Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1938-09-11
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 septembre 1938 11 septembre 1938
Description : 1938/09/11 (Numéro 254). 1938/09/11 (Numéro 254).
Description : Note : supplément économique illustré page 4. Note : supplément économique illustré page 4.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO. DIMANCHE 11 SEPTEMBRE 1938
i.
POLITIQUE DE CREDIT
Crise économique
et
chômage des capitaux
<11 par Ph. C~UT1~AREANU
'Le marché des capitaux à long
terme est atone ou pratiquement
paralysé en France, en Grande-
Bretagne ainsi qu'aux Etats-Unis.
Depuis que les risques d'une nou-
velle conflagration mondiale se
sont précisés, on est tenté et jus-
tifié, d'attribuer ce chômage des
capitaux à ce danger, hélas, trop
certain. Mais dans l'hypothèse où
cette violente tempête finira par
une période de calme relatif, la
propension toute naturelle et très
forte des capitaux à s'employer
sera régie à nouveau surtout par
des considérations de sécurité et
de rendement. Tous ceux qui du
fait de leurs occupations sont
consultés en vue de placement de
capitaux, savent par expérience,
combien l'idée que leur argent
reste improductif est désagréable
et agaçante pour leurs détenteurs,
et presque inconcevable pour
beaucoup d'entre eux. L'accusa-
tion contre le capital de faire la
grève, ou de se dévorer lui-
même par ses exigences nous
semble méconnaitre tout simple-
ment la nature du capital, de sa
formation et de sa fonction dans
une société supposée capitaliste.
Le premier souci tout naturel
d'un épargnant et nous dirions
presque son devoir est de ne
pas perdre son capital. L'histoire
est là pour prouver que le capital
sera, de toute manière, amputé
ou dévoré dans un laps de temps
plus ou moins long.
Il est au reste symptomatique
et significatif que l'accusation dé
faire la grève formulée contre les
capitaux qui ne sont qu'en chô-
mage, involontaire et contre leur
désir, n'est entendue que dans les
pays dont les budgets sont forte-
ment et chroniquement déséqui-
librés et dont la politique géné-
rale est plus ou moins sociali-
sante. Personne ne s'est avisé
en Angleterre de faire aux capi-
taux le reproche de faire la grève.
Dans un article publié dans la
revue c Foreigns Affairs », M.
Charles Rist fait observer à juste
titre qu'on entend constamment
en France parler de thésaurisa-
tion ou d'exportation des capi-
taux, tandis qu'on parle peu du
déséquilibre profond et chroni-
que du budget qui en est la
cause.
Remède
proposé en Angleterre
Nul étonnement, dès lors, qu&
le remède proposé en Angle-
terre pour enrayer la crise
soit orthodoxe, ou tout au plus
CHRONIQUE AGRICOLE •
Peut-on fabriquer 7- Il
de la bière avec du blé ?
par R. DE PASS1LLE
Un- de nos lecteurs, qui signe
'« un homme de la rue » et, dont
les nuits sont certainement han-
tées par les excédents en blé, se
demande « pourquoi on ne les
emploie pas à fabriquer de la biè-
re, plutôt que de s'en servir pour
faire rouler les autos » ? Ce lec-
teur ajoute « de la sorte, au res-
taurant, un demi deviendra peut-
dire la moitié d'un litre et un quart,
la moitié d'un demi, alors que les
buveurs de bière payant ces con-
tenances, «ont bien loin de les
boire. x, etc.
Nous ne sommes pas en mesure
de répondre à cette dernière ques-
tion. Quant à la première, nous
pouvons affirmer à notre lecteur
qu'elle s'est posée au ministère de
l'agriculture et à l'Office du blé et
que si elle n'a pas été résolue dans
le sens où il le souhaite, c'est qu'el-
le a rencontré chez les brasseurs
une opposition victorieuse. Cepen-
dant a un déjeuner pris dans le
Nord nous avons bu une excellen~
ie bière fabriquée avec du blé, com-
me expérience de laboratoire, et
un cognac exquis, tiré de ta houil-
le. Un convive, doté d'une méchan-
te langue. a même prétendu. ^d'ail-
leurs bien à tort, que du ble était
employé par certains établisse-
ments pour fabriquer de la bière,
et cela, au mépris de la loi du 15
août 1936.
Au surplus, le problème n'est pas
là. Il s'agit 'simplement de savoir
si cette fabrieation eût été possible
pour des quantités valant ta peine
d'être traitées. Or un des techni-
tiens les plus avertis de cette ques-
tion nous a répondu que la fabri-
eation de la bière avec le blé était
INFORMATIONS 1
Les transferts de capitaux
aux Etats-Unis
D'après les statistiques du De-
partment of Commerce, il a été
importé aux Etats-Unis, durant la
semaine au 2 septembre 87.769.152
dollars (''or provenant principale-
ment de Grande-Bretagne (68 mil-
lions 683.500 dollars) et du Japon
<5.873.946 dollars). Il faut remonter
à la semaine du 2 au 9 octobre 1936
pour trouver un afflux d'or compa-
rabie.
Le stock d'or détenu aux Etats-
Unis se trouve ainsi porté à 13.200
millions de dollars, ce qui repré-
sente plus de 55 0/0 de l'or moné-
taire existant dans le monde.
La circulation fiduciaire
américaine
A la fin d'août, le montant des
billets en circulation atteignait
6.504.025.211 dollars, contre 6 mil-
liards 451.857.428 à fin juillet. La
circulation par tête d'habitant était
de 49 dollars 95, contre 49,57 a fin
'l1~f
dans l'esprit de l'avant-garde de
l'orthodoxie financière. MM. Këy-
nes, Harrod (président de la sec-
tion économique de la « British
Association s>) et d'autres encore,
proposent de procéder d'urgence
à une expansion de crédit pour
permettre aux banques d'augmen-
ter leurs investissements en fonds
d'Etat et provoquer ainsi, par con-
tagion et effet mécanique, un
abaissement des taux à long ter-
me, avec l'espoir que cette baisse
même entraînera des demandes de
capitaux par les entreprises. M.
Harrod fait toutefois remarquer
qu'il n'espère un résultat de cette
politique monétaire que si elle est
mise en pratique rapidement, pen-
dant que la chute économique j
n'est pas trop forte et que, par
conséquent, le volume des affaires
est encore suffisant pour que les
perspectives de bénéfices incitent 1t
les entreprises à perfectionner ou
augmenter leur outillage. Il s'agit
en somme de l'application d'une
forme de la théorie du crédit di-
rigé qui soutient qu'il ne suffit pas
que l'argent soit extrêmement
abondant (théorie quantitative de
la monnaie), mais qu'il doit être
dirigé là où il peut le plus effica-
cement influencer sur la marche
des affaires et lés prix.
Remède proposé en France
Nul étOnnêmènt, non plus, que
le remède proposé en France par
certains esprits éminents, mais
socialisants, soit que l'Etat se
substitue à l'initiative privée, en
faisant de l'inflation et, si besoin
est, en instituant le contrôle des
changes.
A vrai dire, le problème est en.
core plus compliqué en France du
fait que même l'argent à court
terme reste anormalement cher.
Cela est dû en grande partie aux
habitudes bancaires ou plus exac-
tement non-bancaires de la popu-
lation et peut-être aussi à l'inqui-
sition fiscale. Nous avons déjà
proposé avec d'autres, avant ou
après nous-mêmes, de rendre obli-
gatoirement payable par chèque
tout paiement au-dessus de 1.000
ou 1.500 francs.
Quant à l'argent à long terme,
il se détendra (ensemble avec le
court terme) le jour où on aura
remédié au déséquilibre du bud-
get dans toute la mesure du
possible et elle est grande, $i
on a du courage et de la volonté I
–̃ et qu'on aura redonné au, pa^s
le goût du travail, de l'entreprise
et last but not least de l'ordre.
Ph. Cotnareanu.
possible puisqu'elle a été maintes
fois réalisée, mais, à son avis, seu-
les les brasseries ayant un con-
trôle de chimistes, sont suscepti-
bles de l'entreprendre, sans donner.
Pour cette raison, 200.000 quintaux
de blé étaient considérés par lui
comme la quantité maxima que
l'on eut pli résorber de cette façon,
alors que l'administration avait
envisagé de ce chef une résorption
dr 600.000 quintaux. Il ajoutait
que le blé pouvait être employé
aussi dans les levureries et être
utilisé comme ferment dans cer-
taines fabrications de produits
chimiques et que de cet ensemble,
on pouvait résorber près d'un mil-
lion de quintaux de blé.
D'ailleurs eût-on employé du blé
pour fabriquer de la bière, qu'on
eût fait tort à l'orqe, plante pré-
destinée à cet usage, et c'est bien
là l'erreur de l'économie dirigée
de ne pas laisser aux produits du
sol les destinations que leur ont
données des coutumes sééulaites.
H est certain que la bière, pour
se conserver, doit être fabriquée
avec des grains, dont le titre d'azo-
te est peu élevé. Or h froment en
contient beaucoup et tes gènétts-
tes s'évertuent à créer des espèces
d'orges en titrant peu. Cela ne
veut pas dire que la technique de
la brasserie, qui se perfectionne
de jour en jour, soit incapable d'éli-
miner des grains qu'elle emploie,
les éléments nuisibles à la qualité
et à la conservation de la bière.
C'est ce qui se produit pour l'uti-
lisation du blé à sa production.
R. de Passillé.
Société des Hévéas
de Tayninh
Les comptes et lé bilan provisoire
arrêtés à la date du 30 juin font appa-
rattre, pour le premier semestre 1938,
un bénéfice net de 4.561.549 irancs. Le
conseil d'administration a, comme an-
nonce, décidé la mise en paiement, à
la date du 16 septembre, d un acompte
de 40 francs sur toutes les actions, et
de 150 francs sur les parts.
Société des Caoutchoucs
de l'Indochine
La production totale des huit pre-
miers mots de 1938 ressort à 2.217.100
kilos, contre 2.133.300 kilos pour la
période correspondante de 1937.
Plantations
des Terres Rouges
Production des huit premiers mois
de 1938 caoutchouc, 5.474.500 kilos,
contre 5.2S6.800 pour la même période
dé 1937 café, 811.900 kilos, contre
580.000 huile, 7.998,371 kilos, contre
C. 344.885 amandes, 1.054.403 kilos,
contre 834.229.
Compagnie du Cambodge
Production des huit premiers mois
de 1Ô38 caoutchouc. 5.93S.834 kilo*,
contre 6.288.087 pour la même période
de 1937 cale1, 3)4.000 kilos, contre
752.000.
LA SEMAINE FINANCIERE
Faut-il prévoir un «trou» sur les marchés?
La résistance dont les marchés
faisaient preuve depuis quelques
semaines à travers des fluctua-
tions d'amplitude modérée a fait
place depuis plusieurs jours à
de la faiblesse.
Nulle part on n'a observé de
ventes considérables. Mais les
acheteurs se sont à peu près
complètement dérobés. De sorte
que les niveaux de résistance
ont été « cassés ». Tout se passe
comme si les marchés étaient
menacés d'un « trous» prochain.
Une indication barométri-
que crainte» générales
d'une dépression
A Paris, depuis deux ou trois
jours, on paraît casser sur les
valeurs à revenu variable fran-
çaises la fameuse cote 200 de
l'indice de la Statistique géné-
rale de la France. L'allure des
valeurs internationales est éga-
lement déclinante. Les mines
d'or elles-mêmes, dont la bonne
tenue avait été favorisée par
la hausse du prix de l'or à Lon-
dres, sortent les unes après les
autres de la zone de résistance
qu'elles décrivaient depuis quel-
ques semaines.
Les graphiques du marché de
Londres confirment ces indica-
tions. Si les fonds britanniques,
grâce au soutien dont ils sont
certainement l'objet, n'ont enco-
re cassé aucune cote décisive,
leur allure est maussade.
Le marché le plus résistant est
New-York. Cependant les graphi-
ques de New-York n'ont pas un
« faciès » véritablement satis-
faisant.
Lés baromètres de la conjonc-
ture que sont les différentes pla-
ces mondiales paraissent redou-
ter une dépression.
Comparant, il y a quelque
temps, la fermeté de Watt Street
LA REVUE DES MARCHES
PARIS
Fermeté du dollar sur le
marché des changes.
Résistance des séries or-
dinaires de rentes.
Lourdeur des- valeurs à
revenu variable françai-
ses et étrangères.. *a
Sur le marché des changes, le
dollar a continué d'être ferme, par
suite des transferts de capitaux do
l'Europe vers les Etats-Unis. On
retrouve finalement la devise ainé-
ricaine à 36,96 contre 36,80. Là
livre se représente pratiquement
inchangée à 178,81 contre 178,29.
A terme, les reports sont inchan-
gés.
Sur le marché des valeurs, grâce
à l'action des fonds de soutien, les
séries ordinaires de rentes sont ré-
sistantes 4 1918, à 72,05 con-
tre 72,65; 4 1928, à 71 c. 72;
5 1920, à 97,50 c. 98,20 4 1/2
1932 A à 79.20 c. 79,70 série B à
78,60 c. 79,50.
Par contre. les séries à garantie
de change, abandonnées à elles-
mêmes, cèdent un terrain appré-
ciable 4 1925 à 129,30 contre
138,76, 4 1/2 1937 à 129,50 c.
133,15.
Aux valeurs à revenu variable,
la baisse est générale. Elle atteint
les valeurs françaises comme les
internationales, ainsi qu'en témoi-
gnent les exemples ci-contre Ban-
que de France 6.190 contre 6.460
Banque de Paris, 1.106 c. 1.175
Crédit Foncier, 2.390 c. 2.520 Suez,
19.525 c. 20.260 Lyonnaise des
Eaux, 1.223 é. 1.295 • Génitale
d'Electricité, 1.225 c. 1.802 Fôyér
Xord-Est, 626 c. C77 TréfiUriès
du Havre, 689 c. 697 Lens, 28C c. 1
291 Bor ord., 1.945 c. 2.100 Rhô-
ne-Poulenc. 704 c. 727 Pechiney,
1.475 c. 1.565 Citroën N., 641 c.
580 Poliet et Chausson, 427 c.
449; Terres Rouges, 384 c. 414;
Union Européenne, 573 c. 579
Crédit Foncier Egyptien, 4.480 C.
4.620 Central Mining, 4.110 c.
4.200 'East Geduld. 2.167 c. 2.184
Geduld, 1.686 c. 1.692 Union Cor-
poration, 1.616 c. 1.671 · Asote.
1.972 c. 2.034 Royal Dutch, 6.650
c. 6.780 Amsterdam Rubber, 4.515 o
c. 4.690 Crown Mines, 3.110 c.
3.152 De Beers brd. 1.488 c. 1.538
De Beers préf. 1.850 c. 1.973.
POUR LA SAUVEGARDE
DE LA PAIX
1 fi
UN GRAND DEVOIR
Dans les circonstances actuelles,
nul ne conteste l'impérieuse néce*-1
silé d'accroître la force de notre
pays et personne n'ignore les ef-
forts qu il est indispensable de
faite pour la défense de la patrie,
la sauvegarde des libertés et des
biens de ses habitants.
Mettre à la disposition de nos
soldats un matériel toujours plus
puissant et plus nombreux, perfec-.
tionner et compléter l'armature dé»
fensive du pays, c'est le meilleur
moyen de sauvegarder la paix et
telle est la tâche à laquelle tous
les Français doivent apporter leur
contribution en effectuant au plus
tôt le paiement de leurs impôts
et en consacrant leurs disponibili-
tés à la souscription aux Bons de
la Défense nationale.
La Caisse autonome veille, on le
sait, à la satisfaction générale, à
l'emploi du produit des emprunts
au financement des fabrications
d'armement.
La situation internationale com-
mande impérieusement que le
rythme de ces fabrications ne se
ralentisse pas et cela dépend de
l'importance des souscriptions qui
doivent continuer d'affluer t la
Caisse autonome.
Si le Bon de la Défense natio-
nale a gagné la guerre, le bon de
la Caisse autonome de la défense
nationale doit sauver la paix.
à la réticence de Londres au
marasme de Paris et à la lour-
deur de Berlin, nous posions la
question qui aura finalement
raison ? '1 Cette semaine, c'est
New-York qui paraît disposé à
s'aligner sur Berlin plutôt que
le contraire.
Décrire le phénomène suffit
pour en dire la cause cette dé-
pression des baromètres de la
conjoncture mondiale tient à la
crise diplomatique.
Influences saisonnières
Sans doute y a-t-il aussi des
influences saisonnières. Septem-
bre, comme mars, est un mois
défavorable aux marchés finan-
ciers. Des statisticiens à l'esprit
inventif ont établi un rapport
entre ce phénomène et l'équi-
noxe qui trouble la nature, ren-
verse les courants aériens et dé-
monte les mers. Peu importe. Le
fait est là.
Mais, manifestement, l'explica-
tion saisonnière est, cette année,
dépassée, à moins que l'on ne
mette également sur le compte
de l'approche de Péquinoxe la
fièvre allemande qui d'ailleurs
montait déjà alors que l'août
était encore dans son plein.
Il n'est point besoin de pâlir
des heures sur les graphiques
des différents marchés pourvoir
qu'ils traduisent l'approche
d'tirie grave crise diplomatique,
chacun suivant sa proximité du
siège du séisme menaçant. Ber-
lin a la réaction la plus forte,
.ensuite Paris, ensuite Londres,
New-York ne réagit encore que
faiblement.
La crise diplomatique
Cette inquiétude des marchés
surprend a priori, car ne va-t-on
pas répétant qu'il y a détente
dans la crise d'Europe centrale.
Détente. Détente. dit-on cha-
LONDRES
Hésitation générale. Rê-
sistance des industrielles
britanniques.
Le Stock Exchange a été dominé
cette semaine par la crise diplo-
œatique internationale.
En dépit de tentatives de reprise
Éli dépit de tentatives dc reprise
dues à dés rumeurs optimistes, la
réalisation des difficultés de la si-
tuation a provoqué, vers la. fin de
la semaine, une recrudescence des
liquidations.
Les fonds britanniques cèdent
des fractions qui, toutefois, n'at-
teignent pas un point entier.
Aux industrielles britanniques,
quelques achats de l'investissement
ont permis à ce marché d'avoir une
tenue relativement satisfaisante.
On note même quelques plus-va-
lues, et en particulier Bristol
Aeroplane, Dunlop, General Elec-
tric, fîàivker Siddelay, United Steel,
Woolworth.
Aux valeurs de matières premiè-
réa, malgré la hausse du prix du
cuivre, les valeurs intéressées s'ef-
fritent. Pétrolières et caoutchou-
tières résistantes.
Mines d'or hésitantes en fin de
semaine.
MATIERES PREMIERES
CEREALES
Stabilité générale
En dépit des nouvelles défavo-
rables, la stabilité des marchés de
matières premières a été remar-
quable.
Le blé perd quelques fractions
par C-P. HOBBE
que matin, chaque semaine. Il
est vrai qu'en répétant ce mot
rassurant on mobilise, on couvre
les frontières, on élève à la hâte
des fortifications et l'on échan-
ge des ultimatums courtois.
Où est donc la vérité ? Pour
raisonner d'une façon simple et
en dehors de toute compétence
diplomatique il faut seulement
aligner les faits suivants depuis
quelques mois exactement de-
puis la « liquidation partielle
du docteur Schacht. l'échéance
de l'aventure que représente l'au-
tarcie allemande a été sensible-
ment hâtée. Le moment appro-
che très vite où cette gigantes-
que spéculation, dont la mise est
le chantage à la guerre, va de-
voir payer. Sinon ce serait la
faillite qui risquerait d'emporter
le régime naziste. Avec la mobi-
lisation à laquelle il vient de pro-
céder, le Reîch a donné un nou-
veau coup de pouce à un proces-
sus que l'accélération du rythme
des armements avait déjà avan-
cé. Il s'est, en quelque sorte,
coupé les ponts. Il faut aboutir
ou sauter. Aboutir à quoi ? Au
contrôle économique do l'Euro-
e centrale par l'élimination du
bastion des démocraties dans
l'Europe de l'Est, la Tchécoslo-
vaquie.
Voilà le dilemme. Incontesta-
blement, il donne du sérieux à
la crise diplomatique actuelle.
Comment se résoudra cette
crise ? Nous ne sommes pas di-
plomate. Nous n'en savons rien.
Mais il ne semble pas, à l'énoncé
du problème, que la solution soit
facile ni que, quelle qu'elle soit,
elle n'aille pas sans quelques
émotions, étant donnée l'atmos-
phère de drame dans laquelle se
déroule la crise.
Quand le paroxysme ?
Manifestement, les marchés es-
timent que la phase la plus aiguë
négligeables et se représente à
61 cents 7/8 à Chicago, 60 1/4 à
Winnipeg et 4 sh. 9 d. 7/8 à Liver-
pool. Autres céréales assez fermes.
Coton en baisse 0,25 à New-
York (7,96 cents la livre). 0,14
à Liverpool pour le coton améri-
cain (4,71 d. la livre), 0,08 pour
l'égyptien (7,67 d. la livre)."
Caoût'ehouo résistant Hftt d.«
à 7 13/16.
Métaux plutôt fermes cilivre +
15 à livre 41/3/9, étain 7/6
à livre 192/0/0, plomb + 1819 à
livre 16/2/6, zinc + 10 à li-
vre 13/11/3.
iiiiiiinitiiiiitiiiiiiiiiiiiMi|t|iiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiliitiiiii«
PRIX DE VENTE
DU « FIGARO » A L'ETRANGER
tII
ALLEMAGNE. Rm. 0 15
AUTRICHE Shil 0 20
ANGLETERRE. Pence 2
BELGIQUE Frs Bel. 0 50
BULGARIE. Leva. 5
EGYPTE. blillième. 8
GRECE. Drachme. 3
HOLLANDE. Cts. 10
HONGRIE. Pengoe. 0 16
ITALIE Lire. 0 70
LUXEMBOURG.. Frs Lux. 0 46
P:JGNE Zlot;. 020
PORTUGAL. Escudos. 0 85
ROUMANIE Lei. 4
(par avl n). 5
SUISSE Frs Sses. 0 15
TCHECOSLOVAQUIE.. Kc. 1
TURQUIE. Piastres. 5
YOUGOSLAVIE. Dinar. 1 1/2
de la crise est devant nous, pour
cette raison bien simple qu'il ne
semble pas que même les chan-
celleries en soient arrivées à dis-
cuter du véritable problème =
l'orientation de la politique ex-
térieure de la Tchécoslovaquie.
On parait en être aux prémisses
seulement la question des Sudè-
tes, point d'appui du levier grâ-
ce auquel le Reich entend faire
pression sur Prague et ses amis.
Il faut d'ailleurs observer que ce
point d'appui a une faiblesse
un conflit armé entre l'Allema-
gne et la Tchécoslovaquie devant
se dérouler d'abord chez les Su-
dètes, cette considération pour-
rait être de nature à empêcher
ceux-ci de provoquer des inci-
dents irréparables.
Quels que soient les arguments
techniques que peuvent dérouler
les spécialistes de la diplomatie,
il semble que le fait, en quelque
sorte basique, à retenir par
l'homme de la rue, par le finan-
cier, soit celui-ci en mobili-
sant, l'Allemagne semble avoir
franchi économiquement et mo-
ralement l'irréparable il faut
désormais s'employer à l'empc-
cher de faire un malheur et ce
ne sera sans doute pas facile.
A moins d'un miracle, il sem-
ble donc que l'indication baro-
métrique donnée par les mar-
chés soit juste un « trou est
a craindre au cours des prochai-
nes semaines, coïncidant avec le
àlimax, le paroxysme de la crise
diplomatique.
Quelle doit être l'attitude de
l'épargnant en face de cette
éventualité ? C'est sans doute le
moment de se rappeler le vieil
adage boursier: il faut vendre au
son des violons et racheter au
son du canon,
C.-P. Hobbé.
LES BOURSES
DU SAMEDI
NEW-YORK alourdi
Le marché est alourdi tt inacfif:
420.000 titres en deux, heures et
la cote perd 1/2 fr 1 point en clô-
ture. ̃ '••• ('L '̃̃ '̃ en Ç.1Ô-
ture.
v»im«e i Û"' I û"™' II vit mm I cl* I k™'
VALEU¡S-I-tT5C\l1Otn, II VALEURS 1 Clbt. '1 Dem.
I Drkld. 1,01111. pnttcd. ) tt~t
WR.duct.. si M tj Insr. Nie».. « W 411/1 II
«Hlid Clw». ̃ 1W l/S lui. T.» W. 8.ty«
Amor. Gan. 140 ./̃ 98 1/2 J oh n 5 Mai». 97 1/1 M E/l
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Conlin. 1S1/1 15 North «Mr. 1 1/t 18 VA
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tanai), ht. 6. 6. Proet 16.
C» «SIC (5 1/3 Publie Sen. 211/1 38S/4
C«lm Corp. 11 Vt »./̃ «lifio M/i 7 1/1
Cfffo Pj«eo. 13 1/S It ftep.EMI.. 17 3/4 17t'l
CHes. «. Otilo 99. » J.'l Hajmolis B. 411/1 tt!/4
Chrysler. nhl) 11 Mi !>jr> RM». 11. fB 1(3
CoiuMIaSH 6 1/2 6 3/8 Util 111/4 U 3/4
Corail. Uli S5 3/J Ml/5 Socon» V«c. 12 1/8 111;»
Conl. Ca».. S9 1/2 ». SI. Brartda.. 7 1(8 71/1
Cor» Prota. 10. t»\li St. 011 or MJ S3. il 3/1
Coty U/8 4 rem Corp. 135'8 O
Ooma Min. 31 .̃ n 1/t Tuas Cuil.. 35 3/1 55 1/4
Du Pont. 1111/4 1» 1/2 Union P.t.. «S. 87 1/î
Sise. B. «S. 6 7/8 tt 7/8 Unit. Air Cf. SS 7/1 56.
(lec.P.Jl. L S 3/1 91/4 U. 8. SKUlt. (01/2 H V!
Cafltr. Elle. 41 1/4 40 H U, S. S(«t!. Il .1. 57 1/4
GiocMoodS M 1/4 34 JM prel.. 113 1/4 1111/8
GaiurKM. 46 1/2 40 1/8 West. Union 37 1/3 '.7.
Cootrw. tt-l- 11 1/2 Westlao». W 1/2 89 1,3
OKorl.prt.. 113/4 19 9/4 WMIwrth.. 1S1/I 45.
Int. Hana». (0 ̃/• »! l/l l«ing:tnn. I! !6
AMSTERDAM
^uBs|Pa,iaiiv^uRsi,a.ir.
Amtl. Bank. 1111/! 141 1i« Ih. V. ». «3 V< <6(
Bojal DniCh. 331 3/8 3» 1/5 Umlt. Ru».. 223 3/1 22S 1/4
A. K. U. 43 1/t 4S3/I SMUlBIlt.. M ̃ 3» 3/1
Unllmr. 1(1 3/4 1.1 5,1 Chadt
railles. S4I3/I 341 l,l Java CulUw 163')
LES CHANGES
Londres, 10 septembre. Paris
178 5/16 c. 178,2968. New-Voïk
chèque 4,8193 inchangé. New-York
transi", tel. 4,8193 inchangé. Rio-
dc-Jancifo 2 29/32 inchangé. Bue-
uos-Aires 19,07 c. 19,07 1/2. Mon-
tevideo 20 inchangé. Japon 1 sh. 2
inchangé. Shanghaï 0 sh. 8 1/2 in-
changé..Montréal 4,82 11/16 c.
4,83. Johannesburg 100 7/8 in-
changé. Berlin 12,08 c. 12,03 1/2.
] Amsterdam 8,92 inchangé. Rome
91,57 c. 91 21/32. Suisse 21,30 1/2
c. 21,30 3/4.
+̃ LE COLONEL ET Mme LÏND-
i BERGH ont quitté hier Paris. Le Miles
du héros de la première traversée
transatlantique New->York-Pnrls, lnuna-
triculi; G. A. E. K. W. a décollé du
Bourget à 14 h. 55, en direction de
Londres.
+̃ NOUS AVONS SIGNALE le 8 sep-
tembre que les Allemands Kahlbocher
et Tansèheck avaient battu le record
de durée des planeurs mulUplnces
avec un temps de 23 heures 39 minu-
tes. Kahlbocheï, accompagné de Fulh-
ringer, viennent de porter, hier à Vien-
ne, ce record à 24 heures 61 minutes.
̃a» L'ANNIVERSAIRE DE LA MORT
DE GUYNEMER (11 septembre 1917) a
été célébré hier dans toutes les forma-
tions de l'armée de l'air.
Au Bourget, la citation de 1' « Ar-
change a a été lue devant les troupes
par le colonel Fonck. Le colonel, de
Turenne. commandant d'armes de la
base du Bourget-Dugny, représentait
M. Guy La Chambre, ministre de l'air.
A Nancy, le général Pierre Weiss,
commandant la huitième brigade. a
retracé les dernières heure» et la mort
de Celui « lombé » en plein ciel de
ijlnire après trots ans de lutte ar-
dente
♦ UN AVION MILITAIRE ITAUEN,
de l'aéroport de Capodichino, piloté
par un sergent et ayant à bord un
lieutenant, s'est écrasé près de Min-
turno {47° accident signalé officielle-
ment depuis le début de l'année, avec
un total de 138 victimes).
M. GUY LA CHAMBRE, ministre
de l'air, doit inaugurer le 16 octobre
à Moy-de-1'Aisne, un monument à la
mémoire de Mlle Suzanne Deutsch de
la Meurthe. •
LA SPECULATION
sur les
matières premières
Le jeu dangereux
qu'est la spéculation à la hausse
des matières premières s'avère par-
ticulièrement redoutable pour ceux
qui s'y adonnent sans en connaitre
l'aléa. Or, c'est surtout à la hausse
de ces matières que l'on spécule
actuellement en France, en invo-
quant le soi-disant caractère « va-
leur-or du blé, du caoutchouc ou
du coton, qui échappent au danger
de ta dévaluation. On ne s'aperçoit
en effet que trop tard que, sans
tenir compte le moins du monde de
l'idée que s'en fait le spéculateur,
ces matières premières vont leur
propre chemin, bien sinueux, et que
le blé, par exemple, cote à l'heure
actuelle, en or, les cours les plus
bas de son histoire, qu'il est uivi
de très près du sucre et du coton,
et que, seul, le caoutchouc continue
encore à « se défendre». Aussi per-
cevons-nous partout des lamenta-
tions des épargnants à qui l'achat
de « contrats de marchandises
destinés à les préserver de la déva-
luation de tel ou tollo monnaie,
a fait perdre des sommes considé-
rables. Car, malgré les efforts de
notre gouvernement, qui n'hésite
pas à suspendre le marché à terme
des céréales panifiables et à régle-
menter strictement la fameuse pro-
fession de démarcheur, on n'arrive
pas à mettre un terme au placement
néfaste de fonds d'Etat ou d'obliga-
tions de la Ville de Paris, en soldes
débiteurs pour le blé de Chicago,
pour le coton de Liverpool, ou pour
le sucre de New-York. Tous les ans,
une bonne part de l'épargne fran-
çaise se trouve convertie en dollars
ARTICLE HOUA9E APPLIQUES AUTRES
ARTICLE BOURSE par unités de contrat FRAIS
fantaisistes
Officiel Aux initiât Aux profanes fantaisistes
Avoine, Frais de cable
Blé, Maïs de 2 à 5 $ par
Seigle Chicago $ 18,75 $ 25,– $ 80 à 100 contrat
Blé. Liverpool £ 13,– £ 15,– £ 50 â 70 »
Coton. New-York $ 35,– $ 45,– $ 120 â 175 »
Caoutchouc. New-York $ 37,50 $ 47,50 $ 150 à 190 »
Café (Rio). New-York $ 30,– $ 40,– $ 120 à 150 »
Sucre n° 4. New-York $ 20,- $ 25,– $ 80 à 100 »
+̃ LE 24 ET LE 25 SEPTEMBRE se
disputeront les épreuves finales du
concours des jeunes brevetés, dont les
éliminatoires régionales ont eu lieu du
23 au 31 juillet dans vingt-sept ré-
gions. Rappelons que l'organisation de
ce concours a été assumée par l'Aéro-
Club de France, la Fédération Aéro-
nautique de France et la Fédération
Populaire des Sports aéronautique,
ainsi que par les Aérôs-CIubs locaux
et Sections d'aviation populaire.
Parmi les concurrents qualifiés sont
spécialement bien classés
MM. Claude Dujardin (Douai, 223
points); Jean Darras (Berck, 219 pts);
Joan Caullier (Berck), et René Rust
(Luxueil), 211 pts; Jacques Mazeron
(Nevers), 207 pie; René Rôhr (Nancy),
206 pts; Bôcquet (Beau vais), 203 pis;
Jean Saulnier (Bcauvalsi, 202 pts
et Georges Saulnier (Bernay), 201 pts,
<» L'AVION SPECIAL DE RAID
Caudron-Renault 240 CV (Le Caudron
C. 860), dont nous avons annoncé le
5 septembre le transport d'issy au ter-
rain de Guyaneourt, a effectué son pre-
mier vol piloté par Delmottc. Rappe-
Ions que cet avion qui doit pouvoir
emporter 1.600 litres d'essence, et
avoir ainsi Un rayon d'action de
7.500 kilomètres, sera confié à André
Japy.
+̃ UN AVION GOUVERNEMENTAL
ESPAGNOL dé chasse a fait, vendredi
soir, à 23 b. 30, un atterrissage forcé
près de Prudes. L'appareil qui ne por-
tait pas de mitrailleuse, a été très en-
dommagé (aile droite et train d'atter-
rissage démolis). Le pilote est indem-
ne. Il a refusé de donner son nom et
d'indiquer tts pointa d'envol et sa des-
tination, s exécutant, «-t-il déclaré,
des ordres sévères conce nant les cas
où les aviateurs se posent en pays
étranger ». Il a paasé la nuit à Prades
ou en livres sterling qui servent à
couvrir les perte6 occasionnées par
ce genre de spéculation. Car si
l'acheteur à terme d'une valeur à
la Bourse peut, en cas de baisse,
lever la position et mettre les titres
en portefeuille pour attendre des
jours meilleurs, le notaire, le mé-
decin, l'artiste ou la sage-femme
n'est pas en mesure de « lever »
les 5.000 bushels de blé ou les
500 balles de coton qù'i},a ache.
tés » avec ses écqnomies plus ou
moins modestes. Or, c'est justement
la petite bourgeoisie et, cri particu-
lier, celle de province, qui fournit
aux intermédiaires, ou plutôt à
leurs remisiers, le gros de l^ur
clientèle, qui perd régulièrement
sur toutes les opérations qui lui
sont suggérées et qui fait vivre le
remisier et la « maison qu'il
représente.
Le mécanisme
de la spéculation est admirable-
ment réglé en France. La loi a beau
défendre le démarchage, ce n'est
pas là un obstacle insurmontable.
Les maisons spécialisées dans ce
genre d'opérations dressent une liste
de leurs clients éventuels auxquels
elles envoient des prospectus faisant
miroiter un bénéfice rapide avec
une mise de fonds de 5.000 francs
seulement. Lorsque le destinataire
demande des précisions, on lui
adresse un remisier (la loi sur le
démarchage est ainsi tournée) et
celui-ci n'étant pas mieux informé
sur la tendance du marché que le
client lui-même, mais disposant, en
revanche, d'un vocabulaire étendu
et d'un stock d'histoires de béné-
fices mirifiques, sort de chez le
client avec un contrat signé par ce
dernier et, ce qui est plus impor-
tant, avec un chèque de quelques
milliers de francs, ou son équiva-
lent en titres de rente, obligations
ou autres valeurs. De façon géné-
rale, le client est « vidé » en quel-
ques jours, mais l'intermédiaire et
le remisier empochent en tous cas
quelques milliers de francs. Aucune
loi ne les empêche de pratiquer leur
« système » qui a bravé bien des
obstacles politiques et administra-
tifs et qui triomphe et de Ja loi et
de l'épargnant. Quelle est donc
La véritable base
de ce mécanisme, plutôt néfaste à
l'épargne î C'est, sans aucun doute,
l'ignorance complète du client qui
permet de prospérer à plusieurs
douzaines d'entreprises de ce genre
AVIATION:
établies à Paris et réalisant des
bénéfices appréciables. En exécu-
tant un contrat de blé à Chicago
qu'une telle maison a réussi à sug-
gérer à son client, elle paie un cour-
tage de 18 dollars 75 exactement.
Mais ceci ne l'empêche pas de de-
mander au client « particulier »
un courtage de 80 dollars à Paris,
et de 100 dollars ou même 120 en
province, sans compter les frais de
câble, entièrement actifs et s'éle-
vant de 2 à 5 dollars, selon la
figure du client. Le bénéfice de la
maison, payé d'avance par la « vic-
time », varie donc entre 40 et
100 dollars par contrat, dont 30 à
50 0/0 reviennent au remisier. Les
opérations effectuées par ces « mar-
chands d'illusions » ne comportent
pratiquement aucune chance de
gain pour le client, car l'importance
du courtage supplémentaire pré-
levé, pour ainsi dire, avant la lettre
ne lui laisse qu'une chance sur dix
de réaliser un bénéfice. Or, ces cour-
tages fantaisistes, alourdis de frais
de câbles et d'autres commissions
tout aussi injustifiées, font très
confortablement vivre les maisons
qui les encaissent ainsi que leurs
remisiers. Depuis quelques années,
les plaintes des personnes lésées
par ce « trafic » se multiplient do
plus en plus et atteignent des chif-
fres astronomiques. Mais la légis-
lation en vigueur ne donne aucune
possibilité d'intervention contre ces
maisons dites « de commission ».
Celles-ci, par contre, n'hésitent pas s
à poursuivre les victimes de leur
propre ignorauce qui, attirées par
l'appât du gain, eurent le malheur
de signer les fameux « contrats ><
TARIFS DE COURTAGE
II existerait, cependant, A notre
sens, un moyen d'ailleurs assez
simple de mettre un terme à
l'activité de ces entreprises.
Ce moyen de protection
de l'épargne serait une mesure lé-
gislative qui défendrait de traiter
en France des affaires ea marchan-
dises à terme à des tarifs dép.is-
sant àii delà d'une certaine limitb
(de plus de 50 0/0 par exemple)
ceux des Bourses étrangères où les
ordres en question seraient exécu-
tés, Une loi de cette nature aurait
pour résultat de réduire très sen-
siblement la marge de bénéfice de
la maison de commission, qui ne
serait plus en mesure de rétribuer
ses remisiers et devrait cesser de
« démarcher les clients pour leur
faire payer des courtages abusifs.
Elle se verrait également obligéu
de se passer de ses services de
« window-dressing » chargés de la
distribution de circulaires, de re-
vues et de bulletins d'information
ne contenant que des renseigne-
ments problématiques et incapables
de prédire une tendance que les
grands « pontes » eux-mêmes ne
sont pas toujours à même de pré-
voir.
Le décret préconisé ne pourrait
que profiter à l'épargne française
en supprimant une industrie »
néfaste aux petites fortunes. L'in-
dustriel, le négociant, le financier
connaissant le mécanisme des mar-
chés à terme et le taux des cour-
tages pourraient continuer leurs
opérations, souvent exigées par leur
entreprise, pour protéger leurs
stocks contre une baisse ou cou-
vrir une livraison par des achats
à terme. En effet, cette catégorie
d'opérateurs ue payant que le strict
minimum de courtages ne peut
faire vivre des remisiers dont elle
n'a pas le moindre besoin et sans
lesquels aucune entreprise du genre
décrit ne peut exister. Certes, on
ne saurait nier le rôle positif des
marchés à terme sur marchandises
dans une économie moderne. Mais
nous nous opposons, dans l'intérêt
du pays tout entier, à ce qu'une
maison quelconque puisse, pour
gagner 40 à 80 dollars ou 10 à
20 livres sterling, faire acheter à
la vieille rentière de Grenoble ou
de Lllle, un contrat de blé, de coton
ou de lard à New-York, ^n la for-
çant à perdre quelques milliers de
trancs, qui prennent le chemin de
New-York ou de Londres. J. D.
et « été transféré hier matin par la
police spéciale à la préfecture de Per-
pignan.
̃#. RAPPELONS QU'AUJOURD'HUI
à Liége «uni lieu le départ de la
Coupe Gordon-Bennett dont nous avons
donné la liste des partants le 4 sep-
tembre.
̃+ M. EGON NASTA, capitaine
aviateur de réserve, a été nommé se-
crétaire général de la Fédération aéro-
nautique royale roumaine, poste qui
vient d'être créé en vertu d'un décret
royal.
+. 11 SEPTEMBRE 1912 U y a
aujourd'hui 26 ans. Premier vol de
plus de 1.000 kilomètres en circuit et
premier vol de plus de 12 heures
(Fourny à Etampes 1.017 kma en
1S h. 17 min. 57 sec.).
LE COLONEL RENE FONCK est
attendu à Bucarest.
LE TROISIEME HYDRAVION
Latécoère 522, destiné à la marie mi-
litaire L'Altjul (analogue au
Lieutenl-de-Valsseau-Paris) a terminé
hier ses essais à Biscarossc par un vol
de 6 h. 45. Le chef pilote Crespy était
aux commandes, ainsi que les méca-
niciens Descend! et Donadleu.
Philippe Roland.
tiliititiitiHitmiiiiiiiiiiiiiutiiNimiiiitiiiiliiiiiiltmiliiil
Nous nous permettons de
rappeler à nos abonnés que,
mâlcfé le désir dont nous
sommes sniméi de leur être
agréables, nous sommes dans
l'impossibilité de donner sui.
te aux demandes de change-
ments d'adresses qu'ils nous
transmette!)» par téléphone.
i.
POLITIQUE DE CREDIT
Crise économique
et
chômage des capitaux
<11 par Ph. C~UT1~AREANU
'Le marché des capitaux à long
terme est atone ou pratiquement
paralysé en France, en Grande-
Bretagne ainsi qu'aux Etats-Unis.
Depuis que les risques d'une nou-
velle conflagration mondiale se
sont précisés, on est tenté et jus-
tifié, d'attribuer ce chômage des
capitaux à ce danger, hélas, trop
certain. Mais dans l'hypothèse où
cette violente tempête finira par
une période de calme relatif, la
propension toute naturelle et très
forte des capitaux à s'employer
sera régie à nouveau surtout par
des considérations de sécurité et
de rendement. Tous ceux qui du
fait de leurs occupations sont
consultés en vue de placement de
capitaux, savent par expérience,
combien l'idée que leur argent
reste improductif est désagréable
et agaçante pour leurs détenteurs,
et presque inconcevable pour
beaucoup d'entre eux. L'accusa-
tion contre le capital de faire la
grève, ou de se dévorer lui-
même par ses exigences nous
semble méconnaitre tout simple-
ment la nature du capital, de sa
formation et de sa fonction dans
une société supposée capitaliste.
Le premier souci tout naturel
d'un épargnant et nous dirions
presque son devoir est de ne
pas perdre son capital. L'histoire
est là pour prouver que le capital
sera, de toute manière, amputé
ou dévoré dans un laps de temps
plus ou moins long.
Il est au reste symptomatique
et significatif que l'accusation dé
faire la grève formulée contre les
capitaux qui ne sont qu'en chô-
mage, involontaire et contre leur
désir, n'est entendue que dans les
pays dont les budgets sont forte-
ment et chroniquement déséqui-
librés et dont la politique géné-
rale est plus ou moins sociali-
sante. Personne ne s'est avisé
en Angleterre de faire aux capi-
taux le reproche de faire la grève.
Dans un article publié dans la
revue c Foreigns Affairs », M.
Charles Rist fait observer à juste
titre qu'on entend constamment
en France parler de thésaurisa-
tion ou d'exportation des capi-
taux, tandis qu'on parle peu du
déséquilibre profond et chroni-
que du budget qui en est la
cause.
Remède
proposé en Angleterre
Nul étonnement, dès lors, qu&
le remède proposé en Angle-
terre pour enrayer la crise
soit orthodoxe, ou tout au plus
CHRONIQUE AGRICOLE •
Peut-on fabriquer 7- Il
de la bière avec du blé ?
par R. DE PASS1LLE
Un- de nos lecteurs, qui signe
'« un homme de la rue » et, dont
les nuits sont certainement han-
tées par les excédents en blé, se
demande « pourquoi on ne les
emploie pas à fabriquer de la biè-
re, plutôt que de s'en servir pour
faire rouler les autos » ? Ce lec-
teur ajoute « de la sorte, au res-
taurant, un demi deviendra peut-
dire la moitié d'un litre et un quart,
la moitié d'un demi, alors que les
buveurs de bière payant ces con-
tenances, «ont bien loin de les
boire. x, etc.
Nous ne sommes pas en mesure
de répondre à cette dernière ques-
tion. Quant à la première, nous
pouvons affirmer à notre lecteur
qu'elle s'est posée au ministère de
l'agriculture et à l'Office du blé et
que si elle n'a pas été résolue dans
le sens où il le souhaite, c'est qu'el-
le a rencontré chez les brasseurs
une opposition victorieuse. Cepen-
dant a un déjeuner pris dans le
Nord nous avons bu une excellen~
ie bière fabriquée avec du blé, com-
me expérience de laboratoire, et
un cognac exquis, tiré de ta houil-
le. Un convive, doté d'une méchan-
te langue. a même prétendu. ^d'ail-
leurs bien à tort, que du ble était
employé par certains établisse-
ments pour fabriquer de la bière,
et cela, au mépris de la loi du 15
août 1936.
Au surplus, le problème n'est pas
là. Il s'agit 'simplement de savoir
si cette fabrieation eût été possible
pour des quantités valant ta peine
d'être traitées. Or un des techni-
tiens les plus avertis de cette ques-
tion nous a répondu que la fabri-
eation de la bière avec le blé était
INFORMATIONS 1
Les transferts de capitaux
aux Etats-Unis
D'après les statistiques du De-
partment of Commerce, il a été
importé aux Etats-Unis, durant la
semaine au 2 septembre 87.769.152
dollars (''or provenant principale-
ment de Grande-Bretagne (68 mil-
lions 683.500 dollars) et du Japon
<5.873.946 dollars). Il faut remonter
à la semaine du 2 au 9 octobre 1936
pour trouver un afflux d'or compa-
rabie.
Le stock d'or détenu aux Etats-
Unis se trouve ainsi porté à 13.200
millions de dollars, ce qui repré-
sente plus de 55 0/0 de l'or moné-
taire existant dans le monde.
La circulation fiduciaire
américaine
A la fin d'août, le montant des
billets en circulation atteignait
6.504.025.211 dollars, contre 6 mil-
liards 451.857.428 à fin juillet. La
circulation par tête d'habitant était
de 49 dollars 95, contre 49,57 a fin
'l1~f
dans l'esprit de l'avant-garde de
l'orthodoxie financière. MM. Këy-
nes, Harrod (président de la sec-
tion économique de la « British
Association s>) et d'autres encore,
proposent de procéder d'urgence
à une expansion de crédit pour
permettre aux banques d'augmen-
ter leurs investissements en fonds
d'Etat et provoquer ainsi, par con-
tagion et effet mécanique, un
abaissement des taux à long ter-
me, avec l'espoir que cette baisse
même entraînera des demandes de
capitaux par les entreprises. M.
Harrod fait toutefois remarquer
qu'il n'espère un résultat de cette
politique monétaire que si elle est
mise en pratique rapidement, pen-
dant que la chute économique j
n'est pas trop forte et que, par
conséquent, le volume des affaires
est encore suffisant pour que les
perspectives de bénéfices incitent 1t
les entreprises à perfectionner ou
augmenter leur outillage. Il s'agit
en somme de l'application d'une
forme de la théorie du crédit di-
rigé qui soutient qu'il ne suffit pas
que l'argent soit extrêmement
abondant (théorie quantitative de
la monnaie), mais qu'il doit être
dirigé là où il peut le plus effica-
cement influencer sur la marche
des affaires et lés prix.
Remède proposé en France
Nul étOnnêmènt, non plus, que
le remède proposé en France par
certains esprits éminents, mais
socialisants, soit que l'Etat se
substitue à l'initiative privée, en
faisant de l'inflation et, si besoin
est, en instituant le contrôle des
changes.
A vrai dire, le problème est en.
core plus compliqué en France du
fait que même l'argent à court
terme reste anormalement cher.
Cela est dû en grande partie aux
habitudes bancaires ou plus exac-
tement non-bancaires de la popu-
lation et peut-être aussi à l'inqui-
sition fiscale. Nous avons déjà
proposé avec d'autres, avant ou
après nous-mêmes, de rendre obli-
gatoirement payable par chèque
tout paiement au-dessus de 1.000
ou 1.500 francs.
Quant à l'argent à long terme,
il se détendra (ensemble avec le
court terme) le jour où on aura
remédié au déséquilibre du bud-
get dans toute la mesure du
possible et elle est grande, $i
on a du courage et de la volonté I
–̃ et qu'on aura redonné au, pa^s
le goût du travail, de l'entreprise
et last but not least de l'ordre.
Ph. Cotnareanu.
possible puisqu'elle a été maintes
fois réalisée, mais, à son avis, seu-
les les brasseries ayant un con-
trôle de chimistes, sont suscepti-
bles de l'entreprendre, sans donner.
Pour cette raison, 200.000 quintaux
de blé étaient considérés par lui
comme la quantité maxima que
l'on eut pli résorber de cette façon,
alors que l'administration avait
envisagé de ce chef une résorption
dr 600.000 quintaux. Il ajoutait
que le blé pouvait être employé
aussi dans les levureries et être
utilisé comme ferment dans cer-
taines fabrications de produits
chimiques et que de cet ensemble,
on pouvait résorber près d'un mil-
lion de quintaux de blé.
D'ailleurs eût-on employé du blé
pour fabriquer de la bière, qu'on
eût fait tort à l'orqe, plante pré-
destinée à cet usage, et c'est bien
là l'erreur de l'économie dirigée
de ne pas laisser aux produits du
sol les destinations que leur ont
données des coutumes sééulaites.
H est certain que la bière, pour
se conserver, doit être fabriquée
avec des grains, dont le titre d'azo-
te est peu élevé. Or h froment en
contient beaucoup et tes gènétts-
tes s'évertuent à créer des espèces
d'orges en titrant peu. Cela ne
veut pas dire que la technique de
la brasserie, qui se perfectionne
de jour en jour, soit incapable d'éli-
miner des grains qu'elle emploie,
les éléments nuisibles à la qualité
et à la conservation de la bière.
C'est ce qui se produit pour l'uti-
lisation du blé à sa production.
R. de Passillé.
Société des Hévéas
de Tayninh
Les comptes et lé bilan provisoire
arrêtés à la date du 30 juin font appa-
rattre, pour le premier semestre 1938,
un bénéfice net de 4.561.549 irancs. Le
conseil d'administration a, comme an-
nonce, décidé la mise en paiement, à
la date du 16 septembre, d un acompte
de 40 francs sur toutes les actions, et
de 150 francs sur les parts.
Société des Caoutchoucs
de l'Indochine
La production totale des huit pre-
miers mots de 1938 ressort à 2.217.100
kilos, contre 2.133.300 kilos pour la
période correspondante de 1937.
Plantations
des Terres Rouges
Production des huit premiers mois
de 1938 caoutchouc, 5.474.500 kilos,
contre 5.2S6.800 pour la même période
dé 1937 café, 811.900 kilos, contre
580.000 huile, 7.998,371 kilos, contre
C. 344.885 amandes, 1.054.403 kilos,
contre 834.229.
Compagnie du Cambodge
Production des huit premiers mois
de 1Ô38 caoutchouc. 5.93S.834 kilo*,
contre 6.288.087 pour la même période
de 1937 cale1, 3)4.000 kilos, contre
752.000.
LA SEMAINE FINANCIERE
Faut-il prévoir un «trou» sur les marchés?
La résistance dont les marchés
faisaient preuve depuis quelques
semaines à travers des fluctua-
tions d'amplitude modérée a fait
place depuis plusieurs jours à
de la faiblesse.
Nulle part on n'a observé de
ventes considérables. Mais les
acheteurs se sont à peu près
complètement dérobés. De sorte
que les niveaux de résistance
ont été « cassés ». Tout se passe
comme si les marchés étaient
menacés d'un « trous» prochain.
Une indication barométri-
que crainte» générales
d'une dépression
A Paris, depuis deux ou trois
jours, on paraît casser sur les
valeurs à revenu variable fran-
çaises la fameuse cote 200 de
l'indice de la Statistique géné-
rale de la France. L'allure des
valeurs internationales est éga-
lement déclinante. Les mines
d'or elles-mêmes, dont la bonne
tenue avait été favorisée par
la hausse du prix de l'or à Lon-
dres, sortent les unes après les
autres de la zone de résistance
qu'elles décrivaient depuis quel-
ques semaines.
Les graphiques du marché de
Londres confirment ces indica-
tions. Si les fonds britanniques,
grâce au soutien dont ils sont
certainement l'objet, n'ont enco-
re cassé aucune cote décisive,
leur allure est maussade.
Le marché le plus résistant est
New-York. Cependant les graphi-
ques de New-York n'ont pas un
« faciès » véritablement satis-
faisant.
Lés baromètres de la conjonc-
ture que sont les différentes pla-
ces mondiales paraissent redou-
ter une dépression.
Comparant, il y a quelque
temps, la fermeté de Watt Street
LA REVUE DES MARCHES
PARIS
Fermeté du dollar sur le
marché des changes.
Résistance des séries or-
dinaires de rentes.
Lourdeur des- valeurs à
revenu variable françai-
ses et étrangères.. *a
Sur le marché des changes, le
dollar a continué d'être ferme, par
suite des transferts de capitaux do
l'Europe vers les Etats-Unis. On
retrouve finalement la devise ainé-
ricaine à 36,96 contre 36,80. Là
livre se représente pratiquement
inchangée à 178,81 contre 178,29.
A terme, les reports sont inchan-
gés.
Sur le marché des valeurs, grâce
à l'action des fonds de soutien, les
séries ordinaires de rentes sont ré-
sistantes 4 1918, à 72,05 con-
tre 72,65; 4 1928, à 71 c. 72;
5 1920, à 97,50 c. 98,20 4 1/2
1932 A à 79.20 c. 79,70 série B à
78,60 c. 79,50.
Par contre. les séries à garantie
de change, abandonnées à elles-
mêmes, cèdent un terrain appré-
ciable 4 1925 à 129,30 contre
138,76, 4 1/2 1937 à 129,50 c.
133,15.
Aux valeurs à revenu variable,
la baisse est générale. Elle atteint
les valeurs françaises comme les
internationales, ainsi qu'en témoi-
gnent les exemples ci-contre Ban-
que de France 6.190 contre 6.460
Banque de Paris, 1.106 c. 1.175
Crédit Foncier, 2.390 c. 2.520 Suez,
19.525 c. 20.260 Lyonnaise des
Eaux, 1.223 é. 1.295 • Génitale
d'Electricité, 1.225 c. 1.802 Fôyér
Xord-Est, 626 c. C77 TréfiUriès
du Havre, 689 c. 697 Lens, 28C c. 1
291 Bor ord., 1.945 c. 2.100 Rhô-
ne-Poulenc. 704 c. 727 Pechiney,
1.475 c. 1.565 Citroën N., 641 c.
580 Poliet et Chausson, 427 c.
449; Terres Rouges, 384 c. 414;
Union Européenne, 573 c. 579
Crédit Foncier Egyptien, 4.480 C.
4.620 Central Mining, 4.110 c.
4.200 'East Geduld. 2.167 c. 2.184
Geduld, 1.686 c. 1.692 Union Cor-
poration, 1.616 c. 1.671 · Asote.
1.972 c. 2.034 Royal Dutch, 6.650
c. 6.780 Amsterdam Rubber, 4.515 o
c. 4.690 Crown Mines, 3.110 c.
3.152 De Beers brd. 1.488 c. 1.538
De Beers préf. 1.850 c. 1.973.
POUR LA SAUVEGARDE
DE LA PAIX
1 fi
UN GRAND DEVOIR
Dans les circonstances actuelles,
nul ne conteste l'impérieuse néce*-1
silé d'accroître la force de notre
pays et personne n'ignore les ef-
forts qu il est indispensable de
faite pour la défense de la patrie,
la sauvegarde des libertés et des
biens de ses habitants.
Mettre à la disposition de nos
soldats un matériel toujours plus
puissant et plus nombreux, perfec-.
tionner et compléter l'armature dé»
fensive du pays, c'est le meilleur
moyen de sauvegarder la paix et
telle est la tâche à laquelle tous
les Français doivent apporter leur
contribution en effectuant au plus
tôt le paiement de leurs impôts
et en consacrant leurs disponibili-
tés à la souscription aux Bons de
la Défense nationale.
La Caisse autonome veille, on le
sait, à la satisfaction générale, à
l'emploi du produit des emprunts
au financement des fabrications
d'armement.
La situation internationale com-
mande impérieusement que le
rythme de ces fabrications ne se
ralentisse pas et cela dépend de
l'importance des souscriptions qui
doivent continuer d'affluer t la
Caisse autonome.
Si le Bon de la Défense natio-
nale a gagné la guerre, le bon de
la Caisse autonome de la défense
nationale doit sauver la paix.
à la réticence de Londres au
marasme de Paris et à la lour-
deur de Berlin, nous posions la
question qui aura finalement
raison ? '1 Cette semaine, c'est
New-York qui paraît disposé à
s'aligner sur Berlin plutôt que
le contraire.
Décrire le phénomène suffit
pour en dire la cause cette dé-
pression des baromètres de la
conjoncture mondiale tient à la
crise diplomatique.
Influences saisonnières
Sans doute y a-t-il aussi des
influences saisonnières. Septem-
bre, comme mars, est un mois
défavorable aux marchés finan-
ciers. Des statisticiens à l'esprit
inventif ont établi un rapport
entre ce phénomène et l'équi-
noxe qui trouble la nature, ren-
verse les courants aériens et dé-
monte les mers. Peu importe. Le
fait est là.
Mais, manifestement, l'explica-
tion saisonnière est, cette année,
dépassée, à moins que l'on ne
mette également sur le compte
de l'approche de Péquinoxe la
fièvre allemande qui d'ailleurs
montait déjà alors que l'août
était encore dans son plein.
Il n'est point besoin de pâlir
des heures sur les graphiques
des différents marchés pourvoir
qu'ils traduisent l'approche
d'tirie grave crise diplomatique,
chacun suivant sa proximité du
siège du séisme menaçant. Ber-
lin a la réaction la plus forte,
.ensuite Paris, ensuite Londres,
New-York ne réagit encore que
faiblement.
La crise diplomatique
Cette inquiétude des marchés
surprend a priori, car ne va-t-on
pas répétant qu'il y a détente
dans la crise d'Europe centrale.
Détente. Détente. dit-on cha-
LONDRES
Hésitation générale. Rê-
sistance des industrielles
britanniques.
Le Stock Exchange a été dominé
cette semaine par la crise diplo-
œatique internationale.
En dépit de tentatives de reprise
Éli dépit de tentatives dc reprise
dues à dés rumeurs optimistes, la
réalisation des difficultés de la si-
tuation a provoqué, vers la. fin de
la semaine, une recrudescence des
liquidations.
Les fonds britanniques cèdent
des fractions qui, toutefois, n'at-
teignent pas un point entier.
Aux industrielles britanniques,
quelques achats de l'investissement
ont permis à ce marché d'avoir une
tenue relativement satisfaisante.
On note même quelques plus-va-
lues, et en particulier Bristol
Aeroplane, Dunlop, General Elec-
tric, fîàivker Siddelay, United Steel,
Woolworth.
Aux valeurs de matières premiè-
réa, malgré la hausse du prix du
cuivre, les valeurs intéressées s'ef-
fritent. Pétrolières et caoutchou-
tières résistantes.
Mines d'or hésitantes en fin de
semaine.
MATIERES PREMIERES
CEREALES
Stabilité générale
En dépit des nouvelles défavo-
rables, la stabilité des marchés de
matières premières a été remar-
quable.
Le blé perd quelques fractions
par C-P. HOBBE
que matin, chaque semaine. Il
est vrai qu'en répétant ce mot
rassurant on mobilise, on couvre
les frontières, on élève à la hâte
des fortifications et l'on échan-
ge des ultimatums courtois.
Où est donc la vérité ? Pour
raisonner d'une façon simple et
en dehors de toute compétence
diplomatique il faut seulement
aligner les faits suivants depuis
quelques mois exactement de-
puis la « liquidation partielle
du docteur Schacht. l'échéance
de l'aventure que représente l'au-
tarcie allemande a été sensible-
ment hâtée. Le moment appro-
che très vite où cette gigantes-
que spéculation, dont la mise est
le chantage à la guerre, va de-
voir payer. Sinon ce serait la
faillite qui risquerait d'emporter
le régime naziste. Avec la mobi-
lisation à laquelle il vient de pro-
céder, le Reîch a donné un nou-
veau coup de pouce à un proces-
sus que l'accélération du rythme
des armements avait déjà avan-
cé. Il s'est, en quelque sorte,
coupé les ponts. Il faut aboutir
ou sauter. Aboutir à quoi ? Au
contrôle économique do l'Euro-
e centrale par l'élimination du
bastion des démocraties dans
l'Europe de l'Est, la Tchécoslo-
vaquie.
Voilà le dilemme. Incontesta-
blement, il donne du sérieux à
la crise diplomatique actuelle.
Comment se résoudra cette
crise ? Nous ne sommes pas di-
plomate. Nous n'en savons rien.
Mais il ne semble pas, à l'énoncé
du problème, que la solution soit
facile ni que, quelle qu'elle soit,
elle n'aille pas sans quelques
émotions, étant donnée l'atmos-
phère de drame dans laquelle se
déroule la crise.
Quand le paroxysme ?
Manifestement, les marchés es-
timent que la phase la plus aiguë
négligeables et se représente à
61 cents 7/8 à Chicago, 60 1/4 à
Winnipeg et 4 sh. 9 d. 7/8 à Liver-
pool. Autres céréales assez fermes.
Coton en baisse 0,25 à New-
York (7,96 cents la livre). 0,14
à Liverpool pour le coton améri-
cain (4,71 d. la livre), 0,08 pour
l'égyptien (7,67 d. la livre)."
Caoût'ehouo résistant Hftt d.«
à 7 13/16.
Métaux plutôt fermes cilivre +
15 à livre 41/3/9, étain 7/6
à livre 192/0/0, plomb + 1819 à
livre 16/2/6, zinc + 10 à li-
vre 13/11/3.
iiiiiiinitiiiiitiiiiiiiiiiiiMi|t|iiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiliitiiiii«
PRIX DE VENTE
DU « FIGARO » A L'ETRANGER
tII
ALLEMAGNE. Rm. 0 15
AUTRICHE Shil 0 20
ANGLETERRE. Pence 2
BELGIQUE Frs Bel. 0 50
BULGARIE. Leva. 5
EGYPTE. blillième. 8
GRECE. Drachme. 3
HOLLANDE. Cts. 10
HONGRIE. Pengoe. 0 16
ITALIE Lire. 0 70
LUXEMBOURG.. Frs Lux. 0 46
P:JGNE Zlot;. 020
PORTUGAL. Escudos. 0 85
ROUMANIE Lei. 4
(par avl n). 5
SUISSE Frs Sses. 0 15
TCHECOSLOVAQUIE.. Kc. 1
TURQUIE. Piastres. 5
YOUGOSLAVIE. Dinar. 1 1/2
de la crise est devant nous, pour
cette raison bien simple qu'il ne
semble pas que même les chan-
celleries en soient arrivées à dis-
cuter du véritable problème =
l'orientation de la politique ex-
térieure de la Tchécoslovaquie.
On parait en être aux prémisses
seulement la question des Sudè-
tes, point d'appui du levier grâ-
ce auquel le Reich entend faire
pression sur Prague et ses amis.
Il faut d'ailleurs observer que ce
point d'appui a une faiblesse
un conflit armé entre l'Allema-
gne et la Tchécoslovaquie devant
se dérouler d'abord chez les Su-
dètes, cette considération pour-
rait être de nature à empêcher
ceux-ci de provoquer des inci-
dents irréparables.
Quels que soient les arguments
techniques que peuvent dérouler
les spécialistes de la diplomatie,
il semble que le fait, en quelque
sorte basique, à retenir par
l'homme de la rue, par le finan-
cier, soit celui-ci en mobili-
sant, l'Allemagne semble avoir
franchi économiquement et mo-
ralement l'irréparable il faut
désormais s'employer à l'empc-
cher de faire un malheur et ce
ne sera sans doute pas facile.
A moins d'un miracle, il sem-
ble donc que l'indication baro-
métrique donnée par les mar-
chés soit juste un « trou est
a craindre au cours des prochai-
nes semaines, coïncidant avec le
àlimax, le paroxysme de la crise
diplomatique.
Quelle doit être l'attitude de
l'épargnant en face de cette
éventualité ? C'est sans doute le
moment de se rappeler le vieil
adage boursier: il faut vendre au
son des violons et racheter au
son du canon,
C.-P. Hobbé.
LES BOURSES
DU SAMEDI
NEW-YORK alourdi
Le marché est alourdi tt inacfif:
420.000 titres en deux, heures et
la cote perd 1/2 fr 1 point en clô-
ture. ̃ '••• ('L '̃̃ '̃ en Ç.1Ô-
ture.
v»im«e i Û"' I û"™' II vit mm I cl* I k™'
VALEU¡S-I-tT5C\l1Otn, II VALEURS 1 Clbt. '1 Dem.
I Drkld. 1,01111. pnttcd. ) tt~t
WR.duct.. si M tj Insr. Nie».. « W 411/1 II
«Hlid Clw». ̃ 1W l/S lui. T.» W. 8.ty«
Amor. Gan. 140 ./̃ 98 1/2 J oh n 5 Mai». 97 1/1 M E/l
*x. Mal.. 3Sl'4 3t !«enn«coit 1(3/1 38.
tn.P.iillrX t 1/2 ( 3/1 Illw « H » 63 1/î 9!
«msr. 8m»l. il. « I/J Ions 80 mil
Hm. T. ST. 1UI/3 1(1 M lorlllinl. UI/î 18 1/2
«m. Ttrtat. B «S. li.l. Mc.lmyri.. 41 u .s 1;2
(miomli. J2J/4 ntll MôntgoMrr. «m « 1/t
«tcMjcn. UVl 34!'t m. DalnP. 1! 7/e 12 3'*
Bgndl>Ai.. "'l.'l 71. Ha!. Dlsllll. 53 3/< ÎJ 1 8
:.«1:;j. SIM1 6? 1/8 K J/8 1 S. ï Cemr.. U 1/4 1! !/}
Conlin. 1S1/1 15 North «Mr. 1 1/t 18 VA
ercu Uanli. t1/: paraiMM,. 10 3/1 10 1/;
tanai), ht. 6. 6. Proet 16.
C» «SIC (5 1/3 Publie Sen. 211/1 38S/4
C«lm Corp. 11 Vt »./̃ «lifio M/i 7 1/1
Cfffo Pj«eo. 13 1/S It ftep.EMI.. 17 3/4 17t'l
CHes. «. Otilo 99. » J.'l Hajmolis B. 411/1 tt!/4
Chrysler. nhl) 11 Mi !>jr> RM». 11. fB 1(3
CoiuMIaSH 6 1/2 6 3/8 Util 111/4 U 3/4
Corail. Uli S5 3/J Ml/5 Socon» V«c. 12 1/8 111;»
Conl. Ca».. S9 1/2 ». SI. Brartda.. 7 1(8 71/1
Cor» Prota. 10. t»\li St. 011 or MJ S3. il 3/1
Coty U/8 4 rem Corp. 135'8 O
Ooma Min. 31 .̃ n 1/t Tuas Cuil.. 35 3/1 55 1/4
Du Pont. 1111/4 1» 1/2 Union P.t.. «S. 87 1/î
Sise. B. «S. 6 7/8 tt 7/8 Unit. Air Cf. SS 7/1 56.
(lec.P.Jl. L S 3/1 91/4 U. 8. SKUlt. (01/2 H V!
Cafltr. Elle. 41 1/4 40 H U, S. S(«t!. Il .1. 57 1/4
GiocMoodS M 1/4 34 JM prel.. 113 1/4 1111/8
GaiurKM. 46 1/2 40 1/8 West. Union 37 1/3 '.7.
Cootrw. tt-l- 11 1/2 Westlao». W 1/2 89 1,3
OKorl.prt.. 113/4 19 9/4 WMIwrth.. 1S1/I 45.
Int. Hana». (0 ̃/• »! l/l l«ing:tnn. I! !6
AMSTERDAM
^uBs|Pa,iaiiv^uRsi,a.ir.
Amtl. Bank. 1111/! 141 1i« Ih. V. ». «3 V< <6(
Bojal DniCh. 331 3/8 3» 1/5 Umlt. Ru».. 223 3/1 22S 1/4
A. K. U. 43 1/t 4S3/I SMUlBIlt.. M ̃ 3» 3/1
Unllmr. 1(1 3/4 1.1 5,1 Chadt
railles. S4I3/I 341 l,l Java CulUw 163')
LES CHANGES
Londres, 10 septembre. Paris
178 5/16 c. 178,2968. New-Voïk
chèque 4,8193 inchangé. New-York
transi", tel. 4,8193 inchangé. Rio-
dc-Jancifo 2 29/32 inchangé. Bue-
uos-Aires 19,07 c. 19,07 1/2. Mon-
tevideo 20 inchangé. Japon 1 sh. 2
inchangé. Shanghaï 0 sh. 8 1/2 in-
changé..Montréal 4,82 11/16 c.
4,83. Johannesburg 100 7/8 in-
changé. Berlin 12,08 c. 12,03 1/2.
] Amsterdam 8,92 inchangé. Rome
91,57 c. 91 21/32. Suisse 21,30 1/2
c. 21,30 3/4.
+̃ LE COLONEL ET Mme LÏND-
i BERGH ont quitté hier Paris. Le Miles
du héros de la première traversée
transatlantique New->York-Pnrls, lnuna-
triculi; G. A. E. K. W. a décollé du
Bourget à 14 h. 55, en direction de
Londres.
+̃ NOUS AVONS SIGNALE le 8 sep-
tembre que les Allemands Kahlbocher
et Tansèheck avaient battu le record
de durée des planeurs mulUplnces
avec un temps de 23 heures 39 minu-
tes. Kahlbocheï, accompagné de Fulh-
ringer, viennent de porter, hier à Vien-
ne, ce record à 24 heures 61 minutes.
̃a» L'ANNIVERSAIRE DE LA MORT
DE GUYNEMER (11 septembre 1917) a
été célébré hier dans toutes les forma-
tions de l'armée de l'air.
Au Bourget, la citation de 1' « Ar-
change a a été lue devant les troupes
par le colonel Fonck. Le colonel, de
Turenne. commandant d'armes de la
base du Bourget-Dugny, représentait
M. Guy La Chambre, ministre de l'air.
A Nancy, le général Pierre Weiss,
commandant la huitième brigade. a
retracé les dernières heure» et la mort
de Celui « lombé » en plein ciel de
ijlnire après trots ans de lutte ar-
dente
♦ UN AVION MILITAIRE ITAUEN,
de l'aéroport de Capodichino, piloté
par un sergent et ayant à bord un
lieutenant, s'est écrasé près de Min-
turno {47° accident signalé officielle-
ment depuis le début de l'année, avec
un total de 138 victimes).
M. GUY LA CHAMBRE, ministre
de l'air, doit inaugurer le 16 octobre
à Moy-de-1'Aisne, un monument à la
mémoire de Mlle Suzanne Deutsch de
la Meurthe. •
LA SPECULATION
sur les
matières premières
Le jeu dangereux
qu'est la spéculation à la hausse
des matières premières s'avère par-
ticulièrement redoutable pour ceux
qui s'y adonnent sans en connaitre
l'aléa. Or, c'est surtout à la hausse
de ces matières que l'on spécule
actuellement en France, en invo-
quant le soi-disant caractère « va-
leur-or du blé, du caoutchouc ou
du coton, qui échappent au danger
de ta dévaluation. On ne s'aperçoit
en effet que trop tard que, sans
tenir compte le moins du monde de
l'idée que s'en fait le spéculateur,
ces matières premières vont leur
propre chemin, bien sinueux, et que
le blé, par exemple, cote à l'heure
actuelle, en or, les cours les plus
bas de son histoire, qu'il est uivi
de très près du sucre et du coton,
et que, seul, le caoutchouc continue
encore à « se défendre». Aussi per-
cevons-nous partout des lamenta-
tions des épargnants à qui l'achat
de « contrats de marchandises
destinés à les préserver de la déva-
luation de tel ou tollo monnaie,
a fait perdre des sommes considé-
rables. Car, malgré les efforts de
notre gouvernement, qui n'hésite
pas à suspendre le marché à terme
des céréales panifiables et à régle-
menter strictement la fameuse pro-
fession de démarcheur, on n'arrive
pas à mettre un terme au placement
néfaste de fonds d'Etat ou d'obliga-
tions de la Ville de Paris, en soldes
débiteurs pour le blé de Chicago,
pour le coton de Liverpool, ou pour
le sucre de New-York. Tous les ans,
une bonne part de l'épargne fran-
çaise se trouve convertie en dollars
ARTICLE HOUA9E APPLIQUES AUTRES
ARTICLE BOURSE par unités de contrat FRAIS
fantaisistes
Officiel Aux initiât Aux profanes fantaisistes
Avoine, Frais de cable
Blé, Maïs de 2 à 5 $ par
Seigle Chicago $ 18,75 $ 25,– $ 80 à 100 contrat
Blé. Liverpool £ 13,– £ 15,– £ 50 â 70 »
Coton. New-York $ 35,– $ 45,– $ 120 â 175 »
Caoutchouc. New-York $ 37,50 $ 47,50 $ 150 à 190 »
Café (Rio). New-York $ 30,– $ 40,– $ 120 à 150 »
Sucre n° 4. New-York $ 20,- $ 25,– $ 80 à 100 »
+̃ LE 24 ET LE 25 SEPTEMBRE se
disputeront les épreuves finales du
concours des jeunes brevetés, dont les
éliminatoires régionales ont eu lieu du
23 au 31 juillet dans vingt-sept ré-
gions. Rappelons que l'organisation de
ce concours a été assumée par l'Aéro-
Club de France, la Fédération Aéro-
nautique de France et la Fédération
Populaire des Sports aéronautique,
ainsi que par les Aérôs-CIubs locaux
et Sections d'aviation populaire.
Parmi les concurrents qualifiés sont
spécialement bien classés
MM. Claude Dujardin (Douai, 223
points); Jean Darras (Berck, 219 pts);
Joan Caullier (Berck), et René Rust
(Luxueil), 211 pts; Jacques Mazeron
(Nevers), 207 pie; René Rôhr (Nancy),
206 pts; Bôcquet (Beau vais), 203 pis;
Jean Saulnier (Bcauvalsi, 202 pts
et Georges Saulnier (Bernay), 201 pts,
<» L'AVION SPECIAL DE RAID
Caudron-Renault 240 CV (Le Caudron
C. 860), dont nous avons annoncé le
5 septembre le transport d'issy au ter-
rain de Guyaneourt, a effectué son pre-
mier vol piloté par Delmottc. Rappe-
Ions que cet avion qui doit pouvoir
emporter 1.600 litres d'essence, et
avoir ainsi Un rayon d'action de
7.500 kilomètres, sera confié à André
Japy.
+̃ UN AVION GOUVERNEMENTAL
ESPAGNOL dé chasse a fait, vendredi
soir, à 23 b. 30, un atterrissage forcé
près de Prudes. L'appareil qui ne por-
tait pas de mitrailleuse, a été très en-
dommagé (aile droite et train d'atter-
rissage démolis). Le pilote est indem-
ne. Il a refusé de donner son nom et
d'indiquer tts pointa d'envol et sa des-
tination, s exécutant, «-t-il déclaré,
des ordres sévères conce nant les cas
où les aviateurs se posent en pays
étranger ». Il a paasé la nuit à Prades
ou en livres sterling qui servent à
couvrir les perte6 occasionnées par
ce genre de spéculation. Car si
l'acheteur à terme d'une valeur à
la Bourse peut, en cas de baisse,
lever la position et mettre les titres
en portefeuille pour attendre des
jours meilleurs, le notaire, le mé-
decin, l'artiste ou la sage-femme
n'est pas en mesure de « lever »
les 5.000 bushels de blé ou les
500 balles de coton qù'i},a ache.
tés » avec ses écqnomies plus ou
moins modestes. Or, c'est justement
la petite bourgeoisie et, cri particu-
lier, celle de province, qui fournit
aux intermédiaires, ou plutôt à
leurs remisiers, le gros de l^ur
clientèle, qui perd régulièrement
sur toutes les opérations qui lui
sont suggérées et qui fait vivre le
remisier et la « maison qu'il
représente.
Le mécanisme
de la spéculation est admirable-
ment réglé en France. La loi a beau
défendre le démarchage, ce n'est
pas là un obstacle insurmontable.
Les maisons spécialisées dans ce
genre d'opérations dressent une liste
de leurs clients éventuels auxquels
elles envoient des prospectus faisant
miroiter un bénéfice rapide avec
une mise de fonds de 5.000 francs
seulement. Lorsque le destinataire
demande des précisions, on lui
adresse un remisier (la loi sur le
démarchage est ainsi tournée) et
celui-ci n'étant pas mieux informé
sur la tendance du marché que le
client lui-même, mais disposant, en
revanche, d'un vocabulaire étendu
et d'un stock d'histoires de béné-
fices mirifiques, sort de chez le
client avec un contrat signé par ce
dernier et, ce qui est plus impor-
tant, avec un chèque de quelques
milliers de francs, ou son équiva-
lent en titres de rente, obligations
ou autres valeurs. De façon géné-
rale, le client est « vidé » en quel-
ques jours, mais l'intermédiaire et
le remisier empochent en tous cas
quelques milliers de francs. Aucune
loi ne les empêche de pratiquer leur
« système » qui a bravé bien des
obstacles politiques et administra-
tifs et qui triomphe et de Ja loi et
de l'épargnant. Quelle est donc
La véritable base
de ce mécanisme, plutôt néfaste à
l'épargne î C'est, sans aucun doute,
l'ignorance complète du client qui
permet de prospérer à plusieurs
douzaines d'entreprises de ce genre
AVIATION:
établies à Paris et réalisant des
bénéfices appréciables. En exécu-
tant un contrat de blé à Chicago
qu'une telle maison a réussi à sug-
gérer à son client, elle paie un cour-
tage de 18 dollars 75 exactement.
Mais ceci ne l'empêche pas de de-
mander au client « particulier »
un courtage de 80 dollars à Paris,
et de 100 dollars ou même 120 en
province, sans compter les frais de
câble, entièrement actifs et s'éle-
vant de 2 à 5 dollars, selon la
figure du client. Le bénéfice de la
maison, payé d'avance par la « vic-
time », varie donc entre 40 et
100 dollars par contrat, dont 30 à
50 0/0 reviennent au remisier. Les
opérations effectuées par ces « mar-
chands d'illusions » ne comportent
pratiquement aucune chance de
gain pour le client, car l'importance
du courtage supplémentaire pré-
levé, pour ainsi dire, avant la lettre
ne lui laisse qu'une chance sur dix
de réaliser un bénéfice. Or, ces cour-
tages fantaisistes, alourdis de frais
de câbles et d'autres commissions
tout aussi injustifiées, font très
confortablement vivre les maisons
qui les encaissent ainsi que leurs
remisiers. Depuis quelques années,
les plaintes des personnes lésées
par ce « trafic » se multiplient do
plus en plus et atteignent des chif-
fres astronomiques. Mais la légis-
lation en vigueur ne donne aucune
possibilité d'intervention contre ces
maisons dites « de commission ».
Celles-ci, par contre, n'hésitent pas s
à poursuivre les victimes de leur
propre ignorauce qui, attirées par
l'appât du gain, eurent le malheur
de signer les fameux « contrats ><
TARIFS DE COURTAGE
II existerait, cependant, A notre
sens, un moyen d'ailleurs assez
simple de mettre un terme à
l'activité de ces entreprises.
Ce moyen de protection
de l'épargne serait une mesure lé-
gislative qui défendrait de traiter
en France des affaires ea marchan-
dises à terme à des tarifs dép.is-
sant àii delà d'une certaine limitb
(de plus de 50 0/0 par exemple)
ceux des Bourses étrangères où les
ordres en question seraient exécu-
tés, Une loi de cette nature aurait
pour résultat de réduire très sen-
siblement la marge de bénéfice de
la maison de commission, qui ne
serait plus en mesure de rétribuer
ses remisiers et devrait cesser de
« démarcher les clients pour leur
faire payer des courtages abusifs.
Elle se verrait également obligéu
de se passer de ses services de
« window-dressing » chargés de la
distribution de circulaires, de re-
vues et de bulletins d'information
ne contenant que des renseigne-
ments problématiques et incapables
de prédire une tendance que les
grands « pontes » eux-mêmes ne
sont pas toujours à même de pré-
voir.
Le décret préconisé ne pourrait
que profiter à l'épargne française
en supprimant une industrie »
néfaste aux petites fortunes. L'in-
dustriel, le négociant, le financier
connaissant le mécanisme des mar-
chés à terme et le taux des cour-
tages pourraient continuer leurs
opérations, souvent exigées par leur
entreprise, pour protéger leurs
stocks contre une baisse ou cou-
vrir une livraison par des achats
à terme. En effet, cette catégorie
d'opérateurs ue payant que le strict
minimum de courtages ne peut
faire vivre des remisiers dont elle
n'a pas le moindre besoin et sans
lesquels aucune entreprise du genre
décrit ne peut exister. Certes, on
ne saurait nier le rôle positif des
marchés à terme sur marchandises
dans une économie moderne. Mais
nous nous opposons, dans l'intérêt
du pays tout entier, à ce qu'une
maison quelconque puisse, pour
gagner 40 à 80 dollars ou 10 à
20 livres sterling, faire acheter à
la vieille rentière de Grenoble ou
de Lllle, un contrat de blé, de coton
ou de lard à New-York, ^n la for-
çant à perdre quelques milliers de
trancs, qui prennent le chemin de
New-York ou de Londres. J. D.
et « été transféré hier matin par la
police spéciale à la préfecture de Per-
pignan.
̃#. RAPPELONS QU'AUJOURD'HUI
à Liége «uni lieu le départ de la
Coupe Gordon-Bennett dont nous avons
donné la liste des partants le 4 sep-
tembre.
̃+ M. EGON NASTA, capitaine
aviateur de réserve, a été nommé se-
crétaire général de la Fédération aéro-
nautique royale roumaine, poste qui
vient d'être créé en vertu d'un décret
royal.
+. 11 SEPTEMBRE 1912 U y a
aujourd'hui 26 ans. Premier vol de
plus de 1.000 kilomètres en circuit et
premier vol de plus de 12 heures
(Fourny à Etampes 1.017 kma en
1S h. 17 min. 57 sec.).
LE COLONEL RENE FONCK est
attendu à Bucarest.
LE TROISIEME HYDRAVION
Latécoère 522, destiné à la marie mi-
litaire L'Altjul (analogue au
Lieutenl-de-Valsseau-Paris) a terminé
hier ses essais à Biscarossc par un vol
de 6 h. 45. Le chef pilote Crespy était
aux commandes, ainsi que les méca-
niciens Descend! et Donadleu.
Philippe Roland.
tiliititiitiHitmiiiiiiiiiiiiiutiiNimiiiitiiiiliiiiiiltmiliiil
Nous nous permettons de
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mâlcfé le désir dont nous
sommes sniméi de leur être
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