Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1844-01-16
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 janvier 1844 16 janvier 1844
Description : 1844/01/16. 1844/01/16.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k429461f
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Mardi 16 janvier 18~
.b 11
Èdidon de E'àfis.
<
1$,r~ce (cet'
là ~Mca naAt~EMtire.
*TtA)tCB. ETOAW~f~. t
.Ct)U)Oi.s. th. Cna)C!3.fr.
T:o)'i!~ni9.!3' ~j~ T:'uifi.n)K':a.!ti tv:c
S'ï!Unan.48 tDnan.72
't!W6~BTtaS&
tfr.ht!t-.)at..t.f;ti:t.][i.t!Kfr.M'f!-
~t)e't!
'b.iUû)ti't'H.))abif;)ngët'attt.
Les lettrée ffjMqnetSttonaffrancM~
sont RtGOUiŒLSKNENT REFUSES.
Toutes tes commtinicalfohs et rec!an:a!'ons reativesh )a rédaction po: ) I
tique doi~eht être adressées au sECRËTAtRE DE LA RÉ cAciiON.
BarestMx FEte Sa.iaa<-Se
Les abonnem~n~s dateat de8 I°· et i6 de.éAaque mois: "`~~
~Mc6otmemBM
~Toutes !es communications reiaUves a l'administration du jpuraat et a ia
rMaction du &uiHëton doivent être adressées à M. DMARnea.
Parts, BS janvier.
La discussion a commencé aujourd'hui à !a chambre des dé-
putés par où elte devait finir, dans l'ordre tracé au débat; ette
a commencé par te dernier paragraphe de l'adresse, celui dans:
lequel it est fait attusion.en ces termes àùpétërinage deBet-
grave-Sqaare.: < La conscience publique 'nétrit de coupabfes
manifestations. B
Nous avons dit ce que nous pensions et de ta manifestation !é-
gitimisteetde cette phrase de l'adresse; nqùs n'avons à rétracter
aucunedMMt.5~!Mo!es,jdQ~la-aéatir avec éctat touteta justesse. Lorsque nous prévînmes !es !é-
timistes qui se rendaient à Londres, qu'ils commettaient une
faute ceUe d'envelopper un jeune prince dans leur impopu-
tarité; ceHe de se faire compter; celle, plus grave encore, de se
faire peser; ceHe de donner a leurs adversaires l'avantage de
constater l'impmssance, l'ihsunisance de leur parti; cet!e de ravi-
ver contre lui les défiances de la bourgeoisie et les colères du
peuple; ceMe de placer seschefs dans cette a)ternative ex-
trême, oH de paraître manquer de ndétite ou de trahir la
foi~da serment; ceHe,en6n, de tes déconsidérer dans l'o-
pinion et de les aSaiMir encore dans le pays; n'avions-
nous pas raison? Que! a été aujourd'hui à !a chambre l'ef-
fet produit par !es déciarations de MM. Berryër, de Vatmy, de
Larcy,deLarochejacqueIeinetBtin de Bourdon? Cesdédara-
tions ont-eUes été accueiUies autrement que par l'incrédulité
t'impatiencé, Thitarité, !e murmure et l'isolement ? Ces déclara-
tions auront-eHes au~dehors plus de succès, rencontreront-eHes
plus de sympathies? Nous eh doutons. Même l'opposition de gau-
che, par rorgane de t'honorable M. Bethmont, partant au nom
de la minorité de la commission, a protesté contre le parti légiti-
miste, aussi bien contre ses espérances que contre ses souvenirs,
s'est hautementséparë de tui, a spontanément déc)aré qu'eite avaM
adhéré à !a pensée et à la rédaction du paragraphe. Jamais, di-
sons-!e, cause poUtique n'inspira moins heureusement ses dé-
feMeurs, jamais minorité ne mit sa faiMesse et son impopularité
plus en évidence! MaJgré ce résultat du débat, nous persistons
à penser qu'il eût mieux vatu, encore qu'il ne, s'engageât pas,
qu'H ne vint pas aggraver nos dissensions et retarder te jour de
l'union dans une même cause de tous les hommes qui ont. Jes
mêmes intérêts à défendre :,ies intérêts de la religion, delà
mi!!e et de la propriété !es mêmes périls à courir en'~cas d~~
f<'votutionnoHve!ie iaconSscation, la proscription, Féchafaud'
Quand les trois dernières lignes du dernier, paragraphe de l'a-
dresse ne fussent pas-venues donner lieu à nhe discussion irri-
tante, te~paj~t~sj~
populaire daas te pays? ~uand nous nous fussions montrés p)us
tolérans, plus dédaigneux, en eussions-nous été moins forts?
Non.nous n'aimons pas, nous t'avouons, tout ce qui rappel
même de toin, les mauvais jours des révolutions, tout ce qui peut
en ranimer tes passions mat éteintes.
La situation donnée, M. Berryer n'avait rien de mieux à
faire que ce qu'il a fait, d'atter au devant de ta discussion en
demandant, dès l'ouverture de ta séance, ta parole pour un
fait personne!; mais c'est vainement et péniblement qu'il a es-
sayé de lutter contre tes embarras de cette situation. Sa
parole, ordinairement si vive et si hardie, était humble,
trainante, sans nerf et sans vigueur; iL a fait à son audi-
toire des concessions-qui n'ont pas réussi à te désarmer et
qui ont .été toute force, nous dirions presque toute dignité à
son attitude. Il a plaidé en quelque sorte les circonstances
atténuantes de ta cause, sans pouvoir tes faire admettre par des 's
juges nécessairement prévenus. M. Berryër sembtait convaincu
lui-même de t'inutitité de ses efTorts aussi, une interruption a-
t-ettesuSi pour le faire descendre brusquement de la tribune.
FEUtLtETON DE LÀ PRESSE. ')6 JAKVtER.
A~Sj~WT'
~RW&~MjB&ja a
AmamryàAsttotmette
Vivrai-je ou mourrai-je? Telle est )a question que je m'adresse chaque
jour en regardant Madeleine qui s'affaiblit et mes rêves qui s'éteignent
et je vous te jure, Antoinette, ce n'est pas par une façon de parier que
je dis à son pere,.torsque 'ie matin j'entre chez etie Comment allons-
nous ? Aussi, lorsqu'it me répond Elle est p)us mal a, je m'étonne
toujours qu'il ne me dise pas: Vous êtes plus ma).
Au reste, je ne puis plus guère m'abuser; quoique d'abord mon incré-
dulité ait tenté de réagir contre l'arrêt de la science, mon espoir s~eh va
chaque jour/Avant que les feuilles ne tombent, Madeleine ne sera plus
decemonde.
Antoinette, je vous le dis, faudra creuser deux tombes à la fois.
Mon Dieu! je suis sans amertume, et cependant je ne puis m'empê-
cher de penser que c'aura été une destinée bien triste et bien misérable
que la mienne; j'aurai marche jusqu'au seuil de toutes ks ffiicitës pour
tomber en touchant ce scuit j'aurai entrevu toutes les joies pour les
perdre, et toutes tes promesses du sort m'auront manque l'une spFës
l'autre hebe, jeune, aimé, qu'aurais-je à souhaiter, si ce n'est de vivre ?
et je vais mourir du dernier; soupir de ma bien-aimée Madeleine.
Et quand je pense que c'est moi. Oh! mon Dieu' Mon Dieu! que
si j'avais eu [e courage ds refuser cette dernière enirevue! Mais <;He au-
rait cru que je ne i'aimais pas, et peut-être son amour se fùt-i) refroidi
de mon refus En venté, j'oserais presque dire que j'aime mieux que
ceta soit ainsi que cela est, puisque je-suis~ûr de mourir avec et!e.
Quel cœur que ce)ui de M.. d'Avrig)iy! Antoinette; quand je pense
que, depuis cette iettrequ'it m'a écrite, pas un mot de reproche n'est
sortidesabouche.
Il continue de m'appeter son fHs, comme s'il devinait que je suis fian-
ce à Madeleine, non seutemeot dans ce monde, mais encore dans )'autre.
Pauvre Madeteine'eUe ne s'aperçoit pas que maintenant nos heures
sont comptées. Grace à i'étrange privi!ége de sa maladie, cHe ne voit
pas le danger; eHeparie de)'aYenir,,ei)e faitdes projets, des romans.
Jamais je M l'ai trouvée plus charmante et m~Henre pour moi, et à cha-
que minute eHe me gronde de ce que je ne l'aide pas à construire ses
châteaux en Espagne.
Ce matin, elle m'a bien épouvante.
(!) Voir !a fMj~e des :9, 30 et 3t décembre, du 3 an 7 etd~ 9 an ;4 janvier.
Invité par M. Guizot a y remonter et à reprendre ta suite de son~
discours, it a renouvelé sa tentative sans être plus heureux. PJu-
sieurs amis politiques de M. Berryer, qui ont'pris la paroie apre&
lui, n'ont pas cru deyoir garder les ménagemehs qu'il s'était in~
posés i)s ont soulevé des murmures; voita
La discussion n'a donc pas été bonne pouffes députés qui ont
réclamé contre le dernier paragraphe de t'adresse. S't! est im-
possible de parler mieux, avecp)usd'éc)at, d'étévation, de tact,
de précision, de fermeté, de modérauon que M. Guizot,'M faut
aussi reconnaître qu'it s'est.exprimésùrlasopverainetë nationàte
~n, Mrmes-qui Itituon). f.~e.ac()~rJa~~aia~~tMB-de~~
mont, un desreprésentans de la gauche radicale. Il ne nous a pas
paru que M. Guixotse souvînt suffisamment de la sage etjuste dis-
tinction qu'it avait faite à la chambre des pairs en s'adressant au
parti légitimiste. Peut-être a-t-i! un peu trop par!éaujou)d'hui du
passé qui a précédé 4830~ comme on en parlait en d8ol, alors qu'il
était de modededécianMr contre, tedroit divm,etde ne reconnaître
rien de grand et de ~Qrieux'~n France au delà delà révolution de
89? Par )à, il risque de Ness6r dans sessentimens, dans le cuite
de ses souvenirs e!. de.ses'traditions, cette portion, !a ptus consi-
dëraNedu parti iégiumiste quis'est toujours montrée tranquilte et
amie deFordre, qui exerce dans notre ordre social une inuuence
que !c gouverneme!!t actuel n'a jamais méconhue, et qu'it
serait desiraMe d'associer à faction de nos institutions, M.
Dupin a, setonnous, commis la même faute en se jetant dans
des récrimiHattons qui enMe tort de ne rien prouver contre beau-
coup de ceux auxquels ou,ies adresse,, mais qui tes irritent et
qui les poussent à entrer aaa~Ïa voie; des représaiHes.
De son.côté,!a commission, dont !e langage paraissait si net
et si expiicite dans te p~t'agt;a.phe du projet d'adresse, a perdu
de son assurance, quand, its~st agi des'exptiquer. On !ui avait
demandé comment eite avait-jt se décider à /ement des cotiègues à eôtédèsqa'êts ses membres consentaient à
rester assis, comme par le passé. On !ui avait fait remarquer
que si cette ~J~xMre é~ait séneuse, eue devait impliquer logi-
quement l'exclusion, l't/td~M!~ de ceux auxquets i! s'agissait de
l'appliquer.- Devant une,.t€e conséquence, !acétmn'ssion a re-
culé. /K* ;r'
Suivantles expucatioBs~~M.Ie rapporteur et de.M. Hébert,
!e paragraphe de radressë'"ne tend directement à inculper !a
conduite dé personne c'est une de ces phrases dont l'opinion
pubHqùe fait l'application qui lui convient, mais dont aucune
susceptibitité'B'a le droit de s'oSepser. Eh bien franchement,
est-ce là la pensée réfUe de ta commission? N'esl-il pas évident
pour tout !& monde que ceux qui ont provoqué d'elfe ce para-
~t'aph~B~ Bs~cMsë~~ dt- !a dro!te: qut
ont fait !e voyagatde Londres? Pourquoi désavouer cette inten-
tion, quand elle est aussi avérée, quand i! CM ciair qu'on n'a pu
enayoir une autre?
Cela prôuv'e mieux que~QUtce~e nous pourrions dire com-
bten- toutes les positions ë~B~uss~ës dans ce débat, com-
bien~on a eu tort devau!oirsortir~B la résarve pleine de~act et
de dignité que le roi avait su s'imposer retativement à Cette af-
faire. n'y avait pas p)us d'opportun~ëque d'utiHté à perdre
tout une séance en dissertations rétrospectives sur le *droit divin
et sur la légitimité, en gtoi~ncations suspectes de !a souveraineté
nationale,-en théories basardées sur.erment. Tout cela est
hors delà situation, ho~d~prëd~upations de ce temps-ci.
Ge!a est si vrai, qu'en dé~~to~es.eu'orts qui se .faisaient
de part et d'autre pourpasstonner~a chambre, la cambré n'a
presque pas cessé de montrer cène froideur bruyàa~ et distraite
qu'elle apporte dans toutes-~s questions qui ne l'iatëressent pas
sérieusement. Un orateur, rhonorable M. Feuithade-ChauviB,
s'étant aventuré jusqu'à lui supposer cette passion qu'on avait
cherché à exciter en elle, s'esUmmédiatement vif couper bpa-
–Mon ami, m'a-teiïe dit, pendant que nous ne sommes que nous
deux,donnez-moivitedu papieret dei'encre, jeveux écrire.
–Eb quoi!'Made!eine,m'ëcriai-je', y pensez-vous! faible comme vous
l'êtes.
Eh Men vous me soutiendrez, Amaurv.
Je restai muet, immobile, et brisé. Avait-eue enSn compris notre ma)-
heur? un fatat pressëhtiment i'avertissait-it que sa fin était proche ? vou-
lait-eHe écrire ses dernières votontes avant de quitter ce monde?
Etait-ce son testament qu'e)ieatiait faire?
Je lui apportai ce qu'eHe demandât mais, comme je t'avais prévu,
e)fe était trop faible; j'eus beau )a soutenir, la tête lui tourna, la plume
s échappa de sa m~n, et eUë retomba sur l'oreiHer.
Vous avez raison, Amaurv, me dit-eHe après un instant de repos, je
ne puis écrire; mais écrivez, vous, je vais dicter.
Je pris ia piu'ne et je m'apprêtai a fui obéir, ta sueur de l'angoisse sur
le front.
Externe dicta un.plan de vie dans lequet eHe marqua heure par heure
l'emploi des journées que nous avions passer ensembJe.
_EtdemMn, M. d'Avrigny veut une consultation,–car en M )epere
doufe~dumëdeon,–une consultation,–c'est adiré que six hommes vê-
tus de noir, six juges, viendront sotennct)emént prononcer sur ia pauvre
maiade innocente un arrêt de vie ou de mort; terribie Iribunaiqui se
charge de deviner la sentence de Dieu.
~J'ai dit qu'on vint me p:'évf))H' aussitôt qu'its seraient arrivés.-I)s ne
verront pas Madeleine M. d'Avria:ny a eu peur que leur aspect ne tirât
ia pauvre maisde de son errf-ur. fis ne sauront pas qn'i! s'agit deiantie
de leur confrère. M. d'Avrigny a craint que par pitié i)s ne fut cachassent
quelque Chose.
Moi, j'assisterai cache derrière une tapisserie. Ni )ëpere ni les méde-
cins ne sauront que je suis ià.
Je lui demandais hier dans que! but ii avait décide cette consu)tation.
Ce n'est pas dans un but, me répondit ii, mais dans un espoir.
–Et cet espoir qHel est-it? demandai je, me rattachant aus-titot, pau-
vre naufrage que je suis, à )a p'anche que je trouvais sur mon chemin.
–G C'est que je me serai trompé, ou sur la maladie ou dans le traite-
ment, auss) j'ai convoque :ceux-!à même qui suivent tes systèmes que je
blâme. Dteuveui))c qu'Usine déposent, Dieu veuuie qu'its m'humUient,
Dieu veuitie qu'))s m'écrasent, Dieu veuille enfin qu'ifs me trouvent plus
tgnare qu'un barbier de viitii~e. Ah! alors, je me trouverai bien heu-
reux, je vous le jure, Amaury, de mon infériorité. Que l'un d'eux me
rende, à moi ma.fiue;~ vous .votre femme, et je neseraipas comme ces
chens qui nous promettent la moitié de )eur fortune et qui nous envoient
25 louis par leur laquais. Non, au sauveur de mon enfant, je dirai vous
~o)epar un éctatde rire générât, et le reste de son discours a été
etoune sous le bruit des conversations particuHére~.
La vérité est que tonte cette discussion moiiement abandon~-
s~éeàette-méme par le président de ta chamore, aétë matheur
creusement introduite. Plus que jamais nous persistons donc d~ns
ropinion que nous avons exprimée dès Je premier jour. Laisser
là les vieilles ~questions de parti; partez à ta;France deses~pasf
sions réelles, desesinteré!sactue!s et permanens, eue! vous écau-
tera avec une attention plus sympathique, et vos débats porte-
ront p!us de fruits!
~t~M~M~jjM)~tj!~t! 'T.
Voici, d'api'és !e Mom~Mr d'aujourd'hui, quels ont ëté !es
produits des impôts et revenus indirects des trois dernières an-
.nëes
PRODUIT DESANNEES.
DESIGNATION BES IMPOTS. -a~=Droits ~enregistrement, d'hvpo- i8.i3. ~'t842. t8-ii.
thèques, etc. M7,485.COO 202,9:!3,000 j!94,404a09
Drottdeumbre. 37,)4.06o 36,Droits de ttouanes.deuavi~ etc. ]87,)48,000 t02,830,000 93349'OtiO
Droitssurtessucresdescotonies
.francises. 37,)32,oni) 3(!.23(!,000 3U78,000
DronssuriesSHCres Orangers. 6,700,000 6,047,000 S8t2000
Drnit de consomm. des sels (perçu
dansieraYOttdRSdouanet.). 58,024,000 59,3(!9,ono 56.203.000
Droits sur )es bossons. 96,580,000 96,599,000 92068000
Droit docoiisomm.desse)s(perçu
hors du rayon do~ douanes). 10,597,000 9,584,000 8776000
Drott du fabncanoH sur les sucres
~ndtget'es. 7,394,000 8,98i,000 6,827,000
Dn-erstiStaxesMMti)~ctes(vQitures 7,394,000 .8,981,000 6,827,000
piibli~ties ilriielation, -etc.) Ù,8' 160,000 37,OG2,QOO 35,65,9,000
pub)iques,n~igation,e(c.). 38,460.000 37,n62,000 !;&,6MOOO
Pf'odu;Kie. a vët))e des tabacs. ï04,3f-o,OM t00,7)4.000 97948000
ProdU)t de taventedes poudres.. 5,)&5,000 5,779,000 5,305,000
Produit de la taxe des lettres; droit
de50/0surtesenv.d'arg., etc. 4'5,2]0,000 45,223,000 44,384,000
Produtt des places dans )es.maUes-
n~ ~,999,000 2,269,000 2,236.000
Produit des places dans ~paque- .1,999,000 2,269,000 2,236,,000
Produit des places dans BMpaque-
bots.),035,000 98),000 964,000
764,573,000 751,257,000 7t5,673,0o6
Augm~ntaUon de i843. 'j~~oo '4~900~00
H est bon de noter que les recettes de 1843 doivent s'accroître
des~droits et produits qui restaient à recouvrer sur cet exercice
au 31 décembre 1842. Constatons aussi queues recettes du
trimestre 1843 sont comparativement supérieures à ceUes des
trois autMs trimestres-: cttes ont et~ de~OT,480,00&fra!rcsT!ont
76 pour le mois de décembre; t'excédant est de 24.290,000 fr.
sur le 1~ trimestre, de 20,296,000 sur le 2<- et de 20,761,000 f.
sur le 3e Ces résultats prouvent que l'augmentation suit cons-
tamment la marche ascendante, L~ vente des tabacs a donné une
augmentation de 6 miuions 1/2; il y en a une de 13 millions sur
les droits d'enregistrement, de greHe, etc.; une de 14 miitions
sur les douanes; de 4 minions 1/2 sur les boissons. L'augmenta-
non tota!e de 1843 est dans la proportion de 6,80 p. 0/0 sur 1844
et,de.l,70p.0/0surl842.
La seule" diminution à constater en 18t3 sur 1841 porte sur
!e.~ sucres étrangers, dont le produit a été inférieur de 2 millions
environ. ·
Les journaux angtais annoncent que les nouveHes reçues de
Gontz sur !'ëtat dësespëré de M. le duc d'Ah:rou)éme, ont con-
traint M; le duc de Bordeaux à quitter brusquement i'Angie-
terre. Le pnnce s'est embarque à Ostende le d2 janvier et a fait
votte pour Trieste. Cette viHe n'est éloignëe de Goritz que de
quarante-six kilomètres.
êtes !e Dieu de ia médecine; ie guérisseur tout puissant. A vous cette
c)iente))e, ces honneurs, ces titres, ces croix, cette gioire que j'avais
usurpsssurvousetqueyousseuiméritez.
Mais bêtas! ajouta-t-i), après un instant de dou!oureux siience et en
secouant tristement )a tête, j'ai bien peur de ne m'être pas trompé
Madeleine s'évei!)e,.je descends près d'e)Ie. A demain.
Ce matin, à dix heures, Joseph est venu me prévenir que les médecins
étaient reunis dans te cabinet de M.d'Avrigny. Je passai aussitôt dans
sahib)iotheque,etdeià, caché derrière une porte vitrée, je m'assurai
que je pouvais tout voir et tout entendre.
fis étaient )à. toutes tes iifustrations de )a Faculté, tous les princes de
la science, six de ces noms comme il. n'y en a pas six autres dans )e
reste de l'Europe, et cependant quand M. d'Avrigny entra, il s'indinc-
rent tous d&vanttui, comme des sujets devant un roi.
Au premier aspect on l'eût cru parfaitement catme mais moi qui de-
puis deux mois le vois occupe éternellement de son œuvre de safut ie
vis à ses mâchoires'serrées et à t'attëration de sa voix qu'une profonde
émotion était en tui.
M. d'Avri~ny prit la parole, il leur exposa la cause pour )aque))e il ]es
avait convoqués, teur raconta )a mort de la mère de Madeleine, J'ehfance
débile de la chère enfant, ifs précautions à t'aide desqueites it iui avait
taittraverser sa jeunesse et l'adolescence, ses craintes a t'approt-he de
âge des passions, son amour pour moi; tout cela sans nous nommer ni
1 un ni i autre ) bésttaliondu père à marier sa fille, !es accidens succes-
shs dont e))e aM)t fa)f!i être victime enfin, et je sentais s'approcher ce
moment avec terreur, croyant qu'i) allait m'accuser; enfin )a dernière
catastrophe qui avait remis en doute l'existence de la malade, discutée
à ta mort presque depuis le jour de sa naissance.
Oh.! je l'avoue, je m'appuyais chancelant contre la muraitle; H ne
m'accusa point, il raconta simptement le fait.
Puis, après l'histoire de ta malade, il fit t'histoire de la matadip la sui-
vant dans toutes ses phases, l'analysant dans tous ses phénomènes leur
montrant )a mort dans la poitrinede Madeleine, faisant pour ainsi dire
i autopsie de sa précision, que moi-même, tout étranger à la science que je suis ie cou.
vais d'un regard épouvanté suivre les progrès de la destruction
Oh! mon Dieu, mon Dieu!. H avait vu, il avait deviné tout cela, le
malheureux père, et lil'asupporté.
Et à chaque mot qu'i) disaif, à chaque phase de la maladie qu'ii abor.
dait, c'était de la part de ceux qui l'écoutaient, des félicitations et des
enthousiasmes sans un. c~uc:.
Et quand ii eut achevé l'analyse de son supplice, quand il eut consta
.b 11
Èdidon de E'àfis.
<
1$,r~ce (cet'
là ~Mca naAt~EMtire.
*TtA)tCB. ETOAW~f~. t
.Ct)U)Oi.s. th. Cna)C!3.fr.
T:o)'i!~ni9.!3' ~j~ T:'uifi.n)K':a.!ti tv:c
S'ï
't!W6~BTtaS&
tfr.ht!t-.)at..t.f;ti:t.][i.t!Kfr.M'f!-
~t)e't!
'b.iUû)ti't'H.))abif;)ngët'attt.
Les lettrée ffjMqnetSttonaffrancM~
sont RtGOUiŒLSKNENT REFUSES.
Toutes tes commtinicalfohs et rec!an:a!'ons reativesh )a rédaction po: ) I
tique doi~eht être adressées au sECRËTAtRE DE LA RÉ cAciiON.
BarestMx FEte Sa.iaa<-Se
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~Mc6otmemBM
~Toutes !es communications reiaUves a l'administration du jpuraat et a ia
rMaction du &uiHëton doivent être adressées à M. DMARnea.
Parts, BS janvier.
La discussion a commencé aujourd'hui à !a chambre des dé-
putés par où elte devait finir, dans l'ordre tracé au débat; ette
a commencé par te dernier paragraphe de l'adresse, celui dans:
lequel it est fait attusion.en ces termes àùpétërinage deBet-
grave-Sqaare.: < La conscience publique 'nétrit de coupabfes
manifestations. B
Nous avons dit ce que nous pensions et de ta manifestation !é-
gitimisteetde cette phrase de l'adresse; nqùs n'avons à rétracter
aucunedMMt.5~!Mo!es,jdQ~la-aéatir avec éctat touteta justesse. Lorsque nous prévînmes !es !é-
timistes qui se rendaient à Londres, qu'ils commettaient une
faute ceUe d'envelopper un jeune prince dans leur impopu-
tarité; ceHe de se faire compter; celle, plus grave encore, de se
faire peser; ceHe de donner a leurs adversaires l'avantage de
constater l'impmssance, l'ihsunisance de leur parti; cet!e de ravi-
ver contre lui les défiances de la bourgeoisie et les colères du
peuple; ceMe de placer seschefs dans cette a)ternative ex-
trême, oH de paraître manquer de ndétite ou de trahir la
foi~da serment; ceHe,en6n, de tes déconsidérer dans l'o-
pinion et de les aSaiMir encore dans le pays; n'avions-
nous pas raison? Que! a été aujourd'hui à !a chambre l'ef-
fet produit par !es déciarations de MM. Berryër, de Vatmy, de
Larcy,deLarochejacqueIeinetBtin de Bourdon? Cesdédara-
tions ont-eUes été accueiUies autrement que par l'incrédulité
t'impatiencé, Thitarité, !e murmure et l'isolement ? Ces déclara-
tions auront-eHes au~dehors plus de succès, rencontreront-eHes
plus de sympathies? Nous eh doutons. Même l'opposition de gau-
che, par rorgane de t'honorable M. Bethmont, partant au nom
de la minorité de la commission, a protesté contre le parti légiti-
miste, aussi bien contre ses espérances que contre ses souvenirs,
s'est hautementséparë de tui, a spontanément déc)aré qu'eite avaM
adhéré à !a pensée et à la rédaction du paragraphe. Jamais, di-
sons-!e, cause poUtique n'inspira moins heureusement ses dé-
feMeurs, jamais minorité ne mit sa faiMesse et son impopularité
plus en évidence! MaJgré ce résultat du débat, nous persistons
à penser qu'il eût mieux vatu, encore qu'il ne, s'engageât pas,
qu'H ne vint pas aggraver nos dissensions et retarder te jour de
l'union dans une même cause de tous les hommes qui ont. Jes
mêmes intérêts à défendre :,ies intérêts de la religion, delà
mi!!e et de la propriété !es mêmes périls à courir en'~cas d~~
f<'votutionnoHve!ie iaconSscation, la proscription, Féchafaud'
Quand les trois dernières lignes du dernier, paragraphe de l'a-
dresse ne fussent pas-venues donner lieu à nhe discussion irri-
tante, te~paj~t~sj~
populaire daas te pays? ~uand nous nous fussions montrés p)us
tolérans, plus dédaigneux, en eussions-nous été moins forts?
Non.nous n'aimons pas, nous t'avouons, tout ce qui rappel
même de toin, les mauvais jours des révolutions, tout ce qui peut
en ranimer tes passions mat éteintes.
La situation donnée, M. Berryer n'avait rien de mieux à
faire que ce qu'il a fait, d'atter au devant de ta discussion en
demandant, dès l'ouverture de ta séance, ta parole pour un
fait personne!; mais c'est vainement et péniblement qu'il a es-
sayé de lutter contre tes embarras de cette situation. Sa
parole, ordinairement si vive et si hardie, était humble,
trainante, sans nerf et sans vigueur; iL a fait à son audi-
toire des concessions-qui n'ont pas réussi à te désarmer et
qui ont .été toute force, nous dirions presque toute dignité à
son attitude. Il a plaidé en quelque sorte les circonstances
atténuantes de ta cause, sans pouvoir tes faire admettre par des 's
juges nécessairement prévenus. M. Berryër sembtait convaincu
lui-même de t'inutitité de ses efTorts aussi, une interruption a-
t-ettesuSi pour le faire descendre brusquement de la tribune.
FEUtLtETON DE LÀ PRESSE. ')6 JAKVtER.
A~Sj~WT'
~RW&~MjB&ja a
AmamryàAsttotmette
Vivrai-je ou mourrai-je? Telle est )a question que je m'adresse chaque
jour en regardant Madeleine qui s'affaiblit et mes rêves qui s'éteignent
et je vous te jure, Antoinette, ce n'est pas par une façon de parier que
je dis à son pere,.torsque 'ie matin j'entre chez etie Comment allons-
nous ? Aussi, lorsqu'it me répond Elle est p)us mal a, je m'étonne
toujours qu'il ne me dise pas: Vous êtes plus ma).
Au reste, je ne puis plus guère m'abuser; quoique d'abord mon incré-
dulité ait tenté de réagir contre l'arrêt de la science, mon espoir s~eh va
chaque jour/Avant que les feuilles ne tombent, Madeleine ne sera plus
decemonde.
Antoinette, je vous le dis, faudra creuser deux tombes à la fois.
Mon Dieu! je suis sans amertume, et cependant je ne puis m'empê-
cher de penser que c'aura été une destinée bien triste et bien misérable
que la mienne; j'aurai marche jusqu'au seuil de toutes ks ffiicitës pour
tomber en touchant ce scuit j'aurai entrevu toutes les joies pour les
perdre, et toutes tes promesses du sort m'auront manque l'une spFës
l'autre hebe, jeune, aimé, qu'aurais-je à souhaiter, si ce n'est de vivre ?
et je vais mourir du dernier; soupir de ma bien-aimée Madeleine.
Et quand je pense que c'est moi. Oh! mon Dieu' Mon Dieu! que
si j'avais eu [e courage ds refuser cette dernière enirevue! Mais <;He au-
rait cru que je ne i'aimais pas, et peut-être son amour se fùt-i) refroidi
de mon refus En venté, j'oserais presque dire que j'aime mieux que
ceta soit ainsi que cela est, puisque je-suis~ûr de mourir avec et!e.
Quel cœur que ce)ui de M.. d'Avrig)iy! Antoinette; quand je pense
que, depuis cette iettrequ'it m'a écrite, pas un mot de reproche n'est
sortidesabouche.
Il continue de m'appeter son fHs, comme s'il devinait que je suis fian-
ce à Madeleine, non seutemeot dans ce monde, mais encore dans )'autre.
Pauvre Madeteine'eUe ne s'aperçoit pas que maintenant nos heures
sont comptées. Grace à i'étrange privi!ége de sa maladie, cHe ne voit
pas le danger; eHeparie de)'aYenir,,ei)e faitdes projets, des romans.
Jamais je M l'ai trouvée plus charmante et m~Henre pour moi, et à cha-
que minute eHe me gronde de ce que je ne l'aide pas à construire ses
châteaux en Espagne.
Ce matin, elle m'a bien épouvante.
(!) Voir !a fMj~e des :9, 30 et 3t décembre, du 3 an 7 etd~ 9 an ;4 janvier.
Invité par M. Guizot a y remonter et à reprendre ta suite de son~
discours, it a renouvelé sa tentative sans être plus heureux. PJu-
sieurs amis politiques de M. Berryer, qui ont'pris la paroie apre&
lui, n'ont pas cru deyoir garder les ménagemehs qu'il s'était in~
posés i)s ont soulevé des murmures; voita
La discussion n'a donc pas été bonne pouffes députés qui ont
réclamé contre le dernier paragraphe de t'adresse. S't! est im-
possible de parler mieux, avecp)usd'éc)at, d'étévation, de tact,
de précision, de fermeté, de modérauon que M. Guizot,'M faut
aussi reconnaître qu'it s'est.exprimésùrlasopverainetë nationàte
~n, Mrmes-qui Itituon). f.~e.ac()~rJa~~aia~~tMB-de~~
mont, un desreprésentans de la gauche radicale. Il ne nous a pas
paru que M. Guixotse souvînt suffisamment de la sage etjuste dis-
tinction qu'it avait faite à la chambre des pairs en s'adressant au
parti légitimiste. Peut-être a-t-i! un peu trop par!éaujou)d'hui du
passé qui a précédé 4830~ comme on en parlait en d8ol, alors qu'il
était de modededécianMr contre, tedroit divm,etde ne reconnaître
rien de grand et de ~Qrieux'~n France au delà delà révolution de
89? Par )à, il risque de Ness6r dans sessentimens, dans le cuite
de ses souvenirs e!. de.ses'traditions, cette portion, !a ptus consi-
dëraNedu parti iégiumiste quis'est toujours montrée tranquilte et
amie deFordre, qui exerce dans notre ordre social une inuuence
que !c gouverneme!!t actuel n'a jamais méconhue, et qu'it
serait desiraMe d'associer à faction de nos institutions, M.
Dupin a, setonnous, commis la même faute en se jetant dans
des récrimiHattons qui enMe tort de ne rien prouver contre beau-
coup de ceux auxquels ou,ies adresse,, mais qui tes irritent et
qui les poussent à entrer aaa~Ïa voie; des représaiHes.
De son.côté,!a commission, dont !e langage paraissait si net
et si expiicite dans te p~t'agt;a.phe du projet d'adresse, a perdu
de son assurance, quand, its~st agi des'exptiquer. On !ui avait
demandé comment eite avait-jt se décider à /e
rester assis, comme par le passé. On !ui avait fait remarquer
que si cette ~J~xMre é~ait séneuse, eue devait impliquer logi-
quement l'exclusion, l't/td~M!~ de ceux auxquets i! s'agissait de
l'appliquer.- Devant une,.t€e conséquence, !acétmn'ssion a re-
culé. /K* ;r'
Suivantles expucatioBs~~M.Ie rapporteur et de.M. Hébert,
!e paragraphe de radressë'"ne tend directement à inculper !a
conduite dé personne c'est une de ces phrases dont l'opinion
pubHqùe fait l'application qui lui convient, mais dont aucune
susceptibitité'B'a le droit de s'oSepser. Eh bien franchement,
est-ce là la pensée réfUe de ta commission? N'esl-il pas évident
pour tout !& monde que ceux qui ont provoqué d'elfe ce para-
~t'aph~B~ Bs~cMsë~~ dt- !a dro!te: qut
ont fait !e voyagatde Londres? Pourquoi désavouer cette inten-
tion, quand elle est aussi avérée, quand i! CM ciair qu'on n'a pu
enayoir une autre?
Cela prôuv'e mieux que~QUtce~e nous pourrions dire com-
bten- toutes les positions ë~B~uss~ës dans ce débat, com-
bien~on a eu tort devau!oirsortir~B la résarve pleine de~act et
de dignité que le roi avait su s'imposer retativement à Cette af-
faire. n'y avait pas p)us d'opportun~ëque d'utiHté à perdre
tout une séance en dissertations rétrospectives sur le *droit divin
et sur la légitimité, en gtoi~ncations suspectes de !a souveraineté
nationale,-en théories basardées sur.erment. Tout cela est
hors delà situation, ho~d~prëd~upations de ce temps-ci.
Ge!a est si vrai, qu'en dé~~to~es.eu'orts qui se .faisaient
de part et d'autre pourpasstonner~a chambre, la cambré n'a
presque pas cessé de montrer cène froideur bruyàa~ et distraite
qu'elle apporte dans toutes-~s questions qui ne l'iatëressent pas
sérieusement. Un orateur, rhonorable M. Feuithade-ChauviB,
s'étant aventuré jusqu'à lui supposer cette passion qu'on avait
cherché à exciter en elle, s'esUmmédiatement vif couper bpa-
–Mon ami, m'a-teiïe dit, pendant que nous ne sommes que nous
deux,donnez-moivitedu papieret dei'encre, jeveux écrire.
–Eb quoi!'Made!eine,m'ëcriai-je', y pensez-vous! faible comme vous
l'êtes.
Eh Men vous me soutiendrez, Amaurv.
Je restai muet, immobile, et brisé. Avait-eue enSn compris notre ma)-
heur? un fatat pressëhtiment i'avertissait-it que sa fin était proche ? vou-
lait-eHe écrire ses dernières votontes avant de quitter ce monde?
Etait-ce son testament qu'e)ieatiait faire?
Je lui apportai ce qu'eHe demandât mais, comme je t'avais prévu,
e)fe était trop faible; j'eus beau )a soutenir, la tête lui tourna, la plume
s échappa de sa m~n, et eUë retomba sur l'oreiHer.
Vous avez raison, Amaurv, me dit-eHe après un instant de repos, je
ne puis écrire; mais écrivez, vous, je vais dicter.
Je pris ia piu'ne et je m'apprêtai a fui obéir, ta sueur de l'angoisse sur
le front.
Externe dicta un.plan de vie dans lequet eHe marqua heure par heure
l'emploi des journées que nous avions passer ensembJe.
_EtdemMn, M. d'Avrigny veut une consultation,–car en M )epere
doufe~dumëdeon,–une consultation,–c'est adiré que six hommes vê-
tus de noir, six juges, viendront sotennct)emént prononcer sur ia pauvre
maiade innocente un arrêt de vie ou de mort; terribie Iribunaiqui se
charge de deviner la sentence de Dieu.
~J'ai dit qu'on vint me p:'évf))H' aussitôt qu'its seraient arrivés.-I)s ne
verront pas Madeleine M. d'Avria:ny a eu peur que leur aspect ne tirât
ia pauvre maisde de son errf-ur. fis ne sauront pas qn'i! s'agit deiantie
de leur confrère. M. d'Avrigny a craint que par pitié i)s ne fut cachassent
quelque Chose.
Moi, j'assisterai cache derrière une tapisserie. Ni )ëpere ni les méde-
cins ne sauront que je suis ià.
Je lui demandais hier dans que! but ii avait décide cette consu)tation.
Ce n'est pas dans un but, me répondit ii, mais dans un espoir.
–Et cet espoir qHel est-it? demandai je, me rattachant aus-titot, pau-
vre naufrage que je suis, à )a p'anche que je trouvais sur mon chemin.
–G C'est que je me serai trompé, ou sur la maladie ou dans le traite-
ment, auss) j'ai convoque :ceux-!à même qui suivent tes systèmes que je
blâme. Dteuveui))c qu'Usine déposent, Dieu veuuie qu'its m'humUient,
Dieu veuitie qu'))s m'écrasent, Dieu veuille enfin qu'ifs me trouvent plus
tgnare qu'un barbier de viitii~e. Ah! alors, je me trouverai bien heu-
reux, je vous le jure, Amaury, de mon infériorité. Que l'un d'eux me
rende, à moi ma.fiue;~ vous .votre femme, et je neseraipas comme ces
chens qui nous promettent la moitié de )eur fortune et qui nous envoient
25 louis par leur laquais. Non, au sauveur de mon enfant, je dirai vous
~o)epar un éctatde rire générât, et le reste de son discours a été
etoune sous le bruit des conversations particuHére~.
La vérité est que tonte cette discussion moiiement abandon~-
s~éeàette-méme par le président de ta chamore, aétë matheur
creusement introduite. Plus que jamais nous persistons donc d~ns
ropinion que nous avons exprimée dès Je premier jour. Laisser
là les vieilles ~questions de parti; partez à ta;France deses~pasf
sions réelles, desesinteré!sactue!s et permanens, eue! vous écau-
tera avec une attention plus sympathique, et vos débats porte-
ront p!us de fruits!
~t~M~M~jjM)~tj!~t! 'T.
Voici, d'api'és !e Mom~Mr d'aujourd'hui, quels ont ëté !es
produits des impôts et revenus indirects des trois dernières an-
.nëes
PRODUIT DESANNEES.
DESIGNATION BES IMPOTS. -a~=
thèques, etc. M7,485.COO 202,9:!3,000 j!94,404a09
Drottdeumbre. 37,)4.06o 36,Droits de ttouanes.deuavi~ etc. ]87,)48,000 t02,830,000 93349'OtiO
Droitssurtessucresdescotonies
.francises. 37,)32,oni) 3(!.23(!,000 3U78,000
DronssuriesSHCres Orangers. 6,700,000 6,047,000 S8t2000
Drnit de consomm. des sels (perçu
dansieraYOttdRSdouanet.). 58,024,000 59,3(!9,ono 56.203.000
Droits sur )es bossons. 96,580,000 96,599,000 92068000
Droit docoiisomm.desse)s(perçu
hors du rayon do~ douanes). 10,597,000 9,584,000 8776000
Drott du fabncanoH sur les sucres
~ndtget'es. 7,394,000 8,98i,000 6,827,000
Dn-erstiStaxesMMti)~ctes(vQitures 7,394,000 .8,981,000 6,827,000
piibli~ties ilriielation, -etc.) Ù,8' 160,000 37,OG2,QOO 35,65,9,000
pub)iques,n~igation,e(c.). 38,460.000 37,n62,000 !;&,6MOOO
Pf'odu;Kie. a vët))e des tabacs. ï04,3f-o,OM t00,7)4.000 97948000
ProdU)t de taventedes poudres.. 5,)&5,000 5,779,000 5,305,000
Produit de la taxe des lettres; droit
de50/0surtesenv.d'arg., etc. 4'5,2]0,000 45,223,000 44,384,000
Produtt des places dans )es.maUes-
n~ ~,999,000 2,269,000 2,236.000
Produit des places dans ~paque- .1,999,000 2,269,000 2,236,,000
Produit des places dans BMpaque-
bots.),035,000 98),000 964,000
764,573,000 751,257,000 7t5,673,0o6
Augm~ntaUon de i843. 'j~~oo '4~900~00
H est bon de noter que les recettes de 1843 doivent s'accroître
des~droits et produits qui restaient à recouvrer sur cet exercice
au 31 décembre 1842. Constatons aussi queues recettes du
trimestre 1843 sont comparativement supérieures à ceUes des
trois autMs trimestres-: cttes ont et~ de~OT,480,00&fra!rcsT!ont
76 pour le mois de décembre; t'excédant est de 24.290,000 fr.
sur le 1~ trimestre, de 20,296,000 sur le 2<- et de 20,761,000 f.
sur le 3e Ces résultats prouvent que l'augmentation suit cons-
tamment la marche ascendante, L~ vente des tabacs a donné une
augmentation de 6 miuions 1/2; il y en a une de 13 millions sur
les droits d'enregistrement, de greHe, etc.; une de 14 miitions
sur les douanes; de 4 minions 1/2 sur les boissons. L'augmenta-
non tota!e de 1843 est dans la proportion de 6,80 p. 0/0 sur 1844
et,de.l,70p.0/0surl842.
La seule" diminution à constater en 18t3 sur 1841 porte sur
!e.~ sucres étrangers, dont le produit a été inférieur de 2 millions
environ. ·
Les journaux angtais annoncent que les nouveHes reçues de
Gontz sur !'ëtat dësespëré de M. le duc d'Ah:rou)éme, ont con-
traint M; le duc de Bordeaux à quitter brusquement i'Angie-
terre. Le pnnce s'est embarque à Ostende le d2 janvier et a fait
votte pour Trieste. Cette viHe n'est éloignëe de Goritz que de
quarante-six kilomètres.
êtes !e Dieu de ia médecine; ie guérisseur tout puissant. A vous cette
c)iente))e, ces honneurs, ces titres, ces croix, cette gioire que j'avais
usurpsssurvousetqueyousseuiméritez.
Mais bêtas! ajouta-t-i), après un instant de dou!oureux siience et en
secouant tristement )a tête, j'ai bien peur de ne m'être pas trompé
Madeleine s'évei!)e,.je descends près d'e)Ie. A demain.
Ce matin, à dix heures, Joseph est venu me prévenir que les médecins
étaient reunis dans te cabinet de M.d'Avrigny. Je passai aussitôt dans
sahib)iotheque,etdeià, caché derrière une porte vitrée, je m'assurai
que je pouvais tout voir et tout entendre.
fis étaient )à. toutes tes iifustrations de )a Faculté, tous les princes de
la science, six de ces noms comme il. n'y en a pas six autres dans )e
reste de l'Europe, et cependant quand M. d'Avrigny entra, il s'indinc-
rent tous d&vanttui, comme des sujets devant un roi.
Au premier aspect on l'eût cru parfaitement catme mais moi qui de-
puis deux mois le vois occupe éternellement de son œuvre de safut ie
vis à ses mâchoires'serrées et à t'attëration de sa voix qu'une profonde
émotion était en tui.
M. d'Avri~ny prit la parole, il leur exposa la cause pour )aque))e il ]es
avait convoqués, teur raconta )a mort de la mère de Madeleine, J'ehfance
débile de la chère enfant, ifs précautions à t'aide desqueites it iui avait
taittraverser sa jeunesse et l'adolescence, ses craintes a t'approt-he de
âge des passions, son amour pour moi; tout cela sans nous nommer ni
1 un ni i autre ) bésttaliondu père à marier sa fille, !es accidens succes-
shs dont e))e aM)t fa)f!i être victime enfin, et je sentais s'approcher ce
moment avec terreur, croyant qu'i) allait m'accuser; enfin )a dernière
catastrophe qui avait remis en doute l'existence de la malade, discutée
à ta mort presque depuis le jour de sa naissance.
Oh.! je l'avoue, je m'appuyais chancelant contre la muraitle; H ne
m'accusa point, il raconta simptement le fait.
Puis, après l'histoire de ta malade, il fit t'histoire de la matadip la sui-
vant dans toutes ses phases, l'analysant dans tous ses phénomènes leur
montrant )a mort dans la poitrinede Madeleine, faisant pour ainsi dire
i autopsie de sa précision, que moi-même, tout étranger à la science que je suis ie cou.
vais d'un regard épouvanté suivre les progrès de la destruction
Oh! mon Dieu, mon Dieu!. H avait vu, il avait deviné tout cela, le
malheureux père, et lil'asupporté.
Et à chaque mot qu'i) disaif, à chaque phase de la maladie qu'ii abor.
dait, c'était de la part de ceux qui l'écoutaient, des félicitations et des
enthousiasmes sans un. c~uc:.
Et quand ii eut achevé l'analyse de son supplice, quand il eut consta
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