Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1840-01-02
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 janvier 1840 02 janvier 1840
Description : 1840/01/02. 1840/01/02.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4279848
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Çuatrième année. I8M.
MSEKTMNS:
f fr. so c. la tisne dans l'ëdtt.içn
de parts .et des departemeus.
t f. la ligne feulement
dans le supplément de paris.
Edition de Paris.
Jeudi 2 janvier.
ABONKEMENS:'
tman.. <8 fr.jTroismois. ~J
Six mois.. M un mois..
Les abonnemens datent de~'
i" et 15 du mois. t'
t&me Ssttm~eorges, 1@. ====
PaFis,~gj~~€r w
Nous avons donné Mer un aperçu général des affaires extérieures,
auxquelles la diplomatie française est pt~s ou moins directement mê-
lée. Nous devons aujourd'hui compléter ce résumé par un exposé suc-
cinct de la situation de quelques autres, pays, qui, pour n'être pas en
rapport étroit avec notre politique, n'en présente pas moins de
l'intérêt.
Ht~dent doit présenter à l'ouverture du congres. Cette année, la session ,I
paraît devoir donner lieu à des scènes de violence. Le parti radical,
ou ~oec/bco, n'est pas sûr de la majorité dans la chambre des re-
prësentans, et, comme dans tous les pays ou domine la démocratie, il
annonce l'intention de suppléer au droit qu'il n'a pas par la force
dontildispose.
Ce parti est d'autant plus animé qu'il est sur le point de voir échap-
per de ses mains le premier pouvoir de la république. M. Van Buren,
aujourd'hui son représentant à la présidence, ne sera pas réélu. Le
parti whig ou opposant lui donne pour concurrens le général Scott et
M. Clay. Le 4 décembre, les délégués de ce parti, pour prévenir la
division des voix, se sont réunis à Harrisburg (Pensylvanie), et ont
dû choisir définitivement entre ces deux candidats. M. Clay, homme
du plus beau talent et du plus noble caractère, paraît devoir réunir la
majorité des suffrages.
A l'époque où la Banque de Philadelphie suspendit ses paiemens
en espèces, nous avons donné dans la Pt-cMe des détails fort étendus
sur la situation des banques américaines. Nous avons peu de chose à
ajouter aujourd'hui à ces détails; seulement, nous devons constater,
qu'en général, cette situation s'est améliorée. L'emprunt récemment
conclu à Londres, par l'entremise de la maison Rotschild, fournira
aux directeurs de ces établissemens les moyens de sortir de la crise
plus heureusement qu'on ne l'avait pensé d'abord, t
Prusse. –Le gouvernement prussien a, durantl'annéel839, peu
agi au dehors; il a été absorbé par ses démêlés intérieurs avec l'ar-
chevêque de Posen, M. de Dunin, aujourd'hui écroué dans la forte-
resse deColberg, et par la question des mariages mixtes. Cette que-
nelle politique et religieuse tout à la fois n'est pas près de finir.
Amtrtche.–Soit que la maladie de M. de Metternich ait fâcheu-
sement influé, sur ses facultés politiques, soit tactique de la part de
cet homme d'état., il est certain que l'Autriche, dans les grandes
questions européennes qui se sont élevées durant ces derniers temps,
n'a joué qu'un rôle secondaire. Si l'Autriche avait voulu, par exemple,
prendre une part plus active à la solution des affaires d'Orient et ac-
cepter des ouvertures que nous savons lui avoir été faites en temps
opportun, la question d'Orient serait très-probablement tranchée au-
jourd'hui. Mais l'Autriche a le culte du s~tM un moment, durant l'année dernière, que pour conclure un traité de
commerce avec l'Angleterre, traité dont on a fait beaucoup de bruit,
JManovre. –Voitadeux'ansque ce pays est en état de résistance
Sagrante contre le roi Ernest. La lutte est régulière et lente; ce n'est
qu'en Allemagne que les révolutions peuvent s'accomplir avec ces pro-
cédés méthodiques. Les corporations municipales consultent les uni-
versités de Heidelberg et de 16na. qui se déclarent pour la constitu-
tion de 1833 que le roi Ernest a abolie le roi-casse les corporations
municipales. Le directeur de la ville de Hanovre, M. Rumann, pro-
leste devant la diète germanique, en faveur de la constitution lacérée
le roi destitue M. Rumann, ~st nomme à sa-place un bailli, en viola-
tion des priviléges de la ville. Mais une émeute force le roi à revenir
sur cette mesure. La première chambre publie un manifeste contre la
constitution de 1819; que le roi a voulu rétablir; la seconde chambre
rejette le budget, et consent seulement à la prolongation du. budget
voté précédemment sous l'empire de la constitution de 1833. Le roi
casse les chambres. Plusieurs villes refusent l'impôt; le roi envoie
des garnisaires. La diète germanique demande au roi des explications;
le roi lui répond par un mémoire qu'il termine en déclarant qu'il ne
reconnaîtra pas la compétence de la diète. Tel est l'historique de
cette lutte où, des deux parts, on semble arrivé aux dernières extré-
mités. L'année _18
Bc~ts~He.–Depuis que l'acte de séparation est consommé, la
Belgique a'a guère occupé l'Europe que par ses crises financières.
FEMMJETO~ ME Î.A PRESSE.
.DANAË.
'-ix.
Andronic n'était plus au camp des Prétoriens, lorsque les ofBciers'du
Guet y apportèrent l'ordre de l'empereur, d'arrêter la cohorte des ar-
chers. Quoique la retraite de Danaë fût mystét'ieuse, et dût la dérober,
pour les premiers momens, aux recherches du comte Crispiciole, il crai-
gnait, avec raison, que cette retraite ne vint à être découverte, surtout a
cause de la haine du sénat, qui poursuivait alors les chrétiens. Il pensa
donc que le seul moyen de sauver Danaë, c'était de la faire sortir de
Rome, et de la ramener, sous quelque déguisement, dans son pays.Comme'
cette idée était évidemment la plus sage, il s'y arrêta sur-le-champ. Il alla
trouver le Tribun de sa cohorte, un seigneur gaulois de l'Aquitaine, dont
il était aimé pour sa conduite et pour son courage, et il lui demanda, pour
aller voir son vieux père, un congé de doux mois, qu'il lui accorda. Il
alla sur-le-champ se loger danslaville, versie quartiersolitaire de la Porte
Capéne, pour faire en sûreté les préparatifs de son voyage, et pour dé-
router les espions que Crispiciole chargerait peut-être d'observer ses de-
marches; Cette résolution, prudemment prise, et rapidement exécutée,
le sauva.
Il remontait la Voie Appia, vers le quartier de la Piscine Publique,
pour aller chez des marchands d'habits, qui étalaient aux environs du
Grand-Cirque, lorsqu'il rencontra les crieurs et les hérauts, annonçant
au peuple les chasses de panthères, les combats de gladiateurs et les cri-
minels jetés, aux lions, dans l'amphithéâtre do Flavius, a la quatrième
heure. Comme cette nouvelle subite causait de grandes rumeurs parmi le
peuple, il s'arrêta, et il lut une longue afSche apposée contre une muraille.
Cette affiche expliquait la conspiration qui venait d'être découverte par
Son Excellence le comte Crispiciole, et l'arrestation de plusieurs séna-
teurs, d'un grand nombre de chrétiens, de tous les comédiens de Rome,
et de la cohorte entière des Archers Gaulois, entourée subitement, dans
la nuit, par toute la légion Prétorienne. Andronic soupçonna tout d'un
coup que cette em-oyable tragédie devait être une vengeance de Crispi-
çiote, Comme il était près de l'Ai'guète, il courut chez Fabiola,
Sous ce rapport, la période annuelle qui vient de s'écouler a été pour
elle féconde en incidens. Du reste, ces crises paraissent toucher à leur
terme. Les secours donnés par l'empereur Nicolas à l'un des princi-
paux ëtablissemens industriels de ce pays, ont prévenu des catastrophes
qui eussent dëplorablement retenti jusque chez nous. Quant aux
luttes politiques, depuis l'adoption du traité du 2 mai 1833, elles sont
sans importance pour les autres pays, même pour les plus voisins.
iSnisse. –A Zurich, unerëvolution~s'est accomplie au profit du
parti qui se dit conservateur, contre le parti qui s'appelle libéral. Dans
le Tessin, autre révolution dans un sens tout contraire c'est le parti
qui se dit libéral que l'on a vu renverser le parti qui sedit conserva-
teur. Telle est la loi, la conséquence rigoureuse du principede la sou-
veraineté du peuple. Quand on aprodaB~ece principe, il faut l'ac-
cepter avec toutes ses déductions, quelque contradictoires qu'elles
soient. C'est ce qu'a compris l'autorité fédérale. Aussi se borne-t-clle
à consacrer les faits accomplis, sans jamais s'opposer a-IeuE.dëyeloppe-
ment. Mais de cette absence de toute direction centrale, il résulte pour
la Suisse une anarchie telle, qu'avant peu. tous les hommes sensés se
réuniront pour demander la réforme d'institutions qui laissent tant de
latitude aux instincts insurrectionnels, qui fermentent dans toute so-
ciété, grande ou petite.
Nous ne parlons pas du différend qui a divisé la France et la Suisse
au commencement de 1839. C'estaujourd'huimie question vidée, un
grief oublié, et nous avons dit hier que l'honneur de cette solution re-
venait de plein droit au ministère du 15 avril.
Le démenti du Mon.tmiral Lalande lors de la défection de la flotte turque, est venu hier
fort à propos, car aujourd'hui tous les journaux anglais sont pleins de
dénonciations contre l'amiral. N'ayant aucune raison de croire aux as-
sertions de la presse de Londres plus qu'aux dénégations du cabinet
français, nous nous abstenons de les reproduire.
Toujours même incertitude à peu près sur le sens des dernières dé-
pêches d'Espartero. Cependant, nous remarquons qu'aujourd'hui le
ton des journaux exaltés est très affirmatif, et que le langage des
feuilles ministérielles paraît moins assuré. Il est d'ailleurs probable
que si le cabinet avait reçu du quartier-général une déclaration bien
explicite en sa faveur, il se serait empressé de la publier.
Les exaltés ~font courir le bruit que le ministère a eu la pensée de
destituer Espartero et de le remplacer par le gênerai O'Donnel!. Nous
ne croyons pas que le ministère espagnol osât frapper un tel coup. Jl
est plutôt présumable que s'il y a scission ~entrc le général en chef et
le ministère, c'est le ministère qui succombera.
Nous donnons, d'après le MofMMMy Post, le passage suivant d'un
discours prononcé par M. O'Connëll dans une reunion à Dublin:
Ainsi, par exemple, je vous citerai cet homme de talent si méprisable,
tord Brougham, le plus vil et le plus indigne de tous les hommes d'état que
l'Angleterre ait produits. Lord Brougham m'a révolte, il y a peu de jours,par
sa conduite. Son seul enfant, ce qu'il avait de plus cher au monde, et qui
devait posséder les vives affections de son cœut, sa fille unique est morte, et
l'on dit que ca.ëtë une grande perte, car elle était aimante, remplie de talens
et aimée de tous ceux qui l'ont connue. Elle est morte, et on aurait dû sup-
poser à son père assez d humanité, un assez vif sentiment d'amour paternel,
pour qu'il se retirât, du moins pour quelques instans, de la vie publique, aSn
de laisser amortir dans la solitude la douleur poignante qu'il.devait éprouver.
Mais rien de tout cela. Nous le voyons, ]6 jour même, se montrer aux funé-
railles de sa fille, comme pour faire parade de sa douieur. Qui a jamais vu
un père conduire lui-même le deuil de son enfant ? Quant à moi, je déclare
que mon cœur de père s est soulève d'indignation devant une telle conduite.
La Gasc~e partie officielle, l'ordre de cabinet suivant, concernant la résolution de
la diète germanique qui défend la vente de la consultation que les
professeurs de la faculté de droit de Tubingue ont donnée sur la ques-
tion de constitution
Dans sa séance du 50 septembre 1859, la diète germanique a décidé que
la vente de la consultation des professeurs de la faculté de droit de Tubin-
gue, du 26 janvier dernier, concernant la question de constitution, serait
prohibée dans tous tes états de la confédération, et que tous les exemplaires
existant seraient saisis, attendu que cette consultation contient des prin-
cipes incompatibles avec le maintien de t'ordre puNic existant. En consé-
La maison de Fabiola était tout en désordre. Les esclaves pleuraient
et se lamentaient. Il apprit d'eux que des soldats du Guet étaient venus
saisir Fabiola, pendant la nuit; qu'ils avaient tout bouleversé, pour trou-
ver Danaë, qu'ils croyaient cachée chez elle; qu'un très grand nombre
de chrétiens, amis de Fabiola, avaient été arrêtes également, dans le quar-
tier du Grand-Cirque, et que, dans quelques instans, ces chrétiens et
leur bonne maîtresse allaient être jetés aux lions.
Epouvante de cette nouvelle, Andrqnic se dirigea, à l'instant, vers les
Thermes de Caracalla. La rue où était cachée Danaë était pleine de gens
qui couraient au Cirque. Des groupes se succédaient pour lire l'affiche ap-
pliquée contre la maison de Fabiola, et il-rôdait aux alentours des hom-
mes à figure sinistre qui considéraient attentivement Andronic, et qui de-
vaient être des espions du Guet. Il s'avança vers la porte de la maison de
Fabiola, qui était fermée. H frappa plusieurs coups avec le maillet de
bois personne ne vint. Il était dans un trouble extrême, craignant d'être
saisi, craignant bien plus encore, s'il continuait à frapper, d'attirer l'at-
tention des hommes de police sur cette maison, et de perdre Danaë et les
chrétiens, qui sans doute devaient s'y trouver encore.
Vous êtes fou, l'ami, lui dirent quelques personnes qui lisaient l'af-
fiche, d'aller faire vos visites à un pareil moment Qui voudrait rester
à-vous attendre, tandis que tout le peuple va voir jeter les bateleurs et les
chrétiens aux lions, à l'amphithéâtre de Flavius ?
-Vous croyez donc qu'iln'yapersonne ici? ditAndronic, d'un air con-
traint et embarrasse.
Non certes, reprit en riant le groupe, à moins que les enfans en
nourrice, qui ont encore peur des lions.
J'ai vu ce matin sortir tout le monde, ajouta d'un air fort dégagé
un individu qui était lu, de cette espèce fort répandue, qui a toujours
tout vu et tout entendu principalement lorsqu'il ne s'est rien fait et
qu'il ne s'est rien dit.
Andronic s'éloigna, rêveur et rame brisée. Où était Danaë ? Les chré-
tiens étaient-ils en effet sortis, le matin, de la maison de Fabiola, comme
venait de le dire cet homme? s'étaient-ils cachés ailleurs? 'étaient-ils pris?
étaient-ils sauvés? Toutes ces interrogations poignantes se présentaient a
la fois dans son cceur, et il ne savait qu'y répondre. Comme il remontait,
tout pensif, la Voie Appia, il tourna machinalement à main droite, au
Septizonium, et il se mit à suivre la foule, qui se précipitait vers
l'amphithéâtre, par la 'Voie Triomphale. Lorsqu'il fut arrivé sous la co-
lonnade dn Cirque, il entendit hurler les tigres, et il revint a l'affreuse
quence, nous portons cette résolution de la diète à )a connaisance de nos
sujets, et nous )eur enjoignons de s y conformer. Le présent ordre de cabinet
sera inséré dans la première partie du bulletin des lois.
Hanovre, 23 décembre 1859.
~NgM.-ERNEST-AUGUSTE Ct barondeSCHEE~E."
Ou écrit de Saint-Pétersbourg en date du 13 au journal de Lon~-
drcs le Times, que l'empereur Nicolas a été indisposé pendant quel-
ques jourstet même assez sérieusement. Les journaux d'AHemagne
ne confirment pas cette riouveHe..
-<.
Des obstacles de tous genres gênent le transit en France, et causent,
surtout, des entraves trcs-prejudiciaMcs aux relations de commerce
avec l'Angleterre, la Suisse, l'Allemagne et les États-Unis.
On ne peut se faire une idée des tracasseries des douanes et des for-
malités exigées pour le transit des marchandises manufacturées dé-
claration du contenu échantillon de chaque article, de chaque objet
renferme dans le colis, ni le plomb, ni la déclaration ne suffisent, et
les agens de la douane perdent leur temps à ouvrir et a vérifier les co-
lis à leur sortie. Or, de cette inutile vérification, il resuite que fort
souvent les marchandises n'étant pas rcemballëes avec les soins con-
venables, souffrent et se détériorent pendant les traversées quand elles
prennent la voie de mer, ce qui arrive à une grande quantité de pro-
duits de l'industrie lyonnaise.
On pourrait citer beaucoup de maisons de la Suisse ou des provinces
Rhénanes qui, à cause de ces dësagremens, préfèrent maintenant, au
transit par la France, le transit par Trieste, Hambourg, Rotterdam et
même Liverpool, quoique ce soit souvent plus long et toujours plus
coûteux. 1
Si des marchandises nous passons aux hommes, et la relation est
intime entre les unes et les autres, nous retrouverons le régime pré-
tendu protecteur de la douane sous une forme plus propre encore à
écarter l'étranger de France. On rougit vraiment de la dégradante vi-
site à laquelle sont soumis les hommes et à laquelle les femmes n'échap-
pent pas. Chacun sait, cependant, que toutes ces rigueurs nej)arvien-
nent pas à empêcher les marchandises prohibées ou trop fortement
imposées dé pénétrer par masses au cœur de la France.
Espérons que M. le directeur des douanes mettra promptement un
terme aux justes plaintes qui s'élèvent de toutes parts, et que de nou-
velles mesures, plus en harmonie avec les intérêts du commerce, fe-
ront disparaître toutes ces rigueurs enfantées par le système prohibitif.
J~ouveMes et t~Ms ttivers.
'[NTEMEfR.– MM. tes chanoines composant le chapitre mëtropotitain de
Paris (te siège vacant), réunis aujourd'hui, 1" janvier 1840, en assemblée ex-
traordinaire, ont nommé vicaires-genërauxcapitutaires, 1° Mgr Atfre, chanoi-
ne, coadjuteurnommë.de Strasbourg; 2° M. Auge; 5° M. More), avec tes ti-
tres et les attributions d'archidiacres de Notre-Dame, de Sainte-Geneviève
et de Saint-Denis. .ïr
Le corps de Mgr. l'archevêque dcmnt sera exposé vendredi prochain dans
l'église métropolitaine.
–M. t'ëveque de BeUay, nomme a t'archevechë de Reims par ordon-
nance.royate du 4 décembre, a refuse de quitter le diocèse qu'it-administre.
On dispose en ce moment, rue de Seine-Saint-Germain, les appareits
pour!'éclairage par le gaz.
Sur ]a façade principale du Patais-de-Justice, du cote de la rue de la
Barilterte, va être placée une grosse horloge i des ouvriers sont occupés en ee
moment à disposer remplacement.
On lit dans le SetN~pAore ~g Nars~e du 27 décembre Jamais t at-
manach, le ca)endrier, les prophètes n'ont reçu du ciel, du moins du nôtre,
un plus énergique démenti que pendant ces jours de fêtes. Ce n'est p)usun
temps de printemps, c'est un temps d'ëtë~ les promeneurs cherchent l'ombre,
car le soleil incommode, .la température est tencment douce que les man-
teaux sont devenus tout-a-fait inutites ta soirée et la nuit sont d'une tiédeur
charmante, ceci est vraiment phénoménal. Les arbres et les plantes, .qui
n'ont pas d'almanachs comme nous, se trompent de saison tes cerises mû-
rissent, les fraises commencent a rougir, les gazons des haies et les trêmement hâtives s'épanouissent aux branches des arbres. Comme de raison,
ta suspension des travaux pendant ces beaux jours a fait renuer dans toutes
nos promenades une foule immense l'aspect de ces promenades était aussi
brillant qu'animé.
Un fait de somnambulisme assez extraordinaire vient de se passer à St-
réalité de sa situation. Que devenir et que faire ? Tous ses camarades al-
laient être jetés aux tiens; Danaë était peut-être prise aussi; et, dans une
heure, des hyènes d'Afrique se disputeraient ses lambeaux Une fois sa
cohorte anéantie, et sa nancee morte,Andronic ne comprenait plus le sens
et le but de la vie. Il s'assit, désespère, sur un degré du portique, te vi-
sage dans ses mains; et le brave soldat pleura amèrement sur la chute de
toutes ses affections dans ce monde.
Comme il était réduit aux douleurs et, aux résolutions suprêmes, il se
leva tout à coup. Il lui était venu une idée monstrueuse l'idée de tuer
l'empereur. Il pensa qu'une révolution subite et terrible, dans l'empire,
arreterait~sur-Ie-champ la célébration des jeux de ce cirque, ce qui peut-
être sauverait Danaë, si elle était prise, et avec elle Fabiola' et les Ar-
chers. Homme d'exécution et d'audace irrésistible, il s'arrêta décidément
à ce parti. Il entra, parmi la foule, dans l'amphithéâtre, et il se glissa, à I.t
faveur du tumulte et des exclamations qu'excitèrent les gladiateurs, jus-
qu'aux degrés qui dominaient la tente impériale. Il était la, lorsque les
bourreaux amenèrent les sénateurs, les chrétiens, les archers et les bate-
leurs. Il vit bien clairement que Danaë n'avait pas été prise, ce qui inonda
son coeur de joie, et lui ntmodifier ses projets. C'estalors qu'il imagina de
jeter le nain au lion, se confiant à l'enthousiasme qu'un pareil fait, sim-
plement et noblement expliqué, exciterait dans ta multitude.
De leur coté, les chrétiens qui habitaient avec Danaë la maison de
Fabiola, apprirent Tivcc une profonde terreur l'horrible nouvelle que lés
hérauts criaient pat'les rues, et qu'une grande affiche, appliquée contre
leur muraille, ne leur permit pas de révoquer en doute. Comme Usé-
taientplongés dans la stupeur profonde, causée par cette catastrophe, uu
esclave ndèic de Fabiola, qui venait souvent leur porter, par uu& entrée:
secrète, les avis ou les secours de sa maLtresse, arriva éptoré et désespéré,,
et leur raconta comment Fabiola et un gt'and nombre de chrétiens, qui.
habitaient aux environs du Grand Ch'que, avaient étéan't'têspcndantia
nuit, et allaient, dans quelques iastans, être jetés aux liens. Les chrétiens.
questionnèrent encore l'esclave sur ce qu'on disait des Archers Gaul&is.
'et des -sénateurs; et l'esclave leur répondit qu'il était bien vrai- en ef-
fet, que la cohorte des Archers avait été désarmée et saisie tout entièFe-
et que, parmi les sénateurs condamnés a mourir, se trouvait le maître
de Fabiola, le noble et généreux Cornélius. Pendant que l'esclave ache-
vait ces paroles, les chrétiens entendirent frapper à leur porte, avec le
maillet de bois mais comme la rue était pleine d'hommes de police, et
que celui qui frappait n'observait pas ~ne cet'taine espèce de signal, qui
MSEKTMNS:
f fr. so c. la tisne dans l'ëdtt.içn
de parts .et des departemeus.
t f. la ligne feulement
dans le supplément de paris.
Edition de Paris.
Jeudi 2 janvier.
ABONKEMENS:'
tman.. <8 fr.jTroismois. ~J
Six mois.. M un mois..
Les abonnemens datent de~'
i" et 15 du mois. t'
t&me Ssttm~eorges, 1@. ====
PaFis,~gj~~€r w
Nous avons donné Mer un aperçu général des affaires extérieures,
auxquelles la diplomatie française est pt~s ou moins directement mê-
lée. Nous devons aujourd'hui compléter ce résumé par un exposé suc-
cinct de la situation de quelques autres, pays, qui, pour n'être pas en
rapport étroit avec notre politique, n'en présente pas moins de
l'intérêt.
Ht~
paraît devoir donner lieu à des scènes de violence. Le parti radical,
ou ~oec/bco, n'est pas sûr de la majorité dans la chambre des re-
prësentans, et, comme dans tous les pays ou domine la démocratie, il
annonce l'intention de suppléer au droit qu'il n'a pas par la force
dontildispose.
Ce parti est d'autant plus animé qu'il est sur le point de voir échap-
per de ses mains le premier pouvoir de la république. M. Van Buren,
aujourd'hui son représentant à la présidence, ne sera pas réélu. Le
parti whig ou opposant lui donne pour concurrens le général Scott et
M. Clay. Le 4 décembre, les délégués de ce parti, pour prévenir la
division des voix, se sont réunis à Harrisburg (Pensylvanie), et ont
dû choisir définitivement entre ces deux candidats. M. Clay, homme
du plus beau talent et du plus noble caractère, paraît devoir réunir la
majorité des suffrages.
A l'époque où la Banque de Philadelphie suspendit ses paiemens
en espèces, nous avons donné dans la Pt-cMe des détails fort étendus
sur la situation des banques américaines. Nous avons peu de chose à
ajouter aujourd'hui à ces détails; seulement, nous devons constater,
qu'en général, cette situation s'est améliorée. L'emprunt récemment
conclu à Londres, par l'entremise de la maison Rotschild, fournira
aux directeurs de ces établissemens les moyens de sortir de la crise
plus heureusement qu'on ne l'avait pensé d'abord, t
Prusse. –Le gouvernement prussien a, durantl'annéel839, peu
agi au dehors; il a été absorbé par ses démêlés intérieurs avec l'ar-
chevêque de Posen, M. de Dunin, aujourd'hui écroué dans la forte-
resse deColberg, et par la question des mariages mixtes. Cette que-
nelle politique et religieuse tout à la fois n'est pas près de finir.
Amtrtche.–Soit que la maladie de M. de Metternich ait fâcheu-
sement influé, sur ses facultés politiques, soit tactique de la part de
cet homme d'état., il est certain que l'Autriche, dans les grandes
questions européennes qui se sont élevées durant ces derniers temps,
n'a joué qu'un rôle secondaire. Si l'Autriche avait voulu, par exemple,
prendre une part plus active à la solution des affaires d'Orient et ac-
cepter des ouvertures que nous savons lui avoir été faites en temps
opportun, la question d'Orient serait très-probablement tranchée au-
jourd'hui. Mais l'Autriche a le culte du s~tM un moment, durant l'année dernière, que pour conclure un traité de
commerce avec l'Angleterre, traité dont on a fait beaucoup de bruit,
Sagrante contre le roi Ernest. La lutte est régulière et lente; ce n'est
qu'en Allemagne que les révolutions peuvent s'accomplir avec ces pro-
cédés méthodiques. Les corporations municipales consultent les uni-
versités de Heidelberg et de 16na. qui se déclarent pour la constitu-
tion de 1833 que le roi Ernest a abolie le roi-casse les corporations
municipales. Le directeur de la ville de Hanovre, M. Rumann, pro-
leste devant la diète germanique, en faveur de la constitution lacérée
le roi destitue M. Rumann, ~st nomme à sa-place un bailli, en viola-
tion des priviléges de la ville. Mais une émeute force le roi à revenir
sur cette mesure. La première chambre publie un manifeste contre la
constitution de 1819; que le roi a voulu rétablir; la seconde chambre
rejette le budget, et consent seulement à la prolongation du. budget
voté précédemment sous l'empire de la constitution de 1833. Le roi
casse les chambres. Plusieurs villes refusent l'impôt; le roi envoie
des garnisaires. La diète germanique demande au roi des explications;
le roi lui répond par un mémoire qu'il termine en déclarant qu'il ne
reconnaîtra pas la compétence de la diète. Tel est l'historique de
cette lutte où, des deux parts, on semble arrivé aux dernières extré-
mités. L'année _18
Bc~ts~He.–Depuis que l'acte de séparation est consommé, la
Belgique a'a guère occupé l'Europe que par ses crises financières.
FEMMJETO~ ME Î.A PRESSE.
.DANAË.
'-ix.
Andronic n'était plus au camp des Prétoriens, lorsque les ofBciers'du
Guet y apportèrent l'ordre de l'empereur, d'arrêter la cohorte des ar-
chers. Quoique la retraite de Danaë fût mystét'ieuse, et dût la dérober,
pour les premiers momens, aux recherches du comte Crispiciole, il crai-
gnait, avec raison, que cette retraite ne vint à être découverte, surtout a
cause de la haine du sénat, qui poursuivait alors les chrétiens. Il pensa
donc que le seul moyen de sauver Danaë, c'était de la faire sortir de
Rome, et de la ramener, sous quelque déguisement, dans son pays.Comme'
cette idée était évidemment la plus sage, il s'y arrêta sur-le-champ. Il alla
trouver le Tribun de sa cohorte, un seigneur gaulois de l'Aquitaine, dont
il était aimé pour sa conduite et pour son courage, et il lui demanda, pour
aller voir son vieux père, un congé de doux mois, qu'il lui accorda. Il
alla sur-le-champ se loger danslaville, versie quartiersolitaire de la Porte
Capéne, pour faire en sûreté les préparatifs de son voyage, et pour dé-
router les espions que Crispiciole chargerait peut-être d'observer ses de-
marches; Cette résolution, prudemment prise, et rapidement exécutée,
le sauva.
Il remontait la Voie Appia, vers le quartier de la Piscine Publique,
pour aller chez des marchands d'habits, qui étalaient aux environs du
Grand-Cirque, lorsqu'il rencontra les crieurs et les hérauts, annonçant
au peuple les chasses de panthères, les combats de gladiateurs et les cri-
minels jetés, aux lions, dans l'amphithéâtre do Flavius, a la quatrième
heure. Comme cette nouvelle subite causait de grandes rumeurs parmi le
peuple, il s'arrêta, et il lut une longue afSche apposée contre une muraille.
Cette affiche expliquait la conspiration qui venait d'être découverte par
Son Excellence le comte Crispiciole, et l'arrestation de plusieurs séna-
teurs, d'un grand nombre de chrétiens, de tous les comédiens de Rome,
et de la cohorte entière des Archers Gaulois, entourée subitement, dans
la nuit, par toute la légion Prétorienne. Andronic soupçonna tout d'un
coup que cette em-oyable tragédie devait être une vengeance de Crispi-
çiote, Comme il était près de l'Ai'guète, il courut chez Fabiola,
Sous ce rapport, la période annuelle qui vient de s'écouler a été pour
elle féconde en incidens. Du reste, ces crises paraissent toucher à leur
terme. Les secours donnés par l'empereur Nicolas à l'un des princi-
paux ëtablissemens industriels de ce pays, ont prévenu des catastrophes
qui eussent dëplorablement retenti jusque chez nous. Quant aux
luttes politiques, depuis l'adoption du traité du 2 mai 1833, elles sont
sans importance pour les autres pays, même pour les plus voisins.
iSnisse. –A Zurich, unerëvolution~s'est accomplie au profit du
parti qui se dit conservateur, contre le parti qui s'appelle libéral. Dans
le Tessin, autre révolution dans un sens tout contraire c'est le parti
qui se dit libéral que l'on a vu renverser le parti qui sedit conserva-
teur. Telle est la loi, la conséquence rigoureuse du principede la sou-
veraineté du peuple. Quand on aprodaB~ece principe, il faut l'ac-
cepter avec toutes ses déductions, quelque contradictoires qu'elles
soient. C'est ce qu'a compris l'autorité fédérale. Aussi se borne-t-clle
à consacrer les faits accomplis, sans jamais s'opposer a-IeuE.dëyeloppe-
ment. Mais de cette absence de toute direction centrale, il résulte pour
la Suisse une anarchie telle, qu'avant peu. tous les hommes sensés se
réuniront pour demander la réforme d'institutions qui laissent tant de
latitude aux instincts insurrectionnels, qui fermentent dans toute so-
ciété, grande ou petite.
Nous ne parlons pas du différend qui a divisé la France et la Suisse
au commencement de 1839. C'estaujourd'huimie question vidée, un
grief oublié, et nous avons dit hier que l'honneur de cette solution re-
venait de plein droit au ministère du 15 avril.
Le démenti du Mon.t
fort à propos, car aujourd'hui tous les journaux anglais sont pleins de
dénonciations contre l'amiral. N'ayant aucune raison de croire aux as-
sertions de la presse de Londres plus qu'aux dénégations du cabinet
français, nous nous abstenons de les reproduire.
Toujours même incertitude à peu près sur le sens des dernières dé-
pêches d'Espartero. Cependant, nous remarquons qu'aujourd'hui le
ton des journaux exaltés est très affirmatif, et que le langage des
feuilles ministérielles paraît moins assuré. Il est d'ailleurs probable
que si le cabinet avait reçu du quartier-général une déclaration bien
explicite en sa faveur, il se serait empressé de la publier.
Les exaltés ~font courir le bruit que le ministère a eu la pensée de
destituer Espartero et de le remplacer par le gênerai O'Donnel!. Nous
ne croyons pas que le ministère espagnol osât frapper un tel coup. Jl
est plutôt présumable que s'il y a scission ~entrc le général en chef et
le ministère, c'est le ministère qui succombera.
Nous donnons, d'après le MofMMMy Post, le passage suivant d'un
discours prononcé par M. O'Connëll dans une reunion à Dublin:
Ainsi, par exemple, je vous citerai cet homme de talent si méprisable,
tord Brougham, le plus vil et le plus indigne de tous les hommes d'état que
l'Angleterre ait produits. Lord Brougham m'a révolte, il y a peu de jours,par
sa conduite. Son seul enfant, ce qu'il avait de plus cher au monde, et qui
devait posséder les vives affections de son cœut, sa fille unique est morte, et
l'on dit que ca.ëtë une grande perte, car elle était aimante, remplie de talens
et aimée de tous ceux qui l'ont connue. Elle est morte, et on aurait dû sup-
poser à son père assez d humanité, un assez vif sentiment d'amour paternel,
pour qu'il se retirât, du moins pour quelques instans, de la vie publique, aSn
de laisser amortir dans la solitude la douleur poignante qu'il.devait éprouver.
Mais rien de tout cela. Nous le voyons, ]6 jour même, se montrer aux funé-
railles de sa fille, comme pour faire parade de sa douieur. Qui a jamais vu
un père conduire lui-même le deuil de son enfant ? Quant à moi, je déclare
que mon cœur de père s est soulève d'indignation devant une telle conduite.
La Gasc~e partie officielle, l'ordre de cabinet suivant, concernant la résolution de
la diète germanique qui défend la vente de la consultation que les
professeurs de la faculté de droit de Tubingue ont donnée sur la ques-
tion de constitution
Dans sa séance du 50 septembre 1859, la diète germanique a décidé que
la vente de la consultation des professeurs de la faculté de droit de Tubin-
gue, du 26 janvier dernier, concernant la question de constitution, serait
prohibée dans tous tes états de la confédération, et que tous les exemplaires
existant seraient saisis, attendu que cette consultation contient des prin-
cipes incompatibles avec le maintien de t'ordre puNic existant. En consé-
La maison de Fabiola était tout en désordre. Les esclaves pleuraient
et se lamentaient. Il apprit d'eux que des soldats du Guet étaient venus
saisir Fabiola, pendant la nuit; qu'ils avaient tout bouleversé, pour trou-
ver Danaë, qu'ils croyaient cachée chez elle; qu'un très grand nombre
de chrétiens, amis de Fabiola, avaient été arrêtes également, dans le quar-
tier du Grand-Cirque, et que, dans quelques instans, ces chrétiens et
leur bonne maîtresse allaient être jetés aux lions.
Epouvante de cette nouvelle, Andrqnic se dirigea, à l'instant, vers les
Thermes de Caracalla. La rue où était cachée Danaë était pleine de gens
qui couraient au Cirque. Des groupes se succédaient pour lire l'affiche ap-
pliquée contre la maison de Fabiola, et il-rôdait aux alentours des hom-
mes à figure sinistre qui considéraient attentivement Andronic, et qui de-
vaient être des espions du Guet. Il s'avança vers la porte de la maison de
Fabiola, qui était fermée. H frappa plusieurs coups avec le maillet de
bois personne ne vint. Il était dans un trouble extrême, craignant d'être
saisi, craignant bien plus encore, s'il continuait à frapper, d'attirer l'at-
tention des hommes de police sur cette maison, et de perdre Danaë et les
chrétiens, qui sans doute devaient s'y trouver encore.
Vous êtes fou, l'ami, lui dirent quelques personnes qui lisaient l'af-
fiche, d'aller faire vos visites à un pareil moment Qui voudrait rester
à-vous attendre, tandis que tout le peuple va voir jeter les bateleurs et les
chrétiens aux lions, à l'amphithéâtre de Flavius ?
-Vous croyez donc qu'iln'yapersonne ici? ditAndronic, d'un air con-
traint et embarrasse.
Non certes, reprit en riant le groupe, à moins que les enfans en
nourrice, qui ont encore peur des lions.
J'ai vu ce matin sortir tout le monde, ajouta d'un air fort dégagé
un individu qui était lu, de cette espèce fort répandue, qui a toujours
tout vu et tout entendu principalement lorsqu'il ne s'est rien fait et
qu'il ne s'est rien dit.
Andronic s'éloigna, rêveur et rame brisée. Où était Danaë ? Les chré-
tiens étaient-ils en effet sortis, le matin, de la maison de Fabiola, comme
venait de le dire cet homme? s'étaient-ils cachés ailleurs? 'étaient-ils pris?
étaient-ils sauvés? Toutes ces interrogations poignantes se présentaient a
la fois dans son cceur, et il ne savait qu'y répondre. Comme il remontait,
tout pensif, la Voie Appia, il tourna machinalement à main droite, au
Septizonium, et il se mit à suivre la foule, qui se précipitait vers
l'amphithéâtre, par la 'Voie Triomphale. Lorsqu'il fut arrivé sous la co-
lonnade dn Cirque, il entendit hurler les tigres, et il revint a l'affreuse
quence, nous portons cette résolution de la diète à )a connaisance de nos
sujets, et nous )eur enjoignons de s y conformer. Le présent ordre de cabinet
sera inséré dans la première partie du bulletin des lois.
Hanovre, 23 décembre 1859.
~NgM.-ERNEST-AUGUSTE Ct barondeSCHEE~E."
Ou écrit de Saint-Pétersbourg en date du 13 au journal de Lon~-
drcs le Times, que l'empereur Nicolas a été indisposé pendant quel-
ques jourstet même assez sérieusement. Les journaux d'AHemagne
ne confirment pas cette riouveHe..
-<.
Des obstacles de tous genres gênent le transit en France, et causent,
surtout, des entraves trcs-prejudiciaMcs aux relations de commerce
avec l'Angleterre, la Suisse, l'Allemagne et les États-Unis.
On ne peut se faire une idée des tracasseries des douanes et des for-
malités exigées pour le transit des marchandises manufacturées dé-
claration du contenu échantillon de chaque article, de chaque objet
renferme dans le colis, ni le plomb, ni la déclaration ne suffisent, et
les agens de la douane perdent leur temps à ouvrir et a vérifier les co-
lis à leur sortie. Or, de cette inutile vérification, il resuite que fort
souvent les marchandises n'étant pas rcemballëes avec les soins con-
venables, souffrent et se détériorent pendant les traversées quand elles
prennent la voie de mer, ce qui arrive à une grande quantité de pro-
duits de l'industrie lyonnaise.
On pourrait citer beaucoup de maisons de la Suisse ou des provinces
Rhénanes qui, à cause de ces dësagremens, préfèrent maintenant, au
transit par la France, le transit par Trieste, Hambourg, Rotterdam et
même Liverpool, quoique ce soit souvent plus long et toujours plus
coûteux. 1
Si des marchandises nous passons aux hommes, et la relation est
intime entre les unes et les autres, nous retrouverons le régime pré-
tendu protecteur de la douane sous une forme plus propre encore à
écarter l'étranger de France. On rougit vraiment de la dégradante vi-
site à laquelle sont soumis les hommes et à laquelle les femmes n'échap-
pent pas. Chacun sait, cependant, que toutes ces rigueurs nej)arvien-
nent pas à empêcher les marchandises prohibées ou trop fortement
imposées dé pénétrer par masses au cœur de la France.
Espérons que M. le directeur des douanes mettra promptement un
terme aux justes plaintes qui s'élèvent de toutes parts, et que de nou-
velles mesures, plus en harmonie avec les intérêts du commerce, fe-
ront disparaître toutes ces rigueurs enfantées par le système prohibitif.
J~ouveMes et t~Ms ttivers.
'[NTEMEfR.– MM. tes chanoines composant le chapitre mëtropotitain de
Paris (te siège vacant), réunis aujourd'hui, 1" janvier 1840, en assemblée ex-
traordinaire, ont nommé vicaires-genërauxcapitutaires, 1° Mgr Atfre, chanoi-
ne, coadjuteurnommë.de Strasbourg; 2° M. Auge; 5° M. More), avec tes ti-
tres et les attributions d'archidiacres de Notre-Dame, de Sainte-Geneviève
et de Saint-Denis. .ïr
Le corps de Mgr. l'archevêque dcmnt sera exposé vendredi prochain dans
l'église métropolitaine.
–M. t'ëveque de BeUay, nomme a t'archevechë de Reims par ordon-
nance.royate du 4 décembre, a refuse de quitter le diocèse qu'it-administre.
On dispose en ce moment, rue de Seine-Saint-Germain, les appareits
pour!'éclairage par le gaz.
Sur ]a façade principale du Patais-de-Justice, du cote de la rue de la
Barilterte, va être placée une grosse horloge i des ouvriers sont occupés en ee
moment à disposer remplacement.
On lit dans le SetN~pAore ~g Nars~e du 27 décembre Jamais t at-
manach, le ca)endrier, les prophètes n'ont reçu du ciel, du moins du nôtre,
un plus énergique démenti que pendant ces jours de fêtes. Ce n'est p)usun
temps de printemps, c'est un temps d'ëtë~ les promeneurs cherchent l'ombre,
car le soleil incommode, .la température est tencment douce que les man-
teaux sont devenus tout-a-fait inutites ta soirée et la nuit sont d'une tiédeur
charmante, ceci est vraiment phénoménal. Les arbres et les plantes, .qui
n'ont pas d'almanachs comme nous, se trompent de saison tes cerises mû-
rissent, les fraises commencent a rougir, les gazons des haies et les trêmement hâtives s'épanouissent aux branches des arbres. Comme de raison,
ta suspension des travaux pendant ces beaux jours a fait renuer dans toutes
nos promenades une foule immense l'aspect de ces promenades était aussi
brillant qu'animé.
Un fait de somnambulisme assez extraordinaire vient de se passer à St-
réalité de sa situation. Que devenir et que faire ? Tous ses camarades al-
laient être jetés aux tiens; Danaë était peut-être prise aussi; et, dans une
heure, des hyènes d'Afrique se disputeraient ses lambeaux Une fois sa
cohorte anéantie, et sa nancee morte,Andronic ne comprenait plus le sens
et le but de la vie. Il s'assit, désespère, sur un degré du portique, te vi-
sage dans ses mains; et le brave soldat pleura amèrement sur la chute de
toutes ses affections dans ce monde.
Comme il était réduit aux douleurs et, aux résolutions suprêmes, il se
leva tout à coup. Il lui était venu une idée monstrueuse l'idée de tuer
l'empereur. Il pensa qu'une révolution subite et terrible, dans l'empire,
arreterait~sur-Ie-champ la célébration des jeux de ce cirque, ce qui peut-
être sauverait Danaë, si elle était prise, et avec elle Fabiola' et les Ar-
chers. Homme d'exécution et d'audace irrésistible, il s'arrêta décidément
à ce parti. Il entra, parmi la foule, dans l'amphithéâtre, et il se glissa, à I.t
faveur du tumulte et des exclamations qu'excitèrent les gladiateurs, jus-
qu'aux degrés qui dominaient la tente impériale. Il était la, lorsque les
bourreaux amenèrent les sénateurs, les chrétiens, les archers et les bate-
leurs. Il vit bien clairement que Danaë n'avait pas été prise, ce qui inonda
son coeur de joie, et lui ntmodifier ses projets. C'estalors qu'il imagina de
jeter le nain au lion, se confiant à l'enthousiasme qu'un pareil fait, sim-
plement et noblement expliqué, exciterait dans ta multitude.
De leur coté, les chrétiens qui habitaient avec Danaë la maison de
Fabiola, apprirent Tivcc une profonde terreur l'horrible nouvelle que lés
hérauts criaient pat'les rues, et qu'une grande affiche, appliquée contre
leur muraille, ne leur permit pas de révoquer en doute. Comme Usé-
taientplongés dans la stupeur profonde, causée par cette catastrophe, uu
esclave ndèic de Fabiola, qui venait souvent leur porter, par uu& entrée:
secrète, les avis ou les secours de sa maLtresse, arriva éptoré et désespéré,,
et leur raconta comment Fabiola et un gt'and nombre de chrétiens, qui.
habitaient aux environs du Grand Ch'que, avaient étéan't'têspcndantia
nuit, et allaient, dans quelques iastans, être jetés aux liens. Les chrétiens.
questionnèrent encore l'esclave sur ce qu'on disait des Archers Gaul&is.
'et des -sénateurs; et l'esclave leur répondit qu'il était bien vrai- en ef-
fet, que la cohorte des Archers avait été désarmée et saisie tout entièFe-
et que, parmi les sénateurs condamnés a mourir, se trouvait le maître
de Fabiola, le noble et généreux Cornélius. Pendant que l'esclave ache-
vait ces paroles, les chrétiens entendirent frapper à leur porte, avec le
maillet de bois mais comme la rue était pleine d'hommes de police, et
que celui qui frappait n'observait pas ~ne cet'taine espèce de signal, qui
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