Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1901-02-10
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 février 1901 10 février 1901
Description : 1901/02/10 (Numéro 41). 1901/02/10 (Numéro 41).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k285413d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
47a Année p= 36 Série = R* 41 .1
Dimanche 10 Février 1901
♦ te. Numéro SEINE « SEINE-ET-OISB 75 centimes. OfP^»7EM£ïyrs ZO centimes
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REINES
Les rois ont beau chevaucher côte à
̃côte en grand appareil et s'embrasser
avec ostentation devant les foules, ce
commencement de siècle appartient aux
Reines. Pour le plus ignorant liseur de
faits divers, la mort de Victoria d'Angle-
terre est émouvante. Un phare puissant
a éteint ses feux, qui montraient aux
uns l'écu.Qil, aux autres le port. Mainte-
nant, à la place à'où'rayonnait le pHare.,
c'est la nuit, avec son inquiétant mys-
tère. A la même heure, la lumière plus
discrète qui veille sur une autre rive ma-
rine s'avive, double ses feux, attire le re-
gard du monde vers le vieux pays de
Ruyter. Impératrice chenue que frappe
le sort commun dés femmes, et dont le
cercueil s'enfonôe sous terre, parmi lé
respect un. peu troublé des hommes;
reine de vingt ans qui consacre son
droit d'être amoureuse et épouse comme
les autres femmes voilà un sujet tout
naturel de méditations parallèles -pour
les historiens philosophes.
Laissons-leur le souci et l'honneur
d'élaborer ce parallèle; n'en retenons
qu'un trait l'égale opportunité d'un
régné féminin en Angleterre et éh Hol-
lande, quand la reine Victoria et la reine
Wilhelminé montèrent sur leurs trônes
respectifs. Tout le monde se rend compte
aujourd'hui que la première a très pro-
bablement sauvé la monarchie anglaise,
fort compromise par ses prédécesseurs.
Quant à la seconde, elle a pris le pouvoir
àïune époque où le quart-état s'agitait
dans son royaume plusieurs incidents
venaient de prouver que le pouvoir héré-
ditaire n'était plus l'objet d'un oulte
aveugle. Je ne prétends pas juger s'il
vaudrait mieux, pour la Grande-Bre-
tagne et pour les Pays-Bas, être en 1901
deux républiques mais je constate que
̃ chacune des deux reines a constitué
une sauvegarde pour l'ordre des choses
qu'elle représente, et que leur sexe fut
:la: principale force de cette sauvegarde.
Un prince, à la place de Wilhelminé
comme à celle de Victoria, eût été plus
menacé. Pareille chose pourrait se dire
de la reine d'Espagne, encore que son
règne aitcohnu des désastres dont elle ne
fut pas responsable. Quelle souveraineté
masculine eût résisté à«ïa défaite améri-
caine, àla perte dés Antilles?. Ainsi, à
travers l'histoire (Marie-Thér.èse d'Au-
triche, la reine Lpuise de Prusse), mais
particuliorëment de nos jj.ours, le bras
frêle d'une femme parait mieux apte à
défendre un sceptre menacé. Un mot
moderne précise le secret de .cette force
du sexe faible dans les hautes destinées
la Reine inspire et soutient, mieux qu'un
roi, le «loyalisme ».' Elle est un sym-
bole plus naturel et plus agréable de 'la
monarchie actuelle. Entre ces mains dé-
licates, inhabiles à manier une arme,,la
souveraineté est plus manifestement un
dépôt volontaire, confié par le peuple.
D'autre part, à la condition essentielle
que la Reine s'attache aux devoirs com-
muns de la femme épouse et mère,
le peuple donnera toujours à sa souve-
raine une sorte de grand amour unanime,
participant de l'amour de chacun pour
sa mère, pour sa-femme. Ainsi le loya-
lisme des peuples vis-à-vis de ses souve-
rains est un tendre composé des plus
généreux sentiments de sociabilité fami-
liale, et delà meilleure, de la plus saine
galanterie le respect à la faible.
La France, à qui une loi monarchique
interdisait d'être gouvernée par des rei-
nes, n'a pas connu chez elle ces phéno-
mènes d'attrait sentimental.
Se rappeler pourtant le proverbe popu-
laire. sous Aine d'Autriche pendant la
minorité de Louis XIV « La Reine est si
bonne I y> Notre République les observe
chez autrui avec une curiosité sympa-
thique, peut-être avec un peu de jalou-
sie. C'est qu'en France, de nos jours
on comprendra bien que ce que je dis a
une application générale, ne vise pas tel
ou tel gouvernement, le pouvoir peut
être, dans les cas favorables, honnêtey
intelligent, économe, habile, brillant
même, il n'est jamais gracieux. Un bon
citoyen fut ministre ou présida au Parle-
ment^ le Congrès l'appelle à l'Elysée
cela peut satisfaire les, esprits, cela n'é-
chauffera jamais les cœurs. Jusqu'au
jour où les carrières, politiques ac-
cueilleront les femmes la France et
les autres républiques ne connaîtront
donc pas la douceur d'aimer un peu
tendrement, un peu galamment la main
qui les gouverne. Nous continuerons
à obéir en. rechignant. Notre diplomatie
sera privée de la facilité que donne aux
reines, dans les relations extérieures,
précisément cette circonstance qu'elles
sont des femmes. Croyez-vous.par exem-
ple, qu'un prince, à la place de la reine
de Hollande, eût osé, comme elle, ac-
cueillir et protéger le vieux Krüger? Et
s'il l'eût fait, l'acte politique n'eût-il pas
pris aussitôt une plus dangereuse im-
portance ? De la part d'une jeune reine,
il n'étonne et ne blesse personne. Le
souverain tudesque lui-même, sous son
casqué de Lohengrin, daigne en sou-
rire.
Exclue chez nous du gouvernement
suprême, la femme prend sa revanche
dans le gouvernement domestique. Un
Anglais observateur etsensé, sorte d'Ar-
thur Young moderne qui a beaucoup
pratiqué la France, me disait qu'il était
frappé du nombre de « patronnes a aux-
quelles on à affaire, dès qu'on met le
pied dans nos villes. Et vraiment, cette
t%m& inoderûe dont le trône est une
chaise haute derrière le compfouV à
portée de la caisse la charmante Pa-
tronne, est un type bien français. Elle
apporte à son gouvernement, accrues et
réglées par le sentiment de la responsa-
.bilité.^es qualités de la race, là probité,
la clarlé, lapradence, l'économie. Ferme
avec le commis, gracieuse avec le client,
leurs rapports sont plus aisément cor-
diaux, justement parce qu'elle est femme.
N'est-ce pas, en réduction,- le cas d'une
Victoria et d'une Wilhelmine? Le com-
mis obéit volontiers, le client se laisse
persuader plus vite, parce que J'un etl'au
tçe sont contents de plaire àla Patronne.
Ils ne se soucieraient pas de plaire au rb-
gue patron. Si elle' commande, si même
elle. gronde, elle a beau forcer sa voix et
menacer de la main, sa voix a les notes
légères d'un. timbre féminin, et sa petite
main agitée n'est que plus divertissante
à voir. Enfin, observation également
applicable aux vraies reines, tout en
participant à l'autorité masculine, la Pa-
tronne garde la science suprême du sexe
débile. Elle possède la divination rapide
des pensées d'autrui, letact qui mesure
exactement ce qu'on peut dire, ce qu'on
peut demander, ce qu'on doit refuser, et
comment. Elle est, par excellence, une
diplomate.
Ainsi, dans ce pays de France qui
passa 'si longtemps pour rebelle aux
idées d'émancipation féminine, la femme,
à l'ombre des magasins et dès entrepôts,
s'entraînait depuis des siècles à l'exer-
cice de l'autorité. Elle s'y entraînait en-
core dans la vie rurale, la plus impor-
tante et la plus nombreuse du pays, ne
l'oublions pas De combien de fermés
et de châteaux, à demi ruinés par les
dissipations du père, de l'enfant prodi-
gues, une veuve, une mère rie furent-elles
pas les génies domestiques, reconsti-
tuant patiemment le domaine' que Iov
hommes de la famille avaient écorné 1
Tout cet acquis héréditaire a perfec-
tionné l'aptitude de la Française à la
direction des affaires. On n'y avait pas
pris garde. Et l'ëtonnémeht des scepti-
ques fut extrême quand s'assemblèrent
chez nous ces congrès féminins, à voir
ceux-ci s'organiser et fonctionner au
moins aussi régulièrement que des as-
semblées d'hommes. L'on- s'apprêtait,
entre hommes, à bouffonner il- fallut
admirer ou tout au moins discuter. Le
dernier congrès, celui do l'Exposition,
où, comme cela doit être, hommes et
femmes parlèrent successivement, fut
assurément l'un des mieux ordonnés, en
même temps que l'un de ceux qui re-
muèrent le plus d'idées utiles, sous la
direction d'un bureau féminin.
'Voici donc qu'après la Patronne, image
ménagère de la royauté féminine dans
une démocratie^ apparaît cette image po-
litique la Présidante.' Corrigeant la
cruauté du mythe grec, la moderne Dé-
janire se contente de dérober la massue
d'Hercule, d'exercer ses mains frêles à
là manier. L"hortniîe pr-éfëre4-il l'antique
Srôcédê,: qui ponsiptait à Vêtir Hôrcujô
Sine tunique empoisonnée ?
La Femme est destinée– qu'on y
prenne garde à conquérir peu à peu
toutes les formes de .l'autorité autrefois
réservées à l'homme. Les conciliants qui
s'imaginent .encore pouvoir, de cette au-
torité, leur livrer ceci, leur refuser cela,
s'illusionnent. La femme est avocat au-
jourd'hui elle sera jure demain, juge
après-demain, cela tombe sous. le sens.
Elle partagera avec les hommes tous les
commandements et toutes les magistra-
tures. Il faut, qu'on approuve pu non ce
changement des mœurs, le prévoir et
s'en accommoder. Que ceux dont il
blesse les habitudes d'esprit et dont il
alarme la prudence méditent à leur
tour sur les réflexions que je me suis
permis de leur soumettre.' Non, l'au-
torité de la Femme n'est point nouvelle,
puisque, sous des formes avérées ou oc-
culteSj.la Femme, et en particulier la
Française, s'est habituée durant des siè-
cles à une souveraineté modeste, mais
efficace'et reconnue, dans l'économie et
dans l'industrie de la famille. Non, l'au-
torité de la Femme, même la çlus abso-
lue, n'est pas nuisible en soi; puisque
l'histoire en montre au contraire presque
toujours d'heureux exemples. Le nombre
des bonnes reines excède, proportions
observées, celui des bons rois. Elles rei-
nes ne furent mauvaises que lorsqu'elles
abdiquèrent secrètement leur autorité
entre les mains d'un homme à qui leur
sexe les asservissaif, ÎJne serve ne sau-
rait, régner.
Marcel Prévost.
t.'
'1 '• ,-«*»>i^s>-«/ ivi ̃
Eelips
JL~ \JL~ C~
La Température
Le baromètre reste élevé dans l'ouest de
l'Europe à Clermont il était hier à 775mm, et
marquait à Paris 773mm; Sur la Manche et
l'Océan, la mer est généralement belle. Des
neiges sont signalées sur le nord et le centre
du continent; mais en France le" temps est
encore/très beau.
La température s'abaisse dans le nord de
^Angleterre et monte vers le pas de Calais.
A Paris, le thermomètre indiquait hier matin
à huit heures 30 au-dessus de zéro, et 40 dans
l'après-midi on notait 8» à Alger, 60. au-
dessous à Clermont et 130 au pic du Midi. Un
temps brumeux et froid est probable. Dans la
soirée, le baromètre restait â 774in^.
Monte-Carlo. ̃ Thermomètre le matin à
huit heures, il»; à midi, 140. Temps magnifique.
'Les Courses
̃ -A â heures Courses à Pau. Ga-
gnants de Robert Miltôn
Prix du Bois Inshallah.
Prix des Fougères Flirt III.
Prix du Pont-Long Nelson.
Prix Gaston-phœbus Fusain II.
Les grèves sont évidemment dans l'ac-
tualité. Une grève s'apaise à Calais. Une
autre surgit à Montceau-les^Mines. Paris
lui-même n'est pas à î?abri du mal, puis
que les tailleurs et les taillèu ses pour
dames ont déposé leur aiguille. Cette
corporation, que nous appellerons inté-
ressante, car toutes les côrporat-ions sont
intéressantes, n'a pas l'air de se douter
.r,a:
que tout conflit de ce genre entre le ca-
pital et le travail est aussi funeste pi
-travail qu'au capital. En àdmettant>que
ces messieurs et ces dames ruinent quel-
ques-iines des maisons qui les emploient
et apprennent à une partie dé leur client
tèle qu'on peut se faire habiller à Lon-
dres, je ne vois pas bien quel seiia leur
bénéfice. Mais enfin, c'est leur affaire r
Du reste, la grève, qui jadis était une
sorte d'épouvantail, tend déplus en plusà
perdre son caractère terrifiante A force
d'en avoir subi, on apprend à ne -plus tant
lesredouter; et le jour n'est peut-être pas
très loin où, en cessant d'épouvanter le
bourgeois, la grève aura cessé de sé-
duire l'ouvrier. Il suffira qu'elle perde
son caractère de lutte violente pour re-
vêtir/ un, caractère !dé conflit régulier
soluble par. les procédés réguliers. C'est
précisément ce caractère que:lui donnera
la loi proposée par M.' Millerand. Il s'est
passé à propos de-cette loi un phénomène
des plus, curieux, que -je voudrais sou-
mettre aux réflexions de ceux de mes
lecteurs qui s'intéressent à la vie des
cerveaux.
Millerand dépose son projet de loi.
L'économie en est:connue; elle a pour
base, en cas de conflit entre le patron et
ses ouvriers, un vote des ouvriers sur la
question de grève, vote secret, émis à Ja
majorité et dans des conditions qui ex-
cluent toute influence et toute intimida-.
tion. ."̃̃ ̃̃ ̃'• ̃ 'v-
Leljoùrnalîstes commencent par s'em-
parer du, projet. Très peu se donnent; la.
peine de le lire, et tous le jugent. Les
adversaires du gouvernement déclarent
que c'est la grève obligatoire; l'abomina-
tipn de la désolation. Lés amisdu gou-
vernement, au contraire, affirment qu'un
progrès considérable va être réalisé.,
Après 'ces. appréciations sommaires,
oh! combien! le projet est- soumis aux
Chambres syndicales patronales. Elles
l'accueillent avec méfiance. Mais peu 'à
peu leurs préventions' tombent, et, à
l'heure qu'il est, bon nombre de patrons
estiment que, si le vote des ouvriers est
secret, s'il est soustrait à l'influence dès
meneurs, les grèves 'seront repôussées
dans la plupart des cas où elles sont ac-
clamées aujourd'hui.
Enfin, le'projet Millerand.arrive def
vant les organisations syndicales ouvrièr
res, où il est à cette, heure. Là il estfrari-
chement conspué, parce que là dominent
les meneurs. Ori. les meneurs considè-
rent .lejyote. indépendant et secret comme
l'étranglement du droit de grèyè,. parce
que, disent-ils, la majorité ouvrière ne
marchera que talonnée par la misère, et `
les vgrèves intéressantes lisez, les grè-
vos sans mûtif plausible. seront tçur.
jours désavouées.
En fade de mies lecteurs ordinaires, je
crois inutile de conclure. J. CORNÉLY.
-aoeos
A Tmveis Pans v
S. A. I. le grand-duc Nicolas Michaïlo-
vitch, arrivé de Cannes, arendu hier visite
au Président de la République. Il était:
accompagné du colonel de Brùmmer,
son aide de camp.
Le Président de la République, accom-
pagné du général Dubois, a rendu cette
visite à Son Altesse Impériale vers cinq
heures, à l'hôtel Mirabeau.
Une élection sénatoriale et deux élec-
tions législatives ont lieu aujourd'hui
Les électeurs sénatoriaux du Morbihan
donnerontun successeur àM.Fresneau,
décédé.
Un scrutin de ballottage a lieu dans l'ar-
rondissement de Montmorillon (Vienne),
pour l'élection d'un député en remplace-
ment du baron Demarçay, élu sénateur.
La seconde élection législative a lieu dans
l'arrondissement de Gien (Loiret), pour
le-remplacement de M. Viger, élu séna-
teur.
M. Jean Itopuy, ministre de ragricul^
ture, a quittéTParis hier soir, se rendant
à Lille, où il doit présider aujourd'hui la
distribution solennelle des récompenses
à la Société des agriculteurs du Nord.
Le ministre de l'agriculture est accom-
pagné de MM. Charles Deloncle, son chef
de cabinet, et Paul Dupuy, son secré-
taire particulier. ̃
--Mï Dupuy «era de retour à Paris dans
la nuit de dimanche à.lundi.
` r.
Nous avons parlé, ces jours-ci, d'un
dîner politique et mondain. qui a eu lieu
chez Mme la comtesse de Kersaint et
auquel assistaient quelques amis de la
maîtresse de la maison; venus pour se
rencontrer to'.mëet avec MM. Cop-
pée, Jules Lemaitre et Syveton, repré-
sentants officiels de la « Patrie française ».
Après le. dîner, l'aimable amphitryonne
avait convié une centaine de personnes
qui appartenaient non seulement au fau-
bourg Saint-Germain, mais encore à la
race devenue si rare et presque imper-
ceptible des Français de France. Elles
ont eu le bénéfice et la surprise d'une al-
locution de M. Coppée et d'une confé-
rence de M. Lemaître, qui a insisté sur-
tout sur les grands bienfaits rendus par
la « Ligue de la Patrie française » et sur
la' pénurie de sa caisse.
Tant que l'orateur a exposé les servi-
ces considérables rendus parlaLigue, les
applaudissements,- au moins aussi bien
nourris que les convives, éclataient à
chaque phrase. Ils, ont fait place à un
respectueux silence lorsque l'orateur
s'est écrié: « Quoi! mesdames, vingt
mille, dix mille, cinq mille francs, qu'est-
ce que c'est pour vous Un simple chèque
àsigner! » ,¡
Cet appel aux bourses bien pensantes
en vue des élections prochaines se relie,
parait-il, à un programme de propagande
où un rôle est réservé aux dames quê^
teuses, qui se sontdéjà mises en campa-
gne et qui ont même déjà essuyé des
refus qui sembleraient indiquer une cer-
taine incompatibilité entre la politique et
la galanterie française.
̃ • ̃ ,»»•«.̃̃. ̃
Trop d'incideints fâcheux sont à déplu1
rer autours dés- greçes qjai .^4cktezâ ici;
etlà, pour qu'on cherche à surexciter da-
vantage les esprits eh en créant d'imagi-
5taires-; .•
C'est ainsi que nombre de nos confrè-
res ont annoncé/que des grévistes de
Montceàu-les-Minesi armés de fusils de
chaise, avaient envahi dernièrement la
propriété d'Ezrcotz, près de LaTagniëre,v
appartenant au baron Henri de Mont-
brun, pour y tuer du gibier en'bravant
les gardes.
IUêst et peine besoin d'insister sur ta
gravité de cette information. Or une
enquête, a été faite par la gendarmerie
au sujet de cette violation de propriété à
main armée, et il en résulte que rien de
semblable ne s'est produit sur les terres
de M. deMontbrun.
On est eh droit de se demander dans
quel but une information de ce genre a
éternise en circulation.
Il nous revient de divers côtés qu'une
nouvelle candidature au fauteuil d Henri
dé Bornier va s'ajouter à celles qùenous
'avons déjà signalées-
Cette candidature est celle de M, Sté-
phéh Liégèard.
Uni à M. de Bornier par une amitié dé
plus de trente années et très attristé de
sa mort,t M. Stéphén, Liégèard, dans un
sentiment dont on ne'peut qu'approuver
la délicatesse, n'a pas voulu que son nom
fût prononcé au lendemain desobsèques,
et il attend sans doute pour se déclarer'
que l'Académie proclame la vacance.
Le. poète des Grands Cœurs, M Rêves et
Ço.mB,ats, de lés ;5'~isons et les Mois, plu-
sieurs fois couronné par l'Académie fran-
çaise, T.aûteur et lè parrain de la Côte
d'Azur, le président de la Société natio-
nale d'encouragement au bien dont Jules
Simon lui a.lëgué la succession, ne se-
rait-il pas aussi un. successeur très dési-
gné pour le bon Français que fut Henri
de Bornier ? C'est l'opinion de plusieurs
dé ses amis, dans tous les partis.
M. Stéphen Liégeard, par son talent
comme par la dignité de sa vie, semble
digne de siéger sous la Coupole où l'ap-
pellent beaucoup de vosux, et on pen-
sera très justement qu'il devrait y être
depuis longtemps.
La réunion du Conseil de l'ordre de la
^Légion d'honneur qui devait avoir lieu
demain' lundi il février est remise au
lundi suivant.
-.«»~
OPINIONS DE L'INVITÉ j
-Q* Au Parlement, dans un débat qui roula
tout entier sur une question de vocabulaire,
on s'étonnera que nul n'ait soiigé à demander
l'ayis'du ministre de, l'instruction publique.
i'-ffli- On a de la peine à trouver quarante
académiciens vraiment qualifiés pour établir
le Dictionnaire, et l'on voudrait que cinq cent
quatre-vingt-quatre députés fussent exactement
ifisls sur ;la- valeur des-mots
-®- Dans telle enceinte' où certaines épi-
thétes paraissent dépouillées de leur sens éty-
mologique, sinon dépourvues de toute signi-
fication, pourquoi ne pas décider, une fois
pour toutes, que les mots n'auront jamais
d'autre valeur que celle qu'au fur et à mesure
chaque orateur avait prétendu leur donner?
-ffi- Il semble bien que quelques hommes
politiques, au rebours de tant d'autres orateurs
notôir.es, éprouvent moins de difficulté à avoir
des idées 'qu'à les exprimer mais quand ils
n'arrivent pas à l'exprimer comment saura-t-on
si vraiment ils ont une idée ?
-Q- Quelle arme redoutable que la parole!–
redoutable pour tout le monde.
-ô- Il est d'autant plus honorable à un dé-
puté de soulever une\ discussion philologique,
quand les électeurs dont il représente les inté-
rêts parlent patois. >
-®- Philologie, éloquence, politique l'élo-
quence n'est pas toajours de la philologie,
taâis la politique n'est pas toujours de l'élo-
quence est-ce à dire que la philologie soit de
la politique?
-®- On est parfois tout surpris, au cours
d'un débat parlementaire, d'entendre un dé-
puté, auquel personne ne songeait, dire des
choses auxquelles personne n'aurait jamais
songé. ̃
'.Sf-i D4ns sciemm'ëntY il y a scie.
Un banquet très brillant a eu lieu Mer
soir, chez Bonvalet, où le nombreux
personnel dé la maison P. M. Grun-
waldt fêtait la nomination au grade de
chevalier" de la Légion d'honneur de
M.Edouard Gfunwàldt, le directeur de
3a maison de Fourrures de la rue de la
Paix.'
A l'heure des toasts, M. P. M. Grun-
waldt, officier de la Légion d'honneur
depuis 1889, a levé son verre en l'hon-
neur de son parent et lui a donné l'acco-
lade de chaleureux applaudissements
ont accueilli cette petite manifestation,
et cette véritable fête de famille s'est
terminée au milieu de la cordialité et de
l'enthousiasme de tous.
Il y a eu hier trente années qu'on éli-
sait l'Assemblée nationale qui devait
jouer, durant les cinq années de. son
existence: un si grand rôle dans notre
histoire* contemporaine. C'est, en effet,
le 8 février 1871 que furent nommés, en
pleine invasion ennemie, les représen-
tants de la France à l'Assemblée de Ver-
sailles.
̃ Ces représentants. furent au nombre
de sept cent cinquante, le même qu'à
l'Assemblée législative de 1849, sur le
modèle de laquelle fut élue la nouvelle
Assemblée souveraine.
On sait que tous les partis, de droite
comme de gauche, envoyèrent, à cette
Chambre leurs plus éminents, même
leurs plus .illustres représentants. Les
noms sont trop présents à la mémoire '1
de tous pour qu'il soit nécessaire de les
rappeler,
Mais ce qu'il est curieux de savoir c'est
combien il y=: a. actuellement de survi-,
TBçtpis' $p Gette J^antët-iÀ.é©sinlilée,r:.Cè-:
nombre est bien restreint; la mort, en
effet, a fauché largement dans les rangs
de ces éminents parlementaires. Aujour-
d'hui, une centaine seulement ont sur-
vécu exactement, cent trente subsistent
actuellement.
De ces cent trente survivants, vingt-
sept siègent encore au Sénat et quinze à
la Chambre.
Les vingt-sept sénateurs sont
MM. d'Audiffret-Pasquier, Bêrenger, général
Billot, Caduc, Cazot, Danelle-Bernardin,
Denormahdie, Folliet, Gailly, Goüin, Gri-
vart, Guyot, Haon.de Penanster, Leroux.
(Aisne), Magnin, de Maillé, Malézieux, de
Marcère, Martell, Mazeau, Edouard Millaud,
Nioche, Reymond (Loire), Théophile Roussel,
Hervé de Saisy, Tassin et Wallon.
Les quinze qui siègent à la Chambre
sont
MM. Bourgeois (Vendée), Boysset, René
Brice, le futur beau-père de M. P. Deschanel;
Henri'Brisson, Christophle (Orne), Gévelot,
Arthur Legrand, Edouard Lockroy, de Mahy,
Méline, Louis Passy, Prax-Pàris, Rouvier,
Turigny et Wilson.
Les cent autres survivants sont pour
la plupart rentrés dans la vie privée
néanmoins sept occupent des fonctions
publiques:
M. Félix Renaud, procureur général à la
Cour des comptes, et M. George, président de-
Chambre à la même, Cour M. Cyprien Gi-
rerd, trésorier général à Amiens; M. Limpe-
rani, conseiller à la Cour de Paris; M. Ver-
sin, conseiller à la Cour de cassation; M.
Langlois, entreposeur de tabacs, et M.
Bamberger, bibliothécaire du Muséum d'his-
toire naturelle.
Citons parmi ceux qui sont sortis de la
politiqueactive etqui n'appartiennentpas
aux fonctions publiques MM. d'Haus-
sonville et Costa de Beauregard, mem-
bres de l'Académie française MM. Henri
Germain et Antonin Lefèvre-Pontalis;
membres de l'Académie des sciences
morales et politiques.
Citons encore MM. Etienne Lamy,
RenéGoblet, le duede La Rochefoucauld,
Mathieu-Bodet, Target, Turquet.
Nous apprenons la mort de M. Si de
Hérédia, emporté hier soir presque su-
bitement par une. méningite.
.M. de Hérédia avait été successive-
ment conseiller municipal de Paris, pré-
sident du Conseil municipal, député du
dix-septième arrondissement et ministre
des travaux publics dans le ministère
formé par M. Rouvier au moment du
boulangisme.
1 Quelle foule, hier, à Phôtel Drouot*
pour l'exposition de la collection (ïepr--
ges Feydeau Et quels éloges décernés
aux œuvres dont le fin connaisseur avait
peuplé sa galerie! Cela laisse deviner
l'affluence d'aujourd'hui pendant la der-
nière journée de l'expdsiMon et le taux?
mouvementé des enchères dé demain; -'̃
M. Georges Feydeau a voulu que ses
tabieaux^ardassent une marque de leur
séjour chez 'lui il a dessiné lui-même
lé monogramme, que nous
reproduisons ici une stèle,
flanquée en bas d'un mas-
que comique, et portant, avec
sa signature, cette ihscrip~\
tion Cepi j'ai eu. Chaque
œuvre de sa collection porte
à son envers ce monogramme, qui ser-
vira plus tard à certifier son authenticité.
Rappelons que la vente commencera
demain à deux heures, aux salles 9 et 10.
Voici l'ordre qui a été adopté pour les
vacations Dessins, gouaches, pastels,
aquarelles, études, tableaux.
Le gant Perrin, première marque, sans
rivale, connue du monde' entier, est le
gros attrait de l'Exposition spéciale du
Petit Saint-Thomas, dont l'ouverture a
lieu demain matin lundi. Les commandes
affluent, de peurquéle stock annoncé ne
soit épuisé avant la fin des quatre jours
de cette vente éxceptionnelle.
On parle, aussi des corsages, des robes,
des fantaisies en dentelle, qui attesteront
une fois de plus la. haute' distinction des
modèles du Petit Saint-Thomas. v
":1
Hors Pans
En province où les petites aggloméra-
tions rurales .sont nombreuses, il n'est
pas rare de trouver chaque année des
communes sans conscrits; mais, dans le
département de la Seine, à quelques kilo-
mètres de Paris, le fait peut paraître ex-
traordinaire.
Il s'est cependant produit hier au tirage
au sort du canton de Villejuif. Le maire
de la commune de Rungis a dû, lorsque
les gendarmes ont appelé les conscrits
de cette commune, déclarer, à la grande
surprise de l'assistance, qu'il n'y avait
pas de conscrits à Rungis pour la classe
1900.;
Il est juste d'ajouter que cette com-
mune, située près des prisons deFresnes,
ne compte que 264 habitants.
De.Monte-Carlo
« Dernières arrivées à l'Hôtel de Paris:
» S.! A. I. le grand-duc Michel, comtesse
Torby, et suite; S. A. R. le duc deBragance,
et suite; vicomte et vicomtesse Antoine'de
Contades, M.et Mme Maurice Ephrussi, comte
deVoss, lordSavile; baron et baronne Har-
togensis, de- Berlin M. Paul Decauville,
comte Nicolaï, M. de La Charme, baron
Georges de Bleichroeder, marquis de Barthé-
lemy, etc. » ,̃
Nouvelles à ta Main
Une coquette un peu mûre disait hier
dans un salon
M. Legouvé est bien aimable de
nous apprendre l'apt dé vieillir. mais oh
lui aurait encore plus de reconnaissance
s'il enseignait l'art de. né pas Yieillirl
~;a:
La scie du jour-
1,:À la Brasser jé-dei:arlisti"es;' "• ) }. •;
Qu'est-ce que tu exposes au Salon
cette année? ̃
Judith et Holopherne, v
Quelle ferme?
LaMMqMdefMt
L'Union du Commerce et de l'Industrie
POUR LA DÉFENSE SOCIALE
.o.-
En appelant l'attention du public sur
l'attitude de ce groupe composé de grands
industriels parisiens dans l'élection de la
Fplie-Méricourt, le Figaro a suscité un
vif étonnemént parmi les honorables
commerçants dont on semble avoir uti-
lisé sans leur aveu la signature. Les deux
lettres suivantes, qui émanent de deux
grandes notabilités commerciales de la
rue de la Paix, sont la preuve de cette
stupéfaction: ̃'
Paris, 9 -février 1901.
Monsieur le Rédacteur en chef,
Je vous serais très reconnaissant de vou-
loir bien insérer dans le prochain numéro de
votre journal la lettre suivante que j'adresse
à M. Lefébure, président de l'Union du com-
merce et de l'industrie
A Monsieur Lefèbùre,
Président delà Société de l'Union du Commerce
et de l'Industrie pour la défense sociale.
Monsieur le président,
Au moment des dernières élections munici-
pales, vous avez formé une Société d'union entre
tous les commerçants et industriels du quartier.
Cette Société, je le pensais du moins1, avait un
intérêt tout local, et fai accepté d'en faire par-
tie, n'imaginant jamais qu'elle dùt prendre parti
entre un socialiste et un Max Régis. On me coin-
munique aujourd'hui le manifeste paru sous vo-
tre signature je n'ai jamais été consulté sljr c'a
point et je proteste énergiquement contre l'usage
qui a été fait de mon nom.
Je vous prie donc, monsieur le président, de
me considérer comme démissionnaire de votre
Société et d'agréer mes salutations empressées.
y r Chaevbt.
Même protestation de la part de M. Car-
tier
A Monsieur Lefèbùre,
Président de l'Union du Commercé et dû
l'Industrie pour la défense sociale.
Monsieur le président,
Justement surpris de trouver mon nom accole
à. celui de M. Max Régis, alors que votre pro-
gramme ne parle que de défense sociale et .d'a-
paisement, je viens protester contre l'abus que
vous avez fait de mon nom, et vous donner ma
démission immédiate.
Je vous prie, monsieur le président, d'agréée
mes salutations empressées.
Cartieb et flls.
Qui sait si la Ligue de la Patrie fran»
çaise n'est pas remplie de Çersonpps qui
^se trouvent dans une situation sem-»
Niable?
"Les Modes"
.Le fas.ciçule de j&n vier des MODES t
que l'on trouve à la Librairie du Figaro
dans toutes les librairies, continue ctoh-<
tenir le succès le plus vif et lé plus lé-
gitime, ̃.̃̃̃)̃
C'est qu'en dehors des rares qualités
d'art qui s'y attachent, cette publication a'
su être l'expression la plus achevée de ce
qui constitue, à cette heure, l'actualité
élégante et mondaine.
Nos correspondants nous écrivent qu'en
Hollande notamment le premier fasùicule
des MODES, avec son joli portrait de la
reine Wilhelminé, a eu un succès fou. A
La Haye, les livraisons demandées en
librairie-' ont été enlevées le jour même
où elles y arrivaient.
Tout cela est d'un bon augure pour le
succès du numéro de février, qui pa-
raîtra le samedi 23 courant, comme nous
F avons dit, et contiendra dé sensation-
nelles surpi'ises.
Nos ABONNÉS D'UN AN le recevront
dès qu'il aura paru.
la santé de M. Waldeck-Rousseau
Le président du Conseil n'a pu se le-
ver hier, et il est probable que quelques
jours lui seront. nécessaires pour se re-
mettre complètement.
Nous avons dit comment, en sortant de
la séance de la Chambre jeudi dernier,
M. Waldeck-Rousseau, se sentant subi-
tement indisposé, avait dû s'aliter après
s'être fait excuser, ainsi que Mme Wàl-
deck-Rousseau, auprès du Président de
la République. Il y avait en effet, ce soir-
là, grand dîner parlementaire à l'Ely-
sée.
Le. lendemain matin, le chef du goù-;
yernement, après une nuit assez agitée,
n'avait pu se rendre au Conseil des mi-
nistres.
Hier enfin, M. Waldeck-Rousseau fut
encore contraint de rester au lit, et le
médecin qui le soigne, M- le docteur
Babinski, lui a recommandé le repos la
plus absolu. Il faut à tout prix éviter un
refroidissement, qui pourrait amener des
complications non que l'état du ma-
lade présente un caractère quelconque
de gravité, fort heureusement il ne
s'agit que d'une forte grippe mais les
précautions sont bonnes à prendre.
Entouré des soins empressés de Mme
Waldeck-Rousseau, le président du
Conseil suivra certainement l'ordonnance
dû -'médecin'. Il ne sortira pas aujourd'hui
et pasdâvantage. demain; il priera le pré-
sident de la Chambre de bien vouloir de-
mander aux députés de l'excuser et de
retarder les débats en cours. Il ne sau-
rait y avoir beaucoup de temps perdu,
ce n'est en effet -le désir de personne
̃d'eiApêe-lier la diâcossioa et le vot*
Dimanche 10 Février 1901
♦ te. Numéro SEINE « SEINE-ET-OISB 75 centimes. OfP^»7EM£ïyrs ZO centimes
Directeurs- Gérants
$M>ERÔDAYSj
Rédacteur en chef,
A. PÉRIVIEB
> .AdmircisJratewi* v
H. DE VILLEMESSANT
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RÉDACTION ADMINISTRATION
26, rue Drouot PARIS (9» A»*)
SECSÉTAIRE DE LA RÉDACTION
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À kiïoxel r>xr « fiqabo »
REINES
Les rois ont beau chevaucher côte à
̃côte en grand appareil et s'embrasser
avec ostentation devant les foules, ce
commencement de siècle appartient aux
Reines. Pour le plus ignorant liseur de
faits divers, la mort de Victoria d'Angle-
terre est émouvante. Un phare puissant
a éteint ses feux, qui montraient aux
uns l'écu.Qil, aux autres le port. Mainte-
nant, à la place à'où'rayonnait le pHare.,
c'est la nuit, avec son inquiétant mys-
tère. A la même heure, la lumière plus
discrète qui veille sur une autre rive ma-
rine s'avive, double ses feux, attire le re-
gard du monde vers le vieux pays de
Ruyter. Impératrice chenue que frappe
le sort commun dés femmes, et dont le
cercueil s'enfonôe sous terre, parmi lé
respect un. peu troublé des hommes;
reine de vingt ans qui consacre son
droit d'être amoureuse et épouse comme
les autres femmes voilà un sujet tout
naturel de méditations parallèles -pour
les historiens philosophes.
Laissons-leur le souci et l'honneur
d'élaborer ce parallèle; n'en retenons
qu'un trait l'égale opportunité d'un
régné féminin en Angleterre et éh Hol-
lande, quand la reine Victoria et la reine
Wilhelminé montèrent sur leurs trônes
respectifs. Tout le monde se rend compte
aujourd'hui que la première a très pro-
bablement sauvé la monarchie anglaise,
fort compromise par ses prédécesseurs.
Quant à la seconde, elle a pris le pouvoir
àïune époque où le quart-état s'agitait
dans son royaume plusieurs incidents
venaient de prouver que le pouvoir héré-
ditaire n'était plus l'objet d'un oulte
aveugle. Je ne prétends pas juger s'il
vaudrait mieux, pour la Grande-Bre-
tagne et pour les Pays-Bas, être en 1901
deux républiques mais je constate que
̃ chacune des deux reines a constitué
une sauvegarde pour l'ordre des choses
qu'elle représente, et que leur sexe fut
:la: principale force de cette sauvegarde.
Un prince, à la place de Wilhelminé
comme à celle de Victoria, eût été plus
menacé. Pareille chose pourrait se dire
de la reine d'Espagne, encore que son
règne aitcohnu des désastres dont elle ne
fut pas responsable. Quelle souveraineté
masculine eût résisté à«ïa défaite améri-
caine, àla perte dés Antilles?. Ainsi, à
travers l'histoire (Marie-Thér.èse d'Au-
triche, la reine Lpuise de Prusse), mais
particuliorëment de nos jj.ours, le bras
frêle d'une femme parait mieux apte à
défendre un sceptre menacé. Un mot
moderne précise le secret de .cette force
du sexe faible dans les hautes destinées
la Reine inspire et soutient, mieux qu'un
roi, le «loyalisme ».' Elle est un sym-
bole plus naturel et plus agréable de 'la
monarchie actuelle. Entre ces mains dé-
licates, inhabiles à manier une arme,,la
souveraineté est plus manifestement un
dépôt volontaire, confié par le peuple.
D'autre part, à la condition essentielle
que la Reine s'attache aux devoirs com-
muns de la femme épouse et mère,
le peuple donnera toujours à sa souve-
raine une sorte de grand amour unanime,
participant de l'amour de chacun pour
sa mère, pour sa-femme. Ainsi le loya-
lisme des peuples vis-à-vis de ses souve-
rains est un tendre composé des plus
généreux sentiments de sociabilité fami-
liale, et delà meilleure, de la plus saine
galanterie le respect à la faible.
La France, à qui une loi monarchique
interdisait d'être gouvernée par des rei-
nes, n'a pas connu chez elle ces phéno-
mènes d'attrait sentimental.
Se rappeler pourtant le proverbe popu-
laire. sous Aine d'Autriche pendant la
minorité de Louis XIV « La Reine est si
bonne I y> Notre République les observe
chez autrui avec une curiosité sympa-
thique, peut-être avec un peu de jalou-
sie. C'est qu'en France, de nos jours
on comprendra bien que ce que je dis a
une application générale, ne vise pas tel
ou tel gouvernement, le pouvoir peut
être, dans les cas favorables, honnêtey
intelligent, économe, habile, brillant
même, il n'est jamais gracieux. Un bon
citoyen fut ministre ou présida au Parle-
ment^ le Congrès l'appelle à l'Elysée
cela peut satisfaire les, esprits, cela n'é-
chauffera jamais les cœurs. Jusqu'au
jour où les carrières, politiques ac-
cueilleront les femmes la France et
les autres républiques ne connaîtront
donc pas la douceur d'aimer un peu
tendrement, un peu galamment la main
qui les gouverne. Nous continuerons
à obéir en. rechignant. Notre diplomatie
sera privée de la facilité que donne aux
reines, dans les relations extérieures,
précisément cette circonstance qu'elles
sont des femmes. Croyez-vous.par exem-
ple, qu'un prince, à la place de la reine
de Hollande, eût osé, comme elle, ac-
cueillir et protéger le vieux Krüger? Et
s'il l'eût fait, l'acte politique n'eût-il pas
pris aussitôt une plus dangereuse im-
portance ? De la part d'une jeune reine,
il n'étonne et ne blesse personne. Le
souverain tudesque lui-même, sous son
casqué de Lohengrin, daigne en sou-
rire.
Exclue chez nous du gouvernement
suprême, la femme prend sa revanche
dans le gouvernement domestique. Un
Anglais observateur etsensé, sorte d'Ar-
thur Young moderne qui a beaucoup
pratiqué la France, me disait qu'il était
frappé du nombre de « patronnes a aux-
quelles on à affaire, dès qu'on met le
pied dans nos villes. Et vraiment, cette
t%m& inoderûe dont le trône est une
chaise haute derrière le compfouV à
portée de la caisse la charmante Pa-
tronne, est un type bien français. Elle
apporte à son gouvernement, accrues et
réglées par le sentiment de la responsa-
.bilité.^es qualités de la race, là probité,
la clarlé, lapradence, l'économie. Ferme
avec le commis, gracieuse avec le client,
leurs rapports sont plus aisément cor-
diaux, justement parce qu'elle est femme.
N'est-ce pas, en réduction,- le cas d'une
Victoria et d'une Wilhelmine? Le com-
mis obéit volontiers, le client se laisse
persuader plus vite, parce que J'un etl'au
tçe sont contents de plaire àla Patronne.
Ils ne se soucieraient pas de plaire au rb-
gue patron. Si elle' commande, si même
elle. gronde, elle a beau forcer sa voix et
menacer de la main, sa voix a les notes
légères d'un. timbre féminin, et sa petite
main agitée n'est que plus divertissante
à voir. Enfin, observation également
applicable aux vraies reines, tout en
participant à l'autorité masculine, la Pa-
tronne garde la science suprême du sexe
débile. Elle possède la divination rapide
des pensées d'autrui, letact qui mesure
exactement ce qu'on peut dire, ce qu'on
peut demander, ce qu'on doit refuser, et
comment. Elle est, par excellence, une
diplomate.
Ainsi, dans ce pays de France qui
passa 'si longtemps pour rebelle aux
idées d'émancipation féminine, la femme,
à l'ombre des magasins et dès entrepôts,
s'entraînait depuis des siècles à l'exer-
cice de l'autorité. Elle s'y entraînait en-
core dans la vie rurale, la plus impor-
tante et la plus nombreuse du pays, ne
l'oublions pas De combien de fermés
et de châteaux, à demi ruinés par les
dissipations du père, de l'enfant prodi-
gues, une veuve, une mère rie furent-elles
pas les génies domestiques, reconsti-
tuant patiemment le domaine' que Iov
hommes de la famille avaient écorné 1
Tout cet acquis héréditaire a perfec-
tionné l'aptitude de la Française à la
direction des affaires. On n'y avait pas
pris garde. Et l'ëtonnémeht des scepti-
ques fut extrême quand s'assemblèrent
chez nous ces congrès féminins, à voir
ceux-ci s'organiser et fonctionner au
moins aussi régulièrement que des as-
semblées d'hommes. L'on- s'apprêtait,
entre hommes, à bouffonner il- fallut
admirer ou tout au moins discuter. Le
dernier congrès, celui do l'Exposition,
où, comme cela doit être, hommes et
femmes parlèrent successivement, fut
assurément l'un des mieux ordonnés, en
même temps que l'un de ceux qui re-
muèrent le plus d'idées utiles, sous la
direction d'un bureau féminin.
'Voici donc qu'après la Patronne, image
ménagère de la royauté féminine dans
une démocratie^ apparaît cette image po-
litique la Présidante.' Corrigeant la
cruauté du mythe grec, la moderne Dé-
janire se contente de dérober la massue
d'Hercule, d'exercer ses mains frêles à
là manier. L"hortniîe pr-éfëre4-il l'antique
Srôcédê,: qui ponsiptait à Vêtir Hôrcujô
Sine tunique empoisonnée ?
La Femme est destinée– qu'on y
prenne garde à conquérir peu à peu
toutes les formes de .l'autorité autrefois
réservées à l'homme. Les conciliants qui
s'imaginent .encore pouvoir, de cette au-
torité, leur livrer ceci, leur refuser cela,
s'illusionnent. La femme est avocat au-
jourd'hui elle sera jure demain, juge
après-demain, cela tombe sous. le sens.
Elle partagera avec les hommes tous les
commandements et toutes les magistra-
tures. Il faut, qu'on approuve pu non ce
changement des mœurs, le prévoir et
s'en accommoder. Que ceux dont il
blesse les habitudes d'esprit et dont il
alarme la prudence méditent à leur
tour sur les réflexions que je me suis
permis de leur soumettre.' Non, l'au-
torité de la Femme n'est point nouvelle,
puisque, sous des formes avérées ou oc-
culteSj.la Femme, et en particulier la
Française, s'est habituée durant des siè-
cles à une souveraineté modeste, mais
efficace'et reconnue, dans l'économie et
dans l'industrie de la famille. Non, l'au-
torité de la Femme, même la çlus abso-
lue, n'est pas nuisible en soi; puisque
l'histoire en montre au contraire presque
toujours d'heureux exemples. Le nombre
des bonnes reines excède, proportions
observées, celui des bons rois. Elles rei-
nes ne furent mauvaises que lorsqu'elles
abdiquèrent secrètement leur autorité
entre les mains d'un homme à qui leur
sexe les asservissaif, ÎJne serve ne sau-
rait, régner.
Marcel Prévost.
t.'
'1 '• ,-«*»>i^s>-«/ ivi ̃
Eelips
JL~ \JL~ C~
La Température
Le baromètre reste élevé dans l'ouest de
l'Europe à Clermont il était hier à 775mm, et
marquait à Paris 773mm; Sur la Manche et
l'Océan, la mer est généralement belle. Des
neiges sont signalées sur le nord et le centre
du continent; mais en France le" temps est
encore/très beau.
La température s'abaisse dans le nord de
^Angleterre et monte vers le pas de Calais.
A Paris, le thermomètre indiquait hier matin
à huit heures 30 au-dessus de zéro, et 40 dans
l'après-midi on notait 8» à Alger, 60. au-
dessous à Clermont et 130 au pic du Midi. Un
temps brumeux et froid est probable. Dans la
soirée, le baromètre restait â 774in^.
Monte-Carlo. ̃ Thermomètre le matin à
huit heures, il»; à midi, 140. Temps magnifique.
'Les Courses
̃ -A â heures Courses à Pau. Ga-
gnants de Robert Miltôn
Prix du Bois Inshallah.
Prix des Fougères Flirt III.
Prix du Pont-Long Nelson.
Prix Gaston-phœbus Fusain II.
Les grèves sont évidemment dans l'ac-
tualité. Une grève s'apaise à Calais. Une
autre surgit à Montceau-les^Mines. Paris
lui-même n'est pas à î?abri du mal, puis
que les tailleurs et les taillèu ses pour
dames ont déposé leur aiguille. Cette
corporation, que nous appellerons inté-
ressante, car toutes les côrporat-ions sont
intéressantes, n'a pas l'air de se douter
.r,a:
que tout conflit de ce genre entre le ca-
pital et le travail est aussi funeste pi
-travail qu'au capital. En àdmettant>que
ces messieurs et ces dames ruinent quel-
ques-iines des maisons qui les emploient
et apprennent à une partie dé leur client
tèle qu'on peut se faire habiller à Lon-
dres, je ne vois pas bien quel seiia leur
bénéfice. Mais enfin, c'est leur affaire r
Du reste, la grève, qui jadis était une
sorte d'épouvantail, tend déplus en plusà
perdre son caractère terrifiante A force
d'en avoir subi, on apprend à ne -plus tant
lesredouter; et le jour n'est peut-être pas
très loin où, en cessant d'épouvanter le
bourgeois, la grève aura cessé de sé-
duire l'ouvrier. Il suffira qu'elle perde
son caractère de lutte violente pour re-
vêtir/ un, caractère !dé conflit régulier
soluble par. les procédés réguliers. C'est
précisément ce caractère que:lui donnera
la loi proposée par M.' Millerand. Il s'est
passé à propos de-cette loi un phénomène
des plus, curieux, que -je voudrais sou-
mettre aux réflexions de ceux de mes
lecteurs qui s'intéressent à la vie des
cerveaux.
Millerand dépose son projet de loi.
L'économie en est:connue; elle a pour
base, en cas de conflit entre le patron et
ses ouvriers, un vote des ouvriers sur la
question de grève, vote secret, émis à Ja
majorité et dans des conditions qui ex-
cluent toute influence et toute intimida-.
tion. ."̃̃ ̃̃ ̃'• ̃ 'v-
Leljoùrnalîstes commencent par s'em-
parer du, projet. Très peu se donnent; la.
peine de le lire, et tous le jugent. Les
adversaires du gouvernement déclarent
que c'est la grève obligatoire; l'abomina-
tipn de la désolation. Lés amisdu gou-
vernement, au contraire, affirment qu'un
progrès considérable va être réalisé.,
Après 'ces. appréciations sommaires,
oh! combien! le projet est- soumis aux
Chambres syndicales patronales. Elles
l'accueillent avec méfiance. Mais peu 'à
peu leurs préventions' tombent, et, à
l'heure qu'il est, bon nombre de patrons
estiment que, si le vote des ouvriers est
secret, s'il est soustrait à l'influence dès
meneurs, les grèves 'seront repôussées
dans la plupart des cas où elles sont ac-
clamées aujourd'hui.
Enfin, le'projet Millerand.arrive def
vant les organisations syndicales ouvrièr
res, où il est à cette, heure. Là il estfrari-
chement conspué, parce que là dominent
les meneurs. Ori. les meneurs considè-
rent .lejyote. indépendant et secret comme
l'étranglement du droit de grèyè,. parce
que, disent-ils, la majorité ouvrière ne
marchera que talonnée par la misère, et `
les vgrèves intéressantes lisez, les grè-
vos sans mûtif plausible. seront tçur.
jours désavouées.
En fade de mies lecteurs ordinaires, je
crois inutile de conclure. J. CORNÉLY.
-aoeos
A Tmveis Pans v
S. A. I. le grand-duc Nicolas Michaïlo-
vitch, arrivé de Cannes, arendu hier visite
au Président de la République. Il était:
accompagné du colonel de Brùmmer,
son aide de camp.
Le Président de la République, accom-
pagné du général Dubois, a rendu cette
visite à Son Altesse Impériale vers cinq
heures, à l'hôtel Mirabeau.
Une élection sénatoriale et deux élec-
tions législatives ont lieu aujourd'hui
Les électeurs sénatoriaux du Morbihan
donnerontun successeur àM.Fresneau,
décédé.
Un scrutin de ballottage a lieu dans l'ar-
rondissement de Montmorillon (Vienne),
pour l'élection d'un député en remplace-
ment du baron Demarçay, élu sénateur.
La seconde élection législative a lieu dans
l'arrondissement de Gien (Loiret), pour
le-remplacement de M. Viger, élu séna-
teur.
M. Jean Itopuy, ministre de ragricul^
ture, a quittéTParis hier soir, se rendant
à Lille, où il doit présider aujourd'hui la
distribution solennelle des récompenses
à la Société des agriculteurs du Nord.
Le ministre de l'agriculture est accom-
pagné de MM. Charles Deloncle, son chef
de cabinet, et Paul Dupuy, son secré-
taire particulier. ̃
--Mï Dupuy «era de retour à Paris dans
la nuit de dimanche à.lundi.
` r.
Nous avons parlé, ces jours-ci, d'un
dîner politique et mondain. qui a eu lieu
chez Mme la comtesse de Kersaint et
auquel assistaient quelques amis de la
maîtresse de la maison; venus pour se
rencontrer to'.mëet avec MM. Cop-
pée, Jules Lemaitre et Syveton, repré-
sentants officiels de la « Patrie française ».
Après le. dîner, l'aimable amphitryonne
avait convié une centaine de personnes
qui appartenaient non seulement au fau-
bourg Saint-Germain, mais encore à la
race devenue si rare et presque imper-
ceptible des Français de France. Elles
ont eu le bénéfice et la surprise d'une al-
locution de M. Coppée et d'une confé-
rence de M. Lemaître, qui a insisté sur-
tout sur les grands bienfaits rendus par
la « Ligue de la Patrie française » et sur
la' pénurie de sa caisse.
Tant que l'orateur a exposé les servi-
ces considérables rendus parlaLigue, les
applaudissements,- au moins aussi bien
nourris que les convives, éclataient à
chaque phrase. Ils, ont fait place à un
respectueux silence lorsque l'orateur
s'est écrié: « Quoi! mesdames, vingt
mille, dix mille, cinq mille francs, qu'est-
ce que c'est pour vous Un simple chèque
àsigner! » ,¡
Cet appel aux bourses bien pensantes
en vue des élections prochaines se relie,
parait-il, à un programme de propagande
où un rôle est réservé aux dames quê^
teuses, qui se sontdéjà mises en campa-
gne et qui ont même déjà essuyé des
refus qui sembleraient indiquer une cer-
taine incompatibilité entre la politique et
la galanterie française.
̃ • ̃ ,»»•«.̃̃. ̃
Trop d'incideints fâcheux sont à déplu1
rer autours dés- greçes qjai .^4cktezâ ici;
etlà, pour qu'on cherche à surexciter da-
vantage les esprits eh en créant d'imagi-
5taires-; .•
C'est ainsi que nombre de nos confrè-
res ont annoncé/que des grévistes de
Montceàu-les-Minesi armés de fusils de
chaise, avaient envahi dernièrement la
propriété d'Ezrcotz, près de LaTagniëre,v
appartenant au baron Henri de Mont-
brun, pour y tuer du gibier en'bravant
les gardes.
IUêst et peine besoin d'insister sur ta
gravité de cette information. Or une
enquête, a été faite par la gendarmerie
au sujet de cette violation de propriété à
main armée, et il en résulte que rien de
semblable ne s'est produit sur les terres
de M. deMontbrun.
On est eh droit de se demander dans
quel but une information de ce genre a
éternise en circulation.
Il nous revient de divers côtés qu'une
nouvelle candidature au fauteuil d Henri
dé Bornier va s'ajouter à celles qùenous
'avons déjà signalées-
Cette candidature est celle de M, Sté-
phéh Liégèard.
Uni à M. de Bornier par une amitié dé
plus de trente années et très attristé de
sa mort,t M. Stéphén, Liégèard, dans un
sentiment dont on ne'peut qu'approuver
la délicatesse, n'a pas voulu que son nom
fût prononcé au lendemain desobsèques,
et il attend sans doute pour se déclarer'
que l'Académie proclame la vacance.
Le. poète des Grands Cœurs, M Rêves et
Ço.mB,ats, de lés ;5'~isons et les Mois, plu-
sieurs fois couronné par l'Académie fran-
çaise, T.aûteur et lè parrain de la Côte
d'Azur, le président de la Société natio-
nale d'encouragement au bien dont Jules
Simon lui a.lëgué la succession, ne se-
rait-il pas aussi un. successeur très dési-
gné pour le bon Français que fut Henri
de Bornier ? C'est l'opinion de plusieurs
dé ses amis, dans tous les partis.
M. Stéphen Liégeard, par son talent
comme par la dignité de sa vie, semble
digne de siéger sous la Coupole où l'ap-
pellent beaucoup de vosux, et on pen-
sera très justement qu'il devrait y être
depuis longtemps.
La réunion du Conseil de l'ordre de la
^Légion d'honneur qui devait avoir lieu
demain' lundi il février est remise au
lundi suivant.
-.«»~
OPINIONS DE L'INVITÉ j
-Q* Au Parlement, dans un débat qui roula
tout entier sur une question de vocabulaire,
on s'étonnera que nul n'ait soiigé à demander
l'ayis'du ministre de, l'instruction publique.
i'-ffli- On a de la peine à trouver quarante
académiciens vraiment qualifiés pour établir
le Dictionnaire, et l'on voudrait que cinq cent
quatre-vingt-quatre députés fussent exactement
ifisls sur ;la- valeur des-mots
-®- Dans telle enceinte' où certaines épi-
thétes paraissent dépouillées de leur sens éty-
mologique, sinon dépourvues de toute signi-
fication, pourquoi ne pas décider, une fois
pour toutes, que les mots n'auront jamais
d'autre valeur que celle qu'au fur et à mesure
chaque orateur avait prétendu leur donner?
-ffi- Il semble bien que quelques hommes
politiques, au rebours de tant d'autres orateurs
notôir.es, éprouvent moins de difficulté à avoir
des idées 'qu'à les exprimer mais quand ils
n'arrivent pas à l'exprimer comment saura-t-on
si vraiment ils ont une idée ?
-Q- Quelle arme redoutable que la parole!–
redoutable pour tout le monde.
-ô- Il est d'autant plus honorable à un dé-
puté de soulever une\ discussion philologique,
quand les électeurs dont il représente les inté-
rêts parlent patois. >
-®- Philologie, éloquence, politique l'élo-
quence n'est pas toajours de la philologie,
taâis la politique n'est pas toujours de l'élo-
quence est-ce à dire que la philologie soit de
la politique?
-®- On est parfois tout surpris, au cours
d'un débat parlementaire, d'entendre un dé-
puté, auquel personne ne songeait, dire des
choses auxquelles personne n'aurait jamais
songé. ̃
'.Sf-i D4ns sciemm'ëntY il y a scie.
Un banquet très brillant a eu lieu Mer
soir, chez Bonvalet, où le nombreux
personnel dé la maison P. M. Grun-
waldt fêtait la nomination au grade de
chevalier" de la Légion d'honneur de
M.Edouard Gfunwàldt, le directeur de
3a maison de Fourrures de la rue de la
Paix.'
A l'heure des toasts, M. P. M. Grun-
waldt, officier de la Légion d'honneur
depuis 1889, a levé son verre en l'hon-
neur de son parent et lui a donné l'acco-
lade de chaleureux applaudissements
ont accueilli cette petite manifestation,
et cette véritable fête de famille s'est
terminée au milieu de la cordialité et de
l'enthousiasme de tous.
Il y a eu hier trente années qu'on éli-
sait l'Assemblée nationale qui devait
jouer, durant les cinq années de. son
existence: un si grand rôle dans notre
histoire* contemporaine. C'est, en effet,
le 8 février 1871 que furent nommés, en
pleine invasion ennemie, les représen-
tants de la France à l'Assemblée de Ver-
sailles.
̃ Ces représentants. furent au nombre
de sept cent cinquante, le même qu'à
l'Assemblée législative de 1849, sur le
modèle de laquelle fut élue la nouvelle
Assemblée souveraine.
On sait que tous les partis, de droite
comme de gauche, envoyèrent, à cette
Chambre leurs plus éminents, même
leurs plus .illustres représentants. Les
noms sont trop présents à la mémoire '1
de tous pour qu'il soit nécessaire de les
rappeler,
Mais ce qu'il est curieux de savoir c'est
combien il y=: a. actuellement de survi-,
TBçtpis' $p Gette J^antët-iÀ.é©sinlilée,r:.Cè-:
nombre est bien restreint; la mort, en
effet, a fauché largement dans les rangs
de ces éminents parlementaires. Aujour-
d'hui, une centaine seulement ont sur-
vécu exactement, cent trente subsistent
actuellement.
De ces cent trente survivants, vingt-
sept siègent encore au Sénat et quinze à
la Chambre.
Les vingt-sept sénateurs sont
MM. d'Audiffret-Pasquier, Bêrenger, général
Billot, Caduc, Cazot, Danelle-Bernardin,
Denormahdie, Folliet, Gailly, Goüin, Gri-
vart, Guyot, Haon.de Penanster, Leroux.
(Aisne), Magnin, de Maillé, Malézieux, de
Marcère, Martell, Mazeau, Edouard Millaud,
Nioche, Reymond (Loire), Théophile Roussel,
Hervé de Saisy, Tassin et Wallon.
Les quinze qui siègent à la Chambre
sont
MM. Bourgeois (Vendée), Boysset, René
Brice, le futur beau-père de M. P. Deschanel;
Henri'Brisson, Christophle (Orne), Gévelot,
Arthur Legrand, Edouard Lockroy, de Mahy,
Méline, Louis Passy, Prax-Pàris, Rouvier,
Turigny et Wilson.
Les cent autres survivants sont pour
la plupart rentrés dans la vie privée
néanmoins sept occupent des fonctions
publiques:
M. Félix Renaud, procureur général à la
Cour des comptes, et M. George, président de-
Chambre à la même, Cour M. Cyprien Gi-
rerd, trésorier général à Amiens; M. Limpe-
rani, conseiller à la Cour de Paris; M. Ver-
sin, conseiller à la Cour de cassation; M.
Langlois, entreposeur de tabacs, et M.
Bamberger, bibliothécaire du Muséum d'his-
toire naturelle.
Citons parmi ceux qui sont sortis de la
politiqueactive etqui n'appartiennentpas
aux fonctions publiques MM. d'Haus-
sonville et Costa de Beauregard, mem-
bres de l'Académie française MM. Henri
Germain et Antonin Lefèvre-Pontalis;
membres de l'Académie des sciences
morales et politiques.
Citons encore MM. Etienne Lamy,
RenéGoblet, le duede La Rochefoucauld,
Mathieu-Bodet, Target, Turquet.
Nous apprenons la mort de M. Si de
Hérédia, emporté hier soir presque su-
bitement par une. méningite.
.M. de Hérédia avait été successive-
ment conseiller municipal de Paris, pré-
sident du Conseil municipal, député du
dix-septième arrondissement et ministre
des travaux publics dans le ministère
formé par M. Rouvier au moment du
boulangisme.
1 Quelle foule, hier, à Phôtel Drouot*
pour l'exposition de la collection (ïepr--
ges Feydeau Et quels éloges décernés
aux œuvres dont le fin connaisseur avait
peuplé sa galerie! Cela laisse deviner
l'affluence d'aujourd'hui pendant la der-
nière journée de l'expdsiMon et le taux?
mouvementé des enchères dé demain; -'̃
M. Georges Feydeau a voulu que ses
tabieaux^ardassent une marque de leur
séjour chez 'lui il a dessiné lui-même
lé monogramme, que nous
reproduisons ici une stèle,
flanquée en bas d'un mas-
que comique, et portant, avec
sa signature, cette ihscrip~\
tion Cepi j'ai eu. Chaque
œuvre de sa collection porte
à son envers ce monogramme, qui ser-
vira plus tard à certifier son authenticité.
Rappelons que la vente commencera
demain à deux heures, aux salles 9 et 10.
Voici l'ordre qui a été adopté pour les
vacations Dessins, gouaches, pastels,
aquarelles, études, tableaux.
Le gant Perrin, première marque, sans
rivale, connue du monde' entier, est le
gros attrait de l'Exposition spéciale du
Petit Saint-Thomas, dont l'ouverture a
lieu demain matin lundi. Les commandes
affluent, de peurquéle stock annoncé ne
soit épuisé avant la fin des quatre jours
de cette vente éxceptionnelle.
On parle, aussi des corsages, des robes,
des fantaisies en dentelle, qui attesteront
une fois de plus la. haute' distinction des
modèles du Petit Saint-Thomas. v
":1
Hors Pans
En province où les petites aggloméra-
tions rurales .sont nombreuses, il n'est
pas rare de trouver chaque année des
communes sans conscrits; mais, dans le
département de la Seine, à quelques kilo-
mètres de Paris, le fait peut paraître ex-
traordinaire.
Il s'est cependant produit hier au tirage
au sort du canton de Villejuif. Le maire
de la commune de Rungis a dû, lorsque
les gendarmes ont appelé les conscrits
de cette commune, déclarer, à la grande
surprise de l'assistance, qu'il n'y avait
pas de conscrits à Rungis pour la classe
1900.;
Il est juste d'ajouter que cette com-
mune, située près des prisons deFresnes,
ne compte que 264 habitants.
De.Monte-Carlo
« Dernières arrivées à l'Hôtel de Paris:
» S.! A. I. le grand-duc Michel, comtesse
Torby, et suite; S. A. R. le duc deBragance,
et suite; vicomte et vicomtesse Antoine'de
Contades, M.et Mme Maurice Ephrussi, comte
deVoss, lordSavile; baron et baronne Har-
togensis, de- Berlin M. Paul Decauville,
comte Nicolaï, M. de La Charme, baron
Georges de Bleichroeder, marquis de Barthé-
lemy, etc. » ,̃
Nouvelles à ta Main
Une coquette un peu mûre disait hier
dans un salon
M. Legouvé est bien aimable de
nous apprendre l'apt dé vieillir. mais oh
lui aurait encore plus de reconnaissance
s'il enseignait l'art de. né pas Yieillirl
~;a:
La scie du jour-
1,:À la Brasser jé-dei:arlisti"es;' "• ) }. •;
Qu'est-ce que tu exposes au Salon
cette année? ̃
Judith et Holopherne, v
Quelle ferme?
LaMMqMdefMt
L'Union du Commerce et de l'Industrie
POUR LA DÉFENSE SOCIALE
.o.-
En appelant l'attention du public sur
l'attitude de ce groupe composé de grands
industriels parisiens dans l'élection de la
Fplie-Méricourt, le Figaro a suscité un
vif étonnemént parmi les honorables
commerçants dont on semble avoir uti-
lisé sans leur aveu la signature. Les deux
lettres suivantes, qui émanent de deux
grandes notabilités commerciales de la
rue de la Paix, sont la preuve de cette
stupéfaction: ̃'
Paris, 9 -février 1901.
Monsieur le Rédacteur en chef,
Je vous serais très reconnaissant de vou-
loir bien insérer dans le prochain numéro de
votre journal la lettre suivante que j'adresse
à M. Lefébure, président de l'Union du com-
merce et de l'industrie
A Monsieur Lefèbùre,
Président delà Société de l'Union du Commerce
et de l'Industrie pour la défense sociale.
Monsieur le président,
Au moment des dernières élections munici-
pales, vous avez formé une Société d'union entre
tous les commerçants et industriels du quartier.
Cette Société, je le pensais du moins1, avait un
intérêt tout local, et fai accepté d'en faire par-
tie, n'imaginant jamais qu'elle dùt prendre parti
entre un socialiste et un Max Régis. On me coin-
munique aujourd'hui le manifeste paru sous vo-
tre signature je n'ai jamais été consulté sljr c'a
point et je proteste énergiquement contre l'usage
qui a été fait de mon nom.
Je vous prie donc, monsieur le président, de
me considérer comme démissionnaire de votre
Société et d'agréer mes salutations empressées.
y r Chaevbt.
Même protestation de la part de M. Car-
tier
A Monsieur Lefèbùre,
Président de l'Union du Commercé et dû
l'Industrie pour la défense sociale.
Monsieur le président,
Justement surpris de trouver mon nom accole
à. celui de M. Max Régis, alors que votre pro-
gramme ne parle que de défense sociale et .d'a-
paisement, je viens protester contre l'abus que
vous avez fait de mon nom, et vous donner ma
démission immédiate.
Je vous prie, monsieur le président, d'agréée
mes salutations empressées.
Cartieb et flls.
Qui sait si la Ligue de la Patrie fran»
çaise n'est pas remplie de Çersonpps qui
^se trouvent dans une situation sem-»
Niable?
"Les Modes"
.Le fas.ciçule de j&n vier des MODES t
que l'on trouve à la Librairie du Figaro
dans toutes les librairies, continue ctoh-<
tenir le succès le plus vif et lé plus lé-
gitime, ̃.̃̃̃)̃
C'est qu'en dehors des rares qualités
d'art qui s'y attachent, cette publication a'
su être l'expression la plus achevée de ce
qui constitue, à cette heure, l'actualité
élégante et mondaine.
Nos correspondants nous écrivent qu'en
Hollande notamment le premier fasùicule
des MODES, avec son joli portrait de la
reine Wilhelminé, a eu un succès fou. A
La Haye, les livraisons demandées en
librairie-' ont été enlevées le jour même
où elles y arrivaient.
Tout cela est d'un bon augure pour le
succès du numéro de février, qui pa-
raîtra le samedi 23 courant, comme nous
F avons dit, et contiendra dé sensation-
nelles surpi'ises.
Nos ABONNÉS D'UN AN le recevront
dès qu'il aura paru.
la santé de M. Waldeck-Rousseau
Le président du Conseil n'a pu se le-
ver hier, et il est probable que quelques
jours lui seront. nécessaires pour se re-
mettre complètement.
Nous avons dit comment, en sortant de
la séance de la Chambre jeudi dernier,
M. Waldeck-Rousseau, se sentant subi-
tement indisposé, avait dû s'aliter après
s'être fait excuser, ainsi que Mme Wàl-
deck-Rousseau, auprès du Président de
la République. Il y avait en effet, ce soir-
là, grand dîner parlementaire à l'Ely-
sée.
Le. lendemain matin, le chef du goù-;
yernement, après une nuit assez agitée,
n'avait pu se rendre au Conseil des mi-
nistres.
Hier enfin, M. Waldeck-Rousseau fut
encore contraint de rester au lit, et le
médecin qui le soigne, M- le docteur
Babinski, lui a recommandé le repos la
plus absolu. Il faut à tout prix éviter un
refroidissement, qui pourrait amener des
complications non que l'état du ma-
lade présente un caractère quelconque
de gravité, fort heureusement il ne
s'agit que d'une forte grippe mais les
précautions sont bonnes à prendre.
Entouré des soins empressés de Mme
Waldeck-Rousseau, le président du
Conseil suivra certainement l'ordonnance
dû -'médecin'. Il ne sortira pas aujourd'hui
et pasdâvantage. demain; il priera le pré-
sident de la Chambre de bien vouloir de-
mander aux députés de l'excuser et de
retarder les débats en cours. Il ne sau-
rait y avoir beaucoup de temps perdu,
ce n'est en effet -le désir de personne
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