Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1841-01-28
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 janvier 1841 28 janvier 1841
Description : 1841/01/28. 1841/01/28.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k428375q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
*? 13 francs par tr!gas8tr§
INSERTIONS
i fr. 50 ç. la petite ligne, et 3 fr. la -̃̃'
lignede réclame.
Toutes les lettres doivent êlre
̃>' ̃ affranchies.
Jeudi 28 janvier 144
ABONNEMENS 'j-r^'J.
un an.. 48 fr. TrouJutiu/ 12 M
Six mois .54 un im^.f df§Cv
Les abonnemens dattffi- des
î", et 15 dunufar v
=5 Edition de Pârîsl s
Tontes les communicationrét*éeiki»Hons relatives à la réaction politique
doivent être adrissées à m. émile de girardin.
Toutes les communications relatives à la rédaction, riu feuilleton et à l'ad-
ministration du journal doivent être adressée» à M. uujahie».
Bureaux sffîue ^almi-fSeo*»©»,' ld» à Fàrls.
̃̃• Parts, janvier.
Voilà huit jours que la discussion sur les fortifications dure, et
elle n'a' rien perdu de sa vivacité. Aujourd'hui, l'amendement
Schneider semble au contraire lui avoir imprimé une allure plus
passionnée. D'un commun accord, to.ua ceux qui repoussent le projet'
dans son principe où dans quelqu'une de ses dispositions, se rattachent
par leur vote à cet amendement, afin de simplifier le débat en substi-
tuant une bataille décisive aux engagemens partiels et isolés. C'est pour
cela que M. Janvier a relire l'amendement qu'il avait présenté sa-
medi, et & l'appui duquel il a prononcé sujourd'hui un discours ex-
cellent. M. Janvier a eu le taleut de rajeunir un débat épuisé, par
des considérations aussi ingénieuses que solides. La chambre, mil
gré sa lassitude, l'a écouté avec l'attention la plus soutenue. Si, elle
n'a point eu à voter sous l'impression des vérités qu'il lui avait fait
entendre,; nous espérons qu'elle se souviendra de ces vérités au mo-
ment où il s'agira pour elle de prononcer définitivement sur la gran-
de question qui lui est soumise..
M. le général Schneider a développé lui-même son amendement.
Nos convictions ne nous permettent pas de l'appuyer; car on sait que
ce n'est pas seulement à tel ou tel système de fortification que notre,
opposition s'adresse, mais bien au principe même d'entourer Pa-
ris d'ouvrages permanent. Notre opinion, à cet égard, n'a pas
varié pendant ces huit jours de discussion. Entre les partisans des
farts détachés et les partisans du projet de loi, nous n'avons donc
pas de préféreice formelle à exprimer. Nous ne pourrions guère
opter pour les premiers que par dfs considérations d'économie, ce
qui est, nous en convenons, un motif assez secondaire dans une ques-
tion de cette nature. Disons toutefois que le système de M. Schneider
est de nature à plaire par quelques côtés. D'abord la pensée
qui lui sert de base est. beaucoup plu»' rationnelle que celle
qui domine le projet de loi. A_u lieu d'isoler Paris, d'en faire en quel-
que sorte le point de mire de toutes les hostilités européenne s, de
concentra derrière s? murailles toute la vie et toute la puissance du
pays, l'amendement de M, le général Schneider tend à couvrir Paris
d'abord à la frontière. Il lie la fortification de cette ville à un vaste
système de défense où tous les points importans du royaume jouent le
rôle qui leur appartient. Il y a là un principe de bon sens et de pré-
voyance que les auteurs on déferseurs du projet de loi ont complète-
ment méconnu.
Le système de M. Schneider a un autre avantage il est beaucoup
moins menaçant pour la liberté et pour l'avenir de nos institution?.
Les forts -dont il se compose ne s'élever «ient qu'à une distance de
4000 mètres. Paris n'étoufferait pas comme dans l'enceinte proposée,
cette robe de Nessus où cherchent à l'emprisonner toutes les tyran-
nies en expectative.
Enfin, si l'économie n'est pas ici un motif du premier ordre, on
a'y doit pourtant pas rester indifférent. La dépense des forts est facile à
évaluer; l'expérience esta cet égard unguide sûr. L'inconnu n'est que
dans fcs constructibndecette enceinte aussi gigantesque qu'inutile. Or,
pour élever les forts, et pour étendre la sollicitude de l'état à l'ensemble
de nos plac s de guerre, pour les relier entre elles et avec la capitale
d'après les règles d'une stratégie bien entendue, on ne demande qne
80 millions. C'est près de la moitié moins cher qu'il n'en coûterait
pour l'exécution du projet de loi, à supposer mêmeque les devis pri-
mitifs eussent prévu et calculé exactement tous les élémens de la dé-
pense. Cela vaut la peine d'être pesé, et nous comprenons très bien
que tous ceux qui partageât, à un degré quelconque, la pensée de
fortifier Paris par des ouvrages spéciaux et permanens, se rallient à
.̃̃̃•> mBijJiiJLBïow-DB %.a. rmisufetB. ̃_
V LA .CHASSE AU CHASTRE.W ••
YL ̃' '•̃-
De quel p&ys es-tu, demanda le chef avec un fort accent italien ?
Je suis Français, excellence.
Ah j'en suis bien aise, dit la jeune fille.
Je vis avec plaisir que plus ou moins tout le monde parlait français.
Tu es musicien ?
Je suis quatrième basse du théâtre de Marseille.
Tiens dit la jeune fille.
Picu'd, faites apporter l'instrument de monsieur. Puis se retour-
nant vers sa maiteesse. J'esj ère, ma petite Rina, lui dit-il, que mainte-
nant tu ne feras plus de dillîcriilé pour danser.
Je n'en ai jamais fait, répondit Rina; mais vous comprenez bien
que je ne pouvais pas danser saiis musique.
Ce que dit mademoiselle est de là plus grande justesse, excellflnce;
mademoiselle ne pouvait pas danser sans musique;
Non, c'é instrumente/, non ho iravoto IHnstrumsnto, dit un des
bandits en reparaissant sur la porte. -.̃̃
Comment H -n'y a. pas d'instrument! cria le capitaine d'une voix de
tonnerre.
Capitaine, dit Picard, je vofts jure que je n'ai pas vu le moindre
violoncelle.
Bestia cria le capitaine.
Capitaine, dis-je alors, il ne faut pas grouder ce brave homme ces
.messieurs ont cherché partout jusque dans mon gilet de flanelle, et si
j'avais eu ma basse, ils l'eussent certainement trouvée mais je n'avais
pas ma basse.
–r Gomment n'avais-tu pas ta basse ? •'•.•̃.
Je prie votre excellence d'être convaincue que si j'avais pu deviner sa
prédilection ppur cet instrument, j'en aurais plutôt pris deux qu'une.
C'est bien, dit le capitaine, cinq hommes partiront à l'instant mê-
me pour Sienne, pour'Volterrà, perur Grossètto, pour où ils voudront;
mais demain soir, il nié faut une basse; et quand la basse sera venue, tu
danseras, n'est-ce pas, ma petite Rina ?
Si je suis bien disposée et si vous êtes bien aimable.
Méchante, dit le capitaine, en lui appliquant un baiser, tu sais
bien que tu fais de moi tout ce que tu veux.
Eh bien! devant le monde, dit Rina, c'est joli!
Ce mouvement inspiré par un reste de pudeur me donra unemeil-
1 eure idée de cette jeune-fille. D'ailleurs, monsieur, chose étrange, plus
je la regardais, moins sa figure me paraissait inconnue. Cependant j'a-
̃ vais beau colliger mes souvenirs, je ne me rappelais pas, avoir jamais vu
«i mauvaise société.
J (1) Voir la Preue des 22, 23, 25, 26 et 27 janvier.
I un système qui, entre plusieurs autres avantages, présente les trois
que nous venons d'indiquer, et particulièrement le dernier.
Comme l'a prouvé l'honorable M. de'Vatry avec une lucidité par-
faite, la situation de notre trésor est loin de nous permettre des pro-
digalités. Giâce à l'administration du 1" mars, nous somme!» consi-
dérablement endettés. Irs-t on, par cumplaissEce posthume pour une
politique que les votes de la chambre ont justement reaverséei ajou-
ter de nouveaux déficits à ceux qui existent déjà, alors surtout qus a
les hommes coaipétecs, s'appuyant du témoignage tout récent de M.
le maréchal Soult, démontrent qu'il est possible de pourvoira la dé-
fense de la capitale, même d'une manière permanente, en restrei-
gnant considérablement la dépense? Voilà ce qu'a demandé M. dn Va-
try, dont toutes les observations ont été fort goûtées par la chambr?.
Nous saurons bientôt jusqu'à quel point la chsmbre conserve les
impressions qu'elle parsît le mieux accueillir. Il y a encore beaucoup
d'orateurs à entendre. An moment où la disenssion s'est ouverte sur
l'amendement Schneider, le bureau du président a été littéralement
sssiégé. L< s aspirans à là parole se moatsisnt presque sur !es épaules
pour arriver à se faire inscrire les premiers. Il y a bien ùi>e douziine
de membres déjà classés pour ou contre, l'amendement, sans comp-
ter tous ceux que leur importance dispense de tous ces soins dd mise
en scène, et qui peuvent parler à leur heure sans que penonne ose
réclamer. La lutte, comme on voit, sera vive; le 'résultat en sera
décisif. N'oublions pourtant pas la question de simultanéité qui
reste toujours suspendue. La commission se réunit, dit-on, demain
à une heure. Est-ce pour tenter un dernier effort en faveur de cet e
bonne harmonie que M. Thiers nous a dit être complète, il y a déjà
quatre jours? ̃̃̃.̃.
L'impérieuse nécessité de satisfaire les besoins matériel» des peu-
ples tie s'était fait sentir, à aucune autre, époque, ausji vivement
qu'anjonifd'hui. Grauds états, petits duchés, gouverntmens sbsotes,
gouvercemens démocratiques, nul ne peut s'y soustraire. L'infati-
gable Union américaine fait chaque jour de nouvelles merveilles dans
cette carrière; l'Angleterre, déjà »i bien partagée, ce croit pas être
encore à la moitié de sa tâche; la Belgique ne recule devant aucun
sacrifice pour achever son chf min de fer,, pour compléter son réseau
navigable, pour^ouvrir à son commerce extérieur, à sa marine, à ses
ports, une nouvelle ère de prospérité; la Pru9se abandonne le
système du laisser faire, pour intervenir dans, les travaux d'a-
mélioration, soit comme actionnaire, soit comme prêteur; l'Au-
triche s'arrache à son ..immobilité séculaire, menace pacifiquement
Marseille et notre commerce dans le Levant la Russie, impatiente
de naturaliser, chez elle la grande invention moderne de la loco-
motion rapide, remédie au manque de capitaux qui paralyse sei
efforts en adoptant un système, imparfait, mais peu coûteux, inventé
par l'ingénieur Wibiking; le duché de Bade ne praint pas de doubler
sa dette pour conserver à ses états le transit de la Suisse; le prince
Louis de "Bavière réalise le 'grand rêve de Charlemagne la jonction
du Rhin au Danube le roi de Hanovre, opposé par système à la créa-
tion des voies en fer," est contraint de céder au vœu de ses administrés
et fait étudier un système complet d» «ànwnwjieatiQUî- la-Hallanda
travaille Silencieusement et sans relâche; l'Italie se dépoétise et pread
;travai(le silencieusèment et. st~ns relâche; l'Italiè se dépoétise et préad
place dans cette nouvelle croisade des nations civilisées.' •
Depuis, 1830 la France n'est pas restée en arrière guidée par l'in-
telligence de sa situation, elle a donné aux améliorations matérielles un
développement progressif doiitles erédits extraordinaires alloués au
département dtg travaux publics permettent d'apprécier l'importance
Mais, mon ami, dit alors la jeune fille, tu n'as pas même demandé
à ce brave homme s'il a fajm ? ̃̃
Je fus touché de cette attention, ••"
Au fait, dit le capitaine, as-tu faiin? ,•
Ma foi, capitaine, répondis-je, puisque vous avez la bonté de nie
faire cette question, je vous avouerai franchement que je n'ai fait qu'un
fort mauvais dîner à Scartino, de sorte que je mangerais bien un mor-
ceau sous le pouce.
Mets-toi à table, alors.
Capitaine
•^Allons, mettez- vous donc à table, dit Bina, avec une petite mine
charmante. -Irez vous faire des façons avec Tonino, un ami, et avec
moi, une compatriote ?
"Ah! M. le cipitaine s'appelle Tonino. Un joli nom, bien musical.
Il s'appelle Autojiio, dit la- jeune fille en riant. Mais moi, je l'ap-
pelle Tonino. Un petit nom d'amitié. Elle le regarda dans le blanc des
.yeux avec un regard qui aurait l'ait damner son patron. -Et je l'appelle
ainsi, parce que je l'aime, voilà ̃ ̃ -̃
Incântatrice! murmura le capitaine.
Pendant ce temps, monsieur, on m'avnt mis un couvert et approché
une chaise, avec tuus les égards possibles. Je vis qu'au bout.du compte,
ma position chez M Tonino serait plus supportable que je ne l'avais
cru d'abord, et que je serais traité avec la distinction due à un artiste.
Moiî couvert avait été mis à la même table où avait soupé le capitaine;
de sorte que Mlle Rina, elle-même, avait la bonté de, me passer les
plats et de me verser à boires ce qui me permit de parfaitement recon-
naître que c'était mon solitaire qui brillait à -son doigt. De temps en
•temps je'levais les yeux sur son visage; car, plus je le regardais, plus
j'étais convaincu, monsieur, que ce visage ne m'était point étranger.
Quantau bandit, il jouait avec ses cheveux, ce qui, de temps en temps,
lui attirait une bonne tape sur la main. Puis il lui disait n'est-ce pas
que tu danseras, ma petite Rina? et elle répondait peut-être
Lorsque j'eus soupé, Mlle Rina fit très judicieusement observer que
j'aurais peut-être besoin de prendre quelque repos. Je tombais desom-
meil, monsieur, et quoiqu'il ne soit pas poli de bâiller, je ne dis pas cela
pour vous M. Jadin, je bâillais à me démonter la mâchoire. Aussi je ne
me le fis pas dire à deux fois; je demandai ma chambre, et j'allai me
coucher..
Je dormis quinze heures de suite, monsieur. On attendait mon réveil
avec impatience, car on avait eu la politesse de ne point me réveiller.
Cela me parut un procédé fort délicat de ia part d'un capitaine de
bandits. Mais à peine eus-je. étérnuê, j'ai l'habitude d'éternuar en nié
réveillant, monsieur, que l'on entra dans ma chambre avec'einq basses.
Chaque envoyé, en avait rapporté une. Si bien, que ja dis II y aura,
̃dans les environs,1 une hnnssede basses!
Ce mot fit sourire le capitaine.
Je choisis la meilleure, et l'on fit du feu avec les quatre aujres.
Lorsque j'eus fait mon choix, on nie dit de prendre mon instrument
et de m'en aller chez le capitaine, qui m'attendait à dîner vous com-
prenez que je ne me fis pas attendre, il y avait grand couvert c'est-à-
dire une table pour le capitaine, pour Mlle Rina, le Picard et moi, puis
de 20 millions seulement en 1830, 31 et 32; celte dotation s'est snc-
cessivement élevée à 30 millions de 1832 à 1837; à 50 millions de
1837à.l840, et à 72 millions en 1841.
A la faveur de ces sacrifices toujours croissant; mais chaque jour
phisfaciks à supporter, nous avions pu satisfaire à une partie des
besoins si nombreux, si variés de nos cUpartemens, et conserver à la
Frsncele rôle qu'elle doit tenir dans la ^grande œuvre delà civilisa-
tion. Les chambres se montraient confiantes dans l'avenir, pressées
de donper justice aux intérêts qu'elles avaient dû momentanément.
laisser à l'écart.^ Les crédits votés à la fin ~de q840vs'élevaiént à
421,923,000 francs, somme rai'ouuue insuffisante aujourd'hui pour
terminer les travaux îuxquels elle est affeciéf.
L'administration des poets-et-ehausséesi de son côté, s'était mise
eu haraiooie avec cette tendance nouvelle des esprits. En même temps
que s mission grandissait? elle s'élevait, à la hauteur de ses' devoirs,
soit far des augmentations de persanoel, soit en introduisant daas
son orginisation intérieure d'heureuses et utiles modifications;. La ra-
>idité saos exemple apportée daus les tràv*ux du caaal; latéral à la1
Garonne et du canal dé la Marae .au Rlnu témoignent hautement de
l'efficacité de ces réformes. Partout de vastes '.chantiers de travaux
étaient ouverts, des marchés considérables passés, on se bâtait de
mettre la dernière -mua anx travaux en cours d'exécution, c*r les
besoins qui étaient satisfaits n'avaiet-t rendu que plus pressa us les
besoins qai 41e l'étaient pas. ,•
C'est ainsi, par exemple, que cettu i injuste répirtitioh dont les dé-
partemens du centre sont encore victimes, semblait à la .veille d'être;
réparée: le bassin de la Loire relié à celui de la Garonne promettait à
Bardeaux le retour de sa.>plendeur passée; Marseille allait enfin être
reliée au Rhône par une route prompte et exempte de périls; l'en-
gagement que les chambres ont pris de prolonger jusqu'au Havrele
chemin de fer de Paris à Rouen devait être rempli et atténuer les
funes! es conséquences pour notre com'rnercede transit, de ^achèvement
du chemin de fer d'Anvers et d'Osteade Cologne; on pouvait espé-
rer de voir 'enfin commencer 1s chemin de fer de la.Be'gique, ligne si
utie au point de vue politiqne et cooimercial; quelques députés
parlaient même de proposer la construction de la grande route de
Marseille au Havre enfin, ds larges allocations, distribuées avec
intelligence, promettaient d'affranchir nos canaux, nos canaux qui
nous coûtent si cher et qui nous rapportent si pea, des obstacles in-
surmontables que leur suscitent l'imperfection des rivières auxquelles
ils aboutissent, et la hauteur des tarifs dont ils sont grevés.
Le souffle, d'un mauvais génie a fait disparaître ce riant avenir
pour y substituer une situation que l'éloquence des chiffres qui sui-
vent, empruntés au rapport de M. Humann, dépeint assez claire-
ment. • • x
L'allocation de 228,269,000 fr., indispensable au service des
ponts-eîrchaussées pour l'jchèvëment seul des travaux votésjusqu'à
ce jour rie peut être mise à la disposition de ce département que dans
un laps de six années et par sommes qui varient de 33 à 40 miL-
lions. Aucun travail nouveau ne peut être entrepris avant 1848.
Encore suppose-t on ici que la fortification d« Paris ne coûtera
exacte met que 140 millions. Si, comme cela est certain, le devis
-pr«««l-j n^»l-
coûte pour le moins 350 millions, comme l'affirment nos plus habiles
ingénieurs, tous les sacrifices du pays ne suffiront pas à rétablir l'or-
dre dans ses financts.
Mais reportons-nous à l'année 1848, et analysons la situation qne
nous nous serons faite vis à vis de l'Europe, à laquelle la fortification
de Paris s'adresse. La France aura donné au monde la mesure de sa puis-
sèpttou huit tables plus petites pour le reste des bandits. Au fond de n
la chambre, il y avait bien trois cents bougies allumées, si bien que cela
faisait une illumination charmante je devinai que nous aurions bal.
Le dîner fut très gai, monsieur; les bandits étaient véritablement de
braves gens, le capitaine surtout était d'une humeur charmante cela'
tenait sans doute à ce que Mlle Rina lui faisait toutes sortes de gentil-
lesses. ̃ s
Lorsque le dîner fut fini
Tu sais ce que ta m'as promis, ma petite Rina, dit le capitaine.
Eh bien! mais est-ce que je refuse ?. répondit cette jeune fille avec
unsourire. elle avait vraiment un charmant sourire.
Eh bien, alors, va te préparer; inais ne sois pas longtemps:
Mettez votre montre sur la table.
La voilà.
Je demande un quart-d'heure; est-ce trop ?
Oh! non, répondis-je, certainement non.
ya pour un quart-d'heure, dit le capitaine.
Mlle Rina sortit légère comme une biche par la porte du fond, celle
qui était placée an milieu des trois, cenis bougies.
Et toi, monsieur le musico, dit le capitaine, j'espère bien que tu
vas te distinguer.
Je ferai de mon mieux, capitaine.
A la bonne heure. Et si je suis content de toi, je te ferai rendre
tes cent éctss.
Et mon solitaire? capitaine. j
Oh! quant à ton solitaire, il faut en faire ton deuil. D'ailleurs,
tu l'as vu, c'est Rina qui l'a, et tu es trop galant pour le lui'reprendre.
Je fis une grimace de consentement qui parut lui suffire.
Ah ça, vous autres, dit le capitaine en s'adressant à ses bandits,
je vaU vous donner un plaisir de cardinaux. J'espère que vous serez
contens?
Viva il capitano répondirent tous les bandits.
En ce moment, Mlle Rina parut sur la ppr.te, et d'un seul bond elle
fut au milieu de la chambre.
Monsieur, elle était en bayadère avec un corset d'argent, un
grand châle de cachemire qui lui servait de ceinture, un petit jupon de
gaz qui lui' venait au-dessus du genou, et un maillot de soie qui lui
montait jusqu'au dessous de la. taille. Elle était vraiment charmante dans
ce cosium.e. `
Je saisis ma basse à pleine main. Je me croyais au théâtre de Mar-
seille..
Sur quel air voulez-vous danser, mademoiselle? lui demandai-je.
Connaissez-vous le pas de châle du ballet de Clary? ̃̃ ̃̃' v
Certainement! c'est mon pas favori.
Eli bien, allez je vous attends.
Je commençai la ritournelle les bandits firent cercle.
• Aux premières mesures, elle s'enleva comme un sylphe, faisant des
entrechats, des jetés, des pirouettes, que c'était merveille. Les bandits
criaient bravo comme des enragés. Et moi, je me disais C'est
étonnant! voilà une paire de jambes que je connais. elles m'avaient
encore plus frappé que la figure, monsieur! Une. fois que j'ai vu une
INSERTIONS
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Jeudi 28 janvier 144
ABONNEMENS 'j-r^'J.
un an.. 48 fr. TrouJutiu/ 12 M
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Les abonnemens dattffi- des
î", et 15 dunufar v
=5 Edition de Pârîsl s
Tontes les communicationrét*éeiki»Hons relatives à la réaction politique
doivent être adrissées à m. émile de girardin.
Toutes les communications relatives à la rédaction, riu feuilleton et à l'ad-
ministration du journal doivent être adressée» à M. uujahie».
Bureaux sffîue ^almi-fSeo*»©»,' ld» à Fàrls.
̃̃• Parts, janvier.
Voilà huit jours que la discussion sur les fortifications dure, et
elle n'a' rien perdu de sa vivacité. Aujourd'hui, l'amendement
Schneider semble au contraire lui avoir imprimé une allure plus
passionnée. D'un commun accord, to.ua ceux qui repoussent le projet'
dans son principe où dans quelqu'une de ses dispositions, se rattachent
par leur vote à cet amendement, afin de simplifier le débat en substi-
tuant une bataille décisive aux engagemens partiels et isolés. C'est pour
cela que M. Janvier a relire l'amendement qu'il avait présenté sa-
medi, et & l'appui duquel il a prononcé sujourd'hui un discours ex-
cellent. M. Janvier a eu le taleut de rajeunir un débat épuisé, par
des considérations aussi ingénieuses que solides. La chambre, mil
gré sa lassitude, l'a écouté avec l'attention la plus soutenue. Si, elle
n'a point eu à voter sous l'impression des vérités qu'il lui avait fait
entendre,; nous espérons qu'elle se souviendra de ces vérités au mo-
ment où il s'agira pour elle de prononcer définitivement sur la gran-
de question qui lui est soumise..
M. le général Schneider a développé lui-même son amendement.
Nos convictions ne nous permettent pas de l'appuyer; car on sait que
ce n'est pas seulement à tel ou tel système de fortification que notre,
opposition s'adresse, mais bien au principe même d'entourer Pa-
ris d'ouvrages permanent. Notre opinion, à cet égard, n'a pas
varié pendant ces huit jours de discussion. Entre les partisans des
farts détachés et les partisans du projet de loi, nous n'avons donc
pas de préféreice formelle à exprimer. Nous ne pourrions guère
opter pour les premiers que par dfs considérations d'économie, ce
qui est, nous en convenons, un motif assez secondaire dans une ques-
tion de cette nature. Disons toutefois que le système de M. Schneider
est de nature à plaire par quelques côtés. D'abord la pensée
qui lui sert de base est. beaucoup plu»' rationnelle que celle
qui domine le projet de loi. A_u lieu d'isoler Paris, d'en faire en quel-
que sorte le point de mire de toutes les hostilités européenne s, de
concentra derrière s? murailles toute la vie et toute la puissance du
pays, l'amendement de M, le général Schneider tend à couvrir Paris
d'abord à la frontière. Il lie la fortification de cette ville à un vaste
système de défense où tous les points importans du royaume jouent le
rôle qui leur appartient. Il y a là un principe de bon sens et de pré-
voyance que les auteurs on déferseurs du projet de loi ont complète-
ment méconnu.
Le système de M. Schneider a un autre avantage il est beaucoup
moins menaçant pour la liberté et pour l'avenir de nos institution?.
Les forts -dont il se compose ne s'élever «ient qu'à une distance de
4000 mètres. Paris n'étoufferait pas comme dans l'enceinte proposée,
cette robe de Nessus où cherchent à l'emprisonner toutes les tyran-
nies en expectative.
Enfin, si l'économie n'est pas ici un motif du premier ordre, on
a'y doit pourtant pas rester indifférent. La dépense des forts est facile à
évaluer; l'expérience esta cet égard unguide sûr. L'inconnu n'est que
dans fcs constructibndecette enceinte aussi gigantesque qu'inutile. Or,
pour élever les forts, et pour étendre la sollicitude de l'état à l'ensemble
de nos plac s de guerre, pour les relier entre elles et avec la capitale
d'après les règles d'une stratégie bien entendue, on ne demande qne
80 millions. C'est près de la moitié moins cher qu'il n'en coûterait
pour l'exécution du projet de loi, à supposer mêmeque les devis pri-
mitifs eussent prévu et calculé exactement tous les élémens de la dé-
pense. Cela vaut la peine d'être pesé, et nous comprenons très bien
que tous ceux qui partageât, à un degré quelconque, la pensée de
fortifier Paris par des ouvrages spéciaux et permanens, se rallient à
.̃̃̃•> mBijJiiJLBïow-DB %.a. rmisufetB. ̃_
V LA .CHASSE AU CHASTRE.W ••
YL ̃' '•̃-
De quel p&ys es-tu, demanda le chef avec un fort accent italien ?
Je suis Français, excellence.
Ah j'en suis bien aise, dit la jeune fille.
Je vis avec plaisir que plus ou moins tout le monde parlait français.
Tu es musicien ?
Je suis quatrième basse du théâtre de Marseille.
Tiens dit la jeune fille.
Picu'd, faites apporter l'instrument de monsieur. Puis se retour-
nant vers sa maiteesse. J'esj ère, ma petite Rina, lui dit-il, que mainte-
nant tu ne feras plus de dillîcriilé pour danser.
Je n'en ai jamais fait, répondit Rina; mais vous comprenez bien
que je ne pouvais pas danser saiis musique.
Ce que dit mademoiselle est de là plus grande justesse, excellflnce;
mademoiselle ne pouvait pas danser sans musique;
Non, c'é instrumente/, non ho iravoto IHnstrumsnto, dit un des
bandits en reparaissant sur la porte. -.̃̃
Comment H -n'y a. pas d'instrument! cria le capitaine d'une voix de
tonnerre.
Capitaine, dit Picard, je vofts jure que je n'ai pas vu le moindre
violoncelle.
Bestia cria le capitaine.
Capitaine, dis-je alors, il ne faut pas grouder ce brave homme ces
.messieurs ont cherché partout jusque dans mon gilet de flanelle, et si
j'avais eu ma basse, ils l'eussent certainement trouvée mais je n'avais
pas ma basse.
–r Gomment n'avais-tu pas ta basse ? •'•.•̃.
Je prie votre excellence d'être convaincue que si j'avais pu deviner sa
prédilection ppur cet instrument, j'en aurais plutôt pris deux qu'une.
C'est bien, dit le capitaine, cinq hommes partiront à l'instant mê-
me pour Sienne, pour'Volterrà, perur Grossètto, pour où ils voudront;
mais demain soir, il nié faut une basse; et quand la basse sera venue, tu
danseras, n'est-ce pas, ma petite Rina ?
Si je suis bien disposée et si vous êtes bien aimable.
Méchante, dit le capitaine, en lui appliquant un baiser, tu sais
bien que tu fais de moi tout ce que tu veux.
Eh bien! devant le monde, dit Rina, c'est joli!
Ce mouvement inspiré par un reste de pudeur me donra unemeil-
1 eure idée de cette jeune-fille. D'ailleurs, monsieur, chose étrange, plus
je la regardais, moins sa figure me paraissait inconnue. Cependant j'a-
̃ vais beau colliger mes souvenirs, je ne me rappelais pas, avoir jamais vu
«i mauvaise société.
J (1) Voir la Preue des 22, 23, 25, 26 et 27 janvier.
I un système qui, entre plusieurs autres avantages, présente les trois
que nous venons d'indiquer, et particulièrement le dernier.
Comme l'a prouvé l'honorable M. de'Vatry avec une lucidité par-
faite, la situation de notre trésor est loin de nous permettre des pro-
digalités. Giâce à l'administration du 1" mars, nous somme!» consi-
dérablement endettés. Irs-t on, par cumplaissEce posthume pour une
politique que les votes de la chambre ont justement reaverséei ajou-
ter de nouveaux déficits à ceux qui existent déjà, alors surtout qus a
les hommes coaipétecs, s'appuyant du témoignage tout récent de M.
le maréchal Soult, démontrent qu'il est possible de pourvoira la dé-
fense de la capitale, même d'une manière permanente, en restrei-
gnant considérablement la dépense? Voilà ce qu'a demandé M. dn Va-
try, dont toutes les observations ont été fort goûtées par la chambr?.
Nous saurons bientôt jusqu'à quel point la chsmbre conserve les
impressions qu'elle parsît le mieux accueillir. Il y a encore beaucoup
d'orateurs à entendre. An moment où la disenssion s'est ouverte sur
l'amendement Schneider, le bureau du président a été littéralement
sssiégé. L< s aspirans à là parole se moatsisnt presque sur !es épaules
pour arriver à se faire inscrire les premiers. Il y a bien ùi>e douziine
de membres déjà classés pour ou contre, l'amendement, sans comp-
ter tous ceux que leur importance dispense de tous ces soins dd mise
en scène, et qui peuvent parler à leur heure sans que penonne ose
réclamer. La lutte, comme on voit, sera vive; le 'résultat en sera
décisif. N'oublions pourtant pas la question de simultanéité qui
reste toujours suspendue. La commission se réunit, dit-on, demain
à une heure. Est-ce pour tenter un dernier effort en faveur de cet e
bonne harmonie que M. Thiers nous a dit être complète, il y a déjà
quatre jours? ̃̃̃.̃.
L'impérieuse nécessité de satisfaire les besoins matériel» des peu-
ples tie s'était fait sentir, à aucune autre, époque, ausji vivement
qu'anjonifd'hui. Grauds états, petits duchés, gouverntmens sbsotes,
gouvercemens démocratiques, nul ne peut s'y soustraire. L'infati-
gable Union américaine fait chaque jour de nouvelles merveilles dans
cette carrière; l'Angleterre, déjà »i bien partagée, ce croit pas être
encore à la moitié de sa tâche; la Belgique ne recule devant aucun
sacrifice pour achever son chf min de fer,, pour compléter son réseau
navigable, pour^ouvrir à son commerce extérieur, à sa marine, à ses
ports, une nouvelle ère de prospérité; la Pru9se abandonne le
système du laisser faire, pour intervenir dans, les travaux d'a-
mélioration, soit comme actionnaire, soit comme prêteur; l'Au-
triche s'arrache à son ..immobilité séculaire, menace pacifiquement
Marseille et notre commerce dans le Levant la Russie, impatiente
de naturaliser, chez elle la grande invention moderne de la loco-
motion rapide, remédie au manque de capitaux qui paralyse sei
efforts en adoptant un système, imparfait, mais peu coûteux, inventé
par l'ingénieur Wibiking; le duché de Bade ne praint pas de doubler
sa dette pour conserver à ses états le transit de la Suisse; le prince
Louis de "Bavière réalise le 'grand rêve de Charlemagne la jonction
du Rhin au Danube le roi de Hanovre, opposé par système à la créa-
tion des voies en fer," est contraint de céder au vœu de ses administrés
et fait étudier un système complet d» «ànwnwjieatiQUî- la-Hallanda
travaille Silencieusement et sans relâche; l'Italie se dépoétise et pread
;travai(le silencieusèment et. st~ns relâche; l'Italiè se dépoétise et préad
place dans cette nouvelle croisade des nations civilisées.' •
Depuis, 1830 la France n'est pas restée en arrière guidée par l'in-
telligence de sa situation, elle a donné aux améliorations matérielles un
développement progressif doiitles erédits extraordinaires alloués au
département dtg travaux publics permettent d'apprécier l'importance
Mais, mon ami, dit alors la jeune fille, tu n'as pas même demandé
à ce brave homme s'il a fajm ? ̃̃
Je fus touché de cette attention, ••"
Au fait, dit le capitaine, as-tu faiin? ,•
Ma foi, capitaine, répondis-je, puisque vous avez la bonté de nie
faire cette question, je vous avouerai franchement que je n'ai fait qu'un
fort mauvais dîner à Scartino, de sorte que je mangerais bien un mor-
ceau sous le pouce.
Mets-toi à table, alors.
Capitaine
•^Allons, mettez- vous donc à table, dit Bina, avec une petite mine
charmante. -Irez vous faire des façons avec Tonino, un ami, et avec
moi, une compatriote ?
"Ah! M. le cipitaine s'appelle Tonino. Un joli nom, bien musical.
Il s'appelle Autojiio, dit la- jeune fille en riant. Mais moi, je l'ap-
pelle Tonino. Un petit nom d'amitié. Elle le regarda dans le blanc des
.yeux avec un regard qui aurait l'ait damner son patron. -Et je l'appelle
ainsi, parce que je l'aime, voilà ̃ ̃ -̃
Incântatrice! murmura le capitaine.
Pendant ce temps, monsieur, on m'avnt mis un couvert et approché
une chaise, avec tuus les égards possibles. Je vis qu'au bout.du compte,
ma position chez M Tonino serait plus supportable que je ne l'avais
cru d'abord, et que je serais traité avec la distinction due à un artiste.
Moiî couvert avait été mis à la même table où avait soupé le capitaine;
de sorte que Mlle Rina, elle-même, avait la bonté de, me passer les
plats et de me verser à boires ce qui me permit de parfaitement recon-
naître que c'était mon solitaire qui brillait à -son doigt. De temps en
•temps je'levais les yeux sur son visage; car, plus je le regardais, plus
j'étais convaincu, monsieur, que ce visage ne m'était point étranger.
Quantau bandit, il jouait avec ses cheveux, ce qui, de temps en temps,
lui attirait une bonne tape sur la main. Puis il lui disait n'est-ce pas
que tu danseras, ma petite Rina? et elle répondait peut-être
Lorsque j'eus soupé, Mlle Rina fit très judicieusement observer que
j'aurais peut-être besoin de prendre quelque repos. Je tombais desom-
meil, monsieur, et quoiqu'il ne soit pas poli de bâiller, je ne dis pas cela
pour vous M. Jadin, je bâillais à me démonter la mâchoire. Aussi je ne
me le fis pas dire à deux fois; je demandai ma chambre, et j'allai me
coucher..
Je dormis quinze heures de suite, monsieur. On attendait mon réveil
avec impatience, car on avait eu la politesse de ne point me réveiller.
Cela me parut un procédé fort délicat de ia part d'un capitaine de
bandits. Mais à peine eus-je. étérnuê, j'ai l'habitude d'éternuar en nié
réveillant, monsieur, que l'on entra dans ma chambre avec'einq basses.
Chaque envoyé, en avait rapporté une. Si bien, que ja dis II y aura,
̃dans les environs,1 une hnnssede basses!
Ce mot fit sourire le capitaine.
Je choisis la meilleure, et l'on fit du feu avec les quatre aujres.
Lorsque j'eus fait mon choix, on nie dit de prendre mon instrument
et de m'en aller chez le capitaine, qui m'attendait à dîner vous com-
prenez que je ne me fis pas attendre, il y avait grand couvert c'est-à-
dire une table pour le capitaine, pour Mlle Rina, le Picard et moi, puis
de 20 millions seulement en 1830, 31 et 32; celte dotation s'est snc-
cessivement élevée à 30 millions de 1832 à 1837; à 50 millions de
1837à.l840, et à 72 millions en 1841.
A la faveur de ces sacrifices toujours croissant; mais chaque jour
phisfaciks à supporter, nous avions pu satisfaire à une partie des
besoins si nombreux, si variés de nos cUpartemens, et conserver à la
Frsncele rôle qu'elle doit tenir dans la ^grande œuvre delà civilisa-
tion. Les chambres se montraient confiantes dans l'avenir, pressées
de donper justice aux intérêts qu'elles avaient dû momentanément.
laisser à l'écart.^ Les crédits votés à la fin ~de q840vs'élevaiént à
421,923,000 francs, somme rai'ouuue insuffisante aujourd'hui pour
terminer les travaux îuxquels elle est affeciéf.
L'administration des poets-et-ehausséesi de son côté, s'était mise
eu haraiooie avec cette tendance nouvelle des esprits. En même temps
que s mission grandissait? elle s'élevait, à la hauteur de ses' devoirs,
soit far des augmentations de persanoel, soit en introduisant daas
son orginisation intérieure d'heureuses et utiles modifications;. La ra-
>idité saos exemple apportée daus les tràv*ux du caaal; latéral à la1
Garonne et du canal dé la Marae .au Rlnu témoignent hautement de
l'efficacité de ces réformes. Partout de vastes '.chantiers de travaux
étaient ouverts, des marchés considérables passés, on se bâtait de
mettre la dernière -mua anx travaux en cours d'exécution, c*r les
besoins qui étaient satisfaits n'avaiet-t rendu que plus pressa us les
besoins qai 41e l'étaient pas. ,•
C'est ainsi, par exemple, que cettu i injuste répirtitioh dont les dé-
partemens du centre sont encore victimes, semblait à la .veille d'être;
réparée: le bassin de la Loire relié à celui de la Garonne promettait à
Bardeaux le retour de sa.>plendeur passée; Marseille allait enfin être
reliée au Rhône par une route prompte et exempte de périls; l'en-
gagement que les chambres ont pris de prolonger jusqu'au Havrele
chemin de fer de Paris à Rouen devait être rempli et atténuer les
funes! es conséquences pour notre com'rnercede transit, de ^achèvement
du chemin de fer d'Anvers et d'Osteade Cologne; on pouvait espé-
rer de voir 'enfin commencer 1s chemin de fer de la.Be'gique, ligne si
utie au point de vue politiqne et cooimercial; quelques députés
parlaient même de proposer la construction de la grande route de
Marseille au Havre enfin, ds larges allocations, distribuées avec
intelligence, promettaient d'affranchir nos canaux, nos canaux qui
nous coûtent si cher et qui nous rapportent si pea, des obstacles in-
surmontables que leur suscitent l'imperfection des rivières auxquelles
ils aboutissent, et la hauteur des tarifs dont ils sont grevés.
Le souffle, d'un mauvais génie a fait disparaître ce riant avenir
pour y substituer une situation que l'éloquence des chiffres qui sui-
vent, empruntés au rapport de M. Humann, dépeint assez claire-
ment. • • x
L'allocation de 228,269,000 fr., indispensable au service des
ponts-eîrchaussées pour l'jchèvëment seul des travaux votésjusqu'à
ce jour rie peut être mise à la disposition de ce département que dans
un laps de six années et par sommes qui varient de 33 à 40 miL-
lions. Aucun travail nouveau ne peut être entrepris avant 1848.
Encore suppose-t on ici que la fortification d« Paris ne coûtera
exacte met que 140 millions. Si, comme cela est certain, le devis
-pr«««l-j n^»l-
coûte pour le moins 350 millions, comme l'affirment nos plus habiles
ingénieurs, tous les sacrifices du pays ne suffiront pas à rétablir l'or-
dre dans ses financts.
Mais reportons-nous à l'année 1848, et analysons la situation qne
nous nous serons faite vis à vis de l'Europe, à laquelle la fortification
de Paris s'adresse. La France aura donné au monde la mesure de sa puis-
sèpttou huit tables plus petites pour le reste des bandits. Au fond de n
la chambre, il y avait bien trois cents bougies allumées, si bien que cela
faisait une illumination charmante je devinai que nous aurions bal.
Le dîner fut très gai, monsieur; les bandits étaient véritablement de
braves gens, le capitaine surtout était d'une humeur charmante cela'
tenait sans doute à ce que Mlle Rina lui faisait toutes sortes de gentil-
lesses. ̃ s
Lorsque le dîner fut fini
Tu sais ce que ta m'as promis, ma petite Rina, dit le capitaine.
Eh bien! mais est-ce que je refuse ?. répondit cette jeune fille avec
unsourire. elle avait vraiment un charmant sourire.
Eh bien, alors, va te préparer; inais ne sois pas longtemps:
Mettez votre montre sur la table.
La voilà.
Je demande un quart-d'heure; est-ce trop ?
Oh! non, répondis-je, certainement non.
ya pour un quart-d'heure, dit le capitaine.
Mlle Rina sortit légère comme une biche par la porte du fond, celle
qui était placée an milieu des trois, cenis bougies.
Et toi, monsieur le musico, dit le capitaine, j'espère bien que tu
vas te distinguer.
Je ferai de mon mieux, capitaine.
A la bonne heure. Et si je suis content de toi, je te ferai rendre
tes cent éctss.
Et mon solitaire? capitaine. j
Oh! quant à ton solitaire, il faut en faire ton deuil. D'ailleurs,
tu l'as vu, c'est Rina qui l'a, et tu es trop galant pour le lui'reprendre.
Je fis une grimace de consentement qui parut lui suffire.
Ah ça, vous autres, dit le capitaine en s'adressant à ses bandits,
je vaU vous donner un plaisir de cardinaux. J'espère que vous serez
contens?
Viva il capitano répondirent tous les bandits.
En ce moment, Mlle Rina parut sur la ppr.te, et d'un seul bond elle
fut au milieu de la chambre.
Monsieur, elle était en bayadère avec un corset d'argent, un
grand châle de cachemire qui lui servait de ceinture, un petit jupon de
gaz qui lui' venait au-dessus du genou, et un maillot de soie qui lui
montait jusqu'au dessous de la. taille. Elle était vraiment charmante dans
ce cosium.e. `
Je saisis ma basse à pleine main. Je me croyais au théâtre de Mar-
seille..
Sur quel air voulez-vous danser, mademoiselle? lui demandai-je.
Connaissez-vous le pas de châle du ballet de Clary? ̃̃ ̃̃' v
Certainement! c'est mon pas favori.
Eli bien, allez je vous attends.
Je commençai la ritournelle les bandits firent cercle.
• Aux premières mesures, elle s'enleva comme un sylphe, faisant des
entrechats, des jetés, des pirouettes, que c'était merveille. Les bandits
criaient bravo comme des enragés. Et moi, je me disais C'est
étonnant! voilà une paire de jambes que je connais. elles m'avaient
encore plus frappé que la figure, monsieur! Une. fois que j'ai vu une
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