Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1841-03-17
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 mars 1841 17 mars 1841
Description : 1841/03/17. 1841/03/17.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k428423j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
MerorctH H m~rxJ~t~
Édition PfM~is.
Ï2 tràncs par trimest!
A.BOHNE
I~I
On M. 4
on an. 4a fç~Trola moip: f~
Stxmots M junmets.t
Lct abonnemens datent d~s~~
t"eti6dumob.
tNSERTtONa
UgMdérëcïâme.
ToutM tes tettresdotventttrs
aBïaMhtes.
ToatM tM commnmcatîoM et r6c!ama6dndosent être adreMéM a M. EMILE DE GiRARDïN.
Toutes les communications rdativM à ta rédaction du feuilleton et a Fad-
ministration du journal doivent être adreMeef à M. DUJAMER.
BmreaM ï Btme Saimt-Cte~rges, 1 e, à Paris.
Paris, tC mars.
La chambre des pairs a entendu aujourd'hui la lecture du rapport
de M. Mounier sur tes fortincations de Pa.'is. Elle a prêté à cettelec-
ture une attention qui ne s'est pas un instant lassée, malgré l'immense
étendue du travail de M. le baron Mounier. Le consciencieux rappor-
teur s'est attaché à rendre un compte Sdele des longs débats qui ont
eu lieu dans le sein dé la commission, et à motiver l'opinion qui a fini
par prévaloir. A cet égard, son œuvre est complète et mérite les
plus grands éloges. Nous la jugeons avec beaucoup de désintéresse-
ment. puisque nos convictions, on lésait, s'opposent au principe mê-
me de la fortincation de Paris. Mais, pour ceu~ qui admettent ce prin-
cipe,–et dans la chambre des pairs comm~dans la chambre des
députés, c'est, nous devons le reconnaître, la grande majorité, il
est incontestable que le système de la commission est préférable à ce-
lui du projet de loi.
Ce système a d'abord l'avantage de s'appuyer sur l'expérience des 's
gens de l'art. H est en enet formulé d'après les avis de la com-
mission de défense de 1836, avis qui n'ont été rendus qu~après les
< discussions les plus approfondies. Le système du projet de loi, au
contraire, est une improvisation des grands hommes de guerre du
1" mars. M. Mounier nous a appris aujourd'hui que M. le ministre
de la guerre, interrogé dans la commission sur la question de savoir
si la contbihaison mixte du projet de loi portait le cachet des hom-
mes spéciaux auxquels l'examen de cette grande question avait été
déféré, a dû répondre, pour rester dans le vrai, qu'aucun document
ofnciel émané de la commission de défense n'avait autorisé le dernier
ministère à fondre dans un même plan ses forts détachés et sa mons-
trueuse enceinte hérissée de créneaux et de bastions. M. Thiers,
pressé sur ce point par M.Passy dans la chambre des députés, avait
dissimulé ce fait avec son aplomb ordinaire: II reste donc bien avéré
que l'enceinte continue n'a été imaginée que pour masquer la pali-
nodie qu'on demandait à la gauche c'est, qu'on nous passe la com-
paraison, une sorte de paravent parlementaire derrière lequel l'op-
position de 1833 pouvait changer de costume sans trop exposer sa
pudeur., Un motif de cette nature a pu avoir quelque force dans la
chambré des députés; mais la chambre des pairs n'a pas à se préoc-
cuper des mêmes nécessités. Elle ne compte heureusement dans son
sein aucun parti qui ait besoin de pareils ménagemens. Première rai-
son pour qu'elle repousse un projet d'enceinte continue que la
science militaire n'a jamais recommandé.
Mais cette raison n'est pas la seule. L'amendement de la commis-
sion réalise, une économie considérable, M millions. &7 millions,
cela vaut la peine qu'on y regarde de près à une époque où notre
dette s'est rapidement accrue d'un milliard, et où nos budgets ne se
balancent plus que par d'énormes déficits. M. le baron Mounier a
très bien fait observer que ces 47 millions, judicieusement employés
dans des entreprises d'utilité publique, à la confection ou à l'achè-
vement de nos canaux et de nos chemins de fer, féconderaient en peu
de temps toutes les sources de la richesse publique, et permettraient de
rétablir l'ordre dans nos finances tout en décuplant le bien-être des
populations. Et ce double avantage n'empêcherait pas, remarquez-le
bien, que ceux qui attachent de l'importance à la forùtication de Pa-
ris n'obtinssent le résultat qu'ils se proposent. Au contraire, M. le'
baron Mounier~a péremptoirement démontré dans son rapport que le
système adopte par la commission atteint le but plus sûrement que
l'autre système, et n'entraîne ni lesinconvéniens ni les dangers que
ies partisans de celui-c: sont eux-mêmes obligés de reconnaître.
Nous ne nous proposons pas ce soir d'analyser d'une manière com-
plète le rapport de M. Mounier. Ce travail soulève une foule de ques-
tions qui veulent toutes être examinées à part et en détail. Nous n'avons
voulu qu'en exposer succinctement l'esprit et les conclusions. Com-
NEMMJETFOIW MS t~A PRESSE
t]N CHAPITRE
DE LA VÉRtTABLE H!STO)RE DE NAZARtLLE W.
On dit à Nazarille qu'il 'ferait mieux ses affaires à ta ville prochaine
dont les habitans aimaient beaucoup la comédie, et là dessus il se mit en
route, par une belle matinée, avec son camarade Pelloquin qui portait les
bagages, c'est-à-dire quelques guenilles pailletées et deux vieilles rapières
tout emoussées, épointées, ébréchées, qui servaient dans les rôles tragi-
ques. Ce pauvre Pelloquin en était presque toujours chargé il était
bien entendu qu'ils se retaieratent d'heure en heure, mais quand venait
!etourdeNazariUe,ilouvraitson sac aux histoires, et il en contait de si
longues et de si pressées, il les enchaînait avec tant dezèie et de fécon-
dité,-que son camarade marchait vaittamment trois ou quatre heures, te
paquet sur l'épaule, sans y songer, en sorte que c'était encore tout profit
pourlunetpourl'autre.
Quand par malheur PeUoquin se ravisait, il s'arrêtait outré, frappait
duptedets'écriait:
–Holà! Qu'est-ce?–Et te paquet?–Ne l'as-tu point? –Si fait,
je l'ai, reprenait Pelloquin rongeant son frein mais depuis quand?- Tu
ne dis mot. Je ne dis mot, je le crois, tu parles toujours. Franche-
ment, l'as-tu beaucoup senti? –Parbleu tu m'empêches d'y songer.
De quoi te plains-tu donc, c'est comme si tu ne l'avais pas. 0
D.'autres fois NazariDe, au bout de très longtemps, feignait de se raviser
le premier, interrompait, son récit, reprenait les hardes de lui-même par
raïhnement d'artifice, et PeUoquin était encore obligé de lui savoir gré de
cettepetitegénérosité.
Ils arrivèrent à travers bois le long d'un mur qui semblait enfermer un
domaine considérable. II y avait des grilles percées d'espace en espace, et
l'on apercevait par là les plus jolis points de vue d'unparc anglais de vertes
pelouses bien grasses où serpentaient des allées bien sablées et bien ratissées;
et de grands massifs d'arbres rares ingénieusement groupés et tout semés de
berceaux, de kiosques, de cascades et de statues. En outre, sauf le mur
qui bornait la vue d'un côté, l'endroit où ils marchaient était d'une fraî-
cheur délicieuse; le petit chemin, à peine frayé entre les arbres et la mu-
raille, était plein d'herbes et de fleurs sauvages encore baignées de rosée;
à gauche s'étendait sur un terrain agréablement inégal, une prairie plantée
d arbres beaux et grands, mais point trop fourrés, et qui laissaient tomber
(1) Cet article étant )a propriété exclusive la freMe, la reproduction pourra
en être faite, MtM OMCtftt ~mentent de ~ro!t d'auteur OM de premier éditeur,
dans les journaux qui ont obtenu de nous l'autorisation spéciale de reimprimer
nos femttetons. Toute reproduction dans les journaux qui n'ont point'demandé
et obtenu cette autensation sera rigoureusement poursuivie comme contrefaçon.
me document parlementaire, le rapport de M. Meunier est sans con-
tredit supérieur à celui de M, Thiers; il atteste une étude plus sérieuse
et plus impartiale de la matière il est nourri de considérations plus
saines et plus élevées. Chose digne de remarque la pairie, que tant
de gens nous représentent comme une institution du passé égarée au
milieu de la société nouvelle, la pairie, disons-nous, s'y. montre beau-
coup plus intelligente que la chambre élective des véritables tendan-
ces et des véritables besoins de cette société devant laquelle on la ca-
iomnie. Comparez le langage de M. Meunier et celui de M. Thiers;
et puis, si vous êtes sincères, vous nous direz de quel côté est l'ana-
chronisme. Nous ignorons, pour notre compte, quel parti prendra en
définitive la noble chambre de puissantes influences l'obsèdent; de
tous côtés on rallie !es dévoûmens faciles; sous toutes les formes, on
s'enorce de l'intéresser au succès du projet de loi. Nous ne
nous dissimulons pas que toutes ces causes réunies sont peut-
être de nature à faire contrepoids aux tiages et nobles instincts qui
animent sa majorité. Mais, quel qucTSoitIe résultat, les hommes qui
ont usé de leur influence pour corriger cette loi funeste, auront bien
mérité du pays qui leur en gardera un souvenir et une reconnais-
sance durables.
Tout annonce, au surplus, que si les partisans du projet rempor-
tent, leur victoire sera chèrement achetée. Aujourd'hui, après !a lec-
ture du rapport, le bureau des secrétaires a été littéralement pris.
d'assaut, tant étaient grands le concours et l'empressement des mem-
bres qui voulaient se faire inscrire pour parler de cette solennelle
discussion. De hautes et utiles vérités seront dites au pays. Prépa-
rons-nous les recueillir.
Trois bureaux de la chambre des députés ont autorisé aujourd'hui
la lecture de la proposition de MM. Mauguin et Pagès (de l'Ariège).
Six bureaux l'ont repoussée. En conséquence, aux termes du règle-
ment, la lecture est autorisée.
Voici les termes de cette proposition: `
L'article 94 de la loi du 19 avril 1831, sur les élections, 'sera ainsi mo-
difié
U y a incompatibitité entre tes fonctions de députés et celles de préfets et
de sous-préfets, receveurs-généraux et receveurs particuliers des finances,
payeurs, onfciers-généraux et supérieurs des armées de terre et de méren acti-
vité de service magistrats remplissant les fonctions de ministère public près les
cours royales et les tribunaux, chefs de division et de bureau dans les divers mi-
nistères.
Nut fonctionnaire satané ne pourra être élu député par le collège électoral
d'un arrondissement compris en tout ou partie dans le ressort de ses fonctions.
Sont exceptés les ministres, sous-secrétaires d'état, secrétaires-généraux des
ministères, directeurs-généraux, les membres de ta Cour de cassation, de la cour
des comptes, et tes eonseitters-d'état:
'Si, par démission ou autrement, les fonctionnaires ci-dessus quittaient
leur emploi, ils ne seraient étigibtes dans tes ressorts où its ont exercé leurs
fonctions qu'après un délai de six mois, dater du jour de la cessation de leurs
fonctions.
La chambre, après avoir entendu lecture de la proposition, aura à
se prononcer sur la prise en considération. Dans le cas de l'amrma-
tive, elle serait renvoyée àFexamen d'une commission qui Fétudierait
et ferait mi rapport. Puis, une discussion publique déciderait dêimi-
tivement de son sort dans ce premier degré de juridiction parlemen-
taire. ~près quoi, la chambre des pairs aurait à l'examiner et à la
discuter à son tonr. Il
Comme on le voit, les épreuves que cette proposition doit traverser
sont nombreuses. Nous aurons donc toutie temps de l'examiner. `
Voici ce qu'on lit aujourd'hui dans le Cc~MCH~ ~MCM~e)'
à propos du départ de M. le comte Van Rartig, attaché à l'ambas-
sade autrichienne, qui a quitté Paris le 12 au soir avec des dépêches
deM.lecomted'Appony:
par places, au milieu des ombrages, des flots de soleil sur le gazon dont
les brins drus et étincelans semblaient pénétres de lumière'. On n'entendait
avec le pas des voyageurs dans les herbes que le babillage étouffé des oi-
seaux cachés sous les branches, et ce bourdonnement d'insectes des
chaudes après midi dans les solitudes de la campagne.
Nazarille, tout en pestant contre le mur qui était d'une longueur ex-
trême, s~arrêtait à chaque grille, contemplait en soupirant la magninque
propriété, et amusait son camarade des lieux communs qui se débitent
en pareille rencontre. Il lui demandait ce qu'il ferait s'il était le maître
de cette terre, s'il la vendrait, s'il l'habiterait, et que, pour lui, il ne se-
rait content que lorsqu'il en aurait une dans ce goût, pour y donner le
vivre et le couvert à son bon et vieil ami Pelloquin, et qu'il ne désespé-
rait pas de la gagner. A quoi l'autre répondait que ce ne serait pas ap-
paremment en. jouant la comédie,comme dans le bourg qu'ils venaient de
quitter, où ils n'avaient gagné que cinquante sous de dettes en bouts de
chandelle, quelques coups de poing de l'aubergiste et une bonne invita-
tion de vider le pays~ sur-le-champ, sous peine de la geôle.
–A propos, dit Nazarille; qu'avons-nous à déjeuner?
Il fouilla dans sa poche et en retira deux croÛK's de pain et un mor-
ceau de fromage, le tout saupoudré de miettes et de poussière.
En attendant le château, dit Pelloquin avec un geste plein de com-
ponction,,voici donc notre déjeuner? 9
Il y avait en cet endroit un joli pavillon rustique, et un ruisseau fort
clair qui s'échappait par'dessous la grille, parmi l'herbe humide et verte,
après avoir fait mille tours dans le parc et nourri,'chemin faisant, bassins,
fontaines et cascatelles..
–Tiens, mon ami, dit Nazarille, asseyons-nous ici. Figure-toi que ce
parc t'appartient, que ce fromage est une purée de bisques, que ce ruis-
seau roule du vin d'Espagne, et te voilà plus heureux que le maître du
logis.
Pelloquinjeta son paquet, et Nazarille s'assit en soufflant comme s'il
l'eut porté. Ils mangèrent leurs croûtes, ce qui fut fait en quelques bou-
chees, après quoi ils allèrent boire de cette eau claire qui gazouillait si
joliment à leurs pieds. Comme ils s'y rafraîchissaient les mains et le vi-
sage pour se .remettre en route plus gaillards et plus frais, ils entendirent
de l'autre côté du mur des éclats de voix et des femmes qui riaient
entre elles.'
–Qu'est cela, dit Nazarille?
Ils s'approchent et ils voient à travers les arbres une charmante com-
pagnie de dames en néglige de campagne qui coura!ent,'jasaient, folâ-
traient sur la pelouse, et qui s'approchaient, tout en jouant, du pavillon.
Nazarille, d'un coup de main, secoua les bribes qui étaient tombées sur sa
veste, et rajusta ses cheveux, car il était naturellement chatouilleux avec
le beau sexe.
i -Ce sont les dames de la maison, dit Pelloquin.
–Voilà:où les traits de la fortune me trouvent sans armes, ditNazarille,
et me pénètrent, comme au défaut de la cuirasse, par tous les trous de
.Nous croyons pouvoir amrmer que ces dépêches ont rapport aux entretiens
qui ont eu lieu ces jours derniers entre M. Guizot et les ambassadeurs des puis-
sances intéressées dans la conférence de Londres au sujet des protestations de
Mehemet-Ali contre les dures conditions du firman de la Porte. Les représen-
tans de ces puissances ont informe M. Guizot que, quant au droit réclamé par
le sultan pour ta.nomination des omcters supérieurs de t'armée d'Egypte, il re-
gardait cette question comme une afTaire d'administration intérieure, dans la-
quelle ils ne pouvaient s'immiscer d'après le traite du lo juillet.
En ce~qui concerne le principe de l'hérédité directe au pachalich, M.d'Ap-
pony, après s'être entendu avec ses coHégues, a déclaré à M. Guizot que cette
condition ayant formé la base des conférences et du traité du 15 juillet, il n'y y
avait aucun donte que les cours de Vienne, de Berlin et de Saint-Pétersbourg-
emploieraient toute leur inuuence auprès de ]a Porte pour obtenir en faveur de
Mehemet-Ali la concession que la France désire lui voir obtenir..
On rapporte encore que la promesse faite par M. )e comte d'Appony était
formelle sur ce point; mais qu'elle était accompagnée de la condition que,
quand cette concession serait obtenue., ta France renoncerait à son état d'isole-
ment et aiderait à ~ég~er les autres points de la question d'Orient, tels que la
position que les derniers événemens~ont faite à la Syrie, etc. H parait que de
son coté te cabinet français a pris un engagement à cet enét. !t a été aussi con-
venu que te cabinet français n'enverrait pas de réponse à la note reçue i! y a
peu de jours de lord Palmerston jusqu'à ce qu'il ait reçu la réponse du prince
de Metternich aux dépêches dont M. le baron de Hartig était'porteur. C'est
donc à Vienne que la question d'Orient sera discutée et probablement réglée.
La chambre des députés a adopte aujourd'hui sans discussion, à la
majorité de 225,voix contre 6, le projet de loi portant demande de
crédits extraordinaires pour secours généraux.
M. Bignon a déposé le rapport de là commission chargée d'exami-
ner le projet de loi sur les'crédits supplémentaires de 18&1.
Voici les noms des orateurs inscrits pour prendre la parole dans la
discussion sur les fortincations de Paris, à la chambre des pairs
JPoMr MM. le duc de Broglie, le vicomte de Ségur-Lamoignon,
le duc de Coigny, le maréchal comte Molitor, le général baron Pelet,
le marquis de Saint-Simon, Persil, le prince de la Moskowa, Rossi,
Lebrun, le comte Bresson, le comte d'Argout, te vicomte Boreuy, le
baron Saint-Cyr Nugues, le général comte Reine, Cousin, le baron
Rohault de Fleury, le vice-amiral baron Poussin, le général comte
Baudrand.Aubernon, le comte de Gasparin, le générât Dode delà
Brunerie.te comte Philippe de Ségur.
Cle comte MoJé, le vicomte de Caux, le comte d'Ahon-Shee, ie comte
de Castellane, le duc de Noailles, le comte d'Harcourt, le du&de Fé-
senzac.~iennet, le baron Dupin, le duc de Crillon, le général Tir-
let, ie général Ricard, lemarquis~d'Escayrac, le marquis d'Auduîret,
legénéral Pernetty.
M. Martin(duNord) n'apointtrompénotreattente;ila su s'éle-
ver au-dessus de toutes les influences padementaires dans les nomi-
nations judiciaires que IeM enregistrons aux actes ouiciets. Nous l'en félicitons hautement.
C'est par cette fermeté, et non autrement, que le ministère du 29~
octobre conservera et accroîtra le nombre des suffrages qui forment
aujourd'hui sa majorité, et qu'il rendra ajoutes les grandes branches
de l'administration publique l'émulation que l'intrigue en avait chas-
sée..
Aujourd'hui mardi les journaux anglais n'arrivent pas à Paris.
Nous publions, à la rubrique 7~~ l'allocution inspirée au saint
père par les outrages auxquels l'église d'Espagne est en butte de la
part du gouvernement révolutionnaire de, Madrid, outrages auxquels
l'expulsion duvice-gêrant de la nonciature apostolique, M. Ramirez
deArelIano.amisIecombIe.
Là publication faite par la Presse de la lettre de M. PedroEgana,
député des provinces basques à M. de Montalembert, pair de France, est
mon habit. Je ne puis soutenir la vue. d'une femme quand je suis mat vôtu
–H s'agit bien de fadaises, dit Pelloquin; c'est bien plutôt l'occasion.
d attendrir ces dames, et si nous avions autant d'esprit que nous croyons,
nous imaginerions un moyen de les divertir par quelque tour de notre
métier, et d'en tirer de l'argent, ou tout au moins de nous faire réga-
ler à la cuisine.
J'y pensais, dit Nazarille; mais que faire en cet endroit?. Tu as ét6
jongleur, Pelloquin? –Un peu. Que sais-tu faire? –Je sais la danse
des œufs. les équilibres. la voltige. la pantomime du sauvase
mais où trouver ici les accessoires? Je sais la ronde de GaKmo~e'
la complainte des ~n'MtacMfs.
0 l'heureux homme à ressources! s'écria Nazarille. Je vais me ca-
cher là-dessous, et tu chanteras la complainte des Gnmactf~ qui fera.
pleuvoir la monnaie.
–II faut un accompagnement, dit Pelloquin; crois-tu donc que je m'en
vais chanter là tout seul comme un grand benêt? Tu travailleras avec moi.
–Tu as raison, dit Nazarille, nous aurions l'air fort sot.
H s'approchait de temps en temps de la grille et lorgnait les dames à la
dérobée; il reprit
Nous ne trouverons donc rien dans notre répertoire; si l'on pouvait
du moins jouer quelque bonne scène de comédie. w
PeUoquin faisait sauter de petits cailloux dans sa main; Nazarille regar-
dait en rêvant le paquet de hardes et les deux épées qui étaient auprès.
Oh s'éria-t-il comme frappé d'une belle idée, notre fortune est faite
qui sait ?. Tu vois ce château, Pelloquin?. Avant une heure je veux y
etre installé, logé, nourri, défrayé, servi comme un prince, choyé des maî-
tres, respecté des valets, cajolé de ces dames, faisant la pluie et le beau
temps et occupant, uniquement l'attention universelle; salue ton amt
Et moi, dit Pelloquin. Toi, tu vas t'en aller à toutes jambes
Où.? Là-bas où nous allions.
Doucement, ne disais-tu pas que notre fortune est faite; c'est la tienne
dont tu parles..
Qu'irais-je faire là-bas tout seul ?
–ImbécitIe'Je ne te laisserai pas un jour à l'auberge, je te mande
aussitôt. Tu doutes?. Prends le bagage, le passeport, tout ce que je
possède..
–Explique-toi donc..
Je n'ai pas le temps. Tu vas faire comme moi. J& te dirai à me-
sure. Ecartons-nous, ces dames s'approchent et peuvent nous voir.
Il prit PeUoquin au collet, l'entraîna à quelques pas au pied du mur et
tout en lui expliquant son projet, il jette à bas sa veste, retappe son cha-
peau d'un coup de poing et le campe fièrement sur l'oreille; il tire un ca-
nif de sa poche, écarte sa chemise, se fait délicatement près de l'aisselle
dans le gras de la chair, une légère mais longue incision qui décnire à
.peine la peau et fait couler le sang; il recouvre le tout, tire,un petit pot,
saisit Pelloqum.par la nuque, le barbouille d'une moustache, !e déueur~
.d un sourctl postiche. C'est, dit-il, de peur qu'on ne te reconnaisse.
Édition PfM~is.
Ï2 tràncs par trimest!
A.BOHNE
I~I
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Toutes les communications rdativM à ta rédaction du feuilleton et a Fad-
ministration du journal doivent être adreMeef à M. DUJAMER.
BmreaM ï Btme Saimt-Cte~rges, 1 e, à Paris.
Paris, tC mars.
La chambre des pairs a entendu aujourd'hui la lecture du rapport
de M. Mounier sur tes fortincations de Pa.'is. Elle a prêté à cettelec-
ture une attention qui ne s'est pas un instant lassée, malgré l'immense
étendue du travail de M. le baron Mounier. Le consciencieux rappor-
teur s'est attaché à rendre un compte Sdele des longs débats qui ont
eu lieu dans le sein dé la commission, et à motiver l'opinion qui a fini
par prévaloir. A cet égard, son œuvre est complète et mérite les
plus grands éloges. Nous la jugeons avec beaucoup de désintéresse-
ment. puisque nos convictions, on lésait, s'opposent au principe mê-
me de la fortincation de Paris. Mais, pour ceu~ qui admettent ce prin-
cipe,–et dans la chambre des pairs comm~dans la chambre des
députés, c'est, nous devons le reconnaître, la grande majorité, il
est incontestable que le système de la commission est préférable à ce-
lui du projet de loi.
Ce système a d'abord l'avantage de s'appuyer sur l'expérience des 's
gens de l'art. H est en enet formulé d'après les avis de la com-
mission de défense de 1836, avis qui n'ont été rendus qu~après les
< discussions les plus approfondies. Le système du projet de loi, au
contraire, est une improvisation des grands hommes de guerre du
1" mars. M. Mounier nous a appris aujourd'hui que M. le ministre
de la guerre, interrogé dans la commission sur la question de savoir
si la contbihaison mixte du projet de loi portait le cachet des hom-
mes spéciaux auxquels l'examen de cette grande question avait été
déféré, a dû répondre, pour rester dans le vrai, qu'aucun document
ofnciel émané de la commission de défense n'avait autorisé le dernier
ministère à fondre dans un même plan ses forts détachés et sa mons-
trueuse enceinte hérissée de créneaux et de bastions. M. Thiers,
pressé sur ce point par M.Passy dans la chambre des députés, avait
dissimulé ce fait avec son aplomb ordinaire: II reste donc bien avéré
que l'enceinte continue n'a été imaginée que pour masquer la pali-
nodie qu'on demandait à la gauche c'est, qu'on nous passe la com-
paraison, une sorte de paravent parlementaire derrière lequel l'op-
position de 1833 pouvait changer de costume sans trop exposer sa
pudeur., Un motif de cette nature a pu avoir quelque force dans la
chambré des députés; mais la chambre des pairs n'a pas à se préoc-
cuper des mêmes nécessités. Elle ne compte heureusement dans son
sein aucun parti qui ait besoin de pareils ménagemens. Première rai-
son pour qu'elle repousse un projet d'enceinte continue que la
science militaire n'a jamais recommandé.
Mais cette raison n'est pas la seule. L'amendement de la commis-
sion réalise, une économie considérable, M millions. &7 millions,
cela vaut la peine qu'on y regarde de près à une époque où notre
dette s'est rapidement accrue d'un milliard, et où nos budgets ne se
balancent plus que par d'énormes déficits. M. le baron Mounier a
très bien fait observer que ces 47 millions, judicieusement employés
dans des entreprises d'utilité publique, à la confection ou à l'achè-
vement de nos canaux et de nos chemins de fer, féconderaient en peu
de temps toutes les sources de la richesse publique, et permettraient de
rétablir l'ordre dans nos finances tout en décuplant le bien-être des
populations. Et ce double avantage n'empêcherait pas, remarquez-le
bien, que ceux qui attachent de l'importance à la forùtication de Pa-
ris n'obtinssent le résultat qu'ils se proposent. Au contraire, M. le'
baron Mounier~a péremptoirement démontré dans son rapport que le
système adopte par la commission atteint le but plus sûrement que
l'autre système, et n'entraîne ni lesinconvéniens ni les dangers que
ies partisans de celui-c: sont eux-mêmes obligés de reconnaître.
Nous ne nous proposons pas ce soir d'analyser d'une manière com-
plète le rapport de M. Mounier. Ce travail soulève une foule de ques-
tions qui veulent toutes être examinées à part et en détail. Nous n'avons
voulu qu'en exposer succinctement l'esprit et les conclusions. Com-
NEMMJETFOIW MS t~A PRESSE
t]N CHAPITRE
DE LA VÉRtTABLE H!STO)RE DE NAZARtLLE W.
On dit à Nazarille qu'il 'ferait mieux ses affaires à ta ville prochaine
dont les habitans aimaient beaucoup la comédie, et là dessus il se mit en
route, par une belle matinée, avec son camarade Pelloquin qui portait les
bagages, c'est-à-dire quelques guenilles pailletées et deux vieilles rapières
tout emoussées, épointées, ébréchées, qui servaient dans les rôles tragi-
ques. Ce pauvre Pelloquin en était presque toujours chargé il était
bien entendu qu'ils se retaieratent d'heure en heure, mais quand venait
!etourdeNazariUe,ilouvraitson sac aux histoires, et il en contait de si
longues et de si pressées, il les enchaînait avec tant dezèie et de fécon-
dité,-que son camarade marchait vaittamment trois ou quatre heures, te
paquet sur l'épaule, sans y songer, en sorte que c'était encore tout profit
pourlunetpourl'autre.
Quand par malheur PeUoquin se ravisait, il s'arrêtait outré, frappait
duptedets'écriait:
–Holà! Qu'est-ce?–Et te paquet?–Ne l'as-tu point? –Si fait,
je l'ai, reprenait Pelloquin rongeant son frein mais depuis quand?- Tu
ne dis mot. Je ne dis mot, je le crois, tu parles toujours. Franche-
ment, l'as-tu beaucoup senti? –Parbleu tu m'empêches d'y songer.
De quoi te plains-tu donc, c'est comme si tu ne l'avais pas. 0
D.'autres fois NazariDe, au bout de très longtemps, feignait de se raviser
le premier, interrompait, son récit, reprenait les hardes de lui-même par
raïhnement d'artifice, et PeUoquin était encore obligé de lui savoir gré de
cettepetitegénérosité.
Ils arrivèrent à travers bois le long d'un mur qui semblait enfermer un
domaine considérable. II y avait des grilles percées d'espace en espace, et
l'on apercevait par là les plus jolis points de vue d'unparc anglais de vertes
pelouses bien grasses où serpentaient des allées bien sablées et bien ratissées;
et de grands massifs d'arbres rares ingénieusement groupés et tout semés de
berceaux, de kiosques, de cascades et de statues. En outre, sauf le mur
qui bornait la vue d'un côté, l'endroit où ils marchaient était d'une fraî-
cheur délicieuse; le petit chemin, à peine frayé entre les arbres et la mu-
raille, était plein d'herbes et de fleurs sauvages encore baignées de rosée;
à gauche s'étendait sur un terrain agréablement inégal, une prairie plantée
d arbres beaux et grands, mais point trop fourrés, et qui laissaient tomber
(1) Cet article étant )a propriété exclusive la freMe, la reproduction pourra
en être faite, MtM OMCtftt ~mentent de ~ro!t d'auteur OM de premier éditeur,
dans les journaux qui ont obtenu de nous l'autorisation spéciale de reimprimer
nos femttetons. Toute reproduction dans les journaux qui n'ont point'demandé
et obtenu cette autensation sera rigoureusement poursuivie comme contrefaçon.
me document parlementaire, le rapport de M. Meunier est sans con-
tredit supérieur à celui de M, Thiers; il atteste une étude plus sérieuse
et plus impartiale de la matière il est nourri de considérations plus
saines et plus élevées. Chose digne de remarque la pairie, que tant
de gens nous représentent comme une institution du passé égarée au
milieu de la société nouvelle, la pairie, disons-nous, s'y. montre beau-
coup plus intelligente que la chambre élective des véritables tendan-
ces et des véritables besoins de cette société devant laquelle on la ca-
iomnie. Comparez le langage de M. Meunier et celui de M. Thiers;
et puis, si vous êtes sincères, vous nous direz de quel côté est l'ana-
chronisme. Nous ignorons, pour notre compte, quel parti prendra en
définitive la noble chambre de puissantes influences l'obsèdent; de
tous côtés on rallie !es dévoûmens faciles; sous toutes les formes, on
s'enorce de l'intéresser au succès du projet de loi. Nous ne
nous dissimulons pas que toutes ces causes réunies sont peut-
être de nature à faire contrepoids aux tiages et nobles instincts qui
animent sa majorité. Mais, quel qucTSoitIe résultat, les hommes qui
ont usé de leur influence pour corriger cette loi funeste, auront bien
mérité du pays qui leur en gardera un souvenir et une reconnais-
sance durables.
Tout annonce, au surplus, que si les partisans du projet rempor-
tent, leur victoire sera chèrement achetée. Aujourd'hui, après !a lec-
ture du rapport, le bureau des secrétaires a été littéralement pris.
d'assaut, tant étaient grands le concours et l'empressement des mem-
bres qui voulaient se faire inscrire pour parler de cette solennelle
discussion. De hautes et utiles vérités seront dites au pays. Prépa-
rons-nous les recueillir.
Trois bureaux de la chambre des députés ont autorisé aujourd'hui
la lecture de la proposition de MM. Mauguin et Pagès (de l'Ariège).
Six bureaux l'ont repoussée. En conséquence, aux termes du règle-
ment, la lecture est autorisée.
Voici les termes de cette proposition: `
L'article 94 de la loi du 19 avril 1831, sur les élections, 'sera ainsi mo-
difié
U y a incompatibitité entre tes fonctions de députés et celles de préfets et
de sous-préfets, receveurs-généraux et receveurs particuliers des finances,
payeurs, onfciers-généraux et supérieurs des armées de terre et de méren acti-
vité de service magistrats remplissant les fonctions de ministère public près les
cours royales et les tribunaux, chefs de division et de bureau dans les divers mi-
nistères.
Nut fonctionnaire satané ne pourra être élu député par le collège électoral
d'un arrondissement compris en tout ou partie dans le ressort de ses fonctions.
Sont exceptés les ministres, sous-secrétaires d'état, secrétaires-généraux des
ministères, directeurs-généraux, les membres de ta Cour de cassation, de la cour
des comptes, et tes eonseitters-d'état:
'Si, par démission ou autrement, les fonctionnaires ci-dessus quittaient
leur emploi, ils ne seraient étigibtes dans tes ressorts où its ont exercé leurs
fonctions qu'après un délai de six mois, dater du jour de la cessation de leurs
fonctions.
La chambre, après avoir entendu lecture de la proposition, aura à
se prononcer sur la prise en considération. Dans le cas de l'amrma-
tive, elle serait renvoyée àFexamen d'une commission qui Fétudierait
et ferait mi rapport. Puis, une discussion publique déciderait dêimi-
tivement de son sort dans ce premier degré de juridiction parlemen-
taire. ~près quoi, la chambre des pairs aurait à l'examiner et à la
discuter à son tonr. Il
Comme on le voit, les épreuves que cette proposition doit traverser
sont nombreuses. Nous aurons donc toutie temps de l'examiner. `
Voici ce qu'on lit aujourd'hui dans le Cc~MCH~ ~MCM~e)'
à propos du départ de M. le comte Van Rartig, attaché à l'ambas-
sade autrichienne, qui a quitté Paris le 12 au soir avec des dépêches
deM.lecomted'Appony:
par places, au milieu des ombrages, des flots de soleil sur le gazon dont
les brins drus et étincelans semblaient pénétres de lumière'. On n'entendait
avec le pas des voyageurs dans les herbes que le babillage étouffé des oi-
seaux cachés sous les branches, et ce bourdonnement d'insectes des
chaudes après midi dans les solitudes de la campagne.
Nazarille, tout en pestant contre le mur qui était d'une longueur ex-
trême, s~arrêtait à chaque grille, contemplait en soupirant la magninque
propriété, et amusait son camarade des lieux communs qui se débitent
en pareille rencontre. Il lui demandait ce qu'il ferait s'il était le maître
de cette terre, s'il la vendrait, s'il l'habiterait, et que, pour lui, il ne se-
rait content que lorsqu'il en aurait une dans ce goût, pour y donner le
vivre et le couvert à son bon et vieil ami Pelloquin, et qu'il ne désespé-
rait pas de la gagner. A quoi l'autre répondait que ce ne serait pas ap-
paremment en. jouant la comédie,comme dans le bourg qu'ils venaient de
quitter, où ils n'avaient gagné que cinquante sous de dettes en bouts de
chandelle, quelques coups de poing de l'aubergiste et une bonne invita-
tion de vider le pays~ sur-le-champ, sous peine de la geôle.
–A propos, dit Nazarille; qu'avons-nous à déjeuner?
Il fouilla dans sa poche et en retira deux croÛK's de pain et un mor-
ceau de fromage, le tout saupoudré de miettes et de poussière.
En attendant le château, dit Pelloquin avec un geste plein de com-
ponction,,voici donc notre déjeuner? 9
Il y avait en cet endroit un joli pavillon rustique, et un ruisseau fort
clair qui s'échappait par'dessous la grille, parmi l'herbe humide et verte,
après avoir fait mille tours dans le parc et nourri,'chemin faisant, bassins,
fontaines et cascatelles..
–Tiens, mon ami, dit Nazarille, asseyons-nous ici. Figure-toi que ce
parc t'appartient, que ce fromage est une purée de bisques, que ce ruis-
seau roule du vin d'Espagne, et te voilà plus heureux que le maître du
logis.
Pelloquinjeta son paquet, et Nazarille s'assit en soufflant comme s'il
l'eut porté. Ils mangèrent leurs croûtes, ce qui fut fait en quelques bou-
chees, après quoi ils allèrent boire de cette eau claire qui gazouillait si
joliment à leurs pieds. Comme ils s'y rafraîchissaient les mains et le vi-
sage pour se .remettre en route plus gaillards et plus frais, ils entendirent
de l'autre côté du mur des éclats de voix et des femmes qui riaient
entre elles.'
–Qu'est cela, dit Nazarille?
Ils s'approchent et ils voient à travers les arbres une charmante com-
pagnie de dames en néglige de campagne qui coura!ent,'jasaient, folâ-
traient sur la pelouse, et qui s'approchaient, tout en jouant, du pavillon.
Nazarille, d'un coup de main, secoua les bribes qui étaient tombées sur sa
veste, et rajusta ses cheveux, car il était naturellement chatouilleux avec
le beau sexe.
i -Ce sont les dames de la maison, dit Pelloquin.
–Voilà:où les traits de la fortune me trouvent sans armes, ditNazarille,
et me pénètrent, comme au défaut de la cuirasse, par tous les trous de
.Nous croyons pouvoir amrmer que ces dépêches ont rapport aux entretiens
qui ont eu lieu ces jours derniers entre M. Guizot et les ambassadeurs des puis-
sances intéressées dans la conférence de Londres au sujet des protestations de
Mehemet-Ali contre les dures conditions du firman de la Porte. Les représen-
tans de ces puissances ont informe M. Guizot que, quant au droit réclamé par
le sultan pour ta.nomination des omcters supérieurs de t'armée d'Egypte, il re-
gardait cette question comme une afTaire d'administration intérieure, dans la-
quelle ils ne pouvaient s'immiscer d'après le traite du lo juillet.
En ce~qui concerne le principe de l'hérédité directe au pachalich, M.d'Ap-
pony, après s'être entendu avec ses coHégues, a déclaré à M. Guizot que cette
condition ayant formé la base des conférences et du traité du 15 juillet, il n'y y
avait aucun donte que les cours de Vienne, de Berlin et de Saint-Pétersbourg-
emploieraient toute leur inuuence auprès de ]a Porte pour obtenir en faveur de
Mehemet-Ali la concession que la France désire lui voir obtenir..
On rapporte encore que la promesse faite par M. )e comte d'Appony était
formelle sur ce point; mais qu'elle était accompagnée de la condition que,
quand cette concession serait obtenue., ta France renoncerait à son état d'isole-
ment et aiderait à ~ég~er les autres points de la question d'Orient, tels que la
position que les derniers événemens~ont faite à la Syrie, etc. H parait que de
son coté te cabinet français a pris un engagement à cet enét. !t a été aussi con-
venu que te cabinet français n'enverrait pas de réponse à la note reçue i! y a
peu de jours de lord Palmerston jusqu'à ce qu'il ait reçu la réponse du prince
de Metternich aux dépêches dont M. le baron de Hartig était'porteur. C'est
donc à Vienne que la question d'Orient sera discutée et probablement réglée.
La chambre des députés a adopte aujourd'hui sans discussion, à la
majorité de 225,voix contre 6, le projet de loi portant demande de
crédits extraordinaires pour secours généraux.
M. Bignon a déposé le rapport de là commission chargée d'exami-
ner le projet de loi sur les'crédits supplémentaires de 18&1.
Voici les noms des orateurs inscrits pour prendre la parole dans la
discussion sur les fortincations de Paris, à la chambre des pairs
JPoMr MM. le duc de Broglie, le vicomte de Ségur-Lamoignon,
le duc de Coigny, le maréchal comte Molitor, le général baron Pelet,
le marquis de Saint-Simon, Persil, le prince de la Moskowa, Rossi,
Lebrun, le comte Bresson, le comte d'Argout, te vicomte Boreuy, le
baron Saint-Cyr Nugues, le général comte Reine, Cousin, le baron
Rohault de Fleury, le vice-amiral baron Poussin, le général comte
Baudrand.Aubernon, le comte de Gasparin, le générât Dode delà
Brunerie.te comte Philippe de Ségur.
C
de Castellane, le duc de Noailles, le comte d'Harcourt, le du&de Fé-
senzac.~iennet, le baron Dupin, le duc de Crillon, le général Tir-
let, ie général Ricard, lemarquis~d'Escayrac, le marquis d'Auduîret,
legénéral Pernetty.
M. Martin(duNord) n'apointtrompénotreattente;ila su s'éle-
ver au-dessus de toutes les influences padementaires dans les nomi-
nations judiciaires que IeM
C'est par cette fermeté, et non autrement, que le ministère du 29~
octobre conservera et accroîtra le nombre des suffrages qui forment
aujourd'hui sa majorité, et qu'il rendra ajoutes les grandes branches
de l'administration publique l'émulation que l'intrigue en avait chas-
sée..
Aujourd'hui mardi les journaux anglais n'arrivent pas à Paris.
Nous publions, à la rubrique 7~~ l'allocution inspirée au saint
père par les outrages auxquels l'église d'Espagne est en butte de la
part du gouvernement révolutionnaire de, Madrid, outrages auxquels
l'expulsion duvice-gêrant de la nonciature apostolique, M. Ramirez
deArelIano.amisIecombIe.
Là publication faite par la Presse de la lettre de M. PedroEgana,
député des provinces basques à M. de Montalembert, pair de France, est
mon habit. Je ne puis soutenir la vue. d'une femme quand je suis mat vôtu
–H s'agit bien de fadaises, dit Pelloquin; c'est bien plutôt l'occasion.
d attendrir ces dames, et si nous avions autant d'esprit que nous croyons,
nous imaginerions un moyen de les divertir par quelque tour de notre
métier, et d'en tirer de l'argent, ou tout au moins de nous faire réga-
ler à la cuisine.
J'y pensais, dit Nazarille; mais que faire en cet endroit?. Tu as ét6
jongleur, Pelloquin? –Un peu. Que sais-tu faire? –Je sais la danse
des œufs. les équilibres. la voltige. la pantomime du sauvase
mais où trouver ici les accessoires? Je sais la ronde de GaKmo~e'
la complainte des ~n'MtacMfs.
0 l'heureux homme à ressources! s'écria Nazarille. Je vais me ca-
cher là-dessous, et tu chanteras la complainte des Gnmactf~ qui fera.
pleuvoir la monnaie.
–II faut un accompagnement, dit Pelloquin; crois-tu donc que je m'en
vais chanter là tout seul comme un grand benêt? Tu travailleras avec moi.
–Tu as raison, dit Nazarille, nous aurions l'air fort sot.
H s'approchait de temps en temps de la grille et lorgnait les dames à la
dérobée; il reprit
Nous ne trouverons donc rien dans notre répertoire; si l'on pouvait
du moins jouer quelque bonne scène de comédie. w
PeUoquin faisait sauter de petits cailloux dans sa main; Nazarille regar-
dait en rêvant le paquet de hardes et les deux épées qui étaient auprès.
Oh s'éria-t-il comme frappé d'une belle idée, notre fortune est faite
qui sait ?. Tu vois ce château, Pelloquin?. Avant une heure je veux y
etre installé, logé, nourri, défrayé, servi comme un prince, choyé des maî-
tres, respecté des valets, cajolé de ces dames, faisant la pluie et le beau
temps et occupant, uniquement l'attention universelle; salue ton amt
Et moi, dit Pelloquin. Toi, tu vas t'en aller à toutes jambes
Où.? Là-bas où nous allions.
Doucement, ne disais-tu pas que notre fortune est faite; c'est la tienne
dont tu parles..
Qu'irais-je faire là-bas tout seul ?
–ImbécitIe'Je ne te laisserai pas un jour à l'auberge, je te mande
aussitôt. Tu doutes?. Prends le bagage, le passeport, tout ce que je
possède..
–Explique-toi donc..
Je n'ai pas le temps. Tu vas faire comme moi. J& te dirai à me-
sure. Ecartons-nous, ces dames s'approchent et peuvent nous voir.
Il prit PeUoquin au collet, l'entraîna à quelques pas au pied du mur et
tout en lui expliquant son projet, il jette à bas sa veste, retappe son cha-
peau d'un coup de poing et le campe fièrement sur l'oreille; il tire un ca-
nif de sa poche, écarte sa chemise, se fait délicatement près de l'aisselle
dans le gras de la chair, une légère mais longue incision qui décnire à
.peine la peau et fait couler le sang; il recouvre le tout, tire,un petit pot,
saisit Pelloqum.par la nuque, le barbouille d'une moustache, !e déueur~
.d un sourctl postiche. C'est, dit-il, de peur qu'on ne te reconnaisse.
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