Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1842-11-26
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 novembre 1842 26 novembre 1842
Description : 1842/11/26. 1842/11/26.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k429047s
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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Samëd:2C npvM6bi~T~
Paris. Edition poUtmue.
–12 francs par tnmestre.
~-MuuMB.' '~e~inumem.'y
t;nmoM. 6fr. Ûnmou. \q!?'
Troitmoit. 12 Troi~n~oit. !F~
Six .mou. Ï4 Six mon. 96
[)nan. 4< Unan. 7t
Mothe en Mu pour recevoir
)ettnt.U!'nttmEtT!aBCHAmr.
ÏBMisàTMMM..
!fr.60c.tapetitetigne;Sfr.)a
aligne de réclame. Toute insertion
eit expreMëment subordomiëc '&
K.appt'obatipn.dn!
Les!ettret et paquets non itfTritnchis
snatMl&00&jËU)iEMEt)nf ttEfaSBZ
BareaMx me Saint-~teM~es, iC & Pa<*is.
j6M
Tonte~les cemniuniMtJppa relatives à l'administration du journal et & la
:)'ëdaction du feuNetpn doivent être adressées à M. DujAMBR. `
Tontes tes commnntcaMeM et rMamtttions relattves ta rédaction potiHque
doivant être adressées au RàDAMEMt. Et eHBF.
paris, 'esnovetMhre.
LNOpTEHESD'ESPAGKB.
`~ Les lettres particulières de Barcelone annoncent que le consul
de France y est l'objet dos déférences les plus empressées de la
part de toutes les autorités instituées'paE le mouvement, et en
etFet, le C07MK
Van IMen étia femme du général Zavala, ayant été réclamées
parle consul de France, ont été immédiatement relâchées et mi-
dessous la protection du pavillon français.
OnécrttdePerpignan, 24novembre:
t La jttnte de Barcelone aérée; toX<; des bataittons de tiraitteùrs de~
ta Patrie. EUe a fait une proctamation a I'armÊe,pourt'appeterà ette.-
Les en~toy6sqm-ireconnapn était atarmé, te20, àVatence, de ta nouveHe dusoutavement
d~Barcetone/Jparvenaédansta nu)t.
pnécritdeBayonno,23novembre: :=
.<( Les nouveÛes de SaragOsse, du<9aumatin, anaonçent qu'Dn'y
avait rien de nouveau. On y connaissait !(? affaires de Barceione.
))pn était très inquiet à Lërida, te')8.* n
On lit dans le CotMMMei'oMa~de Barcelone, du 19:
B.K Nou9 avons été informés, par une source digne de foi; des intentions
.,du générât Van Haten à regard de cette capitale. H ne pense point à
'attaquer )a.vi))e à moins qn'on ne t'attaque lui-même, et si ce)a arrive,
i) promet d'en faire donner avis aux étrangers en leur aecordàntun cer-
.tamdélai.
« Les courn"rsnc sont point arrivée; on croit qU'i)s auront été ,reto-
'i!)U9parte.capitaine-géaérat.)'. y
La junte directrice a~ublié la proclamàtionsuivante:
x «Catatant,
t L'anxiété~puNique demande et' même exige do cette junte une ma-
Bifestation franche et sincère du but auquel tendent nos euorta et nos
'sacnSces~ Là demandé est juste, et nous aUons vous déclarer, avec toute
!a pureté de nos sentimens, te symbole.outadevise'qu'à dater de ce
moment nous inscrivons sur notre bannière, à 't'ombre bienfaisante de
!aque)iojt n'y aurapasùnseuLnbérat Espagne! qui n'abjure pour ja-
,mais de miséraMes dissidences de parti, et qui, avec !a foi et l'en
thousiasmequ'ihspire te nom sacré de tiberté et de justice, ne soit prêt
a s'unir pour assurer notre indépendance~notreprospérite~t notre
gtoire.
-]'Jnion;entretousles libéraux;
,!< A-bas,Espartero et son gouvernement;
x.CortèscoMtttuantes;,
ri ~.En~cas~derégence~pius.d'un.rëgept;
o En cas de mariage de ta reine Isabtt)o n, un prince espagno!
~-Jmticeetproteettonat'industriènationate; j.
xteUe est ià devise de.la bannière que nous déployons, et à son
triomphe est attaché cetut~de l'Espagne.
tLajuntenecroitpashécessa~e'd'opposërIesraisonssurlesqueUes
se fondent ses désirs .et ses espérances, parce qu'eues sont malheureu-
sement assez publiques pour toutes tes ctasses du peupte espagnol: ies
'perëdies du pouvoir, notre visible et ruineuse décadence, les menaces de
la tyrannie, et surtout retentit dans tous les coins de la Pénihsute, contre tes ténë&rausesme-
.chancctésd'untataletabominabtegouvernement.
x Nous voûtons la liberté, debohues toisctun bon regime'adminio-
tratif etavecunsi nobte but, pour'des objets si sacrés, nous/combat-
trons avec ardeur at'constance jusqu'à ta mort.
((Courageux Catalans, yaittahte et fibre armée, vous tous Espagnols
-qui haïssez ta tyrannie, unissez-vous avec la connanee et ta fermeté
de cœurs fibres, et arborez avec .nous la bannière sur luquf De sont é-
crites les plus bettes espérances de ce peuple tant de fois sacrifié et
tant de fois vendu. Rompons le charme de cette fatalité qui cause. les
'malheurs de notre pays, et consolidons, une fois pour toutes, la paix,
te repos, !a justice publique, ta liberté, te sort des ctasses.taborieuses
et ta grandeur de cette malheureuse nation.
t Barcelone,19noYombre')8t3..
'JB.t.NMANUEt.CARSY,etC.' JI
FEUILLETON DE LA PRESSE–36 KOVEMBRE.
"~A~~MX~EU~ËMESÏÈCLE~ (4).
y' -ï, `:
n.aMmst~ae. ~Suite.}
M. Véron, il faut lui rendre justice, est te premier à qui il Mit venu
Fidee de me demander un pôemepour Topera; seulement, i! l'avait com-
pliquée d'une petite dtuieultë. Nous devions à nous deux Scribe faire un
poème pour tMyerbeer. abord. 'Noug étions amis
Rien no paraissait plus.simple au premier abord. Nous ëttons amis
tous trois depuis plusieurs années. A talpremiëre entrevue, nous
tombâmes d'accord du sujet. Au bout de huit jours, nous l'avions envi-
~a"é chacun d'un;point de vue si parfaitement oppose, que nous étions
La peu.pres broutes avec Scnbe, et que nous avi&M manqué nous cou-
perla g~rgeavecMëyerbeer.
Je mehâte d'ajouter que depuis qu'il n'est plus question d opéra en-
tre nous, nous sommes redevenus les meineurs amis du monde. v
.Au premier abord, j'eus ta crainte que même chose arrivât entre
moa ami Nourrit et moi. Je teur.exppsai mes terreurs à cet endroit, et
l'antécédent Stu' lequel ettes reposaient. Hs me rassurërent tous deux
t!n me déctarant'qu'its me taissàient parfaitement libre du choix et de
!'exécution du; sujet, bien entendu'que de mon côte je m'astreindrais à
la coupe habituettë des opéras en trois'actes.
Je ns'deux actes, à la. grande satisfaction du maestro et de Nourrit.
-Le'maestmfaisaitsa musique à mesure que je-faisais mes vers, et
'Nourrit ~chantait. Pauvre Nourrit! `= `
On annonça tes débuts de Duprez. On se rappelle le succès immense
de cet admirable chanteur dans GutHaMMeTeH. Nourrit, à qui le champ
~ai~.ouyert,.n'osa,pas soutenir la concurrence~ et partit pour Naples,
()) Voir la freMe des M et 25 novembre.
.DES ALLIANCES COMMERCIALES DE LA FRANCB(l).
DM~atfeapcc~Be~MC.
Nous croyons avoir fait toucher au doigtées diincuîtéSj ou plu-
tôt les impassibilités pratiques de l'association. Voyons mainte-
nant les chances commerciales qu'elle aurait pour nous, si, con-
tre toute attente, elle venait àse~ëaliser.
Quand on étudie sérieusement et a fond les ëlémens delà pro-
duction et delà consommation dans les deux pays, voici ce qu'on,
"trouve'
La Belgique produit à peu prèstout ce que nous produisons
nous-mêmes.
Elle le produit par quantités qàt dépassent de beaucoup sa
propreconsommation.
Elle le.produit dans des conditiams plus avantageuses que nous.
11 suit de là, rigoureusemént~?qtt'8 la liberté des échemges, ai
elle s'établissait par la suppression de la lign~ de douanes, serait
pour nous une véritable dérision. Le consommateur belge, habi-
tué à trouver sous sa main les principaux objets qui-lui soht.hé-
cessaires, pouvant d'ailleurs les avoir chez lui à plus bas prix
.que chez nous," ne viendrait certainement pas les chercher sur
.nos marchés et si nos fabriques les expédiaient sur les siens, ce
serait en pure perte; car il serait déjà sumsamment pourvu.
Le prétendu débouché qu'on croirait nous avoir ouvert
serait donc tout à fait nul p~M?' tous ~M objets ~e <~o.se eo?MOM:-
man'oH. Ce n'est assurément pas en France que les Belges achè-
teraient là houille, dont ils sont si richement dotés les minerais,
dont ils regorgent ;le~ fers, dont ils peuvent inonder tous les
pays voisins; les toiles~ dont ils nous envoient, dans l'état actuel
des choses, pour trgMfe MM~OM~ par an, malgré un droit de 12 à
15 (~0 les tissus de laine, dont ils approvisionnent l'Allemagne
concurremment avec nous, mais dans la proportion deScontre 1.
Ainsi donc, tout ce qui constitue un élément important d'é-
change, tout ce qui tient une large place dans la consommation
d'un pays, la Belgique le possède déjà et ne pourrait le recevoir
de nous. C'est elle, im contraire, qui reverserait sur la France
l'excédant de production que son -marché intérieur ne pourrait `
absorber.
Delà, pour nous, concurrence redoutable sans aucunechance
de compensation. La Belgique, nous le répétons, ne nous pren-
drait ni nos houilles, ni nos fers, ni nos tissus de lin, ni nos tis-
sus de coton, ni nos tissus de laine, et, par la libre importation
do son trop-plein en produits similaires, elle jetterait la pertur-
bation dans nos centres manufacturiers. Or, sait-on la masse de
valeurs mobilières et immobilières qui pourrait se trouver atteinte
par cotte invasion sans réciprocité possible? Ce n'est pas exagérer
que de l'évaluer à plusieurs milliards. L'industrie des tissus de
laine et de coton représente~ à elle seule, plus del,200 millions.
Nous ne prétendons point, assurément, que toutes nos industries
nationales seraient également ruinées. Mais on reconnaîtra que
la présence d'une nouvelle force productive très considérable,
sur un marché dont la puissance absorbante ne serait pas aug-
mentée, compromettrait gravement l'équilibre qui doit exister
entre-la production et la consommation, et donnerait lieu a une
longue et douloureuse crise. Or, les crises de l'industrie ont tou-
jours des contrecoups funestes le travail diminue, les chôma-
ges se multiplient, les salaires baissent, les transports perdent
de leur importance, les consommations de toute nature se res-
sentent du malaise qui gagne de proche en proche. C'estainsi que,
par des canaux invisibles, le mal circule dans toutes les veines du
corps social, et atteint successivement les parties qu'on y croyait
le moins exposées. S'il y a une vérité au monde, c'est qu'en dépit
des passions privées et des rivalités qu'on essaie de créer entre
les diverses branches du travail national, tout se tient, tout se lie
(') Voir la f;'CMC des !2-~5-t9-23 novembre.
qu'il trouva encore toute retentissante des mélodieuses vibrations de
la voix que nous applaudissions à Paris. On sait ie reste.
Hélas j'ai porté malheur aux deux hommes pour lesquels j'ai fait
des Opéras. Avis à ceux qui auraientTindiscretion de m'en venir de-
mander encore. Les ~'t'~onds )'f)))M!ns (tel était' le titre de mon poème)
ont précède de six mois à peine la mort de Nourrit. Deux ans après
avoir fait la musique de\P~
Mais, au moins, de Monpou iireste quelque chose.[ reste lesDeua)
7!sie musicale, si l'on peut dire co)a.
'Mais du chanteur, que reste-t-il? un son évanoui, une note éteinte,
quelque chose comme le bruit que fait la corde d'un luth en se brisant.
Force nous fut donc d'intercompre ,notre travail mon ami recourut
à un autre poète plus.mfluent que moi à l'Académie royale de musique.
On le fit attendre un an, ce qui est peu de chose.
Puis, au bout d'un an, il fut joué par Duprez, Massol, Levassëur et
madame Dorus, je crois.
Aussi, le succès fut-il au moins aussi grand rue Lepelletier.qu'il l'a-
vait été rue de Tolède..
Seulement, nu bout de.vingt ou vingt-cinq représentations, mon ami,
qui avait cru se créer un avenir dans la carrière musicale, s'aperçut
avec terreur qu'il n'était plus assez riche pour avoir des succès du-
rables au grand Opéra.
II fut longtemps à se convaincre de .cette .grande vérité; mais enfin
il en demeura convaincu.
Il en résulta que, comme il avait mangé le reste de sa fortune à avoir
son dernier succès, il pensa sérieusement à faire autre chose que des
partitions.
II était désabusé dé l'alchimie, il était dégoûté de la musique; il se
décida à tâter de la chimie.
III. B~CMMtie.
Mon ami n'avait pas plus abandonné la chimie en faisant de la mu-
sique qu'il n'avait abandonné la musique en faisant de ia chimie, seule-
ment presque toujours et selon les circonstances une de ces deux sciences
primait l'autre. C'était le tour delà chimie de l'emporter sur la musi-
"qué, attendu que la chimie promettait .autant dé gloire pour l'avenir et
oBra;t.plus de ressources pour le présont.
dans l'organisation matérielle d'un pays. Agriculture, industrie,
navigation, ce sont là des intérêts solidaires. Quand les manufac-
tures spuSrent et languissent, le commerce maritime a moins de
matières premières àimpqrter des contrées lointaines, et moins
de produits fabriqués à échanger dans les deux mondes. De son
coté, la production agricole trouve des débouchés moins abon-
dans à l'intérieur, parce que les classes laborieuses ont moins
de ressources. Voilà ce que iious apprend l'expérience de tous
les pays et de tous les temps voilà ce qui est plus vrai que tou-
tes les théories à l'aide desquelles on n'a su jusqu'ici qu'orga-
~niserlaguerreciviledes intérêts.
Mais pourquoi, dira-t-oh, l'industrie 'française est-elle encore
.in~neùreà celle d'un petit pays comme la Belgique? D'abord,
parce que la nature a été prodigue dé ses dons envers ce pays
parce 'qu'elle lui a donne à profusion des trésors qu'elle nous fait
acheter, à nous, parade rudes labeurs. Ensuite, parce que la Bel-
gique est précisément un pe~tp~et qu'il lui a été facile de
multiplier, sur son ferritoup peu étendu, les voiës~dé transport
économiques. C'est là surtout, c'est la Tmiquement, peut-être,
qu'on doit chercher la cause de sa supériorité. La Belgique a des
canaux admirables, partout terminés, partout se reliant à ,nos
grands cours d'eau naturels ou artificiels des départèmohs du
mord. Un réseau complet dé chemins de fer achève de faciliter la
circulation de ses voyageurs et de ses marchandises. Chez nous,
il y a bien aussi des canaux, mais des canaux qui sont impra-
ticables la moitié ou les trois quarts de l'année qui, d'ailleurs,
ont des tarifs si mal nivelés que c'est déjà là une entra vesuiR-
saute pour gêner les expéditions. Il est vrai quëje gouvernement
a songé'un moment à les racheter, mais cette pensée s'est éyanouie
comme tant' d'autres, et le ~fN:MQuant aux chemins de fer, après quatre aEliées de tàtohnemens~
on s'est enfin décidé à les voter suivant un système Q'ensomble;
mais ils ne sont encore que votés, et il y a loin du vote au fait
accompli. Ce sont tous ces retards,' toutes ces indécisions qui
paralysent eu France l'essor de l'industrie. Sur beaucoup de
points, nos usinés., nos manufactures travaillent avec autant et
plus de perfection que leurs rivâtes d'Angleterre et de Belgique.
La houille, sur le c&rreau de la mine, est généralement 'à aussi
bon marché, chez nous, que partout'ailleurs; mais,, pour le
combustible; il ne s'agit pas du prix sur le carreau de la mine,
il s'agit du prix à l'usine. De même, pour lé produit fabriqué, il
ne s'agit pas du prix au moment où il sort des mains de l'ou-
vrier, il s'agit du prix au moment où il arrive au consommateur.
La diEScuIte, la lenteur, la cherté des transports agissent donc ici
d'une manière funeste; sous cette triple iniluence, toutes les
çonditionsdel'industrie française sont dénaturées. Croirait-on, par
exemple, que, pour expédier, à Pans des fers de nos usines du
Gard et de l'Aveyron, il faille deux et trois mois, c'est a dire à
peu près le temps que mettrait aujourd'hui un navire a faire le
voyage de l'Inde ou de la Chine?
Cen'~st pasi'industrie qui est en arrière, ce sont nos/voies de
communication. Si l'mdmiriè s'eudormait;;st elle ne~ demandait
la protection des tarifs que pour se dispenser de réaliser inces-
samment des progrès; si, placée dans des conditions normales, elle
se laissait devancer par celle des autres peuples, nous serions sans
pitié, pour elle. Mais cela n'est pas, et nous ne nous sentons pas
te courage de la saeriuer, quand eMe est la première à souffrir
du mal dont on se plaint. Améliorez la régime de vos rivières et
de vos .canaux, abaissez vos tarifs, exécutez les chemins da fer
projetés depuis si longtemps, mettez en un mot l'industrie fran-
çaise en mesure de lutter à armes égales avec celte des nations
avancées, alors vous aurez le droit de 1& livrer à toutes les concur-
rences. Jusque-là, les théoriciens~ de ta liberté du commerce res-
sembleront avec leurs grands principes au médecin de M. de
Pourceaugnac, ~lequel, quand on eut dû crever, ne démordait
"pasd'uuMMdeses règles, et n'aurait pas voulu avoir gu/'ti
uue personne avec d'autres remèdes que ceux que la Faculté
Ses recherches se tournèrent donc vers la chimie industriéDe i[ s'a-
gissait de trouver de nouveaux procédés de teinture..
Oril arriva ceci:
Le négociant qui prétait à mon ami ses ateliers pour y. faire des expé-
riences en grand, avaitpour frère un joaillier; cejoaitiier vint un jour
trouver notre chimiste apportant une de ces petites fleurs eu. filigranes
d'argent comme on en'fait:aGèaes,etdisat)tquesiparun procédé nou-
veau et encore inconnu on parvenait a dorer ces petites fleurs, il y au-
raitquelquesbillétsde initie.francsàgagnf'r.
Cette phrase, toute banale. qa'eMe est, raisonne toujours agréablement
à l'oreille..Cette fait, elle avaitpour mon ami une importance d'autant
plus grande, que,' comme nou~ l'avons dit, de'ces soixante miMe livres de
rente qu'il aurait dû avoir, il ne lui restait absolument rien.
Notre chimiste prit la petite Qeur, la tourna et là retourna de tous !ex
côtes.
Le joailler avait raison la ténuité du filigrane rend !a dorure au
mercure impossible eur de pareilles pièces la chaiëùr trop considérable
à laquelle on est forcé d'avoir 'recours les brisant impitoyaMement.
Notre chimiste, après avoir mûrement réfléchi a la proposition, en-
trevit comme dans un rêve )a.possibilité d'arriver ace Tesiittat..
Alors le bijoutier indiqua comme intéressée perfonneDement à cette, dé-
couverte par son genre de fabrication, la maison Christophe, qui, sous
ce rapport, tst tncontes~meKt ia première maison de Paris, Qu'on me
permette de faire un adverbe, mon ami a bien fait du diamant.
Après de longues expériences sur des fleurs pareilles a celle, que lui
avait apportée le bijoutier, mon ami 'obtint des résultats imparfaits en-
core, mais cependant déjà assez avancés pour rendre le, succès proba-'
blé. Arrivé à ce point, il porta les échantillons à M. Christophe, lequel,
après les avoir examinés avec une profonde attention, tuijfit cette ob-
servationjudicieuse:
–Mais si vous pouvez dorer,le filigrane, vous pouyMbien aussi do-
.rèrautrechose.
H revint chez lui tout pensif car dès lors,, outre la question scien- 1
tifique et industrielle, une grande question humanitaire .se présentait à
~son esprit.'
Écoutez bien ceci:
Tous tes ans il meurt un certain nombre d'ouvriers doreurs au mer-
cure tués par le mercure; ceux qméchappentàlamort.sontintaillib.le-
ment atteints; au bout. d'un.certam Mmbre d'années, de tremblemens,
i de salivation et d'affaiblissement des facultés intellectuelles eh un mot,
Samëd:2C npvM6bi~T~
Paris. Edition poUtmue.
–12 francs par tnmestre.
~-MuuMB.' '~e~inumem.'y
t;nmoM. 6fr. Ûnmou. \q!?'
Troitmoit. 12 Troi~n~oit. !F~
Six .mou. Ï4 Six mon. 96
[)nan. 4< Unan. 7t
Mothe en Mu pour recevoir
)ettnt.U!'nttmEtT!aBCHAmr.
ÏBMisàTMMM..
!fr.60c.tapetitetigne;Sfr.)a
aligne de réclame. Toute insertion
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K.appt'obatipn.dn!
Les!ettret et paquets non itfTritnchis
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BareaMx me Saint-~teM~es, iC & Pa<*is.
j6M
Tonte~les cemniuniMtJppa relatives à l'administration du journal et & la
:)'ëdaction du feuNetpn doivent être adressées à M. DujAMBR. `
Tontes tes commnntcaMeM et rMamtttions relattves ta rédaction potiHque
doivant être adressées au RàDAMEMt. Et eHBF.
paris, 'esnovetMhre.
LNOpTEHESD'ESPAGKB.
`~ Les lettres particulières de Barcelone annoncent que le consul
de France y est l'objet dos déférences les plus empressées de la
part de toutes les autorités instituées'paE le mouvement, et en
etFet, le C07MK
Van IMen étia femme du général Zavala, ayant été réclamées
parle consul de France, ont été immédiatement relâchées et mi-
dessous la protection du pavillon français.
OnécrttdePerpignan, 24novembre:
t La jttnte de Barcelone aérée; toX<; des bataittons de tiraitteùrs de~
ta Patrie. EUe a fait une proctamation a I'armÊe,pourt'appeterà ette.-
Les en~toy6sqm-ireconna
d~Barcetone/Jparvenaédansta nu)t.
pnécritdeBayonno,23novembre: :=
.<( Les nouveÛes de SaragOsse, du<9aumatin, anaonçent qu'Dn'y
avait rien de nouveau. On y connaissait !(? affaires de Barceione.
))pn était très inquiet à Lërida, te')8.* n
On lit dans le CotMMMei'oMa~de Barcelone, du 19:
B.K Nou9 avons été informés, par une source digne de foi; des intentions
.,du générât Van Haten à regard de cette capitale. H ne pense point à
'attaquer )a.vi))e à moins qn'on ne t'attaque lui-même, et si ce)a arrive,
i) promet d'en faire donner avis aux étrangers en leur aecordàntun cer-
.tamdélai.
« Les courn"rsnc sont point arrivée; on croit qU'i)s auront été ,reto-
'i!)U9parte.capitaine-géaérat.)'. y
La junte directrice a~ublié la proclamàtionsuivante:
x «Catatant,
t L'anxiété~puNique demande et' même exige do cette junte une ma-
Bifestation franche et sincère du but auquel tendent nos euorta et nos
'sacnSces~ Là demandé est juste, et nous aUons vous déclarer, avec toute
!a pureté de nos sentimens, te symbole.outadevise'qu'à dater de ce
moment nous inscrivons sur notre bannière, à 't'ombre bienfaisante de
!aque)iojt n'y aurapasùnseuLnbérat Espagne! qui n'abjure pour ja-
,mais de miséraMes dissidences de parti, et qui, avec !a foi et l'en
thousiasmequ'ihspire te nom sacré de tiberté et de justice, ne soit prêt
a s'unir pour assurer notre indépendance~notreprospérite~t notre
gtoire.
-]'Jnion;entretousles libéraux;
,!< A-bas,Espartero et son gouvernement;
x.CortèscoMtttuantes;,
ri ~.En~cas~derégence~pius.d'un.rëgept;
o En cas de mariage de ta reine Isabtt)o n, un prince espagno!
~-Jmticeetproteettonat'industriènationate; j.
xteUe est ià devise de.la bannière que nous déployons, et à son
triomphe est attaché cetut~de l'Espagne.
tLajuntenecroitpashécessa~e'd'opposërIesraisonssurlesqueUes
se fondent ses désirs .et ses espérances, parce qu'eues sont malheureu-
sement assez publiques pour toutes tes ctasses du peupte espagnol: ies
'perëdies du pouvoir, notre visible et ruineuse décadence, les menaces de
la tyrannie, et surtout
.chancctésd'untataletabominabtegouvernement.
x Nous voûtons la liberté, debohues toisctun bon regime'adminio-
tratif etavecunsi nobte but, pour'des objets si sacrés, nous/combat-
trons avec ardeur at'constance jusqu'à ta mort.
((Courageux Catalans, yaittahte et fibre armée, vous tous Espagnols
-qui haïssez ta tyrannie, unissez-vous avec la connanee et ta fermeté
de cœurs fibres, et arborez avec .nous la bannière sur luquf De sont é-
crites les plus bettes espérances de ce peuple tant de fois sacrifié et
tant de fois vendu. Rompons le charme de cette fatalité qui cause. les
'malheurs de notre pays, et consolidons, une fois pour toutes, la paix,
te repos, !a justice publique, ta liberté, te sort des ctasses.taborieuses
et ta grandeur de cette malheureuse nation.
t Barcelone,19noYombre')8t3..
'JB.t.NMANUEt.CARSY,etC.' JI
FEUILLETON DE LA PRESSE–36 KOVEMBRE.
"~A~~MX~EU~ËMESÏÈCLE~ (4).
y' -ï, `:
n.aMmst~ae. ~Suite.}
M. Véron, il faut lui rendre justice, est te premier à qui il Mit venu
Fidee de me demander un pôemepour Topera; seulement, i! l'avait com-
pliquée d'une petite dtuieultë. Nous devions à nous deux Scribe faire un
poème pour tMyerbeer. abord. 'Noug étions amis
Rien no paraissait plus.simple au premier abord. Nous ëttons amis
tous trois depuis plusieurs années. A talpremiëre entrevue, nous
tombâmes d'accord du sujet. Au bout de huit jours, nous l'avions envi-
~a"é chacun d'un;point de vue si parfaitement oppose, que nous étions
La peu.pres broutes avec Scnbe, et que nous avi&M manqué nous cou-
perla g~rgeavecMëyerbeer.
Je mehâte d'ajouter que depuis qu'il n'est plus question d opéra en-
tre nous, nous sommes redevenus les meineurs amis du monde. v
.Au premier abord, j'eus ta crainte que même chose arrivât entre
moa ami Nourrit et moi. Je teur.exppsai mes terreurs à cet endroit, et
l'antécédent Stu' lequel ettes reposaient. Hs me rassurërent tous deux
t!n me déctarant'qu'its me taissàient parfaitement libre du choix et de
!'exécution du; sujet, bien entendu'que de mon côte je m'astreindrais à
la coupe habituettë des opéras en trois'actes.
Je ns'deux actes, à la. grande satisfaction du maestro et de Nourrit.
-Le'maestmfaisaitsa musique à mesure que je-faisais mes vers, et
'Nourrit ~chantait. Pauvre Nourrit! `= `
On annonça tes débuts de Duprez. On se rappelle le succès immense
de cet admirable chanteur dans GutHaMMeTeH. Nourrit, à qui le champ
~ai~.ouyert,.n'osa,pas soutenir la concurrence~ et partit pour Naples,
()) Voir la freMe des M et 25 novembre.
.DES ALLIANCES COMMERCIALES DE LA FRANCB(l).
DM~atfeapcc~Be~MC.
Nous croyons avoir fait toucher au doigtées diincuîtéSj ou plu-
tôt les impassibilités pratiques de l'association. Voyons mainte-
nant les chances commerciales qu'elle aurait pour nous, si, con-
tre toute attente, elle venait àse~ëaliser.
Quand on étudie sérieusement et a fond les ëlémens delà pro-
duction et delà consommation dans les deux pays, voici ce qu'on,
"trouve'
La Belgique produit à peu prèstout ce que nous produisons
nous-mêmes.
Elle le produit par quantités qàt dépassent de beaucoup sa
propreconsommation.
Elle le.produit dans des conditiams plus avantageuses que nous.
11 suit de là, rigoureusemént~?qtt'8 la liberté des échemges, ai
elle s'établissait par la suppression de la lign~ de douanes, serait
pour nous une véritable dérision. Le consommateur belge, habi-
tué à trouver sous sa main les principaux objets qui-lui soht.hé-
cessaires, pouvant d'ailleurs les avoir chez lui à plus bas prix
.que chez nous," ne viendrait certainement pas les chercher sur
.nos marchés et si nos fabriques les expédiaient sur les siens, ce
serait en pure perte; car il serait déjà sumsamment pourvu.
Le prétendu débouché qu'on croirait nous avoir ouvert
serait donc tout à fait nul p~M?' tous ~M objets ~e <~o.se eo?MOM:-
man'oH. Ce n'est assurément pas en France que les Belges achè-
teraient là houille, dont ils sont si richement dotés les minerais,
dont ils regorgent ;le~ fers, dont ils peuvent inonder tous les
pays voisins; les toiles~ dont ils nous envoient, dans l'état actuel
des choses, pour trgMfe MM~OM~ par an, malgré un droit de 12 à
15 (~0 les tissus de laine, dont ils approvisionnent l'Allemagne
concurremment avec nous, mais dans la proportion deScontre 1.
Ainsi donc, tout ce qui constitue un élément important d'é-
change, tout ce qui tient une large place dans la consommation
d'un pays, la Belgique le possède déjà et ne pourrait le recevoir
de nous. C'est elle, im contraire, qui reverserait sur la France
l'excédant de production que son -marché intérieur ne pourrait `
absorber.
Delà, pour nous, concurrence redoutable sans aucunechance
de compensation. La Belgique, nous le répétons, ne nous pren-
drait ni nos houilles, ni nos fers, ni nos tissus de lin, ni nos tis-
sus de coton, ni nos tissus de laine, et, par la libre importation
do son trop-plein en produits similaires, elle jetterait la pertur-
bation dans nos centres manufacturiers. Or, sait-on la masse de
valeurs mobilières et immobilières qui pourrait se trouver atteinte
par cotte invasion sans réciprocité possible? Ce n'est pas exagérer
que de l'évaluer à plusieurs milliards. L'industrie des tissus de
laine et de coton représente~ à elle seule, plus del,200 millions.
Nous ne prétendons point, assurément, que toutes nos industries
nationales seraient également ruinées. Mais on reconnaîtra que
la présence d'une nouvelle force productive très considérable,
sur un marché dont la puissance absorbante ne serait pas aug-
mentée, compromettrait gravement l'équilibre qui doit exister
entre-la production et la consommation, et donnerait lieu a une
longue et douloureuse crise. Or, les crises de l'industrie ont tou-
jours des contrecoups funestes le travail diminue, les chôma-
ges se multiplient, les salaires baissent, les transports perdent
de leur importance, les consommations de toute nature se res-
sentent du malaise qui gagne de proche en proche. C'estainsi que,
par des canaux invisibles, le mal circule dans toutes les veines du
corps social, et atteint successivement les parties qu'on y croyait
le moins exposées. S'il y a une vérité au monde, c'est qu'en dépit
des passions privées et des rivalités qu'on essaie de créer entre
les diverses branches du travail national, tout se tient, tout se lie
(') Voir la f;'CMC des !2-~5-t9-23 novembre.
qu'il trouva encore toute retentissante des mélodieuses vibrations de
la voix que nous applaudissions à Paris. On sait ie reste.
Hélas j'ai porté malheur aux deux hommes pour lesquels j'ai fait
des Opéras. Avis à ceux qui auraientTindiscretion de m'en venir de-
mander encore. Les ~'t'~onds )'f)))M!ns (tel était' le titre de mon poème)
ont précède de six mois à peine la mort de Nourrit. Deux ans après
avoir fait la musique de\P~
Mais, au moins, de Monpou iireste quelque chose.[ reste lesDeua)
7!
'Mais du chanteur, que reste-t-il? un son évanoui, une note éteinte,
quelque chose comme le bruit que fait la corde d'un luth en se brisant.
Force nous fut donc d'intercompre ,notre travail mon ami recourut
à un autre poète plus.mfluent que moi à l'Académie royale de musique.
On le fit attendre un an, ce qui est peu de chose.
Puis, au bout d'un an, il fut joué par Duprez, Massol, Levassëur et
madame Dorus, je crois.
Aussi, le succès fut-il au moins aussi grand rue Lepelletier.qu'il l'a-
vait été rue de Tolède..
Seulement, nu bout de.vingt ou vingt-cinq représentations, mon ami,
qui avait cru se créer un avenir dans la carrière musicale, s'aperçut
avec terreur qu'il n'était plus assez riche pour avoir des succès du-
rables au grand Opéra.
II fut longtemps à se convaincre de .cette .grande vérité; mais enfin
il en demeura convaincu.
Il en résulta que, comme il avait mangé le reste de sa fortune à avoir
son dernier succès, il pensa sérieusement à faire autre chose que des
partitions.
II était désabusé dé l'alchimie, il était dégoûté de la musique; il se
décida à tâter de la chimie.
III. B~CMMtie.
Mon ami n'avait pas plus abandonné la chimie en faisant de la mu-
sique qu'il n'avait abandonné la musique en faisant de ia chimie, seule-
ment presque toujours et selon les circonstances une de ces deux sciences
primait l'autre. C'était le tour delà chimie de l'emporter sur la musi-
"qué, attendu que la chimie promettait .autant dé gloire pour l'avenir et
oBra;t.plus de ressources pour le présont.
dans l'organisation matérielle d'un pays. Agriculture, industrie,
navigation, ce sont là des intérêts solidaires. Quand les manufac-
tures spuSrent et languissent, le commerce maritime a moins de
matières premières àimpqrter des contrées lointaines, et moins
de produits fabriqués à échanger dans les deux mondes. De son
coté, la production agricole trouve des débouchés moins abon-
dans à l'intérieur, parce que les classes laborieuses ont moins
de ressources. Voilà ce que iious apprend l'expérience de tous
les pays et de tous les temps voilà ce qui est plus vrai que tou-
tes les théories à l'aide desquelles on n'a su jusqu'ici qu'orga-
~niserlaguerreciviledes intérêts.
Mais pourquoi, dira-t-oh, l'industrie 'française est-elle encore
.in~neùreà celle d'un petit pays comme la Belgique? D'abord,
parce que la nature a été prodigue dé ses dons envers ce pays
parce 'qu'elle lui a donne à profusion des trésors qu'elle nous fait
acheter, à nous, parade rudes labeurs. Ensuite, parce que la Bel-
gique est précisément un pe~tp~et qu'il lui a été facile de
multiplier, sur son ferritoup peu étendu, les voiës~dé transport
économiques. C'est là surtout, c'est la Tmiquement, peut-être,
qu'on doit chercher la cause de sa supériorité. La Belgique a des
canaux admirables, partout terminés, partout se reliant à ,nos
grands cours d'eau naturels ou artificiels des départèmohs du
mord. Un réseau complet dé chemins de fer achève de faciliter la
circulation de ses voyageurs et de ses marchandises. Chez nous,
il y a bien aussi des canaux, mais des canaux qui sont impra-
ticables la moitié ou les trois quarts de l'année qui, d'ailleurs,
ont des tarifs si mal nivelés que c'est déjà là une entra vesuiR-
saute pour gêner les expéditions. Il est vrai quëje gouvernement
a songé'un moment à les racheter, mais cette pensée s'est éyanouie
comme tant' d'autres, et le ~fN:MQuant aux chemins de fer, après quatre aEliées de tàtohnemens~
on s'est enfin décidé à les voter suivant un système Q'ensomble;
mais ils ne sont encore que votés, et il y a loin du vote au fait
accompli. Ce sont tous ces retards,' toutes ces indécisions qui
paralysent eu France l'essor de l'industrie. Sur beaucoup de
points, nos usinés., nos manufactures travaillent avec autant et
plus de perfection que leurs rivâtes d'Angleterre et de Belgique.
La houille, sur le c&rreau de la mine, est généralement 'à aussi
bon marché, chez nous, que partout'ailleurs; mais,, pour le
combustible; il ne s'agit pas du prix sur le carreau de la mine,
il s'agit du prix à l'usine. De même, pour lé produit fabriqué, il
ne s'agit pas du prix au moment où il sort des mains de l'ou-
vrier, il s'agit du prix au moment où il arrive au consommateur.
La diEScuIte, la lenteur, la cherté des transports agissent donc ici
d'une manière funeste; sous cette triple iniluence, toutes les
çonditionsdel'industrie française sont dénaturées. Croirait-on, par
exemple, que, pour expédier, à Pans des fers de nos usines du
Gard et de l'Aveyron, il faille deux et trois mois, c'est a dire à
peu près le temps que mettrait aujourd'hui un navire a faire le
voyage de l'Inde ou de la Chine?
Cen'~st pasi'industrie qui est en arrière, ce sont nos/voies de
communication. Si l'mdmiriè s'eudormait;;st elle ne~ demandait
la protection des tarifs que pour se dispenser de réaliser inces-
samment des progrès; si, placée dans des conditions normales, elle
se laissait devancer par celle des autres peuples, nous serions sans
pitié, pour elle. Mais cela n'est pas, et nous ne nous sentons pas
te courage de la saeriuer, quand eMe est la première à souffrir
du mal dont on se plaint. Améliorez la régime de vos rivières et
de vos .canaux, abaissez vos tarifs, exécutez les chemins da fer
projetés depuis si longtemps, mettez en un mot l'industrie fran-
çaise en mesure de lutter à armes égales avec celte des nations
avancées, alors vous aurez le droit de 1& livrer à toutes les concur-
rences. Jusque-là, les théoriciens~ de ta liberté du commerce res-
sembleront avec leurs grands principes au médecin de M. de
Pourceaugnac, ~lequel, quand on eut dû crever, ne démordait
"pasd'uuMMdeses règles, et n'aurait pas voulu avoir gu/'ti
uue personne avec d'autres remèdes que ceux que la Faculté
Ses recherches se tournèrent donc vers la chimie industriéDe i[ s'a-
gissait de trouver de nouveaux procédés de teinture..
Oril arriva ceci:
Le négociant qui prétait à mon ami ses ateliers pour y. faire des expé-
riences en grand, avaitpour frère un joaillier; cejoaitiier vint un jour
trouver notre chimiste apportant une de ces petites fleurs eu. filigranes
d'argent comme on en'fait:aGèaes,etdisat)tquesiparun procédé nou-
veau et encore inconnu on parvenait a dorer ces petites fleurs, il y au-
raitquelquesbillétsde initie.francsàgagnf'r.
Cette phrase, toute banale. qa'eMe est, raisonne toujours agréablement
à l'oreille..Cette fait, elle avaitpour mon ami une importance d'autant
plus grande, que,' comme nou~ l'avons dit, de'ces soixante miMe livres de
rente qu'il aurait dû avoir, il ne lui restait absolument rien.
Notre chimiste prit la petite Qeur, la tourna et là retourna de tous !ex
côtes.
Le joailler avait raison la ténuité du filigrane rend !a dorure au
mercure impossible eur de pareilles pièces la chaiëùr trop considérable
à laquelle on est forcé d'avoir 'recours les brisant impitoyaMement.
Notre chimiste, après avoir mûrement réfléchi a la proposition, en-
trevit comme dans un rêve )a.possibilité d'arriver ace Tesiittat..
Alors le bijoutier indiqua comme intéressée perfonneDement à cette, dé-
couverte par son genre de fabrication, la maison Christophe, qui, sous
ce rapport, tst tncontes~meKt ia première maison de Paris, Qu'on me
permette de faire un adverbe, mon ami a bien fait du diamant.
Après de longues expériences sur des fleurs pareilles a celle, que lui
avait apportée le bijoutier, mon ami 'obtint des résultats imparfaits en-
core, mais cependant déjà assez avancés pour rendre le, succès proba-'
blé. Arrivé à ce point, il porta les échantillons à M. Christophe, lequel,
après les avoir examinés avec une profonde attention, tuijfit cette ob-
servationjudicieuse:
–Mais si vous pouvez dorer,le filigrane, vous pouyMbien aussi do-
.rèrautrechose.
H revint chez lui tout pensif car dès lors,, outre la question scien- 1
tifique et industrielle, une grande question humanitaire .se présentait à
~son esprit.'
Écoutez bien ceci:
Tous tes ans il meurt un certain nombre d'ouvriers doreurs au mer-
cure tués par le mercure; ceux qméchappentàlamort.sontintaillib.le-
ment atteints; au bout. d'un.certam Mmbre d'années, de tremblemens,
i de salivation et d'affaiblissement des facultés intellectuelles eh un mot,
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