fille représentait un décès délicieux
profils perdus si chers aux grands peintres, et ouïes
dessinateurs mettent toutes leurs Chesses.
La fureur de Datberg à la vue de ces familiarités
insignifiantes, en tout autre cas, ne doit pas étonner
quiconque a été jaloux; il lui prenait des envies de
montera la loge de M. Desprcxet d'insulter Rudolph.
Calixte lui paraissait un monstre de perSdie, une
misérable, une infâme. A côté d'elle Aminé, qui au
ront, seront
traire, qu'elles seront M et bien permanentes, et,
que plus on ira, plus it oeviendra dimcile de faire
rentrer l'Algérie dans l'u!;4té législative et admi-
nistrative N'ahpaises.Nou~ avons dëjàdit pourquoi:
~arcë'qBe le ?MtnM devenir inutile en préparant lui-même sa suppres-
sion par l'iëtablissement du droit commun, et par-
ce que, grâce à la législation NpJcM~, aux règles e.r-
<*epho?MM~e: et dtuer~e~, les intérêts augmentant en
nombre et en importance avec la population elle-
même, se mêleront, s'entre croiseront, s'enchevê-
treront, de telle sorte qu'ayant pour eux les droits
acquis et la consécration du temps, il devien dra
impossible de les soumettre à la même organisa-
tion législative. Aujourd'hui rien ne s'oppose à
rétablissement de l'unité, parce qu'il n'y a réelle-
ment rien de fondé, parce que le champ est ouvert
librement ouvert à Faction gouvernementale dans
dix ans peut-être on ne pourra plus y songer. On
oublie trop qu'il a fallu une révolution, et quelle
révolution pour créer enTrance la féconde et ma-
gnifique unité dont nous recueillons aujourd'hut
lesfruits.
Un autre motif nous fait craindre la perpétuité
du mtt!M les colonies une fois cette adjonction faite, il ne
serait assurément plus question de le détruire. Au
lieu de fonder une nouvelle Trànce/aù lieu de fai-
re une CorM, comme dit le rapport, on aurait ainsi
préparé une TWaM~ avec ses lois~d'èxception et
la séparation en perspective. Est-ce là ce que l'on
voudrait? v
_Ypilàpour les inconvéniens et les périls atta-
chés à la création du MtMt~ere~ec~ voyons
maintenant s'ilcorrigerait les vices de la situation
actuelle. r
Ou adresse avec raison à la~ dtrec~oH gLeNc?'~
a//atrM de ~'A~ene~trois reproches principaux
° Elle n'a pas assez d'iutluence dans le gouver-
nement et dans les chambres. Delà, indifférence
du cabinet pour l'Algérie, ignorance (te ses vérita-
bles besoins, absence de système, mesures incom-
plètes, budget insùmsant, mal préparé et mal mg-
ttiié e
2" Elle ne possède pas les élémens indispensables
à la prompte et intelligente expédition des anaires
De là l'obligation pour elle d'avoir recours aux
dmerens ministères spéciaux pour. obtenir des avis
ou des solutions qui ne lui sont donnes qu'avec ré-
pugnance et d'uue manière tellement imparfaite
qml n'en résulte aucun bien réel pour le service
Nous pourrions citer miUe exemples des inconvé'
mens de cette situation il n'est peut être pas an
seul acte administratif qui n'en porte l'empreinte
on le comprendra aisément; ce n'est pas, en effet'
un petit bureau où même une fraction de bureau
et un personnel .improvisé, qui peuvent suuire à
une tâche pour laquelle neuf ministères avec
toutes les ressources en personnel et en matériel
dont ils disposent, ont été institués.
3" Eue est sans force devant la prépondérance
qu a nni par usurper le pouvoir "local fh l'Algérie
grâce à la longanimité de la métropole, et àrim~
prévoyance vraiment inexplica.bie avec laquelle a
été organisélegouvernement algérien.
Le MtMM Dans le premier cas; ce ne sera jamais qu'MK mi-
nistre en face de MCM/' autres ministres qui tous au-
ront intérêt à l'annihiler et à le réduire. S~dans
le cabinet, il sera aussi devant la chambre pour
défendre les grands intérêts de l'Algérie. Ainsi
sous ce rapport, peu où point de cbangemens.
Dans le second cas, il y aura quelques burëauï
de plus, a la vérité, mais le fond des choses reste-
ra encore le même; car ce n'est pas le &Mt-<-aM de
/MMKM<<~e de rMMreaM de ~'M~tce qui pourra remplacer le MttKM~re
ae~M~tee; ce n'est pas le <'MreaMd~~MaKce$ qui
pourra remplacer le mtMM(ëre de~ ~KcM, et ainsi
des autres. Sous ce rapport, encore rien, ou pres~
rien de changé.
Quant au troisième cas, la duuculté quis'y trou-
ve énoncée tombera d'elte-méme, par une bonne
organisation administrative de l'Algérie. < divi~on en trois grands départemeos, ~yant cha-
cun a sa tête un préfet agissant sous contrôle et
la direction immédiate dû pouvoir central
Ainsi tous les vices de la ~-ecttOM oeKJra~ ac-
tuelle se retrouveront, à biea peu de chose près-
Qans le MHKt~respecta! proposé
Mais ce n'estpas taut que sera lui-même ce MM-
Mt~ere ~cm< ~ans notre organisation gouverne-
mentale Comment fera-t-on cadrer ce nou-
moins ne trompait personne, était l'innocence me
me..Une comprenait pas comment on pouvait ca-
cher un cœur aussi faux sous de tels dehors de sin-
cérité. Qui eût jamais pense cela t –Elle se laisse
faire la cour par ce Rudolph pour me rendre fou de
rage Les femmes honnêtes ou non, ne connais-
sent donc pas d'autre moyen de vengeance, que de
se déshonorer ou se compromettre.
Pensez-vous maintenant que M"" Desprèx mour-
ra de chagrin de votre perte? dit Aminé de sa voix
Sûtée et railleuse au pauvre Dalberg qui se déchirait
la poitrine sous son gilet. Voila votre conscience dé-
chargée d'un grand poids, et désormais vous pourrez
sans remords accorder quelque attention a votre
humble'esclave. `
A là sortie du spectacle, les deux groupes se ren-
contrèrent sur l'escalier où l'on attend les voitures.
Calixto, qui donnait le bras à son père, emeura de
son manteau de cachemire le burnous blanc d'Ami-
ne Rudolph, en avant de quelques pas, cherchait à
reconnaître son valet do pied parmi les livrées de
toutes couleurs qui encombraient le vestibule:
La foule était compacte, et pendant que~ues sè-
condes~Amine et Dalberg, M. Despr rent obligés de stationner sur la. même marche. Cet-
te minute parut un siede & Dalberg. Pour Aminé,
elle prit sa revanche du regard de Calixte; elle se
composa une physionomie si rayonnante d'amour,
s'appuya au bras d'Henri avec une calinerie si vo-
luptueusement pudique, se serra contre lui d'un air
si conSant dans sa protection, car le uot de la des-
cente faisait chanceler les groupes stationnaires, elle
l'enveloppa si bien de caresses invisibles et en prit
si complètement possession, que Calixte, qui vit ce
manège à son adresse, bien qu'elle eût la tête tour-
née de l'autre côté, eut l'âme traversée par un doute.
–le premier, leSeul'–cene fntqu'un éclair; mais
la douleur avait 'été si atroce que Calixte se sentit
subitement baignée de sueur dans son corset.
Heureusement Rudolph revint. Dalbergluijeta un
cpup d'œil si plein de mépris, de haine et de fureur,
que Calixte au milieu de l'épouvante que lui causait
l'imminence d'une provocation publique, car de tels
regards équivalent à des soumets, éprouva un senti-
ment de bien-être délicieux.–Henri l'aimait toujours
~PARTEms.
48 FR
Mercredi 2T mai 1846.
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~~em~e, A!exandre, & StM'bonrg.– ~Ej~<~n< Monnier, !i-
brane, catrera San (.eronimOt et &« X) et f' Carrttaa, n<' 8.
7(~'«', MM ancnn fnus, cheï MerM. Hc/~Tt Je ]a cour, à Rome.
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Tontes !e< lettres relatives an service det abonnemens doivent
être adressées à M. nocY administratenr de )a frejje.
Les lettres relatives & la rédaction doivent être adressées an SEcat-
TAtRE BEt.A REnACTMK.Tontessans exception doivent être affranchies.
A~ts &mpof
nement expire le 3t courant, sont pries de le rè-
Nottveler de sui~e ann d'éviter une interruptio!)
dans l'envoi du journaL `
Les administrations des Messageries royales et
des Messageries Gaillard, correspondant avec les
nombreuses Messageries particulières sur tous les
points du royaume, nous annoncent avoir pris
tontes les mesures nécessaires pour faciliter les
abpnnemens dans les localités desservies par les
unes ou par les autres.
Par cette correspondance active entre toutes les
Messageries, il sera facile des'abonner à la PreMc
en envoyant le montant de l'abonnement au bu-
reau de Messageries le plus voisin.
Nous invitons ceux de MM. nos abonnes qui
éprouveraient des dimcultës ou des refus à vouloir
bien,nous les communiquer. `
Quant à ceux qui habitent des lieux éloignes du j
'pàrëours de Messageries, nous les engageons à re-
Jmettre le montant de leur abonnement au direc-
teur du bureau de poste le plus voisin,
ils auront une double économie, celle sur le prix
'd'abonnement et celle d'un seul ail'ranchissement
de lettre pour toute sa durée.
Le 30 mai, la -Presse commencera la publi-
cation des
NÉNOIRESMN~N~
RAB. NAU~A~DB~ DUMAS.
Cet OHvrage, palpitant d'intërét, embrasse toute
la un du dei'nicr siècle et toute la première partie; ']
du siècle présent. Œuvre de'prédilection de l'au-'
teur de la REINE MARGOT, des TROÏ8 MOUS i
QUETAtRES et de MONTE CHR!SfO, H est
appelé a reproduire le sucées si éclatant et si po-
pulaire de ses trois devanciers.
La première par/t'e comprend le temps écoula j J
depuis le M~MA~E de MAME-A~TOt~ETTE jusqu'à <
Ï.'A~ÉE 1788.
LaMcon<7ep
Bastille jusqu'à la dernière charrette.
Puis viendront tour a tour le DmECTOiRE, l'EM- ]
pmE, la RESTAURATiox tous les éyénemcns coh-
temporaius repasseront ainsi devant nos yeux dans j
des scènes animées par l'immense talent de M.
ALEXANDRE DUMAS.
(En vertu de traites auHtèntiftucs, )a coUaborationde
M. ALEXA~oRE DUMAS es) exctusivement réservée au CotM-
t<
Paa'is,'@@MBSti.
La séance de la 'chambre des députes a été con- `
sacrée aujourd'hui à ladiscussion du budget de
l'instruction publique. Deux questions seulement
ont donné lien à des débats de quelque importance.
Al'occasion du chapitre où se trouve compris le
traitement des membres du conseil royal, M. Bois-
sel a attaqué l'arrête de ce conseil qui a substitue
pour les élevés externes des collèges royaux de
Paris, à la rétribution universitaire supprimée par
là chambre, une augmentation des frais d'études.
.11 a critiqué cette mesure en droit et en fait, com-
me contraire tout a la fois et à l'esprit de notre lé-
gislation en matière d'impôt et aux progrès de
Finstruction publique. Ces observations ont été
appuyées par MM. tsambert, Ternaux-Compane et
Lestiboudois,
MM. de La Pleisse, de Schauenburg et Saint-
Marc Girardin ont détendu, au contraire, l'arrêté
du conseil royal. M. le ministre de l'instruction
publique a établi qu'il n'existait aucune analogie
entfcïa rétribution universitaire et les frais d'étu-
des, et que ceux-ci avaient toujours été réglés par
te conseil royal de l'Université. En fait, la mesure
qui les a portes récemment de 60 à 100 t'r. pour les
externes des collèges royaux de Paris, a-t elle
quelque chose de fiscal et d'exorbitant? M. de Sal-
yandy s'est attaché à démontrer que non, par des
calculs et des comparaisons qui n'ont pas laissé de
reneottirer des contradicteurs.
La question parait devoir se reproduire à l'oc-
Casîoùdu budget des recettes. M. Desmottsseaux
t~nMâeton de la PRESSE
Du27'M:Atl846.
HSMuÊStNMCENS.
vn.
` C'était, bien elle Sa robe, un peu moins montante
qu'à l'ordinaire, laissait voir un commencement d'é-
paules d'une blancheur éblouissante. Sans cesser
d'être virgule, sa toilette avait fait aux exigences
du monde les sacrifices indispensables. Ainsi déga-
gées des voiles dont les surchargeait une pudeor
peut-être trop susceptibte, les formes gracieuses de
son buste ressortaient dans toute leur harmonie. Sa
tête jouait plus librement-sur un col dont rien n'in-
terrompait les lignes antiques, excepte une imper-
ceptible chaîne de Venise mince comme un cheveu,
qui soutenait une petite croix do diamant.
EUe occupait, avec M. Desprez, le devant delà
loge. Rudolph se tenait debout dans le fond.
Toutes les lorgnettes étaient braquées sur Calixte.
Chacun se demandait: ff Quelte est donc cette char-
mante personne si jeune, si jolie, d'une grâce si natu-
relle, d'une dignité si modeste, qui écoute sans éton-
nement et sans indifférence, et n'a pas l'air de se
douter qu'elle est le point do mire de cette foule? o
.–Comment se fait-il que Rudolph soit dans sa
loge? ajoutaient ceux qui connaissaient ce dernier.
S'il sort dans les entr'actos, nous saurons de lui
le nom de cette naissante étoile de beauté. –Leur
attente fut trompée, car le baron tint Cdèle compa-
gnie à Calixte et à M. Desprez.
Jamais Dalberg n'avait vu sa bien-aimée si belle
il ne la connaissait pas sous cet aspect de grâce sé-
rieuse et de mélancolie sereine. Jusqu'alors chex Cà-
lixte le côté pensionnaire et jeune fille avait prédo-
miné Dalborg, au lieu d'une entant, retrouvait une
femme! Ses regrets, un instant assoupis, se réveil-
~ièrent avec.une vivacité extraordinaire; un immen-
se désespoir s'empara de lui, mêlé d'un tel accès de
rage contre Aminé que, s'il eût eu un couteau sous
()) Voir ta j'rMM des 19, 20, 2), 23, :i et 26 mai.
de Givre annoncé qu'il proposerait une disposi-
tion additionnelle tendant à classer les frais d'étu-
des au nombre des recettes du trésor public et par
conséquent à en faire régler la quotité légklative-
ment.
La seconoë question qui ait fait naître un débatJ
sérieux est relative a l'école des chartes.
Le ministre avait demande, en faveur de cette
utile institution, un accroissement de 21,000 fr.,
ajoute au crédit extraordinaire, qui n'est que de
15,000 fr. et destind a l'extension de renseigne-
ment, ainsi qu'à l'amélioration du sort de ses an-
ciens élevés. La commission proposait, non pas le
rejet, mais l'ajournement de cette augmentation. `
M. ferdinand de Lasteyrie, dans un discours plein' v
de faits et qui révèle une connaissance approfondie `
de la question, a combattu cette résistance de la
commission et a dissipé, de la manière la pins'
plausible, les erreurs matérielles qui Favaient mo-
tivée de la part des membres de ce comité. L'ho-!
norable rapporteur s'est attaché, sinon à justiner,
ce qui n'était pas possible, du moins à expliquer
les intentions qui avaient guidé la commission du
budgetàcetégard. Il est résulté de ces explica-
tions que la dimculté roulait sur un simple malen-
tendu. M. Bignon a exposé a la chambre que la
Sn de non-recevoir opposée par la commission n'a-~
vait en d'autres bases, en premier lieu, qu'une in-
terprétation erronée du véritable sens des altoca-i
tiens demandées, et, en second lieu, l'insunisance~
des dé~eloppemens qui lui avaient été fournis. La'
comnussion demandait un programme étendu et!
circonstancié des innovations réclamées~ et ces
renseigneméns n'avaient point été communiqués. I
Ce débat à amené M. le ministre de l'instruction
publique à !a tribune M. deSalvandy qui, jusque-i
la, semblait avoir courbé la tète avec assez'de rési- r
gnation devant les réductions an peu syatémttti~
ques qu'a subies le budget de son ministère, a re-'
prisen main là défense de recelé des Chartes et
des améliorations dont il a voulu doter cet éta-!
bassement. Le ministre a corroboré de point en
point et connrmé du sceau de son autorité tout ce
qu'avait dit l'honorable M, de Lasteyrie. Le pro~
gramme que demàndaitia commission, il l'a ex-'
posé devant la chambre avec une netteté etune~
ampleur d'idées remarquables. Ces nouveaux dé-' f
veloppemens ont paru Satisfaire complètement
l'auditoire, et nous ne doutons pas que l'assemblée
ne lui eut adjugé gain de cause, en rejetant la ma-
lencontreuse réduction proposée, si elle avait voté'
sous l'impression des paroles prononcées par M.
le ministre de l'instruction pubtique. Mais à6ette
heure avancée, la chambre n'étant pi us en nombre,~
la séance a du étreclose et la suite de la discussion
renvoyée à demain.
Demain donc un nouveau débat s'engagera sur
cet iticidént et achèvera de Téclairer dans toutes
ses parties. Peut être la perspective d'une écono-,
mie, toujours accueiUie avec faveur lorsqu'ils'agit
d'un vote nuancier, surtout au point dé la session
où nous sommes parvenus, mra-t-elle pencher
quelques votes versTajournement du crédit.
Nous souhaitons vivement qu'une pareille con-
clusion ne soit pas adoptée. Après les explications
dès à présent données et reçues de part et d'autre,'
aucune raison plausible ne subsiste plus à rappui
d'une telte résolution. De pressantes et respecta-
bles considérations militent an contraire pour l'a-
doption immédiate. Il est constant, en euet~ et le
ministre l'a rappelé devant la chambre, que, sur la
totalité des élèves sortis avec honneur de l'école
des Chartes et à qui l'ordonnance d'institution
promet formellement à leur entrée d'utiliser un
jourieurs services par des emplois digues de leur
mérite, la moitié seulement a reçu jusqu'à ce jour
l'accomplissement de cette promesse. Or, parmi
les sujets qui composent cette première moitié,
dans i élite de ces sujets, il en est un petit nombre
dont la situation modeste et purement temporaire
est à ta veiile de leur manquer, et c'est précisé-
ment dans ce nombre que le ministre doit naturel-
lement choisir lès titulaires des quelques positions
qu'il désire créer. On le voit donc, décider l'ajour-
nement, ce serait à l'égard d'hommes studieux, de
serviteurs éprouvés et recommandables~ joindre
l'inhumanité au déni de justice. Nous avons la
ferme conuance que la chambre préférera don-
ner un nouveau témoignage de sa protection en
faveur du bon droit et des étudessérieuses.èn a-
doptant dans son intégralité l'allocation réclamée
à si juste titre par M, le ministre de l'instruction
publique,
la main, il l'aurait certainement poignardée.
Aminé s'étant retournée, vit là figure de Dalberg
tellement décomposée, et d'une pâleur si verdâtre,
que la frayeur s~empara d'elle, et qu'elle se recula
jusqu'à l'autre angle de la baignoire, en ayant soin
de se mettre en vue, de peur de quelque violence de
la part de son compagnon.
Faute de mieux, Dalberg déchiquetait un de ses
gants. Jusqu'à présent, il n'avait éprouve que les
tristesses do l'amant exilé, maintenant les dents de
rat de là jalousie lui mordaient le cœur. w
Amin~aussi avait changé de couleur. D'après le
portrait, cite ne s'était pas figuré une semblable per-
fection car lesfemmës de sasorte ne croient pas or-
dinairement à la beaut&des Elles vertueuses, qu'elles
se représentent volontiers comme gauches, disgra-
cieuses, bossues ou mal habillées. Elle s'expliqua la
condui te d'Henri, qui jusque-là lui avait paru inr om-
préhëhsible, et un soupir de dépit qu'elle étouffa
dans son bouquet sortit de sa poitrine oppressée.
Allons, se dit-elle tout bas, c'est le momentd'e-
tre belle ou ~e mourir.
Et,paruu appel désespéré à la réserve de ses
charmes, elle réunit une telle somme de beauté,
qu'elle en devint comme phosphorescente.
Elle trouva une pose incomparable, un regard
qu'elle n'eut que cette fois, une expression qu'on ne
rev'rra plus.– Ce ppème sublime ne fut pas écrit
malheureusement, car ai M. Ingres ni Pradier n'é-
taient là. Que faisiez-vous en ce moment, artistes
souverains?.
–Qu'a donc Aminé aujourd'hui? elleéclate com-
me un bouquet de feu d'artifice, se demandèrent plu-
sieurs lions étonnés.
–Courage, Henri, disait Aminé à Dalberg, ne leur
donnez pas lasatisfaction de vous voir pâle et défait
comme un condamné à mort; Calixte est regretta-
ble, c'est vrai; ;jo Sais quand il faut convenir de
la beauté d'une autre; mais suts-je à dédai-
gner? Regardez comme tout le monde m'admire; il
} suuit d'une étincelle tombée de mes yeux, au hasard,
pour allumer une uamme qui ne s'éteint pas. Les
plus beaux, les plus illustres, les plus riches se pré-
cipiteraient pour ramasser mon mouchoir. Voyez
cjmme toutes ce~ duchesses, toutes ces femmes de
€)tKDrrSEXTRA
'c (4'etdefBictArtic!e.)()) (1)
Nous arrivons à I& partie essentielle du rapport
de la ëommission, à ~a demaade~'uB mtKu~ereNpd-
CM~ pour les aiTaires de l'Algérie. Nous discuterons
cette proposition avec là même liberté d'esprit, la
même indépendance d'idées que nous avons mises
jusqu'à présent dans notre examen. Complètement
désmtéressés dans la question, nous n'avons d'au-
tre but que de rechercher la solution la plus favo-
rable aux intérêts de la France comme aux intérêts
de l'Algérie. Ce que nous avons déjà dit rend notre
tàchefacile.
Il est ua point sur lequel, grâce à Dieu, tout le
monde est daccord~c'est la nécessité de retirer le
gouvernement de l'Afrique au ministère de la guer-
re et de remplacer la dtrec
rapport avec le but que l'on se propose d'atteindre.
La faiblesse de la dtrec
sa propre constitution, son ininteUigence des
grands intérêts qu'elle était appelée à satisfaire
Sont inscrites à toutes les pages de l'histoire de,
l'Algérie il est donc indispensable, absolument
indispensable de la remplacer par un pouvoir for-~
fement constitué, et possédant, avec les élémehs
dé la durée, tous ceux propres à la mission qu'il
sera chargé de remplir. ,i
Or, cette mission, quelle est-elle? En d'autres
termes, quel est le but que doit se proposer 1$
France dans ~gouvernement de l'Afrique? Fort
heureusement encore, il existe à cet égard un sen-
timent tellement général, tellement universel qu'il
,péut~tre~ns~éEécoia&a;je unanime, c'est de faire
oe rAlgérteaneaM~~M~làmcrë'pàtne,~ M-
coKde France, c'est purement et simplement d'e-.
tendre M)M!s/raMptions, notre langage, nos idées, nos mœurs, nos
habitudes, ann d'unir à jamais les deux pays par
lestions de la confraternité la plus étroite de la
solidaritéla~pluB absolue. Cette solution nous est
imposée par les intérêts de la civilisation autant
que par les exigences de nptrehonneur et les soins
de notre puissance toute autre politique serait le
résultat d'une pensée coupable bu insensée. Ces
principes bien établis, et personne n'en contestera
ta vérité~ cherchons les moyens de lès réaliser.
Parmi ceux qui se présentent naturellement à
l'esprit, il en est un qui découle de l'essence même
des choses, et que la raison a enseigné aux-peu-
ples colonisateurs de toutes les époques; il con-
siste à donner a l'état qui se fonde le gouverne-
ment de l'état fondateur, à la Société qui se crée
les lois de la société créatrice, et par conséquent,
dans l'espèce qui nous occupe, à diviser l'Algérie
en département, et à donner l'administration supé-
rteure de ces depar
à dire aux neuf départemens ministériels, en les
appelant à concourir, chacun pour la spécialité
qui le concerne, à la direction des divers services
publics. Si l'onveut, €neiret,qùeIesaSaires de
î'Aigérie soient faites avec esprit de suite et intel-
ligence, si l'on veut qu'elles soient ~nnn comprises
autrement qu'elles ne le Sont aujourd'hui par les
grands pouvoirs de l'état, il faut de toute nécessité
que la responsabilité particulière de chaque minis-
tre soit engagée dans le maniement de ces aS'aires.
La question d'Afrique ne doit être ni une question
de bureau, ni une question de direction générale,
ni même unequestion de MHHMMre spects<, mais
une question de gouvernement, une question de
cabinet, une question dans laquelle chaque minis-
tre soit directement et personnellement intétBssé.
Ce système est le plus simple et le plus coulorme
aux prescriptions d'une saine politique. La pru-
dence le conseille; l'expérience le justice, la logi-
que l'enseigne, le bon sens l'exige que veut-on de
plus? La commission elle-même convient <~M~ n'y
aurait pas de moyeK p~M
que cette combinaison n'a pas trouvé d'organes
dans son sein, et elle conclut à la création d'un
tKtMt~ere specta~. Une pareille contradiction a droit
desurprendre.
Nous nous l'expliquons néanmoins: là pon:unis<
sion, d&ns cette circonstance, a encore été sous
l'iai!uenoe de ces préoccupations étrangères que
(t)Yoiriafr~edes)5,t8et89mai, J
banquiers tâchent de retourner l'attention de leurs
amans elles savent bien quesi je les voulais à mes
pieds, avant une heure i)s y seraient. Cette place
près de moi, où vous paraissez à la torture, et où
vous voustordez comme un ïnca sur le gril, vous
rend l'objet de l'envie générale. Chaque homme se
dit Heureux Dalbërg '–Chaque femme me cherche
une tache, un défaut à travers le grossissement de ta
lorgnette, et ne trouvant rien se retourne furieuse
pour quereller son mari.
Datberg fit un eubrt sur lui-même, remit à peu
près en p)acelesmusc)es de sa figure/et prit des ap-
parences ptus tendres et plus intimes avec Aminé,
dans l'espérance do rendre ainsi à CaHxte le chagrin
qu'elle lui causait.
Pendant l'entr'acte Càlixte promena ses yeux va-
guement autour de !a salle.
Quand son regard tomba sur Aminé, il y eut comme
un Choc électrique, mais la courtisane se sentit inté-
rieurement vaincue. Elle fut anéantie par ce re-
gard lumineux froid presque distrait, écrasant
d'indiuerence, et s'affaissa sous lui comme le démon
sous le pied de l'archange.
Pourtant Dalbërg, penché vers elle, semblait lui
tenir quelque tendre propos; la bouche du jeune
homme enleurait presque sa joue.
Rien n'avait tressailli sur la figure de Càlixte; ni
pâleur ni rougeur sa prunelle avait tranquillement
achevésontour, et, son inspection terminée, la jeu-
ne fille s'était retournée vers Rudolph pour hu de-
mander le programme.
Elle fait si peu cas de moi, se dit Aminé, qu'elle
épouserait Dalbërg demain, quoiqu'elle l'ait vu avec
moi ce soir, en loge grillée, à l'Opéra. Je ne suis
pour elle qu'une levrette, un colibri, un poisson
rouge, un être de race inférieure et différente.
Rudolph, tout fin qu'il était, ne jugea pas lecalme
de Catixte aussi sainement qu'Aminé; il .l'attribua à
d'autres causes au refroidissement de la jeune
fille pour Dalbërg, et peut-être même aussi à une
bienveiliance naissante pour lui.–Rudolph, ampu-
reux, n'étaitplus clairvoyant, le bandeau lui descen-
dait sur les yeux comme aux autres.
–C'est sans doute cette coquine de M"<'Beauvil-
liers qui est là on face dans cette baignoire avec ce
nous avons eu déjà l'occasion de signaler. La com-
mission qui ne connaît pas l'Afrique, ou du moins
dontlaminoritélà connaît très peu, nous ose-
rions même dire fort mal, a cru bonnes tour-
tes les idées que l'ona.cherché à lui suggérer. Elle
a cru a la xoctdM lartche, à la /or~.popM~ton ar~e; et elle a donne `
dans le faux sans s'en .douter. Qu'on veuille bien se
rappeler ce que nous avons dit à propos du nom-
bre, des ressources, de la situation morale et ma-
térielle des indigènes, eti'on comprendra aisément
qu'il n'y a réellement de ce côte aucun obstacle,
aucun empêchement sérieux. Lacommission a éga-
lement été enrayée du chiHre des étrangers, sans
s'apercevoir que c'est précisément le système ac-
tuel et l'état précaire dans lequel se trouve l'Algé-
rie, qui en repoussant les Français d'une terre où
ils ne trouvent pas de garanties sumsantes, oSre
une primer d'encouragement aux étrangers, dont la
position dans nos établissemens d'Afrique est pré-
férable à celle qu'ils laissent dans leur propre pays.
Que voulons-Ttous faire, après tout, en Afrique ?
Une FfaMce établissons donc tout d'abord les lois
et les institutions de la Fr
haut intérêt à favoriser. Les lois et les institutions
de la France auront du moins l'avantage d'être~
connues et appréciées de nos nationaux, tandis
que des lois et des institutions ~pec~M seront in-
connues de tous et mécontenteront tout le monde.
Si d'ailleurs l'unité de législation doit froisser quel-
ques individualités, ainsi que cela arrive dans ton-
te société bien organisée, où 'l'intérêt pubtic est
nécessairement la première loi, que du moins la
population française né soit sàcrinéë ni à la popu-
lation arabe, ni a la population étrangère. La po-
pulation française doit être le nœud, la forcé, la
base~ht~rand-édi&ce~que la FraRe
e)le ne se déplacera jamais.
Il y a déjà plusieurs années que l'idée d'unwt-:
ttt'~ere .
celles qui reposent sur un principe faux et dange-
reux, paraissait destinée apérir d'elte-même mais
reprise il y a peu de temps, elle vient d'être pré-
sentée avec un remarquable talent dans un ouvra-
ge qui a fait nne sensation méritée nous voulons
parler de ~r
re, l'auteur de ce rapide et briUant exposé de no-
notre situation en Algérie, qui s'est laissé dominer
par ce que présente d'abord de séduisant l'idée
d'un ~Mt'HMMre ~CM<, a très bien compris quel é-
tait le danger dé cette création insolite; autsis'ef-
force-t-il de .démontrer que le HUttMtM ~ecM~ des
aSaires algériennes doit être seulement nn ministre
de <)'
nos loia.noa institutions, notre système admtms-
tratif, à préparer en&n les choses de telle sorte
que, dans le plus bref délai, ce ministre puisse ré-
signer ses fonctions anormales, et les restituer aux
pouvoirs qui doivent naturellement en hériter,
c'est-à-dire aux ministres qui dirigent l'administra-
tion de la France, et qui, par cette raison, sont é-
galement appelés à diriger celle de l'Algérie.
La commission a détruittout ce que ce subtil é-
chafandage avait de séduisant; elle a rendu aux
faitsieuriogique; aux choses leur vérité. Avec elle
le tK!'HM
me, en vertu des tendances del'honnneà à se rendre
nécessaire, à perpétuer son autorité il est redeve-
nu un ministre permatMM~, un ministre d'e.rcep
ZoM<~entps'encofe, dit-elle, l'Afrique doit être
soumise des règles e.rcepdonne~M.temporaires~
appropriées à la situation du moment, dn~er~M
M/on /M popM~a
commun.
Ou nous nous trompons fort, ou il noussembie
impossible de choisir de plus mauvais moyens
pour donner de la connanoe aux esprits et activer
le développement de nos étabitssemens d'Afrique
on ne rassure pas les intérêts en ne leur oifrant en~
perspective que chàngemens, nuctuations, incer-
titudes. Nous ne parlons pas du chaos légal et ad-
.ministratif qui résulterait de ces règles dn~r~s se-
àses conséquences.
Son rapporteur nous dit que cea mesures, de
même que le !?tt~~fe ~ct~ dont elles découle-
grcdin dHemi Dalberg? dit hèsbàs M.Despréx au
baron.
Ou!, répondit Rudolph; ils ne se quittent plus
maintenant.
–Prêtez-moi donc votre lorgnette que je la regar-
de. un peu en détail. continua le notaire.
Si jamais surprise se manifesta clairement sur une
face humaine, ce fut sur celle do M.Desprezaprès
qu'il eut contemplé quelque temps Aminé au bout
des deux énormes tubes d'ivoire. Le brave notaire
n'avait aucune idée de l'élégance parfaite et du com'
me il faut extérieur ou arrive la corruption dans u))
certain monde. Aminé lui St Teuët d'une marquise
en bonne fortune avec son cousin. Elle lui parut ce
qu'elle était, ravissante. Sa mise, d'une simplicité
si gracieuse et où la modestie de Calixte n'eût rien
trouvé à reprendre, renversait toutes les idées du
bonhomme. ·
Selon lui, une espèce de ce genre devait porter
des plumes de toutes les couleurs, des robes ponceau
ou jonquille brodées de clinquant et do paillon, des
chaînes d'or à trois tours et des pendeloques dd strass.
Son érudition sur cette matière remontait à des sou-
venirs de jeunesse. Lorsqu'il n'était encore que pe-
tit clerc, il avait, admire en attirail de ce goûtée qu'il
appelait des creatwret, et il croyait qu'il en était tou-
jours ainsi. La date éloignée de ces renseignemens
faisait l'éloge de la moralité de l'ex-notaire.
La toile se releva, et le ballet continua, accompa-
gné d'applaudissemens et de chœurs de cannes Car-
lotta dansait. De tempsàautre,Calixto se rétournait
a demi vers Rudolph pour lui demander l'explication
de quelque chose qu'elle no comprenait pas; Ru-
dolph, habitué de l'Opéra depuis maintes années,
traduisait couramment la pantomime la chorégra-
phie n'avait pas de mystère pour lui. Dans cette po-
sition, la jeune fille représentait un décès délicieux
profils perdus si chers aux grands peintres, et ouïes
dessinateurs mettent toutes leurs Chesses.
La fureur de Datberg à la vue de ces familiarités
insignifiantes, en tout autre cas, ne doit pas étonner
quiconque a été jaloux; il lui prenait des envies de
montera la loge de M. Desprcxet d'insulter Rudolph.
Calixte lui paraissait un monstre de perSdie, une
misérable, une infâme. A côté d'elle Aminé, qui au
ront, seront
traire, qu'elles seront M et bien permanentes, et,
que plus on ira, plus it oeviendra dimcile de faire
rentrer l'Algérie dans l'u!;4té législative et admi-
nistrative N'ahpaises.Nou~ avons dëjàdit pourquoi:
~arcë'qBe le ?MtnM
sion par l'iëtablissement du droit commun, et par-
ce que, grâce à la législation NpJcM~, aux règles e.r-
<*epho?MM~e: et dtuer~e~, les intérêts augmentant en
nombre et en importance avec la population elle-
même, se mêleront, s'entre croiseront, s'enchevê-
treront, de telle sorte qu'ayant pour eux les droits
acquis et la consécration du temps, il devien dra
impossible de les soumettre à la même organisa-
tion législative. Aujourd'hui rien ne s'oppose à
rétablissement de l'unité, parce qu'il n'y a réelle-
ment rien de fondé, parce que le champ est ouvert
librement ouvert à Faction gouvernementale dans
dix ans peut-être on ne pourra plus y songer. On
oublie trop qu'il a fallu une révolution, et quelle
révolution pour créer enTrance la féconde et ma-
gnifique unité dont nous recueillons aujourd'hut
lesfruits.
Un autre motif nous fait craindre la perpétuité
du mtt!M
serait assurément plus question de le détruire. Au
lieu de fonder une nouvelle Trànce/aù lieu de fai-
re une CorM, comme dit le rapport, on aurait ainsi
préparé une TWaM~ avec ses lois~d'èxception et
la séparation en perspective. Est-ce là ce que l'on
voudrait? v
_Ypilàpour les inconvéniens et les périls atta-
chés à la création du MtMt~ere~ec~ voyons
maintenant s'ilcorrigerait les vices de la situation
actuelle. r
Ou adresse avec raison à la~ dtrec~oH gLeNc?'~
a//atrM de ~'A~ene~trois reproches principaux
° Elle n'a pas assez d'iutluence dans le gouver-
nement et dans les chambres. Delà, indifférence
du cabinet pour l'Algérie, ignorance (te ses vérita-
bles besoins, absence de système, mesures incom-
plètes, budget insùmsant, mal préparé et mal mg-
ttiié e
2" Elle ne possède pas les élémens indispensables
à la prompte et intelligente expédition des anaires
De là l'obligation pour elle d'avoir recours aux
dmerens ministères spéciaux pour. obtenir des avis
ou des solutions qui ne lui sont donnes qu'avec ré-
pugnance et d'uue manière tellement imparfaite
qml n'en résulte aucun bien réel pour le service
Nous pourrions citer miUe exemples des inconvé'
mens de cette situation il n'est peut être pas an
seul acte administratif qui n'en porte l'empreinte
on le comprendra aisément; ce n'est pas, en effet'
un petit bureau où même une fraction de bureau
et un personnel .improvisé, qui peuvent suuire à
une tâche pour laquelle neuf ministères avec
toutes les ressources en personnel et en matériel
dont ils disposent, ont été institués.
3" Eue est sans force devant la prépondérance
qu a nni par usurper le pouvoir "local fh l'Algérie
grâce à la longanimité de la métropole, et àrim~
prévoyance vraiment inexplica.bie avec laquelle a
été organisélegouvernement algérien.
Le MtMM
nistre en face de MCM/' autres ministres qui tous au-
ront intérêt à l'annihiler et à le réduire. S~dans
le cabinet, il sera aussi devant la chambre pour
défendre les grands intérêts de l'Algérie. Ainsi
sous ce rapport, peu où point de cbangemens.
Dans le second cas, il y aura quelques burëauï
de plus, a la vérité, mais le fond des choses reste-
ra encore le même; car ce n'est pas le &Mt-<-aM de
/MM
ae~M~tee; ce n'est pas le <'MreaMd~~MaKce$ qui
pourra remplacer le mtMM(ëre de~ ~KcM, et ainsi
des autres. Sous ce rapport, encore rien, ou pres~
rien de changé.
Quant au troisième cas, la duuculté quis'y trou-
ve énoncée tombera d'elte-méme, par une bonne
organisation administrative de l'Algérie. <
cun a sa tête un préfet agissant sous contrôle et
la direction immédiate dû pouvoir central
Ainsi tous les vices de la ~-ecttOM oeKJra~ ac-
tuelle se retrouveront, à biea peu de chose près-
Qans le MHKt~respecta! proposé
Mais ce n'estpas taut que sera lui-même ce MM-
Mt~ere ~cm< ~ans notre organisation gouverne-
mentale Comment fera-t-on cadrer ce nou-
moins ne trompait personne, était l'innocence me
me..Une comprenait pas comment on pouvait ca-
cher un cœur aussi faux sous de tels dehors de sin-
cérité. Qui eût jamais pense cela t –Elle se laisse
faire la cour par ce Rudolph pour me rendre fou de
rage Les femmes honnêtes ou non, ne connais-
sent donc pas d'autre moyen de vengeance, que de
se déshonorer ou se compromettre.
Pensez-vous maintenant que M"" Desprèx mour-
ra de chagrin de votre perte? dit Aminé de sa voix
Sûtée et railleuse au pauvre Dalberg qui se déchirait
la poitrine sous son gilet. Voila votre conscience dé-
chargée d'un grand poids, et désormais vous pourrez
sans remords accorder quelque attention a votre
humble'esclave. `
A là sortie du spectacle, les deux groupes se ren-
contrèrent sur l'escalier où l'on attend les voitures.
Calixto, qui donnait le bras à son père, emeura de
son manteau de cachemire le burnous blanc d'Ami-
ne Rudolph, en avant de quelques pas, cherchait à
reconnaître son valet do pied parmi les livrées de
toutes couleurs qui encombraient le vestibule:
La foule était compacte, et pendant que~ues sè-
condes~Amine et Dalberg, M. Despr
te minute parut un siede & Dalberg. Pour Aminé,
elle prit sa revanche du regard de Calixte; elle se
composa une physionomie si rayonnante d'amour,
s'appuya au bras d'Henri avec une calinerie si vo-
luptueusement pudique, se serra contre lui d'un air
si conSant dans sa protection, car le uot de la des-
cente faisait chanceler les groupes stationnaires, elle
l'enveloppa si bien de caresses invisibles et en prit
si complètement possession, que Calixte, qui vit ce
manège à son adresse, bien qu'elle eût la tête tour-
née de l'autre côté, eut l'âme traversée par un doute.
–le premier, leSeul'–cene fntqu'un éclair; mais
la douleur avait 'été si atroce que Calixte se sentit
subitement baignée de sueur dans son corset.
Heureusement Rudolph revint. Dalbergluijeta un
cpup d'œil si plein de mépris, de haine et de fureur,
que Calixte au milieu de l'épouvante que lui causait
l'imminence d'une provocation publique, car de tels
regards équivalent à des soumets, éprouva un senti-
ment de bien-être délicieux.–Henri l'aimait toujours
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