Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1896-05-21
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 mai 1896 21 mai 1896
Description : 1896/05/21 (Numéro 142). 1896/05/21 (Numéro 142).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k283653v
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Jeudi 21 Mai 1898,
42e Année 3e Série N° Î42
Le Nuniéro = SEINE & S£$fÇ?£7~0/§E > T5 cen«mes = DEPARTEMENTS i 20 cent/mes
F. DE RODAYS, Rédacteur en Cfoj
A. PÉRIVEER, Administrateur
|F. DE RODAYS A. PÉBFVTER
Directeurs Gérants
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UN^DÉBUT
Au temps présent, être le fils ou le
petit-fils de quelqu'un ne procure pas
toujours un avantage, surtout dans la
littérature et l'art. Lorsqu'un jeune
.homme, porteur d'un grand nom, vient y
ajouter sa part d'honneur, au lieu de le
'.traiter aussitôt de « fils à papa », on de-
,vrait lui savoir gré d'avoir autant d'am-
bition que s'il s'appelait Dupont ou Du-
.rand. Il lui faut double énergie pour
soulever le pesant fardeau de la gloire
familiale.
S'appeler Hugo ou Daudet peut même,
aux premiers pas dans la vie, causer des
ennuis inconnus à des origines plus mo-
destes. Le fils de médecin ou de notaire
qui, le soir, fait/du tapage sur le boule-
vard Saint-Michel, n'est pas, le lende-
main, imprimé tout vif. En pareil cas, le
jeune homme en gaieté qui éveille, sans
y songer, l'écho du nom paternel, pro-
vaque un petit scandale et, rouge ou
blanche, la presse lui dit son fait.
1 Pourtant, à cette heure, la tête pleine
à éclater de faits et d'idées, Léon Daudet
nous a donné, en cinq ou six volumes,
sur l'âme de sa génération, un témoi-
gnage d'un singulier intérêt, et ceux
même que sa franchise inquiète ou cho-
que doivent reconnaître son originalité.
Voici que son amiGeorges Hugo débute,
à son tour, dans les lettres par une con-
fession. Il nous offre les Souvenirs d'un
matelot..
'.<>'̃ '̃̃ ̃ ̃ ̃̃' '̃ '•
Je voudrais apprécier ce livre en lui-
même, sans m'inquiéter de la signature,
que je ne le pourrais pas. Le génie mis
à part, il y a ici un atavisme qui saute
aux yeux. Les Souvenirs d'un matelot
sont les petits-fils de Choses vues. C'est,
devant les choses, le même genre de vi-
sion et de notation, mais où le grand-
père, cyclope moral, voyait énorme et
par masses, le petit-fils voit fin et nuancé.
Le second, en revanche, a reçu du pre-
mier l'instinct classique qui définit et
ordonne.
Je dirai tout à l'heure ce que vaut, à
mon sens, la pensée du livre. La forme
est d'un artiste déjà maître de son outil.
Voyez, par exemple, ce croquis « La
^machine gronde, monotone, brutale un
^os flot de fumée, aux épaisses masses
nipuv'afttés,' noîr'âtress, mousse ;et feutre v
de poussière, sort des cheminées énor-
mes, s'étale derrière nous en frôlant la
mér, si opaque qu'elle la noircit de son;
ombre, » Et celui-ci « Tout à coup,"
nous avonsvu venir a nous une4 énorme; ,•
lanàe, une vraie .montagne remuante,
vivante qui courait comme une bête
après sa proie, avec un bruit sourd, un
mugissement de géant. Et, brutalement,
elle s'est écrasée sur le gaillard. » Cela
n!est pas du Loti c'est autre chose et.
aussi bien.
Georges Hugo fait aussi le tableau et
peint en pleine pâte. Ainsi le coup de
vent, la chute mortelle du gabier, les
hommes à la mer, le tir' au canon, la
mort'du bœuf, Rhodes traversée en cou-
rant, etla bordée dé matelots dans les `
rues de Smyrne. Il a le sens drama-
tique il compose et file la scène qui
pénètre le secret d'une âme ou dégage
la poésie d'une aventure. Ainsi la fête
douloureuse que se donne, à fond de
cale, le magasinier Tanguy, pleurant,
jouant du biniou et dansant, à la pensée
delà noce bretonne que l'on célèbre sans
lui, à Lannion;'ainsi l'aventure de Lau-
rent,, l'élève musicien, qui vole et dé-
serte pour une fille de la rue Traverse-
Lirette, à Toulon. Si l'innocente bonne
fortune du mécanicien Renouard avec
une cigarière de Bastia rappelle, dans la
note douce, l'aventure de Carmen et de
José,, elle est charmante, malgré ce petit
air involontaire de ressemblance. Il y a
des pages qui laissent voir du factice et
du voulu, quelque application littéraire,
màis.celles que je viens de dire respirent
une exquise fraîcheur de vérité.
L'auteur doit son livre à son temps de
service comme matelot; pourtant il ne
témoigne à ce temps que rancune et co-
lère. Du premier jour au dernier, il a eu
des sentiments de prisonnier. Toute la
pensée du livre se résume dans ces ques-
tions furieuses. et ces cris de révolte
« Ôuelle est donc la, si grande cause qui
nous force à subir cette vie d'abnéga-
tion? Au nom de quel' droit supérieur
exige-t-on ce sacrifice de nous-même?.
Camarades, camarades, ne venez pas ici 1
Restez aux champs, courez la mer sur
vos bonnes barques. Mais ne venez pas
ici, où vous connaîtrez l'humiliation, où
vous Comprendrez la haine !»
-r:r. '•̃̃•̃ ̃'̃̃ *#*
Il est, vraiment, trop facile de répon-
dre. La cause qui demande au soldat et
au marin une part de sa vie, c'est la né-
cessité qui s'impose aux hommes de se
grouper en nations, pour résister à leur
égoïsme et à leur méchanceté naturels
d'être prêts à la guerre pour se défen-
dre, eux, leur terre, leurs souvenirs,
leurs intérêts et leur honneur, contre les
autres nations. Tant qu'il y aura des
hommes, cette double loi. d'attaque et de
défense subsistera, car l'homme n'est
'pas naturellement bon, et il conserve
toujours un fonds de férocité. S'empor-
ter contre elle est aussi inutile que de
maudire la maladie, la souffrance et la
mort.
Mais, objecte le jeune matelot, à bord
dés navires de guerre, il n'est jamais
question 'de guerre. On ne s'inquiète
même pas de, donner cette raison à la
servitude du marin. C'est que, trop en
parler, serait démontrer l'évidence. La
pensée du combat est partout entre ces
murailles de fer. Elle s'exj?rim.e à cha-
que instant par la vie du bord. Ces .*&?
nons accroupis sur le pont, ces block-
haus épais, à meurtrières étroites, ces
mâts disposés pour l'attaque, autant de
leçons permanentes. Les mots inscrits
sur la dunette exposent sans cesse aux
yeux du matelot la formule de son de-
voir. Les couleurs, arborées et amenées
avec le soleil, devant la garde, lui rap-
pellent, deux fois par jour, pour quelle
cause il donne une part de sa vie et, à
chaque instant, l'expose tout entière.
Georges Hugo, au cours de ses relâ-
ches, a-t-il rencontré des navires de
guerre étrangers Tandis que les visites
de politesse s'échangent, les marins de
chaque nation regardent, très sérieux,
l'ennemi d'hier ou de demain. Ils son-
gent que de ces navires, maintenant si-
lencieux, peut partir bientôt un signal
de guerre. L'été dernier, je lisais cette
pensée sur des visages français, au Maroc,
en rade de Tanger. Un de nos croiseurs y
trouvait, en arrivant, trois divisions –an-
glaise, allemande, italienne et leur réu-
nion indiquait déjà l'accord qui, l'année
d'après, allait consacrer notre éviction
de l'Egypte. Tout se passa dans les rè-
gles, avec une correction froide. Seuls,
les. Anglais y mettaient quelque bpnne
grâce, à la fois caressante et pointilleuse.
A peine l'ancre jetée, ils envoyaient un
officier saluer le commandant français
et, au moment du départ, ils jouaient la
Marseillaise. Une pensée commune et vi-
sible, devant l'Anglais, donnait une seule
âme à nos matelots. Pour eux, c'était
l'ennemi séculaire. Lorsque le comman-
dant allemand vint à leur bord, ils re-
gardaient, avec une attention aiguë, na-
ger vers eux le canot sur lequel flottait
le pavillon impérial, avec la date de 1871
brodée à la corne. Le matelot allemand
tenant la gaffe d'accostage et le matelot
français présentant les bouts du tire-
veilles se trouvèrent face à face, au bas
de l'échelle. Chacun d'eux, les traits ten-
dus, regardait au loin, vers le large.
Ils étaient là pour s'aider, et c'était la
paix, mais tous deux pensaient à la
guerre.
"¥ 7t<'
Outre le rappel de la lutte pour la vie,
le service obligatoire est la plus claire
affirmation d'une autre loi naturelle
l'égalité des hommes. Dans la vie ci-
vile, cette loi est atténuée par les
différences de naissance, de fprtune
ou d'éducation. Avec l'uniforme; elle
reparaît et c'est un bien. Le progrès
de l'humanité vers la justice détruit
lentement, à travers des milliers d'an-
nées, l'esclavage, le servage et les pri-
vilèges. Il; tend à établir entre tous les
'hommes f égalité desdroits et des de-
voirs. En attendant ~que cette égalité rè-
gne dans la société civile, elle règle la,
hiérarchie militaire. Pour les cadres et
"Fétatimajor, l'égalité c'est le devoir sous
les mêmes règles, dans la diversité des
fonctions. L'autorité des chefs a pour
but,. non pas la vanité ou le plaisir de
quelques-uns, mais te bien du service.
Elle a ses petitesses, ses duretés, voire
ses ridicules, puisqu'elle est humaine.
Mais" ces imperfections ne détruisent
pas la raison d'être du commandement.
La majesté épiscopale de l'amiral qui
reprend à son compte la réflexion niaise
d'un courtisan de l'ancien régime, ou
l'abus de pouvoir du jeune officier qui
maltraite inutilement un vieux maître,
« ce sont vices unis à l'humaine na-
ture».
Il n'est pas juste de dire que « l'envie,
la jalousie et la haine» » règnent seules à
bord que « la bonté et la fraternité » y
sont inconnues. Entre les officiers et
leurs hommes, il existe une solidarité
très forte et très noble. Ils mettent en
commun un courage et un dévouement
dont la quantité à produire augmente
avec le grade. L'envie et la jalousie ne
durent pas dans le danger la bonté et
la fraternité s'y montrent. Georges Hugo
n'a pu s'empêcher de remarquer la gran-
deur singulière de cette silhouette du
chef surgissant sur la passerelle, en
pleine tempête, et jetant des ordres au
moment où la lame vient d'enlever une
grappe d'hommes il a suivi de l'œil,
avec une émotion poignante, la lutte du
canot de sauvetage contre la mer dé-
montée et le sacrifice de dix hommes
valides risquant leur vie pour sauver un
blessé.
Il est bon que le civilisé supérieur, que
le fils de famille, dont l'âme est plus dé-
licate et l'épiderme plus fine, entre à la
caserne ou. monte sur le navire pour se
rapprocher de la nature et apprendre la
loi d'égalité. Dans la vie civile, son bien-
être et sa culture résultaient de beaucoup
d'injustices. Chacun de ses plaisirs repré-
sentait une exploitation. Au champ de
manœuvre et sur le pont, il redeviént
un homme primitif. Il a des mouvements
de mépris pour ses officiers s'efforçant
d'atteindre une élégance ridicule,avecdes
« frétillements de muscadin », ou ren-
trant à bord le visage fripé par une nuit
de fête. Il peut juger par là ce que valent,
dans les villes, les plaisirs du jeune
fêtard il devine les sentiments qu'ins-
pirent les fils de famille aux témoins ou
aux instruments de leurs plaisirs au co-
cher, au garçon, à la fille, à l'ouvrier ren-
contré au petit jour, en sortant d'un res-
taurant de nuit.
Jeunes gens formés par la culture
de notre siècle, héritiers de grands
noms ou de grandes fortunes, habitués à
l'élégance et à la douceur de la vie pari-
sienne, le jour où le service militaire
vous rappelle que les déshérités, les
humbles et les ignorants sont vos égaux;
lorsqu'un peu de danger vous apprend
ce que valent les-vertus simples et qu'un
peu de souffrance vous ramène à la loi
commune, remerciez cette épreuve et ne
répondez pas à un si grand service par
des plaintes et de la colère. Un des vôtres
vient de prouver que cette épreuve est
salujtaire, Elle lui a r$y&lé son, talent et
lui a procure un beau livre, un livrai
triste et fort, qu'il n'aurait pas écrit sans {
elle. Pour ta. première fois, la vie du ma- i
telot est raconté'e par un matelot. Le té-
moignage est sincère, s'il est partial,
comme toute déposition sur soi-même.
Il ajoute quelque chose à la littérature
française et au nom dont il est signé.
Gustave Larroumet.
AU JOUR LE JOUR
LES REFORMES AU TIIWSYUL
Le Tintes annonce que le Conseil exécutif
du Trahsvaal aurait décidé de commuer en
quinze ans de prison ou de bannissement la
peine de mort prononcée contre les quatre
chefs du complot de Johannesburg, mais
qu'aucune décision n'aurait été prise à l'égard
des cinquante-neuf autres prisonniers.
Quoi qu'il advienne de ces gens, il faut
espérer que ce qui s'est passé n'empêchera
pas le président Krùger de comprendre, en
dépit des ténébreuses et coupables menées
de certains étrangers, que, dans l'intérêt
(bien entendu de son pays, il convient de
rendre aux Uitlanders la justice qui leur esï
due. Plus que tout le monde, en effet, ils ont
contribué à la puissante prospérité d'un pays
dont le sol est truffé d'or, et de diamants,
comme celui de ce merveilleux Eldorado que
Voltaire nous décrit dans son admirable
Candide.
Car enfin, n'oublions pas qu'il y a douze
ans, en 1884, on pouvait acheter' tous les
territoires du Transvaal pour 10 millions de
francs aujourd'hui, il y aurait preneur à 250
millions. En 1888, les revenus du Transvaal
étaient de 22,111,000 francs; en 1893, cinq ans
plus tard, ils atteignaient 42,567,125 francs,
près, du double. Jadis, la République emprun-
tait à 12 0/0, et ne trouvait pas toujours des
prèteurs; aujourd'hui, le 5 0/0 est à 1 15 francs.
La fortune et le crédit du pays ont donc
augmenté dans des proportions prodigieuses,
et c'est presque entièrement aux Uitlanders;
qu'on le doit. Ils exploitent tous les terrains
aurifères, et les licences qu'ils payent pour
cela représentent la moitié au moins des
recettes de la République transvaalienne,
L'autre moitié provient surtout des droits
de douanes et de transports payés par qui?
Par' les, mêmes Uitlanders, qui, cela n'est
pas douteux, ont donné une impalgioa «*•
tr^ordinaire â la prpdHctiQn 'et a la richesse
•Se ce pa^s-. II j- aurait v donc justice i leur
accorder quelques droits. Ils n'en ont aucun.
C'est-à-dire, si! ils en ont bien' quelques-
uns mais si enveloppés de. restrictions, si
bâillonnés de réserves et de complications, si
peu accessibles, d'une obtention st difficile et
si précaire qu'ils constituent un embarras
plutôt qu'un avantage. Pour. arriver à les'
posséder, ces droits, ce sont des fdrmalités:
-à n'en plus finir. Tout d'abord, et dans les
quatorze jours de l'arrivée, il faut se faire
inscrire sur la liste du Field Cornet, faute de
quoi toutes démarches' postérieures seraient
nulles. Pais, au bout de deux ans, si on a conti-
nuellement résidé dans le pays, on obtient,
après beaucoup de nouvelles formalités, une
première naturalisation qui donne droit de
devenir électeur à la seconde Chambre, la-
quelle n'a d'ailleurs aucun pouvoir. La pre-
mière seule le Volksraad a de vrais pou-
voirs.Elle est composée de vingt-quatre mem-
bres, âgés d'au moins trente ans, nés dans le
pays ou naturalisés.
Un naturalisé peut donc faire partie du
Volksraad ? Oui. Mais cela n'est possible
que dix ans après l'exercice du droit d'é-
ligibilité à la seconde Chambre, droit qu'on
n'obtient que deux ans'après la naturalisation,
laquelle, on l'a vu, exige également deux ans.
En tout, quatorze ans! pendant lesquels il
faut avoir constamment séjourné dans le
pays, avoir renoncé à sa première nationalité
sans obtenir des droits sérieux de citoyen,
avoir satisfait au service militaire, etc., etc.
Et puisque nous parlons de toutes ces cho-
ses, il sera peut-être intéressant de, jeter un
coup d'œil sur la Constitution de la Républi-
que du Transvaal.
Vous savez déjà qu'il y a deux Chambres.
Le pouvoir exécutif, Uiivaerand Raad, est
composé comme suit; ¡
10 Le président d'Etat. C'est M. S. J. P.
Krûger;
20 Le commandant-général. M. P. J. Jou-
bert, qui vient d'être nommé vice-président de
la République;
30 Le secrétaire d'Etat. Dr W. J. Leeds;
40 Le secrétaire des affaires intérieures, as-
sisté de deux membres non officiels.
Sauf quelques détails, vous en connaissez
maintenant aussi long, sur la Constitution du
Transvaal, que si vous étiez un habitant de
cette pauvre Johannesburg qui, malgré son
développement incessant, n'a encore le droit
d'envoyer' qu'un seul représentant au Volks-
raad. C'est qu'elle est surtout habitée par des
Uitlanders et que ceux-ci, on l'a vu, n'ont
guère en fait de droits que celui de pourvoir.
aux recettes, à li prospérité et à la défense du
pays, sans pouvoir prétendre à se mêler de
son administration.
Depuis 1882, les restrictions apportées à la
faculté de naturalisation si facile au début
sont allées en se resserrant et en s'aggra-
vant sans cesse. Mais on affirme que M. ]p
président Krùger entend profiter des circon-
stances actuelles pour accorder de son plein
gré les réformes qu'on a vainement et cri-
minellement essayé de lui arracher par la
force.
Les réformes indiquées sont indispensables.
A l'heure qu'il est, la situation des Uitlanders
est intenable. Vous connaissez la formule de
Sièyès c Qu'est-ce que le tiers état? Rien./
Que doit-il être? Tout!» Si on voulait
l'appliquer aux Uitlanders, cette formule, il
faudrait, pour la conformer à l'état actuel
des choses, la modifier comme ceci c Que.
doit-on aux Uitlanders? Presque tout. Et
que sont-ils ? Presque rien !»
^̃jrauckemenj; ce n'est pas assez ̃̃•
r "̃ • ̃'̃̃̃̃̃. <£. Fris^aa&sr,
Échos
° La Température
̃ Le vent fraîchit du nord-ouest sur nos côtes
de la. Manche, de l'Océan et vers le golfe du
Lion. La mer est houleuse devant Calais et
Boulogne. Des pluies sont signalées à Besan-
çon, Lyon, Çlermont et Toulouse.
La température est en baissé sensible hier,
lé thermomètre donnait 130 1/2 au-dessus à
huit heures du matin, i6o à midi et restait
sans changementjusqu'àu soir; 20» à Nice, 140
à Cherbourg et 60 à Moscou.
Des ondées sont probables avec refroidisse-
ment de la température la journée d'hier a
étérelativement froide, le vent plus fort que
jamais; le soir, le thermomètre indiquait 130
et le thermomètre, à 758 mm dans la journée,
restait à 759mm vers onze heures.
Les Courses
2'h., coursés au Bois de Boulogne.
,-r- Gagnants de Robert Milton p
Prix de Courcelles Patelin.
Prix de Montfort Jaffa.
Prix de Saint-Georges Chanfrein.
Prix des Acacias Montreuil.
Prix du Champ-de-Mars Cabanon.
Prix de Compiègne Stanislas;
LES RENTIERS ET L'ÉTAT
Est-il dans la destinée des ministres
leur prise de possession du pouvoir par
des fautes qui peuvent devenir le prin-
cipe de leur chute ? On serait tenté de le
croire, si l'on tenait pour vraies les ru-
meurs qui présentent le cabinet Méline
comme décidé à établir un impôt sur là
Rente française. La Bourse baisse depuis
deux jours sur ce bruit, tout comme
si M. Doumer était encore ministre des
finances.
L'impôt sur la Rente est un expédient
illégal, souverainement imprudent, rui-
neux pour le crédit public. Il y a entre
l'Etat et les rentiers un engagement mu-
tuel moralement inviolable, ce que les
notaires et les avocats appellent un con-
trat- synallagmatique. L'Etat a dit1 aux
capitalistes, petits et grands et plutôt
petits que grands « Prêtez-moi votre
argent et je vous en servirai chaque
année l'intérêt irréductible, m'engageant
solennellement à ne jamais frapper cet
intérêt d'Un impôt quelconque. »
Ces braves gens lui ont porté leurs
écus sur la foi 3e cet engagement, L'Etat
est libre de leur rembourser leur capital
̃én.empruntànt à un, taux njoindrè à me-
sure que .son crédit s'améliore; c'est ce
qu'il afait lors dès conversions succes-
sives qui. de cinq ont porté l'intérêt de la
Rente àtrôis et demi pour cent. Il peut,
ide.la sorte réduire indéfiniment l'intérêt
.des capitaux empruntés. La seule chose
qu'il ne puisse pas, c'est précisément de
frapper, comme on le lui conseille, le
coupon de la Rente d'un impôt à son
profit. r
Ce serait là une véritable banqueroute
partielle une première atteinte au prin-
cipe de l'inviolabilité des engagements
publics en matière financière, dont,
soyez-en sûr, les socialistes se charge-
raient d'étendre et plus tard de générali-
ser l'application.
Voilà pour les questions d'illégalité et
d'imprudence. Le caractère ruineux de
la mesure n'est pas moins évident.
Est-il certain qu'en des circonstances
critiques l'Etat n'ait pas à faire appel au
crédit public? Pendant la dernière guerre
l'emprunt Morgan revint, tous frais de
commission comptés, à plus de vingt pour
cent. C'est la thèse que nous avons en-
tendu vingt fois soutenir par Pouyer-
Quertier, au lendemain du jour où M.
Dutilleul, directeur du mouvement des
fonds, lui apporta quelques centaines de
billets de mille dans un chapeau, en di-
sant « Voilà ce qui reste à Bordeaux dans
les caisses publiques. » Si l'on frappe un
impôt sur la Rente, à quel taux la France
empruntera-t-elle en cas de besoin et
même en cas de malheur?
On nous répondra qu'il faut de nou-
veaux impôts ou plutôt de nouvelles for-
mes d'impôt. Soit, objecterons-nous aux
ministres, trouvez autre chose; c'est votre,
devoir et votre métier. Mais sous pré-
texte de faire oublier M. Doumer, ne
'faites pas plus de mal qu'il n'en aurait
fait..
À Travers Paris
Le Président de la République, accom-
pagné de Mme et Mlle Faure, de M. Le
Gall et du commandant Humbert, a
inauguré hier, à deux heures et demie,
l'exposition annuelle d'horticulture, aux
Tuileries.
M. Félix Faure a été reçu par M. Mé-
lirie, président du Conseil et ministre de
l'agriculture, et par. les membres du
bureau de la Société.
Le Président de la République a par-
couru toutes les parties de l'exposition,
particulièrement réussie cette année.
S. A. le prince Mehemet-Ali, frère du
khédive d'Egypte, est arrivé hier à
Paris.
C'est M. André Lebon, ministre des
colonies, qui, en l'absencé. des ministres
compétents, retenus par d'autres occu-
pations, présidera le concours régional
et assistera à l'inauguration de la statue
du poète Théodore de Banville, qui doit
avoir lieu à Moulins le 31 mai.
La modestie bien connue de M. Chau-
temps, l'ancien ministre des colonies, a
été mise à rude épreuve lors de la der-
nière séance de la Société de géographie
commerciale où le lieutenant de vaisseau
Simon rendait compte des travaux de la
mission hydrographique du Mékong.
M. Levasseur, qui, présentait le confé-
râjicieï, a en effet attribué l'honneur de.
l'organisation, de cette entreprise à M.
Chautemps. Or la mission du Mékong
date de juin 1893, et c'est seulement deux
ans plus. tard que M. Ribot découvrait
une vocation coloniale au député du troi-
sième arrondissement. A l'arrivée de M.
Chautemps au pavillon de Flore, les ca-
nonnières. La.Qrandière eiMassie avaient
déjà atteint Luang-Prabang.
Il est vrai que M. Chautemps aurait pu
rappeler le lieutenant Simon, et que les
coloniaux doivent lui être reconnaissants
de ne l'avoir pas fait. C'est là un titre à
l'actif de M. Chautemps, mais il est ex-
cessif de lui attribuer l'honneur d'une
exploration, simplement parce que, n'en
connaissant peut-être pas l'existence, il
n'en a pas empêché. la réussite.
Les téléphonés, qui ne marchaient déjà
pas si bien quand il y avait un directeur,
ne marchent plus du tout depuis que
nous sommes en plein intérim. N'ayant
à se soucier ni de M. de Selves qui s'en
va, ni de M: Delpeuch qui n'est pas en-
core arrivé; ces1 demoiselles du bout du
fil s'en donnent à cœur-joie et, pour
arriver à obtenir la communication, il
faut les demander en mariage.
Au grand .bureau Gutenberg, notam-
ment, ce. dédain de l'abonné, ce par-
fait mépris du public, sont poussés au
delà de toute limite. C'est au point que,
dans la journée, c'est, devant le bureau,
une succession de fiacres et de voitures
de maîtres ce sont les abonnés qui,
après une heure ou deux de sonnerie,
n'ayant pas pu obtenir la moindre ré-
ponse, vont, avec une sollicitude qui
devrait toucher l'administration, s'infor-
mer s'il n'y a personne de mort au bu-
reau et apporter, à tout hasard, leurs
compliments de condoléance..
g.=gav'
Il ne faut pas se lasser d'enregistrer
les bonnes actions du ministère à l'égard
de ces radicaux et socialistes qui n'en
feraient qu'une bouchée s'ils le pou-
vaient. Voici, maintenant, qu'on se creuse
la tète à chercher quelle compensation
on pourra bien donner à M. Fernand
Faure, le collaborateur intime de M.
Doumer, qui n'avait été nommé direc-
teur général de l'enregistrement, dans
les conditions les plus irrégulières d'ail-
leurs, que pour pouvoir mâcher la beso-
,gne de son ministre, et mettre sur pied
cette grande pensée du règne qui s'est
appelée l'impôt sur le revenu.
M. Fernand Faure, quand on l'a, de fa-
çon si imprévue bombardé directeur
général de l'enregistrement, occupait une
chaire à la Faculté de droit dé Paris. Il
semblait tout naturel qu'on lui rendit sa
chaire, et qu'après son passage malheu-*
reux dans la politique, il retournât tran-
quillement à ses paisibles occupations.
Nos bonnes pâtes de ministres ont trouvé
que ce serait manquer d'égards vis-à-vis
de leurs prédécesseurs radicaux et so-
cialistes, et il est entendu qu'on ne rem-
placera M. Fernand Faure que lorsqu'on
aura un poste de conseiller d'Etat à lui
offrir.
C'est donc, là encore, un de ces dis-
graciés dont le triste sort ne nous atten-
drira pas. Il était professeur il y a huit
jours, directeur de l'enregistrement hier,
conseiller d'Etat aujourd'hui. Pourvu
qu'il n'arrive pas demain quelque autre
ministère qui lui soit hostile On ne sait
plus où il s'arrêterait.
Les prix atteints hier à l'Hôtel Drouot
par les dessins et croquis mis en vente
par Forain montrent la grande faveur
dont jouissent auprès du public les œu-
vres de notre collaborateur artistique.
Un dessin a été adjugé à 540 francs;
deux autres à 420 francs chacun les
autres entre 250 et 300 francs..
Une lithographie, « l'Audience », tirée
par l'auteur à dix épreuves seulement, a
été adjugée à .200 francs. Total de la
vente pour une centaine de croquis et
dessins mis aux enchères 18,000 francs.
~ewe,r~
Aux noms des officierset sous-officiers
de YAmiral-Duperré mis à l'ordre du
jour pour le dévouement et le sang-froid
dont ils ont fait preuve lors du commen-
cement d'incendie qui s'est déclaré ré-
cemment à bord de ce cuirassé, que nous
avons cités il y a deux jours, il convient
d'ajouter le mécanicien principal de
2° classe Bodevin, les enseignes de vais-
seau de Mandat-Grancey et Pedone, et le
mécanicien principal de 1" classeTricard.
Le Comité du Tournoi international an-
nuel d'escrime a voulu se réserver, dans
la question des prix qui seront décernés,
une certaine liberté.
En effet, décider ferme que les prix
aux amateurs devraient être uniquement
des objets d'art, c'était trancher net une
question sur laquelle les avis sont très
partagés, aussi bien en France qu'à l'é-
tranger.
Il est évident, toutefois, que les ama-
teurs, voire même les professeurs, ont le
droit de déclarer, avant ou après, que, le
cas échéant, ils préféreraient un objet
d'art. _>
Le joli petit théâtre de la Tour Eiffel
fait ce soir sa réouverture. Voilà qui
annonce l'été et le retour des belles
soirées.
Hors Paris
Monsieur le duc d'Orléans a quitté Pa-
lerme hier soir, à bord du yacht Sultana,
se rendant à Naples.
D'Ajaccio
« Le yacht impérial russe Sarnitza,
ayant à bord le grand-duc tsarévitch,
est parti ce matin à destination de Cas-
tellamare, près de Naples.
» Le consul de Russie, qui seul a été
reçu à bord,a offert au Tsarévitch, avant
son départ, un beau mouflon mâle âgé
de trois ans, que le prince se propose H
faire élever dans sa résidence d'été,
souvenir de son passade en Qorse.
De Vienne:
« La mise, en bière du corps de l'a^lii-
duc Chartes-Louis a eu lieu cet après-
midi dans la salle de marbre du palais
transformée en chapelle ardente, en pré-
sence de la famille archiducale, de l'ar-
chiduc Louis- Victor, du duc de Bragarice
et de la Cour. » <
Le prince Georges Schwârzenbergs lieu-
tenant dans l'armée autrichienne, a été
victime d'un grave accident aux courses
dePresbourg, organisées ces jours^der-
niers par le Jockey-Club de. Vienne. H
est tombé à un mur avec son cheval
Derek et s'est fracturé la clavicule. ;Les
médecins craignent également des lé"
sions internes.
De Tunis
« II est question d'édifier à Hammam-
Lif le Sanatorium projeté pour la Tuai-^
sie. C'est une excellente idée. Le gou-
vernement trouvera ainsi l'occasion d'u-
tiliser l'ancien Dar-el-Bey, et nulle part
en. Tunisie ce Sanatorium ne pourrait
être mieux placé. Les eaux thermales,
la mer et les délicieuses promenades en
montagne à travers les jeunes plantations
de pins sont autant d'éléments de guëpb-
son. Il faut espéçer que M. Millet, notre
sympathique résident général, mettra
rapidement ce projet à exécution. »
Nouvelles à la Main
Un matamore qui vient de recevoir
une gifle donne ses dernières instruc-
tions à ses témoins
L'affaire ne comporte pas de 'dis-
cussion il m'a donné une giflé
Très bien qu'est-ce que vous exi--
gez ? ..•̃̃̃ ..̃ ̃.̃.̃̃• •
Qu'il la retire
Sur le quai de la ^are Saint-Lazare.
Deux petites dames se précipitent au
moment du départ du train
Montons ici! fait l'une.
Tu n'y penses pas, dit l'autre; c'est
le compartiment des dames seules
Le Masque, dé Fer.
L'ACCIDENT DE L'OPÉRA
Un accident terrible, s'ëat produit^ hier
fi accident terrible s'est hil-r
soir, â l'Opéra, péndantla rleprésentatipn t
â'Helté:
Il était exactement neuf heures moin'$
trois minutes. Le premier acte touchait
à sa fin. On venait de bisser la roolânc'e
de Mme Caron, quand un bruit formida-
ble se fit entendre. En même temps, une
vive lueur apparaissait, rapide comme un
éclair, et était suivie drun nuage de pous-
sière qui montait du haut de la salle jus-
qu'au cintre. ̃-•̃ t
Tout d'abord, on crut à une explosion
ou à quelque attentat anarchiste. Les
spectateurs se précipitèrent vers les is-
sues. Mais, avec un admirable sang-froid
Délmas, Mme Caron et les chœurs qui
se trouvaient en scène, demeurèrent à
leur place, espérant, par leur calme,
rassurer le public. Ils réussirent, en
effet, vis-à-vis des spectateurs du rez-de-
chaussée et des deux premiers étages.
Mais, en haut, à l'amphithéâtre des qua-
trièmes où s'était produite la prétendue
explosion l'affolement était considé-
rable, on se bousculait et des specta-
trices essayaient même d'enjamber îa
balustrade pour sauter dans la salle.
Le gardien de la paix Guida, n° 153,
du neuvième arrondissement, le briga-
diér des gardes municipaux, Grimaldi, les
deux gardes Lévesque et Durand et le
concierge de la salle, M Vallerand, les.
en empêchèrent, guidèrent la sortie, et,
grâce à eux, aucun nouvel accident n'ar-
riva.
Pendant ce temps, M. Lapissida, ré
gisseur général de l'Opéra, avait fait,
toujours très posément, retirer le per-
sonnel en. scène et, après avoir, en- quel-
ques mots, affirmé au public qu'il n'y
avait rien à craindre, avait fait-baisser
le rideau, '•
L'amphithéâtre évacué, ce qui nfavaît
demandé que deux ou trois minutes," on
s'occupa des blessés car il y avait djs
blessés, On n'en trouva d'abord que cinq
ou six qui se plaignaient seulement de
contusions et d'une violente commotion.
Ils purent quitter la salle pour aller re-
cevoir des soins. On commençait à espé-
rer que l'accident n'avait pas de siiite^
trop graves, quanddes cris attirèrent l'at-
tention d'un des gardes municipaux. ;I!
revint sur ses pas, et trouva une feniESe
engagée sous une poutre. C'était utte
dame Sénot, épicière, 12, rue de rArcade-
Elle avait été blessée à la jambe et àl'pifl
droit par la chute de la poutre spusl^
quelle elle se trouvait prise. ̃
En même temps, une jeune fille,; -la
figure ensanglantée, se mit à réclamerià
grands cris sa mère qui, disait-elle, étaat
sous les décombres. En cherchant, on
aperçut, dans une excavation' cretisée
dans le plancher de la galerie et récour
vert par des blocs de fonte, le' cadavre
horriblement mutilé d'une femme d'un
certain âge.
C'était celle que lajeune fille réclamait,
Mme Chomette, âgée de cinguahte7SÎ3c
arts, concierge, 12, impasse Briare, 7,. rie
Rochechouart. '*̃
Pendant que les agents faisaient "des
fouilles pour voir s'il n'y avait pals d'au-
tres cadavres, on s'aperçut qu'un com-
mencement d'incendie venait de se dé-
clarer dans la toiture. Les pompiers de
service, bientôt assistés de ceux de la
rue Blanche, en eurent facilement raison.
Jusqu'à présent, on ignorait ce qui
était arrivé et d'où provenait l'accident.
En retirant le cadavre de Mme Gnomettè,
"••n rendit compte, il avait été causé
''te d'un des contrepoids du
a çentrâlde 1^-sallâçst
'<<
42e Année 3e Série N° Î42
Le Nuniéro = SEINE & S£$fÇ?£7~0/§E > T5 cen«mes = DEPARTEMENTS i 20 cent/mes
F. DE RODAYS, Rédacteur en Cfoj
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UN^DÉBUT
Au temps présent, être le fils ou le
petit-fils de quelqu'un ne procure pas
toujours un avantage, surtout dans la
littérature et l'art. Lorsqu'un jeune
.homme, porteur d'un grand nom, vient y
ajouter sa part d'honneur, au lieu de le
'.traiter aussitôt de « fils à papa », on de-
,vrait lui savoir gré d'avoir autant d'am-
bition que s'il s'appelait Dupont ou Du-
.rand. Il lui faut double énergie pour
soulever le pesant fardeau de la gloire
familiale.
S'appeler Hugo ou Daudet peut même,
aux premiers pas dans la vie, causer des
ennuis inconnus à des origines plus mo-
destes. Le fils de médecin ou de notaire
qui, le soir, fait/du tapage sur le boule-
vard Saint-Michel, n'est pas, le lende-
main, imprimé tout vif. En pareil cas, le
jeune homme en gaieté qui éveille, sans
y songer, l'écho du nom paternel, pro-
vaque un petit scandale et, rouge ou
blanche, la presse lui dit son fait.
1 Pourtant, à cette heure, la tête pleine
à éclater de faits et d'idées, Léon Daudet
nous a donné, en cinq ou six volumes,
sur l'âme de sa génération, un témoi-
gnage d'un singulier intérêt, et ceux
même que sa franchise inquiète ou cho-
que doivent reconnaître son originalité.
Voici que son amiGeorges Hugo débute,
à son tour, dans les lettres par une con-
fession. Il nous offre les Souvenirs d'un
matelot..
'.<>'̃ '̃̃ ̃ ̃ ̃̃' '̃ '•
Je voudrais apprécier ce livre en lui-
même, sans m'inquiéter de la signature,
que je ne le pourrais pas. Le génie mis
à part, il y a ici un atavisme qui saute
aux yeux. Les Souvenirs d'un matelot
sont les petits-fils de Choses vues. C'est,
devant les choses, le même genre de vi-
sion et de notation, mais où le grand-
père, cyclope moral, voyait énorme et
par masses, le petit-fils voit fin et nuancé.
Le second, en revanche, a reçu du pre-
mier l'instinct classique qui définit et
ordonne.
Je dirai tout à l'heure ce que vaut, à
mon sens, la pensée du livre. La forme
est d'un artiste déjà maître de son outil.
Voyez, par exemple, ce croquis « La
^machine gronde, monotone, brutale un
^os flot de fumée, aux épaisses masses
nipuv'afttés,' noîr'âtress, mousse ;et feutre v
de poussière, sort des cheminées énor-
mes, s'étale derrière nous en frôlant la
mér, si opaque qu'elle la noircit de son;
ombre, » Et celui-ci « Tout à coup,"
nous avonsvu venir a nous une4 énorme; ,•
lanàe, une vraie .montagne remuante,
vivante qui courait comme une bête
après sa proie, avec un bruit sourd, un
mugissement de géant. Et, brutalement,
elle s'est écrasée sur le gaillard. » Cela
n!est pas du Loti c'est autre chose et.
aussi bien.
Georges Hugo fait aussi le tableau et
peint en pleine pâte. Ainsi le coup de
vent, la chute mortelle du gabier, les
hommes à la mer, le tir' au canon, la
mort'du bœuf, Rhodes traversée en cou-
rant, etla bordée dé matelots dans les `
rues de Smyrne. Il a le sens drama-
tique il compose et file la scène qui
pénètre le secret d'une âme ou dégage
la poésie d'une aventure. Ainsi la fête
douloureuse que se donne, à fond de
cale, le magasinier Tanguy, pleurant,
jouant du biniou et dansant, à la pensée
delà noce bretonne que l'on célèbre sans
lui, à Lannion;'ainsi l'aventure de Lau-
rent,, l'élève musicien, qui vole et dé-
serte pour une fille de la rue Traverse-
Lirette, à Toulon. Si l'innocente bonne
fortune du mécanicien Renouard avec
une cigarière de Bastia rappelle, dans la
note douce, l'aventure de Carmen et de
José,, elle est charmante, malgré ce petit
air involontaire de ressemblance. Il y a
des pages qui laissent voir du factice et
du voulu, quelque application littéraire,
màis.celles que je viens de dire respirent
une exquise fraîcheur de vérité.
L'auteur doit son livre à son temps de
service comme matelot; pourtant il ne
témoigne à ce temps que rancune et co-
lère. Du premier jour au dernier, il a eu
des sentiments de prisonnier. Toute la
pensée du livre se résume dans ces ques-
tions furieuses. et ces cris de révolte
« Ôuelle est donc la, si grande cause qui
nous force à subir cette vie d'abnéga-
tion? Au nom de quel' droit supérieur
exige-t-on ce sacrifice de nous-même?.
Camarades, camarades, ne venez pas ici 1
Restez aux champs, courez la mer sur
vos bonnes barques. Mais ne venez pas
ici, où vous connaîtrez l'humiliation, où
vous Comprendrez la haine !»
-r:r. '•̃̃•̃ ̃'̃̃ *#*
Il est, vraiment, trop facile de répon-
dre. La cause qui demande au soldat et
au marin une part de sa vie, c'est la né-
cessité qui s'impose aux hommes de se
grouper en nations, pour résister à leur
égoïsme et à leur méchanceté naturels
d'être prêts à la guerre pour se défen-
dre, eux, leur terre, leurs souvenirs,
leurs intérêts et leur honneur, contre les
autres nations. Tant qu'il y aura des
hommes, cette double loi. d'attaque et de
défense subsistera, car l'homme n'est
'pas naturellement bon, et il conserve
toujours un fonds de férocité. S'empor-
ter contre elle est aussi inutile que de
maudire la maladie, la souffrance et la
mort.
Mais, objecte le jeune matelot, à bord
dés navires de guerre, il n'est jamais
question 'de guerre. On ne s'inquiète
même pas de, donner cette raison à la
servitude du marin. C'est que, trop en
parler, serait démontrer l'évidence. La
pensée du combat est partout entre ces
murailles de fer. Elle s'exj?rim.e à cha-
que instant par la vie du bord. Ces .*&?
nons accroupis sur le pont, ces block-
haus épais, à meurtrières étroites, ces
mâts disposés pour l'attaque, autant de
leçons permanentes. Les mots inscrits
sur la dunette exposent sans cesse aux
yeux du matelot la formule de son de-
voir. Les couleurs, arborées et amenées
avec le soleil, devant la garde, lui rap-
pellent, deux fois par jour, pour quelle
cause il donne une part de sa vie et, à
chaque instant, l'expose tout entière.
Georges Hugo, au cours de ses relâ-
ches, a-t-il rencontré des navires de
guerre étrangers Tandis que les visites
de politesse s'échangent, les marins de
chaque nation regardent, très sérieux,
l'ennemi d'hier ou de demain. Ils son-
gent que de ces navires, maintenant si-
lencieux, peut partir bientôt un signal
de guerre. L'été dernier, je lisais cette
pensée sur des visages français, au Maroc,
en rade de Tanger. Un de nos croiseurs y
trouvait, en arrivant, trois divisions –an-
glaise, allemande, italienne et leur réu-
nion indiquait déjà l'accord qui, l'année
d'après, allait consacrer notre éviction
de l'Egypte. Tout se passa dans les rè-
gles, avec une correction froide. Seuls,
les. Anglais y mettaient quelque bpnne
grâce, à la fois caressante et pointilleuse.
A peine l'ancre jetée, ils envoyaient un
officier saluer le commandant français
et, au moment du départ, ils jouaient la
Marseillaise. Une pensée commune et vi-
sible, devant l'Anglais, donnait une seule
âme à nos matelots. Pour eux, c'était
l'ennemi séculaire. Lorsque le comman-
dant allemand vint à leur bord, ils re-
gardaient, avec une attention aiguë, na-
ger vers eux le canot sur lequel flottait
le pavillon impérial, avec la date de 1871
brodée à la corne. Le matelot allemand
tenant la gaffe d'accostage et le matelot
français présentant les bouts du tire-
veilles se trouvèrent face à face, au bas
de l'échelle. Chacun d'eux, les traits ten-
dus, regardait au loin, vers le large.
Ils étaient là pour s'aider, et c'était la
paix, mais tous deux pensaient à la
guerre.
"¥ 7t<'
Outre le rappel de la lutte pour la vie,
le service obligatoire est la plus claire
affirmation d'une autre loi naturelle
l'égalité des hommes. Dans la vie ci-
vile, cette loi est atténuée par les
différences de naissance, de fprtune
ou d'éducation. Avec l'uniforme; elle
reparaît et c'est un bien. Le progrès
de l'humanité vers la justice détruit
lentement, à travers des milliers d'an-
nées, l'esclavage, le servage et les pri-
vilèges. Il; tend à établir entre tous les
'hommes f égalité desdroits et des de-
voirs. En attendant ~que cette égalité rè-
gne dans la société civile, elle règle la,
hiérarchie militaire. Pour les cadres et
"Fétatimajor, l'égalité c'est le devoir sous
les mêmes règles, dans la diversité des
fonctions. L'autorité des chefs a pour
but,. non pas la vanité ou le plaisir de
quelques-uns, mais te bien du service.
Elle a ses petitesses, ses duretés, voire
ses ridicules, puisqu'elle est humaine.
Mais" ces imperfections ne détruisent
pas la raison d'être du commandement.
La majesté épiscopale de l'amiral qui
reprend à son compte la réflexion niaise
d'un courtisan de l'ancien régime, ou
l'abus de pouvoir du jeune officier qui
maltraite inutilement un vieux maître,
« ce sont vices unis à l'humaine na-
ture».
Il n'est pas juste de dire que « l'envie,
la jalousie et la haine» » règnent seules à
bord que « la bonté et la fraternité » y
sont inconnues. Entre les officiers et
leurs hommes, il existe une solidarité
très forte et très noble. Ils mettent en
commun un courage et un dévouement
dont la quantité à produire augmente
avec le grade. L'envie et la jalousie ne
durent pas dans le danger la bonté et
la fraternité s'y montrent. Georges Hugo
n'a pu s'empêcher de remarquer la gran-
deur singulière de cette silhouette du
chef surgissant sur la passerelle, en
pleine tempête, et jetant des ordres au
moment où la lame vient d'enlever une
grappe d'hommes il a suivi de l'œil,
avec une émotion poignante, la lutte du
canot de sauvetage contre la mer dé-
montée et le sacrifice de dix hommes
valides risquant leur vie pour sauver un
blessé.
Il est bon que le civilisé supérieur, que
le fils de famille, dont l'âme est plus dé-
licate et l'épiderme plus fine, entre à la
caserne ou. monte sur le navire pour se
rapprocher de la nature et apprendre la
loi d'égalité. Dans la vie civile, son bien-
être et sa culture résultaient de beaucoup
d'injustices. Chacun de ses plaisirs repré-
sentait une exploitation. Au champ de
manœuvre et sur le pont, il redeviént
un homme primitif. Il a des mouvements
de mépris pour ses officiers s'efforçant
d'atteindre une élégance ridicule,avecdes
« frétillements de muscadin », ou ren-
trant à bord le visage fripé par une nuit
de fête. Il peut juger par là ce que valent,
dans les villes, les plaisirs du jeune
fêtard il devine les sentiments qu'ins-
pirent les fils de famille aux témoins ou
aux instruments de leurs plaisirs au co-
cher, au garçon, à la fille, à l'ouvrier ren-
contré au petit jour, en sortant d'un res-
taurant de nuit.
Jeunes gens formés par la culture
de notre siècle, héritiers de grands
noms ou de grandes fortunes, habitués à
l'élégance et à la douceur de la vie pari-
sienne, le jour où le service militaire
vous rappelle que les déshérités, les
humbles et les ignorants sont vos égaux;
lorsqu'un peu de danger vous apprend
ce que valent les-vertus simples et qu'un
peu de souffrance vous ramène à la loi
commune, remerciez cette épreuve et ne
répondez pas à un si grand service par
des plaintes et de la colère. Un des vôtres
vient de prouver que cette épreuve est
salujtaire, Elle lui a r$y&lé son, talent et
lui a procure un beau livre, un livrai
triste et fort, qu'il n'aurait pas écrit sans {
elle. Pour ta. première fois, la vie du ma- i
telot est raconté'e par un matelot. Le té-
moignage est sincère, s'il est partial,
comme toute déposition sur soi-même.
Il ajoute quelque chose à la littérature
française et au nom dont il est signé.
Gustave Larroumet.
AU JOUR LE JOUR
LES REFORMES AU TIIWSYUL
Le Tintes annonce que le Conseil exécutif
du Trahsvaal aurait décidé de commuer en
quinze ans de prison ou de bannissement la
peine de mort prononcée contre les quatre
chefs du complot de Johannesburg, mais
qu'aucune décision n'aurait été prise à l'égard
des cinquante-neuf autres prisonniers.
Quoi qu'il advienne de ces gens, il faut
espérer que ce qui s'est passé n'empêchera
pas le président Krùger de comprendre, en
dépit des ténébreuses et coupables menées
de certains étrangers, que, dans l'intérêt
(bien entendu de son pays, il convient de
rendre aux Uitlanders la justice qui leur esï
due. Plus que tout le monde, en effet, ils ont
contribué à la puissante prospérité d'un pays
dont le sol est truffé d'or, et de diamants,
comme celui de ce merveilleux Eldorado que
Voltaire nous décrit dans son admirable
Candide.
Car enfin, n'oublions pas qu'il y a douze
ans, en 1884, on pouvait acheter' tous les
territoires du Transvaal pour 10 millions de
francs aujourd'hui, il y aurait preneur à 250
millions. En 1888, les revenus du Transvaal
étaient de 22,111,000 francs; en 1893, cinq ans
plus tard, ils atteignaient 42,567,125 francs,
près, du double. Jadis, la République emprun-
tait à 12 0/0, et ne trouvait pas toujours des
prèteurs; aujourd'hui, le 5 0/0 est à 1 15 francs.
La fortune et le crédit du pays ont donc
augmenté dans des proportions prodigieuses,
et c'est presque entièrement aux Uitlanders;
qu'on le doit. Ils exploitent tous les terrains
aurifères, et les licences qu'ils payent pour
cela représentent la moitié au moins des
recettes de la République transvaalienne,
L'autre moitié provient surtout des droits
de douanes et de transports payés par qui?
Par' les, mêmes Uitlanders, qui, cela n'est
pas douteux, ont donné une impalgioa «*•
tr^ordinaire â la prpdHctiQn 'et a la richesse
•Se ce pa^s-. II j- aurait v donc justice i leur
accorder quelques droits. Ils n'en ont aucun.
C'est-à-dire, si! ils en ont bien' quelques-
uns mais si enveloppés de. restrictions, si
bâillonnés de réserves et de complications, si
peu accessibles, d'une obtention st difficile et
si précaire qu'ils constituent un embarras
plutôt qu'un avantage. Pour. arriver à les'
posséder, ces droits, ce sont des fdrmalités:
-à n'en plus finir. Tout d'abord, et dans les
quatorze jours de l'arrivée, il faut se faire
inscrire sur la liste du Field Cornet, faute de
quoi toutes démarches' postérieures seraient
nulles. Pais, au bout de deux ans, si on a conti-
nuellement résidé dans le pays, on obtient,
après beaucoup de nouvelles formalités, une
première naturalisation qui donne droit de
devenir électeur à la seconde Chambre, la-
quelle n'a d'ailleurs aucun pouvoir. La pre-
mière seule le Volksraad a de vrais pou-
voirs.Elle est composée de vingt-quatre mem-
bres, âgés d'au moins trente ans, nés dans le
pays ou naturalisés.
Un naturalisé peut donc faire partie du
Volksraad ? Oui. Mais cela n'est possible
que dix ans après l'exercice du droit d'é-
ligibilité à la seconde Chambre, droit qu'on
n'obtient que deux ans'après la naturalisation,
laquelle, on l'a vu, exige également deux ans.
En tout, quatorze ans! pendant lesquels il
faut avoir constamment séjourné dans le
pays, avoir renoncé à sa première nationalité
sans obtenir des droits sérieux de citoyen,
avoir satisfait au service militaire, etc., etc.
Et puisque nous parlons de toutes ces cho-
ses, il sera peut-être intéressant de, jeter un
coup d'œil sur la Constitution de la Républi-
que du Transvaal.
Vous savez déjà qu'il y a deux Chambres.
Le pouvoir exécutif, Uiivaerand Raad, est
composé comme suit; ¡
10 Le président d'Etat. C'est M. S. J. P.
Krûger;
20 Le commandant-général. M. P. J. Jou-
bert, qui vient d'être nommé vice-président de
la République;
30 Le secrétaire d'Etat. Dr W. J. Leeds;
40 Le secrétaire des affaires intérieures, as-
sisté de deux membres non officiels.
Sauf quelques détails, vous en connaissez
maintenant aussi long, sur la Constitution du
Transvaal, que si vous étiez un habitant de
cette pauvre Johannesburg qui, malgré son
développement incessant, n'a encore le droit
d'envoyer' qu'un seul représentant au Volks-
raad. C'est qu'elle est surtout habitée par des
Uitlanders et que ceux-ci, on l'a vu, n'ont
guère en fait de droits que celui de pourvoir.
aux recettes, à li prospérité et à la défense du
pays, sans pouvoir prétendre à se mêler de
son administration.
Depuis 1882, les restrictions apportées à la
faculté de naturalisation si facile au début
sont allées en se resserrant et en s'aggra-
vant sans cesse. Mais on affirme que M. ]p
président Krùger entend profiter des circon-
stances actuelles pour accorder de son plein
gré les réformes qu'on a vainement et cri-
minellement essayé de lui arracher par la
force.
Les réformes indiquées sont indispensables.
A l'heure qu'il est, la situation des Uitlanders
est intenable. Vous connaissez la formule de
Sièyès c Qu'est-ce que le tiers état? Rien./
Que doit-il être? Tout!» Si on voulait
l'appliquer aux Uitlanders, cette formule, il
faudrait, pour la conformer à l'état actuel
des choses, la modifier comme ceci c Que.
doit-on aux Uitlanders? Presque tout. Et
que sont-ils ? Presque rien !»
^̃jrauckemenj; ce n'est pas assez ̃̃•
r "̃ • ̃'̃̃̃̃̃. <£. Fris^aa&sr,
Échos
° La Température
̃ Le vent fraîchit du nord-ouest sur nos côtes
de la. Manche, de l'Océan et vers le golfe du
Lion. La mer est houleuse devant Calais et
Boulogne. Des pluies sont signalées à Besan-
çon, Lyon, Çlermont et Toulouse.
La température est en baissé sensible hier,
lé thermomètre donnait 130 1/2 au-dessus à
huit heures du matin, i6o à midi et restait
sans changementjusqu'àu soir; 20» à Nice, 140
à Cherbourg et 60 à Moscou.
Des ondées sont probables avec refroidisse-
ment de la température la journée d'hier a
étérelativement froide, le vent plus fort que
jamais; le soir, le thermomètre indiquait 130
et le thermomètre, à 758 mm dans la journée,
restait à 759mm vers onze heures.
Les Courses
2'h., coursés au Bois de Boulogne.
,-r- Gagnants de Robert Milton p
Prix de Courcelles Patelin.
Prix de Montfort Jaffa.
Prix de Saint-Georges Chanfrein.
Prix des Acacias Montreuil.
Prix du Champ-de-Mars Cabanon.
Prix de Compiègne Stanislas;
LES RENTIERS ET L'ÉTAT
Est-il dans la destinée des ministres
des fautes qui peuvent devenir le prin-
cipe de leur chute ? On serait tenté de le
croire, si l'on tenait pour vraies les ru-
meurs qui présentent le cabinet Méline
comme décidé à établir un impôt sur là
Rente française. La Bourse baisse depuis
deux jours sur ce bruit, tout comme
si M. Doumer était encore ministre des
finances.
L'impôt sur la Rente est un expédient
illégal, souverainement imprudent, rui-
neux pour le crédit public. Il y a entre
l'Etat et les rentiers un engagement mu-
tuel moralement inviolable, ce que les
notaires et les avocats appellent un con-
trat- synallagmatique. L'Etat a dit1 aux
capitalistes, petits et grands et plutôt
petits que grands « Prêtez-moi votre
argent et je vous en servirai chaque
année l'intérêt irréductible, m'engageant
solennellement à ne jamais frapper cet
intérêt d'Un impôt quelconque. »
Ces braves gens lui ont porté leurs
écus sur la foi 3e cet engagement, L'Etat
est libre de leur rembourser leur capital
̃én.empruntànt à un, taux njoindrè à me-
sure que .son crédit s'améliore; c'est ce
qu'il afait lors dès conversions succes-
sives qui. de cinq ont porté l'intérêt de la
Rente àtrôis et demi pour cent. Il peut,
ide.la sorte réduire indéfiniment l'intérêt
.des capitaux empruntés. La seule chose
qu'il ne puisse pas, c'est précisément de
frapper, comme on le lui conseille, le
coupon de la Rente d'un impôt à son
profit. r
Ce serait là une véritable banqueroute
partielle une première atteinte au prin-
cipe de l'inviolabilité des engagements
publics en matière financière, dont,
soyez-en sûr, les socialistes se charge-
raient d'étendre et plus tard de générali-
ser l'application.
Voilà pour les questions d'illégalité et
d'imprudence. Le caractère ruineux de
la mesure n'est pas moins évident.
Est-il certain qu'en des circonstances
critiques l'Etat n'ait pas à faire appel au
crédit public? Pendant la dernière guerre
l'emprunt Morgan revint, tous frais de
commission comptés, à plus de vingt pour
cent. C'est la thèse que nous avons en-
tendu vingt fois soutenir par Pouyer-
Quertier, au lendemain du jour où M.
Dutilleul, directeur du mouvement des
fonds, lui apporta quelques centaines de
billets de mille dans un chapeau, en di-
sant « Voilà ce qui reste à Bordeaux dans
les caisses publiques. » Si l'on frappe un
impôt sur la Rente, à quel taux la France
empruntera-t-elle en cas de besoin et
même en cas de malheur?
On nous répondra qu'il faut de nou-
veaux impôts ou plutôt de nouvelles for-
mes d'impôt. Soit, objecterons-nous aux
ministres, trouvez autre chose; c'est votre,
devoir et votre métier. Mais sous pré-
texte de faire oublier M. Doumer, ne
'faites pas plus de mal qu'il n'en aurait
fait..
À Travers Paris
Le Président de la République, accom-
pagné de Mme et Mlle Faure, de M. Le
Gall et du commandant Humbert, a
inauguré hier, à deux heures et demie,
l'exposition annuelle d'horticulture, aux
Tuileries.
M. Félix Faure a été reçu par M. Mé-
lirie, président du Conseil et ministre de
l'agriculture, et par. les membres du
bureau de la Société.
Le Président de la République a par-
couru toutes les parties de l'exposition,
particulièrement réussie cette année.
S. A. le prince Mehemet-Ali, frère du
khédive d'Egypte, est arrivé hier à
Paris.
C'est M. André Lebon, ministre des
colonies, qui, en l'absencé. des ministres
compétents, retenus par d'autres occu-
pations, présidera le concours régional
et assistera à l'inauguration de la statue
du poète Théodore de Banville, qui doit
avoir lieu à Moulins le 31 mai.
La modestie bien connue de M. Chau-
temps, l'ancien ministre des colonies, a
été mise à rude épreuve lors de la der-
nière séance de la Société de géographie
commerciale où le lieutenant de vaisseau
Simon rendait compte des travaux de la
mission hydrographique du Mékong.
M. Levasseur, qui, présentait le confé-
râjicieï, a en effet attribué l'honneur de.
l'organisation, de cette entreprise à M.
Chautemps. Or la mission du Mékong
date de juin 1893, et c'est seulement deux
ans plus. tard que M. Ribot découvrait
une vocation coloniale au député du troi-
sième arrondissement. A l'arrivée de M.
Chautemps au pavillon de Flore, les ca-
nonnières. La.Qrandière eiMassie avaient
déjà atteint Luang-Prabang.
Il est vrai que M. Chautemps aurait pu
rappeler le lieutenant Simon, et que les
coloniaux doivent lui être reconnaissants
de ne l'avoir pas fait. C'est là un titre à
l'actif de M. Chautemps, mais il est ex-
cessif de lui attribuer l'honneur d'une
exploration, simplement parce que, n'en
connaissant peut-être pas l'existence, il
n'en a pas empêché. la réussite.
Les téléphonés, qui ne marchaient déjà
pas si bien quand il y avait un directeur,
ne marchent plus du tout depuis que
nous sommes en plein intérim. N'ayant
à se soucier ni de M. de Selves qui s'en
va, ni de M: Delpeuch qui n'est pas en-
core arrivé; ces1 demoiselles du bout du
fil s'en donnent à cœur-joie et, pour
arriver à obtenir la communication, il
faut les demander en mariage.
Au grand .bureau Gutenberg, notam-
ment, ce. dédain de l'abonné, ce par-
fait mépris du public, sont poussés au
delà de toute limite. C'est au point que,
dans la journée, c'est, devant le bureau,
une succession de fiacres et de voitures
de maîtres ce sont les abonnés qui,
après une heure ou deux de sonnerie,
n'ayant pas pu obtenir la moindre ré-
ponse, vont, avec une sollicitude qui
devrait toucher l'administration, s'infor-
mer s'il n'y a personne de mort au bu-
reau et apporter, à tout hasard, leurs
compliments de condoléance..
g.=gav'
Il ne faut pas se lasser d'enregistrer
les bonnes actions du ministère à l'égard
de ces radicaux et socialistes qui n'en
feraient qu'une bouchée s'ils le pou-
vaient. Voici, maintenant, qu'on se creuse
la tète à chercher quelle compensation
on pourra bien donner à M. Fernand
Faure, le collaborateur intime de M.
Doumer, qui n'avait été nommé direc-
teur général de l'enregistrement, dans
les conditions les plus irrégulières d'ail-
leurs, que pour pouvoir mâcher la beso-
,gne de son ministre, et mettre sur pied
cette grande pensée du règne qui s'est
appelée l'impôt sur le revenu.
M. Fernand Faure, quand on l'a, de fa-
çon si imprévue bombardé directeur
général de l'enregistrement, occupait une
chaire à la Faculté de droit dé Paris. Il
semblait tout naturel qu'on lui rendit sa
chaire, et qu'après son passage malheu-*
reux dans la politique, il retournât tran-
quillement à ses paisibles occupations.
Nos bonnes pâtes de ministres ont trouvé
que ce serait manquer d'égards vis-à-vis
de leurs prédécesseurs radicaux et so-
cialistes, et il est entendu qu'on ne rem-
placera M. Fernand Faure que lorsqu'on
aura un poste de conseiller d'Etat à lui
offrir.
C'est donc, là encore, un de ces dis-
graciés dont le triste sort ne nous atten-
drira pas. Il était professeur il y a huit
jours, directeur de l'enregistrement hier,
conseiller d'Etat aujourd'hui. Pourvu
qu'il n'arrive pas demain quelque autre
ministère qui lui soit hostile On ne sait
plus où il s'arrêterait.
Les prix atteints hier à l'Hôtel Drouot
par les dessins et croquis mis en vente
par Forain montrent la grande faveur
dont jouissent auprès du public les œu-
vres de notre collaborateur artistique.
Un dessin a été adjugé à 540 francs;
deux autres à 420 francs chacun les
autres entre 250 et 300 francs..
Une lithographie, « l'Audience », tirée
par l'auteur à dix épreuves seulement, a
été adjugée à .200 francs. Total de la
vente pour une centaine de croquis et
dessins mis aux enchères 18,000 francs.
~ewe,r~
Aux noms des officierset sous-officiers
de YAmiral-Duperré mis à l'ordre du
jour pour le dévouement et le sang-froid
dont ils ont fait preuve lors du commen-
cement d'incendie qui s'est déclaré ré-
cemment à bord de ce cuirassé, que nous
avons cités il y a deux jours, il convient
d'ajouter le mécanicien principal de
2° classe Bodevin, les enseignes de vais-
seau de Mandat-Grancey et Pedone, et le
mécanicien principal de 1" classeTricard.
Le Comité du Tournoi international an-
nuel d'escrime a voulu se réserver, dans
la question des prix qui seront décernés,
une certaine liberté.
En effet, décider ferme que les prix
aux amateurs devraient être uniquement
des objets d'art, c'était trancher net une
question sur laquelle les avis sont très
partagés, aussi bien en France qu'à l'é-
tranger.
Il est évident, toutefois, que les ama-
teurs, voire même les professeurs, ont le
droit de déclarer, avant ou après, que, le
cas échéant, ils préféreraient un objet
d'art. _>
Le joli petit théâtre de la Tour Eiffel
fait ce soir sa réouverture. Voilà qui
annonce l'été et le retour des belles
soirées.
Hors Paris
Monsieur le duc d'Orléans a quitté Pa-
lerme hier soir, à bord du yacht Sultana,
se rendant à Naples.
D'Ajaccio
« Le yacht impérial russe Sarnitza,
ayant à bord le grand-duc tsarévitch,
est parti ce matin à destination de Cas-
tellamare, près de Naples.
» Le consul de Russie, qui seul a été
reçu à bord,a offert au Tsarévitch, avant
son départ, un beau mouflon mâle âgé
de trois ans, que le prince se propose H
faire élever dans sa résidence d'été,
souvenir de son passade en Qorse.
De Vienne:
« La mise, en bière du corps de l'a^lii-
duc Chartes-Louis a eu lieu cet après-
midi dans la salle de marbre du palais
transformée en chapelle ardente, en pré-
sence de la famille archiducale, de l'ar-
chiduc Louis- Victor, du duc de Bragarice
et de la Cour. » <
Le prince Georges Schwârzenbergs lieu-
tenant dans l'armée autrichienne, a été
victime d'un grave accident aux courses
dePresbourg, organisées ces jours^der-
niers par le Jockey-Club de. Vienne. H
est tombé à un mur avec son cheval
Derek et s'est fracturé la clavicule. ;Les
médecins craignent également des lé"
sions internes.
De Tunis
« II est question d'édifier à Hammam-
Lif le Sanatorium projeté pour la Tuai-^
sie. C'est une excellente idée. Le gou-
vernement trouvera ainsi l'occasion d'u-
tiliser l'ancien Dar-el-Bey, et nulle part
en. Tunisie ce Sanatorium ne pourrait
être mieux placé. Les eaux thermales,
la mer et les délicieuses promenades en
montagne à travers les jeunes plantations
de pins sont autant d'éléments de guëpb-
son. Il faut espéçer que M. Millet, notre
sympathique résident général, mettra
rapidement ce projet à exécution. »
Nouvelles à la Main
Un matamore qui vient de recevoir
une gifle donne ses dernières instruc-
tions à ses témoins
L'affaire ne comporte pas de 'dis-
cussion il m'a donné une giflé
Très bien qu'est-ce que vous exi--
gez ? ..•̃̃̃ ..̃ ̃.̃.̃̃• •
Qu'il la retire
Sur le quai de la ^are Saint-Lazare.
Deux petites dames se précipitent au
moment du départ du train
Montons ici! fait l'une.
Tu n'y penses pas, dit l'autre; c'est
le compartiment des dames seules
Le Masque, dé Fer.
L'ACCIDENT DE L'OPÉRA
Un accident terrible, s'ëat produit^ hier
fi accident terrible s'est hil-r
soir, â l'Opéra, péndantla rleprésentatipn t
â'Helté:
Il était exactement neuf heures moin'$
trois minutes. Le premier acte touchait
à sa fin. On venait de bisser la roolânc'e
de Mme Caron, quand un bruit formida-
ble se fit entendre. En même temps, une
vive lueur apparaissait, rapide comme un
éclair, et était suivie drun nuage de pous-
sière qui montait du haut de la salle jus-
qu'au cintre. ̃-•̃ t
Tout d'abord, on crut à une explosion
ou à quelque attentat anarchiste. Les
spectateurs se précipitèrent vers les is-
sues. Mais, avec un admirable sang-froid
Délmas, Mme Caron et les chœurs qui
se trouvaient en scène, demeurèrent à
leur place, espérant, par leur calme,
rassurer le public. Ils réussirent, en
effet, vis-à-vis des spectateurs du rez-de-
chaussée et des deux premiers étages.
Mais, en haut, à l'amphithéâtre des qua-
trièmes où s'était produite la prétendue
explosion l'affolement était considé-
rable, on se bousculait et des specta-
trices essayaient même d'enjamber îa
balustrade pour sauter dans la salle.
Le gardien de la paix Guida, n° 153,
du neuvième arrondissement, le briga-
diér des gardes municipaux, Grimaldi, les
deux gardes Lévesque et Durand et le
concierge de la salle, M Vallerand, les.
en empêchèrent, guidèrent la sortie, et,
grâce à eux, aucun nouvel accident n'ar-
riva.
Pendant ce temps, M. Lapissida, ré
gisseur général de l'Opéra, avait fait,
toujours très posément, retirer le per-
sonnel en. scène et, après avoir, en- quel-
ques mots, affirmé au public qu'il n'y
avait rien à craindre, avait fait-baisser
le rideau, '•
L'amphithéâtre évacué, ce qui nfavaît
demandé que deux ou trois minutes," on
s'occupa des blessés car il y avait djs
blessés, On n'en trouva d'abord que cinq
ou six qui se plaignaient seulement de
contusions et d'une violente commotion.
Ils purent quitter la salle pour aller re-
cevoir des soins. On commençait à espé-
rer que l'accident n'avait pas de siiite^
trop graves, quanddes cris attirèrent l'at-
tention d'un des gardes municipaux. ;I!
revint sur ses pas, et trouva une feniESe
engagée sous une poutre. C'était utte
dame Sénot, épicière, 12, rue de rArcade-
Elle avait été blessée à la jambe et àl'pifl
droit par la chute de la poutre spusl^
quelle elle se trouvait prise. ̃
En même temps, une jeune fille,; -la
figure ensanglantée, se mit à réclamerià
grands cris sa mère qui, disait-elle, étaat
sous les décombres. En cherchant, on
aperçut, dans une excavation' cretisée
dans le plancher de la galerie et récour
vert par des blocs de fonte, le' cadavre
horriblement mutilé d'une femme d'un
certain âge.
C'était celle que lajeune fille réclamait,
Mme Chomette, âgée de cinguahte7SÎ3c
arts, concierge, 12, impasse Briare, 7,. rie
Rochechouart. '*̃
Pendant que les agents faisaient "des
fouilles pour voir s'il n'y avait pals d'au-
tres cadavres, on s'aperçut qu'un com-
mencement d'incendie venait de se dé-
clarer dans la toiture. Les pompiers de
service, bientôt assistés de ceux de la
rue Blanche, en eurent facilement raison.
Jusqu'à présent, on ignorait ce qui
était arrivé et d'où provenait l'accident.
En retirant le cadavre de Mme Gnomettè,
"••n rendit compte, il avait été causé
''te d'un des contrepoids du
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