Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1837-03-24
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 mars 1837 24 mars 1837
Description : 1837/03/24 (Numéro 254). 1837/03/24 (Numéro 254).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k426976d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
J. Paris et ~~j!t<;mcnts, un an, 40 f. –Six mois, SIS tf T'nti~ mois i2 fr.
ANNÉE 1837.–N" 25/t.
Les ÀBONNEMEifTS datent
desletlSdurnois.
1 On s'abonne a Paris,
Rt;ESA][NT-(.E8HGES,'16.
VENDREDI, 24 MARS.
ANNONCES fr. SO c. !a ))g-ne
On)esre<;o:t.
aux bureaux du Journa),
RUE SAINT-GEORGES, 16.
N'EMISE ËTTS~M~ËMEL
VIENNE, <5 mars. –.Le générât autrichien. baron de Marshatt est parti
aujourd'hui pour Schwerin.I) est chargé de. féliciter te nouveau due régnant,
sur son avènement au nom de S. M.–M. tcprésidentMunch-BeUinghauseu
compte partir pour Francfort aussitôt que t'etat de sa santé te tui permettra.
Hmars.–Oc ne sait pas encore positivement si l'ambassadeur français,
comte de Saint-Au)aire, proËtera, des ie printemps prochain, du congé
qu'i) a obtenu de son gouvernement. M. ~unch BeUinghausen est retabti. il
se di-pose a partir pour Francfort. Des lettres de Conttantinopie ne parlent
point du projet du sultan de se rendre a Sihstrie; ainsi )a nouvenç donnée
par une tdtre de Bucharest parait dénuée de fondement. (Gn:e«<- d'&.)
–MaB~e~~tM~~f~
FBRA~CE.–JPAMts~StMaya.
Dès la première page de ses ea3/c<~n'atténue ni ne dissimule les accusations dont il se plaint. Inca-
pacité comme gouverneur; incapacité comme général; –impré-
voyance, légèreté; spoliations arbitraires; improbité;
marchés scandaleux~; inhumanité, –lâcheté. )'
En répétant lui-même cette longue série d'accusations en les pla-
çant, au front de son livre, M. le maréchal Clausel s'est mis dans le
cas de provoquer la vérité toute entière et sur la question d'Alger et sur
sa position personnelle, sur ce double fait étroitement lié. Voyons com-
ment il procède, comment i) Justine ce programme il dit
"1° J'expliquerai quels étaient mes vaes et mon système sur la colonie
d'Alger.
2° Je donnerai )es motifs de t'expédition d~ Mascara et de Tfcmcen
5° J'exposerai dans tous ses détaiis t'atfah'e de Constantine,etje ré-
pondrai à toutes les accusations auxquelles eUe a donne lieu;
') 4" Je montrerai comment l'administration d'Atger a manque d'unité,
de force et de justice..
Ces quatre points éc~aircis, j'aurai donné a !a France une connais-
sanct! exacte des grands laits qui t'intéressent et qui sont pour ctle )a
Veritabte qt:cstiou a résoudre, indépendamment des hommes qui s'y sont
trouves me)es.
Ensuite je passerai aux faits qui me sont plus personnels.
1" Je ferai Je compte exact et ie récit exact de la contribution de
Tiëmcen, et de ]a mission de M. Baudc
3" Je rendrai a toute sa.véritc l'an'a'rc de M. !e gênerai de Rigny.
)' 5° Je donnerai la valeur et le nombre de mes propriétés, je fournirai
les actes en vertu desquels je tes ai acquises. '<
OCCUPATiON, COLONISATION D'ALGER.
Voi!à le titre et le sujet du premier chapitre des explications de M. le
maréchal Clausel. H y expose d'abord les motifs qui ont déterminé sa
conviction au sujet de la conservation d'Alger, motifs basés sur la
dignité de la France, sur la manifestation bien nette de l'esprit puMic,
et sur nos intérêts commerciaux dans la Méditerranée, au moment
où cette mer appelle l'attention et éveille l'ambition de toutes les puis-
sances de l'Europe.
Certainement Ja possession d'Alger, enfacede notre littoral européen,
d'unlittorai africainnon moins étendu,'notre position sur les deux Bancs
de la Méditerranée, indépendamment des richesses que renferme un sol
dont Romelit jadis un de ses greniers d'abondance, cette possession et
cette position constituent des avantages que la France veut maintenir;
mais pour cela deux systèmes sont en présence. Lequel s.uivre?
Dans l'esprit de M. te maréchal Clausel, les idées d'occupation et
de colonisation s'appuyaient sur la conquête, sur de nouvelles expé-
ditions, sur un plus large déploiement de forces; selon son opinion
'< II faliait se porter en avant, à droite, à gauche, posséder des centres
principaux d'action entre ces points principaux, des points intermé-
diaires pour tes lier tes uns aux autres it fattait couvrir !a régence d'un
réseau de garnirons et de camps qni ne permissent pas aux populations
de se rassembler tumultueusement, qui ne iaissasscnt pas un champ ou-
vert et libre à tous ceux qui voudraient y venir semer la révolte il fallait
maintenir le pays comptétcmeitt'. t b d'ef-
') Et qu'on ne pense pas que paur arriver à ce bnt on eût besoin d'ef-
forts prodigieux, de dépenses énormes et constantes it suffisait de deux
campagnes entreprises avec les forces nécessaires, poursuivies avec la vo-
tonté de faire sincèrement ce qu'on dit toujours vouion' faire, et ce qu'on
ne fait jamais; et la cotonie maîtrisée, soumise, tranquiUe, se serait gar-
dée avec le même nombre d'hommes qui, aujourd'hui, ne peuvent enipe-
cherj quelques Kabaïles errants devenir assassiner, jusqu'aux portes' de
nos villes.
Et d'abord, dans la province d'0ran,je voulais que nous eussions en
notre puissance Mascara, viUefortiRee, qui devait servir de refuge aux
ambitieux auxquets i) plairait de combattre notre puissance Ttemcen, qui
tient la clef de tout le commerce de la province Oran, pour te service de
la mer et pour compléter ces positions, Mostaganem, Callak, Massa-
gran, le camp de la Tafna et le camp du Sig, avec une colonne mobile de
cinq miHe hommes. Cela fait, cette province.etait enve)oppee, dominée,
soumise. Mascara en notre possession, Abd-et Kader ou tout autre était
rejeté dans le désert ce n'était plus qu'un chef d'Arabes errants. Ttem-
cen dans nos mains, il ne recevait plus ni armes, ni munitions, ni se-
cours d'hommes de Maroc, et'tous les efforts de cette puissance jatouse
mouraient fauté de pouvou- arriver jusqu'aux Arabes.
D Dans la province d'Alger et de Titeri, je voulais avoir, outre Alger et
les postes entre cette ville et la ligne de Btida, la tigne de Blida à Co)eah,
deux postes avancés au .versant du coi deT~neah, Medeah et Miliana;
dans taprovince de Conetantine, Bougie, Bohe, le camp Clausel, la Ca)!e et
Constantine, 40,000 hommes sunisaient pour les deux campagnes, S0,o00
pour ces occupations, et, deux ans après, 30,000 hommes dominaient
complètement la régence..
A)ors t'Atgérie devenait une vraie province française; alor.; ta
colonisation n'était plus une anaire de gouvernement, eUe venait toute
seu!e. »
L'application entière et franche d'un plan nettement formulé en eut
garanti le succès; mais aux deux époques où M. le marechat Clau-
sel a exercé les fonctions de gouverneur-géncrat du nord de l'Afrique.
a-t-ii posé de même ses conditions; en a-t-il fait au cabinet nn motif
d'acceptation on de refus. N'a-t-ii pa-i accepté plus ou moins les ter-
giversations, les demi-mesures qu'il reproche au ministère, les su-
bissant à son départ de !a France, pour chercher à s'en affranchir sur
te sol de l'Afrique, pour demander à i'eioignement, aux circonstances,
aux nécessités du jour, cette indépendance, cette cjadis Turenne et le chevalier de Forbin exigeaient d'avance des minis-
tres de Louis XIV.
'La conduite de M. le maréchal Clausel s'est chargée de répondre à
cette question; la réponse ressort de tous les actes de sou administra-
tion. comme de toutes les pages de aa brochure?
Ainsi en peut admettre avec M. le marëchat Clausel qu'it y eût urgence
a venger l'échec subi a fa Macta par )e géBérat Tre~i, on peut admet-
tre qu'il y eût urgence à punir Abd-ei-Ë-adt-r, a briser l'essor d'une
autorité naissante et déjà dangereuse, à le réduire a n'être pius qu'un'
chef de tribus nomades; pourtant teMe n'était point la pensée du gé-
néral Desmichels, dont la prévoyance avait calculé tous les avantages
de conventions se résumant sur une seule tête, dans un homme; mais
quoi qu'il ch.soit de ces deux pians, sur lesquels nous reviendrpHS, en
admettant l'opinj.on de M. te maréchal Ctausel, l'expédition de Mascara
a-t-eUe produit les résultats qu'on avaitie droit d'en attendre?
Venger une défaite, obtenir un avantage briHant, mais passager, ba-
layer les hordes d'Abd-el-Kader, avec une armée française dans la-
quelle se trouvait le prince royal, et tout ce)a pour aboutir à la ruine
d'une cite,, dans un pays, au milieu d'un peuple que nous appelons
barbare, nous, !es fito aine de la civilisation, emmener avec soi, com-
me des transfuges, les indigènes qui s'étaient prononces et compromis
en notre faveur; voità un fait qui n'a pas été relevé avec assez de sévé-
rité et qui seul suffisait pour nous nuire en Afrique, pour-y affàiblir
le prestige de nos armes et l'innuence du nom français. Dans l'intérêt
de la colonisation, il faut en demander compte à M. le maréchal Clau-
sel qui n'en parle pas dans ses exptications.
En revanche, un chapitre entier est consaore à Tiemcen. Cette ci-
tadetfe se trouvait défendue, contre Abd-el~Kader par des turcs et des
coulouglis nos alliés. M. le maréchal Ctausel prétend que pour la dëti-
vrance de TIemcen, comme pour l'expédition de Mascara, comme plus
tard pour celte de Constantine, il y avait eu irrésolution dans le minis-
tère.
Ce même reproche, M. le maréchal Clausel le formule pour la mar-
che suivie depuis six ans à l'égard de la question d'Atger; it ajoute, il
est vrai, que les ministres, voyant que la commission du budget (ses-
sion de 1836 ) était défavorable a l'Afrique en général, la .plus grande
part de la responsabilité pesa sur lui seut. Plus tard, le marëchat Mai-
son '<{ de ~<;a:~etester ~K Ce fut !e premier acte de ce système timide, qui consis..an., dit le
mareeha), à me charger d'exécuter de~ ordres, toujours complets vcrbate-
ment, mais que i'ou se réservait, dans !es dépêche.! ofKcicttes, de rendre
obscurs, incohérents, quelquefois même douteux, ~'ar k's p'.us mKcitiave-
tiques réticences.
S'il en a été récliemcnt ainsi, pourquoi garder un commandement
itiusoire ? pourquoi surtout accepter )a to:rible responsabilité de l'expé-
dition de Constantine, même avec l'espérance de la voir justifiée par
le succès?
EXPÉDITION DE CONSTAKTÏNE.
Ici s'ouvre la partie la plus difSciie des ea~tca~M de M. le ma-
réchal Ctausel.
Son système avait obtenu la sanction de M. Thiers, alors, président
du conseil,, qui, adoptant la nécessité de conquérir pour conserver,
une fois fixé sur le but, approuva les moyens, et promit, après avoir
satisfait aux demandes du gouverneur-général en hommes et en maté-
riel, de lui accorder en sus le concours de dix mille hommes, si ce
surcroît de forces devait compléter le triomphe.
Apres une telle promesse, M. le maréchal Clausel n'hésita plus à ex-
primer toute sa pensée, et dans une entrevue avec M. le ministre de
-la guerre, il demanda
« 50,000 hommes de troupes françaises, o,000 hommes de..troupcs in-
dtgeucs régulières, 4,000 hommes de troupes indigènes it'i'egulieres, sol-
dées seulement pendant l'expédition de Constantinë; 50,000 hommes
d'<;<îectif rnel, c'est-à-dire 50,000 hommes vaiides, non empioyes au ser-
vice des hôpitaux ou de l'administration; 50,000 combattants enfin, a
Troupes et matériel devaient, d'après les demandes formelles de
M. le maréchal Clausel, être arrivés en Afrique le 15 septembre.
En attendant ,3,000 hommes devaient être envoyés S Bone pour se
porter sur Guelma, point de départ de t'expêditiot). Enfin M. le comte
Clausel réclamait les sommes nécessaires po')-[n'détour les
renseignements~ et pour gagner à la France le grand nombre de
chefs influents.
Tout fut promis avec quelques réserves sur la distinction établie
entre l'effectif général et l'effectif réel, mais le directeur-gcnërat du
personnel de la guerre, présent à cette discussion, leva cette difucuttë
en disant que l'on compléterait un effectif général de 33,000 hommes.
Cependant M. le maréchal Ctausel partit de Paris un Changement de
cabinets'opéra; au milieu des convulsions d'un ministère expirant, et des
embarras qui accompagnent la naissance d'un nouveau ministère, le ma-
réchal ne vit pas se réaliser les prouesses qu'on lui avait faites. Trois
mille hommes n'allèrent pas s'emparer de la 'position de CueLua, tout
fut remis en question, et le temps s'écoutait avec la saison favorable, et
le découragement se mettait dans l'armée, et le bey Achmet, revenu de
ses terreurs, marchait sur Bone, attaquait le camp de Drean, et châ-
tiait les tribus dévouées à la France.
M. le gouverneur-général envoya à Paris son aide-de-camp M. de
Rancë, avec la mission de réclamer 10,000 hommes pour le 15 octo-
bre. Le ministère répondit à M. de Rancé que le maréchal avait les
30,000 soldats demandés. M. de Rancé parla des 5,000 hommes de
troupes indigènes régulières, de 4,000 indigènes irréguiiers; on lui
répondit toujours Vous avez les 30,000 hommes demandés.
«Dans ses diverses conférences avec les ministres, ajoute M. Ctausel,
M. de Rancé avait Hisse entrevoir que je pourrais donner ma démission
si l'on me refusait les secours qui m'avaieut été promis, et surtout si l'on
renonçait à l'expédition de Constantine. Ce fut sans doute pour cela que
le conseil des .ministres arrêta qu'après m'avoir refusé tous ces secours, il
enverrait M. le général Damrémcnt à A!ger, avec les pouvoirs nécessaires
pour recevoir ma démission et me rempiacer dans le gouvernement de la
colonie. En même temps M. de Rancé reçut l'ordre de repartir avec ce
généra), et voici les raroles qu'il me rapporta de la part de M. !e ministre
de la guerre
l n Dites bien à M. Ig maréchal que je suis persuade, qu3 tout le minis-
tère est entièrement convaincu que l'expédition peut se faire avec les
moyens que le 5ouverneûr-âéuéral tient aujourd'imi .à sa disposition.
moyens que )e gouverneur-g.énérai tient aujourd'hui-a sa disposition.
Dites-Inique nous regardons comme uti)e, comme nécessaire que cette
expédition ait iieu. Dites-lui bien enfin que, comme ministre de la guerre,
je le presse vivement de )a faire, et que, comme générât Bernard, qui ai
toujours été et qui suis toujours sincèrement attaché au maréchal Ctausel,
je désire vivement qu'il la fasse. Entendez -vous, M. de Rancé, dites'hn
bien ce]a. »
Au langage que lui rapporta M. de Rancé, le maréchal n'hésita plus
il ne voulut pas laisser à un autre l'exécution d'une entréprise dange-
reuse il craignait <~c eoM!~?'omeMre < o.M.pycM.E f/c ~W~Me et t/M MK?n.au ministre de la guerre pour bien expliquer sa position, pour dire
K qu'en acceptant la responsabilité qu'on lui envoyait, it ne se'laissait t
» point tromper a toutes les menées par lesqueHes on avait contrecarré
» ses projets. »
Au reste, l'hésitation devenait presque impossible; l'arrivée de M. le
duc de Nemours ne permettait plus de différer.
En mentionnant ce fait, M. te maréchal Clausel se plaint amèrement
du mauvais état des moyens de transport mis à sa disposition je n'au-
rais pas prévu, dit-il, que ~OM~e ()'OMf6f~p
France ~fet~c-OM ~~o~t~es ~MC~e et que je n'obtiendrais que le matériel usé de l'ancienne 'expédition de
Morée.
Nous ne suivrons pas plus loin les explications de M. le maréchal'
OauseL
Quant aux circonstances ultérieures de l'expédition de Constantine,
aux évènements qui en préparèrent la déplorable issue, tout est connu
et les explications de M. le maréchal Clausel ne font que nous connr-
mer dans l'opinion que nous avons souvent émtse sur la question
d'Alger.
Cette opinion se fortifie encore en nous de l'examen du travail cons-
ciencieux de M. Desjobert.
L'honorable députe de la Seine-Inférieure n'est pas allé en Afrique
mais il a recueilti tous le~ documents, étudie tous les ouvrages, mé-
moires anciens et nouveaux, consulte les hommes compétents; et après
avoir rapproche ces opinionssi diverses, après avoir approfondi la
question ~sous tomes ses faces, il a écrit un volume qui se résume dans
une conclusion diamétralement opposée à celle de M. le maréchal Clau-
sel.
M. Desjobert n'est nullement partisan de la colonisation il nie que
le génie français en ait l'instinct, et il condamne par conséquent le sys-
tème suivi depuis sept ans au milieu de ces changements fréquents qui
ont expédié a l'Afrique neuf gouverneurs successifs.
C'est l'occupation restreinte à quelques points maritimes, pour la-
quelle se prononce M. Desjobert. Peut-on le faire aujourd'hui? Des
entreprises accomplies, des engagements pris, des existences compro-
mises, de graves intérêts en jeu, sans parler du sang qui a coulé, tout
cela nous permet-il de revenir sur .le passé, de franchir d'un bond sept
années d'épreuves, de combats, d'efforts, de sacrifices, pour agir com-
me on pouvait le faire eu 1830, après le châtiment iniligê au dey d'Al-
ger, après avoir puni uu chef de forbaus qui avait ose insulter la
France.
Entre le système de la colonisation par.la conquête, comme l'entend
'M. le maréchat CJausel, et l'occupation restreinte, telle que la résume
M. Desjobert, il faut que legouvernementse prononce. Une'fois décidé
pour un système, les prévisions du budget de l'Afrique doivent être
iixëes en raison des besoins.
Mais on ae saurait trop le recommander, que ce budget soit normal
et invariable que le chutro des fonds ne change pas ptus que le chufre
des soldats nécessaires a la réalisation du plan adopté. A!ors, et seule-
ment alors, nous sortirons de cet état d'incertitudes, de tâtonnements
et d'expériences, qui nous a coûté tant d'hommes et tant de millions.
Notre direction politique et militaire prendra une consistance dont
le manque nous s nui dans l'esprit des indigènes nous entrerons enfin
dans une voie que la. France approuvera car la France s'est haute-
ment prononcée: elle veut conserver Alger et elle le doit.
–aBf<-t-tNT
SOUSCMPTION EN FAVEUR DES OUVRIERS DE LYON,
OMfM'tef/a/M/M&MreaMCfteia Presse.
j6M'H(~dM25?!!OT<.
Report. 3,250
M. de Gasparin, ministre de l'intërieur. 500
Amëdée Couder, dessinateur pour les manufact., rue Cadet, 24. 50
Scsatetierx. 100
M.Vëron MO »
Unanonyme. 200
LesemptoyÉsdujournaUe~ttses~FaMiMe! 10
Sausine. S
Ernest Charton,e)evede M. Ziegter. 2 SO
Ame)ieCharton,eteyede M. Bouchardy, professeur de piano. 2 50
Boug]efrsres,rueChabro),43. 100
TiroufletS)saineetsesemp)oyës,ruedesMauvaises-Paroies,12. 4t 50
Gervais,ruede)aVictoire,42. 15
Unanciencmptoye. 30
Lanavtt, négociant en draperie, rue des Mauvaises-Paro)es, 17. 10 t
Emerique,Pa)ais-Royai,20. 20
Co)tier,raeGrangeBatetiere,7. M
MmeveuveCoUier. 10
MtpeCarneyinier,brocheuse. 10
MmeBoiste, rue Beaujolais, 7. 5 *t'
Un abonné deia~'resM. 10
A.D. 10
M. dëVatry, député. 40
Hure, rue Montmartre, 27. 20 x
M))e Desiré Mauger. 20 »
Drox,ruëEayart,12. 20
MmeveuveVatton. 15
M. Jules Vatton. 10
Unanonyme. 10
M. Lambert, rue Port-Mahoo,'12. 5
Edouard Goupil, faubourg Poissonnière, 53. 28
M. Louis Cléemann, avocat. 25 <
M.Oeemann. 2S
.UnhabitantdeBourg-ta-Reine. 10 x
Habert,ueLanitte,42. 10 »
MoRnier.dëputéduJura.. < 100 K
Alphonse Grand-Boulogne 15 D
Un abonne de ia~rMM. 25 x
D~ Doin, Bourbon-Villeneuve, 52. 10 n
Huin, avocat,ruede.Verneuit, 17. ,5 K
Charles Poirson, directeur du théâtre du Paiais-Roya). 20
GhambeUanet Duché. 100
J.E C. 10
MmeB. 20
MUePautine. 5
M.Masse,ruedeTraey,4. 10 je
Louis Richer, compositeur. 1
Maurice Cerf, prote chez MM. Durtubie et Worms. 1
FeiixDufaur. S!
Ado)pueetA)phOMcCate)in, caissiersdeIapapeteried'Essonne. 10 j.
MUe A. Regley, saion)itMraire, place St-Germain-t'Auxerrois, -43, 5 x
Totat. '4,980 M
~M.K//e~C/~r~M,~e~M/e. t
ll~ôn~ièur; a~&'& Paris, te 3S mars.
Monsieur,
J'ai reçu avec !a lettre que vous m 'avez adressée !a somme de S,3SO fr.,
produit de ta souscription ouverte ians les bureaux de la -Pye~e, eu fa-
veur des ouvriers lyounais, et je me suis empresse de la trausmettre des
aujourd'hui, A M. ie préfet du Rh( ine, comme étant cetui qui pouvait [e
mieux dis'.ribuer ce secours aux m ~heureux qui habitent tes quatre com-
munes dont se compose ]a grande cite lyonnaise.
Comme ministre de l'intérieur < ;t comme ancien préfet du Rh~B'%M~
puis que vous remercier d'avoir a' ttire ies regards du puMi&'s~ des mË-
heurs qui sont trop étendus pour que !a bienfaisance puiss~e~M~~er~
tous, mais qui seront adoucis pa' ta pensée de ta sympaJ~hhB~qu~s ex-
citent.
Permettez-moi, Monsieur, d e m'associer à votre b6)~*të~'e~et
i.
ANNÉE 1837.–N" 25/t.
Les ÀBONNEMEifTS datent
desletlSdurnois.
1 On s'abonne a Paris,
Rt;ESA][NT-(.E8HGES,'16.
VENDREDI, 24 MARS.
ANNONCES fr. SO c. !a ))g-ne
On)esre<;o:t.
aux bureaux du Journa),
RUE SAINT-GEORGES, 16.
N'EMISE ËTTS~M~ËMEL
VIENNE, <5 mars. –.Le générât autrichien. baron de Marshatt est parti
aujourd'hui pour Schwerin.I) est chargé de. féliciter te nouveau due régnant,
sur son avènement au nom de S. M.–M. tcprésidentMunch-BeUinghauseu
compte partir pour Francfort aussitôt que t'etat de sa santé te tui permettra.
Hmars.–Oc ne sait pas encore positivement si l'ambassadeur français,
comte de Saint-Au)aire, proËtera, des ie printemps prochain, du congé
qu'i) a obtenu de son gouvernement. M. ~unch BeUinghausen est retabti. il
se di-pose a partir pour Francfort. Des lettres de Conttantinopie ne parlent
point du projet du sultan de se rendre a Sihstrie; ainsi )a nouvenç donnée
par une tdtre de Bucharest parait dénuée de fondement. (Gn:e«<- d'&.)
–MaB~e~~tM~~f~
FBRA~CE.–JPAMts~StMaya.
Dès la première page de ses ea3/c<~
pacité comme gouverneur; incapacité comme général; –impré-
voyance, légèreté; spoliations arbitraires; improbité;
marchés scandaleux~; inhumanité, –lâcheté. )'
En répétant lui-même cette longue série d'accusations en les pla-
çant, au front de son livre, M. le maréchal Clausel s'est mis dans le
cas de provoquer la vérité toute entière et sur la question d'Alger et sur
sa position personnelle, sur ce double fait étroitement lié. Voyons com-
ment il procède, comment i) Justine ce programme il dit
"1° J'expliquerai quels étaient mes vaes et mon système sur la colonie
d'Alger.
2° Je donnerai )es motifs de t'expédition d~ Mascara et de Tfcmcen
5° J'exposerai dans tous ses détaiis t'atfah'e de Constantine,etje ré-
pondrai à toutes les accusations auxquelles eUe a donne lieu;
') 4" Je montrerai comment l'administration d'Atger a manque d'unité,
de force et de justice..
Ces quatre points éc~aircis, j'aurai donné a !a France une connais-
sanct! exacte des grands laits qui t'intéressent et qui sont pour ctle )a
Veritabte qt:cstiou a résoudre, indépendamment des hommes qui s'y sont
trouves me)es.
Ensuite je passerai aux faits qui me sont plus personnels.
1" Je ferai Je compte exact et ie récit exact de la contribution de
Tiëmcen, et de ]a mission de M. Baudc
3" Je rendrai a toute sa.véritc l'an'a'rc de M. !e gênerai de Rigny.
)' 5° Je donnerai la valeur et le nombre de mes propriétés, je fournirai
les actes en vertu desquels je tes ai acquises. '<
OCCUPATiON, COLONISATION D'ALGER.
Voi!à le titre et le sujet du premier chapitre des explications de M. le
maréchal Clausel. H y expose d'abord les motifs qui ont déterminé sa
conviction au sujet de la conservation d'Alger, motifs basés sur la
dignité de la France, sur la manifestation bien nette de l'esprit puMic,
et sur nos intérêts commerciaux dans la Méditerranée, au moment
où cette mer appelle l'attention et éveille l'ambition de toutes les puis-
sances de l'Europe.
Certainement Ja possession d'Alger, enfacede notre littoral européen,
d'unlittorai africainnon moins étendu,'notre position sur les deux Bancs
de la Méditerranée, indépendamment des richesses que renferme un sol
dont Romelit jadis un de ses greniers d'abondance, cette possession et
cette position constituent des avantages que la France veut maintenir;
mais pour cela deux systèmes sont en présence. Lequel s.uivre?
Dans l'esprit de M. te maréchal Clausel, les idées d'occupation et
de colonisation s'appuyaient sur la conquête, sur de nouvelles expé-
ditions, sur un plus large déploiement de forces; selon son opinion
'< II faliait se porter en avant, à droite, à gauche, posséder des centres
principaux d'action entre ces points principaux, des points intermé-
diaires pour tes lier tes uns aux autres it fattait couvrir !a régence d'un
réseau de garnirons et de camps qni ne permissent pas aux populations
de se rassembler tumultueusement, qui ne iaissasscnt pas un champ ou-
vert et libre à tous ceux qui voudraient y venir semer la révolte il fallait
maintenir le pays comptétcmeitt'. t b d'ef-
') Et qu'on ne pense pas que paur arriver à ce bnt on eût besoin d'ef-
forts prodigieux, de dépenses énormes et constantes it suffisait de deux
campagnes entreprises avec les forces nécessaires, poursuivies avec la vo-
tonté de faire sincèrement ce qu'on dit toujours vouion' faire, et ce qu'on
ne fait jamais; et la cotonie maîtrisée, soumise, tranquiUe, se serait gar-
dée avec le même nombre d'hommes qui, aujourd'hui, ne peuvent enipe-
cherj quelques Kabaïles errants devenir assassiner, jusqu'aux portes' de
nos villes.
Et d'abord, dans la province d'0ran,je voulais que nous eussions en
notre puissance Mascara, viUefortiRee, qui devait servir de refuge aux
ambitieux auxquets i) plairait de combattre notre puissance Ttemcen, qui
tient la clef de tout le commerce de la province Oran, pour te service de
la mer et pour compléter ces positions, Mostaganem, Callak, Massa-
gran, le camp de la Tafna et le camp du Sig, avec une colonne mobile de
cinq miHe hommes. Cela fait, cette province.etait enve)oppee, dominée,
soumise. Mascara en notre possession, Abd-et Kader ou tout autre était
rejeté dans le désert ce n'était plus qu'un chef d'Arabes errants. Ttem-
cen dans nos mains, il ne recevait plus ni armes, ni munitions, ni se-
cours d'hommes de Maroc, et'tous les efforts de cette puissance jatouse
mouraient fauté de pouvou- arriver jusqu'aux Arabes.
D Dans la province d'Alger et de Titeri, je voulais avoir, outre Alger et
les postes entre cette ville et la ligne de Btida, la tigne de Blida à Co)eah,
deux postes avancés au .versant du coi deT~neah, Medeah et Miliana;
dans taprovince de Conetantine, Bougie, Bohe, le camp Clausel, la Ca)!e et
Constantine, 40,000 hommes sunisaient pour les deux campagnes, S0,o00
pour ces occupations, et, deux ans après, 30,000 hommes dominaient
complètement la régence..
A)ors t'Atgérie devenait une vraie province française; alor.; ta
colonisation n'était plus une anaire de gouvernement, eUe venait toute
seu!e. »
L'application entière et franche d'un plan nettement formulé en eut
garanti le succès; mais aux deux époques où M. le marechat Clau-
sel a exercé les fonctions de gouverneur-géncrat du nord de l'Afrique.
a-t-ii posé de même ses conditions; en a-t-il fait au cabinet nn motif
d'acceptation on de refus. N'a-t-ii pa-i accepté plus ou moins les ter-
giversations, les demi-mesures qu'il reproche au ministère, les su-
bissant à son départ de !a France, pour chercher à s'en affranchir sur
te sol de l'Afrique, pour demander à i'eioignement, aux circonstances,
aux nécessités du jour, cette indépendance, cette c
tres de Louis XIV.
'La conduite de M. le maréchal Clausel s'est chargée de répondre à
cette question; la réponse ressort de tous les actes de sou administra-
tion. comme de toutes les pages de aa brochure?
Ainsi en peut admettre avec M. le marëchat Clausel qu'it y eût urgence
a venger l'échec subi a fa Macta par )e géBérat Tre~i, on peut admet-
tre qu'il y eût urgence à punir Abd-ei-Ë-adt-r, a briser l'essor d'une
autorité naissante et déjà dangereuse, à le réduire a n'être pius qu'un'
chef de tribus nomades; pourtant teMe n'était point la pensée du gé-
néral Desmichels, dont la prévoyance avait calculé tous les avantages
de conventions se résumant sur une seule tête, dans un homme; mais
quoi qu'il ch.soit de ces deux pians, sur lesquels nous reviendrpHS, en
admettant l'opinj.on de M. te maréchal Ctausel, l'expédition de Mascara
a-t-eUe produit les résultats qu'on avaitie droit d'en attendre?
Venger une défaite, obtenir un avantage briHant, mais passager, ba-
layer les hordes d'Abd-el-Kader, avec une armée française dans la-
quelle se trouvait le prince royal, et tout ce)a pour aboutir à la ruine
d'une cite,, dans un pays, au milieu d'un peuple que nous appelons
barbare, nous, !es fito aine de la civilisation, emmener avec soi, com-
me des transfuges, les indigènes qui s'étaient prononces et compromis
en notre faveur; voità un fait qui n'a pas été relevé avec assez de sévé-
rité et qui seul suffisait pour nous nuire en Afrique, pour-y affàiblir
le prestige de nos armes et l'innuence du nom français. Dans l'intérêt
de la colonisation, il faut en demander compte à M. le maréchal Clau-
sel qui n'en parle pas dans ses exptications.
En revanche, un chapitre entier est consaore à Tiemcen. Cette ci-
tadetfe se trouvait défendue, contre Abd-el~Kader par des turcs et des
coulouglis nos alliés. M. le maréchal Ctausel prétend que pour la dëti-
vrance de TIemcen, comme pour l'expédition de Mascara, comme plus
tard pour celte de Constantine, il y avait eu irrésolution dans le minis-
tère.
Ce même reproche, M. le maréchal Clausel le formule pour la mar-
che suivie depuis six ans à l'égard de la question d'Atger; it ajoute, il
est vrai, que les ministres, voyant que la commission du budget (ses-
sion de 1836 ) était défavorable a l'Afrique en général, la .plus grande
part de la responsabilité pesa sur lui seut. Plus tard, le marëchat Mai-
son '<{ de ~<;a:~etester ~
mareeha), à me charger d'exécuter de~ ordres, toujours complets vcrbate-
ment, mais que i'ou se réservait, dans !es dépêche.! ofKcicttes, de rendre
obscurs, incohérents, quelquefois même douteux, ~'ar k's p'.us mKcitiave-
tiques réticences.
S'il en a été récliemcnt ainsi, pourquoi garder un commandement
itiusoire ? pourquoi surtout accepter )a to:rible responsabilité de l'expé-
dition de Constantine, même avec l'espérance de la voir justifiée par
le succès?
EXPÉDITION DE CONSTAKTÏNE.
Ici s'ouvre la partie la plus difSciie des ea~tca~M de M. le ma-
réchal Ctausel.
Son système avait obtenu la sanction de M. Thiers, alors, président
du conseil,, qui, adoptant la nécessité de conquérir pour conserver,
une fois fixé sur le but, approuva les moyens, et promit, après avoir
satisfait aux demandes du gouverneur-général en hommes et en maté-
riel, de lui accorder en sus le concours de dix mille hommes, si ce
surcroît de forces devait compléter le triomphe.
Apres une telle promesse, M. le maréchal Clausel n'hésita plus à ex-
primer toute sa pensée, et dans une entrevue avec M. le ministre de
-la guerre, il demanda
« 50,000 hommes de troupes françaises, o,000 hommes de..troupcs in-
dtgeucs régulières, 4,000 hommes de troupes indigènes it'i'egulieres, sol-
dées seulement pendant l'expédition de Constantinë; 50,000 hommes
d'<;<îectif rnel, c'est-à-dire 50,000 hommes vaiides, non empioyes au ser-
vice des hôpitaux ou de l'administration; 50,000 combattants enfin, a
Troupes et matériel devaient, d'après les demandes formelles de
M. le maréchal Clausel, être arrivés en Afrique le 15 septembre.
En attendant ,3,000 hommes devaient être envoyés S Bone pour se
porter sur Guelma, point de départ de t'expêditiot). Enfin M. le comte
Clausel réclamait les sommes nécessaires po')-[n'détour les
renseignements~ et pour gagner à la France le grand nombre de
chefs influents.
Tout fut promis avec quelques réserves sur la distinction établie
entre l'effectif général et l'effectif réel, mais le directeur-gcnërat du
personnel de la guerre, présent à cette discussion, leva cette difucuttë
en disant que l'on compléterait un effectif général de 33,000 hommes.
Cependant M. le maréchal Ctausel partit de Paris un Changement de
cabinets'opéra; au milieu des convulsions d'un ministère expirant, et des
embarras qui accompagnent la naissance d'un nouveau ministère, le ma-
réchal ne vit pas se réaliser les prouesses qu'on lui avait faites. Trois
mille hommes n'allèrent pas s'emparer de la 'position de CueLua, tout
fut remis en question, et le temps s'écoutait avec la saison favorable, et
le découragement se mettait dans l'armée, et le bey Achmet, revenu de
ses terreurs, marchait sur Bone, attaquait le camp de Drean, et châ-
tiait les tribus dévouées à la France.
M. le gouverneur-général envoya à Paris son aide-de-camp M. de
Rancë, avec la mission de réclamer 10,000 hommes pour le 15 octo-
bre. Le ministère répondit à M. de Rancé que le maréchal avait les
30,000 soldats demandés. M. de Rancé parla des 5,000 hommes de
troupes indigènes régulières, de 4,000 indigènes irréguiiers; on lui
répondit toujours Vous avez les 30,000 hommes demandés.
«Dans ses diverses conférences avec les ministres, ajoute M. Ctausel,
M. de Rancé avait Hisse entrevoir que je pourrais donner ma démission
si l'on me refusait les secours qui m'avaieut été promis, et surtout si l'on
renonçait à l'expédition de Constantine. Ce fut sans doute pour cela que
le conseil des .ministres arrêta qu'après m'avoir refusé tous ces secours, il
enverrait M. le général Damrémcnt à A!ger, avec les pouvoirs nécessaires
pour recevoir ma démission et me rempiacer dans le gouvernement de la
colonie. En même temps M. de Rancé reçut l'ordre de repartir avec ce
généra), et voici les raroles qu'il me rapporta de la part de M. !e ministre
de la guerre
l n Dites bien à M. Ig maréchal que je suis persuade, qu3 tout le minis-
tère est entièrement convaincu que l'expédition peut se faire avec les
moyens que le 5ouverneûr-âéuéral tient aujourd'imi .à sa disposition.
moyens que )e gouverneur-g.énérai tient aujourd'hui-a sa disposition.
Dites-Inique nous regardons comme uti)e, comme nécessaire que cette
expédition ait iieu. Dites-lui bien enfin que, comme ministre de la guerre,
je le presse vivement de )a faire, et que, comme générât Bernard, qui ai
toujours été et qui suis toujours sincèrement attaché au maréchal Ctausel,
je désire vivement qu'il la fasse. Entendez -vous, M. de Rancé, dites'hn
bien ce]a. »
Au langage que lui rapporta M. de Rancé, le maréchal n'hésita plus
il ne voulut pas laisser à un autre l'exécution d'une entréprise dange-
reuse il craignait <~c eoM!~?'omeMre <
K qu'en acceptant la responsabilité qu'on lui envoyait, it ne se'laissait t
» point tromper a toutes les menées par lesqueHes on avait contrecarré
» ses projets. »
Au reste, l'hésitation devenait presque impossible; l'arrivée de M. le
duc de Nemours ne permettait plus de différer.
En mentionnant ce fait, M. te maréchal Clausel se plaint amèrement
du mauvais état des moyens de transport mis à sa disposition je n'au-
rais pas prévu, dit-il, que ~OM~e ()'OMf6f~p
France ~fet~c-OM ~~o~t~es ~MC~e et que je n'obtiendrais que le matériel usé de l'ancienne 'expédition de
Morée.
Nous ne suivrons pas plus loin les explications de M. le maréchal'
OauseL
Quant aux circonstances ultérieures de l'expédition de Constantine,
aux évènements qui en préparèrent la déplorable issue, tout est connu
et les explications de M. le maréchal Clausel ne font que nous connr-
mer dans l'opinion que nous avons souvent émtse sur la question
d'Alger.
Cette opinion se fortifie encore en nous de l'examen du travail cons-
ciencieux de M. Desjobert.
L'honorable députe de la Seine-Inférieure n'est pas allé en Afrique
mais il a recueilti tous le~ documents, étudie tous les ouvrages, mé-
moires anciens et nouveaux, consulte les hommes compétents; et après
avoir rapproche ces opinionssi diverses, après avoir approfondi la
question ~sous tomes ses faces, il a écrit un volume qui se résume dans
une conclusion diamétralement opposée à celle de M. le maréchal Clau-
sel.
M. Desjobert n'est nullement partisan de la colonisation il nie que
le génie français en ait l'instinct, et il condamne par conséquent le sys-
tème suivi depuis sept ans au milieu de ces changements fréquents qui
ont expédié a l'Afrique neuf gouverneurs successifs.
C'est l'occupation restreinte à quelques points maritimes, pour la-
quelle se prononce M. Desjobert. Peut-on le faire aujourd'hui? Des
entreprises accomplies, des engagements pris, des existences compro-
mises, de graves intérêts en jeu, sans parler du sang qui a coulé, tout
cela nous permet-il de revenir sur .le passé, de franchir d'un bond sept
années d'épreuves, de combats, d'efforts, de sacrifices, pour agir com-
me on pouvait le faire eu 1830, après le châtiment iniligê au dey d'Al-
ger, après avoir puni uu chef de forbaus qui avait ose insulter la
France.
Entre le système de la colonisation par.la conquête, comme l'entend
'M. le maréchat CJausel, et l'occupation restreinte, telle que la résume
M. Desjobert, il faut que legouvernementse prononce. Une'fois décidé
pour un système, les prévisions du budget de l'Afrique doivent être
iixëes en raison des besoins.
Mais on ae saurait trop le recommander, que ce budget soit normal
et invariable que le chutro des fonds ne change pas ptus que le chufre
des soldats nécessaires a la réalisation du plan adopté. A!ors, et seule-
ment alors, nous sortirons de cet état d'incertitudes, de tâtonnements
et d'expériences, qui nous a coûté tant d'hommes et tant de millions.
Notre direction politique et militaire prendra une consistance dont
le manque nous s nui dans l'esprit des indigènes nous entrerons enfin
dans une voie que la. France approuvera car la France s'est haute-
ment prononcée: elle veut conserver Alger et elle le doit.
–aBf<-t-tNT
SOUSCMPTION EN FAVEUR DES OUVRIERS DE LYON,
OMfM'tef/a/M/M&MreaMCfteia Presse.
j6M'H(~dM25?!!OT<.
Report. 3,250
M. de Gasparin, ministre de l'intërieur. 500
Amëdée Couder, dessinateur pour les manufact., rue Cadet, 24. 50
Scsatetierx. 100
M.Vëron MO »
Unanonyme. 200
LesemptoyÉsdujournaUe~ttses~FaMiMe! 10
Sausine. S
Ernest Charton,e)evede M. Ziegter. 2 SO
Ame)ieCharton,eteyede M. Bouchardy, professeur de piano. 2 50
Boug]efrsres,rueChabro),43. 100
TiroufletS)saineetsesemp)oyës,ruedesMauvaises-Paroies,12. 4t 50
Gervais,ruede)aVictoire,42. 15
Unanciencmptoye. 30
Lanavtt, négociant en draperie, rue des Mauvaises-Paro)es, 17. 10 t
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Co)tier,raeGrangeBatetiere,7. M
MmeveuveCoUier. 10
MtpeCarneyinier,brocheuse. 10
MmeBoiste, rue Beaujolais, 7. 5 *t'
Un abonné deia~'resM. 10
A.D. 10
M. dëVatry, député. 40
Hure, rue Montmartre, 27. 20 x
M))e Desiré Mauger. 20 »
Drox,ruëEayart,12. 20
MmeveuveVatton. 15
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GhambeUanet Duché. 100
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MmeB. 20
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Louis Richer, compositeur. 1
Maurice Cerf, prote chez MM. Durtubie et Worms. 1
FeiixDufaur. S!
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MUe A. Regley, saion)itMraire, place St-Germain-t'Auxerrois, -43, 5 x
Totat. '4,980 M
~M.K//e~C/~r~M,~e~M/e. t
ll~ôn~ièur; a~&'& Paris, te 3S mars.
Monsieur,
J'ai reçu avec !a lettre que vous m 'avez adressée !a somme de S,3SO fr.,
produit de ta souscription ouverte ians les bureaux de la -Pye~e, eu fa-
veur des ouvriers lyounais, et je me suis empresse de la trausmettre des
aujourd'hui, A M. ie préfet du Rh( ine, comme étant cetui qui pouvait [e
mieux dis'.ribuer ce secours aux m ~heureux qui habitent tes quatre com-
munes dont se compose ]a grande cite lyonnaise.
Comme ministre de l'intérieur < ;t comme ancien préfet du Rh~B'%M~
puis que vous remercier d'avoir a' ttire ies regards du puMi&'s~ des mË-
heurs qui sont trop étendus pour que !a bienfaisance puiss~e~M~~er~
tous, mais qui seront adoucis pa' ta pensée de ta sympaJ~hhB~qu~s ex-
citent.
Permettez-moi, Monsieur, d e m'associer à votre b6)~*të~'e~et
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