Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1842-11-24
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 novembre 1842 24 novembre 1842
Description : 1842/11/24. 1842/11/24.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4290451
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
sar.li fr, par trimestre.;
'̃'•'•' INSERTIONS.
1 fr. 58 c. là petite' ligné; 3 fr. la'
ligne de réclài> ci Toute insertion est'
ex^rcssémeiit subordonnée Jn ;l'ap-i
nroba lion du gérant.
LesleUieiiefpssont RIG O aBJEUSEMEIUT REFUSÉS
.Paris.. -^Edition politique.
Jeudi 24 novembre
mjUtOE. ETHA1Ï&ER.
If il mois. 5 fr. Un moi». & fr.
Trois mois. ,12 Trois mois. 18 1\ fI'.
l'rois mo~s. I: l'frois p~o~s 18
Six mois; ît Six moi». as
Un an 48 Un au. 7î
MqilM en «un pour recevoir
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^iircauX: B'tae. ©a,iïaï-f«eorg-css, i®, h Paris.
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Toutes les communications relativos à l'administration du, journal et à- la
s: rédaction du feuilleton doivent être, adressées à Mi dujabikr. "'̃'•̃
Toute» le* communications et 'réclamation» relatives à" la rédaction politique
1 •̃•̃̃'̃ 1 doivent être adressées au rédacteur' bn chef.
Paris, «S âioveiîîîipc.
Dans la discussion que soutient en ce moment \e Journal des
Dèb 'ts contre l'opposition au sujet'de la non ratification du traité
du 20 décembre, fl jr a un point sur lequel nous sommes de son
avis. Noui avons toujours pènsé.et toujours dit que l'affaire .du
droit de visite n'était pas une question' ministérielle, mais une
question nationale. Dans la dernière session, la majorité né s'est
séparée du ministère que-sur cette question •, en toute autre' oc-
casion, elle lai est restée fidèle, Que M.Guizot,, forcé, pour obéir
au vœu. des chambres, de refuser Ja ratification d'un traité qu'il
avait «igné, ^e «oit trouvé personnellement et comme néffqci.ar
te\ir,rdans une position délicate, £${£, est possible V; mais la.Fràn-
ce, niais la majorité dts chambres qui la rpprésente, ne devaient
rien à TEuïopiV pas môme le sacrifice du négociateur, et, pour,
noire compte, nous refuserons toujours et dans tous les cas aux
puissances étrangères le droit d'imposer à la France Vobligation
do renvoyer un.mînistère qu'il lui conviendrait de conserver.
Nous "approuvons donc que M..Guizot ait refusé la ratification
d'un traité, môme signé par lui, quand ce^ refus était exigé par
l'opinion et par les chambres nous approuvons que ce refus ait
eu .liou sans, entraînai; de complications, diplomatiques entre la
France et les puissances/Que l'on-félicite, M. Guizot d'avoiranie-
né l'Europe à reconnaître la puissance d'un voeu exprimé par les
chambres, à admcUre l'influence parlementaire dans là diploma-
tie générale, rien dé mieux mais ce grand pas fait avec succès
pair M. Guizot, malgré les difficultés de sa position personnelle
dans cette affaire, doit, selon nous, l'encourager à achever l'œu-
vre qu'il a si bien commencée, et les motifs que donne le Jour- >
Mai des Débats des félicitations qu'il lui adresse montrent eux-
mêmes qu'il ne peut s'abstenir d'aller plus loin!
En effet, si M. Guizot a su faire comprendre À l'Europe la né-
cessité de reconnaître l'influence parlementaire dans la diploma-
tie » si l'Angleterre, Notamment, « a trouvé tout simple qu'il
» obéit au vœu de son pays et ne ratifiât pas un traite désan-
» prouve par les chambres, » l'Europe continuera de reconnaî-
tre l'influence parlementaire- dans la diplomatie, l'Angleterre ne
pourra refuser de trouver, tout simple que M. Guizot continue d'o-
béir au vœu de sou pays.1 Or, le vœu du pays est que les conven-
tions de 1833 soient révoquées, l'influence parlementaire s'est
exercée et s'exercera dans ce but., M. Guizot ee trouvera, donc
armé, pour demander la révocation pacifique, des conventions,
de tous les moyens qui l'ont aidé à obtenir la clôture pacifique
du protocole. Ce qu'il a fait il pourra donc le faire encore. Il ne
faut pour cela que deux choses d'abbrd que le vœu du pays
que nnfluencé parlementaire se manifestent et demandent de
nouveau; l'abolition desconventione,1 et en second, lieu, que M.
Guizof veuill& fortement et sincèrement obéir dênouveau à ce
vœu. Le passé facilite et.garantit l'ayenir..̃!
JVous allons plus loin et nous le prouverons il est
peûtrôtre plus facile à M. Guizot, s'il le' veut bien, d'accomplir
cette seconde partie de la tâche que la première. En demandant
la révocation des conventions il ne se trouvera plus en face
d'un traité qu'il aurait signé lui-même et,d'un autre côté, ce ne
sera plus à l'Europe tout entière qu'il aura affaire, ce ne' sera
plus aux gonvernemens absolus habitués fl ne compter qu'avec
eùx-memes, mais à l'Angleterre seule, à l'Angleterre constitu-
tionnelle et forcée de compter chaque jour elle-même avec les
vœux souverains dé l'opinion. Comment M. Guizot, que l'on fé-
licite d'avoir fait reconnaître par les gouvernemens absolus la
nécessité défaire entrer le vœu du pays dans les résolutions de
la diploinatie, ne pourrait-il pas faire reconnaître cette nécessité
à l'Angleterre? Gomment le ministre qui a su obtenir l'annula-
tion d'un traité qu-'il avait négocié et signé lui-même, serait-il
embarrassé de faire annuler des conventions contre lesquelles
s'élèvent les mêmes principes et à la négociation desquelles il n'a
point pris part ?
Que faut-il donc pour que la France obtienne la satisfaction
qui lui est due? Il faut d'abord laisser là toutes les considéra-
tions de parti et de personnes qu'invoque en ce moment une op-
poation moins soucieuse de l'abolition définitive du droit de vi-
FEUILLETON DE LA PRESSE. 24 NOVEMBRE.
UN ALCODHISTE r
AU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE.
';̃̃̃ .-Y "̃ I. îi'ArcUinaiç. ̃
J'ai un ami dont le noih est, devenu, depuis six ou huit ans, côjèbré
de deux fatons différentes et bien opposées; cependant, pour le moment
je ne l'appellerai, si vous, le voulez bien, que mon ami.
Je vais vous raconter son histoire. ̃ •
Mon ami est d'origine allemande, mais sa -famille habite depuis trois
cents ans la ïrance.'Sous Charles, Ys son aïeul maternel to nbait près de
Beaumanoir au combat des Trente; sous Henri II, son aïeul paternel
conduisait, des bords du.Rhin a Paris une compagnie de cinq centslan-
ces aussi mon ami porte-t-il: au-dessus de ses arpies.qui sont d'azur,
à trois fusées d'or rangées en fasce. un casque d'argent grillé d'orv ee
qui n'appartient qu'aux généraux d'armée, aux chefs de compagnie, aux
gouverneurs de provinces et aux marquis. Je consigne ce fait attendu
que mon ami étant vicomte, on pourrait s'étonner de cette anomalie
îiéraldique qui, grâce, à cet éclaircissement, se trouve naturellement
expliquée. Y "̃ • /̃:
Quoique mon ami, comme on;. le voit, eut pu faire haut la main sea«
preuves de 1399, et, qu'à'celte époque il sût pu, en sa qualité de fils uni-
que compter s»r une soixantaine de mille livres de rentes, ce qui est
fort' iôii par le temps qui court, il fut mis au collège comme s'il n'eût été
que le fila .d'un simple bourgeois ou d'un rôi' constitutionnel. Peut-être
devrais-je cacher cette circonstance^ qui lui fera vraisemblablement du
tort près de quelques maisons .aristocratiques du faubourg Saint-
Germain mais, en ma qualité d'historien,, je me dois avant tout à la
vérité, historien venant, "comme chacun sait, de hislor, et histor voulant
iiiroJéinuin. ̃ -̃•̃ ̃̃.•'̃'̃̃
Or, fai été à peu, près témoin de toutes les choses que je vais racon-
»«!•- Jo lève donc la'main, et je jure tte dire la vérité, toute la vérité,
rîe
M«n ami lit d'excellentes études, re qui, comme on le voit, était- en-
site .que du renversement du: ministère. 11 faut ensuite, qu'à l'ou-
verture des chambres, le vœu du pays pour la révocation des
conventions se manifeste de nouveau avec cette énergie et cette
unanimité qui lui' donnèrent l'an dernier tant de puissance il
faut enfin que M. Guizot se décide à faire ce qu'il a fait déjà à
obéir au vœu, du pays, et à le faire reconnaître dans les conseils
de la diplomatie, et l'œuvre s'accomplira facilement..
i Que l'on veuille bien nous croire!, là, là seulement est. le suc-
cès. Assez d'autres occasions s'offriront de débattre la ques-
tion ministérielle" qui peut diviser si profondement les partis.Sur
ce terrain national soyons encore une fois unanimes, élevons-
nous au-dessus\de nos petites querelles intérieures. Nous le de-
mandons à tous les hommes de bonne foi, à quelque'nuance
ii'ôpinion qu'ils appartiennent, ne vaut- il pas mieux, que M.
Guizot soit resté ministre, et que; Je trailédd .20 décembre ait
cessé de peser sur nous coKimo une.tnenace ? Ne vaudraU-iijias;
mieux aussi que M. Guizot'resUU ministre et que les déplorables
conventions de 1833 fussent révoquées? Eh bien d'après les dé-
clarations que nous fait ce matin le Journal des Débats, M". Gui-
zotn'a plus une raison de refuser do poursuivre cette révocation,
si la chambre lui. en impose le devoir l'Angleterre n'a pas une
raison de s'y opposer. Laissons- donc l'œuvre s'accomplir.
il n'y a qu'un cas dans .lequel nous comprendrions que la
question devint .ministérielle: ce serait celui où le vœu du pays
s'étant manifesté de nouveau, où l'opinion des chambres ayant
été de nouveau clairement «t énergiquement exprimée, le minis-
tère refuserait d'en subir les conditions. Dans ce -cas-là, nous
l'avons dit, la question est plus haute à nos yeux qu'un minis-
tère, queF qu'il soit, et nous comprendrions je renversement de
tous ceux qui refuseraient de se soumettre aux justes exigences
de la majorité.
Si l'on pouvait écarter de son esprit les graves préoccupations
que font naître les événemens qui se développent en Espagne,
on serait tenté de rire de l'attitude du National' en. face des ces
événemens, qui donnent de si cruels démentis à sa politique.
Hier, en l'absence de nouvelles, il osait accuser les insurgés de
Barcelone d'avoir obéi aux surexcitations du parti modéré et é-
côuté ses prédications insurrectionnelle! Aujourd'hui que Tes
nouvelles sont confirmées, qu'il est obligé da constater lui-même
« que "c'est le peuple en masse qui a triomphé et pris les armes
pour délivrer les républicains, » il fait des vœux pour le triom-
phe de la république espagnole, sans trop s'avancer, toutefois,
vu l'incertitude subsistant dans la situation.
Eii ce moment solennel, et pour concourir à lui épargner de
trop grandes contradictions, nous esgageons le National à relire
ses lettres de Bilbao, ces poétiques peintures du repos dont jouis-
sait la Péninsule, de la confiauco universelle, de l'adhésion una-
nime que le pouvoir du régent rencontrait, à l'entendre, dans
toute l'Espagne. Qu'il doit être dur pour lui de prévoir, comme
il le fait ce matin, la possibilité du soulèvement do toutes les
provinces espagnoles contre un gouvernement dont il vantait, il
y ahuit jours à peine, la force et la légitimité !y
Du reste, il paraît qu'aucun déboire ne lui manquera. Le Siè-
cle, qui avait jusqu'ici partagé ses illusions sur le compte d'Es-
partero, le Siècle se sépare de lui ce «latin dans les termes sui-
vans, qui contiennent une allusion évidente aux lettres de Bilbao
« Espartero, qui a triomphé heureusement de la conspiration de Ma-
drid, mais qui n'a pas' su depuis rallier le pays -et ennoblir son pou-
voir par de -grands services, parvicndra-t-il, cette fois encore, à étouf-
fer la rébellion? Le malheur de l'Espagne, c'est que depuis trente ans
ce sont toujours des partis qui sont aux prises, qui triomphent et qui
se renversent. Rien n'annonce, il faut bien lu dire, qu'elle soit encore,
en "possession d'un gouvernement --eapable d'assurer sa Ithsrlé ,et son
rtpos. »
'̃̃ NOUVELLES d'eSPAGSK.
Les journaux ministériels publient ce soir les nouvelles sui-
vantes
vantes: « Madrid, 2.0 novembre.
» Le président du conseil, après avoir donné connaissance au congrès
core bien vulgaire; il en résulta qu'il sortit du collège à seize ans.
C'était, si je me le rappelle bien, en l'an de grâce mil huit cent vingt-quatre.
Outre, ses études universitaires, deux choses avaient fortement pré-
occupé mon ami depuis l'âge de dix ans; l'une de ces deux choses, ou
plutôt de ces doux sciences, osons les appeler par leur nom, mon
ami est un savant. voilà le mot lâché; ma foi, tant-pis une de ces
deux sciences, dis-je, était la musique,. l'autre était la chimie.,
Aussi, à douze ans, mon ami était-il déjà un Beethoven en germe et
un Lavoisier'en herbe, passant tout le temps que lui laissaient ses étu-
des à composer des symphonies et à faire des expériences, tandis que
ses camarades jouaient à la balle, à la toupie ou au bouchon.
Cependant, lorsqu'il avait bien échelonne des rondes, des blanches,
des noires, des croches, des doubles ̃ crédits "et des triples croches sur
les cinq, marches de l'escalier chromatique, où ces dames ont l'habitude
de monter et de descendre; lorsqu'il avait, par la distillation, séparé
un liquide volatil quelconque, des substances plus fixés que lui, le com-
positeur futur, le chimiste à venir redevenait enfant car il fallait bien
que 'cette jeune ame laissât de temps en temps à la bête quelques. mo-
mens de récréation.. •
Alors un des amusemens favoris de la bête était de ranger en ordre
de bataille des soldats de plomb.
Nous connaissons tous ce plaisir stratégique, n'est-ce pas? Nous avons
tous été capitaines, colonels ou généraux de ces inoffensives armées.
Nous avons tous, avec des, canons en miniature chargés de cendrée
couché sur le parquet des bataillons d'infanterie et des escadrons de
cavalerie, qui attendaient Impassiblement la mort, l'arme au bras ou le
sabrera la main, et qui, phi's heureux que Us automates humains qu'on
appelle vulgairement de la chair à canon, et poétiquement des héros, se
relevaient cinq mkiutes après- pour retomber et se relever encore jus-
qu'à ce que l'heure du travail revenant, ils rentraient dans leurs lon-
'gueg boites de bois, où ils dormaient, plus paisibles; que Thémistocle,
attendant que la récréation prochaine amenât pour eux une autre Sala-
mine ;ou un nouvelle Mantinée, sans que les trophées de qui que ce fût
.troublassent leur sommeil,
Or, comme je l'ai dit, uno .des rores distractions que se permettait mon
ami, était le belliqueux plaisir de commander la manœuvre à soixante-
douze soldats. de plomi). Un jour, donc qu'il venait de faire exé uter à
des nouvelles arrivées de Barcelone, eri date du 6; annonce; que le ré-J
gerit partira domain pour celte ville, avec une escorto et trois ba-
taillons. Le congrès a voté, sur-le-champ, une adresse au rtgëntpour,
lui promettre son appui contre les révolutionnaires. YY
» «Madrid est tranquille.' • v ̃ ''̃̃'
̃'̃" ̃'̃ '̃ «'Barcelone, 10 novembre. Y.
1 ̃» Le quartier-général de Vah-Halen-est à Sari-Féliu, à deuxiheui'es de
Barcelone il a ses communications libres avec Mônljuicti. Y Y
» Lés hostilités sont suspendues aves la ville. » '̃' 'il
L' Impartial de Barcelphe* du 17 publie les détails suiyans sûr
les événemens dont cette villea été le théâtre .•
«Nous avons laissé, dans notre dernier numéro, dos eorps de mili-
ciens retranchés dans différentes rues, et la Hamblas. çhangéo en, tui vé-
ritàblo camp. Plusieurs coups de feu ont été tir^s pendaîit la nuit; lé 15,
vers les neuf heures du, niatin, le feu a commencé à la' l'Iateria (rue des
Ôrffeyres) et s'est p/opîigé dari3 prei-quç :tbiïle la ville. Dans la tue ,del-
Condo delAsalto,. la cavaloritî de la-lighe a fait une charge et* étérer.,
eue à coups de pierres- et à' coups da fusils partis drs maisons mèjiie. ;']
Elle. s'est vue obligée de battre en retraite arec perte, et de se retirer 'du
côté de la murailles de terre.-
« Le général Zurbano a ordonné de -piller la P)a,teria, ce qui a excité'
une'furour i'xlrô:ne à ce' point que les' habitons ont jeté des" meubles
sur la troupe, et une commode a tué le cheval quommluitle général.
L'armée s'est avancée aven peine par le couvent, de l'Enségnaiiza ei la
rue del Call mais elle a, dû enfin s'arrêter. A midi, l'ordre a été donné 'ï
à la -troupe- de se retirer dans, ses quartiers. Dans cette dernière rue, ? ;·
les femmes mèm: ont jeté ds l'eau bouillante par les croisées.
» A quatre heures au soir, le chef politique, et lés généraux Vaii" Ha-
len et Zurbano sont sortis 'dos Âtarazanas et se sont dirigés vers.ld cita-
délie et' la muraille de mèr; et, peu upros, les miliciens, postés dans'
le couvent de la Merced ont commencé à faire feu sur tous les soldais"
qui passaient par cette muraille. Sur ces entrefaites est .Arrivé lôbatail-
Ion de la milice nationale de Gracia, qui a escaladé la muraille de terré
par la porlede l'Angel. ̃:̃< • ̃ ̃ -s
» Les gardes nationaux de, la banlieue de Barcelone et de la xôte do ̃
l'est se sont assemblés en dehpiji, des murs, et se sont emparés cette
nuit du fort de Ro. La:trou|ie occ.ù pu seulement la citadelle, les. Atara-
zanas, le quartier d'artillerie et le château de Montjaic'u.,Lés' commu-1 J
nications sont interceptées entre ces points, et la troupe lie peut plu» se
procurer de vivre», •̃
» Toute la ville est sous les armes des. ibamnadeg ^ofit > été élevées
dans l'es rues, et des fossés y^ont, été creusés. Toute. la population est
disposée à faire, une résistance plus obstinée que celle quelle a faite
hier/ Y. '̃ "̃' Y '̃• ̃• J"-1'
» Le peuple a peu souffert'; mais la troupe' a fait de grandes pertes,
surtout en chefs. Selon quelques uns, le nomBre des morts' et des blèsr '•
séfi-s'élove à 700, parmi lesquels plusieurs ofïïiers Supérienn. -•
» On ne ]>eut que donner des éloges'- a .lu conduite des paysans, qui;
avec In même zèle qu'on déployait dans la lutte, sont venus au steours
des Musses et de ceux dont Ips forces étaient épuisées, L'état do la po-
pulation inspirait une véritable ho/ reur, la fusillade n'a pas. été inter-
rompue un seul instant, quelqu'ait été le rang des victimes,' et, les clo-
ches n'ont point cessé de sonner. C(i malin, une proclamation a été afr
déliée au coin des nies.. ̃ '̃
l- » A la suite de cette proclamation, il a été nommé une junte pôpulai-
re directrice, composée des personnes suivnntes Président, Juau Ma-
nuel Càrsy .conseillers, Fernando Abella,. AntotnVBrunet, Jàyiné Vidal
y Gual, Cenilo Garriga, itamou Cartro, Bv>rnado .Xiuxola^ JoséPcats
secrétaire, Jaime Giral. -̃̃
» Citoyen?, vaill.ns gardes nationaux, vous tous Catalans, l'heure est ar-
rviée ilo combattre les tyrans qui ont voulu nous courber bous un jojig do
fer. Je vous ai vus arec-un plaisir inexprimable vous imposer Us. plus grands •
pacritices pour sauver notre indépendance' nationale au péril de notre yiu.
Oui, je vous ai vus, animés du pltis grand entliousiâsme,- côtjrir braver le
l'eu de ceux qui, égarés par des bhejs aussi despotes que tyrans,, ont voulu1'
anéantir nos droits les ni n» sacré». Non, leur citiue'ne leur a pas '-inspiré de-
combattre cpnlre nous. Une main de" fer leur a seule imposé un ciimc aussi
infernal (m'aboaiiiiiiblc.
» Puisque vflus' avez 'nioritre que vous vouliez être libres, vous le serez,
malgré un gouvernement imbécile, qui'anéantit votre industrie, qui blesse
vos intérêts, et -qui finirait enDn par vous placer dans- la situation là plug
précaire cl la plus déplorable, dans la misère la plus dégradante. ̃
» Que votre seule devise 'soit de faire respecter le nom catalan qu'union
et fraternité soient parmi noua, et ne nous laissons pas égarer, mes frères,
par les paroles séductrices- de l'ambition radinée des Uns et la perfidie des
autres. Guidé par les intentions les plus pin'es, j'ai cru devoir m'adresser,
dans ce "moment, aux bataillont, à l'escadron,, aux sapeurs et à l'artillerie
de la milice nationale, alla qu'ils veuillent bien, par élection, nommer un
son armée les douze espaces d'ordres de bataille indiqués par Jomini',
depuis Tordre parallèle simple jusqu'à l'ordre en colonnes sur le centre
i et. sur une aile, en passant par l'ordre oblique simple, auquel Epâmi-
nondas dut la vic|oire de.Leuctres, et par l'ordre concave sur lé centre,.
auquel Ànnibal dut la victoire de Cannes; un jour, dis-je, qu'il avait, lui
aussi, gagné deux ou U ois batailles, une rêverie scientifique vint le sur-
j prendre au milieu de son triomphe guerrier, et ayant- avisé.sur la che-
minée une magnifique coupe d'argent aux armes de la famille,- l'idée lui
i vint de faire de ses soixante-douze soldats un seul lingot de plomb, afin,
sans doute, de peser philosophiquement et d'un seul coup, dans sa main'1
la cendre de six douzaines de héros, C'était, comme on le comprend
bien, une trop grande idée pour qu'elle ne reçût pas son exécution.
L'apprenti chimiste connaissait la différence de fusibilité des deux mé-
taux il ne douta donc pas, un instant de la réusçite de son expé-
rience, et plaçant la coupe sur un feu ardent, il y porta ses soixante-
douze soldats depuis le .tambour jusqu'au général. •" ̃.
Tout alla d'abord au gré de ses désirs les soldats fondirent sans dis-
tinction d'arme, sans aristocratie de grades, et l'expérimentateur s'ap-
prêtait déjàà tirer du feu, à l'aide des pincettes, le précieux récipient,
lorsqu'il s'aperçut, avec un étonnement profond, que le plomb filtrait
à travers l'argent En quelques secondes, l'armée fut dans, les cendres
jusqu'à sa dernièro goutte, laissant la coupe trouée comme un crible.
Il y avait dans cet événement inattendu deux choses graves la pre-
mière, c'était la dévastation' d'un objet précieux la seconde, tétait un
problème à résoudre. '̃' .̃̃,̃
Je me hâte de dire que mon ami ne se préoccupa de la dévastation de
l'objet précieux qu'en tant qu'elle se rattachait au problème. w
Ce problème était grave pour un enfant de douze ans. •̃̃ ;.J.
« Comment un métal, moins fusible qu'un autre métal, n'âvait-il pu
contenir ce métal en fusion ?» »
Mon ami. y pensa trois jours et trois nuits enfin', il arriva tout seul à
cette solution que le plomb, en^s'oxidant'à l'air, avait tout nalurelle-
ment percé la coupe, qui contenait cinq pour cent d'alliage.:
Mon, ami fut si content et si lier d'avoir trouvé cette solution qu'il
pensa que-ce n'était pas avoir payé trop cher une pareille expérienc»
de la perte d'une coupe de trois ou quatre cents francs.
D'ailleurs la coupe n'était pas tout à fait perdue elle valait encore
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Dans la discussion que soutient en ce moment \e Journal des
Dèb 'ts contre l'opposition au sujet'de la non ratification du traité
du 20 décembre, fl jr a un point sur lequel nous sommes de son
avis. Noui avons toujours pènsé.et toujours dit que l'affaire .du
droit de visite n'était pas une question' ministérielle, mais une
question nationale. Dans la dernière session, la majorité né s'est
séparée du ministère que-sur cette question •, en toute autre' oc-
casion, elle lai est restée fidèle, Que M.Guizot,, forcé, pour obéir
au vœu. des chambres, de refuser Ja ratification d'un traité qu'il
avait «igné, ^e «oit trouvé personnellement et comme néffqci.ar
te\ir,rdans une position délicate, £${£, est possible V; mais la.Fràn-
ce, niais la majorité dts chambres qui la rpprésente, ne devaient
rien à TEuïopiV pas môme le sacrifice du négociateur, et, pour,
noire compte, nous refuserons toujours et dans tous les cas aux
puissances étrangères le droit d'imposer à la France Vobligation
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Nous "approuvons donc que M..Guizot ait refusé la ratification
d'un traité, môme signé par lui, quand ce^ refus était exigé par
l'opinion et par les chambres nous approuvons que ce refus ait
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France et les puissances/Que l'on-félicite, M. Guizot d'avoiranie-
né l'Europe à reconnaître la puissance d'un voeu exprimé par les
chambres, à admcUre l'influence parlementaire dans là diploma-
tie générale, rien dé mieux mais ce grand pas fait avec succès
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vre qu'il a si bien commencée, et les motifs que donne le Jour- >
Mai des Débats des félicitations qu'il lui adresse montrent eux-
mêmes qu'il ne peut s'abstenir d'aller plus loin!
En effet, si M. Guizot a su faire comprendre À l'Europe la né-
cessité de reconnaître l'influence parlementaire dans la diploma-
tie » si l'Angleterre, Notamment, « a trouvé tout simple qu'il
» obéit au vœu de son pays et ne ratifiât pas un traite désan-
» prouve par les chambres, » l'Europe continuera de reconnaî-
tre l'influence parlementaire- dans la diplomatie, l'Angleterre ne
pourra refuser de trouver, tout simple que M. Guizot continue d'o-
béir au vœu de sou pays.1 Or, le vœu du pays est que les conven-
tions de 1833 soient révoquées, l'influence parlementaire s'est
exercée et s'exercera dans ce but., M. Guizot ee trouvera, donc
armé, pour demander la révocation pacifique, des conventions,
de tous les moyens qui l'ont aidé à obtenir la clôture pacifique
du protocole. Ce qu'il a fait il pourra donc le faire encore. Il ne
faut pour cela que deux choses d'abbrd que le vœu du pays
que nnfluencé parlementaire se manifestent et demandent de
nouveau; l'abolition desconventione,1 et en second, lieu, que M.
Guizof veuill& fortement et sincèrement obéir dênouveau à ce
vœu. Le passé facilite et.garantit l'ayenir..̃!
JVous allons plus loin et nous le prouverons il est
peûtrôtre plus facile à M. Guizot, s'il le' veut bien, d'accomplir
cette seconde partie de la tâche que la première. En demandant
la révocation des conventions il ne se trouvera plus en face
d'un traité qu'il aurait signé lui-même et,d'un autre côté, ce ne
sera plus à l'Europe tout entière qu'il aura affaire, ce ne' sera
plus aux gonvernemens absolus habitués fl ne compter qu'avec
eùx-memes, mais à l'Angleterre seule, à l'Angleterre constitu-
tionnelle et forcée de compter chaque jour elle-même avec les
vœux souverains dé l'opinion. Comment M. Guizot, que l'on fé-
licite d'avoir fait reconnaître par les gouvernemens absolus la
nécessité défaire entrer le vœu du pays dans les résolutions de
la diploinatie, ne pourrait-il pas faire reconnaître cette nécessité
à l'Angleterre? Gomment le ministre qui a su obtenir l'annula-
tion d'un traité qu-'il avait négocié et signé lui-même, serait-il
embarrassé de faire annuler des conventions contre lesquelles
s'élèvent les mêmes principes et à la négociation desquelles il n'a
point pris part ?
Que faut-il donc pour que la France obtienne la satisfaction
qui lui est due? Il faut d'abord laisser là toutes les considéra-
tions de parti et de personnes qu'invoque en ce moment une op-
poation moins soucieuse de l'abolition définitive du droit de vi-
FEUILLETON DE LA PRESSE. 24 NOVEMBRE.
UN ALCODHISTE r
AU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE.
';̃̃̃ .-Y "̃ I. îi'ArcUinaiç. ̃
J'ai un ami dont le noih est, devenu, depuis six ou huit ans, côjèbré
de deux fatons différentes et bien opposées; cependant, pour le moment
je ne l'appellerai, si vous, le voulez bien, que mon ami.
Je vais vous raconter son histoire. ̃ •
Mon ami est d'origine allemande, mais sa -famille habite depuis trois
cents ans la ïrance.'Sous Charles, Ys son aïeul maternel to nbait près de
Beaumanoir au combat des Trente; sous Henri II, son aïeul paternel
conduisait, des bords du.Rhin a Paris une compagnie de cinq centslan-
ces aussi mon ami porte-t-il: au-dessus de ses arpies.qui sont d'azur,
à trois fusées d'or rangées en fasce. un casque d'argent grillé d'orv ee
qui n'appartient qu'aux généraux d'armée, aux chefs de compagnie, aux
gouverneurs de provinces et aux marquis. Je consigne ce fait attendu
que mon ami étant vicomte, on pourrait s'étonner de cette anomalie
îiéraldique qui, grâce, à cet éclaircissement, se trouve naturellement
expliquée. Y "̃ • /̃:
Quoique mon ami, comme on;. le voit, eut pu faire haut la main sea«
preuves de 1399, et, qu'à'celte époque il sût pu, en sa qualité de fils uni-
que compter s»r une soixantaine de mille livres de rentes, ce qui est
fort' iôii par le temps qui court, il fut mis au collège comme s'il n'eût été
que le fila .d'un simple bourgeois ou d'un rôi' constitutionnel. Peut-être
devrais-je cacher cette circonstance^ qui lui fera vraisemblablement du
tort près de quelques maisons .aristocratiques du faubourg Saint-
Germain mais, en ma qualité d'historien,, je me dois avant tout à la
vérité, historien venant, "comme chacun sait, de hislor, et histor voulant
iiiroJéinuin. ̃ -̃•̃ ̃̃.•'̃'̃̃
Or, fai été à peu, près témoin de toutes les choses que je vais racon-
»«!•- Jo lève donc la'main, et je jure tte dire la vérité, toute la vérité,
rîe
M«n ami lit d'excellentes études, re qui, comme on le voit, était- en-
site .que du renversement du: ministère. 11 faut ensuite, qu'à l'ou-
verture des chambres, le vœu du pays pour la révocation des
conventions se manifeste de nouveau avec cette énergie et cette
unanimité qui lui' donnèrent l'an dernier tant de puissance il
faut enfin que M. Guizot se décide à faire ce qu'il a fait déjà à
obéir au vœu, du pays, et à le faire reconnaître dans les conseils
de la diplomatie, et l'œuvre s'accomplira facilement..
i Que l'on veuille bien nous croire!, là, là seulement est. le suc-
cès. Assez d'autres occasions s'offriront de débattre la ques-
tion ministérielle" qui peut diviser si profondement les partis.Sur
ce terrain national soyons encore une fois unanimes, élevons-
nous au-dessus\de nos petites querelles intérieures. Nous le de-
mandons à tous les hommes de bonne foi, à quelque'nuance
ii'ôpinion qu'ils appartiennent, ne vaut- il pas mieux, que M.
Guizot soit resté ministre, et que; Je trailédd .20 décembre ait
cessé de peser sur nous coKimo une.tnenace ? Ne vaudraU-iijias;
mieux aussi que M. Guizot'resUU ministre et que les déplorables
conventions de 1833 fussent révoquées? Eh bien d'après les dé-
clarations que nous fait ce matin le Journal des Débats, M". Gui-
zotn'a plus une raison de refuser do poursuivre cette révocation,
si la chambre lui. en impose le devoir l'Angleterre n'a pas une
raison de s'y opposer. Laissons- donc l'œuvre s'accomplir.
il n'y a qu'un cas dans .lequel nous comprendrions que la
question devint .ministérielle: ce serait celui où le vœu du pays
s'étant manifesté de nouveau, où l'opinion des chambres ayant
été de nouveau clairement «t énergiquement exprimée, le minis-
tère refuserait d'en subir les conditions. Dans ce -cas-là, nous
l'avons dit, la question est plus haute à nos yeux qu'un minis-
tère, queF qu'il soit, et nous comprendrions je renversement de
tous ceux qui refuseraient de se soumettre aux justes exigences
de la majorité.
Si l'on pouvait écarter de son esprit les graves préoccupations
que font naître les événemens qui se développent en Espagne,
on serait tenté de rire de l'attitude du National' en. face des ces
événemens, qui donnent de si cruels démentis à sa politique.
Hier, en l'absence de nouvelles, il osait accuser les insurgés de
Barcelone d'avoir obéi aux surexcitations du parti modéré et é-
côuté ses prédications insurrectionnelle! Aujourd'hui que Tes
nouvelles sont confirmées, qu'il est obligé da constater lui-même
« que "c'est le peuple en masse qui a triomphé et pris les armes
pour délivrer les républicains, » il fait des vœux pour le triom-
phe de la république espagnole, sans trop s'avancer, toutefois,
vu l'incertitude subsistant dans la situation.
Eii ce moment solennel, et pour concourir à lui épargner de
trop grandes contradictions, nous esgageons le National à relire
ses lettres de Bilbao, ces poétiques peintures du repos dont jouis-
sait la Péninsule, de la confiauco universelle, de l'adhésion una-
nime que le pouvoir du régent rencontrait, à l'entendre, dans
toute l'Espagne. Qu'il doit être dur pour lui de prévoir, comme
il le fait ce matin, la possibilité du soulèvement do toutes les
provinces espagnoles contre un gouvernement dont il vantait, il
y ahuit jours à peine, la force et la légitimité !y
Du reste, il paraît qu'aucun déboire ne lui manquera. Le Siè-
cle, qui avait jusqu'ici partagé ses illusions sur le compte d'Es-
partero, le Siècle se sépare de lui ce «latin dans les termes sui-
vans, qui contiennent une allusion évidente aux lettres de Bilbao
« Espartero, qui a triomphé heureusement de la conspiration de Ma-
drid, mais qui n'a pas' su depuis rallier le pays -et ennoblir son pou-
voir par de -grands services, parvicndra-t-il, cette fois encore, à étouf-
fer la rébellion? Le malheur de l'Espagne, c'est que depuis trente ans
ce sont toujours des partis qui sont aux prises, qui triomphent et qui
se renversent. Rien n'annonce, il faut bien lu dire, qu'elle soit encore,
en "possession d'un gouvernement --eapable d'assurer sa Ithsrlé ,et son
rtpos. »
'̃̃ NOUVELLES d'eSPAGSK.
Les journaux ministériels publient ce soir les nouvelles sui-
vantes
vantes: « Madrid, 2.0 novembre.
» Le président du conseil, après avoir donné connaissance au congrès
core bien vulgaire; il en résulta qu'il sortit du collège à seize ans.
C'était, si je me le rappelle bien, en l'an de grâce mil huit cent vingt-quatre.
Outre, ses études universitaires, deux choses avaient fortement pré-
occupé mon ami depuis l'âge de dix ans; l'une de ces deux choses, ou
plutôt de ces doux sciences, osons les appeler par leur nom, mon
ami est un savant. voilà le mot lâché; ma foi, tant-pis une de ces
deux sciences, dis-je, était la musique,. l'autre était la chimie.,
Aussi, à douze ans, mon ami était-il déjà un Beethoven en germe et
un Lavoisier'en herbe, passant tout le temps que lui laissaient ses étu-
des à composer des symphonies et à faire des expériences, tandis que
ses camarades jouaient à la balle, à la toupie ou au bouchon.
Cependant, lorsqu'il avait bien échelonne des rondes, des blanches,
des noires, des croches, des doubles ̃ crédits "et des triples croches sur
les cinq, marches de l'escalier chromatique, où ces dames ont l'habitude
de monter et de descendre; lorsqu'il avait, par la distillation, séparé
un liquide volatil quelconque, des substances plus fixés que lui, le com-
positeur futur, le chimiste à venir redevenait enfant car il fallait bien
que 'cette jeune ame laissât de temps en temps à la bête quelques. mo-
mens de récréation.. •
Alors un des amusemens favoris de la bête était de ranger en ordre
de bataille des soldats de plomb.
Nous connaissons tous ce plaisir stratégique, n'est-ce pas? Nous avons
tous été capitaines, colonels ou généraux de ces inoffensives armées.
Nous avons tous, avec des, canons en miniature chargés de cendrée
couché sur le parquet des bataillons d'infanterie et des escadrons de
cavalerie, qui attendaient Impassiblement la mort, l'arme au bras ou le
sabrera la main, et qui, phi's heureux que Us automates humains qu'on
appelle vulgairement de la chair à canon, et poétiquement des héros, se
relevaient cinq mkiutes après- pour retomber et se relever encore jus-
qu'à ce que l'heure du travail revenant, ils rentraient dans leurs lon-
'gueg boites de bois, où ils dormaient, plus paisibles; que Thémistocle,
attendant que la récréation prochaine amenât pour eux une autre Sala-
mine ;ou un nouvelle Mantinée, sans que les trophées de qui que ce fût
.troublassent leur sommeil,
Or, comme je l'ai dit, uno .des rores distractions que se permettait mon
ami, était le belliqueux plaisir de commander la manœuvre à soixante-
douze soldats. de plomi). Un jour, donc qu'il venait de faire exé uter à
des nouvelles arrivées de Barcelone, eri date du 6; annonce; que le ré-J
gerit partira domain pour celte ville, avec une escorto et trois ba-
taillons. Le congrès a voté, sur-le-champ, une adresse au rtgëntpour,
lui promettre son appui contre les révolutionnaires. YY
» «Madrid est tranquille.' • v ̃ ''̃̃'
̃'̃" ̃'̃ '̃ «'Barcelone, 10 novembre. Y.
1 ̃» Le quartier-général de Vah-Halen-est à Sari-Féliu, à deuxiheui'es de
Barcelone il a ses communications libres avec Mônljuicti. Y Y
» Lés hostilités sont suspendues aves la ville. » '̃' 'il
L' Impartial de Barcelphe* du 17 publie les détails suiyans sûr
les événemens dont cette villea été le théâtre .•
«Nous avons laissé, dans notre dernier numéro, dos eorps de mili-
ciens retranchés dans différentes rues, et la Hamblas. çhangéo en, tui vé-
ritàblo camp. Plusieurs coups de feu ont été tir^s pendaîit la nuit; lé 15,
vers les neuf heures du, niatin, le feu a commencé à la' l'Iateria (rue des
Ôrffeyres) et s'est p/opîigé dari3 prei-quç :tbiïle la ville. Dans la tue ,del-
Condo delAsalto,. la cavaloritî de la-lighe a fait une charge et* étérer.,
eue à coups de pierres- et à' coups da fusils partis drs maisons mèjiie. ;']
Elle. s'est vue obligée de battre en retraite arec perte, et de se retirer 'du
côté de la murailles de terre.-
« Le général Zurbano a ordonné de -piller la P)a,teria, ce qui a excité'
une'furour i'xlrô:ne à ce' point que les' habitons ont jeté des" meubles
sur la troupe, et une commode a tué le cheval quommluitle général.
L'armée s'est avancée aven peine par le couvent, de l'Enségnaiiza ei la
rue del Call mais elle a, dû enfin s'arrêter. A midi, l'ordre a été donné 'ï
à la -troupe- de se retirer dans, ses quartiers. Dans cette dernière rue, ? ;·
les femmes mèm: ont jeté ds l'eau bouillante par les croisées.
» A quatre heures au soir, le chef politique, et lés généraux Vaii" Ha-
len et Zurbano sont sortis 'dos Âtarazanas et se sont dirigés vers.ld cita-
délie et' la muraille de mèr; et, peu upros, les miliciens, postés dans'
le couvent de la Merced ont commencé à faire feu sur tous les soldais"
qui passaient par cette muraille. Sur ces entrefaites est .Arrivé lôbatail-
Ion de la milice nationale de Gracia, qui a escaladé la muraille de terré
par la porlede l'Angel. ̃:̃< • ̃ ̃ -s
» Les gardes nationaux de, la banlieue de Barcelone et de la xôte do ̃
l'est se sont assemblés en dehpiji, des murs, et se sont emparés cette
nuit du fort de Ro. La:trou|ie occ.ù pu seulement la citadelle, les. Atara-
zanas, le quartier d'artillerie et le château de Montjaic'u.,Lés' commu-1 J
nications sont interceptées entre ces points, et la troupe lie peut plu» se
procurer de vivre», •̃
» Toute la ville est sous les armes des. ibamnadeg ^ofit > été élevées
dans l'es rues, et des fossés y^ont, été creusés. Toute. la population est
disposée à faire, une résistance plus obstinée que celle quelle a faite
hier/ Y. '̃ "̃' Y '̃• ̃• J"-1'
» Le peuple a peu souffert'; mais la troupe' a fait de grandes pertes,
surtout en chefs. Selon quelques uns, le nomBre des morts' et des blèsr '•
séfi-s'élove à 700, parmi lesquels plusieurs ofïïiers Supérienn. -•
» On ne ]>eut que donner des éloges'- a .lu conduite des paysans, qui;
avec In même zèle qu'on déployait dans la lutte, sont venus au steours
des Musses et de ceux dont Ips forces étaient épuisées, L'état do la po-
pulation inspirait une véritable ho/ reur, la fusillade n'a pas. été inter-
rompue un seul instant, quelqu'ait été le rang des victimes,' et, les clo-
ches n'ont point cessé de sonner. C(i malin, une proclamation a été afr
déliée au coin des nies.. ̃ '̃
l- » A la suite de cette proclamation, il a été nommé une junte pôpulai-
re directrice, composée des personnes suivnntes Président, Juau Ma-
nuel Càrsy .conseillers, Fernando Abella,. AntotnVBrunet, Jàyiné Vidal
y Gual, Cenilo Garriga, itamou Cartro, Bv>rnado .Xiuxola^ JoséPcats
secrétaire, Jaime Giral. -̃̃
» Citoyen?, vaill.ns gardes nationaux, vous tous Catalans, l'heure est ar-
rviée ilo combattre les tyrans qui ont voulu nous courber bous un jojig do
fer. Je vous ai vus arec-un plaisir inexprimable vous imposer Us. plus grands •
pacritices pour sauver notre indépendance' nationale au péril de notre yiu.
Oui, je vous ai vus, animés du pltis grand entliousiâsme,- côtjrir braver le
l'eu de ceux qui, égarés par des bhejs aussi despotes que tyrans,, ont voulu1'
anéantir nos droits les ni n» sacré». Non, leur citiue'ne leur a pas '-inspiré de-
combattre cpnlre nous. Une main de" fer leur a seule imposé un ciimc aussi
infernal (m'aboaiiiiiiblc.
» Puisque vflus' avez 'nioritre que vous vouliez être libres, vous le serez,
malgré un gouvernement imbécile, qui'anéantit votre industrie, qui blesse
vos intérêts, et -qui finirait enDn par vous placer dans- la situation là plug
précaire cl la plus déplorable, dans la misère la plus dégradante. ̃
» Que votre seule devise 'soit de faire respecter le nom catalan qu'union
et fraternité soient parmi noua, et ne nous laissons pas égarer, mes frères,
par les paroles séductrices- de l'ambition radinée des Uns et la perfidie des
autres. Guidé par les intentions les plus pin'es, j'ai cru devoir m'adresser,
dans ce "moment, aux bataillont, à l'escadron,, aux sapeurs et à l'artillerie
de la milice nationale, alla qu'ils veuillent bien, par élection, nommer un
son armée les douze espaces d'ordres de bataille indiqués par Jomini',
depuis Tordre parallèle simple jusqu'à l'ordre en colonnes sur le centre
i et. sur une aile, en passant par l'ordre oblique simple, auquel Epâmi-
nondas dut la vic|oire de.Leuctres, et par l'ordre concave sur lé centre,.
auquel Ànnibal dut la victoire de Cannes; un jour, dis-je, qu'il avait, lui
aussi, gagné deux ou U ois batailles, une rêverie scientifique vint le sur-
j prendre au milieu de son triomphe guerrier, et ayant- avisé.sur la che-
minée une magnifique coupe d'argent aux armes de la famille,- l'idée lui
i vint de faire de ses soixante-douze soldats un seul lingot de plomb, afin,
sans doute, de peser philosophiquement et d'un seul coup, dans sa main'1
la cendre de six douzaines de héros, C'était, comme on le comprend
bien, une trop grande idée pour qu'elle ne reçût pas son exécution.
L'apprenti chimiste connaissait la différence de fusibilité des deux mé-
taux il ne douta donc pas, un instant de la réusçite de son expé-
rience, et plaçant la coupe sur un feu ardent, il y porta ses soixante-
douze soldats depuis le .tambour jusqu'au général. •" ̃.
Tout alla d'abord au gré de ses désirs les soldats fondirent sans dis-
tinction d'arme, sans aristocratie de grades, et l'expérimentateur s'ap-
prêtait déjàà tirer du feu, à l'aide des pincettes, le précieux récipient,
lorsqu'il s'aperçut, avec un étonnement profond, que le plomb filtrait
à travers l'argent En quelques secondes, l'armée fut dans, les cendres
jusqu'à sa dernièro goutte, laissant la coupe trouée comme un crible.
Il y avait dans cet événement inattendu deux choses graves la pre-
mière, c'était la dévastation' d'un objet précieux la seconde, tétait un
problème à résoudre. '̃' .̃̃,̃
Je me hâte de dire que mon ami ne se préoccupa de la dévastation de
l'objet précieux qu'en tant qu'elle se rattachait au problème. w
Ce problème était grave pour un enfant de douze ans. •̃̃ ;.J.
« Comment un métal, moins fusible qu'un autre métal, n'âvait-il pu
contenir ce métal en fusion ?» »
Mon ami. y pensa trois jours et trois nuits enfin', il arriva tout seul à
cette solution que le plomb, en^s'oxidant'à l'air, avait tout nalurelle-
ment percé la coupe, qui contenait cinq pour cent d'alliage.:
Mon, ami fut si content et si lier d'avoir trouvé cette solution qu'il
pensa que-ce n'était pas avoir payé trop cher une pareille expérienc»
de la perte d'une coupe de trois ou quatre cents francs.
D'ailleurs la coupe n'était pas tout à fait perdue elle valait encore
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