Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1933-04-15
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 avril 1933 15 avril 1933
Description : 1933/04/15 (Numéro 105). 1933/04/15 (Numéro 105).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
FltiAMO. SAMEDI 15 AVRIL 1933
avec la sagesse pour que la maturité
donne tous ses fruits. C'est le second
tournant de la vie, celui où tout homme
peut se dire à lui-même le mot de Me-
redith « Ferme ton Byron, ouvre ton
Gcethe. »
Chez les hommes dont nous parlons,
ce second tournant a d'autant plus
d'importance que le premier, qui a plus
ou moins coïncidé avec la crise de la
guerre, a eu quelque chose d'anormal.
Le premier tournant, dans une vie sans
crise exceptionnelle, c'est celui où se
fait le premier accomplissement de
l'homme, sa première rentrée du rêve,
de l'idée, du désir, dans la réalité ac-
tive. L'adolescence et les environs de
la vingtième année ont été l'âge de tou-
tes les ambitions, de tous les projets,
l'âge où le cœur et l'esprit possèdent
l'univers, où toute vie objective est dé-
vorée et transfigurée par chaque sujet,
où la jeunesse fait du jeune homme
moins un homme à venir qu'un demi-
dieu. Et cependant l'homme est à la
veille de se réaliser. A la veille de se
faire lui-même par ses premiers actes,
et par les premières épreuves. Il lui va
falloir commencer à se soumettre, ce
qui, dans la grande œuvre qu'est une
vie humaine, est le complément des
ambitions et des désirs. Ambition, sou-
mission. Ambition jamais vaincue, dé-
sir de création jamais tari. Mais en
même temps soumission à la nature, à
l'événement, enrichissement qui résulte
de cette acceptation. La vie procède au
rythme alterné de ce mouvement et de
cette résistance féconde.
Or, à l'âge même où un tel rythme
s'impose à l'homme, l'un de ses deux
éléments a cruellement manqué aux
écrivains dont nous parlons. Pour ceux
qui eurent vingt ans un peu avant 1914,
la guerre et la crise morale qui a suivi
ont marqué une affreuse déception du
côté de l'objet où l'effort humain trouve
une résistance, mais aussi un appui. La
soumission que nous venons de dire est
faite pour une bonne part d'une com-,
préhension respectueuse du reste de
l'humanité, d'une confiance en elle et
en ses œuvres. L'individualiste naturel
et effréné qu'est le jeune homme se
^modère, se nuance, et finalement s'épa-
nouit en entrant peu à peu dans l'édi-
fice humain, en y trouvant sa place, en
prenant contact avec les autres moel-
lons de la construction. La flamme
intérieure qui anime chaque homme
continue de brûler, mais elle s'enrichit
de reflets qui lui viennent de l'extérieur.
S'il faut encore parler par formules, on
commence sa vie avec Platon, on la
continue avec Aristote. Du moins en
est-il généralement ainsi.
Il n'en fut pas ainsi pour une géné-
ration qui; du côté des constructions
humaines, a pu croire qu'elle assistait
à un effondrement général. La société
en ruines, bien plus, une véritable fail-
lite de l'humanité rejetait chaque indi-
vidu vers soi-même, le détournait du
monde avec horreur, pour l'incliner à
trouver en soi son propre univers.
L'évolution que nous avons dite, entre
le jeune homme et l'homme fait, se
heurtait à tout ce qui pouvait l'empê-
cher de s'accomplir. Nous avons dit un
jour de M. François Mauriac qu'il re-
présentait « l'adolescence prolongée ».
On pourrait le dire de bien d'autres,
en ce sens que la crise morale qui a
^saivi -la guerre a~ prolongé, chez bien
des hommes d'âge mûr, le règne du
subjectif, auquel obéissent les ado-
lescents. Soit que ce règne s'exerçât
par une prédilection pour les demi-té-
nèbres du subconscient, soit qu'il se
manifestât par un attachement aux
systèmes comme l'orgueil des jeunes
gens sait en inventer. S'il n'y avait pas
eu, de 1920 à 1930, tant d'adolescences
prolongées, ni Dostoïevsky ni Freud,
pour ne citer que deux tendances, n'au-
raient eu autant de succès. Et, pour ne
prendre que trois exemples dans la gé-
nération des écrivains dont nous par-
lons, l'œuvre de M. François Mauriac
ne serait pas ce qu'elle est*; M. Georges
Duhamel n'aurait pas passé dix ans à
explorer les inquiétudes de Salavin
enfin M. Jules Romains n'aurait peut-
être pas persévéré dans une idéologie
systématique qui obère fâcheusement
la plus grande partie de son oeuvre
jusqu'à présent.
1" y
̃5.V
Si je viens de prendre ces trois exem-
ples, c'est que précisément des livres
récents de ces trois écrivains me don-
nent à penser que plusieurs des hom-
mes de cet âge sont actuellement au
tournant que je m'attache à considé-
CARNET DU LECTEUR
La Mort du Christ
« (Librairie Pion)
Chrestos
(Albin Michel)
M. Aymé Guerrin a détaché de son beau
livre Jésus tel qu'on le vit, pour les offrir
à un plus large public sous le titre La Mort
du Christ, les chapitres qui relatent les
saintes journées, de,la Cène au Calvaire.
Trop de lettrés ignorent encore l'origina-
lité et la séduction de cette œuvre M.
Guerrin s'est confié à la vérité historique;
il est allé non seulement aux sources chré-
tiennes, mais aux documents hébraïques
il est armé de science et de foi ainsi la
divinité de Jésus jette-t-elle dans cette re-
constitution objective des lueurs émou-
vantes.
Tout le long de ces jours de la Passion
chemine le malentendu qui sépara le Christ
du peuple juif, Celui-ci attendait du Mes-
sie, du Sauveur, la domination matérielle
il le rêvait comme un chef nationaliste et
impérialiste qui ferait régner Israël sur les
autres peuples. Or, à ce royaume terrestre
passionnément désiré, Jésus opposait le
royaume de Dieu sur les âmes, à ce mes-
sianisme dominateur et avide, la pitié et
l'amour. Le pouvoir de multiplier les pains
et de ressusciter Lazare crée l'enthousias-
me de la foule qui, devant un Jésus faible
sous les crachats et ensanglanté par le
fouet des soldats, se sent comme trompée
et passe à la cruauté. Elle attendait du Sau-
veur des preuves de puissance matérielle.
Et les apôtres étaient loin d'échapper à ce
malentendu « Quelle sera notre récom-
pense "? » interrogeait Pierre.
De même M, Aymé Guerrin a rendu infi-
niment sensible, au cours de son récit, la
rer celui que j'ai appelé tout à l'heure
le second, celui de la cinquantaine. Le
premier a été manqué et les a laissés
la moitié de leur vie dans une inquié-
tude qui a enfiévré leur œuvre. Un cer-*
tain apaisement viendrait enfin, une
certaine sérénité, et beaucoup de cette
sagesse issue d'une humeur accueil-
lante à la vie.
Tout le monde a remarqué, à cet
égard, le brusque changement qui s'est
opéré entre Le Nœud de Vipères et Le
Mystère Frontenac. Changement tel
qu'on peut se demander s'il est définitif,
si M. François Mauriac ne reviendra pas
à ses premières amours, je veux dire
à ses premières aversions, si magistra-
lement dissociatrices.
M. Georges Duhamel nous laisse
moins d'incertitude il a bel et bien
tué Salavin, et qui plus est, il a créé
Laurent Pasquier. Salavin était l'indi-
vidualiste modèle il ne pouvait vivre
qu'errant, en rupture avec tous les
amours et toutes les amitiés que son
cœur avait approchés. Laurent Pas-
quier, dès le premier volume de son
histoire, s'installe dans une humanité
cordiale dont il est solidaire, comme un
oiseau mêle la contexture de son nid
aux branches oit il l'a accroché. Salavin
vivait dans un monde qu'il avait créé
au sein de son propre cœur. Laurent
Pasquier nourrit sa sensibilité de tous
les apports externes qu'elle peut rece-
voir.
Qui ne voit enfin que M. Jules Ro-
mains, dans les morceaux qui sont ac-
tuellement publiés de ses Hommes de
bonne volonté, cède lui aussi aux puis-
sances de l'humanisme, au sens le plus
large d'un mot qui veut dire enrichis-
sement de l'homme par l'homme ? Il n'y
cède pas toujours. Il garde encore, ô
combien un esprit de système qui
gâte une grande part de l'oeuvre. Ce-
pendant maintes pages soulevées par le
souffle de la vie ont été- écrites par un
amateur d'humanité qui, oublieux pour
un moment de toute invention de l'es-
prit, entre enfin naturellement dans les
rapports humains.
̃••̃ f! t, V
j~
si je crois discerner ce tournant, je
me garde de juger encore les œuvres
sur lesquelles il nous fera déboucher.
Ces œuvres aujourd'hui commencent à
peine. D'ailleurs, les hommes qui vont
les écrire sont les mêmes qui ont écrit
naguère d'autres livres qui manque-
raient bien s'ils n'existaient pas. Je re-
gretterais pour ma part que M. Duha-
mel n'eût jamais écrit le Journal de
Salavin ni Confession de Minuit. Je ne
regretterais pas beaucoup de livres de
M. Jules Romains, mais je serais fâché
que Chromedeijre-le-Vicil nous man-
quât. Et je ne suis pas sûr qu'aucune
des œuvres que cette génération pro-
duira dans son âge mûr vaille en origi-
nalité celles qu'une inquiétude prolon-
gée après la quarantaine lui a inspirées.
J'en doute même, en ce qui concerne
M. François Mauriac, que je vois mal
nous donner, dans le genre de la séré-
nité plus ou moins olympienne, un livre
t!e la puissance du Nœud de Vipères.
Il n'importe. Pour le moment cette
évolution a l'agrément de la nouveauté.
Chez maints écrivains, elle donne à
l'œuvre de la cinquantaine le charme
d'une floraison de roses d'automne.
D'autant plus que cette rentrée de
l'homme dans l'humanisme s'est faite
presque partout de la même façon on
a renoué avec des souvenirs d'enfance.
On est revenu aux traditions et aux ca-
dres de la vie humaine par la grâce de
la mémoire. La génération précédente,
celle qui a eu la paternité des jeunes
gens de la guerre, a été séparée de
celle-ci par un fossé qui semblait in-
franchissable. Et voici maintenant que
l'an aime à évoquer, avec un atten-
drissement nuancé d'une indulgente
ironie, cette époque d'il y a trente ans,
que nous avons crue si loin de nous. Il
a fallu le génie malheureux de M. Paul
Morand, obstiné à produire des livres
périmés aussitôt qu'ils ont paru, pour
tenter, il y a moins de deux ans, d'écra-
ser « 1900 sous le ridicule. Pauvre
cher 1900, comme on l'aime aujour-
d'hui, et aussi 1902 et 1905 On le
juge, certes, à sa valeur ce fut, en art
et en littérature, une très basse époque.
Mais quoi, nous en sommes sortis. Et
je ne suis pas sûr que l'amour que lui
vouent maintenant les hommes qui,
sous quelque fiction romanesque, l'évo-
quent dans leurs souvenirs de jeunesse,
que cet amour, dis-je, ne soit pas fait
un peu de l'orgueil de lui être supérieur.
Un sentiment naturel peut bien com-
porter de tels mélanges. Et l'homme est
brutale contradiction qu'apportait le Christ
à l'état de la société religieuse juive affais-
sée sous les rites et sous un pesant maté-
rialisme la dernière visite de Jésus au
Temple est l'occasion d'une peinture de ce
petit monde pittoresque. Ne faut-il pas si-
gnaler une belle analyse psychologique de
la trahison de Judas et de l'attitude de
Pilate ? 2
Enfin, autre trait de l'ouvrage M. Guer-
rin, qui a passé deux années en Palestine,
a eu le souci d'apporter à son récit une
précision topographique et horaire extrê-
me sur un plan de Jérusalem de l'époque
est indiqué le trajet suivi par le Christ peu-
dant sa dernière journée.
Jésus ne fait que passer dans le Chrestos
(en grec le Bon, le Juste) de M. Henri
Dupuy-Mazuel, mais nous y voyons, l'aeu-
vre sur des éléments des sociétés juive et
romaine, les premiers ferments du chris-
tianisme. Un roman d'histoire où, selon la
définition même, l'Histoire est asservie à
l'évocation.
Chrestos est d'abord un roman d'aven-
tures complexe, mais ingénieux et bien
charpenté un rapt d'enfant et un amour.
Mcmmius, légac des légions de Syrie, oc-
cupe un certain soir, avec sa garde, l'au-
berge de Bethléem, et refuse l'hospitalité
à une pauvre femme de Nazareth qui de-
vra se contenter de l'étr-ble. Dureté des
mœurs le même Memmius, pour un léger
outrage, crève l'oeil d'un vieux juif qui
trouvera sa vengeance dans l'enlèvement
de Lucterius, l'arrière-petit-fils et seul des-
cendant du légat. Lucterius grandit dans
l'esclavage avec sa petite camarade Co-
rinna, qu'il aime avec impatience tous
deux, loués pour le service des festins,
~~c~s FRANÇAISES
Il ~z~w~~ z~;EVV
On a souvent médit de la chronolo-
gie on l'a maudite même, principale-
ment les poètes, de qui les imaginations
les plus merveilleuses s'accordent mal
avec la rigueur des dates. Le souvenir
est un tel magicien lorsqu'il se mêle de
transformer le passé sous le prétexte
fallacieux de le faire revivre Les da-
tes, cependant, sont-elles à ce point nos
ennemies ? Leurs chiffres demeurent
les sûrs gardiens d'une vérité que
l'amour-propre, parfois, nous empêche
de regarder en face. Les historiens de
la littérature le savent bien leur joie
est grande, lorsque la découverte d'un
document inattendu leur permet de
soumettre quelque récit fameux à l'im-
pitoyable discipline du calendrier. Joie
désintéressée, d'ailleurs car, par une
sorts de miracle, la vérité toute pure et
toute chronologique n'apparaît pas
moins belle que la vérité discrètement,
et peut-être inconsciemment arrangée
par les plus grandes mémoires.
w
LA VERITE SUR LES CHARMETTES
C'est l'un de ces plaisirs, chers aux
érudits, que M. André Monglond vient
de goûter en maniant, en déchiffrant,
en scrutant le « Journal des Charmet-
tes » « un beau cahier dans sa che-
mise de vieux parchemin, fe.rmé par
un rabat » maintenu lui-même par « un
lacet de cuir » qu'un de ses amis
a retrouvé « dans une vieille de-
meure, haut perchée entre Savoie et
Dauphiné » il rend compte à la fois
de son plaisir et de son travail dans
une bien curieuse étude de la Revue
des Deux Mondes qui « jette une lu-
mière crue sur le sixième livre des
Confessions, sur ces pages mêmes qui
depuis un siècle et demi fascinent les
pèlerins des Charmettes ». Voilà plu?
sieurs années déjà qu'une querelle
s'était émue autour de « ces pages »,;
l'acte de location du domaine des
Charmettes passé par Mme de Wa-
rens est du 6 juillet 1738 l'année
précédente seulement, le 15 septem-
bre, la « maman » de Rousseau
avait loué une métairie, réduite au-
jourd'hui à une grange, située en
face des Charmettes, de l'autre côté
de la route que devient dès lors
l'ardent récit des heures enivrées que
Jean-Jacques aurait passées aux Char-
mettes en 1736 et 1737 ?. Ce récit ne
serait-il point une fiction ? Non point
entièrement, répond M. André Mon-
glond, mais un mélange de vérité et de
fiction. Le document qu'il a étudié s'in-
titule « Journal pour les affaires
des Charmettes, commencé le lw oc-
tobre 1737. A Mme la baronne de Wa-
rens-Latour » vingt-huit pages seule-
ment, sur 178 que contient le cahier,
sont manuscrites « elles témoignent,
dit M. Monglond, d'un aimable ca-
price » les années s'y entremêlent, de
1737 à 1753 avec une longue inter-
ruption qui va de 1739 à 1748 mais
« les comptes de 1737 à 1739 sont tous
d'une autre écriture que celle de Mme
de Warens » et, « selon toute vraisem-
blance », de la main de M. de Courtil-
les, autrement dit de l'étrange person-
nage nommé Wintzenried qui, en 1737,
a décidément supplanté Jean-Jacques
dans les faveurs de Mme de Warens.
A cette date, « voilà environ quatre
ans », affirme M. de Monglond, qu'elle
« est la maîtresse », la tendre « ma-
man » de celui qu'elle appelait « pe-
tit » c'est, aux portes de Chambéry,
dans le faubourg de Montmélian, une
guinguette qui abrita leurs premières
amours le vallon des Charmettes dé-
bouche tout près. Ils y firent des pro-
menades idylliques. Quoi d'étonnant
que Mme de Warens y ait cherché une
ferme lorsqu'à l'été de 1737 elle rêva
de faire de l'agriculture ? L'arrivée
chez elle de Wintzenried, garçon pra-
animé, dans ce mouvement, par un sen-
timent naturel. Il rentre dans sa filia-
tion. C'est un peu un retour de l'enfant
prodigue, un enfant qui a beaucoup
souffert, qui revient quand il n'est déjà
plus jeune, et à qui la dure école des
angoisses intérieures a donné une sen-
sibilité capable de s'enrichir aux con-
tacts les plus délicats avec l'éternelle
humanité.
André Rousseaux.
nous ouvrent les maisons romaines et jui-
ves Corinna assiste aux noces de Cana et
est définitivement conquise par le Christ.
Un jour, en la cherchant, Lucterius ren-
contrera le cortège qui mpnte au Calvaire
(les romanciers d'imagination sont des
dieux complaisants pour leurs héros).
Bref, une aventure qui tour à tour nous ar-
rête devant de vieux Romanis fondateurs
de la grandeur impériale, devant leurs fils,
sceptiques et frivoles, qu'a pénétrés l'hellé-
nisme décadent, devant la foule juive re-
muée par l'enseignement et les miracles du
Christ. M, Dupuy-Mazuel offre, une fois de
plus, belle matière aux cinéastes.
La grande-duchesse Stéphanie
et Gaspard Hauser
(A, Lahnre, éditeur)
II y aura cent ans, le 17 décembre pro-
chain, que Gaspard Hauser mourut du
coup de poignard d'un inconnu, dans le
jardin public d'Ansbach. En deux volumes,
dont le premier, paru voici deux ans, est
intitulé A la conquête du trône de Bade,
M. Edmond Bapst, l'éminent diplomate,
dissipe le mystère qui entoura cet enfant
sans état eivil et qui suscita d'abord une
curiosité passionnée, puis de si longs dé-
bats. Et, en effet, ce destin dépasse en tra*-
gique tout ce que l'imagination des hom-
mes a pu concevoir.
M. Bapst ne fait place à aucun doute
Gaspard Hauser était bien le fils du grand-
duc de Bade Charles et de Stéphanie de
Beauharnais, la grande-duchesse, qui na-
quit le 29 septembre 1812 au palais de
CarJsruhe. La comtesse de Hochberg, pour
faire pression sur Charles en faveur des
deux fils qu'elle avait eus d'un mariage
morganatique avec Charles-Frédéric, le
grand-duc précédent, substitua au nouveau-
né l'enfant d'un ouvrier. Le lendemain mê-
me, ce dernier mourut, et force fut bien
à la comtesse de Hochberg de séquestrer
l'entant princier dont elle ne pouvait plus
tique, découplé, hàhleur et beau par-
leur, lui fait croire alors qu'elle a sous
la main l'idéal des administrateurs et
des intendants. Elle loue la ferme
Revil, et le « journal » permet de voir
avec quelle activité elle l'exploite pen-
dant plus d'un an. Rousseau, tout cet
automne de 1737, est à Montpellier
pour se soigner il n'en revient qu'en
mars 1738. L'été suivant, après que
Mme de Warens a loué enfin le do-
maine des Charmettes, il y est appelé
auprès d'elle et de Wintzenried. Com-
me il l'a dit, c'est bien dans ce domaine
qu'il a connu quelques-unes des heures
les plus douces de sa vie mais l'idylle
qu'il y vécut en cet été de 1738 eut un
tout autre caractère que celui qu'on lui
attribua communément il y mena,
près de Mme de Warens et, hélas de
Wintzenried. une vie de travail intel-
lectuel et de mysticisme religieux
Les pages oit il évoque ce pur et fragile
bonheur gardent la fraîcheur des souve-
nirs adolescents. C'est comme une puberté
spirituelle retardée, par quoi le cœur lui-
même se rajeunit. La joie dont il déborde
se répand sur toute chose. La prière sourd
de cette âme enivrée, et Jean-Jacques est
pénétré pour Maman d'un amour qui ja-
mais ne fut plus vif ni aussi pur. Mysté-
rieuses fiançailles avec les Muses voilà
l'idylle véritable des Charmettes, celle que
ne soupçonnent guère les voyages de no-
ces bourgeois, les pèlerins en arrêt de-
vant une courtepointe à laquelle les vers
donnent sans relâche un faux air d'au-
thenticité. Ainsi va-t-il de ravissement en
extase. Lui qui eut la chance de n'être
pas blasé par le collège, il découvre tard,
mais avec d'autant plus d'appétit, le
champ illimité de la connaissance. « Je
travaillais comme un paysan », afflrmera-
t-il dans les Confessions, mais avec cette
réserve immédiate « dans ce qui n'excé-
dait pas mes forces». A le lire, on s'aper-
çoit vite que cette activité est toute virgi-
lienne.
L'activité de son rival, au contraire,
est toute pratique, exubérante, envahis-
sante et presque tyrannique. « Mué en
monsieur de Courtilles », Wintzenried
« tranche du gentilhomme campa-
gnard ,). Jean-Jacques tente en vain de
vivre en bonne intelligence avec « le
frère » et d'établir son bonheur dans
le cadre équivoque du ménage à trois
rêve impossible qui devait le hanter de
nouveau, dix-neuf ans plus tard, au-
près de Sophie d'Houdetot, sur le co-
teau de Montmorency Quand finit
l'été de 1738, il était décidément battu
par M. de Courtilles. 'Il demeura seul
aux Charmettes, tout l'hiver suivant,
comme un meuble inutile quand Mme
de Warens y revint en 1739, il y fut seu-
lement toleré après un second hiver
de solitude, il en partit en 1740, pour
l'aventure et pour Paris. Telle est la
discipline chronologique imposée par
M. André Monglond à la plus fameuse
peut-être des idylles qui aient enfiévré
les âmes romantiques à celle que
tant d'autres s'efforcèrent de tenir
pour modèle. Une phrase de Rousseau,
cependant, permettrait encore à ses ad-
mirateurs intransigeants de prendre
sa défense sur une date. Il a écrit, au
sujet de l'installation aux Charmettes
« Après avoir essayé deux ou trois de
ces maisons, nous choisîmes enfin la
plus jolie. » Mme de Warens n'aurait-
elle pas obtenu, dès 1736 et 1737, de
passer quelques semaines de vacances,
à titre « d'essai », dans le domaine des
Charmettes ? Deux « rousseauistes »
avaient soutenu cette thèse, voilà quel-
que cinq ans, dans la Revue d'Histoire
ittéraire et l'on pourrait ainsi con-
ciiier le texte des Confessions avec
la lettre des pièces d'archives tant il
en coûte de suspecter les pages les plus
charmantes d'un grand écrivain
w':
UN MANUSCRIT DE MUSSET
Dans les œuvres de Musset, la part
de la vérité l'emporte sur celle de la
fiction et jusqu'en ses comédies. L'une
des plus menues, mais des plus fines,
est ce proverbe en un acte faut
qu'une porte soit ouverte ou fermée
dans lequel la sensibilité romanti-
que semble s'être épurée au double fil-
tre de Marivaux et de Racine l'aven-
'ture de la marquise et du comte qu'il
met en scène, Musset l'a vécue, au té- ,j
moignage de son frère, qu'on ne sau-
faire un instrument de chantage. Un long
calvaire dont le futur Gaspard Hauser sor-
tit amoindri.
Vingt ans plus tard, le fils aîné de la
comtesse, Léopold, était sur le trône de
Bade. Mais déjà une sourde rumeur dési-
gnait en Gaspard le fils de Stéphanie, et la
grande-duchesse Sophie, alarmée pour une
couronne que les idées libérales contri-
buaient à mettre en danger, fut l'instiga-
trice de l'assassinat. Le plus saisissant cha-
pitre est celui pù M. Bapst montre le re-
mords qui agita tout le reste du siècle la
maison de Bade Léopold brisa, à la suite
du crime, toutes relations particulières
avec la grande-duchesse son fils, Louis,
eut pour sa mère une telle horreur qu'il
ne pouvait se contraindre en publie et
que l'obsession le mena à la démence, La
couronne étant, de ce fait, passée à son
frère Frédéric, qui mourut en 1907, celui-
ci était pris de tremblements nerveux au
seul nom de Gaspard Hauser. Et cela ex-
plique pourquoi les documents manquent
sur ce tragique destip pour guérir Fré-
déric de son affreux malaise, sa femme,
Louise de Prusse, s'efforça toute sa vie
d'obtenir soit la destruction de toutes les
pièces diplomatiques où les agents accré-
dités avaient fait écho aux rumeurs (ga-
lamment, sur le désir de la visiteuse de
l'Expositon de 1867, Napoléon III fit épu-
rer les archives du Quai d'Orsay), soit le
serment que les documents ne seraient pas
livrés à la publicité, M. Bapst sait que des
documents probants se trouvent aujour-
d'hui en Suisse et à Munich, mais leurs pos-
sesseurs s'estiment liés par une promesse
solennelle.
MaUAimée
(Editions Tallandier)
M. Lorenzi de Bradi est un romancier
poète. Tandis que d'autres se plient A la
médiocrité du destin et enchaînent de pe-
tites et minutieuses vérités pour une pein- j
yait guère révoquer en doute. N'eut-il
qu'à 'transcrire, en 1845, le dialogue
qui, un soir d'automne, au coin d'une
cheminée, opposa son cœur incertain
au cœur moins indécis peut-être d'une
authentique marquise ? On pourrait le
croire, à constater, sur son manuscrit,
l'aisance alerte avec laquelle il a rédigé
son acte. Ce manuscrit dormait à la
Bibliothèque Nationale dans la collec-
tion Bixio M, E. Carcassonne rend
compte dans la Revue d'Histoire Litté-
raire de l'étude attentive qu'il vient
d'en faire et rien n'est plus amusant
mais oui que de se pencher avec
lui sur l'épaule du poète en train de
travailler, Musset (comme Lamartine)
a mis lui-même à la mode la légende
de sa propre paresse doit-on l'en
croire ? M. Carcassonne ne le pense
pas. Le manuscrit de Il faut qu'une
parte. est couvert de « ratures et sur-
charges formant en certains endroits
un enchevêtrement d'arabesques assez
malaisé à débrouiller » Musset savait
donc hésiter et se corriger, comme font
les plus grands. Mais, sous le tissu des
corrections, l'œuvre apparaît venue
d'un seul jet Musset avait donc la
conception spontanée et facile
Nulle hésitation n'affecte les grandes
lignes de l'ouvrage Musset n'a changé
ni le dénouement, ni les caractères, ni
l'allure générale de l'entretien. Quand on
restituerait sur tous les points la version
primitive, rien ne manquerait d'essentiel
ce serait la même action, produite par les
mêmes ressorts, le même jeu vingt fois
rompu et renoué, le même art de conduire
le dialogue, égrené en répliques volti-
geantcs ou vigoureusement ramené au su-
jet. On pourrait admirer déjà la bonne
grâce désinvolte de ces propos, où se
trahit la secrète blessure des cœurs.
Les corrections, cependant, sont loin
d'être inutiles. M, Carcassonne remar-
que que si Musset « brûle les premiè-
res étapes de la création poétique, il
s'attarde longuement à la dernière il
conçoit en un instant, il écrit vite, mais
il se corrige avec soin ». Rajustements
d'expressions, retouches de couleur,
mise au point de l'harmonie et du style,
nuances de psychologie sentimentale,
l'écrivain ne néglige rien pour donner
à son œuvre plus de vie et de vérité
il sait la valeur que prend, dans un
dialogue, l'indication d'une pause ou
d'un deini-silence il est conseillé, en
1845, par un goût exquis, oit les in-
iluencos romantiques cèdent de plus en
plus à des traditions classiques il
n'ignore, en outre, aucun des problè-
mes d'art et de métier.
W
D'UN INFINITIF
ces petits problèmes, où les vrais
écrivains ne cesseront jamais d'aperce-
voir de grandes questions, M. Valery
Larbaud consacre, dans la Revue de
Paris, une série de remarques ingé-
nieuses. Sa sollicitude s'étend jusqu'à
certains tours de langage, jusqu'à
l'infinitif de narration, par exemple,
pour lequel il semble éprouver quelque
secret amour. Il constate fort justement
que « les bons auteurs de la période
1880-1900 « l'avaient à peu près dé-
crété d'ostracisme.
Mais de 1919 à 1922, l'infinitif de
narration a reparu, « sous les plumes
de débutants », dans quelques « livres
à succès » non point toutefois avec
l'allure dégagée qui est comme sa rai-
son d'être
Nous avons pu le rencontrer embourbé
dans des périodes comme « Et elle de
se demander en regardant son amie avec
inquiétude si. », ou comme « Et nous
de rechercher et par tous les moyens de
tâcher d'obtenir. », ou bien encore em-
ployé comme l'infinitif à tout faire qui
est la caractéristique supposée des « par-
lers nègres », dans « Si vous croyez
que je vais me laisser persuader de. de
dire le colonel en prenant son air le
plus. etc. »
M, Valery Larbaud demande si cet
apparent et maladroit renouveau de
faveur serait « le signe avant-coureur
d'un nouveau et peut-être irréparable
discrédit ». Il n'en doute point, au fond.
L'infinitif de narration est un tour vif
et léger il ne faut ni en abuser, ni en
mal user il refuse de traîner après soi
la lourdeur d'une proposition subor-
donnée, comme dans les phrases mons-
trueuses que M. Valery Larbaud cite
avec un sourire il refuse également
de se montrer trop souvent sur la
scène, c'est-à-dire sur la page ou
lecteurs de bâiller et critiques de hon-
nir.
ture des êtres, notre excellent confrère et
ami est tout plein de magnificence latine
et ne veut pas connaître d'êtres déshéri-
tés sous son imagination généreuse et la
fécondité de son rêve, l'enfance la plus
commune participe à l'éclat d'un paysage
somptueux l'amour le plus quotidien prend
aussitôt de la grandeur, du tragique.
Le sujet de Mal' Aimée peut se définir en
peu de mots une dame employée de l'En-
registrement, dans son triste bureau de la
place Saint-Sulpice, s'éprend d'un compa-
gnon de travail un peintre du diman-
che, mais aussi un artiste amour autom-
nal, c'est-à-dire prompt à l'ivresse, d'un
bonheur inquiet, tourmenté. Or, Kerlor est
un atroce jaloux, de cette jalousie inju-
rieuse et dégradante qu'on rencontre par-
fois. Lasse, ulcérée, la pauvre femme choi-
sit le refuge de la mort.
On voit bien ce qu'un romancier natu-
raliste ou populiste aurait fait de ce des-
tin modeste et difficile. M. Lorenzi de
Bradi est aussi bien apte au réalisme (cer-
taines pages sur la vie du bureau sont cer-
tainement d'une observation sagace), mais,
en lui, le pathétique l'emporte il élève
lyriquement ses héros au paroxysme de la
vie. Ainsi de l'idylle délicatement pudique
au lourd drame de la dernière passion est-
on convié au solennel témoignage d'une vo-
lonté de grandeur humaine.
Maurice Noël.
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(N. R. F.) Mémoires d'un agent britannique en
Russie (1012-101S), par R.-H. Bruce Lockhart
(Payot) Mustapha Kemal, par le capitaine H.
Armstrong (Payot) L'Aventure américaine, par
J.-T. Adams (Payot) Souvenirs de la princesse
Pauline de. MeUcrnich, avec des notes de M. Du-
nan (Plon) L'Italie dans la Guerre mondiale
(1915-101S), par le commandant Amédée Tosti
(Payot).
Philosophie KT religions. Esprit et liberté,
essai de philosophie chrétienne, par Nicolas Ber-
diaeff (Ed. « Je Sers ») De la matière des
évangiles apocryphes et de leur valeur hagiogra-
phique, par P. Saintyves (Librairie E. Leroux)
Bergson et le bergsonisme, par André Metz (J.
Vrin).
Littérature. Lé marquis de Sade par Otto
Flake, traduit de l'allemand par P. Klossovski
(Grasset) Lamartine et le Peuple, par Ethel
Harris (J. Gamber).
Politique. Les dessous du Traité de Ver-
sailles, par MM. Berger et P. AUard (Ed. des
Portiques) Les Problèmes économiques modernes
et la Technocratie, par Maurice Druesne (Payot)
L'Amérique tragique, par Théodore Dreiser, tra-
duit de l'américain par P. Nizan (Riéder, édi-
teur).
Voyages. L'Itinéraire espagnol, par A.
t'Sersfevens (Pion) Gabrisse. Journal d'un
gardien de cabane, par Auguste Vautier (Didier
et Richard L'Amérique au microscope, par M.
Besançon de Wagner (Ed. des Portiques).
Rouans. L'Auberge de l'Abîme, par André
Chamson (B. Grasset) L'Orage sur la maison,
par Charles Silvestre (Pion) Les Gardiens, par
Jean de La Brète (Pion) L'Homme qui se perdit
lui-même, par Osbert Sitwell, traduction de la.
baronne du Bourdieu (N. R. F.) Le Paon blanc,
par D.-H. Lawrence, traduction de J. Fournicr-
Pargoire, 2 vol. (Calmann-Lévy).
Poésies. Le Rosaire de Jeanne, par Amélie
Murat (Ed. U.S.H.A. Aurillac) Ite, missa est.
par Armand Godoy (Çrasset).
avec la sagesse pour que la maturité
donne tous ses fruits. C'est le second
tournant de la vie, celui où tout homme
peut se dire à lui-même le mot de Me-
redith « Ferme ton Byron, ouvre ton
Gcethe. »
Chez les hommes dont nous parlons,
ce second tournant a d'autant plus
d'importance que le premier, qui a plus
ou moins coïncidé avec la crise de la
guerre, a eu quelque chose d'anormal.
Le premier tournant, dans une vie sans
crise exceptionnelle, c'est celui où se
fait le premier accomplissement de
l'homme, sa première rentrée du rêve,
de l'idée, du désir, dans la réalité ac-
tive. L'adolescence et les environs de
la vingtième année ont été l'âge de tou-
tes les ambitions, de tous les projets,
l'âge où le cœur et l'esprit possèdent
l'univers, où toute vie objective est dé-
vorée et transfigurée par chaque sujet,
où la jeunesse fait du jeune homme
moins un homme à venir qu'un demi-
dieu. Et cependant l'homme est à la
veille de se réaliser. A la veille de se
faire lui-même par ses premiers actes,
et par les premières épreuves. Il lui va
falloir commencer à se soumettre, ce
qui, dans la grande œuvre qu'est une
vie humaine, est le complément des
ambitions et des désirs. Ambition, sou-
mission. Ambition jamais vaincue, dé-
sir de création jamais tari. Mais en
même temps soumission à la nature, à
l'événement, enrichissement qui résulte
de cette acceptation. La vie procède au
rythme alterné de ce mouvement et de
cette résistance féconde.
Or, à l'âge même où un tel rythme
s'impose à l'homme, l'un de ses deux
éléments a cruellement manqué aux
écrivains dont nous parlons. Pour ceux
qui eurent vingt ans un peu avant 1914,
la guerre et la crise morale qui a suivi
ont marqué une affreuse déception du
côté de l'objet où l'effort humain trouve
une résistance, mais aussi un appui. La
soumission que nous venons de dire est
faite pour une bonne part d'une com-,
préhension respectueuse du reste de
l'humanité, d'une confiance en elle et
en ses œuvres. L'individualiste naturel
et effréné qu'est le jeune homme se
^modère, se nuance, et finalement s'épa-
nouit en entrant peu à peu dans l'édi-
fice humain, en y trouvant sa place, en
prenant contact avec les autres moel-
lons de la construction. La flamme
intérieure qui anime chaque homme
continue de brûler, mais elle s'enrichit
de reflets qui lui viennent de l'extérieur.
S'il faut encore parler par formules, on
commence sa vie avec Platon, on la
continue avec Aristote. Du moins en
est-il généralement ainsi.
Il n'en fut pas ainsi pour une géné-
ration qui; du côté des constructions
humaines, a pu croire qu'elle assistait
à un effondrement général. La société
en ruines, bien plus, une véritable fail-
lite de l'humanité rejetait chaque indi-
vidu vers soi-même, le détournait du
monde avec horreur, pour l'incliner à
trouver en soi son propre univers.
L'évolution que nous avons dite, entre
le jeune homme et l'homme fait, se
heurtait à tout ce qui pouvait l'empê-
cher de s'accomplir. Nous avons dit un
jour de M. François Mauriac qu'il re-
présentait « l'adolescence prolongée ».
On pourrait le dire de bien d'autres,
en ce sens que la crise morale qui a
^saivi -la guerre a~ prolongé, chez bien
des hommes d'âge mûr, le règne du
subjectif, auquel obéissent les ado-
lescents. Soit que ce règne s'exerçât
par une prédilection pour les demi-té-
nèbres du subconscient, soit qu'il se
manifestât par un attachement aux
systèmes comme l'orgueil des jeunes
gens sait en inventer. S'il n'y avait pas
eu, de 1920 à 1930, tant d'adolescences
prolongées, ni Dostoïevsky ni Freud,
pour ne citer que deux tendances, n'au-
raient eu autant de succès. Et, pour ne
prendre que trois exemples dans la gé-
nération des écrivains dont nous par-
lons, l'œuvre de M. François Mauriac
ne serait pas ce qu'elle est*; M. Georges
Duhamel n'aurait pas passé dix ans à
explorer les inquiétudes de Salavin
enfin M. Jules Romains n'aurait peut-
être pas persévéré dans une idéologie
systématique qui obère fâcheusement
la plus grande partie de son oeuvre
jusqu'à présent.
1" y
̃5.V
Si je viens de prendre ces trois exem-
ples, c'est que précisément des livres
récents de ces trois écrivains me don-
nent à penser que plusieurs des hom-
mes de cet âge sont actuellement au
tournant que je m'attache à considé-
CARNET DU LECTEUR
La Mort du Christ
« (Librairie Pion)
Chrestos
(Albin Michel)
M. Aymé Guerrin a détaché de son beau
livre Jésus tel qu'on le vit, pour les offrir
à un plus large public sous le titre La Mort
du Christ, les chapitres qui relatent les
saintes journées, de,la Cène au Calvaire.
Trop de lettrés ignorent encore l'origina-
lité et la séduction de cette œuvre M.
Guerrin s'est confié à la vérité historique;
il est allé non seulement aux sources chré-
tiennes, mais aux documents hébraïques
il est armé de science et de foi ainsi la
divinité de Jésus jette-t-elle dans cette re-
constitution objective des lueurs émou-
vantes.
Tout le long de ces jours de la Passion
chemine le malentendu qui sépara le Christ
du peuple juif, Celui-ci attendait du Mes-
sie, du Sauveur, la domination matérielle
il le rêvait comme un chef nationaliste et
impérialiste qui ferait régner Israël sur les
autres peuples. Or, à ce royaume terrestre
passionnément désiré, Jésus opposait le
royaume de Dieu sur les âmes, à ce mes-
sianisme dominateur et avide, la pitié et
l'amour. Le pouvoir de multiplier les pains
et de ressusciter Lazare crée l'enthousias-
me de la foule qui, devant un Jésus faible
sous les crachats et ensanglanté par le
fouet des soldats, se sent comme trompée
et passe à la cruauté. Elle attendait du Sau-
veur des preuves de puissance matérielle.
Et les apôtres étaient loin d'échapper à ce
malentendu « Quelle sera notre récom-
pense "? » interrogeait Pierre.
De même M, Aymé Guerrin a rendu infi-
niment sensible, au cours de son récit, la
rer celui que j'ai appelé tout à l'heure
le second, celui de la cinquantaine. Le
premier a été manqué et les a laissés
la moitié de leur vie dans une inquié-
tude qui a enfiévré leur œuvre. Un cer-*
tain apaisement viendrait enfin, une
certaine sérénité, et beaucoup de cette
sagesse issue d'une humeur accueil-
lante à la vie.
Tout le monde a remarqué, à cet
égard, le brusque changement qui s'est
opéré entre Le Nœud de Vipères et Le
Mystère Frontenac. Changement tel
qu'on peut se demander s'il est définitif,
si M. François Mauriac ne reviendra pas
à ses premières amours, je veux dire
à ses premières aversions, si magistra-
lement dissociatrices.
M. Georges Duhamel nous laisse
moins d'incertitude il a bel et bien
tué Salavin, et qui plus est, il a créé
Laurent Pasquier. Salavin était l'indi-
vidualiste modèle il ne pouvait vivre
qu'errant, en rupture avec tous les
amours et toutes les amitiés que son
cœur avait approchés. Laurent Pas-
quier, dès le premier volume de son
histoire, s'installe dans une humanité
cordiale dont il est solidaire, comme un
oiseau mêle la contexture de son nid
aux branches oit il l'a accroché. Salavin
vivait dans un monde qu'il avait créé
au sein de son propre cœur. Laurent
Pasquier nourrit sa sensibilité de tous
les apports externes qu'elle peut rece-
voir.
Qui ne voit enfin que M. Jules Ro-
mains, dans les morceaux qui sont ac-
tuellement publiés de ses Hommes de
bonne volonté, cède lui aussi aux puis-
sances de l'humanisme, au sens le plus
large d'un mot qui veut dire enrichis-
sement de l'homme par l'homme ? Il n'y
cède pas toujours. Il garde encore, ô
combien un esprit de système qui
gâte une grande part de l'oeuvre. Ce-
pendant maintes pages soulevées par le
souffle de la vie ont été- écrites par un
amateur d'humanité qui, oublieux pour
un moment de toute invention de l'es-
prit, entre enfin naturellement dans les
rapports humains.
̃••̃ f! t, V
j~
si je crois discerner ce tournant, je
me garde de juger encore les œuvres
sur lesquelles il nous fera déboucher.
Ces œuvres aujourd'hui commencent à
peine. D'ailleurs, les hommes qui vont
les écrire sont les mêmes qui ont écrit
naguère d'autres livres qui manque-
raient bien s'ils n'existaient pas. Je re-
gretterais pour ma part que M. Duha-
mel n'eût jamais écrit le Journal de
Salavin ni Confession de Minuit. Je ne
regretterais pas beaucoup de livres de
M. Jules Romains, mais je serais fâché
que Chromedeijre-le-Vicil nous man-
quât. Et je ne suis pas sûr qu'aucune
des œuvres que cette génération pro-
duira dans son âge mûr vaille en origi-
nalité celles qu'une inquiétude prolon-
gée après la quarantaine lui a inspirées.
J'en doute même, en ce qui concerne
M. François Mauriac, que je vois mal
nous donner, dans le genre de la séré-
nité plus ou moins olympienne, un livre
t!e la puissance du Nœud de Vipères.
Il n'importe. Pour le moment cette
évolution a l'agrément de la nouveauté.
Chez maints écrivains, elle donne à
l'œuvre de la cinquantaine le charme
d'une floraison de roses d'automne.
D'autant plus que cette rentrée de
l'homme dans l'humanisme s'est faite
presque partout de la même façon on
a renoué avec des souvenirs d'enfance.
On est revenu aux traditions et aux ca-
dres de la vie humaine par la grâce de
la mémoire. La génération précédente,
celle qui a eu la paternité des jeunes
gens de la guerre, a été séparée de
celle-ci par un fossé qui semblait in-
franchissable. Et voici maintenant que
l'an aime à évoquer, avec un atten-
drissement nuancé d'une indulgente
ironie, cette époque d'il y a trente ans,
que nous avons crue si loin de nous. Il
a fallu le génie malheureux de M. Paul
Morand, obstiné à produire des livres
périmés aussitôt qu'ils ont paru, pour
tenter, il y a moins de deux ans, d'écra-
ser « 1900 sous le ridicule. Pauvre
cher 1900, comme on l'aime aujour-
d'hui, et aussi 1902 et 1905 On le
juge, certes, à sa valeur ce fut, en art
et en littérature, une très basse époque.
Mais quoi, nous en sommes sortis. Et
je ne suis pas sûr que l'amour que lui
vouent maintenant les hommes qui,
sous quelque fiction romanesque, l'évo-
quent dans leurs souvenirs de jeunesse,
que cet amour, dis-je, ne soit pas fait
un peu de l'orgueil de lui être supérieur.
Un sentiment naturel peut bien com-
porter de tels mélanges. Et l'homme est
brutale contradiction qu'apportait le Christ
à l'état de la société religieuse juive affais-
sée sous les rites et sous un pesant maté-
rialisme la dernière visite de Jésus au
Temple est l'occasion d'une peinture de ce
petit monde pittoresque. Ne faut-il pas si-
gnaler une belle analyse psychologique de
la trahison de Judas et de l'attitude de
Pilate ? 2
Enfin, autre trait de l'ouvrage M. Guer-
rin, qui a passé deux années en Palestine,
a eu le souci d'apporter à son récit une
précision topographique et horaire extrê-
me sur un plan de Jérusalem de l'époque
est indiqué le trajet suivi par le Christ peu-
dant sa dernière journée.
Jésus ne fait que passer dans le Chrestos
(en grec le Bon, le Juste) de M. Henri
Dupuy-Mazuel, mais nous y voyons, l'aeu-
vre sur des éléments des sociétés juive et
romaine, les premiers ferments du chris-
tianisme. Un roman d'histoire où, selon la
définition même, l'Histoire est asservie à
l'évocation.
Chrestos est d'abord un roman d'aven-
tures complexe, mais ingénieux et bien
charpenté un rapt d'enfant et un amour.
Mcmmius, légac des légions de Syrie, oc-
cupe un certain soir, avec sa garde, l'au-
berge de Bethléem, et refuse l'hospitalité
à une pauvre femme de Nazareth qui de-
vra se contenter de l'étr-ble. Dureté des
mœurs le même Memmius, pour un léger
outrage, crève l'oeil d'un vieux juif qui
trouvera sa vengeance dans l'enlèvement
de Lucterius, l'arrière-petit-fils et seul des-
cendant du légat. Lucterius grandit dans
l'esclavage avec sa petite camarade Co-
rinna, qu'il aime avec impatience tous
deux, loués pour le service des festins,
~~c~s FRANÇAISES
Il ~z~w~~ z~;EVV
On a souvent médit de la chronolo-
gie on l'a maudite même, principale-
ment les poètes, de qui les imaginations
les plus merveilleuses s'accordent mal
avec la rigueur des dates. Le souvenir
est un tel magicien lorsqu'il se mêle de
transformer le passé sous le prétexte
fallacieux de le faire revivre Les da-
tes, cependant, sont-elles à ce point nos
ennemies ? Leurs chiffres demeurent
les sûrs gardiens d'une vérité que
l'amour-propre, parfois, nous empêche
de regarder en face. Les historiens de
la littérature le savent bien leur joie
est grande, lorsque la découverte d'un
document inattendu leur permet de
soumettre quelque récit fameux à l'im-
pitoyable discipline du calendrier. Joie
désintéressée, d'ailleurs car, par une
sorts de miracle, la vérité toute pure et
toute chronologique n'apparaît pas
moins belle que la vérité discrètement,
et peut-être inconsciemment arrangée
par les plus grandes mémoires.
w
LA VERITE SUR LES CHARMETTES
C'est l'un de ces plaisirs, chers aux
érudits, que M. André Monglond vient
de goûter en maniant, en déchiffrant,
en scrutant le « Journal des Charmet-
tes » « un beau cahier dans sa che-
mise de vieux parchemin, fe.rmé par
un rabat » maintenu lui-même par « un
lacet de cuir » qu'un de ses amis
a retrouvé « dans une vieille de-
meure, haut perchée entre Savoie et
Dauphiné » il rend compte à la fois
de son plaisir et de son travail dans
une bien curieuse étude de la Revue
des Deux Mondes qui « jette une lu-
mière crue sur le sixième livre des
Confessions, sur ces pages mêmes qui
depuis un siècle et demi fascinent les
pèlerins des Charmettes ». Voilà plu?
sieurs années déjà qu'une querelle
s'était émue autour de « ces pages »,;
l'acte de location du domaine des
Charmettes passé par Mme de Wa-
rens est du 6 juillet 1738 l'année
précédente seulement, le 15 septem-
bre, la « maman » de Rousseau
avait loué une métairie, réduite au-
jourd'hui à une grange, située en
face des Charmettes, de l'autre côté
de la route que devient dès lors
l'ardent récit des heures enivrées que
Jean-Jacques aurait passées aux Char-
mettes en 1736 et 1737 ?. Ce récit ne
serait-il point une fiction ? Non point
entièrement, répond M. André Mon-
glond, mais un mélange de vérité et de
fiction. Le document qu'il a étudié s'in-
titule « Journal pour les affaires
des Charmettes, commencé le lw oc-
tobre 1737. A Mme la baronne de Wa-
rens-Latour » vingt-huit pages seule-
ment, sur 178 que contient le cahier,
sont manuscrites « elles témoignent,
dit M. Monglond, d'un aimable ca-
price » les années s'y entremêlent, de
1737 à 1753 avec une longue inter-
ruption qui va de 1739 à 1748 mais
« les comptes de 1737 à 1739 sont tous
d'une autre écriture que celle de Mme
de Warens » et, « selon toute vraisem-
blance », de la main de M. de Courtil-
les, autrement dit de l'étrange person-
nage nommé Wintzenried qui, en 1737,
a décidément supplanté Jean-Jacques
dans les faveurs de Mme de Warens.
A cette date, « voilà environ quatre
ans », affirme M. de Monglond, qu'elle
« est la maîtresse », la tendre « ma-
man » de celui qu'elle appelait « pe-
tit » c'est, aux portes de Chambéry,
dans le faubourg de Montmélian, une
guinguette qui abrita leurs premières
amours le vallon des Charmettes dé-
bouche tout près. Ils y firent des pro-
menades idylliques. Quoi d'étonnant
que Mme de Warens y ait cherché une
ferme lorsqu'à l'été de 1737 elle rêva
de faire de l'agriculture ? L'arrivée
chez elle de Wintzenried, garçon pra-
animé, dans ce mouvement, par un sen-
timent naturel. Il rentre dans sa filia-
tion. C'est un peu un retour de l'enfant
prodigue, un enfant qui a beaucoup
souffert, qui revient quand il n'est déjà
plus jeune, et à qui la dure école des
angoisses intérieures a donné une sen-
sibilité capable de s'enrichir aux con-
tacts les plus délicats avec l'éternelle
humanité.
André Rousseaux.
nous ouvrent les maisons romaines et jui-
ves Corinna assiste aux noces de Cana et
est définitivement conquise par le Christ.
Un jour, en la cherchant, Lucterius ren-
contrera le cortège qui mpnte au Calvaire
(les romanciers d'imagination sont des
dieux complaisants pour leurs héros).
Bref, une aventure qui tour à tour nous ar-
rête devant de vieux Romanis fondateurs
de la grandeur impériale, devant leurs fils,
sceptiques et frivoles, qu'a pénétrés l'hellé-
nisme décadent, devant la foule juive re-
muée par l'enseignement et les miracles du
Christ. M, Dupuy-Mazuel offre, une fois de
plus, belle matière aux cinéastes.
La grande-duchesse Stéphanie
et Gaspard Hauser
(A, Lahnre, éditeur)
II y aura cent ans, le 17 décembre pro-
chain, que Gaspard Hauser mourut du
coup de poignard d'un inconnu, dans le
jardin public d'Ansbach. En deux volumes,
dont le premier, paru voici deux ans, est
intitulé A la conquête du trône de Bade,
M. Edmond Bapst, l'éminent diplomate,
dissipe le mystère qui entoura cet enfant
sans état eivil et qui suscita d'abord une
curiosité passionnée, puis de si longs dé-
bats. Et, en effet, ce destin dépasse en tra*-
gique tout ce que l'imagination des hom-
mes a pu concevoir.
M. Bapst ne fait place à aucun doute
Gaspard Hauser était bien le fils du grand-
duc de Bade Charles et de Stéphanie de
Beauharnais, la grande-duchesse, qui na-
quit le 29 septembre 1812 au palais de
CarJsruhe. La comtesse de Hochberg, pour
faire pression sur Charles en faveur des
deux fils qu'elle avait eus d'un mariage
morganatique avec Charles-Frédéric, le
grand-duc précédent, substitua au nouveau-
né l'enfant d'un ouvrier. Le lendemain mê-
me, ce dernier mourut, et force fut bien
à la comtesse de Hochberg de séquestrer
l'entant princier dont elle ne pouvait plus
tique, découplé, hàhleur et beau par-
leur, lui fait croire alors qu'elle a sous
la main l'idéal des administrateurs et
des intendants. Elle loue la ferme
Revil, et le « journal » permet de voir
avec quelle activité elle l'exploite pen-
dant plus d'un an. Rousseau, tout cet
automne de 1737, est à Montpellier
pour se soigner il n'en revient qu'en
mars 1738. L'été suivant, après que
Mme de Warens a loué enfin le do-
maine des Charmettes, il y est appelé
auprès d'elle et de Wintzenried. Com-
me il l'a dit, c'est bien dans ce domaine
qu'il a connu quelques-unes des heures
les plus douces de sa vie mais l'idylle
qu'il y vécut en cet été de 1738 eut un
tout autre caractère que celui qu'on lui
attribua communément il y mena,
près de Mme de Warens et, hélas de
Wintzenried. une vie de travail intel-
lectuel et de mysticisme religieux
Les pages oit il évoque ce pur et fragile
bonheur gardent la fraîcheur des souve-
nirs adolescents. C'est comme une puberté
spirituelle retardée, par quoi le cœur lui-
même se rajeunit. La joie dont il déborde
se répand sur toute chose. La prière sourd
de cette âme enivrée, et Jean-Jacques est
pénétré pour Maman d'un amour qui ja-
mais ne fut plus vif ni aussi pur. Mysté-
rieuses fiançailles avec les Muses voilà
l'idylle véritable des Charmettes, celle que
ne soupçonnent guère les voyages de no-
ces bourgeois, les pèlerins en arrêt de-
vant une courtepointe à laquelle les vers
donnent sans relâche un faux air d'au-
thenticité. Ainsi va-t-il de ravissement en
extase. Lui qui eut la chance de n'être
pas blasé par le collège, il découvre tard,
mais avec d'autant plus d'appétit, le
champ illimité de la connaissance. « Je
travaillais comme un paysan », afflrmera-
t-il dans les Confessions, mais avec cette
réserve immédiate « dans ce qui n'excé-
dait pas mes forces». A le lire, on s'aper-
çoit vite que cette activité est toute virgi-
lienne.
L'activité de son rival, au contraire,
est toute pratique, exubérante, envahis-
sante et presque tyrannique. « Mué en
monsieur de Courtilles », Wintzenried
« tranche du gentilhomme campa-
gnard ,). Jean-Jacques tente en vain de
vivre en bonne intelligence avec « le
frère » et d'établir son bonheur dans
le cadre équivoque du ménage à trois
rêve impossible qui devait le hanter de
nouveau, dix-neuf ans plus tard, au-
près de Sophie d'Houdetot, sur le co-
teau de Montmorency Quand finit
l'été de 1738, il était décidément battu
par M. de Courtilles. 'Il demeura seul
aux Charmettes, tout l'hiver suivant,
comme un meuble inutile quand Mme
de Warens y revint en 1739, il y fut seu-
lement toleré après un second hiver
de solitude, il en partit en 1740, pour
l'aventure et pour Paris. Telle est la
discipline chronologique imposée par
M. André Monglond à la plus fameuse
peut-être des idylles qui aient enfiévré
les âmes romantiques à celle que
tant d'autres s'efforcèrent de tenir
pour modèle. Une phrase de Rousseau,
cependant, permettrait encore à ses ad-
mirateurs intransigeants de prendre
sa défense sur une date. Il a écrit, au
sujet de l'installation aux Charmettes
« Après avoir essayé deux ou trois de
ces maisons, nous choisîmes enfin la
plus jolie. » Mme de Warens n'aurait-
elle pas obtenu, dès 1736 et 1737, de
passer quelques semaines de vacances,
à titre « d'essai », dans le domaine des
Charmettes ? Deux « rousseauistes »
avaient soutenu cette thèse, voilà quel-
que cinq ans, dans la Revue d'Histoire
ittéraire et l'on pourrait ainsi con-
ciiier le texte des Confessions avec
la lettre des pièces d'archives tant il
en coûte de suspecter les pages les plus
charmantes d'un grand écrivain
w':
UN MANUSCRIT DE MUSSET
Dans les œuvres de Musset, la part
de la vérité l'emporte sur celle de la
fiction et jusqu'en ses comédies. L'une
des plus menues, mais des plus fines,
est ce proverbe en un acte faut
qu'une porte soit ouverte ou fermée
dans lequel la sensibilité romanti-
que semble s'être épurée au double fil-
tre de Marivaux et de Racine l'aven-
'ture de la marquise et du comte qu'il
met en scène, Musset l'a vécue, au té- ,j
moignage de son frère, qu'on ne sau-
faire un instrument de chantage. Un long
calvaire dont le futur Gaspard Hauser sor-
tit amoindri.
Vingt ans plus tard, le fils aîné de la
comtesse, Léopold, était sur le trône de
Bade. Mais déjà une sourde rumeur dési-
gnait en Gaspard le fils de Stéphanie, et la
grande-duchesse Sophie, alarmée pour une
couronne que les idées libérales contri-
buaient à mettre en danger, fut l'instiga-
trice de l'assassinat. Le plus saisissant cha-
pitre est celui pù M. Bapst montre le re-
mords qui agita tout le reste du siècle la
maison de Bade Léopold brisa, à la suite
du crime, toutes relations particulières
avec la grande-duchesse son fils, Louis,
eut pour sa mère une telle horreur qu'il
ne pouvait se contraindre en publie et
que l'obsession le mena à la démence, La
couronne étant, de ce fait, passée à son
frère Frédéric, qui mourut en 1907, celui-
ci était pris de tremblements nerveux au
seul nom de Gaspard Hauser. Et cela ex-
plique pourquoi les documents manquent
sur ce tragique destip pour guérir Fré-
déric de son affreux malaise, sa femme,
Louise de Prusse, s'efforça toute sa vie
d'obtenir soit la destruction de toutes les
pièces diplomatiques où les agents accré-
dités avaient fait écho aux rumeurs (ga-
lamment, sur le désir de la visiteuse de
l'Expositon de 1867, Napoléon III fit épu-
rer les archives du Quai d'Orsay), soit le
serment que les documents ne seraient pas
livrés à la publicité, M. Bapst sait que des
documents probants se trouvent aujour-
d'hui en Suisse et à Munich, mais leurs pos-
sesseurs s'estiment liés par une promesse
solennelle.
MaUAimée
(Editions Tallandier)
M. Lorenzi de Bradi est un romancier
poète. Tandis que d'autres se plient A la
médiocrité du destin et enchaînent de pe-
tites et minutieuses vérités pour une pein- j
yait guère révoquer en doute. N'eut-il
qu'à 'transcrire, en 1845, le dialogue
qui, un soir d'automne, au coin d'une
cheminée, opposa son cœur incertain
au cœur moins indécis peut-être d'une
authentique marquise ? On pourrait le
croire, à constater, sur son manuscrit,
l'aisance alerte avec laquelle il a rédigé
son acte. Ce manuscrit dormait à la
Bibliothèque Nationale dans la collec-
tion Bixio M, E. Carcassonne rend
compte dans la Revue d'Histoire Litté-
raire de l'étude attentive qu'il vient
d'en faire et rien n'est plus amusant
mais oui que de se pencher avec
lui sur l'épaule du poète en train de
travailler, Musset (comme Lamartine)
a mis lui-même à la mode la légende
de sa propre paresse doit-on l'en
croire ? M. Carcassonne ne le pense
pas. Le manuscrit de Il faut qu'une
parte. est couvert de « ratures et sur-
charges formant en certains endroits
un enchevêtrement d'arabesques assez
malaisé à débrouiller » Musset savait
donc hésiter et se corriger, comme font
les plus grands. Mais, sous le tissu des
corrections, l'œuvre apparaît venue
d'un seul jet Musset avait donc la
conception spontanée et facile
Nulle hésitation n'affecte les grandes
lignes de l'ouvrage Musset n'a changé
ni le dénouement, ni les caractères, ni
l'allure générale de l'entretien. Quand on
restituerait sur tous les points la version
primitive, rien ne manquerait d'essentiel
ce serait la même action, produite par les
mêmes ressorts, le même jeu vingt fois
rompu et renoué, le même art de conduire
le dialogue, égrené en répliques volti-
geantcs ou vigoureusement ramené au su-
jet. On pourrait admirer déjà la bonne
grâce désinvolte de ces propos, où se
trahit la secrète blessure des cœurs.
Les corrections, cependant, sont loin
d'être inutiles. M, Carcassonne remar-
que que si Musset « brûle les premiè-
res étapes de la création poétique, il
s'attarde longuement à la dernière il
conçoit en un instant, il écrit vite, mais
il se corrige avec soin ». Rajustements
d'expressions, retouches de couleur,
mise au point de l'harmonie et du style,
nuances de psychologie sentimentale,
l'écrivain ne néglige rien pour donner
à son œuvre plus de vie et de vérité
il sait la valeur que prend, dans un
dialogue, l'indication d'une pause ou
d'un deini-silence il est conseillé, en
1845, par un goût exquis, oit les in-
iluencos romantiques cèdent de plus en
plus à des traditions classiques il
n'ignore, en outre, aucun des problè-
mes d'art et de métier.
W
D'UN INFINITIF
ces petits problèmes, où les vrais
écrivains ne cesseront jamais d'aperce-
voir de grandes questions, M. Valery
Larbaud consacre, dans la Revue de
Paris, une série de remarques ingé-
nieuses. Sa sollicitude s'étend jusqu'à
certains tours de langage, jusqu'à
l'infinitif de narration, par exemple,
pour lequel il semble éprouver quelque
secret amour. Il constate fort justement
que « les bons auteurs de la période
1880-1900 « l'avaient à peu près dé-
crété d'ostracisme.
Mais de 1919 à 1922, l'infinitif de
narration a reparu, « sous les plumes
de débutants », dans quelques « livres
à succès » non point toutefois avec
l'allure dégagée qui est comme sa rai-
son d'être
Nous avons pu le rencontrer embourbé
dans des périodes comme « Et elle de
se demander en regardant son amie avec
inquiétude si. », ou comme « Et nous
de rechercher et par tous les moyens de
tâcher d'obtenir. », ou bien encore em-
ployé comme l'infinitif à tout faire qui
est la caractéristique supposée des « par-
lers nègres », dans « Si vous croyez
que je vais me laisser persuader de. de
dire le colonel en prenant son air le
plus. etc. »
M, Valery Larbaud demande si cet
apparent et maladroit renouveau de
faveur serait « le signe avant-coureur
d'un nouveau et peut-être irréparable
discrédit ». Il n'en doute point, au fond.
L'infinitif de narration est un tour vif
et léger il ne faut ni en abuser, ni en
mal user il refuse de traîner après soi
la lourdeur d'une proposition subor-
donnée, comme dans les phrases mons-
trueuses que M. Valery Larbaud cite
avec un sourire il refuse également
de se montrer trop souvent sur la
scène, c'est-à-dire sur la page ou
lecteurs de bâiller et critiques de hon-
nir.
ture des êtres, notre excellent confrère et
ami est tout plein de magnificence latine
et ne veut pas connaître d'êtres déshéri-
tés sous son imagination généreuse et la
fécondité de son rêve, l'enfance la plus
commune participe à l'éclat d'un paysage
somptueux l'amour le plus quotidien prend
aussitôt de la grandeur, du tragique.
Le sujet de Mal' Aimée peut se définir en
peu de mots une dame employée de l'En-
registrement, dans son triste bureau de la
place Saint-Sulpice, s'éprend d'un compa-
gnon de travail un peintre du diman-
che, mais aussi un artiste amour autom-
nal, c'est-à-dire prompt à l'ivresse, d'un
bonheur inquiet, tourmenté. Or, Kerlor est
un atroce jaloux, de cette jalousie inju-
rieuse et dégradante qu'on rencontre par-
fois. Lasse, ulcérée, la pauvre femme choi-
sit le refuge de la mort.
On voit bien ce qu'un romancier natu-
raliste ou populiste aurait fait de ce des-
tin modeste et difficile. M. Lorenzi de
Bradi est aussi bien apte au réalisme (cer-
taines pages sur la vie du bureau sont cer-
tainement d'une observation sagace), mais,
en lui, le pathétique l'emporte il élève
lyriquement ses héros au paroxysme de la
vie. Ainsi de l'idylle délicatement pudique
au lourd drame de la dernière passion est-
on convié au solennel témoignage d'une vo-
lonté de grandeur humaine.
Maurice Noël.
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du 15 Avril 1933
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par Georges DUHAMEL
Au BRÉsIL
par Luc DURTAIN
L'AMÉRIQUE ET LES DETTES
par Victor de MARCÉ
ABSENCE
par Marc CHADOURNE
Le Numéro 7 francs
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Ed. Montaigne) Sous Louis-Philippe Le Bou-
levard, par Jacques Boulenger (Calmann-Lévy)
Les Princes d'Orléans, par Marcel Barrière
(N. R. F.) Mémoires d'un agent britannique en
Russie (1012-101S), par R.-H. Bruce Lockhart
(Payot) Mustapha Kemal, par le capitaine H.
Armstrong (Payot) L'Aventure américaine, par
J.-T. Adams (Payot) Souvenirs de la princesse
Pauline de. MeUcrnich, avec des notes de M. Du-
nan (Plon) L'Italie dans la Guerre mondiale
(1915-101S), par le commandant Amédée Tosti
(Payot).
Philosophie KT religions. Esprit et liberté,
essai de philosophie chrétienne, par Nicolas Ber-
diaeff (Ed. « Je Sers ») De la matière des
évangiles apocryphes et de leur valeur hagiogra-
phique, par P. Saintyves (Librairie E. Leroux)
Bergson et le bergsonisme, par André Metz (J.
Vrin).
Littérature. Lé marquis de Sade par Otto
Flake, traduit de l'allemand par P. Klossovski
(Grasset) Lamartine et le Peuple, par Ethel
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duit de l'américain par P. Nizan (Riéder, édi-
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Voyages. L'Itinéraire espagnol, par A.
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Chamson (B. Grasset) L'Orage sur la maison,
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par D.-H. Lawrence, traduction de J. Fournicr-
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