Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1911-01-30
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 janvier 1911 30 janvier 1911
Description : 1911/01/30 (Numéro 30). 1911/01/30 (Numéro 30).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k289110f
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Cundî 30 Janvier 1911
té Numéro quotidien 1OÛÈNÎIMBS dans toute' la France Etranger 20 GENTIÊËè
57e Année # Série– N° 30
;(j H,. DE; yiLLEMESSANT
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Gaston CALMETTE
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c Loué par ceux-ci, blâme par ceux-là, me moquant des sots, bravant lesméchants, je me hâte
de rire de tout. de p_eur d'être^obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
S O 3UE ZM AIBB
Les ci- /mes Abel BONNARD.
La Vie Hors Paris La découverte de l Olympe:
André Néde.
les victimes du devoir Le tableau d honneur:
Frantz-Reichel.
Les documents de M. Pelliot CH. Dauzats.
Paroles du Midi Une conférence de M.
1 J. Charles-Roux Emile Berr.
Le Monde religieux Un incident à la cathé-
1 drale de Rouen Julien DE Narfon.
Dessin .P)'omeMa~M taïques FoRA-iN.
tes Réunions d'hier :.Ze monument des francs-
tireurs des Ternes. Aa Mission laïque
française. La Ligue contre V alcoolisme
G. Davenay.
Les Concerts .• Robert Brussel.
Feuilleton' Moutons de' l3arbarie ROBERT
HlCHENS. -•
La Vie littéraire-: Marcel BALLOT.
Les Crimes
Si un Dieu, un spectateur attentif et
imperturbable est penché sur nos agita-
tions et éooute ce qui s'en dégage, il doit
entendre résonner, par-dessus tous les
autres bruits, les claquements secs des,
détonations toujours plus nombreuses.
Les coups de revolver ponctuent à tout
propos, maintenant, la vie ordinaire. Et
si le Contemplateur s'étonne et se tourne
vers ceux qui ont fait si hardiment inter-
venir la mort parmi leurs disputes, que
voit-il le plus souvent? Des êtres farou-
,elles, exigeants parce.qu'ils sont forts ?
>]\Ton. Ceux qui, tiennent encore dans la
main leur arme fumante sont les plus
laibles d'entre les faibles.
r-:ji\, '̃ '# ̃,
Pour la plupart, en effet, ces criminels
du revolver, ce sont des faibles, mais
des vaniteux. Certains n'essayent pas de
donner le change. D'autres veulent, en
vain nous fairecroire qu'ils enfermaient
ci eux la passion dont leur crime serait
l'éclair. :'Leur acte n'a pas de si beaux?
"ressorts. L'amour-propre seul, le. plus-
'souvent, la déterminé. Faibles, ils n'ont,
pas voulu, cependant, qu'on les tînt pour
tels. Ne pouvant se faire respecter par
eux-mêmes, ils ont appelé une arme à.
leur aide. Ne pouvant faire assez, ils ont
fait trop.' Incapables d'avoir le dernier
mot autrement, ils l'ont eu par une balle.
Leur-xûii.pj. de revolver est. la, riposte trop
vive d'une '.susceptibilité d'ocorche. Il y `
a, dans; leur crime, quelque chose de
mesquin, de rageur et d'impatient.
Ainsi cet homme" qui, raillé dans un
restaurant, foudroie un des innocents
rieurs. Ainsi ce fils qui, voyant que sa
mère va se remarier malgré lui, et ne
pouvant l'en empêcher, l'abat à ses
pieds. Ainsi tous ces auteurs de crimes
prétendus passionnels qui, dédaignés
ou rebutés, se vengent par des meurtres.
Ils n'ont pas .voulu qu'on .pût impuné-
ment les compter pour rien. Ne pouvant
pas charmer, retenir, dominer un être,
ils n'ont pu que le tuer. Leur crime est
l'exploit de leur impuissance. Mais la-
mour-propre seul l'a inspiré. Ils préten-
dent que c'est l'amour. Ils mentent.
L'amour, s'ils l'avaient connu, leur au-
rait, appris à s'oublier.̃
Lesactesextrêmesfascinentunhomme
débile et l'attirent par une sorte de ver-
tige-Conscient de sa faiblesse et sachant
que les autres aussi la supputent, il
croit qu'il la démentirait en se portant à
l'irn de ces excès, il croit que certains
actes prouvent la force de qui les com-
met. C'est un préjugé tout romantique.
Le vieux Gœthe, rayonnant de sagesse,
fait au sujet de son Werther une remar-
que très' pénétrante «Ce livre, expli-
que-t-il, est dangereux, parce que j'y ai
prêté à la faiblesse les apparences de la
force «. On ne peut mieux dire, et cette
critique porte sur le romantisme tout
entier. Celui-ci a tourné la tête à bien
des êtres sans force en leur présentant
certains actes, crime ou suicide, comme
une pourpre illusoire et en leur persua-
dant que.la grandeur est de s'y draper.
On ne peut méconnaître davantage la
vérité de la vie et des caractères. Mais
un tel préjugé agit encore. Et il ne man-
que pas d'œuvres littérairns qui en sont
animées,: surtout au théâtre. Comme en
même temps il s'est répandu une autre
opinion, non pas scientifique, mais issue
des sciences et vaguement patronnée par
elles, que nous ne sommes point respon-
sables de ce que nous accomplissons, il
n'en faut ;pas plus pour expliquer la fré-
quence de ces fusillades. Les faibles sont
doublement: tentés d'en venir à ces ex-
irémi'tés.-poussés par le vieux préjugé
littéraire -qui les glorifie et par le nou-
veau préjuge scientifique qui les ab-
éOUt,
C'est' indûment, cependant, .que. ces
'• criminels se montrent à la fois honteux
et vains de ce qu'ils commirent. La. su-
périorité. -n'est pas de faire un éclat,
c'est de se commander et rien ne peut
être plus formidable, parfois, que de re-
tenir sa force et de ne pas agir. L!hon-
neur de l'homme est d'introduire dans
les circonstances une expression de lui-
même qu'il puisse signer. Il n'a point
connu l'ivresse virile, celui qui, avant
d'intervenir, n'a point accepté et voulu-
toutes les conséquences de ce qu'il al-
lait faire. La violence inconsidérée, au
contraire, est la plus grande marque de
faiblesse. C'est le fait d'un être déréglé
qui répond aux choses par. des réactions
liors de mesure avec elles, et qui, une
fois dégrisé, mendie le pardon en invo;
quant une irresponsabilité telle que, si
on l'admet, elle interdit môme le ré-
inords: "Mieux vaut:encorc -mi coupable
*iardv. Qn peut .su. attendre- uliÇs- sruue
fois il s'amende. La suprême fonction
de l'homme est de devenir responsable.
Il n'a point à recevoir l'idée de cette res-
ponsabilité d'une doctrine ou d'une
science quelconque, mais à l'obtenir de
sa conscience. C'est une couronne qu'il
doit s'imposer lui-même.
#*&- m ̃̃
L'acte des*forts est de créer, l'acte des
faibles est de détruire. C'est le dernier
pouvoir qui reste à qui n'en a plus d'au-
tre. Détruire est la seule puissance de
l'impuissant c'est la vraie définition du
crime. Le voleur prend ce qu'il convoite
mais ne l'anéantit point. Le criminel res-
semble à un voleur qui jetterait dans la
mer les trésors qu'il a dérobés. Aussi
les seuls crimes qu'on. excuse ̃ sont-ils
ceux qui semblent rendre à la vie plus
qu'ils ne lui ôtent,, en- supprimant un
oppresseur. Si les Anciens honoraient les
tyrannicides, c'est que le tyran, écrasant
la cité, l'empêchait de croître et de fleurir.
Celui qui l'immolait favorisait la vie elle-
même. Le crime, au contraire, est ce qui
appauvrit. Le criminel, c'est Brutus
tuant César, c'est-à-dire anéantissant en
lui des ressources merveilleuses pour le
bien du monde. Le criminel ôte aux
hommes quelque chose d'irremplaçable.
Aussi n'est-ce pas: un moins grand. for-
fait de détruire un chef-d'œuvre qu'un
vivant. Mais quelle tentation pour un
impuissant Quelle tentation, pour Eros-
trate, de brûler le temple d'Ephèse Une
grande destruction devient alors l'af-
freuse parodie, l'horrible singerie d'un
grand, acte. Et Erostrate n'est pas
trompé dans son calcul. Quoique l'indi-
gnation antique eût défendu do le men-
tionner, il s'est imposé a la gloire. Mais:
celle-ci supporte avec dégoût, sur ses ta-
blettes, les noms des fous mêlés à ceux
des héros. ̃•'
̃ "̃ ̃' '̃̃̃'
On se plaint avec beaucoup de raison
de la publicité donnée aux crimes. Cer-
tains journaux sont devenus les bulle-
tins de l'horreur. Ils racontent avec tant
de détails les assassinats qu'ils ont l'air,
vraiment, de faire un cours ou dé donner
des recettes. On voudrait que, pour ba-
lancer cette propagande, la presse di-
vulguât le bien comme le mal.. Une telle
intention est louable, mais on ne peut
la réaliser. Le crime, en effet, éclate aux
yeux. Mais le bien, non pas. Il y a les
actes des sauveteurs et; quelques autres
analogues qu'on peut. par chance dési-
gner; .mais ce ne sont pas encore les
plus1 beaux. L'essence des actes de bien
̃vM d'Ctre :insaiMsVàbte'37,11s ;si?"m'nfon-
dent avec la vie même, Ils soutiennent
sous terre, comme des fondements 'en-
fouis. les. façades de nos destinées. Ils
ne s'isolent pas des choses, mais dé-?
pendent, au contraire, do tout un en-
semble de conditions qui 'les 'déter-
minent,' sans lesquelles -oir ne peut les
comprendre; et qui restent inconnues
comme eux. Parmi les hommes nous
pouvons si nous ne nous laissons
point abuser par des charlatans
apercevoir ceux qui font le beau, dé-
nonccrceuxquifont le mal.Nous voyons
le chcD-d'œuyre et le crime." A moin's
d'un bonheur de circonstances,, nous
ne voyons pas l'acte de bien. Car il se
répand, au lieu de se ramasser, il ne
se concentre pas dans une; minute, il
s'exerce sur des, années. L'âme 'belle et
théâtrale des artistes ressemble à ces
fleuves qui coulent entre des rochers et
donnent à'toxis le spectacle de leurs 'flots
et de leurs, cascades. Mais ceux dont les
cœurs' fertilisent la vie sont comme ces
eaux, dont l'irrigation partout diffuse
s'aperçoit'à peine entre les trins dlierbe,
et nourrit cependant les blés,' les àrbres
et les rosiers. Telle est r"austérité:
magnifique du monde moral. Ce qui s'y
passe demeure fatalement inconnu. On
entend partout éclater les crimes, comme
aussi,, l'on entend, moins haut, tout le
fracas des vaniteux pour attirer notre,
attention sur leur personne. Le monde'
grossier de l'amour-propre retentit
comme une foire. Et pendant ce temps.
des ténèbres sacrées et muettes couvrent
le royaume du cœur, les vraies amours.
se dépensent mystérieusement, les dé-
vouements ne font pas de bruit, les sa-
crifices existentmais s'accablentd'ombre.
Abel Bonnard.
LA VIE HORS PARIS
1
ha découverte de l'Olympe
Les fidèles personnes qui regrettent, encore
le temps « où le ciel sur la terre marchait et
respirait dans un peuple de dieux » vont ap-
prendre une bonne nouvelle l'Olympe, est
retrouvé. Les derniers amis de la. charmante
mythologie grecque n'ont pas tous. les jours
une telle aubaine à connaître
L'Olympe est retrouvé; l'Olympe, séjour
des.dieux; l'Olympe où demeuraient Zeus,
Apollon, Héra aux bras blancs, Aphrodite
que d'autres appellent Venus et qui n'a' guère
d'impies, 'etc.
L'on dira que l'Olympe n'était pas perdu.
Le mont Olympe, non mais la demeure des
dieux semblait anéantie c'est elle, justement,
que vient de découvrir un archéologue alle-
mand,. M. Max Ohnefalsch-Richter.
''ne l'a pas découverte sur le mont Olympe, 1
mais dans l'île de Chypre, au sommet d'une
montagne, en un point appelé Rantidi.
Or, jusqu'à présent, les archéologues ne
nous avaient rien annoncé de pareil, de sorte
que nous en venions, peu à peu, à nous figu-
rer que l'Olympe était seulement de jc-liej
imaginations des poètes. Il nous faut aujour-
d'hui faire amende honorable à ces grands
amuseurs de la vieille humanité.et, très hum-
blement, demander pardon a Homère. Il nous
pardonnera.: les ombres sont, aux Champs-.
Elysées, fort clémentes.
Donc, au sommet de Rantidi, dans l'île
d'Aphrodite, M. Ritchtcr a trouvé les ruines
très considérables 'd'un grand Sanctuaire, tics
dcCÔïabtcs, desi ceiua'jacs dlnscripticos^déà'
fragments de 'sculpture. Sur les restes d'un'
autel, il'a pu lire ces mots « Je suis consa-
cré à Zeus > ailleurs, il a vu la mention cer-
taine d'Aphrodite et celle d'Apollon. Ce lieu
très- élevé, il'le' considère comme l'habitacle
terrestre des dieux immortels chaque dieu
avait sa maison, ou au moins sa .chambre et
ils se rencontraient, ils avaient là leurs dialo-
gues, leurs querelles, leurs combinaisons,
leurs intrigues. Ainsi, conclut M. Richter, ce
que les poètes ont raconté n'est pas une in-
vention toute pure, mais au contraire se'rap-
porte à une réalité concrète et matérielle.
M. Richter conclut aussi: «Je suis parfaite-
ment autorisé à déclarer ma découverte
comme la plus grande découverte archéolo-
gique et épigraphique qu'on ait encore faiie
jusqu'à ce jour. » Souhaitons que les archéo-
logues et les épigraphistes soient unanimes à
donner leur acquiescement. 11 sera d'abord
nécessaire que les documents mis au jour par
M. Richter soient' étudiés en détail, les ins-j
criptfons déchiffrées toutes et les fragments
de sculpture rapprochés les uns des autres.
Les ruines de Rantidi permettent de resti-
tuer le plan d'un grand bâtiment plus long
que large et divisé en sept chambres, et le;
plan d'un grand hall qui devait servir aux-
réunions et aux fêtes. On aperçoit aussi des
bases de statues et d'autels.
Le grand hall était-il destiné aux assem-
blées des dieux; et doit-on supposer que les
hommes, qui l'avaient construit, s'en tenaient
discrètement à l'écart, afin de laisser léSj
dieux tranquilles ? On aurait plaisir à le;
croire. Mais il est possible aussi que ce grand
hall ait servi à la pieuse réunion des fidèles;
Puisqu'il y avait, sur la hauteur de' Rantidi,
des autels pour les sacrifices, nous devinons;
que les Chypriotes faisaient l'ascension de ce
sanctuaire élevé rencontrèrent -ils Zeus,
Héra, Apollon et surtout Aphrodite? L'on
n'a qu'à le leur souhaiter.
-L -J.
Mais, quand le sanctuaire fut détruit, quand
la demeure divine de Rantidi s'écroula pour,
n'être plus que décombres, que devinrent les'
dieux et où allèrent-ils demeurer ? Doit-ori
croire qu'ils aient passé maintes nuits à. la;
belle '.étoile, avant de se procurer un autre;
palais, ailleurs, en quelque pays où de bonnes;
gens les eussent invités ?. Les nuits sont
douces, en ces pays; tout de même, nous
compatissons à l'embarras de dieux qui sou-
dain n'ont plus de domicile. Peut-être sont-ils!
>-noutés au ciel,sont-ils allés au delà des.nuages,.
en des points de l'espace où nul archéologue
ne trouvera jamais rien.
M. Richter ne le'dit pas. Peut-être ne le.
sait-il pas..C'est probable même car, ce
,qu'il sait, il'le dit avec un entrain remarqua-
'ble. •
Du reste, il ne faut pas demander trop et-,
les nouvelles d'aujourd'hui suffisent pour
exalter les imaginations^ po,u.r .enchanter.Jes.
'esprits. L'es immeubles où nos grands hom-
mes sont nés nous émeuvent que sera-ce,
quand nous irons voir les.ruines des maisons
sublimes où habitèrent-les dieux de 1'0-
lympe ?.
1\1.'Richter s'est-il rendu 'compte de la sai-
sissante beauté de sa découverte. 11 raconte,
parait-il, que, lorsqu'il arriva pour la pre-
mière fois à Rantidi, son enthousiasme fut
celui d'un homme « qui aurait bu toute une
bouteille de champagne ».
Ce n'est pas une petite chose. Et, si la dé-
couverte' de l'Olympe est, l'un de, ces jours,
confirmée, nous promettons d'en éprouver une
ivresse analogue, ou peu s'en faut.
André Nède.
Échos
La Température
Hier, à Paris, très belle journée": plus de
brouillard, ciel clair et, enfin, quelques heures
pendant lesquelles un soleil radieux a mis les
Parisiens, en fête.
Cependant les matinées sont toujours très
froides. En banlieue, on signale une gelée
blanche. En ville, vers sept heures, le ther-
momètre était à 2° au-dessous de zéro. La
température s'est relevée l'après-midi à quatre
heures, on notait 70 au-dessus à notre ther-
momètre.
La pression barométrique, en baisse lente,
accusait 772mm 1. De fortes pressions s'éten-
dent vers le nord; un maximum se trouvait,
hier matin, sur le Danemark (777mm).
Des pluies ét des neiges sont tombées dans
le nord-ouest et le centre du continent. En
France, le temps a été beau partout. Cepen-
dant la: mer est assez, agitée à la pointe de
Bretagne.
La température est en baisse sur presque
toute l'Europe. Hier, dans la matinée, on no-
tait ̃? au-dessous de zéro à Clermont-Fer-
rand, 6° au pic du Midi. •
En France, un temps beau et un peu froid
est probable.
(La température du 29 janvier 1910 était, à
Paris 2° au-dessous de zéro le matin -et
6° au-dessus, l'après-midi. Baromètre 741""»,
pluie toute la journée.)
Monte-Carlo. Température prise sur les
terrasses' du Casino de Monte-Carlo A dix
heures du matin, 190; à midi, 230. Temps mer-
veilleuse
Du New York Herald
A New-York Pluie. Température maxima,
50 minima, 2°2. Vent sud.
A Londres Brouillard. Température
maxima, 40 minima, ~za. Baromètre 772""11.
Vent est..
A Berlin Temps beau. Températurce (à
midi) i°. I°. =_joc=a
A Travers Paris
M. Branly prendra-t-il séance aujour-
d'hui à l'Académie des sciences?
C'est peu probable, car l'ampliation
du décret approuvant son élection n'est-
pas encore parvenue au secrétariat de
l'Institut. Il faudrait qu'elle y arrivât au
plus tard ce mâtin.
Il ne paraît pas douteux que l'élection
de M. Branly ne soit approuvée par le
Président de la République. Ordinaire-
ment dans les huit jours qui suivent
l'électiqn, le décret est signé. Cette fois,
il y a eu un retard. Mais on ne saurait
avoir d'inquiétude.
-ll^-al-eu .eoûrtaiit^ d.e.Ui;.XJCécédents Jào;
1
!-«t non approbation », dânf PAcadéiniè,
i mime oùM. Branly vient d'être élu.
Joseph Fourier, élu le 27 mai 1816., et' v
.Pierre Hachette, élu le 10 novembre 1823,
.ne furent pas reconnus par le Roi, qui
I, «-ne jugea pas àpropps de confirmer
leur élection ». L'Académie, il est vrai,,
les réélut plus tard.
Certainement M. Fallières ne suivra
pas l'exemple de Louis XVIII; et si M.
Branly ne prend pas encore séance au-
jourd'hui, c'est à une simple « lenteur
administrative » qu'il faudra' seulement
reprocher ce petit contretemps.
c
Fermeture.,
̃ Depuis hier soir, la chasse à tir est
fermée/ A l'heure où le soleil se cou-
chait, chasseurs et chasseresses de
France sont rentrés tristement au logis.
Les chiens aussi -comprenaient la mé-,
lancolie de ce dernier retour. C'est
1 heure où il convient de graisser les
fortes bottes, d'huiler très bien le fusil
glorieux et de faire.allumer un bon feu
dans la bibliothèque.
-Durant huit longs mois, le chasseur
va vivre, balancé entre le regret et l'es-
pérance. Peu à peu. va se former la.
vraie légende de l'année. Les émotions
rares, les ruses subtiles, les maladresses
^hsignes, les coups sensationnels seront t
'rappelés, interprétés, consignés. Cela
formera la forte tradition qu'on trans-
mettra aux débutants.
Ils sont chaque année plus nombreux.
Et'plus nombreuses chaque année, des
jeunes femmes se mêlent aux chas-
seurs. Leur grâce charmante brille parmi
les mâles visages. Elles mettent à prati-
quer ce sport leur passion accoutumée.
Leur 'tir, est d'une fantaisie aimable,
souvent déconcertant. dans sa méthode
et ses résultats, charmant au demeu-
rant.
̃Ilsuffit d'être brave. /•
-c Recensement.
j II. y: a des .personnes qui ont épuisé
'toutes les distractions licites et honnê-
"tes loto, charade, jeu de dames et
comptes des dépenses- journalières, etc.
et qui s'ennuient après le dîner. Ces
personnes se. réjouissent parce que le
recensement approche, qui .leur permet-
Hra de réporçdre-avec esprit aux nom-;
ïbreuses questions des formulaires offi-
ciels apportés à domicile.
Ces personnes vont au-devant d'une
pénible désillusion. Certes, elles pour-
ront inventer des professions très comi-
ques et les écrire sur les feuilles de re-,
censément r muis leur amusement n'ira
pas plus loin. Les résultats statistiques du
recensement de 1U11 ne seront pas pu-
bliés avant six ans avant six ans, le
meunier, l'ane ou le roi seront morts.
Le ministère du travail vient en effet
de publier la deuxième partie du tomelor
des Résultats statistiques dit recensement
de la population effectilê le 4 mars. 1906.
Avant de publier les résultats de 1911, il
devra achever la publication des statis-
tiques de 1906 ces travaux imposeront
donc un retard que nous n'évaluons à
deux ans que par respect pour le nom
même du ministère que dirige M. Laf-
ferre. •
L'Arabe tel qu'on le parle.
Il paraît que la discorde règne à l'Ecole
des langues orientales vivantes. On ac-
cuse d'avoir posé sa candidature à la
chaire d'arabe et avec: succès un
professeur qui, dit-on, saurait si peu, si
peu d'arabe que ce n'est pas la peine
d'en parler. Et les uns de prendre parti
pour le nouveau professeur; les autres,
de l'accabler. Au total il paraît qu'il n'y
a là qu'une cabale montée contre le plus
authentique des arabisants.
Tant mieux. Car il eût été déplorable
de voir se renouveler, à Paris, l'aven-
ture marseillaise qu'Emmanuel Arène
aimait raconter.
Un Marseillais, à force d'affirmer qu'il
.savait l'arabe; en était arrivé à croire
qu'il ne l'ignorait pas tout à fait.
Or, un jour, un Arabe, à Marseille,
'est soupçonné d'avoir commis un assas-
sinat. Conduit devant le juge' d'instruc-
tion, le malheureux se débat, raconte
en sa langue des choses que nul ne
comprend. Le juge demande un inter-
prète. On court chez le Marseillais « qui
sait l'arabe ». 11 n'ose avouer qu'il n'en-
tend rien de ce que l'inculpé raconte. Ce
serait se déshonorer. 11 écoute donc d'un
air recueilli. Et comme le juge lui de-
mande « Que dit cet homme? »
Il avoue, répond le Marseillais.
L'Arabe fut condamné à mort. On ne
dit pas s'il fut exécuté.
Les habitants de la rue Notre-Dame-
de-Lorette ne sont pas les seules vic-
times de la voirie: celle-ci manifesta
son activité avec une ardeur également
agressive contre un Parisien qui avait t
droit aux égards particuliers de la Ville
lumière Gavarni.
On avait élevé, place Saint-Georges,
un monument à ce profond et charmant
artiste qui semblait être placé, au pied de
la Butte, comme uno sentinelle avancée
de Montmartre.. Quand los travaux du
Métropolitain l'exilèrent au dépôt des
marbres, on déclara que l'exil n'était
que provisoire. Mais les travaux du che-
min de fer souterrain sont terminés et
il n'est plus question de réinstaller
Gavarni dans sa dignité-posthume.
Du reste, Fauteur des Nuits de Paris
n'aima jamais le «.progrès » la démo-
cratie même ne lui inspirait que de la
méfiauce et son pessimisme joyeux ne
ménageait point' les représentants de
l'esprit public. Mais est-ce une raison de
se montrer si sévère à son égard ? `.'
i 11 faut ramener Gavarni sur la place
-où. il faisait si bonne figure,: à deux pas
de la rue La Bruyère où il affirmait
,qu'on rencontre tant de caractères et de
la rue de La Rochefoucauld.; selon lui, si
riche en maximes. 'San image peut,
jday>aatui"fi.), suggérer li'aiaiables ou^L'Ur
tiles pensées aux habitants et même aux
•habitantes du quartier.
PETITES HISTOIRES
Un grave problème, le.problème.de la mo-
ralité de la race canine, doit être posé au
Sénat. Cette moralité décroît chaque jour sous
les pernicieux exemples de la rue; et plus en-
core sous- les ordres coupables des proprié-
taires de chiens" indélicats. Avant-hier, un
caniche était arrêté dans la banlieue de .Paris,
au moment même où il' rapportait à sa mai-
tresse un- pot-au-feu dérobé à l'étalage d'un
boucher. Ce caniche a été conduit à la four-
rière'; cependant sa faute était moins grave
que le vol égoïste de' la chienne du président
Perrin Dandin, qui fut laisséeen liberté par
,ce: magistrat,, après ,1a plaidoirie demeurée
classique de M" Petit-Jean. .̃̃
Or un honorable sénateur du Var, M..Louis
Martin, proposait l'autre jour à ses collègues!
de modifier la loi Grammont qui donne d'ex-
cellents résultats, mais qui est insuffisante.
Un récent. jugement ayant acquitté une per-
sonne poursuivie pour avoir frappé un chien
ne lui appartenant pas, -M. Louis Martin de-'
manda que. le texte de la loi -fût généralisé
il veut que tous les hommes cruels, proprié-
taires où-non de- leurs victimes, soient plus,
sévèrement condamnés et, en cas de réci-
dive, deviennent passibles. du Tribunal cor-
rectionnel.
C'est là que le problème dej la moralité ca-
nine trouve sa place daas là discussion pro-
chaine du Sénat. Si un propriétaire qui frappe
cruellement son chien s'expose à être sévère-
ment puni, quel ne doit pas être, à plus forte
raison, le châtiment du propriétaire qui dresse
son chien au vol, le pervertissant d'abord et
l'exposant ensuite à être fort maltraité s'il est
pris en flagrant délit?
Il est temps de protéger les bons instincts
des chiens si l'on veut encore trouver, parmi
ces fidèles amis, des gardiens de la propriété
et des auxiliaires de,la police.
La bibliothèque du Conservatoire vient
de s'enrichir' d'une pièce des plus pré-
cieuses.
Il s'agit- d'une œuvre inédite' et abso-
lument inconnue de Méhul.,
C'est Mgr Neyrat, ancien maître de
chapelle et aujourd'hui doyen de la pri-
matiale de Lyon, qui en a généreuse-
ment fait don à M. Julien Tiersot pour
ses collections. Mgr Neyrat, qui est âgé
de quatre-vingt-cinq ans, a connu à
Lyon Mme Méhul, qui passa dans cette
ville les cinquante dernières années de
sa vie, après la mort du célèbre compo-
siteur il tient d'elle maints souvenirs
de Méhul, et il a voulu offrir celui-là à
:1 établissement même dont Méhul lut.
un des fondateurs.
Ce manuscrit, nous, a dit M. Julien
Tiersot, en feuilletant avec respect les
pages jaunies couvertes de la fine écri-
ture de l'auteur de Joseph et du Chant
du départ, est un chant funèbre d'une
belle tenue et d'un beau sentiment. Son
instrumentation est très intéressante..
Sans violons, comme Ulhal, elle com-
porte seulement deux altos, deux har-
pes, un piano, les cors et basses, et un
chœur d'hommes C'est une œuvre dont
il n'a jamais été fait mention dans au-
cune des biographies de Méhul.- Elle est
d'un caractère plus intime qu'héroïque.
M. Julien Tie.rsot se propose de con-
sacrer une étude spéciale à ce manus-
crit inédit de.Méhul.
Les Pupazzi aux matinées de l'Olym-
pia.
C'est aujourd'hui que débute cette
étonnante troupe de fantoches que MM.
de Cottens et Marinelli ont découverts
aux environs de Milan. Ces petits artis-
tes nous arrivent avec un matériel con-
sidérable 200 décors et des milliers de
costumes, des chevaux, des éléphants,
etc., etc. Le, directeur de cette troupe est
M. Francesco Guercy, le seul qui ait
conservé la tradition des grandes féeries
dé marionnettes, telles qu'on les donne
encore en Italie. Le spectacle va en-
chanter nos petits Parisiens, qui sau-
ront gré à MM. de Cottens et Marinelli
d'avoir fait venir à grands frais cette
troupe unique au monde.
Hors Paris
Le témoignage d'une ombre portée.
A Omaha, dans le Nébraska, aux
Etats-Unis-, un certain Frank Erdmann
était accusé d'un attentat à la dynamite.
11 était innocent. Mais il ne pouvait éta-
blir l'alibi qu'il invoquait.
Il affirmait s'être trouvé à tel endroit,
à deux heures et demie de l'après-midi,
le jour du crime. Or des témoins assu-
raient l'avoir vu à la même heure passer
devant deux jeunes filles qui sortaient
d'une église, où venait d'avoir lieu une
grande cérémonie religieuse.
Le cas du malheureux semblait dé-
sespéré lorsque son avocat produisit une
photographie. Elle représentait les.deux
jeunes filles à la sortie dé l'église, après
la cérémonie. On la confia à un.astro-
nome.
Le savant, se basant sur l'orientation
de l'édifice religieux et sur l'ombre por-
tée, telle qu'elle était indiquée sur l'é-
preuve, établit l'heure exacte delà scène
trois heures vingt et une minutes. Il
n'était donc pas deux heures et demie.
L'affirmation des témoins était erronée.
Et ainsi l'ombre portée sauva l'accusé
d'un certain nombre d'années de prison.
Toasts « secs». I
L'antialcoolisme, qui fait, dit-on, de l
grands progrès dans t'armée allemande,
vient de causer un grand désarroi dans
certaine petite garnison de l'Eaipire. De-
puis quelques mois, beaucoup d officiers,
encouragés par les récents discours de
rEiiipcrèur, ont fait le serment de ne
plus boire ni vin, ni alcool. Ils n'avaient
pas songé alors à la fête de Sa Majesté
ni à la coupe de" Champagne, que la tra-
dition- exige 1 pour accompasAer Isjâ
« hoch !» et les « hurrah 1» de circons-
tance. :̃̃̃̃(
Anxieux, avant-hier, les pauvres se
consultèrent. Fallait-il commettre le
crime de lèse^majesté ou préférer celui
de parjure?
Troublant cas de conscience.
On rappela que Georges V a officiel-
lement autorisé ses marins à trinquer
avec de l'eau, quand retentit le solennel:
« Gentlemen, the King! » Mais GuuV
laume II n'a pas encore donné son- avis
sur la question.
Vers le soir, enfin, un colonel se sou-
vint de ceci le vieux maréchal de Hae-
:seler, qui vit de lait et de fruits, a créé
un précédent. Quand on boit à la santé
du souverain, il lève son verre :rcmpli
de vin mousseux, puis le jette par-des-
sus son épaule gauche, offrant ainsi un
double sacrifice à son patriotisme exi-
'geant. ̃
Voilà pourquoi, le 29 janvier au matin,
le mess de la ville de X. dut renouve-
ler sa provision de cristaux.
De. Saint-Sébastien
« Le programme de la saison sportive
est particulièrement brillant, et up suc-
cès énorme lui est assuré. Déjà, pour le
concours d'échecs qui commence en fé-
vrier, les seize premiers -grands maîtres
du monde se sont fait inscrire. Le Tir
aux pigeons, avec ses 105,000 francs àa
prix, attire lui aussi les meilleurs fusils
connus que ravit cette occasion de tirer
les merveilleux pigeons espagnols. En-
fin, le Concours international d'escrime
réunira des équipes de tous pays. On
ne saurait concevoir, on le voit, pro-
gramme plus attrayant et plus complet, »
Nouvelles à la Main
Le gouvernement va être interpellé
au sujet de la défense artistique de
Paris. ̃̃̃•
Bravo Qu'en résultera-t-il?
Deux discours.
'.̃̃ ";̃ '̃
L'administration a été sur le point
de faire couper deux hectares de bois
près de la porte Dauphine.
Le bois de Boulogne l'a échappé
laide. • ̃ ̃ ̃ ̃•̃'̃
'̃̃̃̃̃̃̃ •̃̃̃̃̃̃̃'̃ ̃ •̃
Finira-t-on par obtenir la démoli-
tion des immeubles trop élevés?
J'en doute les bureaux les pro-
tègent.
• Dame, entre gratte-ciel" et gmttcT
papier on. s'entend;
'̃)
On devrait poursuivre en justice
ces gens qui saccagent nos rues et nos
places!
A quoi pourrait-on les condamner,?
Parbleu, aux travaux publics.
Elles. causent
Quel âge a-t-il? Soixante ans?
Pas tout à fait. Enfin, il est à l'a
fleur de la décrépitude
Le Masque- de Fer.
LES VICTIMES DU DEVOIR
Le Tableau d'Honneur
V
C'est trop de morts
Ainsi s'exprimait le préfet de police
dans l'émouvant discours qu'il prononça
devant le monument des Victimes du
devoir, pour rendre hommage à la bra-
voure de l'agent Deray, tombé en procé-
dant à la tragique et farouche arrestatidn
de Liabeuf. ̃ •'
Trop de morts M. Lépine avait raison.
J'ai sous les yeux, en effet, une statiiî-i
tique singulièrement impressionnante et
particulièrement instructive. Elle montre*
avec une effrayante éloquence les résul-
tats abominables, de, certaines théories,
le péril croissant de TifteomprébensiWé
et intolérable commerce du revolver, de
l'indulgence des tribunaux et de la pu-
blicité scandaleuse. faite par le texte et
par l'image aux sinistres héros du vol et
de l'assassinat. ̃
Je veux tout de suite sortir quelques
chiffres, parce qu'ils frapperont ainsi
davantage, retiendront mieux l'attention
et feront réfléchir.r.
Le nombre des agents tués en proqé-
dant à des arrestations est plus élevé
pour les dix dernières années qui yien-
nent,de s'écouler que celui, des agenis
qui tombèrent au service de la loi durant
tout le siècle dernier.
Onze agents tombèrent de 1800 à 1900
sous le couteau ou le revolver de ceux
qu'ils tentaient d'arrêter treize depuis
1900' sont tombés, et tous sous le re-
volver en procédant par ordre ou
spontanément à diverses arrestations.
Onze morts en cent ans Treize en dix
ans"! •'
Sanscompterunequarantained'agents
blessés plus ou moins grièvement à
coups de couteau, à coups de revolver,
ou par des armes diverses par ces mal-
faiteurs qui pullulent dans tous ces bou-
ges où l'on débite l'alcool et le crime et
qui infestent Paris. En cinq ans,2i agents
ont, été ainsi frappés, et parfois si grave-
ment qu'ils ont dû cesser leur service':et
entrer en réforme.
Je ne sais s'il y a dans tous les postes
le tableau glorieux des victimes du de-
voir, de ceux des agents tombés au ser-
vice de l'ordre public et de la loi. S'il n'y
est pas déjà, il sera bientôt, puisqu'il
existe aujourd'hui. Ce tableau d'honneur,
je l'ai vu dans le cabinet de M- Touny et
dans celui de son collaborateur M. Lelïls,
l'autre jour, alors que /étais' allé me ren-
seigner près d:eux sur leurs blessés -et
leurs morts. .-̃•̃
La liste des morts est longue, longue
té Numéro quotidien 1OÛÈNÎIMBS dans toute' la France Etranger 20 GENTIÊËè
57e Année # Série– N° 30
;(j H,. DE; yiLLEMESSANT
'Fondateur ̃
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Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
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de France et d'Algérie.
c Loué par ceux-ci, blâme par ceux-là, me moquant des sots, bravant lesméchants, je me hâte
de rire de tout. de p_eur d'être^obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
S O 3UE ZM AIBB
Les ci- /mes Abel BONNARD.
La Vie Hors Paris La découverte de l Olympe:
André Néde.
les victimes du devoir Le tableau d honneur:
Frantz-Reichel.
Les documents de M. Pelliot CH. Dauzats.
Paroles du Midi Une conférence de M.
1 J. Charles-Roux Emile Berr.
Le Monde religieux Un incident à la cathé-
1 drale de Rouen Julien DE Narfon.
Dessin .P)'omeMa~M taïques FoRA-iN.
tes Réunions d'hier :.Ze monument des francs-
tireurs des Ternes. Aa Mission laïque
française. La Ligue contre V alcoolisme
G. Davenay.
Les Concerts .• Robert Brussel.
Feuilleton' Moutons de' l3arbarie ROBERT
HlCHENS. -•
La Vie littéraire-: Marcel BALLOT.
Les Crimes
Si un Dieu, un spectateur attentif et
imperturbable est penché sur nos agita-
tions et éooute ce qui s'en dégage, il doit
entendre résonner, par-dessus tous les
autres bruits, les claquements secs des,
détonations toujours plus nombreuses.
Les coups de revolver ponctuent à tout
propos, maintenant, la vie ordinaire. Et
si le Contemplateur s'étonne et se tourne
vers ceux qui ont fait si hardiment inter-
venir la mort parmi leurs disputes, que
voit-il le plus souvent? Des êtres farou-
,elles, exigeants parce.qu'ils sont forts ?
>]\Ton. Ceux qui, tiennent encore dans la
main leur arme fumante sont les plus
laibles d'entre les faibles.
r-:ji\, '̃ '# ̃,
Pour la plupart, en effet, ces criminels
du revolver, ce sont des faibles, mais
des vaniteux. Certains n'essayent pas de
donner le change. D'autres veulent, en
vain nous fairecroire qu'ils enfermaient
ci eux la passion dont leur crime serait
l'éclair. :'Leur acte n'a pas de si beaux?
"ressorts. L'amour-propre seul, le. plus-
'souvent, la déterminé. Faibles, ils n'ont,
pas voulu, cependant, qu'on les tînt pour
tels. Ne pouvant se faire respecter par
eux-mêmes, ils ont appelé une arme à.
leur aide. Ne pouvant faire assez, ils ont
fait trop.' Incapables d'avoir le dernier
mot autrement, ils l'ont eu par une balle.
Leur-xûii.pj. de revolver est. la, riposte trop
vive d'une '.susceptibilité d'ocorche. Il y `
a, dans; leur crime, quelque chose de
mesquin, de rageur et d'impatient.
Ainsi cet homme" qui, raillé dans un
restaurant, foudroie un des innocents
rieurs. Ainsi ce fils qui, voyant que sa
mère va se remarier malgré lui, et ne
pouvant l'en empêcher, l'abat à ses
pieds. Ainsi tous ces auteurs de crimes
prétendus passionnels qui, dédaignés
ou rebutés, se vengent par des meurtres.
Ils n'ont pas .voulu qu'on .pût impuné-
ment les compter pour rien. Ne pouvant
pas charmer, retenir, dominer un être,
ils n'ont pu que le tuer. Leur crime est
l'exploit de leur impuissance. Mais la-
mour-propre seul l'a inspiré. Ils préten-
dent que c'est l'amour. Ils mentent.
L'amour, s'ils l'avaient connu, leur au-
rait, appris à s'oublier.̃
Lesactesextrêmesfascinentunhomme
débile et l'attirent par une sorte de ver-
tige-Conscient de sa faiblesse et sachant
que les autres aussi la supputent, il
croit qu'il la démentirait en se portant à
l'irn de ces excès, il croit que certains
actes prouvent la force de qui les com-
met. C'est un préjugé tout romantique.
Le vieux Gœthe, rayonnant de sagesse,
fait au sujet de son Werther une remar-
que très' pénétrante «Ce livre, expli-
que-t-il, est dangereux, parce que j'y ai
prêté à la faiblesse les apparences de la
force «. On ne peut mieux dire, et cette
critique porte sur le romantisme tout
entier. Celui-ci a tourné la tête à bien
des êtres sans force en leur présentant
certains actes, crime ou suicide, comme
une pourpre illusoire et en leur persua-
dant que.la grandeur est de s'y draper.
On ne peut méconnaître davantage la
vérité de la vie et des caractères. Mais
un tel préjugé agit encore. Et il ne man-
que pas d'œuvres littérairns qui en sont
animées,: surtout au théâtre. Comme en
même temps il s'est répandu une autre
opinion, non pas scientifique, mais issue
des sciences et vaguement patronnée par
elles, que nous ne sommes point respon-
sables de ce que nous accomplissons, il
n'en faut ;pas plus pour expliquer la fré-
quence de ces fusillades. Les faibles sont
doublement: tentés d'en venir à ces ex-
irémi'tés.-poussés par le vieux préjugé
littéraire -qui les glorifie et par le nou-
veau préjuge scientifique qui les ab-
éOUt,
C'est' indûment, cependant, .que. ces
'• criminels se montrent à la fois honteux
et vains de ce qu'ils commirent. La. su-
périorité. -n'est pas de faire un éclat,
c'est de se commander et rien ne peut
être plus formidable, parfois, que de re-
tenir sa force et de ne pas agir. L!hon-
neur de l'homme est d'introduire dans
les circonstances une expression de lui-
même qu'il puisse signer. Il n'a point
connu l'ivresse virile, celui qui, avant
d'intervenir, n'a point accepté et voulu-
toutes les conséquences de ce qu'il al-
lait faire. La violence inconsidérée, au
contraire, est la plus grande marque de
faiblesse. C'est le fait d'un être déréglé
qui répond aux choses par. des réactions
liors de mesure avec elles, et qui, une
fois dégrisé, mendie le pardon en invo;
quant une irresponsabilité telle que, si
on l'admet, elle interdit môme le ré-
inords: "Mieux vaut:encorc -mi coupable
*iardv. Qn peut .su. attendre- uliÇs- sruue
fois il s'amende. La suprême fonction
de l'homme est de devenir responsable.
Il n'a point à recevoir l'idée de cette res-
ponsabilité d'une doctrine ou d'une
science quelconque, mais à l'obtenir de
sa conscience. C'est une couronne qu'il
doit s'imposer lui-même.
#*&- m ̃̃
L'acte des*forts est de créer, l'acte des
faibles est de détruire. C'est le dernier
pouvoir qui reste à qui n'en a plus d'au-
tre. Détruire est la seule puissance de
l'impuissant c'est la vraie définition du
crime. Le voleur prend ce qu'il convoite
mais ne l'anéantit point. Le criminel res-
semble à un voleur qui jetterait dans la
mer les trésors qu'il a dérobés. Aussi
les seuls crimes qu'on. excuse ̃ sont-ils
ceux qui semblent rendre à la vie plus
qu'ils ne lui ôtent,, en- supprimant un
oppresseur. Si les Anciens honoraient les
tyrannicides, c'est que le tyran, écrasant
la cité, l'empêchait de croître et de fleurir.
Celui qui l'immolait favorisait la vie elle-
même. Le crime, au contraire, est ce qui
appauvrit. Le criminel, c'est Brutus
tuant César, c'est-à-dire anéantissant en
lui des ressources merveilleuses pour le
bien du monde. Le criminel ôte aux
hommes quelque chose d'irremplaçable.
Aussi n'est-ce pas: un moins grand. for-
fait de détruire un chef-d'œuvre qu'un
vivant. Mais quelle tentation pour un
impuissant Quelle tentation, pour Eros-
trate, de brûler le temple d'Ephèse Une
grande destruction devient alors l'af-
freuse parodie, l'horrible singerie d'un
grand, acte. Et Erostrate n'est pas
trompé dans son calcul. Quoique l'indi-
gnation antique eût défendu do le men-
tionner, il s'est imposé a la gloire. Mais:
celle-ci supporte avec dégoût, sur ses ta-
blettes, les noms des fous mêlés à ceux
des héros. ̃•'
̃ "̃ ̃' '̃̃̃'
On se plaint avec beaucoup de raison
de la publicité donnée aux crimes. Cer-
tains journaux sont devenus les bulle-
tins de l'horreur. Ils racontent avec tant
de détails les assassinats qu'ils ont l'air,
vraiment, de faire un cours ou dé donner
des recettes. On voudrait que, pour ba-
lancer cette propagande, la presse di-
vulguât le bien comme le mal.. Une telle
intention est louable, mais on ne peut
la réaliser. Le crime, en effet, éclate aux
yeux. Mais le bien, non pas. Il y a les
actes des sauveteurs et; quelques autres
analogues qu'on peut. par chance dési-
gner; .mais ce ne sont pas encore les
plus1 beaux. L'essence des actes de bien
̃vM d'Ctre :insaiMsVàbte'37,11s ;si?"m'nfon-
dent avec la vie même, Ils soutiennent
sous terre, comme des fondements 'en-
fouis. les. façades de nos destinées. Ils
ne s'isolent pas des choses, mais dé-?
pendent, au contraire, do tout un en-
semble de conditions qui 'les 'déter-
minent,' sans lesquelles -oir ne peut les
comprendre; et qui restent inconnues
comme eux. Parmi les hommes nous
pouvons si nous ne nous laissons
point abuser par des charlatans
apercevoir ceux qui font le beau, dé-
nonccrceuxquifont le mal.Nous voyons
le chcD-d'œuyre et le crime." A moin's
d'un bonheur de circonstances,, nous
ne voyons pas l'acte de bien. Car il se
répand, au lieu de se ramasser, il ne
se concentre pas dans une; minute, il
s'exerce sur des, années. L'âme 'belle et
théâtrale des artistes ressemble à ces
fleuves qui coulent entre des rochers et
donnent à'toxis le spectacle de leurs 'flots
et de leurs, cascades. Mais ceux dont les
cœurs' fertilisent la vie sont comme ces
eaux, dont l'irrigation partout diffuse
s'aperçoit'à peine entre les trins dlierbe,
et nourrit cependant les blés,' les àrbres
et les rosiers. Telle est r"austérité:
magnifique du monde moral. Ce qui s'y
passe demeure fatalement inconnu. On
entend partout éclater les crimes, comme
aussi,, l'on entend, moins haut, tout le
fracas des vaniteux pour attirer notre,
attention sur leur personne. Le monde'
grossier de l'amour-propre retentit
comme une foire. Et pendant ce temps.
des ténèbres sacrées et muettes couvrent
le royaume du cœur, les vraies amours.
se dépensent mystérieusement, les dé-
vouements ne font pas de bruit, les sa-
crifices existentmais s'accablentd'ombre.
Abel Bonnard.
LA VIE HORS PARIS
1
ha découverte de l'Olympe
Les fidèles personnes qui regrettent, encore
le temps « où le ciel sur la terre marchait et
respirait dans un peuple de dieux » vont ap-
prendre une bonne nouvelle l'Olympe, est
retrouvé. Les derniers amis de la. charmante
mythologie grecque n'ont pas tous. les jours
une telle aubaine à connaître
L'Olympe est retrouvé; l'Olympe, séjour
des.dieux; l'Olympe où demeuraient Zeus,
Apollon, Héra aux bras blancs, Aphrodite
que d'autres appellent Venus et qui n'a' guère
d'impies, 'etc.
L'on dira que l'Olympe n'était pas perdu.
Le mont Olympe, non mais la demeure des
dieux semblait anéantie c'est elle, justement,
que vient de découvrir un archéologue alle-
mand,. M. Max Ohnefalsch-Richter.
''ne l'a pas découverte sur le mont Olympe, 1
mais dans l'île de Chypre, au sommet d'une
montagne, en un point appelé Rantidi.
Or, jusqu'à présent, les archéologues ne
nous avaient rien annoncé de pareil, de sorte
que nous en venions, peu à peu, à nous figu-
rer que l'Olympe était seulement de jc-liej
imaginations des poètes. Il nous faut aujour-
d'hui faire amende honorable à ces grands
amuseurs de la vieille humanité.et, très hum-
blement, demander pardon a Homère. Il nous
pardonnera.: les ombres sont, aux Champs-.
Elysées, fort clémentes.
Donc, au sommet de Rantidi, dans l'île
d'Aphrodite, M. Ritchtcr a trouvé les ruines
très considérables 'd'un grand Sanctuaire, tics
dcCÔïabtcs, desi ceiua'jacs dlnscripticos^déà'
fragments de 'sculpture. Sur les restes d'un'
autel, il'a pu lire ces mots « Je suis consa-
cré à Zeus > ailleurs, il a vu la mention cer-
taine d'Aphrodite et celle d'Apollon. Ce lieu
très- élevé, il'le' considère comme l'habitacle
terrestre des dieux immortels chaque dieu
avait sa maison, ou au moins sa .chambre et
ils se rencontraient, ils avaient là leurs dialo-
gues, leurs querelles, leurs combinaisons,
leurs intrigues. Ainsi, conclut M. Richter, ce
que les poètes ont raconté n'est pas une in-
vention toute pure, mais au contraire se'rap-
porte à une réalité concrète et matérielle.
M. Richter conclut aussi: «Je suis parfaite-
ment autorisé à déclarer ma découverte
comme la plus grande découverte archéolo-
gique et épigraphique qu'on ait encore faiie
jusqu'à ce jour. » Souhaitons que les archéo-
logues et les épigraphistes soient unanimes à
donner leur acquiescement. 11 sera d'abord
nécessaire que les documents mis au jour par
M. Richter soient' étudiés en détail, les ins-j
criptfons déchiffrées toutes et les fragments
de sculpture rapprochés les uns des autres.
Les ruines de Rantidi permettent de resti-
tuer le plan d'un grand bâtiment plus long
que large et divisé en sept chambres, et le;
plan d'un grand hall qui devait servir aux-
réunions et aux fêtes. On aperçoit aussi des
bases de statues et d'autels.
Le grand hall était-il destiné aux assem-
blées des dieux; et doit-on supposer que les
hommes, qui l'avaient construit, s'en tenaient
discrètement à l'écart, afin de laisser léSj
dieux tranquilles ? On aurait plaisir à le;
croire. Mais il est possible aussi que ce grand
hall ait servi à la pieuse réunion des fidèles;
Puisqu'il y avait, sur la hauteur de' Rantidi,
des autels pour les sacrifices, nous devinons;
que les Chypriotes faisaient l'ascension de ce
sanctuaire élevé rencontrèrent -ils Zeus,
Héra, Apollon et surtout Aphrodite? L'on
n'a qu'à le leur souhaiter.
-L -J.
Mais, quand le sanctuaire fut détruit, quand
la demeure divine de Rantidi s'écroula pour,
n'être plus que décombres, que devinrent les'
dieux et où allèrent-ils demeurer ? Doit-ori
croire qu'ils aient passé maintes nuits à. la;
belle '.étoile, avant de se procurer un autre;
palais, ailleurs, en quelque pays où de bonnes;
gens les eussent invités ?. Les nuits sont
douces, en ces pays; tout de même, nous
compatissons à l'embarras de dieux qui sou-
dain n'ont plus de domicile. Peut-être sont-ils!
>-noutés au ciel,sont-ils allés au delà des.nuages,.
en des points de l'espace où nul archéologue
ne trouvera jamais rien.
M. Richter ne le'dit pas. Peut-être ne le.
sait-il pas..C'est probable même car, ce
,qu'il sait, il'le dit avec un entrain remarqua-
'ble. •
Du reste, il ne faut pas demander trop et-,
les nouvelles d'aujourd'hui suffisent pour
exalter les imaginations^ po,u.r .enchanter.Jes.
'esprits. L'es immeubles où nos grands hom-
mes sont nés nous émeuvent que sera-ce,
quand nous irons voir les.ruines des maisons
sublimes où habitèrent-les dieux de 1'0-
lympe ?.
1\1.'Richter s'est-il rendu 'compte de la sai-
sissante beauté de sa découverte. 11 raconte,
parait-il, que, lorsqu'il arriva pour la pre-
mière fois à Rantidi, son enthousiasme fut
celui d'un homme « qui aurait bu toute une
bouteille de champagne ».
Ce n'est pas une petite chose. Et, si la dé-
couverte' de l'Olympe est, l'un de, ces jours,
confirmée, nous promettons d'en éprouver une
ivresse analogue, ou peu s'en faut.
André Nède.
Échos
La Température
Hier, à Paris, très belle journée": plus de
brouillard, ciel clair et, enfin, quelques heures
pendant lesquelles un soleil radieux a mis les
Parisiens, en fête.
Cependant les matinées sont toujours très
froides. En banlieue, on signale une gelée
blanche. En ville, vers sept heures, le ther-
momètre était à 2° au-dessous de zéro. La
température s'est relevée l'après-midi à quatre
heures, on notait 70 au-dessus à notre ther-
momètre.
La pression barométrique, en baisse lente,
accusait 772mm 1. De fortes pressions s'éten-
dent vers le nord; un maximum se trouvait,
hier matin, sur le Danemark (777mm).
Des pluies ét des neiges sont tombées dans
le nord-ouest et le centre du continent. En
France, le temps a été beau partout. Cepen-
dant la: mer est assez, agitée à la pointe de
Bretagne.
La température est en baisse sur presque
toute l'Europe. Hier, dans la matinée, on no-
tait ̃? au-dessous de zéro à Clermont-Fer-
rand, 6° au pic du Midi. •
En France, un temps beau et un peu froid
est probable.
(La température du 29 janvier 1910 était, à
Paris 2° au-dessous de zéro le matin -et
6° au-dessus, l'après-midi. Baromètre 741""»,
pluie toute la journée.)
Monte-Carlo. Température prise sur les
terrasses' du Casino de Monte-Carlo A dix
heures du matin, 190; à midi, 230. Temps mer-
veilleuse
Du New York Herald
A New-York Pluie. Température maxima,
50 minima, 2°2. Vent sud.
A Londres Brouillard. Température
maxima, 40 minima, ~za. Baromètre 772""11.
Vent est..
A Berlin Temps beau. Températurce (à
midi) i°. I°. =_joc=a
A Travers Paris
M. Branly prendra-t-il séance aujour-
d'hui à l'Académie des sciences?
C'est peu probable, car l'ampliation
du décret approuvant son élection n'est-
pas encore parvenue au secrétariat de
l'Institut. Il faudrait qu'elle y arrivât au
plus tard ce mâtin.
Il ne paraît pas douteux que l'élection
de M. Branly ne soit approuvée par le
Président de la République. Ordinaire-
ment dans les huit jours qui suivent
l'électiqn, le décret est signé. Cette fois,
il y a eu un retard. Mais on ne saurait
avoir d'inquiétude.
-ll^-al-eu .eoûrtaiit^ d.e.Ui;.XJCécédents Jào;
1
!-«t non approbation », dânf PAcadéiniè,
i mime oùM. Branly vient d'être élu.
Joseph Fourier, élu le 27 mai 1816., et' v
.Pierre Hachette, élu le 10 novembre 1823,
.ne furent pas reconnus par le Roi, qui
I, «-ne jugea pas àpropps de confirmer
leur élection ». L'Académie, il est vrai,,
les réélut plus tard.
Certainement M. Fallières ne suivra
pas l'exemple de Louis XVIII; et si M.
Branly ne prend pas encore séance au-
jourd'hui, c'est à une simple « lenteur
administrative » qu'il faudra' seulement
reprocher ce petit contretemps.
c
Fermeture.,
̃ Depuis hier soir, la chasse à tir est
fermée/ A l'heure où le soleil se cou-
chait, chasseurs et chasseresses de
France sont rentrés tristement au logis.
Les chiens aussi -comprenaient la mé-,
lancolie de ce dernier retour. C'est
1 heure où il convient de graisser les
fortes bottes, d'huiler très bien le fusil
glorieux et de faire.allumer un bon feu
dans la bibliothèque.
-Durant huit longs mois, le chasseur
va vivre, balancé entre le regret et l'es-
pérance. Peu à peu. va se former la.
vraie légende de l'année. Les émotions
rares, les ruses subtiles, les maladresses
^hsignes, les coups sensationnels seront t
'rappelés, interprétés, consignés. Cela
formera la forte tradition qu'on trans-
mettra aux débutants.
Ils sont chaque année plus nombreux.
Et'plus nombreuses chaque année, des
jeunes femmes se mêlent aux chas-
seurs. Leur grâce charmante brille parmi
les mâles visages. Elles mettent à prati-
quer ce sport leur passion accoutumée.
Leur 'tir, est d'une fantaisie aimable,
souvent déconcertant. dans sa méthode
et ses résultats, charmant au demeu-
rant.
̃Ilsuffit d'être brave. /•
-c Recensement.
j II. y: a des .personnes qui ont épuisé
'toutes les distractions licites et honnê-
"tes loto, charade, jeu de dames et
comptes des dépenses- journalières, etc.
et qui s'ennuient après le dîner. Ces
personnes se. réjouissent parce que le
recensement approche, qui .leur permet-
Hra de réporçdre-avec esprit aux nom-;
ïbreuses questions des formulaires offi-
ciels apportés à domicile.
Ces personnes vont au-devant d'une
pénible désillusion. Certes, elles pour-
ront inventer des professions très comi-
ques et les écrire sur les feuilles de re-,
censément r muis leur amusement n'ira
pas plus loin. Les résultats statistiques du
recensement de 1U11 ne seront pas pu-
bliés avant six ans avant six ans, le
meunier, l'ane ou le roi seront morts.
Le ministère du travail vient en effet
de publier la deuxième partie du tomelor
des Résultats statistiques dit recensement
de la population effectilê le 4 mars. 1906.
Avant de publier les résultats de 1911, il
devra achever la publication des statis-
tiques de 1906 ces travaux imposeront
donc un retard que nous n'évaluons à
deux ans que par respect pour le nom
même du ministère que dirige M. Laf-
ferre. •
L'Arabe tel qu'on le parle.
Il paraît que la discorde règne à l'Ecole
des langues orientales vivantes. On ac-
cuse d'avoir posé sa candidature à la
chaire d'arabe et avec: succès un
professeur qui, dit-on, saurait si peu, si
peu d'arabe que ce n'est pas la peine
d'en parler. Et les uns de prendre parti
pour le nouveau professeur; les autres,
de l'accabler. Au total il paraît qu'il n'y
a là qu'une cabale montée contre le plus
authentique des arabisants.
Tant mieux. Car il eût été déplorable
de voir se renouveler, à Paris, l'aven-
ture marseillaise qu'Emmanuel Arène
aimait raconter.
Un Marseillais, à force d'affirmer qu'il
.savait l'arabe; en était arrivé à croire
qu'il ne l'ignorait pas tout à fait.
Or, un jour, un Arabe, à Marseille,
'est soupçonné d'avoir commis un assas-
sinat. Conduit devant le juge' d'instruc-
tion, le malheureux se débat, raconte
en sa langue des choses que nul ne
comprend. Le juge demande un inter-
prète. On court chez le Marseillais « qui
sait l'arabe ». 11 n'ose avouer qu'il n'en-
tend rien de ce que l'inculpé raconte. Ce
serait se déshonorer. 11 écoute donc d'un
air recueilli. Et comme le juge lui de-
mande « Que dit cet homme? »
Il avoue, répond le Marseillais.
L'Arabe fut condamné à mort. On ne
dit pas s'il fut exécuté.
Les habitants de la rue Notre-Dame-
de-Lorette ne sont pas les seules vic-
times de la voirie: celle-ci manifesta
son activité avec une ardeur également
agressive contre un Parisien qui avait t
droit aux égards particuliers de la Ville
lumière Gavarni.
On avait élevé, place Saint-Georges,
un monument à ce profond et charmant
artiste qui semblait être placé, au pied de
la Butte, comme uno sentinelle avancée
de Montmartre.. Quand los travaux du
Métropolitain l'exilèrent au dépôt des
marbres, on déclara que l'exil n'était
que provisoire. Mais les travaux du che-
min de fer souterrain sont terminés et
il n'est plus question de réinstaller
Gavarni dans sa dignité-posthume.
Du reste, Fauteur des Nuits de Paris
n'aima jamais le «.progrès » la démo-
cratie même ne lui inspirait que de la
méfiauce et son pessimisme joyeux ne
ménageait point' les représentants de
l'esprit public. Mais est-ce une raison de
se montrer si sévère à son égard ? `.'
i 11 faut ramener Gavarni sur la place
-où. il faisait si bonne figure,: à deux pas
de la rue La Bruyère où il affirmait
,qu'on rencontre tant de caractères et de
la rue de La Rochefoucauld.; selon lui, si
riche en maximes. 'San image peut,
jday>aatui"fi.), suggérer li'aiaiables ou^L'Ur
tiles pensées aux habitants et même aux
•habitantes du quartier.
PETITES HISTOIRES
Un grave problème, le.problème.de la mo-
ralité de la race canine, doit être posé au
Sénat. Cette moralité décroît chaque jour sous
les pernicieux exemples de la rue; et plus en-
core sous- les ordres coupables des proprié-
taires de chiens" indélicats. Avant-hier, un
caniche était arrêté dans la banlieue de .Paris,
au moment même où il' rapportait à sa mai-
tresse un- pot-au-feu dérobé à l'étalage d'un
boucher. Ce caniche a été conduit à la four-
rière'; cependant sa faute était moins grave
que le vol égoïste de' la chienne du président
Perrin Dandin, qui fut laisséeen liberté par
,ce: magistrat,, après ,1a plaidoirie demeurée
classique de M" Petit-Jean. .̃̃
Or un honorable sénateur du Var, M..Louis
Martin, proposait l'autre jour à ses collègues!
de modifier la loi Grammont qui donne d'ex-
cellents résultats, mais qui est insuffisante.
Un récent. jugement ayant acquitté une per-
sonne poursuivie pour avoir frappé un chien
ne lui appartenant pas, -M. Louis Martin de-'
manda que. le texte de la loi -fût généralisé
il veut que tous les hommes cruels, proprié-
taires où-non de- leurs victimes, soient plus,
sévèrement condamnés et, en cas de réci-
dive, deviennent passibles. du Tribunal cor-
rectionnel.
C'est là que le problème dej la moralité ca-
nine trouve sa place daas là discussion pro-
chaine du Sénat. Si un propriétaire qui frappe
cruellement son chien s'expose à être sévère-
ment puni, quel ne doit pas être, à plus forte
raison, le châtiment du propriétaire qui dresse
son chien au vol, le pervertissant d'abord et
l'exposant ensuite à être fort maltraité s'il est
pris en flagrant délit?
Il est temps de protéger les bons instincts
des chiens si l'on veut encore trouver, parmi
ces fidèles amis, des gardiens de la propriété
et des auxiliaires de,la police.
La bibliothèque du Conservatoire vient
de s'enrichir' d'une pièce des plus pré-
cieuses.
Il s'agit- d'une œuvre inédite' et abso-
lument inconnue de Méhul.,
C'est Mgr Neyrat, ancien maître de
chapelle et aujourd'hui doyen de la pri-
matiale de Lyon, qui en a généreuse-
ment fait don à M. Julien Tiersot pour
ses collections. Mgr Neyrat, qui est âgé
de quatre-vingt-cinq ans, a connu à
Lyon Mme Méhul, qui passa dans cette
ville les cinquante dernières années de
sa vie, après la mort du célèbre compo-
siteur il tient d'elle maints souvenirs
de Méhul, et il a voulu offrir celui-là à
:1 établissement même dont Méhul lut.
un des fondateurs.
Ce manuscrit, nous, a dit M. Julien
Tiersot, en feuilletant avec respect les
pages jaunies couvertes de la fine écri-
ture de l'auteur de Joseph et du Chant
du départ, est un chant funèbre d'une
belle tenue et d'un beau sentiment. Son
instrumentation est très intéressante..
Sans violons, comme Ulhal, elle com-
porte seulement deux altos, deux har-
pes, un piano, les cors et basses, et un
chœur d'hommes C'est une œuvre dont
il n'a jamais été fait mention dans au-
cune des biographies de Méhul.- Elle est
d'un caractère plus intime qu'héroïque.
M. Julien Tie.rsot se propose de con-
sacrer une étude spéciale à ce manus-
crit inédit de.Méhul.
Les Pupazzi aux matinées de l'Olym-
pia.
C'est aujourd'hui que débute cette
étonnante troupe de fantoches que MM.
de Cottens et Marinelli ont découverts
aux environs de Milan. Ces petits artis-
tes nous arrivent avec un matériel con-
sidérable 200 décors et des milliers de
costumes, des chevaux, des éléphants,
etc., etc. Le, directeur de cette troupe est
M. Francesco Guercy, le seul qui ait
conservé la tradition des grandes féeries
dé marionnettes, telles qu'on les donne
encore en Italie. Le spectacle va en-
chanter nos petits Parisiens, qui sau-
ront gré à MM. de Cottens et Marinelli
d'avoir fait venir à grands frais cette
troupe unique au monde.
Hors Paris
Le témoignage d'une ombre portée.
A Omaha, dans le Nébraska, aux
Etats-Unis-, un certain Frank Erdmann
était accusé d'un attentat à la dynamite.
11 était innocent. Mais il ne pouvait éta-
blir l'alibi qu'il invoquait.
Il affirmait s'être trouvé à tel endroit,
à deux heures et demie de l'après-midi,
le jour du crime. Or des témoins assu-
raient l'avoir vu à la même heure passer
devant deux jeunes filles qui sortaient
d'une église, où venait d'avoir lieu une
grande cérémonie religieuse.
Le cas du malheureux semblait dé-
sespéré lorsque son avocat produisit une
photographie. Elle représentait les.deux
jeunes filles à la sortie dé l'église, après
la cérémonie. On la confia à un.astro-
nome.
Le savant, se basant sur l'orientation
de l'édifice religieux et sur l'ombre por-
tée, telle qu'elle était indiquée sur l'é-
preuve, établit l'heure exacte delà scène
trois heures vingt et une minutes. Il
n'était donc pas deux heures et demie.
L'affirmation des témoins était erronée.
Et ainsi l'ombre portée sauva l'accusé
d'un certain nombre d'années de prison.
Toasts « secs». I
L'antialcoolisme, qui fait, dit-on, de l
grands progrès dans t'armée allemande,
vient de causer un grand désarroi dans
certaine petite garnison de l'Eaipire. De-
puis quelques mois, beaucoup d officiers,
encouragés par les récents discours de
rEiiipcrèur, ont fait le serment de ne
plus boire ni vin, ni alcool. Ils n'avaient
pas songé alors à la fête de Sa Majesté
ni à la coupe de" Champagne, que la tra-
dition- exige 1 pour accompasAer Isjâ
« hoch !» et les « hurrah 1» de circons-
tance. :̃̃̃̃(
Anxieux, avant-hier, les pauvres se
consultèrent. Fallait-il commettre le
crime de lèse^majesté ou préférer celui
de parjure?
Troublant cas de conscience.
On rappela que Georges V a officiel-
lement autorisé ses marins à trinquer
avec de l'eau, quand retentit le solennel:
« Gentlemen, the King! » Mais GuuV
laume II n'a pas encore donné son- avis
sur la question.
Vers le soir, enfin, un colonel se sou-
vint de ceci le vieux maréchal de Hae-
:seler, qui vit de lait et de fruits, a créé
un précédent. Quand on boit à la santé
du souverain, il lève son verre :rcmpli
de vin mousseux, puis le jette par-des-
sus son épaule gauche, offrant ainsi un
double sacrifice à son patriotisme exi-
'geant. ̃
Voilà pourquoi, le 29 janvier au matin,
le mess de la ville de X. dut renouve-
ler sa provision de cristaux.
De. Saint-Sébastien
« Le programme de la saison sportive
est particulièrement brillant, et up suc-
cès énorme lui est assuré. Déjà, pour le
concours d'échecs qui commence en fé-
vrier, les seize premiers -grands maîtres
du monde se sont fait inscrire. Le Tir
aux pigeons, avec ses 105,000 francs àa
prix, attire lui aussi les meilleurs fusils
connus que ravit cette occasion de tirer
les merveilleux pigeons espagnols. En-
fin, le Concours international d'escrime
réunira des équipes de tous pays. On
ne saurait concevoir, on le voit, pro-
gramme plus attrayant et plus complet, »
Nouvelles à la Main
Le gouvernement va être interpellé
au sujet de la défense artistique de
Paris. ̃̃̃•
Bravo Qu'en résultera-t-il?
Deux discours.
'.̃̃ ";̃ '̃
L'administration a été sur le point
de faire couper deux hectares de bois
près de la porte Dauphine.
Le bois de Boulogne l'a échappé
laide. • ̃ ̃ ̃ ̃•̃'̃
'̃̃̃̃̃̃̃ •̃̃̃̃̃̃̃'̃ ̃ •̃
Finira-t-on par obtenir la démoli-
tion des immeubles trop élevés?
J'en doute les bureaux les pro-
tègent.
• Dame, entre gratte-ciel" et gmttcT
papier on. s'entend;
'̃)
On devrait poursuivre en justice
ces gens qui saccagent nos rues et nos
places!
A quoi pourrait-on les condamner,?
Parbleu, aux travaux publics.
Elles. causent
Quel âge a-t-il? Soixante ans?
Pas tout à fait. Enfin, il est à l'a
fleur de la décrépitude
Le Masque- de Fer.
LES VICTIMES DU DEVOIR
Le Tableau d'Honneur
V
C'est trop de morts
Ainsi s'exprimait le préfet de police
dans l'émouvant discours qu'il prononça
devant le monument des Victimes du
devoir, pour rendre hommage à la bra-
voure de l'agent Deray, tombé en procé-
dant à la tragique et farouche arrestatidn
de Liabeuf. ̃ •'
Trop de morts M. Lépine avait raison.
J'ai sous les yeux, en effet, une statiiî-i
tique singulièrement impressionnante et
particulièrement instructive. Elle montre*
avec une effrayante éloquence les résul-
tats abominables, de, certaines théories,
le péril croissant de TifteomprébensiWé
et intolérable commerce du revolver, de
l'indulgence des tribunaux et de la pu-
blicité scandaleuse. faite par le texte et
par l'image aux sinistres héros du vol et
de l'assassinat. ̃
Je veux tout de suite sortir quelques
chiffres, parce qu'ils frapperont ainsi
davantage, retiendront mieux l'attention
et feront réfléchir.r.
Le nombre des agents tués en proqé-
dant à des arrestations est plus élevé
pour les dix dernières années qui yien-
nent,de s'écouler que celui, des agenis
qui tombèrent au service de la loi durant
tout le siècle dernier.
Onze agents tombèrent de 1800 à 1900
sous le couteau ou le revolver de ceux
qu'ils tentaient d'arrêter treize depuis
1900' sont tombés, et tous sous le re-
volver en procédant par ordre ou
spontanément à diverses arrestations.
Onze morts en cent ans Treize en dix
ans"! •'
Sanscompterunequarantained'agents
blessés plus ou moins grièvement à
coups de couteau, à coups de revolver,
ou par des armes diverses par ces mal-
faiteurs qui pullulent dans tous ces bou-
ges où l'on débite l'alcool et le crime et
qui infestent Paris. En cinq ans,2i agents
ont, été ainsi frappés, et parfois si grave-
ment qu'ils ont dû cesser leur service':et
entrer en réforme.
Je ne sais s'il y a dans tous les postes
le tableau glorieux des victimes du de-
voir, de ceux des agents tombés au ser-
vice de l'ordre public et de la loi. S'il n'y
est pas déjà, il sera bientôt, puisqu'il
existe aujourd'hui. Ce tableau d'honneur,
je l'ai vu dans le cabinet de M- Touny et
dans celui de son collaborateur M. Lelïls,
l'autre jour, alors que /étais' allé me ren-
seigner près d:eux sur leurs blessés -et
leurs morts. .-̃•̃
La liste des morts est longue, longue
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