Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1938-09-05
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 septembre 1938 05 septembre 1938
Description : 1938/09/05 (Numéro 248). 1938/09/05 (Numéro 248).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO. LUNDI 5 SEPTEMBRE 1938
L'INAUGURATION DE LA POINTE DE GRAVE
MM, G. Bonnet et W. Bullitt
exaltent l'amitié
franco-américaïne
Elle est un facteur des affaires du monde
déclare l'ambassadeur des Etats-Unis
Bordeaux, :4' septembre. C'est sous un ciel enfin nettoyé
des bruines qui s'y attardaient au cours des dernières vingUquaire
heures, que te monument commémoratif de l'intervention améri-
caine a été inauguré ce matin, à la pointe de Grave.
Haut de soixante-quinze mètres, il est érigé sur un emplace-
ment concédé par l'Etat' et fait face, par delà l'Océan, à la statue
de la Liberté qui domine le port de New-York; La première pierre
en fut posée par M. Raymond Poincaré, pendant son septennat,
en présence des membres du gouvernement, de l'ambassadeur des
Etats-Unis et de contingents de la flotte et de l'armée des
deux pays.
Aujourd'hui, des milliers de personnes, entourant les déléga-
tions d'anciens combattants français et .américains, sont rassem-
blées au pied de la pyramide de béton. Dans l'estuaire, le croiseur
Gloire, portant la marque du contre-amiral Godfroy, tes torpilleurs
Bordelais et Fronde tirent les salves d'honneur.
Le train spécial amenant les personnalités arrive à 10 h. 30.
M. William C. Bullitt, ambassadeur des Etats-Unis, est accueilli à
sa descente de wagon par MM. Georges Bonnet, Georges Mandel
et Champetier de Ribes; venus en voiture à la pointe de Grave.
Les soldats du 3" régiment d'infanterie coloniale présentent les
armes tandis que leur musique joue la Bannière Etoilée et la
Marseillaise.
La draperie tricolore tombe bientôt, dévoilant l'inscription
dèdicatoire
« A la gloire des Américains, aux soldats du général Pershing,
défenseurs du même idéal de droit et de liberté qui conduisit les
volontaires de La Fayette. » '1
On entend ensuite tes discours de MM. Damour, président du
comité du monument Georges Bonnet, William Bullitt et Bernhard
Rogner, commandeur de la Légion américaine en France, qui lit
un émouvant message de M. Daniel-J. Doherty, commandeur natio-
nal de l' 'American Legion.
Les officiels visitent alors le monument commémoratîf où
sont rassemblés les souvenirs de La Fayette, puis un banquet
termine la cérémonie, ^servi sur le môle du Verdon et au cours
duquel MM. Paul Bénazet et Gabriel Boissière prennent tour à tour
la parole, au nom de la Ville de Paris. »
A l'issue du déjeuner, MM. Georges Bonnet et Rullitt se ren-
dent, en vedette, à Saint-Georges-de-Didonne, dans la propriété du
ministre des affaires étrangères.
LES DISCOURS w
M. GEORGES BONNET '"<* j'»"™
M. Georges Bonnet retrace tout
d'abord l'histoire de l'intervention
américaine dont l'heure' fut, pour
la France, l'heure même du des-
tin >.
Le ministre des affaires étran-
gères insiste sur le caractère dé-
sintéressé de cette intervention, qui
n'a été ni préparée ni sollicitée par
les diplomates, mais qui a résulté
< de la loi morale souveraine, quoi-
que non écrite », qui commande
les deux peuples.
« C'est pourquoi, dit l'orateur, il
n'est pas besoin entre nous d'en-
gagements, de pactes, d'alliances
nouées dans le mystère des chan-
celleries.
» Nous savons que nous avons
avec nous le sentiment public amé-
ricain dès lors que nous avons avec
nous la justice. >
La France restera fidèle
à ses engagements ,r
".£
Le ministre rappelle les, récents
discours du président Roosevelt et
'de M. Cordell Hull, puis il déclare
« Sa volonté de la paix, la France
en a récemment donné, elle en
donne sans cesse, des preuves in-
discutables. Les difficultés interna-
tionales n'ont pas manqué et ne
manquent, hélas 1 pas ces temps-
ci dans le monde. La France, sans
se soucier d'aucune critique, s'est
toujours efforcée de les aplanir
toutes.
Puis M. Bonnet parle de la gravité
du problème tchécoslovaque. On a
lu ce passage en première page.
M. BULLITT
Après avoir rappelé comment
l'Amérique avait, pendant la Gran-
de Guerre, « payé sa dette de gra-
titude envers la patrie de La
Fayette, M. William Bullitt, am-
bassadeur des Etats-Unis en Fran-
ce, définit en ces termes les rap-
ports franco-américains
« Entre les Etats-Unis et la
France, dure aujourd'hui une ami-
tié profonde et confiante un dé-
vouement mutuel aux idéals de li-
berté, de démocratie et de paix
un accord, sur les principes essen-
tiels de la vie humaine, si complet
que les conversations entré les
gouvernements de la France et des
Etats-Unis ne sont pas d'âpres dé-
bats entre des négociateurs soup-
çonneux, mais des échanges de
vues intimes entre de vieux amis
qui cherchent, dans la franchise'et
l'effort conjoint, la solution des
problèmes qui leur sont com-
muns. ̃»
Cette « entente profonde entre
les deux peuples résulte du « sens
commun partagé », en vertu du-
quel Américains et Français savent
« qu'on vit plus heureux en hom-
me libre qu'en esclave », qu' « à la
longue l'honnêteté est la meilleure
politique », que « lorsque tous les
pays se mettent à employer jus-
qu au dernier sou disponible de
leur revenu national à la fabrica-
tion d'engins de guerre, il est im-
possible d'élever le niveau général
de la vie ou même de maintenir le
niveau qui existe, et qu'il est diffi-
cile de conserver, soit l'équilibre
économique, soit la stabilité finan-
cière ». Ils savent aussi « qu'aucu-
ne nation n'a le monopole de tou-
tes les vertus humaines, et qu'au-
cune n'est sans défauts. qu'aucune
race n'est supérieure en tout à une
autre race 1 », etc.
Le gouvernement
des Etats-Unis
ne désespère pas
de sauver la paix
L'ambassadeur répète ici la ré-
cente parole du Président Roose-
velt
« Les Amériques ne sont plus un
continent lointain pour lequel les
tempêtes et les luttes d'au delà des
mers sont sans intérêt et sans dan-
ger.
» Le vaste montant de nos res-
sources, la vigueur de notre com-
merce et la force de nos hommes
ont fait de nous des facteurs vi-
taux de la paix universelle, que
nous le voulions ou non. »
La paix universelle es^ pour les
Etats-Unis d'un intérêt primordial,
parce qu'ils savent que la guerre
générale signifierait la destruction,
pour un certain temps, de toutes
les valeurs de la civilisation ».
« Mais, ajoute le représentant
des Etats-Unis, comme je le disais
le 22 février 1937, si la guerre écla-
tait encore en Europe, personne ne
pourrait déclarer ou prédire si out
ou non les Etats-Unis seraient en-
traînés dans une telle guerre ».
Le programme de paix, de sécu-
rité et de prospérité, proposé der-
nièrement par le Secrétaire d'Etat
américain « ne pourrait être mis
« Personne dans le monde et
particulièrement aux Etats-Unis,
ne doute, n'a jamais douté, de no-
tre volonté de paix.
> Aussi ai-je été ému, mais non
surpris, d'entendre souvent vos
compatriotes me dire que si la
France était attaquée de nouveau,
ils viendraient de nouveau la dé-
fendre.
» Mais ce n'est pas là ce que nous
attendons de vous. Notre désir, ce
n'est pas qu'on nous aide en vue
de la guerre, car nous ne voulons
pas la guerre. Notre désir, c'est
qu'on nous aide à sauvegarder et à
organiser la paix pour rendre le
monde meilleur >.
D'ailleurs, l'amitié franco-améri-
caine ne constitue nullement une
société fermée. Les relations fran-
co-britanniques n'ont jamais été
plus étroites.
< La France et l'Amérique ont
toujours espéré que leur fraternité
s'élargirait graduellement jusqu'à
devenir, une- fraternité ^univer-
selle. >
Le ministre des affaires étran-
gères déclare en terminant t
« La France, en ce qui la con-
cerne, a toujours été, elle demeure
prête à associer ses efforts à ceux
de tous les Etats pour étudier ces
problèmes et rechercher les moyens
d'assurer à l'homme une condition
meilleure.
» Mais elle pense que ces efforts,
auxquels aucune nation ne doit de-
meurer étrangère, ne peuvent être
tentés utilement que si le maintien
de la paix générale leur en fournit
les assises nécessaires.
en vigueur immédiatement, dans
sa totalité, que par toutes les na-
tions collaborant dans un esprit
d'aide et de bonne volonté récipro-
ques. Un tel esprit brille par son
absence dans bien des parties de
la terre.
Cela ne signifie pas non plus que
le gouvernement des Etats-Unis
désespère de sauver la paix ».
Le cercle vicieux
des armements
peut être rompu
La possibilité de «rompre le
cercle vicieux des armements ap-
paraît en deux points « Toutes
les nations se sont déclarées pu-
bliquement prêtes à discuter un
accord en vue d'abolir le bombar-
dement des villes et des popula-
tions civiles. Est-il Présomptueux
d'espérer que l'on pourrait arriver
aussi à un accord pour supprimer
les avions de bombardement ? Et
si un accord pouvait être conclu
sur ce point, serait-il impossible
qu'il fût suivi par un traité géné-
rale pour la limitation des arme-
ments ? »'
Le second point est le retour
à la pratique des échanges inter-
nationaux
« Il y a peut-être une seule na-
tion ou le gouvernement crain-
drait d'accorder la liberté, même
commerciale, à son peuple: enchaî-
né. Les autres nations affirment
avoir été astreintes à des mesures
d'autarchie uniquement par un
manque d'accès aux matières pre-
mières et par la diminution de
leur commerce international. Est-il
impossible de les prendre au mot
et d'entamer des négociations en
vue de leur réintégration dans le
corps économique du monde 1
Et cette rupture du cercle vi-
cieux « pourrait être le commen-
cement de la paix ».
Les vieilles couleurs
de la liberté et de la paix
L'orateur expose ensuite que les
Etats-Unis, « reconnaissants à
chacune des races de l'Europe pour
sa contribution à notre propre ci-
vilisation », croient à l'unité de
l'Europe. « Est-il impossible qu'Al-
lemands et Français redeviennent
amis ?
M. Bullitt conclut ainsi
« La Fayette, parlant de la
guerre par laquelle nous avons
conquis notre indépendance, di-
sait «A la première connaissan-
ce de cette querelle, mon coeur fut
enrôlé et je ne songeai plus qu'à
rejoindre « mes drapeaux s. C e-
taient ses drapeaux parce que
c'étaient les couleurs de la liberté.
Les couleurs qui sont aujourd'hui
celles des Etats-Unis, de la France
et de nombre d'autres nations, et
d'hommes de bonne volonté dans
toutes les nations, sont les vieilles
couleurs de sens commun et de
la décence, les vieilles couleurs
de la morale chrétienne et de la
tolérance, les vieilles couleurs de
la liberté et de la paix. a
DE LA GUERRE F'
"fraîche ET Joyeuse f#
à la "guerre-éclair"
^^p Par le 9énérql PUMUX
Depuis le grand conflit de
1914-1918, la perspective d'une
guerre rapide, menée et conclue
en quelques semaines par des
troupes particulièrement entraî-
nées et pourvues d'un matériel
perfectionné, a périodiquement
fait surgir des théories, chaque
fois mises au goût du jour, et a
même donné naissance à des
plans et à des organisations qui
prétendaient faire passer dans
la pratique ces conceptions allé-
chantes.
A mesure que le matériel pre-
nait une place, de plus en plus
grande dans les préoccupations
du commandement et dans l'or-
ganisation des armées, ces théo-
ries et ces projets devenaient
plus fréquents, plus audacieux
et, par la voie de la presse ou
des discours parlementaires,
tombaient souvent dans le do-
maine public et faisaient l'objet
de discussions courantes, non
seulement dans les sphères mili-
taires des différents pays, mais
même dans tes milieux civils qui
lisent, réfléchissent et s'intéres-
sent à la sécurité du pays et aux
formes possibles d un conflit
éventuel.
Le plan Schlieffen
et les tentatives de percée
de la grande guerre
Le type du plan militaire bâti
pour une guerre de brève durée,
foudroyante dans son dévelop-
pement et ses résultats, c'est bien
le fameux plan Schlieffen. En-
core qu'il ait été sérieusement
modifié par le successeur de l'au-
teur, c'est lui qui, dans son en-
semble, fut appliqué en 1914, et
la pensée capitale qui l'animait
était restée la même mettre
l'armée française hors de cause
en quelques semaines (d'aucuns
pensaient en quelques jours),
pour permettre ensuite au gros
des forces allemandes de se re-
tourner contre la Russie et, de
concert avec les armées austro-
hongroises, manœuvrer et dé-
truire les grandes unités organi-
sées de l'empire moscovite, avant
que le haut commandement tsa-
riste eût eu le temps de mettre
sur pied, d'encadrer et de for-
mer les immenses ressources
humaines de ce grand pays.
On sait ce qu'il est advenu de
ce plan et comment, malgré
d'indéniables succès initiaux,
tant sur le front oriental (Tan-
nenberg) que sur le front occi-
dental (bataille des frontières),
les prétentions de ses metteurs
en scène sont venues échouer
sur la Marne, au moment même
où la plupart des exécutants
croyaient avoir accompli le plus
dur de leur tâche et n'avoir plus
qu'à cueillir te fruit de leurs
rudes efforts. La guerre « fraî-
che et joyeuse s'enlisait bien-
tôt pour quatre années dans la
boue des tranchées, et le résultat
final devait être bien différent
de celui qu'avaient escompté ses
protagonistes.
Au cours même du conflit, à
diverses reprises, des deux côtés,
le commandement a tenté d'en-
lever rapidement le succès par
un effort violent, appliqué sur
un front proportionne au maté-
riel dont il disposait. Chaque
fois, la progression, après un
beau début, s'est peu à peu ra-
lentie, puis arrêtée. Chaque fois,
le front conquis s'est averé coû-
teux à tenir. Même les deux of-
fensives allemandes de 1918,
qui semblaient, dans les pre-
miers jours, devoir donner des
résultats décisifs celles du
21 mars et celle du 27 mai, ont
dû obéir à la même loi, subir le
même freinage progressif et
finalement échouer et donner à
l'adversaire l'occasion de ripos-
tes sévères.
Quant à l'ultime assaut germa-
nique. au « Friedensturm » du
15 juillet 1918, on sait comment
il s est brisé sur notre 4' armée,
dont il n'a pu enlever que quel-
ques avant-postes, alors qu'il
prétendait crever le front et,
par une manœuvre orientée vers
le Sud-Ouest, faire tomber, en
les prenant à revers, toutes les
défenses des armées françaises
de Verdun, de Lorraine et d'Al-
sace. Le même jour, avant midi,
tout ce beau rêve s'évanouissait
devant les dispositions prescri-
tes par le général Pétain, et si
magnifiquement appliquées par
le général Gouraud.
Malgré le déploiement d'un
énorme matériel et l'appoint des
effectifs américains débarqués
au rythme de 200.000 à 250.000
hommes par mois, il a fallu aux
alliés quatre mois d'efforts sans
cesse renouvelés sous les objur-
gations et par l'énergie inlassa-
ble d'un Foch, pour mettre à ge-
noux un ennemi usé par ses
propres efforts, par sa situation
intérieure et la disette de bien
des denrées alimentaires et ma-
tières premières nécessaires à la
continuation de la lutte.
Les théories
du général Douhet
Depuis 1918, le rêve de la
guerre rapide a cependant con-
tinué de hanter les cervelles.
L'apparition d'avions et d'en-
gins blindés (auto-mitrailleuses
et chars) doués de vitesses supé-
rieures à celles qu'avaient con-
nues la grande guerre, a fait
bouillonner les esprits. Nous
avons connu les théories douhé-
tiennes et les raids de chars ra-
pides crevant du premier coup
tes fronts les plus solides et al-
lant semer la terreur et la des-
truction en quelques heures, à
cent ou cent cinquante kilomè-
tres au delà.
Le général italien Douhet
avait étudié la grande guerre. Il
s'était rendu compte des diffi-
cultés de la rupture d'un front
solidement établi et, plus encore,
des obstacles qu'opposaient à
l'exploitation rapide d'une rup-
ture réalisée le bouleversement
du terrain, les destructions opé-
rées par l'ennemi, les exigences
du ravitaillement en vivres et
en munitions. Il en avait conclu
que la chute de la position ad-
verse devait être cherchée, non
dans une percée coûteuse et peu
rémunératrice en résultats im-
portants, mais dans une action
violente sur les arrières et les
communications, sur les objec-
tifs vitaux, quartiers généraux,
grands centres, gares de bifur-
cations ou de triage, arsenaux,
centrales électriques, usines de
munitions ou de matériel de
guerre, ports, etc. en un mot
sur tout ce qui assure la vie du
pays et de ses armées. Une seule
arme lui paraissait capable de
jouer ce role l'aviation. Il de-
mandait donc une extension de
i'aéronaùtique et, par suite, des
crédits à lui consacrer, à la me-
sure des tâches multiples et déci-
sives qu'il lui assignait. A l'ar-
mée de l'air, l'offensive dans
toute son ampleur. Aux armées
terrestres, la défensive, jusqu'au
moment où l'écroulement du
front adverse, survenu à la fois
par les destructions des organi-
sations de l'arrière et la démo-
ralisation du pays, leur permet-
trait de se porter en avant à leur
tour1 et d'occuper les territoire*
abandonnés par leurs défen-
seurs.
Ce bref résumé des théories
douhétiennes n'a pas pour objet
d'en diminuer la valeur aux
yeux du lecteur. Nous avons le
devoir de dire que l'homme qui
les a émises n avait rien d'un
illuminé il était fort intelli-
gent, connaissait parfaitement
les possibilités de l'aviation et
en avait étudié l'emploi avec le
plus grand soin.
La victoire
par les engins blindé.
Beaucoqp moins justifiés nous
apparaissent les espoirs déme-
surés que certains ont placés
dans le maniement des engins
blindés en grandes masses. Non
pas que nous méconnaissions la
valeur de ces engins, ni les ser-
vices très réels qu'en en peut
attendre. Nous croyons que, jus-
qu'à présent, il ne leur a pas été
demandé tout ce qu'ils peuvent
rendre. Mais nous connaissons
aussi leurs servitudes, les obs-
tacles absolus qui leur opposent
certains terrains, les pertes iné-
vitables que leur infligeront les
armes antichars et les mines,
ainsi que l'artillerie de tous ca-'
libres. Nous savons quels dan-
gers ils courent lorsqu'ils pré-
tendent faire cavaliers seuls,
trop longtemps séparés des ar-
mes dont ils ne peuvent se pas-
ser, infanterie et artillerie amies,
et combien éphémères sont leurs
succès, si ces appuis indispensa-
bles leur font efaut.
La « guerre-éclair »
D'autres formulés sont es-
sayées pour faire de la guerre
rapide une réalité.
En Italie, ces jours-ci même,
des manoeuvres ont mis en jeu
une nouvelle organisation, dont
le principe est l'allégement de la
division d'infanterie, réduite à
deux régiments d'infanterie
abondamment dotés d'engins à
tir courbe, et un groupe d'ar-
tillerie, tout Je reste des moyens
offensifs et défensifs étant reje-
tés au corps d'armée, chargé
d'étoffer, à la demande des cir-
constances, les divisions qu'il
encadre. Le commandement ita-
lien espère avoir ainsi des uni-
tés de toutes armes plus légères,
plus alertes, plus aptes à la ma-
nœuvre et à l'offensive, celle-ci
devant réussir dans un temps
limité.
En Allemagne aussi la « guer-
re-éclair » a de nombreux adep-
tes. On ne saurait s'en étonner.
Le Reich risque, en cas de guer-
re générale, de se trouver rapi-
dement à court de vivres, de
matières premières et. d'ar-
gent. Bien que le conflit de 1914-
1918 ait montré, à l'encontre
des thèses soutenues par la plu-
part des économistes, qu'un
grand peuple, décidé à se battre,
pouvait poursuivre la lutte bien
au-delà de la limite que sem-
blaient lui imposer ses ressour-
ces financières, on comprend
que le commandement allemand
désire une guerre brève et re-
cherche tous les moyens de l'ob-
tenir, aussi bien dans le détail
du combat que dans l'organisa-
tion de l'armée, son armement
et dans les conceptions straté-
giques.
Mais, dans la poursuite de ce
but, il se garde de mettre tout
son espoir en une formule, il
reste réaliste et objectif et de-
mande le résultat à toute une
éducation militaire. Il cherche à
développer l'initiative des chefs
de tous ordres, en prônant la
force de caractère et le sens des
responsabilités, en variant le
plus possible, dans les manœu-
vres, les situations de guerre
offertes à la sagacité et aux dé-
cisions des exécutants, en alliant
constamment, dans les ordres,
l'a priori et le concret pour
gagner du temps et s'assurer une
avance sur l'ennemi, les ordres
sont brefs, précis, sans aucun
souci de la forme, donnés sur le
terrain (jusqu'à la division'. La
vitesse est le principe fonda-
mental de la tactique allemande.
La guerre n'est ni fraîche
ni joyeuse.
Aura-t-elle la rapidité
d'un éclair ?
La recherche de la rapidité
à la guerre, en stratégie comme
en tactique, est chose louable
mais le danger est de donner
à un plan, à une organisation, à
un matériel, à\ un procédé, une
valeur absolue. A la guerre rien
n'est absolu, tout est relatif,
parce qu'il y a l'ennemi.
Evidemment, si l'adversaire a
m commandement passif, ou si
ses troupes' sont mal encadrées,
mal instruites, s'il a peu d'artil-
lerie, peu de chars, ou une artil-
!erie désuète, sans portées suf-
fisantes, des chars mal prptégés
ou mal armés, si son aviation est
deux ou trois fois moins nom-
breuse ou composée de maté-
riels périmés, si sa D.C.A. est
insuffisante en nombre et en
qualité, alors on peut tout se
permettre avec lui et beaucoup
espérer des moyens supérieurs
dont on dispose.
Mais ce cas est exceptionnel.
L'erreur de beaucoup de ceux
qui ont préconisé le développe-
ment de telle ou telle arme, au
détriment des autres, ou l'adop-
tion de telle formule tactique ou
de tel plan stratégique, a été
A SAINTE-ADRESSE
LE MONUMENT
DU ROI ALBERT 1er
est solennellement
inauguré
(Téléphone « Figaro »)
Le Havre, 4 septembre. Une
pieuse cérémonie du souvenir, sym-
bolisant l'amitié franco-belge, s'est
déroulée aujourd'hui à Sainte-
Adresse, où l'on a inauguré solen-
nellement le monument élevé à la
mémoire du roi Albert I".
A cette cérémonie, à laquelle as.
sistaient de nombreuses personna-
lités, M. Guy La Chambre, ministre
de l'air, représentait le gouverne-
ment français, et M. Merlot, mi-
nistre belge de l'Intérieur, le gou-
vernement belge.
Après une courte manifestation
devant le monument aux morts,
une messe a été dite à la mémoire
du roi-chevalier, sous la présidence
de Mgr Petit de Julleville, arche-
vêque de Rouen, primat de Nor-
mandie.
L'inauguration du monument a
eu lieu au début de l'après-midi.
Œuvre du sculpteur normand
Raymond Busnel, il réalise un har-
monieux ensemble architectural.
De chaque côté, deux groupes en
haut-relief représentant, à gau-
che, l'exode des populations belges
vers la France, et, à droite, le dé-
part vers le front des troupes bel-
ges, encadrent le panneau central,
dont ils sont séparés par deux pi-
lastres portant les dates de 1914-
1918. «
Ce panneau est frappé, au milieu,
des armoiries de Sainte-Adresse,
flanquées des inscriptions « Hom-
mage à la ville de Sainte-Adresse »
et « Siège du gouvernement belge
pendant la guerre ».
Au centre'de la plate-forme, la
statue, coulée en bronze, se dresse
sur son socle de, granit. Le roi-
chevalier est debout, droit, revêtu
de ce simple et long manteau de
soldat dont déjà la légende le revêt
toujours et que, seule, orne l'épée.
Il est coiffé du casque de tranchée,
le visage tourné vers l'admirable
panorama, que l'on découvre de ces
premières hauteurs.
Des discours ont été prononcés
par MM. Guy La Chambre et Merlot.
Discours
de M. Guy La Chambre
Prenant la parole à Sainte-
Adresse, M. Guy La Chambre, mi-
nistre de l'air, a rappelé les tra-
giques circonstances dans lesquel-
tes, le 13 octobre 1914, le gouver-
nement belge s'installait à Sainte-
Adresse, a qui a connu l'étrange
destin et l'honneur insigne d'être
pendant quatre ans la capitale d'un
peuple sans territoire qui sacrifiait
ses enfants et ses biens pour la
défense de la liberté, du droit, de
la justice: lh capita-le d'un roi sans
royaume qui n'avait pas hésité à
perdre des provinces pour ne pas
perdre son armée.
» Ce roi, l'histoire dira, elle dit
déjà que sa vie fut discrète et labo-
rieuse, qu'il avait le sens profond
des vertus sociales et des nécessités
nationales qui marquent le grand
politique; qu'il était pacifique, mais
qu'il plaçait la liberté et l'honneur
plus haut que la paix; qu'il était
enfin fidèle au génie de la nation
belge. »
« Pas un instant ni le roi ni la
reine ne connaîtront le décourage-'
ment. Calmes, confiants, les deux
souverains sans royaume atten-
dront la victoire. »
Faisant allusion aux événements
actuels, « la France, dit-il, ne croit
pas que la guerre soit inévitable. »
Elle a foi dans la possibilité des
règlements pacifiques. Et pan delà
les soucis de l'heure présente, le
ministre affirme notre fidélité au
grand souvenir qui nous lie au
peuple belge, à l'amitié sacrée,
scellée sur les champs de bataille,
et confirmée dans les œuvres de la
paix.
Discours de M. Merlot
Le ministre de l'intérieur, M. Mer-
lot, répondant à M. Guy La Cham-
bre, a commencé par retracer la
figure du roi vers qui s'est portée
l'admiration française
« Vous avez senti comme nous
qu'Albert était un de ces hommes
éminents à la fois par l'esprit et
par le caractère qui, devant affron-
ter des événements tragiques, se
montrent toujours supérieurs au
destin. Car ce roi d'un petit pays
paisible s'est révélé un pur héros. s
Rappelant la part prise par la
France au deuil belge 'lors de la
mort du roi:
« C'est dans les épreuves que les
coeurs se rapprochent, et ce fut une
des marques les plus touchantes
de l'amitié des deux peuples. Amitié
fondée sur les affinités de la pensée
et du sentiment, sur l'entente des
esprits et la sympathie des cœurs,
elle s'est maintenue à travers les
événements d'une histoire tourmen-
tée; elle s'est manifestée avec une
constante ferveur depuis la fonda-
tion du royaume de Belgique, à
laquelle la France a puissamment
aidé, et les épreuves subies en com-
mun l'ont encore ennoblie et avi-
vée. »
Enfin, le ministre belge évoque
les quatre années de lutte des ar-
mées de son pays.
presque toujours de sous-estimer
l'adversaire ou même d'oublier
qu'il pouvait se donner, lui aus-
si, les mêmes atouts, ou des
moyens analogues, et que dès
lors la supériorité dont on se
targuait se trouvait neutralisée,
au moins en partie.
La guerre de 1914-1918, l'ac-
tuelle guerre d'Espagne_ nous
montrent qu'entre armées de
valeur comparable pour le com-
mandement, l'organisation, le
matériel, les effectifs, et la vo-
lonté de se battre, la lutte est
forcément longue, en raison des
propriétés meurtrières de l'ar-
mement moderne qui ralentis-
sent, quoi qu'on en ait dit les
plus beaux' élans.
Là prochaine guerre ne serait
ni fraîche, ni joyeuse. Il parait
difficile qu'elle ait la rapidité
d'un éclair.
Général Dufieux,
du cadre de Réserve.
EN MARGE D'UN
TROISIEME CENTENAIRE
A Saint-Jean-de-Luz
qui vit le mariage
de Louis XIV,
M. Léon Bérard parle i
du Grand Roi
Hier matin, Saint-Jean-de-Luz a
commémoré le tricentenaire de la
naissance de Louis XIV. Un médail-
lon à son effigie fut apposé sur
« Ja maison de l'Infante >,
Dans l'église où fut consacrée
l'union de Louis XIV et de l'Infante
d'Espagne Marie-Thérèse, en 1659,
c'est revêtus des vêtements sacer-
dotaux qui servirent lors du maria-
ge, que les officiants ont célébré
un office solennel durant lequel
orgues et chœurs ont joué des airs
de musique de XVIIe siècle.
Le Père abbé de Saint-Pierre,
prononça le discours.
Le médaillon, oeuvre et don du
sculpteur Maxime Real del Sartc,
a été inauguré par le maire de St-
Jean-dc-Luz, le général Lambrigot.
M. Léon Bérard a pris la parole au
cours de la cérémonie. L'éminent
académicien a fait tout d'abord
ressortir la part du roi dans le vif
éclat de civilisation et de gloire
dont notre pays a brillé durant le
règne de Louis XIV.
« Le plus bel hommage et le plus
juste qu'on lui pût rendre, a dit
ensuite M. Léon Bérard, serait de
dire qu'il n'a jamais mieux mérité
le nom de grand qu'entre 1709 et
1714, au temps de sa vieillesse, de
ses malheurs et de ses revers ».
Après avoir rappelé ce mot de
Louis XIV au maréchal de Villars
après une victoire « Je suis en-
core plus Français que roi, tout
ce qui ternit la gloire de la nation
m'est plus sensible que tout autre
intérêt », M. Léon Bérard a terminé
son discours en félicitant l'auteur
du médaillon.
Les conflits sociaux
Les dockers marseillais
ont assuré hier
les services publics
Marseille, 4 septembre. Comme
dimanche dernier, les dockers ont
assuré les services publics sur les
quais et à bord des navires. Ils ont
débarqué les sacs de dépêches, les
colis de cale et les automobiles des
passagers.
Sont arrivés ce matin le Pascal-
Paoli, avec 785 passagers, 49 tonnes
de marchandises; l'El-Mansour, de
Bône et Philippeville, avec 303 pas-
sagers, dont 70 militaires, 37 tonnes
de marchandises, 1.607 colis de pri-
meurs le Gouverneur-Gènèrdl-
Jonnart, venant d'Alger, avec 186
passagers, 19 tonnes de marchan-
dises, 917 colis le Gouverneur-Gé-
néral-Grévy, arrivant de Tunis, est
attendu cet après-midi avec 502
passagers, dont 250 militaires,
2.235 tonnes de marchandises et
5.365 colis.
Aucun incident n'a été signalé.
La convention collective
des grands magasins
est dénoncée
Les employés des grands maga-
sins, des maisons de nouveautés et
+. JACQUELINE COCHRANE, l'a-
viatrice américaine détentrice du re-
cord féminin de vitesse (470 km. 365),
depuis le 21 septembre dernier, avec
un Severshy » (Moteur Pratt and
Whitney 850 CV) a gagné hier In
« Bendix Trophy » la grande course
transcontinentale «annuelle «disputée
entre Burbonk (Californie) et Cleve-
land (Ohio) et dotée d'un prix de
30.000 dollars.
Pilotant l'avion spécial Severshy P.
35 (moteur Pratt and Whitney-Twin-
wosp 1250 CV) avec lequel son cons-
tructeur, Alexandre de Severshy, a
battu le 29 août le record transconti-
nental sens Est-Ouest avec un temps
de 10 heures 3 minutes (record précé-
dent Roscœ Turner, le ler juillet 1833
en 11 heures 30), Jacqueline Coch-
rane a volé de Burbank à Cleveland
en 8 heures 10 minutes 3 secondes,
puis sans faire escale à Cleveland a
prolongé son vol jusqu'à l'aérodrome
de la Société Bendlx dans New-Jersey,
près de New-York. Son temps tmns-
continental Ouest-Est est ainsi de 9
heures 50 minutes 3 secondes, ce qui
correspond ainsi à une vitesse moyenne
de 401 km. 880.
Jacquelln Cochrane, qui a accompli
le parcours à près de 6.000 mètres
d'altitude, devient ainsi détentrice du
record transcontinental Ouest-Est fé-
minin (record « coast to coast dans
le même sens Howard Hughes en 7
heures 28 minutes 25 secondes à la
moyenne de 526 km. 500 le 18 janvier
1937, sur un avion spécial conçu par
Hughes et équipé d'un moteur Pratt
and .Vhitney Wasp Junior » 700 CV).
Jacqueline Cochrane, ancienne Beau-
ty girl » dans un institut de beauté,
femme du président de la Compagnie
de transport aérien T.W.A., est la se-
conde femme qui gagne la Bendlx Tro-
phy. (En 193o, cette course fut rem-
portée par Mrs Louise Thaden).
Frank Fuller vainqueur de l'an
dernier n'est que second cette an-
née.
̃+ ON DEMENT DE PRAGUE l'in-
formation d'origine finlandaise dont
nous nous étions fait sous toutes
e ·-
na
[AliSE- AUTONOME D'AMORTIHE:MENT
M~M«~<««~<«~
Le dimanche politique
M. Georges Monnet
à Angoulême
critique le Sénat
mais ne veut pas de crise
Parlant à Angoulême dans une
réunion S. F. 1. 0., M. Monnet a ex-
posé que son parti, au pouvoir, a
été retenu par la timidité radicale
et gêné par les impatiences com-
munistes.
II a reproché au Sénat les retards
apportés aux réformes et s'est dé-
claré partisan d'une modification
de la Constitution donnant la pré-
pondérance à la Chambre.
Monnet ne désire pas, en ce
moment, une crise ministérielle. Il
prévoit le retour des socialistes au
pouvoir après les élections de
1940 « Lorsque nous y serons,
nous n'en sortirons plus, dit-il. Le
peuple entier criera Vive la liber-
té, vive le socialisme, vive la
paix 1 »
M. Rucart, à Marmande
affirme l'unité française
Au banquet du Congrès de la
Fédération des Jeunesses laïques et
républicaines de Marmande, M. Ru-
cart, ministre de la Santé, a parlé
de « l'idéal républicain des Jeu-
nesses laïques».
« Il ne faut pas que, par delà la
France, on se méprenne sur les ma-
nifestations de notre régime de li-
berté. Il n'y a pas de divergences
de vues sur le contrat national, par-
ce que chaque homme, chez nous
a le droit d'exprimer son opinion
particulière sur le contrat social.
Les hymnes et les cantiques, les
bannières et les drapeaux glorifient
ou symbolisent publiquement des
conceptions différentes pour réali-
ser le but commun de la fraternité
humaine. Ils sont autant de témoi-
gnages de ces deux glorieuses réa-
lités la liberté des consciences et
la liberté des pensées. Mais qu'il
s'aglsse du patrimoine national,,
matériel et moral, et le,salut de
tous, à la Marseillaise et au dra-
peau tricolore, constitue l'affirma-
tion péremptoire et solennelle de
l'unité française ».
Un appel du ministre
des finances en faveur des bons
de la Caisse autonome
de la Défense nationale
Le ministère des finances com-
munique
Français, votre devoir et votre
intérêt exigent que vous souscri-
viez aux bons de la Caisse auto-
nome de la Défense nationale.
Durée 18 mois. Taux d'intérêt:
3,50
Exempts de toutes taxes spécia-
les frappant les valeurs mobilières
et de l'impôt général sur le revenu.
Titres au porteur, coupures à par-
tir de 100 francs.
Souscrire aux bons de la Caisse
autonome de la Défense nationale
est un devoir. C'est aussi un place-
ment avantageux.
des magasins à prix unique vien-
nent de dénoncer la convention col-
lective qui expire le 20 septembre
prochain.
Ils proposent l'établissement de
trois conventions collectives dis-
tinctes ou une convention générale
applicable à tout le commerce de
détail.
Les pourparlers engagés à cet
effet au ministère du travail ont été
suspendus pour que le ministre,
puisse donner un avis sur le champ
d'extension de la convention collec-
tive.
LES ACCIDENTS
DE LA CIRCULATION
Sur la route de Pont-de-Clay à
Vizille (Isère) une collision s'est
produite entre une automobile et un
autocar. L'automobiliste, M. Ravise,
a été tué sur le coup. Sa femme et
ses deux enfants sont grièvement
blessés.
Près d'Avallon, deux voitures
se sont violemment heurtées. M.
Paul Emv, son fils Pierre, MM. Ja-
mes Westofen et Albert Pradier ont
été blessés. Mme Paligot a suc-
combé.
AVIATION
réserves l'écho et selon laquelle
Lindbergh aurait accepté le poste de
conseiller technique do l'aviation so-
viétique à partir du lcr janvier.
Lindbergh et sa femme doivent quit-
ter Prague dans leur avion Miles
« Moswak » pour Londres. S'arrête-
ront-Ils à Paris On sait que Lind-
bergh a pour règle de ne Jamais faire
connaître ses projets.
̃+ SIR PHILIPPE JOUBERT DE LA
FERTE, maréchal de l'Air britannique,
qui se rend en Afrique pour une tour-
née d'inspection, a atterri hier matin à
10 h. 15 a Marseille-Marignane, venant
de Lyon. Le maréchal et sa suite
voyagent à bord d'un bimoteur Alrs-
peèd. Il est reparti à 11 heures pour
Rome.
<» ON A INAUGURE HIER à Anti-
bes le monument élevé à la mémoire
du pilote d'essais Bourdin et de ses
compagnons Brochet, Juin et Reyer,
disparus le 20 mai 1937 dans l'accident
de l'hydravion prototype transatlan-
tique Lioré-Olivier 47.
UN AVION SPECIAL DE RAID
Caudron (moteur Renault 220 CV) spé-
cialement construit pour André Japy,
vient d'être achevé aux usines d'Issy
et transporté à Gujancourt. Cet appa-
reil de 16 mètres carrés de surface por-
tante, pourra emporter 1.600 titres
d'essence et avoir ainsi un rayon d'ac-
tion de 7.500 kilomètres.
•+. LE MAJOR AMERICAIN Albert
W. Stevens, détenteur du record du
monde d'altitude avec 22.066 mètres, et
dont nous avons annoncé l'arrivée en
Pologne, le 2 septembre, pour assister
aux préparatifs de l'ascension du bal-
lon stratosphérique polonais « Stella
Polonla », a déclaré qu'il avait la con-
viction que son record serait battu
d'au moins 3.500 mètres. Il a même
appuyé sa déclaration d'un pari de
500 dollars.
.» JOAN BATTEN, la jeune avia-
trice néo-zélandaise, est arrivée en
France ces jours-ci. Elle va séjourner
plusieurs mois à Tours.
Philippe Roland.
Le colonel de La Rocque
définit la politique
régionaliste du P. S., F.
Au cours d'une réunion de propa-
gande, organisée par le Parti social
français, à Aurillac, le colonel de
La Rocque a prononcé un discours
dans lequel il a défini la politique
de son parti à l'égard du régiona-
lisme.
Dans la France que nous pré-
parons, dit-il, la grande unité, 1»
souriante harmonie de la nation
respecteront, utiliseront toutes le$
originalités locales, celles-ci accep-
tant de se plier aux disciplines su-
périeures de la tradition française.
Qu'il s'agisse de profession organi-
sée, qu'il s'agisse de coutumes, qu'il
s'agisse d'art, qu'il s'agisse de fol-
klore, chacune des cellules de notre
collectivité doit fournir son apport
vivant, complet à cette collectivité
tout entière.
» Le régionalisme que nous de-
vons ressusciter n'est point celui
qui oppose une province à une au-
tre province, qui nourrit je ne sais
quelles émulations jalouses, je ne
sais quels particularismes étroits.
» La fertilité de la Beauce dont
bénéficie toute la nation, le puis-
sant labeur des Flamands, la beauté
des champs et des vignes d'Alsace,
héroïquement défendus au long des
siècles, la vaillance des pêcheurs de
nos côtes, toute la France doit être
évoquée d'une province à l'autre,
avec respect et fierté. Car nous som-
mes les héritiers d'une oeuvre his-
torique faite de justes combats, de
souffrances, de travail, d'art et de
gloire elle constitue, de régions
en régions, le patrimoine spirituel
de la nation. »
^̃«^«^w».. » » rf. rf. f f f. fff ft f JJiJijJJ
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Lundi 5 septembre, Radio-Paris
16 h. à 16 h. 45 Variétés pré-
sentées par M. Paul Clerouc, avec
le concours de MM. Emile Rous-
seau, Adrien Lamy, Mmes Emelyn
et Jane Montangc.
17 h. à 18 h. Concert de musi-
que variée sous la direction de M.
Giardino.
Trop manger
fatigue le Foie
Excès de nourriture ou de bois-
son, contrariétés, fatigue, grippe,
tout retentit sur votre foie. C'est
parce que votre foie est « déran-
gé », insuffisant, que vous avez des
migraines, nausées, vomissements,
vertiges, démangeaisons de la peau,
que vous souffrez de constipation
ou de diarrhée, que vous avez des
gaz intestinaux et que le côté droit
vous fait mal. Pour mettre fin à
ces ennuis, aidez votre foie en pre-
nant, aux repas, 20 à 30 gouttes
d'Hépascol François. C'est souve-
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col François, écrit Mlle C. »
je digère bien et n'ai plus de ver-
tiges. Mon intestin fonctionne par-
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L'INAUGURATION DE LA POINTE DE GRAVE
MM, G. Bonnet et W. Bullitt
exaltent l'amitié
franco-américaïne
Elle est un facteur des affaires du monde
déclare l'ambassadeur des Etats-Unis
Bordeaux, :4' septembre. C'est sous un ciel enfin nettoyé
des bruines qui s'y attardaient au cours des dernières vingUquaire
heures, que te monument commémoratif de l'intervention améri-
caine a été inauguré ce matin, à la pointe de Grave.
Haut de soixante-quinze mètres, il est érigé sur un emplace-
ment concédé par l'Etat' et fait face, par delà l'Océan, à la statue
de la Liberté qui domine le port de New-York; La première pierre
en fut posée par M. Raymond Poincaré, pendant son septennat,
en présence des membres du gouvernement, de l'ambassadeur des
Etats-Unis et de contingents de la flotte et de l'armée des
deux pays.
Aujourd'hui, des milliers de personnes, entourant les déléga-
tions d'anciens combattants français et .américains, sont rassem-
blées au pied de la pyramide de béton. Dans l'estuaire, le croiseur
Gloire, portant la marque du contre-amiral Godfroy, tes torpilleurs
Bordelais et Fronde tirent les salves d'honneur.
Le train spécial amenant les personnalités arrive à 10 h. 30.
M. William C. Bullitt, ambassadeur des Etats-Unis, est accueilli à
sa descente de wagon par MM. Georges Bonnet, Georges Mandel
et Champetier de Ribes; venus en voiture à la pointe de Grave.
Les soldats du 3" régiment d'infanterie coloniale présentent les
armes tandis que leur musique joue la Bannière Etoilée et la
Marseillaise.
La draperie tricolore tombe bientôt, dévoilant l'inscription
dèdicatoire
« A la gloire des Américains, aux soldats du général Pershing,
défenseurs du même idéal de droit et de liberté qui conduisit les
volontaires de La Fayette. » '1
On entend ensuite tes discours de MM. Damour, président du
comité du monument Georges Bonnet, William Bullitt et Bernhard
Rogner, commandeur de la Légion américaine en France, qui lit
un émouvant message de M. Daniel-J. Doherty, commandeur natio-
nal de l' 'American Legion.
Les officiels visitent alors le monument commémoratîf où
sont rassemblés les souvenirs de La Fayette, puis un banquet
termine la cérémonie, ^servi sur le môle du Verdon et au cours
duquel MM. Paul Bénazet et Gabriel Boissière prennent tour à tour
la parole, au nom de la Ville de Paris. »
A l'issue du déjeuner, MM. Georges Bonnet et Rullitt se ren-
dent, en vedette, à Saint-Georges-de-Didonne, dans la propriété du
ministre des affaires étrangères.
LES DISCOURS w
M. GEORGES BONNET '"<* j'»"™
M. Georges Bonnet retrace tout
d'abord l'histoire de l'intervention
américaine dont l'heure' fut, pour
la France, l'heure même du des-
tin >.
Le ministre des affaires étran-
gères insiste sur le caractère dé-
sintéressé de cette intervention, qui
n'a été ni préparée ni sollicitée par
les diplomates, mais qui a résulté
< de la loi morale souveraine, quoi-
que non écrite », qui commande
les deux peuples.
« C'est pourquoi, dit l'orateur, il
n'est pas besoin entre nous d'en-
gagements, de pactes, d'alliances
nouées dans le mystère des chan-
celleries.
» Nous savons que nous avons
avec nous le sentiment public amé-
ricain dès lors que nous avons avec
nous la justice. >
La France restera fidèle
à ses engagements ,r
".£
Le ministre rappelle les, récents
discours du président Roosevelt et
'de M. Cordell Hull, puis il déclare
« Sa volonté de la paix, la France
en a récemment donné, elle en
donne sans cesse, des preuves in-
discutables. Les difficultés interna-
tionales n'ont pas manqué et ne
manquent, hélas 1 pas ces temps-
ci dans le monde. La France, sans
se soucier d'aucune critique, s'est
toujours efforcée de les aplanir
toutes.
Puis M. Bonnet parle de la gravité
du problème tchécoslovaque. On a
lu ce passage en première page.
M. BULLITT
Après avoir rappelé comment
l'Amérique avait, pendant la Gran-
de Guerre, « payé sa dette de gra-
titude envers la patrie de La
Fayette, M. William Bullitt, am-
bassadeur des Etats-Unis en Fran-
ce, définit en ces termes les rap-
ports franco-américains
« Entre les Etats-Unis et la
France, dure aujourd'hui une ami-
tié profonde et confiante un dé-
vouement mutuel aux idéals de li-
berté, de démocratie et de paix
un accord, sur les principes essen-
tiels de la vie humaine, si complet
que les conversations entré les
gouvernements de la France et des
Etats-Unis ne sont pas d'âpres dé-
bats entre des négociateurs soup-
çonneux, mais des échanges de
vues intimes entre de vieux amis
qui cherchent, dans la franchise'et
l'effort conjoint, la solution des
problèmes qui leur sont com-
muns. ̃»
Cette « entente profonde entre
les deux peuples résulte du « sens
commun partagé », en vertu du-
quel Américains et Français savent
« qu'on vit plus heureux en hom-
me libre qu'en esclave », qu' « à la
longue l'honnêteté est la meilleure
politique », que « lorsque tous les
pays se mettent à employer jus-
qu au dernier sou disponible de
leur revenu national à la fabrica-
tion d'engins de guerre, il est im-
possible d'élever le niveau général
de la vie ou même de maintenir le
niveau qui existe, et qu'il est diffi-
cile de conserver, soit l'équilibre
économique, soit la stabilité finan-
cière ». Ils savent aussi « qu'aucu-
ne nation n'a le monopole de tou-
tes les vertus humaines, et qu'au-
cune n'est sans défauts. qu'aucune
race n'est supérieure en tout à une
autre race 1 », etc.
Le gouvernement
des Etats-Unis
ne désespère pas
de sauver la paix
L'ambassadeur répète ici la ré-
cente parole du Président Roose-
velt
« Les Amériques ne sont plus un
continent lointain pour lequel les
tempêtes et les luttes d'au delà des
mers sont sans intérêt et sans dan-
ger.
» Le vaste montant de nos res-
sources, la vigueur de notre com-
merce et la force de nos hommes
ont fait de nous des facteurs vi-
taux de la paix universelle, que
nous le voulions ou non. »
La paix universelle es^ pour les
Etats-Unis d'un intérêt primordial,
parce qu'ils savent que la guerre
générale signifierait la destruction,
pour un certain temps, de toutes
les valeurs de la civilisation ».
« Mais, ajoute le représentant
des Etats-Unis, comme je le disais
le 22 février 1937, si la guerre écla-
tait encore en Europe, personne ne
pourrait déclarer ou prédire si out
ou non les Etats-Unis seraient en-
traînés dans une telle guerre ».
Le programme de paix, de sécu-
rité et de prospérité, proposé der-
nièrement par le Secrétaire d'Etat
américain « ne pourrait être mis
« Personne dans le monde et
particulièrement aux Etats-Unis,
ne doute, n'a jamais douté, de no-
tre volonté de paix.
> Aussi ai-je été ému, mais non
surpris, d'entendre souvent vos
compatriotes me dire que si la
France était attaquée de nouveau,
ils viendraient de nouveau la dé-
fendre.
» Mais ce n'est pas là ce que nous
attendons de vous. Notre désir, ce
n'est pas qu'on nous aide en vue
de la guerre, car nous ne voulons
pas la guerre. Notre désir, c'est
qu'on nous aide à sauvegarder et à
organiser la paix pour rendre le
monde meilleur >.
D'ailleurs, l'amitié franco-améri-
caine ne constitue nullement une
société fermée. Les relations fran-
co-britanniques n'ont jamais été
plus étroites.
< La France et l'Amérique ont
toujours espéré que leur fraternité
s'élargirait graduellement jusqu'à
devenir, une- fraternité ^univer-
selle. >
Le ministre des affaires étran-
gères déclare en terminant t
« La France, en ce qui la con-
cerne, a toujours été, elle demeure
prête à associer ses efforts à ceux
de tous les Etats pour étudier ces
problèmes et rechercher les moyens
d'assurer à l'homme une condition
meilleure.
» Mais elle pense que ces efforts,
auxquels aucune nation ne doit de-
meurer étrangère, ne peuvent être
tentés utilement que si le maintien
de la paix générale leur en fournit
les assises nécessaires.
en vigueur immédiatement, dans
sa totalité, que par toutes les na-
tions collaborant dans un esprit
d'aide et de bonne volonté récipro-
ques. Un tel esprit brille par son
absence dans bien des parties de
la terre.
Cela ne signifie pas non plus que
le gouvernement des Etats-Unis
désespère de sauver la paix ».
Le cercle vicieux
des armements
peut être rompu
La possibilité de «rompre le
cercle vicieux des armements ap-
paraît en deux points « Toutes
les nations se sont déclarées pu-
bliquement prêtes à discuter un
accord en vue d'abolir le bombar-
dement des villes et des popula-
tions civiles. Est-il Présomptueux
d'espérer que l'on pourrait arriver
aussi à un accord pour supprimer
les avions de bombardement ? Et
si un accord pouvait être conclu
sur ce point, serait-il impossible
qu'il fût suivi par un traité géné-
rale pour la limitation des arme-
ments ? »'
Le second point est le retour
à la pratique des échanges inter-
nationaux
« Il y a peut-être une seule na-
tion ou le gouvernement crain-
drait d'accorder la liberté, même
commerciale, à son peuple: enchaî-
né. Les autres nations affirment
avoir été astreintes à des mesures
d'autarchie uniquement par un
manque d'accès aux matières pre-
mières et par la diminution de
leur commerce international. Est-il
impossible de les prendre au mot
et d'entamer des négociations en
vue de leur réintégration dans le
corps économique du monde 1
Et cette rupture du cercle vi-
cieux « pourrait être le commen-
cement de la paix ».
Les vieilles couleurs
de la liberté et de la paix
L'orateur expose ensuite que les
Etats-Unis, « reconnaissants à
chacune des races de l'Europe pour
sa contribution à notre propre ci-
vilisation », croient à l'unité de
l'Europe. « Est-il impossible qu'Al-
lemands et Français redeviennent
amis ?
M. Bullitt conclut ainsi
« La Fayette, parlant de la
guerre par laquelle nous avons
conquis notre indépendance, di-
sait «A la première connaissan-
ce de cette querelle, mon coeur fut
enrôlé et je ne songeai plus qu'à
rejoindre « mes drapeaux s. C e-
taient ses drapeaux parce que
c'étaient les couleurs de la liberté.
Les couleurs qui sont aujourd'hui
celles des Etats-Unis, de la France
et de nombre d'autres nations, et
d'hommes de bonne volonté dans
toutes les nations, sont les vieilles
couleurs de sens commun et de
la décence, les vieilles couleurs
de la morale chrétienne et de la
tolérance, les vieilles couleurs de
la liberté et de la paix. a
DE LA GUERRE F'
"fraîche ET Joyeuse f#
à la "guerre-éclair"
^^p Par le 9énérql PUMUX
Depuis le grand conflit de
1914-1918, la perspective d'une
guerre rapide, menée et conclue
en quelques semaines par des
troupes particulièrement entraî-
nées et pourvues d'un matériel
perfectionné, a périodiquement
fait surgir des théories, chaque
fois mises au goût du jour, et a
même donné naissance à des
plans et à des organisations qui
prétendaient faire passer dans
la pratique ces conceptions allé-
chantes.
A mesure que le matériel pre-
nait une place, de plus en plus
grande dans les préoccupations
du commandement et dans l'or-
ganisation des armées, ces théo-
ries et ces projets devenaient
plus fréquents, plus audacieux
et, par la voie de la presse ou
des discours parlementaires,
tombaient souvent dans le do-
maine public et faisaient l'objet
de discussions courantes, non
seulement dans les sphères mili-
taires des différents pays, mais
même dans tes milieux civils qui
lisent, réfléchissent et s'intéres-
sent à la sécurité du pays et aux
formes possibles d un conflit
éventuel.
Le plan Schlieffen
et les tentatives de percée
de la grande guerre
Le type du plan militaire bâti
pour une guerre de brève durée,
foudroyante dans son dévelop-
pement et ses résultats, c'est bien
le fameux plan Schlieffen. En-
core qu'il ait été sérieusement
modifié par le successeur de l'au-
teur, c'est lui qui, dans son en-
semble, fut appliqué en 1914, et
la pensée capitale qui l'animait
était restée la même mettre
l'armée française hors de cause
en quelques semaines (d'aucuns
pensaient en quelques jours),
pour permettre ensuite au gros
des forces allemandes de se re-
tourner contre la Russie et, de
concert avec les armées austro-
hongroises, manœuvrer et dé-
truire les grandes unités organi-
sées de l'empire moscovite, avant
que le haut commandement tsa-
riste eût eu le temps de mettre
sur pied, d'encadrer et de for-
mer les immenses ressources
humaines de ce grand pays.
On sait ce qu'il est advenu de
ce plan et comment, malgré
d'indéniables succès initiaux,
tant sur le front oriental (Tan-
nenberg) que sur le front occi-
dental (bataille des frontières),
les prétentions de ses metteurs
en scène sont venues échouer
sur la Marne, au moment même
où la plupart des exécutants
croyaient avoir accompli le plus
dur de leur tâche et n'avoir plus
qu'à cueillir te fruit de leurs
rudes efforts. La guerre « fraî-
che et joyeuse s'enlisait bien-
tôt pour quatre années dans la
boue des tranchées, et le résultat
final devait être bien différent
de celui qu'avaient escompté ses
protagonistes.
Au cours même du conflit, à
diverses reprises, des deux côtés,
le commandement a tenté d'en-
lever rapidement le succès par
un effort violent, appliqué sur
un front proportionne au maté-
riel dont il disposait. Chaque
fois, la progression, après un
beau début, s'est peu à peu ra-
lentie, puis arrêtée. Chaque fois,
le front conquis s'est averé coû-
teux à tenir. Même les deux of-
fensives allemandes de 1918,
qui semblaient, dans les pre-
miers jours, devoir donner des
résultats décisifs celles du
21 mars et celle du 27 mai, ont
dû obéir à la même loi, subir le
même freinage progressif et
finalement échouer et donner à
l'adversaire l'occasion de ripos-
tes sévères.
Quant à l'ultime assaut germa-
nique. au « Friedensturm » du
15 juillet 1918, on sait comment
il s est brisé sur notre 4' armée,
dont il n'a pu enlever que quel-
ques avant-postes, alors qu'il
prétendait crever le front et,
par une manœuvre orientée vers
le Sud-Ouest, faire tomber, en
les prenant à revers, toutes les
défenses des armées françaises
de Verdun, de Lorraine et d'Al-
sace. Le même jour, avant midi,
tout ce beau rêve s'évanouissait
devant les dispositions prescri-
tes par le général Pétain, et si
magnifiquement appliquées par
le général Gouraud.
Malgré le déploiement d'un
énorme matériel et l'appoint des
effectifs américains débarqués
au rythme de 200.000 à 250.000
hommes par mois, il a fallu aux
alliés quatre mois d'efforts sans
cesse renouvelés sous les objur-
gations et par l'énergie inlassa-
ble d'un Foch, pour mettre à ge-
noux un ennemi usé par ses
propres efforts, par sa situation
intérieure et la disette de bien
des denrées alimentaires et ma-
tières premières nécessaires à la
continuation de la lutte.
Les théories
du général Douhet
Depuis 1918, le rêve de la
guerre rapide a cependant con-
tinué de hanter les cervelles.
L'apparition d'avions et d'en-
gins blindés (auto-mitrailleuses
et chars) doués de vitesses supé-
rieures à celles qu'avaient con-
nues la grande guerre, a fait
bouillonner les esprits. Nous
avons connu les théories douhé-
tiennes et les raids de chars ra-
pides crevant du premier coup
tes fronts les plus solides et al-
lant semer la terreur et la des-
truction en quelques heures, à
cent ou cent cinquante kilomè-
tres au delà.
Le général italien Douhet
avait étudié la grande guerre. Il
s'était rendu compte des diffi-
cultés de la rupture d'un front
solidement établi et, plus encore,
des obstacles qu'opposaient à
l'exploitation rapide d'une rup-
ture réalisée le bouleversement
du terrain, les destructions opé-
rées par l'ennemi, les exigences
du ravitaillement en vivres et
en munitions. Il en avait conclu
que la chute de la position ad-
verse devait être cherchée, non
dans une percée coûteuse et peu
rémunératrice en résultats im-
portants, mais dans une action
violente sur les arrières et les
communications, sur les objec-
tifs vitaux, quartiers généraux,
grands centres, gares de bifur-
cations ou de triage, arsenaux,
centrales électriques, usines de
munitions ou de matériel de
guerre, ports, etc. en un mot
sur tout ce qui assure la vie du
pays et de ses armées. Une seule
arme lui paraissait capable de
jouer ce role l'aviation. Il de-
mandait donc une extension de
i'aéronaùtique et, par suite, des
crédits à lui consacrer, à la me-
sure des tâches multiples et déci-
sives qu'il lui assignait. A l'ar-
mée de l'air, l'offensive dans
toute son ampleur. Aux armées
terrestres, la défensive, jusqu'au
moment où l'écroulement du
front adverse, survenu à la fois
par les destructions des organi-
sations de l'arrière et la démo-
ralisation du pays, leur permet-
trait de se porter en avant à leur
tour1 et d'occuper les territoire*
abandonnés par leurs défen-
seurs.
Ce bref résumé des théories
douhétiennes n'a pas pour objet
d'en diminuer la valeur aux
yeux du lecteur. Nous avons le
devoir de dire que l'homme qui
les a émises n avait rien d'un
illuminé il était fort intelli-
gent, connaissait parfaitement
les possibilités de l'aviation et
en avait étudié l'emploi avec le
plus grand soin.
La victoire
par les engins blindé.
Beaucoqp moins justifiés nous
apparaissent les espoirs déme-
surés que certains ont placés
dans le maniement des engins
blindés en grandes masses. Non
pas que nous méconnaissions la
valeur de ces engins, ni les ser-
vices très réels qu'en en peut
attendre. Nous croyons que, jus-
qu'à présent, il ne leur a pas été
demandé tout ce qu'ils peuvent
rendre. Mais nous connaissons
aussi leurs servitudes, les obs-
tacles absolus qui leur opposent
certains terrains, les pertes iné-
vitables que leur infligeront les
armes antichars et les mines,
ainsi que l'artillerie de tous ca-'
libres. Nous savons quels dan-
gers ils courent lorsqu'ils pré-
tendent faire cavaliers seuls,
trop longtemps séparés des ar-
mes dont ils ne peuvent se pas-
ser, infanterie et artillerie amies,
et combien éphémères sont leurs
succès, si ces appuis indispensa-
bles leur font efaut.
La « guerre-éclair »
D'autres formulés sont es-
sayées pour faire de la guerre
rapide une réalité.
En Italie, ces jours-ci même,
des manoeuvres ont mis en jeu
une nouvelle organisation, dont
le principe est l'allégement de la
division d'infanterie, réduite à
deux régiments d'infanterie
abondamment dotés d'engins à
tir courbe, et un groupe d'ar-
tillerie, tout Je reste des moyens
offensifs et défensifs étant reje-
tés au corps d'armée, chargé
d'étoffer, à la demande des cir-
constances, les divisions qu'il
encadre. Le commandement ita-
lien espère avoir ainsi des uni-
tés de toutes armes plus légères,
plus alertes, plus aptes à la ma-
nœuvre et à l'offensive, celle-ci
devant réussir dans un temps
limité.
En Allemagne aussi la « guer-
re-éclair » a de nombreux adep-
tes. On ne saurait s'en étonner.
Le Reich risque, en cas de guer-
re générale, de se trouver rapi-
dement à court de vivres, de
matières premières et. d'ar-
gent. Bien que le conflit de 1914-
1918 ait montré, à l'encontre
des thèses soutenues par la plu-
part des économistes, qu'un
grand peuple, décidé à se battre,
pouvait poursuivre la lutte bien
au-delà de la limite que sem-
blaient lui imposer ses ressour-
ces financières, on comprend
que le commandement allemand
désire une guerre brève et re-
cherche tous les moyens de l'ob-
tenir, aussi bien dans le détail
du combat que dans l'organisa-
tion de l'armée, son armement
et dans les conceptions straté-
giques.
Mais, dans la poursuite de ce
but, il se garde de mettre tout
son espoir en une formule, il
reste réaliste et objectif et de-
mande le résultat à toute une
éducation militaire. Il cherche à
développer l'initiative des chefs
de tous ordres, en prônant la
force de caractère et le sens des
responsabilités, en variant le
plus possible, dans les manœu-
vres, les situations de guerre
offertes à la sagacité et aux dé-
cisions des exécutants, en alliant
constamment, dans les ordres,
l'a priori et le concret pour
gagner du temps et s'assurer une
avance sur l'ennemi, les ordres
sont brefs, précis, sans aucun
souci de la forme, donnés sur le
terrain (jusqu'à la division'. La
vitesse est le principe fonda-
mental de la tactique allemande.
La guerre n'est ni fraîche
ni joyeuse.
Aura-t-elle la rapidité
d'un éclair ?
La recherche de la rapidité
à la guerre, en stratégie comme
en tactique, est chose louable
mais le danger est de donner
à un plan, à une organisation, à
un matériel, à\ un procédé, une
valeur absolue. A la guerre rien
n'est absolu, tout est relatif,
parce qu'il y a l'ennemi.
Evidemment, si l'adversaire a
m commandement passif, ou si
ses troupes' sont mal encadrées,
mal instruites, s'il a peu d'artil-
lerie, peu de chars, ou une artil-
!erie désuète, sans portées suf-
fisantes, des chars mal prptégés
ou mal armés, si son aviation est
deux ou trois fois moins nom-
breuse ou composée de maté-
riels périmés, si sa D.C.A. est
insuffisante en nombre et en
qualité, alors on peut tout se
permettre avec lui et beaucoup
espérer des moyens supérieurs
dont on dispose.
Mais ce cas est exceptionnel.
L'erreur de beaucoup de ceux
qui ont préconisé le développe-
ment de telle ou telle arme, au
détriment des autres, ou l'adop-
tion de telle formule tactique ou
de tel plan stratégique, a été
A SAINTE-ADRESSE
LE MONUMENT
DU ROI ALBERT 1er
est solennellement
inauguré
(Téléphone « Figaro »)
Le Havre, 4 septembre. Une
pieuse cérémonie du souvenir, sym-
bolisant l'amitié franco-belge, s'est
déroulée aujourd'hui à Sainte-
Adresse, où l'on a inauguré solen-
nellement le monument élevé à la
mémoire du roi Albert I".
A cette cérémonie, à laquelle as.
sistaient de nombreuses personna-
lités, M. Guy La Chambre, ministre
de l'air, représentait le gouverne-
ment français, et M. Merlot, mi-
nistre belge de l'Intérieur, le gou-
vernement belge.
Après une courte manifestation
devant le monument aux morts,
une messe a été dite à la mémoire
du roi-chevalier, sous la présidence
de Mgr Petit de Julleville, arche-
vêque de Rouen, primat de Nor-
mandie.
L'inauguration du monument a
eu lieu au début de l'après-midi.
Œuvre du sculpteur normand
Raymond Busnel, il réalise un har-
monieux ensemble architectural.
De chaque côté, deux groupes en
haut-relief représentant, à gau-
che, l'exode des populations belges
vers la France, et, à droite, le dé-
part vers le front des troupes bel-
ges, encadrent le panneau central,
dont ils sont séparés par deux pi-
lastres portant les dates de 1914-
1918. «
Ce panneau est frappé, au milieu,
des armoiries de Sainte-Adresse,
flanquées des inscriptions « Hom-
mage à la ville de Sainte-Adresse »
et « Siège du gouvernement belge
pendant la guerre ».
Au centre'de la plate-forme, la
statue, coulée en bronze, se dresse
sur son socle de, granit. Le roi-
chevalier est debout, droit, revêtu
de ce simple et long manteau de
soldat dont déjà la légende le revêt
toujours et que, seule, orne l'épée.
Il est coiffé du casque de tranchée,
le visage tourné vers l'admirable
panorama, que l'on découvre de ces
premières hauteurs.
Des discours ont été prononcés
par MM. Guy La Chambre et Merlot.
Discours
de M. Guy La Chambre
Prenant la parole à Sainte-
Adresse, M. Guy La Chambre, mi-
nistre de l'air, a rappelé les tra-
giques circonstances dans lesquel-
tes, le 13 octobre 1914, le gouver-
nement belge s'installait à Sainte-
Adresse, a qui a connu l'étrange
destin et l'honneur insigne d'être
pendant quatre ans la capitale d'un
peuple sans territoire qui sacrifiait
ses enfants et ses biens pour la
défense de la liberté, du droit, de
la justice: lh capita-le d'un roi sans
royaume qui n'avait pas hésité à
perdre des provinces pour ne pas
perdre son armée.
» Ce roi, l'histoire dira, elle dit
déjà que sa vie fut discrète et labo-
rieuse, qu'il avait le sens profond
des vertus sociales et des nécessités
nationales qui marquent le grand
politique; qu'il était pacifique, mais
qu'il plaçait la liberté et l'honneur
plus haut que la paix; qu'il était
enfin fidèle au génie de la nation
belge. »
« Pas un instant ni le roi ni la
reine ne connaîtront le décourage-'
ment. Calmes, confiants, les deux
souverains sans royaume atten-
dront la victoire. »
Faisant allusion aux événements
actuels, « la France, dit-il, ne croit
pas que la guerre soit inévitable. »
Elle a foi dans la possibilité des
règlements pacifiques. Et pan delà
les soucis de l'heure présente, le
ministre affirme notre fidélité au
grand souvenir qui nous lie au
peuple belge, à l'amitié sacrée,
scellée sur les champs de bataille,
et confirmée dans les œuvres de la
paix.
Discours de M. Merlot
Le ministre de l'intérieur, M. Mer-
lot, répondant à M. Guy La Cham-
bre, a commencé par retracer la
figure du roi vers qui s'est portée
l'admiration française
« Vous avez senti comme nous
qu'Albert était un de ces hommes
éminents à la fois par l'esprit et
par le caractère qui, devant affron-
ter des événements tragiques, se
montrent toujours supérieurs au
destin. Car ce roi d'un petit pays
paisible s'est révélé un pur héros. s
Rappelant la part prise par la
France au deuil belge 'lors de la
mort du roi:
« C'est dans les épreuves que les
coeurs se rapprochent, et ce fut une
des marques les plus touchantes
de l'amitié des deux peuples. Amitié
fondée sur les affinités de la pensée
et du sentiment, sur l'entente des
esprits et la sympathie des cœurs,
elle s'est maintenue à travers les
événements d'une histoire tourmen-
tée; elle s'est manifestée avec une
constante ferveur depuis la fonda-
tion du royaume de Belgique, à
laquelle la France a puissamment
aidé, et les épreuves subies en com-
mun l'ont encore ennoblie et avi-
vée. »
Enfin, le ministre belge évoque
les quatre années de lutte des ar-
mées de son pays.
presque toujours de sous-estimer
l'adversaire ou même d'oublier
qu'il pouvait se donner, lui aus-
si, les mêmes atouts, ou des
moyens analogues, et que dès
lors la supériorité dont on se
targuait se trouvait neutralisée,
au moins en partie.
La guerre de 1914-1918, l'ac-
tuelle guerre d'Espagne_ nous
montrent qu'entre armées de
valeur comparable pour le com-
mandement, l'organisation, le
matériel, les effectifs, et la vo-
lonté de se battre, la lutte est
forcément longue, en raison des
propriétés meurtrières de l'ar-
mement moderne qui ralentis-
sent, quoi qu'on en ait dit les
plus beaux' élans.
Là prochaine guerre ne serait
ni fraîche, ni joyeuse. Il parait
difficile qu'elle ait la rapidité
d'un éclair.
Général Dufieux,
du cadre de Réserve.
EN MARGE D'UN
TROISIEME CENTENAIRE
A Saint-Jean-de-Luz
qui vit le mariage
de Louis XIV,
M. Léon Bérard parle i
du Grand Roi
Hier matin, Saint-Jean-de-Luz a
commémoré le tricentenaire de la
naissance de Louis XIV. Un médail-
lon à son effigie fut apposé sur
« Ja maison de l'Infante >,
Dans l'église où fut consacrée
l'union de Louis XIV et de l'Infante
d'Espagne Marie-Thérèse, en 1659,
c'est revêtus des vêtements sacer-
dotaux qui servirent lors du maria-
ge, que les officiants ont célébré
un office solennel durant lequel
orgues et chœurs ont joué des airs
de musique de XVIIe siècle.
Le Père abbé de Saint-Pierre,
prononça le discours.
Le médaillon, oeuvre et don du
sculpteur Maxime Real del Sartc,
a été inauguré par le maire de St-
Jean-dc-Luz, le général Lambrigot.
M. Léon Bérard a pris la parole au
cours de la cérémonie. L'éminent
académicien a fait tout d'abord
ressortir la part du roi dans le vif
éclat de civilisation et de gloire
dont notre pays a brillé durant le
règne de Louis XIV.
« Le plus bel hommage et le plus
juste qu'on lui pût rendre, a dit
ensuite M. Léon Bérard, serait de
dire qu'il n'a jamais mieux mérité
le nom de grand qu'entre 1709 et
1714, au temps de sa vieillesse, de
ses malheurs et de ses revers ».
Après avoir rappelé ce mot de
Louis XIV au maréchal de Villars
après une victoire « Je suis en-
core plus Français que roi, tout
ce qui ternit la gloire de la nation
m'est plus sensible que tout autre
intérêt », M. Léon Bérard a terminé
son discours en félicitant l'auteur
du médaillon.
Les conflits sociaux
Les dockers marseillais
ont assuré hier
les services publics
Marseille, 4 septembre. Comme
dimanche dernier, les dockers ont
assuré les services publics sur les
quais et à bord des navires. Ils ont
débarqué les sacs de dépêches, les
colis de cale et les automobiles des
passagers.
Sont arrivés ce matin le Pascal-
Paoli, avec 785 passagers, 49 tonnes
de marchandises; l'El-Mansour, de
Bône et Philippeville, avec 303 pas-
sagers, dont 70 militaires, 37 tonnes
de marchandises, 1.607 colis de pri-
meurs le Gouverneur-Gènèrdl-
Jonnart, venant d'Alger, avec 186
passagers, 19 tonnes de marchan-
dises, 917 colis le Gouverneur-Gé-
néral-Grévy, arrivant de Tunis, est
attendu cet après-midi avec 502
passagers, dont 250 militaires,
2.235 tonnes de marchandises et
5.365 colis.
Aucun incident n'a été signalé.
La convention collective
des grands magasins
est dénoncée
Les employés des grands maga-
sins, des maisons de nouveautés et
+. JACQUELINE COCHRANE, l'a-
viatrice américaine détentrice du re-
cord féminin de vitesse (470 km. 365),
depuis le 21 septembre dernier, avec
un Severshy » (Moteur Pratt and
Whitney 850 CV) a gagné hier In
« Bendix Trophy » la grande course
transcontinentale «annuelle «disputée
entre Burbonk (Californie) et Cleve-
land (Ohio) et dotée d'un prix de
30.000 dollars.
Pilotant l'avion spécial Severshy P.
35 (moteur Pratt and Whitney-Twin-
wosp 1250 CV) avec lequel son cons-
tructeur, Alexandre de Severshy, a
battu le 29 août le record transconti-
nental sens Est-Ouest avec un temps
de 10 heures 3 minutes (record précé-
dent Roscœ Turner, le ler juillet 1833
en 11 heures 30), Jacqueline Coch-
rane a volé de Burbank à Cleveland
en 8 heures 10 minutes 3 secondes,
puis sans faire escale à Cleveland a
prolongé son vol jusqu'à l'aérodrome
de la Société Bendlx dans New-Jersey,
près de New-York. Son temps tmns-
continental Ouest-Est est ainsi de 9
heures 50 minutes 3 secondes, ce qui
correspond ainsi à une vitesse moyenne
de 401 km. 880.
Jacquelln Cochrane, qui a accompli
le parcours à près de 6.000 mètres
d'altitude, devient ainsi détentrice du
record transcontinental Ouest-Est fé-
minin (record « coast to coast dans
le même sens Howard Hughes en 7
heures 28 minutes 25 secondes à la
moyenne de 526 km. 500 le 18 janvier
1937, sur un avion spécial conçu par
Hughes et équipé d'un moteur Pratt
and .Vhitney Wasp Junior » 700 CV).
Jacqueline Cochrane, ancienne Beau-
ty girl » dans un institut de beauté,
femme du président de la Compagnie
de transport aérien T.W.A., est la se-
conde femme qui gagne la Bendlx Tro-
phy. (En 193o, cette course fut rem-
portée par Mrs Louise Thaden).
Frank Fuller vainqueur de l'an
dernier n'est que second cette an-
née.
̃+ ON DEMENT DE PRAGUE l'in-
formation d'origine finlandaise dont
nous nous étions fait sous toutes
e ·-
na
[AliSE- AUTONOME D'AMORTIHE:MENT
M~M«~<««~<«~
Le dimanche politique
M. Georges Monnet
à Angoulême
critique le Sénat
mais ne veut pas de crise
Parlant à Angoulême dans une
réunion S. F. 1. 0., M. Monnet a ex-
posé que son parti, au pouvoir, a
été retenu par la timidité radicale
et gêné par les impatiences com-
munistes.
II a reproché au Sénat les retards
apportés aux réformes et s'est dé-
claré partisan d'une modification
de la Constitution donnant la pré-
pondérance à la Chambre.
Monnet ne désire pas, en ce
moment, une crise ministérielle. Il
prévoit le retour des socialistes au
pouvoir après les élections de
1940 « Lorsque nous y serons,
nous n'en sortirons plus, dit-il. Le
peuple entier criera Vive la liber-
té, vive le socialisme, vive la
paix 1 »
M. Rucart, à Marmande
affirme l'unité française
Au banquet du Congrès de la
Fédération des Jeunesses laïques et
républicaines de Marmande, M. Ru-
cart, ministre de la Santé, a parlé
de « l'idéal républicain des Jeu-
nesses laïques».
« Il ne faut pas que, par delà la
France, on se méprenne sur les ma-
nifestations de notre régime de li-
berté. Il n'y a pas de divergences
de vues sur le contrat national, par-
ce que chaque homme, chez nous
a le droit d'exprimer son opinion
particulière sur le contrat social.
Les hymnes et les cantiques, les
bannières et les drapeaux glorifient
ou symbolisent publiquement des
conceptions différentes pour réali-
ser le but commun de la fraternité
humaine. Ils sont autant de témoi-
gnages de ces deux glorieuses réa-
lités la liberté des consciences et
la liberté des pensées. Mais qu'il
s'aglsse du patrimoine national,,
matériel et moral, et le,salut de
tous, à la Marseillaise et au dra-
peau tricolore, constitue l'affirma-
tion péremptoire et solennelle de
l'unité française ».
Un appel du ministre
des finances en faveur des bons
de la Caisse autonome
de la Défense nationale
Le ministère des finances com-
munique
Français, votre devoir et votre
intérêt exigent que vous souscri-
viez aux bons de la Caisse auto-
nome de la Défense nationale.
Durée 18 mois. Taux d'intérêt:
3,50
Exempts de toutes taxes spécia-
les frappant les valeurs mobilières
et de l'impôt général sur le revenu.
Titres au porteur, coupures à par-
tir de 100 francs.
Souscrire aux bons de la Caisse
autonome de la Défense nationale
est un devoir. C'est aussi un place-
ment avantageux.
des magasins à prix unique vien-
nent de dénoncer la convention col-
lective qui expire le 20 septembre
prochain.
Ils proposent l'établissement de
trois conventions collectives dis-
tinctes ou une convention générale
applicable à tout le commerce de
détail.
Les pourparlers engagés à cet
effet au ministère du travail ont été
suspendus pour que le ministre,
puisse donner un avis sur le champ
d'extension de la convention collec-
tive.
LES ACCIDENTS
DE LA CIRCULATION
Sur la route de Pont-de-Clay à
Vizille (Isère) une collision s'est
produite entre une automobile et un
autocar. L'automobiliste, M. Ravise,
a été tué sur le coup. Sa femme et
ses deux enfants sont grièvement
blessés.
Près d'Avallon, deux voitures
se sont violemment heurtées. M.
Paul Emv, son fils Pierre, MM. Ja-
mes Westofen et Albert Pradier ont
été blessés. Mme Paligot a suc-
combé.
AVIATION
réserves l'écho et selon laquelle
Lindbergh aurait accepté le poste de
conseiller technique do l'aviation so-
viétique à partir du lcr janvier.
Lindbergh et sa femme doivent quit-
ter Prague dans leur avion Miles
« Moswak » pour Londres. S'arrête-
ront-Ils à Paris On sait que Lind-
bergh a pour règle de ne Jamais faire
connaître ses projets.
̃+ SIR PHILIPPE JOUBERT DE LA
FERTE, maréchal de l'Air britannique,
qui se rend en Afrique pour une tour-
née d'inspection, a atterri hier matin à
10 h. 15 a Marseille-Marignane, venant
de Lyon. Le maréchal et sa suite
voyagent à bord d'un bimoteur Alrs-
peèd. Il est reparti à 11 heures pour
Rome.
<» ON A INAUGURE HIER à Anti-
bes le monument élevé à la mémoire
du pilote d'essais Bourdin et de ses
compagnons Brochet, Juin et Reyer,
disparus le 20 mai 1937 dans l'accident
de l'hydravion prototype transatlan-
tique Lioré-Olivier 47.
UN AVION SPECIAL DE RAID
Caudron (moteur Renault 220 CV) spé-
cialement construit pour André Japy,
vient d'être achevé aux usines d'Issy
et transporté à Gujancourt. Cet appa-
reil de 16 mètres carrés de surface por-
tante, pourra emporter 1.600 titres
d'essence et avoir ainsi un rayon d'ac-
tion de 7.500 kilomètres.
•+. LE MAJOR AMERICAIN Albert
W. Stevens, détenteur du record du
monde d'altitude avec 22.066 mètres, et
dont nous avons annoncé l'arrivée en
Pologne, le 2 septembre, pour assister
aux préparatifs de l'ascension du bal-
lon stratosphérique polonais « Stella
Polonla », a déclaré qu'il avait la con-
viction que son record serait battu
d'au moins 3.500 mètres. Il a même
appuyé sa déclaration d'un pari de
500 dollars.
.» JOAN BATTEN, la jeune avia-
trice néo-zélandaise, est arrivée en
France ces jours-ci. Elle va séjourner
plusieurs mois à Tours.
Philippe Roland.
Le colonel de La Rocque
définit la politique
régionaliste du P. S., F.
Au cours d'une réunion de propa-
gande, organisée par le Parti social
français, à Aurillac, le colonel de
La Rocque a prononcé un discours
dans lequel il a défini la politique
de son parti à l'égard du régiona-
lisme.
Dans la France que nous pré-
parons, dit-il, la grande unité, 1»
souriante harmonie de la nation
respecteront, utiliseront toutes le$
originalités locales, celles-ci accep-
tant de se plier aux disciplines su-
périeures de la tradition française.
Qu'il s'agisse de profession organi-
sée, qu'il s'agisse de coutumes, qu'il
s'agisse d'art, qu'il s'agisse de fol-
klore, chacune des cellules de notre
collectivité doit fournir son apport
vivant, complet à cette collectivité
tout entière.
» Le régionalisme que nous de-
vons ressusciter n'est point celui
qui oppose une province à une au-
tre province, qui nourrit je ne sais
quelles émulations jalouses, je ne
sais quels particularismes étroits.
» La fertilité de la Beauce dont
bénéficie toute la nation, le puis-
sant labeur des Flamands, la beauté
des champs et des vignes d'Alsace,
héroïquement défendus au long des
siècles, la vaillance des pêcheurs de
nos côtes, toute la France doit être
évoquée d'une province à l'autre,
avec respect et fierté. Car nous som-
mes les héritiers d'une oeuvre his-
torique faite de justes combats, de
souffrances, de travail, d'art et de
gloire elle constitue, de régions
en régions, le patrimoine spirituel
de la nation. »
^̃«^«^w».. » » rf. rf. f f f. fff ft f JJiJijJJ
AU SALON DE LA T. S. F.
Lundi 5 septembre, Radio-Paris
16 h. à 16 h. 45 Variétés pré-
sentées par M. Paul Clerouc, avec
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seau, Adrien Lamy, Mmes Emelyn
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17 h. à 18 h. Concert de musi-
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