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qu'il sut conserver avec beaucoup d'adresse. Riche
en biens ecclésiastiques, recevant les hommages
assidus des ministres et des prélats, il borna son
ambition à dominer dans l'intérieur de la reine.
Mais là il ne souffrait aucun partage, et se mon-
trait jaloux des moindres officiers de la maison. 11
se retira de la cour devant le crédit toujours crois-
sant de la comtesse Jules de Polignac; mais au
bout de 15 jours on l'y vit reparaître, sur l'invita-
tion de Marie-Antoinette, dont il obtint préalable-
ment l'assurance qu'il n'aurait à recevoir d'ordres
que d'elle en personne, et qu'elle lui ferait donner
80,000 livres de revenus en biens ecclésiastiques.
JI commença alors un second règne, qu'il étendit
cette fois sur les affaires de l'état, en poussant la
reine à y prendre part autant que possible. 11 con-
tribua ainsi à faire arriver Loménie de Brienne au
contrôle-général et à la présidence du conseil, et
se fit l'instrument de la cabale secrète qui visait à
mettre l'action du gouvernement entre les mains
de Marie-Antoinette. Dans la déplorable affaire du
collier, ce fut lui surtout qui conseilla à cette mal-
heureuse princesse de donner un éclat trop impru-
dent à sa juste vengeance contre le cardinal de
Rohan. Lors des prem. troubles de la révolution,
il devint l'objet de l'èxécration publique, au point
que la reine l'engagea à se rendre (t789) à Valen-
ciennes, où commandait le prince d'Esterhazy. Il
ne put rester long-temps dans cette ville et partit
pour Coblenlz, puis pour Vienne, où il mourut.
Tous les mémoires du temps, et particulièrement
ceux de Bezenval et de Mme Campan, s'accordent
à le peindre comme un intrigant dangereux. L'abbé
Georgel, qui lui devait de la reconnaissance, est le
seul qui parle de lui avec quelques ménagements.
VEKNAGE (Michel-Louis), médecin, né à Paris
en 1697, mort en 1775, fut reçu docteur régent de
la faculté à l'âge de 2t ans, et se vit bientôt recher-
ché de ses confrères, du grand monde et des gens
de lettres. Voltaire l'a célébré en beaux vers dans
un de ses discours philosophiques. Fort jeune en-
core, il fut appelé auprès du roi de Pologne, Sta-
nislas, malade à Chambord, et le sauva. 11 prit
part, en 1752, au traitement de la petite-vérole du
dauphin, fils de Louis XV, et obtint un heureux
succès que le roi récompensa en lui octroyant des
lettres de noblesse. Devenu l'ancien de sa com-
pagnie depuis 1770, il remplissait de plus à cette
époque les fonctions de censeur royal. Il n'a publié,
et encore sans y attacher son nom, que ses Obser-
vations sur la petite-vérolenaturelle et artificielle,
Paris, 1775, in-12 (v. l'Éloge historique de Ver-
nage, par Malouet, en 1776).
VERNAZZA (Joseph), antiquaire et philologue,
né à Albe {Alla Pompeia) en 1745, reçut dès
l'âge de 20 ans le grade de docteur en droit à l'unir,
de Turin, et fut ensuite employé dans divers mi-
nistères. Conciliant ses devoirs avec ses goûts, il
s'occupa de recherches sur les antiquités romaines
et sur celles de son pays, résolu de ne point perdre
son temps et celui de ses lecteurs à ressasser des
découvertes déjà faites. On lui dut la connaissance
des véritables origines de la peinture à l'huile et
de l'art typographique en Piémont. Mais c'est sur-
tout à son latent pour déchiffrer les inscriptions
anciennes, qu'il faut attribuer sa gr. réputation.
Ne possédant qu'une fortune médiocre, il s'était
mis, par ses acquisitions précieuses, dans un état
de gêne qui devint plus pénible par la persécution
momentanée qu'il essuya lors de l'invasion du Pié-
mont par les Français. Il fut néanmoins préposé
sous l'empire à la bibliothèque publique de Turin,
avec la charge d'enseigner l'histoire et les belles-
lettres. Destitué après la restauration, il futrappelé
à l'enseignem. par le ministre Balbe. En 1816, il
fut créé conseiller du roi et du prince de Carignan,
et mourut en 1822. Entre autres ouvr. on a de lui
Dissertation sur les monnaies de Suze; Essai sur
les anciens peintres à l'huile du Piémont; Disser-
tation sur la patrie de Christophe Colomb, etc. Son
Éloge, par le professeur Boucheron fut lu à l'acad.
des sciences de Turin, -25 juin 1822.
VERNE (Léger -Marie -Philippe TRANCHANT,
comte de LA), né en 1769 au château de Borrey,
près de Vesoul, alla puiser, jeune encore, à l'uni-
versité de Goettingue, la connaissance du droit
public et le goût des idées philosophiques qui do-
minaient alors dans les écoles de l'Allemagne. Il
n'en fut pas moins effrayé de la marche de la" révo-
lution, qu'il avait approuvée d'abord, et rejoignit
l'armée des princes à Coblentz. Après avoir fait la
campagne de 1792 il se rendit à Pétcrsbourg où il
fut employé dans les bureaux du prince Alexandre-
Kourakin. Rentré en France en 1800, il était attaché
depuis 7 ans au dépôt général de la guerre comme
traducteur pour la langue allemande, lorsqu'il
mourut en 181b. Ses princip. ouvr. sont Esprit
du système de guerre moderne, trad. de l'allem.,
Paris, 1803, in-8. Voyage d'un observateur de
la nature et de l'homme dans les montagnes du
canton de Fribourg, etc.. ib., 1804, in-8. -L'Art
militaire chez les nations les plus célèbres de l'an-
tiquité et des temps modernes, analysé et cont-
paré, etc., 1805 in-8. Traité de la gr. tactique
prussienne, etc., trad. de l'allem., i808, in-8.
VERNEREY (JEAN), Verneretus, littérateur, né
vers 15Û0 à Passonfontaine, près de Pontarlier, fit
ses études à Dole et à Paris, et alla se perfectionner
ensuite sous les plus célèbres profess. de Bologne,
de Pavie et de Padoue. Il revint en France au plus
tard en 1575, et mourut peu après son retour, avant
l'âge de 40 ans. On a de lui Compendiosa Insti-
tutio in universam dialecticamex Aristotele, Ri-
tio aliisque auctoribus colleclam, Pavie, 1565,
in-ft; Lyon, 1575, in-8, etc.
VERNES (Jacob), pasteur de Genève, né dans
cette ville en 1728, fut lié d'abord avec Rousseau,
et se rangea néanmoins parmi ses adversaires lors
de la condamnat. de l'Emile. Cette humeur suscep-
tible qui l'arma contre le catholicisme de Rousseau
ne l'empêcha pas de rester lié intimement avec
Voltaire, et cette liaison ne l'empêcha pas non
plus de se ranger parmi les ennemis décidés des
philosophes qu'il attaqua vivement dans son ouvr.
qu'il sut conserver avec beaucoup d'adresse. Riche
en biens ecclésiastiques, recevant les hommages
assidus des ministres et des prélats, il borna son
ambition à dominer dans l'intérieur de la reine.
Mais là il ne souffrait aucun partage, et se mon-
trait jaloux des moindres officiers de la maison. 11
se retira de la cour devant le crédit toujours crois-
sant de la comtesse Jules de Polignac; mais au
bout de 15 jours on l'y vit reparaître, sur l'invita-
tion de Marie-Antoinette, dont il obtint préalable-
ment l'assurance qu'il n'aurait à recevoir d'ordres
que d'elle en personne, et qu'elle lui ferait donner
80,000 livres de revenus en biens ecclésiastiques.
JI commença alors un second règne, qu'il étendit
cette fois sur les affaires de l'état, en poussant la
reine à y prendre part autant que possible. 11 con-
tribua ainsi à faire arriver Loménie de Brienne au
contrôle-général et à la présidence du conseil, et
se fit l'instrument de la cabale secrète qui visait à
mettre l'action du gouvernement entre les mains
de Marie-Antoinette. Dans la déplorable affaire du
collier, ce fut lui surtout qui conseilla à cette mal-
heureuse princesse de donner un éclat trop impru-
dent à sa juste vengeance contre le cardinal de
Rohan. Lors des prem. troubles de la révolution,
il devint l'objet de l'èxécration publique, au point
que la reine l'engagea à se rendre (t789) à Valen-
ciennes, où commandait le prince d'Esterhazy. Il
ne put rester long-temps dans cette ville et partit
pour Coblenlz, puis pour Vienne, où il mourut.
Tous les mémoires du temps, et particulièrement
ceux de Bezenval et de Mme Campan, s'accordent
à le peindre comme un intrigant dangereux. L'abbé
Georgel, qui lui devait de la reconnaissance, est le
seul qui parle de lui avec quelques ménagements.
VEKNAGE (Michel-Louis), médecin, né à Paris
en 1697, mort en 1775, fut reçu docteur régent de
la faculté à l'âge de 2t ans, et se vit bientôt recher-
ché de ses confrères, du grand monde et des gens
de lettres. Voltaire l'a célébré en beaux vers dans
un de ses discours philosophiques. Fort jeune en-
core, il fut appelé auprès du roi de Pologne, Sta-
nislas, malade à Chambord, et le sauva. 11 prit
part, en 1752, au traitement de la petite-vérole du
dauphin, fils de Louis XV, et obtint un heureux
succès que le roi récompensa en lui octroyant des
lettres de noblesse. Devenu l'ancien de sa com-
pagnie depuis 1770, il remplissait de plus à cette
époque les fonctions de censeur royal. Il n'a publié,
et encore sans y attacher son nom, que ses Obser-
vations sur la petite-vérolenaturelle et artificielle,
Paris, 1775, in-12 (v. l'Éloge historique de Ver-
nage, par Malouet, en 1776).
VERNAZZA (Joseph), antiquaire et philologue,
né à Albe {Alla Pompeia) en 1745, reçut dès
l'âge de 20 ans le grade de docteur en droit à l'unir,
de Turin, et fut ensuite employé dans divers mi-
nistères. Conciliant ses devoirs avec ses goûts, il
s'occupa de recherches sur les antiquités romaines
et sur celles de son pays, résolu de ne point perdre
son temps et celui de ses lecteurs à ressasser des
découvertes déjà faites. On lui dut la connaissance
des véritables origines de la peinture à l'huile et
de l'art typographique en Piémont. Mais c'est sur-
tout à son latent pour déchiffrer les inscriptions
anciennes, qu'il faut attribuer sa gr. réputation.
Ne possédant qu'une fortune médiocre, il s'était
mis, par ses acquisitions précieuses, dans un état
de gêne qui devint plus pénible par la persécution
momentanée qu'il essuya lors de l'invasion du Pié-
mont par les Français. Il fut néanmoins préposé
sous l'empire à la bibliothèque publique de Turin,
avec la charge d'enseigner l'histoire et les belles-
lettres. Destitué après la restauration, il futrappelé
à l'enseignem. par le ministre Balbe. En 1816, il
fut créé conseiller du roi et du prince de Carignan,
et mourut en 1822. Entre autres ouvr. on a de lui
Dissertation sur les monnaies de Suze; Essai sur
les anciens peintres à l'huile du Piémont; Disser-
tation sur la patrie de Christophe Colomb, etc. Son
Éloge, par le professeur Boucheron fut lu à l'acad.
des sciences de Turin, -25 juin 1822.
VERNE (Léger -Marie -Philippe TRANCHANT,
comte de LA), né en 1769 au château de Borrey,
près de Vesoul, alla puiser, jeune encore, à l'uni-
versité de Goettingue, la connaissance du droit
public et le goût des idées philosophiques qui do-
minaient alors dans les écoles de l'Allemagne. Il
n'en fut pas moins effrayé de la marche de la" révo-
lution, qu'il avait approuvée d'abord, et rejoignit
l'armée des princes à Coblentz. Après avoir fait la
campagne de 1792 il se rendit à Pétcrsbourg où il
fut employé dans les bureaux du prince Alexandre-
Kourakin. Rentré en France en 1800, il était attaché
depuis 7 ans au dépôt général de la guerre comme
traducteur pour la langue allemande, lorsqu'il
mourut en 181b. Ses princip. ouvr. sont Esprit
du système de guerre moderne, trad. de l'allem.,
Paris, 1803, in-8. Voyage d'un observateur de
la nature et de l'homme dans les montagnes du
canton de Fribourg, etc.. ib., 1804, in-8. -L'Art
militaire chez les nations les plus célèbres de l'an-
tiquité et des temps modernes, analysé et cont-
paré, etc., 1805 in-8. Traité de la gr. tactique
prussienne, etc., trad. de l'allem., i808, in-8.
VERNEREY (JEAN), Verneretus, littérateur, né
vers 15Û0 à Passonfontaine, près de Pontarlier, fit
ses études à Dole et à Paris, et alla se perfectionner
ensuite sous les plus célèbres profess. de Bologne,
de Pavie et de Padoue. Il revint en France au plus
tard en 1575, et mourut peu après son retour, avant
l'âge de 40 ans. On a de lui Compendiosa Insti-
tutio in universam dialecticamex Aristotele, Ri-
tio aliisque auctoribus colleclam, Pavie, 1565,
in-ft; Lyon, 1575, in-8, etc.
VERNES (Jacob), pasteur de Genève, né dans
cette ville en 1728, fut lié d'abord avec Rousseau,
et se rangea néanmoins parmi ses adversaires lors
de la condamnat. de l'Emile. Cette humeur suscep-
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ne l'empêcha pas de rester lié intimement avec
Voltaire, et cette liaison ne l'empêcha pas non
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