Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1900-10-01
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1900 01 octobre 1900
Description : 1900/10/01 (Numéro 274). 1900/10/01 (Numéro 274).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2852802
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
s^fifi&sj^Octobre 1 90%
Le Numéro = SEINE & SEiNE-ET-OISE 15 centimes = DEPARTEMENTS 20 cent/mes
46e Année ==*. 3e Série =* N8 274
H. DE VILLEMESSANT
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Sirecteurs-Çrérants
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A. PÉRIVIER
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A J~~OTE~ 13-0- a :FIC3».Alltio» >
L'odyssée
d'un prince
Le petit événement du jour, événe-
ment qui a le rare mérite d'être à la
fois colonial et boulevardier, c'est la
disparition du prince Iukanthor.
L 'Agence Havas communiquait hier
soir aux journaux la dépêche suivante
Marseille, 29 septembre.
Des doutes -ayant été émis sur. l'identité du
personnage embarqué le 22 septembre sous
le nom du prince Iukanthor, le directeur delà
Tjornpa^nie des Messageries maritimes a télé-
graphié» à son agent de Port-Saïd de procéder
à une information.
L'agent a répondu que le prince Iukanthor
figurait sur le manifeste du navire; mais le
Bateau ayant quitté Port-Saïd, il est impos-
sible de faire une enquête sur l'authenticité
du personnage.
Uh supplément, d'enquête a été ordonné à
Djibouti en vue de la constatation de riden-
tité du personnage.
Le Figaro ne serait plus le Figaro s'il
avait jbesoin d'attendre que cette enquête
fût terminée, ou même que le Tonkin
fût arrivé à Djibouti pour connaître le
.fin mot de cette histoire. Nous pouvons
dès à présent renseigner nos lecteurs
Le personnage qui vogue en ce moment t
vers ï'Indo-Chirie, et qui occupe, abord
du Tonkin, la cabine 53, n'est pas le
prince Iukanthor, mais un sosie qui lui
a été substitué. Le véritable Iukanthor
est à Bruxelles, et il ne songe pas, du
moins pour l'instant, à réintégrer te
royaume paternel.
Pourquoi et comment a-t-ilpris la clef
des champs? Que signifie ce départ à
rebours qui, s'il n'est pas une fuite, res-
semble fort à une fugue ? Il faut, pour le
savoir, :ê,tre d'abord fixé sur les condi-
tions dans lesquelles lukanthor et son
jeune frère, le prince Phanuwong, ont
effectué leur voyage à Paris.
Le prince Iukanthor esit, on le sait,
l'héritier du roi Norodom. ^on frère et
lui: étaient, officiellemen,! venus en
France pour visiter notre ELIposition. Ils
y furent reçus avec les hol.peurs dus à
leur rang. Le gouvernemen leur fit un
accueil cordial, des dîners <«£ des récep-
tions furent organises âleurinteation, et
le public parisien, très intelligemment
hospitalier, témoigna une curieuse sym-
pathie à l'égard des deux jeunes princes
que l'on rencontrait un peu partout, ac-
cpmpagnés par notre confrère Jean Hess,
aJa fois leur cicérone et leur ami, et que
sa grande connaissance des questions
coloniales avait tout naturellement.de-
sjgné à laconfiance de Norodom.
On les voyait toujours ensemble, tous
les trois, dans tous les lieux où l'on s'ins-
truit, et aussi dans ceux où l'on s'amuse.
Le" prince Iukanthor, correctement et
même élégamment vêtu à l'européenne,
t'esprit très ouvert, la physionomie tou-
jours attentive et réfléchie, ne semblait
avoir d'autre souci que de passer son
temps le plus intelligemment et le plus
agréablement possible et de se bien pé-
nétrer de la beauté de Paris et des mer-
veilles de l'Exposition.'
En. réalité, il poursuivait un autre but,
et il était surtout venu en France-d'ac-
cord, prétend-il, avec le Roi, son pèr e
pour apporter au gouvernement une
plainte en règle contre le résident français
au Cambodge, et contre d'autres fonc-
tionnaires du protectorat qu'il accuse de
toutes sortes de méfaits. Le prince lu-
kanth.or a produit ses griefs dans les en-
tretiens qu'il a eus avec les ministres
compétents. Et, jugeant sans doute, que
ses doléances n'avaient pas produit l'im-
pression qu'il en attendait, il les a
consignées dans un mémoire adressé à
M. le président du Conseil, et qui a été
tiré à un assez grand nombre d'exem-
plaires.
Nous avons eu un de ces exemplaires
sous lés yeux; et nous devons dire que
le style nous en a paru fort vif, trop vif
même, pour un appel à la justice et à
l'impartialité gouvernementales. Cela
ressemble à un pamphlet plutôt qu'à un
expose. Mais, en ce moment, nous n'ap-
précions pas, nous nous, bornons à ra-
conter,
Le prince Iukanthor prend surtout à
partie le résident de France, M. de Ver-
neville, qu'il accuse devoir transformé
le protectorat françaisj au Cambodge en
une annexion complète, en une prise de
possession absolue. D'accord avec une
Cambodgienne bien connue là-bas, nom-
mée Mi-Roong, et aveciin interprète, du
nomdeTiounne,M. deyjerneyillese serait
crééà Pnôm-Penh, la capitale du Cam-
bodge, une véritable royauté personnelle
au détriment de Norodom, etau mépris de
tous les traités. Il auirait, entre autres
choses nous citons ici, à peu près tex-
tuellement, le mémoire du prince cam-
bodgien, il aurait qîotiverti le cimetière
sacré de la ville en jun pâturage pour le
bétail, et le prince rc>yal lui-même serait
obligé de payer unie amende si ses élé-
phants ou ses chanpeaux pénètrent sur
cette propriété qui é tait autrefois un ter-
rain communal.
Un autre fait sur lequel le prince
Iukanthor insiste d ans sa protestation
est celui-ci Un goulverneur du nom de
Suppee-Khun ayan ;t rapporté à,Noro-
dom que le résident de France avait tenu
des propos blessants sur son compte au-
rait été condamné a ux travaux forcés, et
d'autres Cambpdgif ns qui avaient fait
connaître au Roi leis mêmes propos au-
raient été décapités Iukanthor se plaint
également qu'on ai essayé, par tous les
moyens possibles, l'empêcher son dé-
part pour la France., d 5 crainte., prétend-
il., a.u'îl n'apportât .se5Lr.eveIatJp.ri s à Pa-
ris-. Oa aur-tflt été5 ju ifipi'èë- lè£ nsenacsr
d'arrestation au moment de son embar-
quement.• .1 1
D'autres griefs sont -encore exposés
dans ce mémoire. Celui que le jeune
prince a gardé pour la fin, et sur lequel il
s'étend avec le plus de force, est relatif à
la suppression du jeu des « Trente-Six
Bêtes », qui rapportait, paraît-il, au roi
Norodom une rente de près de 150,000
taëls. Le prince lukanthor affirme que
cette mesure à causé une grande irrita-
tion dans le pays, et qu'elle constitue
une véritable spoliation à l'égard de son
père. En résumé, le prince royal du
Cambodge en appelle aux Français d'ici
contre les Français de là-bas, et il de-
mande la révocation d'un certain nombre
de fonctionnaires en qui il voit les geô-
liers plutôt que les conseils du roi No-
rodom. •
Il est probable que ce mémoire ne fut
pas jugé concluant 'par le gouverne-
ment français. Le ton, en tout cas, ne lui
en aura pas paru' acceptable. Ce qui est
certain, c'est que le prince Iukanthor
reçut du ministère dés colonies une
lettre où on lui faisait savoir que le
moment'de son retour au Cambodge
étant arrivé, des places avaient été rete-
nùes pour lui, pour son frère, et pour sa
suite sur le paquebot des Messageries
maritimes le Tonkin, qui devait partir le
23 septembre de Marseille.
Iukanthor comprit parfaitement l'invi-
tation, mais il n'était pas pressé d'en
profiter. Il craignait', que son retour au
Cambodge, dans les conditions où il y
rentrait, ne manquât de chaleur. Les
fonctionnaires qu'il avait visés dans son
mémoire avaient eu connaissance de
ses dénonciations. Son père lui-même,
le roi Norodom, avait été avisé, et il avait
envoyé à son fils un télégramme lé dé-
savouant et l0rappëlant.d]urgenee. Mais,
sur ce dernier point, le prince Iukanthor
n'était pas très inquiet., Il connaît, dit-il,
mieux que personne les sentiments dé
son père, et il est certain de les avoir fort
bien interprétés; Le télégramme de dé-
saveu ne peut donc qu 'avoir été i mposé à
Norodom par ses conseillers habituels,
ceux-là mêmes que le prince Iukanthor
appelle ses geôliers. Mais de même qu'ils
lui imposent un télégramme, i}s peuvent
aussi bien lui imposer des mesures plus
graves, et Iukanthor, qui est loin d'être
un sot, se voyait déjà, en débarquant là-
bas, jeté en prison, peut-être décapité.
Triste retour d'Exposition 1
Le prince cambodgien estima que mieux
valait s'en aller visiter Bruxelles, et tandis
que la mission cambodgienne, conduite
par un faux Iukanthor, prenait le train
pour. Marseille, le vrai Iukanthor filait
pour la Belgique, accompagné de deux
personnes toutes dévouées à sa cause et
auprèsdesquelles nécessité n'a pas de
loi il jouait Je rôle de domestique.
Pendant ce-temps, et par une juste réci-
procité, un.de ses domestiques, à lui,
faisait à Marseille office de prince.
C'est le voyageur ̃ de la eabine .53
que les autorités marseillaises voulurent
aller saluer à son départ, mais qui, très
prudemment, se dispensa de les irece-
voir. A peine arrivé à bord, il descendit
dans sa cabine et déclara qu'il était trop
fatigué pour accorder audience à qui que
ce fut Ce fut le jeune prince Pha-
nuwong qui, fort habilement, se. chargea
d'excuser son frère malade, et répondit
en son nom aux hommages des visi-
teurs. Le Tonkin put quitter le port de
Marseille sans que personne \ëe fût
aperçu de la supercherie. •'Seuls; quatre
membres de la mission, très attachés à
Iukanthor, et auxqûeli on avait dit, au
départ de Paris, que le prince viendrait
les rejoindre à Marseille, refusèrent
énergiquement de partir quand ils- cons-
tatèrent que le navire allait lever l'ancre
sans avoir à son bord le prince royal. Ils
se précipitèrent dans les embarcations
et l'un d'eux, même, se jeta à .l'eau, dé-
cidé à gagner la terre à la nage.
On attribua cette héroïque résistance
à l'excès de leur amour" pour la France
et au chagrin qu'ils éprouvaient d'aban-
donner l'Exposition. Le navire partit
donc sans eux et ces quatre fidèles ser-
viteurs purent aller rejoindre à Bruxelles
le prince Iukanthor, à la fois touché et
embarrassé de leur dévouement, car le
prince royal du Cambodge n'a-' pas pour
l'instant 'de liste civile. Il attend même,
avec une impatience et une inquiétude
bien naturelles, la pension que lui ser-
v.ait le roi son père, et qui, détail bien
pittoresque* lui était envoyée en feuilles
d'or! 1
:̃̃̃ ̃ #*#
Qu'adviendra-t-il de cette aventure à
laquelle on ne peut contester un char-
mant cacWet d'exotisme? Les petites cau-
ses ont parfois de grands effets. II n'est
pas impossible que le prince lukanthor
n'ait trouvé, sous cette allure unpeu ro-
manésque, le vrai moyen d'attirer l'at-
tention sur la situation du Cambodge et
sur celle de Norodom. Il ne semble pas
qu'il y ait dans tout cela rien de bien
tragique mais on aurait tort de n'y
voir que du comique, quoique, à vrai
dire, il soit bien difficile de garder
son sérieux en songeant à ce joyeux
navire que des personnages officiels
vont visiter à chaque escale, et à ce déli-
cieux voyageur de la cabine 53 qui,
plus que personne, doit être émerveillé
de notre belle France, vrai pays de
contes de fées, où l'on arrive comme un
domestique ei d'où, l'on repart comme
un prince.
Un renseigné.
Nous commencerons dans quelques jours
la publication d'uo nouveau roman .v
..BONNES MÈRES:!
écrit pour le$ lecteurs du Wiga.ro, par
M. PONTSEVBBZ.
Ce roman ..sera précédé d'uiié nouvelle
deif.PauJZexigléy'LËBYtnx.jsshÀ.Mo-B.^
dont nous 'publierons, le pteousc fmaUetos
démmiii "̃
AU JOTTB LE JOUB j f
Une phrase consacrée
J'entendais l'autre jour, au restaurant; un
brave homme faire cette mélancolique ré-
flexion
Les étrangers, décidément, nous sont
bien supérieurs '1
Et pourquoi cela? lui demanda-i-on.
D'abord, parce qu'ils savent notre langue
et que nous ne connaissons pas un mot de la
leur. Un Français, qu'il aiile;;en Angleterre,
en Allemagne ou en- Italie, n'arrivera que très
difficilement à se faire comprendre tandis
qu'un Anglais, un Allemand ou un Italien ne
seront jamais embarrassés à Paris.
Quelqu'un se récria
Allons donc, Est-ce que vous croyez
par hasard que tous les étrangers parlent le
français ?..
Certainement, répondit notre homme.
Et il en donna pour preuve que, chaque
soir, en flânant sur'les boulevards, il enten-
dait les visiteurs les plus exotiques, les étran-
gers de tous les pays, de tous les accents et
de toutes les langues, demander, dans le fran-
çais le plus pur, aux passants'ou aux sergents
de ville ̃
Monsieur, où se trouvent, je vous prie,
lès Folies-Bergère ?
On eut beaucoup de peine a faire compren-
dre à l'excellent homme que sa preuve n'en
était pas une". Cette phrase-là, en effet, fait
nécessairement partie du dictionnaire de poche
des étrangers. Ils l'apprennent par cœur avant
d'arriver à Paris, comme ils apprennent à de-
mander l'hôtel ou il faut descendre et le res-
taurant où il faut manger. Tout homme qui
débarque à Paris, qu'il soit de l'étranger ou de
la province, sait très bien que le soir même de
son arrivée, il ira passer sa soirée aux Folies-
Bergère.
Et comme les Parisiens en font autant, il y
a là, chaque soir, d'extraordinaires chambrées,
un mouvement, un entraip,'un,evie qui' font xie;
cette vaste" et charmante salle le coin le plus
rempli en même temps que le plus gai de Pa,»*
ri$. A défaut d'autre raison, cette vogue per-
sistante, cet attrait en-quelque sorte interna-
tional, qu'exercent les Folies-Bergère trouver
raient leur:explicatipn;dans cette réflexioû d'un
Anglais à qui l'on demandait s'il aimait le théâ-
tre :̃̃••̃ "̃̃ ••̃.̃̃
Je l'aimerais, dit-il, s'il n'y avait pas les
entr'actes. r
Cet Anglais n'était pas seul de son espèce,
et bien des Français pensent comme lui. Or,
aux Folies-Bergère, on a trouvé un moyen
tort spirituel de simplifier la question. Il y a
bien un entr'âcte, mais cet entr'acte lui-même
constitue un spectacle. On peut, si fan vont, se
reposer tranquillement dans sa' stalle, ou bien
s'en aller au'jardin entendre le très curieux or-
chestre roumain aux sons duquel d'éfilent lès
plus gentils minois de Paris, ce bataillon sacré
dès petites femmes qu'on dirait échappé du
répertoire de Méilhac.
Rien qu'à les regarder; on se distrait. Et si
l'on craint que ce spectacle très particulier ne
vous entraîne plus loin qu'on ne voudrait, on
peut, avec un plaisir égal, .passer de la saJJe.
à.la scène, et savourer l'affriolant programme
qui constitue vraiment le dernier mot de la va-
riété au théâtre. On "y. trouve littéralement de
tout, et il" y en a, comme on dit, pour tous les
gpûts. Aimez-vous le ballet ? On vous en
'donne un tout à fait exquis Cythcre, sur,un
très aimable livret de M. Auguste. Germain
et une musique endiablée de' Louis Ganne, le
compositeur/populaire. Voulez-vous des acro-
bates?: En voilà deux, Manello 'et Marnits,
qui sont les plus extraordinaires du monde.
Préférez-vous des gymnastes? Je vous recom-
mande Paulinette' et Clown, deux virtuoses du
métier, •
Que voulez-vous encore,? Parlez, vous serez
servi. Un prestidigitateur ? Vous n'en trouverez
pas,deplus étourdissant qu'ImroFox. Des chan-
teuses et des danseuses? Les sœurs Hengler
sont absolument parfaites, et les Loriss.on ne
leur cèdent en rien. Un jongleur? Allez voir
Baggessen et vous m'en direz des nouvelles. `,
Et surtout, si vous voulez admirer les forts des
forts, les plus merveilleux d'entre les mer-
veilleux, ne manquez pas d'arriver à temps
pour voir les Scheffer, qui sont assurément,
avec leurs jeux icariens,; les êtres les plus
étourdissants qu'on ait jamais vus à Paris. Its
suffiraient à eux seuls à justifier l'immense
succès des Folies-Bergère. Chaque soif, on les
rappelle cinq, 'six, -dix fois, ce que je n'ai
jamais vu faire au théâtre, même pour le ténor
le plus aimé du public..
Çompren ez-vous, après cela; si vous y
ajoutez surtout toutes les, autres attractions
que l'infatigable M. Marchand a accumulées
dans son musicrhall, comprenez-vous que
tous les étrangers aient appris la fameuse
phrase, et vous étonnerez-vous plus long-
temps d'entendre revenir comme un leitmotiv,
dans cette immense et bruyante tour dû
Babel qu'est en ce moment Paris, fraternelle.
question qui ressemble à une sorte de refrain
des Nations ?.
Monsieur, je vous prie, où sont les Fo-
lies-Bergère ? •
11 est vrai que maintenant les étrarigérs^ le
savent, et je vous réponds qu'ils se le disent!
Echos
La Température ̃'̃" ['
La baisse du baromètre s'accentue particu-
lièrement sur la Bretagne. Le. vent est assez
fort du Sud-Est sur nos côtes de l'Ouest. Mal-
gré cela, la mer est assez calme sur la Man-
che et l'Océan. Des pluies abondantes, accom-
pagnées d'orages,, sont signalées à Nice, à
Perpignan et aussi à Paris.
La température s'est un peu relevée sur
nos régions. Hier matin, à sept heures, le
thermomètre indiquait à Paris 140 au-dessus,
et 22° dans l'après-midi on notait 26o à, Al-
ger dans la matinée. En France un temps
doux est probable, avec des ondées dans- le
Nord-Ouest. Dans la sojrée le baromètre, était
à 76omm, après avoir raarqué 759mm à sept n,eu.
re*. du matin. ̃_• •,•••̃
1?zep~~fa:x~ll:. ,5~,d~Pa'f¡$j. :Tsa!p=-beau;
.m$!c<~m~2-î?.
Les Courses
A deux heures Courses à Vincennes.
-.Gagiiants de Robert Milton
Prix de la Varenne Fée Urgèle.
Prix des Tunnels Pierre Infernale.
Prix de la Fauconnerie Utopie.
Prix de Villes-Evrard Blue Timoth.
̃Prix de Normandie Gordon Bleu.
L'OBLIGATION SOCIALE
Pendant que les socialistes faisaient
leur vacarme, un autre congrès, autre-
ment important et intéressant, se tenait
sous la présidence. de M. Léon Bourgeois
le congrès de l'Education sociale, Il con-
tenait des députés, des sénateurs, des
conseillers d'Etat,' des magistrats, des
artistes, des professeurs, des ingénieurs,
des banquiers; des représentants de syn-
dicats, de coopératives, de mutualités;
des ouvriers, des prêtres, des pasteurs et
des rabbins.
Le grand moteur du congrès a été
M. Léon Bourgeois, et sa personnalité
ajoute encore à l'intérêt des travaux,
car, en somme, nous avons tous intérêt
à connaître l'idéal social d'un homme qui
a été président du Conseil, qui est chef
du parti radical, et qui, vraisemblable-
ment, n'arrivera pas à la fin encore loin-
taine, de sa carrière sans avoir repris le
fardeau du pouvoir.
Le rapport qu'il a rédigé n'était que le
résumé des doctrines qu'il a fait con-
naître dans un livre récent sur la solida-
rité. Ce rapport est consacré à l'exposé
de trois' principes qui ont été discutés et
votés par les congressistes en une for-
mule un peu abstraite, mais qui éveille
cependant des idées suffisamment clai-
res dans les esprits familiers avec, la phi-
losophie sociale.
Premier principe: L'homme vit dans
un état de solidarité naturelle et néces-
saire avec tous les autres hommes.
L'homme contracte donc une dette réelle
:yis-à-vis de la société, et, l'instinct de
justice qui est en lui n'est satisfait que
par sa libération de cette dette.
Deuxième principe La société ne peut
se développer que par la liberté. Il est à
«remarquer que ce- principe exclut la
théorie collectiviste dont M. Léon Bour-
geois est, d'ailleurs, l'adversaire résolu.
La société doit aux individus et c'est
là là rançon de leur dette vis-à-vis d'elle
un appui qui consistera à leur fournir
les moyens de s'instruire suivant leurs
aptitudes, et de vivre proportionnelle-
-ment à leurs mérites, avec, à la base de
toute la combinaison, un minimum de
protection, matérielle nécessaire à l'en-
tretien delà vie sans souffrance.
Troisième principe: Les; lois sont im-
puissantes- à assurer l'exécution de ce
quasi-contrat social entre l'individu qui
s'engage envers la Société et la "Société
qui favorise'son effort. par l'appui de la
force commune. C'est donc à la cons-
cience de chacun qu'il faut faire appel.
Il faut éveiller la conscience par l'éduca-
tion et apprendre aux hommes ce. qu'ils
doivent à la société. H faut former des
êtres sociaux, c'est-à-dire des êtres prêts
au, payement de l'obligation sociale.
Voilà la doctrine.
Eii: termes moins scientifiques, elle
pourrait être reproduite en graphique,
sous les traits d'un brave homme ins-
truit, asse? instruit pour pouvoir com-
par,er sa situation, dans une nation civi-
lisée comme la nôtre, avec celle de ses
premiers ancêtres, errants, nus, et affa-
més au milieu d'une nature implacable,
dans, des sociétés rudimentaires où,
pour entretenir le contrat social, on était
obligé de manger de temps en temps l'un
des associés. Le brave homme se dit:
Sapristi! 'Que je suis heureux! Que je
dois donc de la reconnaissance non seu-
lement à mes pères qui ont organisé le
nid, mais à la société elle-même qui
m'offre tous ces avantages. Il ne faut pas
que j'oublie de payer ma cotisation.
Et cette cotisation, ce n'est pas seule-
ment l'impôt, ce n'est pas seulement le
service militaire, ce n'est pas seulement
la soumission aux lois et à la police
c'est le souci constant de ne rien faire
qui puisse détruire ou amoindrir l'ordre
social, le quasi-contrat social, c'est ce
petit raisonnement inhibitoire qui de-
vrait précéder tous nos actes
«Si tout le monde faisait ce que je vais
faire, que deviendrait la société ?;» ·~
Voilà la forme concrète de lasolidarité.
-Tout cela n'est pas très folâtre, j'en
conviens'; mais'tout cela est excessive-
ment utile, indispensable même; beau-
coup plus capital, par conséquent, que
ce petit jeu qui consiste àsavoir si Mil-
lerand abien fait d'accepter le ministère
alors qu'il est déjà ministre depuis bien-
tôt un an et demi. J. Cobnbly.
A Travers Paris
Le Président de, la République, dont
on avait annoncé pour hier le retour, a
différé son voyage de vingt-quatre heu-
res, de façon à pouvoir encore passer
la journée du dimanche au milieu de
sa famille.
Il rentrera seulement ce matin, à neuf
heures, à Paris.
Mme Loubet et M. Paul Loubet res-
tent encore une huitaine de jours à
Montélimar. •
.M.Oüa`r-
Le commandant Lamy, quiaaccqmpa-
gné M. Loubet à Montéïimar et qui ren-
tre ce matin avec lui à Paris, repartira
cette semaine pour Rambouillet afin d'y
organiser les grandes chasses que le
Président compte donner pendant cette
saison.
Une ou deux journées seront offertes
avant la clôture de l'Exposition.
BrummeL
M. Manau, procureur général près la
Cour de cassation, ayant jugébon ce
qui est bien son droit pendant les vacan-
ces judiciaires ̃> de s'absenter de' Paris
sans faire connaître l'itinéraire -qu'il se-
praposait^e'iSûivrei et s-ur-léqaelil n?étàit
P.r,s.p. O?aitod.5Ili.V., ,r~t. ,s.u.r-I.equ.e.I:H. n'étàit
pètjt-l-tre' $&t lui;D#Bô' ^g>tam€|it: $%<§*̃
1 on eut besoin de lui faire parvenir une
'• communication et des dépêches-furént
envoyées à quelques, préfets pour leur
demander si- le procureur général ne se
trouvait pas dans leurs régions.
Il n'en fallut pas davantage ce fait
une fois connu pour que le bruit de la
disparition de M. Manau fût mis en cir-
culation par quelques journaux.
Tandis qu'on s'inquiétait ainsi sur son
sort, le procureur général près la Cour
de cassation assistait tranquillement, à
Bruxelles, à la représentation de la Visite
de noces; où débutait Mlle Esther Cladel,
fille de son ami Léon Cladel.
M. Manau, après avoir passé plusieurs
jours à Bruxelles, est rentré la .nuit der-
nière à Paris. Ajoutons que sa santé est
excellente.;
La loteri e de l'Association des artistes
dramatiques est maintenant admirable-
ment lancée et les billets s'enlèvent à
plaisir partout où on en a déposé dans
les théâtres, dans les grands établisse-
ments de crédit, dans les bureaux de
tabac.
Au Figaro, où l'on en trouve. égale-
ment, la provision a dû être déjà renou-
velée.̃̃.
Ce succès, dû en .grande partie à l'in-.
fatigable activité de Coquelin et de:Co-
quelin cadet et à leur ingéniosité, s'ex-
plique aussi par le nombre et l'impor-
tance des lots offerts au public.
L'Académie des beaux-arts a décidé
de se faire représenter à l'inaugura-
tion du monument élevé par la ville
d'Angers à la mémoire du peintre Jules
Lenepveu, qui doit avoir lieu le diman-
che 14 octobre. •̃•̃;̃
Ainsi que nous l'avons annoncé, c'est
ce soir que Boldi fait, pour la plus grande
joie des Parisiens, sa rentrée chez Maire,'
et que Paillard inaugure les fameux
Modern-Soupers, dont Tout-Paris s'en-
tretient.
La sévère République que cisela le,
sculpteur Soitoux et qui se dresse devant
la coupole de l'Institut, au bord du pont
des Arts, entre les statues de Voltaire e#
de Condorcet, a yu passer hier le pre-
mier convoi d'Ivry à la place de la Con-
corde.
Tout le long des quais de la rive gau-
che, en effet, ;au-dpss_us de la nouvelle
ligne d'Orléans, une ligne de tramway
électrique relie désormais le Palais-Bour-
bon à Ivry et à Charenton.
Elle a déjà fourni à nos immortels l'oc-
casion de quelques mot* d'esprit.
ca~i('}n de quelc[Ues,1t"d'eS~rit.
Les somptueux magasins de West End
Taylor's, qui. sont si bien situés rue Au-
ber, au coin de la rue, Caumartin, et qui,
depuis le commencement de l'Exposi-
tion, ont vu défiler tout le Monde Elé-
gant international, exposént à partir d'au-
jourd'hui, dans leurs salons, leurs'ma-
gnifiques modèles pour dames, hommes
et garçonnets. Tous ceux, hommes et
femmes, qui s'intéressent aux grandes
manifestations de la mode ne peuvent
se dispenser de visiter cette exposition
qui s'annonce comme un véritable
triomphe.
c.coc-
Hors Paris
Le général Izzet, ministre de Turquie
à Madrid, dont nous signalions ces
jours derniers" la démission motivée par
de graves embarras, nous a adressé hier
la dépêche suivante
Madrid, 30 septembre.
Je vous serais bien' reconnaissant de vou-
loir bien insérer ce qui suit.:
J'avais donné ma démission, mais j'avais
toujours gardé une entière confiance en mon
souverain et en son gouvernement. Les mo-
tifs qui m'avaient déterminé à donner ma
démission de ministre ottoman à Madrid
viennent d'être entièrement écartés par une
mesure de haute justice et de bienveillance
de. mon auguste souverain..
Ainsi que je le pensais, Sa Majesté Impé-
riale ne connaissait pas tous les ennuis que
j'avais eu à supporter. Sa Majesté vient de
me faire savoir que mes biens devaient
m'être restitués et que toute satisfaction' me
serait accordée. Elle m'a ordonné de retirer
ma démission. Je me conforme entièrement
aux ordres de mon magnanime souverain.
Général Izzet. • ̃ • ̃
Une dépêche d'Athèqes annonçait l'au-
tre jour que le prince-Georges de Crète
a été l'objet d'un attentat au moment où
il arrivait à la gare, venant de La Canée.
D'après une communication officielle
que nous recevons directement d'Athè-
nes, cette nouvelle est dénuée de tout
fondement. Voici les faits qui ont pu
donner lieu à ce bruit
Une demi-heure avant l'arrivée du
prince Georges à Athènes, un individu
s'élança au-devant des chevaux de la voi-
ture de la Cour qui attendait à la gare
pour conduire le prince au Palais et sai-
sit les rênes. Arrêté immédiatement, cet
homme fut reconnu comme un pauvre
fou, et dirigé aussitôt. sur une maison
d'aliénés. Il ne portait aucune arme sur
lui.
~"='7
Nouvelles â la Main
Discrétion.
Un homme politique a pris le fils de
Béthisy comme secrétaire. Hier il lui
demande
Cette lettre-que je vous ai donnée à
recopier, c'est fait? :.̃
Non, monsieur. Je n'ai pas osé, me
permettre de là" lire I J
A l'Exposition.
Une jeune paysanne qui s'est trouvée
séparée, dans la foule, d'une parente qui
l'accompagne demande/naïvement à un
gardien ,̃•
Vous n'auriez pas .vu matante?
Ma foi non, riposte le gardien un
peu interloqué. I-V.oyez'tou jours "au.' par
îais des Armées,- sè,ction">âu;lrinàl:ériel;4ç;
©à-rapésiei^t^ï- '̃ ̃>"̃' -> '̃ ̃ '•̃'̃ 'y
La réorganisation
de Saint-Cyr
·.w,a,
Un officier général, qui a été longtemps
mêlé à la vie, des saint-ôyriens et de leurs
professeurs, nous expliquait hier la por-
tée des réformes introduites par le géné-
ral André dans notre première Ecole mi-
litaire il. les approuvait hautement.
Ce n'est pas une révolution, ce
n'est pas une persécution, nous disait-il,
c'est une réorganisation très sage et de-
puis longtemps désirée par tous ceux
qui veulent que notre brillante jeunesse
militaire soit aussi forte que disciplinée.
» On a prétendu que les mesures concer-
nant Saint-Cyr avaient pour résultat/
sinon pour but, d'introduire la politique
dans l'armée. ̃•
» C'est bien mal connaître notre nouveau
ministre de la guerre, qui proscrit au
contraire la politique de l'armée afin de
maintenir au-dessus de toute "discussion
sa force morale et son unité:, < r
» Mais les officiers soumis au gouverne- s
ment et aux lois de notre pays, et ils sont
l'immense majorité, trouveront avec le
général André qu'il y avait une réforme
utile et urgente-à faire.
», Jusqu'à présent, et depuis trop long-
temps, on avait laissé s'introduire, en'
effet, dans quelques rares régiments et
en particulier dans l'école de. Saint-Cyr,
un certain esprit de fronde. ,v
» On ne s'est certes jamais préoccupé,
et on ne se préoccupera, jamais des opi-
nions politiques et religieuses du person-
nel appelé à former nos futurs officiers,
mais il faut cependant reconnaître.que,
par un singulier hasard,,il ne s'est jamais
rencontré dans ce personnel un, officier
républicain. Il était de bon- ton de. témoi-
gner des sentiments antigouvernemen-
taux on pouvait même se permettre en
parole des manifestations; on était classé
comme ayant un « bon esprit », tandis
que l'officier qui laissait deviner ou qui
affirmait ses sentiments républicains
était aussitôt noté comme « faisant de la
«politique», et comme ayant un mau-
« vais esprit ».̃
i ? Pourquoi voulez-vous que la Républi-
que tolère une situation qu'aucune nio-
narchie ou qu'aucun empire, n'aurait
acceptée ? •.
» La vérité est que parmi les nouveaux
instructeurs désignés pour l'école de
Saint-Cyr, il n'y e.*n..a pas. un, seul qui ait
jamais fait une manifestation politique
quelconque comme leurs prédécesseurs,
ils appartiennent à l'élite de notre ar-
mée; comme elix, ils ont le -passé mili-
taire le plus digne et le plus brillant,
mais aucun d'eux ne s'est signale par dés
opinions antigouvernementales. • Là est
la réforme.
» On a dit aussi que le général André
avait, en changeant le personnel des of-
ficiers instructeurs, voulu proscrire de
Saint-Cyr tous l'es officiers sortis' des
maisons d'enseignement libre.
» Mieuxquetoutesles discussions, quel-
ques chiffres me serviront de démenti.
» Je connais 21 des officiers de Saint-
Cyr que le ministre de la guerre vient de
rendre à la vie de régiment. Sur ces 21, il
y en a 14 qui sortent des établissements
de l'Etat et 7 des établissements reli-
gieux. 1.
» Parmi ceux qui les remplacent à
Saint-Cyr, j'en connais 15. Sur ces .15,; il
y en a 11 qui sortent des établissements
de l'Etat et 4 des établissements congre-
ganislés.
» Concluez..
» La conclusion, c'est que, le 'ministre `
juge les officiers' sur, leurs capacités, et
non sur leurs origines. Il ne s'est jamais
préoccupé de leurs opinions ou de leur
religion. ̃ '.•
«J'ajoute que les officiers réintégrés
dans les corps de troupe ne peuvent pas
trop se plaindre de la mesure ministé-
rielle, car le général André a pris soin
d'envoyer la plupart d'entre eux dans
les régiments qui tiennent garnison à
Paris ou qui vont, à partir de.la fin d'oc-
tobre, tenir garnison à Paris.
» Leur exode est donc largement atté-
nué par le choix du' régiment 'et bien
des officiers des départements ambition-
neraient un.tel exil • {.̃•̃ •
» L'aujnônier militaire est-, maintenu,
rien n'est, donc changé dans l'enseigne-
ment religieux de l'Ecole. ''•̃
» Les Sœurs de charité sont; elles aussi,
maintenues à l'infirmerie de l'Ecole par
un article spécial, article 25 du nouveau
décret elles continuerontà être, comme
autrefois, les précieuses et dévouées
auxiliaires du service de santé et, pour
que les soins qu'elles donnent; aux mala-
des soient encore plus complets et
plus constants, on, supprime Fécole
cbngréganiste; qu'elles tenaient dans le
local même de l'infirmerie de Saint-Cyr,
et qui faisait .ainsi, depuis quelques.an-
nées, concurrence à communale.
Les bonnes sœurs, comprenant mieux
que personne la nécessité de cette sup-
pression, ont trouvé des plus rationnelles
et des plus naturelles la mesure prise à
leur sujet par le général André.
Il n'y a donc pas de persécution, il y a
réorganisation. Il faut, avoir le courage
de le dire au public. L'armèe,qui travaille,
éloignée des passions et du bruiti le sait
déjà. » •
G. Davenay.
LES COIJRSISJIE BALLONS
Le Concours d'Altitude ` w
Le concours d'altitude qui a eu lieu, le.
23 septembre,à l'Annexe de l'Exposition,
à Vincennes, et dont nos lecteurs ont pu
se faire une idée trèsjuste parle « livre
de" bord de Tun j dès aérostats concur-
rents, le Saint-Louis, que nous avons
publié, a donné xin résultat .tout à fait
inespéré. •̃ ̃ ̃̃'̃ /'•'
;to!sait^e:Iç?-.aeuâ;âïgjp;àta4rés'du':li>
vre du bbrd'âii' Suint-Louis !le '̃ capitaine
Jac~r~~ B~~tet sos-'oo~B~ga~
Le Numéro = SEINE & SEiNE-ET-OISE 15 centimes = DEPARTEMENTS 20 cent/mes
46e Année ==*. 3e Série =* N8 274
H. DE VILLEMESSANT
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Sirecteurs-Çrérants
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SERYIGES DE P2iBLIG,1~'L
A J~~OTE~ 13-0- a :FIC3».Alltio» >
L'odyssée
d'un prince
Le petit événement du jour, événe-
ment qui a le rare mérite d'être à la
fois colonial et boulevardier, c'est la
disparition du prince Iukanthor.
L 'Agence Havas communiquait hier
soir aux journaux la dépêche suivante
Marseille, 29 septembre.
Des doutes -ayant été émis sur. l'identité du
personnage embarqué le 22 septembre sous
le nom du prince Iukanthor, le directeur delà
Tjornpa^nie des Messageries maritimes a télé-
graphié» à son agent de Port-Saïd de procéder
à une information.
L'agent a répondu que le prince Iukanthor
figurait sur le manifeste du navire; mais le
Bateau ayant quitté Port-Saïd, il est impos-
sible de faire une enquête sur l'authenticité
du personnage.
Uh supplément, d'enquête a été ordonné à
Djibouti en vue de la constatation de riden-
tité du personnage.
Le Figaro ne serait plus le Figaro s'il
avait jbesoin d'attendre que cette enquête
fût terminée, ou même que le Tonkin
fût arrivé à Djibouti pour connaître le
.fin mot de cette histoire. Nous pouvons
dès à présent renseigner nos lecteurs
Le personnage qui vogue en ce moment t
vers ï'Indo-Chirie, et qui occupe, abord
du Tonkin, la cabine 53, n'est pas le
prince Iukanthor, mais un sosie qui lui
a été substitué. Le véritable Iukanthor
est à Bruxelles, et il ne songe pas, du
moins pour l'instant, à réintégrer te
royaume paternel.
Pourquoi et comment a-t-ilpris la clef
des champs? Que signifie ce départ à
rebours qui, s'il n'est pas une fuite, res-
semble fort à une fugue ? Il faut, pour le
savoir, :ê,tre d'abord fixé sur les condi-
tions dans lesquelles lukanthor et son
jeune frère, le prince Phanuwong, ont
effectué leur voyage à Paris.
Le prince Iukanthor esit, on le sait,
l'héritier du roi Norodom. ^on frère et
lui: étaient, officiellemen,! venus en
France pour visiter notre ELIposition. Ils
y furent reçus avec les hol.peurs dus à
leur rang. Le gouvernemen leur fit un
accueil cordial, des dîners <«£ des récep-
tions furent organises âleurinteation, et
le public parisien, très intelligemment
hospitalier, témoigna une curieuse sym-
pathie à l'égard des deux jeunes princes
que l'on rencontrait un peu partout, ac-
cpmpagnés par notre confrère Jean Hess,
aJa fois leur cicérone et leur ami, et que
sa grande connaissance des questions
coloniales avait tout naturellement.de-
sjgné à laconfiance de Norodom.
On les voyait toujours ensemble, tous
les trois, dans tous les lieux où l'on s'ins-
truit, et aussi dans ceux où l'on s'amuse.
Le" prince Iukanthor, correctement et
même élégamment vêtu à l'européenne,
t'esprit très ouvert, la physionomie tou-
jours attentive et réfléchie, ne semblait
avoir d'autre souci que de passer son
temps le plus intelligemment et le plus
agréablement possible et de se bien pé-
nétrer de la beauté de Paris et des mer-
veilles de l'Exposition.'
En. réalité, il poursuivait un autre but,
et il était surtout venu en France-d'ac-
cord, prétend-il, avec le Roi, son pèr e
pour apporter au gouvernement une
plainte en règle contre le résident français
au Cambodge, et contre d'autres fonc-
tionnaires du protectorat qu'il accuse de
toutes sortes de méfaits. Le prince lu-
kanth.or a produit ses griefs dans les en-
tretiens qu'il a eus avec les ministres
compétents. Et, jugeant sans doute, que
ses doléances n'avaient pas produit l'im-
pression qu'il en attendait, il les a
consignées dans un mémoire adressé à
M. le président du Conseil, et qui a été
tiré à un assez grand nombre d'exem-
plaires.
Nous avons eu un de ces exemplaires
sous lés yeux; et nous devons dire que
le style nous en a paru fort vif, trop vif
même, pour un appel à la justice et à
l'impartialité gouvernementales. Cela
ressemble à un pamphlet plutôt qu'à un
expose. Mais, en ce moment, nous n'ap-
précions pas, nous nous, bornons à ra-
conter,
Le prince Iukanthor prend surtout à
partie le résident de France, M. de Ver-
neville, qu'il accuse devoir transformé
le protectorat françaisj au Cambodge en
une annexion complète, en une prise de
possession absolue. D'accord avec une
Cambodgienne bien connue là-bas, nom-
mée Mi-Roong, et aveciin interprète, du
nomdeTiounne,M. deyjerneyillese serait
crééà Pnôm-Penh, la capitale du Cam-
bodge, une véritable royauté personnelle
au détriment de Norodom, etau mépris de
tous les traités. Il auirait, entre autres
choses nous citons ici, à peu près tex-
tuellement, le mémoire du prince cam-
bodgien, il aurait qîotiverti le cimetière
sacré de la ville en jun pâturage pour le
bétail, et le prince rc>yal lui-même serait
obligé de payer unie amende si ses élé-
phants ou ses chanpeaux pénètrent sur
cette propriété qui é tait autrefois un ter-
rain communal.
Un autre fait sur lequel le prince
Iukanthor insiste d ans sa protestation
est celui-ci Un goulverneur du nom de
Suppee-Khun ayan ;t rapporté à,Noro-
dom que le résident de France avait tenu
des propos blessants sur son compte au-
rait été condamné a ux travaux forcés, et
d'autres Cambpdgif ns qui avaient fait
connaître au Roi leis mêmes propos au-
raient été décapités Iukanthor se plaint
également qu'on ai essayé, par tous les
moyens possibles, l'empêcher son dé-
part pour la France., d 5 crainte., prétend-
il., a.u'îl n'apportât .se5Lr.eveIatJp.ri s à Pa-
ris-. Oa aur-tflt été5 ju ifipi'èë- lè£ nsenacsr
d'arrestation au moment de son embar-
quement.• .1 1
D'autres griefs sont -encore exposés
dans ce mémoire. Celui que le jeune
prince a gardé pour la fin, et sur lequel il
s'étend avec le plus de force, est relatif à
la suppression du jeu des « Trente-Six
Bêtes », qui rapportait, paraît-il, au roi
Norodom une rente de près de 150,000
taëls. Le prince lukanthor affirme que
cette mesure à causé une grande irrita-
tion dans le pays, et qu'elle constitue
une véritable spoliation à l'égard de son
père. En résumé, le prince royal du
Cambodge en appelle aux Français d'ici
contre les Français de là-bas, et il de-
mande la révocation d'un certain nombre
de fonctionnaires en qui il voit les geô-
liers plutôt que les conseils du roi No-
rodom. •
Il est probable que ce mémoire ne fut
pas jugé concluant 'par le gouverne-
ment français. Le ton, en tout cas, ne lui
en aura pas paru' acceptable. Ce qui est
certain, c'est que le prince Iukanthor
reçut du ministère dés colonies une
lettre où on lui faisait savoir que le
moment'de son retour au Cambodge
étant arrivé, des places avaient été rete-
nùes pour lui, pour son frère, et pour sa
suite sur le paquebot des Messageries
maritimes le Tonkin, qui devait partir le
23 septembre de Marseille.
Iukanthor comprit parfaitement l'invi-
tation, mais il n'était pas pressé d'en
profiter. Il craignait', que son retour au
Cambodge, dans les conditions où il y
rentrait, ne manquât de chaleur. Les
fonctionnaires qu'il avait visés dans son
mémoire avaient eu connaissance de
ses dénonciations. Son père lui-même,
le roi Norodom, avait été avisé, et il avait
envoyé à son fils un télégramme lé dé-
savouant et l0rappëlant.d]urgenee. Mais,
sur ce dernier point, le prince Iukanthor
n'était pas très inquiet., Il connaît, dit-il,
mieux que personne les sentiments dé
son père, et il est certain de les avoir fort
bien interprétés; Le télégramme de dé-
saveu ne peut donc qu 'avoir été i mposé à
Norodom par ses conseillers habituels,
ceux-là mêmes que le prince Iukanthor
appelle ses geôliers. Mais de même qu'ils
lui imposent un télégramme, i}s peuvent
aussi bien lui imposer des mesures plus
graves, et Iukanthor, qui est loin d'être
un sot, se voyait déjà, en débarquant là-
bas, jeté en prison, peut-être décapité.
Triste retour d'Exposition 1
Le prince cambodgien estima que mieux
valait s'en aller visiter Bruxelles, et tandis
que la mission cambodgienne, conduite
par un faux Iukanthor, prenait le train
pour. Marseille, le vrai Iukanthor filait
pour la Belgique, accompagné de deux
personnes toutes dévouées à sa cause et
auprèsdesquelles nécessité n'a pas de
loi il jouait Je rôle de domestique.
Pendant ce-temps, et par une juste réci-
procité, un.de ses domestiques, à lui,
faisait à Marseille office de prince.
C'est le voyageur ̃ de la eabine .53
que les autorités marseillaises voulurent
aller saluer à son départ, mais qui, très
prudemment, se dispensa de les irece-
voir. A peine arrivé à bord, il descendit
dans sa cabine et déclara qu'il était trop
fatigué pour accorder audience à qui que
ce fut Ce fut le jeune prince Pha-
nuwong qui, fort habilement, se. chargea
d'excuser son frère malade, et répondit
en son nom aux hommages des visi-
teurs. Le Tonkin put quitter le port de
Marseille sans que personne \ëe fût
aperçu de la supercherie. •'Seuls; quatre
membres de la mission, très attachés à
Iukanthor, et auxqûeli on avait dit, au
départ de Paris, que le prince viendrait
les rejoindre à Marseille, refusèrent
énergiquement de partir quand ils- cons-
tatèrent que le navire allait lever l'ancre
sans avoir à son bord le prince royal. Ils
se précipitèrent dans les embarcations
et l'un d'eux, même, se jeta à .l'eau, dé-
cidé à gagner la terre à la nage.
On attribua cette héroïque résistance
à l'excès de leur amour" pour la France
et au chagrin qu'ils éprouvaient d'aban-
donner l'Exposition. Le navire partit
donc sans eux et ces quatre fidèles ser-
viteurs purent aller rejoindre à Bruxelles
le prince Iukanthor, à la fois touché et
embarrassé de leur dévouement, car le
prince royal du Cambodge n'a-' pas pour
l'instant 'de liste civile. Il attend même,
avec une impatience et une inquiétude
bien naturelles, la pension que lui ser-
v.ait le roi son père, et qui, détail bien
pittoresque* lui était envoyée en feuilles
d'or! 1
:̃̃̃ ̃ #*#
Qu'adviendra-t-il de cette aventure à
laquelle on ne peut contester un char-
mant cacWet d'exotisme? Les petites cau-
ses ont parfois de grands effets. II n'est
pas impossible que le prince lukanthor
n'ait trouvé, sous cette allure unpeu ro-
manésque, le vrai moyen d'attirer l'at-
tention sur la situation du Cambodge et
sur celle de Norodom. Il ne semble pas
qu'il y ait dans tout cela rien de bien
tragique mais on aurait tort de n'y
voir que du comique, quoique, à vrai
dire, il soit bien difficile de garder
son sérieux en songeant à ce joyeux
navire que des personnages officiels
vont visiter à chaque escale, et à ce déli-
cieux voyageur de la cabine 53 qui,
plus que personne, doit être émerveillé
de notre belle France, vrai pays de
contes de fées, où l'on arrive comme un
domestique ei d'où, l'on repart comme
un prince.
Un renseigné.
Nous commencerons dans quelques jours
la publication d'uo nouveau roman .v
..BONNES MÈRES:!
écrit pour le$ lecteurs du Wiga.ro, par
M. PONTSEVBBZ.
Ce roman ..sera précédé d'uiié nouvelle
deif.PauJZexigléy'LËBYtnx.jsshÀ.Mo-B.^
dont nous 'publierons, le pteousc fmaUetos
démmiii "̃
AU JOTTB LE JOUB j f
Une phrase consacrée
J'entendais l'autre jour, au restaurant; un
brave homme faire cette mélancolique ré-
flexion
Les étrangers, décidément, nous sont
bien supérieurs '1
Et pourquoi cela? lui demanda-i-on.
D'abord, parce qu'ils savent notre langue
et que nous ne connaissons pas un mot de la
leur. Un Français, qu'il aiile;;en Angleterre,
en Allemagne ou en- Italie, n'arrivera que très
difficilement à se faire comprendre tandis
qu'un Anglais, un Allemand ou un Italien ne
seront jamais embarrassés à Paris.
Quelqu'un se récria
Allons donc, Est-ce que vous croyez
par hasard que tous les étrangers parlent le
français ?..
Certainement, répondit notre homme.
Et il en donna pour preuve que, chaque
soir, en flânant sur'les boulevards, il enten-
dait les visiteurs les plus exotiques, les étran-
gers de tous les pays, de tous les accents et
de toutes les langues, demander, dans le fran-
çais le plus pur, aux passants'ou aux sergents
de ville ̃
Monsieur, où se trouvent, je vous prie,
lès Folies-Bergère ?
On eut beaucoup de peine a faire compren-
dre à l'excellent homme que sa preuve n'en
était pas une". Cette phrase-là, en effet, fait
nécessairement partie du dictionnaire de poche
des étrangers. Ils l'apprennent par cœur avant
d'arriver à Paris, comme ils apprennent à de-
mander l'hôtel ou il faut descendre et le res-
taurant où il faut manger. Tout homme qui
débarque à Paris, qu'il soit de l'étranger ou de
la province, sait très bien que le soir même de
son arrivée, il ira passer sa soirée aux Folies-
Bergère.
Et comme les Parisiens en font autant, il y
a là, chaque soir, d'extraordinaires chambrées,
un mouvement, un entraip,'un,evie qui' font xie;
cette vaste" et charmante salle le coin le plus
rempli en même temps que le plus gai de Pa,»*
ri$. A défaut d'autre raison, cette vogue per-
sistante, cet attrait en-quelque sorte interna-
tional, qu'exercent les Folies-Bergère trouver
raient leur:explicatipn;dans cette réflexioû d'un
Anglais à qui l'on demandait s'il aimait le théâ-
tre :̃̃••̃ "̃̃ ••̃.̃̃
Je l'aimerais, dit-il, s'il n'y avait pas les
entr'actes. r
Cet Anglais n'était pas seul de son espèce,
et bien des Français pensent comme lui. Or,
aux Folies-Bergère, on a trouvé un moyen
tort spirituel de simplifier la question. Il y a
bien un entr'âcte, mais cet entr'acte lui-même
constitue un spectacle. On peut, si fan vont, se
reposer tranquillement dans sa' stalle, ou bien
s'en aller au'jardin entendre le très curieux or-
chestre roumain aux sons duquel d'éfilent lès
plus gentils minois de Paris, ce bataillon sacré
dès petites femmes qu'on dirait échappé du
répertoire de Méilhac.
Rien qu'à les regarder; on se distrait. Et si
l'on craint que ce spectacle très particulier ne
vous entraîne plus loin qu'on ne voudrait, on
peut, avec un plaisir égal, .passer de la saJJe.
à.la scène, et savourer l'affriolant programme
qui constitue vraiment le dernier mot de la va-
riété au théâtre. On "y. trouve littéralement de
tout, et il" y en a, comme on dit, pour tous les
gpûts. Aimez-vous le ballet ? On vous en
'donne un tout à fait exquis Cythcre, sur,un
très aimable livret de M. Auguste. Germain
et une musique endiablée de' Louis Ganne, le
compositeur/populaire. Voulez-vous des acro-
bates?: En voilà deux, Manello 'et Marnits,
qui sont les plus extraordinaires du monde.
Préférez-vous des gymnastes? Je vous recom-
mande Paulinette' et Clown, deux virtuoses du
métier, •
Que voulez-vous encore,? Parlez, vous serez
servi. Un prestidigitateur ? Vous n'en trouverez
pas,deplus étourdissant qu'ImroFox. Des chan-
teuses et des danseuses? Les sœurs Hengler
sont absolument parfaites, et les Loriss.on ne
leur cèdent en rien. Un jongleur? Allez voir
Baggessen et vous m'en direz des nouvelles. `,
Et surtout, si vous voulez admirer les forts des
forts, les plus merveilleux d'entre les mer-
veilleux, ne manquez pas d'arriver à temps
pour voir les Scheffer, qui sont assurément,
avec leurs jeux icariens,; les êtres les plus
étourdissants qu'on ait jamais vus à Paris. Its
suffiraient à eux seuls à justifier l'immense
succès des Folies-Bergère. Chaque soif, on les
rappelle cinq, 'six, -dix fois, ce que je n'ai
jamais vu faire au théâtre, même pour le ténor
le plus aimé du public..
Çompren ez-vous, après cela; si vous y
ajoutez surtout toutes les, autres attractions
que l'infatigable M. Marchand a accumulées
dans son musicrhall, comprenez-vous que
tous les étrangers aient appris la fameuse
phrase, et vous étonnerez-vous plus long-
temps d'entendre revenir comme un leitmotiv,
dans cette immense et bruyante tour dû
Babel qu'est en ce moment Paris, fraternelle.
question qui ressemble à une sorte de refrain
des Nations ?.
Monsieur, je vous prie, où sont les Fo-
lies-Bergère ? •
11 est vrai que maintenant les étrarigérs^ le
savent, et je vous réponds qu'ils se le disent!
Echos
La Température ̃'̃" ['
La baisse du baromètre s'accentue particu-
lièrement sur la Bretagne. Le. vent est assez
fort du Sud-Est sur nos côtes de l'Ouest. Mal-
gré cela, la mer est assez calme sur la Man-
che et l'Océan. Des pluies abondantes, accom-
pagnées d'orages,, sont signalées à Nice, à
Perpignan et aussi à Paris.
La température s'est un peu relevée sur
nos régions. Hier matin, à sept heures, le
thermomètre indiquait à Paris 140 au-dessus,
et 22° dans l'après-midi on notait 26o à, Al-
ger dans la matinée. En France un temps
doux est probable, avec des ondées dans- le
Nord-Ouest. Dans la sojrée le baromètre, était
à 76omm, après avoir raarqué 759mm à sept n,eu.
re*. du matin. ̃_• •,•••̃
1?zep~~fa:x~ll:. ,5~,d~Pa'f¡$j. :Tsa!p=-beau;
.m$!c<~m~2-î?.
Les Courses
A deux heures Courses à Vincennes.
-.Gagiiants de Robert Milton
Prix de la Varenne Fée Urgèle.
Prix des Tunnels Pierre Infernale.
Prix de la Fauconnerie Utopie.
Prix de Villes-Evrard Blue Timoth.
̃Prix de Normandie Gordon Bleu.
L'OBLIGATION SOCIALE
Pendant que les socialistes faisaient
leur vacarme, un autre congrès, autre-
ment important et intéressant, se tenait
sous la présidence. de M. Léon Bourgeois
le congrès de l'Education sociale, Il con-
tenait des députés, des sénateurs, des
conseillers d'Etat,' des magistrats, des
artistes, des professeurs, des ingénieurs,
des banquiers; des représentants de syn-
dicats, de coopératives, de mutualités;
des ouvriers, des prêtres, des pasteurs et
des rabbins.
Le grand moteur du congrès a été
M. Léon Bourgeois, et sa personnalité
ajoute encore à l'intérêt des travaux,
car, en somme, nous avons tous intérêt
à connaître l'idéal social d'un homme qui
a été président du Conseil, qui est chef
du parti radical, et qui, vraisemblable-
ment, n'arrivera pas à la fin encore loin-
taine, de sa carrière sans avoir repris le
fardeau du pouvoir.
Le rapport qu'il a rédigé n'était que le
résumé des doctrines qu'il a fait con-
naître dans un livre récent sur la solida-
rité. Ce rapport est consacré à l'exposé
de trois' principes qui ont été discutés et
votés par les congressistes en une for-
mule un peu abstraite, mais qui éveille
cependant des idées suffisamment clai-
res dans les esprits familiers avec, la phi-
losophie sociale.
Premier principe: L'homme vit dans
un état de solidarité naturelle et néces-
saire avec tous les autres hommes.
L'homme contracte donc une dette réelle
:yis-à-vis de la société, et, l'instinct de
justice qui est en lui n'est satisfait que
par sa libération de cette dette.
Deuxième principe La société ne peut
se développer que par la liberté. Il est à
«remarquer que ce- principe exclut la
théorie collectiviste dont M. Léon Bour-
geois est, d'ailleurs, l'adversaire résolu.
La société doit aux individus et c'est
là là rançon de leur dette vis-à-vis d'elle
un appui qui consistera à leur fournir
les moyens de s'instruire suivant leurs
aptitudes, et de vivre proportionnelle-
-ment à leurs mérites, avec, à la base de
toute la combinaison, un minimum de
protection, matérielle nécessaire à l'en-
tretien delà vie sans souffrance.
Troisième principe: Les; lois sont im-
puissantes- à assurer l'exécution de ce
quasi-contrat social entre l'individu qui
s'engage envers la Société et la "Société
qui favorise'son effort. par l'appui de la
force commune. C'est donc à la cons-
cience de chacun qu'il faut faire appel.
Il faut éveiller la conscience par l'éduca-
tion et apprendre aux hommes ce. qu'ils
doivent à la société. H faut former des
êtres sociaux, c'est-à-dire des êtres prêts
au, payement de l'obligation sociale.
Voilà la doctrine.
Eii: termes moins scientifiques, elle
pourrait être reproduite en graphique,
sous les traits d'un brave homme ins-
truit, asse? instruit pour pouvoir com-
par,er sa situation, dans une nation civi-
lisée comme la nôtre, avec celle de ses
premiers ancêtres, errants, nus, et affa-
més au milieu d'une nature implacable,
dans, des sociétés rudimentaires où,
pour entretenir le contrat social, on était
obligé de manger de temps en temps l'un
des associés. Le brave homme se dit:
Sapristi! 'Que je suis heureux! Que je
dois donc de la reconnaissance non seu-
lement à mes pères qui ont organisé le
nid, mais à la société elle-même qui
m'offre tous ces avantages. Il ne faut pas
que j'oublie de payer ma cotisation.
Et cette cotisation, ce n'est pas seule-
ment l'impôt, ce n'est pas seulement le
service militaire, ce n'est pas seulement
la soumission aux lois et à la police
c'est le souci constant de ne rien faire
qui puisse détruire ou amoindrir l'ordre
social, le quasi-contrat social, c'est ce
petit raisonnement inhibitoire qui de-
vrait précéder tous nos actes
«Si tout le monde faisait ce que je vais
faire, que deviendrait la société ?;» ·~
Voilà la forme concrète de lasolidarité.
-Tout cela n'est pas très folâtre, j'en
conviens'; mais'tout cela est excessive-
ment utile, indispensable même; beau-
coup plus capital, par conséquent, que
ce petit jeu qui consiste àsavoir si Mil-
lerand abien fait d'accepter le ministère
alors qu'il est déjà ministre depuis bien-
tôt un an et demi. J. Cobnbly.
A Travers Paris
Le Président de, la République, dont
on avait annoncé pour hier le retour, a
différé son voyage de vingt-quatre heu-
res, de façon à pouvoir encore passer
la journée du dimanche au milieu de
sa famille.
Il rentrera seulement ce matin, à neuf
heures, à Paris.
Mme Loubet et M. Paul Loubet res-
tent encore une huitaine de jours à
Montélimar. •
.M.Oüa`r-
Le commandant Lamy, quiaaccqmpa-
gné M. Loubet à Montéïimar et qui ren-
tre ce matin avec lui à Paris, repartira
cette semaine pour Rambouillet afin d'y
organiser les grandes chasses que le
Président compte donner pendant cette
saison.
Une ou deux journées seront offertes
avant la clôture de l'Exposition.
BrummeL
M. Manau, procureur général près la
Cour de cassation, ayant jugébon ce
qui est bien son droit pendant les vacan-
ces judiciaires ̃> de s'absenter de' Paris
sans faire connaître l'itinéraire -qu'il se-
praposait^e'iSûivrei et s-ur-léqaelil n?étàit
P.r,s.p. O?aitod.5Ili.V., ,r~t. ,s.u.r-I.equ.e.I:H. n'étàit
pètjt-l-tre' $&t lui;D#Bô' ^g>tam€|it: $%<§*̃
1 on eut besoin de lui faire parvenir une
'• communication et des dépêches-furént
envoyées à quelques, préfets pour leur
demander si- le procureur général ne se
trouvait pas dans leurs régions.
Il n'en fallut pas davantage ce fait
une fois connu pour que le bruit de la
disparition de M. Manau fût mis en cir-
culation par quelques journaux.
Tandis qu'on s'inquiétait ainsi sur son
sort, le procureur général près la Cour
de cassation assistait tranquillement, à
Bruxelles, à la représentation de la Visite
de noces; où débutait Mlle Esther Cladel,
fille de son ami Léon Cladel.
M. Manau, après avoir passé plusieurs
jours à Bruxelles, est rentré la .nuit der-
nière à Paris. Ajoutons que sa santé est
excellente.;
La loteri e de l'Association des artistes
dramatiques est maintenant admirable-
ment lancée et les billets s'enlèvent à
plaisir partout où on en a déposé dans
les théâtres, dans les grands établisse-
ments de crédit, dans les bureaux de
tabac.
Au Figaro, où l'on en trouve. égale-
ment, la provision a dû être déjà renou-
velée.̃̃.
Ce succès, dû en .grande partie à l'in-.
fatigable activité de Coquelin et de:Co-
quelin cadet et à leur ingéniosité, s'ex-
plique aussi par le nombre et l'impor-
tance des lots offerts au public.
L'Académie des beaux-arts a décidé
de se faire représenter à l'inaugura-
tion du monument élevé par la ville
d'Angers à la mémoire du peintre Jules
Lenepveu, qui doit avoir lieu le diman-
che 14 octobre. •̃•̃;̃
Ainsi que nous l'avons annoncé, c'est
ce soir que Boldi fait, pour la plus grande
joie des Parisiens, sa rentrée chez Maire,'
et que Paillard inaugure les fameux
Modern-Soupers, dont Tout-Paris s'en-
tretient.
La sévère République que cisela le,
sculpteur Soitoux et qui se dresse devant
la coupole de l'Institut, au bord du pont
des Arts, entre les statues de Voltaire e#
de Condorcet, a yu passer hier le pre-
mier convoi d'Ivry à la place de la Con-
corde.
Tout le long des quais de la rive gau-
che, en effet, ;au-dpss_us de la nouvelle
ligne d'Orléans, une ligne de tramway
électrique relie désormais le Palais-Bour-
bon à Ivry et à Charenton.
Elle a déjà fourni à nos immortels l'oc-
casion de quelques mot* d'esprit.
ca~i('}n de quelc[Ues,1t"d'eS~rit.
Les somptueux magasins de West End
Taylor's, qui. sont si bien situés rue Au-
ber, au coin de la rue, Caumartin, et qui,
depuis le commencement de l'Exposi-
tion, ont vu défiler tout le Monde Elé-
gant international, exposént à partir d'au-
jourd'hui, dans leurs salons, leurs'ma-
gnifiques modèles pour dames, hommes
et garçonnets. Tous ceux, hommes et
femmes, qui s'intéressent aux grandes
manifestations de la mode ne peuvent
se dispenser de visiter cette exposition
qui s'annonce comme un véritable
triomphe.
c.coc-
Hors Paris
Le général Izzet, ministre de Turquie
à Madrid, dont nous signalions ces
jours derniers" la démission motivée par
de graves embarras, nous a adressé hier
la dépêche suivante
Madrid, 30 septembre.
Je vous serais bien' reconnaissant de vou-
loir bien insérer ce qui suit.:
J'avais donné ma démission, mais j'avais
toujours gardé une entière confiance en mon
souverain et en son gouvernement. Les mo-
tifs qui m'avaient déterminé à donner ma
démission de ministre ottoman à Madrid
viennent d'être entièrement écartés par une
mesure de haute justice et de bienveillance
de. mon auguste souverain..
Ainsi que je le pensais, Sa Majesté Impé-
riale ne connaissait pas tous les ennuis que
j'avais eu à supporter. Sa Majesté vient de
me faire savoir que mes biens devaient
m'être restitués et que toute satisfaction' me
serait accordée. Elle m'a ordonné de retirer
ma démission. Je me conforme entièrement
aux ordres de mon magnanime souverain.
Général Izzet. • ̃ • ̃
Une dépêche d'Athèqes annonçait l'au-
tre jour que le prince-Georges de Crète
a été l'objet d'un attentat au moment où
il arrivait à la gare, venant de La Canée.
D'après une communication officielle
que nous recevons directement d'Athè-
nes, cette nouvelle est dénuée de tout
fondement. Voici les faits qui ont pu
donner lieu à ce bruit
Une demi-heure avant l'arrivée du
prince Georges à Athènes, un individu
s'élança au-devant des chevaux de la voi-
ture de la Cour qui attendait à la gare
pour conduire le prince au Palais et sai-
sit les rênes. Arrêté immédiatement, cet
homme fut reconnu comme un pauvre
fou, et dirigé aussitôt. sur une maison
d'aliénés. Il ne portait aucune arme sur
lui.
~"='7
Nouvelles â la Main
Discrétion.
Un homme politique a pris le fils de
Béthisy comme secrétaire. Hier il lui
demande
Cette lettre-que je vous ai donnée à
recopier, c'est fait? :.̃
Non, monsieur. Je n'ai pas osé, me
permettre de là" lire I J
A l'Exposition.
Une jeune paysanne qui s'est trouvée
séparée, dans la foule, d'une parente qui
l'accompagne demande/naïvement à un
gardien ,̃•
Vous n'auriez pas .vu matante?
Ma foi non, riposte le gardien un
peu interloqué. I-V.oyez'tou jours "au.' par
îais des Armées,- sè,ction">âu;lrinàl:ériel;4ç;
©à-rapésiei^t^ï- '̃ ̃>"̃' -> '̃ ̃ '•̃'̃ 'y
La réorganisation
de Saint-Cyr
·.w,a,
Un officier général, qui a été longtemps
mêlé à la vie, des saint-ôyriens et de leurs
professeurs, nous expliquait hier la por-
tée des réformes introduites par le géné-
ral André dans notre première Ecole mi-
litaire il. les approuvait hautement.
Ce n'est pas une révolution, ce
n'est pas une persécution, nous disait-il,
c'est une réorganisation très sage et de-
puis longtemps désirée par tous ceux
qui veulent que notre brillante jeunesse
militaire soit aussi forte que disciplinée.
» On a prétendu que les mesures concer-
nant Saint-Cyr avaient pour résultat/
sinon pour but, d'introduire la politique
dans l'armée. ̃•
» C'est bien mal connaître notre nouveau
ministre de la guerre, qui proscrit au
contraire la politique de l'armée afin de
maintenir au-dessus de toute "discussion
sa force morale et son unité:, < r
» Mais les officiers soumis au gouverne- s
ment et aux lois de notre pays, et ils sont
l'immense majorité, trouveront avec le
général André qu'il y avait une réforme
utile et urgente-à faire.
», Jusqu'à présent, et depuis trop long-
temps, on avait laissé s'introduire, en'
effet, dans quelques rares régiments et
en particulier dans l'école de. Saint-Cyr,
un certain esprit de fronde. ,v
» On ne s'est certes jamais préoccupé,
et on ne se préoccupera, jamais des opi-
nions politiques et religieuses du person-
nel appelé à former nos futurs officiers,
mais il faut cependant reconnaître.que,
par un singulier hasard,,il ne s'est jamais
rencontré dans ce personnel un, officier
républicain. Il était de bon- ton de. témoi-
gner des sentiments antigouvernemen-
taux on pouvait même se permettre en
parole des manifestations; on était classé
comme ayant un « bon esprit », tandis
que l'officier qui laissait deviner ou qui
affirmait ses sentiments républicains
était aussitôt noté comme « faisant de la
«politique», et comme ayant un mau-
« vais esprit ».̃
i ? Pourquoi voulez-vous que la Républi-
que tolère une situation qu'aucune nio-
narchie ou qu'aucun empire, n'aurait
acceptée ? •.
» La vérité est que parmi les nouveaux
instructeurs désignés pour l'école de
Saint-Cyr, il n'y e.*n..a pas. un, seul qui ait
jamais fait une manifestation politique
quelconque comme leurs prédécesseurs,
ils appartiennent à l'élite de notre ar-
mée; comme elix, ils ont le -passé mili-
taire le plus digne et le plus brillant,
mais aucun d'eux ne s'est signale par dés
opinions antigouvernementales. • Là est
la réforme.
» On a dit aussi que le général André
avait, en changeant le personnel des of-
ficiers instructeurs, voulu proscrire de
Saint-Cyr tous l'es officiers sortis' des
maisons d'enseignement libre.
» Mieuxquetoutesles discussions, quel-
ques chiffres me serviront de démenti.
» Je connais 21 des officiers de Saint-
Cyr que le ministre de la guerre vient de
rendre à la vie de régiment. Sur ces 21, il
y en a 14 qui sortent des établissements
de l'Etat et 7 des établissements reli-
gieux. 1.
» Parmi ceux qui les remplacent à
Saint-Cyr, j'en connais 15. Sur ces .15,; il
y en a 11 qui sortent des établissements
de l'Etat et 4 des établissements congre-
ganislés.
» Concluez..
» La conclusion, c'est que, le 'ministre `
juge les officiers' sur, leurs capacités, et
non sur leurs origines. Il ne s'est jamais
préoccupé de leurs opinions ou de leur
religion. ̃ '.•
«J'ajoute que les officiers réintégrés
dans les corps de troupe ne peuvent pas
trop se plaindre de la mesure ministé-
rielle, car le général André a pris soin
d'envoyer la plupart d'entre eux dans
les régiments qui tiennent garnison à
Paris ou qui vont, à partir de.la fin d'oc-
tobre, tenir garnison à Paris.
» Leur exode est donc largement atté-
nué par le choix du' régiment 'et bien
des officiers des départements ambition-
neraient un.tel exil • {.̃•̃ •
» L'aujnônier militaire est-, maintenu,
rien n'est, donc changé dans l'enseigne-
ment religieux de l'Ecole. ''•̃
» Les Sœurs de charité sont; elles aussi,
maintenues à l'infirmerie de l'Ecole par
un article spécial, article 25 du nouveau
décret elles continuerontà être, comme
autrefois, les précieuses et dévouées
auxiliaires du service de santé et, pour
que les soins qu'elles donnent; aux mala-
des soient encore plus complets et
plus constants, on, supprime Fécole
cbngréganiste; qu'elles tenaient dans le
local même de l'infirmerie de Saint-Cyr,
et qui faisait .ainsi, depuis quelques.an-
nées, concurrence à communale.
Les bonnes sœurs, comprenant mieux
que personne la nécessité de cette sup-
pression, ont trouvé des plus rationnelles
et des plus naturelles la mesure prise à
leur sujet par le général André.
Il n'y a donc pas de persécution, il y a
réorganisation. Il faut, avoir le courage
de le dire au public. L'armèe,qui travaille,
éloignée des passions et du bruiti le sait
déjà. » •
G. Davenay.
LES COIJRSISJIE BALLONS
Le Concours d'Altitude ` w
Le concours d'altitude qui a eu lieu, le.
23 septembre,à l'Annexe de l'Exposition,
à Vincennes, et dont nos lecteurs ont pu
se faire une idée trèsjuste parle « livre
de" bord de Tun j dès aérostats concur-
rents, le Saint-Louis, que nous avons
publié, a donné xin résultat .tout à fait
inespéré. •̃ ̃ ̃̃'̃ /'•'
;to!sait^e:Iç?-.aeuâ;âïgjp;àta4rés'du':li>
vre du bbrd'âii' Suint-Louis !le '̃ capitaine
Jac~r~~ B~~tet sos-'oo~B~ga~
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