Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1929-01-19
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 janvier 1929 19 janvier 1929
Description : 1929/01/19 (Numéro 19). 1929/01/19 (Numéro 19).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
1 I f..
LE FIGARO'1. SAMEDI 19 JANVIER 1929
"̃ -;̃ Wfc •< l i, '̃
LA situation EN AFGHANISTAN
Âmanullah s'organiserait
pour reprendre le pouvoir
PtrCHAvEiH, 18 janvier. La station
radiotélégraphique de Peichaver a capté
ce soir le message suivant, émis par la
station de' Kandahar, où se trouve actuel-
lement l'ex-roi Amanullah
« Etant donné les circonstances actuel-
les et :la nouvelle menace de troubles du
côté des rebellés, je retire mon abdication
et, je' fais maintenant appel à toutes les
tribus afghanes loyales de se rassembler
sous mon étendard. »
L'appel d 'Amanullah aurait été entendu
par tous les chefs de tribus, à qui le sou-
verain déchu avait fait cadeau d'un appa-
reil de T. S. F. à son retour d'Europe.
Par ailleurs, si l'on en croit certaines
nouvelles venues de la frontière afghane,
Amanullah disposerait actuellement de 17
avions de bombardement, qui se trouvaient
à l'aérodrome de Caboul et qui purent par-
tir pour Kandahar avant l'arrivée du chef
des rebelles Pacha Sakao.
L'impression générale est que l'Afgha-
nistan va se trouver pendant quelque
temps divisé en principautés, dont les
deux principales seront celles de Caboul
et de Kandahar, ayant respectivement à
leur tête Pacha Sakao et Amanullah.
Inayatullah qui.te Caboul en avion
Londres, 18 janvier. Le Foreign Of-
fice a reçu ce soir un télégramme de Pei-
̃chaver annonçant que des avions britanni-
ques ont transporté à Peichaver Inayatul-
lah avec sa suite.
Les amis de Inayatullah et de Pacha Sa-
kao avaient approché hier le ministre bri-
tannique à Caboul, pour qu'il s'efforce de
persuader à InayatuUah de quitter immé-
diatement Peichaver, l'impression générale
étant que l'ordre ne pourrait pas être ré-
tabli dans la région de Caboul aussi long-
temps que les chefs des deux sections riva-
les seraient l'un près de l'autre.
C'est alors que inayatullah se décida et
prit ses dispositions pour gagner l'Inde
Britannique.
Pacha Sakao devient l'Emir Habibullah
Toute la province de Caboul a acclamé
Habibullah, le nouvel émir. Celui-ci, qui
jouit de l'appui de 15.000 hommes bien
équipés, maintient un ordre parfait.
Le titre de Ghazi qu'il a adopté seinblerul
indiquer qu'il a atteint une position simi-
laire à celle de Mustapha Kemal Pacha en
Turquie.
Les étrangers résidant dans la capitale
afghane sont actuellement en sécurité dans
leurs légations ou missions respectives.
Le règlement des réparations
La C. D. R. et la désignation des experts
américains
La commission des réparations doit se
réunir, ce matin, à 10 heures. Elle procé-
dera à la désignation définitive des ex-
perts américains, qui sont, comme on le
sait, MM. Owen D. Young et Pierpon Mor-
gan. Une invitation officielle sera trans-
mise au gouvernement de Washington, qui
a déjà accepté en principe le choix de la
commission des réparations.
̃ "w'iwK Les vues américaines
'.1
Londres, 18 janvier. Le correspon-
dant du Daily Telegraph à New-York dit
qu'il ressort des renseignements qu'il a
puisés dans les milieux officiels et ban-
caires, que MM. Young et Morgan commu-
niqueront à la commission des réparations
les vues du gouvernement des Etats-Unis,
qui sont nettement défavorables à la vente
̃des bons allemands pour la liquidation
des obligations de l'Allemagne au titre des
réparations.
Le gouvernement américain entend, pa-
ïaît-il, que la commission des réparations
se borne à déterminer le total que l'Alle-
magne peut payer et sur quelle période
peuvent s'étendre ses paiements.
MM. Young et Morgan seraient tout à
fait d'accord avec cette manière de voir
et éviteraient donc de mettre en vue l'idée
d'une émission que les autorités ont tou-
jours craint de voir peser sur le marché
américain, dont le pouvoir d'absorption
aurait été grandement exagéré en Europe.
L'OPINION DES AUTRES
rm frais des contribuables
VAAIl DU PEUPLE du matin a donné
3es preuves matérielles du délit dont se
sont rendus coupables des fonctionnaires
du ministère du Travail en fournissant,
contre espèces sonnantes, de faux certifi-
cats pour l'entrée et le séjour en France,
d'individus, la plupart révolutionnaires ou
aventuriers, reconnus indésirables dans
leur propre pays. Notre confrère a publié
les photographies des faux contrats d'em-
bauchage, portant de faux cachets et de
fausses signatures. Il a donné les noms des
coupables. Si les ministres responsables
n'avaient pas étc jusque là éclairés, la cam-
pagne de l'Ami du Peuple eût dû au moins
.engager l'action de la justice sur des dé-
lits tombant sans le moindre doute possi-
ble sous le coup des articles 145 et 146 du
Code Pénal. Les ministres sont sourds et
aveugles
Quand le gouvernement faisait semblant de
l'ignorer, on n'accusait que son extraordinaire
incurie: Maintenant que nous avons fait la
lumière devant le pays, l'incurie devient de
la complicité..
Une telle situation démoralise les fonction-
naires honnêtes comment peuvent-ils res-
pecter leurs chefs et rester fidèles à leur de-
voir, quand ils voient la félonie payée d'une
fortune, et les coupables à l'abri du châti-
ment ?
Notre confrère publie un nouveau docu-
ment qui n'est pas sans saveur, s'il rend
odieuse la complaisance des pouvoirs pu-
blics les indésirables introduits par frau-
de en Fronce )~ot/abuables
C'est un rapport du contrôleur principal
Gruel, de l'Office régional, aux services de la
main-d'œuvre étrangère.
Cette pièce concerne un pseudo-entrepreneur
étranger nommé Pangallo, qui joue le même
rôle que les sieurs Elia Natali et Papa Pas-
cal, précédemment mis en cause. Celui-ci ha-
bite en meublé, au loyer de 75 francs par
semaine, ce qui n'annonce pas des « entre-
prises assez importantes pour justifier un
appel massif à la main-d'œuvre exotique
il n'est pas, lui étranger, inscrit au registre
du commerce comme l'exige la loi des Fran-
çais et des étrangers exerçant un commerce
ou une industrie en France; il est évidem-
ment et uniquement l'auxiliaire d'une besogne
ténébreuse..
Or, non. seulement la dame. Rynkine l'ap-
provisionnait en fausses autorisations, mais
«Ile lui procurait des « bons de transport »
pe:'111ettant aux indésirables de circuler aux
LA DISCORDE CHEZ LES SOVIETS
Boukharine et Vorochilof
seraient tombés en disgrâce
Londres, 18 janvier. D'après le cor-
respondant de la Morning Post à Riga, le
bruit court que Staline est. en lutte avec
Vorochilof, commandant en chef de l'ar-
mée rouge, qui aurait été envoyé en congé
au Caucase.
Il se confirme qu'au début de l'année un
attentat a été commis contre Unschlicht,
commissaire adjoint de l'armée rouge, et
que plusieurs personnes auraient été ar-
rêtées.
D'autre, part, le correspondant du Daily
Mail à Riga, annonce que Boukharine, pré-
sident de l'Internationale communiste de-
puis que Zinoviev est tombé en disgrâce,
a été déposé par Staline.
Selon des bruits parvenus à Riga, une
autre querelle aurait éclaté entre les com-
missaires du peuple de Moscou, an sujet
des activités des diverses branches de
l'Internationale à l'étranger, Staline étant
d'avis qu'elles devraient être, pour le mo-
ment, maintenues à l'arrière-plan parce
qu'il est possible que la Grande-Bretagne
et les Etats-Unis reconnaissent prochaine-
ment la Russie des Soviets.
La divulgation du mémoire
du général Grœner
Berlin, 18 janvier. Le ministre de la
Reichswehr Grœner s'est entretenu au-
jourd'hui avec le président du Reich, au
sujet de la publication par la Reuiew of
Reviews de son mémoire secret sur le croi-
seur cuirassé.
Le Lokal Anzeiger croit savoir que le
document aurait été détourné par un fonc-
tionnaire de la Reichswehr.
Selon le Bcrliner Tageblatt, le procu-
reur général du Reich aurait ordonné
l'ouverture- d'une instruction contre in-
connu pour espionnage.
L'activité des insoumis au Maroc
-1-
Beni-Mellal, 18 janvier. A trois ki-
lomètres à l'Est de Beni-McIIaly un groupe
de dissidents Aït-Ou-Saïd a tenté d'enlever
les troupeaux de la fraction soumise des
Aït-Ou-Ichou. Les agresseurs ont été re-
poussés par les troupes supplétives ap-
puyées par des éléments du 3" goum.
D'autre part, une reconnaissance hardi-
ment poussée par les forces supplétives,
sous le commandement du chef du bureau
des renseignements de Ksiba, a permis
d'atteindre, sans réaction trop vive, le
plateau de Bou-Noual.
I] se confirme qu'une trêve s'est établie
entre les tribus insoumises Aït-Mohad et
Ait Schokuiann, qui vivaient en mauvaise
intelligence. dans le but d'attaquer la crête
de Beho où nos troupes se sont installées
depuis plusieurs jours.
A L^RMÉTmJ SALUT
Le Conseil Suprême se réunira mardi
Mais nonimera-t-il
le successeur du général Booth ?
LoNDiuîs. 18 janvier. Le Conseil su-
prême de l'Armée du Salut, qui s'était réuni
aujourd'hui, afW de nommer un successeur1'
au général Booth, considéré comme inapte
à remplir ses hautes fonctions de comman-
dant en chef de l'Armée du Salut, ;|û
s'ajourner jusqu'à mardi prochain, sans
avoir pris la moindre décision.
En effet, un tribunal anglais a rendu au-
jourd'hui, la demande du général Booth,
un jugement interdisant provisoirement au
Conseil suprême de l'Armée du Salut de
poursuivre plus avant ses discussions afin
de lui nommer un successeur.
On se fera une idée assez nette de l'im-
pression que cette question soulève dans les
milieux intéressés, quand on saura que, en
apprenant le jugement provisoire, un des
membres du Conseil tomba raide mort dans
la salle de séance.
-^s^s^s^
Accord douanier sino-japonais
ToKio, 18 janvier. Le ministre des
affaires étrangères a annoncé aux mem-
bres du cabinet que les négociations rela-
tives au tarif douanier ont abouti à la
conclusion d'un accord entre la Chine et I
le Japon.
frais de l'Etat sur les chemins de fer fran-
çais pour exécuter sur tous les points du pays
leurs tâches criminelles.
L'étrangère et i sœur maçonne qui tient le
poste de contrôleuse principal» au ministère
du Travail dispose, en eiïet, d'un carnet à
souches d'où elle détache ves permis à tarif
réduit, pour les ouvriers étrangers inscrits
sur les listes de chômage et réclamés par des
employeurs en province. Contrairement à la
consigne formelle, la dame Rynkine en a pro-
digué aux indésirables ne figurant pas sur
les listes du ministère. Quand les compagnies
de chemin de fer présentent la note, ce sont
les contribuables qui la règlent ils paient
les voyages à travers la France des émissai-
res de guerre civile et de révolution.
La machine est très bien montée elle fonc.,
tionne à merveille, par le faux, par le vol,
pour la trahison, sous l'œil complaisant des
ministres responsables. On jugera du travail
accompli quand sonnera l'heure de l'explo-
sion inévitable.
Est-il possible de faire mieux dans l'es-
croquerie et le pillage des deniers publics ?
Sous quelles chaînes les ministres de la
Justice et du Travail sont-ils réduits à
l'inaction ?
j^jeu^duradiGalisme
Les journaux de gauche s'efforcent, par
de bonnes paroles et des déductions ai-
mables, de « doper le parti radical, écra-
sé dans ses propres batailles. Ils veulent
croire et faire croire que le discours pro-
noncé par M. Daladier au comité exécutif
de la rue de Valois constitue l'avènement
d'une politique rajeunie et ouvre les por-
tes d'or de l'avenir.
M. Pierre Bertrand (QUOTIDIEN) écrit:
Les fermes déclarations de M. Edouard Da- i
lsdier mettent fin à cette période confuse.
On saura désorn.ais avec qui l'on est, où
l'on va.
C'est bénéfice pour tout le monde.
Nous conviendrons que la formule pro-
gramme d'abord 1 est insuffisante, car les
programmes dépendent de ceux qui les appli-
quent.
Mais la définition et le groupement des par-
tis sont de précieuses réalités.
Pour nous, qui n'avons pas besoin de rap-
peler ici les campagnes que nous avons faites, 1
depuis des! années, en faveur de la collabo-
ration sincère des socialistes et des radicaux,
et de la-participation des socialistes au pou- Il
voir, nous ne saurions qu'être reconnaissants
è M. Edouard Daladier de l'adhésion éclatante
qu'il y donne.
Même sentiment à L'ERE NOUVELLE
Daladier, a nettement précisé la pensée du
A LA CHAMBRE
La politique sociale
du gouvernement
Ces interpellations sur la politique so-
ciale et économique du gouvernement, qui
se discutent à la Chambre, sont dépour-
vues à la fois d'intérêt et d'objet. Des ora-
teurs accourus d'une zone lointaine débi-
tent avec ennui à la tribune des lieux com-
muns ramassés à la pelle dans les réunions
électorales de cantons. Un ministre; qui
s'ennuie les écoute, ou feint de lés écou-
ter, sachant d'avance que la politique so-
ciale et économique qu'il pratique n'en
sera pas améliorée et sachant aussi que
tous les efforts oratoires que provo.que
cette politique ne peut en rien émouvoir
le gouvernement. ''̃' }
Hier, M. Durafour, un radical qui fut
durant' dix-huit mois ministre du travail
et paraît l'avoir oublié, critiqua tout de,
nos lois sociales. Il reprocha d'abondance l,
à ses successeurs de n'avoir point appliqué
des textes qu'il a lui-même négligés du
temps qu'il était au pouvoir.
Il dit des choses fort troublantes parce
que prophétiques
-Le siècle qui s'ouvre sera le siècle du
travail. Notre politique comprend un dou-
ble terme favoriser le travailleur, être
impitoyable à l'oisif et au parasite. Nous
souhaitons une législation fiscale qui con-
traigne l'oisif à travailler. etc..
Après M. Durafcur un républicain so-
cialiste, M. Raoul Brandon, s'empara de la
tribune avec l'évidente intention d'y de-
meurer longtemps.
M. Raoul Brandon, député du 5" arron-
dissement de Paris, est à coup sûr un des
parlementaires les plus pittoresques de ce
temps. Rouge, barbu, formel, 'le ciel l'a,
de surplus, doué d'une voix parfaitement
capable de dominer une cliqne de chas-
seurs ou une nouba de tirailleurs sénéga-
lais.
M. Raoul Brandon débutait.: Il se mon-
tra tout à fait à l'aise dans ce métier de
tribun qui n'est pas le si-en.
C'est avec bien de la grâce et du talent
qu'il tira son chapeau aux filles mères et
prévint l'assemblée qu'il ne fallait pas con-
fondre les ouvriers avec les machines. On
crut, i un moment, que l'architecte clai-
ronnant allait, fuirai l'apologie,, ,4es, lpges
mnçbnniq'ùeir, c'était des loges des eoncier- 1
tm~x?l~n.îqùes-, .C'ét.I.t des 10~.es,deseO,nCiG.r'1
ge's qu'il entendait parler. Il' parla d'gjjfe
très choses encore et nous pensons que sr
la Chambre ne lui fit pas un grand succès, l,
c'est qu'elle se replia, un peu jalouse, de-
vant tant d'érudition et de majesté.
M. Nicolle borna son discours à quel-
ques observations sur la stabilisation de-
la monnaie française et le danger qu'elle
peut courir du fait des dettes interalliées.
M. Duval Arnould, enfin, dernier orateur
de la journée, opposa la doctrine écono-
mique et sociale du parti modéré auquel
il appartient, à la doctrine socialiste
La loi triomphera toujours, dit-il,'
mais à deux conditions qu'elle ne s'ins-
pire que de la justice et du désir du mieux
social.
On pensait généralement qu'après une
réponse de M. Loucheur i tous ces ora-
teurs, le débat serait clos. Il n'en fut rien.
On le remit à une autre séance sans en
préciser la date.
La Chambre siégera mardi.
̃ ̃
informations politiques
Les loyers
La commission de législation a poursuivi
hier l'étude du projet sur les loyers. Le ma-
tin elle s'est occupée des meublés et a main-
tenu la disposition de l'article 4 de la loi de
1926 refusant le bénéfice de lit prorogation
aux locataires qui, contrairement aux clauses
du bail, ont sous-loué ou sous-loueront la;
majeure partie;des, locaux sans l'assentiment'
écrit des propriétaires.
La faculté de sous-Iouer partie de l'appar-
tement sans l'autorisation écrite du proprié-
taire étant maintenue, la commission a
adopté un amendement de M. Bonnevay auto-
risant le propriétaire à exiger de son loca-
taire une majoration de 30 0/0 de la valeur
locative de 1914 des locaux sous-loués.
L'après-midi la commission a entendu un
exposé d'ensemble de son rapporteur, M. Al-
cide Delmont, sur les modifications appor-
tées par le projet de loi sur les loyers aux
articles 10, 11 et 14 de la loi du 1" avril 1926.
La commission a adapté au texte du gou-
vernement ses décisions antérieures majo-
ration de 150 0/0 de la valeur locative de 19 U
pour la période du 1er avril 1929 au 1" avril
1931 et majoration annuelle de 10 0/0 pour
les années suivantes jusqu'à la fin des pro-]
rogations.
La commission a adopté un amendement de
M. Cautru portant que, pour les baux de neuf
années au moins la valeur locative de 1914
pourra être majorée de 50 0/0 en sus des ma-
jorations déjà fixées.
Au cas où les loyers dépasseraient le prix-
limite et compte tenu d'une marge,de 10 0/0, i
parti, souligné que nos amis étaient toujours
prêts à collaborer « avec le parti socialiste et
avec tous les partis de gauche à une action l~
hardiment réformatrice ». :̃
La VOLONTE fait son possible pour
marquer 1# limites entre le radicalisme ej:
le socialisme: i.ti" f)ii
'r,' ,_1 1 r "1 t.
Le projet radical est à la fois pour user
de termes courants conservateur et révolu-
tionnaire.
Conservateur en ce sens qu'il ne porte pas
atteinte à ce qu'il est convenu d'appeler l'or-
dre social capitaliste. Révolutionnaire, en ce
sens qu'il limite les pouvoirs des institutions
« capitalistes s pt les place sous le contrôle
technique et moral de lEtat c'est-à-dire du
suffrage universel.
Le parti socialiste a pour objet la des-
truction de l'ordre « capitaliste » qui
croira que les radicaux, flottants et sans
axe par nature, par tradition, puissent,
s'allier à lui, tout en restant « conserva-
teurs » '? M. Raymond Cartier déclare
plus justement dans la NATION que lame-
ritable opposition, ce sont les socialistes
qui la font, ce sont eux qui détiennent les
armes, et dans la bataille les radicaux car-
tellistes ne sont que leurs valets.
On l'a vu avant-hier encore à la Cham-
bre c'est un député de la S. F. I. O. qui
a présenté à la tribune le plan collecti-
viste dont l'expression radicale se trouve
dans le programme d'Angers. Palabres, dé-
clare devant cette éloquence démesurée
M. Martin-Mamy (AMI DU PEUPLE du
soir)
Au risque d'être accusé une fois de plus de
vouloir, démolir la République, nous persis-
tons à écrire que ces activités purement ver-
bales n'ont rien à voir avec le travail et que,
bien loin de fortifier le prestige d'un réginve,
elles' le détruisent peu à peu en l'affaiblils-
sant,
Du temps perdu, en efl'et, mais du moins
ces manifestations démontrent-elles, dans
le cours des événements, qu'il n'y a plus
que deux politiques en presence. M. C.-J.
Gignoux les définit excellemment sur le
plan économique la production, et la ré-
partition dont se réclame le socialisme,
tout en niant les nécessités de la première.
Le socialisme, malgré ses dénégations, n'est
qu'un programme de répartition et n'a jamais
pu concevoir avec précision le système de
pioduction qui suivrait la transformation so-
ciale il aboutit donc à cette conclusion
absurde que le capital est une masse parta-
geable illimitée dans laquelle il n'est que de
ptiiser à réquisition il néglige complètement
l'inconséquence qu'il peut y avoir, par exem-
pl«: à réclamer d'importantes dépenses socia-
le? et à prôner en même temps un impôt sur
le capital dont l'effet sûr serait d'arrêter la
piîiduction qui seule,, en définitive, fait face
à ces dépenses.
comrtie levait établi la loi de 1926, le;,loca- |
taire aura le droit d'intenter une action en
réduction dans un délai de dix mois qui par-
tira de la date de la première quittance du
loyer majoré qui lui sera présentée.
Enfin, la commission a adopté, à l'unani-
mité, le texte du gouvernement prévoyant
qu'en cas de condamnation du bailleur cou-
pable d'avoir majoré le prix, le tribunal saisi
accordera au locataire, sur sa demande, le
bénéfice de la prorogation légale.
Les assurances socirles
M. Joseph Denais et un grand nombre de
ses collègues de l'Union républicaine démo-
cratique ont déposé une proposition de loi
modifiant divers articles de la loi du 5 avril
1928 sur les assurances sociales.
Les auteurs de la proposition, sans rema-
nier complètement, comme ils le jugeraient
d'ailleurs, souhaitable, les bases de la loi au
triple point de vue familial, professionnel et
mutualiste, suggèrent quelques rectifications
et précisions au texte adopté par le Parle-
ment, afin de corriger certaines erreurs com-
mises dans la hâte de la discussion de la loi
devant le Parlement.
La Banque de l'A. 6. F.
Le privilège d'émission, concédé par décret
en 1901 à.la Banque de l'Afrique Occidentale,
est arrivé à expiration en 1921. Depuis lors
il a fait l'objet de prorogations successives
par décret.
Au mois de mars 1926, conformément à une
proposition de résolut iou réservai! au Parle-
ment le droit de statuer sur l'organisation des
Banques coloniale; un projet de loi fut dé-
po.-é portant renouvellement du privilège de
la Banque de 1'O.F.
Ce projet fut voté par la Chambre des dé-
putés le 21 février 1928. Le projet fut trans-
mis au Sénat qui le renvoya pour avis à la
commission des finances.
Après plusieurs séances et de longues dis-
cussions la commission a finalement adop'-é
le texte de la Chambre. D'accord avec le mi-
nistre des colonies elle a décidé que le troi-
sième alinéa de l'article 1er relatif aux
14.000 actions nouvelles réservées aux colonies
recevrait son application dans les conditions
suivantes
« Les souscriptions de moins ùe 20.000 fr'.
e:, capital nominal qui seront effectuées par
des groupements composés au minimum de
huit citoyens français ou sujets français ha-
bitant ,les colonies ne seront réduites que si
leur montant total dépassait l'émission. »
"̃ IEGION D'HONNEUR
Ministère de l'air
Sont nommés chevaliers pour titres ex-
ceptionnels
MM. Brièrc, Charpentier; Delaunày, du
Chesne, Laulhe, Lavinal, de Perignon,
Ponce, pilotes-aviateurs, et Richard, mé-
canicien-navigant.
.`~
« Madame Suzanne a
ou la double vie de M. Grappe
Rue de Bagnole] vivait Mme l' Louise
Grappe, qui travaillait dans une usine.
Bonne ouvrière, se levant dès l'aube, ren- j
tranl à la nuit. Dans son petit logis habi-
tait depuis de longues années une femme
que dans le quartier on appelait Mme Su-
zanne. Celle-ci, pendant que Mme Grappe,
travaillait, restait au logis, étendue sur son
lit, fumant des cigarettes ou jouant de la
mandoline. Le soir, en toilettes voyantes,
le cou orné de perles fausses, elle sortait,
et rentrait à l'aube.
Cette intimité faisait jaser. Sur le passa-
ge de Mme Grappe, dans la rue, on sou-
riait. Un matin c'était le, jour où, au
Journal Officiel venait de paraître, en
1924, la loi d'amnistie, la concierge fut
stupéfaite de voir Mme Suzanne descendre
l'escalier, habillée en homme, avec un pan-
talon de velours. Et, toute joyeuse, Mme
Suzanne avait crié à la concierge « Je
suis un homme. un homme !» La con-
cierge, stupéfaite, s'en alla dans le quartier
dire à toutes les voisines « "Vô1is"Sàve"z'
ce qui arrive ? Mme Suzanne est devenue
folle. plie se croit un homme, et s'habille
en homme !» »
Or, elle n'était point folle du tout. Et
Mme Suzanne était tout simplement le
mari, le vrai mari de Mme Grappe. Ils
.s'étaient mariés avant la guerre, en 1912.
Mobilisé, Grappe déserta en 1914. Pour fuir
la justice, il s'était habillé en femme.
L'électrolyse avait fait tomber ses poils de
moustache et de barbe il avait changé le
sou de sa voix. Son allure, ses gestes, tout
était devenu féminin. Alors il revint en
femme habiter chez Mme Grappe, qui
l'accueillit au logis.
Et, dès lors, il eut la vie la plus extraor-
dinaire qu'on puisse rêver. Chaque soir,
maquillé, poudré, les yeux peints, M. Grap-
pe, en vêtements de femme, s'en allait. Les
soirs d'été, il gagnait les restaurants du
Bois, l'hiver, il allait à Montmartre. On l'in-
vitait à souper, à danser, à boire du cham-
pagne. Ses allures, malgré tout un peu mas-
culines, l'avaient fait surnommer fa Gar-
çonne. Et tout cela, par plaisir, par vice
Sous ces tendances, qui ne reconnaî-
trait aussi bien les valoisiens d'Angers que
les socialistes ? La face « conservatrice »
du programme posé par M. Daladier n'est
qu'un leurre pour l'usage électoral.
> YuYY, Lt'éleGtîoQ de Colftiaf;'
On pouvait espérer que l'abbé Hanser,
candidat national à l'élection de Colmar,
l'emporterait sur M. Hauss, autonomiste et
candidat de l'U. P. R. haegyste. La masse
des abstentions, les nécessités pressantes
de l'intérêt national pouvaient, en effet,
amener à voter pour l'abbé Hanser tous
ceux qui, sans distinction de partis, veu-
lent sauvegarder l'unité de la nation. Un
journal radical, LE JOURNAL D'ALSACE-
LORRAINE, a fait connaître son sentiment
sur le sujet l'organe cartelliste, LES DER-
NIERES NOUVELLES DE STRASBOURG,
a même écrit
Les deux .candidats qui s'affronteront dans
la lutte finale, sont MM. Hauss et Hanser.
Les électeurs qui ont donné leurs voix à M. Ri-
chard y joueront un rôle décisif. S'ils obéis-
sent au mot d'ordre national, ils feront triom-
pher M. Hanser contre l'autonomiste et ils
infligeront en même temps une défaite aux
deux partis dont la coalition fit échouer
M. Peirotes dans Strasbourg-Sud.
Ce qui est piquant autant qu'honorable
dans le journal de M. Georges Weill, grand
conseiller des erreurs de M. Herriot. Hé-
las de si bons conseils ne seront pas sui-
vis il paraît que les dirigeants de gauche
en Alsace se préoccupent plus de politique
parlementaire que du sauvetage de l'Al-
sace l
Le candidat socialiste, M. Richard, s'est
désisté purement et simplement; mais les
voix qu'il a obtenues n'iront pas à l'abbé
Hanser, comme on l'eût souhaité et comme
la réciproque s'était, en partie, produite
aux élections d'avril dernier la Fédéra-
tion a fait connaître que les socialistes ne
peuvent « voter pour un homme qui est
l'adversaire des lois laïques, d'autant plus
que le parti socialiste continuera à récla-
mer énergiquement leur introduction en
Alsace. » .'̃̃•. •••̃•.
Ce manifeste consacre la victoire de l'au-
tonomiste M. Hauss et la suprématie, dans
l'esprit des socialistes alsaciens, de la po-
litique sur l'intérêt national.
Le TEMPS écrit
Ils (les socialistes) blâment volontiers
toute interdiction des feuilles autonomistes et
devant le flot de la propagande antifrançaise,
ils se bornent à se croiser les bras et à dire
Laissez passer Mais, alors, quelles solutions
donnent-ils aux problèmes alsaciens ? II en
est certes, d'excellentes, sur lesquelles tous J
les partis sont d'accord, par exemple en ce
qui concerne une refonte indispensable du
aussi, mais,sans nul but de pf dfU; -Quand
un personnage de rencontre se'' mettait à
devenir un peu plus hardi, plus pressant,
La Garçonne s'esquivait prudemment.
Dans ce milieu bizarre, elle vivait chaste-
ment. Mais elle recevait des lettres d'amour
nombreuses, qu'elle conservait précieuse-
ment. Cette double vie l'amusait. Très spor-
tive aussi', elle descendait en parachute
d'un avion en plein vol, et la presse célé-
bra les exploits de Suzanne Langart.
L'amnistie survint, et Grappe, ne crai-
gnant plus l'autorité militaire, abandonna
la jupe de la Garçonne et reprit le vieux
pantalon de velcurs de M. Grappe. Mlle
Suzanne n'existait plus. Finies les prome-
i nades nocturnes dans les bars montmar-
trois. Grappe même eut un enfant.
Cependant, Grappe, qui avait perdu l'ha-
bitude du travail masculin, ne put se re-
mettre à gagner sa vie. Peut-être regrettait-
il la vie joyeuse qu'il avait menée au temps
où il était Mme Suzanne. Il devint un dé-
chu, et se mit à boire. Dans le .quartier, on
le rencontrait chez tous les marchands de
vins pour quelques sous, il montrait un
grand album de photographies où il était
représenté habillé en femme Mme Su-
zanne en décolleté, Mme Suzanne en robe
longue, Mme Suzanne en robe courte. La
même en uniforme de soldat de 2' classe
avant sa désertion. Elles sont nombreuses
ces photographies qu'on s'amusait à regar-
der dans le quartier, en même temps qu'on
lisait les lettres d'amour qu'avait reçues M.
Grappe au temps oit il était « Madame Su-
zanne ».
Mais, en même temps, il fréquentait les
milieux anarchistes et communistes. Il de-
venait alcoolique et brutal, frappait sa
femme.
Un jour, le 4 juillet, il se précipita sur
die, poussant, dit à l'instruction Mme
Grappe, des «rugissements comme un
lion ». Celle-ci prit un revolver et le tua.
Pendant sa détention à Saint-Lazare, son
enfant mourut, et on l'autorisa à suivre,
avec deux agents de la Sûreté, le convoi
du pauvre petit, l'enfant de Mme Grappe
et de Mme Suzanne.
Mme Grappe comparait aujourd'hui de-
vant la Cour d'assises, présidée par M.
Bacquart. Elle est défendue par M" Mau-
rice Garçon.
Georges Claretie.
Le krach T.
de la
• .;̃;̃̃•̃̃•̃.̃.̃. '̃̃̃ )i»^t,v*~ •̃.i,,i: ,;̃•>̃ •
Audition de témoins
M. Glard a entendu, hier, M. Monreau,
agent de change, qui a donné des préci-
sions sur les opérations qu'il a faites pour
Mme Hanau.
M. Jean Aslruc a ensuite raconté dans
quelles conditions il a été chargé de dis-
tribuer hl publicité financière et commer-
ciale de la Gazette du Franc puis il a dé-
j menti les propos tenus par Minioum Amar
sur lui et M. Préjelan.
Enfin, M. Samuel, banquier, est venu dé-
i clarer que M. Pacquement lui ayant de-
mandé un prêt de 400,000 francs, il lui
avait fait faire par Mimoiun Amar une
avance de 200,000 francs en titres pour
une opération de report.
Aujourd'hui, à 11 heures, interrogatoire
de M. de Courville, à la prison de Fresnes.
Ce que dit M. Walter Haminer
Mis en cause par M. Pierre Audibert, le
,journaliste allemand Walter Hammer a
communiqué à la presse berlinoise le dé-
tail de ses relations avec M. Audibert, di-
recteur de la Gazette du Franc.
« On me demanda, dit-il, au printemps
de 1928, si j'étais disposé à m'occuper de
l'édition pour les territoires de langue al-
lemande d'un journal international au ser-
Ïjjçç ,d.e l'entente européenne paraissant
é|à sous le titre La Gazette du Franc.
» Je, me déclarai prêt en principe à exa-
miner cette question, mais lorsque je me
r'éndîs à Paris en avril dernier pour étu-
dier de' plus près ce projet, je reculai d'ef-
froi et refusai catégoriquement de conti-
nuer à m'occuper de cette affaire. Bref, je
pressentis de suite l'escroquerie et je me
retirai immédiatement. »
Dans le Nord
M. Coutant, syndic de la faillite de la
Gazette du Franc, a commencé une tour-
née pour se documenter dans la région du
Nord. Il est actuellement à Lille.
Le syndic a l'intention de procéder à
une vérification des comptes dans toutes
les succursales afin d'établir d'une façon
exacte ce que peut être l'actif et le passif
dans la région. Il s'est donc rendu au siège
de la succursale lilloise où il a procédé n
un examen sommaire des quelques docu-
ments restés dans les locaux. Il a ensuite
eu avec les agents et sous-agents régionaux
une entrevue au cours de laquelle ceux-ci
ont dû fournir quelques précisions sur les
affaires traitées par eux.
gaz¥ttïdStomjnaûx
régime fiscal, une administration bilingue 1
plus rapide et plus souple. Mais pour tous les
autres maux, ils proposent la panacée de la
laïcisation et de la séparation. Et cependant
les socialistes savent que nos départements re-
couvrés, dans leur immense majorité, restent
attachés à leur statut religieux, car beaucoup
d'électeurs s'imaginent que le régime eh vi-
gueur dans le restei!de la France est d?une'
intolérable tyrannie. La thèse socialiste pour-
rait donc paraitre aux yeux des Alsaciens,
dans les circonstances actuelles, une brimade
à l'égard d'une population profondément
croyante, et, en particulier, trompée, du reste,
par la propagande du clergé autonomiste. Le
libéralisme socialiste, excessif en ce qui con-
cerne les feuilles d'inspiration germanique, et
les délits et les crimes des séparatistes, de-
viendrait ici un jacobinisme outrancier. 1
Voilà la contradiction essentielle du pro-
gramme socialiste alsacien qui empêche logi-
quement la formation désirable certes, mais
presque impossible, d'un front unique natio-
nal. Nous disons « presque » impossible
parce quj nous sommes convaincus qu'en
dehors de ces querelles politicies des partis,
les électeurs socialistes verront cependant quel
est leur devoir individuel dans le scrutin de
ballottage.
Souhaitons-le, mais, par le geste des sa-
cialistes de Colmar, on voit que la politi-
que genre « IIP République s'est défini-
tivement acclimatée en Alsace. Cela n'ai-
dera guère à la solution du problème au
nouveau parti national catholique et à nos
confrères nationaux, comme l'ELSASSER
BOTE, reste le plus rude de la tâche.
Renouveau de l'anticléricalisme
Le ministère ne sera pas renversé sans
doute sur les articles 33-42 du collectif,
les anciens articles 70 et 71 de la loi de
finances. N'importe l'occasion est trop
belle de remettre sur pied le vieux cheval
de bataille de • l'anticléricalisme, qui fut
la source de tant'de profits.
Voici M. Albert Bayet (ÈRE NOUVELLE)
qui nous annonce une entreprise dont il
serait assez savoureux de voir les pre-
miers résultats des missions laïques.
Au moment même où nos écoles laïques ont
en Orient le plus vif succès et travaillent
pour l'unité future du genre humain, voilà
qu'on nous somme de revenir aux vieux erre-
ments et de donner aux capucins l'estam-
pille de la République 1
Folie! dites-vous. Qui peut penser à con-
trarier de la sorte une évolution bienfai-
sante et à se jeter brusquement entre des
blocs humains prêts à se rapprocher?
De son côté, M. François Albert n'a pas
été très satisfait qu'un socialiste, M. Fros-
sard, interpellant le gouvernement, ait
emplové ces mots « le vieil anticlérica-
lisme». n le dit dans la DÉPÊCHE de (~1
Toulouse et voudrait nous démontrer que
les radicaux ne font que poursuivre la
1 ARRESTATION '>
DU BARON PAIEMENT
11 AGENEVE'11~-1.
Le banquier Pacquement a été arrêté,
hier soir, à 7 heures, à la gare de Saint-
Galle, près de Genève, arrivant de Glarus,
où il se trouvait depuis jeudi soir.
Vendredi après-midi, vers 3 heures, il
s'était rendu à la Banque de Crédit suisse,
à Glarus, pour demander l'ouverture d'un
compte courant assez important. Les em-
ployés, qui étaient déjà au courant de la!
fuite" de Pacquement, le prièrent de re-
passer le lendemain. Ils avisaient aussitôt
la police, ainsi que le siège principal do
la banque à Zurich. Cette dernière infor-
mait le département de la justice, mais ce.
lui-ci n'était pas encore en possession d'un
ordre d'arrestation. On prévint donc im-
médiatement l'ambàssdde de France qui
fit toute diligence et, deux heures après.
l'ordre d'arrestation arrivait de Parir,.
L'ordre ayant été transmis immédiate-
ment à Glarus, la police locale se rendit
immédiatement à l'hôtel, mais Pacque-
ment était déjà parti. On sut qu'il s'était
rendu à Saint-Gall et on l'arrêta à sa sor-
tie de la gare.
Pacquement qui, dit-on, se nommé
Bachmann, est originaire de Naefels (can-
ton de Glarus). Il appartient à une famille
d'industriels connus.
*• -̃̃̃̃̃ '̃̃̃Y-
M. Audibert, juge d'instruction, a reçu
une douzaine de plaintes variant de 10,000,
francs à un million contre la banque Pac*
quement. U a également entendu M. Sa*
muel, banquier, qui venait de quitter le ca«
binet de M. Glard, et qui a mis le juge au
courant de ses relations d'affaires avec
M. Fernand Pacquement.
D'autre part, sur commission rogatoiré
du Parquet de la Seine, parvenue dans la
soirée, M. Marie, juge d'instruction à
Reims, a fait perquisitionner, hier soir,
au siège de l'agence Pacqucment, cours
Langlet, restée ouverte. Les inspecteurs
de la Sûreté ont saisi la correspondance
et les pièces de comptabilité mises à leur,
dispositiqn par le directeur de l'agence.
Egalement une perquisition a été .faite*
au cours (le, l'après-midi, a' 'ra," suc-
311 cqurs, /-le, l'a près-midi, 'à', lcs
cursale d'Epernay. La comptabîlitf r-çtles
titres ont été saisis. La perquisition a été
faite par M. Salzmann, commissaire de
police.
Enfin, on mande de Nantes que le ba-
ron Pacqucment avait une agence dans
cette localité. Il avait fait de nombreuses
visites dans les milieux commerciaux et
industriels. Ses démarcheurs sont tous
d'une parfaite honorabilité. Un ancien
adjudant de gendarmerie, dans' la région
d'Ancenis, avait, en quelques semaines,
réalisé pour 300.000 francs d'opérations
diverses.
L'assassinat de Mme Hodoyer
w
LYON, 18 janvier. MM. Vuillermoz,
juge d'instruction, et Sarbach, chef de la
Sûreté, ont poursuivi l'audition très mi- -̃
nutieuse des personnes qui composèrent
l'entourage de Mme Hodoyer, qui disparut
mystérieusement avant de finir tragique-
ment.
Le mari de la victime a confirmé, par sa
longue déposition, l'impression de son
innocence absolue.
La supef-saison de Pau
Le grand, gala de bienfaisance qui aura
.lieu. Je 2G;,janvJer..au Casino .de Pau,. nuira,
quera, d«i la manière la plus éclatante, le
zénith d'une saison incomparable.
Dans le hall du Casino de Pau, somp-
tueusement décoré, avec une mise en scène
particulièrement brillante de M. J. Cà-
dayé, on jouera l'Impromptu impérial ou
la Soirée de Neuilly, deux actes exquis de
M. Georges Loiseau.
Les plus grandes vedettes Drain, de la
Comédie-Française (l'Empereur) M. A.
de Fouquières (M. de Ségur, maître de,s
cérémonies) Dyna Deumer (Pauline Bor-
ghèse), etc. Tous les artistes, l'orchestre,
les chœurs, le corps de ballet du Casino
de Pau, la musique, les tambours et les
clairons du 18" d'infanterie, prêteront leur
concours à cette fête charitable dont la
recette sera versée aux deux Sociétés de
la Croix-Rouge Française, S. S. B. M. et
U. F. F. Prix d'entrée 100 francs.
Après la représentation, bal dans le
hall. Souper au restaurant des Ambassa-
deurs. Grand feu d'artifice.
Les hôtels de grand luxe, Gassion, en-
tièrement modernisé, du Palais, le plus ,s
près du Casino, sont prêts à vous recevoir.
politique traditionnelle de nos rois Home
obsède nos jacobins ceux-ci n'ont point
souci de la tyrannie qu'ils font peser sur
la France, ce qui est, dans la question,
l'essentiel.
M. Gustave Hervé (LA' VICTOIRE) en
donne uii exemple sous ce titre «la le-
çon d'Anibbisé »: On sait que, par la loi
de séparation, les presbytères passèrent'
aux mains des communes dont les reprér
sentants se montrèrent cependant, en gé-
néral, soucieux de ne pas aggraver une
spoliation déjà odieuse. Mais Amboise
s'est donnée une municipalité cartelliste.
C'est ainsi que le presbytère d'Amboisc
fut longtemps laissé aux curés de la ville,
pour un prix de location modique.
Mais l'école libre penseuse dite laïque a
fait son euvre à Amboise comme ailleurs.
Kn 1925, les électeurs de la ville envoyèrent
a la mairie une municipalité cartelliste, une
I municipalité de mangeurs de curés, sans
doute pour prouver leur reconnaissance aux
religieuses qui tenaient encore l'hôpital afte
tant de dévouement, et aux Sœurs gardes-
malades des pauvres, car les congrégations
hospitalières ont été, c.à et là, tolérées par
les combistes déchaînés de 1904 et 1905.
Les nouveaux élus municipaux cureut aus-
sitôt une idée de génie.
Frire déguerpir le curé et ses vicaires; du
presbytère, en augmentant le prix de loca-
tion.
Après beaucoup de patience et de mo-
dération, l'archevêque de Tours, Mgr Nè-
gre, a pris la seule décision possible :̃
Alors, l'archevêque de Tours. Mgr N'ègre,
donna l'ordre au curé, à ses vicaires de quit-
ter la ville, ainsi qu'aux sœurs de l'hôpital
et aux autres sœurs gardes-malades. Cela
s'appelle mettre une ville en interdit. Les
gens d'Amboise, quand ils voudront aller à
la messe, iront dans les' paroisses d'alentour: `
ils iront demander un prêtre aux paroisses
voisines pour les enterrements; ils paieront
des infirmières laïques pour soigner leurs
malades; ils v.erront d'ailleurs ce que leur
coûtera désormais leur hôpiU'J.
M. Joseph Grave (ECLAIR COMTOIS) a
fort raison de faire appel à l'activité des
victimes
Nous ne cesserons pas de protester contre
l'iniquité dont nous somme;; victimes. El si
l'on nous dit que nos protestations de-meu-
reront vaines, et que nous nous épounion-
nons inutilement, nous répondrons qu'il' n'est
;,amais inutile de défendre la vérité et la
justice, et de la plume, et de la voix.
En matière de politique religieuse, le si-
lence est toujours une tactique déplorable.
Quelle est la main qui tient les leviers
de ce régime oppressif «C'est la fran
maçonnerie qui prépare dans l'ombre iç-i
lois, les décrets, les arrêtés miniv.cm-i;
écrit LE NOUVELLISTE DE LYCN.
:̃ Mariée SocL
LE FIGARO'1. SAMEDI 19 JANVIER 1929
"̃ -;̃ Wfc •< l i, '̃
LA situation EN AFGHANISTAN
Âmanullah s'organiserait
pour reprendre le pouvoir
PtrCHAvEiH, 18 janvier. La station
radiotélégraphique de Peichaver a capté
ce soir le message suivant, émis par la
station de' Kandahar, où se trouve actuel-
lement l'ex-roi Amanullah
« Etant donné les circonstances actuel-
les et :la nouvelle menace de troubles du
côté des rebellés, je retire mon abdication
et, je' fais maintenant appel à toutes les
tribus afghanes loyales de se rassembler
sous mon étendard. »
L'appel d 'Amanullah aurait été entendu
par tous les chefs de tribus, à qui le sou-
verain déchu avait fait cadeau d'un appa-
reil de T. S. F. à son retour d'Europe.
Par ailleurs, si l'on en croit certaines
nouvelles venues de la frontière afghane,
Amanullah disposerait actuellement de 17
avions de bombardement, qui se trouvaient
à l'aérodrome de Caboul et qui purent par-
tir pour Kandahar avant l'arrivée du chef
des rebelles Pacha Sakao.
L'impression générale est que l'Afgha-
nistan va se trouver pendant quelque
temps divisé en principautés, dont les
deux principales seront celles de Caboul
et de Kandahar, ayant respectivement à
leur tête Pacha Sakao et Amanullah.
Inayatullah qui.te Caboul en avion
Londres, 18 janvier. Le Foreign Of-
fice a reçu ce soir un télégramme de Pei-
̃chaver annonçant que des avions britanni-
ques ont transporté à Peichaver Inayatul-
lah avec sa suite.
Les amis de Inayatullah et de Pacha Sa-
kao avaient approché hier le ministre bri-
tannique à Caboul, pour qu'il s'efforce de
persuader à InayatuUah de quitter immé-
diatement Peichaver, l'impression générale
étant que l'ordre ne pourrait pas être ré-
tabli dans la région de Caboul aussi long-
temps que les chefs des deux sections riva-
les seraient l'un près de l'autre.
C'est alors que inayatullah se décida et
prit ses dispositions pour gagner l'Inde
Britannique.
Pacha Sakao devient l'Emir Habibullah
Toute la province de Caboul a acclamé
Habibullah, le nouvel émir. Celui-ci, qui
jouit de l'appui de 15.000 hommes bien
équipés, maintient un ordre parfait.
Le titre de Ghazi qu'il a adopté seinblerul
indiquer qu'il a atteint une position simi-
laire à celle de Mustapha Kemal Pacha en
Turquie.
Les étrangers résidant dans la capitale
afghane sont actuellement en sécurité dans
leurs légations ou missions respectives.
Le règlement des réparations
La C. D. R. et la désignation des experts
américains
La commission des réparations doit se
réunir, ce matin, à 10 heures. Elle procé-
dera à la désignation définitive des ex-
perts américains, qui sont, comme on le
sait, MM. Owen D. Young et Pierpon Mor-
gan. Une invitation officielle sera trans-
mise au gouvernement de Washington, qui
a déjà accepté en principe le choix de la
commission des réparations.
̃ "w'iwK Les vues américaines
'.1
Londres, 18 janvier. Le correspon-
dant du Daily Telegraph à New-York dit
qu'il ressort des renseignements qu'il a
puisés dans les milieux officiels et ban-
caires, que MM. Young et Morgan commu-
niqueront à la commission des réparations
les vues du gouvernement des Etats-Unis,
qui sont nettement défavorables à la vente
̃des bons allemands pour la liquidation
des obligations de l'Allemagne au titre des
réparations.
Le gouvernement américain entend, pa-
ïaît-il, que la commission des réparations
se borne à déterminer le total que l'Alle-
magne peut payer et sur quelle période
peuvent s'étendre ses paiements.
MM. Young et Morgan seraient tout à
fait d'accord avec cette manière de voir
et éviteraient donc de mettre en vue l'idée
d'une émission que les autorités ont tou-
jours craint de voir peser sur le marché
américain, dont le pouvoir d'absorption
aurait été grandement exagéré en Europe.
L'OPINION DES AUTRES
rm frais des contribuables
VAAIl DU PEUPLE du matin a donné
3es preuves matérielles du délit dont se
sont rendus coupables des fonctionnaires
du ministère du Travail en fournissant,
contre espèces sonnantes, de faux certifi-
cats pour l'entrée et le séjour en France,
d'individus, la plupart révolutionnaires ou
aventuriers, reconnus indésirables dans
leur propre pays. Notre confrère a publié
les photographies des faux contrats d'em-
bauchage, portant de faux cachets et de
fausses signatures. Il a donné les noms des
coupables. Si les ministres responsables
n'avaient pas étc jusque là éclairés, la cam-
pagne de l'Ami du Peuple eût dû au moins
.engager l'action de la justice sur des dé-
lits tombant sans le moindre doute possi-
ble sous le coup des articles 145 et 146 du
Code Pénal. Les ministres sont sourds et
aveugles
Quand le gouvernement faisait semblant de
l'ignorer, on n'accusait que son extraordinaire
incurie: Maintenant que nous avons fait la
lumière devant le pays, l'incurie devient de
la complicité..
Une telle situation démoralise les fonction-
naires honnêtes comment peuvent-ils res-
pecter leurs chefs et rester fidèles à leur de-
voir, quand ils voient la félonie payée d'une
fortune, et les coupables à l'abri du châti-
ment ?
Notre confrère publie un nouveau docu-
ment qui n'est pas sans saveur, s'il rend
odieuse la complaisance des pouvoirs pu-
blics les indésirables introduits par frau-
de en Fronce )~ot/a
C'est un rapport du contrôleur principal
Gruel, de l'Office régional, aux services de la
main-d'œuvre étrangère.
Cette pièce concerne un pseudo-entrepreneur
étranger nommé Pangallo, qui joue le même
rôle que les sieurs Elia Natali et Papa Pas-
cal, précédemment mis en cause. Celui-ci ha-
bite en meublé, au loyer de 75 francs par
semaine, ce qui n'annonce pas des « entre-
prises assez importantes pour justifier un
appel massif à la main-d'œuvre exotique
il n'est pas, lui étranger, inscrit au registre
du commerce comme l'exige la loi des Fran-
çais et des étrangers exerçant un commerce
ou une industrie en France; il est évidem-
ment et uniquement l'auxiliaire d'une besogne
ténébreuse..
Or, non. seulement la dame. Rynkine l'ap-
provisionnait en fausses autorisations, mais
«Ile lui procurait des « bons de transport »
pe:'111ettant aux indésirables de circuler aux
LA DISCORDE CHEZ LES SOVIETS
Boukharine et Vorochilof
seraient tombés en disgrâce
Londres, 18 janvier. D'après le cor-
respondant de la Morning Post à Riga, le
bruit court que Staline est. en lutte avec
Vorochilof, commandant en chef de l'ar-
mée rouge, qui aurait été envoyé en congé
au Caucase.
Il se confirme qu'au début de l'année un
attentat a été commis contre Unschlicht,
commissaire adjoint de l'armée rouge, et
que plusieurs personnes auraient été ar-
rêtées.
D'autre, part, le correspondant du Daily
Mail à Riga, annonce que Boukharine, pré-
sident de l'Internationale communiste de-
puis que Zinoviev est tombé en disgrâce,
a été déposé par Staline.
Selon des bruits parvenus à Riga, une
autre querelle aurait éclaté entre les com-
missaires du peuple de Moscou, an sujet
des activités des diverses branches de
l'Internationale à l'étranger, Staline étant
d'avis qu'elles devraient être, pour le mo-
ment, maintenues à l'arrière-plan parce
qu'il est possible que la Grande-Bretagne
et les Etats-Unis reconnaissent prochaine-
ment la Russie des Soviets.
La divulgation du mémoire
du général Grœner
Berlin, 18 janvier. Le ministre de la
Reichswehr Grœner s'est entretenu au-
jourd'hui avec le président du Reich, au
sujet de la publication par la Reuiew of
Reviews de son mémoire secret sur le croi-
seur cuirassé.
Le Lokal Anzeiger croit savoir que le
document aurait été détourné par un fonc-
tionnaire de la Reichswehr.
Selon le Bcrliner Tageblatt, le procu-
reur général du Reich aurait ordonné
l'ouverture- d'une instruction contre in-
connu pour espionnage.
L'activité des insoumis au Maroc
-1-
Beni-Mellal, 18 janvier. A trois ki-
lomètres à l'Est de Beni-McIIaly un groupe
de dissidents Aït-Ou-Saïd a tenté d'enlever
les troupeaux de la fraction soumise des
Aït-Ou-Ichou. Les agresseurs ont été re-
poussés par les troupes supplétives ap-
puyées par des éléments du 3" goum.
D'autre part, une reconnaissance hardi-
ment poussée par les forces supplétives,
sous le commandement du chef du bureau
des renseignements de Ksiba, a permis
d'atteindre, sans réaction trop vive, le
plateau de Bou-Noual.
I] se confirme qu'une trêve s'est établie
entre les tribus insoumises Aït-Mohad et
Ait Schokuiann, qui vivaient en mauvaise
intelligence. dans le but d'attaquer la crête
de Beho où nos troupes se sont installées
depuis plusieurs jours.
A L^RMÉTmJ SALUT
Le Conseil Suprême se réunira mardi
Mais nonimera-t-il
le successeur du général Booth ?
LoNDiuîs. 18 janvier. Le Conseil su-
prême de l'Armée du Salut, qui s'était réuni
aujourd'hui, afW de nommer un successeur1'
au général Booth, considéré comme inapte
à remplir ses hautes fonctions de comman-
dant en chef de l'Armée du Salut, ;|û
s'ajourner jusqu'à mardi prochain, sans
avoir pris la moindre décision.
En effet, un tribunal anglais a rendu au-
jourd'hui, la demande du général Booth,
un jugement interdisant provisoirement au
Conseil suprême de l'Armée du Salut de
poursuivre plus avant ses discussions afin
de lui nommer un successeur.
On se fera une idée assez nette de l'im-
pression que cette question soulève dans les
milieux intéressés, quand on saura que, en
apprenant le jugement provisoire, un des
membres du Conseil tomba raide mort dans
la salle de séance.
-^s^s^s^
Accord douanier sino-japonais
ToKio, 18 janvier. Le ministre des
affaires étrangères a annoncé aux mem-
bres du cabinet que les négociations rela-
tives au tarif douanier ont abouti à la
conclusion d'un accord entre la Chine et I
le Japon.
frais de l'Etat sur les chemins de fer fran-
çais pour exécuter sur tous les points du pays
leurs tâches criminelles.
L'étrangère et i sœur maçonne qui tient le
poste de contrôleuse principal» au ministère
du Travail dispose, en eiïet, d'un carnet à
souches d'où elle détache ves permis à tarif
réduit, pour les ouvriers étrangers inscrits
sur les listes de chômage et réclamés par des
employeurs en province. Contrairement à la
consigne formelle, la dame Rynkine en a pro-
digué aux indésirables ne figurant pas sur
les listes du ministère. Quand les compagnies
de chemin de fer présentent la note, ce sont
les contribuables qui la règlent ils paient
les voyages à travers la France des émissai-
res de guerre civile et de révolution.
La machine est très bien montée elle fonc.,
tionne à merveille, par le faux, par le vol,
pour la trahison, sous l'œil complaisant des
ministres responsables. On jugera du travail
accompli quand sonnera l'heure de l'explo-
sion inévitable.
Est-il possible de faire mieux dans l'es-
croquerie et le pillage des deniers publics ?
Sous quelles chaînes les ministres de la
Justice et du Travail sont-ils réduits à
l'inaction ?
j^jeu^duradiGalisme
Les journaux de gauche s'efforcent, par
de bonnes paroles et des déductions ai-
mables, de « doper le parti radical, écra-
sé dans ses propres batailles. Ils veulent
croire et faire croire que le discours pro-
noncé par M. Daladier au comité exécutif
de la rue de Valois constitue l'avènement
d'une politique rajeunie et ouvre les por-
tes d'or de l'avenir.
M. Pierre Bertrand (QUOTIDIEN) écrit:
Les fermes déclarations de M. Edouard Da- i
lsdier mettent fin à cette période confuse.
On saura désorn.ais avec qui l'on est, où
l'on va.
C'est bénéfice pour tout le monde.
Nous conviendrons que la formule pro-
gramme d'abord 1 est insuffisante, car les
programmes dépendent de ceux qui les appli-
quent.
Mais la définition et le groupement des par-
tis sont de précieuses réalités.
Pour nous, qui n'avons pas besoin de rap-
peler ici les campagnes que nous avons faites, 1
depuis des! années, en faveur de la collabo-
ration sincère des socialistes et des radicaux,
et de la-participation des socialistes au pou- Il
voir, nous ne saurions qu'être reconnaissants
è M. Edouard Daladier de l'adhésion éclatante
qu'il y donne.
Même sentiment à L'ERE NOUVELLE
Daladier, a nettement précisé la pensée du
A LA CHAMBRE
La politique sociale
du gouvernement
Ces interpellations sur la politique so-
ciale et économique du gouvernement, qui
se discutent à la Chambre, sont dépour-
vues à la fois d'intérêt et d'objet. Des ora-
teurs accourus d'une zone lointaine débi-
tent avec ennui à la tribune des lieux com-
muns ramassés à la pelle dans les réunions
électorales de cantons. Un ministre; qui
s'ennuie les écoute, ou feint de lés écou-
ter, sachant d'avance que la politique so-
ciale et économique qu'il pratique n'en
sera pas améliorée et sachant aussi que
tous les efforts oratoires que provo.que
cette politique ne peut en rien émouvoir
le gouvernement. ''̃' }
Hier, M. Durafour, un radical qui fut
durant' dix-huit mois ministre du travail
et paraît l'avoir oublié, critiqua tout de,
nos lois sociales. Il reprocha d'abondance l,
à ses successeurs de n'avoir point appliqué
des textes qu'il a lui-même négligés du
temps qu'il était au pouvoir.
Il dit des choses fort troublantes parce
que prophétiques
-Le siècle qui s'ouvre sera le siècle du
travail. Notre politique comprend un dou-
ble terme favoriser le travailleur, être
impitoyable à l'oisif et au parasite. Nous
souhaitons une législation fiscale qui con-
traigne l'oisif à travailler. etc..
Après M. Durafcur un républicain so-
cialiste, M. Raoul Brandon, s'empara de la
tribune avec l'évidente intention d'y de-
meurer longtemps.
M. Raoul Brandon, député du 5" arron-
dissement de Paris, est à coup sûr un des
parlementaires les plus pittoresques de ce
temps. Rouge, barbu, formel, 'le ciel l'a,
de surplus, doué d'une voix parfaitement
capable de dominer une cliqne de chas-
seurs ou une nouba de tirailleurs sénéga-
lais.
M. Raoul Brandon débutait.: Il se mon-
tra tout à fait à l'aise dans ce métier de
tribun qui n'est pas le si-en.
C'est avec bien de la grâce et du talent
qu'il tira son chapeau aux filles mères et
prévint l'assemblée qu'il ne fallait pas con-
fondre les ouvriers avec les machines. On
crut, i un moment, que l'architecte clai-
ronnant allait, fuirai l'apologie,, ,4es, lpges
mnçbnniq'ùeir, c'était des loges des eoncier- 1
tm~x?l~n.îqùes-, .C'ét.I.t des 10~.es,deseO,nCiG.r'1
ge's qu'il entendait parler. Il' parla d'gjjfe
très choses encore et nous pensons que sr
la Chambre ne lui fit pas un grand succès, l,
c'est qu'elle se replia, un peu jalouse, de-
vant tant d'érudition et de majesté.
M. Nicolle borna son discours à quel-
ques observations sur la stabilisation de-
la monnaie française et le danger qu'elle
peut courir du fait des dettes interalliées.
M. Duval Arnould, enfin, dernier orateur
de la journée, opposa la doctrine écono-
mique et sociale du parti modéré auquel
il appartient, à la doctrine socialiste
La loi triomphera toujours, dit-il,'
mais à deux conditions qu'elle ne s'ins-
pire que de la justice et du désir du mieux
social.
On pensait généralement qu'après une
réponse de M. Loucheur i tous ces ora-
teurs, le débat serait clos. Il n'en fut rien.
On le remit à une autre séance sans en
préciser la date.
La Chambre siégera mardi.
̃ ̃
informations politiques
Les loyers
La commission de législation a poursuivi
hier l'étude du projet sur les loyers. Le ma-
tin elle s'est occupée des meublés et a main-
tenu la disposition de l'article 4 de la loi de
1926 refusant le bénéfice de lit prorogation
aux locataires qui, contrairement aux clauses
du bail, ont sous-loué ou sous-loueront la;
majeure partie;des, locaux sans l'assentiment'
écrit des propriétaires.
La faculté de sous-Iouer partie de l'appar-
tement sans l'autorisation écrite du proprié-
taire étant maintenue, la commission a
adopté un amendement de M. Bonnevay auto-
risant le propriétaire à exiger de son loca-
taire une majoration de 30 0/0 de la valeur
locative de 1914 des locaux sous-loués.
L'après-midi la commission a entendu un
exposé d'ensemble de son rapporteur, M. Al-
cide Delmont, sur les modifications appor-
tées par le projet de loi sur les loyers aux
articles 10, 11 et 14 de la loi du 1" avril 1926.
La commission a adapté au texte du gou-
vernement ses décisions antérieures majo-
ration de 150 0/0 de la valeur locative de 19 U
pour la période du 1er avril 1929 au 1" avril
1931 et majoration annuelle de 10 0/0 pour
les années suivantes jusqu'à la fin des pro-]
rogations.
La commission a adopté un amendement de
M. Cautru portant que, pour les baux de neuf
années au moins la valeur locative de 1914
pourra être majorée de 50 0/0 en sus des ma-
jorations déjà fixées.
Au cas où les loyers dépasseraient le prix-
limite et compte tenu d'une marge,de 10 0/0, i
parti, souligné que nos amis étaient toujours
prêts à collaborer « avec le parti socialiste et
avec tous les partis de gauche à une action l~
hardiment réformatrice ». :̃
La VOLONTE fait son possible pour
marquer 1# limites entre le radicalisme ej:
le socialisme: i.ti" f)ii
'r,' ,_1 1 r "1 t.
Le projet radical est à la fois pour user
de termes courants conservateur et révolu-
tionnaire.
Conservateur en ce sens qu'il ne porte pas
atteinte à ce qu'il est convenu d'appeler l'or-
dre social capitaliste. Révolutionnaire, en ce
sens qu'il limite les pouvoirs des institutions
« capitalistes s pt les place sous le contrôle
technique et moral de lEtat c'est-à-dire du
suffrage universel.
Le parti socialiste a pour objet la des-
truction de l'ordre « capitaliste » qui
croira que les radicaux, flottants et sans
axe par nature, par tradition, puissent,
s'allier à lui, tout en restant « conserva-
teurs » '? M. Raymond Cartier déclare
plus justement dans la NATION que lame-
ritable opposition, ce sont les socialistes
qui la font, ce sont eux qui détiennent les
armes, et dans la bataille les radicaux car-
tellistes ne sont que leurs valets.
On l'a vu avant-hier encore à la Cham-
bre c'est un député de la S. F. I. O. qui
a présenté à la tribune le plan collecti-
viste dont l'expression radicale se trouve
dans le programme d'Angers. Palabres, dé-
clare devant cette éloquence démesurée
M. Martin-Mamy (AMI DU PEUPLE du
soir)
Au risque d'être accusé une fois de plus de
vouloir, démolir la République, nous persis-
tons à écrire que ces activités purement ver-
bales n'ont rien à voir avec le travail et que,
bien loin de fortifier le prestige d'un réginve,
elles' le détruisent peu à peu en l'affaiblils-
sant,
Du temps perdu, en efl'et, mais du moins
ces manifestations démontrent-elles, dans
le cours des événements, qu'il n'y a plus
que deux politiques en presence. M. C.-J.
Gignoux les définit excellemment sur le
plan économique la production, et la ré-
partition dont se réclame le socialisme,
tout en niant les nécessités de la première.
Le socialisme, malgré ses dénégations, n'est
qu'un programme de répartition et n'a jamais
pu concevoir avec précision le système de
pioduction qui suivrait la transformation so-
ciale il aboutit donc à cette conclusion
absurde que le capital est une masse parta-
geable illimitée dans laquelle il n'est que de
ptiiser à réquisition il néglige complètement
l'inconséquence qu'il peut y avoir, par exem-
pl«: à réclamer d'importantes dépenses socia-
le? et à prôner en même temps un impôt sur
le capital dont l'effet sûr serait d'arrêter la
piîiduction qui seule,, en définitive, fait face
à ces dépenses.
comrtie levait établi la loi de 1926, le;,loca- |
taire aura le droit d'intenter une action en
réduction dans un délai de dix mois qui par-
tira de la date de la première quittance du
loyer majoré qui lui sera présentée.
Enfin, la commission a adopté, à l'unani-
mité, le texte du gouvernement prévoyant
qu'en cas de condamnation du bailleur cou-
pable d'avoir majoré le prix, le tribunal saisi
accordera au locataire, sur sa demande, le
bénéfice de la prorogation légale.
Les assurances socirles
M. Joseph Denais et un grand nombre de
ses collègues de l'Union républicaine démo-
cratique ont déposé une proposition de loi
modifiant divers articles de la loi du 5 avril
1928 sur les assurances sociales.
Les auteurs de la proposition, sans rema-
nier complètement, comme ils le jugeraient
d'ailleurs, souhaitable, les bases de la loi au
triple point de vue familial, professionnel et
mutualiste, suggèrent quelques rectifications
et précisions au texte adopté par le Parle-
ment, afin de corriger certaines erreurs com-
mises dans la hâte de la discussion de la loi
devant le Parlement.
La Banque de l'A. 6. F.
Le privilège d'émission, concédé par décret
en 1901 à.la Banque de l'Afrique Occidentale,
est arrivé à expiration en 1921. Depuis lors
il a fait l'objet de prorogations successives
par décret.
Au mois de mars 1926, conformément à une
proposition de résolut iou réservai! au Parle-
ment le droit de statuer sur l'organisation des
Banques coloniale; un projet de loi fut dé-
po.-é portant renouvellement du privilège de
la Banque de 1'O.F.
Ce projet fut voté par la Chambre des dé-
putés le 21 février 1928. Le projet fut trans-
mis au Sénat qui le renvoya pour avis à la
commission des finances.
Après plusieurs séances et de longues dis-
cussions la commission a finalement adop'-é
le texte de la Chambre. D'accord avec le mi-
nistre des colonies elle a décidé que le troi-
sième alinéa de l'article 1er relatif aux
14.000 actions nouvelles réservées aux colonies
recevrait son application dans les conditions
suivantes
« Les souscriptions de moins ùe 20.000 fr'.
e:, capital nominal qui seront effectuées par
des groupements composés au minimum de
huit citoyens français ou sujets français ha-
bitant ,les colonies ne seront réduites que si
leur montant total dépassait l'émission. »
"̃ IEGION D'HONNEUR
Ministère de l'air
Sont nommés chevaliers pour titres ex-
ceptionnels
MM. Brièrc, Charpentier; Delaunày, du
Chesne, Laulhe, Lavinal, de Perignon,
Ponce, pilotes-aviateurs, et Richard, mé-
canicien-navigant.
.`~
« Madame Suzanne a
ou la double vie de M. Grappe
Rue de Bagnole] vivait Mme l' Louise
Grappe, qui travaillait dans une usine.
Bonne ouvrière, se levant dès l'aube, ren- j
tranl à la nuit. Dans son petit logis habi-
tait depuis de longues années une femme
que dans le quartier on appelait Mme Su-
zanne. Celle-ci, pendant que Mme Grappe,
travaillait, restait au logis, étendue sur son
lit, fumant des cigarettes ou jouant de la
mandoline. Le soir, en toilettes voyantes,
le cou orné de perles fausses, elle sortait,
et rentrait à l'aube.
Cette intimité faisait jaser. Sur le passa-
ge de Mme Grappe, dans la rue, on sou-
riait. Un matin c'était le, jour où, au
Journal Officiel venait de paraître, en
1924, la loi d'amnistie, la concierge fut
stupéfaite de voir Mme Suzanne descendre
l'escalier, habillée en homme, avec un pan-
talon de velours. Et, toute joyeuse, Mme
Suzanne avait crié à la concierge « Je
suis un homme. un homme !» La con-
cierge, stupéfaite, s'en alla dans le quartier
dire à toutes les voisines « "Vô1is"Sàve"z'
ce qui arrive ? Mme Suzanne est devenue
folle. plie se croit un homme, et s'habille
en homme !» »
Or, elle n'était point folle du tout. Et
Mme Suzanne était tout simplement le
mari, le vrai mari de Mme Grappe. Ils
.s'étaient mariés avant la guerre, en 1912.
Mobilisé, Grappe déserta en 1914. Pour fuir
la justice, il s'était habillé en femme.
L'électrolyse avait fait tomber ses poils de
moustache et de barbe il avait changé le
sou de sa voix. Son allure, ses gestes, tout
était devenu féminin. Alors il revint en
femme habiter chez Mme Grappe, qui
l'accueillit au logis.
Et, dès lors, il eut la vie la plus extraor-
dinaire qu'on puisse rêver. Chaque soir,
maquillé, poudré, les yeux peints, M. Grap-
pe, en vêtements de femme, s'en allait. Les
soirs d'été, il gagnait les restaurants du
Bois, l'hiver, il allait à Montmartre. On l'in-
vitait à souper, à danser, à boire du cham-
pagne. Ses allures, malgré tout un peu mas-
culines, l'avaient fait surnommer fa Gar-
çonne. Et tout cela, par plaisir, par vice
Sous ces tendances, qui ne reconnaî-
trait aussi bien les valoisiens d'Angers que
les socialistes ? La face « conservatrice »
du programme posé par M. Daladier n'est
qu'un leurre pour l'usage électoral.
> YuYY, Lt'éleGtîoQ de Colftiaf;'
On pouvait espérer que l'abbé Hanser,
candidat national à l'élection de Colmar,
l'emporterait sur M. Hauss, autonomiste et
candidat de l'U. P. R. haegyste. La masse
des abstentions, les nécessités pressantes
de l'intérêt national pouvaient, en effet,
amener à voter pour l'abbé Hanser tous
ceux qui, sans distinction de partis, veu-
lent sauvegarder l'unité de la nation. Un
journal radical, LE JOURNAL D'ALSACE-
LORRAINE, a fait connaître son sentiment
sur le sujet l'organe cartelliste, LES DER-
NIERES NOUVELLES DE STRASBOURG,
a même écrit
Les deux .candidats qui s'affronteront dans
la lutte finale, sont MM. Hauss et Hanser.
Les électeurs qui ont donné leurs voix à M. Ri-
chard y joueront un rôle décisif. S'ils obéis-
sent au mot d'ordre national, ils feront triom-
pher M. Hanser contre l'autonomiste et ils
infligeront en même temps une défaite aux
deux partis dont la coalition fit échouer
M. Peirotes dans Strasbourg-Sud.
Ce qui est piquant autant qu'honorable
dans le journal de M. Georges Weill, grand
conseiller des erreurs de M. Herriot. Hé-
las de si bons conseils ne seront pas sui-
vis il paraît que les dirigeants de gauche
en Alsace se préoccupent plus de politique
parlementaire que du sauvetage de l'Al-
sace l
Le candidat socialiste, M. Richard, s'est
désisté purement et simplement; mais les
voix qu'il a obtenues n'iront pas à l'abbé
Hanser, comme on l'eût souhaité et comme
la réciproque s'était, en partie, produite
aux élections d'avril dernier la Fédéra-
tion a fait connaître que les socialistes ne
peuvent « voter pour un homme qui est
l'adversaire des lois laïques, d'autant plus
que le parti socialiste continuera à récla-
mer énergiquement leur introduction en
Alsace. » .'̃̃•. •••̃•.
Ce manifeste consacre la victoire de l'au-
tonomiste M. Hauss et la suprématie, dans
l'esprit des socialistes alsaciens, de la po-
litique sur l'intérêt national.
Le TEMPS écrit
Ils (les socialistes) blâment volontiers
toute interdiction des feuilles autonomistes et
devant le flot de la propagande antifrançaise,
ils se bornent à se croiser les bras et à dire
Laissez passer Mais, alors, quelles solutions
donnent-ils aux problèmes alsaciens ? II en
est certes, d'excellentes, sur lesquelles tous J
les partis sont d'accord, par exemple en ce
qui concerne une refonte indispensable du
aussi, mais,sans nul but de pf dfU; -Quand
un personnage de rencontre se'' mettait à
devenir un peu plus hardi, plus pressant,
La Garçonne s'esquivait prudemment.
Dans ce milieu bizarre, elle vivait chaste-
ment. Mais elle recevait des lettres d'amour
nombreuses, qu'elle conservait précieuse-
ment. Cette double vie l'amusait. Très spor-
tive aussi', elle descendait en parachute
d'un avion en plein vol, et la presse célé-
bra les exploits de Suzanne Langart.
L'amnistie survint, et Grappe, ne crai-
gnant plus l'autorité militaire, abandonna
la jupe de la Garçonne et reprit le vieux
pantalon de velcurs de M. Grappe. Mlle
Suzanne n'existait plus. Finies les prome-
i nades nocturnes dans les bars montmar-
trois. Grappe même eut un enfant.
Cependant, Grappe, qui avait perdu l'ha-
bitude du travail masculin, ne put se re-
mettre à gagner sa vie. Peut-être regrettait-
il la vie joyeuse qu'il avait menée au temps
où il était Mme Suzanne. Il devint un dé-
chu, et se mit à boire. Dans le .quartier, on
le rencontrait chez tous les marchands de
vins pour quelques sous, il montrait un
grand album de photographies où il était
représenté habillé en femme Mme Su-
zanne en décolleté, Mme Suzanne en robe
longue, Mme Suzanne en robe courte. La
même en uniforme de soldat de 2' classe
avant sa désertion. Elles sont nombreuses
ces photographies qu'on s'amusait à regar-
der dans le quartier, en même temps qu'on
lisait les lettres d'amour qu'avait reçues M.
Grappe au temps oit il était « Madame Su-
zanne ».
Mais, en même temps, il fréquentait les
milieux anarchistes et communistes. Il de-
venait alcoolique et brutal, frappait sa
femme.
Un jour, le 4 juillet, il se précipita sur
die, poussant, dit à l'instruction Mme
Grappe, des «rugissements comme un
lion ». Celle-ci prit un revolver et le tua.
Pendant sa détention à Saint-Lazare, son
enfant mourut, et on l'autorisa à suivre,
avec deux agents de la Sûreté, le convoi
du pauvre petit, l'enfant de Mme Grappe
et de Mme Suzanne.
Mme Grappe comparait aujourd'hui de-
vant la Cour d'assises, présidée par M.
Bacquart. Elle est défendue par M" Mau-
rice Garçon.
Georges Claretie.
Le krach T.
de la
• .;̃;̃̃•̃̃•̃.̃.̃. '̃̃̃ )i»^t,v*~ •̃.i,,i: ,;̃•>̃ •
Audition de témoins
M. Glard a entendu, hier, M. Monreau,
agent de change, qui a donné des préci-
sions sur les opérations qu'il a faites pour
Mme Hanau.
M. Jean Aslruc a ensuite raconté dans
quelles conditions il a été chargé de dis-
tribuer hl publicité financière et commer-
ciale de la Gazette du Franc puis il a dé-
j menti les propos tenus par Minioum Amar
sur lui et M. Préjelan.
Enfin, M. Samuel, banquier, est venu dé-
i clarer que M. Pacquement lui ayant de-
mandé un prêt de 400,000 francs, il lui
avait fait faire par Mimoiun Amar une
avance de 200,000 francs en titres pour
une opération de report.
Aujourd'hui, à 11 heures, interrogatoire
de M. de Courville, à la prison de Fresnes.
Ce que dit M. Walter Haminer
Mis en cause par M. Pierre Audibert, le
,journaliste allemand Walter Hammer a
communiqué à la presse berlinoise le dé-
tail de ses relations avec M. Audibert, di-
recteur de la Gazette du Franc.
« On me demanda, dit-il, au printemps
de 1928, si j'étais disposé à m'occuper de
l'édition pour les territoires de langue al-
lemande d'un journal international au ser-
Ïjjçç ,d.e l'entente européenne paraissant
é|à sous le titre La Gazette du Franc.
» Je, me déclarai prêt en principe à exa-
miner cette question, mais lorsque je me
r'éndîs à Paris en avril dernier pour étu-
dier de' plus près ce projet, je reculai d'ef-
froi et refusai catégoriquement de conti-
nuer à m'occuper de cette affaire. Bref, je
pressentis de suite l'escroquerie et je me
retirai immédiatement. »
Dans le Nord
M. Coutant, syndic de la faillite de la
Gazette du Franc, a commencé une tour-
née pour se documenter dans la région du
Nord. Il est actuellement à Lille.
Le syndic a l'intention de procéder à
une vérification des comptes dans toutes
les succursales afin d'établir d'une façon
exacte ce que peut être l'actif et le passif
dans la région. Il s'est donc rendu au siège
de la succursale lilloise où il a procédé n
un examen sommaire des quelques docu-
ments restés dans les locaux. Il a ensuite
eu avec les agents et sous-agents régionaux
une entrevue au cours de laquelle ceux-ci
ont dû fournir quelques précisions sur les
affaires traitées par eux.
gaz¥ttïdStomjnaûx
régime fiscal, une administration bilingue 1
plus rapide et plus souple. Mais pour tous les
autres maux, ils proposent la panacée de la
laïcisation et de la séparation. Et cependant
les socialistes savent que nos départements re-
couvrés, dans leur immense majorité, restent
attachés à leur statut religieux, car beaucoup
d'électeurs s'imaginent que le régime eh vi-
gueur dans le restei!de la France est d?une'
intolérable tyrannie. La thèse socialiste pour-
rait donc paraitre aux yeux des Alsaciens,
dans les circonstances actuelles, une brimade
à l'égard d'une population profondément
croyante, et, en particulier, trompée, du reste,
par la propagande du clergé autonomiste. Le
libéralisme socialiste, excessif en ce qui con-
cerne les feuilles d'inspiration germanique, et
les délits et les crimes des séparatistes, de-
viendrait ici un jacobinisme outrancier. 1
Voilà la contradiction essentielle du pro-
gramme socialiste alsacien qui empêche logi-
quement la formation désirable certes, mais
presque impossible, d'un front unique natio-
nal. Nous disons « presque » impossible
parce quj nous sommes convaincus qu'en
dehors de ces querelles politicies des partis,
les électeurs socialistes verront cependant quel
est leur devoir individuel dans le scrutin de
ballottage.
Souhaitons-le, mais, par le geste des sa-
cialistes de Colmar, on voit que la politi-
que genre « IIP République s'est défini-
tivement acclimatée en Alsace. Cela n'ai-
dera guère à la solution du problème au
nouveau parti national catholique et à nos
confrères nationaux, comme l'ELSASSER
BOTE, reste le plus rude de la tâche.
Renouveau de l'anticléricalisme
Le ministère ne sera pas renversé sans
doute sur les articles 33-42 du collectif,
les anciens articles 70 et 71 de la loi de
finances. N'importe l'occasion est trop
belle de remettre sur pied le vieux cheval
de bataille de • l'anticléricalisme, qui fut
la source de tant'de profits.
Voici M. Albert Bayet (ÈRE NOUVELLE)
qui nous annonce une entreprise dont il
serait assez savoureux de voir les pre-
miers résultats des missions laïques.
Au moment même où nos écoles laïques ont
en Orient le plus vif succès et travaillent
pour l'unité future du genre humain, voilà
qu'on nous somme de revenir aux vieux erre-
ments et de donner aux capucins l'estam-
pille de la République 1
Folie! dites-vous. Qui peut penser à con-
trarier de la sorte une évolution bienfai-
sante et à se jeter brusquement entre des
blocs humains prêts à se rapprocher?
De son côté, M. François Albert n'a pas
été très satisfait qu'un socialiste, M. Fros-
sard, interpellant le gouvernement, ait
emplové ces mots « le vieil anticlérica-
lisme». n le dit dans la DÉPÊCHE de (~1
Toulouse et voudrait nous démontrer que
les radicaux ne font que poursuivre la
1 ARRESTATION '>
DU BARON PAIEMENT
11 AGENEVE'11~-1.
Le banquier Pacquement a été arrêté,
hier soir, à 7 heures, à la gare de Saint-
Galle, près de Genève, arrivant de Glarus,
où il se trouvait depuis jeudi soir.
Vendredi après-midi, vers 3 heures, il
s'était rendu à la Banque de Crédit suisse,
à Glarus, pour demander l'ouverture d'un
compte courant assez important. Les em-
ployés, qui étaient déjà au courant de la!
fuite" de Pacquement, le prièrent de re-
passer le lendemain. Ils avisaient aussitôt
la police, ainsi que le siège principal do
la banque à Zurich. Cette dernière infor-
mait le département de la justice, mais ce.
lui-ci n'était pas encore en possession d'un
ordre d'arrestation. On prévint donc im-
médiatement l'ambàssdde de France qui
fit toute diligence et, deux heures après.
l'ordre d'arrestation arrivait de Parir,.
L'ordre ayant été transmis immédiate-
ment à Glarus, la police locale se rendit
immédiatement à l'hôtel, mais Pacque-
ment était déjà parti. On sut qu'il s'était
rendu à Saint-Gall et on l'arrêta à sa sor-
tie de la gare.
Pacquement qui, dit-on, se nommé
Bachmann, est originaire de Naefels (can-
ton de Glarus). Il appartient à une famille
d'industriels connus.
*• -̃̃̃̃̃ '̃̃̃Y-
M. Audibert, juge d'instruction, a reçu
une douzaine de plaintes variant de 10,000,
francs à un million contre la banque Pac*
quement. U a également entendu M. Sa*
muel, banquier, qui venait de quitter le ca«
binet de M. Glard, et qui a mis le juge au
courant de ses relations d'affaires avec
M. Fernand Pacquement.
D'autre part, sur commission rogatoiré
du Parquet de la Seine, parvenue dans la
soirée, M. Marie, juge d'instruction à
Reims, a fait perquisitionner, hier soir,
au siège de l'agence Pacqucment, cours
Langlet, restée ouverte. Les inspecteurs
de la Sûreté ont saisi la correspondance
et les pièces de comptabilité mises à leur,
dispositiqn par le directeur de l'agence.
Egalement une perquisition a été .faite*
au cours (le, l'après-midi, a' 'ra," suc-
311 cqurs, /-le, l'a près-midi, 'à', lcs
cursale d'Epernay. La comptabîlitf r-çtles
titres ont été saisis. La perquisition a été
faite par M. Salzmann, commissaire de
police.
Enfin, on mande de Nantes que le ba-
ron Pacqucment avait une agence dans
cette localité. Il avait fait de nombreuses
visites dans les milieux commerciaux et
industriels. Ses démarcheurs sont tous
d'une parfaite honorabilité. Un ancien
adjudant de gendarmerie, dans' la région
d'Ancenis, avait, en quelques semaines,
réalisé pour 300.000 francs d'opérations
diverses.
L'assassinat de Mme Hodoyer
w
LYON, 18 janvier. MM. Vuillermoz,
juge d'instruction, et Sarbach, chef de la
Sûreté, ont poursuivi l'audition très mi- -̃
nutieuse des personnes qui composèrent
l'entourage de Mme Hodoyer, qui disparut
mystérieusement avant de finir tragique-
ment.
Le mari de la victime a confirmé, par sa
longue déposition, l'impression de son
innocence absolue.
La supef-saison de Pau
Le grand, gala de bienfaisance qui aura
.lieu. Je 2G;,janvJer..au Casino .de Pau,. nuira,
quera, d«i la manière la plus éclatante, le
zénith d'une saison incomparable.
Dans le hall du Casino de Pau, somp-
tueusement décoré, avec une mise en scène
particulièrement brillante de M. J. Cà-
dayé, on jouera l'Impromptu impérial ou
la Soirée de Neuilly, deux actes exquis de
M. Georges Loiseau.
Les plus grandes vedettes Drain, de la
Comédie-Française (l'Empereur) M. A.
de Fouquières (M. de Ségur, maître de,s
cérémonies) Dyna Deumer (Pauline Bor-
ghèse), etc. Tous les artistes, l'orchestre,
les chœurs, le corps de ballet du Casino
de Pau, la musique, les tambours et les
clairons du 18" d'infanterie, prêteront leur
concours à cette fête charitable dont la
recette sera versée aux deux Sociétés de
la Croix-Rouge Française, S. S. B. M. et
U. F. F. Prix d'entrée 100 francs.
Après la représentation, bal dans le
hall. Souper au restaurant des Ambassa-
deurs. Grand feu d'artifice.
Les hôtels de grand luxe, Gassion, en-
tièrement modernisé, du Palais, le plus ,s
près du Casino, sont prêts à vous recevoir.
politique traditionnelle de nos rois Home
obsède nos jacobins ceux-ci n'ont point
souci de la tyrannie qu'ils font peser sur
la France, ce qui est, dans la question,
l'essentiel.
M. Gustave Hervé (LA' VICTOIRE) en
donne uii exemple sous ce titre «la le-
çon d'Anibbisé »: On sait que, par la loi
de séparation, les presbytères passèrent'
aux mains des communes dont les reprér
sentants se montrèrent cependant, en gé-
néral, soucieux de ne pas aggraver une
spoliation déjà odieuse. Mais Amboise
s'est donnée une municipalité cartelliste.
C'est ainsi que le presbytère d'Amboisc
fut longtemps laissé aux curés de la ville,
pour un prix de location modique.
Mais l'école libre penseuse dite laïque a
fait son euvre à Amboise comme ailleurs.
Kn 1925, les électeurs de la ville envoyèrent
a la mairie une municipalité cartelliste, une
I municipalité de mangeurs de curés, sans
doute pour prouver leur reconnaissance aux
religieuses qui tenaient encore l'hôpital afte
tant de dévouement, et aux Sœurs gardes-
malades des pauvres, car les congrégations
hospitalières ont été, c.à et là, tolérées par
les combistes déchaînés de 1904 et 1905.
Les nouveaux élus municipaux cureut aus-
sitôt une idée de génie.
Frire déguerpir le curé et ses vicaires; du
presbytère, en augmentant le prix de loca-
tion.
Après beaucoup de patience et de mo-
dération, l'archevêque de Tours, Mgr Nè-
gre, a pris la seule décision possible :̃
Alors, l'archevêque de Tours. Mgr N'ègre,
donna l'ordre au curé, à ses vicaires de quit-
ter la ville, ainsi qu'aux sœurs de l'hôpital
et aux autres sœurs gardes-malades. Cela
s'appelle mettre une ville en interdit. Les
gens d'Amboise, quand ils voudront aller à
la messe, iront dans les' paroisses d'alentour: `
ils iront demander un prêtre aux paroisses
voisines pour les enterrements; ils paieront
des infirmières laïques pour soigner leurs
malades; ils v.erront d'ailleurs ce que leur
coûtera désormais leur hôpiU'J.
M. Joseph Grave (ECLAIR COMTOIS) a
fort raison de faire appel à l'activité des
victimes
Nous ne cesserons pas de protester contre
l'iniquité dont nous somme;; victimes. El si
l'on nous dit que nos protestations de-meu-
reront vaines, et que nous nous épounion-
nons inutilement, nous répondrons qu'il' n'est
;,amais inutile de défendre la vérité et la
justice, et de la plume, et de la voix.
En matière de politique religieuse, le si-
lence est toujours une tactique déplorable.
Quelle est la main qui tient les leviers
de ce régime oppressif «C'est la fran
maçonnerie qui prépare dans l'ombre iç-i
lois, les décrets, les arrêtés miniv.cm-i;
écrit LE NOUVELLISTE DE LYCN.
:̃ Mariée SocL
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