Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1934-09-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 septembre 1934 30 septembre 1934
Description : 1934/09/30 (Numéro 15833)-1934/10/01. 1934/09/30 (Numéro 15833)-1934/10/01.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4140988
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Intention générale de l'Apostolat de la Prière
pour le mois d'octobre r
L'humiliation salutaire des ennemis
de la sainte Eglise
Intention missionnaire
Que, à l'occasion du Congrès eucharistique de Buenos-Ayres,
les Missions parmi les tribus païennes de l'Amérique du Sud
soient plus énergiquement poussées.
FRANCE et 6pages: Un n 68 fr. 6 moit 35 fr. 3mowi8fr.
COLONIES \i 4 » » 45 fr. » 23 fr. » 12 fr.
CROIX et 6pages: U an 81 lr- I Ch^ue. p.».
PELERIN ?4 » » 58 lr. l»N« -1 668
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_j., Deuxième lisne •••• ElysÉES 80-72
TÉLÉPHONE Troiiièm» lime ÉLYSÉES 86-84
TELEPHONE Troi.ième et Imprimerie 1'* ligne- ÉLYSÉES 85-84
Publici.ée.I.pri.neri, {£ «?* ÉLYSÉES 66-85.
u hClt~ el mpnmene t 2' ELYSÉES 7A'A4
Pour la .Publicité, t'adteutt 17, rut Jean-Goujon
Quotidien VINGT-CINQ CENTIMES
EÉDACTION ADMIITiaTEATIOir
5, rue Bayard, Paris- VIII'. Adresse tAldgrapb.: CROIBAYAR-PARIS-86
ADVENIAT REGNUM TUUM
Dimanche 30 septembre. S. Jérôme.
Lundi ler, octobre. Saint Remi.
Mardi 2 octobre. SS. Anges Gardiens.
La Journée
Paris, le 29 septembre 1934.
L' « expérience » des manœuvres
de réservistes au camp de Mour-
melon a pris fin vendredi soir, per-
mettant au haut commandement
d'en tirer plusieurs utiles leçons.
La menace de crise ministérielle
est écartée en Belgique pour le
moment, une entente étant inter-
venue au sujet du budget de la
défense nationale, mais la situa-
tion du Cabinet de Broqueville ne
semble pas très sûre.
#
Le Conseil de la S. D. N. a ter-
miné ses travaux à Genève. Le
gouvernement français a fait con-
naitre, au cours de la dernière
séance, qu'il est disposé à accepter
l'établissement d'Assyriens dans le
Soudan.
Les rois de Bulgarie et de Yougo-
slavie poursuivent, à Sofia, les
conversations diplomatiques qui
doivent, ils "T'espèrent, accentuer
le rapprochement entre les deux
pays.
l a persécution en Allemagne
Un livre épiscopal saisi
D'après de. récentes informations ve-
nues d'Allemagne, un ouvrage de
Mgr Groeber, archevêque de Fribourg-
en-Brisgau, a été saisi par les autori-
tés nationales-socialistes. Ce livre, inti-
tulé le Christ seul est votre Maître, con-
tient le texte de la lettre pastorale col-
lective des évoques allemands, et ce se-
rait là l'explication de la mesure qui l'a
atteint.
Le R. P. Muckermann a quitté l'Allemagne
On se rappelle l'interdiction portée par
les autorités nationales-socialistes contre
la Correspondance Catholique, que diri-
geait le R. P. Frédéric Muckermann, de
la Compagnie de Jésus. Une nouvelle
direction avait même été imposée à cette
publication. Quant au P. Muckermann,
qui dirigeait également la revue Le Gral,
il a fini par quitter l'Allemagne d'une
manière clandestine, en franchissant la
frontière hollandaise à travers un champ
de blé, parce qu'il avait appris que l'on
se disposait à l'arrêter.
Le R. P. Trasolt, qui s'occupait des
groupements de la Jeunesse catholique,
à Berlin, a trouvé asile en Norvège et
le président des Associations catholiques
du Reich, Mgr Wolker, est en Suisse,
depuis le 19 août.
L'activité des Jeunesses catholiques
toujours interdite
Les préfets des départements bava-
rois de Basse-Bavière, Haut-Palatinat,
Haute-Franconie et Franconie centrale,
ont prolongé pour une durée illimitée
l'interdiction faite aux Associations des
Jeunesses catholiques ou protestantes
de porter uniformes ou insignes et de
'déployer un^ activité sportive.
Un monument au Dr Roux
Il vient de se former à Confolens
(Charente), un Comité pour l'érection
'd'un monument au pr Emile Roux, de
l'Institut Pasteur, qui était originaire de
cette petite ville.
La saison des huîtres en Angleterre
Un homard parla
J'ai lu, dans un journal anglais,
une petite histoire amusante et
pleine de leçons.
Un éditeur entreprenant de Bu-
carest avait lancé, à grand fracas,
un ouvrage intitulé Ce que toute
jeune fille doit savoir avant le
mariage.
C'était très alléchant
Aussi, les commandes affluèrent
tellement, qu'en trois jours, l'édi-
teur put se débarrasser d'un gros
stock. de livres de cuisine qui
encombraient ses rayons depuis
plusieurs années.
Mais,, aussitôt, pluie d'assigna-
tions et de procès
Ce fut lui qui gagna sur toute la
ligne.
Le juge, en effet, estima que la
cuisine était précisément ce que
toute jeune fille devait savoir
avant de se marier et que, par
conséquent, il n'y avait pas eu de
tromperie substantielle sur la na-
ture de la marchandise.
#
Or, figurez-vous que cette his-
toire, je viens de la vivre.
Comme elle est gaie, et que û'est
votre dernier dimanche de va-
cances, je vais vous la raconter.
Pendant les deux mois de colo-
nies, j'ai tous les jours du monde
à ma table familles paroissiales,
confrères, séminaristes, amis de
cœur et de passage comme le
P. Hénusse, etc.
Un beau matin, débarquent plu-
sieurs familles amies. mon maître
de chapelle. l'architecte de la fu-
ture. (chut !). et sa femme.
quelques artistes, etc., bref, des
personnes que je désirais voir em-
porter un bon souvenir de l'île.
Pour cela, je décidai de les ré-
concilier avec la mer, parfois ta-
quine, en leur faisant apprécier ce
qu'elle nous offre.
-e
En l'occurrence, elle offrait de
vigoureux homards, bien pleins,
que le pêcheur venait d'apporter.
Immédiatement, une dame, no-
vice, se fit pincer le doigt.
Une autre dit « Qu'est-ce que
c'est donc que ces^b&ma-pds qui
sont tout bleus..?? » »
Barbarus, has segetes Dire que
j'allais livrer à ces profanes ce
mets de roi
Et d'autant plus que, dans quel-
ques années, il n'y aura plus de
homards sur nos côtes de France,
à cause des dragues, des moteurs,
et parce que la jeune génération,
se souciant de l'avenir comme de
sa première culotte, prend les
femelles et les petits homards de
toute taille.
Enfin
Je dis donc à tout ce monde
Non seulement je vais vous
offrir des homards, mais je vais
vous les faire manger à une sauce
unique 1
-Avec une mayonnaise! s'écrie
la plus experte de ces dames.
Non pas La mayonnaise,
c'est la sauce banale, huileuse,
lourde, que tout le monde mange,
et même, souvent, assez long-
temps, ce qui fait calomnier le
homard. Mais, ici, j'ai appris d'un
homardier une manière élégante,
fine, légère, de mettre le homard
à son extrême valeur. C'est une
sauce que les matelots font à bord,
que les « pékins » ne connaissent
pas, et que je vais vous apprendre.
Ah firent les messieurs,
avec des papilles qui frémissaient
déjà.
̃*
Alors, dans la vaste cuisine ven-
déenne, je m'installai, et, tout en
opérant, je fis un cours de homard:
Habituellement, on ne mange
que la queue et les pattes. On dé-
daigne le meilleur, qui est l'inté-
rieur même du homard. Or, c'est
avec cet intérieur qu'on fait la
fameuse sauce.
Je pris du sel, du poivre, de la
moutarde, de l'huile, du vinaigre.
Sous pas mal de paire d'yeux
vivement intéressés, je sortis du
homard toute la matière grise
la plus précieuse, comme chez
l'homme, je raclai l'intérieur
blanc de la carapace, je coupai,
en très fines lamelles, la matière
rose, et je malaxai tout cela jus-
qu'au moment où la sauce prit une
joli couleur crevette.
Alors, je versai dans cette sauce
une large cuillerée de vieux co-
gnac.
La tête sur ma tasse, et tout en
continuant à tourner, j'expliquai
qu'ici le cognac jouait le rôle du
musc dans les parfums.
Lui, on ne le sent pas.
Mais il dégage, et exaspère tous
les parfums, dont il est le substra-
tum.
Aussi, vraiment, cette sauce
est la vraie sauce du homard. En
la respirant, on respire le fond
clair de l'océan, le parfum iodé des
grottes sous-marines où se cache
le crustacé. et l'odeur de violette
du goémon et de certaines huîtres.
Quand on a mangé un homard.
bien frais, à cette sauce-là, on ne
peut plus supporter la visqueuse
mayonnaise. Pouah
La sauce est fin prête.
Je viens de la goûter.. ? Par-
faite L
Satisfait de moi, je relève la
tête.
Stupéfaction
Autour de moi, tous les mes-
sieurs, qui ont suivi avec la plus
extrême attention le tour de main
et les phases de l'opération. Il y
a là, spécialement, un jeune mé-
decin qui a vivement tiré son
carnet et pris des notes.
Tous les messieurs. Mais. rien
que les messieurs.
Les dames.. ? Aucune 1
La chose ne les a pas intéressées
du tout.
Elles sont là-bas, dans le jardin,
penchées sur une gamme de.
Mots craisés
Horizontalement 1 Insectes
II Chose qui excite une profonde
aversion, etc.
Verticalement: I Plongées dans
la pénombre II Doublé, c'est un
chien de luxe. etc.
#
Dommage murmure timi-
dement, un pauvre mari, j'aurais
aimé que ma femme apprenne
cette sauce-là C'est un des petits
profits des vacances. Je n'en ai
pas tant
C'est comme moi. s'écrie un
autre, moins dompté, j'ai vu faire
un « beurre blanc » l'autre jour.
C'est rien du tout quelques écha-
lottes. du vinaigre. de l'eau. du
beurre. Et c'est littéralement ex-
quis
Moi, soupire un troisième qui,
lui, n'existe plus, je suis réglé
comme un papier de musique
côtelette. bifteck, le matin. Jam-
bon, le soir. Et des boîtes de con-
serves parfois, pour varier. Tou-
jours Amieux, frères
̃
Je n'ai pas voulu souligner la
carence de ces dames.
Mais, comme elles ont tort, les
femmes qui ne sont pas, autant
qu'elles peuvent l'être, bonnes
maîtresses de maison
Qui dira la puissance providen-
tielle d'attraction, d'autorité et
d'économie du bon « chez soi » où
le plus humble dîner est bien fait 1
Il y a trente-six manières de
cuire, ou de massacrer, un mor-
ceau de viande ou une simple
pomme de terre.
Et l'une n'est pas plus longue,
pas plus coûteuse, pas plus diffi-
cile que l'autre.
Et je pensais à la perfection
dans les petites choses. Quia
super pauca fuisti fidelis.
Et aussi à la Sainte Vierge,
attentive au déroulement du festin,
se penchant sur son Fils « Ils
n'ont point de vin.. ? »
Et le Christ leur en offrant aus-
sitôt un somptueux. Et commen-
çant, par ce miracle-là, la longue
série des autres.
Aussi, à table, en regardant ces
dames savourer, les yeux brillants,
mon si simple homard, je me disais,
moi aussi, comme leurs maris
« Ah, Mesdames, comme vous
avez eu tort de ne pas être venues,
tout à l'heure, apprendre à faire
une sauce de plus pour « lier »
davantage encore celle de votre
bonheur »
PIERRE L'ERMITE.
L'heure d'hiver sera ré'ablfc
dans la nuit du 6 au 7 octobre
L'heure d'hiver sera rétablie dans la
nuit du samedi 6 au dimanche 7 octobre,
en application des ententes que nous
avons passées avec certains pays comme
l'Angleterre et la Belgique.
En Angleterre, le changement d'heure
s'opère entre 3 et 4 heures du matin,
alors que la vie est à peu près sus-
pendue ne pourrions-nous, en France,
adopter cette méthode qui éviterait
toutes les complications produites par
le décalage de minuit, heure à laquelle à
Paris et dans nombre de villes l'acti-
vité est encore intense?
Aux manœuvres de Mourmelon
Les manœuvres du camp de Mourmelon ont pris fin.
Le général WEYGAND, que- l'on voit sur notre photographie, y assistait.
Les grandes manoeuvres qui mettaient
aux prises, dans la région de Mour-
melon, la 41» division d'infanterie de
réserve, et la 2" division de cavalerie
d'active, se sont terin!11,4es vendredi vers
le milieu de Vapife-midi, en présence
des généraux Weygand, Prételat, Duf-
fleux, Colson, etc.
Cette « expérience » tentée par le
haut commandement et préparée dépuis
un an par l'état-major de la région de
Paris, a été satisfaisante et selon l'ex-
pression du général Prételat, « ré-
confortante ». Elle a permis au haut
commandement de tirer de ces exercices
d'utiles leçons.
Cette expérience nécessaire, a déclaré le
directeur de la manmuvre, le général Pré-
telat, prouve que dans un temps trop
court l'instruction n'a pu être aussi profi-
table que lorsque les réservistes sont con-
voqués par classe et travaillent dans^ les
rangs de l'armée active. On a laissé aux
cadres de réserve le soin de l'instruction
des réservistes. Or, on ne s'improvise pas
instructeur. Et les cadres de réserve ont
demandé à leurs hommes des efforts quel-
quefois exagérés.
D'autre part, les gradés de la réserva, a
de rares exceptions près, ne donnent pas
les .ordres aussi judicieusement que leurs
camarades de l'active ou ils ne deman-
dent rien comme effort, ou ils demandent
trop, ou Ils le demandent en retard.
Une division comme la 41° est évidem-
ment trop lourde à manier. Elle a été mise
sur pied en trente-six heures, alors que la
mobilisation exigerait plus de temps. On a
réalisé, malgré tout, un véritable tour de
force, et les difficultés rencontrées Ici ne
se renouvelleraient pas dans la réalité.
GAZETTES
Les déformations de la langue
On sait assez que l'idiome parlé au Pa-
lais-Bourbon fourmille de locutions que
réprouverait t'usage correct de la langue
française. M. Paul Deschanel lui-même,
pris par l'ambiance, avait un jour laissé
tomber de sa bouche d'académicien la
phrase suivante
Nous ne pouvons, aujourd'hui, solu-
tionner la question.
A quoi Clemenceau, féroce, riposta
De quoi donc va-t-on s'occupationner ? P
Et très sérieusement, un autre député, qui
n'y mettait point malice, voulut mettre tout
le monde d'accord
Je demande à ce que l'on revienne
aux choses sérieuses.
Ainsi formulée, cette dernière proposition
bénéficia de l'approbation générale.
Par, hemin ob:ige
Les diplômes décernés chaque année à un
nombre croissant de bacheliers ès lettres ne
semblent pas impliquer une amélioration
correspondante dans la délicatesse du lan-
gage. Dans le Temps, on voit que Lancelot
souffre de ces locutions triviales Non, mais
tu t'rends compte, Le type, La bonne
femme, ]' comprends, Tu parles, si répandues
parmi des jeunes gens qui se reprochent de
parler convenablement la langue dont la
connaissance présumée leur a valu un di-
plôme plein de promesses illusoires.
Alors, pourquoi faire des études secon-
daires, si ce n'est pour parler mieux que
papa et maman, assez nouveaux riches, qui
disent en descendant d'une belle automo-
bile « On est allé jusqu'à Saint-Jean, on
a fait quatre-vingts, on est revenu par
Villeneuve, on a pris le chocolat, on s'est
bien amusé. »
On ne leur reproche rien, à eux, puis-
qu'ils n'ont pas dit On s'a bien amusé.
S'ils ont réussi dans la vie sans diplômes,
tant mieux pour eux.
Une adresse à donner
Sait-on où est la véritable patrie des
juifs ?
La Palestine, croyait-on. Eh bien 1
Tout cela n'est qu'un mensonge de. la lit-
térature bourgeoise, a déclaré le délégué
israélite au Congrès des écrivains sovié-
tiques, à Moscou.
II y a, en Extrême-Orient, une région
autonome juive qui s'appelle le Birobidjan.
C'est là le refuge des juifs qui reculent
devant l'antisémitisme dont sont menacéi
les pays capitalistes. Voici en quels termes
nous est représentée cette république juive
qui n'est pas juive tout en étant juive
« Nombre d'écrivains israélites des pays
bourgeois s'y rendent, nombre d'ouvriers
de Palestine, de la soi-disant « patrie »,
se trouvant sous la botte de l'impérialisme
anglais, se sauvent pour aller dans leur
patrie, l'Union soviétique. Les écrivains
bourgeois ont beaucoup écrit sur la patrie.
sur la Jérusalem détruite, sur la patrie
perdue, mais ce n'était jà qu'un mensonge
bourgeois, car la Palestine n'a jamais été
la patrie des masses laborieuses juives. Les
écrivains soviétiques juifs, les masses labo-
rieuses juives n'ont qu'une seule patrie
l'Union soviétique. Chez nous le maudit
« problème juif » est enterré pour toujours.
Les écrivains juifs donneront leur plume et
toutes leurs forces à cette grande patrie,
au grand parti de Lénine et de Staline. »
Le Birobidjan ? Bonne adresse à retenir
pour l'indiquer aux proscrits allemands qui
ne croient plus à Sion et qui viennent nous
apporter leur laïcisme.
Pour conclure: nous avons fait une ex-
périence qu'il ne faudra pas renouveler sur
les mêmes bases. A quels moyens faudra-
t-il recourir? Ce n'est pas à moi de le dire.
On pourrait, par exemple, convoquer une
classe cadres et troupe, les cadres ne par-
tant pas avec les hommes, mals arrivant
quatre jours avant, pour reprendre contact
avec les exigences du métier militaire.
Quoi qu'il en soit, la 41° division a donné
satisfaction au commandement.
Celui-ci s'est en particulier rendu
compte de la fatigue imposée aux réser-
vistes par les longues marches et les
équipements trop lourds, dont ils sont
depuis longtemps déshabitués; une solu-
tion sera portée à ce problème d'ici peu.
Il se pourrait également qu'un des" ré-
sultats de cette « expérience » fût une
modification du règlement des cours des
écoles da perfectionnement des officiers
et sous-officiers de réserve.
Les décrets sur les retraites
vont être prochainement revisés
Au cours du Conseil de Cabinet de
vendredi soir, M. Germain-Martin, mi-
nistre des Finances, a mis ses collègues
au courant des travaux de là Commis-
sion chargée de reviser les décrets sur
les retraites.
Les textes nouveaux établis d'après
les travaux seront prochainement pu-
bliés.
LA NOUVELLE PIÈCE DE 5 FRANCS
La « Bedoucette » va être remplacée par une nouvelle pièce, de format
plus pratique dont voici la photographie.
M. Albert Sarraut
fait signer trois décrets
de réorganisation
des services de l'ïnt rieur
Comme corollaire à sa circulaire
que nous avons publiée hier, au sujet
des notes inscrites aux dossiers de ses
subordonnés, M. Albert Sarraut, minis-
tre de l'intérieur, vient de faire signer
trois importants décrets
Le premier apporte des modifications
au décret du 31 juillet 1934, relatif aux
conditions du recrutement du personnel
des services actifs.
Nul ne peut être appelé, est-il spécifié,
aux fonctions de commissaire de police, de
commissaire spécial de police, commissaire
spécial adjoint ou de commissaire de police
mobile, s'il n'est Français, ou naturalisé
Français depuis dix ans, conformément aux
dispositions de la loi du 19 juillet 1934, s'il
n'a satisfait à la loi sur le recrutement, s'il
a subi une condamnation, même à la plus
légère amende.
Ce texte étend aussi à de nouvelles
catégories de diplômés et d'anciens élè-
ves des grandes écoles de l'Etat la pos-
sibilité de concourir pour l'emploi de
commissaire de police.
La mission des officiers de police ju-
diciaire étant devenue de plus en plus
importante, il a paru nécessaire au mi-
nistre de renforcer les garanties d'apti-
tude exigées pour l'attribution de cette
qualité. L'objet du second décret est
donc d'instituer un examen qui permet-
tra de discerner les qualités profession-
nelles des candidats qui ne pourront, au
surplus, être admis à subir les épreuves
qu'après y avoir été autorisés par la
Commission d'avancement qui tiendra
compte des notes établies par les chefs
de service.
Enfin, le troisième décret renforce le
statut de la discipline. Il établit des dis-
positions qui permettront au ministre
de frapper sans retard les fonctionnaires
indignes qui peuvent trouver dans les
lenteurs inévitables des procédures ju-
diciaires ou simplement dans la protec-
tion excessive des textes actuellement
en vigueur, les moyens d'échapper, du-
rant de longs mois, à toute sanction ad-
ministrative réelle.
Par ces modifications, dit M. Sarraut dans
le rapport qui précède les articles desdite
décrets, nous créons une procédure excep-
tionnelle d'urgence qui permettra, tout en
maintenant les garanties légales, de régler
immédiatement, sans attendre les décision»
de Justice possibles, les défaillances les
plus lourdes et indiscutables telles que fla-
grant délit, forfaiture ou incondulte notoire
dûment constatée..
Un Comité interministériel
est constitué pour synchroniser
les mesures contre la vie chère
Comme nous l'avions signalé hier,
MM. Herriot et Tardieu ont présenté à
leurs collègues, au cours du Conseil de
Cabinet de vendredi soir, les conclu-
sions du rapport que M. Gaston Dou-
mergue et le Cabinet les avaient char-
gés d'établir au sujet des remèdes à
apporter à la cherté de la vie.
11 va sans dire que ces conclusions
n'ont pas été sans donner matière à
des discussions animées en particu-
lier en ce qui concerne le prix de la
viande et que les membres du gou-
vernement se sont rendu compte de
toutes les difficultés qu'ils allaient ren-
contrer dans leurs entreprises.
MM. Herriot et André Tardieu pro-
posent, en ce qui concerne le lait, la
stabilisation des prix.
Pour la viande, le rapport préconise
une réorganisation complète du marché
actuel.
En ce qui concerne la capitale, il in-
dique la nécessité d'effectuer exclusive-
ment à La Villette la vente et l'achat
du bétail sur pied c'est aux Halles, par
contre^ que seraient réservées les tran-
sactions sur la viande abattue. De plus,
le rapport insiste sur la nécessité de
créer des abattoirs régionaux dans tous
les grands centres d'élevage. Pour ame-
ner la viande sur le marché de Paris ou
des grands centres urbains, sont envi-
sagées, la construction de grands dépôts
frigorifiques et la création d'un vaste
réseau de transports par wagons-gla-
ciërés.
Les conclusions du rapport proposent,
d'autre part, pour la fixation et l'affi-
chage des prix chez les détaillants, pour
un contrôle sévère de l'application des
barèmes fixés et pour le renforcement
des lois existantes en vue d'assurer
l'exécution stricte de la réglementation
nouvelle.
Ajoutons que ce document qui est très
précis, très complet et qui paraîtra bien-
tôt à l'Officiel, représente environ 45 pa-
ges dactylographiées de grand format.
Au cours de la délibération de ven-
dredi, les deux ministres d'Etat ont in-
sisté sur- la nécessité d'une synchronisa-
tion de toutes les tentatives qui allaient
être faites pour que baisse le coût de la
vie, la simultanéité des efforts étant con-
dition essentielle de leur réussite.
Voici pourquoi, après un échange de
vues sur les diverses parties du rapport,
le Conseil a adopté les mesures de prin-
cipe envisagées dans ses conclusions et
chargé un Comité, composé des minis-
tres de l'Intérieur, de l'Agriculture, du
Commerce, des ïïnanoes, desj Travaux pu-
blics, des Affaires étrangères et de
l'Education nationale, de mettre au point
les conditions d'application de ces me-
sures.
M. Gas'on Doumergue est invité
à ouvrir solennellement mercredi
prochain, à Paris, les premiers
chantiers de grands travaux contre
le chômage
On sait que d'ici peu de jours vont
s'ouvrir quelques-uns des chantiers
prévus par le plan Marquet pour lutter
contre le chômage.
Afin que soit donné plus d'éclat à la
mise en route de ces travaux, M. Gas-
ton Doumergue acceptera vraisemblable-
ment de faire à Paris, sous la conduite
de techniciens et en compagnie de
membres du son Cabinet, le tour de ces
chantiers pour donner le coup de
pioche symbolique.
Le premier des ouvrages qui doit être
entrepris à Paris, concernera vraisem-
blablement à la fois l'outillage national
et l'Exposition universelle de 1937, car il
est question de débuter par l'élargisse-
ment du pont d'Iéna, construit sur la
Seine entre le Trocadéro et la Tour Eiffel,
qui, selon la convention passée entre
l'Etat et la Ville de Paris, en mai der-
nier, doit être élargi', 1, définitivement d'au
moins 30 mètres.
EN CHINE
Le progrès ne semble pas avoir pénétré dans toutes les contrées de
la Chine. Dans certaines régions, les hommes cultivent encore la terre
de la manière la plus primitive et la plus pénible.,
Vers Buenos-Ayres
Le pèlerinage
de Notre-Dame de Salut
Dakar, 24 septembre 1934.
La traversée du Campana, sur lequel'
a pris passage le groupe organisé par,
Notre-Dame de Salut, se poursuit dans
les conditions les plus favorables, et
j'oserais dire les plus providentielles.
Impossible de rêver mer plus douce et
temps plus radieux. A peine, en traver-
sant le détroit de Gibraltar, quelques*-
coups de roulis ont-ils, durant moins
d'un jour immobilisé quelques voyageurs.'
Or, le lendemain, le calme rétabli, tous
les visages rassérénés. la chapellaf
était redevenue trop étroite.
Car la chapelle, où le Saint Sacre-
ment réside en permanence, est le vrai
centre du paquebot. Plusieurs fois, du
matin au soir, elle se remplit d'una
assistance en prières à la messe « pa-
roissiale » de 7 h. 30, célébrée par
Mgr Cézerac, archevêque d'Albi, qui dis-
tribue de nombreuses communions au
Salut de 4 h. 30, que précède la récita-
tion du chapelet à la prière, qui ter,
mine et couronne la journée. En outre
une adoration collective, organisée da
2 h. 30 à 4 h. 30, suscite quotidienne-
ment de nombreuses et assidues fei>
veurs.
Samedi, ont commencé les conférences •̃
qui doivent s'échelonner jusqu'à Buenos-
Ayres et se poursuivre au retour. D'à
1 avis unanime, elles ne pouvaient s'inau-
gurer sous de plus heureux auspices.
Mgr Ghika, dans une causerie familière.
élevée, tout à la fois simple et saisis-
sante, a évoqué le Congrès de Sydney,
avec les caractères généraux qui l'appa*
rentent à toutes ces grandes assemblées
eucharistiques et les traits particuliers
qui lui confèrent une physionomie épé-i
ciale.
Hier, ce fut vraiment, par la lumière
du ciel et le rayonnement du cœur, un
superbe dimanche. Après la série accou-
tumée des messes, il y eut, dans la mati-
née, deux cérémonies plus solennelles.
A 9 heures, dans la chapelle du bord
la messe chantée du pèlerinage, avec ac-
compagnement d'une chorales improvisée
dont se contenteraient bien des pa-
roisses. Elle fut célébrée par M. le cha-
noine Rivière, curé de Saint-Thomas-
ciAquin, qui commenta l'Evangile du
jour, en l'adaptant d'une façon fi juste
et si naturelle aux conditions du voyage
et aux perspectives du Congrès, que
chacun, tout en goûtant la parole émue
et pénétrante du prédicateur, put re-
cueillir avec fruit les enseignements du
sermon.
A 10 heures, messe traditionnelle de
l'équipage, dans le grand salon trans-
SSE,* ioha1PeUa' C'est, en effet, la
coutume, à bord du Camnatun que.
toutes les fois qu'on possède un prêtre
à bord, une messe est célébrée, le di-
manche, en présence du capitaine, en-
touré de son ëtat-major et de tous les
hommes disponibles. Pour s'associer à
ce geste pieux, de nombreux passagers;
suivant l'exemple de l'archevêque
d'Albi, qui s'y était rendu en habits de
choeur, ainsi que Mgr Ghika; se joi-
gnirent au personnel du paquebot. Ce
fut M. le chanoine Schmidt, trésorier du
Comité permanent des Congrès eucha-
ristiques internationaux et, pour ce
voyage, aumônier du bord, qui offrit le
Saint Sacriflce et, répondant à l'aimable
invitation du commandant, ce fut le
P. Olivier Dabescat, directeur du pèle-
rinage de Notre-Dame de Salut, qui
donna le sermon. L'Etoile de la Mer, si
chère aux marins, mais dont il est tou-
jours bon de leur rappeler la puissance
tutélaire, lui fournit le thème d'une al-
locution qui; partie du cœur, atteignit
les cœurs. °
Et. l'après-midi, l'on eut Vêpres et
balut, dans notre paroisse flottante,
En vérité, les congressistes embarqués
sur le Campana, pèlerins de Notre-
Dame de Salut, ou fraternellement asso-
ciés à ce pèlerinage, se préparent de
la façon la plus parfaite au Congrès eu-
charistique. 'de ce
Et ils n'en jouissent pas moins de ce
beau voyage, sur un confortable pa-
quebot.
FRANÇOIS Veuilïiot.
En même temps, se poursuit; pour
les voyageurs de 3- classe et les émi-
grants, une véritable mission; dont je
reparlerai dans une prochaine lettre.
Les biens confisqués
de la Compagnie de Jésus
en Espagne
La Gaceta de Madrid publie un .Sëcrefj
de la présidence du Conseil relatif aux
biens confisqués à la Compagnie de Jé-
sus. On sait que tous les biens appar-
tenant à la Compagnie de Jésus ont été
confisqués, alors même que la majorité
d'entre eux figuraient comme étant la
propriété de tierces personnes.
D'après le décret d'aujourd'hui, seuls
les biens figurant explicitement au nom
de la Compagnie de Jésus seront défini-,
tivement confisqués, les autres seront)
rendus à leurs propriétaires au plus tard
le 31 décembre prochain,
pour le mois d'octobre r
L'humiliation salutaire des ennemis
de la sainte Eglise
Intention missionnaire
Que, à l'occasion du Congrès eucharistique de Buenos-Ayres,
les Missions parmi les tribus païennes de l'Amérique du Sud
soient plus énergiquement poussées.
FRANCE et 6pages: Un n 68 fr. 6 moit 35 fr. 3mowi8fr.
COLONIES \i 4 » » 45 fr. » 23 fr. » 12 fr.
CROIX et 6pages: U an 81 lr- I Ch^ue. p.».
PELERIN ?4 » » 58 lr. l»N« -1 668
Première liene Elysébs 77-19
_j., Deuxième lisne •••• ElysÉES 80-72
TÉLÉPHONE Troiiièm» lime ÉLYSÉES 86-84
TELEPHONE Troi.ième et Imprimerie 1'* ligne- ÉLYSÉES 85-84
Publici.ée.I.pri.neri, {£ «?* ÉLYSÉES 66-85.
u hClt~ el mpnmene t 2' ELYSÉES 7A'A4
Pour la .Publicité, t'adteutt 17, rut Jean-Goujon
Quotidien VINGT-CINQ CENTIMES
EÉDACTION ADMIITiaTEATIOir
5, rue Bayard, Paris- VIII'. Adresse tAldgrapb.: CROIBAYAR-PARIS-86
ADVENIAT REGNUM TUUM
Dimanche 30 septembre. S. Jérôme.
Lundi ler, octobre. Saint Remi.
Mardi 2 octobre. SS. Anges Gardiens.
La Journée
Paris, le 29 septembre 1934.
L' « expérience » des manœuvres
de réservistes au camp de Mour-
melon a pris fin vendredi soir, per-
mettant au haut commandement
d'en tirer plusieurs utiles leçons.
La menace de crise ministérielle
est écartée en Belgique pour le
moment, une entente étant inter-
venue au sujet du budget de la
défense nationale, mais la situa-
tion du Cabinet de Broqueville ne
semble pas très sûre.
#
Le Conseil de la S. D. N. a ter-
miné ses travaux à Genève. Le
gouvernement français a fait con-
naitre, au cours de la dernière
séance, qu'il est disposé à accepter
l'établissement d'Assyriens dans le
Soudan.
Les rois de Bulgarie et de Yougo-
slavie poursuivent, à Sofia, les
conversations diplomatiques qui
doivent, ils "T'espèrent, accentuer
le rapprochement entre les deux
pays.
l a persécution en Allemagne
Un livre épiscopal saisi
D'après de. récentes informations ve-
nues d'Allemagne, un ouvrage de
Mgr Groeber, archevêque de Fribourg-
en-Brisgau, a été saisi par les autori-
tés nationales-socialistes. Ce livre, inti-
tulé le Christ seul est votre Maître, con-
tient le texte de la lettre pastorale col-
lective des évoques allemands, et ce se-
rait là l'explication de la mesure qui l'a
atteint.
Le R. P. Muckermann a quitté l'Allemagne
On se rappelle l'interdiction portée par
les autorités nationales-socialistes contre
la Correspondance Catholique, que diri-
geait le R. P. Frédéric Muckermann, de
la Compagnie de Jésus. Une nouvelle
direction avait même été imposée à cette
publication. Quant au P. Muckermann,
qui dirigeait également la revue Le Gral,
il a fini par quitter l'Allemagne d'une
manière clandestine, en franchissant la
frontière hollandaise à travers un champ
de blé, parce qu'il avait appris que l'on
se disposait à l'arrêter.
Le R. P. Trasolt, qui s'occupait des
groupements de la Jeunesse catholique,
à Berlin, a trouvé asile en Norvège et
le président des Associations catholiques
du Reich, Mgr Wolker, est en Suisse,
depuis le 19 août.
L'activité des Jeunesses catholiques
toujours interdite
Les préfets des départements bava-
rois de Basse-Bavière, Haut-Palatinat,
Haute-Franconie et Franconie centrale,
ont prolongé pour une durée illimitée
l'interdiction faite aux Associations des
Jeunesses catholiques ou protestantes
de porter uniformes ou insignes et de
'déployer un^ activité sportive.
Un monument au Dr Roux
Il vient de se former à Confolens
(Charente), un Comité pour l'érection
'd'un monument au pr Emile Roux, de
l'Institut Pasteur, qui était originaire de
cette petite ville.
La saison des huîtres en Angleterre
Un homard parla
J'ai lu, dans un journal anglais,
une petite histoire amusante et
pleine de leçons.
Un éditeur entreprenant de Bu-
carest avait lancé, à grand fracas,
un ouvrage intitulé Ce que toute
jeune fille doit savoir avant le
mariage.
C'était très alléchant
Aussi, les commandes affluèrent
tellement, qu'en trois jours, l'édi-
teur put se débarrasser d'un gros
stock. de livres de cuisine qui
encombraient ses rayons depuis
plusieurs années.
Mais,, aussitôt, pluie d'assigna-
tions et de procès
Ce fut lui qui gagna sur toute la
ligne.
Le juge, en effet, estima que la
cuisine était précisément ce que
toute jeune fille devait savoir
avant de se marier et que, par
conséquent, il n'y avait pas eu de
tromperie substantielle sur la na-
ture de la marchandise.
#
Or, figurez-vous que cette his-
toire, je viens de la vivre.
Comme elle est gaie, et que û'est
votre dernier dimanche de va-
cances, je vais vous la raconter.
Pendant les deux mois de colo-
nies, j'ai tous les jours du monde
à ma table familles paroissiales,
confrères, séminaristes, amis de
cœur et de passage comme le
P. Hénusse, etc.
Un beau matin, débarquent plu-
sieurs familles amies. mon maître
de chapelle. l'architecte de la fu-
ture. (chut !). et sa femme.
quelques artistes, etc., bref, des
personnes que je désirais voir em-
porter un bon souvenir de l'île.
Pour cela, je décidai de les ré-
concilier avec la mer, parfois ta-
quine, en leur faisant apprécier ce
qu'elle nous offre.
-e
En l'occurrence, elle offrait de
vigoureux homards, bien pleins,
que le pêcheur venait d'apporter.
Immédiatement, une dame, no-
vice, se fit pincer le doigt.
Une autre dit « Qu'est-ce que
c'est donc que ces^b&ma-pds qui
sont tout bleus..?? » »
Barbarus, has segetes Dire que
j'allais livrer à ces profanes ce
mets de roi
Et d'autant plus que, dans quel-
ques années, il n'y aura plus de
homards sur nos côtes de France,
à cause des dragues, des moteurs,
et parce que la jeune génération,
se souciant de l'avenir comme de
sa première culotte, prend les
femelles et les petits homards de
toute taille.
Enfin
Je dis donc à tout ce monde
Non seulement je vais vous
offrir des homards, mais je vais
vous les faire manger à une sauce
unique 1
-Avec une mayonnaise! s'écrie
la plus experte de ces dames.
Non pas La mayonnaise,
c'est la sauce banale, huileuse,
lourde, que tout le monde mange,
et même, souvent, assez long-
temps, ce qui fait calomnier le
homard. Mais, ici, j'ai appris d'un
homardier une manière élégante,
fine, légère, de mettre le homard
à son extrême valeur. C'est une
sauce que les matelots font à bord,
que les « pékins » ne connaissent
pas, et que je vais vous apprendre.
Ah firent les messieurs,
avec des papilles qui frémissaient
déjà.
̃*
Alors, dans la vaste cuisine ven-
déenne, je m'installai, et, tout en
opérant, je fis un cours de homard:
Habituellement, on ne mange
que la queue et les pattes. On dé-
daigne le meilleur, qui est l'inté-
rieur même du homard. Or, c'est
avec cet intérieur qu'on fait la
fameuse sauce.
Je pris du sel, du poivre, de la
moutarde, de l'huile, du vinaigre.
Sous pas mal de paire d'yeux
vivement intéressés, je sortis du
homard toute la matière grise
la plus précieuse, comme chez
l'homme, je raclai l'intérieur
blanc de la carapace, je coupai,
en très fines lamelles, la matière
rose, et je malaxai tout cela jus-
qu'au moment où la sauce prit une
joli couleur crevette.
Alors, je versai dans cette sauce
une large cuillerée de vieux co-
gnac.
La tête sur ma tasse, et tout en
continuant à tourner, j'expliquai
qu'ici le cognac jouait le rôle du
musc dans les parfums.
Lui, on ne le sent pas.
Mais il dégage, et exaspère tous
les parfums, dont il est le substra-
tum.
Aussi, vraiment, cette sauce
est la vraie sauce du homard. En
la respirant, on respire le fond
clair de l'océan, le parfum iodé des
grottes sous-marines où se cache
le crustacé. et l'odeur de violette
du goémon et de certaines huîtres.
Quand on a mangé un homard.
bien frais, à cette sauce-là, on ne
peut plus supporter la visqueuse
mayonnaise. Pouah
La sauce est fin prête.
Je viens de la goûter.. ? Par-
faite L
Satisfait de moi, je relève la
tête.
Stupéfaction
Autour de moi, tous les mes-
sieurs, qui ont suivi avec la plus
extrême attention le tour de main
et les phases de l'opération. Il y
a là, spécialement, un jeune mé-
decin qui a vivement tiré son
carnet et pris des notes.
Tous les messieurs. Mais. rien
que les messieurs.
Les dames.. ? Aucune 1
La chose ne les a pas intéressées
du tout.
Elles sont là-bas, dans le jardin,
penchées sur une gamme de.
Mots craisés
Horizontalement 1 Insectes
II Chose qui excite une profonde
aversion, etc.
Verticalement: I Plongées dans
la pénombre II Doublé, c'est un
chien de luxe. etc.
#
Dommage murmure timi-
dement, un pauvre mari, j'aurais
aimé que ma femme apprenne
cette sauce-là C'est un des petits
profits des vacances. Je n'en ai
pas tant
C'est comme moi. s'écrie un
autre, moins dompté, j'ai vu faire
un « beurre blanc » l'autre jour.
C'est rien du tout quelques écha-
lottes. du vinaigre. de l'eau. du
beurre. Et c'est littéralement ex-
quis
Moi, soupire un troisième qui,
lui, n'existe plus, je suis réglé
comme un papier de musique
côtelette. bifteck, le matin. Jam-
bon, le soir. Et des boîtes de con-
serves parfois, pour varier. Tou-
jours Amieux, frères
̃
Je n'ai pas voulu souligner la
carence de ces dames.
Mais, comme elles ont tort, les
femmes qui ne sont pas, autant
qu'elles peuvent l'être, bonnes
maîtresses de maison
Qui dira la puissance providen-
tielle d'attraction, d'autorité et
d'économie du bon « chez soi » où
le plus humble dîner est bien fait 1
Il y a trente-six manières de
cuire, ou de massacrer, un mor-
ceau de viande ou une simple
pomme de terre.
Et l'une n'est pas plus longue,
pas plus coûteuse, pas plus diffi-
cile que l'autre.
Et je pensais à la perfection
dans les petites choses. Quia
super pauca fuisti fidelis.
Et aussi à la Sainte Vierge,
attentive au déroulement du festin,
se penchant sur son Fils « Ils
n'ont point de vin.. ? »
Et le Christ leur en offrant aus-
sitôt un somptueux. Et commen-
çant, par ce miracle-là, la longue
série des autres.
Aussi, à table, en regardant ces
dames savourer, les yeux brillants,
mon si simple homard, je me disais,
moi aussi, comme leurs maris
« Ah, Mesdames, comme vous
avez eu tort de ne pas être venues,
tout à l'heure, apprendre à faire
une sauce de plus pour « lier »
davantage encore celle de votre
bonheur »
PIERRE L'ERMITE.
L'heure d'hiver sera ré'ablfc
dans la nuit du 6 au 7 octobre
L'heure d'hiver sera rétablie dans la
nuit du samedi 6 au dimanche 7 octobre,
en application des ententes que nous
avons passées avec certains pays comme
l'Angleterre et la Belgique.
En Angleterre, le changement d'heure
s'opère entre 3 et 4 heures du matin,
alors que la vie est à peu près sus-
pendue ne pourrions-nous, en France,
adopter cette méthode qui éviterait
toutes les complications produites par
le décalage de minuit, heure à laquelle à
Paris et dans nombre de villes l'acti-
vité est encore intense?
Aux manœuvres de Mourmelon
Les manœuvres du camp de Mourmelon ont pris fin.
Le général WEYGAND, que- l'on voit sur notre photographie, y assistait.
Les grandes manoeuvres qui mettaient
aux prises, dans la région de Mour-
melon, la 41» division d'infanterie de
réserve, et la 2" division de cavalerie
d'active, se sont terin!11,4es vendredi vers
le milieu de Vapife-midi, en présence
des généraux Weygand, Prételat, Duf-
fleux, Colson, etc.
Cette « expérience » tentée par le
haut commandement et préparée dépuis
un an par l'état-major de la région de
Paris, a été satisfaisante et selon l'ex-
pression du général Prételat, « ré-
confortante ». Elle a permis au haut
commandement de tirer de ces exercices
d'utiles leçons.
Cette expérience nécessaire, a déclaré le
directeur de la manmuvre, le général Pré-
telat, prouve que dans un temps trop
court l'instruction n'a pu être aussi profi-
table que lorsque les réservistes sont con-
voqués par classe et travaillent dans^ les
rangs de l'armée active. On a laissé aux
cadres de réserve le soin de l'instruction
des réservistes. Or, on ne s'improvise pas
instructeur. Et les cadres de réserve ont
demandé à leurs hommes des efforts quel-
quefois exagérés.
D'autre part, les gradés de la réserva, a
de rares exceptions près, ne donnent pas
les .ordres aussi judicieusement que leurs
camarades de l'active ou ils ne deman-
dent rien comme effort, ou ils demandent
trop, ou Ils le demandent en retard.
Une division comme la 41° est évidem-
ment trop lourde à manier. Elle a été mise
sur pied en trente-six heures, alors que la
mobilisation exigerait plus de temps. On a
réalisé, malgré tout, un véritable tour de
force, et les difficultés rencontrées Ici ne
se renouvelleraient pas dans la réalité.
GAZETTES
Les déformations de la langue
On sait assez que l'idiome parlé au Pa-
lais-Bourbon fourmille de locutions que
réprouverait t'usage correct de la langue
française. M. Paul Deschanel lui-même,
pris par l'ambiance, avait un jour laissé
tomber de sa bouche d'académicien la
phrase suivante
Nous ne pouvons, aujourd'hui, solu-
tionner la question.
A quoi Clemenceau, féroce, riposta
De quoi donc va-t-on s'occupationner ? P
Et très sérieusement, un autre député, qui
n'y mettait point malice, voulut mettre tout
le monde d'accord
Je demande à ce que l'on revienne
aux choses sérieuses.
Ainsi formulée, cette dernière proposition
bénéficia de l'approbation générale.
Par, hemin ob:ige
Les diplômes décernés chaque année à un
nombre croissant de bacheliers ès lettres ne
semblent pas impliquer une amélioration
correspondante dans la délicatesse du lan-
gage. Dans le Temps, on voit que Lancelot
souffre de ces locutions triviales Non, mais
tu t'rends compte, Le type, La bonne
femme, ]' comprends, Tu parles, si répandues
parmi des jeunes gens qui se reprochent de
parler convenablement la langue dont la
connaissance présumée leur a valu un di-
plôme plein de promesses illusoires.
Alors, pourquoi faire des études secon-
daires, si ce n'est pour parler mieux que
papa et maman, assez nouveaux riches, qui
disent en descendant d'une belle automo-
bile « On est allé jusqu'à Saint-Jean, on
a fait quatre-vingts, on est revenu par
Villeneuve, on a pris le chocolat, on s'est
bien amusé. »
On ne leur reproche rien, à eux, puis-
qu'ils n'ont pas dit On s'a bien amusé.
S'ils ont réussi dans la vie sans diplômes,
tant mieux pour eux.
Une adresse à donner
Sait-on où est la véritable patrie des
juifs ?
La Palestine, croyait-on. Eh bien 1
Tout cela n'est qu'un mensonge de. la lit-
térature bourgeoise, a déclaré le délégué
israélite au Congrès des écrivains sovié-
tiques, à Moscou.
II y a, en Extrême-Orient, une région
autonome juive qui s'appelle le Birobidjan.
C'est là le refuge des juifs qui reculent
devant l'antisémitisme dont sont menacéi
les pays capitalistes. Voici en quels termes
nous est représentée cette république juive
qui n'est pas juive tout en étant juive
« Nombre d'écrivains israélites des pays
bourgeois s'y rendent, nombre d'ouvriers
de Palestine, de la soi-disant « patrie »,
se trouvant sous la botte de l'impérialisme
anglais, se sauvent pour aller dans leur
patrie, l'Union soviétique. Les écrivains
bourgeois ont beaucoup écrit sur la patrie.
sur la Jérusalem détruite, sur la patrie
perdue, mais ce n'était jà qu'un mensonge
bourgeois, car la Palestine n'a jamais été
la patrie des masses laborieuses juives. Les
écrivains soviétiques juifs, les masses labo-
rieuses juives n'ont qu'une seule patrie
l'Union soviétique. Chez nous le maudit
« problème juif » est enterré pour toujours.
Les écrivains juifs donneront leur plume et
toutes leurs forces à cette grande patrie,
au grand parti de Lénine et de Staline. »
Le Birobidjan ? Bonne adresse à retenir
pour l'indiquer aux proscrits allemands qui
ne croient plus à Sion et qui viennent nous
apporter leur laïcisme.
Pour conclure: nous avons fait une ex-
périence qu'il ne faudra pas renouveler sur
les mêmes bases. A quels moyens faudra-
t-il recourir? Ce n'est pas à moi de le dire.
On pourrait, par exemple, convoquer une
classe cadres et troupe, les cadres ne par-
tant pas avec les hommes, mals arrivant
quatre jours avant, pour reprendre contact
avec les exigences du métier militaire.
Quoi qu'il en soit, la 41° division a donné
satisfaction au commandement.
Celui-ci s'est en particulier rendu
compte de la fatigue imposée aux réser-
vistes par les longues marches et les
équipements trop lourds, dont ils sont
depuis longtemps déshabitués; une solu-
tion sera portée à ce problème d'ici peu.
Il se pourrait également qu'un des" ré-
sultats de cette « expérience » fût une
modification du règlement des cours des
écoles da perfectionnement des officiers
et sous-officiers de réserve.
Les décrets sur les retraites
vont être prochainement revisés
Au cours du Conseil de Cabinet de
vendredi soir, M. Germain-Martin, mi-
nistre des Finances, a mis ses collègues
au courant des travaux de là Commis-
sion chargée de reviser les décrets sur
les retraites.
Les textes nouveaux établis d'après
les travaux seront prochainement pu-
bliés.
LA NOUVELLE PIÈCE DE 5 FRANCS
La « Bedoucette » va être remplacée par une nouvelle pièce, de format
plus pratique dont voici la photographie.
M. Albert Sarraut
fait signer trois décrets
de réorganisation
des services de l'ïnt rieur
Comme corollaire à sa circulaire
que nous avons publiée hier, au sujet
des notes inscrites aux dossiers de ses
subordonnés, M. Albert Sarraut, minis-
tre de l'intérieur, vient de faire signer
trois importants décrets
Le premier apporte des modifications
au décret du 31 juillet 1934, relatif aux
conditions du recrutement du personnel
des services actifs.
Nul ne peut être appelé, est-il spécifié,
aux fonctions de commissaire de police, de
commissaire spécial de police, commissaire
spécial adjoint ou de commissaire de police
mobile, s'il n'est Français, ou naturalisé
Français depuis dix ans, conformément aux
dispositions de la loi du 19 juillet 1934, s'il
n'a satisfait à la loi sur le recrutement, s'il
a subi une condamnation, même à la plus
légère amende.
Ce texte étend aussi à de nouvelles
catégories de diplômés et d'anciens élè-
ves des grandes écoles de l'Etat la pos-
sibilité de concourir pour l'emploi de
commissaire de police.
La mission des officiers de police ju-
diciaire étant devenue de plus en plus
importante, il a paru nécessaire au mi-
nistre de renforcer les garanties d'apti-
tude exigées pour l'attribution de cette
qualité. L'objet du second décret est
donc d'instituer un examen qui permet-
tra de discerner les qualités profession-
nelles des candidats qui ne pourront, au
surplus, être admis à subir les épreuves
qu'après y avoir été autorisés par la
Commission d'avancement qui tiendra
compte des notes établies par les chefs
de service.
Enfin, le troisième décret renforce le
statut de la discipline. Il établit des dis-
positions qui permettront au ministre
de frapper sans retard les fonctionnaires
indignes qui peuvent trouver dans les
lenteurs inévitables des procédures ju-
diciaires ou simplement dans la protec-
tion excessive des textes actuellement
en vigueur, les moyens d'échapper, du-
rant de longs mois, à toute sanction ad-
ministrative réelle.
Par ces modifications, dit M. Sarraut dans
le rapport qui précède les articles desdite
décrets, nous créons une procédure excep-
tionnelle d'urgence qui permettra, tout en
maintenant les garanties légales, de régler
immédiatement, sans attendre les décision»
de Justice possibles, les défaillances les
plus lourdes et indiscutables telles que fla-
grant délit, forfaiture ou incondulte notoire
dûment constatée..
Un Comité interministériel
est constitué pour synchroniser
les mesures contre la vie chère
Comme nous l'avions signalé hier,
MM. Herriot et Tardieu ont présenté à
leurs collègues, au cours du Conseil de
Cabinet de vendredi soir, les conclu-
sions du rapport que M. Gaston Dou-
mergue et le Cabinet les avaient char-
gés d'établir au sujet des remèdes à
apporter à la cherté de la vie.
11 va sans dire que ces conclusions
n'ont pas été sans donner matière à
des discussions animées en particu-
lier en ce qui concerne le prix de la
viande et que les membres du gou-
vernement se sont rendu compte de
toutes les difficultés qu'ils allaient ren-
contrer dans leurs entreprises.
MM. Herriot et André Tardieu pro-
posent, en ce qui concerne le lait, la
stabilisation des prix.
Pour la viande, le rapport préconise
une réorganisation complète du marché
actuel.
En ce qui concerne la capitale, il in-
dique la nécessité d'effectuer exclusive-
ment à La Villette la vente et l'achat
du bétail sur pied c'est aux Halles, par
contre^ que seraient réservées les tran-
sactions sur la viande abattue. De plus,
le rapport insiste sur la nécessité de
créer des abattoirs régionaux dans tous
les grands centres d'élevage. Pour ame-
ner la viande sur le marché de Paris ou
des grands centres urbains, sont envi-
sagées, la construction de grands dépôts
frigorifiques et la création d'un vaste
réseau de transports par wagons-gla-
ciërés.
Les conclusions du rapport proposent,
d'autre part, pour la fixation et l'affi-
chage des prix chez les détaillants, pour
un contrôle sévère de l'application des
barèmes fixés et pour le renforcement
des lois existantes en vue d'assurer
l'exécution stricte de la réglementation
nouvelle.
Ajoutons que ce document qui est très
précis, très complet et qui paraîtra bien-
tôt à l'Officiel, représente environ 45 pa-
ges dactylographiées de grand format.
Au cours de la délibération de ven-
dredi, les deux ministres d'Etat ont in-
sisté sur- la nécessité d'une synchronisa-
tion de toutes les tentatives qui allaient
être faites pour que baisse le coût de la
vie, la simultanéité des efforts étant con-
dition essentielle de leur réussite.
Voici pourquoi, après un échange de
vues sur les diverses parties du rapport,
le Conseil a adopté les mesures de prin-
cipe envisagées dans ses conclusions et
chargé un Comité, composé des minis-
tres de l'Intérieur, de l'Agriculture, du
Commerce, des ïïnanoes, desj Travaux pu-
blics, des Affaires étrangères et de
l'Education nationale, de mettre au point
les conditions d'application de ces me-
sures.
M. Gas'on Doumergue est invité
à ouvrir solennellement mercredi
prochain, à Paris, les premiers
chantiers de grands travaux contre
le chômage
On sait que d'ici peu de jours vont
s'ouvrir quelques-uns des chantiers
prévus par le plan Marquet pour lutter
contre le chômage.
Afin que soit donné plus d'éclat à la
mise en route de ces travaux, M. Gas-
ton Doumergue acceptera vraisemblable-
ment de faire à Paris, sous la conduite
de techniciens et en compagnie de
membres du son Cabinet, le tour de ces
chantiers pour donner le coup de
pioche symbolique.
Le premier des ouvrages qui doit être
entrepris à Paris, concernera vraisem-
blablement à la fois l'outillage national
et l'Exposition universelle de 1937, car il
est question de débuter par l'élargisse-
ment du pont d'Iéna, construit sur la
Seine entre le Trocadéro et la Tour Eiffel,
qui, selon la convention passée entre
l'Etat et la Ville de Paris, en mai der-
nier, doit être élargi', 1, définitivement d'au
moins 30 mètres.
EN CHINE
Le progrès ne semble pas avoir pénétré dans toutes les contrées de
la Chine. Dans certaines régions, les hommes cultivent encore la terre
de la manière la plus primitive et la plus pénible.,
Vers Buenos-Ayres
Le pèlerinage
de Notre-Dame de Salut
Dakar, 24 septembre 1934.
La traversée du Campana, sur lequel'
a pris passage le groupe organisé par,
Notre-Dame de Salut, se poursuit dans
les conditions les plus favorables, et
j'oserais dire les plus providentielles.
Impossible de rêver mer plus douce et
temps plus radieux. A peine, en traver-
sant le détroit de Gibraltar, quelques*-
coups de roulis ont-ils, durant moins
d'un jour immobilisé quelques voyageurs.'
Or, le lendemain, le calme rétabli, tous
les visages rassérénés. la chapellaf
était redevenue trop étroite.
Car la chapelle, où le Saint Sacre-
ment réside en permanence, est le vrai
centre du paquebot. Plusieurs fois, du
matin au soir, elle se remplit d'una
assistance en prières à la messe « pa-
roissiale » de 7 h. 30, célébrée par
Mgr Cézerac, archevêque d'Albi, qui dis-
tribue de nombreuses communions au
Salut de 4 h. 30, que précède la récita-
tion du chapelet à la prière, qui ter,
mine et couronne la journée. En outre
une adoration collective, organisée da
2 h. 30 à 4 h. 30, suscite quotidienne-
ment de nombreuses et assidues fei>
veurs.
Samedi, ont commencé les conférences •̃
qui doivent s'échelonner jusqu'à Buenos-
Ayres et se poursuivre au retour. D'à
1 avis unanime, elles ne pouvaient s'inau-
gurer sous de plus heureux auspices.
Mgr Ghika, dans une causerie familière.
élevée, tout à la fois simple et saisis-
sante, a évoqué le Congrès de Sydney,
avec les caractères généraux qui l'appa*
rentent à toutes ces grandes assemblées
eucharistiques et les traits particuliers
qui lui confèrent une physionomie épé-i
ciale.
Hier, ce fut vraiment, par la lumière
du ciel et le rayonnement du cœur, un
superbe dimanche. Après la série accou-
tumée des messes, il y eut, dans la mati-
née, deux cérémonies plus solennelles.
A 9 heures, dans la chapelle du bord
la messe chantée du pèlerinage, avec ac-
compagnement d'une chorales improvisée
dont se contenteraient bien des pa-
roisses. Elle fut célébrée par M. le cha-
noine Rivière, curé de Saint-Thomas-
ciAquin, qui commenta l'Evangile du
jour, en l'adaptant d'une façon fi juste
et si naturelle aux conditions du voyage
et aux perspectives du Congrès, que
chacun, tout en goûtant la parole émue
et pénétrante du prédicateur, put re-
cueillir avec fruit les enseignements du
sermon.
A 10 heures, messe traditionnelle de
l'équipage, dans le grand salon trans-
SSE,* ioha1PeUa' C'est, en effet, la
coutume, à bord du Camnatun que.
toutes les fois qu'on possède un prêtre
à bord, une messe est célébrée, le di-
manche, en présence du capitaine, en-
touré de son ëtat-major et de tous les
hommes disponibles. Pour s'associer à
ce geste pieux, de nombreux passagers;
suivant l'exemple de l'archevêque
d'Albi, qui s'y était rendu en habits de
choeur, ainsi que Mgr Ghika; se joi-
gnirent au personnel du paquebot. Ce
fut M. le chanoine Schmidt, trésorier du
Comité permanent des Congrès eucha-
ristiques internationaux et, pour ce
voyage, aumônier du bord, qui offrit le
Saint Sacriflce et, répondant à l'aimable
invitation du commandant, ce fut le
P. Olivier Dabescat, directeur du pèle-
rinage de Notre-Dame de Salut, qui
donna le sermon. L'Etoile de la Mer, si
chère aux marins, mais dont il est tou-
jours bon de leur rappeler la puissance
tutélaire, lui fournit le thème d'une al-
locution qui; partie du cœur, atteignit
les cœurs. °
Et. l'après-midi, l'on eut Vêpres et
balut, dans notre paroisse flottante,
En vérité, les congressistes embarqués
sur le Campana, pèlerins de Notre-
Dame de Salut, ou fraternellement asso-
ciés à ce pèlerinage, se préparent de
la façon la plus parfaite au Congrès eu-
charistique. 'de ce
Et ils n'en jouissent pas moins de ce
beau voyage, sur un confortable pa-
quebot.
FRANÇOIS Veuilïiot.
En même temps, se poursuit; pour
les voyageurs de 3- classe et les émi-
grants, une véritable mission; dont je
reparlerai dans une prochaine lettre.
Les biens confisqués
de la Compagnie de Jésus
en Espagne
La Gaceta de Madrid publie un .Sëcrefj
de la présidence du Conseil relatif aux
biens confisqués à la Compagnie de Jé-
sus. On sait que tous les biens appar-
tenant à la Compagnie de Jésus ont été
confisqués, alors même que la majorité
d'entre eux figuraient comme étant la
propriété de tierces personnes.
D'après le décret d'aujourd'hui, seuls
les biens figurant explicitement au nom
de la Compagnie de Jésus seront défini-,
tivement confisqués, les autres seront)
rendus à leurs propriétaires au plus tard
le 31 décembre prochain,
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