Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1846-05-22
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 mai 1846 22 mai 1846
Description : 1846/05/22 (Numéro 3672)-1846/05/23. 1846/05/22 (Numéro 3672)-1846/05/23.
Description : Note : un seul numéro pour vendredi et samedi. Note : un seul numéro pour vendredi et samedi.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k430309v
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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Vendredi Samedi 33 mai < 84~
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Pour toutes tea imertiops paye'e<, B'adreesef de jusqu'à theiH'es,&ta.SocM''.a.iMaee.d~'Im'Boar~
Toute ioaertion est Mumisë au constntemeM prMaNe ta ge-
rMt.qumIe'droitdeI~ret'use!
BmreamKdans tei]M~PJUM)')RmBK8.chez!es Libraires. ) ~emot.cne. A!ex*ndte, à Stra~em~. –jE'~p~e, Monnier, Ù-t TontMtMiëttreitreiattTeSanitervicedMabonnemeMdoiTent~etre
CONfmtTMMS'.BB]~'ABONnM!NnEN)T' 1
jUnan. Sixmoit. Tt0it!no)5. Untnou.
Paris.< 4Cff. 2tfr. L nfr. 6fr.
bkpartemens 48 26 .I I8 I mois.
D~parte!nen!i.j
Etranger. I 7a M M 7
LMabot~e~eM~MttMte~t'Mde'~Mqneimpit.
~~emo~ne, A!ex*ndre, à StrasbMHB. "-jE'~a~e, Monnier, U-
bra!re, carrera San Geronimo, etBM~~ca]te dt h< Carrëtts, n* 8.–
7~Ke,&!rda!gn<'€tf~MOKt,&totM!e
têt Directearsdes Poster, etantbur.desMessag. &oyt)1és étCaiOard.
A )h'K')L'~tANtM<<'ur~
àdife~e~a~.M~dmimMratenrdetafTWMe. t
~lettre~ relativea a in'r¢tlactioudbiveut~&tra adceeséea rv setdé=' Il
~e~~eM~es n;]ativesahT~dactiondbivent~<):e adceMëettttœcttË- j
TAtttE BE t.At.ËBtMtox.Tontéa sans eï-ception doivent être affranchies, j
r Le 30 mai, la jPt'MM commencera la publica-
tion des 'i";
~NMRESBWN~
PAR M. ALEXANDRE BUMAS
Cet ouvrage, qui embrasse toute la Un du dernier
siècle et toute la première'~artie du siècle présent,
est l'œuvre depréditection de l'auteur des TROIS
JHOtJSQCETAIRES et deMOKTE-CHRISTO.
La pf~Htere par~e comprend le temps ëcoulë
depuis le MAMAGE DE MARiE-ANTpiKETTE jusqu'à
I.'AKNÉEi78()'
La ~econ~e psf 1789 à i794, c'est à diredepuislaprise de la Bas-
tille jusqu'à la dernière charrette.
Puis viendront tour a tour le D~RECTpiRÈ, rEML-
piRE, la RESTAcuATtGN; tous les ëvënemens con-
temporains repasseront ainsi devant nos yeux et
parnossouYemrs.
,ar~ BMSH.
CRÉMTS EXTRAORMMAIRES POUR LES
DÉPENSES DE I~AM~ME
F. (Troisième article~).)
Dans notre dernier article, nous avons fait voir
toute la sollicitude de la commission pour les M:M-
fd~ tM~c;:<'x, et nous croyons avoir démontre que
cette sollicitude était aussi mal placée que contrai-
re aux prescriptions d'une bonne et sage politique.
La commission, en eËët, veut modëi'er l'empres-
sement des Européens à se porter dans'Iës Tilles de
l'intérieur; elle semble redouter par dessus tout que
notre contact ne MMA'e les Arabes et ne les / cette crainte n'est pas fondée, car si 'dans les pre-
miers temps de la conquête quelques-uns se sont
éloignés de nous, la plupart sont revenus aussitôt
qu'ils ont compris qu'il n'y avait rien'a craindre
pour eux dans notre voisinage. Au surplus, les
craintes de la commission fussent-elles justiûëes, et
nous le répétons, elles ne le sont pas où serait
donc le si grand malheur?. Sans doute le mil-
lion d'âmes qui est aujourd'hui clair-semë sur la
surface du Tell, constitue une force bien peu re-
doutable; mais nous avouons qu'il nous est impos-
sible de comprendre en quoi nos établissemens se-
raient moins sûrs s'il n'y avait pas un Arabe dans
le pays. Diuicultés pour diSicultés, nous aimerions
mieux nos ennemis horsde notre. territoire, maigre
leur impuissance, que dissémines dans l'intérieur
denoslignes.
Appelons donc des JE'Mropee~, et surtout des
FrancaM établissons-les sur tous les points du
pays ou la colonisation peut commencer utile-
ment dormons-leur la plus grande partie de ces
terres qui, sauf quelques exceptions impercepti-
bles, dans les environs immédiats des villes, n ap-
partiennent à personne, et restent improductives
limte de bras pour les cultiver couvrons-les par-
tout ettoujours de notre active sollicitude, et, loin
de les éloigner des centres dépopulation de l'inté- 7
rieur, cuvons leur en les portes à deux battans, a-
fin que de toutes parts notre influence saisisse la
barbarie, qu'elle l'enserre dans un cercle fatal,
qu'elle la pénètre, qu'elle lutte avec elle corps à
corps, et qu'en la domptant, elle consolide à jamais
notre domination sur ce sol qui, non seulement ne
doit plus cesser d'être /t'aHpaM, mais qui doit deve-
nir MHe a)Mte.rs (~ .France, une partie intégrante
denotreterriton'e.
Voilà le seul moyen de résoudre prqmptement,
logiquement et sûrement le problème que la
chambre veuille bien y songer sérieusement. Toute
autre solution repose sur de vaines théories, sur
de dangereux caprices d'imagination.
L'appréciation des .questions relatives aux indi-
gènes devait naturellement conduire la commis-
sion à l'examen de l'institution des &MfeaM~ arabes;
mais là encore la commission a donné dans le faux,
parce qu'elle s'est laissée dominer par det rap-
portsintéressés.
L'institution des 6Mf'esM.E ara~M est, sans nul
doute, le résultat d'une sage et utile pensée. Sur-
veiller les Arabes, maintenir la tranquillité au. mi-
lieu d'eux, les administrer autant qu ils peuvent et
doivent être administres, recueillir les impôts,
rendre dans certains cas la justice~ faire la police
des tribus, avoir l'œil sur les cheis, servir, en un
mot, d'intermédiaires et d'agens de fusion entre.
.'(t)Yoir!aJ'!rMM<}esi5ett8!Nai.
'Feta&M~om la PRESSE
De 23 MAI 1846.
? PC' Bf~npf TMM~fPBC M
LES ROUES INNOCENS.
i- 'IV.
QucHe Iteuro est-i), Annetto? dit Aminé en s'é-
tirant sur la chaise longue où elle était à demi-cou-
chee; je ne vois pas ta pendule d'ici.
–Minuit bientôt, madame, répondit la suivante
après avoir consulte un cadran nielle de fort bon
goût.
Il n'est pas tard, U peut venir encore, –pour-
vu que Rudolph no l'ait pas emmené jouer au Cer-
tle,soditAmineâelle-même.
On a bien remis ma lettre ? demanda Amine~ne
demi-heureàprès..
–Oui, madame; c'est Toby Qui l'a portée.
C'est singulier comme l'attente me rend ner-
veuse Faites-moi un verre d'eau et mettez~y trois
gouttes de Oeur d'oranger.
Annette obéit et posa devant sa maîtresse un pla-
teau garni d'un verre à patte et d'une carafe en cris-
tral de Bohême magniSquement taillé et doré.
Aminé but à peine une gorgée, et, dominée par
l'impatience, elle se leva, alla à la fenêtre, et ap-
puyant son front moite à la vitre, regarda dans la
rue faiblement éclairée par des réverbères quia-
vait trop compté sur la lune, ou par une lune qui
avaient trop compté sur les réverbères. Chaque om-
bre qui passait la faisait tressaillir, espérer et déses-
pérer.
Un roulement de voiture, suivi d'un temps d'arrêt
et d'un grincement du bouton de la sonnette que le
silence de la nuit permettait d'entendre, lui causa
une toile émotion qu'elle fut obligée d'appuyer la
main sur son cœur pour en comprimer les batte-
mens.
(f) voir ta ft MM des :;), M ct.2ii mai.
les Européens et les indigènes; tout cela était éx-
.cpllént, mais tout cela a été gâté par la manière
dont on l'a exécuté. Ici encore, qn a voulu faire
prédominer l'ëlément militaire, eti'on a eu tort; de
même que l'on instituait dans les territoires mixtes
où'arabes qui, nous l'ayons déjà dit, sont, à cent
lieues carrées près,' toute l'Algérie, des juges mt~tfM, des administrateurs ~t~au'M on a choisi
des Mtt~ttttfM, de jeunes ofnciers appartenant à dif-
férentes armes, pour diriger les' oMreoM~ ara&M.
L'Arabe, disait-on, ann de justinercette création,
n'obéit volontiers qu'à celui qui porte l'épée, ce
qui est inexact; car, si les Arabes craignent l'épée
parce que l'épée peut frapper, ils vénèrent et res-
pectent bien davantage lés hommes auxquels ils
attribuent la sainteté on. la science un prêtre, un
juge, un médecin, un personnage réputé savant,
sont à leurs yeux l'objet d'une sorte de culte; reli-
gieux par essence. Us considèrent la supériorité
morale comme une émanation de la divinité, et ils
s'inclinent devant elle; il Tl'aurait donc pas été
difûcilé de trouver pour la direction des aSaires a-
rabés des élémens bien meilleurs, suivant nou<,
queceuxquiôntëtëchoisis.
NoussëriônsdëSqlés, dans ce que nous disons ici
des&MfeaM~ ara&e~, qu'on vi.t rien de personnel
contre les hommes qui,s6nt chargés d&les diriger;
1~ ~plupart de ces hommes ont 'fait et font tous lés
jours preuve dé beaucoup de courage et de beau-
coup de dëvoûment; la plupart sont très estima-
bles et très estimés comme militaires; mais enfin.
il faut bien avouer qu'ils sont en général tout à fait
impropres à la mission qui leur est confiée la car-
rière administrative demande de tout autres études
que la carrièrë'militaire on peut être un excellent
omcier et ne faire qu'un juge très médiocre où un
législateur très ordinaire. Les travaux, par lesquels
on prélude a la vie des camps et an maniement des
armes prédisposent fort mal à l'appréciation des
lois; et les mœurs de garnison, les habitudes que
l'on s'y crée, les préjugés que l'on y contracte, ne
sont pas non plus une introduction très satisfai-
sante à des fonctions qui exigent une pensée exer-
cée, de nombreuses recherches, des réflexions pro-
fondes, une entente parfaite des règles politiques,
économiques et sociales en vertu desquelles se dé-
veloppent et progressent les sociétés. Voilà pour-
quoi nous nous élevons contre cette manie de vou-
loir tout faire exécuter par l'armée en Algérie de
vouloir mettre des hommes de guerre à la tête de
tous les services civils; de telle sorte que (raoaM.r
pM&Hc<, ~'tMh'ce, a~MMMM~rottOK, etc., ont pour di-
recteurs immédiats des omciers qui sont, eux-mê-
mes, souvent les premiers à déplorer les fautes
qu'on leur fait commettre. On trouverait assuré-
ment étrange dé yoirtransformer des juges ou des
procureurs du roi en colonels ou en commandans;
pourquoi dès lors transformer en juges, en sous-
préfets ou eh maires, des commandans, des capi-
taines ou des sous-lieutcn&ns?
Laissons à chacun sa spécialité, et les affaires
n'en iront que mieux. Voilà ce que la commission
aurait du se dire àëlle-même et dire à lachambre,
au lieu d'encourager une institution qui doit su-
bir nne réforme radicale, si l'on veut en tirer
nn utile parti. Aujourd'hui; de tous les points
de l'Algérie, on se plaint dés ~reoMa; ara&M,
parce que ces bureaux, forcément et par lé vice
même de leur institution, loin de favoriser le
mélange des intérêts européens et des intérêts
indigènes, élèvent entre les uns et les autres
une barrière infranchissable. Les omciers qui les
dirigent se sont en général beaucoup trop idénti-
ûés avec leurs administrés ils se sont trop faits
~irN&M au lieu de rester exclusivement ~roMpaM
Les marques de soumission intéressée qu'ils reçoi-
vent, les ûatteries calculées qui leur sont .prodi-
guées, les faciles chàtimens qu'ils inuigent, ce pou-
voir excentrique et presque illimité qu'ils exercent
lés ont trompés eux-mêmes et leur ont fait perdre
de vue le but de leur institution, à tel point que
plusieurs se sont sérieusement cru permis de~'oMer
aM pacha.
Oui sans doute, ainsi que le fait observer M. Du-
faure~ les Arabes préfèrent souvent la justice des
aciers charge des aSaires arabes à celle de leurs
kadis ;.mais il n'est pas moins vrai qu'ils aiment
mieux, partout où ils peuvent l'apprécier et en ré-
clamer le bénénce, la justice de nos juges de paix
que celle de ces omciers qui sont, il faut bien le di-
re, .d'assez mauvais juges.
En résumé, 6tf<'eaM:r ara~M ne déviendront u-
ne institution réellement utile qu'alors qu'ils dé-
pendront de l'autorité administrative civile; pour-
C'était une femme de la maison qui rentrait.
On s'étonnera peut-être de cette vivacité de sen-
sations dans une femme blasée comme Aminé, mais
c'était une de ces natures que l'obstacle irrite. Dal-
berg serait venu, elle y aurait à peine fait attention,
il ne venait pas, elle eût tout donne pour le voir.
Amine avait la fantaisie de l'impossible. Daiberg, a-
moureux d'eiïe et libre, ne lui eût rien inspiré; amou-
reux d'une autre, il lui paraissait l'homme le plus sé-
duisant. Se substituer à une chaste image, à un rêve
longtemps caressé, faire tourner la tête à quelqu'un
qui la détestait était une de ses plus acres jouissan-
ces elle voulait pour sa statue le socle d'une idole
renversée et pour sol à son temple les décombres
4'une passion.
Tout amour pour une jeune Bile vertueuse, pour;
une femme du monde honnête, excitait chez elle une
jalouse fureur soit qu'oDe se regardât comme
dédatgaée tacitement par un choix de cette es-
pèce, soit qu'elle pressentit dans de telles amours
de pures délices, de chastes voluptés, deséraphiques
extases qui lui étaient à jamais interdites et qu'elle
regrettait confusément.
Faire trahir Calixte par Dalberg eut été pour elle
le triomphe le plus Batteur, et au trouble mal dé-
guisé du jeune homme, lorsqu'il était venu chercher)
le médaillon, elle avait cru y réussir, et peut-être
eût-elle accompli son projet sans l'arrivée do Flo-
rence.
Pendant qu'Aminé s'impatientait, Dalberg, de son
côté, était en proie àla plus vive anxiété. Le nom de
Calixte, souHgné avec aSectation par Aminé, présa-
geait de la part de celle-ci toutes; sortes de malices
diaboliques et d'abord comment avait-elle pu le
savoir?
Calixte no sortait que rarement, n'allait que fort
peu au spectacle, et devait être aussi inconnue dans
le monde où vivait Amine que si elle eût été enseve-
lie au fond d'un cloître ou d'un harem en Portugal
ou on Turquie. II y a souvent mille lieues d'un
quartier de Paris à l'autre, et l'on ne rencontre pas
plus certaines espèces hors de -certains milieux
qu'on ne voit de poissons nageant sur les grandes
routes. Jamais Aminé n'avait mis le pied à Saint-
Cerma.in-des.Prcs ni au J~uxembouNg, seuls endroits
vu toutefois que cette autorité civile, soit une au-
torité véritable, et que les ëlëmens en aient ëte soi-
gneusement choisis voilà ce que la commission ne
nous semble pas avoir compris. `"
La singulière préoccupation que nous avons dû
relever dans son travail amené ensuite le rappor-
teur à parler des Européens plaçant ainsi en se-
conde ligne l'intérêt qui .doitprtmer tous les au-
tres.
A cette occasion, M. Dnfaure fait remarquer la
diversité des élémens dont se compose cette pc~
pulation.
Ils sont soumis aux mêmes lois de police, dit-il
enparlant des émigransde toutes les nations.
Maisquelest leur état civil? demeurent-ils étran-
gers? deviennent-ils Français? jouissent-ils en
Algérie des mêmes droits dont ils jouiraient en
France ~doivent-ils demander au roi l'autorisa-
tion d'y établir leur domicile ? à quelles côndi-
lions peuvent-ils devenir Français? les condi-
t'OBs seront-elles aussi rigoureuses qu'en France?
quelle est Leur. position dans la cité qu'ils habi-
tent ? supportent-ils lea charges municipales ?
Sur ces quesUons et beaucoup d'autres, notre so-
ciété algérienne est ëhcore~ans loi, sans ~ëgle,
dans un état dé désordre auquel il serait temps
"de mettre ùntérmë."
:Nons sommes également du même avis, et~o'est
pour cela que neasre~'eHc~~ le silence gardé par
la commission a cet égard.
Après avoir si bien expose les dimcultës, un con-
rait du moins servi à ûxer ces intelligences, qui
vont toujours à la quête d'une idëë ou d'une solu-
tion.
Evidemment les etraites en Algérie comme ils le seraient en France i
nous devons nous montrer larges et libéraux à
léurëgàrd, et dans leur intérêt et dans le nôtre.
Mieux nous les traiterons, etplus Us s'attacheront
à nous, plus ils sympathiseront avec nos idées,
plus ils serviront nos vues, plus ils denieureront
confondus et mêles damiës rangsdela grandefa-
mille française. Soyons donc faciles, et qu'après un
séjour de quelques mois, accompagné d'un établis
sèment réel dans le pays, sur leur simple demande,
ils soient admis a jouir de tous les droits attachés
ail titre de c~o~ett /rtre de ct<6~H yrsnfot~ ne soit plus une amère déri-
sion.
Partout où la France a solennellement établi sa
domination, partout où Sotte son drapeau, tout
Français doit' trouver les lois de son pays et jouir
des droits attachés à son titre d& citoyen. Voilà le
grand principe, n'en dévions jamais. C'est ce prin-
cipe qui a fait la force de tous les peuples qui se
sont répandus au dehors de leur territoire sachons
le respecter et le faire respecter comme eux; si-
non, ne nous melons pas de faire des conquêtes, et
ne faisons pas autant de bruit 'de notre intëHigecce
et de notre grandëui'. La modestie va bien à qui
Ji'a pas le courage de ses devoirs. '`
Mâtheureùsëmént, jusqu'acë jour les Français
qui sont allés se 8xer en Âfnque ont été traités de
la façon la pins impolitiqne. Mis hor~ <seul fait de leun arrivée sur une terre où ils au-
raient, au contraire, du trouver nne seconde pa-
trie, soumis àtoùs les caprices d'un pouvoir dur,
inintelligent, tracassier, ombrageux et sans frein;
abandonnés pour.'ainsi dire par la métropole leur
existence n'a été qu'une longue suite de déboires,
d'inquiétudes, d'humiliations; et si, malgré tout, ils
ont persisté, cela tient uniquement aux ressources
qu'offre le pays et aux trésors de Vitalité qu'il ren-
ferme. t
Oh croit généralement que nos colons redoutent
les Arabes c'est une immense erreur comme les
hardis pionniers de l'Amérique du nord, ils seraient
tout disposés à s'emparer des solitudes désertes
de l'Afrique mais ce'qu'ils redoutent, c'est l'hos-
tilité de ceux-là même qui sont chargés de les pro-
téger, c'est l'oubli de la France, c'est l'indifférence
des pouvoirs publics pour leur situation.
Quand donc comprendra-t-on que le salut de
rAtgérir est dans l'amuence de la popM~atMM eMro-
jx'cKtte; mais qn'il n'y aura afnuence de cette popu-
lation qu'alors qu'on lui donnera toutes les garan-
ties, tous les droits, toutes les libertés, toutes les
lois, toutes lès institutions qui peuvent sauvegar-
der les intérêts et assurer la sécurité des per-
sonnes.
Quand donc comprendra-t-on que des hommes
qui, dans leur patrie, possèdent tous les avantages
d'une législation protectrice, ne consentiront ja- j
fréquentes par Calixte. Jamais H n'était arrivé à l'é-
légante courtisane de traverser la rue de l'Abbaye.
où el!e aurait pu entrevoir derrière la vitre le déli-
cat profil de la jeune plie, travaillant à quelque ou-
vrage denlet.
Il fallait donc que ce nom lui eût été dit par quel-
qu'un. Mais par qui?
Les cinq ou six personnes qui allaient chez M.
Desprcz étaient des gens de cinquante à soixante ans,
d'anciens avoués retirés, des ex-notaires, hommes
graves, mariés, pères de famille ou vieux garçons à
gouvernante, qui ne dépassaient les ponts que dans
les occasions solennelles, et n'avaient aucune accpin-
tance avec les princesses d'opéra et de petits théâtres.
Le mystère restait donc impénétrable pour lui. Il
ne pouvait avoir été trahi par aucun conSdent car
il s'était caché de son amour plus que d'un crime,
comme d'un ridicule ce n'est pas à Budqlph, à De-
màrcy, à Châteauvieux qu'il eût été se vanter de son
amour platonique pour une petite BUe de province;
ces messieurs, qui professaient des doctrines très
positives sur cette matière, eussent poursuivi de ri-
Ires inextinguibles et criblé de sarcasmes et de quo-
libets le malheuroux~cpknëycapsiMe de sentimens
si bourgeois.
Cependant le portrait de Calixie n'en était pas
moins dans les mains d'Aminé, et Dalberg, Ja con-
naissait assez pour s'attendre~ quelque scandale au
cas que l'alternative posée par la lettre resterait sans
réponse.
La situation était des plus embarrassantes. Ne
pas aller chez Aminé c'était s'exposer àtoute la ran-
cune de son orgueil Messe, y aller c'était trahir Ca-
lixte, cette chaste enfant dont tout à l'heure encore il
pressait la main cohnànte. Que faire ?
II hésita longtemps. Un véritable roué se fût déci-
dé tout de suite, sauf à établir en cas de besoin une
distinction subite entre l'âme et le corps, entre les
passions du cœur et les caprices de l'esprit.
–Allons, je reste, se dit-il en se déshabillant,
quand Rudolph saura cela, c'est pour le coup qu'il se
moquera de moi, maisje penserai à Calixte et ses
plaisanteries glisseront sur moi comme la pluie sur
une twine imperméable.Demain–je m'excuserai au-
près d'Aminé d'une façon quelconque,–j'aurai passé
mais à quitter les prérogatives dont ils jouissent
pour aller habiter un pays ou' il n'y ani institu-
tions, ni législation, ni justice, et se livrer, pieds
et poings lies, àla merci d'une autorite qui. préci-
sément à cause de l'arbitraire sans frein dan* le-
quel elle se meut au hasard, ne peut rien pour le
bien, alors même qu'elle serait animée des meillëu-
res'intentions du mondé.
Une société, et surtout une société qui se fonde,
exige avant tout quelque chose qui soit indépen-
dant du caprice de l'homme, quelque chose qui ne
varie point au gré des. intérêts ou des passions,
quelque chose qui dure, qui soit stable, et qui ne
puisse changer chaque jour sous l'inspiration du
moment. L~ordre apparent, s'il n'a pas une exis-
tence normate, s'il ne repose pas sur une base so-
lide~ l'ordre apparent lui-même ne nous sufSt pas;
à. défaut d'une voix claire qui parle à notre raison,
un mystérieux instinct nous dirige et nous dit:
<~Me On a prétendu que l'on songerait aux ~M<~M-
voulons pas demander si cent nulle habitans civils
constituent un chiffre suHisammentunportantpour
'c(ùe l'on s'occupe d'eux; nous renversons la propo-
sition et nous disons que les MMprécéder ~popM~a.eSet, qui tentent et qui attirent. On ne séduit pas~
les hoauRes en~ leur oSfant FtHciMtKM, ~MM'ef<:aMt;
mais on les persuade en leur présentant des avan-
tages assurés et durables. C'est avec les institutions
d'ailleurs que l'on façonne les sociétés et les indi-
vidus plus le sujet soumis à leur inSuence est
jeune, plus leur action est puissante, frenez le
paysan le plus grossier, jetez-le dans un régiment
et cherchez à le reconnaître au bout de quatre
ans Notre société africaine commence; sachons
doncsaisir le moment, etia façonnera notre image.
Que de fois n'avons-nous pas entendu déni-
grer l'Algérie parla critique des élémens indi-
viduels, malheureusement beaucoup trop mélan-
gés, qu'eUe renferme! On s'en étonnait et l'on en
prenait texte pour lui refuser des~ institutions. Si
cependant on eût voulu y rëBechir, on aurait ai-
sément reconnu que ce mélange fâcheux tenait
précisément à cette absence d'institutions, et que
îe meilleur moyen de le faire cesser serait de
placer le pays sous le régime de la loi et de la
liberté. Un homme honoré dans son pays, y jouis-
sant d'une considération méritée et de ce que l'on
appelle une position sociale, ayant une fortune in-
dépendante et des droits qui lui donnent une in-
fluence réelle, y regardera à deux fois avant de
s'expatrier et d'aller se'fixer sur une terre où, des
son arrivée, il -n'aura plus ni droits, ni privilèges;
ni garanties. Il n'y a qu'un aventurier qui se jette
tête baissée et sans regarder l'avenir partout où il
peut espérer la fortune. f
Voilà~ ce qui est logique, voila ce qui est évident,
voilà ce qui est éternellement vrai, et ce que la
commission aurait dû fortement mettre en lumière
au lieu de glisser dessus comme s'il s'agissait d'un
intérêt secondaire.
Quand on sera bien pénétré de cette vérité,
quandoh l'aura fait entrer dans la pratique par de
grandes et solennelles mesures, on sera moins em-
barrassé pour résoudre le problème delà colonisa-
tion et pour discuter les duïérens systèmes qui se
présentent, systèmes qui tous sont artificiels, un-
pùissans, inemcaces. Alors il ne sera plus question
de colonisation militaire, de villages construits par
le génie, par les condamnes ou par la direction de
l'intérieur; villages élevés en serre chaude qui
tombent en rainés au moment où la main qui les
édi&e se retire/Alors le problême serésoudra de
lui-même; la connance sera dans les cœurs, la con-
viction dans les esprits; l'élan sera donné et tout
le monde suivra; alors l'administration n'aura qu'à
diriger le mouvement et à lui tracer la voie qu'il
devra suivre: C'est ainsi que les Améncains de TU-
nion agissent; c'est ainst que nous devons agir
nous-mêmes si nous voulons réussir comme eux.
Tant que l'on n'envisagera pa* la colonisationcet aspect, tout ce que l'on fera sera petit et mes-
quin on dura beau indiquer !M ~M co~otM, les colons ne viendront pas, ou s'ils
viennent ce sera en petit nombre, et chaque année
on continuera à regretter niaisement qae noséta-
blissémens d'Afrique ne prospèrent pas.
Jusqu'à présent c'est avec l'administration que
l'on a voulu agir et Dieu sait quels résultats on a
obtenus Deux villages seulement parmi tous ceux
quiont été commencés donnent quelqu'espérance,
J)<~ms(t8 et ~oMmo, et cela parce qu'on a eu la pré-
Ianuitàjouer,je ne serai rentre que le matin, je l'a-
muserai quelques jours et quand je serai marié je
n'aurai plus rien à redouter d'elle. L'brigiDal me con-
solera d'avoir perdu la copie. Et si elle veut faire quel-
ques noirceurs, j'aurai le droit de défendre ma femme.
Un peu rassure par ce raisonnement, Dalberg se
coucha et finit par s'endormir d'un sommeil ppu
profond et traversé de rêves où l'image d'Amine,
Fœil languissant, les joues colorées d'une légère va-
peur rose, le coude noyé dans un oreiller de dentel-
les, lui présentait }e médaillon de Calixto.
Comment me trouves-tu, Annette, disait do son
côté Aminé à sa femme de chambre, suis-je vieillie,
ai-je quelque ride, quelque tache, quelque défaut
dont je ne me sois pas aperçue? Tu peux être
franche.
–Madame n'a jamais été si bien que ce soir, ré-
pondit Annette d'un ton admiratif. Je lui trouve les
yeux d'un lumineux particulier.
C'est le feu de la Sevré l'impatience, la colère.
Deux heures il ne viendra pas. je n'y conçois rien.
Pourtant ce matin, sa voix tremblait, il rougissait, il
pâlissait. II me trouvait telle, j'en suis sûre
Oh quelle idée me traverse l'esprit si ce langou-
reux personnage a médaillpn ne couchait pas chez
lui, si j'avais deuxrhales au lieu d'une à combattre!
Deux, c'est trop facile,-l'amour exclusif est donc
une chimère? Ce petit Dalberg me déplaît déjà beau-
coup. –Pauvre Calixte! j'ai bien envie de le lui
laisser pour lapunir d'un tel choix. Si Rudolph ne
me l'avait recommandé, je ne m'occuperais plus au-
jottrd'hm de ce jouvenceau ridicule.
Au bout de ce monologue, Aminé se St mettre au
lit, et tourna nonchalamment les premiers feuillets
d'un roman nouveau, moyen euicace qui ne tarda
pas à produire son eSët.
Le volume roula sur le tapis; eh dire le titre serait
une cruauté inutile.
Le lendemain, Rudolph vint voir Aminé qu'il
trouva d'assez mauvaise humour elle avait envoyé
le matin Toby aux informations, et le résultat du
rapport de l'intelligent émissaire était que Dalberg
avait reçu la lettre et dormi vertueusement dans son
domicile authentique.
Il me dédaigne pour une petite poupée de pen"
caution d'y introduire des nommes pouvantagirpsB*
eux-mêmes. A chacun son rôle; à l'intérêt prive à dé-
fricher la terre, à planter des arbres de produit, à
construire des fermes, a acheter dësinstrùmens a-
ratoires, à se procurer un cheptel, etc.; à l'admi-
nistration à s occuper des travaux d'utilité publi-
que à faire des ports, des routes, des ponts, des
barrages, des Canaux de dessèchement et d'irri-
gation; à travailler au reboisement en grand du.
pays; à élever des-églisés, dés écoles, des mairies,
des fontaines, à distribuer dés secours, des eqcou-
ragemens, des primes, des marques de distinction
honorifique à prendre l'émigrant à son arrivé, à
le guider afin de'lui épargner des fautes, à multi-
plier les publications utiles, à redoubler toujours
et partout de zèle, d'activité et d'intelligence. On
voit que sa mission est encore assez belle et assez
étendue pour pouvoir, au grand avantage de tous,
i se passer des complications multipliées dont on
jl'a embarrassée dans l'organisation actueDe.
Lacommission a compris ainsi les devoirs de
~'administration elle a jugé avec raison que l'in-
térêt privé devait être l'agent le plus sûr et le plus
éclairé de la colonisation mais nous avons lieu de
regretter qu'elle n'ait pas aussi clairement compris
les mesures qui seules peuvent déterminer l'émi-
gration européenne 'dans une proportion large et
jpnissantc. :(.
~Cs~qn'elle dit des bien& da~tamaiBe-et~ïe l'état
de la propriété n~est pas non plus extrêmement
exact. On voit qu'elle est toujours sous l'innuence
de ses idées ara&M; elle craint de toucher à ce qu'el-
le appelle le droit d'M
entend respecter à l'égard dés tribus, de /a mern~
MMKtëre f~Me s'il existait un droit dé propriété réel, dans un
pays où, sauf aux abords tmmedta~ des villes, il
n'y a ni cultures, ni limites, ni titres, ni habita-
tions, ni presque population; ou l'Arabe, qui a
centfoisplusdeterréqu'ilhé luien faut, est le
premier à vous dire ToM<ë efZ~eM~tdoMMeace~MtÇM~ ~M<, c est-à-dire à ce-
lui qui là prend; car à ses yeux, tout faitaccompH
est un décret du ciel; elle recommande au gouver-
nement « de'~arrë~t' oM~r M?Mt(e~ de (erre possédée
par ~M (n'&M5 ~oMMMe~; mais ces terres étant prÉ-
cisément dans le voisinage des villes, obligeraient,
si les idées de la commission étaient écoutées, dé
rejeter la colonisation rMr<~e bien loin des centres
de population, ce qui serait tout à la fois une faute
et un danger. La commission n'a pas remarqué,
d'ailleurs, que la ferre est aujourd'hui sans aucune
valeur en Algérie, et que lorsque le flot de l'émi-
gration européenne s'y sera porté, le dt~ctemc des
terres occupées par les tribus vaudra plus pour el-
les que tout le territoire qui demeure improductif
entre leurs mains elle ne s'est pas rappelé non
plus ~M'eM~erte, y o~ace poMr MMe popM~oM
eMropeeMMe ~M" /bM p~M co~tderaMg OMe <<: popM~a-
(!OK t~dt~eKe. Quant à celle-ci, elle doit être can-
tonnée et rendue sédentaire unefaible portion de
l'espace sur lequel elle erre aajoùrd'hui estsnin-
aante pour cela.
Le gouvernement ne saurait donc se montrer
trop facile qu'il donne des terres il le peut ces
terrës,aujourd'hui, n'appartiennent réellement à
personne; elles appartiennent autravail qui les
fécondera et les mettra en valeur. Nous demandons
seulement qu'il prenne des précautions contre les
concessionnaires qui voudraient spéculer sur l'tH-
cM~Mre; sousce rapport, le ministère de la guerre
impose des conditions de plantations et de con-
struction auxquelles nous ne pouvons qu'adhérer~
parce qu'elles garantissent tout àJa fois l'intérêt dn
concessionnaire et l'intérêt de l'état. Là comme ail-
leurs, la commission n'a fait qu'emeurer la ques-
tion, au lieu de la poser en termes clairs et précis.
Il nous reste à examiner la création d'un MumM-
<ëre ~pec:o~ de r~~oeWe et la forme à donner.au gou-
vernement local de ce pays.
La chambre des députés a terminé aujourd'hui
le budget delà justice, voté en entiercelui des cul-
tes, et commencé la délibération sur celui des af-
fairesétrangères. °
Le gouvernement demande sur le chapitre rela-
tif aux justices de paix une augmentation de
189,400 fr., afin de maintenir le traitement de ces
magistrats, dans les villes où siège un tribunal ci-
vil, au même taux quecelui des simples juges.
La commission avait cru devoir rejeter cette pro-
position malgré les eSbrts de M. le rapporteur,
sa proposition de rédaction a été écartée. La cham-
bre ne s'en est mêmepas tenue là:outre lés 189,400f.
sîonnaire. Quel Vandale dit Amine en coquettant
devant une grande glace où elle pouvait s'admirer
despiedsàlaiêtë
¡. C'est une conduite de Huron, et que tu lui feras
payer cher, répondit Rudo~ph.
–II m'a manqué.gravement, est naturel que je
me venge; mais vous, quelle raison avez-vous de lui
en vouloir ? Vous lui vendez vos chevaux fourbus
quand vous avez besoin d'argent, vous jouez une
partie avec lui; vous lui mettez sur les bras les
femmes qui vous ennuient. C'est un vrai Pylade
–Je ne lui en veux pas. mais la vie que je mène
me fatigue, et je sens le besoin de devenir un homme
sérieux, et mademoiselle'Desprez, désillusionnée sur
le compte de Dalberg, pourrait faire la fortune de
quelquëgarconspirituel.
–Mais incapable d'être député. de vous, par
exemple.
–Pourquoi pas? Je suis mûr pour la politique
j'engraisse.
Et vous devenez chauve. Mais vous ne m'avici!
pas dit que vous connaissiez particulièrement M.
Desprez ef sa CMe.
J'ai été cinq ou six fois chez M. Desprez pour
affaires, mais Dalberg n'en sait rien. M- Desprez,
sous des apparences modestes, Bst très riche. Calixte
aura cinq cent mille francs de dot.
Peste, le chiure est gracieux Je ne m'étonne
plusque Dalberg ne vienne pas aux rendez-vous
qu'on lui assigne. Son innocence l'emporte sur votre
rouerie. Une dot d'un demi-million vous a-t-elle ja-
mais donné son portrait? 9'
Hé!as non je n'ai pas assez de poésie pour les
jeunes héritières; mon pathos est trop limpide,
celamenuit.
Et vous êtes-vous posé comme prétendant?
–Non pas, je me serais fait haïr subitement tout w
vif. J'ai salué froidement Calixte qui ne me recon-
naîtrait pas, j'en suis sûr. II fallait d'abord détrui-
releDaIberg.
Homme profond, je comprends maintenant
pourquoi vous m'engagiez «à l'attacher à mon char,') u
comme dirait un galant du directoire, vous vou-
liez le déconsidérer, c'est uatteur pour moi, morc~
do la préférence.
y
Vendredi Samedi 33 mai < 84~
MM
~MmM~s~
r; 1
A~arotacES.
Pour toutes tea imertiops paye'e<, B'adreesef de
Toute ioaertion est Mumisë au constntemeM prMaNe ta ge-
rMt.qumIe'droitdeI~ret'use!
BmreamK
CONfmtTMMS'.BB]~'ABONnM!NnEN)T' 1
jUnan. Sixmoit. Tt0it!no)5. Untnou.
Paris.< 4Cff. 2tfr. L nfr. 6fr.
bkpartemens 48 26 .I I8 I mois.
D~parte!nen!i.j
Etranger. I 7a M M 7
LMabot~e~eM~MttMte~t'Mde'~Mqneimpit.
~~emo~ne, A!ex*ndre, à StrasbMHB. "-jE'~a~e, Monnier, U-
bra!re, carrera San Geronimo, etBM~~ca]te dt h< Carrëtts, n* 8.–
7~Ke,
A )h'K')L'~tANtM<<'ur~
àdife~e~a~.M~dmimMratenrdetafTWMe. t
~lettre~ relativea a in'r¢tlactioudbiveut~&tra adceeséea rv setdé=' Il
~e~~eM~es n;]ativesahT~dactiondbivent~<):e adceMëettttœcttË- j
TAtttE BE t.At.ËBtMtox.Tontéa sans eï-ception doivent être affranchies, j
r Le 30 mai, la jPt'MM commencera la publica-
tion des 'i";
~NMRESBWN~
PAR M. ALEXANDRE BUMAS
Cet ouvrage, qui embrasse toute la Un du dernier
siècle et toute la première'~artie du siècle présent,
est l'œuvre depréditection de l'auteur des TROIS
JHOtJSQCETAIRES et deMOKTE-CHRISTO.
La pf~Htere par~e comprend le temps ëcoulë
depuis le MAMAGE DE MARiE-ANTpiKETTE jusqu'à
I.'AKNÉEi78()'
La ~econ~e psf
tille jusqu'à la dernière charrette.
Puis viendront tour a tour le D~RECTpiRÈ, rEML-
piRE, la RESTAcuATtGN; tous les ëvënemens con-
temporains repasseront ainsi devant nos yeux et
parnossouYemrs.
,ar~ BMSH.
CRÉMTS EXTRAORMMAIRES POUR LES
DÉPENSES DE I~AM~ME
F. (Troisième article~).)
Dans notre dernier article, nous avons fait voir
toute la sollicitude de la commission pour les M:M-
fd~ tM~c;:<'x, et nous croyons avoir démontre que
cette sollicitude était aussi mal placée que contrai-
re aux prescriptions d'une bonne et sage politique.
La commission, en eËët, veut modëi'er l'empres-
sement des Européens à se porter dans'Iës Tilles de
l'intérieur; elle semble redouter par dessus tout que
notre contact ne MMA'e les Arabes et ne les /
miers temps de la conquête quelques-uns se sont
éloignés de nous, la plupart sont revenus aussitôt
qu'ils ont compris qu'il n'y avait rien'a craindre
pour eux dans notre voisinage. Au surplus, les
craintes de la commission fussent-elles justiûëes, et
nous le répétons, elles ne le sont pas où serait
donc le si grand malheur?. Sans doute le mil-
lion d'âmes qui est aujourd'hui clair-semë sur la
surface du Tell, constitue une force bien peu re-
doutable; mais nous avouons qu'il nous est impos-
sible de comprendre en quoi nos établissemens se-
raient moins sûrs s'il n'y avait pas un Arabe dans
le pays. Diuicultés pour diSicultés, nous aimerions
mieux nos ennemis horsde notre. territoire, maigre
leur impuissance, que dissémines dans l'intérieur
denoslignes.
Appelons donc des JE'Mropee~, et surtout des
FrancaM établissons-les sur tous les points du
pays ou la colonisation peut commencer utile-
ment dormons-leur la plus grande partie de ces
terres qui, sauf quelques exceptions impercepti-
bles, dans les environs immédiats des villes, n ap-
partiennent à personne, et restent improductives
limte de bras pour les cultiver couvrons-les par-
tout ettoujours de notre active sollicitude, et, loin
de les éloigner des centres dépopulation de l'inté- 7
rieur, cuvons leur en les portes à deux battans, a-
fin que de toutes parts notre influence saisisse la
barbarie, qu'elle l'enserre dans un cercle fatal,
qu'elle la pénètre, qu'elle lutte avec elle corps à
corps, et qu'en la domptant, elle consolide à jamais
notre domination sur ce sol qui, non seulement ne
doit plus cesser d'être /t'aHpaM, mais qui doit deve-
nir MHe a)Mte.rs (~ .France, une partie intégrante
denotreterriton'e.
Voilà le seul moyen de résoudre prqmptement,
logiquement et sûrement le problème que la
chambre veuille bien y songer sérieusement. Toute
autre solution repose sur de vaines théories, sur
de dangereux caprices d'imagination.
L'appréciation des .questions relatives aux indi-
gènes devait naturellement conduire la commis-
sion à l'examen de l'institution des &MfeaM~ arabes;
mais là encore la commission a donné dans le faux,
parce qu'elle s'est laissée dominer par det rap-
portsintéressés.
L'institution des 6Mf'esM.E ara~M est, sans nul
doute, le résultat d'une sage et utile pensée. Sur-
veiller les Arabes, maintenir la tranquillité au. mi-
lieu d'eux, les administrer autant qu ils peuvent et
doivent être administres, recueillir les impôts,
rendre dans certains cas la justice~ faire la police
des tribus, avoir l'œil sur les cheis, servir, en un
mot, d'intermédiaires et d'agens de fusion entre.
.'(t)Yoir!aJ'!rMM<}esi5ett8!Nai.
'Feta&M~om la PRESSE
De 23 MAI 1846.
? PC' Bf~npf TMM~fPBC M
LES ROUES INNOCENS.
i- 'IV.
QucHe Iteuro est-i), Annetto? dit Aminé en s'é-
tirant sur la chaise longue où elle était à demi-cou-
chee; je ne vois pas ta pendule d'ici.
–Minuit bientôt, madame, répondit la suivante
après avoir consulte un cadran nielle de fort bon
goût.
Il n'est pas tard, U peut venir encore, –pour-
vu que Rudolph no l'ait pas emmené jouer au Cer-
tle,soditAmineâelle-même.
On a bien remis ma lettre ? demanda Amine~ne
demi-heureàprès..
–Oui, madame; c'est Toby Qui l'a portée.
C'est singulier comme l'attente me rend ner-
veuse Faites-moi un verre d'eau et mettez~y trois
gouttes de Oeur d'oranger.
Annette obéit et posa devant sa maîtresse un pla-
teau garni d'un verre à patte et d'une carafe en cris-
tral de Bohême magniSquement taillé et doré.
Aminé but à peine une gorgée, et, dominée par
l'impatience, elle se leva, alla à la fenêtre, et ap-
puyant son front moite à la vitre, regarda dans la
rue faiblement éclairée par des réverbères quia-
vait trop compté sur la lune, ou par une lune qui
avaient trop compté sur les réverbères. Chaque om-
bre qui passait la faisait tressaillir, espérer et déses-
pérer.
Un roulement de voiture, suivi d'un temps d'arrêt
et d'un grincement du bouton de la sonnette que le
silence de la nuit permettait d'entendre, lui causa
une toile émotion qu'elle fut obligée d'appuyer la
main sur son cœur pour en comprimer les batte-
mens.
(f) voir ta ft MM des :;), M ct.2ii mai.
les Européens et les indigènes; tout cela était éx-
.cpllént, mais tout cela a été gâté par la manière
dont on l'a exécuté. Ici encore, qn a voulu faire
prédominer l'ëlément militaire, eti'on a eu tort; de
même que l'on instituait dans les territoires mixtes
où'arabes qui, nous l'ayons déjà dit, sont, à cent
lieues carrées près,' toute l'Algérie, des juges mt
des Mtt~ttttfM, de jeunes ofnciers appartenant à dif-
férentes armes, pour diriger les' oMreoM~ ara&M.
L'Arabe, disait-on, ann de justinercette création,
n'obéit volontiers qu'à celui qui porte l'épée, ce
qui est inexact; car, si les Arabes craignent l'épée
parce que l'épée peut frapper, ils vénèrent et res-
pectent bien davantage lés hommes auxquels ils
attribuent la sainteté on. la science un prêtre, un
juge, un médecin, un personnage réputé savant,
sont à leurs yeux l'objet d'une sorte de culte; reli-
gieux par essence. Us considèrent la supériorité
morale comme une émanation de la divinité, et ils
s'inclinent devant elle; il Tl'aurait donc pas été
difûcilé de trouver pour la direction des aSaires a-
rabés des élémens bien meilleurs, suivant nou<,
queceuxquiôntëtëchoisis.
NoussëriônsdëSqlés, dans ce que nous disons ici
des&MfeaM~ ara&e~, qu'on vi.t rien de personnel
contre les hommes qui,s6nt chargés d&les diriger;
1~ ~plupart de ces hommes ont 'fait et font tous lés
jours preuve dé beaucoup de courage et de beau-
coup de dëvoûment; la plupart sont très estima-
bles et très estimés comme militaires; mais enfin.
il faut bien avouer qu'ils sont en général tout à fait
impropres à la mission qui leur est confiée la car-
rière administrative demande de tout autres études
que la carrièrë'militaire on peut être un excellent
omcier et ne faire qu'un juge très médiocre où un
législateur très ordinaire. Les travaux, par lesquels
on prélude a la vie des camps et an maniement des
armes prédisposent fort mal à l'appréciation des
lois; et les mœurs de garnison, les habitudes que
l'on s'y crée, les préjugés que l'on y contracte, ne
sont pas non plus une introduction très satisfai-
sante à des fonctions qui exigent une pensée exer-
cée, de nombreuses recherches, des réflexions pro-
fondes, une entente parfaite des règles politiques,
économiques et sociales en vertu desquelles se dé-
veloppent et progressent les sociétés. Voilà pour-
quoi nous nous élevons contre cette manie de vou-
loir tout faire exécuter par l'armée en Algérie de
vouloir mettre des hommes de guerre à la tête de
tous les services civils; de telle sorte que (raoaM.r
pM&Hc<, ~'tMh'ce, a~MMMM~rottOK, etc., ont pour di-
recteurs immédiats des omciers qui sont, eux-mê-
mes, souvent les premiers à déplorer les fautes
qu'on leur fait commettre. On trouverait assuré-
ment étrange dé yoirtransformer des juges ou des
procureurs du roi en colonels ou en commandans;
pourquoi dès lors transformer en juges, en sous-
préfets ou eh maires, des commandans, des capi-
taines ou des sous-lieutcn&ns?
Laissons à chacun sa spécialité, et les affaires
n'en iront que mieux. Voilà ce que la commission
aurait du se dire àëlle-même et dire à lachambre,
au lieu d'encourager une institution qui doit su-
bir nne réforme radicale, si l'on veut en tirer
nn utile parti. Aujourd'hui; de tous les points
de l'Algérie, on se plaint dés ~reoMa; ara&M,
parce que ces bureaux, forcément et par lé vice
même de leur institution, loin de favoriser le
mélange des intérêts européens et des intérêts
indigènes, élèvent entre les uns et les autres
une barrière infranchissable. Les omciers qui les
dirigent se sont en général beaucoup trop idénti-
ûés avec leurs administrés ils se sont trop faits
~irN&M au lieu de rester exclusivement ~roMpaM
Les marques de soumission intéressée qu'ils reçoi-
vent, les ûatteries calculées qui leur sont .prodi-
guées, les faciles chàtimens qu'ils inuigent, ce pou-
voir excentrique et presque illimité qu'ils exercent
lés ont trompés eux-mêmes et leur ont fait perdre
de vue le but de leur institution, à tel point que
plusieurs se sont sérieusement cru permis de~'oMer
aM pacha.
Oui sans doute, ainsi que le fait observer M. Du-
faure~ les Arabes préfèrent souvent la justice des
aciers charge des aSaires arabes à celle de leurs
kadis ;.mais il n'est pas moins vrai qu'ils aiment
mieux, partout où ils peuvent l'apprécier et en ré-
clamer le bénénce, la justice de nos juges de paix
que celle de ces omciers qui sont, il faut bien le di-
re, .d'assez mauvais juges.
En résumé, 6tf<'eaM:r ara~M ne déviendront u-
ne institution réellement utile qu'alors qu'ils dé-
pendront de l'autorité administrative civile; pour-
C'était une femme de la maison qui rentrait.
On s'étonnera peut-être de cette vivacité de sen-
sations dans une femme blasée comme Aminé, mais
c'était une de ces natures que l'obstacle irrite. Dal-
berg serait venu, elle y aurait à peine fait attention,
il ne venait pas, elle eût tout donne pour le voir.
Amine avait la fantaisie de l'impossible. Daiberg, a-
moureux d'eiïe et libre, ne lui eût rien inspiré; amou-
reux d'une autre, il lui paraissait l'homme le plus sé-
duisant. Se substituer à une chaste image, à un rêve
longtemps caressé, faire tourner la tête à quelqu'un
qui la détestait était une de ses plus acres jouissan-
ces elle voulait pour sa statue le socle d'une idole
renversée et pour sol à son temple les décombres
4'une passion.
Tout amour pour une jeune Bile vertueuse, pour;
une femme du monde honnête, excitait chez elle une
jalouse fureur soit qu'oDe se regardât comme
dédatgaée tacitement par un choix de cette es-
pèce, soit qu'elle pressentit dans de telles amours
de pures délices, de chastes voluptés, deséraphiques
extases qui lui étaient à jamais interdites et qu'elle
regrettait confusément.
Faire trahir Calixte par Dalberg eut été pour elle
le triomphe le plus Batteur, et au trouble mal dé-
guisé du jeune homme, lorsqu'il était venu chercher)
le médaillon, elle avait cru y réussir, et peut-être
eût-elle accompli son projet sans l'arrivée do Flo-
rence.
Pendant qu'Aminé s'impatientait, Dalberg, de son
côté, était en proie àla plus vive anxiété. Le nom de
Calixte, souHgné avec aSectation par Aminé, présa-
geait de la part de celle-ci toutes; sortes de malices
diaboliques et d'abord comment avait-elle pu le
savoir?
Calixte no sortait que rarement, n'allait que fort
peu au spectacle, et devait être aussi inconnue dans
le monde où vivait Amine que si elle eût été enseve-
lie au fond d'un cloître ou d'un harem en Portugal
ou on Turquie. II y a souvent mille lieues d'un
quartier de Paris à l'autre, et l'on ne rencontre pas
plus certaines espèces hors de -certains milieux
qu'on ne voit de poissons nageant sur les grandes
routes. Jamais Aminé n'avait mis le pied à Saint-
Cerma.in-des.Prcs ni au J~uxembouNg, seuls endroits
vu toutefois que cette autorité civile, soit une au-
torité véritable, et que les ëlëmens en aient ëte soi-
gneusement choisis voilà ce que la commission ne
nous semble pas avoir compris. `"
La singulière préoccupation que nous avons dû
relever dans son travail amené ensuite le rappor-
teur à parler des Européens plaçant ainsi en se-
conde ligne l'intérêt qui .doitprtmer tous les au-
tres.
A cette occasion, M. Dnfaure fait remarquer la
diversité des élémens dont se compose cette pc~
pulation.
Ils sont soumis aux mêmes lois de police, dit-il
enparlant des émigransde toutes les nations.
Maisquelest leur état civil? demeurent-ils étran-
gers? deviennent-ils Français? jouissent-ils en
Algérie des mêmes droits dont ils jouiraient en
France ~doivent-ils demander au roi l'autorisa-
tion d'y établir leur domicile ? à quelles côndi-
lions peuvent-ils devenir Français? les condi-
t'OBs seront-elles aussi rigoureuses qu'en France?
quelle est Leur. position dans la cité qu'ils habi-
tent ? supportent-ils lea charges municipales ?
Sur ces quesUons et beaucoup d'autres, notre so-
ciété algérienne est ëhcore~ans loi, sans ~ëgle,
dans un état dé désordre auquel il serait temps
"de mettre ùntérmë."
:Nons sommes également du même avis, et~o'est
pour cela que neasre~'eHc~~ le silence gardé par
la commission a cet égard.
Après avoir si bien expose les dimcultës, un con-
rait du moins servi à ûxer ces intelligences, qui
vont toujours à la quête d'une idëë ou d'une solu-
tion.
Evidemment les e
nous devons nous montrer larges et libéraux à
léurëgàrd, et dans leur intérêt et dans le nôtre.
Mieux nous les traiterons, etplus Us s'attacheront
à nous, plus ils sympathiseront avec nos idées,
plus ils serviront nos vues, plus ils denieureront
confondus et mêles damiës rangsdela grandefa-
mille française. Soyons donc faciles, et qu'après un
séjour de quelques mois, accompagné d'un établis
sèment réel dans le pays, sur leur simple demande,
ils soient admis a jouir de tous les droits attachés
ail titre de c~o~ett /rtre de ct<6~H yrsnfot~ ne soit plus une amère déri-
sion.
Partout où la France a solennellement établi sa
domination, partout où Sotte son drapeau, tout
Français doit' trouver les lois de son pays et jouir
des droits attachés à son titre d& citoyen. Voilà le
grand principe, n'en dévions jamais. C'est ce prin-
cipe qui a fait la force de tous les peuples qui se
sont répandus au dehors de leur territoire sachons
le respecter et le faire respecter comme eux; si-
non, ne nous melons pas de faire des conquêtes, et
ne faisons pas autant de bruit 'de notre intëHigecce
et de notre grandëui'. La modestie va bien à qui
Ji'a pas le courage de ses devoirs. '`
Mâtheureùsëmént, jusqu'acë jour les Français
qui sont allés se 8xer en Âfnque ont été traités de
la façon la pins impolitiqne. Mis hor~ <seul fait de leun arrivée sur une terre où ils au-
raient, au contraire, du trouver nne seconde pa-
trie, soumis àtoùs les caprices d'un pouvoir dur,
inintelligent, tracassier, ombrageux et sans frein;
abandonnés pour.'ainsi dire par la métropole leur
existence n'a été qu'une longue suite de déboires,
d'inquiétudes, d'humiliations; et si, malgré tout, ils
ont persisté, cela tient uniquement aux ressources
qu'offre le pays et aux trésors de Vitalité qu'il ren-
ferme. t
Oh croit généralement que nos colons redoutent
les Arabes c'est une immense erreur comme les
hardis pionniers de l'Amérique du nord, ils seraient
tout disposés à s'emparer des solitudes désertes
de l'Afrique mais ce'qu'ils redoutent, c'est l'hos-
tilité de ceux-là même qui sont chargés de les pro-
téger, c'est l'oubli de la France, c'est l'indifférence
des pouvoirs publics pour leur situation.
Quand donc comprendra-t-on que le salut de
rAtgérir est dans l'amuence de la popM~atMM eMro-
jx'cKtte; mais qn'il n'y aura afnuence de cette popu-
lation qu'alors qu'on lui donnera toutes les garan-
ties, tous les droits, toutes les libertés, toutes les
lois, toutes lès institutions qui peuvent sauvegar-
der les intérêts et assurer la sécurité des per-
sonnes.
Quand donc comprendra-t-on que des hommes
qui, dans leur patrie, possèdent tous les avantages
d'une législation protectrice, ne consentiront ja- j
fréquentes par Calixte. Jamais H n'était arrivé à l'é-
légante courtisane de traverser la rue de l'Abbaye.
où el!e aurait pu entrevoir derrière la vitre le déli-
cat profil de la jeune plie, travaillant à quelque ou-
vrage denlet.
Il fallait donc que ce nom lui eût été dit par quel-
qu'un. Mais par qui?
Les cinq ou six personnes qui allaient chez M.
Desprcz étaient des gens de cinquante à soixante ans,
d'anciens avoués retirés, des ex-notaires, hommes
graves, mariés, pères de famille ou vieux garçons à
gouvernante, qui ne dépassaient les ponts que dans
les occasions solennelles, et n'avaient aucune accpin-
tance avec les princesses d'opéra et de petits théâtres.
Le mystère restait donc impénétrable pour lui. Il
ne pouvait avoir été trahi par aucun conSdent car
il s'était caché de son amour plus que d'un crime,
comme d'un ridicule ce n'est pas à Budqlph, à De-
màrcy, à Châteauvieux qu'il eût été se vanter de son
amour platonique pour une petite BUe de province;
ces messieurs, qui professaient des doctrines très
positives sur cette matière, eussent poursuivi de ri-
Ires inextinguibles et criblé de sarcasmes et de quo-
libets le malheuroux~cpknëycapsiMe de sentimens
si bourgeois.
Cependant le portrait de Calixie n'en était pas
moins dans les mains d'Aminé, et Dalberg, Ja con-
naissait assez pour s'attendre~ quelque scandale au
cas que l'alternative posée par la lettre resterait sans
réponse.
La situation était des plus embarrassantes. Ne
pas aller chez Aminé c'était s'exposer àtoute la ran-
cune de son orgueil Messe, y aller c'était trahir Ca-
lixte, cette chaste enfant dont tout à l'heure encore il
pressait la main cohnànte. Que faire ?
II hésita longtemps. Un véritable roué se fût déci-
dé tout de suite, sauf à établir en cas de besoin une
distinction subite entre l'âme et le corps, entre les
passions du cœur et les caprices de l'esprit.
–Allons, je reste, se dit-il en se déshabillant,
quand Rudolph saura cela, c'est pour le coup qu'il se
moquera de moi, maisje penserai à Calixte et ses
plaisanteries glisseront sur moi comme la pluie sur
une twine imperméable.Demain–je m'excuserai au-
près d'Aminé d'une façon quelconque,–j'aurai passé
mais à quitter les prérogatives dont ils jouissent
pour aller habiter un pays ou' il n'y ani institu-
tions, ni législation, ni justice, et se livrer, pieds
et poings lies, àla merci d'une autorite qui. préci-
sément à cause de l'arbitraire sans frein dan* le-
quel elle se meut au hasard, ne peut rien pour le
bien, alors même qu'elle serait animée des meillëu-
res'intentions du mondé.
Une société, et surtout une société qui se fonde,
exige avant tout quelque chose qui soit indépen-
dant du caprice de l'homme, quelque chose qui ne
varie point au gré des. intérêts ou des passions,
quelque chose qui dure, qui soit stable, et qui ne
puisse changer chaque jour sous l'inspiration du
moment. L~ordre apparent, s'il n'a pas une exis-
tence normate, s'il ne repose pas sur une base so-
lide~ l'ordre apparent lui-même ne nous sufSt pas;
à. défaut d'une voix claire qui parle à notre raison,
un mystérieux instinct nous dirige et nous dit:
<~Me
constituent un chiffre suHisammentunportantpour
'c(ùe l'on s'occupe d'eux; nous renversons la propo-
sition et nous disons que les MMprécéder ~popM~a
les hoauRes en~ leur oSfant FtHciMtKM, ~MM'ef<:aMt;
mais on les persuade en leur présentant des avan-
tages assurés et durables. C'est avec les institutions
d'ailleurs que l'on façonne les sociétés et les indi-
vidus plus le sujet soumis à leur inSuence est
jeune, plus leur action est puissante, frenez le
paysan le plus grossier, jetez-le dans un régiment
et cherchez à le reconnaître au bout de quatre
ans Notre société africaine commence; sachons
doncsaisir le moment, etia façonnera notre image.
Que de fois n'avons-nous pas entendu déni-
grer l'Algérie parla critique des élémens indi-
viduels, malheureusement beaucoup trop mélan-
gés, qu'eUe renferme! On s'en étonnait et l'on en
prenait texte pour lui refuser des~ institutions. Si
cependant on eût voulu y rëBechir, on aurait ai-
sément reconnu que ce mélange fâcheux tenait
précisément à cette absence d'institutions, et que
îe meilleur moyen de le faire cesser serait de
placer le pays sous le régime de la loi et de la
liberté. Un homme honoré dans son pays, y jouis-
sant d'une considération méritée et de ce que l'on
appelle une position sociale, ayant une fortune in-
dépendante et des droits qui lui donnent une in-
fluence réelle, y regardera à deux fois avant de
s'expatrier et d'aller se'fixer sur une terre où, des
son arrivée, il -n'aura plus ni droits, ni privilèges;
ni garanties. Il n'y a qu'un aventurier qui se jette
tête baissée et sans regarder l'avenir partout où il
peut espérer la fortune. f
Voilà~ ce qui est logique, voila ce qui est évident,
voilà ce qui est éternellement vrai, et ce que la
commission aurait dû fortement mettre en lumière
au lieu de glisser dessus comme s'il s'agissait d'un
intérêt secondaire.
Quand on sera bien pénétré de cette vérité,
quandoh l'aura fait entrer dans la pratique par de
grandes et solennelles mesures, on sera moins em-
barrassé pour résoudre le problème delà colonisa-
tion et pour discuter les duïérens systèmes qui se
présentent, systèmes qui tous sont artificiels, un-
pùissans, inemcaces. Alors il ne sera plus question
de colonisation militaire, de villages construits par
le génie, par les condamnes ou par la direction de
l'intérieur; villages élevés en serre chaude qui
tombent en rainés au moment où la main qui les
édi&e se retire/Alors le problême serésoudra de
lui-même; la connance sera dans les cœurs, la con-
viction dans les esprits; l'élan sera donné et tout
le monde suivra; alors l'administration n'aura qu'à
diriger le mouvement et à lui tracer la voie qu'il
devra suivre: C'est ainsi que les Améncains de TU-
nion agissent; c'est ainst que nous devons agir
nous-mêmes si nous voulons réussir comme eux.
Tant que l'on n'envisagera pa* la colonisation
quin on dura beau indiquer !M
viennent ce sera en petit nombre, et chaque année
on continuera à regretter niaisement qae noséta-
blissémens d'Afrique ne prospèrent pas.
Jusqu'à présent c'est avec l'administration que
l'on a voulu agir et Dieu sait quels résultats on a
obtenus Deux villages seulement parmi tous ceux
quiont été commencés donnent quelqu'espérance,
J)<~ms(t8 et ~oMmo, et cela parce qu'on a eu la pré-
Ianuitàjouer,je ne serai rentre que le matin, je l'a-
muserai quelques jours et quand je serai marié je
n'aurai plus rien à redouter d'elle. L'brigiDal me con-
solera d'avoir perdu la copie. Et si elle veut faire quel-
ques noirceurs, j'aurai le droit de défendre ma femme.
Un peu rassure par ce raisonnement, Dalberg se
coucha et finit par s'endormir d'un sommeil ppu
profond et traversé de rêves où l'image d'Amine,
Fœil languissant, les joues colorées d'une légère va-
peur rose, le coude noyé dans un oreiller de dentel-
les, lui présentait }e médaillon de Calixto.
Comment me trouves-tu, Annette, disait do son
côté Aminé à sa femme de chambre, suis-je vieillie,
ai-je quelque ride, quelque tache, quelque défaut
dont je ne me sois pas aperçue? Tu peux être
franche.
–Madame n'a jamais été si bien que ce soir, ré-
pondit Annette d'un ton admiratif. Je lui trouve les
yeux d'un lumineux particulier.
C'est le feu de la Sevré l'impatience, la colère.
Deux heures il ne viendra pas. je n'y conçois rien.
Pourtant ce matin, sa voix tremblait, il rougissait, il
pâlissait. II me trouvait telle, j'en suis sûre
Oh quelle idée me traverse l'esprit si ce langou-
reux personnage a médaillpn ne couchait pas chez
lui, si j'avais deuxrhales au lieu d'une à combattre!
Deux, c'est trop facile,-l'amour exclusif est donc
une chimère? Ce petit Dalberg me déplaît déjà beau-
coup. –Pauvre Calixte! j'ai bien envie de le lui
laisser pour lapunir d'un tel choix. Si Rudolph ne
me l'avait recommandé, je ne m'occuperais plus au-
jottrd'hm de ce jouvenceau ridicule.
Au bout de ce monologue, Aminé se St mettre au
lit, et tourna nonchalamment les premiers feuillets
d'un roman nouveau, moyen euicace qui ne tarda
pas à produire son eSët.
Le volume roula sur le tapis; eh dire le titre serait
une cruauté inutile.
Le lendemain, Rudolph vint voir Aminé qu'il
trouva d'assez mauvaise humour elle avait envoyé
le matin Toby aux informations, et le résultat du
rapport de l'intelligent émissaire était que Dalberg
avait reçu la lettre et dormi vertueusement dans son
domicile authentique.
Il me dédaigne pour une petite poupée de pen"
caution d'y introduire des nommes pouvantagirpsB*
eux-mêmes. A chacun son rôle; à l'intérêt prive à dé-
fricher la terre, à planter des arbres de produit, à
construire des fermes, a acheter dësinstrùmens a-
ratoires, à se procurer un cheptel, etc.; à l'admi-
nistration à s occuper des travaux d'utilité publi-
que à faire des ports, des routes, des ponts, des
barrages, des Canaux de dessèchement et d'irri-
gation; à travailler au reboisement en grand du.
pays; à élever des-églisés, dés écoles, des mairies,
des fontaines, à distribuer dés secours, des eqcou-
ragemens, des primes, des marques de distinction
honorifique à prendre l'émigrant à son arrivé, à
le guider afin de'lui épargner des fautes, à multi-
plier les publications utiles, à redoubler toujours
et partout de zèle, d'activité et d'intelligence. On
voit que sa mission est encore assez belle et assez
étendue pour pouvoir, au grand avantage de tous,
i se passer des complications multipliées dont on
jl'a embarrassée dans l'organisation actueDe.
Lacommission a compris ainsi les devoirs de
~'administration elle a jugé avec raison que l'in-
térêt privé devait être l'agent le plus sûr et le plus
éclairé de la colonisation mais nous avons lieu de
regretter qu'elle n'ait pas aussi clairement compris
les mesures qui seules peuvent déterminer l'émi-
gration européenne 'dans une proportion large et
jpnissantc. :(.
~Cs~qn'elle dit des bien& da~tamaiBe-et~ïe l'état
de la propriété n~est pas non plus extrêmement
exact. On voit qu'elle est toujours sous l'innuence
de ses idées ara&M; elle craint de toucher à ce qu'el-
le appelle le droit d'M
entend respecter à l'égard dés tribus, de /a mern~
MMKtëre f~Me
pays où, sauf aux abords tmmedta~ des villes, il
n'y a ni cultures, ni limites, ni titres, ni habita-
tions, ni presque population; ou l'Arabe, qui a
centfoisplusdeterréqu'ilhé luien faut, est le
premier à vous dire ToM<ë
lui qui là prend; car à ses yeux, tout faitaccompH
est un décret du ciel; elle recommande au gouver-
nement « de'~arrë~t' oM~r M?Mt(e~ de (erre possédée
par ~M (n'&M5 ~oMMMe~; mais ces terres étant prÉ-
cisément dans le voisinage des villes, obligeraient,
si les idées de la commission étaient écoutées, dé
rejeter la colonisation rMr<~e bien loin des centres
de population, ce qui serait tout à la fois une faute
et un danger. La commission n'a pas remarqué,
d'ailleurs, que la ferre est aujourd'hui sans aucune
valeur en Algérie, et que lorsque le flot de l'émi-
gration européenne s'y sera porté, le dt~ctemc des
terres occupées par les tribus vaudra plus pour el-
les que tout le territoire qui demeure improductif
entre leurs mains elle ne s'est pas rappelé non
plus ~M'eM~erte, y o~ace poMr MMe popM~oM
eMropeeMMe ~M" /bM p~M co~tderaMg OMe <<: popM~a-
(!OK t~dt~eKe. Quant à celle-ci, elle doit être can-
tonnée et rendue sédentaire unefaible portion de
l'espace sur lequel elle erre aajoùrd'hui estsnin-
aante pour cela.
Le gouvernement ne saurait donc se montrer
trop facile qu'il donne des terres il le peut ces
terrës,aujourd'hui, n'appartiennent réellement à
personne; elles appartiennent autravail qui les
fécondera et les mettra en valeur. Nous demandons
seulement qu'il prenne des précautions contre les
concessionnaires qui voudraient spéculer sur l'tH-
cM~Mre; sousce rapport, le ministère de la guerre
impose des conditions de plantations et de con-
struction auxquelles nous ne pouvons qu'adhérer~
parce qu'elles garantissent tout àJa fois l'intérêt dn
concessionnaire et l'intérêt de l'état. Là comme ail-
leurs, la commission n'a fait qu'emeurer la ques-
tion, au lieu de la poser en termes clairs et précis.
Il nous reste à examiner la création d'un MumM-
<ëre ~pec:o~ de r~~oeWe et la forme à donner.au gou-
vernement local de ce pays.
La chambre des députés a terminé aujourd'hui
le budget delà justice, voté en entiercelui des cul-
tes, et commencé la délibération sur celui des af-
fairesétrangères. °
Le gouvernement demande sur le chapitre rela-
tif aux justices de paix une augmentation de
189,400 fr., afin de maintenir le traitement de ces
magistrats, dans les villes où siège un tribunal ci-
vil, au même taux quecelui des simples juges.
La commission avait cru devoir rejeter cette pro-
position malgré les eSbrts de M. le rapporteur,
sa proposition de rédaction a été écartée. La cham-
bre ne s'en est mêmepas tenue là:outre lés 189,400f.
sîonnaire. Quel Vandale dit Amine en coquettant
devant une grande glace où elle pouvait s'admirer
despiedsàlaiêtë
¡. C'est une conduite de Huron, et que tu lui feras
payer cher, répondit Rudo~ph.
–II m'a manqué.gravement, est naturel que je
me venge; mais vous, quelle raison avez-vous de lui
en vouloir ? Vous lui vendez vos chevaux fourbus
quand vous avez besoin d'argent, vous jouez une
partie avec lui; vous lui mettez sur les bras les
femmes qui vous ennuient. C'est un vrai Pylade
–Je ne lui en veux pas. mais la vie que je mène
me fatigue, et je sens le besoin de devenir un homme
sérieux, et mademoiselle'Desprez, désillusionnée sur
le compte de Dalberg, pourrait faire la fortune de
quelquëgarconspirituel.
–Mais incapable d'être député. de vous, par
exemple.
–Pourquoi pas? Je suis mûr pour la politique
j'engraisse.
Et vous devenez chauve. Mais vous ne m'avici!
pas dit que vous connaissiez particulièrement M.
Desprez ef sa CMe.
J'ai été cinq ou six fois chez M. Desprez pour
affaires, mais Dalberg n'en sait rien. M- Desprez,
sous des apparences modestes, Bst très riche. Calixte
aura cinq cent mille francs de dot.
Peste, le chiure est gracieux Je ne m'étonne
plusque Dalberg ne vienne pas aux rendez-vous
qu'on lui assigne. Son innocence l'emporte sur votre
rouerie. Une dot d'un demi-million vous a-t-elle ja-
mais donné son portrait? 9'
Hé!as non je n'ai pas assez de poésie pour les
jeunes héritières; mon pathos est trop limpide,
celamenuit.
Et vous êtes-vous posé comme prétendant?
–Non pas, je me serais fait haïr subitement tout w
vif. J'ai salué froidement Calixte qui ne me recon-
naîtrait pas, j'en suis sûr. II fallait d'abord détrui-
releDaIberg.
Homme profond, je comprends maintenant
pourquoi vous m'engagiez «à l'attacher à mon char,') u
comme dirait un galant du directoire, vous vou-
liez le déconsidérer, c'est uatteur pour moi, morc~
do la préférence.
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