Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1895-12-19
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 décembre 1895 19 décembre 1895
Description : 1895/12/19 (Numéro 353). 1895/12/19 (Numéro 353).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k283496r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Jeudi 19 Décembre 1895
U Numéro = SEINE &S&NE-ET-OISE ï]f5 centimes DÉPARTEMENTS s 20 centime*
41* Année 38 Série N« 353
F. DE RODAYS, Rédacteur en Chef v
A. PÉRIVIER, Administrateur
"̃̃ REDACTION
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2S, Rue -Drouot, Sô
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|F. DÉ RODAYS '-̃ A. PÉRÎVIER
Directeurs Gérants
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Seine, Seine-et-Oise^ 15 » 30 » 60»
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de France et d'Algérie.
i9 DÉCEMBRE 189$
OtpCT~'
PAGE 1
Les Prix de Littérature Georges Roden-
̃ Bach.
L'Affaire. Dapas-Arton.
PAGE 2
La Fêté du Tsar à Paris et à Saint-Péters-
bourg Ferrari. •̃ v
Etranger il® MESSAGE DE M. Cleveland
'i Jacques Saint-Cère.
'̃– PAGE 3
Doux Pays Forain.
Un Bel Ascenseur A. Laisant.
Mort de 11er TEvêque de Nantes J. de
Narfon. ̃•
t- PAGE 4
Opéra: La Première REPRÉSENTATION DE
i « Frédégonde « A. Bruneaù.' ~1
FEUILLETON Miséricorde /Jules Mary.
.PAGE S- "̃̃ ̃̃ "•̃" ̃•'̃
gouvernent Littéraire LES Dividendes
Intellectuels Edmond Picard.
Mouvement Artistique LE Musée< Gal-
liera Arsène Alexandre.
Mouvement Scientifique A 'l'Académie
de Médecine Dr Maurice de Fleury,
Prix de Littérature ¡
Nous nous souvenons d'un mot bien
curieux de Villiers de L'Isle-Adam dont
précisément nous inaugurions diman-
éhe dernier au Père-Lachaise la sépul-
ture définitive, due à l'initiative pieuse
de ce parfait écrivain qu'est M. Lucien
Descaves. Donc Villiers, peu de jours
avant sa mort, songeant à son œuvre, à
sa vie littéraire, à l'immense duperie,
s'il n'avait porte en lui-même le senti-
ment de sa propre gloire, nous disait,
pour résumer ironiquement ce que le
monde en pense « Tout cela, c'est des
devoirs français. »
On dirait vraiment qu'on en juge ainsi,
que les œuvres littéraires font simple-
ment suite aux compositions de classe;
il semble que ce soit le collège continué,
toute la vie, à voir les habitudes de
concours, les tableaux d'honneur, les
proclamations, les récompenses' inces-
samment décernées. Nous en sommes
'th1.tJQ~p.œd.g.J;¡~£
accessits. Vraiment ce qm était bon pour
accessits. Vraiment ce qui Était bon pour
les enfants est-il digne etnobie pour des
hommes ? Au moins Je professeur de
nos jeunes études avait-il une supériorité
sur nous. Nous apprenions; il savait
quelque chose. Nous balbutions de l'his-
toire, de la- grammaire, de l'arithmé-
tique il en parlait la langue, du moins
lalangûe primaire.
Or, dans tous ces concours et ces
distributions de prix littéraires aujour-
d'hui, il arrive que ceux qui décident
sont d'ordinaire cent fois intérieurs à
ceux qu'ils jugent, ne fût-ce que parce
qu'ils forment des Commissions et que,
selon là boutade de Mme Roland, dès
que lés hommes s'assemblent, leurs
oreilles s'allongent.
Pourtant les jurys fonctionnent par-
tout,' jaugeant, primant, étageant, clas-
sant, différenciant les noms et les œu-
vres littéraires. Hier on distribuait les
prix annuels à la Société des Gens de
lettres; l'autre mois, ce fut à l'Acadé-
mie. Il en va de même à la Société d'En-
couragement au Bien, où il y a, outre les
récompenses aux ouvrages parus, des
concours de prose, de poésie* avec même
un grand prix offert par le ministre de
l'instruction publique. Et aussi à la So-
ciété protectrice des animaux qui, sur
ses bulletins, affiche cette liste (d'un co-
mique qui se suffit à lui-même) des ré-
compenses dont elle dispose et où la lit-
térature prend une grosse part «1,060
lauréats, 4 diplômes d'honneur, 96 mé-
daillés d'argent, 302 médailles de bronze,
59 rappels de médaille, 581 mentions ho-
norables, 1,845 francs de primes ».
Donc, 1,060- lauréats ici; et ceux de
'Académie;' et ceux de la Société des
IGeris de lettres; et ceux d'ailleurs et ceux
de partout. Ah 1 le méchant écrivain, qui
ne fut pas lauréat quelque part î
Incessants palmarès Prix de littéra-
vture chaque jour décernés, comme si la
ittéra^ure était un 'grand lycée. Est-ce
que vraiment, ainsi que le disait Villiers
de L'Isle-Adam, nos œuvres ne sont que
des devoirs français »?
*̃ -̃'• '•̃••̃•
Encore si les prix étaient bien donnés,
il y aurait lieu seulement de«regretter ce
systèm^e puéril d'émulation et de classi-
fication entre des hommef de regretter
aussi les mille manœuvres, intrigues,
bassesses, dont ils sont l'occasion, toute
cette curée où les appétits se ruent, où
les/fcaractères se dégradent, où la diplo-
matie remplace le talent.
Mais le pire, c'est que ces attributions
de prix se font d'une manière ridicule,
honteuse. Parmi ces listes de lauréats,
pas un nom qui, dans la littérature,
compte, à part quelques rares exceptions
d'écrivains connus qui étonnent et dé
tonnent en cette foule. Hier encore la
Société des Gens de lettres a fait sa dïs-
iributiqn des prix annuelle. Elle-même
nous en à livré les noms. Ils nous ap-
partiennent donc. Eh bien pourra-t-on
considérer comme des littérateurs im-
portants MM. Bonhomme, Bonser-
«ent, Chassin, Germond de Lavigne,
Georges Fath, Gossot, Guyon, et toute
une suite aussi anonyme, même le
lauréat du grand prix de trois mille
francs, M. le marquis de Cherville, un
polygraphe aimable que personne de
nous ne confondra avec un écrivain? Or,
des fonds considérables sont alloués à
ces jeux. M. Chauchard, qui est un Mé-
cène excellent, a donné a lui seul dix
mille francs de prix annuels, mais voilà
où .ses nobles intentions aboutissent,
dénaturées par l'intrigue ou la sottise hu-
maine. On dispose là du revenu d'un
demi-million et il est employé ainsi.
*•' '̃̃̃
A l'Académie française, ce n'est guère
mieux. Ici pourtant le prestige s'ajoute à
la prime. M. de Goncourt, dans son ad-
mîrable' Journal, cite le cas topique de
personnes traversant le compartiment
de là reliure à une Exposition universelle
et s'extasiant devant les beaux livres.
gaufrés d'or « Ça, fait l'une d'elles, ce
sont à coup sûr les ouvrages couronnes
par l'Académie. » ~1-
Et, ce prestige n'existe pas que chez
les simples. Est-ce que les éditeurs ne
mettent pas sur la couverture des ouvra1-
ges la mention « Couronné par l'Acadé-
mie française» ? C'est donc une recom-
mandation, un appoint pour la vente et
le succès.- i
C'est même, dit-on, un appoint pour
une candidature future, une étape né-
cessaire, quelque chose-comme les or-
dres mineurs, un sous-diaconat avant I
cette prêtrise et cet épiscopat.
Or, les attributions de prix littéraires
à l'Académie sont également honteuses.
C'est que les meilleurs. écrivains s'abs-
tiennent, du*a-t-on. Soit Mais ils échoue-
raient. Chacun sait l'esprit qui préside à
ces choix. On n'honore presque toujours
que- ce qui est banal, incolore, vieillot
sous prétexte de tradition à sauvegarder
les manuels d'histoire indigestes, les
romans veules, les poèmes neutres et
qu'aucune originalité ne compromet.
Imagine-t-on l'Académie couronnant M.
Huysmans, M. Mirbeau, M. Rosny?Elle
ne les couronnerait pas plus quelle ne
les reçoit. Pqur les médiocres, donc; il y
a des prix qui, ici, sont sans fin, des
fondations innombrables et incessantes.
Le. retenu d'une, énorme îprtune y passe
-JU!PC "jn&iïis &ti#>& $fo'iifl-?i"nr'yrnP Plaça
aux médiocres i
Il fallait d'ailleurs entendre ce roi des
médiocres, Camille Doucet, dont la pro-
pre œuvre est le néant, faite de vers risi-
bles et de confiserie ràticie, lire le pal-
marès, chaque année, avec .une assu-
rance deproviseurà une vraiedistribution
des prix. Il donnait petits éloges, de
petits encouragements, de petites gouttes
d'eau bénitenon pas de l'eau bénite de
cour, majs de l'eau bénite empoisonnée,
disait un jour M. Bëcque. Et les lauréats
de l'Académie recevaient chacun l'atteinte
du goupillon de son encre pâle comme
l'eau. Mais quels lauréats Ici encore,
c'est un vrai Bottinr rien qu'à consulter
le dernier rapport. Qu'est-ce que M. de
La Gorse qui obtient un prix de cinq
mille- francs?- Et- l'abbé Degert? Et
M. Lafleur de Kermaingant? Et Mme
Poradowska, car les femmes abon-
dent ? Tant d'autres encore MM. Pe-
roz, Hauvette, Le Querdec, Jean Bre-
ton, un défilé sans fin; toujours égal a
lui-même, des ombres obscures; des
noms que pas un rayon n'éclaire, sauf
̃peui-ètre parce qu'on les a déjà vus ail-
leurs, sur une autre liste de récompen-
ses. Ainsi M. le marquis de Cherville, hier
primé à la Société des Gens de lettres,
était gratifié l'autre jour à l'Académie;du
prix Vitet. Ce sont les mêmes qu'on re-
trouve.souvent et qui se partagent le re-
venu des millions.Sans être le Pharisien,
on ne peut s'empêcher dé dire « Com-
bien tout cet argent irait bien mieux aux
pauvres!» » ;̃ :•̃
Or, en matière de charité publique et
d'aumônes, il est connu que ce sont sur-
tout lés mendiants (toujours dans une
honnête aisance) au lieu des vrais pau-
vres, qui drainent la plus grosse part
dës legs etdes offrandes.
Nouscraignons bien que les fondations
littéraires ne soient dans le même cas.
̃ -̃•*̃ -̃
Or, il y a des pauvres, eh littérature.
Ce sont les jeunes gens. Ceux-ci ne sont
jamais riches, même quand leurs parents
le sont. Combien, en tous cas, qui débu-
tent sans argent. C'est à ceux-là que les
sommes données pour la littérature de-
vraient aller'. Il faudrait pour eux et
c'est une idée que nous jetons aux hommes
de bonne volonté– créer un fondsd'édi-
tion. Nul n'ignore la difficulté de trouver
un premier éditeur. Tous ces jeunes
poètes, ces jeunes écrivains, dont quel-
ques-uns ont souvent grand talent, doi-
vent eux-mêmes payer les frais de leurs
volumes. Or, .on se représente ce que
c'est, à vingt ans, qu'économiser ou trou-
ver, quand on est pauvre, la millier de
francs nécessaire.
C'est pour eux que les prix littéraires
s'emploieraient ef fi cacem ent.Ôn payerait
leur imprimeur. Ceci, du moins, aurait
un caractère de noblesse. Ce ne serait
plus une somme donnée au hasard, sans
besoin peuVêtre, pour la vanité, pour de
menus plaisirs ou pour des dettes mais
une somme donnée pour cette chose
d'idéal: un livre. Et le don n'aurait plus
un caractère d'aumône ou de prix. Il se-
rtit acceptable par les plus fiers.
^Combien, faute de cet appoint, ronon-.
cèrent?Qui fera le compte des jeunes ,9.
vocations avortées, des vergers dé prin-
temps dont le fruit'n'aura pas suivi la
fleur ? -C'est cela qui importe, qui est in-
téressant, qui doit toucher les philan-
thropes, les amis des lettres.
Oui un fonds d'édition Que les-jeunes
gens n'aient plus l'angoisse ou l'ennui
de l'édition à payer. Qu'ils travaillent
avec l'assurance de pouvoir mettre au
grand jour leur rêve et leur œuvre.
Voilà' une intention noble, et aussi pa-
triotique, car n'est-ce pas comme assurer
contre le découragement et l'abdication
les talents de demain, c'est-à-dire colla-
borer à la gloire de la France'et à l'éter-
nelle fécondité de son génie littéraire?
Et qu'on; en finisse avec ces prix de lit-
térature ineptes qui ne vont. d'ordinaire
qu'à des ratés! C'est comme si on don-
nait de l'argent pour engranger les feuil-
les mortes d'une forêt., ,;̃•
̃ /;> ̃?:;̃; ̃̃̃'
Qu'on songe à l'avril plutôt, aux
pousses nouvelles, à la jeunesse. Car ces
adolescents de pensée^de précoce savoir,
de génie en germe, sont souvent seuls',
angoissés, dans le « désert d'hommes »,
comme Chateaubriand appelait la foule.
Et c'est surtout vrai de la foule de Paris.
Qu'on y prenne garde -r- et c'est un
argument pour les donateurs riches que
l'avenir social inquiète il est dange-
reux qu'on ne fasse ainsi rien du tout
pour les écrivains nouveaux qui seuls,
en définitive, devraient être soutenus.
Car ce jeune homme pâle qui, pauvre,
dans sa haute chambre, écrit, attend,
songe, espère, finira par s'aigrir de voir
que nul argent ne va l'aider, payer son
livre, lui ouvrir des voies. Il n'allumera
pas un réchaud, comme Esctmsse et les
romantiques. Il était poète hier demain
il sera anarchiste. Et sa lampe humble,
qui- n'aura éclairé que la nudité de son
rêve, de sa chambre, de sa vie, il la
prendra pour, mettre le feu au vieux
monde. ̃ •
Georges Radenbach.
J. ̃ AAA»«-
̃ nXm '•'•̃ ̃̃̃̃
JB–~ ~J'
l'" La Température
bisons d'abbrd. que la joutpèe d'hier, "à
Paris; a été superbe fraîche, très fraîche
rn^me,' mais sans vent et sans pluie, avec une
grande clarté et un ciel bleu, • pur et absolu-
rfiënt sans nuages. Aussi'les Parisiens étaient
dehors et, comme aux plus beaux joursi de
l'année, les Parisiennes couraient les maga^
sins, que l'approche du premier de l'an rend
particulièrement attrayants. `
La température est en grande baisse par-
tout à Pétersbourg, on est à 150 au-dessous
de zéro o» à Madrid, et à Clèrmont 30. A
Paris, on notait 10 au-dessus à huit heures
du matin; 1° z/z a dix heures; 30 à midi, et
4° à. deux heures 140 à Alger.
Lé temps se met au beau dans le nord de la
France, c'est-à-dire que la température va
encore baisser jinaîolos pluies semblent avoir
cessé dans nos régions et ne so'ut plus euère
signalées qu'en Provence. e,
̃ Dans la soirée, le thermomètre se tenait à
30, et le baromètre, qui, pendant la journée,
était à 75imm, marquait 758mm.
PROJET D'ÉCHANGE
^x Nous avons emprunté beaucoup
< aux Anglais. Ils nous ont donné
d'abord le parlejnentarismeeteequi s'en-
suit puis les chemins de fer, les omni-
bus et les tramways; comme surcroît,
l'habitude et la langue du sport, la pas-
sion des paris, qui est la pire forme de
l'amour du jeu il est bien juste que
nous leur rendions quelque chose. Aussi
n'est-ce pas pour nous une médiocre sa-
tisfaction que de constater qu'ils vont
nous emprunter le système métrique.
Ce n'est pas que la science puisse.y
gagner grand'chose, car. le décret du
2 novembre 1801 n'a réformé l'ancienne
manière de compter que dans les usages
journaliers et dans les transactions com-
merciales. Les jours continuaient à être
divisés en vingt-quatre heures et'les an-
nées en douze mois, c'est-à-dire que la
division du temps restait soumise au
système duodécimal. r
On prétend a Londres que les.Anglais
nous feront une concession capitale, en
adoptant le système décimal. Nous se.
rions peut-être un peu plus touchés do
les voir adopter à notre égard une poli-
tique un peu moins agressive, soit en
Egypte, soit à Terre-Neuve, soit au Sou-
dan, soit même à Madagascar.
Mais dans la situation provisoire 0%
les Français se trouvent, il faut se con-
tenter de ce que. l'on a. Gomme la ré-
forme du système numérique actuelle-
ment en usage en Angleterre entraîne
nécessairement la réfoime de la mon-
naiejil nous sera fort agréable d'aller à
Londres.avec nos. louis, au lieu des piè-
ces de vingt-cinq francs qu'on nous vend
avec une injustifiable majoration. Nous
sommes donc partisans déterminés dé
l'entente avec l'Angleterre sur ce point
particulier. <
Nous souhaitons seulement que puis-
qu'elle nous emprunte le système mér
trique, elle nous rende Arton, dont le té-
moignage décisif dans les instructions
qui sont ouvertes peut seul refaire une
virginité à M. Ribot.
.ar!s'II
A Travers Paris ?M|
II paraît que M. Dupas n'est plus pour-
suivi en vertu de l'article 248 du Code
pénal, invoqué par M. Ribot et jugé
inapplicable aux faits reprochés à l'an-
cien secrétaire de la Sûreté générale.
On s'est décidé pour l'article 378 visant
la violation du secret professionnel, et
qui est ainsi conçu
Les médecins, chirurgiens et autres offi-
ciers de santé, ainsi que les pharmaciens, etc.
Les agents de la Sûreté générale ne
figurant point dans rênumération ci-
dessus et M. Dupas n'étant point un fonc-
tionnaire assermenté, c'est donc comme
pharmacien qu'on le poursuit aujour-
d'hui.
C'est comme pharmacien, et pour ame-
ner le soulagement de nombre de dépu-
tés malades, que M. Dupas est allé à
Venise auprès d'Arton, sur l'ordonnance
de M. Ribot!
Nous sommes décidétnent en pleine
bouffonnerie.
Et puis, n'est-ce point avouer l'abso-
lue authenticité des faits, révélés par M.
Dupas que de poursuivre celui-ci pour
en avoir violé te secret?
Mgr le duc de Chartres, venant d'Arc-
en-Barrqis, propriété de Mgr le prince
de Joinvillei est rentré hier à Paris.
Nous recevons la lettre suivante de
M, le marquis Costa de Beauregard
Monsieur le Rédacteur en chef,
On me reprochait hier,: chez vous, mon
origine savoyarde dans un article où il était
question de ma candidature à r^cadémie.
On reprochait surtout à mon arria»-grand-
père d avoir fait contre la France les campa-
gnes qui aboutirent au traité de Gherasco,
traité que le marquis Costa eut l'honneur de
signer au nom du roi de Sardaigne avec le
général Bonaparte.
Mais n'est-il pas de la morale de tous les
temps et de tous les pays qu'un soldat suive
son drapeau surtout lorsqu'il est malheu-
reux? Nous avons, dans la famille, cherché à
continuer cette tradition depuis qu'avec notre
petit pays de Savoie nous sommes devenus
Français. Un de mes frères a même Scellé de
son sang, sur le champ de bataille de Sedan,
nos lettres de grande naturalisation.
Veuillez agréer,
Marquis Costa DE BEAUREGARD.
Ce que M. Costa de Beauregard aurait
pu ajouter avec non moins de raison,
c'est que tandis que son frère était tué à
Sedan, il était lui-même blessé au com-
bat d'Héricourt.
~o~
En .attendant la reprise de la vente p_u-
fblique du joaillier Dumoret, il est in-
téressant de faire savoir que toutes les
marchandises sont remises en vente
dans lés magasins de Dumoret, rue de la
Paix, au prix de liquidation.
11 X.ala une ^occasion, unique dont on
:i
La vive opposition. laite à cette vente
par certains bijoutiers parisiejtiS est une
preuve convaincante des avantages ex-
ceptionnels offerts aux acheteurs.
La Chambre syndicale des agents, de
change de Paris a fait parvenir au préfet
de la4 Seine une somme de 20,000 francs
pour être répartie entre les pauvres des
vingt arrondissements.
_.b.è.d.
Le succès du dernier tournoi franco-
italien a suggéré à quelques amis de
l'Escrime l'idée d'assurer pour l'avenir
à ces sortes de fêtes une organisation à
la fois plus régulière et plus vaste.
Pourquoi) en effet, Paris n'aurait-il
pas chaque an.née son tournoi interna-
tional d'escrime une fête unique où
se donneraient rendez-vous les premiers
tireurs du monde entier ?
Il suffirait que cette organisation fût
entreprise par un petit groupe de per-
sonnalités compétentes et nous n'en
manquons pas! Le Figaro, que toutes les
initiatives utiles et originales intéressent,
est, de son côté, tout prêt à prendre l'ini-
tiative de ce mouvement..
Nous avons sur ce point notre pro-
gramme et nos idées. En temps utile,
nous les exposerons.
~m.»
Au cours de la séance de la Chambre,
M. Maurice Binder, député de Paris, dé-
posera très vraisemblablement une de-
mande d'interpellation sur les raisons
qui ont déterminé lé gouvernement à
déplacer le préfet du Tarn.
~e~oo.o-
'-• ̃' INSTANTANÉ
LE PBÉFET DU CANTAL.
A prénom Adolphe, comme Thiers; est Ju-
rassien, comme Grévy. C'est en effet un pur
Comtois de Salins, et il a la ténacité de ses
compatriotes.
Du flair: il a compris dès • sa plus tendre '1
jeunesse que la. protection d'un -homme qui as-
pire à devenir grand est un bienfait du Grand
Architecte de l'Univers.
Jletoqtié au 'concours pour l'emploi de ré-
dacteur aux examens de l'Hôtel de Ville, s'en
fut dans la M arne, comme chef de cabinet
du préfet (M. Bourgeois étant préfet) même
poste dans le Tarn (M. Bourgeois étant pré-
fet) secrétaire particulier du préfet de la
Seine (M. Bourgeois -étant préfet) secrétaire
général de la Préfecture de police (M. Bour-
geois étant préfet de police) CHEF DE BUREAU
à la Préfecture de la Seine (M. Bourgeois
n'étant plusque simple député).
Secrétaire du Mont-de-Piété (M. Bour-
geois devenant l'un des chefs du parti ra-
dical) conseiller de préfecture de la Seine
(M. Bourgeois étant devenu le chef reconnu
du parti radical), et enfin préfet du Cantal
(M. Bourgeois étant président du Conseil).
Briguera un siège de député si M. Bourgeois
aspire à la présidence de la République; ce
jour-là, le «retoqué de l'Hôtel de Ville sera
président du Conseil.
On le dit de mœurs simples et d'une grande
austérité de vie, comme Grévy, M. Bourgeois.
voit en lui le préfet idéal que ne l'a-t-il en-,
voyé â Carmatfx 1
Se pique de littérature et alimente de petites
revues littéraires de province. Est navré d'aller
régenter les Auvergnats, car il occupait les
nombreux loisirs que lui laissaient ses der-
nières fonctions à faire, ses études en méde-
cine et il n'y .a pas de Faculté à Aurillac l -4
Porte binocle, 'comme M. Bourgeois une 1
barbe, comme M. Bourgeois. Et .comme M.
Mbnval, qui s'attache à ressembler à Molière,
M. Bonnet s'attache à ressembler à M. Bour L
geois. ̃̃
T
Quelques amis nous demandent de
leur indiquer quelle suite le Figaro
compte donner à son projet d'organiser
en l'honneur de Dumas fils une séance
littéraire, consacrée, tout entière 'à
l'œuvre dé l'illustre écrivain, et pour
laquelle la collaboration de plusieurs
orateurs éminents nous était assurée.
.L'initiative du Figaro a rencontré de
trop nombreuses et trop chaudes adhé-
sions pour que l'idée ait pu nous venir 1
un instant de renoncer à ce projet.
Mais nous avons cru devoir céder à
certaines considérations de convenance
privée exprimées par la famille, qui, très'
favorable en principe à l'idée du Figaro,
nous a demandé d'en vouloir bien ajour-
ner la mise à exécution:
Des qu'une décision aura été prisé,
nous en informerons nos lecteurs.
.om"
Deux ouvrages s'annoncent comme
deux succès pour les livres d'étrénnes.
Le premier, publié par Armand Dayot,
est le Journal Illustré de là Campagne
de 1 Si 2, avec 130 belles planches. Le
second, Légendes et Curiosités des Mé-
tiers, de P. Sébillot, renferme 220 repro-
ductions d'anciennes gravures et de des-
sins modernes. Ces deux livres peuvent
être donnés à, tous les âges, garçons et
filles.̃,
A peine -paru, l'Almanach- Hachette
pour 1 896 est déjà près d'être épuisé.
Environ 2oO,000 exemplaires ont été en-
levés en dix jours. Ce qui fait le succès
sans précédent de ce livre aujourd'hui
sur toutes les tables, c'est qu'il arrive les
mains pleines de cadeaux. Cette année,
il donne comme étrennes à ses ache-
teurs un portrait graphologique gratuit,
une carte d'identité et un bon de
photographie, gratuits, un plan de Paris
en couleurs enfermé dans une pochette
spéciale, six billets de théâtrè à demi-
place, des bons de commission, un bon
de concours et un bulletin de vote pour
attribuer Une rente de douze cents francs,
payable par la Maison Hachette, à la
veuve française la plus méritante dési-
gnée par le suffrage des lecteurs de l'Al-
manach. En l'achetant, on peut non seu-
lement faire une bonne affaire, mais une
bonne, action. ̃ .̃•-
l,
Sir David Salomons, le propagateur de
I'atltQni Paris pour visiter- l'exposition de Téloci-
pèdes et d'automobiles, a réuni hier soir,
en un dîner intime, les principaux pro-
moteurs de l'aùttrmobilisme en France,
MM. le baron de'Zuylen, comte de Dion;
de La Valette, Avigdor, Meyan, Serpol-
let, Raveny, capitaine 3ackson. Dans son
toast, sir Sâ'iqmons a exprimé le-désir
que les Anglais suivent la France dans,
la voie qu'elle leur trace.' '̃'̃['.
Cet hommage n'est pas pour nous dé-
plaire et ne peut, qu'encourager nos ingé-
nieurs.
¡, a,. c ÍI J
Tous ceux qui fréquentent le Grand-
Hôtel, à Monte-Carlo, connaissent Ali,
Ali Je préposé au café turc. Pour rester
dans la note pittoresque, MM. Noël et
Pattard ont engagé un cuisinier' indien
qui vient, en costume national, préparer
les plats tels que le kari selon la formule
authentique.Tout en respectant les grands
principes de ta cuisine française qui a
fait leur réputation, les managers du
Grand-Hôtel à\ Monte-Carlo y introdui-
sent cette saison les recettes étrangères s
les plus en faveur auprès des gourmets.
Le Figaro a parlé d'une mode d'ori-
gine anglaise, récemment acclimatée à
Paris, qui consiste à fumer des cigarettes
où le tabac est remplacé par dû thé.
Un journal de Munich racontait der-
nièrement comme suit le succès de cette
mode nouvelle « Fumer des tea-ciga-
rettes et boire de l'eau de Cologne recti-
fiée- (!?) constituent aujourd'hui à Paris
les deux divertissements chic par excel-
lence.- » La feuille en question faisait sui-
vre cette information singulière des com-
mentaires que voici « L'eau de Cologne
a le' précieux avantage de contenir de
l'alcool parfaitement pur. Les femmes du
monde peuvent s'en procurer sans. être
soupçonnées de s'adonner aux joies dé-
fendues de l'ivrognerie àdomicile. Natu-
rellement, les Parisiennes ne boiventpas s
l'eau de Cologne toute pure elles en
versent quelques gouttes sur un mor-
ceau de sucre et le croquent, ou bien
elles le font dissoudre dans un verre
d'eau. »
Et la feuille munichoise concluait
« Attendons-nous à voir sous peu les Pa-
risiennes adopter les bonbons à la pom-
made et les pastilles au cirage !» »
Notre confrère peut se rassurer les
Parisiennes n'ont de goût ni pour la
pommade, ni pour le cirage. pas plus
d'ailleurs que pour le filet de bœuf aux
confitures ou pour le potage à la bière et
aux raisins de Corinthe.
lors Paris
De notre correspondant de Madrid
Madame la Comtesse de Paris, accom-
pagnée des princesses Isabelle et Louise,
est arrivée ce matin. Elle a été reçue à la '1
gare par la Reine régente, l'infante Isa- :I
belle et le duc de Tetuan. Elle est des-
cendue au.palais royal, ̃̃̃
̃̃̃̃
Un duel au pistolet a eu lieu hier dans
les environs de Madrid entre deux hauts
personnages politiques: MM..Venàncio
Gonzalez, ancien ministre, et Gonzalez
Fiori, sénateur. Quatre balles ont été
échangées sans résultat.
Wouvettes â la Mairù
Les premières.
On vient d'applaudir à tout rompre la
pièced'un auteur célèbre.
Eh bien, dit un de ses amis au dé-
cadent de La Grinche, bien connu pour
sa jalousie féroce contre ledit auteur,
cela a autrement réussi que votre pièce
symbolique
Le décadent regarde avec mépris son
interlocuteur et s'éloigne majestueuse-
ment en laissant tomber ces paroleshis-
toriques-
J'aurais eu autant de succès si j'a«
vais eu ce public-là
Chez le loueur
Je voudrais un cocher qui ne boive
pas et qui conduise prudemment.
Eh bien, prenez celui-ci, il est très
doux et n'écraserait pas seulement un
enfant I
Le, Masque de Fer.
̃ i w»>VN/N^vi '̃ ̃
L'AFFAIRE DUPAS -ÀETON
M. Dupas a subi la ,lpi commune à
toutes les personnes, qui, pour une rai-
son ou pour une autre, grave .ou de peu
d'importance, passentpar le Dépôt. Deux
agents en bourgeois sont venus le pren-
dre, hier matin, au Dépôt et l'ont conduit
au service anthropométrique. Cette me-
sure, un, peu excessive et très discutable,
dans le cas présent surtout, a trouvé M.
Dupas quelque peu récalcitrant, tout
d'abord. Mais il s'est bientôt rendu aux'
observations de M. Alphonse Bertillon,
chef du.service, et il s'est laissé mensurei
et portraicturer de la meilleure grâce du
monde.
Cette, formalité «indispensable» ac-
complie, M. Dupas est redescendu au,.
Dépôt où'il a déjeuné. Puis, les deux
agents, ses gardes du corps, l'ont amené
au cabinet de M. Espinas. Le juge était
en conférence avec M. Atthalin, procu-
reur de la République. Le magistrat ins-
tructeur a profité dé cette circonstance
pour autoriser une entrevue entre M. et
Mme Dupas.
Mme Dupas était en effet venue, une
heure auparavant, solliciter de M. Espi-
nas la faveur de pouvoir communiquer
avec son mari et de lui apporter des vê-
tements. Cette double autorisation lui a
été accordée et M. et Mme Dupas ont pu,
toujours sous l'œil. -vigilant des -.agents,.
converser ensemble pendant une demi-
heure. ̃ Cette-entrevue a eu lieu dans la
pièce attenante au cabinet du juge.
Mme Dupas a été interrogée -par M.
Espinas, -.auquel elle a* déclaré ne rien
savoir des affaires de son mari. Elle ne
s'est jamais occupée que de son intérieur,
et elle ne se «cravient- pas avoir jamais
questionné son mari sur ce qu'il pouvait;
faire en dehors de ,son domicile. Quand,-
la pauvre femme est sortie du cabinet du
jugé,' de' grosses.larmes roulaient sur
joues et on l'a entendue s'écrier, à plu-
sieurs reprisés, en se dirigeant vers la
porte': « C'est infâme C'est infâme! »
Tout au contraire, M. Dupas est loin
d'être, comme quelques-uns de nos con-
frères se' sont plu à le dire, triste et
abattu. Il est calme et souriant. Rien
dans son attitude ne décèle rabattement
et il paraît attendre avec la plus grande
sérénité le résultat d'une instruction qui;
pourrait bien ne pas donner le résultat
qu'on en attend. 1,
Il convient de dire au juste sous quelle
inculpation M. Dupas a été arrêté. Cette
inculpation est celle de « recèlement de
criminel et violation de secret profes-
sionnel », crimes prévus et punis par les
articles 248 et 378 du Code pénaL
Voici ces deux articles
Art. 248. Ceux qui-auront recelé ou fait
recélerdes personnes qu'ils savaient avoir
commis des crimes emportant peine afflic-
tive seront punis de trois mois d'emprison:'
nement au moins et de deux ans au plus.
Art. 378. -Les médecins, chirurgiens et.
autres officiers-do santé, ainsi que les phar-
maciens, les sages-femmes et toutes autres
personnes dépositaires, par état ou profes-
sion, des secrets qu'on leur confie, qui auront
révélé ces secrets, seront punis d'un empri-
sonnement d'un mois à six mois et d'une
amende de 100 francs à 500 francs.
Le premier vise la fameuse entrevue
de Venise; le second les récits de la
mission confiée à M. Dupas..
Pourl'article 248, Dupas répond qu'il
n'a .pas « recelé » le criminel, puisqu'il
l'avait visité avec autorisation du gou-
vernement. Pour la question de divul-
gation du'secret professionnel, du mo-
ment où l'on nie les faits avancés par
lui dans son livre, il n'a divulgué aucun
secret, mais simplement raconté un ro-
man.
Nous avons dit hier qu'on avait fait,
dans un assoiffement de nouvelles, cou-
rir le bruit de l'arrestation de M. Raoul
Royère. Bien que, dans l'affaire, il n',y
eût rien qui pût même motiver ce bruit,
nous avons cru utile de le démentir.
Hiermatin,M. Royère, prévenu par
ses amis du Palais que, malgré son ab-
surdité, cette rumeur continuait à pren-
dre consistance, n'a pas voulu attendre
une convocation. Il a donc prié son ami
Me Desjardins de l'assister pour avoir
une entrevue avec le juge.
M° Desjardins a été immédiatement
voir M. Espinas et l'a mis au courant de
la situation. Il lui a fait comprendre
combien était désagréable pour M.
Royère cette persistance à le présenter
comme inculpé.
Si- M. Royère veut venir, a répondu
M. Espinas, je l'entendrai volontiers à
titre de témoin.
Sur cette réponse, M. Raoul Rayère
s'est rendu hier après-midi au Palais. In-
troduit, vers trois heures, dans le cabinet
du juge, il lui a fait une déposition j con-
firmant les faits avancés par M. Dupas
dans son livre, sur ses relations avec
Arton, à Venise notamment. Après cette
déposition, M. Dupas a'été introduit et,
U Numéro = SEINE &S&NE-ET-OISE ï]f5 centimes DÉPARTEMENTS s 20 centime*
41* Année 38 Série N« 353
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i « Frédégonde « A. Bruneaù.' ~1
FEUILLETON Miséricorde /Jules Mary.
.PAGE S- "̃̃ ̃̃ "•̃" ̃•'̃
gouvernent Littéraire LES Dividendes
Intellectuels Edmond Picard.
Mouvement Artistique LE Musée< Gal-
liera Arsène Alexandre.
Mouvement Scientifique A 'l'Académie
de Médecine Dr Maurice de Fleury,
Prix de Littérature ¡
Nous nous souvenons d'un mot bien
curieux de Villiers de L'Isle-Adam dont
précisément nous inaugurions diman-
éhe dernier au Père-Lachaise la sépul-
ture définitive, due à l'initiative pieuse
de ce parfait écrivain qu'est M. Lucien
Descaves. Donc Villiers, peu de jours
avant sa mort, songeant à son œuvre, à
sa vie littéraire, à l'immense duperie,
s'il n'avait porte en lui-même le senti-
ment de sa propre gloire, nous disait,
pour résumer ironiquement ce que le
monde en pense « Tout cela, c'est des
devoirs français. »
On dirait vraiment qu'on en juge ainsi,
que les œuvres littéraires font simple-
ment suite aux compositions de classe;
il semble que ce soit le collège continué,
toute la vie, à voir les habitudes de
concours, les tableaux d'honneur, les
proclamations, les récompenses' inces-
samment décernées. Nous en sommes
'th1.tJQ~p.œd.g.J;¡~£
accessits. Vraiment ce qm était bon pour
accessits. Vraiment ce qui Était bon pour
les enfants est-il digne etnobie pour des
hommes ? Au moins Je professeur de
nos jeunes études avait-il une supériorité
sur nous. Nous apprenions; il savait
quelque chose. Nous balbutions de l'his-
toire, de la- grammaire, de l'arithmé-
tique il en parlait la langue, du moins
lalangûe primaire.
Or, dans tous ces concours et ces
distributions de prix littéraires aujour-
d'hui, il arrive que ceux qui décident
sont d'ordinaire cent fois intérieurs à
ceux qu'ils jugent, ne fût-ce que parce
qu'ils forment des Commissions et que,
selon là boutade de Mme Roland, dès
que lés hommes s'assemblent, leurs
oreilles s'allongent.
Pourtant les jurys fonctionnent par-
tout,' jaugeant, primant, étageant, clas-
sant, différenciant les noms et les œu-
vres littéraires. Hier on distribuait les
prix annuels à la Société des Gens de
lettres; l'autre mois, ce fut à l'Acadé-
mie. Il en va de même à la Société d'En-
couragement au Bien, où il y a, outre les
récompenses aux ouvrages parus, des
concours de prose, de poésie* avec même
un grand prix offert par le ministre de
l'instruction publique. Et aussi à la So-
ciété protectrice des animaux qui, sur
ses bulletins, affiche cette liste (d'un co-
mique qui se suffit à lui-même) des ré-
compenses dont elle dispose et où la lit-
térature prend une grosse part «1,060
lauréats, 4 diplômes d'honneur, 96 mé-
daillés d'argent, 302 médailles de bronze,
59 rappels de médaille, 581 mentions ho-
norables, 1,845 francs de primes ».
Donc, 1,060- lauréats ici; et ceux de
'Académie;' et ceux de la Société des
IGeris de lettres; et ceux d'ailleurs et ceux
de partout. Ah 1 le méchant écrivain, qui
ne fut pas lauréat quelque part î
Incessants palmarès Prix de littéra-
vture chaque jour décernés, comme si la
ittéra^ure était un 'grand lycée. Est-ce
que vraiment, ainsi que le disait Villiers
de L'Isle-Adam, nos œuvres ne sont que
des devoirs français »?
*̃ -̃'• '•̃••̃•
Encore si les prix étaient bien donnés,
il y aurait lieu seulement de«regretter ce
systèm^e puéril d'émulation et de classi-
fication entre des hommef de regretter
aussi les mille manœuvres, intrigues,
bassesses, dont ils sont l'occasion, toute
cette curée où les appétits se ruent, où
les/fcaractères se dégradent, où la diplo-
matie remplace le talent.
Mais le pire, c'est que ces attributions
de prix se font d'une manière ridicule,
honteuse. Parmi ces listes de lauréats,
pas un nom qui, dans la littérature,
compte, à part quelques rares exceptions
d'écrivains connus qui étonnent et dé
tonnent en cette foule. Hier encore la
Société des Gens de lettres a fait sa dïs-
iributiqn des prix annuelle. Elle-même
nous en à livré les noms. Ils nous ap-
partiennent donc. Eh bien pourra-t-on
considérer comme des littérateurs im-
portants MM. Bonhomme, Bonser-
«ent, Chassin, Germond de Lavigne,
Georges Fath, Gossot, Guyon, et toute
une suite aussi anonyme, même le
lauréat du grand prix de trois mille
francs, M. le marquis de Cherville, un
polygraphe aimable que personne de
nous ne confondra avec un écrivain? Or,
des fonds considérables sont alloués à
ces jeux. M. Chauchard, qui est un Mé-
cène excellent, a donné a lui seul dix
mille francs de prix annuels, mais voilà
où .ses nobles intentions aboutissent,
dénaturées par l'intrigue ou la sottise hu-
maine. On dispose là du revenu d'un
demi-million et il est employé ainsi.
*•' '̃̃̃
A l'Académie française, ce n'est guère
mieux. Ici pourtant le prestige s'ajoute à
la prime. M. de Goncourt, dans son ad-
mîrable' Journal, cite le cas topique de
personnes traversant le compartiment
de là reliure à une Exposition universelle
et s'extasiant devant les beaux livres.
gaufrés d'or « Ça, fait l'une d'elles, ce
sont à coup sûr les ouvrages couronnes
par l'Académie. » ~1-
Et, ce prestige n'existe pas que chez
les simples. Est-ce que les éditeurs ne
mettent pas sur la couverture des ouvra1-
ges la mention « Couronné par l'Acadé-
mie française» ? C'est donc une recom-
mandation, un appoint pour la vente et
le succès.- i
C'est même, dit-on, un appoint pour
une candidature future, une étape né-
cessaire, quelque chose-comme les or-
dres mineurs, un sous-diaconat avant I
cette prêtrise et cet épiscopat.
Or, les attributions de prix littéraires
à l'Académie sont également honteuses.
C'est que les meilleurs. écrivains s'abs-
tiennent, du*a-t-on. Soit Mais ils échoue-
raient. Chacun sait l'esprit qui préside à
ces choix. On n'honore presque toujours
que- ce qui est banal, incolore, vieillot
sous prétexte de tradition à sauvegarder
les manuels d'histoire indigestes, les
romans veules, les poèmes neutres et
qu'aucune originalité ne compromet.
Imagine-t-on l'Académie couronnant M.
Huysmans, M. Mirbeau, M. Rosny?Elle
ne les couronnerait pas plus quelle ne
les reçoit. Pqur les médiocres, donc; il y
a des prix qui, ici, sont sans fin, des
fondations innombrables et incessantes.
Le. retenu d'une, énorme îprtune y passe
-JU!PC "jn&iïis &ti#>& $fo'iifl-?i"nr'yrnP Plaça
aux médiocres i
Il fallait d'ailleurs entendre ce roi des
médiocres, Camille Doucet, dont la pro-
pre œuvre est le néant, faite de vers risi-
bles et de confiserie ràticie, lire le pal-
marès, chaque année, avec .une assu-
rance deproviseurà une vraiedistribution
des prix. Il donnait petits éloges, de
petits encouragements, de petites gouttes
d'eau bénitenon pas de l'eau bénite de
cour, majs de l'eau bénite empoisonnée,
disait un jour M. Bëcque. Et les lauréats
de l'Académie recevaient chacun l'atteinte
du goupillon de son encre pâle comme
l'eau. Mais quels lauréats Ici encore,
c'est un vrai Bottinr rien qu'à consulter
le dernier rapport. Qu'est-ce que M. de
La Gorse qui obtient un prix de cinq
mille- francs?- Et- l'abbé Degert? Et
M. Lafleur de Kermaingant? Et Mme
Poradowska, car les femmes abon-
dent ? Tant d'autres encore MM. Pe-
roz, Hauvette, Le Querdec, Jean Bre-
ton, un défilé sans fin; toujours égal a
lui-même, des ombres obscures; des
noms que pas un rayon n'éclaire, sauf
̃peui-ètre parce qu'on les a déjà vus ail-
leurs, sur une autre liste de récompen-
ses. Ainsi M. le marquis de Cherville, hier
primé à la Société des Gens de lettres,
était gratifié l'autre jour à l'Académie;du
prix Vitet. Ce sont les mêmes qu'on re-
trouve.souvent et qui se partagent le re-
venu des millions.Sans être le Pharisien,
on ne peut s'empêcher dé dire « Com-
bien tout cet argent irait bien mieux aux
pauvres!» » ;̃ :•̃
Or, en matière de charité publique et
d'aumônes, il est connu que ce sont sur-
tout lés mendiants (toujours dans une
honnête aisance) au lieu des vrais pau-
vres, qui drainent la plus grosse part
dës legs etdes offrandes.
Nouscraignons bien que les fondations
littéraires ne soient dans le même cas.
̃ -̃•*̃ -̃
Or, il y a des pauvres, eh littérature.
Ce sont les jeunes gens. Ceux-ci ne sont
jamais riches, même quand leurs parents
le sont. Combien, en tous cas, qui débu-
tent sans argent. C'est à ceux-là que les
sommes données pour la littérature de-
vraient aller'. Il faudrait pour eux et
c'est une idée que nous jetons aux hommes
de bonne volonté– créer un fondsd'édi-
tion. Nul n'ignore la difficulté de trouver
un premier éditeur. Tous ces jeunes
poètes, ces jeunes écrivains, dont quel-
ques-uns ont souvent grand talent, doi-
vent eux-mêmes payer les frais de leurs
volumes. Or, .on se représente ce que
c'est, à vingt ans, qu'économiser ou trou-
ver, quand on est pauvre, la millier de
francs nécessaire.
C'est pour eux que les prix littéraires
s'emploieraient ef fi cacem ent.Ôn payerait
leur imprimeur. Ceci, du moins, aurait
un caractère de noblesse. Ce ne serait
plus une somme donnée au hasard, sans
besoin peuVêtre, pour la vanité, pour de
menus plaisirs ou pour des dettes mais
une somme donnée pour cette chose
d'idéal: un livre. Et le don n'aurait plus
un caractère d'aumône ou de prix. Il se-
rtit acceptable par les plus fiers.
^Combien, faute de cet appoint, ronon-.
cèrent?Qui fera le compte des jeunes ,9.
vocations avortées, des vergers dé prin-
temps dont le fruit'n'aura pas suivi la
fleur ? -C'est cela qui importe, qui est in-
téressant, qui doit toucher les philan-
thropes, les amis des lettres.
Oui un fonds d'édition Que les-jeunes
gens n'aient plus l'angoisse ou l'ennui
de l'édition à payer. Qu'ils travaillent
avec l'assurance de pouvoir mettre au
grand jour leur rêve et leur œuvre.
Voilà' une intention noble, et aussi pa-
triotique, car n'est-ce pas comme assurer
contre le découragement et l'abdication
les talents de demain, c'est-à-dire colla-
borer à la gloire de la France'et à l'éter-
nelle fécondité de son génie littéraire?
Et qu'on; en finisse avec ces prix de lit-
térature ineptes qui ne vont. d'ordinaire
qu'à des ratés! C'est comme si on don-
nait de l'argent pour engranger les feuil-
les mortes d'une forêt., ,;̃•
̃ /;> ̃?:;̃; ̃̃̃'
Qu'on songe à l'avril plutôt, aux
pousses nouvelles, à la jeunesse. Car ces
adolescents de pensée^de précoce savoir,
de génie en germe, sont souvent seuls',
angoissés, dans le « désert d'hommes »,
comme Chateaubriand appelait la foule.
Et c'est surtout vrai de la foule de Paris.
Qu'on y prenne garde -r- et c'est un
argument pour les donateurs riches que
l'avenir social inquiète il est dange-
reux qu'on ne fasse ainsi rien du tout
pour les écrivains nouveaux qui seuls,
en définitive, devraient être soutenus.
Car ce jeune homme pâle qui, pauvre,
dans sa haute chambre, écrit, attend,
songe, espère, finira par s'aigrir de voir
que nul argent ne va l'aider, payer son
livre, lui ouvrir des voies. Il n'allumera
pas un réchaud, comme Esctmsse et les
romantiques. Il était poète hier demain
il sera anarchiste. Et sa lampe humble,
qui- n'aura éclairé que la nudité de son
rêve, de sa chambre, de sa vie, il la
prendra pour, mettre le feu au vieux
monde. ̃ •
Georges Radenbach.
J. ̃ AAA»«-
̃ nXm '•'•̃ ̃̃̃̃
JB–~ ~J'
l'" La Température
bisons d'abbrd. que la joutpèe d'hier, "à
Paris; a été superbe fraîche, très fraîche
rn^me,' mais sans vent et sans pluie, avec une
grande clarté et un ciel bleu, • pur et absolu-
rfiënt sans nuages. Aussi'les Parisiens étaient
dehors et, comme aux plus beaux joursi de
l'année, les Parisiennes couraient les maga^
sins, que l'approche du premier de l'an rend
particulièrement attrayants. `
La température est en grande baisse par-
tout à Pétersbourg, on est à 150 au-dessous
de zéro o» à Madrid, et à Clèrmont 30. A
Paris, on notait 10 au-dessus à huit heures
du matin; 1° z/z a dix heures; 30 à midi, et
4° à. deux heures 140 à Alger.
Lé temps se met au beau dans le nord de la
France, c'est-à-dire que la température va
encore baisser jinaîolos pluies semblent avoir
cessé dans nos régions et ne so'ut plus euère
signalées qu'en Provence. e,
̃ Dans la soirée, le thermomètre se tenait à
30, et le baromètre, qui, pendant la journée,
était à 75imm, marquait 758mm.
PROJET D'ÉCHANGE
^x Nous avons emprunté beaucoup
< aux Anglais. Ils nous ont donné
d'abord le parlejnentarismeeteequi s'en-
suit puis les chemins de fer, les omni-
bus et les tramways; comme surcroît,
l'habitude et la langue du sport, la pas-
sion des paris, qui est la pire forme de
l'amour du jeu il est bien juste que
nous leur rendions quelque chose. Aussi
n'est-ce pas pour nous une médiocre sa-
tisfaction que de constater qu'ils vont
nous emprunter le système métrique.
Ce n'est pas que la science puisse.y
gagner grand'chose, car. le décret du
2 novembre 1801 n'a réformé l'ancienne
manière de compter que dans les usages
journaliers et dans les transactions com-
merciales. Les jours continuaient à être
divisés en vingt-quatre heures et'les an-
nées en douze mois, c'est-à-dire que la
division du temps restait soumise au
système duodécimal. r
On prétend a Londres que les.Anglais
nous feront une concession capitale, en
adoptant le système décimal. Nous se.
rions peut-être un peu plus touchés do
les voir adopter à notre égard une poli-
tique un peu moins agressive, soit en
Egypte, soit à Terre-Neuve, soit au Sou-
dan, soit même à Madagascar.
Mais dans la situation provisoire 0%
les Français se trouvent, il faut se con-
tenter de ce que. l'on a. Gomme la ré-
forme du système numérique actuelle-
ment en usage en Angleterre entraîne
nécessairement la réfoime de la mon-
naiejil nous sera fort agréable d'aller à
Londres.avec nos. louis, au lieu des piè-
ces de vingt-cinq francs qu'on nous vend
avec une injustifiable majoration. Nous
sommes donc partisans déterminés dé
l'entente avec l'Angleterre sur ce point
particulier. <
Nous souhaitons seulement que puis-
qu'elle nous emprunte le système mér
trique, elle nous rende Arton, dont le té-
moignage décisif dans les instructions
qui sont ouvertes peut seul refaire une
virginité à M. Ribot.
.ar!s'II
A Travers Paris ?M|
II paraît que M. Dupas n'est plus pour-
suivi en vertu de l'article 248 du Code
pénal, invoqué par M. Ribot et jugé
inapplicable aux faits reprochés à l'an-
cien secrétaire de la Sûreté générale.
On s'est décidé pour l'article 378 visant
la violation du secret professionnel, et
qui est ainsi conçu
Les médecins, chirurgiens et autres offi-
ciers de santé, ainsi que les pharmaciens, etc.
Les agents de la Sûreté générale ne
figurant point dans rênumération ci-
dessus et M. Dupas n'étant point un fonc-
tionnaire assermenté, c'est donc comme
pharmacien qu'on le poursuit aujour-
d'hui.
C'est comme pharmacien, et pour ame-
ner le soulagement de nombre de dépu-
tés malades, que M. Dupas est allé à
Venise auprès d'Arton, sur l'ordonnance
de M. Ribot!
Nous sommes décidétnent en pleine
bouffonnerie.
Et puis, n'est-ce point avouer l'abso-
lue authenticité des faits, révélés par M.
Dupas que de poursuivre celui-ci pour
en avoir violé te secret?
Mgr le duc de Chartres, venant d'Arc-
en-Barrqis, propriété de Mgr le prince
de Joinvillei est rentré hier à Paris.
Nous recevons la lettre suivante de
M, le marquis Costa de Beauregard
Monsieur le Rédacteur en chef,
On me reprochait hier,: chez vous, mon
origine savoyarde dans un article où il était
question de ma candidature à r^cadémie.
On reprochait surtout à mon arria»-grand-
père d avoir fait contre la France les campa-
gnes qui aboutirent au traité de Gherasco,
traité que le marquis Costa eut l'honneur de
signer au nom du roi de Sardaigne avec le
général Bonaparte.
Mais n'est-il pas de la morale de tous les
temps et de tous les pays qu'un soldat suive
son drapeau surtout lorsqu'il est malheu-
reux? Nous avons, dans la famille, cherché à
continuer cette tradition depuis qu'avec notre
petit pays de Savoie nous sommes devenus
Français. Un de mes frères a même Scellé de
son sang, sur le champ de bataille de Sedan,
nos lettres de grande naturalisation.
Veuillez agréer,
Marquis Costa DE BEAUREGARD.
Ce que M. Costa de Beauregard aurait
pu ajouter avec non moins de raison,
c'est que tandis que son frère était tué à
Sedan, il était lui-même blessé au com-
bat d'Héricourt.
~o~
En .attendant la reprise de la vente p_u-
fblique du joaillier Dumoret, il est in-
téressant de faire savoir que toutes les
marchandises sont remises en vente
dans lés magasins de Dumoret, rue de la
Paix, au prix de liquidation.
11 X.ala une ^occasion, unique dont on
:i
La vive opposition. laite à cette vente
par certains bijoutiers parisiejtiS est une
preuve convaincante des avantages ex-
ceptionnels offerts aux acheteurs.
La Chambre syndicale des agents, de
change de Paris a fait parvenir au préfet
de la4 Seine une somme de 20,000 francs
pour être répartie entre les pauvres des
vingt arrondissements.
_.b.è.d.
Le succès du dernier tournoi franco-
italien a suggéré à quelques amis de
l'Escrime l'idée d'assurer pour l'avenir
à ces sortes de fêtes une organisation à
la fois plus régulière et plus vaste.
Pourquoi) en effet, Paris n'aurait-il
pas chaque an.née son tournoi interna-
tional d'escrime une fête unique où
se donneraient rendez-vous les premiers
tireurs du monde entier ?
Il suffirait que cette organisation fût
entreprise par un petit groupe de per-
sonnalités compétentes et nous n'en
manquons pas! Le Figaro, que toutes les
initiatives utiles et originales intéressent,
est, de son côté, tout prêt à prendre l'ini-
tiative de ce mouvement..
Nous avons sur ce point notre pro-
gramme et nos idées. En temps utile,
nous les exposerons.
~m.»
Au cours de la séance de la Chambre,
M. Maurice Binder, député de Paris, dé-
posera très vraisemblablement une de-
mande d'interpellation sur les raisons
qui ont déterminé lé gouvernement à
déplacer le préfet du Tarn.
~e~oo.o-
'-• ̃' INSTANTANÉ
LE PBÉFET DU CANTAL.
A prénom Adolphe, comme Thiers; est Ju-
rassien, comme Grévy. C'est en effet un pur
Comtois de Salins, et il a la ténacité de ses
compatriotes.
Du flair: il a compris dès • sa plus tendre '1
jeunesse que la. protection d'un -homme qui as-
pire à devenir grand est un bienfait du Grand
Architecte de l'Univers.
Jletoqtié au 'concours pour l'emploi de ré-
dacteur aux examens de l'Hôtel de Ville, s'en
fut dans la M arne, comme chef de cabinet
du préfet (M. Bourgeois étant préfet) même
poste dans le Tarn (M. Bourgeois étant pré-
fet) secrétaire particulier du préfet de la
Seine (M. Bourgeois -étant préfet) secrétaire
général de la Préfecture de police (M. Bour-
geois étant préfet de police) CHEF DE BUREAU
à la Préfecture de la Seine (M. Bourgeois
n'étant plusque simple député).
Secrétaire du Mont-de-Piété (M. Bour-
geois devenant l'un des chefs du parti ra-
dical) conseiller de préfecture de la Seine
(M. Bourgeois étant devenu le chef reconnu
du parti radical), et enfin préfet du Cantal
(M. Bourgeois étant président du Conseil).
Briguera un siège de député si M. Bourgeois
aspire à la présidence de la République; ce
jour-là, le «retoqué de l'Hôtel de Ville sera
président du Conseil.
On le dit de mœurs simples et d'une grande
austérité de vie, comme Grévy, M. Bourgeois.
voit en lui le préfet idéal que ne l'a-t-il en-,
voyé â Carmatfx 1
Se pique de littérature et alimente de petites
revues littéraires de province. Est navré d'aller
régenter les Auvergnats, car il occupait les
nombreux loisirs que lui laissaient ses der-
nières fonctions à faire, ses études en méde-
cine et il n'y .a pas de Faculté à Aurillac l -4
Porte binocle, 'comme M. Bourgeois une 1
barbe, comme M. Bourgeois. Et .comme M.
Mbnval, qui s'attache à ressembler à Molière,
M. Bonnet s'attache à ressembler à M. Bour L
geois. ̃̃
T
Quelques amis nous demandent de
leur indiquer quelle suite le Figaro
compte donner à son projet d'organiser
en l'honneur de Dumas fils une séance
littéraire, consacrée, tout entière 'à
l'œuvre dé l'illustre écrivain, et pour
laquelle la collaboration de plusieurs
orateurs éminents nous était assurée.
.L'initiative du Figaro a rencontré de
trop nombreuses et trop chaudes adhé-
sions pour que l'idée ait pu nous venir 1
un instant de renoncer à ce projet.
Mais nous avons cru devoir céder à
certaines considérations de convenance
privée exprimées par la famille, qui, très'
favorable en principe à l'idée du Figaro,
nous a demandé d'en vouloir bien ajour-
ner la mise à exécution:
Des qu'une décision aura été prisé,
nous en informerons nos lecteurs.
.om"
Deux ouvrages s'annoncent comme
deux succès pour les livres d'étrénnes.
Le premier, publié par Armand Dayot,
est le Journal Illustré de là Campagne
de 1 Si 2, avec 130 belles planches. Le
second, Légendes et Curiosités des Mé-
tiers, de P. Sébillot, renferme 220 repro-
ductions d'anciennes gravures et de des-
sins modernes. Ces deux livres peuvent
être donnés à, tous les âges, garçons et
filles.̃,
A peine -paru, l'Almanach- Hachette
pour 1 896 est déjà près d'être épuisé.
Environ 2oO,000 exemplaires ont été en-
levés en dix jours. Ce qui fait le succès
sans précédent de ce livre aujourd'hui
sur toutes les tables, c'est qu'il arrive les
mains pleines de cadeaux. Cette année,
il donne comme étrennes à ses ache-
teurs un portrait graphologique gratuit,
une carte d'identité et un bon de
photographie, gratuits, un plan de Paris
en couleurs enfermé dans une pochette
spéciale, six billets de théâtrè à demi-
place, des bons de commission, un bon
de concours et un bulletin de vote pour
attribuer Une rente de douze cents francs,
payable par la Maison Hachette, à la
veuve française la plus méritante dési-
gnée par le suffrage des lecteurs de l'Al-
manach. En l'achetant, on peut non seu-
lement faire une bonne affaire, mais une
bonne, action. ̃ .̃•-
l,
Sir David Salomons, le propagateur de
I'atltQni
pèdes et d'automobiles, a réuni hier soir,
en un dîner intime, les principaux pro-
moteurs de l'aùttrmobilisme en France,
MM. le baron de'Zuylen, comte de Dion;
de La Valette, Avigdor, Meyan, Serpol-
let, Raveny, capitaine 3ackson. Dans son
toast, sir Sâ'iqmons a exprimé le-désir
que les Anglais suivent la France dans,
la voie qu'elle leur trace.' '̃'̃['.
Cet hommage n'est pas pour nous dé-
plaire et ne peut, qu'encourager nos ingé-
nieurs.
¡, a,. c ÍI J
Tous ceux qui fréquentent le Grand-
Hôtel, à Monte-Carlo, connaissent Ali,
Ali Je préposé au café turc. Pour rester
dans la note pittoresque, MM. Noël et
Pattard ont engagé un cuisinier' indien
qui vient, en costume national, préparer
les plats tels que le kari selon la formule
authentique.Tout en respectant les grands
principes de ta cuisine française qui a
fait leur réputation, les managers du
Grand-Hôtel à\ Monte-Carlo y introdui-
sent cette saison les recettes étrangères s
les plus en faveur auprès des gourmets.
Le Figaro a parlé d'une mode d'ori-
gine anglaise, récemment acclimatée à
Paris, qui consiste à fumer des cigarettes
où le tabac est remplacé par dû thé.
Un journal de Munich racontait der-
nièrement comme suit le succès de cette
mode nouvelle « Fumer des tea-ciga-
rettes et boire de l'eau de Cologne recti-
fiée- (!?) constituent aujourd'hui à Paris
les deux divertissements chic par excel-
lence.- » La feuille en question faisait sui-
vre cette information singulière des com-
mentaires que voici « L'eau de Cologne
a le' précieux avantage de contenir de
l'alcool parfaitement pur. Les femmes du
monde peuvent s'en procurer sans. être
soupçonnées de s'adonner aux joies dé-
fendues de l'ivrognerie àdomicile. Natu-
rellement, les Parisiennes ne boiventpas s
l'eau de Cologne toute pure elles en
versent quelques gouttes sur un mor-
ceau de sucre et le croquent, ou bien
elles le font dissoudre dans un verre
d'eau. »
Et la feuille munichoise concluait
« Attendons-nous à voir sous peu les Pa-
risiennes adopter les bonbons à la pom-
made et les pastilles au cirage !» »
Notre confrère peut se rassurer les
Parisiennes n'ont de goût ni pour la
pommade, ni pour le cirage. pas plus
d'ailleurs que pour le filet de bœuf aux
confitures ou pour le potage à la bière et
aux raisins de Corinthe.
lors Paris
De notre correspondant de Madrid
Madame la Comtesse de Paris, accom-
pagnée des princesses Isabelle et Louise,
est arrivée ce matin. Elle a été reçue à la '1
gare par la Reine régente, l'infante Isa- :I
belle et le duc de Tetuan. Elle est des-
cendue au.palais royal, ̃̃̃
̃̃̃̃
Un duel au pistolet a eu lieu hier dans
les environs de Madrid entre deux hauts
personnages politiques: MM..Venàncio
Gonzalez, ancien ministre, et Gonzalez
Fiori, sénateur. Quatre balles ont été
échangées sans résultat.
Wouvettes â la Mairù
Les premières.
On vient d'applaudir à tout rompre la
pièced'un auteur célèbre.
Eh bien, dit un de ses amis au dé-
cadent de La Grinche, bien connu pour
sa jalousie féroce contre ledit auteur,
cela a autrement réussi que votre pièce
symbolique
Le décadent regarde avec mépris son
interlocuteur et s'éloigne majestueuse-
ment en laissant tomber ces paroleshis-
toriques-
J'aurais eu autant de succès si j'a«
vais eu ce public-là
Chez le loueur
Je voudrais un cocher qui ne boive
pas et qui conduise prudemment.
Eh bien, prenez celui-ci, il est très
doux et n'écraserait pas seulement un
enfant I
Le, Masque de Fer.
̃ i w»>VN/N^vi '̃ ̃
L'AFFAIRE DUPAS -ÀETON
M. Dupas a subi la ,lpi commune à
toutes les personnes, qui, pour une rai-
son ou pour une autre, grave .ou de peu
d'importance, passentpar le Dépôt. Deux
agents en bourgeois sont venus le pren-
dre, hier matin, au Dépôt et l'ont conduit
au service anthropométrique. Cette me-
sure, un, peu excessive et très discutable,
dans le cas présent surtout, a trouvé M.
Dupas quelque peu récalcitrant, tout
d'abord. Mais il s'est bientôt rendu aux'
observations de M. Alphonse Bertillon,
chef du.service, et il s'est laissé mensurei
et portraicturer de la meilleure grâce du
monde.
Cette, formalité «indispensable» ac-
complie, M. Dupas est redescendu au,.
Dépôt où'il a déjeuné. Puis, les deux
agents, ses gardes du corps, l'ont amené
au cabinet de M. Espinas. Le juge était
en conférence avec M. Atthalin, procu-
reur de la République. Le magistrat ins-
tructeur a profité dé cette circonstance
pour autoriser une entrevue entre M. et
Mme Dupas.
Mme Dupas était en effet venue, une
heure auparavant, solliciter de M. Espi-
nas la faveur de pouvoir communiquer
avec son mari et de lui apporter des vê-
tements. Cette double autorisation lui a
été accordée et M. et Mme Dupas ont pu,
toujours sous l'œil. -vigilant des -.agents,.
converser ensemble pendant une demi-
heure. ̃ Cette-entrevue a eu lieu dans la
pièce attenante au cabinet du juge.
Mme Dupas a été interrogée -par M.
Espinas, -.auquel elle a* déclaré ne rien
savoir des affaires de son mari. Elle ne
s'est jamais occupée que de son intérieur,
et elle ne se «cravient- pas avoir jamais
questionné son mari sur ce qu'il pouvait;
faire en dehors de ,son domicile. Quand,-
la pauvre femme est sortie du cabinet du
jugé,' de' grosses.larmes roulaient sur
joues et on l'a entendue s'écrier, à plu-
sieurs reprisés, en se dirigeant vers la
porte': « C'est infâme C'est infâme! »
Tout au contraire, M. Dupas est loin
d'être, comme quelques-uns de nos con-
frères se' sont plu à le dire, triste et
abattu. Il est calme et souriant. Rien
dans son attitude ne décèle rabattement
et il paraît attendre avec la plus grande
sérénité le résultat d'une instruction qui;
pourrait bien ne pas donner le résultat
qu'on en attend. 1,
Il convient de dire au juste sous quelle
inculpation M. Dupas a été arrêté. Cette
inculpation est celle de « recèlement de
criminel et violation de secret profes-
sionnel », crimes prévus et punis par les
articles 248 et 378 du Code pénaL
Voici ces deux articles
Art. 248. Ceux qui-auront recelé ou fait
recélerdes personnes qu'ils savaient avoir
commis des crimes emportant peine afflic-
tive seront punis de trois mois d'emprison:'
nement au moins et de deux ans au plus.
Art. 378. -Les médecins, chirurgiens et.
autres officiers-do santé, ainsi que les phar-
maciens, les sages-femmes et toutes autres
personnes dépositaires, par état ou profes-
sion, des secrets qu'on leur confie, qui auront
révélé ces secrets, seront punis d'un empri-
sonnement d'un mois à six mois et d'une
amende de 100 francs à 500 francs.
Le premier vise la fameuse entrevue
de Venise; le second les récits de la
mission confiée à M. Dupas..
Pourl'article 248, Dupas répond qu'il
n'a .pas « recelé » le criminel, puisqu'il
l'avait visité avec autorisation du gou-
vernement. Pour la question de divul-
gation du'secret professionnel, du mo-
ment où l'on nie les faits avancés par
lui dans son livre, il n'a divulgué aucun
secret, mais simplement raconté un ro-
man.
Nous avons dit hier qu'on avait fait,
dans un assoiffement de nouvelles, cou-
rir le bruit de l'arrestation de M. Raoul
Royère. Bien que, dans l'affaire, il n',y
eût rien qui pût même motiver ce bruit,
nous avons cru utile de le démentir.
Hiermatin,M. Royère, prévenu par
ses amis du Palais que, malgré son ab-
surdité, cette rumeur continuait à pren-
dre consistance, n'a pas voulu attendre
une convocation. Il a donc prié son ami
Me Desjardins de l'assister pour avoir
une entrevue avec le juge.
M° Desjardins a été immédiatement
voir M. Espinas et l'a mis au courant de
la situation. Il lui a fait comprendre
combien était désagréable pour M.
Royère cette persistance à le présenter
comme inculpé.
Si- M. Royère veut venir, a répondu
M. Espinas, je l'entendrai volontiers à
titre de témoin.
Sur cette réponse, M. Raoul Rayère
s'est rendu hier après-midi au Palais. In-
troduit, vers trois heures, dans le cabinet
du juge, il lui a fait une déposition j con-
firmant les faits avancés par M. Dupas
dans son livre, sur ses relations avec
Arton, à Venise notamment. Après cette
déposition, M. Dupas a'été introduit et,
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