Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1837-07-09
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 juillet 1837 09 juillet 1837
Description : 1837/07/09 (Numéro 9). 1837/07/09 (Numéro 9).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k427082q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
-'M's~J~M'is et !es départeni€ns:Cn an, 40 fr Six mois~ 22 & Tr6!a mois, ~2 tif.
1837. 2' A~NËE.–N<9,
ABONNEMENS:
Lesl"etlSdunMis.
On s'abonne a Par: s,
RUE SAtKT-GEOUGES, 16.
DIMANCHE 9 JUILLET.
AKNOXGES:
1 franc 50 centimes la Hgne.
OnIesrecoitaParis,
RUE SAINT-GEORGES, t6.
Paris, ~jfMMëï.
La .chambre des pairs, qui va avoir & discuter lundi la loi sur
les sucres, n'aura pas sans doute perdu de vue tes réclamations qui se
sontélëvéesde tous les ports contre cette loi. En outre, le vote récent
par lequel la chambre des communes vient de sacrifier la culture de
la betterave à l'intérêt delà marine anglaise, rappellera sans doute à
la noble chambre que la France aussi a une marine, laquelle ne tire
son développement que de nos rapports avec les colonies.
Quoiqu'elle ne soit encore qu'en projet, la loi sur les sucres a en
quelque sorte l'expérience contre elle. Considérée dans sa valeur éco-
nomique, toute la France a été unanime pour montrer qu'elle frappait
l'industrie de la betterave sans soulager l'industrie de la canne, et
surtout sans garantir réellement les intérêts du trésor. Considérée dans
sa valeur politique, la plus simple réflexion suffit pour reconnaître
qu'elle aura pour résultat de ruiner nos ports et de désorganiser notre
marine.
Tous les torts de cette loi, et :ils sont nombreux, viennent de ce
qu'eue a été improvisée par amendement. Les intérêts de toute
nature qu'eHeméconnait et qu'elle froisse attendent de la cham-
bre des pairs ta maturité, le calme et le travail dont la cham-
bre des députes s'est départie en cette occurrence. Nul doute que si la
loi était rejetêe, de nouvfites et de plus sérieuses études n'en fissent
ce qu'il faut qu'une loi soit toujours, c'est-à-dire un règlement conçu
au point de vue du développement des faits auxquels il s'applique.
Les dépêches télégraphiques publiées aujourd'hui par le Mo?M sont loin d'être favorables à la cause delà reine d'Espagne. En Biscaye,
ses soldasse révoltent; le royaume de Valence est menacé par don
Carlos qui,depuis sa jonction aveclesbandes de Cabrera et de ForcadcU,
se trouve maintenant à la tête d'un corps d'armée assez fort pour don-
ner quelques inquiétudes à Madrid. Nous persistons à dire cependant
que le passage de l'Ebre tel que le prétendant vient de l'effectuer
n'était pas prévu dans son plan de campagne, lorsque le 11 mai il a
quitté Ernani. Depuis cette époque, il n'a cessé d'être harcelé et pour-
suivi par les généraux de la reine, dans la Navarre, dans l'Aragonet
dans la Catalogue d'ou le manque de vivres l'a en définitive forcé à se
retirer. Il est venu passer l'Ebre à Xerta, un peu au-dessus de Tortose,
et tenter de faire du royaume de Valence le nouveau théâtre d'une
guerre qui semble ne devoir jamais arriver à sa fin.
L'expédition de don Carlos, grossie des bandes de Serrador, For-
~cadellet Cabrera, rêussira-t-elle à pénétrer dans Valence, puisque
d'après la dépêche télégraphique, c'est sur ce point qu'elie se dirige
par Amposta ? ou bien, comme l'annoncent les correspondances de la
frontière, rencontrera-t-elle le général Christine Oraa, qui devait se
trouver le 30 juin sur la route de Valence à la tête d'un corps de onze
mille hommes, décidé à présenter la bataille au prétendant et à lui dis-
puter le passage. Nous ne tarderons pas sansdoute à être Rxës sur le ré-
sultat de ce nouvel épisode de la guerre d'Espagne.
€ttr
Aujourd'hui à dix heures trois quarts, teroi, tareme etBfmeAde-
IaMesontat'rn'ësde Neuilly aux Tuileries. Le roi a présidé le eonsei! des
ministres. M. le comte de Bondy, intendant-général de la tiste civile, a
travaiiléavecS.M.
A cinq heures un quart, le roi, la reine et Mme Adélaïde sont partis
pourNeuilly.
–'M. et Mme la duchesse d'Orléans sont aHés visiter aujourd'hui l'Im-
primerie royale et tepatàis de la Chambre des députés.
LL. AA RR. ont été reçues a l'Imprimet'ie royale par MM. les admi-
nistrateurs de cet établissement. Au palais de la Chambre des députes,
'LL. AA. RR. ont trouvé M. le président et MM. tes questeurs, auquel:;
s'étaient joints quelques membres de la chambre, qui les attendaient et qui
JFNtJM~ETF
LES VOIX INTÉRIEURES, p~' FtC
I! y a au pied du Vésuve un ermitage habité par un vieux solitaire,
lequel cultive sur ce sol mouvant un jardin qui grnce au soleil qui l'c-
cbaun'ë et au feu souterrain qui le fertilise, rapporte par an trois mois-
sons de fruits. Lorsque la montagne est en repos, que l'air est trau-
quiile, que le gouffre éteint pousse silencieux vers le ciel sa colonne de
tumëe, pareille au pilier gigantesque et vaillant de quelque palais fan-
tastique. le solitaire attend sur le seuil de son ermitage les voyageurs
qui gravissent le volcan, et du plus loin qu'il aperçoit la caravane
cosmopolite, il prépare pour elle son eau la plus fraîche, sou meilleur
vin et ses plus beaux fruits. Alors, les pèlerins fatigues s'arrêtent, s'e-
tonnentde trouver au bord d'un abîme, sur un sol de soufre, sous une
pluie de flammes, cet homme grave et simple qui leur. offre une eau
si pure un vin si doux et des fruits si parfumes. Ils lui demandent le
secret de sa vie, et comment au milieu des convulsions de ta montagne,
.qui vont renversant au loin les maisons de.Torre del Greco et de Ré-
sina, comment sur ces flammes souterraines, qui faisant bouillonner )a
mer à l'égal d'une temp6te, agitent ainsi qu'une foret battue du veut
les vaisseaux tremblant dans le port, comment enfin a quelques pas à
peine de ces laves bouillantes, qui descendent dévorant moissons, ceps
de vignes, bois d'orangers, comment, dis-je, il peut vivre ainsi hospita-
lier, tranquille et confiant au lendemain. Alors il leur montre dans
l'intérieur de sa cabane un,crucifix, et à l'extérieur ce panorama
splendide quia Naples pour premier plan, Son-ente, Caprée, !e Pau-
silippe pour lointain, la mer immense pour horizon,-et il leur dit avec
ce ton simple qui ne laisse aucun doute aux cœars des plus sceptiques:
« Aux jours d'orage, je prie aux jours de ca!me, je contemple.
Voilà tout le secret de Victor Hugo, notre grand poète voilà ce que
nous répondrons pour lui aux gens qui nous demandent comment il
se fait qu'après chaque éruption politique, lorsque Paris a jeté des
ilammes comme un volcan, lorsque la colère du peuple ou la vengeance
des rois a coulé dans nos rues comme une lave, cette muse virginale,
à la voix calme et sévère, reparaît tout a coup au milieu de nous sans
avoir à sa robe une seule tache de boue, à ses mains une seule tache de
sang. C'est que cette musc a pour conseillère la raison, et pour devise
la vérité. C'est qu'étrangère à tous les partis ëtonoës, des hauteurs du
passé et tendant aux cimes.de l'avenir, elle plane sur les passions hu-
maines, comme uuaigleSurIesaMmes. C'est qu'elle se laisse entraî-
ner à celte loi irrésistible du progrès que la matière inerte me par l'im-
(<) Un vo). in-SP. Chez Renduel, rue des Vieux-AugustiM, 22.
lesontaecompagnécs dans leur visite. LL.AA.RR. sont remontées en t dt
voiture à 4 heures et demie pour retourner àNeuiUy. po
La chambre, aujourd'hui a entendu des pairs plusieurs rapports, pa
Elle a adopté le projet de loi relatif à l'ouverture d'un crédit pour les q~
fêtfs de juUJet; la loi relative à l'établissement'd'entrepôts dans les An- vë
tilles françaises, et quelques autres lois d'intérêt secondaire; elte a ensuite le
entendu en comité secret le rapport de sa commission de comptabilité, su
M. Guizot part lundi pour le département du Calvados, ce
On lit dans le Courrtey de la .Dro/Me, du 6 juillet Une batterie du m
9' régiment d'artillerie en garnison à Valence a reçu avis de se tenir pt
prête à partir/et l'on vient de donner l'adjudication pour la fourniture tu
de SSOmuletsde bat, qui devront'être livrés d'ici a un mois." ~u P~
Divers individus dcMonistrol, d'AHier'et dcSaint-Jus'-MaImont b<
ont été déférés par M. le préfet de la Haute-Loire à M. le procureur du
roi, comme prévenus d'avoir attenté par violence à la liberté des éléc- a
tiens municipales, ce
Le parlement anglais ne sera point prorogé par la reine en person- m
ne. On a jugé inuti)e d'a'sujétir une. jeune personne d'une constitution p!
délicate à une agitation réelle. Néanmoins il parait qiie la reine Victoria c(
at'inténtion, quand te moment sera venu, couvrir en personne [e nou- q
veauparlement qui sortira dfsé)ectioM,~é~?rales. la
–Le journal angian le ~M~étabtit que depuis t'avènemeht de Geor- q'
ses III jusqu'à ce jour, les ministres tories ont été 64 a~s aux affaires. Ils
ont crée i9S pairs ayant des opinions politiques conformes auxfeurs. g;
Ppndantles 15 dernières années, le gouvernem'nt a été entre )es ma'ms g
de ministres whigs. Ceux-ci ont créé 69 pairs whigs. ce qui donne en fa- o
veur des tories une balance de 138. Si l'on examine attentivement ics vo- n
tes de la chambre des lords d"puis le commencemeut.du ministère Grey b
j'usqu'à la session actuel!e, dit le Sun, on trouve que sur les questions qui s<
divisent les deux partis politiques, la majorité a été terme moyen, de 90. b
Dès lors, s'il n'y avait pas eu de fournées de pairs depuis 176i, les whigs
auraient.la majorité, loin d'être en minorité, et la malheureuse collision P
qui existe entre les deux chambres n'aurait pas eu lieu. e
–JJn seul numéro de la Gazette de .M~r~, celui du 28 juin, annonce P
sept mises en accusation pour délits de presse, prononcées par le jury, a d
la requête du ministère, et le rejet d'une autre requête de même nature. P
On assure que lahouvellc expédition de M.BellenCireassieaété plus
heureuse que celle du ~M~, et qu'il est maintenant sur )e sol cireassien
où il a déposé sa cargaison sans être inquiété. On prétend même qu'iLa a
écrit à une maison anglaise de Constautinop)e pour lui demander des
tissus de coton qui t'-ouventun écoulement faci)e dans le pays.
Un grand nombre d'exécutions ont culieu a Coustantinople a la suite c
de la dernière conspiration contre la vie du sultan. Onadéj~vu nottcr
50 cadavres à la hauteur de la pointcdu sérail. Deux conjurés qui avaient
été les instigateurs du complot sont parvenus à s'enfuir. On croit qu'ils se t
sont réfugiés abord d'un navire marchand qui a fait voile vers un port t c
français.
ALGÉME.– M. Deiarue, ofncier d'ordonnance du ministre delà 1
guerre, estarnvé à Oran fe M juin on l'attendait à A)ger que)ques jours
après. (
D'après !e A~n~Mr a/gE'r~ il n'existe plus d'agitation d«ns les
tribus de l'est. Dimanche dernier, notre caid de Khachna s'est présenté (
au marché des Beni-Aîcha où il a été reçu avec les plus grands honneurs.. €
Cette tribu, ainsi que toutes celles des montagnes qui bordent la plaine
de la Mitidja, à l'Mt, reconnatt désormais l'autorité de ce caïd.
Que!ques Arabes, ayant trouvé sur le champ debataitle de Boudouaou t
un obus qui n'avait point éctaté, ont voulu, ne pouvant en arracher la fu-
see, te brisera coups de marteau; mais ta percussion y ayant mis le feu, f
i)afattexpIosionetcinqdecesma!iteureHXDt)t'ëtétués. 1 1 (
Dans l'ouest, fout est tranquille néanmoins quetques vols ont été com- <
mis dans les environs de Blida.
Un parti des Hadjoutes avait enlevé dans les environs de Sidi-Khalifa
quelques faucheurs européens. Neuf de ces travailleurs sont de retour à
Aiger. Conduits d'abord à Miliana, puis au camp de t'émir, ils ont été
remis.par ses ordres <*ntre)es mains des autorites d'Oran, qui leur ont
fait prendre passage sur le bateau à vapeur te ~/)/
ESPAGNE.Une correspoHdaûce particulière deJaca,dui" juiHet,
donne tes détaits suivans sur le passage de t'Ebre Un courrier extraor-
ËtEES'sS~~BS~S~S~S~E~s~SÈ~M~s~~r~~s~
mobilité, et que la nature vivante proclame par le mouvement. C'est
qu'il n'a jamais suivi, luxurieux et timide cette courtisane du coin de
la rue qui sefait de la premièM borne un lit, et qu'on appelle la popu-
larité. Loin de là, ses vers destinés à l'avenir, et fils pieux du passé, ont
presque toujours heurté le présent. C'est, ainsi qu'en 1825. a l'époque
où le (7.DeIavigneetBërangersur le piédestal de l'opposition, notre poète
chantait la Vendée et ses martyrs qu'en 1839, prophète populaire des
révolutions prochaines, il écrivait sur.iesmurMiles des Tuileries les
mots prophétiques qui troublèrent le festin de Balthasar;. qu'en 1830,
historique défenseur des traditions monarchiques, il faisait incliner le
drapeau de Fleurus et d'Iena devant l'oriflamme de la Mansoure et de
Bovines; et enfin qu'en 1836, lorsque l'on descendait sans bruit dans
le caveau des comtes de Strasaldo, dont les armes, rapprochement
eirange !ont des fleurs de lys sans nombre et deux sceptres brises, le
cadavre dëcouronne de Charles X, seul barde du malheur, unique
courtisan de la tourne, il fit entendre au milieu de l'oubli silencieux
du vieux règne et des fêtes bruyantes du règne nouveau l'bymme reli-
gieux d'une vieille et sainte reconnaissance.
C'est que non-seulement Victor Hugo est un grand poète, mais en-
core un penseur profond c'est que, d'abord, les, évènemens retentis-
sent dans son âme, qu'ensuite écho intelligent, son esprit, avant
de les répéter, les interroge sur les causes de leurs developpemens et
leurs résultats de sorte que souvent la même chose qui arrache des
cris d'admiration à la foule n'obtient du poète qu'un sourire de pitié,
tandis qu'au contraire ce qu'elle insulte lui paraît parfois respecta-
ble et ce qu'elle abaisse digne d'être grand. Voilà comment on le
voit passer, froid et sévère,, au milieu de la lutte des ambitions et des
intérêts sa contentant d'abriter, le faible sous son bouclier, sans tirer
encore son épée contre le puissant et cependant on devine que le
jour où le poète si calme en apparence démuselera sa colère, elle écla-
tera en rugissemens de lion.
Mne chose à remarquer surtout au milieu de notre époque athée et
révolutionnaire, qui doute de Dieu et qui nie les rois, c'est cette pro-
fonde conviction qui ressort de l'ensemble de l'oeuvre le poète sent,
on le devine, qu'il nes'est pas mis à un travail infructueux et perdu;.
comme ces vieux Romains qui semblaient croire à l'éternité de leur
empire, il bâtit son monument aux larges cintres avec du marbre et du
granit; il lui enracine profondément les pieds dans la terre, il élève
ses tours massives jusqu'au ciel puis, confiant dans la matière à la-
quelle il a donne ja force et a laquelle il promet la durée, il l'aban-
donne avec sécurité à la .pluie et au soleil, à la brise et à la tempête
cette confiance, il est vrai, est peut-être plutôt de l'orgueil que de la
religion mais lesprophètesaussi~vaient foi en eux-mcmes, et le poète
est prophète.
nan'c, quia quitte aujourd'hui Sarragosse a huit heures du matin, ap-
arté )a iiouveHe du passage de t'Èbre par l'expc'dition du prétendant,
ssage qui a été exécuté dans l'après-midi du 29 versAsio, et il paraît
? Cabrera et Teno étaient à Gandesa, Batea et Maestri; mais le gou-
rnementmititairede Sarragosse assure que~'expeditioh marche dans
désordre et la d~moraliMtion la plus complète. Oraa a pris portion
.r )es. bords de Nonaspe, Ëorso doit couvrir les bords de la Cenia, et si,
~nme on l'assure, le baron de Meer est déjà au-detà de VaHs avec dix
iile liommes qu'il a fait marcher jour et nuit, il se peut encore que le
'étendant soit attaqué avant d'avoir quitte la Cata)ogne. La garde na-
]nale de Sarragosse et de plusieurs .autres vUles des alentours devait
(rtir aujourd'hui pour couvrir, sous les ordres, deViHapadierna, les
)rds déBcrgantes.
Les correspondances de la frontière d'Espagne annoncent qu'Oraa
quitte Alcanix et s'est porté sur la route de Valence, ou il compte avoir
tncentre le 50 onze mille hommes et barrer !a route.a don Carlos. En
eme temps le baron de Meer marche sur la route de Tarragone, et Es-
irtcro se dispose a marcher sur celle de Madrid. On parlait même d'un
)mbat de )a division de Borso avec l'avant-garde de l'expédition, dans le-
ue) les cartistes aura'ent été battus. C'est la nouvelle q /°re~c, sans en garantir l'authenticité. Voici des dépêches tétégt'aphi-
nés que nous trouvons ce matin dans !eA~o;M
n Z'~o/Mjneral Randon ayant refuse la mise en liberté de quelques mutins du ré-
iment de la princesse, ce régiment a fait feu sur'son état-major et ses
fRciers. Ce généra[ aété.blessé un colonel anglais, aide-de-camp du gé-
érai Mirasol, et un cornette ont été tués. Le brigadier O'Donnel a réta-
li l'ordre;-mais le général Mirasol, n'ayant pas pu se faire écouter'des
~Idats, a remis te commandement à Jaureguy et s'est retiré à bord d'un
âtiment anglais.
a ~or~e~M.r, le 7 juillet -t.857, à cinq heures et demie du soir. Le
rétendant a définitivement passé l'Ebreà Xerta pendant fanuit du 28
t la matinée du 29. Cabrera l'attendait sur ce point, où il avait établi un
ont de bateaux. L'expédition, précédée des bandes de Cabrera, Forca-
~ell, Serradoret autres, s'est dirigée immediatementsui'ValeneeparAm-
~osta. ~r
GUERRE. M. le ministre de [a guerre vient,d'écrire au colo'.cj du 11*
dragons en ces termes
i) m'a été rendu compte que dans la soirée du 14 juin dernier, au Champ-
s-Mars, le nomme Bady (Joseph-Vincent), brigadier au régiment que vous
ommandcz, a sauvé la vie à un jeune homme et & une jeune fille qui avaient
!té renversés et qui allaient être foulés aux pieds.
Que le dragon Schuburu a retiré de ).'< fouie deux hommes et une femme,
!t a dégagé )e sieur Ger vain-Cheval, chirurgien-dentiste, qui se trouvait
iepuis une d!'mi-heure dans )a position la j;)us critique; enfin qu'un dra"on
!ont)e nom est resté inconnu, a contribue avec le musicien Schirak, dul9~
ëger, à arracher du miheu de la foule une jehhe personne prête de succom-
)er, et que ceiie-ci paraissant ëmue de se voir seu)e avec des mihtaires,' i]s la
'assurèrent d~ns les termes )es pius respectueux, et ]a remirent a un hfmme
;t à une femme qui, par leur âge et leur maintien, pouvaiet.t inspirer toute
;onfiance.
La conduite de ces militaires est digne des plus grands, éloges; je vous
;harge de rechercher le dragon qui ne s'est point fait' connaitre, de lut Mmoi-
;ner, ainsi qu'aux nommés Budy et Schuburu, toute ma satisfaction, et de
mettre )eursbe)!es actions a.'ordre de votre régiment.)) »
MARtNE–On écrit de Toulon, 4juii)et: < Une dépêche du ministre de la
narine annonce que le iieutenant de v;:isseau, prince de Joinville, arrivera
t Touton du 14 au 15 de ce mois, et que )'H<'reM/<- qui doit')e recevoir partira
e 16, amst que la corvette la F<~9! avec laqueue te vaisseau naviguera de
;onsetve. Par suite de cet avis, de nombreux ouvriers ont été envoies à bord
le la corvette, dont t'armement se poursuit avec beaucoup d'activité. Tous
es ameubiemens du vaisseau i'N<'fCM!t; arrivent de Paris. Une musique de
plus de trente musiciens est organisée, ainsi que des fanfares qui sont déjà
en plein cours d'activité.
Le vapeur le ~y/)M~, qui part demain pourAtger, embarque cinq omciers
et infirmiers, 90 ofEciers, sous-officiers, d'ouvriers d'administration, et 100
militaires isolés.
.Les trois corvettes de.'charge !'Eycn< )a Marne, et la CaraMme, vien'
nent de recevoir t'ordre de se tenir prêtes à mettre sous voiles au premier
moment. On croit que ces trois bâtimens ont reçu mission de se rendre à Al-
ger pour y prendre des troupes.
~S~S~.ëSB~cSF~SS~NS~SBESSB~S~S~~
Maintenant, si de l'ensemble nous passons aux détails, et du plan à
l'éxecution, nous dirons que jamais, à notre avis, notre grand poète
t.'a plus rigoureusement manie que dans ce dernier volume cette ma-
tière rebelle qu'on appelle le stvie soit qu'il torde )a langue en spi-
rales dans ces hautes strophes, pareilles aux colonnes d'un portique
soit qu'il l'allonge en alexandrins superposés comme les assises de gra~
nit d'une pyramide, soit enfin qu'il la tailL- d'une manière bizarre,
comme les chapiteaux romans, où l'architecte, au lieu de feuilles d'a-
canthe, a sculpte des tigurcs d'oiseaux, d'hommes et de lions tou-
jours le monument qu'il a voulu bâtir arrive complet, église ou gy-
nécée, palais où tombeau. Non-seu)ement la matière ne manque ja~-
mai<, mais jamais encore l'ouvrier ne se lasse; et soit qu'il coule le
bronze, soit qu'il sculpte l'or, c'est toujours fondu par Michel-An~e
et ciselé par Beoventito Celtini.
Ainsi que la foudre est formée de trois rayons tordus et mêlés en-
semble, ainsi Pœuvre du poète se compose de trois démets réunis:
le mépris, l'amour et la douleur. Il est impossible de mettre plus hau-
lain-ment le pied sur les choses et sur les hommes que ne le fait l'au-
teur dans hs vers à Charles X, à un journaliste et à:la Muse. Les piè-
ces V°,XI', et XIF, sont des chefs-d'œuvre de sensibilité
L'ode à Olympio, l'ode à son frère, l'ode à l'Arc-de-Tribmphe, sont
des cris pleins de souffrances et de larmes, et la tristesse du poète, en
voyant le nom de son père oubl'ë sur cette page de pierre à laqueueit
promet un si bel avenir, prend un accent si filial et si religieux, que
le livre tombe des mains et que l'on reste'pensif à se demander com-
ment il se fait que parmi tous ces noms,, auxquels rien n'a survécu que
le souvenir, c'est j ustement celui dont le lustre se continue, dont l'au-
réole se redore, dont le bruit perpétué par un écho vivant n'a pas
cessé de retentir, qu'on a précisément été omettre, je ne dirai pas
ocbiier car ne pouvant croire à l'ignorance/il faut bien croire à lu
haine.
En attendant que toutes les petites colères s'éteignent et que ton'-
tesles grandes injustices se réparent, au milieu de notre époque qm
bâtit avec des moëllons, du plâtre et de la boue, le poète-ouvrier, im-
passible et infatigable, vient d'ajouter à son monument une assise de
marbre plus d'un qui n'a pas d'asile et qui loge chez autrui rail-
lera sans doute en passant ce palais inachevé toujours du vivant de son
architecte, et dont la mort seule vient poser la dernière pierre mais
quiconque aura e-sayé d'élever une maison, une cabane, une chau-
mière, saluera religieusement cette Babel, aux fondemens gothiques
aux fenêtres mauresques et à la corniche romaine, qui grandit à vue
d'œil et monte incessamment vers le ciel.
ALEXANDRE DUMAS.
1837. 2' A~NËE.–N<9,
ABONNEMENS:
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RUE SAtKT-GEOUGES, 16.
DIMANCHE 9 JUILLET.
AKNOXGES:
1 franc 50 centimes la Hgne.
OnIesrecoitaParis,
RUE SAINT-GEORGES, t6.
Paris, ~jfMMëï.
La .chambre des pairs, qui va avoir & discuter lundi la loi sur
les sucres, n'aura pas sans doute perdu de vue tes réclamations qui se
sontélëvéesde tous les ports contre cette loi. En outre, le vote récent
par lequel la chambre des communes vient de sacrifier la culture de
la betterave à l'intérêt delà marine anglaise, rappellera sans doute à
la noble chambre que la France aussi a une marine, laquelle ne tire
son développement que de nos rapports avec les colonies.
Quoiqu'elle ne soit encore qu'en projet, la loi sur les sucres a en
quelque sorte l'expérience contre elle. Considérée dans sa valeur éco-
nomique, toute la France a été unanime pour montrer qu'elle frappait
l'industrie de la betterave sans soulager l'industrie de la canne, et
surtout sans garantir réellement les intérêts du trésor. Considérée dans
sa valeur politique, la plus simple réflexion suffit pour reconnaître
qu'elle aura pour résultat de ruiner nos ports et de désorganiser notre
marine.
Tous les torts de cette loi, et :ils sont nombreux, viennent de ce
qu'eue a été improvisée par amendement. Les intérêts de toute
nature qu'eHeméconnait et qu'elle froisse attendent de la cham-
bre des pairs ta maturité, le calme et le travail dont la cham-
bre des députes s'est départie en cette occurrence. Nul doute que si la
loi était rejetêe, de nouvfites et de plus sérieuses études n'en fissent
ce qu'il faut qu'une loi soit toujours, c'est-à-dire un règlement conçu
au point de vue du développement des faits auxquels il s'applique.
Les dépêches télégraphiques publiées aujourd'hui par le Mo?M
ses soldasse révoltent; le royaume de Valence est menacé par don
Carlos qui,depuis sa jonction aveclesbandes de Cabrera et de ForcadcU,
se trouve maintenant à la tête d'un corps d'armée assez fort pour don-
ner quelques inquiétudes à Madrid. Nous persistons à dire cependant
que le passage de l'Ebre tel que le prétendant vient de l'effectuer
n'était pas prévu dans son plan de campagne, lorsque le 11 mai il a
quitté Ernani. Depuis cette époque, il n'a cessé d'être harcelé et pour-
suivi par les généraux de la reine, dans la Navarre, dans l'Aragonet
dans la Catalogue d'ou le manque de vivres l'a en définitive forcé à se
retirer. Il est venu passer l'Ebre à Xerta, un peu au-dessus de Tortose,
et tenter de faire du royaume de Valence le nouveau théâtre d'une
guerre qui semble ne devoir jamais arriver à sa fin.
L'expédition de don Carlos, grossie des bandes de Serrador, For-
~cadellet Cabrera, rêussira-t-elle à pénétrer dans Valence, puisque
d'après la dépêche télégraphique, c'est sur ce point qu'elie se dirige
par Amposta ? ou bien, comme l'annoncent les correspondances de la
frontière, rencontrera-t-elle le général Christine Oraa, qui devait se
trouver le 30 juin sur la route de Valence à la tête d'un corps de onze
mille hommes, décidé à présenter la bataille au prétendant et à lui dis-
puter le passage. Nous ne tarderons pas sansdoute à être Rxës sur le ré-
sultat de ce nouvel épisode de la guerre d'Espagne.
€ttr
Aujourd'hui à dix heures trois quarts, teroi, tareme etBfmeAde-
IaMesontat'rn'ësde Neuilly aux Tuileries. Le roi a présidé le eonsei! des
ministres. M. le comte de Bondy, intendant-général de la tiste civile, a
travaiiléavecS.M.
A cinq heures un quart, le roi, la reine et Mme Adélaïde sont partis
pourNeuilly.
–'M. et Mme la duchesse d'Orléans sont aHés visiter aujourd'hui l'Im-
primerie royale et tepatàis de la Chambre des députés.
LL. AA RR. ont été reçues a l'Imprimet'ie royale par MM. les admi-
nistrateurs de cet établissement. Au palais de la Chambre des députes,
'LL. AA. RR. ont trouvé M. le président et MM. tes questeurs, auquel:;
s'étaient joints quelques membres de la chambre, qui les attendaient et qui
JFNtJM~ETF
LES VOIX INTÉRIEURES, p~' FtC
I! y a au pied du Vésuve un ermitage habité par un vieux solitaire,
lequel cultive sur ce sol mouvant un jardin qui grnce au soleil qui l'c-
cbaun'ë et au feu souterrain qui le fertilise, rapporte par an trois mois-
sons de fruits. Lorsque la montagne est en repos, que l'air est trau-
quiile, que le gouffre éteint pousse silencieux vers le ciel sa colonne de
tumëe, pareille au pilier gigantesque et vaillant de quelque palais fan-
tastique. le solitaire attend sur le seuil de son ermitage les voyageurs
qui gravissent le volcan, et du plus loin qu'il aperçoit la caravane
cosmopolite, il prépare pour elle son eau la plus fraîche, sou meilleur
vin et ses plus beaux fruits. Alors, les pèlerins fatigues s'arrêtent, s'e-
tonnentde trouver au bord d'un abîme, sur un sol de soufre, sous une
pluie de flammes, cet homme grave et simple qui leur. offre une eau
si pure un vin si doux et des fruits si parfumes. Ils lui demandent le
secret de sa vie, et comment au milieu des convulsions de ta montagne,
.qui vont renversant au loin les maisons de.Torre del Greco et de Ré-
sina, comment sur ces flammes souterraines, qui faisant bouillonner )a
mer à l'égal d'une temp6te, agitent ainsi qu'une foret battue du veut
les vaisseaux tremblant dans le port, comment enfin a quelques pas à
peine de ces laves bouillantes, qui descendent dévorant moissons, ceps
de vignes, bois d'orangers, comment, dis-je, il peut vivre ainsi hospita-
lier, tranquille et confiant au lendemain. Alors il leur montre dans
l'intérieur de sa cabane un,crucifix, et à l'extérieur ce panorama
splendide quia Naples pour premier plan, Son-ente, Caprée, !e Pau-
silippe pour lointain, la mer immense pour horizon,-et il leur dit avec
ce ton simple qui ne laisse aucun doute aux cœars des plus sceptiques:
« Aux jours d'orage, je prie aux jours de ca!me, je contemple.
Voilà tout le secret de Victor Hugo, notre grand poète voilà ce que
nous répondrons pour lui aux gens qui nous demandent comment il
se fait qu'après chaque éruption politique, lorsque Paris a jeté des
ilammes comme un volcan, lorsque la colère du peuple ou la vengeance
des rois a coulé dans nos rues comme une lave, cette muse virginale,
à la voix calme et sévère, reparaît tout a coup au milieu de nous sans
avoir à sa robe une seule tache de boue, à ses mains une seule tache de
sang. C'est que cette musc a pour conseillère la raison, et pour devise
la vérité. C'est qu'étrangère à tous les partis ëtonoës, des hauteurs du
passé et tendant aux cimes.de l'avenir, elle plane sur les passions hu-
maines, comme uuaigleSurIesaMmes. C'est qu'elle se laisse entraî-
ner à celte loi irrésistible du progrès que la matière inerte me par l'im-
(<) Un vo). in-SP. Chez Renduel, rue des Vieux-AugustiM, 22.
lesontaecompagnécs dans leur visite. LL.AA.RR. sont remontées en t dt
voiture à 4 heures et demie pour retourner àNeuiUy. po
La chambre, aujourd'hui a entendu des pairs plusieurs rapports, pa
Elle a adopté le projet de loi relatif à l'ouverture d'un crédit pour les q~
fêtfs de juUJet; la loi relative à l'établissement'd'entrepôts dans les An- vë
tilles françaises, et quelques autres lois d'intérêt secondaire; elte a ensuite le
entendu en comité secret le rapport de sa commission de comptabilité, su
M. Guizot part lundi pour le département du Calvados, ce
On lit dans le Courrtey de la .Dro/Me, du 6 juillet Une batterie du m
9' régiment d'artillerie en garnison à Valence a reçu avis de se tenir pt
prête à partir/et l'on vient de donner l'adjudication pour la fourniture tu
de SSOmuletsde bat, qui devront'être livrés d'ici a un mois." ~u P~
Divers individus dcMonistrol, d'AHier'et dcSaint-Jus'-MaImont b<
ont été déférés par M. le préfet de la Haute-Loire à M. le procureur du
roi, comme prévenus d'avoir attenté par violence à la liberté des éléc- a
tiens municipales, ce
Le parlement anglais ne sera point prorogé par la reine en person- m
ne. On a jugé inuti)e d'a'sujétir une. jeune personne d'une constitution p!
délicate à une agitation réelle. Néanmoins il parait qiie la reine Victoria c(
at'inténtion, quand te moment sera venu, couvrir en personne [e nou- q
veauparlement qui sortira dfsé)ectioM,~é~?rales. la
–Le journal angian le ~M~étabtit que depuis t'avènemeht de Geor- q'
ses III jusqu'à ce jour, les ministres tories ont été 64 a~s aux affaires. Ils
ont crée i9S pairs ayant des opinions politiques conformes auxfeurs. g;
Ppndantles 15 dernières années, le gouvernem'nt a été entre )es ma'ms g
de ministres whigs. Ceux-ci ont créé 69 pairs whigs. ce qui donne en fa- o
veur des tories une balance de 138. Si l'on examine attentivement ics vo- n
tes de la chambre des lords d"puis le commencemeut.du ministère Grey b
j'usqu'à la session actuel!e, dit le Sun, on trouve que sur les questions qui s<
divisent les deux partis politiques, la majorité a été terme moyen, de 90. b
Dès lors, s'il n'y avait pas eu de fournées de pairs depuis 176i, les whigs
auraient.la majorité, loin d'être en minorité, et la malheureuse collision P
qui existe entre les deux chambres n'aurait pas eu lieu. e
–JJn seul numéro de la Gazette de .M~r~, celui du 28 juin, annonce P
sept mises en accusation pour délits de presse, prononcées par le jury, a d
la requête du ministère, et le rejet d'une autre requête de même nature. P
On assure que lahouvellc expédition de M.BellenCireassieaété plus
heureuse que celle du ~M~, et qu'il est maintenant sur )e sol cireassien
où il a déposé sa cargaison sans être inquiété. On prétend même qu'iLa a
écrit à une maison anglaise de Constautinop)e pour lui demander des
tissus de coton qui t'-ouventun écoulement faci)e dans le pays.
Un grand nombre d'exécutions ont culieu a Coustantinople a la suite c
de la dernière conspiration contre la vie du sultan. Onadéj~vu nottcr
50 cadavres à la hauteur de la pointcdu sérail. Deux conjurés qui avaient
été les instigateurs du complot sont parvenus à s'enfuir. On croit qu'ils se t
sont réfugiés abord d'un navire marchand qui a fait voile vers un port t c
français.
ALGÉME.– M. Deiarue, ofncier d'ordonnance du ministre delà 1
guerre, estarnvé à Oran fe M juin on l'attendait à A)ger que)ques jours
après. (
D'après !e A~n~Mr a/gE'r~ il n'existe plus d'agitation d«ns les
tribus de l'est. Dimanche dernier, notre caid de Khachna s'est présenté (
au marché des Beni-Aîcha où il a été reçu avec les plus grands honneurs.. €
Cette tribu, ainsi que toutes celles des montagnes qui bordent la plaine
de la Mitidja, à l'Mt, reconnatt désormais l'autorité de ce caïd.
Que!ques Arabes, ayant trouvé sur le champ debataitle de Boudouaou t
un obus qui n'avait point éctaté, ont voulu, ne pouvant en arracher la fu-
see, te brisera coups de marteau; mais ta percussion y ayant mis le feu, f
i)afattexpIosionetcinqdecesma!iteureHXDt)t'ëtétués. 1 1 (
Dans l'ouest, fout est tranquille néanmoins quetques vols ont été com- <
mis dans les environs de Blida.
Un parti des Hadjoutes avait enlevé dans les environs de Sidi-Khalifa
quelques faucheurs européens. Neuf de ces travailleurs sont de retour à
Aiger. Conduits d'abord à Miliana, puis au camp de t'émir, ils ont été
remis.par ses ordres <*ntre)es mains des autorites d'Oran, qui leur ont
fait prendre passage sur le bateau à vapeur te ~/)/
ESPAGNE.Une correspoHdaûce particulière deJaca,dui" juiHet,
donne tes détaits suivans sur le passage de t'Ebre Un courrier extraor-
ËtEES'sS~~BS~S~S~S~E~s~SÈ~M~s~~r~~s~
mobilité, et que la nature vivante proclame par le mouvement. C'est
qu'il n'a jamais suivi, luxurieux et timide cette courtisane du coin de
la rue qui sefait de la premièM borne un lit, et qu'on appelle la popu-
larité. Loin de là, ses vers destinés à l'avenir, et fils pieux du passé, ont
presque toujours heurté le présent. C'est, ainsi qu'en 1825. a l'époque
où le (7
chantait la Vendée et ses martyrs qu'en 1839, prophète populaire des
révolutions prochaines, il écrivait sur.iesmurMiles des Tuileries les
mots prophétiques qui troublèrent le festin de Balthasar;. qu'en 1830,
historique défenseur des traditions monarchiques, il faisait incliner le
drapeau de Fleurus et d'Iena devant l'oriflamme de la Mansoure et de
Bovines; et enfin qu'en 1836, lorsque l'on descendait sans bruit dans
le caveau des comtes de Strasaldo, dont les armes, rapprochement
eirange !ont des fleurs de lys sans nombre et deux sceptres brises, le
cadavre dëcouronne de Charles X, seul barde du malheur, unique
courtisan de la tourne, il fit entendre au milieu de l'oubli silencieux
du vieux règne et des fêtes bruyantes du règne nouveau l'bymme reli-
gieux d'une vieille et sainte reconnaissance.
C'est que non-seulement Victor Hugo est un grand poète, mais en-
core un penseur profond c'est que, d'abord, les, évènemens retentis-
sent dans son âme, qu'ensuite écho intelligent, son esprit, avant
de les répéter, les interroge sur les causes de leurs developpemens et
leurs résultats de sorte que souvent la même chose qui arrache des
cris d'admiration à la foule n'obtient du poète qu'un sourire de pitié,
tandis qu'au contraire ce qu'elle insulte lui paraît parfois respecta-
ble et ce qu'elle abaisse digne d'être grand. Voilà comment on le
voit passer, froid et sévère,, au milieu de la lutte des ambitions et des
intérêts sa contentant d'abriter, le faible sous son bouclier, sans tirer
encore son épée contre le puissant et cependant on devine que le
jour où le poète si calme en apparence démuselera sa colère, elle écla-
tera en rugissemens de lion.
Mne chose à remarquer surtout au milieu de notre époque athée et
révolutionnaire, qui doute de Dieu et qui nie les rois, c'est cette pro-
fonde conviction qui ressort de l'ensemble de l'oeuvre le poète sent,
on le devine, qu'il nes'est pas mis à un travail infructueux et perdu;.
comme ces vieux Romains qui semblaient croire à l'éternité de leur
empire, il bâtit son monument aux larges cintres avec du marbre et du
granit; il lui enracine profondément les pieds dans la terre, il élève
ses tours massives jusqu'au ciel puis, confiant dans la matière à la-
quelle il a donne ja force et a laquelle il promet la durée, il l'aban-
donne avec sécurité à la .pluie et au soleil, à la brise et à la tempête
cette confiance, il est vrai, est peut-être plutôt de l'orgueil que de la
religion mais lesprophètesaussi~vaient foi en eux-mcmes, et le poète
est prophète.
nan'c, quia quitte aujourd'hui Sarragosse a huit heures du matin, ap-
arté )a iiouveHe du passage de t'Èbre par l'expc'dition du prétendant,
ssage qui a été exécuté dans l'après-midi du 29 versAsio, et il paraît
? Cabrera et Teno étaient à Gandesa, Batea et Maestri; mais le gou-
rnementmititairede Sarragosse assure que~'expeditioh marche dans
désordre et la d~moraliMtion la plus complète. Oraa a pris portion
.r )es. bords de Nonaspe, Ëorso doit couvrir les bords de la Cenia, et si,
~nme on l'assure, le baron de Meer est déjà au-detà de VaHs avec dix
iile liommes qu'il a fait marcher jour et nuit, il se peut encore que le
'étendant soit attaqué avant d'avoir quitte la Cata)ogne. La garde na-
]nale de Sarragosse et de plusieurs .autres vUles des alentours devait
(rtir aujourd'hui pour couvrir, sous les ordres, deViHapadierna, les
)rds déBcrgantes.
Les correspondances de la frontière d'Espagne annoncent qu'Oraa
quitte Alcanix et s'est porté sur la route de Valence, ou il compte avoir
tncentre le 50 onze mille hommes et barrer !a route.a don Carlos. En
eme temps le baron de Meer marche sur la route de Tarragone, et Es-
irtcro se dispose a marcher sur celle de Madrid. On parlait même d'un
)mbat de )a division de Borso avec l'avant-garde de l'expédition, dans le-
ue) les cartistes aura'ent été battus. C'est la nouvelle q
nés que nous trouvons ce matin dans !eA~o;M
n Z'~o/M
iment de la princesse, ce régiment a fait feu sur'son état-major et ses
fRciers. Ce généra[ aété.blessé un colonel anglais, aide-de-camp du gé-
érai Mirasol, et un cornette ont été tués. Le brigadier O'Donnel a réta-
li l'ordre;-mais le général Mirasol, n'ayant pas pu se faire écouter'des
~Idats, a remis te commandement à Jaureguy et s'est retiré à bord d'un
âtiment anglais.
a ~or~e~M.r, le 7 juillet -t.857, à cinq heures et demie du soir. Le
rétendant a définitivement passé l'Ebreà Xerta pendant fanuit du 28
t la matinée du 29. Cabrera l'attendait sur ce point, où il avait établi un
ont de bateaux. L'expédition, précédée des bandes de Cabrera, Forca-
~ell, Serradoret autres, s'est dirigée immediatementsui'ValeneeparAm-
~osta. ~r
GUERRE. M. le ministre de [a guerre vient,d'écrire au colo'.cj du 11*
dragons en ces termes
i) m'a été rendu compte que dans la soirée du 14 juin dernier, au Champ-
s-Mars, le nomme Bady (Joseph-Vincent), brigadier au régiment que vous
ommandcz, a sauvé la vie à un jeune homme et & une jeune fille qui avaient
!té renversés et qui allaient être foulés aux pieds.
Que le dragon Schuburu a retiré de ).'< fouie deux hommes et une femme,
!t a dégagé )e sieur Ger vain-Cheval, chirurgien-dentiste, qui se trouvait
iepuis une d!'mi-heure dans )a position la j;)us critique; enfin qu'un dra"on
!ont)e nom est resté inconnu, a contribue avec le musicien Schirak, dul9~
ëger, à arracher du miheu de la foule une jehhe personne prête de succom-
)er, et que ceiie-ci paraissant ëmue de se voir seu)e avec des mihtaires,' i]s la
'assurèrent d~ns les termes )es pius respectueux, et ]a remirent a un hfmme
;t à une femme qui, par leur âge et leur maintien, pouvaiet.t inspirer toute
;onfiance.
La conduite de ces militaires est digne des plus grands, éloges; je vous
;harge de rechercher le dragon qui ne s'est point fait' connaitre, de lut Mmoi-
;ner, ainsi qu'aux nommés Budy et Schuburu, toute ma satisfaction, et de
mettre )eursbe)!es actions a.'ordre de votre régiment.)) »
MARtNE–On écrit de Toulon, 4juii)et: < Une dépêche du ministre de la
narine annonce que le iieutenant de v;:isseau, prince de Joinville, arrivera
t Touton du 14 au 15 de ce mois, et que )'H<'reM/<- qui doit')e recevoir partira
e 16, amst que la corvette la F<~9! avec laqueue te vaisseau naviguera de
;onsetve. Par suite de cet avis, de nombreux ouvriers ont été envoies à bord
le la corvette, dont t'armement se poursuit avec beaucoup d'activité. Tous
es ameubiemens du vaisseau i'N<'fCM!t; arrivent de Paris. Une musique de
plus de trente musiciens est organisée, ainsi que des fanfares qui sont déjà
en plein cours d'activité.
Le vapeur le ~y/)M~, qui part demain pourAtger, embarque cinq omciers
et infirmiers, 90 ofEciers, sous-officiers, d'ouvriers d'administration, et 100
militaires isolés.
.Les trois corvettes de.'charge !'Eycn< )a Marne, et la CaraMme, vien'
nent de recevoir t'ordre de se tenir prêtes à mettre sous voiles au premier
moment. On croit que ces trois bâtimens ont reçu mission de se rendre à Al-
ger pour y prendre des troupes.
~S~S~.ëSB~cSF~SS~NS~SBESSB~S~S~~
Maintenant, si de l'ensemble nous passons aux détails, et du plan à
l'éxecution, nous dirons que jamais, à notre avis, notre grand poète
t.'a plus rigoureusement manie que dans ce dernier volume cette ma-
tière rebelle qu'on appelle le stvie soit qu'il torde )a langue en spi-
rales dans ces hautes strophes, pareilles aux colonnes d'un portique
soit qu'il l'allonge en alexandrins superposés comme les assises de gra~
nit d'une pyramide, soit enfin qu'il la tailL- d'une manière bizarre,
comme les chapiteaux romans, où l'architecte, au lieu de feuilles d'a-
canthe, a sculpte des tigurcs d'oiseaux, d'hommes et de lions tou-
jours le monument qu'il a voulu bâtir arrive complet, église ou gy-
nécée, palais où tombeau. Non-seu)ement la matière ne manque ja~-
mai<, mais jamais encore l'ouvrier ne se lasse; et soit qu'il coule le
bronze, soit qu'il sculpte l'or, c'est toujours fondu par Michel-An~e
et ciselé par Beoventito Celtini.
Ainsi que la foudre est formée de trois rayons tordus et mêlés en-
semble, ainsi Pœuvre du poète se compose de trois démets réunis:
le mépris, l'amour et la douleur. Il est impossible de mettre plus hau-
lain-ment le pied sur les choses et sur les hommes que ne le fait l'au-
teur dans hs vers à Charles X, à un journaliste et à:la Muse. Les piè-
ces V°,XI', et XIF, sont des chefs-d'œuvre de sensibilité
L'ode à Olympio, l'ode à son frère, l'ode à l'Arc-de-Tribmphe, sont
des cris pleins de souffrances et de larmes, et la tristesse du poète, en
voyant le nom de son père oubl'ë sur cette page de pierre à laqueueit
promet un si bel avenir, prend un accent si filial et si religieux, que
le livre tombe des mains et que l'on reste'pensif à se demander com-
ment il se fait que parmi tous ces noms,, auxquels rien n'a survécu que
le souvenir, c'est j ustement celui dont le lustre se continue, dont l'au-
réole se redore, dont le bruit perpétué par un écho vivant n'a pas
cessé de retentir, qu'on a précisément été omettre, je ne dirai pas
ocbiier car ne pouvant croire à l'ignorance/il faut bien croire à lu
haine.
En attendant que toutes les petites colères s'éteignent et que ton'-
tesles grandes injustices se réparent, au milieu de notre époque qm
bâtit avec des moëllons, du plâtre et de la boue, le poète-ouvrier, im-
passible et infatigable, vient d'ajouter à son monument une assise de
marbre plus d'un qui n'a pas d'asile et qui loge chez autrui rail-
lera sans doute en passant ce palais inachevé toujours du vivant de son
architecte, et dont la mort seule vient poser la dernière pierre mais
quiconque aura e-sayé d'élever une maison, une cabane, une chau-
mière, saluera religieusement cette Babel, aux fondemens gothiques
aux fenêtres mauresques et à la corniche romaine, qui grandit à vue
d'œil et monte incessamment vers le ciel.
ALEXANDRE DUMAS.
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