- Table des matières
- DU MÊME AUTEUR
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- Présentation
courbait, se tournait vers les quatre points cardinaux avec une vivacité et des
oscillations d'automate. Alors que chez nous, dans nos plus grandes villes,
comparée à celle d'avant-guerre, la circulation était encore extrêmement
réduite, je contemplais avec stupéfaction ces chenilles métalliques, doubles ou
triples, qui déroulaient leurs anneaux disciplinés. Un détail (un détail?)
pourtant m'intriguait : les voitures que j'avais vues défiler jusque-là dataient
toutes de bien avant le conflit. Et même parmi elles, imperturbables et
goguenardes, de très vénérables antiquités, hautes sur pattes et mal dégagées du
fiacre ou de la berline, mais qui tenaient leur rang et défilaient au pas des
autres.
Je traversai la place au milieu d'une cohue de gens dont l'allure, les gestes, le
ton de voix, les rires ne coïncidaient en rien avec ceux auxquels je m'étais
attendu. Des lambeaux de phrases me parvenaient, — incolores, obscurs.
Mais soudain quelques mots m'accrochèrent, qui faisaient allusion à un épisode
du grand conflit : « Si le maréchal von Günther peut avoir à sa disposition les
divisions blindées qui se trouvent sur son flanc... » J'entendis distinctement
cette proposition; la suite s'était perdue aussitôt. On avait unanimement
déploré que les états-majors eussent laissé échapper une occasion qui aurait pu
conduire à un renversement de la situation. Mais au sein des armées
confédérées le vieux nationalisme avait une dernière fois haussé sa crête :
jamais, au grand jamais, des divisions blindées françaises ne passeraient sous les
ordres d'un soldat prussien. Le lendemain de cette fière affirmation d'orgueil
gaulois, le front était pulvérisé...
Rien d'étonnant à ce que cet épisode capital fît encore monter la température
des stratèges de province. Mais ce qui était surprenant, c'était que la personne
qui parlait se fût exprimée sur ce mode optatif, comme s'il s'agissait d'une
éventualité encore suspendue... J'avais obliqué dans la direction d'où m'avait
paru venir ce membre de phrase. Mais la foule sur le trottoir était si compacte,
les groupes qui se dirigeaient vers le pont s'enchevêtraient tellement à ceux qui
s'en éloignaient que je dus renoncer à l'espoir d'y repérer l'homme qui tenait
ces propos guerriers.
Des files de voitures traversaient la rivière dans les deux sens avec la même
impétuosité constamment soutenue. Mais, par contraste, les masses de piétons,
la démarche paresseuse, ressemblaient plutôt aux foules des jours de foire ou
des soirs de vacances en plein cœur de l'été. Beaucoup d'hommes portaient des
chemises à fleurs ou à motifs pseudo-incas, dont les pans flottaient par-dessus
les pantalons de toile, de calicot ou de Tergal. Des escouades compactes à
casquettes et lunettes noires, vestes sous l'aisselle, caméras sur le ventre.
Jamais, — de ma mémoire, — il n'y avait eu telle affluence de touristes
germano-scandinaves dans cette ville où quelques tours du XIVe siècle,
l'habituel camp de César, identique aux centaines de camps de César qui ont
fleuri toute l'Europe pendant trois ou quatre siècles, — et, çà et là, il est vrai,
des débris de chapelles romanes dispersés ou naufragés dans la terre, — ni le
site lui-même, encore qu'il ne manquât pas d'un certain charme, — car la ville
s'étalait dans une cuvette profonde sur les bords de laquelle les collines nées des
grands soulèvements géologiques du Sud expiraient une puissance bourrue,
mais à bout de souffle, — ne justifiaient cette ruée nordique tout à coup. Cette
modération faite du subtil ensommeillement qui descendait de la couronne des
forêts, n'appartenait justement pas au genre de séduction capable d'aguicher
ces voyageurs à la tête fracassée de paysages tonitruants, d'appels à de
formidables partouzes dans les recoins de ces semaines démarrées... Ces
touristes de toutes nationalités, — j'avais eu quelques instants devant moi un
troupeau de mollets écossais, et, plus loin, tressautait coquinement une plume
de chapeau tyrolien, — ne semblaient pas se diriger vers un but précis, mais
simplement prendre plaisir à se promener Un certain nombre, appuyés au
garde-fou, d'autres par-dessus leurs épaules, regardaient la rivière et se
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oscillations d'automate. Alors que chez nous, dans nos plus grandes villes,
comparée à celle d'avant-guerre, la circulation était encore extrêmement
réduite, je contemplais avec stupéfaction ces chenilles métalliques, doubles ou
triples, qui déroulaient leurs anneaux disciplinés. Un détail (un détail?)
pourtant m'intriguait : les voitures que j'avais vues défiler jusque-là dataient
toutes de bien avant le conflit. Et même parmi elles, imperturbables et
goguenardes, de très vénérables antiquités, hautes sur pattes et mal dégagées du
fiacre ou de la berline, mais qui tenaient leur rang et défilaient au pas des
autres.
Je traversai la place au milieu d'une cohue de gens dont l'allure, les gestes, le
ton de voix, les rires ne coïncidaient en rien avec ceux auxquels je m'étais
attendu. Des lambeaux de phrases me parvenaient, — incolores, obscurs.
Mais soudain quelques mots m'accrochèrent, qui faisaient allusion à un épisode
du grand conflit : « Si le maréchal von Günther peut avoir à sa disposition les
divisions blindées qui se trouvent sur son flanc... » J'entendis distinctement
cette proposition; la suite s'était perdue aussitôt. On avait unanimement
déploré que les états-majors eussent laissé échapper une occasion qui aurait pu
conduire à un renversement de la situation. Mais au sein des armées
confédérées le vieux nationalisme avait une dernière fois haussé sa crête :
jamais, au grand jamais, des divisions blindées françaises ne passeraient sous les
ordres d'un soldat prussien. Le lendemain de cette fière affirmation d'orgueil
gaulois, le front était pulvérisé...
Rien d'étonnant à ce que cet épisode capital fît encore monter la température
des stratèges de province. Mais ce qui était surprenant, c'était que la personne
qui parlait se fût exprimée sur ce mode optatif, comme s'il s'agissait d'une
éventualité encore suspendue... J'avais obliqué dans la direction d'où m'avait
paru venir ce membre de phrase. Mais la foule sur le trottoir était si compacte,
les groupes qui se dirigeaient vers le pont s'enchevêtraient tellement à ceux qui
s'en éloignaient que je dus renoncer à l'espoir d'y repérer l'homme qui tenait
ces propos guerriers.
Des files de voitures traversaient la rivière dans les deux sens avec la même
impétuosité constamment soutenue. Mais, par contraste, les masses de piétons,
la démarche paresseuse, ressemblaient plutôt aux foules des jours de foire ou
des soirs de vacances en plein cœur de l'été. Beaucoup d'hommes portaient des
chemises à fleurs ou à motifs pseudo-incas, dont les pans flottaient par-dessus
les pantalons de toile, de calicot ou de Tergal. Des escouades compactes à
casquettes et lunettes noires, vestes sous l'aisselle, caméras sur le ventre.
Jamais, — de ma mémoire, — il n'y avait eu telle affluence de touristes
germano-scandinaves dans cette ville où quelques tours du XIVe siècle,
l'habituel camp de César, identique aux centaines de camps de César qui ont
fleuri toute l'Europe pendant trois ou quatre siècles, — et, çà et là, il est vrai,
des débris de chapelles romanes dispersés ou naufragés dans la terre, — ni le
site lui-même, encore qu'il ne manquât pas d'un certain charme, — car la ville
s'étalait dans une cuvette profonde sur les bords de laquelle les collines nées des
grands soulèvements géologiques du Sud expiraient une puissance bourrue,
mais à bout de souffle, — ne justifiaient cette ruée nordique tout à coup. Cette
modération faite du subtil ensommeillement qui descendait de la couronne des
forêts, n'appartenait justement pas au genre de séduction capable d'aguicher
ces voyageurs à la tête fracassée de paysages tonitruants, d'appels à de
formidables partouzes dans les recoins de ces semaines démarrées... Ces
touristes de toutes nationalités, — j'avais eu quelques instants devant moi un
troupeau de mollets écossais, et, plus loin, tressautait coquinement une plume
de chapeau tyrolien, — ne semblaient pas se diriger vers un but précis, mais
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